Lamotrigine

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FACULTE DE PHARMACIE D’ALGER

DEPARTEMENT DE PHARMACIE INDUSTRIELE


2E ANNEE LICENCE INDUSTRIE DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES

LAMOTRIGINE
(Propriétés thérapeutiques)

Membres du groupe :
- ZERROUK ASMA
- LOUCIF FATEN
- RIAHLA MELISSA
- KHELFA M’SABAH LINA
- LAHLALI KAMEL
LE PLAN

I. Introduction
II. Rappel physiopathologique sur l’épilepsie
III. Rappel sur les propriétés pharmacologiques
IV. Indications thérapeutiques de la Lamotrigine
V. Contre-indications
VI. Mises en garde et précautions d’emploi
VII. Effets indésirables
VIII. Interactions médicamenteuses
IX. Fertilité, grossesse et allaitement
X. Place de la Lamotrigine dans la stratégie
thérapeutique de la maladie
XI. Conclusion
XII. Références bibliographiques

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I . Introduction :

La LAMOTRIGINE, un médicament anticonvulsivant largement prescrit,


joue un rôle essentiel dans le traitement de l’épilepsie et des troubles
bipolaires. Avec son introduction dans les années 1990, elle est devenue un
traitement de premier plan en raison de son efficacité à réguler les
impulsions nerveuses dans le cerveau. Sa capacité à contrôler l’excitation
neuronale en fait un pilier important pour améliorer la qualité de vie des
patients souffrants de diverses affections neurologiques.

II . Rappel physiopathologique sur l’épilepsie :


L’épilepsie : est un trouble neurologique qui se produit lorsque les
neurones du cerveau émettent de manière synchrone des impulsions
électriques anormales provoquant des crises d'épilepsie.

Une crise d'épilepsie : est une décharge électrique anormale et non


régulée qui survient dans la substance grise corticale du cerveau
(système nerveux central) et qui en interrompt transitoirement son
fonctionnement. L'épilepsie entraîne généralement une altération de la
conscience, des sensations anormales, des mouvements involontaires
focaux ou des convulsions (contractions musculaires violentes diffuses,
répétitives).

La physiopathologie d’épilepsie :
La physiopathologie de cette maladie implique une rupture d’équilibre à
plusieurs niveaux :

1. Un niveau membranaire : essentiellement lié à un dysfonctionnement des


canaux ioniques voltage-dépendants, des mutations génétiques ou des
lésions peuvent dénaturer ces canaux en perturbant le passage des ions
(Na+, Ca2+) à travers la membrane cellulaire ce qui modifie le potentiel
d’action des neurones et donc une excitabilité anormale.
2. Un niveau synaptique :
- Déséquilibre chimique : entre les neurotransmetteurs qui ont un rôle
important dans la régulation de l’activité neuronale (Glutamate pour
l’excitation Gaba pour l’inhibition) avec perturbation possible des
neuromodulateurs provoquent une hyperexcitabilité neuronale.
- Récepteurs glutaminergiques NMDA : toute modification dans ces
récepteurs peut déduire à un flux anormal des ions donc l’hyperactivité
des neurones.
3. Un niveau environnemental péri neuronal : intéressant les contacts
interneuronaux, le couple glie-neurone, la barrière hématoencéphalique.

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En résumé, l’épilepsie est le résultat d’une perturbation dans l’activité
électrique du cerveau soit dans les canaux ioniques, les
neurotransmetteurs ou bien les réseaux neuronaux, qui conduit à des
décharges électriques anormales en déclenchant des crises. La
physiopathologie varie selon le type d’épilepsie.

III . Rappel sur les propriétés pharmacologiques :


1-Propriétés pharmacodynamiques :

Classe thérapeutique : anti épileptique.

Mécanisme d’action :

Les résultats d'études pharmacologiques suggèrent que la lamotrigine


bloque préférentiellement et de façon voltage-dépendante les canaux
sodiques activés. Cela inhibe l'activation répétitive et soutenue des
neurones et inhibe la libération du glutamate (le neurotransmetteur qui
joue un rôle clé dans la genèse des crises d'épilepsie). Ces effets
contribuent probablement aux propriétés anti-convulsivantes de la
lamotrigine.

A l'inverse, les mécanismes par lesquels la lamotrigine exerce son action


thérapeutique sur les troubles bipolaires n'ont pas été établis, bien que les
interactions canaux sodium voltage-dépendants soient probablement
importantes.

