Amar Ouzegane Un Communiste Musulman
Amar Ouzegane Un Communiste Musulman
Amar Ouzegane Un Communiste Musulman
AMAR
OUZEGANE
UN
Communiste
Musulman
BIOGRAPHIE
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à la mémoire
d’Abdelkader
Benzighala
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PRESENTATION
Et rectifiant un peu lus loin son tir, il précisera que la position du Parti
Communiste en Algérie « fût rectifiée sur la pression de militants syndicaux liés au
peuple » (p. 31) en donnant l’exemple d’une action de masse combinée entre PCA et
PNR « en faveur du cheikh El-Okbi » (p. 31), qui a été accusé d’avoir été l’instigateur de
l’assassinat du muphti Bendali d’Alger en 1936.
Chargeant une fois de plus le PCA, Ouzegane considère ce parti comme une
organisation dépourvue de révolutionnaires qui puisse « étudier en même temps Al-
Coran et Marxisme et empiriocriticisme » (p. 41). Le militant révolutionnaire moderne,
dont Ouzegane fait allusion, est celui qui rejette l’attitude de la direction
bureaucratique du PCA à l’égard de la religion « par référence aux communistes
français qui ont hérité de l’anti-cléricalisme jacobin » qui, devant l’échec de la
transformation de l’Eglise en Eglise nationale détachée du Vatican, ont procédés à la
fermeture des couvents (p. 42). Mais, selon Ouzegane, la direction du PCA préfaire « se
nourrir quasi exclusivement de la littérature des Editions Sociales du PCF » (p. 42), se
faisant influencée par
Pour Ouzegane le PCA n’a pas réussi à savoir son indépendance selon
l’exigence de « événement historique », puisque son premier Congrès constitutif « s’est
déroulé (…) avec la participation du Troisième secrétaire du PCF » (p. 83-84). Un PCA
qui promettait au poste de secrétaire à l’organisation dans « l’appareil du CC du PCA »
(p. 87), un permanent originaire de la Métropole qui refusait de travailler sous la
direction d’un arabe. Ouzegane parle d’abandon, de la part du PCA, de la formation, de
l’éducation militante et de l’organisation de « la couche laborieuse la plus méprisable,
la plus nombreuse, la première réserve de la Révolution anti-impérialiste » (p. 87) de
la part surtout d’un parti qui se voulait être prolétarien.
distance eût été plus efficace », même si Ouzegane dépasse la défensive et attaque. En
attaquant, « Il construit. Et en discerne les lignes maîtresses d’un nouvel édifice, les
linéaments d’une nouvelle idéologie » (Idem), celle de l’islam comme facteur de
progrès.
Mais les faits historiques sont là et demeurent une des dimensions les plus
déterminantes à comprendre le pourquoi de tel ou tel comportement politique et
idéologique, permettant l’écriture de l’histoire du MCA en terme de connaissance,
permettant l’émergence de prises de positions futures.
De notre part, et après avoir abordé une lecture de l’itinéraire de Benali Boukort,
dans un précédent écrit et nous tenons à le mentionné fortement. Nous n’avons aucun
règlement de compte à dissimuler ou à expliciter devant les sacrifices de nos aînés du
MCA, Amar Ouzegane en tête, bien que nous n’avions pas l’honneur de le connaître ou
de l’approcher, il était important de signaler qu’après lecture de LMC, nous relevons en
lui un homme de grande culture et de lectures, une chose bien rare dans le contexte
colonial.
Si nous signalons, au passage, cette annonce, c’est bien dans le cadre d’évoquer
l’itinéraire « communiste » d’un militant qui participe lui aussi, à l’annonce d’un PC
d’une tout autre nature et dans un contexte sociohistorique bien plus complexe que
celui de l’indépendance politique de l’Algérie. Sans ce presser sur un quelconque
jugement hâtif, nous quittons ce militantisme virtuel, en évoquant au passage l’autre
écrit qui se eut un témoignage de militant « communiste » algérien en date de 2014 :
William Sportisse, frère cadet de Bernard et Lucien, figure du communisme dans le
Constantinois et en Algérie. L’article s’intitule, Le Parti Communiste Algérien et le
déclenchement de l’insurrection au premier novembre 1954, et à travers lequel
l’honorable militant révisionniste, défend la thèse d’une participation effective du PCA
dans la lutte armée de libération nationale et l’attitude de la direction de ce Parti vis-à-
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Sportisse estime que le PCA s’est renforcé à la veille du premier novembre 1954
grâce,
Mais le Bouhali dont évoque Sportisse, est une véritable cheville ouvrière du
révisionnisme moderne au sein du MCA. Bien avant Bachir Hadj-Ali qui regrettait la
« mort » de Statine en 1953 et le critiquait aux assises du XXe Congrès du PCUS,
Bouhali lui, adressait le 6/4/1951, un télégramme de félicitations au Parti communiste
italien à l’occasion de la tenue de son VIIe Congrès et lui souhaitant plein de succès
dans ses travaux « sous la direction du chef des représentants du peuple italien,
Palmiro Togliatti ». ce dernier, qui partageait le pouvoir politique en bon parti
électoraliste, avec la Social-démocratie et la Démocratie-chrétienne pro-américaine
après avoir fait école à l’ombre du fascisme.
Un parcours qui englobe 18 années de son existence, entre 1930 et 1948 avant sa
reconversion nationaliste.
