Kerkennah
Kerkennah
Kerkennah
Abdelmajid Rhouma
Abdelmajid Labidi
Novembre 2006
REMERCIEMENTS
Nous tenons remercier les autorits locales et rgionales qui ont facilit le droulement de ce diagnostic participatif sur ltat de la pche traditionnelle aux les Kerkennah et en particulier Monsieur le Dlgu de Kerkennah, les Omdas de diffrentes localits de larchipel et les cadres de la sret et de la garde nationale. Nos remerciements sont adresss aussi aux responsables et aux membres de : - lassociation Lions Club Sfax Thyna, - la Cellule Territoriale de Vulgarisation (CTV) de Kerkennah, - le Service des pches Kerkennah, - lUnion Locale de lAgriculture et de la Pche (ULAP), - le GDA El Arkhabil Nos vifs remerciements sont adresss Messieurs Nejib Melak, Hafedh Hentati, Nejib Megdich, Habib Ben Chikha, et Mohsen Chahtour pour leur grande contribution aux activits du diagnostic. Nous exprimons notre profonde gratitude et nos vifs remerciement tous les citoyens de Kerkennah qui ont particip ce diagnostic.
Les Auteurs
Sigles et abrviations
APIA APIP BNA BTS CNSS CRDA CSA CTV FEM ONAS ONG PNUD PV SONEDE SONOTRAK STEG ULAP Agence des Promotion des Investissements Agricoles Agence des Ports et des Installations des Pches Banque Nationale Agricole Banque Tunisienne de Solidarit Caisse Nationale de Scurit Sociale Commissariat Rgional au Dveloppement Agricole Cooprative des Services Agricoles Cellule Territoriale de Vulgarisation Fonds pour lEnvironnement Mondial Office National dAssainissement Organisation Non Gouvernementale Programme des Nations Unies pour le Dveloppement Production Vgtale Socit Nationale dExploitation et de Distribution dEau Socit Nouvelle de Transport de Kerkennah Socit Tunisienne dElectricit et de Gaz Union Locale de lAgriculture et de la Pche
Sommaire
pages
RESUME
5 Conclusion et Recommandations
5.1 - Proposition dun plan dactions entreprendre par lONG
5.1.1 - Le programme de sensibilisation et de vulgarisation 5.1.2 - Etude technico-conomique des techniques pratiques par les pcheurs kerkenniens et des engins de pche et leurs impacts sur lenvironnement marin 5.1.3 - Etude socio-conomique de la population des pcheurs kerkenniens 5.1.4 - Un programme de dveloppement de la productivit de lactivit de pche
6 Documents consults
RESUME
Le prsent rapport est le rsultat dun diagnostic participatif sur ltat des activits de pche et en particulier les techniques traditionnelles de pche dans lenvironnement marin de larchipel de Kerkennah. Ce diagnostic sest droul du 06 au 13 septembre 2006 dans le cadre des activits du projet Prservation de lcosystme marin et de la pche traditionnelle dans les les Kerkennah excut par lassociation Lions Club Sfax Thyna et financ par le Programme Micro Financement du Fonds pour lEnvironnement Mondial (PMF/FEM). Ce diagnostic sest base sur une approche participative faisant intervenir, en plus des visites et des constatations de terrain, les diffrents acteurs du domaine de la pche qui par une animation orchestre autour de diffrentes activits de pche ont ragi activement et ont donn leur point de vue sur les diffrents aspects du diagnostic. Les objectifs du diagnostic sont les suivants : analyser la situation actuelle de la pche traditionnelle dans larchipel de Kerkennah, identifier les problmes et les contraintes qui menacent la viabilit de techniques traditionnelles de pche, identifier les solutions raisonnables pour neutraliser ces problmes et ces contraintes, dfinir un plan dactions pour lONG Lions Club tenant compte des priorits et des moyens disponibles pour prserver lcosystme marin et les techniques traditionnelles de pche. Ce diagnostic a permis de rvler : une dgradation plus ou moins rapide de la faune et de la flore de ce milieu marin particulier, une rupture presque totale des pcheurs de leur environnement administratif, institutionnel et structurel ce qui a engendr une dsorganisation au niveau des activits de la pche, une situation de non confiance et de non respect au niveau des relations sociales intracommunautaires do une relle crise socio-conomique principalement au niveau des activits de la pche traditionnelle.
1
Le diagnostic a surtout permis de rvler que la pche traditionnelle est menace diffrents niveaux : au niveau conomique par la dclinaison qualitative et quantitative des prises et donc des revenus, au niveau social par des actes de vol, de pillage voir mme de banditisme et au niveau technique par la perte dun savoir et dun savoirfaire traditionnels bien adapts aux conditions cologiques de ce milieu marin
1 - Introduction
LArchipel de Kerkennah est situ gographiquement lEst de la cte sfaxienne et au Nord du golfe de Gabs entre le 34me et le 35me parallle nord. Il fait partie intgrante dune zone bioclimatique mditerranenne aride, sous tage suprieur et il stend du sud ouest vers le nord est sur une longueur de 40 km (fig. 1) Le milieu marin dans cette zone est trs particulier, caractris par des hauts fonds stendant parfois sur quelques dizaines de Km avec des profondeurs dpassant rarement les 3 m. ces hauts fonds sont, de place en place, parcourus par des oueds un peu plus profonds reliant ces hauts fonds au large. A cette particularit de la topographie du milieu marin est lie une richesse biologique animale et vgtale et une dynamique des populations assez particulires auxquelles les Kerkenniens ont adapt des techniques dexploitation ingnieuses, typiques, bien planifies dans le temps et dans lespace et bien adaptes et aux caractristiques physiques et biologiques de cet environnement. Ces techniques ont t lorigine du maintien, depuis plusieurs sicles, dun quilibre biologique trs stable et qui assure en mme temps des revenus apprciables pour la communaut kerkenienne. Depuis les annes 1970, lintrusion dautres techniques de pche non adaptes cet environnement marin et souvent interdites par la rglementation en vigueur (Kiss) et lutilisation dengins de pche ne respectant pas la part exploitable du stock biologique (petites mailles) jointe un effort de pche dpassant de plus en plus les potentialits exploitables de ce stock ont perturb profondment et ngativement lquilibre biologique par dgradation de la faune et de la flore. Ces pratiques menacent srieusement la viabilit des techniques traditionnelles de pche et des pcheries fixes en particulier par des actes abusifs de vol, dempchement de capture voire mme de destruction volontaire et involontaire. Lenvironnement marin de larchipel Kekennah et les techniques traditionnelles de pche spcifiques aux caractristiques physiques et biologiques de ce milieu sont en relle crise et une prise de conscience quant la protection de cet environnement et la sauvegarde de ces techniques simpose. Un diagnostic de la situation de la pche et de la pche traditionnelle en particulier est la premire action ncessaire entreprendre dans ce sens.