Effets pharmacodynamiques

Dans les tests conçus pour évaluer les effets des médicaments sur le
système nerveux central, les résultats obtenus en utilisant une dose de
240 mg de lamotrigine administrée à des volontaires sains n'ont pas
différé du placebo, tandis qu'à la fois 1 000 mg de phénytoïne et 10 mg de
diazépam ont chacun atteint significativement la coordination motrice
visuelle fine et les mouvements oculaires, augmenté le balancement du
corps et produit des effets sédatifs subjectifs.

Dans une autre étude, des doses orales uniques de 600 mg de


carbamazépine ont significativement atteint la coordination motrice

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visuelle fine et les mouvements oculaires, tout en augmentant le
balancement du corps et le rythme cardiaque, alors que les résultats avec
des doses de lamotrigine de 150 mg et 300 mg n'ont pas différé du
placebo.

2-Propriétés pharmacocinétiques :

*Absorption :

- La lamotrigine est rapidement et complètement absorbée au niveau


intestinal avec un effet de premier passage hépatique négligeable. Le pic
plasmatique est atteint environ 2,5 heures après l'administration orale du
produit. La nourriture retarde légèrement le pic de concentration
plasmatique mais sans modifier la quantité absorbée.

-Il existe une grande variation inter-individuelle des concentrations


plasmatiques à l'état d'équilibre mais les concentrations pour un même
individu varient rarement..

*Distribution :

-Le taux de liaison de la lamotrigine aux protéines plasmatiques est de 55


%; il est peu probable qu'un déplacement de la liaison de la lamotrigine
aux protéines plasmatiques entraîne un effet toxique.

-Le volume de distribution est de 0,92 à 1,22 L/kg.

*Biotransformation :

-Les UDP-glucuronyltransférases ont été identifiées comme les enzymes


responsables du métabolisme de la lamotrigine.

-La lamotrigine induit son propre métabolisme de façon modérée et dose-


dépendante.

-D'autre part, la lamotrigine ne semble pas affecter la pharmacocinétique


des autres AEs et les données suggèrent que les interactions entre la
lamotrigine et les médicaments métabolisés par les enzymes du
cytochrome P450 sont peu probables.

*Elimination :

-La clairance plasmatique apparente chez le sujet sain est d'environ 30


ml/min. La clairance de la lamotrigine est initialement métabolique avec
l'élimination consécutive de dérivés glucuronoconjugués dans les urines.
Moins de 10 % sont excrétés inchangés dans les urines. Seulement 2 %
environ des métabolites sont excrétés dans les fèces.

-La clairance et la demi-vie d'élimination sont indépendantes de la dose


administrée. La demi-vie plasmatique apparente chez le sujet sain est
estimée à approximativement 33 heures (valeurs limites allant de 14 à 103
heures). Dans une étude chez des sujets atteints du syndrome de Gilbert,

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la clairance apparente moyenne a été réduite de 32 % par rapport au
groupe contrôle, mais les valeurs sont restées dans les valeurs limites de
la population générale. La demi-vie de la lamotrigine est grandement
affectée par les Co-médications. La demi-vie moyenne est réduite
approximativement à 14 heures avec des inducteurs de la glucuronisation
comme la carbamazépine et la phénytoïne et augmente à 70 heures en
moyenne quand la lamotrigine est administrée avec du valproate seul..

IV Indications thérapeutiques de la Lamotrigine :

LAMOTRIGINE appartient au groupe de médicaments appelés antiépileptiques.


Il est utilisé pour traiter 2 maladies : l’épilepsie et les troubles bipolaires.
Il traite l’épilepsie en bloquant les signaux du cerveau qui déclenchent les crises
d’épilepsie (convulsion)

 Chez les adultes et les enfants âgés de


13 ans et plus, LAMOTRIGINE peut être
utilisé seul ou avec d’autres médicaments,
pour traiter l’épilepsie partielle avec ou
sans généralisation secondaire ou en cas d’épilepsie généralisé. Il peut
également être utilise avec d’autres médicaments pour traiter les crises
survenant dans une maladie appelée syndrome de Lennox-Gastaut.
 Chez les enfants de 2 à 12 ans, LAMOTRIGINE peut être utilisé avec
d’autres médicaments, pour traiter ces maladies. Il peut être utilisé seul pour
traiter un type d’épilepsie appelé crises d’absences typiques .

LAMOTRIGINE traite également les troubles bipolaires.