L’histoire des Ouzegane est étroitement liée aux luttes de classe en Algérie où le
capitalisme français dominant et émergeant est à sa phase coloniale supérieure et une
société vivant dans des rapports socio-économiques féodales et décadentes depuis des
siècles. Le grand-père d’Amar faisait partie de cette société inféodée à un univers de
rapports sociaux clanistes et tribales, baignant dans une culture dominé par la
soumission sociale. La révolte féodale d’El-Mokrani en 1971, est une réaction tout à fait
subjectiviste à une réalité bien objective qui s’imposait par la machine de guerre
administrativo-militaire du capitalisme colonial. C’est une manifestation historique
propre à l’Algérie de la seconde moitié du XIXe siècle. la rébellion dite de Kabylie, mais
en réalité touchant des régions allant jusque dans la région de M’Sila et les portes du
désert au sud de l’Oranais, était une réaction tout à fait naturelle à la politique
cadastrale coloniale de la dépossession des terres agricoles et des biens dans le but réel
était une reconfiguration sociale de la féodalité locale qui entravé la politique coloniale
de population en particulier, et le système capitaliste industriel en Métropole d’une
façon générale.
Nous pensons que les instructions économiques coloniales ont contribués, d’une
façon effective, à faire de ce MPT une voie sans issue face à ce colonialisme de
population bien au devant de l’Histoire, alors que les structures qu’il combat, sont
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totalement dépassées par les événements de cette même Histoire et se retrouve donc en
arrière plan des événements et de leur développement.
Les guerres populaires traditionnelles que l’Algérie avait connues avant et après
le mouvement armé d’El-Mokrani, forment un réel examen pour les forces de l’esprit
d’une nation tant sur un plan organisationnel que celui de l’ordre social.
Ils ont certes, formés des guerres nationales et populaires, mais dirigées par des
idéologies traditionnelles, ne pouvant réussir à former une direction centrale orienter,
ni développer leur capacité à mobiliser le plus grand nombre de paysans malgré ce
caractère populaire et national de la guerre (en terme d’extension su une grande partie
du territoire national actuel). Tout comme nous relevons que de l’insurrection de l’Emir
Abdelkader à celle des Aurès en 1916, une certaine conscience patriotique s’affirmait
graduellement et qu’en terme d’accumulation, une sensibilité traditionnelle s‘est
développé avec un certain progrès qui virera, malheureusement vers la stagnation ou le
tournoiement en rond. Ce qui nous incite à noter, que la situation du MCA n’est pas
uniquement le résultat de l’influence de la Révolution bolchévique d’Octobre, mais celle
de toutes les évolutions sociales, économiques et idéologiques en Algérie coloniale.
Amar Ouzegane avait grandis au milieu de ces paysans de la ville d’Alger, devenus
pour la plupart des dockers, conducteurs de tramways, vendeur de journaux ou à la
sauvette autour des marchés, des porteurs dans et autour des dock à vin. Une société
qui change et qui s’aliène de jour en jour en sombrant dans le banditisme, l’alcool, les
fumoirs et la prostitution. L’apartheid colonialiste a été une grande « académie » pour
une certaine prise de conscience politique.
L’année 1924, fut celle d’un déclic militant pour le mouvement ouvrier algérien.
Une Fédération communiste est en place en Algérie et elle compte déjà 3000 adhérents,
un journal, une imprimerie, un cercle et une salle des fêtes. Mais suite aux directives de
l’IC sur l’épuration des PC de toutes tendances sociale-démocrates et gauchistes, le
nombre réel des militants communistes est retombé à 200 cotisants réguliers. Deux
cents militants, pour la plupart d’origine européenne sur une population autochtone de
plus de 5 millions de personne. La région communiste du PCF-Algérie comptait
quelques dizaines « d’Arabes » entre Alger et Blida.
Une remarque l’impose sur cette RCA. Dans l’organigramme du PCF, l’Algérie a
été considéré comme Région et non en tant que colonie et la RCA est en fait sa section
algérienne dénommée à tors en tant que « Parti Communiste Algérien » dans de
nombreux documents internes. La RCA-PCF regroupait en 1925, une petite-bourgeoisie
de fonctionnaires indigènes instruits et francisés, faisant face, à presque au nombre
égal, aux représentants et militants ouvriers qui n’émergera pas aussi facilement du fait
que le projet colonialiste en Algérie est de nature rentière et spéculatif, exportant les
seules richesses du pays sans en apporter une quelconque transformation sociale ou
économique en direction des autochtones et maintenant le colonie Algérie en
dépendance permanente vis-à-vis de la Métropole colonisatrice.
24 Cellules d’entreprises ;
4 cellules de villages ;
2 Cellules de gare.
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- Oran : 1 Rayon
4 Cellules de quartier ;
1 Cellule de gare ;
11 Cellules de village.
- Constantine : 1 Rayon
10 Cellules de gare ;
Mazoyer. »
L’année 1925, représente un tournant qui mérite en tant que date butoir dans
l’histoire du MCA. La famine de 1923, les épidémies et la misère accentuent chez les
Algériens la haine de classe pour l’impérialisme colonial. Des militants Algériens et
Tunisiens se regroupent dans des cellules ouvrières en France, entre Paris et Marseille :
la Main d’œuvre indigène (MOI) est née. Une figure de proue marquera cette naissance
en la personne de Mohamed Marouf (23/2/1895- mars 1959).
