4ème-CNED - La Ville Dans La Poésie Du XIXe Siècle
4ème-CNED - La Ville Dans La Poésie Du XIXe Siècle
4ème-CNED - La Ville Dans La Poésie Du XIXe Siècle
français
4e
Livret de cours
Rédaction
N. Langbour
F. Nottebaert
S. Rio
Coordination
F. Milhe Poutingon
Expertise pédagogique
F. Didier
(IA-IPR de lettres)
Dessins
N. Julo
P. Derr
Enregistrement
E. Lascoux
G. Boussard
Ce cours est la propriété du Cned. Les images et textes intégrés à ce cours sont la propriété de leurs auteurs et/ou ayants droit
respectifs. Tous ces éléments font l’objet d’une protection par les dispositions du code français de la propriété intellectuelle ainsi que
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© Cned – 2009
Séquence 3 Étudier les rapports entre peinture et littérature au XIXe siècle autour
de l’impressionnisme
2 — © Cned, Français 4e
Livret 2
Séquence 12 Percevoir les enjeux tragiques d’une pièce atypique : Le Cid de Corneille
Séquence 7
La ville dans la poésie du XIXe siècle
Séance 6 Je m’évalue
4 — © Cned, Français 4e
Séquence 7
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Repérer des informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une
consigne donnée.
Établir des liens entre les œuvres (littéraires, artistiques) pour mieux les comprendre.
© Cned, Français 4e — 5
Séquence 7 — séance 1
Séance 1
Découvrir le regard d’un poète sur la ville
Dans la première séance, tu vas lire un poème de Paul Verlaine (1844-1896) qui nous livre sa
propre expérience de la vie urbaine.
À présent, lis deux fois le texte qui suit et écoute-le à la piste 1 de ton CD.
Notes :
1. « fange » : boue épaisse.
2. « omnibus » : véhicule de transport en commun, autrefois tiré par des chevaux.
3. « brûle-gueule » : pipe à tuyau très court.
6 — © Cned, Français 4e
séance 1 — Séquence 7
Vérifie maintenant tes réponses dans le corrigé avant de poursuivre ton travail.
2- a) Cette description de la ville fait appel à plusieurs sens parmi les suivants : la vue, l’ouïe,
l’odorat, le goût, le toucher. Observe les expressions notées dans le tableau ci-dessous
et retrouve pour chaque colonne le sens qui correspond.
sens
- bruit - l’air noir - suintants
- ouragan de ferraille - ses yeux verts et rouges - glisse
- grince
b) Souvent, dans les poèmes de Verlaine, « il pleut sur la ville ». Relève les mots ou
expressions qui indiquent cette présence de la pluie.
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles proposées dans le livret du corrigé.
- Le vacarme : .....................................................................
- La saleté : ........................................................................
- Le danger : .......................................................................
© Cned, Français 4e — 7
Séquence 7 — séance 1
2- Verlaine n’est pas le premier poète à souligner les désagréments de la ville. Dès le
XVIIe siècle, Nicolas Boileau se plaignait des embarras de Paris.
Souligne dans cet extrait toutes les sources de bruit dont se plaint le poète :
C La structure du poème
1- a) Combien de vers compte le poème de Verlaine (au début de la séance) et quel est le
mètre* utilisé ?
b) Quelle est la disposition des rimes ?
c) Combien de phrases comporte le poème ?
d) Sur quelle figure de style cette phrase est-elle organisée ?
e) Que permet d’exprimer l’emploi de cette figure de style ?
2- a) Quel groupe nominal situé à la fin du poème traduit la présence du poète ?
b) Peux-tu maintenant expliquer quel ordre suit la description des éléments de la ville ?
c) Quelle expression employée dans le vers 10 vient contredire l’image générale qui est
donnée de la ville ?
d) Cette expression doit-elle être comprise au sens propre ?
e) De quel signe de ponctuation est-elle précédée ?