Les personnes ayant des troubles bipolaires (parfois appelés maniaco-dépression)
ont des variations d’humeur extrêmes, avec des périodes maniaques (excitation ou
euphorie) alternant avec des périodes de dépression (profondes tristesse ou
désespoir).

Chez les adultes âgés de 18 ans et


plus, LAMOTRIGINE peut être utilisé seul
ou avec d’autres médicaments, pour prévenir
les périodes de dépression qui surviennent
dans les troubles bipolaires. Le mécanisme
d’action en cas des troubles bipolaires est mal
connu

V . Les contre-indications de la LAMOTRIGINE :

La lamotrigine est contre-indiquée dans le cas de :

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 Hypersensibilité : la lamotrigine est contre-indiquée chez les
personnes présentant une hypersensibilité connue à la lamotrigine
ou à toute autre substance entrant dans la composition de ce
médicament ou de son contenant (excipient) caractérisée par des
réactions allergiques graves telles que l’œdème de Quincke ou
l’anaphylaxie.
 Syndrome de Stevens-Johnson et nécrolyse épidermique
toxique (syndrome de Lyell) : ces réactions cutanées sévères et
potentiellement mortelles sont des contre-indications absolues à
l’utilisation de la lamotrigine, le médicament est à très haut risque
de syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson avec une fréquence
estimée à 1/1 000.
 Insuffisance rénale sévère : les reins jouent un rôle très
important dans l’élimination de la lamotrigine, donc les patients
atteints d’insuffisance rénale sévère ont le risque d’une
accumulation du médicament et de ses métabolites dans le corps,
augmentant ainsi le risque d’effets indésirables. Par ailleurs il
devrait y avoir un ajustement posologique ou une surveillance
étroite chez ces personnes.
 Grossesse et allaitement : L’exposition à la lamotrigine, durant la
grossesse, augmente le risque de survenue de prééclampsie,
d’hypotrophie fatale, de métrorragies pendant la grossesse et
d’hémorragie de postpartum. Les malformations fatales liées à
l’exposition à la lamotrigine sont rares.

Tous les AE passent dans le lait maternel mais à des concentrations


variables selon les molécules. Le passage des AE du plasma maternel au
lait maternel répond aux principes de la diffusion passive à travers les
membranes lipidiques selon un gradient de concentration. En outre, les
AE à bas poids moléculaire, à faible degré de liaisons protéinique et
liposolubles ont un taux de passage dans le lait maternel élevé. La
lamotrigine a un taux de liaison protéinique de 55% et passe en quantité
modérée dans le lait maternel avec un taux de passage de 0,1 à 1,4. Les
données récentes de la littérature encouragent l’allaitement chez les
femmes épileptiques traitées, quel que soit la molécule utilisée, mais une
surveillance des enfants s’avère nécessaire en raison des effets de certaines
molécules sur les fonctions cognitives des enfants nés de mère
épileptiques traitées durant leur grossesse.

VI Mise en garde et précautions d’emploi :


Comme avec tout médicament, il existe des mises en garde importantes à
considérer lors de son utilisation. Voici quelques-unes des mises en
gardes les plus importantes associées à la lamotrigine :

1. Réactions cutanées graves : la lamotrigine peut provoquer des


réactions cutanées graves telles que le syndrome de Stevens-
Johnson ou la nécrolyse épidermique toxique, qui sont des affections
potentiellement mortelles. Il est important de surveiller les signes de

