Watchman Nee
Watchman Nee
Watchman Nee
Dans la création, Dieu a ordonné que l’homme remplisse la terre et domine sur
toutes les créatures créées (Genèse 1:28). Dans la rédemption, Dieu a ordonné
aux disciples d’aller dans le monde entier pour prêcher l’Evangile et faire des
nations des disciples, afin d’établir Son Royaume sur la terre (Marc 16:18;
Matthieu 28:29). Après la Pentecôte, le territoire entourant la Mer Méditerranée
fut évangélisé en moins d’un demi-siècle, et l’Evangile se répandit en Europe
dans l’intervalle des deux premiers siècles. Néanmoins, c’est là qu’il y fut
confiné pendant plus de dix siècles. Après la découverte de l’Amérique,
l’Evangile fut apporté à l’Hémisphère Occidentale à travers l’immigration
européenne, mais jamais il ne se répandit correctement avant la défaite de
l’Espagne.
Sauvé et Appelé
Parmi les évangélistes que le Seigneur leva en Chine se trouvait une jeune sœur
dont le nom anglais était Dora Yu et dont le nom chinois était Yu Tzu-tu. Elle
avait été sauvée à un âge précoce et ensuite envoyée en Angleterre pour y
étudier la médecine. Sur son trajet vers l’Angleterre, son bateau accosta dans le
port de Marseille dans le Sud-Est de la France. A ce moment là, elle reçut un
lourd fardeau et dit au capitaine qu’elle ne pourrait pas continuer son voyage et
qu’elle devait retourner en Chine pour y prêcher l’Evangile de Christ. Le
capitaine était perplexe mais ne pouvait rien faire d’autre que de la ramener chez
elle. Ses parents furent extrêmement déçus par son retour, et bien qu’ils aient
tenté de lui faire changer d’avis au sujet de son désir de prêcher l’Evangile, leurs
efforts ne l’emportèrent pas. En définitive, ils abandonnèrent. Elle quitta vite la
maison, vagabondant ici et là prêchant l’Evangile dans les rues. Personne ne la
louait. Elle faisait simplement confiance au Seigneur. Le Seigneur subvenant à
ses moyens, elle loua une devanture de magasin dans la banlieue de Shangai
pour prêcher l’Evangile. A partir de ce moment là, elle était invitée par diverses
dénominations pour conduire de nombreuses réunions de prédication de
l’Evangile. Elle voyageait intensément à travers de nombreuses provinces
accomplissant le travail de l’Evangile et devint un témoin prévalent pour le
Seigneur. Elle continua à prêcher tout le restant de sa vie, amenant des centaines
au Seigneur.
A côté de la Bible, il lisait sans cesse, spécialement les classiques des mystiques
chrétiens (il traduisit en chinois le petit livre de Madame Guyon sur la prière) :
Andrew Murray, Robert Govett, G. H. Pember, D. M. Panton, G. H. Lang, Jessie
Penn-Lewis et d'autres. Il avait en sa possession une grande collection des écrits
des Frères (J. N. Darby, W. Kelly, C. H. Mackintosh…), il lisait aussi des
exposés bibliques, des biographies et avait une connaissance précise de l'histoire
de l'Eglise. Il était en étroite communion avec Theodore Austin-Sparks et les
frères qui étaient de l'église Honor Oak Christian Fellowship, à Londres. En fait,
Watchman Nee considérait le frère Austin-Sparks comme son mentor spirituel,
leur communion était riche et fructueuse.
Introduction
Ces trois témoignages de Frère Watchman Nee furent donnés au cours d’une
réunion pour les collaborateurs, qui eut lieu en octobre 1936, à Kulongsu, une île
qui se trouve au large de la côte sud-est de la province de Fu-Kien, en Chine.
Pour autant que je le sache, ce fut la seule fois dans sa vie où il parla en détail de
ses "affaires personnelles". Ce n’est que très rarement qu’il avait parlé, en
public, de sa propre expérience spirituelle, probablement "afin que personne
n’ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu’il voit en moi ou à ce qu’il
entend de moi" (2 Corinthiens 12:6). Le témoignage de Paul, dans 2 Corinthiens,
ne fut divulgué que quatorze années après les faits. Par le passé, j’ai souvent
pensé à publier ces trois messages, mais, pour être en accord avec la façon de
voir de Watchman Nee, j’en ai différé la publication jusqu’à ce jour, après un
laps de temps de 37 ans. Je crois que le temps opportun est maintenant venu,
puisqu’il est décédé le 1er juin 1972.
