ATD Faz
ATD Faz
ATD Faz
ANTIDEPR
ESSEURS
KERKOUB FAZIA
Encadré par : Pr
ABTROUN R.
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PLAN
I. Introduction
1) Etude épidémiologique (CAP Alger).
2) Rappels physiologiques.
3) Rappels physiopathologiques (Dépression).
1) Généralités.
A. Définition.
B. Classification des antidépresseurs.
1. Classification chimique.
2. Classification thérapeutique.
3. Classification pharmacologique ou mécanistique.
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I. Introduction
La découverte des antidépresseurs tricycliques à la fin des années cinquante suivie de celle
des inhibiteurs de la monoamine oxydase IMAO (1962), a marqué une véritable révolution
thérapeutique dans le monde de la neuropsychiatrie.
1) Etude épidémiologique :
Les intoxications par les ATD sont Fréquentes et représentent 6.1% des intoxications
médicamenteuses, 3.2% des intoxications totales.
80% 65%
60%
40%
20% 10% 13%
5%
0%
Amitryptilline Clomipramine
Paroxétine Autres
65% des intoxications par les antidépresseurs sont représentées par celles à
l’amitriptylline, et 10% à l’anafranil en raison de leur prescription fréquente en
psychiatrie.
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Les tentatives de suicide sont nombreuses, phénomène qui peut s’expliquer par la toxicité
de ces médicaments et par le fait qu’ils sont utilisés par les malades dépressifs chez qui l’idée
de suicide est souvent latente.
2) Rappel physiologique :
La localisation cérébrale précise d’une fonction n’est pas possible, peut-être parce qu’aucune
fonction ne réside exclusivement en une zone particulière. Cependant, comme dans les parties
inférieures du SNC, certaines fonctions sont plus associées avec certaines zones qu’avec
d’autres.
Le cycle veille-sommeil.
La vigilance, les situations d’alerte ou de stress.
Les émotions et les désordres affectifs.
L’apprentissage et la mémorisation.
Les synapses chimiques se caractérisent par la sécrétion d’un médiateur par l’extrémité
présynaptique et la stimulation par le médiateur des récepteurs de la cellule postsynaptique.
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La recapture et la dégradation enzymatique
des neuromédiateurs, participent à la diminution
de concentration des médiateurs dans la fente
synaptique(Fig 2).
La structure des transporteurs des neuromédiateurs a été définie entre 1990 et 1994. Les
transporteurs du glutamate comportent 8 hélices
transmembranaires. Les autres transporteurs des
neuromédiateurs comportent 12 hélices. Ceci
distingue clairement les 2 familles de
transporteurs de neuromédiateurs.
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Tableau 1 : Les transporteurs membranaires des catécholamines
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3) Rappel physiopathologique (La dépression) :
a) Définition : La dépression est un trouble qui est considéré comme une altération
psychique sans lésions et aussi comme un trouble de l’humeur. La dépression est caractérisée
par une série d’émotions telles que la tristesse, l’angoisse, l’incapacité d’éprouver de
l’affection qui peuvent durer pendant une période de deux semaines et plus.
b) Caractéristiques :
Les troubles dépressifs majeurs peuvent être classés comme une dépression psychique s’ils
s’accompagnent de délires et d’hallucinations. Ils sont le plus souvent en concordance avec
l’humeur et de contenu négatif.
c) Le diagnostic différenciel de la dépression majeure comprend une variété d’états,
psychiatriques, induits par des toxiques, des médicaments, ou médicaux.
i. Psychiatriques : Le diagnostic différentiel de l’épisode dépressif majeur comprend la
phase dépressive d’un trouble bipolaire, la dépression mineure, la réaction d’adaptation avec
l’humeur dépressive, les troubles anxieux , la démence et la dépression névrotique.
ii. Induits par des toxiques : toxicité fonctionnelle , qui peuvent alors déclencher une
dépression:
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• la synthèse de noradrénaline à partir de la tyrosine et via la DOPA peut être diminuée par un
inhibiteur enzymatique (par ex., méthyltyrosine) ;
• le stockage de la noradrénaline dans les vésicules présynaptiques peut être inhibé (par ex.,
par la réserpine) ;
• la noradrénaline peut être déplacée des récepteurs postsynaptiques (par ex., par la
phénoxybenzamine ou la phentolamine).