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fasciste. A partir de 1926, Mohamed Marouf est désigné par le PCF pour animer
l’Association de défense des intérêts des travailleurs nord-africains (ENA) avec Hadj-
Ali, Saadoun Yahia et Messali Hadj, pour ne citer que les plus en vue. D’octobre 1926 à
février 1927, il prendra en charge l’édition de l’organe de l’ENA, Ikdam, un titre qui
reprend le nom du journal de l’Emir Khaled en hommage et reconnaissance au combat
de cette personnalité estimée des musulmans en France et en Algérie. Mais pour
Marouf cette reprise du nom est une occasion d’appeler à l’union des militants
anticolonialistes algériens. En un laps de temps, il réussit à rapprocher les
sympathisants et militants de l’Emir au sein de l’ENA, avant que Messali ne verse dans
le nationalisme réactionnaire de l’Emir Chakib Arslan Bek.
En février 1927, il est à Avignon puis à Marseille, parmi les travailleurs des
colonies à travers des meetings et des manifestations de soutien à la Russie soviétique
contre les ingérences impérialistes occidentales et celle de la réaction tsariste qui sévit
encore. Marouf est à Clichy dès le mois d’avril 1927, parmi la Fédération des locataires
et celle des chômeurs du département de la Seine. Le meeting en question fut bien fut
bien particulier, après de longue acclamations de mots d’ordre revendicatifs, un cortège
de plus de 300 ouvriers, s’est formé derrière de pancartes et de bannières, parcourant
les rues de Clichy et
L’homme de tous les fronts et de toutes les luttes est n militant acerbe et d’une
finesse inouïe. Il aurait déclaré lors d’un de ses meetings, au sujet des béni-oui-oui
proches de l’administration coloniale que,
Marouf sera placé sous mandat de dépôt pour complot contre la sureté de l’Etat,
et son frère, pour détention illégale d’armes de guerre.
Marouf rejoindra la France, en laissant derrière lui son camarade Issad Ahcène
qui, enfermé pour 18 mois dans le Sud-oranais, a encore 6 mois à subit et décédera la
même année. De même, que leur camarade Tenib, détenu à Barberousse est menacé
d’une lourde condamnation. Quatre plus tard, le même conseil d’Etat reprenant la
conquête de Marouf contre sa mise en haute surveillance pour son activité syndicale et
anti-impérialiste et, cette fois, sur demande du gouverneur d’Algérie, le conseil
confirme l’arrêt concernant la mise en haute surveillance durant 9 mois encore en
Algérie. L’activité syndicale et politique de Mohamed Marouf a réellement mis la gène
les intérêts de la bourgeoisie colonialiste tant en France qu’en Algérie. La recrudescence
des activités politiques de Marouf sur le territoire de la métropole coloniale, avait des
répercussions immédiates sur la lutte syndicale et politique dans la colonie. Il faudrait
attendre l’avènement du gouvernement du Front populaire pour que Marouf retrouve
sa liberté d’action, parmi son peuple et son peuple et ses camarades, poursuivant un
tout autre combat de classe, celui de l’édification du PCA et du mouvement
révolutionnaire dans son ensemble.
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Dans un article paru dans une revue théorique du PCF, des mois d’avril-mai
1960, Henri Krasucki et en réponse à un autre article d’André Michel, traitant de la CGT
et les travailleurs Algériens, nous lisons ce passage :
Le 2 mars 1938, Mohamed Marouf est présent à la salle Cervantès (Alger) où les
délégués des 900 syndiqués du chemin de fer de la Régie algérienne et des 1000
travailleurs du Gaz et électricité d’Algérie (EGA) se sont retrouvés et votés à l’unanimité
le mot d’ordre de grève autour de revendications socio-professionnelles. A l’assemblée,
étaient présents MM. Bensimon, Liddi et Fayet. L’infatigable combattant syndicaliste,
repart à Nantes pour assister au Congrès national de la CGT en tant qu’un des délégués
coloniaux. Le 16/11/1938, il prendra la parole aux cotés de Bouzauquer, secrétaire de
l’Union Tunisienne qui avait évoqué les graves conflits sociaux qui se sont déroulés
dans nombre de villes tunisiennes. Lors de ce Congrès, Marouf interviendra sur les
atteintes contre la liberté syndicale et félicite les organisateurs d’avoir mis à l’ordre du
jour la question agricole et celle des ouvriers du secteur, notant qu’on Algérie les lois
sociales n’ont guère pénétré pour les travailleurs de l’agriculture, tout en souhaitant que
le Congrès de la CGT prenne à cœur la question des ouvriers coloniaux dans leur
ensemble.
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Quelques années plus tard et en 1946, Marouf Mohamed est élu membre du CC
du PCA et ce pour la première fois. Lors de ce congrès ou accueillis le militant et
dirigeant communiste, André Marty, en provenance de son exil en URSS devant lequel,
Marouf évoqua encore une fois la situation des ouvriers agricoles, très exploités par les
seigneurs de la colonisation, remarqua-t-il. A la même séance, un autre militant
communiste, Ahmed Mahmoudi de Blida, interviendra en arabe, rappelant l’action du
PCA en faveur de toutes les populations de l’Algérie. Mahmoudi finira par être expulsé
du BP du PCA avant le Vie Congrès pour des raisons de mœurs dit-on (R. Galissot).