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réactions cutanées graves et d’arrêter immédiatement le
médicament en cas d’éruption cutanée, de cloques, de desquamation
ou d’autres symptômes cutanés.
2. Réactions allergiques : certains patients peuvent présenter des
réactions allergiques à la lamotrigine, telles que des éruptions
cutanées, des démangeaisons, un gonflement du visage ou de la
lèvre, des difficultés respiratoires, etc. si de tels symptômes
surviennent, un médecin doit être consultes immédiatement.
3. Augmentation du risque de pensées suicidaires : comme avec
des nombreux médicaments psychiatriques, la lamotrigine peut
augmenter le risque de pensées suicidaires, en particulier chez les
jaunes adultes. Les patients et leurs proches doivent être attentifs
aux signes de dépression ou de pensées suicidaires et consulter un
médecin en cas de besoin.
4. Interactions médicamenteuses : la lamotrigine peut interagir
avec d’autres médicaments, notamment certains médicaments
psychiatriques, contraceptifs hormonaux, et d’autres médicaments
qui affectent le système nerveux central. Il est important de discuter
avec Professional de la santé de tous les médicaments que vous
prenez afin d’éviter les interactions potentiellement dangereuses. *
5. Arrêt du médicament : l'interruption soudaine de la prise de tout
médicament antiépileptique peut causer des crises convulsives de
rebond. En général, l'arrêt du médicament devrait se faire
progressivement, conformément aux indications du médecin
traitant afin de réduire au minimum ce risque.
6. Fonction hépatique : la maladie hépatique ou la réduction de la
fonction hépatique peut provoquer une accumulation de ce
médicament dans l'organisme, causant ainsi des effets
secondaires : la fatigue, une sensation de malaise, une perte de
l'appétit, de la nausée, le jaunissement de la peau ou du blanc des
yeux, une urine foncée, des selles claires, une douleur
abdominale, ou une enflure et une démangeaison cutanée.
7. Fonction rénale : les maladies rénales ou la diminution de la
fonction rénale peuvent causer l'accumulation de ce médicament
dans le corps, ce qui provoque des effets secondaires.
8. Lymphohistiocytose hémophagocytaire (LHH) : la
lamotrigine a été, rarement, associée à la LHH, une affection
causée par l'hyperactivité du système immunitaire. Si on n'identifie
pas la LHH rapidement pour la traiter, cette maladie peut être
mortelle. Les symptômes de la maladie sont : la fièvre, des
éruptions cutanées, de la difficulté à marcher ou à voir, de l'enflure
ou de la douleur à l'abdomen, de la nausée, des vomissements, des
difficultés respiratoires ou des ganglions lymphatiques enflés

Il est crucial de suivre les instructions du médecin et de signaler tout effet


indésirable ou symptôme inhabituel lors de l’utilisation de la lamotrigine .
évitera la modification du doses présenté ou l’arrête accidentel du
médicaments sans consultation du médecin.

VII. Les effets indésirables :

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Comme tous les médicaments, ce médicament peut provoquer des
effets indésirables, mais ils ne surviennent pas systématiquement chez
tout le monde.
Réactions pouvant potentiellement mettre en jeu le pronostic
vital :
Un petit nombre de personnes prenant LAMOTRIGINE présente une
réaction allergique ou une réaction cutanée pouvant potentiellement
mettre en jeu le pronostic vital, qui peut se transformer en problèmes
plus graves si elle n'est pas traitée. Ces symptômes ont plus de
probabilité de survenir pendant les premiers mois de traitement par
LAMOTRIGINE, particulièrement si vous commencez par une dose trop
élevée ou si votre dose est augmentée trop vite ou si vous prenez
LAMOTRIGINE avec un autre médicament appelé valproate. Les
enfants ont plus de probabilité d'être touchés que les adultes.

Les effets secondaires pouvant apparaître après la prise


de ce médicament sont :

· une éruption cutanée ou rougeur, qui peut se transformer en


réaction cutanée pouvant mettre en jeu le pronostic vital comme une
éruption cutanée étendue accompagnée de cloques et d'une
desquamation, particulièrement autour de la bouche, du nez, des yeux
et des parties génitales (syndrome de Stevens-Johnson), une
desquamation étendue ou une éruption cutanée étendue avec atteinte
du foie, du sang ou d'autres organes (syndrome d’hypersensibilité
médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques aussi
appelé syndrome d’hypersensibilité (DRESS)).

· des ulcères de la bouche, de la gorge, du nez ou des organes génitaux

· une irritation de la bouche ou des yeux rouges ou enflés (conjonctivites)

· une température élevée (fièvre), des symptômes pseudo


grippaux ou une somnolence ;

· un gonflement autour du visage ou des ganglions gonflés au niveau du


cou, de l'aisselle ou de l'aine ;

· des bleus ou des saignements inattendus ou les doigts qui


deviennent bleus

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· des augmentations des enzymes du foie observées dans les
tests sanguins ;

· une augmentation d’un type de globules blancs (les


éosinophiles) ;

· une atteinte d’autres organes comme le foie ou les reins.

Dans beaucoup de cas, ces symptômes seront les signes d'effets


indésirables moins graves. Mais vous devez être conscient(e) qu'ils
peuvent potentiellement mettre en jeu le pronostic vital et peuvent se
transformer en problèmes plus graves, comme la défaillance d'organes,
s'ils ne sont pas traités. (Si l’un de ces symptômes apparaît, il faut
consulter immédiatement le médecin.)
On peut classer ces effets indésirables généralement en :

Effets indésirables très fréquents

Ils affectent plus d'1 personne sur 10 :

· maux de tête ; éruption cutanée.