• via une inhibition du stockage dans les vésicules présynaptiques (par ex, réserpine),
Au contraire, certaines dépressions peuvent être soignées avec succès avec de la lumière vive
(photothérapie).
L’abus de certaines substances (par exemple l’alcool, les barbituriques, les benzodiazépines,
la cocaine, les amphétamines, ) peut entrainer un syndrome dépressif.
Par opposition, une dépression est secondaire quand elle survient sur une autre pathologie,
qu’il s’agisse d’une schizophrénie, d’une névrose ou d’un trouble patent de la personnalité : le
traitement est d’abord celui de la pathologie sous-jacente.
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d) Etiologie de la dépression majeure
i. Hypothèse monoaminergique
i. L’hypothèse monoaminergique :
L’une des hypothèses est que la recapture présynaptique des monoamines est trop forte, ce qui
crée un manque de ces neurotransmetteurs.
- Il a aussi été démontré que les neurotransmetteurs sont détruits pendant leur traversée par
des enzymes, les monoamines oxydases :
Les chercheurs ont donc conclu que la dépression était provoquée par une déficience en
sérotonine (5-HT), noradrénaline (NA) et/ou dopamine (DA).
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Figure 5 : Hypothèse monoaminergique expliquant la dépression.
Elle concerne encore les monoamines neuromédiatrices mais selon un modèle différent :
Il est donc possible que la dépression soit liée aux récepteurs des amines biogènes et non à la
valeur absolue des transmetteurs eux-mêmes.
Le système des seconds messagers (la protéine de 32 KDa appelée DARPP-32 dopamine
and cyclic AMP regulated phosphoprotein) et les facteurs de transcription (un facteur
neurotrophique , le BDNF, brainderived neurotrophic factor, et CREB pour cAMP
Response Element Binding) qui contrôlent l’expression des gènes pourraient être la cause de
la déficience en monoamines dans la dépression.
Cette dernière hypothèse est la plus vraisemblable car elle apporte une explication sur la
longue durée d’administration des antidépresseurs nécessaire pour observer des effets
cliniques.
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II. Les antidépresseurs
1) Générallité
A. Définition :
En réalité, il est nécessaire de préciser « états dépressifs majeurs », si non on est amené à
faire entrer dans ce groupe, des substances extrêmement variées, allant des
benzodiazépines anxiolytiques aux amphétaminiques, des morphiniques (tramadol) aux
hypnotiques.
On ne doit pas classer parmi les antidépresseurs des médicaments susceptibles d’améliorer
seulement un des symptômes cibles de la dépression, mais uniquement ceux capables d’agir
sur l’ensemble du syndrome dépressif.
B. Classification
Les antidépresseurs peuvent être classés selon leur structure chimique, ou selon leur âge
d'apparition dans la pharmacopée (antidépresseurs de seconde génération).
Ils sont aussi classés selon leurs mécanismes biochimiques d'action (action monoaminergique
spécifique ou non spécifique, action pré- ou post-synaptique, inhibition de la recapture de la
sérotonine), ou selon leurs effets biochimiques (action anticholinergique, antihistaminique ou
alpha-adrénergique).
La classification thérapeutique (sédatifs, médians, stimulants) est utile pour guider le choix
thérapeutique, anticiper le mode d'action et prévoir les effets secondaires.
1. Classification chimique
i. Antidépresseurs tricycliques
Ils constituent une famille chimique homogène, possédant une parenté structurale avec les
phénothiazines.
Les ATC sont formés de 3 cycles dont le cycle central est constitué de 7 atomes (1 cycle
central à 7 atomes et 2 hexagonaux) d’où l’appellation tricyclique.
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ii. Inhibiteurs de la monoamine-oxydase
certains IMAO ont une analogie structurelle comportant une fonction hydrazine. Ainsi, sont
distingués :
Les inhibiteurs spécifiques de recapture de la sérotonine (ISRS) qui ont des formules
chimiques très diversifiées :
Nouveaux antidépresseurs qui ne sont pas apparentés aux tricycliques et ne sont pas des
inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine :
La viloxazine (Vivalan®) provient d'une recherche sur les bêtabloquants, c'est un dérivé aminé
du pyrocatéchol.
La miansérine (Athymil®) est considérée comme quadricyclique et a une structure
pipérazinoazépine.
Le milnacipran (Ixel®) est dérivé du cyclopropane.