De la fin de 1933 jusqu’au début de 1934, les rapports entre le PCF et la RCA ont
été marqués par des crises sporadiques, selon les termes d’un rapport de la CC-PCF sur
la question du travail politique et organisationnel entre janvier 1934 et juin 1935. Le
document relève que la direction de la RCA était entre les mains d’un « groupe
d’éléments sectaire et très louches », lit-on à la page 2. Ils étaient hostiles au PCF,
réduisant à rien l’activité et l’influence communiste en Algérie. Ils étaient 200
adhérents avec seulement 20 militants arabes et que l’organe de la Région, Lutte
Sociale ne paraissait plus depuis 6 mois. afin d’y remédier à cette situation chaotique, le
PCF envoya en Algérie le dirigeant de la SCC avec comme tâche de remettre à niveau, à
savoir, « une nouvelle direction régionale « , réapparition de la Lutte Sociale et
recrutement et une réorganisation systématique (Rapport, p. 2). La RCA engagera un
travail méthodique sur le plan de la lutte anti-impérialiste parmi les masses indigènes ,
qui concerné le scandale de la distribution des vivres aux fellahs, les menaces de la
Commission Interministérielles dite « Commission de la Méditerranée » et la lutte
contre les décrets lois. Un travail un travail qui devait replacer la question coloniale
dans la primeur des questions politiques des tâches révolutionnaires de la RCA.
Afin d’aboutir à ses résultats, il était nécessaire d’établir un Front unique avec les
groupements national-réformistes, développer une large agitation à travers des
meetings et des manifestations populaires. Le rapport de la SCC relève encore que la
situation syndicale était totalement absente depuis 4 ans constitutive et le tard est
immédiatement collé à Fernand Seiss du syndicat des cheminots d’Alger et à qui la SCC,
reproche « de ne pas avoir une compréhension bien nette sur la conquête des masses
travailleuses indigènes ».
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Le groupe dit « colonialiste » de Seiss sera éliminé dès l’été 1934 et les 5 membres
du groupe, dit de « Boualem » sera exclu à son tour et cela « sans pouvoir troubler la
marche du parti », précise le rapport en question.
A cette époque, Amar Ouzegane est encore en France, auprès de la SCC qui l’avait
pris en charge tant sur le plan de la formation que sur celui de l’apprentissage dans les
domaines de l’action militante de masse au sein du mouvement syndical en direction
des travailleurs coloniaux d’Afrique du Nord.
Il sera question de graves fautes commises par cet instructeur qui avait abouti à
un net recul de l’activité du PCF-Algérie, ce qui poussa la direction parisienne de
l’exclure définitivement de ses rangs. Le PCF-Algérie demeurera sensiblement attaché à
une ligne électoraliste. Le rapport relève que les élections municipales, tant à titre
européen qu’à titre indigène, ont été un échec cuisant pour le Parti, notamment à Alger
et à Constantine, relevant quand même, une petite « avancée » dans la région de Sidi
Bel-Abbés (candidat européen) et à Orléansville (à titre indigène). Une fois de plus, le
mal vient de la personne de « l’instructeur » et non plus de la ligne politique du Parti.
Ouzegane, toujours à Paris, ne fait qu’enregistrer les suites d’échecs de son parti
en Algérie, face à des luttes syndicales de plus en plus grandissant. La difficulté du PCF-
Algérie est sont incapacité à organiser un front anti-impérialiste de masse dont la
direction lui revenez. le rapport indique que depuis 18 mois, le CC du PCF et par le
biais de la SCC qui lui a été rattachée, fait suivre l’action de la Région algérienne en lui
envoyant systématiquement des directives et des explications politiques. Dans le même
texte, il est question aussi de renforcer la direction régionale qui comptait « deux
camarades assez solides », à savoir Fayet, le secrétaire de l’Union régionale de la CGTU
et Delattre, de l’Union des cheminots avec des militants PCF d’origine arabe qui ont été
formés depuis 2 ans et il est question, certainement de Benali Boukort et d’Ouzegane,
même si le rapport ne mentionne pas leur nom, pour des raisons objectives et
sécuritaires de l’époque.
réalité c’est bien un autre projet qui se tramer pour le communisme en Algérie.
« Elever » dans la sève de la nouvelle ligne opportuniste du PCF, M. Ouzegane sera
marqué durant son parcours militant par les luttes économiques et frontistes, sans
pouvoir aller plus loin à savoir dans le sens d’une construction d’un futur PCA
réellement indépendant.
Par l’intégration d’un secrétaire du PCA au conseil du CMA, c’est une ère
politique qui venait d’être inauguré sous la bannière du communisme et dont le slogan
était : Union et Progrès pour la Liberté et la Paix. Et le long de cette année 1937, deux
mots vont revenir sans cesse dans les discours d’Ouzegane à savoir : « Front populaire »
et « Charte revendicative du CMA ». Le PCA a réussi « d’unir » Léon Blum et cheikh
Ben Badis !
Au mois de mai, Ouzegane préside une série de réunions avec différentes sections
du PCA-Alger, dont celle de Belcourt, regroupant les membres et sympathisants du
Parti autour de questions organiques, les orientations politiques et les actions du PCA
au sein du CMA. A partir du même mois, le PCA enclenche sa compagne électorale pour
les municipales sous le label de L’Union populaire (le Front populaire en Algérie). Amar
Ouzegane se présente comme candidat, il aura 1036 voix, devançant d’une voix son
premier responsable du Parti, Boukort, sur les 3163 inscrits et les 2340 votants, avec
2273 de suffrages exprimés. Lors de ces élections pour les listes indigènes il y a lieu de
noter que les candidats national-réformistes inscrits, ont nettement devancés les
candidats communistes, le Dr. Lamoudi (1045 voix), Amara Hadj-Ahmed comme tête
de liste avec 1089 voix et Hamouda Ahmed (1068 voix) sur une liste de 11 candidats
élus en entier.
