Vocabulaire
Vocabulaire
Vocabulaire
On s'en tient au sujet d'étude, mais cet objet présente une continuité par rapport à
l'objet précédent « Humanisme et Renaissance » dont le lien est facile à faire.
Montrer aux élèves la vision « européano-centriste » de l'époque : comment
«l'autre» est vu ; comment ceux qui sont « découverts » ont vu les
«découvreurs» (voir La Vision des vaincus de Nathan Wachten)
Éveiller et développer le regard critique
Analyser une oeuvre picturale en histoire
Remettre au centre l'histoire d'un homme, acteur : Christophe Colomb
Problématique de la séquence :
Un monde en expansion permanente : Un monde bouleversé
Durée : 7/8 heures
Les écueils
La première difficulté réside dans la somme de documents, dans laquelle nous nous sommes
d'abord noyés. Comment trier ? Quel tri effectuer ? Il faut donc faire des choix, et déterminer un
angle d'approche précis. Il est nécessaire d'affiner les problématiques.
Séance 1 (lancement) :
Une heure
Problématique : D’un monde fermé et « fini » à un monde en expansion permanente
Supports :
- Cartes du monde connu du Moyen-Age (carte de Beatus de Liebana, commentaires de
l’apocalypse XIème siècle), Monde au début du XVème (voir polycopié), XVIème
(planisphère de Cantino 1502 p 45 « 2000 ans de mondialisation », Les collections de
l’histoire), carte du monde au XVIIIème siècle (Lebrun pages 378-379, monde 1700,
le XVIIème siècle)
- Démocrite de Velasquez (accroche et voir histoire des arts et prolongements culturels)
Séance 2 :
Une à deux heures
Problématique : Pourquoi les grands explorateurs sont-ils partis ? Pourquoi Christophe
Colomb est-il parti ? Un contexte économique, politique et scientifique favorable.
Supports :
- La multinationale Fugger (p 44 « 2000 ans de mondialisation », Les collections de
l’histoire)
- Voir Braudel et images de la « ville-monde » (p 48-49 « 2000 ans de
mondialisation », Les collections de l’histoire)
- Emergence des cités marchandes
Supports :
- Lancement :
Allégorie des dominations et des domaines de Charles Quint, Empereur du Saint Empire
par Cesare dell’Acqua, XIXème siècle (p 42 « 2000 ans de mondialisation », Les
collections de l’histoire)
Raconter l'histoire aux élèves et donner le document 1, texte de Jean Favier. Quelles sont
les véritables motivations de Christophe Colomb ?
Documents 1 et 2 : confronter le texte de l'historien qui « parle sur » le personnage et
les paroles du personnage lui-même.
Curiosité, soif d'or, de pouvoir, mysticisme ? Qu'est ce qui motive Christophe Colomb ?
Document 1
Récit: qui est Christophe Colomb ?
Dans les années qui précèdent son premier voyage, Colomb se donne les bases solides d'une
réflexion sur les routes du monde. Le Colomb des années 1470 est encore un marchand qui suit les
voies ouvertes par d'autres. Celui des années 1480 est un navigateur à l'expérience courte, mais qui sait
ce que l'on peut savoir en son temps sur la géographie et la cosmographie.
Les années passent. Colomb commence de former son projet. Par ses lectures, il sait que la terre est un
globe et que l'eau ne recouvre que la moitié de sa surface. Il rejoint ceux qui pensent que le chemin entre
la péninsule ibérique et l'extrême orient de l'Asie ne doit pas être bien long (...]. Ces lectures, Colomb
les complète en écoutant la rumeur sur le port de Lisbonne. Les marins parlent d'abondance, et l'on dit
volontiers qu'il est encore des terres émergées dans le monde atlantique. Nul ne pense vraiment à un
continent. [ . ..] Colomb croit à l'existence d'îles nouvelles. C'est bien à des terres nouvelles qu'il pense
aussi en embarquant, quand il affirme qu'on les trouvera à 750 lieues - autant dire à l'emplacement
réel de la Floride. Il sera stupéfait lorsqu'il trouvera les îles peuplées de sauvages en qui il ne reconnaîtra
pas les chinois civilisés décrits par Marco Polo.