La venlafaxine (Effexor®) dérive de la phényléthylamine ;
Autres:
Parallèlement à leurs actions antidépressives, les antidépresseurs peuvent présenter des effets
annexes (ou connexes), dont les effets psychostimulants ou sédatifs. Deux classifications ont
13
été proposées :
Classification de Kielholz :
Kielholz a élaboré une classification linéaire bipolaire des antidépresseurs. Chacun d’eux est
représenté par un histogramme à trois colonnes, quantifiant l’activité sur chacun des trois
symptômes de la dépression. Les produits les plus sédatifs (Laroxyl, Elavil, Sinéquan,
Quitaxan, Surmontil) sont placés à une extrimité, les plus stimulants (Tofranil, Pertofran,
IMAO) à l’autre extrimité. Cette distinction implique qu’un même produit ne soit pas à la fois
stimulant et sédatif.
Stimulation
Elle ajoute aux critères précédents un second axe qui quantifie la puissance du médicament,
en particulier sur l’humeur.
Une classification des antidépresseurs en trois groupes peut être proposée en incluant
l'ensemble des composés antidépresseurs commercialisés avec :
Ces effets sont particulièrement bien mis en évidence dans les essais cliniques de phase II et
ils ont des conséquences évidentes en terme d’effets indésirables (excitation, anxiété, troubles
mnésiques, troubles du sommeil...).
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- thymoleptiques pour lesquels l'action antidépressive et l'amélioration de l'humeur est
nettement marquée(les tricycliques , les antidépresseurs atypiques , les inhibiteurs de la
recapture de la sérotonine (ISRS) , les composés à action duale).
La classe pharmacologique des antidépresseurs reste très hétérogène tant au niveau des
mécanismes d’action qu’au niveau des effets indésirables ; la différentiation entre les produits
d’une même famille reste toujours difficile. Exemple :
On distingue ainsi pour les tricycliques les molécules à action noradrénergique spécifique
(métapramine), dominante (désipramine) ou sérotoninergique dominante (clomipramine).
Le tableau résume les différentes classes d’antidépresseurs selon leur mécanisme d’action sur
les neurotransmetteurs (Tab.2).
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Non sélectifs et Iproniazide, Isocarboxazide, Tranylcypromine,
irréversibles Phenelzine
IMAO Sélectifs et
Chlorgiline (IMAO-A)
irréversibles
IPDE Rolipram
Abréviations :
Il est donc difficile d’extrapoler l’action clinique à partir de la structure chimique et des
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propriétés mixtes.
C’est cette classification des antidépresseurs qui associe leur mode d’action ainsi que leur
mécanisme de toxicité, que nous retiendrons pour notre étude de cette famille de
psychotropes.
Le mécanisme d'action des antidépresseurs est généralement lié à un effet sur les
neurotransmetteurs (en particulier la sérotonine et la noradrénaline).
1. Introduction
En 1959, l’imipramine, a été synthétisée par Robert KUHN à l’origine pour en faire un
antipsychotique. Les essais cliniques indiquèrent plutôt que cette substance améliorait les
états dépressifs. L’imipramine devint la tête de série d’un ensemble de composés regroupés
sous le nom d’antidépresseurs tricycliques.
2. Relation structure-activité
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Un système tricyclique de type 6,7,6 donne lieu à une interaction optimale avec chacune des
deux régions hydrophobes(fig.7).
La chaîne latérale, greffée sur ce cycle est variable, porteuse d’une fonction amine
secondaire ou tertiaire conditionnant partiellement le type d’activité biochimique ainsi que
la cinétique.
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Le tableau suivant récapitule les différentes structures chimiques de ces dérivés :
Dibenzoazépine
Dibenzocycloheptadiène
Dibenzoxépine
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Dibenzoxazépine
Il est vrai qu’une bonne part de ces modifications vise tout simplement à contourner les
restrictions dues aux brevets :
4. Toxicocinétique et pharmacocinétique :
A- Absorption :
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Les antidépresseurs tricycliques sont rapidement absorbés, mais le ralentissement du transit
digestif dû à l’effet anticholinergique est à l’origine d’un allongement de leur temps
d’absorption.
B- Distribution :
Le volume de distribution est important. Les antidépresseurs tricycliques sont fortement liés
aux protéines plasmatiques. Ils se concentrent dans le foie, les reins, les poumons et le cœur.