Effets indésirables fréquents

Ils affectent jusqu'à 1 personne sur 10 :

· agressivité ou irritabilité ; envie de dormir ; sensation de vertiges


; frissons ou tremblements ;difficultés à dormir
(insomnie) ;sensation d’agitation ; diarrhée ; bouche sèche ;
nausées ou vomissements ; sensation de fatigue ;douleur du dos
ou des articulations ou ailleurs.

Effets indésirables peu fréquents

Ils affectent jusqu'à 1 personne sur 100 :

· maladresse et manque de coordination (ataxie) ; vision double ou


vision floue ;perte inhabituelle ou raréfaction des cheveux
(alopécie) ; éruption cutanée ou coup de soleil après une
exposition au soleil ou à la lumière artificielle (photosensibilité).

Effets indésirables rares

Ils affectent jusqu'à 1 personne sur 1 000 :

· une réaction cutanée mettant en jeu le pronostic vital (syndrome


de Stevens-Johnson)

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·un ensemble de symptômes survenant en même temps incluant :
fièvre, nausées, vomissements, maux de tête, raideur de la nuque
et sensibilité extrême à la lumière. Cela peut être provoqué par
une inflammation des membranes enveloppant le cerveau et la
moelle épinière (méningite). Ces symptômes disparaissent
habituellement à l’arrêt du traitement cependant s’ils continuent
ou s’aggravent.

· mouvements rapides et incontrôlables des yeux (nystagmus) ;

· démangeaison des yeux, accompagnée d'écoulement et de


croûtes sur les paupières (conjonctivite).

Effets indésirables très rares

Ils affectent jusqu'à 1 personne sur 10 000 :

· une réaction cutanée mettant en jeu le pronostic vital (nécrolyse


épidermique toxique)

· syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie


et symptômes systémiques (DRESS)

· une température élevée (fièvre)

· gonflement autour du visage (œdème) ou des ganglions gonflés


au niveau du cou, de l'aisselle ou de l'aine (adénopathie)

· modifications de la fonction du foie, qui peuvent se voir dans les


analyses de sang ou insuffisance hépatique

· un trouble grave de la coagulation, qui peut provoquer de façon


inattendue des saignements ou des bleus (coagulation
intravasculaire disséminée)

· lymphohistiocytose hémophagocytaire (LHH)

· modifications qui peuvent se voir dans les analyses de sang,


incluant une diminution du nombre de globules rouges (anémie),
une diminution du nombre de globules blancs (leucopénie,
neutropénie, agranulocytose), une diminution du nombre de
plaquettes (thrombocytopénie), une diminution du nombre de
tous ces types de cellules (pancytopénie) et affections de la
moelle osseuse appelées anémie aplasique ; hallucinations ;
confusion ;

· sensation d'instabilité ou de tremblements quand vous bougez ;

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· mouvements corporels et/ou des sons ou des mots répétés
incontrôlables (tics), spasmes musculaires incontrôlables
affectant les yeux, la tête et le torse (choréoathétose) ou tout
mouvement corporel inhabituel comme des mouvements
saccadés, des tremblements ou une raideur ;

· chez les personnes ayant déjà une épilepsie, les crises peuvent
survenir plus souvent ;

· chez les personnes ayant une maladie de Parkinson, une


aggravation des symptômes ;

· réaction de type lupus (symptômes incluant : douleur du dos ou


des articulations qui peut parfois être accompagnée de fièvre
et/ou d’une sensation de malaise général).

Autres effets indésirables

D'autres effets indésirables peuvent survenir chez un petit


nombre de personnes mais leur fréquence exacte est inconnue :

· des troubles osseux, incluant l'ostéopénie, l'ostéoporose


(amincissement des os) et des fractures ont été rapportés.

· inflammation du rein (néphrite tubulo-interstitielle), ou


inflammation à la fois du rein et de l’œil (néphrite tubulo-
interstitielle et uvéite) ; cauchemars ;

· une diminution de l’immunité due à une baisse de la


concentration sanguine en anticorps appelés immunoglobulines,
qui aident à protéger contre les infections ; nodules ou plaques
rouges sur la peau (pseudolymphome).

Notion de pharmacovigilance :

AMM en 1995, sur le marché en 1997 dans l’épilepsie puis les


épisodes dépressifs avec troubles bipolaires
- Premier rectificatif d’information en décembre 1997 (après 6
mois de commercialisation): mise en évidence d’un risque cutané
à type de Stevens Johnson et de Lyell, dans les premières
semaines de la mise en route du traitement (8 semaines) favorisé
par la prescription concomitante d’acide valproïque - Effet
indésirable inattendu – Envoi d’une lettre aux prescripteurs et
ajout dans le RCP.
Deuxième information sur le risque cutané en décembre 2005 à
l’occasion de la mise sur le marché des génériques de LAMICTAL
- Effet indésirable connu - MAIS problème de retard de

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diagnostic et de non respect des recommandations de
prescriptions.
-Cas clinique 2008 :
Femme / 21 ans / Etudiante
Antécédents : Epilepsie depuis l’âge de 8 ans
Traitement habituel :
– DEPAKINE 500 Chrono : 2cpx2/jour
– Contraceptif oral depuis un an
Début janvier 2008, ajout d’un traitement par lamotrigine
(LAMICTAL) à demi-dose, puis à 25mg/jour après 15 jours.
4j. après l’augmentation, apparition d’une éruption cutanée
érythémateuse, œdémateuse et prurigineuse au niveau du
visage avec extension progressive sur le haut du corps
Arrêt du traitement 2 jours après puis consultation aux
urgences devant la persistance des lésions : diagnostic de
syndrome de Stevens Jonhson
Transfert le lendemain car aggravation : syndrome de Lyell
(décollement cutané à 100%) : réanimation 12 jours puis 15
jours en dermatologie
Régression mais séquelles (dyschromie, sécheresse cutaneo-
muqueuse,…)

-Cas clinique 2009 :


• Femme / 16 ans/ Lycéenne
• Pas d’antécédents
• Prescription de LAMISIL pour une onychomycose
• Erreur de délivrance = LAMICTAL à la place (à 200 mg/j!)
• 15 jours après, apparition de lésions cutanées érythémato-
vésiculeuses des membres inférieurs
• 2 jours après , extension des lésions, fièvre, douleur
pharyngée : visite du MT = angine. Arrêt du « lamisil »
• 2 jours après, hospitalisée devant une éruption cutanée
généralisée érythémateuse maculopapuleuse sur 60% du corps
• Aggravation les jours suivants avec atteinte des muqueuses et
décollement cutané à 60% : syndrome de Lyell
• Transfert en réanimation, aggravation à 90% de la surface
cutanée. Après 3 semaines, disparition totale des lésions mais
cicatrices sur l’ensemble du corps.
• Apparition d’un syndrome dépressif

Il existe aussi une Troisième information sur le risque cutané en


2010 avec rappel du bon usage
- toujours un effet indésirable connu –

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Syndrome de Lyell syndrome de
Steven-Johnson

VIII . Interactions médicamenteuses :


 Interactions impliquant les anti-épileptiques :
 Le valproate : ou l’acide valproïque est un inhibiteur enzymatique
qui inhibe la glucuronisation (Les UDP glucuronyltransférases) de la
lamotrigine, en réduisant son métabolisme, ce qui augmente sa demi-vie
bien évidemment les concentrations sanguines d'approximativement 2
fois. Dans ce cas une réduction de la posologie de la lamotrigine peut être
nécessaire pour éviter les effets indésirables tels que la toxicité hépatique,
les réactions cutanées graves…..
 Certains AEs (tels que la phénytoïne, la carbamazépine, le
phénobarbital et la primidone) qui induisent les enzymes de
métabolisation hépatique du médicament, induisent la glucuronisation de
la lamotrigine et renforcent le métabolisme de la lamotrigine.

