Anti Alzheimer Pharmacologie

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UNIVERSITE JOSEPH KI ZERBO

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UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCE DE LA
SANTE
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SECTION PHARMACIE
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5eme ANNEE PHARMACIE 2019-2020
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Anti Alzheimer

MEMBRES DU GROUPE N° 5 ENSEIGNANTS


BAMBARA A. Rebecca Pr Moussa OUEDRAOGO
COULIBALY T. Jonas Pr H. Noëla Estelle YOUL
GANOU Dieudonné
KI Siedon Geoffroy

NEYA A. Monique
OUEDRAOGO F. Lionel

SANOU Isaac Néhémie


TANOH S. Ingrid M. M. F
TRAORE San Aboubacar
ZOUGMORE N. A. Pierrette
OBJECTIFS
1. Définir la maladie d’Alzheimer (MA)
2. Décrire la physiopathologie de la maladie d’Alzheimer (MA)
3. Classer les médicaments Anti-Alzheimer
4. Décrire les propriétés pharmacocinétiques et pharmacodynamiques des médicaments
anti-Alzheimer
5. Décrire les indications thérapeutiques des médicaments Anti-Alzheimer

1
INTRODUCTION
I. CAS CLINIQUE
1. Présentation
2. Ordonnance médicale
II. RAPPELS PHYSIOPATHOLOGIQUES
III. MEDICAMENTS DISPONIBLES
1. Classification
2. Propriétés physico-chimiques
IV. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
1. Eléments de pharmacocinétiques pratiques
2. Mécanismes d’action
3. Effets pharmacologiques
V. UTILISATIONS THERAPEUTIQUES
1. Indications
2. Schémas thérapeutiques
VI. VALIDATION DE L’ORDONNANCE
1. Objectifs thérapeutiques
2. Analyse de l’ordonnance
3. Adéquation
4. Délivrance Conseil /opinion pharmaceutique
CONCLUSION

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INTRODUCTION

La démence englobe les problèmes de santé marqués par une diminution irréversible des
facultés mentales. Elle touche dans le monde 50 millions de personnes, on dénombre près de
10 millions de nouveaux cas chaque année. Pour ce qui est du Burkina Faso il n’y a pas de
données précises concernant la maladie.
Parmi les multiples formes de démence, la maladie d’Alzheimer est la forme la plus commune
et serait à l’origine de 60-70% des cas.
L’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui engendre une diminution progressive des
facultés cognitives et de la mémoire ; En général, les symptômes apparaissent après 65 ans.
La prise en charge médicamenteuse repose sur deux groupes de médicaments dont les
Inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (IAchE) et les antagonistes glutamatergiques.

I. CAS CLINIQUE
1. Présentation

Identité
• NOM : Madame R
• SEXE : Féminin
• AGE : 75 ans
• STATUT SOCIAL : Secrétaire à la retraite
Antécédents
• Madame R est veuve et a deux filles âgées de 50 et 47 ans. Après quelques années
de solitude, elle rencontre son compagnon actuel, Monsieur B., âgé de 80 ans. Ils
vivent ensemble depuis 15 ans.
• Elle précise également que sa mère est décédée très âgée, mais qu’elle « perdait la
tête » sur la fin de sa vie.
Histoire de la maladie
Madame R est adressée en consultation à l’hôpital de Lourde au service de gériatrie à la
demande de son compagnon, qui signale des troubles de mémoire. Il a commencé à
s’inquiéter pour son amie, il y a un an. Elle avait alors omis d’envoyer sa déclaration
d’impôts. Par la suite, les oublis ont été de plus en plus fréquents (rendez-vous, règlements de
factures). Enfin, il y a deux mois, à deux reprises madame R s’est égaré en voiture.
Au cours de l’entretien, Madame R. dit qu’elle ne sait pas exactement pourquoi elle consulte.
Elle est souriante, le contact est bon. Elle reconnaît avoir quelques pertes de mémoire qui ne
la gênent pas beaucoup et dit : « c’est normal à mon âge ».
Résumé syndromique
Trouble mnésique
Désorientation temporospatiale
Hypothèse diagnostique : Le médecin évoque le diagnostic de maladie d’Alzheimer

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Examens et résultats
• Le bilan biologique réalisé ne retrouve pas d’anomalie.
• L’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) montre une atrophie temporale interne
diffuse, sans lésion vasculaire.
• Un MMSE (Mini Mental State Examination) réalisé pendant la consultation retrouve un
score de 20/30.
2. Ordonnance médicale

II. RAPPELS PHYSIOPATHOLOGIQUES

Rôle et structure des neurones


Un neurone est une cellule du système nerveux spécialisée dans la communication et le
traitement d’information, chaque neurone est composé :
• Un corps cellulaire comportant le noyau.
• De nombreuses ramifications de type dendritiques
• Un axone qui diffuse les informations et dont la longueur peut atteindre 1 mètre pour
seulement 1 à 15 micromètres de diamètre.
A noter que les axones et dendrites de neurones différents entrent en contact et transmettent les
informations via les synapses.

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Structure d’un neurone

Neurone, canaux ioniques et influx électrique


Les influx nerveux impliquent l’ouverture et la fermeture de canaux ioniques. Ceux-ci sont des
tunnels traversant la membrane cellulaire permettant à des ions d’entrer ou de sortir de la cellule
de façon sélective. Le flux d’ions crée un courant électrique qui produit des changements plus
ou moins notables du potentiel à travers la membrane plasmique du neurone.
La capacité du neurone à produire un influx électrique dépend de la différence de charge
électrique entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule. Quand un influx nerveux apparaît, une
inversion spectaculaire du potentiel électrique de la membrane neuronale se produit, ce
changement est appelé potentiel d’action.

Les neurotransmetteurs, vecteurs de messages


Quand ces changements de voltage atteignent la terminaison de l’axone, ils déclenchent la
libération de neurotransmetteurs, les messagers chimiques du cerveau. Au niveau de la
terminaison nerveuse, les neurotransmetteurs sont libérés et diffusent dans la fente synaptique
pour se lier à des récepteurs à la surface de la cellule cible. La fixation du neurotransmetteur
entraîne l’ouverture d’un canal associé au récepteur, ce qui altère le potentiel de membrane de
la cellule et peut aboutir à une réponse de la cellule cible comme le déclenchement d’un
potentiel d’action, la contraction d’un muscle, l’activation d’une activité enzymatique ou
l’inhibition de la libération de neurotransmetteur.

Etapes de la transmission synaptique


1. Dépolarisation de la membrane du bouton synaptique
2. Libération par exocytose du neurotransmetteur dans la fente synaptique
3. Le neurotransmetteur se fixe sur son récepteur sur le neurone postsynaptique
4. La fixation du neurotransmetteur provoque l’ouverture de canaux ioniques
5. Ouverture de canaux Ca++ voltage-dépendants dans la membrane du bouton et entrée de
Ca++

Physiologie du système cholinergique


L’Ach est un neurotransmetteur qui permet le passage de l’influx nerveux d’un neurone à un
autre au niveau des synapses. Il s’agit d’un neuromédiateur excitateur très répandu dans

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l’ensemble du système nerveux central (SNC), il joue un rôle important dans l’activité
musculaire et les fonctions végétatives comme la digestion. L’Ach est un ester produit par
l’enzyme choline acétyltransférase, elle déplace un groupement acétyle de l’acétyle-coenzyme
vers une molécule de choline. L’Ach nouvellement synthétisé est stocké dans des vésicules au
sein de terminaisons nerveuses pré-synaptiques, de façon à ce qu’il soit relâché dans la fente
synaptique par l’arrivé d’un influx nerveux. Dès lors la plupart des molécules d’Ach se lient à
des récepteurs présents sur la membrane du neurone post-synaptique afin de transmettre l’influx
et donc l’information nerveuse.
Les récepteurs post-synaptiques sensibles à l’action de l’Ach sont qualifiés de cholinergiques,
ils sont classés en deux types : les muscariniques et les nicotiniques. Une fois que l’Ach a
transmis l’influx nerveux au neurone post-synaptique, elle se dissocie spontanément de son
récepteur, puis elle est dégradée par l’acétylcholine estérase (AchE) présente dans la fente
synaptique.
Cette dernière enzyme hydrolyse l’Ach pour ainsi libérer une molécule de choline et former de
l’acide acétique à partir du groupement acétyle, ils seront ensuite recyclés à l’intérieur du
neurone pré-synaptique afin de reformer à nouveau de l’Ach.

Représentation schématique de la voie cholinergique

Physiologie du système glutamatergique


Le glutamate est un neurotransmetteur excitateur majeur (avec l’acétylcholine) de la famille
des acides aminés, il est présent dans 70% des synapses excitatrices du SNC majoritairement
au niveau de l’hippocampe et du cortex cérébral. Celui-ci permet la transmission de messages
d’un neurone à l’autre par le biais des synapses, comme l’Ach. Le glutamate est un acide aminé,
il est synthétisé dans les mitochondries des neurones suivant deux voies : soit par une
transamination de l'alpha-cétoglutarate (un métabolite du cycle de Krebs mitochondrial), soit
par une désamination de la glutamine par l'enzyme glutaminase.

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Il est ensuite stocké dans des vésicules à l’intérieur de neurones glutaminergiques.
Les récepteurs post-synaptiques sensibles à l’action du glutamate sont qualifiés de
glutamatergiques, il existe les récepteurs ionotropes (qui possèdent des canaux ioniques)
AMPA, NMDA et kaïnate KAR, et d’autre part les récepteurs métabotropes dont on ne parlera
pas ici. A l’arrivée d’un influx nerveux au neurone pré-synaptique, le glutamate stocké à
l’intérieur des vésicules est libéré au sein de la fente synaptique et va se lier aux récepteurs
glutamatergiques présents sur la membrane du neurone post-synaptique, c’est ainsi que le
message est transmis. Les molécules de glutamate qui ne se fixent pas aux récepteurs, sont alors
métabolisées dans les cellules gliales voisines (cellules formant l’environnement des neurones).
A l’intérieur de ces cellules, c’est l’enzyme glutamine synthétase qui dégrade le
neurotransmetteur grâce à l’ajout d’un groupement amine transformant alors le glutamate en
glutamine.

Schéma de la neurotransmission glutamatergique

❖ LES MODIFICATIONS PHYSIOPATHOLOGIQUES QUI APPARAISSENT DANS


L'ENSEMBLE DU CORTEX CÉRÉBRAL DES PERSONNES ATTEINTES DE LA
MALADIE D’ALZHEIMER (MA)
Il existe deux niveaux de mécanisme : intra- et extracellulaires.
Dans les deux cas il y’ a formation d’amas de protéine comme dans le processus normal de
vieillissement. Mais ces protéines s’accumulent en grande quantité dans la maladie
d’Alzheimer ce qui entraîne un dysfonctionnement de la cellule.
• Dans le mécanisme extracellulaire, on a la formation de plaques amyloïdes ou plaques
séniles.
• Dans le mécanisme intracellulaire, cette accumulation conduit à la formation de
neurofibrilles.

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Plaques amyloïdes ou plaques séniles
Les enzymes (sécretases) agissent sur le précurseur de la protéine amyloïde (APP : Amyloïd
Precursor Protein) situé sur la membrane entourant les cellules nerveuses saines et le coupent
en fragments de protéine, dont un s'appelle bêta-amyloïde (Aβ) qui est crucial dans la formation
des plaques séniles d’Alzheimer.

Formation des protéines bêta-amyloïdes

La production excessive et l’accumulation de protéines bêta-amyloïdes dans certaines régions


du cerveau forment des plaques, appelées plaques amyloïdes ou plaques séniles. Le centre de
la plaque contient un enchevêtrement de fibrilles. Le principal constituant des plaques séniles
est un peptide de 42-43 acides aminés appelé peptide amyloïde
De nombreux chercheurs croient que la bêta-amyloïde deviendrait toxique pour les cellules
nerveuses lorsqu’elle atteint des concentrations élevées dans les plaques.

Schémas comparatifs

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Schéma montrant le processus de formation des plaques amyloïdes

Une plaque amyloïde : est une accumulation extracellulaire de bêta-amyloïde, résultant de la


protéine précurseur de l'amyloïde. Les plaques amyloïdes sont impliquées dans des maladies
neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer.

Protéine tau
Les dégénérescences neurofibrillaires sont présentes à l'intérieur des neurones. Une lésion
dans le cerveau conduit à la « déformation » de certaines protéines structurales (appelées
protéines Tau). Chez les personnes souffrant d’Alzheimer, ces protéines Tau se désagrègent
en filaments formant des enchevêtrements. La façon dont les neurones sont enchevêtrés est
alors modifiée dans le corps cellulaire des neurones.

Le principal constituant de ces enchevêtrements est la protéine Tau, dont le rôle est de stabiliser
les microtubules. Normalement, des protéines Tau se détachent périodiquement des
microtubules et sont remplacées rapidement chez le sujet sain.

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Mais la maladie d'Alzheimer est caractérisée par des protéines Tau qui se détachent des
microtubules pour tomber dans le milieu intracellulaire. Elles ne sont pas toutes détruites et
vont donc s'agréger. C'est cela qui va former les neurofibrilles.
Trop de neurofibrilles bloquent le fonctionnement du neurone et ne permettent pas le bon
transport axonal. (Transmission d’informations situées sur l'axone).

Schéma explicatif de la taupathie Schéma de la dégénérescence neurofibrilaire


dans la taupathie
Les protéines Tau retrouvées dans le cerveau des malades sont hyperphosphorylées.
Normalement son taux doit être très faible mais lorsqu'elle est très phosphorylée, elle ne peut
pas s'attacher aux microtubules. Ce sont donc les protéines qui se détachent et s'accumulent en
formant des neurofibrilles. Dans cette explication, la cause de l'augmentation de la
phosphorylation est encore inconnue.
Alors qu'une protéine Tau normale compte 2 ou 3 groupements phosphate, celles des malades
d'Alzheimer en ont 5 à 9. La protéine Tau hyperphosphorylée ne peut plus remplir sa fonction
normale. En s'accumulant dans le milieu intracellulaire, ces amas compriment les neurones. Ce
phénomène qui entraîne le dysfonctionnement est à l'origine d'un blocage du transport réalisé
par les microtubules, ce qui conduit directement à la mort cellulaire du neurone.
Il n’existe pas encore de traitement qui puisse faire cesser ou renverser ces processus
pathologiques.

Hérédité de l'Alzheimer
Les formes génétiques héréditaires (exceptionnelles, environ 1% des cas) : elles sont dues à une
mutation génétique, parfois accidentelle (radiations). Trois mutations sont actuellement
connues dans la maladie d’Alzheimer :
• sur le gène qui code l’Amyloïd Precursor Protein situé sur le chromosome 21

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• sur deux autres gènes situés sur les chromosomes 1 et 14.
Ces mutations se transmettent des parents aux enfants de façon dominante. Par ailleurs, il a été
établi un facteur de risque génétique qui augmenterait l’apparition de la maladie (parfois
précocement). Il s’agit de la présence d’un ou de deux allèles E4 dans une protéine transporteur
de graisse, l’apolipoprotéine.

❖ PATHOGÉNÈSE DE LA MALADIE D’ALZHEIMER (MA): HYPOTHÈSE


CHOLINERGIQUE ET GLUTAMATERGIQUE

Hypothèse cholinergique
La pathogénèse de la MA fait intervenir deux principaux mécanismes, d’une part
l’accumulation de peptide Aβ au sein du liquide céphalo-rachidien (LCR) donc à l’extérieur des
neurones, ces peptides neurotoxiques diminuent la libération et la synthèse de l’acétylcholine
(Ach) à l’intérieur de la fente synaptique. Et d’autre part, la formation de protéines Tau
hyperphosphorylées à l’intérieur du neurone qui perturbe la plasticité neuronale. Ces deux
processus ont pour conséquence le déséquilibre de la transmission cholinergique provoquant
notamment des troubles cognitifs.
Grâce à la neuro-imagerie, les chercheurs ont mis en évidence une atrophie cérébrale du
prosencéphale basal avec plus de 75% de neurones cholinergiques perdus chez les patients
atteints de la MA, mais aussi chez les sujets souffrant de troubles cognitifs légers.

Hypothèse glutamatergique
Les peptides Aβ solubles sont capables d’augmenter les concentrations de glutamate dans la
fente synaptique en inhibant d’une part l’action de la glutamine synthétase (enzyme qui dégrade
le glutamate, comme vu précédemment) ; et aussi d’autre part en rendant un transporteur du
glutamate inefficace. En effet le principal transporteur du glutamate, le GLT-1 se retrouve
modifié et lié à un produit issu de la peroxydation des lipides : 4-hydroxy nonenal (HNE). Les
peptides Aβ possèdent la propriété de favoriser la peroxydation des lipides, mais aussi de
stimuler la liaison entre le transporteur GLT-1 et HNE rendant impossible l’élimination du
glutamate par le biais de GLT-1.
De plus les peptides Aβ solubles ont la capacité d’amplifier la sensibilité des récepteurs NMDA
au glutamate. Donc dans la maladie d’Alzheimer, les récepteurs NMDA sont continuellement
excités, cette hyperactivation produit un « bruit de fond » rendant la plasticité synaptique
impossible. Les excitations physiologiques normales (messages d’apprentissage et de mémoire)
ne sont pas « entendus » ni enregistrés par le neurone post-synaptique d’où l’apparition de
troubles cognitifs.
En outre cette hyperstimulation provoque un influx de calcium constant à l’intérieur du neurone
post-synaptique, or une surcharge prolongée d’ions calciums dans un neurone peut être à
l’origine de sa propre mort.
Il apparaît alors compréhensible qu’un médicament capable d’agir sur cette neurotransmission
glutamatergique représente une option essentielle dans la stratégie thérapeutique de prise en
charge du patient atteint de MA. C’est ce qui détermine l’apparition de la seconde famille de
médicaments anti-Alzheimer, dont son seul et unique représentant est la mémantine, un
antagoniste glutamatergique.

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❖ EVOLUTION DE LA MALADIE
PHASE 1
• Trouble de mémoire d’abord des faits récents
• A l’origine de réactions anxieuses et/ou dépressives Avec mécanismes de substitution
PHASE 2
• Troubles mnésiques
• Troubles praxiques
• Troubles phasiques
• Désorientation temporo-spatiale
PHASE 3
• Confusion
• Désorientation
• Hallucinations
• Délires paranoïdes
• Troubles du comportement

❖ FACTEURS DE RISQUE
• Faible niveau d’éducation
• Activités intellectuelles peu stimulantes
• Enfance défavorisée
• Susceptibilité génétique
• Tabagisme
• Alimentation pauvre en poisson
• Diabète
• Hypertension artérielle
• Pathologies cardiovasculaires
• Traumatismes crâniens
❖ FACTEURS DE PROTECTION
• Richesse du réseau social
• Richesse des activités sociales
• Pratique régulière et soutenue d’une activité physique

III. MEDICAMENTS DISPONIBLES


1. Classification
Les médicaments anti Alzheimer sont classés en deux groupes : les inhibiteurs de
l’acétylcholinestérase (IAchE) et les antagonistes des récepteurs glutamatergiques.

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Tableau de classification des médicaments anti-Alzheimer
Groupes Molécules Exemple de spécialité
IAchE Donépézil Aricept®
Rivastigmine Exelon®
Galantamine Reminyl®
Antagonistes Mémantine Exiba®
glutamatergique
NB : dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, d’autres molécules peuvent être utilisées. Il
s’agit notamment :
• des neuroleptiques : rispéridone, clozapine, chlorpromazine
• des anxiolytiques : Les benzodiazépines (Lorazépam, oxazépam)*
• des antidépresseurs : Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (citalopram,
fluoxétine, paroxétine)

2. Propriétés physico-chimiques
DONEPEZIL
Dénomination commune : chlorhydrate de donépézil
Formule moléculaire : C24H29NO3HCl
Propriétés physicochimiques : Le chlorhydrate de donépézil est une poudre cristalline
blanche.
Solubilité : Ce produit est entièrement soluble dans le chloroforme, soluble dans l'eau et dans
l'acide acétique cristallisable, légèrement soluble dans l'éthanol et dans l'acétonitrile et
presque insoluble dans l'acétate d'éthyle et dans le n-hexane.
RIVASTIGMINE
Formule brute : C14H22N2O2
Propriétés physicochimiques : poudre cristalline blanche
Solubilité : caractère amphiphile
GALANTAMINE
Dénomination commune : bromhydrate de galantamine
Formule moléculaire : C17H21NO3•HBr
Propriétés physicochimiques : Le bromhydrate de galantamine est une poudre blanche ou
presque blanche.
Solubilité : Il est franchement soluble dans l’eau (pH = 5,2), l’acide chlorhydrique 0,1 N (pH
= 1,0) et l’hydroxyde de sodium 0,1 N (pH = 8,3).
- Constante d’ionisation : pKa = 8,2
- Coefficient de partage : log P = 1,09 entre le n-octanol et une solution tampon aqueuse à pH
= 12,0
MEMANTINE
Formule brute : C12H21N

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IV. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
1. Eléments de pharmacocinétiques pratiques
Tableau des éléments de pharmacocinétique
Groupe Molécules Tmax F (%) Vd %FP Métabolisme T1/2 Elimination
pharmacologique (h). (L/kg) (h)
Galantamine 4 90 3 18 CYP2D6/3A4 8 Mixte
Inhibiteurs de Rivastigmine 1-2.5 96 2 40 Non 2 Urinaire
l’AchE Donépézil 3-5 100 14 96 CYP2D6/3A4 50-80 Mixte

Antagonistes des Mémantine 3-8 100 10 45 Non 70 Urinaire


récepteurs
glutamatergiques

2. Mécanismes d’action

❖ INHIBITEURS DE L’ACETYLCHOLINESTERASE (AchE)


Ces molécules agissent en inhibant l’acétylcholinestérase, enzyme qui dégrade l’acétylcholine
libéré dans la fente synaptique. Cette inhibition permet d’augmenter les concentrations
synaptiques en acétylcholine favorisant son action sur ses récepteurs muscariniques et
nicotiniques, tous deux impliqués dans la stimulation cognitive. Ces molécules pourraient être
principalement efficaces aux stades précoces de la maladie (lorsque les cibles post-synaptiques
sont encore présentes)
• Donépézil (Aricept®) : Inhibition sélective de l’AChE
• Rivastigmine (Exelon ®) : Double inhibition de l’AChE et de la BuChE
• Galantamine (®) : Inhibition sélective de l’AChE

Schéma illustrant le mécanisme d’action/site d’action des Inhibiteurs de l’AchE

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❖ ANTAGONISTES DES RECEPTEURS NMDA
La Mémantine agit par antagonisme non compétitif des récepteurs ionotropiques NMDA avec
une faible affinité qui fait qu’aux concentrations thérapeutiques, seuls 50% des récepteurs sont
antagonisé. Ce qui permet d’exercer un effet de stimulation de la cognition.
3. Effets pharmacologiques
3.1.Inhibiteur de l’Acétylcholinestérase
✓ Effet pharmacodynamique : restaurer une concentration normale d’acétylcholine dans
la fente synaptique, potentialiser la transmission cholinergique. On observe aussi des
effets cholinomimetiques périphériques.
✓ Effets thérapeutiques : améliorer les performances cognitives ainsi que les troubles
psycho-comportementales dans les formes légères à sévères.
✓ Effets indésirables :

Donépézil Rivastigmine Galantamine

Très fréquent Diarrhée, Anorexie Nausées, vomissements


(> 1 cas/10) nausée Vertiges
céphalées Nausées, diarrhée,
vomissements,
Fréquent Rhume Agitation, confusion, Anorexie
(Compris entre Anorexie anxiété Hallucinations, dépression
1cas/10 et hallucinations, Céphalées, Syncope, vertiges,
1cas/100) agitation, agressivité somnolence, tremblements, céphalées,
vertiges, insomnie tremblements somnolence
Bradycardie, Hypertension
Peu fréquent Convulsions Insomnie, Déshydratation
(Compris entre bradycardie dépression Hypersomnie
1cas/100 et hémorragie Syncope, Vision trouble
1cas/1000) gastrointestinale, Bradycardie Acouphène
UGD… Ulcère gastrique Hypotension
Régurgitations

3.2.Les antagonistes des récepteurs glutamatergiques NMDA


✓ Effet pharmacodynamique : moduler l’activité neuronale du système glutamatergique
✓ Effets thérapeutiques : amélioration des fonctions cognitives, retardement de la
détérioration cognitive et des troubles du comportement. La mémantine est efficace
dans les formes modérément sévères à sévères de la maladie.
✓ Les effets indésirables les plus couramment observés sous Ebixa® :
• Somnolence, sensations de vertige,
• Hypertension,

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• Dyspnée
• Constipation, céphalée et
• Hypersensibilité médicamenteuse (allergie au principe actif).

V. UTILISATIONS THERAPEUTIQUES
1. Indications
✓ Les inhibiteurs de la cholinestérase (donépézil, galantamine, rivastigmine) sont prescrits
dans les formes légères a modérément sévères de la maladie d’Alzheimer
✓ La mémantine est prescrite contre les formes modérément sévères a sévères de la maladie
d’Alzheimer et peut être administré conjointement à un anticholinestérasique. Elle vise à
protéger les neurones d’un excès de glutamate.
2. Schémas thérapeutiques

DCI Posologies Présentations Contre-indications


Dose initiale : cp orodispersible 5 et 10
5mg/jr pdt un mois mg
Donépézil Dose entretien : cp pelliculé 5 et 10 mg
10mg/jr Ex : ARICEPT®
Hypersensibilité connue au
Dose initiale : cp pelliculé 4mg, 8mg et
principe actif, à un dérivé
8mg /jr pdt 12 mg
ou à tout autre constituant
Galantamine 4semaines Sol. buv. 4mg/ml
de la formulation
Dose entretien : Géllule LP 8mg, 16mg,
16mg/jr 24 mg
Insuffisance hépatique et
Ex : Reminyl ®
IR aiguë pour la
Dose initiale : Sol. buv à 2mg /ml galantamine,
1,5mg ×2/jr pdt 2 Géllule 1,5mg;
semaines 3mg; 4,5mg et 6mg Insuffisance hépatique
Rivastigmine Dose entretien : Patch transdermique pour la mémantine
3 à 6mgx 2/jr 4,6mg et 9,5mg
Prise: au moment Ex: Exelon® DECONSEILLE : en cas
des repas de grossesse, d’allaitement
5mg /jr puis cp pélliculé 10 et 20mg
progression par Sol. buv
palier de 5mg Ex : Ebixa®
toutes les semaines
Mémantine jusqu’à atteindre
une posologie de
20mg/jr

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VI. VALIDATION DE L’ORDONNANCE
1. Objectifs thérapeutiques

• Buts : améliorer la qualité de vie du patient, éviter l’évolution vers les complications
• Objectifs : stabiliser les fonctions cognitives et ralentir leur détérioration ; corriger les
troubles comportementaux.

2. Analyse de l’ordonnance

• Aspects règlementaires : on observe des imperfections dont l’absence de l’adresse du


prescripteur (en haut à gauche) et de la date de prescription (en haut à droite).
• Aspects pharmaco graphiques : l’entête, le corps et la délimitation sont respectés
• Aspects pharmacologiques :
o Présentation pharmaceutique :
Le Donépézil est disponible sous forme de comprimé orodispersible et pélliculé dosé à 5mg et
10mg en flacon de 28, 30 ou 100 comprimés ; et sous blistère de 14, 28, 30 ou 120 comprimés.
o Schéma thérapeutique dans les formes légère à modérée de la maladie
d’Alzheimer
-dose initiale : 5mg/jr le soir au coucher pendant un mois,
-dose d’entretien :10mg/jr le soir au coucher
o Mécanisme d’action
Le donépézil est inhibiteur sélectif de l’AchE. Il contribuera à restaurer la concentration de
l’Ach dans la fente synaptique potentialisant ainsi la transmission cholinergique.
o Propriétés pharmacocinétiques
Absorption
Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes en 3 à 4 heures environ après
administration orale.
La demi-vie d’élimination terminale (t1/2) est d’environ 70 heures et l’état d’équilibre est donc
atteint graduellement par l’administration répétée de prises uniques quotidiennes. L’état
d’équilibre est atteint en 3 semaines environ après l’instauration du traitement. A l’état
d’équilibre, les concentrations plasmatiques de donépézil et l’activité pharmacologique qui lui
est associée présentent une faible variabilité au cours de la journée. L’alimentation n’a pas
d’influence sur l’absorption du chlorhydrate de donépézil.
Distribution
Le donépézil est lié aux protéines plasmatiques à environ 95 %, traverse la barrière hémato-
encéphalique. La distribution du donépézil dans les différents tissus de l’organisme n’est pas
complètement documentée.

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Métabolisme/Excrétion
Le donépézil est excrété dans les urines, à la fois sous forme inchangée et sous forme de
métabolites issus de l’action du cytochrome P450 qui n’ont pas tous été identifiés. Il n’y a pas
d’arguments en faveur d’un second cycle entérohépatique du donépézil et/ou d’un de ses
métabolites. Le chlorhydrate de donépézil a une demi-vie plasmatique de 70 heures environ.
Effets indésirables
Très fréquent : Diarrhée, nausée céphalées
Fréquent : Rhume, Anorexie, hallucinations, agitation, agressivité vertiges, insomnie
Peu fréquent : Convulsions bradycardie hémorragie gastro-intestinale, ulcère gastrique et
duodénal
3. Adéquation
Le donépézil prescrit permettra d’améliorer les performances cognitives. La prescription est
donc en adéquation avec le problème du patient.

4. Opinion pharmaceutique
Au vu des imperfections (absence de l’adresse du prescripteur, la date de la prescription) de
l’ordonnance, nous optons pour un refus de délivrance. Par la suite nous invitons le patient à
repartir auprès du prescripteur pour se procurer une ordonnance conforme à la règlementation.

CONCLUSION

La maladie d’Alzheimer fait partie des problèmes de santé publique dans les pays développés.
Cependant cette pathologie reste méconnue voire négligée dans les pays en voie de
développement. La prise en charge est essentiellement symptomatologique nécessitant une
surveillance rigoureuse.

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BIBLIOGRAPHIE

• La maladie d’Alzheimer de Dr. Henry Chassagnon 2015,


• Traitement pharmacologique de la maladie d’Alzheimer et des maladies
apparentées/Rapport d’évaluation des technologies de la santé/INESSS -2015, rédigé
par Marie –Claude Breton, Mélanie Turgeon et Eric Tremblay
• Les médicaments anti-Alzheimer : efficacité et évolution de leur prescription au CHU
de Toulouse/ Thèse 2016/TOU3/2112 (140 pages) pour le diplôme de Docteur en
pharmacie présentée et soutenue par Maëlle Viaules à l’Université Toulouse III Paul
SABATIER,
• Physiologie de la maladie d’Alzheimer de Dr. J-P DAVID du service de gérontologie
clinique, Hôpital E. Roux, 94456 LIMEIL BREVANNES,
• https://pharmacomedicale.org/médicaments/par-spécialités/item/stimulants-de-la-
cognition-les-points-essentiels .

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