Et il poursuit :
Le Dr. Lamoudi a, par contre, surpris plus d’un en lançant son désaccord « sur le
fond », dira-t-il, avec le comité exécutif du CMA et donne sa démission du poste qu’il
occupe. A la clôture de cette rencontre, le cheikh Ben Badis, rétorquera en précisant :
Amar Ouzegane, n’ayant pas intervenue à l’occasion mais pouvait se sentir dans
son milieu puisque le CMA, hétérogène à ses débuts en 1936, allait se rapprocher un
peu plus des thèses nationalistes du PPA. Mais c’est la crise au sein du PCA qui a le plus
marqué ce militant en cette année de 1936. Le 9/12, Ouzegane et Jean Barthel, le
secrétaire « instructeur » et en présence de Gaston Monmousseau du CC-PCF, parlaient
au Grand-Hall de l’automobile (Champs-de-Manœuvre) de soutenir le programme du
FP et de la Charte du CMA. Ce dernier qui ne faisait qu’attiser les conflits de personnes
entre un Benhadj et un Lamoudi sur la direction du mouvement.
Ouzegane, un peu plus libre de ses engagements au sein du PCA, reprend son
activité au sein du PCA, reprend son activité au sein du CMA, contribuant énormément
à la réussite de son 2e Congrès du mois de juillet 1937. Du second semestre 1937,
jusqu’à l’interdiction du PCA en septembre 1939, Ouzegane est le député municipal du
PCA à Alger et défenseur des intérêts de ses travailleurs indigènes.
Sur la démission des instances du PCA, Ouzegane témoignera auprès de son ami
Jacques Jurquet, qu’il :
Nous reviendrons plus loin sur les avis d’Ouzegane qu’il avait développé, de son
vivant, à Jurquet. Des dires qui on disent longuement sur la personnalité bien
contradictoire et évasive du militant.
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organisé dans le but de soutenir les peuples colonisés, mais dans l’objectif est de
condamner le fascisme mondial et nullement dans la perspective anticolonialiste. Dans
le cas de l’Algérie, le PCA et ses discours politiques n’ont jamais mis le doigt sur la
contradiction fondamentale entre colonisateurs et colonisés, préférant la réconciliation
entre exploiteurs et exploités, allons jusqu’à faire une distinction entre colons dit
fascistes et colons semblant dire, progressistes.
algérien dont Ouzegane, repartent en campagne électorale entre les 6 et 16/10, dans la
1er Circonscription dite arabe d’Alger. En tant que secrétaire du PCA et conseiller
municipal (démissionnaire), Ouzegane est parmi la délégation de campagne que préside
Robert Deloche, membre du CC-PCF soutenant la candidature de M. Elie Mignot,
secrétaire régional du PCA-Alger et candidat dans la 2e Circonscription dit européenne,
de même que M. Alex Muchielli, e la 4e Circonscription en présence de Jean Graudel
conseiller général de la Seine et maire de Gennevilliers.
L’expérience législative d’Amar Ouzegane est aussi une page de l’histoire du PCA
qui croyait au passage pacifique d’une société multiraciale vers les libertés
démocratiques et non vers le socialisme ou à l’indépendance nationale. Le slogan bien
rétrograde, à notre sens, du Pain, Paix et Liberté, se confirme dans ce jeu électoraliste
des municipales. Le conseil municipal d’Alger du 9/10/1938 et dont Ouzegane est
membre, s’est réunis pour l’adoption d’un nouveau tableau des effectifs du personnel
municipal. L’élu demanda qu’il y soit un nouveau recrutement d’indigènes au sein de la
municipalité, la proposition lui sera refusée pour cause de restrictions budgétaires
décidées par le Gouverneur d’Algérie. Ouzegane votera quand même la distribution des
500 quintaux de blé tendre qui ont été attribués, par décision préfectorale, à la
commune d’Alger, afin d’être distribuée aux indigènes nécessiteux.
question des concessions israélites d’Alger, demandant une commission pour leur
permettre de connaître l’avis de l’Association consistoriale. Enfin, il signalera la non
attribution des rappels de 1937 au personnel municipal pour la plupart des européens.
A le fin de 1938 et intervenant sur le budget municipal pour 1939, Ouzegane se plaindra
de ce que les promesses faites n’aient pas été tenus et déplore que le nombre de
centimes additionnels soient passés de 167 à 360 en 1937 et en fin, à 389,75 pour1938.
Il dira entre autre à l’adresse du maire fasciste d’Alger, M. Rozis : « Votre politique
financière consiste à faire payer le petit ».
Durant la même séance, M. Amara a fait remarquer que rien n’avait été prévu
pour payer le rappel promis aux employés municipaux. Le maire réplique par « rien
n’avait été promis ». Les discussions tournent à la protestation et à de violentes
interpellations de la part de Boumendjel, Amara et Hamoud au sujet de l’attribution des
200000 francs à l’AMNA, une œuvre de bienfaisance des Pères-Blancs. Les élus avaient
demandés que cette somme soit versée au bureau de bienfaisance musulman ou au
Centre d’entraide sociale, pour eux les Pères-Blancs font du prosélytisme dans les
masses indigènes et les subventions municipales ne doivent pas permettre de
semblables menées. L’Echo d’Alger du 14/1/1939, rapporte ce qui suit au sujet de cette
séance :
La séance du 29/12/1939 fut aussi pour les fascistes municipaux français, une
occasion afin de provoquer les élus du PCA. Maitre Antona, élu et avocat au barreau
d’Alger, profitant de sa mobilisation militaire, laissa une lettre au maire d’Alger dans
laquelle il demande à ce que des précisions soient faites sur la situation de certains
Conseillers municipaux du PCA et « dont le Parti a été considérés comme dissous au vu
de la loi du 26 septembre 1939 ».