 La Carbamazépine : c’est un inducteur enzymatique qui peut


accélérer le métabolisme de la lamotrigine en augmentant l'activité du
cytochrome P450 3A4. Cela peut entraîner une diminution des
concentrations plasmatiques de la lamotrigine, ce qui peut nécessiter
une augmentation de la posologie de la lamotrigine pour maintenir son
efficacité thérapeutique Des évènements affectant le système nerveux
central ont été rapportés incluant sensations vertigineuses, ataxie,
diplopie, vision floue et nausée suite à l'introduction de la lamotrigine
chez des patients prenant de la carbamazépine. Ces évènements se
résolvent habituellement quand la dose de carbamazépine est réduite.
 La Phénytoïne : tout comme la carbamazépine la phénytoine est
également un inducteur enzymatique, qui interagit avec la lamotrigine
en augmentant son métabolisme avec une diminution de ses
concentrations plasmatiques. Cela se produit par l’induction du
cytochrome p450 3a4 dans le foie. Un ajustement de la posologie est
recommandé lorsque la prise concomitante des deux médicaments.
 Le phénobarbital : également un inducteur enzymatique donc les
mêmes interactions que les autres.
 Effets d'autres médicaments sur la glucuronisation de la
lamotrigine

Médicaments qui inhibent Médicaments qui induisent Médicaments qui


significativement
Significativement la N’inhibent ni n’induisent
la glucuronisation de la significativement la
lamotrigine glucuronisation de la glucuronisation de la lamotrigine
lamotrigine

Valproate Phénytoïne Oxcarbazépine

Carbamazépine Felbamate

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Phénobarbital Gabapentine

Primidone Lévétiracétam

Rifampicine Prégabaline

Lopinavir/ritonavir Topiramate

Association Zonisamide
éthinylestradiol/ lévonorgestrel*

Lithium

Buproprion

Olanzapine

 Interactions impliquant d'autres agents psychoactifs :


 Antidépresseurs : Certains antidépresseurs, tels que les inhibiteurs
sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) comme la fluoxétine,
peuvent augmenter les concentrations plasmatiques de la lamotrigine,
augmentant ainsi le risque d'effets indésirables.
D'autres antidépresseurs, comme les inhibiteurs de la recapture de la
sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) tels que la venlafaxine,
peuvent également interagir avec la lamotrigine.
 Antipsychotiques : Certains antipsychotiques sont capables
d’interagir avec la lamotrigine. Par exemple, la rispéridone peut
augmenter les concentrations plasmatiques de la lamotrigine.
 Anxiolytiques et hypnotiques : Les benzodiazépines, souvent
utilisées comme anxiolytiques ou hypnotiques, peuvent interagir avec
la lamotrigine. Par exemple, le clonazépam peut augmenter les
concentrations plasmatiques de la lamotrigine.
 Stabilisateurs de l'humeur : Certains stabilisateurs de l'humeur, tels
que le lithium interagit avec la lamotrigine. La combinaison de ces
médicaments peut augmenter le risque de toxicité neurologique, y
compris les tremblements, les étourdissements et les troubles de la
coordination.

 Interactions impliquant les contraceptifs hormonaux :

 L’association de l’éthynylestradiol et lamotrigine est déconseillée du


fait du risque d’inefficacité thérapeutique de la lamotrigine par effet
inducteur enzymatique de l’éthynylestradiol.
La mise en place d’une contraception hormonale oestroprogestative
par voie orale est
possible chez une patiente déjà traitée par lamotrigine, mais nécessite
d’ajuster la posologie de ce médicament, ce qui peut être contraignant

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et conduire à l’apparition d’effets indésirables et/ou à l’inefficacité du
traitement.

IX. Fertilité , Grossesse et Allaitement :


Fertilité :

La lamotrigine est généralement considéré comme étant neutre en


termes d’effet sur la fertilité. Cela signifie qu’il n’est pas censé avoir
d’impact significatif sur la capacité d’une personne à concevoir un enfant.

Cependant, il est important de noter que chaque individu peut réagir


différemment aux médicaments, et certains facteurs peuvent influencer la
fertilité, tels que d’autres médicaments pris simultanément, des conditions
médicales sous-jacentes, le mode de vie, et d’autres facteurs
environnementaux.

Si la femme a des préoccupations spécifiques concernant la fertilité et


l’utilisation de la lamotrigine, il est recommandé de discuter de ces
options avec le médecin. Il pourra lui fournire des informations
spécifiques à sa situation et lui conseiller sur les meilleures options pour
sa santé globale.

Grossesse :

La lamotrigine est parfois utilisée pendant la grossesse, mais son


utilisation doit être saignement évaluer par un professionnel de la santé. Il
existe des données limitées sur l’utilisation de la lamotrigine chez les
femmes enceinte, et les avantages et les risques doivent être pesés au cas
par cas.

Certaines études suggèrent un risque légèrement accru de malformations


congénitales chez les bébés exposes à la lamotrigine pendant la grossesse,
bien que ce faible. Cependant, il est important de noter que le risque
absolu de malformations congénitales reste faible, et de nombreuses
femmes enceintes prennent de la lamotrigine sans rencontrer de
problèmes.