J’espère que le lecteur voudra bien ne pas trop s’attarder à analyser sa manière
d’être mais que, plutôt, il verra comment le Seigneur a œuvré en lui. Parce qu’il
était disposé à laisser le Seigneur œuvrer en lui, la gloire de ce dernier put, dès
lors, être manifestée, tout comme Paul le dit dans 2 Thessaloniciens 1:12: "Ainsi
le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous, et vous serez glorifiés en
lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ."
Ces trois témoignages ne sauraient en aucune façon recouvrir la totalité de sa vie
et de son œuvre spirituelles avant 1936. En lisant Le Présent Témoignage, La
Revue Chrétienne et les lettres ouvertes qu’il a publiées avant 1936, nous
pouvons voir qu’il y a encore d’innombrables témoignages et travaux qu’il
vaudrait la peine de mentionner. Dans cette réunion pour les collaborateurs, ce
fut par manque de temps qu’il ne put parler davantage.
Premier témoignage
Le 18 octobre 1936
Je suis né dans une famille chrétienne. J’étais le troisième enfant précédé par
deux sœurs. Parce que j’avais une tante qui avait donné naissance à six filles
successives, ma tante paternelle était mécontente lorsque ma mère a donné
naissance à deux filles. D’après les coutumes chinoises, les garçons sont
préférés aux filles. Lorsque ma mère a donné naissance à deux filles, les gens
disaient qu’elle serait probablement comme ma tante, qu’elle enfanterait une
demi-douzaine de filles avant de donner naissance à un garçon. Bien qu’à cette
époque ma mère n’ait pas été clairement sauvée, elle savait comment prier.
Ainsi elle a parlé au Seigneur, lui disant : " Si j’ai un garçon, je Te le
consacrerai. " Le Seigneur a entendu sa prière et je suis né. Mon père m’a dit :
" Avant ta naissance, ta mère a promis de te présenter au Seigneur. "
Salut et service
J’ai été sauvé en 1920 à l’âge de 17 ans. Avant d’être sauvé, j’expérimentais une
sorte de conflit mental au sujet du fait s’il fallait ou non que j’accepte le
Seigneur Jésus comme mon Sauveur et que je devienne le serviteur du Seigneur.
Pour la plupart des gens, le problème au moment du salut est celui de savoir
comment être délivré du péché. Pour ma part, le fait d’être délivré du péché et
ma carrière étaient liés. Si je devais accepter le Seigneur Jésus comme mon
Sauveur, je devais L’accepter simultanément comme mon Seigneur. Il me
délivrerait non seulement du péché mais aussi du monde. A cette époque, j’étais
effrayé par l’idée d’être sauvé, parce que je savais qu’une fois sauvé, je devais
servir le Seigneur. Par nécessité, par conséquent, ma conversion allait être une
conversion duale. Il m’était impossible de mettre de côté l’appel du Seigneur en
ne désirant que le salut. Je devais choisir entre soit croire au Seigneur et avoir un
salut dual, soit laisser échapper les deux. Pour moi, accepter le Seigneur
signifierait que les deux événements se produiraient simultanément.
Décision définitive
Le 29 avril 1920 au soir, j’étais seul dans ma chambre. Je n’avais pas la paix
dans mon esprit. Que je m’asseye ou que je m’allonge, je ne pouvais pas trouver
le repos, car à l’intérieur de moi, il y avait ce problème de savoir si je devais ou
non croire au Seigneur. Ma première inclinaison était de ne pas croire au
Seigneur Jésus et de ne pas être chrétien. Cependant cela me mettait mal à l’aise
au fond de moi. Il y avait un réel combat au dedans de moi. Alors je me suis
agenouillé pour prier. Au début, je ne trouvais aucun mot à dire dans ma prière.