3 - Mthodologie
Pour la ralisation de ce diagnostic nous avons adopt une approche mthodologique axe principalement sur la participation des pcheurs et de tous les intervenants et oprateurs au niveau de ce secteur vital pour larchipel. Nous avons pour ce fait contact les autorits locales et les organismes concerns par le secteur de la pche pour rassembler les donnes disponibles sur les pcheurs et les activits de la pche visit les trois ports de larchipel pour avoir une relle vision sur leur tat et les services quoffrent ses structures aux pcheurs et discut avec les pcheurs prsents sur la situation de la pche et des contraintes et problmes quils rencontrent en mer, au niveau des ports et pour lapprovisionnement et lcoulement des productions organis six runions avec les pcheurs et oprateurs dans les diffrentes localits de larchipel pour recueillir les diffrents avis, les rflexions, les propositions de solutions des participants reprsentants ces diffrentes localits de larchipel
4 - Rsultat du diagnostic
4.1 - Environnement physique et socio-conomique
LArchipel de Kerkennah est situ au large du littoral de la Tunisie lest de la cte sfaxienne et presque 15 miles de cette cte. Larchipel stend sur 18000 ha et comprend deux les principales : - au NordEst, la grande Kerkennah qui stend du Nord-Est au Sud-Ouest sur 27 Km de long avec une largeur moyenne de 7 Km, - au Sud, la seconde, Mellita ayant la forme dun triangle, dont la base est de 14 Km et la hauteur 7 8 Km. Jadis relie la grande le par une chausse de construction romaine, elle en ft longtemps spare par un petit dtroit (El Kantara). Larchipel est allong du SW vers le NE sur une quarantaine de Km et dont la cte stend sur presque 150 km. Cette cte, presque rectiligne dans sa faade sud, est trs dchiquete dans sa faade nord. Le climat de Kerkennah est trs voisin de celui du littoral entre Mahdia et Sfax avec une pluviomtrie annuelle moyenne de 250 mm et une temprature moyenne annuelle de 19C (Minima: 7 8C, maxima 30C). Kerkennah se place dans ltage bioclimatique mditerranen aride, sous tage suprieur.
La population de larchipel, dorigine trs varie, est trs variable en fonction des saisons. La population relativement sdentaire est de 14000 habitants, elle passe plus de 40000 habitants/passagers durant les mois dt. En effet depuis que Kerkennah nest plus isole du continent et que les liens par mer se sont dvelopps lmigration sest accrue, plus que la moiti des Kerkenniens vivent sur le continent, longtemps en effet, lisolement contraignit les habitants vivre replis sur eux-mmes, en conomie ferme et en forte cohsion sociale au niveau des villageois. La diversification des activits entre mer et terre tait importante pour produire et subvenir aux besoins de la communaut. La mer tait et est de nos jours de plus en plus le premier gagne-pain du Kerkennien, lactivit de pche est de ce fait lactivit dominante au niveau de larchipel autour de laquelle gravite la presque totalit des activits conomiques ainsi que les relations sociales et institutionnelles. Toute une culture spcifique ces activits maritimes et profondment marque par les caractristiques particulires du milieu marin sest dveloppe et est transmise dune gnration une autre. Cette culture est riche en traditions, en savoir et en savoir-faire. Elle a donn lieu des techniques de pche appropries et bien planifies dans le temps et dans lespace et gres par une rglementation sociale accepte et respecte par toute la communaut.. Les activits terrestres se sont limites une petite agriculture conditionne par les facteurs climatiques et dont la production est destine souvent pour subvenir une partie des besoins de la famille, rarement et seulement pour certains produits (figues sches, raisins secs) elle est destine une commercialisation souvent rgionale.
! ! ), les pierres ! ! !! creuses poulpes (Hejar ! ! !), la pche la sautade (Demmessa ! ! ) et autres
La technique de pcherie fixe (Cherfia ne sont que les rsultats dune ingniosit de la population kerkennienne face aux caractristiques topographiques, hydrologiques et biologiques du milieu marin. La Cherfia (pl. Cherafi), conue depuis plus que 500 ans pour la pche dans les hauts fonds, elle a subi des amliorations et des transformations au fil des annes. Elle est
7
! ! !!
), la nasse (drina !
de nos jours la technique de pche fixe typique de larchipel et la plus importante par rapport aux autres techniques traditionnelles. Les pierres creuses en calcaire pour capture des poulpes sont connues depuis le dbut du 20me sicle. Elles ont t changes en bloc de ciment moule avec un trou depuis les annes 1950 La Cherfia, la Drina et pierres creuses poulpes sont lorigine de lappropriation des fonds marins par les kerkenniens, cest ainsi que les aires de Cherafi, et les aires de pose des pierres poulpes sont pour une grande partie des exploitations prives contrairement la rglementation rgissant le domaine maritime en vigueur. Depuis trs longtemps, la proprit prive de ces aires dexploitation a t sujette des contestations vu leur caractre particulier (domaine maritime) Le Bey en 1929 a tent de rgulariser la situation de ceux qui exploitent les cherafi en proprit en leur proposant la concession de lexploitation pour une dure de 60 ans sans rsultats. Ce nest quen 1989 que lautorit tunisienne a dcid daccorder ces exploitants privs une priode de concession supplmentaire de 39 ans. Les Cherafi en proprit publique sont exploites par opration annuelle dappel doffres faite par les Services de pche. Les Cherafi taient au dbut trs simples avec une seule chambre de capture puis elles se sont dveloppes pour comporter trois chambres et mme plus Les cherafi et les dreyen taient construites partir des produits de palmier dattier (palmes, rachis et pillets des inflorescences femelles vids de leurs dattes). Actuellement ces produits sont de plus en plus remplacs par des filets de pche synthtiques en polyamide, des tubes en PVC et des matriaux ferreux. Limplantation des Cherafi se faisait partir de lautomne (septembre octobre) jusquau dbut de lt (Juin Juillet). Au cours des mois de lt les Cherafi sont dmanteles et cette priode est considre juste raison comme une priode de repos biologique pour prserver les stocks et galement une ncessit pour renouveler les structures des Cherafi. De nos jours les Cherafi conues en filets de pche, tubes en PVC et matriaux ferreux ne respectent plus le repos biologique et restent implantes jusqu 3 ans et mme plus. Avec la Cherfia les pcheurs utilisent la drina (pl.dreyen) pour pcher les poissons et les pierres creuses puis rcemment les gargoulettes pour capture des poulpes. Ces engins sont placs entre les Cherafi pour amliorer le revenu des pcheurs et garantir un revenu durant la priode de repos biologique.
Paralllement ces techniques et engins les pcheurs de Kerkennah pratiquent la pche au Zeroub, la Demmassa et les palangres. Depuis les annes 1950 la pche aux filets droits est devenue une pratique courante au niveau de larchipel. Les kerkenniens ont toujours utilis, pour lexploitation du milieu marin par ces diffrentes techniques traditionnelles, des barques rames et voiles. Au dbut des annes 1960 le Kiss (petit model) est apparu et ce nest quen 1975 que le grand Kiss sest impos malgr son interdiction par la loi. Au cours de cette mme priode le filet maillant invisible est entr en action dans les eaux de larchipel. Avec lintrusion de ces nouvelles techniques de pche et la mme poque (les annes 1970) sont apparues les barques moteurs, opration stimule et encourage par loctroi des prts aux pcheurs. Cette superposition non raisonne et non contrle de plusieurs techniques de pche dont certaines ne sont pas adaptes aux caractristiques de ce milieu marin conjugue un effort de pche de plus en plus important (augmentation du nombre des barques et de la puissance des moteurs) ont perturb profondment lquilibre biologique du milieu et menacent la viabilit des techniques traditionnelles.
4.3 - Aperu sur les activits de pche 4.3.1 - Les techniques traditionnelles (description et volution)
Daprs certains kerkenniens, la pche la Cherfia est pratique dans larchipel depuis fort longtemps, plus que 500 ans selon certains dentre eux. Cette technique de pche fixe est soumise une rglementation sociale bien raisonne tenant compte des caractristiques particulires du milieu marin, des mouvement des mares, de la dynamique des populations de la faune de ce milieu, des caractristiques de lengin de pche lui mme et des soins quil ncessite chaque anne. A cette technique de pche traditionnelle sont associes dautres techniques pour la capture despces particulires (poulpes, muges, Spars) ou pour couvrir la priode de repos annuel du Cherfia. Toutes ces techniques sont en fait bien tudies pour tre complmentaires au niveau des captures de diffrentes espces et au niveau du calendrier dactivit annuelle du pcheur.
4.3.1.1 - la Cherfia (pl. Cherafi) Engin fixe pour une technique de pche originale bien adapte aux caractristiques du milieu marin autour de larchipel par sa profondeur dune part et par les mouvements des mares dans cette rgion. Cette technique est pratique principalement tout autour de lle de Mellita (gharbia) avec une concentration importante du ct sud est de cette le. Cette technique est en nette rgression dans les autres rgions de larchipel, elle laisse la place dautres techniques devenues plus productives dans la conjoncture actuelle. La Cherfia tait en totalit construite partir des produits du palmier dattier et de ce fait dmantele chaque anne au dbut de lt pour ramnagement de sa structure et donner une priode de repos biologique la faune. Les palmes toutes entires et dune certaine longueur sont utilises la premire anne au niveau du chemin axial ! ) du (Rejel ! ! chemin de rabattement et du chemin secondaire (fig 2), la deuxime anne les rachis de ces mmes palmes, tresss la maison, sont utiliss au niveau des chambres de capture (Hassira ! ! ! ! ). La troisime anne ces mmes rachis sont utiliss pour dautres activits et usages terrestres. La charfia est de nos jours sujette une profonde transformation au niveau de sa structure ; actuellement et suite plusieurs facteurs socioconomiques, les sous produits du palmier dattier qui formaient la presque totalit de la structure de la Cherfia sont remplacs par dautres produits tels que le plastique, le nylon et le fer ceci est de nature menacer le savoir faire traditionnel dans ce domaine et encourager les pcheurs de garder sur place la Cherfia deux trois ans de suite (pas de repos biologique pour la faune) . 4.3.1.2 - la demmassa (pche la sautade) Technique de pche pratique principalement pour les poissons qui sautent devant un obstacle ou quand ils sont effrays (les muges). Cette technique, utilisant deux sortes de filets lun vertical pour entourer les bancs de poissons et lautre horizontal soutenu la surface de leau par des flotteurs et des roseaux, ncessite quatre barques et plusieurs pcheurs pour les oprations de mise leau des filets, assurer la jonction du filet vertical et du filet horizontal, effrayer les poissons qui devant le barrage fait par le filet vertical sautent et retombent dans les mailles du filet horizontal. Cette technique, trs anciennes aussi, est saisonnire, pratique au moment du repos de la Cherfia principalement par les communauts de El Attaya et de Ouled Yeng ! pour pcher les muges (Ommila ! ! !). Elle est de moins en moins pratique de nos jours vu le nombre de bateaux et de pcheurs quelle ncessite.
10
Fig 2. Schma dune Charfia simple partant du Rivage Daprs Souissi Mohamed Naceur 1998
11
Cest aussi, nous pensons, une indication de la dissociation sociale au niveau de l'Archipel (fig. 3)
Fig. 3 : Vue en plan dune Demmassa Daprs Servonnet et Laffite 1888 4.3.1.3 - la drina (pl. drayen) = (pche aux nasses) Cest une technique de pche complmentaire la Cherfia qui est pratique principalement en automne et au printemps et par quelques pcheurs toute lanne. Les Drayen qui forment en outre une des parties principales de la Cherfia (chambres de capture) ont t aussi fabriqus partir de branchettes (pillets) de rgimes de dattes aprs rcolte et schage.
12
Actuellement elles sont faites par des filets de pche et des matriaux ferreux (Photos 1 et 2) 4.3.1.4 - la Massaa (pierres creuses poulpes) Technique de capture (cueillette) de poulpes utilise depuis plus quun sicle par les Kerkenniens. Cette technique est pratique des profondeurs de 1 3 m et les pierres composant la Massaa ne sont pas remontes la fin de la campagne et de ce fait la zone o elles sont dpose devient proprit du pcheur exploitant la zone. Les pierres creuses taient au dpart en calcaire et depuis les annes 1950 elles ont t changes en bloc de ciment moule (Photo 3) 4.3.1.5 - El Karour (gargoulettes) Ce sont des piges pour capture des poulpes. Elles sont mouilles dans les profondeurs non exploites gnralement par les pierres creuses des profondeurs pouvant atteindre 10 15 m (Photo 4). Quand on les dpose moins de 5 m elles sont en conflit avec les pierres creuses. A la fin de la campagne les gargoulettes sont remontes et devant la fragilit de lengin des pertes sont souvent enregistres par casse 4.3.1.6 - le Zroub A peu de diffrence prs le zroub est une substitution dune Cherfia simple mais, tran par les pcheurs il est relativement mobile. Cette technique est pratique durant la priode de repos de la Cherfia pour pcher en particulier les Spars 4.1.3.7 - les filets droits Deux types de filets droits sont utiliss par les pcheurs de Kerkennah : le filet trmail (! ! !! !) constitu de trois nappes o les poissons, poulpes et seiches semmlent. Cest lengin le plus utilis et relativement le plus ancien, le filet maillant en multi-filament ou en mono-filament (filet invisible = ! ! ) ! dintroduction plus rcente. Ces types dengins de pche taient gnralement orients vers le large pour une pche entre deux eaux. Le problme que posent actuellement ces types de pche pour les techniques traditionnelles sont leur utilisation non raisonne dans les faibles profondeurs, tout prs des pcheries fixes, en superposition sur les Massaa et les gargoulettes et un trop petit maillage capturant les trs petites tailles de poissons et des mollusques cphalopodes.
13
Phot. 4 : Gargoulettes
14
15
Septembre
octobre
mars
avril
mai
juin
juillet
aot
Activits de la pche
Prparation des nasses pour poulpes
Mise en place et pche aux Cherafi Pche aux nasses et aux gargoulettes
Pche aux ponges
16
Tab. 1 : lvolution des productions estimes, des valeurs et de la valeur moyenne Elabor daprs les donnes statistiques de la DGPA
17
5000
production en T
Annes
Valeur en 1000 DT
19 86
19 88
19 90
19 92
19 94
19 96
19 98
20 00
20 02
Annes
18
20 04
Fig. 7: Evolution de la valeur moyenne d'un Kg des produits de la pche Kerkennah (1986-2005)
8 7 6 5 4 3 2 1 0
Valeur en DT
19 96
20 00
Annes
annes BCM BCNM Total 1986 223 1630 1853 1987 266 1695 1961 1988 328 1806 2134 1989 432 1806 2238 1990 499 2020 2519 1991 525 2101 2626 1992 556 2143 2699 1993 573 2166 2739 1994 585 2206 2791 1995 588 2008 2596 1996 581 2106 2687 1997 587 1200 1787 1998 608 1731 2339 1999 481 1726 2207 2000 457 1730 2187 2001 457 1330 1787 2002 458 1787 2245 2003 521 1639 2160 2004 513 1243 1756 2005 506 1503 2009 Tab.2 : Evolution de la flottille (BCM : Barque Ctire Motorise, BCNM : Barque Ctire Non Motorise)
19
20 04
19 86
19 92
19 88
19 90
19 94
19 98
20 02
nombre de barques
BCNM BCM
annes
Lanalyse de ces tableaux et de ces graphiques fait apparatre une fluctuation descendante des quantits dbarques et du nombre des barques non motorises. En effet aprs un pique de production en 1998 on observe une chute au niveau des prises qui atteint son plus bas niveau en 1995, puis une relative amlioration jusqu lan 2000 et une stagnation fluctuante jusqu nos jours. Lvolution de la valeur de cette production a suivi la mme chute jusquen 1993 puis une lgre stagnation et une volution apprciable due principalement laugmentation des prix de vente (fig. 6) et non pas une augmentation des prises. Si nous analysons cette volution au niveau des espces nous remarquons que cette volution durant les annes 1988, 1989 et 1998-2000 est due une volution des prises des cphalopodes et non des poissons. Il en est de mme pour les chutes de productions durant les annes 1994-1996 qui sont des chutes de prises des cphalopodes (fig. 9 ci-aprs). Nous constatons daprs les fig. 5, 8 et 9 que le niveau dexploitation maximale est atteint en 1988-1989 et que tout effort de pche supplmentaire (augmentation des nombres de barques motorises et non motorises, augmentation de la puissance des moteurs) na presque rien ajout la production. Il est de ce fait primordial pour revenir une situation dexploitation raisonnable et durable de limiter leffort de pche et de rglementer lge de la premire capture (contrle des tailles la capture et des maillages des filets)
20
production en T
Annes
La production des ponges est un complment non ngligeable de la production de la pche aux Iles Kerkennah surtout au niveau valeur. Cette production a connu un dclin important durant les annes 1994-1999 (Fig. 10 ci-aprs) d parait-il entre autres un phnomne deutrophisation. La production est en volution apprciable depuis lan 2000.
Fig. 10 : Evolution de la production de s ponges Ke rke nnah
production en T
20 15 10 5 0
19 86 19 88 19 90 19 92 19 94 19 96 19 98 20 00 20 02 20 04
annes
21
marin de lArchipel et ce par augmentation du nombre des barques moteur et laugmentation de la puissance des moteurs des barques motorises. La pche par ces barques et par des engins non appropris (Kiss, filets invisibles) dans les faibles profondeurs proximit des pcheries fixes et en superposition avec les pierres creuses et les gargoulettes est lorigine dune perturbation des activits de la pche traditionnelle. Lanalyse de cette situation de la pche traditionnelle aux les Kerkennah rvle : - une dgradation plus ou moins rapide de la faune et de la flore de ce milieu marin particulier, - une rupture presque totale des marins de leur environnement administratif, institutionnel et structurel ce qui a engendr une dsorganisation au niveau des activits de la pche, - une situation de non confiance et non respect au niveau des relations sociales intracommunautaires do une relle crise socio-conomique principalement au niveau des activits de la pche traditionnelle. Cette dernire est menace diffrents niveaux : - au niveau conomique par la dclinaison qualitative et quantitative des prises et donc des revenus, - au niveau social par des actes de vol, de braconnage voire mme de banditisme - et au niveau technique par la perte dun savoir et dun savoir-faire traditionnels bien adapts aux conditions cologiques de ce milieu marin.
- accostage des barques pratiquant le Kiss et dbarquement des produits de la pche au port commercial de Sidi Youssef sans contrle sanitaire ni relevs des quantits et des valeurs. Le port de Sidi Youssef est plutt un port conu pour les bacs reliant larchipel Sfax et pour des activits commerciales (Photo 7), - Les poissons et autres espces marines dbarqus principalement au niveau de ce port et un peu partout au niveau de larchipel sont de trs petite taille (rouget, pageot, daurade, bogue, seiche, marbr, crevette, serran, saupe .). La taille de ces poissons est peine de la taille dune phalange de lindex (Photo 8), ceci est d lutilisation non rglementaire dun maillage trop faible principalement pour les filets ! invisibles (!! ) (photo 9) et mme pour les chambres de capture des Cherafi, - approvisionnement en gaz ol par des moyens dtourns grce la complicit des grossistes (intermdiaires ou Gachara) ; parfois approvisionnement dans les bidons transports dans des camionnettes isothermes de transport de poissons appartenant aux Gachara), - les Gacharas assurent aux pratiquants du Kiss la couverture des charges dexploitation moyennant lexclusivit commerciale des produits de leur pche, ce qui est de nature accrotre de plus en plus la marginalisation de ladministration et des services de contrle, - circuits de commercialisation complexes dtourns et le plus souvent sans aucun contrle (photo 10), - le non respect de la rglementation en matire des zones de pche et des distances par rapport aux pcheries fixes, le plus souvent il ya pose, dans lindiffrence totale, de filets proximit et parfois tout autour des Cherafi, superposition de diffrents engins de pche, Drina sur Messaa, filets sur Drina etc.., - dgts causs par le Kiss sur les engins de pche, - non respect des saisons de pche ni de la priode de repos biologique surtout par les pratiquants du Kiss et les chalutiers qui travaillent dans les faibles profondeurs qui en plus provoquent une dtrioration des fonds marins et de lherbier dont dpend la vie et la multiplication de la faune de ce milieu marin, - la pratique de la pche la senne tournante provoque des ravages au niveau des stocks de la faune marine, - laccroissement rapide et non tudi de la flottille (barque moteur) sest traduit par un effort de pche non en rapport avec les potentialits exploitables de ce milieu marin - problme de financement et dacquisition de matriel de pche et des cots dexploitation surtout pour les embarcations motorises ce qui a favoris le rle des intermdiaires (Gachara) qui couvrent les charges et les dpenses courantes des pcheurs avec comme consquences la soumission des ces pcheurs aux conditions commerciales imposes par ces intermdiaires et le non recours la vente la crie dans les marchs, - problme de la main duvre (les jeunes principalement) qui ne veut travailler quau bord des barques pratiquant le Kiss ce qui leur assure un important revenu sans se soucier de leffet nfaste sur le milieu marin et les techniques traditionnelles,
23
Phot. 7 : Port de Sidi Youssef, colonisation par les barques de pche (Kiss) sans n
24
- manque dun programme de sensibilisation et de vulgarisation au profit des pcheurs, - le non respect de la rglementation en vigueur a fait quil ny a plus de campagne de pche au vrai sens du mot (surtout pour la crevette et les poulpes), - la pratique du Zroub continue tre utilise malgr son caractre dvastateur pour les sparillons (Spars) vu leur forte productivit (capture), - le dveloppement du GDA El Arkhabil est frein par lendettement des pcheurs auprs des Gacharas et la soumission des pcheurs ces derniers, - prolifration des actions de vol des productions avec parfois mme les engins de pche (nasses, gargoulettes, filets),
25
- problme de la gnralisation de lutilisation des filets maillants invisible (Hrira) avec souvent un maillage non rglementaire, - les chalutiers qui exploitent les faibles profondeurs ravagent faune et flore et portent atteinte la rentabilit et la viabilit des Cherafi - le Kiss touche mme les zones qui ne pratiquent pas ce mode de pche (El Attaya et Kraten) principalement au printemps - absence de tout service au niveau des ports de pche de Kraten et dEl Attaya - manque de mobilisation des marins pour dfendre leurs intrts - problmes des impays bancaires et surtout des intrts - dgradation et rgression des ressources engendrant une rarfaction voire mme une disparition de certaines espces de poissons de haute importance pour larchipel (Serre) - les poulpes non pches aux mois de septembre et octobre, bien quelles soient de petite taille migrent vers dautres zones ou autres rgions, - problmes de pollution par les eaux rouges (eutrophisation), - intrusion dintervenants nayant aucun rapport avec lactivit pche, - non respect et manque de tolrance mutuelle entre les pcheurs de diffrentes catgories de pche, - rupture presque totale entre les pcheurs et leur entourage administratif et organisationnel, le diagramme de relations est domin par les collecteurs (Gachara) (fig. 11), - diagramme de flux limits des changes entre pcheurs et collecteurs (fig. 12)
26
CTV
GDA El Arkhabil
APIP
Pcheurs Kerkennah
ONG Lions Club Service de pche
Dlgation
Collecteurs
BTS 26-26 Sfax : relations normales indirectes
Lgendes :
27
Tunis
Gabs
Palmes Henn Dattes Mloukhia
Sidi Bouzid
Lgumes et animaux
Sel, raisin sec, figues sches Produits artisanaux du palmier Broyage olive
Produits Pche
poulpes sches
Produits de la pche
Sousse
Sfax
produits de la pche Produits de la laine Matriaux de construction, alimentation, Matriels de pche, habillement .
Archipel de Kerkennah
relations de pche cueillette des ponges
Electromnagers
Italie
Zarzis
?????????
28
- assister et renforcer le GDA El Arkhabil et sensibiliser et inciter les pcheurs y adhrer aprs rvision de la valeur de la carte dadhrant, - renforcer et multiplier les contrles sur les circuits illicites de commercialisation des produits de la pche et confisquer les produits non conformes la taille rglementaire ou pchs par des engins non rglementaires, - contrle des engins de la pche et en particulier les filets et interdire mme la fabrication des filets qui ne sont pas autoriss par la loi, - actualisation des tudes des cycles biologiques des poulpes et leur migration pour planifier la bonne priode de capture, - dynamiser le rle de lAPIP pour amnager les structures ralises pour la promotion de la pche (Ports de pche, fabrique de glace, espaces pour vente des produits) et les exploiter dune faon rationnelle - Contrle rgulier des barques de la pche et interdiction aux barques en situation irrgulire de quitter le port sans avoir rgularis leur situation - confisquer les barques sans identification apparente et pnaliser les propritaires - pose des blocs en ciment (rcifs artificiels) dans les zones sensibles et connues pour leur importance pour la reproduction des espces marines - fixer le nombre de chambres de capture pour les pcheries fixes (Cherafi) dans le cahier de charges de lappel doffre et assurer un contrle dans ce sens - rechercher des possibilits de diversification des activits entre terre et mer pour diminuer leffort de la pche - tudier les possibilits de prolonger la priode de repos biologique instaure lanne dernire dun mois un mois et demi
5 Conclusion et Recommandations
Ce diagnostic participatif sur ltat de la pche traditionnelle aux Iles Kerkennah rvle, suite toutes les tudes antrieures, que le milieu marin autour de larchipel de kerkennah est trs particulier par ses caractristiques topographiques, hydrologiques et biologiques. A cette particularit typique ont t adapts, depuis fort longtemps, des engins de pche et des techniques de pche originaux et souvent ingnieux permettant une exploitation performante et durable du fait quelle est bien raisonne quant aux zones et aux priodes de pche pour les diffrents engins et les diffrentes espces. Les kerkenniens, bien que vivant principalement de ce quils gagnaient des activits de la pche, avaient un complment non ngligeable dactivits et de revenus dune petite agriculture terrestre. Depuis quelques dcennies les activits et revenus terrestres diminuaient alors que les activits de pche sont de plus en plus importantes avec souvent un changement au niveau des engins (de la barque voile ou rames la barque motorise), laccroissement des nombres des barques et lintroduction des nouvelles techniques et engins de pche souvent non adapts aux caractristiques du milieu marin de larchipel dans son ensemble.
29
Contrairement aux pratiques traditionnelles et la vision raisonnable des anciens oprateurs les techniques nouvelles, avec lindiffrence et le non respect des habitudes et des usages sociaux et de la rglementation en vigueur de la part des nouveaux oprateurs, sont dgradantes pour la faune et la flore du milieu. Cette situation de surexploitation, de non respect des cycles biologiques de diffrentes espces et des priodes et zones de pche autorises est lorigine de la crise vcue par les activits de la pche et les pcheurs aux Iles Kerkennah. Devant les possibilits limites des services de la pche et de contrle locaux et leur impuissance manifeste devant des oprateurs dominants (Kiss, Guechara), le secteur de la pche aux Iles est dans lincertitude et la viabilit des techniques traditionnelles, originales et typiques pour ce milieu marin est mise en cause. Des actions de sauvegarde de cette richesse biologique particulire et de ces techniques ayant prouv leur efficacit et leur bonne gestion de ces ressources dans le temps et dans lespace, simposent. Nous contribuons dans ce sens, en guise de recommandations, par la proposition dun plan dactions dtaill ci-aprs
30
Ce groupe est principalement constitu dexploitants des Cherafi et de propritaires de barques ctires appartenant des ports et points de dbarquements autres que SIDI YOUSSEF et MELLITA Par ailleurs le diagnostic a permis de constater le rle quasi inexistant des organisations professionnelles et ce malgr la prsence dun groupement de dveloppement agricole et des reprsentations des structures de lUTAP locale et des syndicats de base) Le programme de sensibilisation aura pour principaux objectifs : montrer limpact dun comportement irresponsable sur lavenir de lactivit de pche au niveau de larchipel, prsenter les rsultats que peuvent obtenir les pcheurs court, moyen et long terme de lexploitation rationnelle des ressources et du respect de la lgislation en vigueur, promouvoir lesprit de solidarit et de mutualit entre les pcheurs de larchipel et montrer lintrt que peut engendrer pour les pcheurs leur ladhsion aux structures professionnelles existantes. Le programme de sensibilisation et de vulgarisation propos doit tre effectu sous forme de sances danimation par petit groupe homogne et faisant recours des supports audiovisuels adquats bass sur une information simple, cohrente, concise et prcise. Ce programme consisterait en un ensemble dactions qui peuvent tre ralises par des experts qualifis avec la contribution des services comptents du Ministre de lagriculture et des ressources hydrauliques, lInstitut National Scientifique et Technique de la Mer (INSTM), lUTAP et le groupement de dveloppement agricole des Iles de Kerkennah Le programme comporterait notre avis les actions suivantes : Action de sensibilisation lenvironnement marin expliquant la dynamique du comportement des espces marines dans leur milieu et linteraction des facteurs influenant ce comportement. Un intrt particulier doit tre accord au cycle biologique des principales espces focalises par les pcheurs. Laccent sera mis sur les priodes de reproduction (ponte), les migrations effectues pendant les diffrentes phases du cycle biologique et la courbe de croissance. Les sances danimations doivent inciter les pcheurs ragir pour dgager les consquences de leur comportement sur lquilibre du milieu marin et la prservation des richesses Laccent sera mis sur limpact de lutilisation de certaines techniques et engins de pche prohibs sur la durabilit de lactivit pche au niveau des Iles de Kerkennah. Cette action peut comporter un volet expliquant la lgislation de la pche en vigueur en montrant les causes qui sont lorigine de ces dcisions et les objectifs recherchs Cette dmarche vise inciter les pcheurs mieux respecter les textes rgissant
31
lactivit de la pche et avoir un comportement plus civique et responsable dans lexercice de leurs activits. La deuxime action porterait sur lintrt pour les pcheurs dadhrer aux structures professionnelles existantes et surtout le groupement de dveloppement de la pche Cette action vise faire connatre les objectifs des organisations professionnelles existantes et les mcanismes de leur fonctionnement Laccent sera mis sur les gains et rsultats positifs que peuvent apporter ces structures aux pcheurs (commercialisation de la production, approvisionnement en intrants et engins de pche, intermdiation avec les instances financires etc) Les rgles qui rgissent la gestion et le fonctionnement du groupement de dveloppement agricole (GDA) peuvent apporter aux pcheurs de larchipel un outil efficace pour apporter des solutions aux diffrents problmes quils rencontrent. Le GDA qui est gr par un conseil dadministration lu parmi les pcheurs adhrents donne ces pcheurs la possibilit de se regrouper pour mieux grer leurs activits et surtout avoir plus de possibilits de disposer des moyens et facilits solutionner leurs problmes et bnficier des ventuelles aides que peuvent avoir ce type de structure. Le GDA peut constituer un interlocuteur de choix pour ladministration et les bailleurs de fonds. Pour toutes ces raisons il est important de fournir tout leffort ncessaire pour lever les entraves qui handicapent le bon fonctionnement du GDA existant et trouver les moyens ncessaires pour inciter les pcheurs adhrer cette structure. 5.1.2 - Etude technico-conomique des techniques pratiques par les pcheurs kerkenniens et des engins de pche et leurs impacts sur lenvironnement marin Le diagnostic effectu a permis de relever labsence de statistiques et dinformations fiables sur les performances des diffrentes techniques de pche pratiques au niveau de larchipel et des caractristiques des engins utiliss Ltude propose comporterait les volets suivants : - une description exhaustive des engins de pche et leurs caractristiques techniques - valuation de limpact de lutilisation de ces engins de pche sur les biotopes marins et les amliorations possibles apporter pour rationaliser leur exploitation - valuation des performances quantitatives de ces engins par espces et par mois durant une anne - proposition dun planning dutilisation de chaque engin de pche en tenant compte des amliorations des caractristiques techniques de leurs diffrents constituants 5.1.3 - Etude socio-conomique de la population des pcheurs kerkenniens La rationalisation de lexploitation des ressources peut aboutir instaurer des priodes de repos biologiques pendant lesquelles les pcheurs doivent arrter leurs activits de pche.
32
Ltude propose comporterait les volets suivants : - une analyse de la situation socio-conomique dun chantillon reprsentatif des pcheurs de larchipel - identifier les ventuelles possibilits de cration des sources de revenus aux pcheurs pendant les priodes darrt biologique - apporter quelques lments sur la meilleure approche pour amliorer le comportement des pcheurs vis vis de lenvironnement marin et dvelopper chez eux lesprit de solidarit et de mutualisme 5.1.4 - Un programme de dveloppement de la productivit de lactivit de pche Il sagit dun programme de prservation des fonds marins et de reconstitution des ressources exploitables. Ce programme vise revitaliser lactivit de la pche et permettre aux pcheurs moyen terme damliorer la rentabilit de leurs activits et dinstaurer un systme dexploitation rationnelle et durable des ressources Le programme comporte les actions suivantes : Renforcement du programme dinstallation des rcifs artificiels : Il sagit dentreprendre des actions pour renforcer leffort dj entrepris par diffrentes parties pour protger le littoral de la pche abusive et dvastatrice pratique par certains pcheurs irresponsables et particulirement la pratique du KISS et du CHALUTAGE dans les faibles profondeurs et ce par lextension de linstallation des rcifs artificiels aux zones non touches. Projet de cration dune closeries : Afin de pallier au tarissement des ressources et la surexploitation de certaines espces telles que les daurades, les loups et les Serres, nous proposons de crer une closerie qui permettrait de produire dans un premier temps des alevins de loup et de daurade qui arrivs une certaine taille ensemenceront le littoral de larchipel Ce projet peut tre entrepris par le groupement de dveloppement de la pche des les de Kerkennah Projet de grossissement de poulpes : Les poulpes constituent une espce trs cible par les pcheurs kerkenniens et reprsentent la production principale des pcheries fixes de larchipel A cet effet il serait judicieux de promouvoir une action qui vise crer une station exprimentale de grossissement de poulpes (daprs les informations disponibles les espagnols pratiquent le grossissement des poulpes) Cette action est entreprendre avec le concours du centre nationale de laquaculture de Monastir
33
Le matre duvre serait le groupement de dveloppement de la pche des les de Kerkennah Ce projet pourrait permettre en cas de russite de solutionner les problmes lis aux non respect des priodes de pche et de la taille non rglementaire des captures et des pillages des ressources.
10 - Documents consults
BEN BRAHIM M., BOUAIN A., BRADAI N., GHORBEL M., HAMZA A. 2004, les caractristiques du milieu marin des les Kerkennah, projet PNUD/FEM/PMFTUN/98/G52/14 Ben Salah M., 2003, Etude de la diversit vgtale des plantes cultives dans les Iles Kerkennah, projet PNUD/FEM/PMF-TUN/98/G52/14 Collectif sous la direction de Fehri A. 2001, lHomme et la mer (actes du colloque du 7-9 mai 1999 Kerkennah). Facult des lettres et Sciences humaines de Sfax Centre Cercina pour les recherches sur les Iles Mditerranennes Association dhistoire et de gographie de Sfax Collectif sous la Direction de Fehri A. 2004 : actes de colloque international sur les Iles Mditerranennes relais de civilisation Facult des lettres et Sciences humaines de Sfax Centre Cercina pour les recherches sur les Iles Mditerranennes Fehri A. 2003 : Kekena de Cercina Hached, Centre Cercina pour les recherches sur les Iles Mditerranennes. Srie Rives mditerranennes, livre 3 FEM/PMF 2005 : document du projet Prservation de lcosystme marin et de la pche traditionnelle Kerkennah Mekki Touhami 1999, situation de la pche aux Iles Kerkennah INAT Mekki Touhami 2000, la pche aux Cphalopodes kerkennah Rapport du PFE INAT dans la rgion de Sfax
Rhouma A., Nasr N., Ben Salah M., Mehrez A., 2005, analyse de la diversit gntique du palmier dattier dans les Iles Kerkennah Rapport du projet PNUD/FEM/IPGRI-RAB98G31 et du projet PNUD/FEM/PMF-Lions club Sfax Thyna Servonnet J. Laffite F. 1888, En Tunisie Le Golfe de Gabs en 1888 - Les les Kerkennah pp : 57 84 plus illustrations
34
Souissi Mohamed Naceur 1998, problmatique de la pche dans la rgion de Kerkennah. Rapport du PFE - INAT
35
Liste des participants au diagnostic Nom & Prnoms Activit/fonction Rsidence Abdelmalek Jerbi Mustapha Mohamed Jafel Sassi Makni Ali Mhani Naceur Ben Younes Med Raaouf Azeddine Med El Abed Chaabane Bouzida Ayed Jebel Souissi Rabeh Souissi Nafaa Souissi Farhet Khecherem Jamel Ben Chikha Naji Jelali Khaled Ben Chikha Saleh Moamer Khenfir Salem Jaber Taoufik Chikha Souissi Foued Najeh Echikh Med Ben Sassi Najeh Loucif Mediar Mohamed Salaheddine Gomri Mohamed Salah Fourat Abdelkarim Kebeili Omar Kirat Mohamed azeddine Ali Gaabi Noureddine Raouine Tahar hached Abdessalem Kamoun Youssef Farjellah El Hadi Hamida Ali Ben Hmida retrait Pcheur, barque Pcheur, Cherfia Pcheur, Cherfia Pcheur, Cherfia Propritaire caf Elve, Charfia Retrait Pcheur, Omda Pcheur Pcheur, armateur Pcheur Pcheur, armateur Armateur Armateur Pcheur Pcheur Pcheur Pcheur Pcheur Pcheur Elve, Pcheur Pcheur Pcheur, armateur Pcheur, armateur Pcheur Pcheur Pcheur Pcheur Pcheur Pcheur Pcheur Pcheur, Cherafi Pcheur, Omda Pcheur Retrait Pcheur
36
Date de participation
Erramla
07/09/2006
Mellita
08/09/2006
Kraten
09/09/2006
Erramla
09/09/2006
Ali Farjellah Med Bel Kahla Hassen Moussa Touhami Bel haj
Mellita
10/09/2006
37