2004 Sels Fondus
2004 Sels Fondus
2004 Sels Fondus
Marie KERMARREC
Janvier 2004
Remerciements
Introduction
I - GENERALITES
12
1 - Mtaux ractifs
13
2 - Mtaux rfractaires
13
14
14
14
2 - Elaboration du sodium
17
3 - Elaboration du calcium
23
4 - Elaboration de l'aluminium
24
5 - Elaboration du lithium
30
31
31
34
3 - Elaboration du tungstne
39
39
5 - Elaboration du molybdne
40
41
1 - Elaboration de l'uranium
41
42
43
1 - Mtallodisation
43
2 - Transport lectrochimique/lectroformage
47
51
52
53
IV - CONCLUSIONS
53
Partie B : Etat de la Technologie des Sels Fondus Appliqus aux Traitements des Dchets
Chapitre 1 : Oxydation par Sels Fondus
54
55
55
1 - Bref historique
55
56
57
1 - Description
57
2 - Rsultats exprimentaux
59
59
1 - Description du procd
60
2 - Rsultats exprimentaux
61
61
1 - Contexte
61
2 - Description du systme
62
3 - Rsultats exprimentaux
63
64
1 - Contexte
64
2 - Description du procd
64
66
66
1 - Description du procd
66
2 - Rsultats
67
68
69
70
70
70
72
74
74
74
76
77
78
78
78
79
VI - SEPARATION DES DECHETS PLASTIQUES DES AUTRES DECHETS PAR VOIE DE SELS
FONDUS
79
79
80
81
82
82
84
Conclusions Gnrales
85
Rfrences
86
BIBLIOGRAPHIE
86
88
90
90
Introduction
Chapitre 1 :
Etat de la Technique
I - GENERALITES
Les sels fondus sont le plus gnralement des halognures utiliss industriellement pour la
rduction lectrolytique ou mtallothermique de nombreux mtaux, tels laluminium, le
sodium, le magnsium, le lithium, le titane, le zirconium, le hafnium, les alliages de mtaux
de terres rares. Leur intrt rside dans leur trs large domaine d'lectro-inactivit et de
temprature de fonctionnement, leur pouvoir complexant permettant de travailler
temprature modre, leur excellente conductivit (thermique et lectrique) et leur recyclage
ais par lixiviation / cristallisation.
Sur le plan de la structure, les sels fondus forment un assemblage dions de signes opposs:
les uns sont des cations gnralement alcalins, les autres des anions simples comme les
halognes, ou complexes tels que FeCl4-, MgCl42-, AlF4-, AlCl3- ou encore les anions oxygns
CO32- , SO42-, NO3-, SiO44-
Leur fusion saccompagne dun accroissement en volume de 15 20 %, ce qui traduit une
structure plus lche que la structure cristalline de base (ordre moyenne distance). Le
caractre ionique des liaisons leur confre des proprits de solvants / complexants forts.
La masse volumique des sels fondus, qui schelonne de 1.2 3.8 g/cm3, couvre un
domaine d'lectro-inactivit bien plus large que celui des solvants organiques ou aqueux,
favorisant ainsi la sparation gravimtrique des mtaux extraits ou traits (cf. raffinage 3
couches de l'aluminium).
Les systmes de sels fondus les plus courants sont les suivants :
Hydroxydes
Carbonates
Nitrates
Fluorures
Chlorures
La temprature de fusion des sels, purs ou l'tat de mlanges (hors oxydes), varie de la
temprature ambiante jusqu' plus de 1300 C, selon leur nature. Si l'on veut classer ces
sels selon les domaines de temprature d'utilisation, on obtient :
Systmes
Composition en %
en poids
Point de fusion
en K
Masse volumique
en kg/m3
Conductivit
lectrique en s.m-1
Viscosit
en mPa.s
Coefficient de diffusion
des ions en D.109 m2/s
NaOH
591
1 760
254
3.42
KOH
633
1 710
257
2.17
458
1 700
NaNO3
583
1 870
120
2.29
Na : 2.5
KNO3
610
1 830
77
2.24
50.31 - 49.69
501
1 920
60
3.70
0.45 - 0.54
501
53 - 40 - 7
416
1 900
Na2CO3
1 127
1 950
305
3.61
K2CO3
1 169
1 880
217
2.70
Li2CO3
1 008
1 810
447
5.72
+
Li : 1.36 - CO3- : 2.8
50 - 50
983
1 980
182
4.83
43.5 - 25 - 31.5
670
2 060
0.48
2.68
670
1 900
LiF
1 118
1 790
878
1.74
Li : 18 - F - : 9 1215K
NaF
1 253
1 930
503
1.38
KF
1 129
1 880
371
1.21
K : 10
Hydroxydes
NaOH-KOH eut
53 - 47
Nitrates
NaNO3-KNO3
KNO3-NaNO2NaNO3 eut
Na : 1.4
Carbonates
Na2CO3- K2CO3
Li2CO3- K2CO3- Na2CO3
Li2CO3- K2CO3- Na2CO3 eut
Fluorures
2 HF-KF
LiF-NaF-KF
- NO3- : 1.6
345
1 900
17
152
727
46.5 11.5 - 42
723
2 090
107
7.61
+
Li : 1.27 - F - : 1.57
1 273
2 050
292
1.99
Na3AlF6 (cryolite)
Tableau 1 : Proprits physico-chimiques des principaux systmes de sels fondus (Premire partie).
10
Systmes
Composition en %
en poids
Point de fusion
en K
Masse volumique
en kg/m3
Conductivit
lectrique en s.m-1
Viscosit
en mPa.s
Coefficient de diffusion
des ions en D.109 m2/s
LiCl
883
1 480
598
1.27
Li : 12 - Cl- : 6.6
KCl
1 043
1 500
229
0.97
CaCl2
1 043
1 500
NaCl
1 073
1 530
371
0.94
Chlorures
EtPyCl-AlCl3
33 66
298
1 360
2.74
6.23
NaCl-AlCl3
38 62
383
1 660
26.1
4.15
+
Na : 0.1 413K
NaCl-KCl
51.2 48.8
931
1 570
237
1.7
LiCl-KCl
58.8 - 41.2
635
1 670
134
3.39
44.5 - 53.5
641
1 620
42.2 - 57.8
683
1 730
39.9 - 60.1
683
0.65
1 900
MgCl2-KCl
NaCl-CaCl2 eut
32 - 68
773
KCl-NaCl eut
56 - 44
931
LiCl-KCl-NaCl
621
CuCl-KCl eut
71.2 - 28.8
423
476
AlCl3-KCl eut
82 - 18
401
AlCl3-NaCl
60 - 40
388
ZnCl2-NaCl
30 - 70
535
CuCl-AlCl3
35 - 65
447
FeCl3-NaCl
75 - 25
429
12 - 51 - 37
2 700
808
2 110
ZnCl2-KCl-NaCl eut
3.31
Laitier de raffinage
sidrurgique
Al2O3-CaO-SiO2
Sulfates
Li2SO4-K2SO4
72
Tableau 2 : Proprits physico-chimiques des principaux systmes de sels fondus (Seconde partie).
11
Mtallurgie extractive
Rduction
Produit
Sodium
Eau de mer
Sel gemme
Aluminium
Bauxite
Calcium
-Calcaire
Titane
Rutile
Ilmnite
-Carbochloration
Zirconium
Zircon
-Carbochloration + distillation+
dhafniation
Hafnium
HfCl4 ex
dhafniation
-Colombite
-Colombotantalite
-Dissolution fluorhydrique
-Extraction par solvant
-Production de Nb2O5
Tantale
-Tantalite
-Colombo
tantalite
-Dissolution fluorhydrique
-Extraction par solvant
-Production de K2TaF7
Chrome
Chromite
Hydromtallurgie production
d'acide chromique
-Electrolyse de MgCl2
dissous en chlorures
fondus denses
-Rduction sous vide de
MgO dissous dans un
fondant par FeSi75% ou
aluminium (procds
Pidgeon et Magntherm)
Electrolyse NaCl dissous
en chlorures fondus
denses (Procd DOWDUPONT)
Electrolyse de Al2O3
dissoute en fluorures
fondus bass sur la
Cryolite (Procd HallHroult)
-Aluminothermie de la
chaux sous vide (les
procds sels fondus ne
sont plus utiliss)
-Mtallothermie Mg +
distillation (Procd
KROLL)
-Mtallothermie Mg +
distillation en 2 tapes
(Procd KROLL)
Electrolyse en
chlorofluorures fondus
-Aluminothermie
-Refusion / distillation par
bombardement
lectronique
-Sodiothermie de K2TaF7
-Electrolyse en sels fondus
-Refusion / distillation par
bombardement
lectronique
-Magnsiothermie
-Dpt lectrolytique
Mg en lingot
-Magnsie
-Dolomie
Molybdne
Sulfure MoS2
Grillageoxyde
Niobium
Wolfamite
Scheelite
CaOWo3
Mtaux des Monazite
terres rares : Bastanasite
Xnotime
Tungstne
-Rduction H2
-Refusion
-Rduction H2
-Dpt lectrolytique
-Electrolyse en
halognures fondus
-Calciothermie des
fluorures
Na liquide ou
en lingot
Al liquide, en
lingots T, en
plaques, en
billettes ou en
fil.
-Ca solide
cristallis
Eponge
Eponge
Eponge
Nb en barres
Ta en poudre
ou en lingot
Cr pur en
poudre ou en
lingot
Mo en poudre
ou en lingot
Wolfram poudre
Mis en mtal :
La, Ce, Pr, Nd,
Gd, Dy, Sm,
Mischmtall
12
On peut faire quelques commentaires sur ce tableau et sur la production des ces mtaux en
gnral :
1 - Mtaux ractifs
En ce qui concerne les mtaux ractifs, seuls le magnsium et laluminium sont destins
des applications structurales. Le magnsium est galement employ dans les procds
mtallo-thermiques (procd Kroll Ti, Zr).
Les mtaux tels que le sodium, le lithium et le calcium sont plutt employs pour leur
ractivit chimique soit en tant que rducteurs puissants (sodium, calcium), soit en tant
qulments daddition dans des alliages (batteries) voire purs (lithium).
Les alliages de mtaux de terres rares entrent dans la composition d'aimants "durs"
(rmanence) haute nergie magntique (NdFeB, SmCo) ou d'lectrodes de batteries de
nouvelle gnration (mtal-hydrure).
En ce qui concerne les ordres de grandeur des productions, laluminium arrive en tte avec
plus de 20 millions de tonnes produites par an. Le magnsium suit de loin avec
350 000 tonnes, le sodium avec 80 000 tonnes. Le calcium est tributaire de fluctuations de
l'oofre et de la demande : capacit de production de lordre de 5 000 t/an situe
principalement en Russie et en Chine. La France possde une installation
aluminothermique situe la Roche de Rame (05) dont la capacit est de 1 500 t/an.
Il faut souligner que la prparation lectrolytique du calcium n'est plus utilise puisque sa
dissolution dans le bain de chlorure de calcium (CaCl2) rend le sel fondu conducteur
lectronique et court-circuite le transport ionique dans la cellule (rendement Faraday quasinul). Le recours une cathode de cuivre liquide pige le calcium produit sous forme d'alliage
moins soluble mais complexifie la procd : on prfre industriellement l'aluminothermie
sous vide.
2 - Mtaux rfractaires
La production des mtaux rfractaires tant par voie lectrolytique que par voie mtallothermique ncessite des appareillages adapts leur ractivit (en particulier leur aptitude
piger l'oxygne, ce qui nuit leurs proprits) savoir :
une cellule tanche pouvant tre purge sous vide,
une atmosphre contrle.
Les cellules de production sont auto-thermiques (ractions exothermiques amorces) pour
les productions grande chelle, alors quau laboratoire on les place dans des fours
rsistance.
Les matriaux constitutifs des racteurs et des cellules sont choisis en fonction des
conditions de production et de leur ractivit avec les composants mis en uvre. On trouve
des mtaux (Inconel 600, lHastelloy C, acier, nickel, molybdne), du carbone (coke,
anthracite, graphite), des rfractaires (silico-alumineux, magnsie, zircone )
13
Chapitre 2 :
Applications industrielles
Les sels fondus constituent des milieux intressants pour la production des mtaux ractifs
et des mtaux rfractaires. Ils autorisent des productivits leves car on peut oprer des
densits de courant sans commune mesure avec celles possibles en solutions aqueuses.
A titre dexemple, llectrolyse du zinc en milieu sulfurique est limite au maximum
600 A/m2, alors qu'en milieu sels fondus, on peut travailler largement au-del de 20 kA/m2.
Le zirconium peut tre produit partir de K2ZrF6 en oprant entre 35 et 40 kA/m2.
Les productions massives de mtaux rfractaires sont ralises aujourdhui par
mtallothermie partir de mtaux ractifs produits par lectrolyse en bains de sels fondus.
Cela sexplique par les chelles des productions et par la facilit de mise en uvre.
La production de magnsium (procd KROLL) et de sodium (procd HUNTER) est
aujourdhui parfaitement matrise grande chelle, ce qui autorise des cots opratoires
rduits. Les mtaux ractifs jouent donc le rle de "vecteurs nergtiques rducteurs" dans
la chane de production des mtaux rfractaires.
14
MgCl 2 Mg + Cl 2
Le calcul donne, dans ces conditions, une tension de dcomposition de 2.52 V
correspondant une nergie libre G de 485.8 kJ et H=639.5 kJ. Le chlore se dgage
lanode et le magnsium remonte le long de la cathode pour flotter sur le bain.
L'industrialisation du magnsium mtallique demande un certain quipement qui se
rsume, dans la plupart des cas, l'utilisation :
- de cathodes en acier
- d'anodes en graphite
- d'une cuve en acier
En revanche, la composition de llectrolyte est variable : elle dpend des matires premires
de dpart et a fait l'objet de nombreuses recherches qui ont men de rels progrs. On
recherche en particulier rduire la temprature pour viter la corrosion de l'acier
cathodique et diminuer la solubilit du mtal dans le bain (additions de chlorures de
terres rares).
Aujourd'hui, on retrouve deux grands types de cellules de base : les cellules Farben et les
cellules Dow. Nous allons rapidement les dcrire et donner les principales caractristiques
de la production de magnsium dans chacune d'entre elles.
On alimente la cellule par du MgCl2 anhydre. Des anodes en carbone sont places entre des
cathodes en acier, spares de celles-ci par des diaphragmes en matriau rfractaire.
La composition massique du bain utilis pour oprer 740 C peut tre la suivante :
40 % de CaCl2
30 % de NaCl
20 % de KCl
10 % de MgCl2
Le rendement en courant cathodique est lev (80-90 %).
Applications industrielles des Sels Fondus
15
Chaque cuve est alimente sous 5 V et utilise jusqu' 150 kA, la densit du courant tant
denviron 4.5 kA/m. La consommation nergtique est denviron15 000 18 000 kWh par
tonne de mtal (rendement nergie de 30 35 %). La consommation de carbone anodique
est denviron 0.02 kg par kilogramme de magnsium produit.
16
1996
1997
Etats-Unis
Canada
Chine
Russie
Norvge
France
Ukraine
Isral
Brsil
Serbie et Montngro
Kazakhstan
133
54
50
35
30
14
13
9
341
120
55
50
35
30
14
10
10
9
3
1
336
Production totale
Principaux producteurs
1998
65 000 t/an
60 000 t/an
27 500 t/an
2 - Elaboration du sodium
Comme pour les autres mtaux ractifs trs lectropositifs par rapport au proton, il nest
pas possible de sparer directement le sodium mtallique par voies aqueuses sur une
lectrode de mtal ordinaire, puisque que la tension de dcharge du sodium est plus
ngative que celle de l'hydrogne (mme avec une forte surtension comme pour le zinc).
On prpare donc le sodium essentiellement par lectrolyse du chlorure de sodium fondu.
17
Na + + e Na
4OH 2 H 2 O + O2 + 4e
Leau forme lanode diffuse dans le bain et ragit sur une partie du sodium libr la
cathode. Tout se passe donc comme si le passage du courant dcomposait llectrolyte selon
le schma :
Seule, la moiti du courant fournit du sodium la cathode, lautre moiti donne finalement
de lhydrogne :
2 H + + 2e H 2
La tension lectrique, pour la dcomposition du sodium la temprature de travail comprise
entre 310 et 320 C, est denviron 2.2 V alors que la tension lectrique pour la
dcomposition de l'eau est denviron 1.4 V. Ainsi la dcomposition de leau dans l'lectrolyte
est invitable.
Le rendement Faraday varie entre 45 % et 36 %. Ceci s'explique par la diffusion de plus en
plus importante du sodium travers le bain, pour des tempratures suprieures 330 C,
et a t attribu une solubilit de ce mtal dans la soude fondue.
En fait, le sodium mtallique qui diffuse dans l'lectrolyte peut ragir avec loxygne et leau
forme lanode, conduisant aux ractions secondaires qui abaissent le rendement de
l'lectrolyse :
2Na + 2H 2O2NaOH + H 2
2Na +O2 Na2O2
2Na +2Na2O2 2Na2O
2Na 2O+ 2H 2O4NaOH
Une autre cause de la baisse du rendement est la polarisation de la cathode aprs quelques
heures de fonctionnement. On y remdie par un dcapage l'eau de llectrode, par une
inversion momentane du courant, ou encore par le passage priodique dun courant puls
invers.
Pour liminer leffet deau anodique et implicitement pour augmenter le rendement
faradique, des essais, qui ont conduit des rsultats intressants, ont impos les mesures
suivantes :
- un courant de soude anhydre allant de la cathode vers lanode et refoulant la soude
humide dans un compartiment de dshydratation
- la dessiccation sur place dans le compartiment anodique par un courant dair sec et
chaud
- l'installation de diaphragmes en soude solide ou en zircone entre les ples de la cuve
- l'introduction dans le bain dun corps susceptible de ragir avec leau (par exemple
amidure de sodium)
Applications industrielles des Sels Fondus
18
Appareillage
Les lectrolyseurs sont de deux types suivant la disposition des lectrodes en profondeur
(cellule Castner) ou en surface (cellule Ratheneau et Suter). Nous ne prsenterons que ce
premier type de cellule.
La figure suivante reprsente une cellule Castner moderne selon la description donne par
Wallace :
La cuve cylindrique en fer a un diamtre denviron 1 m pour une hauteur de 1.3 m. Elle
renferme une tonne de soude fondue contenant 10 % de chlorure et 5 % de carbonate. La
temprature de travail est de l'ordre de 300-310 C. Lintensit de courant est comprise
entre 8.5 et 9.5 kA avec une densit de courant cathodique de 11 kA/m2.
La consommation est de 12.5 kWh par kilogramme de sodium produit. Le bain est renouvel
au bout de 70 jours : ce moment l, il renferme 20 % de chlorure, 15 % de carbonate,
0.3 % de sulfate, 0.3 % de silice et des oxydes de fer en suspension.
Dautres auteurs donnent comme caractristiques pour le mme type de cellule les valeurs
suivantes : une tension lectrique de 4 5 V pour une densit de courant anodique de
15 kA/m, une densit de courant cathodique de 20 kA/m et une consommation de 14
15 kWh/kg de sodium form.
19
Proprits
Valeurs
320 10
Temprature du bain en C
9 0.5
Intensit du courant en kA
Tension de la cellule en V
4.3 - 5.0
10.9
Rendement en %
40
0.4
en g/kWh
90
Appareillage
La cellule Downs dcrite ci-aprs a connu beaucoup de modifications (brevet DUPONT avec
cellules quadri lectrodes et brevets Mtaux Spciaux), la tendance tant de travailler des
courants de l'ordre de 50 kA sur 4 anodes.
20
Proprits
Royaume Uni
Pays
Etats-Unis
Allemagne
Temprature du bain en C
580 15
580 - 600
590 5
Intensit du courant en kA
25 - 35
43 - 45
24 - 32
5.7 -6.0
9.8
Tension de la cellule en V
Densit de courant la cathode en kA/m2
Rendement en %
Dure de vie de la cellule en jours
Dure de vie du diaphragme en jours
9.8
11 - 12
75 - 80
85 - 90
78
500 - 700
600 - 800
300 - 500
20 - 100
50 - 90
20 - 30
21
22
3 - Elaboration du calcium
L'laboration lectrolytique du calcium est aujourd'hui abandonne au profit de
l'aluminothermie sous vide. La description ci-dessous est donne titre historique. Cest
grce une mthode lectrolytique que Davy russit pour la premier fois isoler le calcium
en 1808.
Ds 1855, Matthiessen propose un procd d'laboration du calcium mtallique partir de
l'lectrolyse de sels de calcium. Pour amliorer le procd dlectrolyse du chlorure de
calcium fondu, Rathenau suggre d'utiliser une lectrode de graphite dont la partie
infrieure affleurerait la surface du bain, et slverait proportionnellement la vitesse de
dpt du mtal. On obtient ainsi un cylindre de mtal dont la surface est protge de
loxydation par une pellicule de chlorure solidifi.
C'est peu avant la deuxime guerre mondiale que la Socit d'Electrochimie et
d'Electromtallurgie d'Ugine a dvelopp l'chelle industrielle ce procd dlectrolyse du
chlorure de calcium pur fondu avec une cathode mobile.
Le schma dune cellule de type courant se prsente de la manire suivante :
23
4 - Elaboration de l'aluminium
D'aprs les derniers chiffres publis par la Chambre Syndicale de l'Aluminium, la
production annuelle mondiale d'aluminium de premire fusion est suprieure 20 millions
de tonnes. La France en produit encore environ 400 000 t/an (Dunkerque, St Jean de
Maurienne, Lannemezan).
L'lectrolyse industrielle de l'aluminium ne permet pas d'obtenir un mtal plus de 99.85
%. C'est pourquoi l'obtention d'un mtal plus pur ncessite un raffinage par lectrolyse (dite
tris couches) ou sgrgation. Le mtal raffin (99,99 % - 4N 99,9999 % - 6N) est utilis
essentiellement pour l'lectronique et l'aronautique. Il entre dans la composition de
peintures, dans la mtallisation, le placage dcoratif, les rflecteurs lumineux On estime
la production mondiale d'aluminium raffin 50 000 t/an.
Cette partie est donc consacre la production de l'aluminium par voie lectrolytique, ainsi
qu'aux procds de raffinage du mtal.
a - Rduction lectrolytique de laluminium en bain de sels fondus
Ce procd brevet le mme jour par les deux inventeurs est couramment dnomm procd
Hall-Hroult. Lalumine dissoute dans un bain de fluorures fondus est lectrolyse une
temprature de l'ordre de 950-960 C par passage d'un courant continu entre une nappe
d'aluminium liquide (sinon on dposerait du sodium) et une anode dpolarisante en carbone
pur consommable qui abaisse la tension de la cuve (25 %) en participant la rduction.
L'quation suivante prsente la raction lectrochimique principale qui se produit dans la
cellule d'lectrolyse :
C + O2 CO2
2C + O2 2CO
24
4 F + Al 2 O2 F4
+ C 4e + 2 AlF4 + CO2
4 F + Al 2 O2 F4
+ 2C 4e + 2 AlF4 + 2CO
Al 4 + 3e 4 Al (liquide) + 4e
Na + + e Na (dissout dans Al)
- une raction entre l'aluminium produit et le carbone du brasquage : 4 Al + 3C Al 4 C 3
- une insertion / migration de sodium dans les blocs cathodiques.
Appareillage
A lheure actuelle, on retrouve encore dans les systmes d'exploitation industriels deux
grandes familles de cuves dlectrolyse qui diffrent par leur systme anodique : les cuves
anode Sderberg goujons verticaux (Figure 8) ou obliques - en forte rgression - et les
cuves anodes prcuites (Figure 9). Pour des raisons d'environnement en particulier, mais
galement pour des raisons conomiques, la technologie des cuves anodes prcuites l'a
emport depuis la fin des annes 1970 avec la gnralisation des systmes de captation des
fumes performants et l'automatisation de l'alimentation centrale en alumine.
Le rendement en courant dune cuve industrielle moderne est de 94 97 %.
Lnergie totale ncessaire pour produire industriellement une tonne daluminium est de
13 000 kWh, dont 7 500 correspondent la chaleur produite par effet Joule (ionique et
lectronique).
Les cuves Sderberg goujons verticaux
On labore, par malaxage 150 C, une pte carbone constitue de coke de ptrole et d'un
liant (brai de houille spcial pour lectrodes). La cuisson de cette pte destine constituer
lanode de la cuve seffectue in situ, la cuisson et la carbonisation du brai liant se faisant
partir de la chaleur dgage depuis la cuve 950C. Le contact lectrique est assur par des
goujons en acier introduits dans la pte carbone (extraction et remplacement une cote
suprieure en fonction de la descente de la masse carbone) : celle-ci est lentement
convertie en carbone prgraphitique au cours de son passage vers les zones plus chaudes
en fonction de la consommation danode.
25
La densit de courant anodique est voisine de 0,75 A/cm. Dans ce type de cuve,
l'aluminium qui se forme a une puret denviron 99.4-99.7 %, le manque cent tant
essentiellement compos de fer (provenant des goujons acier et des jupes en fonte de
l'anode) et de silicium (pollution par les poussires de bton).
Les cuves anodes prcuites
26
Pour ce systme, la densit de courant anodique est comprise entre 0,78 et 0,85 A/cm.
Lintensit de courant lectrique peut dpasser 350 kA pour les cuves actuelles. Les cuves
de nouvelle gnration sont conues pour fonctionner plus de 500 kA.
Autres procds
Beaucoup ont atteint le stade pilote, aucun n'a franchi l'tape industrielle. La plupart sont
bas sur des procds sans lectrolyse : carbothermie de l'alumine (four lectrique, bas
fourneau) ou de minerais alumineux suivie d'une purification, procds aux sous chlorures,
procds par rduction mtallique (sodium = procd originel Sainte-Claire DEVILLE,
manganse = procd TOTH, magnsium ). Une seule voie lectrolytique a t creuse
jusqu' installation d'un pilote industriel de quelques milliers de tonnes par an :
Electrolyse du chlorure d'aluminium en chlorures fondus avec des lectrodes bipolaires procd dit ASP : ALCOA (Aluminium Company Of America) Smelting Process.
Lemploi du chlorure daluminium fait lobjet de nombreuses publications et brevets. Mais ce
procd est lourdement handicap par un verrou technico-conomique : pour 1 tonne
d'aluminium produit il faut "faire tourner" 4 tonnes de chlore environ 700 C, sachant
qu'aucun matriau "conventionnel" ne rsiste ce gaz corrosif plus de 600 C
Le chlorure daluminium est dissout dans un mlange dhalognures alcalins fondus (NaCl /
LiCl) ; la temprature est denviron 700 C. La cellule lectrodes bipolaires en graphite
comporte une face anodique oblique suprieure et l'autre face cathodique infrieure. La
sparation ionique s'effectue entre les plaque constituant les espaces interpolaires. Un flux
continu dlectrolyte circule dans ces espaces. L'aluminium s'coule vers le bas : il est
collect en fond de cellule. Le chlore s'coule vers le haut de la cellule : il est collect sous la
vote suprieure en graphite pyrolytique.
b - Raffinage daluminium par lectrolyse 3 couches en bain des sels fondus
Le principe est le suivant : le mtal raffiner est port 750 C, il se trouve donc l'tat
fondu. On lui ajoute du cuivre pour augmenter sa densit (d = 3). Il repose au fond dune
cuve parois non-conductrices du courant, contenant un mlange dense (d= 2,7)
d'halognures fondus la surface duquel flotte (d = 2.5) une couche daluminium raffin. La
couche mtallique infrieure forme lanode, alors que la couche suprieure daluminium
raffine sert de cathode : les amenes cathodique qui trempent dans la nappe mtallique
sont en graphite. L'aluminium purifier est introduit par le puits d'alimentation dans un
angle de la cuve.
27
Par passage du courant, laluminium seul est transport de lanode la cathode, les
impurets plus difficilement oxydables (fer, silicium, cuivre) restent dans lalliage anodique,
les impurets plus difficilement rductibles restent en solution dans llectrolyte. Le mtal
raffin est soutir en surface avec un tube en graphite.
Le procd Gadeau-Pchiney utilise comme lectrolyte un mlange de fluorure daluminium
(23 %), de fluorure de sodium (17 %) et de chlorure de baryum (60 %). La temprature de
fusion de ce mlange est de 720 C; llectrolyse peut avoir lieu 750 C. Lalliage de fond
anodique contient 25 30 % de cuivre.
Le procd dAluminium Industrie A.G. tait bas sur les mmes principes, mais la
composition du bain tait diffrente. Il tait compos d'un mlange eutectique de fluorures
daluminium, de sodium, de calcium et de baryum. La temprature de fonctionnement des
cuves tait galement de l'ordre de 750 C.
Le tableau suivant donne les caractristiques des divers procds dlectroraffinage de
l'aluminium :
28
Caractristiques
Hoopes
Pchiney
AIAG
99.98 %
99.99+%
99.99+%
2.29
2.30
2.30
25-30
30-38
17
18
23
48
Cathode
Puret de l'aluminium
Densit en g/ml
Electrolyte
Composition en %
NaF
AlF3
CaF2
16
30-38
BaF2
18
BaCl2
60
0.5-7
2.5
0-3
2,7
2.6
0.75-0.85
1.1
Al
75
67
70
Cu
25
33
30
2.8
3.14
3.05
20 000
25 000
14 000
5-7
6.9
5.55.3
Al2O3
Densit en g/ml
Rsistivit en m
Anode
Composition en %
Densit en g/cm3
Caractristiques de travail
Amprage (A)
Voltage (V)
Densit de courant (kA/m)
Rendement en %
Temprature en C
9.5
4.0
3.6
90-98
96-98
92-95
950-100
750
740
29
5 - Elaboration du lithium
On obtient de lithium mtallique par lectrolyse du chlorure anhydre de lithium.
Les sels les plus couramment utiliss sont gnralement des mlanges eutectiques vers
400C de chlorure de lithium (LiCl) et de chlorure de potassium (KCl).
Les cellules industrielles produisant du lithium mtallique partir de chlorure de lithium
ont un rendement de l'ordre de 90 %. On obtient du lithium d'une puret de 99.5 % avec
des cellules dites de type "sodium". Dans ce type de racteur, la cuve contenant les sels est
soit autothermique (effet joule interne) soit maintenue en temprature par une bougie
chauffante. Les anodes sont en graphite et les cathodes en acier. Le lithium mtallique ainsi
obtenu flotte sur la surface du bain dlectrolyse protg par une atmosphre d'Argon
(ractions avec l'oxygne et l'azote), et on le rcupre au niveau d'un rservoir adjacent. Le
chlore qui se forme lanode est galement rcupr.
Les cellules industrielles amricaines utilisent des lectrodes verticales en graphite. La
temprature du bain est comprise entre 410 et 420 C, la tension est de
6 6.5 V pour une densit de courant de 5.5 kA/m2. Le rendement faradique est denviron
75 %, et la rcupration de la matire premire se fait dans un rapport de 97 %.
30
Les caractristiques opratoires dune cellule pour lobtention du lithium sont reportes
dans le tableau suivant :
Caractristiques
Valeurs
Nature de l'anode
Graphite
Nature de la cathode
Acier
Composition de l'lectrolyte en %
LiCl
52
KCl eut
48
Temprature du bain en C
450
Tension en V
6.8
5
36
75 - 80
31
TANTALITE
COLUMBITE
SCORIES DETAIN
Concentr de minerai
Riches (> 8 % Ta2O5)
Ferroalliage
LIXIVIATION
ACIDE
CHLORATION
SELS FONDUS
OXYDATION
SEPARATION Ta/Nb
EXTRACTION LIQUIDE/LIQUIDE
EXTRACTION Ta
MIBK *
H2SO4
LAVAGE Nb
Pentoxyde de niobium
(Nb2O5)
NH4OH/NH3
Pentoxyde de tantale
(Ta2O5)
KCl
Fluorotantalate de potasium
(K2TaF7)
32
a - Le tantale
Certains sels (NaCl, NaF, KCl, KF) sont ajouts au K2TaF7 pour diminuer la temprature de
fusion du mlange. La rduction se droule sous atmosphre inerte (argon) avec une
temprature rgule entre 600 et 900 C. La raction peut se drouler en batch ou en
continu.
La rduction du fluorotantalate de potassium (K2TaF7) est base sur une rduction
exothermique par le sodium en sels fondus, conduite dans une cellule dacier au
nickel/chrome :
K 2TaF7 + 5 Na Ta + 2 KF + 5 NaF
Une fois la raction termine, la temprature est fige brusquement en plongeant la cellule
dans leau. Le sel extrait, qui rsulte du mlange de tantale finement dispers (mais non
pyrophorique) dans une gangue de fluorure (KF et NaF), est ensuite broy. La poudre de
tantale est libre de sa gangue par la lixiviation1 dans de l'acide de fluorures ractionnels.
Un traitement thermique de dsoxydation sous vide et en prsence d'un mtal ractif
(sodium, magnsium ou calcium) permet d'obtenir une poudre submicronique micronique
dont la puret est suprieure 99.9 %. Cette poudre peut tre refondue dans un four
bombardement lectronique en continu (temptaure de fusion voisine de 3000 C).
Le consommation nergtique (hors refusion) est de 5 6 kWh pour la production d'un
kilogramme de tantale (mtal trs dense).
b - Le niobium
Le pentoxyde de niobium est la matire premire pour la production de niobium mtallique.
La prparation est ralise par rduction aluminothermique du pentoxyde de niobium. La
rduction du pentachlorure de niobium ou son lectrolyse n'est pas utilise industriellement
par suite des multiples valences en prsence, dont le degr 5 extrmement oxydant
(corrosion).
Llectrolyse en sels fondus de niobium na t ralise quau stade pilote et na pas t
poursuivie. En Belgique, des essais ont t mens chez Hoboken partir de fluoronubiates,
et en France, chez Cezus, sur des chlorures.
Lixiviation : extraction d'un compos soluble partir d'un produit pulvris, par des oprations de lavage et de
percolation.
Applications industrielles des Sels Fondus
Agence Rhne-Alpes pour la Matrise des Matriaux
Janvier 2004
1
33
L'ancien procd imposait une tape de sparation par extraction slective liquide / liquide
suivie d'une deuxime tape de carbochloration avant la magnsiothermie du chlorure.
La Compagnie Europenne du Zirconium (CEZUS) a mis au point un procd continu de
sparation du zirconium et du hafnium par distillation extractive des chlorures ZrCl4 et
HfCl4 en bain de sels fondus KCl-AlCl3 (en matrisant l'acidit du milieu et la corrosion des
matriaux de colonne) une temprature de 350C et sous pression atmosphrique,
directement aprs la sortie de la chloration primaire (aprs sparation de SiCl4).
Linstallation industrielle comporte une colonne de distillation plateaux denviron 50 m de
hauteur, entirement prchauffe 350 C. Les vapeurs de chlorures de zirconium et de
hafnium prchauffes 500 C, sont injectes dans la colonne et circulent contre-courant
de la solution descendante de chloroaluminate de potassium (KCl, AlCl3) qui se sature en
chlorures de zirconium et de hafnium.
Il s'agit aujourd'hui, bien que peu dveloppe, d'une
technologiques des procds industriels en sels fondus.
Une telle installation est capable de produire 6 800 tonnes de ZrCl4 pur, quantit ncessaire
pour la production directe de 2 000 tonnes par an dponge de zirconium.
Ce procd physique dextraction prsente de nombreux avantages sur les procds
chimiques, comme par exemple :
-
34
Une vue du synoptique des procds d'obtention du zirconium et du hafnium est reporte
ci-aprs :
Figure 13 : Schma gnral de fabrication des ponges de zirconium et hafnium (non lectrolytique).
35
Il s'agit du procd KROLL dcrit pour le Titane mais complt ici par une tape de
purification de l'alliage prcurseur de l'ponge finale. Il s'agit pratiquement du seul procd
industriel aujourd'hui mis en uvre.
Les bains lectrolytiques envisags sont ceux contenant le fluorure double K2ZrF6 dissout
dans du chlorure de sodium, ou des mlanges de chlorures de potassium et de sodium.
Steinberg, Sibert et Wainer ont analys le mcanisme de llectrolyse du sel K2ZrF6 en
prsence de sodium fondu. La raction globale de dcomposition est alors :
cathode
anode
La socit Horizons Incorporated a mis au point des cellules capables de traiter des
systmes de 110 160 kg de sels fondus avec une production de 15 20 kg de mtal par
lectrolyse.
Les conditions opratoires sont les suivantes :
-
Une poudre de zirconium cristalline de haute puret est ainsi obtenue. Elle peut ensuite
tre refondue larc pour donner un mtal susceptible dtre travaill chaud ou froid et
d'tre converti en tles, feuilles ou fils. La puret des cristaux de zirconium ductile ainsi
obtenus est denviron 99.3 %.
b - Elaboration lectrolytique du Hafnium
Pour viter les risques lis la pyrophoricit de l'ponge KROLL Hafnium et par suite des
cots importants des oprations prcdentes, il est plus rentable dlaborer un hafnium
"sr" par lectrolyse directe en halognures fondus du ttrachlorure de hafnium (HfCl4)
extrait en sortie de la colonne de distillation.
Ce procd a t mis au point et brevet par la Compagnie Europenne du Zirconium de
CEZUS (France) prsente les caractristiques suivantes (extraites des brevets) :
-
36
HfCl 62 + 4e Hf + 6Cl
Pour purifier lponge de hafnium ainsi obtenue, on a recours trois procds de raffinage.
Le diagramme ci-aprs rsume ces trois voies de raffinage pour la production de lingots de
hafnium :
HfCl4 pur
Electrolyse
directe en
sels fondus
Eponge de Hf,
procd Kroll
Purification par
raffinage
lectrolytique
(abandonn)
Purification
Van Arkel
Purification
par fusion
Lingot
37
Figure 15 : Schma de principe d'une cellule d'lectrolyse igne des sels de hafnium fondus o
1, est la cuve d'lectrolyse; 2, l'lectrode en fer (cathode); 3,4,5,8,9; sont des joints en
caoutchouc; 6 et 7 reprsentent respectivement la sortie et l'entre d'hlium; 10 et
12, est le circuit de refroidissement par circulation d'eau; 11, une vanne vide et 13,
reprsente une zone chaude.
38
3 - Elaboration du tungstne
Les tungstates alcalins purs fondent entre 750 et 950 C, mais leurs mlanges ont une
temprature de fusion plus basse ; ainsi leutectique ternaire des tungstates de lithium,
potassium et sodium fond 400 C. Les sels fondent et se prtent bien l'lectrolyse.
A partir d'un sel de Na2WO4 fondu et d'une densit de courant de 1.5 kA/m2, il est possible
obtenir du tungstne en poudre, en utilisant un creuset en alliage fer-chrome, et une
cathode en nickel-chrome, lanode tant en tungstne.
Llectrolyse du tungstate de baryum dans un creuset de graphite 2 000 C fournit du
tungstne d'une puret de 94.5 %, souill de baryum, de carbone et de silicium.
En gnral, la fusion des tungstates alcalins avec de faibles additions dalcalins comme
Li2WO4, Na2WO4, K2WO4 ou leurs mlanges, permet de dposer du tungstne par lectrolyse
entre 900 et 1 000 C.
Les meilleurs rsultats ont t obtenus en utilisant comme lectrolyte un bain compos de
90 % de Li2WO4 et 10% de WO3 port 1 340 C. Il a ainsi t possible dobtenir en
30 minutes un dpt cohrent denviron 30 m dpaisseur.
La mthode, dveloppe par Hartaman et ses collaborateurs, consiste dissoudre de loxyde
de tungstne (WO3) dans un mlange de pyro- et mta- phosphates de sodium, contenant
du chlorure de sodium. Le mlange fond entre 650 et 700 C. La raction a lieu dans une
cellule dlectrolyse, en graphite, que l'on doit protger de lair ambiant. Le tungstne trs
pur dpos la cathode doit tre rcolt priodiquement et lav pour liminer les sels qui y
adhrent. Dans des conditions optimum dlectrolyse, il est possible dobtenir par ce procd
du tungstne d'une puret de 99 %, avec un rendement de 470 505 g de tungstne par
kWh.
Le procd qui concerne llectrolyse du tungstne na pas t transpos lchelle
industrielle.
4 - Elaboration lectrolytique du titane
Le titane mtallique n'est labor industriellement que par le procd KROLL (rduction
magnsiothermique du chlorure).
Toutefois il peut tre obtenu, sous forme de poudre, par lectrolyse de K2TiF6 dans un bain
de chlorure de sodium fondu. Le processus s'opre sous atmosphre inerte, dans une cellule
de graphite. Les caractristiques opratoires dune cellule dlectrolyse pour lobtention du
titane sont rsumes dans le tableau suivant :
Caractristiques
Valeurs
Composition de l'lectrolyte en %
83 - 85
NaCl
K2TiF6
15 - 17
Temprature du bain en C
730 - 750
Tension en V
5.6 - 8
3.7 - 6
Rendement faradique en %
35 - 50
39
Llectrolyse en sels fondus de chlorure de titane (TiCl4) semblait attractive, compte tenu de
la nature continue du procd, des cots en nergie rduits et de la faible teneur en
lments rsiduels dans le produit final. Nanmoins, cette technique est reste lchelle du
pilote (RMI Titanium Company qui dit avoir atteint une production de 140 tonnes par an
avec une consommation nergtique de 18 kWh/kg dponge et MARCO-GINATA). La
matrise des 4 valences simultane n'a jamais t obtenue par manque de matrise des
diaphragmes.
Un nouveau procd par rduction directe du rutile (rendue possible grce la conductivit
des oxydes l'cart de la stoechiomtrie) est propose par une socit britannique.
Toutefois, ava,t de dboucher il faudra grer les boues en sels fondues et les impurets
rsiduelles gnantes de la poudre mtallique obtenue.
5 - Elaboration du molybdne
Il existe plusieurs mthodes pour la prparation du molybdne par lectrolyse igne.
En effet, on dit possible de dposer du molybdne sur une cathode de cuivre en
lectrolysant du chlorure de sodium fondu, satur par des vapeurs de pentachlorure de
molybdne.
Des dpts de molybdne atteignant un puret de 99.2 % ont t obtenus dans un bain de
composition molculaire de type MoO3, 4Na2OB2O3, 2NaF, 2ZnO, fondu 1 000 C.
Actuellement, la mthode que certains auteurs considrent comme la plus efficace est
llectrolyse en atmosphre inerte de lhexachloromolybdate de potassium K3MoCl6 fondu
avec des mlanges de LiCl-KCl entre 600 et 900 C, ou des mlanges NaCl-KCl ports
900 C. Le rendement lectrochimique est voisin de 100 %. En thorie, le molybdne se
trouve sous forme de poudre d'une puret suprieure 99 %. En oprant basse
temprature et faible densit de courant, il est possible d'obtenir un dpt cohrent. Ces
affirmations nous semblent trs improbables car ces milieux ne sont pas stables 900 C, il
faut travailler sous pression, en auto-creuset (donc en auto-thermicit) ou en polarisation
cathodique puisque les milieux sont extrmement corrosifs au-del de 700 C. Sans parler
d'un rendement de 100 % hautement improbable avec un mtal multivalent.
40
41
La temprature dans les cellules fluor est maintenue entre 85 et 100 C (fusion du bain et
non corrosion de l'anode) sous 3 4 kA. La tension de la cellule est leve : entre 8 et 10 V.
Une cuve fluor standard fonctionne avec du fluorure dhydrogne anhydre sous 6 12 kA.
On estime son rendement entre 90 et 95 %, produisant ainsi environ 3.9 kg/h de fluor
lmentaire. Une installation, comprenant 36 cellules alimentes en continu par de l'acide
fluorhydrique anhydre 99.95 % de puret, est donc capable de dbiter 2 000 kg de fluor
par jour.
Afin de minimiser leffet de polarisation lanode, d au faible mouillage de lanode de
carbone dans llectrolyte fondu, on peut introduire 1 2 % de LiF.
La socit 3M, St. Paul (USA) suggre d'augmenter dune manire significative la
production en amliorant la gomtrie de lanode de carbone : ils ont imagin des
cannelures verticales rectangulaires et continues sur la surface de lanode en carbone. Les
rsultats en laboratoire montrent que, de cette manire, la polarisation a t vite pendant
plus de deux heures en maintenant la densit de courant dans un intervalle de 2 3.4
kA/m.
42
CaC 2 Ca 2+ + C 22
Lion actylnure C22- a des proprits fortement rductrices qui lui permettent de rduire la
plupart des composs mtalliques.
La solubilit du carbure dans les halognures est suffisante pour assurer une productivit
leve. Elle est comprise entre 5 et 10 % en poids et varie sensiblement en fonction de la
composition du bain.
On peut galement, partir de calcium mtallique, synthtiser des composs caractre
salin tels que les nitrures. Le bain de sel dissout le calcium hauteur de 10 % en poids
environ. Un barbotage dazote suffit produire in situ le nitrure qui est dissoci suivant la
raction :
Ca3 N 2 3Ca 2+ + 2 N 3
Dans tous les cas, on dispose donc de bains capables de transporter les mtallodes, et de
les dcharger l'anode, tandis que le calcium se dcharge la cathode.
Les procds de carburation et de nitruration sont bass sur ce principe. Il faut souligner
que la nitruration comme la carburation ou la carbonitruration peut se drouler sans
application de champ lectrique. La cintique est dans tous les cas contrle par la diffusion
des mtallodes dans la matrice mtallique.
a - Cmentation et cyanuration (carbonitruration) en bain de sels
La technique consiste immerger les pices dans un bain de sels en fusion riche en produit
carbons ou carbonitrurs.
Les cyanures alcalins les plus frquemment utiliss (produits fournissant du carbone) sont
les cyanures de sodium (NaCN) et les cyanures de potassium (KCN). La dcomposition du
cyanure saccompagne dune libration dazote qui conduit la carbonitruration.
Applications industrielles des Sels Fondus
43
Selon la composition du bain et la teneur en cyanure alcalin, il existe trois types de bains:
- les bains non activs haute teneur massique en cyanure (30 40 %), vritables bains de
carbonitruration dont l'emploi est limit 870 C :
20 % de cyanure de sodium
30 % de carbonate de sodium
50 % de mlange diluant NaCl-KCl
- les bains activs ou acclrs moyenne teneur massique en cyanure (15 20 %) utiliss
jusqu' 900 C et qui sont bien adapts aux faibles profondeurs :
38 % de cyanure de sodium
42 % de chlorure de baryum (BaCl2)
20 % de chlorure de sodium
- les bains activs faible teneur
utiliss jusqu' 950 C :
30 %
55 %
15 %
2CN + O2 2CNO
la temprature d'utilisation, le cyanate se dcompose en carbonate et en cyanure, et libre
du monoxyde de carbone et de lazote actif :
CO2 + CN CNO + CO
De nombreuses tentatives de bains de cmentation sans cyanure ont t faites sans quil y
ait vritablement de dveloppement industriel.
Ainsi, il existe plusieurs types de bain :
- les bains base de carbonate et de carbure de silicium (produit de la socit Castrol)
Le carbonate et le carbure de silicium ragissent lun avec lautre pour former du CO.
44
Aux tempratures de nitruration comprises entre 500 et 550 C, il est possible dobtenir une
raction de nitruration partir de la dcomposition thermique dun cyanure alcalin
(potassium ou sodium). Dans ce cas, la raction est trs lente.
Ces bains ne sont utiliss que pour la nitruration des aciers outils, des aciers rapides ou
d'autres nuances trs allis pour lesquels ils prsentent lavantage de produire des couches
de diffusion trs minces des tempratures rduites, tout en assurant une excellente
propret des surfaces.
Exemples de composition des bains :
NaCN
Na2CO3 ou K2CO3
KCl
30 %
25 %
45 %
NaCN
Na2CO3 ou K2CO3
KCl
60 %
15 %
25 %
Bains activs
Les bains industriellement utiliss sont des bains base de cyanates et de carbonates ars
par insufflation dair. En rgle gnrale, ils sont composs de 30 38 % de CNO- (le
cyanate), de 18 20 % de CO32- et de 0 3 % de CN-.
Llment nitrurant est le cyanate CNO- qui se dcompose suivant une double raction de
dismutation et doxydation :
- raction de dismutation :
- raction d'oxydation :
2CNO + O2 CO32 + CO + 2 N
(2)
Loxygne est apport la surface par lair ambiant et par lair comprim introduits dans les
bains. Une raction de carburation due la prsence du monoxyde de carbone se produit :
45
CO
1
O2 + C
2
(3)
Lessentiel des cyanures obtenus au cours de la raction (1) est directement reconverti en
2CN + O2 2CNO
(4)
2 NH 2 CO NH 2 + CO3
2CNO + 2 NH 3 + CO2 + H 2 O
(5)
Cette raction doit tre contrle de faon limiter les teneurs en vapeur deau et en
ammoniac dans le bain. La vapeur deau entrane une augmentation du pouvoir oxydant du
bain avec une tendance former des oxydes avec les sels, provoquant une pollution du bain
et une mauvaise qualit des couches (porosits importantes). Lammoniaque NH3 augmente
le pouvoir nitrurant du bain mais favorise la croissance rapide des couches avec formation
de porosits.
Des procds plus anciens, SULFINUZ et TENIFER NS, utilisent le cyanure comme lment
de production du cyanate, grce linsufflation dair pour le procd TENIFER, et la
prsence de soufre produisant des espces oxydes du soufre pour le procd SULFINUZ.
Procd SULFINUZ
Dans ce procd, on utilise un sel riche en soufre sous forme de thiocyanate NCS- assurant
un soufre rsiduel libre de 0.2 0.3 %. La couche obtenue contient des composs base
d'azote, de carbone et de soufre (sulfonitrocarbures), et prsente, grce au soufre,
des capacits de rsistance au grippage suprieures celles obtenues par les procds sans
soufre.
Procd SURSULF
Dans ce procd, le soufre intervient comme agent chimique du bain, pour liminer
compltement les cyanures forms au cours de la raction (1) et incompltement limins
par la raction (4). Il est introduit sous la forme de sulfure de potassium K2S qui, par
oxydation, donne des sulfates ou des thiosulfates, ragissant avec le cyanure pour former le
cyanate suivant la raction :
2
SO3 + CN 3CNO + S 2
La composition du bain des sels (teneur en cyanate et en carbonate) est contrle
rgulirement par dosage chimique et son efficacit est vrifi par micrographies sur des
chantillons de rfrence, complts ventuellement dun test de frottement selon la
mthode Faville (serrage dune prouvette cylindrique tournant entre deux mors en V, et
mesure de la charge maximale atteinte lors de son application en continu).
La temprature dutilisation de ces bains se situe entre 560 et 580 C selon les applications.
Leur pouvoir nitrurant est trs lev et les temps de traitement sont relativement courts.
46
2 - Transport lectrochimique/lectroformage
a - Transport lectrochimique
Llectroraffinage prsente lavantage de ne pas occasionner de dgagement gazeux
anodique, ce qui n'est pas le cas de l'lectrolyse. Il est donc dune mise en uvre beaucoup
plus accessible que llectrolyse. Nous en avons vu un exemple avec l'aluminium. Les bains
utiliss en lectroraffinage des mtaux rfractaires sont donns dans le tableau suivant.
Mtal
Type de
Puret
Nature de
Temp. de
Rendement
Mtal
matriaux
anodique
l'lectrolyte
l'lectrolyte
faradique
rcupr
Puret
en K
en %
en %
en %
NaCl-TiCl2
1 103
80
75
99.94
en %
Titane
Dchets
99.2
Produit Final
Duret
Eponge
Zirconium
Dchets
99.3
Eponge
Hafnium
NaCl-K2ZrF6
1 123
70
60
99.87
145-175 BHN
NaCl-NaF-ZrCl4
1 123
80
99.85
165-170 BHN
NaF-LiF-ZrF4
1 103
87
90
100 BHN
NaF-LiF-K2ZrCl6
1 023
90
145-175 BHN
Eponge
KCl-LiCl-HfCl4
145-175 BHN
magnsio-
KCl-LiCl-HfCl4
130-152 BHN
thermique
NaCl-K3HfCl7
139 BHN
NaCl-K2HfF6
174 BHN
Calcico-
98.67
NaCl-NaF-HfCl4
1 133
60
63.5
NaCl-VCl2
1 093
92
KCl-LiCl-VCl2
893
77
CaCl2-NaCl-VCl2
893
NaCl-VCl2
1 073
99.93
155 DPH
90
99.5
35 RB
85
99.65
81
87
99.65
91
35 RB
60 RB
thermique
Vanadium
Mtal
90
commercial
99.5
Calcico-
99.47
thermique
Alumino-
84V14C
thermique
Niobium
Tantale
KCl-LiCl-VCl2
893
82
99.99
KCl-NaCl-VCl2
1 043
75
KCl-NaCl-VCl2
1 043
75
99.6
LiCl-NaCl-VCl2
923
70
85
99
100 RB
KCl-NaCl-K2NbF7
1 073
92
99.7
60 DPH
60-75 RB
Alumino-
95
thermique
94
KF-NaF-K2NbF7
1 173
variable
99.8
Alumino-
95
KCl-NaCl-K2TaF7
1 073
95
84
99.7
70 DPH
thermique
Chrome
NaCl-CrCl2
1 093
90
99.8
72 RB
commercial
NaCl-LiCl-CrCl2
793
96
99
99.99
123 DPH
Alumino-
NaCl-CrCl2
1 093
90
81
99.85
130-132 DPH
Dchets
KCl-K3MoCl6
1 173
60
99.99
160 BHN
Alumino-
KCl-K3MoCl6
1 173
60
90
99.9
150-152 DPH
NaB4O7-WO3-
1 173
99.9
Mtal
99.3
thermique
Molybdne
thermique
Tungstne
Poudre
99-98
Na2WO4
compacte
provenant de
l'lectrolyse de
la Scheelite
47
48
Electrolyte
Electrolyte
Carbure de
Titane
Carbonitrure
de Titane
Carbure de
Zirconium
NaCl-Na2TiF6
NaCl-Na2TiF6
NaCl-KCl-K2ZrF6
1 088
1 123
Carbure de Vanadium
Carbure de Chrome
VC
V2C
LiCl-NaCl-
BaCl2KCl-
NaCl-
KCl-LiCl-
VCl2
NaCl-VCl2
CrCl2
CrCl2
1 103
923
943
1 093
0.4 - 1.3
Carbure de
Molybdne
Carbosulfure Sesquisulfure
de Molybdne
de
Molybdne
Oxycarbure
de
Molybdne
KCl-K3MoCl6
KCl-K3MoCl6
KCl-K3MoCl6
KCl-K3MoCl6
923
1 203
1 173
1 173
1 223
0.7 - 1.0
0.7 - 0.9
00.3 - 0.69
0.7 - 0.8
1.0 - 1.2
0.25 - 0.40
37 000
55 500
8 000
15 000
133 000
5 000
temp. en K
Tension en V
Densit de
2.7 - 3.4
1.15 - 3.4
0.1 - 0.6
15 000
3 000 - 45 000
30 000
32 000
79
68
60
70
89
89
60
50
85
97
91
62
93
84
76
75
71
82
75
94
99+
99.6
99.85
99.85
99.9+
99.9+
99.9+
99.9+
courant
cathodique
en A/m2
Rendement
faradique
cathodique
en %
Rendement
d'extraction
en %
Puret en %
94.4 - 98.5
91.2
Remarques
Electro-
Electro-
raffinage final
raffinage final
production de mtal de
pour production de
pour
pour production
haute puret
production de
de mtal de
mtal de
haute puret
Electro-raffinage final
haute puret
Tableau 12 : Conditions d'obtention par voie lectrochimique des mtaux rfractaires partir de composs internes.
49
b - Mtallisation
La mtallisation est beaucoup plus rapide en bain de sels fondus qu'en voie aqueuse. Elle
peut tre pratique facilement partir de mtaux et alliages identiques ou proches de ceux
que lon souhaite dposer.
Dans le cas des mtaux rfractaires, on peut partir de composs intermdiaires tels que les
carbures. Le Tableau 11 et le Tableau 12 donnent les conditions dextraction des mtaux
rfractaires partir dun certain nombre de composs intermdiaires.
On remarque dans ce dernier tableau les valeurs leves des densits de courant. Les
composs intermdiaires sont faciles produire par carbothermie et leur cot de production
est rduit. Ils peuvent constituer des sources bon march pour la mtallisation de pices.
Les tempratures de travail des bains sont comprises entre 650 et 950 C et au besoin elles
pourraient tre abaisses pour permettre des dpts sur des alliages lgers.
c - Electroformage
Les possibilits offertes par les sels fondus en matire dlectro-obtention et
dlectroraffinage suggrent des opportunits intressantes en matire dlectro-usinage et
dlectroformage.
Llectro-usinage en milieu aqueux a t supplant par llectro-rosion pour des questions
de cintique et de simplicit de mise en uvre. Mais avec la connaissance actuelle des
technologies de sels fondus, on peut imaginer la mise en uvre de systmes bas point de
fusion pour dposer par voie lectrochimique des mtaux partir de bains lectrolytiques.
Pour ce qui concerne lusinage, on pourrait calquer la mthode employe dans la technologie
de llectrorosion au fil ou en enfonage.
Dans le cas de lenlvement de matire, la pice usiner serait polarise anodiquement et le
fil cathodiquement.
Un fil de 200 m plac dans une cavit dune pice mtallique sous 100 kA/m peut enlever
de lordre de 150 mg/mn soit 20 mm3 alors quune machine lectrorosion enlve de
lordre de 60 mm3/mn.
En comparant ces valeurs on pourrait conclure que lusinage lectrochimique ne
prsenterait pas dintrt face llectrorosion. Il faut cependant prendre en compte
labsence totale de pollution du bain et surtout la possibilit dapporter de la matire, ce que
la machine lectrorosion ne peut pas faire.
Le concept rechercher concernerait plutt un systme capable dtre adapt sur les
machines lectrorosion pour faire du rechargement.
50
Chapitre 3 :
1.83 M
1.9 M
0.7 M
0.3 M
_______
4.73 M
1 100 /t
220 /t
pour assurer le fonctionnement dune telle installation, il faut 4 quipes de 2 hommes plus
un technicien dentretien, soit une main-doeuvre totale de 200 k.
Pour des mtaux plus lourds que le calcium, la quantit totale de mtal dpos serait de
lordre de 1 500 t/an et lincidence de la main-doeuvre serait de 140 /t et la supervision de
lordre de 60 /t.
Lnergie lectrique reprsenterait 5103 kWh (lectroraffinage sous 0.4 volt) 5 centimes
d'euros soit 15 /t.
51
1 100 /t
220 /t
140 /t
145 /t
60 /t
15 /t
_________
1 680 /t
390
80
12
6
10
_______
498
Le raffinage par voie aqueuse apparat donc beaucoup moins cher, mais les ordres de
grandeur de production sont trs diffrents.
Nous considrons que le procd sels fondus est destin produire des revtements
superficiels de tles, de fils ou de pices, alors que le procd dlectroraffinage de cuivre
produit des feuilles de cuivre pur.
Une unit "dlectroplating" de cuivre naurait pas des cots de production trs diffrents de
celle dune unit dlectroraffinage, car leffet dchelle joue peu (llectrolyse est modulaire).
On peut donc estimer quil est raliste de se baser sur les cots de traitement de 1.6
1.8 /kg pour la voie sels fondus contre 0.6 0.8 /kg pour la voie aqueuse.
52
IV - CONCLUSIONS
Il parat trs intressant dvaluer la faisabilit technique de cette approche sur des alliages
du type NICRALY.
Pour un dpt de 50 m, il faut 50 cc de mtal/m2 de surface traite soit environ 400 g de
mtal. Le plasma peut donc couvrir 10 m2 lheure (soit 4 /m2) tandis que
llectroraffinage en voie aqueuse ne dpose que 250 g de mtal/m2/heure soit 0.625 m2/h 2
correspondant un cot de lordre de 1 /m2. Llectroraffinage en sel fondu permet de
travailler des densits de courant dix fois plus importantes et il permet donc de traiter de
lordre de 6 m2/h soit un cot de lordre de 0.30 /m2.
Ces cots sentendent bien entendu hors matire premire, ce qui pnalise dautant plus le
plasma qui part en gnral de poudres onreuses et qui a un rendement limit. La "voie sels
fondus" permet donc denvisager un cot trs comptitif par rapport aux autres procds.
En rsum, on peut dire que les sels fondus constituent les seuls milieux ractionnels
adapts la mise en uvre de traitements de mtallisation et de mtallodisation
temprature modre. Ils permettent de calquer les mthodes employes en milieu aqueux
pour le dpt des mtaux courants (cuivre, zinc, laiton, nickel, chrome) ceci prs qu'il
est ncessaire d'envisager un travail sous couverture de gaz inerte. Ils autorisent le
traitement au dfil de tles, de feuillards et de fils.
Avantages
Productivit leve
Cot limit
Continuit
Investissement rduit par rapport aux
procds physiques (PVD)
Compacit des dpts (compars ceux
Inconvnients
Temprature leve (compatibilit avec les
traitements thermiques)
Adhrence
Tableau 13 : Avantages et inconvnients des techniques sels fondus sur les procds
lectrolytiques par voie aqueuse et les procds physiques de dpt.
2 Il faut environ 0.8 A/Ah/g pour dposer un mtal comme le cuivre ou le zinc.
Applications industrielles des Sels Fondus
53
54
Chapitre 1 :
De par leurs proprits physico-chimiques, les sels fondus sont appropris pour la
dpollution de produits toxiques ainsi que pour le traitement et le recyclage de produits
onreux. Du fait de la multiplicit des eutectiques et de leur spcificit, les applications
possibles sont trs diverses. Les rendements de certains traitements incluant des ractions
de pyrolyse ou de combustion sont amliors dans des sels fondus par rapport ceux
observs en milieu gazeux. De plus, les sels peuvent participer activement des ractions
chimiques ou la solubilisation doxydes, de carbures ou de mtaux. Ils jouent
ventuellement le rle de catalyseur. La rgnration des bains de sels fondus permet de
diminuer le cot de revient. Enfin, cette technique est propre, rapide et facile mettre en
uvre.
Dchets mixtes = mlange de dchets dont certains ont des proprits radioactives.
Applications industrielles des Sels Fondus
Agence Rhne-Alpes pour la Matrise des Matriaux
Janvier 2004
3
55
Alimentation
Epuration des
particules du sel
Air
Sels usags
Recyclage
possible du
sel et des
particules
piges
Les gaz et les acides sont neutraliss par le bain de sels fondus, et les matriaux inertes y
sont retenus. Il existe donc la possibilit de les recycler. Le sel est maintenu l'tat fondu
grce la chaleur dgage par la raction d'oxydation.
Une phase gazeuse compose des produits de l'oxydation et de l'excs d'oxygne s'chappe
du racteur. Un filtre situ ce niveau du racteur permet de rcuprer les particules
issues du sel, le carbonate de sodium tant trs volatil. Il n'est en revanche pas ncessaire
de "purifier" le gaz sortant.
Ce procd reprsente donc une alternative intressante au procd d'incinration. En effet,
il repose sur une technologie "propre" et efficace pour le traitement des dchets mixtes, des
dchets mdicaux, des dchets nergtiques (polluants, pesticides, pyrotechniques, agents
chimiques). Il permet de dtruire 99,9 % des matriaux organiques contenus dans ces
dchets, et ne demande pas de "nettoyage" ou filtration des gaz acides. De plus, il n'est pas
Applications industrielles des Sels Fondus
56
rpertori comme "moyen d'incinration" et reste relativement bon march. C'est une
technologie stable et dont les paramtres peuvent tre facilement contrls.
Nous allons maintenant donner quelques exemples d'application de ce procd d'oxydation
par voie de sels fondus. Il est assez difficile de trouver des donnes chiffres sur la quantit
de dchets ainsi traits Dans la plupart des cas, ces procds font l'objet de brevets
dposs par des socits amricaines. Nous nous limiterons donc un descriptif du procd
et de l'appareillage utilis.
57
Thermocouple
Filtre
Air
Cuve en acier
inoxydable
Thermocouple
Systme
d'alimentation
Sortie
recyclage
Elment
chauffant
Sels
Recyclage (2)
Recyclage en continu
Quand la temprature du bain de sels l'intrieur de racteur est assez leve pour assurer
la dcomposition du mlange (entre 400 et 900 C), on introduit ce dernier dans le racteur
par l'intermdiaire du systme d'alimentation. Cette alimentation de la cuve peut se faire en
continu ou par petites quantits. En principe, le bain de sels est compos d'un mlange
eutectique d'au moins deux sels : carbonates, bicarbonates, sulfates de lithium, potassium,
calcium et sodium Ces sels fournissent un excellent mdia de transfert de chaleur et
catalysent l'oxydation des composs organiques. Ils neutralisent les gaz acides comme le
chlorure d'hydrogne (HCl) en formant des sels stables tels que le chlorure de sodium.
Les matriaux nergtiques contiennent une quantit suffisante d'oxygne permettant de
provoquer leur oxydation. Il est toutefois possible d'ajouter un gaz oxydant, comme de l'air
ou de l'oxygne, pour assurer une combustion complte des dchets. En effet, il peut arriver
que la quantit d'oxygne contenue dans les dchets nergtiques soit suffisante pour
convertir le carbone en monoxyde de carbone, mais qu'elle se montre insuffisante pour le
convertir en dioxyde de carbone.
En plus de la production de dioxyde de carbone, de vapeur d'eau et d'azote lors de la
raction de dcomposition et d'oxydation des composs organiques, les hydrocarbures
halogns contenus dans les dchets gnrent des gaz acides, tels que le chlorure
d'hydrogne. Ces acides ragissent avec les carbures alcalins tels que le Na2CO3 pour former
de la vapeur d'eau, du dioxyde de carbone et le sel non-carbon correspondant, comme le
chlorure de sodium, selon la raction :
58
Les gaz d'chappement sont ensuite filtrs avant d'tre rejets dans l'atmosphre. Les sels
non-carbons sont retenus dans le mlange.
Le flux de sels fondus en excs est vacu en permanence de la cuve avant d'tre recycl. Ce
recyclage peut tre ralis plusieurs fois. Il permet de dbarrasser le sel de toutes les
impurets inorganiques qu'il retient. Une fois purifi, le sel est rutilis comme diluant dans
le mlange des dchets traiter.
En parallle ce cycle de recyclage, un flux de sels fondus peut tre pomp de la cuve et
introduit nouveau au fond de la cuve, crant ainsi une turbulence dans le bain (Recyclage
(2) du schma prcdent).
2 - Rsultats exprimentaux
Les articles gnraux de MSO soulignent que cette technologie a permis de dtruire un
mlange d'explosifs grande puissance, HMX (octahydro-1, 3, 5, 7 -ttranitro-1, 3, 5, 7 ttrazocine), dans une huile minrale, raison d'un pourcentage de 35 % massique. L'huile
minrale garde la concentration de HMX un taux de dilution correct et agit comme vecteur
pour acheminer l'explosif au sein du racteur.
Pendant l'opration, on a prlev des chantillons des gaz pour les analyser. On a ainsi pu
raliser quelques observations qualitatives :
- On ne retrouve pas de cyanure d'hydrogne (HCN) ce qui indique que les gaz acides ont
bien t neutraliss par le carbure alcalin, en produisant certainement du cyanure de
sodium (NaCN).
- Le taux de monoxyde de carbone est relativement bas, ce qui prouve que les produits
majoritaires de la combustion sont l'azote, l'eau et le dioxyde de carbone.
De plus, de petits chantillons de sels ont t analyss pour rechercher des traces de HMX :
on n'en retrouve pas pour une sensibilit de 5 ppm, ni mme de produit de dcomposition
dans le sel.
D'autres tests se sont montrs galement trs performants pour la destruction d'un autre
explosif et sur un combustible liquide pour arme feu comportant entre autre du HAN
(nitrure d'hydroxy-ammoniaque).
biologiques et
ne permet pas
elle dpend de
long terme.
59
Il tait donc ncessaire de trouver un moyen de traiter ces dchets infectieux et biologiques
de manire rduire leur volume et dtruire leurs composantes actives sans produire de gaz
toxiques.
1 - Description du procd
Il a donc t tabli que les dchets organiques comportant des composantes biologiques ou
infectieuses pouvaient tre traits par voie de sels fondus une temprature relativement
leve, mais moindre que celle d'une incinration classique. Les caractristiques d'oxydation
des sels fondus associes un relativement long temps de passage du dchet sur le bain de
sels permettent une complte destruction des composantes biologiquement actives du
dchet.
60
61
Il existe de nombreux procds pour la mise en rebuts de ces mtaux, et en particulier pour
le sodium : dissolution dans l'eau, raction du sodium avec une solution caustique
concentre, raction avec un alcool, incinration du sodium dans l'oxygne, calcination avec
de la silice
Cependant, ces mthodes de destruction du caractre radioactif des mtaux alcalins ne se
sont pas montres efficaces et satisfaisantes pour plusieurs raisons :
- une production d'hydrogne, gaz explosif,
- une production d'oxydes hautement corrosifs,
d'o l'utilisation du dispositif suivant mettant en jeu des sels fondus en prsence d'air et de
dioxyde de carbone qui permet de retenir une trs grande partie de la radioactivit des
dchets ainsi traits, sans production de gaz d'chappement ractifs.
2 - Description du systme
Le systme suivant prsente une mthode pour dtruire les dchets mixtes contenant des
mtaux alcalins et alcalino-terreux.
Dchets
Rservoir de O2
Rservoir de CO2
Gaz en excs
Filtre
Cuve
Systme de chauffage
Sortie des
produits forms
Stockage des
mtaux traits
Circulation d'air
froid
Sels fondus
62
En revanche, les quantits d'oxygne et de dioxyde de carbone doivent tre suffisantes pour
ragir de manire stchiomtrique avec le mtal alcalin afin de former le carbonate de ce
mtal. En particulier, si le taux d'oxygne n'est pas suffisant, il se forme du monoxyde de
carbone plutt que du dioxyde de carbone (c'est ce que nous avions vu pour la destruction
des dchets biologiques).
Le mtal alcalin ou alcalino-terreux ragit avec les gaz dans le bain de sels, jusqu' ce que
les gaz se soient consums et convertis en sels de carbonates. En thorie, la totalit des gaz
ragit avec les dchets traiter, sans former de gaz d'chappement. En gnral, on prfre
oprer avec au moins 10 % de CO2 et de O2 en excs, afin de maintenir une turbulence dans
le bain de sel fondu.
Pour expliciter un peu la figure prcdente, nous prendrons le cas du traitement d'un
dchet base de sodium sur un bain de carbonate de sodium. On alimente simultanment
la cuve du racteur contenant le sel l'tat fondu par le dchet de sodium, le dioxyde de
carbone et l'oxygne (le mlange ne se faisant qu'au niveau du bain de sels). Une circulation
d'air froid entre les parois du four et de la cuve permet de rguler en permanence la
temprature du bain et le maintenir la temprature voulue. Une fois que la raction entre
les diffrents ractifs a eu lieu, et que par consquent, il y a eu conversion en carbonate de
sodium, on extrait le produit obtenu pour le mettre au rebut : il ne prsente alors plus son
caractre nocif, et peut donc tre stock.
Au niveau des gaz rsiduels, c'est--dire l'excs de dioxyde de carbone et d'oxygne, il y a
filtration en sortie de racteur, afin de sparer les particules volatiles des sels de carbonate
de sodium des deux gaz, ces derniers tant ensuite recycls. Les particules ainsi rcupres
sont alors entreposes avec le reste des sels forms.
3 - Rsultats exprimentaux
On applique ce processus d'oxydation par voie de sels fondus un dchet de sodium
radioactif dont la composition est de la forme 1 MCi Cs-137, 1 MCi Co-60 et 1 MCi H-3
(tritium), avec une alimentation continue en sodium mlang du carbonate de sodium.
On porte le bain de sels entre 850 et 1 000 C. Un petit taux de sulfate de sodium (infrieur
5 % massique) est maintenu dans la cuve du racteur pour diminuer la volatilit des
composs radioactifs. Un excs de CO2 et d'O2 (ou de l'air) est introduit dans la cuve.
Le sel produit est vacu du racteur par petites quantits ou de manire continue.
Aprs analyse, on observe que le csium et le cobalt radioactifs sont retenus dans le bain de
sel. Le tritium radioactif quitte la cuve sous forme d'eau tritie (HTO) qui est collecte dans
un condenseur ou autre type de systme vapeur d'eau.
Un autre exemple d'application porte sur l'oxydation de dchets base de sodium et de
potassium (NaK) dans un bain de sels contenant :
40 % de Na2CO3
60 % de K2CO3
Selon l'quilibre stchiomtrique, on fait ragir 15.3 kg de NaK (22 % massique de Na pour
78 % massique de K) avec 10.6 kg de CO2 et 3.8 kg d'oxygne, pour obtenir 11.5 kg de
Na2CO3 et 18.3 kg de K2CO3. Ces sels sont alors prts tre remiss.
63
64
Eau
"Purifiaction" de
la vapeur
Formation
des
prcipits
Stockage
Filtration
des
prcipits
Sortie de la vapeur
Recyclage de
la partie
volatile
Racteur
Entre de
la "boue"
Fragmentation
de la galette
Galette de boue
Cette boue est introduite dans une unit de schage qui permet d'vaporer les composs
volatils de cette phase une temprature comprise entre 80 et 140 C et sous une pression
de l'ordre de 2 atm. La vapeur ainsi produite est condense et subira diffrents traitements.
La galette de boue sche, l'issue de cette premire tape, passe par une grille, de manire
la rduire en petits morceaux, morceaux qui sont ensuite introduits dans la cuve
contenant le bain de sels fondus. La composition du bain comporte du fer et du nitrate de
sodium maintenus entre 1 400 et 1 700 C.
Au contact de ce bain, une portion des dchets est volatilise. Dans cette vapeur, on
retrouve des lments comme le potassium, le sodium, le csium, le mercure En sortie de
cuve, on la fait ragir avec de l'eau. Il y a alors formation d'hydroxyde de sodium,
d'hydroxyde de potassium, d'oxyde de csium Le pH de l'eau ayant servi ce "nettoyage"
est alors fortement basique, ce qui provoque la prcipitation de composs comme le
mercure.
Il faut donc la filtrer pour liminer les prcipits. L'eau et les prcipits de mercure
subissent ensuite diffrents traitements. Il est alors possible d'introduire les prcipits dans
un ciment base de polymre soufr, et ainsi assurer un stockage long terme de ce type
de dchets.
Les composantes mtalliques et radioactives, quant elles, sont retenues dans le bain,
formant une phase vitreuse de type dioxyde d'uranium (UO2), dioxyde de plutonium (PuO2),
alumine (Al2O3), oxyde de calcium (CaO), oxyde de strontium (SrO), et oxydes de terre rare
Agence Rhne-Alpes pour la Matrise des Matriaux
Janvier 2004
65
comme l'oxyde de tantale (La2O). En fin de traitement, on dispose donc un dchet dont le
volume est infrieur au volume initial, et dont la radioactivit est confine.
Chapitre 2 :
66
67
soufre incondensables
minralis 5,1%
(V, Ni)
2,8%
coke
0,1%
20,2%
distillat
71,8%
distillat
coke
soufre minralis
incondensables
mtaux (V, Ni)
Figure 22 : Bilan massique obtenu par traitement du Boscan en bain de sels fondus.
68
Paramtres
Valeurs
Boscan introduit en g
Distillat recueilli en g
Distillat en % massique
Composition du distillat
Vanadium en ppm
Nickel en ppm
Soufre en ppm
Hydrogne en %
Carbone en %
Taux Carbone/Hydrogne
Coke en %
2 344
1 612
68.8
0.9
1.6
83.9
11.7
7.2
4.17
19.5
Na 2 CO3 + 2C + S Na 2 S + 3CO
Enfin, il faut citer dautres expriences visant traiter les rsidus ptroliers. En effet,
lutilisation des eutectiques LiCl-KCl et LiCl-KCl-NaCl a t teste. Les rsultats ne sont pas
concluants. En effet, aucune action catalytique de ces sels na t observe. La dsulfuration
est de lordre de 0 40 % et la dmtallisation n'est que partielle.
En conclusion, lemploi de bains composs de carbonates et dhydroxydes offre de
sduisantes perspectives. Le processus peut tre envisag selon deux phases. La premire,
implique la fixation du soufre et des mtaux par les sels, la seconde consiste en la
rgnration du bain par rchauffage. Le rchauffage du bain provoque la combustion du
coke et la solubilisation des mtaux dans les sels. La rcupration du vanadium et du nickel
est effectue par lavage leau.
69
Lefficacit de la technique de pyrolyse effectue en milieu gazeux (gaz inerte) sous pression
rduite est limite par la formation de goudrons et de gaz. De plus, en milieu gazeux,
lutilisation dun catalyseur pour les ractions de dpolymrisation est difficile mettre en
uvre. Cest pourquoi, un milieu ractionnel compos de sels fondus est particulirement
bien adapt la pyrolyse des matires plastiques.
Des expriences prliminaires de recyclage du polystyrne et du polythylne ont t
effectues par Battelle-Genve. Ces essais ont consist traiter 50 100 g de matire
plastique par pyrolyse dans un bain de 3 kg de sels fondus (LiCl-KCl eut. ou Li2CO3Na2CO3-K2CO3 eut.) en prsence d'azote.
1 - Rsultats sur le traitement du polythylne
La dure du traitement varie de 12 min. 550 C 2 h. 450 C. Le distillat est obtenu
avec un rendement de 74 %. Les produits forms sont des paraffines linaires peu ramifies
dun poids molculaire moyen voisin de 1 250, et prsentant un taux dinsaturation peu
lev. CH3 et CH=CH2 constituent les groupements terminaux. La formation de coke ou de
goudrons na pas t observe.
2 - Rsultats sur le traitement du polystyrne
Pour ce polymre, le temps de traitement est de 15 min. 450 C ou 2 h. 350 C. La
fraction liquide obtenue reprsente 93 % du poids du polymre de dpart. Cette fraction
comporte du styrne (70 %), des dimres de styrne (15 %), ainsi que des traces de tolune
et de trimres de styrne. On note labsence de coke et de goudrons.
Ces rsultats sont tout fait encourageants. Cette technique est propre et permet
deffectuer efficacement des ractions de dpolymrisation. Les produits de dgradation sont
peu nombreux et les monomres ainsi obtenus peuvent tre recycls. De plus, ce procd
limite la formation de gaz et permet ainsi dviter leur purification. Enfin, cette technique
offre une perspective intressante pour le traitement du PVC. Cette application pourrait non
seulement permettre la rcupration du chlore mais galement viter laccumulation de
produits chlors hautement polluants dans lenvironnement.
3 - Conversion des dchets d'lastomres en fuel et autres produits rutilisables
Nous allons d'avantage dtailler cette partie car elle a fait l'objet d'un brevet dpos en 1976
par la Tennessee Valley Authority aux Etats-Unis, d'aprs l'invention de John W. Larsen.
a - Historique et contexte
Il s'agit donc de la conversion en produits utilisables de dchets base de caoutchouc
naturel et synthtique, et en particulier des pneus uss. Pendant longtemps, ce type de
dchets tait incinr ou enterr, solutions qui ne conviennent videmment pas des
considrations et pratiques cologiques
Plusieurs approches ont t faites pour essayer de pallier ce problme. Le Bureau of Mines,
en collaboration avec des industries amricaines prives, a propos un traitement des
Agence Rhne-Alpes pour la Matrise des Matriaux
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caoutchoucs des tempratures comprises entre 500 et 900 C, qui permettait de rcuprer
des liquides volatils et les gaz gnrs. L'inconvnient majeur de cette technologie tait le
temps important ncessaire la gnration de produits, ainsi que l'impossibilit de traiter
des carcasses de pneus entiers ou tout au moins des produits de grande taille.
Une deuxime approche permettait la destruction dans un racteur en autoclave, sous
atmosphre d'hydrogne, des tempratures de l'ordre de 660-850 F. Ce procd
produisait du noir de carbone qui pouvait tre revendu pour la fabrication de pneus neufs.
Cependant, ce produit rsultant contenait des cendres en grande quantit, et s'est donc
avr inapte la mise sur le march. De plus, l'apport en hydrogne augmentait
considrablement le prix de revient du produit final issu de la raction.
b - Description du procd
L'invention qui suit porte donc sur un procd permettant de traiter des pices en
caoutchouc de relativement grande taille (carcasse de pneu entire par exemple) sous
l'action de sels fondus. Il n'est pas intressant de dtailler le racteur utilis, car le procd
ne demande pas de pression particulire, et la cuve doit simplement rsister aux
tempratures de la raction et aux sels qu'elle contient.
On introduit les dchets traiter dans la cuve du racteur qui contient des sels fondus de
type acide de Lewis ports environ 300 C (temprature de fusion des halognures acides).
La raction est trs rapide (de l'ordre de quelques minutes pour des pices de taille
importante), et entrane la formation de quatre produits :
-
un
un
un
un
on obtient donc un gaz, un liquide et un solide. Les phases gazeuse et liquide sont distilles
et stockes, et les rsidus solides, sous forme de granules, flottent la surface du bain. Les
sels ayant particip la raction passent alors par une unit de recyclage, o ils sont
dbarrasss du carbone, de l'ammoniaque et du soufre, avant d'tre nouveau introduit
dans la cuve du racteur.
On observe que les taux des trois produits dpendent de la temprature et des conditions de
l'lectrolyse. En gnral et pour que ce procd soit rentable, il faut obtenir environ 45 %
massique d'huile (mazout), 45 % de rsidu carbon et 10 % de gaz. Le produit huileux
possde toutes les qualits d'un mazout de classe 2 sans traitement supplmentaire.
On estime que le rsidu carbon produit une nergie de l'ordre de 14 000 Btu par livre
consume, et ne contient que de 2 % de soufre. C'est donc un substitut potentiel du
charbon. De plus, le pouvoir calorifique des produits gazeux est suffisant pour maintenir la
continuit de la raction.