C- Biotransformation :
21
1. Métabolisme hépatique :
MEDICAMENT METABOLITE
ACTIF
Amitriptyline Nortriptyline
Amoxapine 7-8 hydroxylé
Clomipramine Déméthylé
Désimipramine ?
Doxépine Déméthylé
Imipramine Désimipramine
Nortriptyline 10-hydroxylé
Tableau 4 : Métabolites actifs de certains antidépresseurs tricycliques
Ceci implique :
Imipramine :
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Figure10 : Schéma métabolique de l’imipramine
D- Elimination :
Suite à une intoxication massive, la cinétique d’élimination des ATC est d’ordre zéro, en
raison de la saturation des enzymes responsables de l’hydroxylation.
Leur demi-vie d’élimination est allongée en cas d’ingestion massive (8-45 heures). Certains
métabolites actifs comme la nortriptyline ont des demi-vies encore plus longues (93 heurs).
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Doxépine Hépatique desméthyldoxépine / /
Trimipramine Hépatique / / /
Hépatique 2- 80%urines, 20%
imipramine /
hydroxyimipramine fèces
5. Propriétés pharmacologiques
Les tricycliques agissent principalement en bloquant les pompes à recapture des synapses
sérotoninergiques et noradrénergiques. Ce qui rend davantage de sérotonine ou de
noradrénaline disponible dans la fente synaptique.
Indication :
Contre-indications
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- Epileptiques (car les ATC abaissent le seuil de déclenchement des crises convulsives).
Interactions médicamenteuses :
Une interaction mortelle peut exister avec la lidocaine employée comme anesthésique local.
Clomipramine 40-80
Amoxapine /
Amitriptyline 120-240
Désipramine 115-250
Dosulépine /
Doxépine /
Trimipramine /
Imipramine 180-350
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- Noradrénergique spécifique : métapramine ;
- Noradrénergique dominante : désipramine ;
- Sérotoninergique dominante : clomipramine.
Le tableau (Tab.7) illustre les différents degrés d’action des principaux antidépresseurs sur
les systèmes aminergiques :
Les conséquences du mécanisme d’action toxique des tricycliques se résument autour de deux
points essentiels: les effets centraux et les effets myocardiques.
Effets centraux :
L’intoxication aux tricycliques est une urgence qui engage le pronostic vital. Il existe un
intervalle libre de 4 heures ou moins entre l’absorption d’une dose toxique et l’apparition des
premiers signes.
D’une manière générale, l’expression clinique de ces différentes actions, est un tri-
26
syndrôme (Fig.11):
Syndrome
anticholinergique
Signes
neurologiques
Troubles cardio-
vasculaires
Tri-syndrome
Figure 11 : Conséquences cliniques du mécanisme d’action
des imipraminiques.
8. Manifestations cliniques
Il faut noter que l’index thérapeutique est relativement étroit d’où la dangerosité de
l’intoxication par les imipraminiques.
Le pronostic vital est engagé chaque fois que la dose ingérée atteint ou dépasse 2 grammes
chez l’adulte et 10mg/kg chez l’enfant .
a. Troubles neurologiques :
Lors de la prise de tricycliques seuls, en dose inférieure à 1g, les troubles de la conscience
sont légers ou absents (Agitation, agressivité, troubles du comportement).
Lorsque la dose est comprise entre1 et 2,5 g, les troubles de la conscience sont plus
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importants.
NB :
Lors d’une intoxication mixte par tricycliques et benzodiazépines, il existe un coma plutôt
hypotonique souvent profond, le syndrome atropinique est d’apparition retardée. Il est à
noter le risque de convulsion en cas d’utilisation du flumazénil.
Ils sont dominés par les troubles du rythme. Les troubles cardio-vasculaires expliquent la
gravité potentielle de l’intoxication aux ATC.
Dans les formes mineures, l’effet anticholinergique est à l’origine d’une tachycardie sinusale
ou supra ventriculaire.
Au cours des formes majeures, l’effet stabilisant de membrane est à l’origine d’un
élargissement des QRS, prédictif de la survenue de crises convulsives et/ou d’arythmies
ventriculaires.
L'hypotension réfractaire est probablement la cause la plus commune de la mort lors d’une
surdosage de CA.
c.Variations thermiques :
Dans le cas d’intoxication par les tricycliques seuls, ce symptôme s’expliquerait par l’action
neuroleptique des antidépresseurs à fortes doses.
e. Troubles respiratoires :
9. Diagnostic toxicologique:
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Le diagnostic est posé en fonction de l’anamnèse et de la présence d’un syndrome
anticholinargique et/ou un effet stabilisant de membrane. Le dépistage des ATC est réalisable
en urgence.