Allaitement :

En ce qui concerne l’allaitement,


lamotrigine est excrétée dans le lait
maternel, mais en quantités relativement
faibles. Les avantages de l’allaitement
doivent être pris en compte par rapport aux
risques potentiels de l’exposition du bébé à la
lamotrigine. Dans de nombreux cas, les
médecins estiment que les avantages de

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l’allaitement l’emportent sur les risques
potentiels de l’exposition à de faibles doses
de lamotrigine dans le lait maternel.

o Il est essentiel que les femmes enceintes ou allaitantes qui prennent


de la lamotrigine discutent avec leur médecin de leur situation
spécifique. Ils peuvent fournir des conseils individualisés bases sur
les antécédents médicaux de la femme, son état de santé actuel et
d’autres facteurs pertinents. Il est important de ne pas arrêter
brusquement la lamotrigine sans consulter un professionnel de la
santé, car cela pourrait entrainer des complications.

X.Place de la lamotrigine dans la stratégie


thérapeutique de la maladie :
La lamotrigine occupe une place importante dans la stratégie
thérapeutique de l'épilepsie en raison de son efficacité dans la prévention
des crises et de sa polyvalence dans le traitement des différentes formes
d'épilepsie.

Lamotrigine, utilisée en association avec d'autres médicaments


anticonvulsivants chez les personnes souffrant d'épilepsie focale
pharmaco résistante, est probablement plus efficace que le placebo pour
obtenir une réduction de 50 % ou plus de la fréquence des crises. En
outre, les personnes utilisant la lamotrigine en traitement d'appoint ne
sont probablement pas plus susceptibles d'arrêter le traitement que celles
utilisant le placebo en traitement d'appoint. Cependant, l'ajout de la
lamotrigine au traitement habituel entraîne probablement davantage
d'effets indésirables tels que l'instabilité (ataxie), les vertiges, la vision
double (diplopie) et les nausées.

La lamotrigine agit en stabilisant les membranes des neurones et en


inhibant la libération de neurotransmetteurs excitants. Cela réduit
l'excitabilité des neurones et aide à prévenir les crises d'épilepsie.

La lamotrigine est particulièrement efficace dans le traitement des crises


partielles, y compris les crises focales avec ou sans généralisation
secondaire. Elle peut également être utilisée dans le traitement des crises
tonico- cloniques généralisées.

Il est important de noter que la lamotrigine peut avoir des effets


indésirables, tels que des éruptions cutanées, des maux de tête, des
étourdissements et des troubles gastro-intestinaux. Il est donc essentiel de
surveiller étroitement les patients sous traitement à la lamotrigine.

XI. Conclusion :

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La lamotrigine est un médicament anticonvulsivant et stabilisateur de
l'humeur largement utilisé pour traiter l'épilepsie et le trouble bipolaire. Elle est
efficace pour contrôler différents types de crises épileptiques et aider à
stabiliser l'humeur en réduisant les épisodes maniaques et dépressifs. Bien
tolérée en général, la lamotrigine peut entraîner des effets secondaires tels que
des éruptions cutanées et des maux de tête. Un suivi médical régulier est crucial
pour ajuster la posologie et surveiller les effets du traitement. En respectant
recommandations médicales, la lamotrigine peut significativement améliorer la
qualité de vie des patients atteints d'épilepsie, de trouble bipolaire et d'autres
troubles neurologiques.

XII . Références bibliographiques :

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Coryell, W. (2023, octobre). Traitement pharmacologique des troubles
bipolaires. Récupéré sur LE MANUEL MSD version pour
professionnels de la santé:
https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-
psychiatriques/troubles-de-l-humeur/traitement-pharmacologique-
des-troubles-bipolaires
(2010). Lamictal.
LAMOTRIGINE. (2017, mai 31). Récupéré sur
PHARMACOMEDICALE.org:
https://pharmacomedicale.org/medicaments/par-specialites/item/la
motrigine
Notice patient - LAMOTRIGINE. (2023, octobre 10). Récupéré sur BASE
DES DONEES PUBLIQUE DES MEDICAMENTS: https://base-
donnees-publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?
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Substance active Lamotrigine. (2013, janvier 16). Récupéré sur VIDAL
médicaments :
https://www.vidal.fr/medicaments/substances/lamotrigine-
12097.html

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