CHAPITRE V La Gestion Des Relations Interpersonnelles
CHAPITRE V La Gestion Des Relations Interpersonnelles
CHAPITRE V La Gestion Des Relations Interpersonnelles
COMMUNICATION
Quels processus et techniques de communication doivent utiliser les entreprises pour assurer
l’harmonisation complète des cultures organisationnelles ? Pourquoi les dirigeants
d’organisations ont des difficultés à intégrer différentes cultures organisationnelles ? Pourquoi
la communication est-elle importante pour transmettre les objectifs et les valeurs des
organisations ? Quel impact la communication peut-elle avoir sur la réussite d’une
organisation ? L’objectif de ce chapitre est d’explorer ces différentes questions et examiner en
particulier :
Une bonne communication s’avère essentielle à l’intérieur d’une organisation, car elle
permet aux individus et aux groupes qui composent celle-ci de transmettre de l’information.
Tout le travail d’un bon manager repose sur la communication. Ainsi, au cours de la
planification, les cadres écoutent les commentaires exprimés par les gens, produisent de
l’information puis la transmettent. Il peut s’agir d’un énoncé de mission, d’objectifs, de plans
opérationnels, d’états financiers, de budgets de service, de normes de production, de
directives générales, de politique, de marches à suivre, d’instruction, etc.
Durant la phase direction, par ailleurs, les managers donnent à leurs subordonnés des
précisions sur les tâches et s’entretiennent aussi avec eux des modifications à apporter, des
succès et des échecs du groupe. Ils leurs fournissent en outre une rétroaction au sujet de leur
rendement. Les cadres passent ainsi beaucoup de temps à communiquer.
A l’étape du contrôle, enfin, les cadres évaluent le rendement avec leurs subordonnés et
partagent des renseignements relatifs à ce qui était prévu, aux problèmes survenus, aux causes
des écarts observés et aux éléments à modifier pour atteindre les objectifs fixés.
Il importe par ailleurs, pour le manager, d’être bien informé afin de prendre des décisions
avisées. Or les technologies de l’information lui permettent de produire, de traiter et de
transmettre des renseignements actuels sur les ressources humaines de son organisation, sur
les résultats, le rendement par service, par division ou par gamme de produits.
I. LA COMMUNICATION
1. La nature de la communication
On peut définir la communication comme le processus par lequel une personne (émetteur)
transmet un message ou un signal à une autre personne (destinataire) en s’assurant qu’il est
bien compris. La communication va au-delà des mots. Elle se fait également par l’expression
faciale, les gestes volontaires et involontaires, les sentiments manifestés et l’intonation. Un
bon communicateur doit savoir écouter, écrire, parler et lire. Il ne fait aucun doute que la
communication se rapporte à la transmission et à la compréhension de message. Lorsque le
destinataire saisit parfaitement ce qu’a voulu dire l’émetteur, l’échange est réussi.
- D’une manière non verbale (par les mouvements du corps, le regard, les gestes,
l’expression faciale, les signes de main, l’intonation et le toucher)
- Par des moyens mécaniques (la lumière, le son et les instruments de musique).
Lorsqu’on veut transmettre un message, il importe entre autres, de choisir le bon moyen de le
faire. La communication exige du temps et celui-ci constitue l’une des ressources les plus
précieuses pour un manager.
2. Le processus de communication
a) L’émetteur
Encore appelé source ou encodeur, c’est lui qui déclenche le processus de communication
parce qu’il veut transmettre un message à autrui ou lui faire part de certains besoins ou
sentiments. L’émetteur est un individu qui partage une idée avec une ou plusieurs autres
personnes. En effet, lorsqu’on n’a rien à transmettre, on n’a nul besoin d’amorcer une
communication.
L’encodage est le processus par lequel un émetteur prépare le message qu’il veut
transmettre à l’aide d’un moyen écrit, oral ou non verbal. Le processus de communication
faisant appel à un code, l’émetteur utilise des signes pour que le destinataire saisisse le sens
du message. Les mots et les gestes constituent des signes.
b) Le message
c) Le canal de communication
d) Le destinataire
e) La rétroaction
La perception joue aussi un rôle important dans la communication, puisqu’elle influe sur
le sens donné à un message par son destinataire. Chacun interprète les signaux reçus d’une
manière différente selon ses origines, sa culture ou ses expériences antérieures. On entend par
perception la manière dont un individu observe ou se représente son environnement.
Les préjugés ont pour causes et pour conséquences le sentiment de supériorité, les
stéréotypes, le « deux poids, deux mesures », les attitudes figées, l’effet de halo et les
plaisanteries dénigrantes. Tout parti pris amène les gens à percevoir les choses d’une manière
sélective.
a) La communication interpersonnelle
La communication orale est possible entre deux personnes ou au sein d’un petit
groupe. Elle s’avère efficace, car l’émetteur peut obtenir une rétroaction immédiate du
destinataire en lui posant des questions et en observant ses gestes et son expression faciale. Le
canal oral permet à l’émetteur et au destinataire d’échanger directement leurs idées et de
revoir leur façon de faire ou leur point de vue. Ses avantages sont :
- Elle comporte un élément de participation qui favorise sans nul doute l’unification des
efforts et elle est un moyen de motivation très efficace ;
- Elle consolide les relations entre un supérieur et ses subordonnés de même qu’entre les
membres de l’état major et les cadres hiérarchiques.
Ses inconvénients :
- Elle amène parfois l’émetteur à se montrer négligent lorsqu’il formule et transmet son
message.
- Elle produit des communications plus soignées parce qu’on peut consacrer plus de
temps à sa formulation ;
- Elle apporte aux gens un message qu’ils peuvent lire à leur propre rythme et en
accordant plus d’attention à certains passages, d’où la possibilité d’une meilleure
compréhension.
- Elle exige une grande habileté de la part de l’émetteur afin que le message soit clair et
concis.
La communication non verbale, pour sa part se fait sans l’aide de mots. Les mouvements
corporels, l’expression et l’apparence d’une personne permettent en effet d’en apprendre
beaucoup à son sujet. Selon certains experts dans le domaine, la proportion de messages
qu’un individu transmet non verbalement peut dépasser 50%. La communication non verbale
s’effectue à travers des signes, des gestes, des mouvements, d’expressions faciales,
d’intonations ou de contacts physiques. On peut donc utiliser efficacement la communication
non verbale pour renforcer le message que l’on veut transmettre. Le principal avantage de la
communication non verbale est qu’elle permet d’insister sur le message. Il arrive toutefois que
le message oral et les signaux non verbaux se contredisent, ce qui représente un inconvénient.
b) La communication organisationnelle
- Le modèle aléatoire : l’employé A parle d’un incident à une personne rencontrée par
hasard à un endroit quelconque, laquelle le rapporte ultérieurement à un autre individu
qu’elle rencontre par hasard ailleurs ;
La communication est une activité courante qui a de l’importance pour tous les membres
d’une organisation. Certaines choses peuvent toutefois l’entraver. Or, plus les managers
comprennent bien la nature de ces difficultés, plus ils sont en mesure de les surmonter et de
communiquer efficacement.
Les conflits d’objectifs : il est clair que les membres de services distincts poursuivent des
objectifs différents. Or, tous ces objectifs ont leur valeur pour l’organisation. Si les managers
accordent une importance différente à ceux de leur unité, ceci peut nuire à la circulation de
l’information entre les services.
Les différences de statut : il existe un lien étroit entre le statut et le pouvoir. En effet, plus
une personne occupe un poste élevé, plus elle jouit d’une autorité importante. A l’inverse,
plus elle se trouve au bas de l’échelle, moins elle possède de pouvoir. Le statut peut entraver
la communication parce que plus un cadre occupe un poste élevé, plus il semble se détacher
des questions ou des problèmes réels qui se posent à l’organisation. On entend ainsi souvent
dire que les politiciens ne sont pas au fait des difficultés des gens parce qu’ils sont éloignés de
la réalité quotidienne. Ils paraissent isolés des préoccupations du peuple, d’autant plus que les
informations qu’ils reçoivent sont parfois déformées.
La spécialisation du travail : plus les gens se spécialisent, plus ils éprouvent des difficultés
à communiquer entre eux. Si les gens ne comprennent pas pleinement l’aspect pratique des
activités de l’organisation et que les cadres ne saisissent pas pourquoi certains services leur
demandent des informations, il y a une forte probabilité que la décision prise se révèle
mauvaise.
Il existe aussi des obstacles qui sont le fait du destinataire de l’information dont les trois
principaux sont :
- L’inattention : un individu peut avoir l’esprit ailleurs ou se laisser distraire par ce qui
l’entoure pendant qu’on lui parle. Or, si le destinataire d’un message n’accorde pas
toute son attention à l’émetteur et ne se concentre pas sur les propos de celui-ci,
certains points importants risquent de lui échapper ;
- Le vagabondage de l’esprit : les gens laissent fréquemment errer leurs pensées, leur
esprit étant sans cesse entraîné d’un objet à un autre. Leur attention se détourne ainsi
par intervalles du sujet traité pour ensuite y revenir.
Certains éléments peuvent également créer des interférences entre l’émetteur et le destinataire
d’un message. Ces derniers sont alors incapables de communiquer efficacement, pour des
raisons qui échappent à leur volonté. Il s’agit principalement :
Nul doute qu’il existe des obstacles à la communication au sein des organisations et qu’il en
ira toujours ainsi, peu importe la compétence de leurs cadres. Ces derniers ne peuvent faire
plus que de gérer la communication et de la libérer le plus possible de ce qui l’entrave. Il
existe des moyens de surmonter ces obstacles aussi bien de la part de l’émetteur que du
destinataire.
- La rétroaction, par ailleurs, permet de vérifier que le message a été bien saisi. Elle
prend une forme orale ou écrite selon le canal de communication utilisé. Il faut
encourager la communication bilatérale que le monologue ;
- Le recours à des signaux non verbaux peut aussi améliorer la compréhension d’un
message. On peut ainsi modifier une intonation et faire des gestes pour insister sur un
point, de même qu’observer la réaction du destinataire pour vérifier s’il a saisi le
message ;
Il existe, par ailleurs, des moyens pour le destinataire d’enrayer les obstacles à la
communication. Le destinataire doit s’appliquer à bien écouter, c’est-à-dire qu’il doit éviter
d’interrompre l’émetteur, manifester un intérêt pour les propos de celui-ci, lui poser des
questions et faire preuve de patience. Plusieurs personnes n’aiment pas écouter. Il est en
réalité plus difficile ‘écouter que de parler, car cela exige un effort intellectuel et une grande
concentration. On doit en outre faire preuve d’empathie, c’est-à-dire non seulement prêter
l’oreille, mais aussi montrer un intérêt pour ses propos et y réagir.
- Saisir l’occasion de transmettre au destinataire quelque chose qui lui sera utile ;
- Donner suite à la communication ;
II. L’INFORMATION
Le terme « information » vient du mot latin informare, qui signifie mettre en forme. Ainsi,
l’information peut être définie comme consistant à rendre significatif un ensemble de faits. Il
recouvre deux réalités différentes : d’un point de vue technique, il désigne n’importe quel
élément ou signe qui peut être transmis ou stocké ; du point de vue de l’utilisateur,
l’information est « tout élément de connaissance susceptible de faciliter l’exploitation d’un
système, la gestion d’une organisation ou la solution d’un problème ». L’information
renseigne grâce à son contenu sémantique.
Il existe une différence fondamentale entre les données et l’information. Les données
comprennent des faits, des statistiques et des opinions fréquemment présentés sous forme
numérique qui n’ont aucune signification ou utilité particulière. Ces éléments peuvent
toutefois être mis en mémoire, organisés et récupérés à des fins d’analyse. Toute organisation
a besoin de traiter des données fiables se rapportant à ses ventes, à ses coûts, à ses stocks de
même qu’à ses comptes clients ou fournisseurs, et ce pour aider ses gestionnaires à prendre
des décisions.
C’est en traitant des données pour en accroître la valeur et les rendre significatives du
point de vue des décideurs que l’on obtient de l’information. Les données s’apparentent à des
matières premières. Les matières premières sont à un produit ce que les données sont à
l’information.
Les gestionnaires n’ont besoins des données que si elles sont traitées pour leur conférer du
sens.
2) L’évaluation de la qualité de l’information
La pertinence de l’information détermine dans quelle mesure celle-ci peut aider les
managers lors de la planification, du contrôle et de la prise de décisions. Plus l’information
acheminée vers un manager est pertinente, plus elle a de la valeur.
La qualité de l’information, par ailleurs, indique dans quelle mesure celle-ci décrit bien
la réalité. Plus un manager dispose de renseignements précis, plus il leur accorde de la valeur
et plus il est à même de prendre de bonnes décisions en les utilisant. La qualité de
l’information à cet égard, dépend largement du type d’activités qu’accomplit une unité
organisationnelle.
On peut recueillir, analyser et traiter une quantité importante de données pour en tirer des
renseignements significatifs. Grâce aux techniques modernes, les managers sont aujourd‘hui
en mesure d’obtenir rapidement une information pertinente d’ampleur et de qualité voulues.
L’emploi des ordinateurs permet aux organisations de stocker d’énormes quantités de
données. Les ordinateurs sont des outils électroniques capables d’emmagasiner des données
variées, de les organiser de diverses manières, de les interpréter, de les soumettre à des
opérations précises et de faire ensuite état des résultats obtenus d’une façon éloquente.
Le traitement des données fait intervenir cinq grands types de fonctions, liés
respectivement à l’entrée, au stockage, au traitement, au contrôle et à la sortie.
Les fonctions d’entrée englobent la collecte des données, leur représentation sous une
forme acceptable pour l’ordinateur et leur saisie.
Les fonctions de contrôle concernent la manière dont on emmagasine les données c’est-
à-dire le choix de ces dernières et du moment de leur saisie, de même que de la façon de les
entrer dans l’ordinateur, de les analyser et de les présenter aux utilisateurs.
On appelle système d’information de gestion un réseau structuré ayant pour but de recueillir
des données et de fournir aux managers, en temps opportun, une information utile pour les
aider à accomplir leurs activités de planification, d’organisation et de contrôle. Les termes
« système », « information » et « gestion » ont chacune une signification particulière. Si nous
avons défini les deux premiers plus haut, la gestion, quant à elle, regroupe les activités que
doit accomplir un cadre pour diriger son unité organisationnelle telles que la planification,
l’établissement du budget, l’organisation, la programmation, l’ordonnancement et le contrôle.
La prise de décisions représente un aspect fondamental des activités courantes d’un manager.
Or, un système d’information de gestion permettra d’obtenir au moment opportun des
renseignements exacts et utiles qui l’aideront à prendre de bonnes décisions.
2. Les étapes de la conception et de la mise en place d’un système d’information de
gestion
- La définition des besoins en matière d’information : après que l’on a énoncé des
objectifs précis, il convient d’établir exactement quels sont les besoins en matière
d’information. A cette fin, on doit tout d’abord vérifier la nature des renseignements
que les cadres peuvent déjà obtenir et la nature de ceux qu’ils utilisent. Il convient
ensuite d’interroger les managers de l’exploitation afin de connaître le type
d’informations répondant à leurs besoins.
- La détermination des sources d’information : après avoir établi les limites du système,
les analystes de systèmes sont en mesures de déterminer les sources où il convient de
puiser de l’information. On peut tirer les informations des sources internes et externes.
A ce stade, il faut créer des formulaires qui serviront à la saisie des données, choisir le
mode de présentation des rapports et le type de renseignements à y inclure, et enfin,
déterminer les personnes à consulter pour obtenir les renseignements qui aideront à
préparer la matrice des besoins en information ainsi que des sources disponibles.
- L’étude de diverses solutions possibles : il faut avoir une vision générale du système
avant d’étudier celui-ci et de le concevoir dans le détail. A cette fin on doit déterminer
le diagramme de cheminement de l’information, les extrants du système et les
documents nécessaires pour concevoir le système (description des activités
d’exploitation.
- La mise en lace du système : elle peut se faire en deux étapes. Ainsi, il arrive que les
utilisateurs mettent tout d’abord le système à l’épreuve, ce qui permet d’établir s’il
fonctionne bien et s’il peut générer les rapports voulus. On peut en profiter pour
remédier à tout problème de fonctionnement le cas échéant. Par la suite, on passe à la
seconde étape en inaugurant le système. Comme le type d’information requis par les
cadres de l’exploitation peut varier, on modifiera ultérieurement le système lorsque le
besoin s’en fera sentir.