En 1485, Colomb propose ses services au roi du Portugal, Jean Il refuse de financer l'expédition.
Financièrement, le Portugal ne peut investir à la fois sur les routes du sud et sur celles de l'ouest.
Colomb se tourne alors vers l'Espagne, la reine Isabelle de castille paraît intéressée mais l'avis des
sages sera, à la fin de 1490, carrément défavorable. Le projet n'est pas réalisable. Une telle entreprise
signifierait de l'argent perdu.
A cette époque, l'inquisition prend du poids dans la vie politique espagnole. Montrer l'ardeur de sa
foi va devenir nécessaire. Colomb est sans doute un chrétien sincère, voire un homme pieux. Mais
c'est aussi un opportuniste : s o n expédition sera celle de la foi. On évangélisera les Indes. Et l'on
affectera au financement du combat pour la Croix et pour le tombeau du Christ les profits attendus
des terres nouvelles de l'Inde et de la Chine, et de leur or. Christophe Colomb ne craint pas de
s'inscrire dans le plan de Dieu.
Observons qu'avant d'embarquer, en 1492, Colomb pensera bien à prendre à bord un notaire pour
dresser les actes de souveraineté et de propriété, un interprète pour l'arabe, le grec et l'hébreu, un
autre pour les langues africaines, mais qu'il ne s'encombrera pas d'un prêtre. L'expédition n'entendra
pas une seule messe pendant six mois. Colomb n'en poursuivra pas moins aux indes la mission
évangélisatrice dont il s'investit lui-même. Il dressera de grandes croix de bois sur les rivages de Cuba et
de Saint-Domingue.
Face aux souverains d'Espagne, Isabelle de Castille et Ferdinand qui, en 1492, acceptent de financer le
projet, Christophe Colomb se pose en champion de la foi, mais il ne souhaite pas apparaître en
l'affaire comme un simple navigateur. Il organise son avenir et sa fortune. Colomb est anobli. Il devient
Don Cristobal. Il est de surcroît nommé « grand amiral de la mer Océane ». Colomb aura pour lui le
dixième des trésors qu'il rapportera et le huitième des bénéfices globaux. Pour faire bonne mesure,
Colomb est reconnu comme le « vice-roi et le gouverneur de toutes les terres fermes et îles qu'il
découvrira et acquerra dans lesdites mers ».
Christophe Colomb a bien manoeuvré. Trop bien même. Il le paiera cher plus tard.
D'après Jean Favier, Les Grandes Découvertes, Librairie Arthème Fayard, 1991.
Document 2
A. Colomb part avec trois navires et 87 hommes. Il quitte l'Espagne le 3 août 1492. Le 11 octobre, il
aborde l'île de San Salvador.
« Il me semblait que les Indiens étaient des gens très pauvres en tout. Tous étaient nus,
même les femmes. Certains se peignaient en noir, d'autres en blanc, en rouge. Ils ne possédaient
rien en fer. Je crois qu'ils deviendront facilement chrétiens, car il me semble qu'ils n'ont aucun culte. Je
me suis employé à savoir s'il y avait de l'or. J'ai réussi à apprendre, au moyen de signes, qu'en naviguant
vers le sud, nous trouverions une contrée avec un roi qui possède de grands vases d'or et une grande
quantité de ce métal.»
B. L'or et les épices sont introuvables. Après avoir abordé l'île d'Hispaniola, Colomb conçoit un
nouveau projet (16 décembre).
« Que vos Altesses veuillent croire que les terres sont bonnes et fertiles [...]. Les Indiens n'ont
pas le moindre génie pour le combat et sont très peureux. Ils sont donc propres à être commandés et
à ce qu'on les fasse travailler, semer et mener tous autres travaux dont on aurait besoin. »
* L'Amiral. La plus grande partie du journal est rédigée à la troisième personne, Christophe Colomb
se nommant luimême l'Amiral.
Document 3
Document 4
Carte animée sous flash player : Les grandes découvertes de Marco polo à Jacques
Cartier.
L’idée est à la fois de permettre aux élèves de visualiser la découverte et la
« construction » du nouveau monde et d’ouvrir l’horizon culturel des élèves en apportant à
leur connaissance d’autres noms d’explorateurs.
http://www.memo.fr/PlayFlash.asp?ID=MOD_DEC_000.swf
Document 5
(Partie à effectuer si le temps le permet)
- Les évolutions scientifiques et techniques (astrolabe, boussole, caravelle…) qui ont
permis les grandes découvertes
La boussole L'astrolabe Le gouvernail
d'étambot
ème
Vers l'an 1300, les Italiens créent la Au XV siècle, les portugais Au XV ème siècle, on
boussole à partir du principe de l'aiguille mettent au point l'astrolabe. met au point ce
aimantée qui indique le pôle magnétique. gouvernail qui pivote sur
En pointant l'aiguille de l'astrolabe des charnières fixées à la
Ce principe depuis longtemps connu des vers l'étoile Polaire, on peut lire sa poupe du navire.
chinois est introduit en Europe par les hauteur en degré par rapport à
Arabes. l'horizontale et calculer sa position
en latitude (Nord-Sud) selon
l'heure et le jour.
Enfin, la caravelle , voilier à trois mâts, léger et haut va permettre aux navigateurs d'affronter
en toute sécurité les grandes vagues de l'océan.
Supports :
- La multinationale Fugger (p 44 « 2000 ans de mondialisation », Les collections de
l’histoire)
Supports :
Les conquistadores n'auraient-ils apporté aux Indiens que des maux, prenant en échange le maïs, le
manioc, le piment et la tomate, la dinde et la pintade, la figue de barbarie ? Il faut pourtant évoquer la
célèbre épidémie qui, au retour de Christophe Colomb endeuilla Barcelone, l'Espagne et la plupart des
pays d'Europe et que l'on identifie classiquement à la syphilis. Celle-ci correspondant peut-être à une affection
bénigne des Indigènes. (...] Le choc microbien a donc été bilatéral, mais il est resté asymétrique : l'Europe a
transmis à l'Amérique bien plus de maladies qu'elle n'en a reçu. [. ..] Ce sont précisément ces maladies, très
meurtrières, au XVIe siècle qui ont dépeuplé le continent américain. [Aujourd'hui] seule la variole a
officiellement disparu. (. ..]
L'éradication de la variole n'a pas encore effacé une dette que déjà les échanges microbiens
reviennent à l'ordre du jour. La découverte de Christophe Colomb a été celle de l'unité du monde, elle aurait
du être celle de la solidarité de l'espèce humaine : c'est la leçon du choc microbien du XVIe siècle.
Important : On peut aborder les documents suivants après une transition qui doit resituer les
voyages du XVIIIème siècle et leurs particularités par rapport à ceux des XVIème et
XVIIème siècles. Même si ces voyages étaient tournés vers la découverte de nouvelles terres
ils étaient cependant aussi tournés vers les échanges ainsi que les découvertes scientifiques et
culturelles. Enfin, ces voyages concernaient principalement le Pacifique.
Bibliographie
- GRUZINSKI Serge, Les Quatre Parties du Monde, Éditions de La Martinière, 2004. Ce livre
détaille une réelle mondialisation dès le XVIe siècle : les navires des empires coloniaux et
commerciaux, espagnols et portugais, sillonnaient les océans, échangeant hommes,
biens, culture et savoirs aux quatre coins du monde...
- La plus belle histoire des plantes Pelt, Mazoyer, Monod, Girardon.Éditions du seuil,
collection Points.
Quelques sites :
Pour aller plus loin sur les questions des découvertes du XVIIIème siècle
http://www.oceanie.org/
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=284
Film