Le mois d’aout 1939, une délégation du Comité d’accueil d’Alger pour réfugiés
Espagnols avait été reçue par le préfet de la ville. La délégation été composée de Virgil
Barel, député PCF des Alpes-Maritimes, M. Belaiche, conseiller générale de l’Union des
syndicats de la région d’Alger, M. Mombardi, délégué financier d’Alger, Louise
Benchamoul, du Secours Populaire (ex-Secours Rouge), Antoine Chiavarini, trésorier
du Comité d’accueil et Amar Ouzegane, conseiller municipal d’Alger.
La rencontre portait sur l’état et les conditions de vie des réfugiés de l’Espagne
républicaine dans les camps de Boghari, de Carnot (aujourd’hui Abadia) et de
Benihindel. Le préfet d’Alger de son côté, avait évoqué le réaménagement d’un camps à
Benchicaou (Médéa) au prix de 700000 francs débloqués pour la circonstance. Durant
cette entrevue, Virgile Barel déclara qu’il compte rendre visite aux réfugiés espagnols
malades et hospitalisés à Alger, de même pour Kaddour Belkaim, secrétaire du PCA et
Antoine Chiavarini qui se rendront en visite aux camps d’Orléansville, de Carnot et de
Benihindel. La préfecture en question, avait projeté de dégager le camp de Boghari vers
la région de Cherchell où un nouveau camp était en construction pour accueillir les
centaines de républicains espagnols « internés » dans les conditions les plus
inhumaines et des plus déplorables. L’un des membres du Comité d’accueil, Antoine
Chiavarini et sa campagne du Secours Populaire, Leone Gosselin, seront d’ailleurs
arrêtés le 28/12/1939 dans le cadre de la loi anticommuniste du gouvernement
Daladier. En effet, le décret du 26/9/1939 stipulant la dissolution du PCF et de toutes
les organisations syndicales, sociales, sportives et culturelles qui lui sont affilés,
exigeant des militants communistes et des adhérents une déclaration par écrit
répudiant tout appartenance au communisme, est une véritable inquisition mise en
œuvre par les fascistes au pouvoir en France.
Pour Ouzegane, il aurait été plus digne pour cet ancien dirigeant de ce faire
arrêter que de recevoir un poste de receveur des transports urbains d’Alger et qui finit
par commanditer les assassinats des militants de la Fédération de France du FLN en
étant au sein du MNA messaliste entre 1956 et 1962. En évoquant la date du 27/4/1940,
Ouzegane la considère comme celle de la mise à mort du PCA. Il notera entre autre, que
« Nous sommes presque tous arrêtés à l’exception de Larbi Bouhali qui fut arrêté au
mois de mai 1940 ».
surveiller et traquer les soi-disant derniers représentants du parti interdit. Depuis 1940,
cette police est présente avec pouvoir d’exceptions dans les départements d’Algérie, de
Tunisie et du Maroc. A Alger, le commissaire Barrette était chargé de la surveillance et
des arrestations des militants, adhérents et sympathisants du PCA, des JC et de la CGT.
Le 27/1/1941, on annonce l’arrestation d’un groupe de militants, parmi eux 2
femmes : une institutrice révoquée pour ses idées et une jeune femme « d’origine
israélite ». les deux autres militants, n’étaient autre que Georges Raffini, 24 ans, dit
« Durand Pierre », originaire de la ville de Constantine, arrêté le 20/1/1940 et Gustave
Vallon, 20 ans dit « Ville Jean », mécanicien et originaire de la même ville.
Aux abords de la plage des Deux-Moulins (Bologhine, Alger), une descente de la
Police Spéciale fasciste arrête dans un cabanon, 3 militants, à savoir Maurice Laban, dit
« Poli Dominique », 26 ans, ancien étudiant en pharmacie, originaire de Djelfa, sa
campagne Odette Deï, dite Rossignol dite « Dodo » ou encore « Zozo », 23 ans,
ancienne employée et licencié des Chemins de Fer d’Algérie. Enfin, Tahar Kateb, 23 ans
dit « Amerouchène Lakhdar » ou « Amrouche Ali » ou même « Ghenassia Isaac-
Georges » originaire de Biskra et déjà condamné en décembre 1939 à 6 mois de prison
pour distribution de tracts. Lors de cette arrestation, des sommes, allant de 2000 à
6000 francs (820 à 2460 euros) ont été trouvés sur chacun d’eux, une petite presse
d’imprimerie, une ronéo, deux machines à écrire, des tracts en français et en arabe, de
même qu’un numéro de Lutte Sociale à moitié imprimée. La même arrestation a touché
Pastor Baptiste, 36 ans, ébéniste et secrétaire de la section du PCA de Bab El-Oued,
ainsi que Adonis Crouail, 33 ans, charpentier habitant à Oran où il était secrétaire de la
section communiste au sein de la CGT.
Durant cette compagne répressive touchant communistes et nationalistes, faut-il
le rappeler, des « Algériens » bien assimilés à la culture nationale de l’Empire coloniale
discutait le budget 1941 de la ville d’Alger. Ce fut le cas de MM. Hamouda, Sfindja,
Kortebi, Boumendjel et Ferhat Abbas. Alors que sur le plan de la lutte contre le
communisme, le préfet fasciste d’Alger décide, au début de septembre 1941, d’interner
les militants PCA qui suivent :
A Orléansville : Montagné, Verdu, Carratéra, Serrano, Mahmoudi et Bouchakdji ;
A Ménerville : Cipriani et Pons ;
A Oued-Fodda : Mohamed-Pierre Marouf ;
A Hussein-Dey : Simonin, La Torre, Gemy, Sorabelle, Nou-Nachor Julien ;
A Birmandreïs : Cardonna et Barthe.
Les militants Jean Alvorrès et Kaci Mokrane, inculpés de reconstitution de ligue
dissoute (le PCA) seront déférés au Tribunal militaire d’Alger. La même décision
préfectorale mentionnera dans le cadre de la lutte contre le Parti du Peuple Algérien, les
militants nationalistes Ali Hamza et Mostefa Chaouch de Dellys, qui seront internés au
camp de Djenen Bou-Rezg, sous l’inculpation d’être coupable de menées subversives en
faveur du PPA.
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Amar Ouzegane est au camp de Djenen Bou-Rezg et le capitaine Schoen est venu
lui proposé un poste de chef de service à Radio PTT-Alger. Le militant s’y refuse et pour
cause :
« La direction du Parti mit en garde, contre ces conceptions
erronée tous ceux qui étaient connus pour leurs responsabilités
publiques », témoignera-t-il à Jacques Jurquet.
Sauf, pour ceux qui n’avait pas une certaine influence de masse, ils seront
autorisés à agir en double-jeu et il cite les noms du frère cadet d’Ali Débabèche et
Ahmed Mahmoudi. Dans ce camp, la plupart des militants communistes étaient
d’origine française.
- Louis Laurent ;
- Aliddine Débabèche ;
- Odette Deï ;
- Gustave Vallon ;
- Omar Mouleshoul.
A 20 ans de travaux forcés :
- Mohamed Kateb ;
- Jacques Salort ;
- Mohamed Boucetta ;
- Roger Tissier.
A 15 ans de travaux forcés :
- Paul Estorges ;
- Ignace La Bella ;
- Baptiste Pastor ;
- Maurice Gay.
A 10 ans de travaux forcenées :
Charles Fayette ;
Yvonne Saillon ;
Alexandre Pantalini ;
Isabelle Viel ;
Oscar Gonzalès.
A des peines diverses d’emprisonnement :
- Louis Font (5 ans) ;
- Alexandre Urios (5 ans) ;
- Antonin Sanchez (5 ans) ;
- Cristobal Vaguero (4 ans) ;
- Paul Phesans (2 ans) ;
- Louis Gjener (2 ans) ;
- François Vaquero (2 ans) ;
- Jean Torrecilla (1 an et 4 mois) ;
- Fernand Longhi (1 an et 3 mois) ;
- Ahmed Bachir (1 an et 2 mois) ;
- Joseph Ramon (1 an) ;
A Oran et au mois d’avril 1942, les militants, Figueros, Dasi, Parra, Farina,
Hernandez, Carillo, Oltra, Luis Garcia, Estrada, tous réfugiés républicains
espagnols, anarchistes et communistes du PCE, ont été condamnés à un an de
prison et 12000 francs d’amende chacun pour « fausses déclaration d’état-civil».
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Il y a une certaine incohérence entre les deux propos et la réalité vécue par les
militants (es) eux-mêmes durant cette période de la clandestinité. La surveillance des
agissements des militants, leurs arrestations puis leurs condamnations, montrent qu’il
y avait d’incessantes tentatives de mettre sur pieds le PCA tel qu’il a été dissous, avec
une reconfiguration régionale qu’exige la clandestinité. I l y avait une distribution de
tâches précises entre Arabes et Européens dans le même organigramme sur les plans
financiers et moyens matériels, auxquels il faut ajouté que des responsabilités
régionales ont été mise sur pied afin de coordonner avec la direction clandestine qui
représentait les 3 départements.
Présents à cette conférence, les dirigeants du Pcf avaient pris la parole aux
clôtures de la rencontre. Waldeck Rochet disait, entre autre que :
qualifiants de complices, conscients ou non, des cent seigneurs liés aux Hitlériens
(avant 1939, ils étaient 200 !) et agents provocateurs manipulés par la police et les
services non épurés des éléments vichystes.
reconvertie dans les affaires de la reconstruction d’une métropole mise à genou par le
nazisme et le fascisme vichyste. Ouzegane animera le premier meeting du PCA depuis
son retour à la légalité à la salle du Majestic (29/3/1943), en compagnie d’Henri
Pourtalet, député PCF de Cannes, François Billoux, député de Marseille et Nicolas
Zanettacci. Au mois de novembre, il est à Tunis assistant à la salle Maltaise, à la
conférence nationale du PCT aux côtés des députés PCF, Lucien Midd et Virgil Barel.
La résolution qui suit, indique clairement que le PCA d’après 1942, faisait
pleinement le jeu de la direction politique du PCF.
Ainsi, nous pouvons lire :
Ainsi, le PCA s’inquiète du retard des départs de quelques députés PCF pour
rejoindre leurs postes auprès de la bourgeoisie capitaliste coloniale, et ne semble
nullement inquiète du retour des blessés, et handicapés à vie des milliers d’Algériens
qui ont été victimes d’une guerre impérialiste qui ne les concernes ni de près ni de loin.
En Algérie, Ouzegane est une fois encore au meeting du PCA, organisé à la salle
Majestic le 24/9/1944 où il est accompagné de Waldeck Rochet et Johanny Berlioz afin
d’expliquer aux militants et adhérents du Parti, les résultats de la Conférence centrale
du parti. Avec le même Berlioz auquel se joindra Léon Feix, le nouveau idéologue du
PCF, Ouzegane est à la 2e Conférence centrale des Jeunesses Communistes d’Algérie qui
terminera ses travaux le 23/10/1944 à la salle Bordes. Comme de tradition les délégués
apportèrent le bilan de leur activité dans différentes sections, leurs revendications et
leurs suggestions.