Tu peux maintenant vérifier tes réponses dans le livret du corrigé et poursuivre ton travail.
j e sais déjà
Tu as déjà étudié en cinquième les expansions du nom. Voici un rappel :
Le groupe nominal peut être enrichi par différents moyens :
L’épithète : « murs suintants »
Le complément du nom : « le bruit des cabarets »
La proposition subordonnée relative : « toits qui dégouttent »
L’apposition : « l’omnibus, ouragan de ferraille et de boues »
8 — © Cned, Français 4e
séance 1 — Séquence 7
3- Dans son poème, Verlaine a employé de nombreuses expansions pour caractériser les
éléments de la ville. Réécris ce poème au brouillon en supprimant toutes les expansions
des groupes nominaux.
Vérifie maintenant tes réponses. Puis lis la rubrique « J’approfondis » qui suit.
Dans ce texte, Verlaine nous fait partager son regard sur la ville, dont il donne une image
négative à travers les différents désagréments rencontrés. Le poème est un dizain (poème
de dix vers) composé d’alexandrins aux rimes suivies. Il ne comporte qu’une seule phrase
construite par accumulation de groupes nominaux enrichis. Cette structure permet de
traduire la multiplicité des perceptions et des sensations. Le poète intervient directement
à la fin de son texte (« voilà ma route ») pour donner une cohérence à l’ensemble de la
description : l’ordre des différents éléments correspond à son trajet dans la ville. Mais le
mot « paradis » apporte une chute ironique marquée par l’emploi du tiret au vers 10.
D Expression écrite
Voici un tableau de Caillebotte présentant une rue de Paris sous la pluie. Observe-le
attentivement.
Rédige un petit paragraphe constitué d’une seule longue phrase. Cette phrase proposera
une accumulation de groupes nominaux enrichis pour décrire les éléments de la ville. Tu
termineras ton paragraphe par « voilà ma route – avec le paradis au bout. »
Coup de pouce : pour t’aider à décrire les immeubles et les rues de style haussmannien,
tu peux te reporter au « Coin des curieux » de la séance 7 (séquence 4) consacré au Paris
d’Haussmann.
© Cned, Français 4e — 9
Séquence 7 — séance 1
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton paragraphe sur ton cahier. Lis ensuite dans le
corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© N.Julo/Cned/2012
Tu trouveras à la fin de chaque séance une petite banque de mots ou d’expressions appartenant au
vocabulaire de la ville. Ces banques de mots t’aideront à réussir l’évaluation finale. Dans le devoir,
tu devras en effet à ton tour écrire un poème sur l’univers de la ville.
Banque de mots :
Cabaret - trottoir - omnibus - toits - murs - pavé - bitume - égout
10 — © Cned, Français 4e
séance 2 — Séquence 7
Séance 2
Étudier un paysage état d’âme : la banlieue
Durée de la séance : 1 h 30.
Dans cette séance tu vas lire un poème de François Coppée (1842-1908) qui te permettra de
découvrir ce que l’on nomme un paysage état d’âme. Le poète fuit la grande ville et se promène
dans un espace intermédiaire entre l’univers urbain et celui de la nature : la banlieue. Tu vas
également travailler sur les accords complexes sujet / verbe.
Pour bien comprendre ce poème, tu dois savoir que la banlieue parisienne dont parle F. Coppée
est très différente de la banlieue parisienne actuelle. Les anciennes petites maisons avec jardins des
ouvriers et employés, qui avaient un air de village provincial, ont été remplacés, après la seconde
guerre mondiale, par des immeubles et des parkings.
À présent, lis deux fois le poème qui suit et écoute-le à la piste 2 de ton CD.
Notes :
1. « noir » : triste, mélancolique.
2. « monument » : ici, témoignage.
3. « gauchement » : de façon maladroite.
4. « fusain » : charbon de bois servant à dessiner.
5. « la débauche impubère » : un jeune garçon dépravé.
6. « prétendu » : fiancé.
7. « joue aux grâces » : fait la coquette.
© Cned, Français 4e — 11
Séquence 7 — séance 2
Tu peux maintenant vérifier tes réponses dans le corrigé et poursuivre ton travail.
Coup de pouce : Reporte-toi au tableau sur les classes grammaticales et les fonctions à la
fin du livret 2.
b) À quel adjectif rencontré au début du poème s’oppose-t-il ?
c) Encadre dans le poème les deux graffitis que le poète observe sur un mur de plâtre.