Le test de diagnostic repose principalement sur (ECG) et sur d'autres analyses non spécifiques
de laboratoire.
a. Electrocardiogramme
Une intoxication par les antidépresseurs cycliques a comme conséquence des changements
électrocardiographiques caractéristiques et diagnostiques qui peuvent permettre un diagnostic
précoce et une thérapie visée lorsque le contexte clinique et l'examen physique étaient
incertains.
La prolongation des intervales QT ,PR,et QRS peuvent être observés avec des doses
thérapeutiques et toxiques de TCAs.
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La combinaison d'une déviation à droite d'axe électrique du complexe de QRS avec un
QT prolongé et une tachycardie sinusale est extrêmement spécifique et sensible pour une
intoxication par les antidépresseurs imipraminiques.
L’axe électrique : Un axe électrique moyen du complexe QRS entre 120° (D3) et et
270°(entre aVR et aVL) est un marqueur très sensible, spécifique et souvent associé à
l’intoxication par les antidépresseurs cycliques. Axe moyen de QRS (AQRS) : entre -10º et
+70º, habituellement +40º(proche de D2).
La déviation à droite d’axe électrique peut être estimé en observant une déflection
négative en dérivation I, et une déflection positive (R) en dérivation AVR.
Conséquences
Complexe QRS en millisecondes
(ms)
<100 Risque de complication faible
100-160 Risque significatif de convulsions (30%cas) alors
que celui de trouble du rythme ventriculaire faible
(10%)
>160 Troubles du rythme ventriculaire fréquents (50%cas)
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Tableau 8 : Troubles cardiaques en fonction de l’élargissement du complexe QRS.
Un dosage quantitatif de l’ATC et de ses métabolites doit donc être réalisé par la suite, pour
toute corrélation pronostique. L’interprétation de ces résultats doit toujours tenir compte des
métabolites actifs .
En résumé pour cette classe médicamenteuse, de très forte toxicité (effet proarythmogène
et convulsivant), il convient chaque fois que le clinicien éprouve une difficulté dans la
conduite du traitement, d'envisager un dosage sanguin dans les meilleurs délais possibles
par CPG ou HPLC.
10. Traitement :
Pour une intoxication asymptomatique datant de plus de 6 heures, la surveillance peut être
simple aux urgences, avec répétition des ECG.
a- Décontamination gastro-intestinale :
b- Traitement symptomatique :
1. Coma :
2. Convulsions :
Elles sont habituellement facilement réduites par du diazépam intraveineux 0,2 mg/kg.
3. Syndrome atropinique :
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L’agitation et le délire peuvent nécessiter une sédation par benzodiazépine.
4. Troubles cardiaques :
Devant toute tachycardie à complexe large, utilisation de première intention d’un sel de
sodium (carbonate ou lactate de sodium).
c- Traitement spécifique :
-Un groupe de produits hétérogènes au niveau structural : des structures bi, tri ou
tétracycliques ;
-Possédant des particularités propres à chaque spécialité ;
-Ne présentant pas toutes les propriétés pharmacologiques classiques des tricycliques
(dépourvus d’effets anticholinergiques ou cardiaques) ;
- Effets indésirables réduits mais efficacité clinique souvent moindre.
Exemple :
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Fig.15: Miansérine = ATHYMIL®
Remarque:
Cinétique :
3) Demi-vie : 10 à 17 heures.
4) Métabolisme
Hydroxylation des noyaux aromatiques, N-oxydation et N-déméthylation.
5) Elimination :
Rein : 75% de la dose administré sont éliminés dans les urines, principalement sous forme de
métabolites.
Fécès : 25%.
Toxicité :
Elle a de plus un effet antihistaminique H1 pouvant expliquer son effet sédatif mais est
dépourvue d'effet atropinique.
L’intoxication aigue par la miansérine (Athymil ®), en prise unique est en général bénigne.
Pour des doses supérieures à 1 g, on observe des troubles de la conscience allant jusqu’au
33
coma, une ataxie, des variations tensionnelles et de la fréquence cardiaque.
Ainsi, elles sont plus efficaces et plus tolérables pour les patients et donc, beaucoup plus
utilisées. Enfin, contrairement aux antidépresseurs classiques qui peuvent être létaux en
"overdose", les ISRS ne le sont pas.
ND DCI Posologie
Prozac Fluoxétine Gélules à 20 mg
Zoloft Sertraline Gélules à 50 mg
Seropram Citalopram Comprimés à 20 mg
Deroxat Paroxétine Comprimés à 20 mg
Floxyfral Fluvoxamine Comprimés à 50 ou 100
Séroplex escitalopram Comprimé à 5,10,15ou
20mg
Ont une structure très hétérogène, ce qui explique qu'ils ne puissent pas être détectés
34
facilement en routine par l'analyse toxicologique.(Fig.16.17.18.19.20).
3. Mécanisme d’action :
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Les ISRS sont décrits comme sélectifs parce qu'ils agissent seulement sur les pompes de
recapture responsables de la sérotonine, par opposition à d'autres antidépresseurs qui
agissent sur d'autres neurotransmetteurs.
Ainsi le taux de 5-HT augmente dans le milieu extracellulaire; de ce fait, l'action de la
sérotonine sur tous les récepteurs est augmentée, y compris sur les autorécepteurs 5-HT1A.
- Les ISRS s'avèrent être des antidépresseurs en clinique, leur mécanisme d'action n'est
pas totalement élucidé car:
Les différentes voies empruntées par les IRS au cours du traitement sont les suivantes :
L'état dépressif des malades ne s'améliore pas. Le traitement supprime même les inhibitions
comportementales et le risque de suicide peut augmenter.
Seconde période du traitement : partie B de la figure
Les autorécepteurs trop stimulés finissent par être désensibilisés (il faut des concentrations
de sérotonine de plus en plus élevées pour les activer).
Quand il s’agit d’auto-agonistes de ces récepteurs, ce délai correspondrait au temps
nécessaire pour que ces récepteurs s’hyposensibilisent.
Les potentiels d'action recommencent à être réémis par le neurone sérotoninergique et ainsi
il y a à nouveau la libération de la sérotonine au niveau des terminaisons axoniques.
La sérotonine n'étant pas recaptée (traitement) sa concentration extracellulaire augmente,
et la transmission sérotoninergique est facilitée.
36
Fig.21 et 22
4. Toxicocinétique :
a. Absorption :
b. Distribution :
c. Métabolisme :
Essentiellement hépatique.
Pouvant conduire à des métabolites actifs :
Fluoxétine Norfluoxétine : Présente une inhibition de la
recapture de la sérotonine significative.
37
d. Elimination :
Rénale.
Forme inchangée très faible.
Les demi-vies de la fluvoxamine de la paroxétine, de la sertraline et du citalopram sont à peu
prés de 24 h.
La demi-vie de la fluoxétine est approximativement de 48h (de 6j en cas de doses multiples) :
le métabolite actif, la norfluoxétine, a une demi-vie de 4 à 15j.
5. Toxicité :
La toxicité aigue des ISRS est généralement moins importante que celle des classiques
antidépresseurs tricycliques.
Dans la majorité des cas, l’intoxication aiguë est bénigne, pratiquement asymptomatique ou
avec des symptômes peu marqués :
Quelques troubles digestifs,
Une somnolence ;
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Une dépression importante du système nerveux central est rare, plus souvent le fait
d’une association à d’autres molécules psychotropes.
6. Traitement :
Evacuation digestive.
Traitement symptomatique (hyperthermie —> refroidissement extrerne)+Dantrolène.
7. Syndrome de discontinuation :
c) Inhibiteurs de la MAO :
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Les IMAO sont, soit irréversibles non spécifiques ou soit réversibles spécifiques de la MAO A
ou de la MAO B.
Les IMAO de première génération sont des inhibiteurs irréversibles et non sélectifs de la
monoamine oxydase.
i. Historique
L’isoniazide a été conçue initialement comme médicament antituberculeux, mais on a
constaté que les patients étaient plutôt gais. Ceci a fait de cette substance une tête de série
dans la recherche de médicaments appelés inhibiteurs des monoamines-oxydases (IMAO),
lesquels servent à traiter les dépressions nerveuses.
Ils sont arrivés sur le marché en 1959. Ils sont indiqués dans la dépression résistante, lorsque
les autres traitements ont échoué. Les IMAO sont peu utilisés aujourd’hui.
En effet, les neuromédiateurs (NA, DA, 5-HT) ne pourront être dégradés car l'enzyme est
bloquée, jusqu'à nouvelle synthèse enzymatique.