Les résultats de ces élections montreront que la voie choisie par le PCA est
totalement erronée, sinon néfaste. L’administration coloniale préférera cette fois, de
soudoyer les nationalistes en les récupérant politiquement et s’éloigner d’un PCA
totalement vidé de ses capacités de nuisance à l’encontre du nouvel ordre colonial. A
Alger et autour des 4 sièges, Ouzegane n’aura que 81425 voix devant une victoire
écrasante de la liste de l’Union et Progrès Social qui aura, pour les 3 premiers sièges, un
total de 135570 voix.
A Constantine, son camarade Mohamed Chouadria, aura les quelques41303 voix
devancé par les listes « Union Démocratique Franco-Musulmane » et celle de la SFIO,
qui partageront les 232574 voix sur les 275877 du suffrage exprimé.
Devant se raz-de-marée des candidats de l’administration et des nationalistes-
réformistes, le journal du Secours Populaire, La Défense, du 16/1/1945 s’interrogera
sur le pourquoi d’une Algérie qui n’a pas voté « à gauche » et dans lequel nous lisons :
Le 1er décembre 1945, les députés communistes d’Algérie, Mme Alice Sportisse,
Pierre Fayet, Camille Larribère et Ouzegane, auxquels s’était joint le « communisant »
général Tubert, ont entretenu le ministre de l’Intérieur des « problèmes urgents
concernant, en Algérie, les mesures de grâce pour les récentes condamnations à
morts », de même pour des questions de semences, des salaires et de la sécurité sociale.
Histoire de noyer le poisson dans l’eau, le ministre Tixier a donné certains
« apaisements » quant aux mesures de clémence à faire intervenir à l’occasion de
l’arriver au pouvoir du nouveau gouvernement. Au sein de ce dernier, le futur fasciste
Jacques Soustelle a été nommé ministre des Colonies.
C’est dans ce cadre « démocratique » que luttent enfin les PC des colonies. Nous
retrouvons ainsi un Jean-Marie Larribère (1892-1965), alors député d’Oran, déplorait le
caractère hâtif des débats qui ont « une telle importance », estime cet orateur, en
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Mais mise à part cette petite note critique, en réalité le chef du PCA, avait
auparavant félicité la commission d’enquête de la loyauté incontestable de son
jugement et ce en sa qualité de député musulman non-citoyen. Et il dira entre autre :
« Il est établi que les élections ont eu lieu dans des conditions
anormales. Les musulmans préfèrent ne pas être momentanément
représenté plutôt que de l’être par les hommes choisis par le préfet.
Le groupe communiste votera l’annulation des élections et
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Un texte qui ne verra jamais le jour contenu des résistances de la part des forces
politiques et sociales en Algérie rejetant de voire une quelconque idée d’autonomie de la
colonie vis-à-vis de la Métropole, mais bien un territoire totalement assimilé et
intégralement francisé. Ouzegane et le PCA s’enfoncèrent de plus en plus dans les
orientations anti- marxiste-léniniste du PCF, du genre de cette nation algérienne en
formation et à l’occasion du 47e anniversaire de Maurice Thorez, le directoire du PCA
envoi un télégramme de témoignage de sympathie au grand lutteur de classe.
En juin 1946, les élections législatives en Algérie montrerons une fois de plus que
la ligne de soumission politique et idéologique st une voie antirévolutionnaire dans le
contexte de la lutte anticolonialiste, dans un contexte mondial bien complexifié par
l’annonce d’une « Guerre froide » des puissances impérialistes face à la montée des
Révolutions prolétariennes et anticolonialistes sous la houlette de l’URSS triomphant
du nazisme. En Algérie, c’est encore un échec cuisant du PCA au sein de se deuxième
collège des musulmans non-citoyens, après que l’électorat traditionnel du PCA ait
abandonné ceux qui s’éloignaient de plus en plus du prolétariat colonial. Les
« communistes » sont devenus le fruit de la colère face à une montée du nationalisme-
réformateur qui joua la carte d’un certain radicalisme aux côtés du PPA en se
nourrissant, dans la parole, de patriotisme arabe et musulman que la population
algérienne assimile à une nouvelle forme de pensée politique.
Nous sommes au début de 1948 et Amar Ouzegane est définitivement exclus des
instances du PCA décidée par André Marty, Jacques Duclos et d’autres dirigeants du
PCF, avec une « motion spéciale » : On lui incombe toutes les erreurs du PCA à son
compte propre et à ses agissements.
Mais à la lecture de ce qui précède, l’itinéraire d’Ouzegane été de tout temps celui
d’un docile et appliqué militant qui n’a jamais cessé de défendre et avec enthousiasme
remarqué, les orientations politiques du Parti-père de Paris. Une institution encrée
dans le réformisme et le révisionnisme moderne, qu’avait soutenu Ouzegane dès 1936.
En s’excluant lui-même de l’histoire du Mouvement communiste algérien, par son
opportunisme, sa pantalonnade et son abstraction, il était presque naturel qui revient
au galop à ces sources désuets aux anachronismes historiques.
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ANNEXE: 1
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Documents de l’Ecole Léniniste de l’I.C, concernant le militant Belarbi Ahmed, dit “Boualem”.
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L’Humanité-3/7/1937
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Présentation………………………………………………………………………………………3
Annexes……………………………………………………………………………………………65