En quoi s’opposent-ils ?
d) L’un de ces dessins est qualifié de « naïf ». Cherche dans ton dictionnaire un synonyme
de « naïf » qui pourrait convenir ici.
e) Décris en une phrase la scène quotidienne à laquelle le poète assiste à la fin de sa
promenade.
Compare tes réponses avec celles contenues dans le corrigé. Ensuite, lis puis recopie le « Je retiens »
qui suit afin de le mémoriser.
12 — © Cned, Français 4e
séance 2 — Séquence 7
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis apprends et recopie le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
Les accords complexes sujet / verbe
En règle générale, le verbe s’accorde en nombre et en personne avec son sujet. Mais il
existe des accords complexes qui demandent une attention particulière.
Le sujet peut être placé derrière le verbe : Sur les murs sont écrits des noms.
Lorsque le sujet est constitué de plusieurs mots dont un pronom de la 1re personne,
l’accord se fait à la 1re personne du pluriel : Mon ami et moi sommes d’accord.
Lorsque le sujet est constitué de plusieurs mots dont un pronom de la 2e personne,
l’accord se fait à la 2e personne du pluriel : Tes parents et toi êtes sympathiques.
Lorsque le sujet est le pronom relatif qui, le verbe s’accorde avec l’antécédent du
pronom : C’est moi qui ai raison.
Lorsque le sujet est un groupe nominal introduit par un adverbe (peu, beaucoup, la
plupart…) le verbe se conjugue à la 3e personne du pluriel : La plupart des habitants
aiment leur ville.
2- Accorde les verbes suivants comme il convient en les conjuguant au présent de l’indicatif.
a) Mon frère et moi (apprécier) .............................. la vie en ville.
b) Beaucoup de citadins (se plaindre) .............................. des nuisances sonores.
c) Sur la place du marché (se réunir) .............................. de nombreux commerçants.
d) C’est toi qui (détester) .............................. le bruit et la foule.
© Cned, Français 4e — 13
Séquence 7 — séance 2
D Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Dans un paragraphe de quelques lignes, présente un lieu où tu aimes te promener parce
que tu t’y sens bien.
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Employer les marques de la première personne du singulier.
- Utiliser des termes mélioratifs* pour décrire ce lieu.
- Montrer que ce lieu correspond parfaitement à ton état d’esprit.
- Vérifier les accords dans le groupe nominal ainsi que les accords sujet/verbe.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton paragraphe sur ton cahier. Lis ensuite dans le
corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
Banque de mots :
Banlieues - ruelle - réverbère - grand-rue - boutiquiers
14 — © Cned, Français 4e
séance 3 — Séquence 7
Séance 3
Découvrir comment la représentation de la ville
se mêle à celle de la femme
Durée de la séance : 1 h.
La ville est souvent associée à la figure de la femme. Dans cette séance, tu vas lire un poème
de Charles Cros (1842-1888) dans lequel la description d’une figure féminine se construit par
référence à l’univers de la ville.
Lis deux fois le poème qui suit et écoute-le à la piste 3 de ton CD.
Plainte
Vrai sauvage égaré dans la ville de pierre,
À la clarté du gaz1, je végète et je meurs.
Mais vous vous y plaisez, et vos regards charmeurs
M’attirent à la mort, parisienne fière.
5 Je rêve de passer ma vie en quelque coin
Sous les bois verts ou sur les monts aromatiques,
En Orient, ou bien près du pôle, très loin,
Loin des journaux, de la cohue et des boutiques.
Mais vous aimez la foule et les éclats de voix,
10 Le bal de l’Opéra, le gaz et la réclame.
Moi, j’oublie, à vous voir, les rochers et les bois,
Je me tue à vouloir me civiliser l’âme.
Je vous ennuie à vous le dire si souvent :
Je mourrai, papillon brûlé, si cela dure…
15 Vous feriez bien2 pourtant, vos cheveux noirs au vent,
En clair peignoir ruché3, sur un fond de verdure !
« Plainte », Le Coffret de santal, Charles Cros (1873)
Notes :
1. « gaz » : L’éclairage au gaz était une nouveauté et un symbole de modernité urbaine.
2. « vous feriez bien » : vous formeriez un joli tableau.
3. « ruché » : orné d’une bande de dentelle plissée ou froncée.
Pour vérifier ta bonne compréhension du texte, tu vas répondre aux questions suivantes.
A Un amour contrarié
1- a) À qui ce poème est-il adressé ?
b) Dans la première strophe, souligne les mots ou expressions qui désignent le poète.
c) Encadre maintenant ceux qui désignent son destinataire.
d) Quel lien unit le poète à son destinataire ? Cite une expression qui t’a permis de
répondre.
© Cned, Français 4e — 15
Séquence 7 — séance 3
B La femme et la ville
1- a) Que traduit l’expression « parisienne fière » employée pour désigner le personnage
féminin ?
b) Quelle est la seule référence à l’aspect physique de la femme dans ce poème ?
c) Sur quels éléments s’appuie le portrait de cette femme ?
d) Ce personnage est attiré par différents aspects de la ville. Retrouve dans le poème un
exemple illustrant chacune de ces caractéristiques urbaines :
- le monde : ............................ / ............................
- les divertissements mondains : .............................
- le progrès technique : ..........................................
- le commerce : ......................................................
Compare tes réponses avec celles que tu trouveras dans le corrigé puis lis et mémorise le
« Je retiens » ci-dessous.
j e retiens
La femme et la ville
L’univers de la ville est souvent associé, dans la littérature du XIXe siècle, à l’univers
féminin. La ville peut être présentée comme un lieu de rencontre. Parfois, la figure
féminine n’est pas décrite physiquement ; son portrait est alors un portrait moral,
tracé indirectement par les goûts qui la constituent en tant que citadine. Nous en
avons un exemple ici, avec la « fière parisienne » que nous décrit François Coppée.
16 — © Cned, Français 4e
séance 3 — Séquence 7
C Le rêve de la nature
1- a) Le poète meurt dans la grande ville. Relève les termes ou expressions appartenant au
champ lexical de la mort dans l’ensemble du texte.
b) Souligne dans la deuxième strophe les endroits où le poète rêve de vivre.
c) Par quelle métaphore* se désigne-t-il dans la dernière strophe du poème ?
d) Que permet d’exprimer cette métaphore* ?
e) Ce poème peut-il être qualifié de lyrique ? Justifie ta réponse.
2- « Vous feriez bien pourtant, vos cheveux noirs au vent,
En clair peignoir ruché, sur un fond de verdure. » (v. 15-16)
a) À quel temps est conjugué le verbe « feriez » ?
b) Qu’exprime ce temps ?
Coup de pouce :
Les valeurs du conditionnel :
- Le conditionnel simple peut exprimer un « futur dans le passé » (valeur temporelle).
- Il peut également exprimer une hypothèse, une opinion, une demande, une éventualité,
un fait imaginaire, une incertitude (valeurs modales).
3- La scène imaginée par le poète forme un petit tableau aux couleurs contrastées : souligne,
dans la dernière strophe, les termes qui expriment la lumière et les couleurs de ce tableau.
4- Cette scène permet de réunir, par la magie de la poésie, deux aspects inconciliables dans
la réalité du poète, lesquels ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et recopie le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
La ville et la nature
Le thème de la ville est souvent traité dans la poésie par opposition à celui de la nature.
Si certains poètes célèbrent l’univers urbain et sa modernité, d’autres s’attachent à en
souligner les aspects négatifs et opposent à la ville le rêve pur d’une nature retrouvée.
Ce poème de Charles Cros nous en offre un bon exemple.
Banque de mots :
Gaz - cohue - foule - réclame
© Cned, Français 4e — 17
Séquence 7 — séance 4
Séance 4
Découvrir une vision fantastique de la ville
Durée de la séance : 1 h 30.
Dans cette séance, tu vas découvrir un texte d’Émile Verhaeren, poète belge francophone, qui offre
une vision fantastique et surprenante de la modernité urbaine. Ce poème est très long mais tu ne
travailleras que sur la première moitié. Ce texte est l’occasion de découvrir une forme poétique
moderne qui se développe à la fin du XIXe siècle : le vers libre. Tu étudieras également comment on
forme le pluriel des noms composés.
Lis maintenant l’ensemble du poème avec une grande attention et n’hésite pas à le relire une
deuxième fois.
LA VILLE
Tous les chemins vont vers la ville.
Du fond des brumes,
Avec tous ses étages en voyage
Jusques au ciel, vers de plus hauts étages,
5 Comme d’un rêve, elle s’exhume1.
Là-bas,
Ce sont des ponts musclés de fer,
Lancés, par bonds, à travers l’air ;
Ce sont des blocs et des colonnes
10 Que décorent Sphinx et Gorgones2 ;
Ce sont des tours sur des faubourgs ;
Ce sont des millions de toits
Dressant au ciel leurs angles droits :
C’est la ville tentaculaire,
15 Debout,
Au bout des plaines et des domaines.
Des clartés rouges
Qui bougent
Sur des poteaux et des grands mâts,
20 Même à midi, brûlent encor
Comme des œufs de pourpre et d’or ;
Le haut soleil ne se voit pas :
Bouche de lumière, fermée
Par le charbon et la fumée.
25 Un fleuve de naphte3 et de poix4
Bat les môles5 de pierre et les pontons de bois ;
Les sifflets crus des navires qui passent
Hurlent de peur dans le brouillard ;
Un fanal6 vert est leur regard
30 Vers l’océan et les espaces.
Des quais sonnent aux chocs de lourds fourgons ;
Des tombereaux7 grincent comme des gonds ;
18 — © Cned, Français 4e
séance 4 — Séquence 7
© Cned, Français 4e — 19
Séquence 7 — séance 4
Notes :
1. « s’exhume » : sort, surgit.
2. « Gorgones » : monstres mythologiques à la chevelure de serpent.
3. « naphte » : bitume liquide.
4. « poix » : matière visqueuse à base de résine de bois.
5. « môles » : constructions destinées à protéger l’entrée d’un port.
6. « fanal » : grosse lanterne allumée à bord d’un bateau.
7. « tombereaux » : caisses montées sur deux roues qui servent au transport des matériaux.
8. « des balances de fer » : les grues du débarcadère.
9. « gibets » : instruments de supplice servant à la pendaison.
10. « lettres de cuivres » : ces lettres forment le nom des entreprises sur les entrepôts.
11. « tabernacles » : petites armoires d’église qui contiennent les hosties.
12. « myriadaire » : constitué d’une multitude d’éléments.
13. « fallacieux » : trompeur.
14. « ossuaire » : bâtiment où sont conservés des ossements humains.
Le travail de la séance ne porte que sur les vers 1 à 49. Tu peux écouter cet extrait à la piste 4 de
ton CD.
Pour vérifier ta compréhension du texte, réponds aux questions qui suivent.
20 — © Cned, Français 4e
séance 4 — Séquence 7
Compare maintenant tes réponses avec celles contenues dans le corrigé puis poursuis ton travail.
2- a) « Du fond des brumes,
Avec tous ses étages en voyage
Jusques au ciel, vers de plus hauts étages,
Comme d’un rêve, elle s’exhume. » (v. 2 à 5)
L’atmosphère qui se dégage de ces quelques vers est-elle réaliste ou fantastique ?
Souligne deux expressions qui t’ont permis de répondre.
b) Encadre les deux monstres de la mythologie grecque qui apparaissent au début du
poème. Quelle dimension apportent ces références à la description de la ville ?
c) Quel sentiment expriment les « sifflets crus des navires qui passent » (v. 27) ?
d) À quel lieu symbolique bien connu des religions la métaphore « sous-sols de feu » te
fait-elle penser ?
e) Dans les vers 31 à 40, souligne une métaphore qui renvoie directement à l’idée de
mort.
f) À quoi te font penser les mots suivants : « muscles », « blocs », « bat », « hurlent »,
« chocs », « bataille » ?
3- a) Les éléments du décor urbain sont-ils présentés de manière ordonnée ou
désordonnée ?
b) Relis les vers 7 à 12. Quelle figure de style est employée ?
c) Quel impression cette figure de style crée-t-elle ?
d) Quelle idée est exprimée par les termes suivants : « lancés », « dressant », « bougent »,
« passent », « glissent », « filent », « vole » ?
e) Recherche dans un dictionnaire la définition de l’adjectif « tentaculaire ».
f) La ville décrite s’étend de façon continue, vers le haut, vers le bas, horizontalement.
Complète les rubriques suivantes par une expression tirée du poème :
Vérifie maintenant tes réponses dans le corrigé puis lis et recopie le « Je retiens » ci-dessous.
© Cned, Français 4e — 21
Séquence 7 — séance 4
Là-bas,
Ce sont des ponts musclés de fer,
Lancés, par bonds, à travers l’air ;
Ce sont des blocs et des colonnes
10 Que décorent Sphinx et Gorgones ;
Ce sont des tours sur des faubourgs ;
Ce sont des millions de toits
Dressant au ciel leurs angles droits :
C’est la ville tentaculaire,
15 Debout,
Au bout des plaines et des domaines.
a) Entoure les sons répétés à la rime et relie-les entre eux.
b) Quels vers ne présentent pas de rime ?
Vérifie maintenant tes réponses. Tu pourras ensuite lire et recopier le « Je retiens » pour mieux le
mémoriser.
22 — © Cned, Français 4e
séance 4 — Séquence 7
« Des clartés […] qui bougent sur des poteaux » (v. 17 à 19)
............................................. .............................................
............................................. .............................................
Banque de mots :
Étages - colonnes - tours - faubourgs - poteaux - corniches - murailles - gares - rails
© Cned, Français 4e — 23
Séquence 7 — séance 5
Séance 5
Étudier un poème en prose
Durée de la séance : 1 h 30.
C’est avec un texte d’Arthur Rimbaud (1854-1891) que tu vas terminer cette promenade à
travers la ville et la poésie. Le poème que tu vas lire témoigne d’une évolution de la forme poétique
puisqu’il est écrit en prose. Tu apprendras également à identifier et à construire des familles
régulières de mots.
Les Ponts
Des ciels1 gris de cristal. Un bizarre dessin de ponts, ceux-ci droits, ceux-là bombés,
d’autres descendant ou obliquant en angles sur les premiers, et ces figures se renouvelant
dans les autres circuits éclairés du canal, mais tous tellement longs et légers que les
rives, chargées de dômes, s’abaissent et s’amoindrissent. Quelques-uns de ces ponts
5 sont encore chargés de masures. D’autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles
parapets2. Des accords mineurs3 se croisent et filent, des cordes montent des berges. On
distingue une veste rouge, peut-être d’autres costumes et des instruments de musique.
Sont-ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux, des restants d’hymnes
publics ? L’eau est grise et bleue, large comme un bras de mer. – Un rayon blanc,
10 tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie.
« Les Ponts », Illuminations, Arthur Rimbaud (1886)
Notes :
1. « des ciels » : terme désignant les parties d’un tableau représentant le ciel.
2. « parapets » : petits murets ou balustrades placés sur les ponts ou les quais pour empêcher de tomber.
3. « accords mineurs » : terme technique désignant un type d’accord musical.
A Un poème-tableau
1- a) Quel élément particulier de la ville est décrit dans ce poème de Rimbaud ?
b) « ciels » (l. 1), « dessin » (l. 1), « figures » (l. 2) : à quel domaine artistique ces trois
termes font-ils référence ?
c) Encadre dans le texte les adjectifs qualificatifs de couleur.
d) De quel mouvement pictural étudié dans la séquence 3 peux-tu rapprocher cette
manière de juxtaposer les touches de couleurs ?
e) Souligne maintenant les termes exprimant les lignes de force de ce « dessin » : lignes
droites, courbes, horizontales, verticales.
f) D’après tes réponses, précise quelle impression d’ensemble se dégage de ce poème.
2- a) Relève sur ton cahier tous les verbes exprimant un mouvement.
b) Observe les verbes suivants : « se renouvelant » (l. 2), « s’abaissent » (l. 4),
« s’amoindrissent » (l. 4). La forme de ces verbes donne l’impression que le décor
s’anime de lui-même. Quelle est cette forme verbale ?
24 — © Cned, Français 4e
séance 5 — Séquence 7
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et recopie le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
Poésie et peinture
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la peinture influence sensiblement la littérature
et la poésie. L’écriture poétique rend compte de cette influence et de nombreux poèmes
se présentent comme de véritables tableaux. Le poète porte une attention particulière
aux formes, droites ou courbes, ainsi qu’aux lignes de force. Il juxtapose les touches de
couleurs (ici, gris, rouge, bleu et blanc) comme le ferait un peintre impressionniste.
B Un poème en prose
1- Observe la construction du poème :
a) Quels sont les deux éléments traditionnels de la poésie qui n’apparaissent pas dans ce
texte ?
b) Observe les deux premières phrases du poème. Quelle est la principale caractéristique
grammaticale de la première phrase ?
c) Que décrit la deuxième phrase ? Que peut traduire, selon toi, la construction complexe
de cette phrase ?
d) « D’autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles parapets. » (l. 5-6)
« Sont-ces des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux, des restants
d’hymnes publics ? » (l. 8-9)
Combien de groupes nominaux sont soulignés dans chacune des phrases ?
e) Quel effet cela produit-il ?
2- Concentre-toi sur les sons :
a) « d’autres descendant ou obliquant en angles » (l. 2)
Observe les éléments surlignés. Comment nomme-t-on ce procédé qui consiste à
répéter des sons vocaliques ?
b) « (Sont-ces) des airs populaires /, des bouts de concerts seigneuriaux, / des restants
d’hymnes publics ? » (l. 8-9)
À l’intérieur de chacun des trois groupes, surligne les assonances et les allitérations.
c) Quelle dimension ces jeux sur les sonorités apportent-elles au poème ?
3- a) Dans les cinq premières lignes du poème, quelles perceptions dominent (reporte-toi
aux cinq sens) ?
b) À partir de la ligne 6, quel autre sens est sollicité ?
c) Surligne dans le texte les mots ou expressions se rapportant à ce sens.
d) Les différentes perceptions se mélangent parfois, et le verbe « distingue » peut désigner
à la fois une perception visuelle ou auditive. Quelles sont les deux interprétations
possibles du mot « cordes » : « des cordes montent des berges » (l. 6).
e) Quel effet produit ce jeu sur la polysémie* ?
f) Sur quoi porte le questionnement du poète aux lignes 8 et 9 ?
g) À quelle impression du poète la question renvoie-t-elle ?
© Cned, Français 4e — 25
Séquence 7 — séance 5
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis lis et mémorise le « Je retiens » ci-dessous.
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et recopie le « Je retiens » qui suit.
2- En manipulant des préfixes et des suffixes, forme la famille régulière des mots suivants :
« figure », « bras ». Tu peux consulter un dictionnaire pour t’aider.
26 — © Cned, Français 4e
séance 5 — Séquence 7
D Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Voici un tableau de Theodor Butler représentant un pont de Brooklyn. Observe-le
attentivement.
Rédige un petit paragraphe de quelques lignes dans lequel tu décriras ce tableau (le pont,
mais aussi les autres éléments du décor) à la manière de Rimbaud dans son poème.
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Décrire l’aspect et la forme du pont
- Mentionner les couleurs et les lignes de force de ce tableau
- Employer des verbes de mouvement pour animer la scène
- Retranscrire les perceptions visuelles et auditives (les sifflets des bateaux…)
- Vérifier l’orthographe ainsi que les différents accords.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton paragraphe sur ton cahier. Lis ensuite dans le
corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
Banque de mots :
Ponts - berges - dômes - masures
© Cned, Français 4e — 27
Séquence 7 — séance 6
Séance 6
Je m’évalue
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque
chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que
ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreur.
Les accords complexes sujet/verbe. k Accorder les verbes au présent avec leur
sujet :
- Ton ami et toi (avoir) .......... de la chance.
- Mes parents et moi (partir) .......... demain.
- La plupart des gens (aimer) .......... les
vacances.
- C’est moi qui (être) .......... content !
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