- Iproniazide (MARSILID) ;
- Nialamide (NIAMIDE).
ii. Toxicité :
A. Mécanisme d’action :
40
Figure 23: Mécanisme d’action des IMAO.
B. Intoxication aigue :
L’effet thymoanaleptique des IMAO serait lié à l’inhibition de la mono amine oxydase d’où
l’accumulation de catécholamines et d’autres neurotransmetteurs au niveau cérébral.
- l’intoxication aigue par un IMAO seul est habituellement bénigne, même à forte dose, à
condition de respecter un décubitus strict de 48 heures.
41
3. La dégradation des neuromédiateurs par la MAO (effet synergie).
4. L’augmentation de la concentration cytoplasmique de médiateur et d’ions Na
provoque une inversion de la direction de transport par le transporteur membranaire et une
libération de médiateur.
5. Parallèlement, la recapture neuronale des médiateurs est diminuée, ce qui prolonge
leur durée de vie dans la fente synaptique.
C'est-à-dire une fois dans la circulation, la tyramine libère la noradrénaline, provoquant une
élevation soudaine et potentiellement dangereuse de la pression artérielle.(Fig.24)
Manifestations cliniques :
Après l’ingestion des aliments riche en tyramine, par les patient sous IMAO, apparaissent
habituellement un flush et des céphalées, et la symptomatologie peut s’aggraver jusqu’à une
crise hypertensive mortelle. Ce que l’on appelle la « réaction au fromage » (cheese reaction)
est l’effet indésirable le plus important des IMAO.
Traitement :
À effets thérapeutiques comparables, ces molécules sont beaucoup plus maniables et mieux
tolérées que les IMAO classiques.
42
IMAO sélectif B :
Toxicité :
A. Mécanisme d’action :
L'intoxication aiguë isolée est le plus souvent sans gravité pour des doses ingérées
inférieures à 2 à 3 g.
Au-delà, peuvent apparaître une somnolence, plus rarement un coma, des myoclonies, un
syndrome pyramidal, une tachycardie sinusale, plus rarement une bradycardie.
(adulte) (adulte)
Les antidépresseurs atypiques sont les plus récents antidépresseurs. Ils sont apparus vers la
fin des années 90.
Leur nom vient du fait qu'ils ont des mécanismes différents les uns des autres (recapture de
différents neurotransmetteurs comme la sérotonine et la noradrénaline, etc.).
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Inhibiteurs de recapture de la noradrénaline et de la
sérotonine :
Duloxétine Cymbalta®
Les signes et symptômes d’un surdosage (principalement en cas d’association avec d’autres
médicaments) incluaient syndrome sérotoninergique, somnolence, vomissements et
convulsions.
heures.
- La mirtazapine agit comme antagoniste par blocage des autorécepteurs et des hétéro
récepteurs adrénergiques α2 présynaptiques centraux, ce qui entraîne une activité centrale
noradrénergique et sérotoninergique accrue.
- Chacun des deux énantiomères de la mirtazapine semble contribuer à cette activité
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pharmacologique :
L'isomère dextrogyre (S) antagonise les récepteurs pré synaptiques impliqués dans le
rétrocontrôle négatif de la production de noradrénaline et de sérotonine, ce qui augmente la
production de neurotransmetteurs. Dans le même temps ce même énantiomère antagonise
les récepteurs post-synaptiques sérotoninergiques 5HT2,
Il en résulte :
- l'absence d'action vis-à-vis des récepteurs 5HT 2 et 5HT3 limiterait les effets secondaires
délétères de la mirtazapine.
En cas de surdosage, même à des doses allant jusqu’à 50 fois la dose maximale
recommandée, les patients récupèrent la plupart du temps sans complication et ce malgré
leur âge.
A. Antidépresseurs tricycliques :
1. Prélèvement
Les méthodes sont utilisables soit pour l’urine (suffisante pour un rapport toxicologique
correct), soit pour le sérum (permet d'avoir des données toxicocinétiques ; concentrations
sériques, estimation de demi-vie, etc.) soit pour les deux milieux à la fois.
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qu’organe-cible de cette intoxication ; des concentrations post-mortem très élevées de
tricycliques y sont retrouvées.
2. Extraction
L’extraction à partir des liquides biologiques, voire des tissus, est réalisé par un solvant non
miscible à l’eau (dichlorométhane , etc .) employé en milieu alcalin : méthodes de stass-otto
ou extraction en tube à centrifuger . Le liquide organique est recueilli, au besoin desséché
sur sulfate de sodium anhydre, et concentré sous pression réduite. L’analyse porte sur
l’extrait organique ainsi obtenu.
3. Dépistage
a. Réactions colorées
Réaction de Forrest :
- Une coloration jaune-vert virant au vert foncé, puis au bleu, indique la présence
d'imipramine ou de substances apparentées.
Réaction à la phosphocérique :
Acide sulfurique :
En présence de triptylines, il se développe une intense coloration :
- Rouge orangé (liquides gastriques).
- Lie de vin (urines).
Lorsqu’on ajoute 1ml de formol : à 366 nm, on observe une fluorescence jaune-orangé.
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iii. Dérivés de la déhydrodibenzoazépine (opipramol) :
On observe une coloration jaune verdatre de la solution acide inférieure et une intense
fluorescence verte de la phase acide inférieure par irradiation en lumière de Wood.
Seuls les antidépresseurs tricycliques les plus classiques (au niveau de la structure) sont
détectés par cette méthode.
4. Identification :
Tableau 13 : Chromatographie sur couche mince (éluant EMA): hRf et coloration des taches
(bordure) après pulvérisation avec divers révélateurs.
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- Réactifs :
5. Dosage :
Le réactif retenu pour être utilisé à des fins qualitatives ou quantitatives est celui de
Lemontey (phosphocérique).
La concentration en ions cériques, a été choisie de telle manière que l’interférence due à la
présence éventuelle de dérivés phénothiaziniques soit éliminée, et que les applications
quantitatives bénéficient des critères de sensibilité, de reproductibilité, de stabilité, et de la
vérification de la loi de Beer.
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B. Antidépresseurs apparentés aux tricycliques :
Méthodes d’identification :
1. Réactions colorées :
La Maprotiline est identifiée par chromatographie sur couche mince (voir tricycliques) par
rapport à un étalon, le tableau 13 résume les différentes colorations obtenues après
pulvérisation avec divers révélateurs ainsi que la valeur du rapport frontal :
Tableau 14 : Chromatographie sur couche mince (éluant EMA): hRf et coloration des taches
(bordure) après pulvérisation avec divers révélateurs
Méthodes de dosage :
Une méthode permettant d’identifier et de quantifier par LC/SM-SM dans le sang total,
plasma et urines. Le tableau résume les conditions opératoires ainsi que les molécules
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concernées :
Conditions
Molécules Extraction Performances de la méthode
chromatographiques
Acquisition : MRM
La structure chimique des ISRS est très hétérogène ce qui explique qu’ils ne puissent pas être
détectés en routine par l’analyse toxicologique.
Exemple :
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Figure14 : Chromatogramme de la Fluoxétine, de son métabolite et SI
Les analyses ont été effectuées en utilisant une colonne C8 à phase renversée et une phase
mobile composée du tampon aqueux du phosphate pH3.0 à 60% contenant la triéthylamine
et l'acétonitrile à 40%.
Figure15 : Chromatogramme de
duloxétine (DLX) et SI
Le détecteur UV a été placé à 230nm et Loxapine a été utilisée comme un standard interne.
Un prétraitement original des échantillons de plasma a été développé, basé sur l'extraction
en phase solide (SPE) avec des cartouches à phase renversée (30mg, 1mL).
Les valeurs de rendements d'extraction étaient supérieures à 90%. La linéarité a été trouvée
dans l’intervalle 2 –200 ngmL en duloxetine. Avec LD : 0,7ng/ml et LQ : 2ng/ml .
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IV. Conclusion :
V. Bibliographie
Page,C.P.,Curtis, M.J.,Walker,M.J.,Sutter,,M.C.,Hoffman, B.B. (1999) Pharmacologie
intégrée, Tradution de l’édition anglaise, De Boeck Université, Bruxelles.
Yves LANDRY, Jean – Pierre GIES , (2003) PHARMACOLOGIE , Des cibles vers
l’indication thérapeutique ,Edition DUNOD Université , Louis Pasteur de Strasbourg.
Patrick.(2003)Chimie pharmaceutique,Edition De Boeck.
Hoffman, Nelson, Gold Frenk (2007) Manual of toxicologic emergency. Edition Mc
Graw Hill
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