Le champ d'application de ce procd est assez large, car les dchets traits peuvent
contenir des noprnes, des styrnes, des composantes butyles, nitriles, acrylates Parmi
les acides de Lewis couramment utiliss dans ce procd, les chlorures de zinc et d'tain se
montrent d'excellents catalyseurs.
71
Les exprimentations menes par lInstitut Batelle dans les annes 1975-1980 ont montr
quen bains de sels fondus, la cintique de dcomposition est au moins 10 fois plus leve
quen milieu gazeux et que la fraction de produits liquides est nettement plus leve. Les
sels peuvent tre purifis priodiquement par oxydation, et leur consommation est
ngligeable.
Remarque : La polyvalence du bain permet le traitement de matires trs diverses, liquides
ou solides. La composition des charges devrait pouvoir tre optimise pour
permettre des traitements simultans.
Une unit de traitement devrait tre capable de traiter au moins 10 000 t/an de matires
plastiques sachant que, pour un pays comme la France, il y aurait aujourdhui plus de
100 000 t/an traiter.
Ct matriel, cette unit comprendrait :
-
72
b - Economie
La ractualisation des calculs faits en 1975 par lInstitut Battelle conduit un
investissement de 18 MF. Le cot dexploitation stablirait comme suit :
Amortissement (7 ans)
Frais financiers
Main-duvre (3 quipes)
Supervision
Consommables
TOTAL
2,57 MF
0,62 MF
0,90 MF
0,40 MF
1,05 MF
_____
5,54 MF
Inconvnients
- Cintique leve
- Investissement lev
- Volumtrie important
- Intgration ncessaire sur un site de production pour
les units de grande capacit
Tableau 15 : Avantages et inconvnients du recyclage de matires plastiques par voie de sels fondus.
Lavantage majeur rside dans labsence totale dmissions de particules qui pose au
contraire de gros problmes aux incinrateurs classiques qui rejettent de la dioxine.
73
Na 2 S + H 2 O + CO2 Na 2 CO3 + H 2 S
1
H 2 S + O2 H 2 O + S
2
On note que la consommation du bain est de lordre de 1 2 kg par tonne de fuel produit.
Le soufre et le noir de carbone tant limins par insufflation dair, la saturation du bain est
due aux cendres volantes, loxyde de zinc, aux produits chlors et fluors. Toutefois ces
composs ne reprsentent que 1 200 ppm (au maximum) de concentration, soit 0,12 % du
volume du bain.
2 - Traitement des fumes par des carbonates
Un procd a t dvelopp en 1974 New York, par Atomics International, afin dliminer
les rejets soufrs tels que dioxyde de soufre (SO2) des fumes provenant dun brleur dune
centrale thermique.
La technique utilise permet de fixer le SO2 grce un eutectique ternaire de carbonates
(Na2CO3-K2CO3-Li2CO3). La temprature du bain est fixe 450 C et le temps de contact
entre les sels et les fumes est de 20 minutes.
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3
3
M 2 SO3 + C M 2 S + CO2
2
2
M 2 SO4 + 2C M 2 S + 2CO2
C + O2 CO2 / CO
Le mlange ainsi obtenu est ensuite filtr. Cela permet la fois, llimination des cendres et
la rcupration de carbonates dont le carbonate de lithium (Li2CO3).
Ltape suivante est effectue dans un rgnrateur, elle consiste former du H2S par le
biais de ractions exothermiques ncessitant linsufflation de dioxyde de carbone et de
vapeur deau :
M 2 S + CO2 M 2 CSO2
M 2 CSO2 + H 2 O M 2 CO3 + H 2 S
Enfin, le soufre natif est rcupr grce une unit de Claus :
1
H 2 S + O2 H 2 O + S
2
75
Fumes
(SO 2 , NO x
et particules)
Sels rgnrs
Produits soufrs
obtenus
M 2 SO 3
M 2 SO 4
Bain
de
sels fondus
Produit soufr
obtenu
Produit soufr
obtenu
M 2S
H 2S
Racteur
de
rduction
Filtre
Racteur
de
rgnration
Carbonates et cendres
+
Rcupration de Li2 CO 3
S
Unit
de
Claus
S
Soufre lmentaire
76
On note loxydation de SO2 et de NO contenus dans les fumes selon les ractions suivantes:
1
SO2 + O2 SO3
2
SO3 + K 2 SO4 K 2 S 2 O7
1
NO + O2 NO2
2
La rgnration du bain seffectue par libration de SO3 (premire raction) et par raction
des oxydes dazote rsiduels avec lure (seconde raction) :
K 2 S 2 O7 SO3 + K 2 SO4
CO( NH 2 ) 2 + NO + NO2 2 N 2 + CO2 + 2 H 2 O
Le SO3 ainsi libr est ensuite fix par une solution de H2SO4.
4 - Traitement du gaz pauvre
Le gaz pauvre est issu de la combustion de charbon ou dautres combustibles, sa
composition est dcrite dans la Figure 24. On note que la fraction soufre comporte 90 % de
H2S et 10 % de composs organiques soufrs. L'puration de ce gaz a t envisage par
Battelle-Northwest dans le but de son utilisation dans des turbines gnratrices dlectricit.
Le lavage de ce gaz dans un bain de carbonate de calcium (CaCO3) en solution dans Li2CO3K2CO3-Na2CO3 eutectique permet llimination de H2S ainsi que celle des particules solides.
Produits soufrs
CO
0,6 %
24 %
N2
50,2 %
CO2
7,5 %
H2
CH4
16,5 %
1,2 %
On observe que H2S ragit avec le carbonate de calcium pour conduire la formation dun
sulfure de calcium :
La rgnration du sel est ralise selon la raction inverse par insufflation de vapeur deau
et de CO2.
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78
MeO + H 2 O Me(OH ) 2
Le carbone peut tre transform en carbonates solubles. Le G de cette dernire raction est
infrieur zro pour les tempratures de travail :
C + O2 + 2 NaOH Na 2 CO3 + H 2 O
b - Oxydation de carbone en dioxyde de carbone
Cette raction doxydation est toujours possible dans le domaine des tempratures de travail
(G < 0) :
C + O2 CO2
Ainsi on constate que les sels fondus, de par leurs proprits chimiques et physiques, sont
bien adapts pour le recyclage des huiles uses. Pour cette application il faut pralablement
dfinir les dimensions du bain. En effet, le temps de rsidence et le dbit de lhuile dans le
bain dpendent de la taille des gouttelettes et de celle du racteur (hauteur et section).
79
Bain de sels
Cuve
Sparation des
composantes des
dchets
Fraction
plastique
Fraction
mtallique
Systme de
remonte
des mtaux
Systme de chauffage
Parties
mtalliques
Dans une cuve pan inclin, on porte un mlange de nitrates et de nitrures 250-300 C,
selon la nature du plastique trait, l'ide tant d'atteindre une temprature de 2 5 C
suprieure la temprature de fusion des plastiques.
Une fois introduit dans la cuve, les dchets se mlangent aux bains, et la matire plastique
se fluidifie tout en gardant une densit infrieure celle du bain : on a donc une couche de
"magma plastique" qui flotte la surface du bain de sels, alors que les mtaux contenus
dans les dchets coulent au fond de la cuve. Un dispositif permet alors de rcuprer
sparment la matire plastique fondue et les mtaux rcolts au fond de la cuve. Nous
n'avons malheureusement pas plus d'indication quant la composition exacte du mlange
de sels, ni d'ventuels rsultats l'chelle industrielle.
Agence Rhne-Alpes pour la Matrise des Matriaux
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80
81
Ingative and All. - Molten Salt Reactor for Separation and Transmutation, High
Temperature Mater Proc. (1999), Vol. 3, p. 51-66.
Ramsey and All. - Advanced Technology for Stabilisation Plutonium 238 Waste, Los
Alamos, Spare Technology Forum 1998, Ed. American Institut of Physics, General
Review CA section 71.
82
Le second volet de la recherche scientifique a t mene au sein de lUniversit de
Berkcley avant d'tre transfre au Lawrence National Laboratory (USA).
Il porte sur la technologie MSO (Molten Salt Oxidation) dveloppe par le Lawrence
Laboratory et applique aux dchets organiques. La Partie B Chapitre 1 I , prsente cette
technologie comme une alternative prometteuse en comparaison aux techniques classiques
dincinration de composs organiques, incluant les explosifs type DTN, TNT et XM46 en
mode sels fondus.
Ce travail a permis de dfinir les conditions thermodynamiques et cintiques doxydation de
composs organiques dans une alternative lincinration.
La phase de dfinition a permis de fixer le milieu ractionnel qui est le carbonate de soude
850 C. La chane de traitement se compose dun racteur port 850 C, dun systme
dinjection pneumatique des dchets et dun dispositif de rcupration et purification des
sels chargs. En raison des tempratures utilises, le traitement de lair est toutefois assez
lourd.
Dans ce domaine, on peut galement ajouter les rfrences suivantes portant sur la
destruction de munition et explosifs par voie de sels fondus :
-
Une revue gnrale est effectue par Lamnevik dans les Proceding International Disposal
Conference 1997, p. 117-122.
Dans le cadre de la destruction darmes chimiques, une description est effectue par
D. Fromer (DGA, Vert-Le-Petit, Essonne, France) lors dun atelier de lOTAN en 1998
(NATO ASI 19 janvier 1998).
83
84
Conclusions Gnrales
Bien quutiliss grande chelle dans llaboration des mtaux impossibles produire en
milieu aqueux ou difficilement productibles en pyromtallurgie classique, les sels fondus
nont pas dapplications industrielles majeures dans dautres domaines tels que la synthse
ou le recyclage des matriaux, hormis le dcapage et certains traitements thermiques
particuliers.
Pourtant, comme on a pu le constater travers cette tude, les applications potentielles de
ces milieux sont nombreuses et les connaissances suffisantes pour envisager des
dveloppements intressants.
On peut expliquer en partie cette situation par la concentration des technologies entre un
nombre restreint de grands groupes multinationaux qui sont soit monoproduits, soit
producteurs de mtaux caractre stratgique (titane, zirconium, tantale...) et qui nont pas
intrt faire diffuser leur savoir-faire. Les quipes de recherches qui se consacrent
ltude des sels fondus sont galement en nombre restreint. En France, on compte quatre
laboratoires :
-
La diversit des systmes possibles, requrant tous des conditions dutilisation particulires,
conduit les ingnieurs les considrer comme exotiques et rechercher plutt des solutions
relevant de lhydromtallurgie ou de la pyromtallurgie classiques.
Cette situation devrait cependant pouvoir voluer en faveur des sels fondus car les
exigences en matires de recyclage et de protection de lenvironnement couples la
complexit des matriaux recycler ne pourront tre satisfaites que par des solutions
radicalement nouvelles. En effet, depuis 1998, on observe une mergence et une divergence
des recherches et autres innovations industrielles pour des solutions de traitement de
dchets par voie de sels fondus. Du fait de l'absence de rejets gazeux toxiques et grce aux
ractions permettant de piger certaines particules dans les sels, ces technologies sont
considres comme propres.
On peut enfin constater la faiblesse des moyens de recherche franais dans cette
direction, alors que la conjugaison des comptences de certaines universits
franaises et celles dindustriels engags dans les sels fondus depuis des dcennies
pourrait permettre lmergence dun programme franais ct des programmes
amricains, russes, japonais et aujourd'hui du vaste programme chinois en mergence.
85
Rfrences
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14
15
16
19
21
22
23
88
26
26
28
30
32
37
Figure 14 : Schma de principe d'une cellule d'lectrolyse igne des sels de hafnium
fondus - Nouveau Trait de Chimie Minrale.
38
35
42
56
58
60
62
65
Figure 22 : Bilan massique obtenu par traitement du Boscan en bain de sels fondus.
Document de Synthse de G. Bienvenu.
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