Mais finalement beaucoup de péchés sont venus devant moi, et j’ai réalisé que
j’étais pécheur. Je n’avais jamais eu une expérience semblable dans ma vie
avant ce moment là. Je me suis vu moi-même comme un pécheur et j’ai aussi vu
le Seigneur. J’ai vu la pourriture du péché et j’ai aussi vu l’efficacité du précieux
sang du Seigneur qui me purifiait et me rendait plus blanc que la neige. J’ai vu
les mains du Seigneur clouées à la croix, et au même moment, je L’ai vu étendre
Ses mains vers l’avant pour m’accueillir, en disant : " Je suis ici dans l’attente
de te recevoir. " Submergé par un tel amour, il n’était pas possible que je Le
rejette, et j’ai décidé de L’accepter comme mon Sauveur. Auparavant, je me
moquais de ceux qui croyaient au Seigneur, mais ce soir là, je ne pouvais pas
rire. Au lieu de cela, j’ai pleuré et confessé mes péchés, cherchant le pardon du
Seigneur. Après avoir fait ma confession, le fardeau des péchés m’était enlevé et
je me suis senti flotter et plein de joie et de paix intérieures. C’était la première
fois de ma vie que j’ai su que j’étais pécheur. J’ai prié pour la première fois et
j’ai eu ma première expérience de paix et de joie. Il est possible qu’il y ait eu
une certaine paix et une certaine joie avant, mais l’expérience vécue après mon
salut a été réelle. Seul dans ma chambre ce soir-là, j’ai vu la lumière et perdu
conscience de tout ce qui m’environnait. J’ai dit au Seigneur : " Seigneur, Tu as
vraiment été miséricordieux à mon égard. "
Après avoir été sauvé - alors que les autres apportaient des romans qu’ils lisaient
en classe - j’apportai une Bible afin de l’étudier (1). Par la suite, je quittai
l’école pour entrer à l’Institut pour l’étude de la Bible que Sœur Dora Yu, une
évangéliste célèbre, avait fondé à Shanghai. Peu de temps après, cependant, elle
me renvoya poliment de l’Institut avec cette explication qu’il ne serait pas
opportun que j’y reste plus longtemps. Mes goûts de gourmet, ma manière
désinvolte de m’habiller et les heures tardives auxquelles je me levais décidèrent
Sœur Yu à me renvoyer à la maison. Mon désir de servir le Seigneur avait reçu
un coup sérieux. Je pensais que ma vie avait été transformée, mais il restait, en
fait, encore beaucoup de choses à changer. Comprenant que je n’étais pas prêt à
servir Dieu, je décidai de retourner à l’école. Mes camarades de classe se
rendirent compte que certaines choses avaient changé, mais aussi que le fond de
mon ancien tempérament était toujours le même. Pour cette raison, mon
témoignage à l’école n’était pas très percutant et lorsque j’essayai de témoigner
à frère Weigh, il ne me prêta aucune attention.(2)
Après que je fus devenu chrétien, j’eus spontanément le désir d’amener d’autres
personnes à Christ; mais au bout d’une année passée à témoigner à mes
camarades de classe, il n’y avait pas de résultat visible. Je pensai qu’avec
davantage de mots et d’arguments, mon témoignage gagnerait en efficacité, mais
il ne semblait cependant pas avoir d’effet sur les autres. Quelque temps après, je
rencontrai une missionnaire du monde occidental, Mile Grose, qui me demanda
combien de personnes avaient été sauvées par mon intermédiaire durant cette
première année. Je baissai la tête et avouai humblement qu’en dépit de mes
efforts pour prêcher l’Evangile à mes camarades de classe, aucun d’eux n’avait
été sauvé. Elle me dit ouvertement qu’il y avait quelque chose entre le Seigneur
et moi qui entravait mon efficacité. Peut-être était-ce un péché caché, ou des
dettes, ou quelque question similaire. J’admis que de telles choses existaient.
Elle me demanda si j’étais disposé à les régler sur-le-champ. J’acquiesçai. Elle
me demanda alors comment je rendais témoignage, et je lui dis que je choisissais
des gens au hasard et que je leur parlais du Seigneur sans me soucier de savoir
s’ils manifestaient un quelconque intérêt. A cela, elle répliqua que je devrais
plutôt faire une liste, et commencer par prier pour mes amis, puis qu’il fallait
attendre que Dieu me donne une occasion de leur parler.
Test sévère
J’apprends à me soumettre
Notes:
(1) Note de l’éditeur: Cela n’empêcha pas Frère Nee d’être le premier aux
examens de fin de trimestre.
(2) Note de l’éditeur: Finalement, les prières et l’assistance de Frère Nee
amenèrent Frère Weigh au Seigneur.
Références: