Oasis de Zarat
Oasis de Zarat
Oasis de Zarat
Février 2014
SOMMAIRE
RESUME 2
i
(iii) Coût de l’action et répartition des investissements 32
ACTION 2. AMELIORATION DU SYSTEME D’EXPLOITATION DES RESSOURCES EN EAU 32
(i) Objectif de l’action 32
(ii) Description de l’action et des modalités de son exécution 33
(a) Sous-action 2.1. Amélioration des systèmes et des techniques d’irrigation 33
(b) Sous-activité 2.2. Préservation des ressources en eau (recharge des nappes) 33
(c) Sous-action 2.4. Renforcement du rôle et des capacités du GDA en gestion de l’eau 34
(iii) Coût de l’action et répartition des investissements 35
ACTIONS 3. GESTION ET PROTECTION DES TERRES ET DU MILIEU NATUREL 35
(i) Objectifs 35
(ii) Description des actions et des modalités de leur exécution 35
(a) Protection de l’oasis de l’ensablement (Sous-action.2.1 déjà citée) 35
(b) Sous-action 3.1. Evacuation des eaux usées non traitées 36
(c)Evacuation des eaux stagnantes dans le réseau de drainage 36
(d) Nettoyage de l’oasis et de son environnement des déchets solides 36
(iii) Coût de l’action et répartition des investissements 37
ACTION 4. REHABILITATION ET PRESERVATION DE LA BIODIVERSITE DE L’AGRO-SYSTEME OASIEN 37
(i) Objectifs 37
(ii) Description de l’action et des modalités de son exécution 37
(iii) Coût de l’action et répartition des investissements 38
ACTION 5. RENFORCEMENT DES CAPACITES DU GDA DE L’OASIS DE ZARAT 38
(i) Objectifs 38
(ii) Description de l’action et des modalités de son exécution 38
(a) Formation et appui conseil au profit des membres du GDA 38
(b) Renforcement du GDA en ressources humaines 39
(c) Amélioration des conditions de travail 41
(d) Amélioration des capacités d’intervention du GDA 41
(iii) Coûts et répartition des investissements 42
iii
Liste des abréviations
AEP : Alimentation en Eau Potable
AGR : Activité Génératrice de Revenu
AIC : Association d’intérêts collectifs
ANGED : Agence Nationale de Gestion des Déchets
CRDA : Commissariat Régional au Développement Agricole
CES: Conservation des Eaux et des Sols
CPA: Contrat Programme Annuel
CFPA : Centre de Formation Professionnelle Agricole
DT: Dinar Tunisien
EUT : Eaux usées traitées
FEM : Fonds Mondial de l’Environnement
GDA : Groupement de Développement Agricole
GDPEP : Groupement de Développement pour la Protection et l’Exploitation des Palourdes
GI : Groupe d’Intérêt
N°IRH : Numéro de l’Inventaire des Ressources Hydrauliques
OEP : Office de l’Emploi Professionnel
ONAS : Office National de l’Assainissement
ONAT : Office National de l’Artisanat et du Tourisme
PDES: Plan Directeur des Eaux du Sud
PDPO : Plan de Développement participatif de l’oasis
PGDEO : Projet de Gestion Durable des Ecosystèmes oasiens
PI : Périmètres Irrigués (Arrondissement)
RE: Ressources en Eau (Arrondissement :ARE)
SONEDE : Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux
STEP : Station de Traitement des Eaux Polluées
i
Liste des cartes
Carte 1. Localisation de l’oasis de Zarat et son positionnement par rapport aux autres oasis
concernées par le projet
1
RESUME
L’oasis de Zarat est parfaitement intégrée dans son espace socio-économique à travers la
complémentarité qu’elle assure entre les activités agricole, élevage et pêche. En effet, les
habitants de la commune de Zarat possèdent également d’autres parcelles agricoles
limitrophes (El Alaya, Mareth, Ouafissen, El Guerine, …). Une partie de la population, tout
en s’activant dans l’agriculture, pratique la pêche et la collecte de la clovisse (essentiellement
les femmes et les jeunes).
Une autre complémentarité est assurée entre l’agriculture irriguée au sein de l’oasis et les
cultures en sec dans les terrains des alentours (Ségui, Oued Zigzaou,…) et permet aux
concernés d’en profiter pour la culture saisonnière des céréales et celle des arbres fruitiers
Zarat est une localité dont l’oasis est son cadre ancestral. Son ouverture sur la mer et sa
position sur un axe routier national (GP1) lui offrent plusieurs opportunités de
développement. De tout temps ouverte sur l’immigration, une bonne partie de sa jeunesse se
trouve à l’étranger et l’agriculture est devenue l’occupation de la génération dont l’âge est
avancé. L’intérêt qu’accordent les agriculteurs de zarat aux arbres fruitiers dont les grenades
et le palmier dattier, lui offre de larges opportunités au développement.
La complémentarité entre l’agriculture et la pêche font de Zarat un pôle de développement qui
trouve dans la proximité de Mareth, un bon soutien pour le partage des services.
L’oasis de Zarat présente des potentialités touristiques liées à l’activité hydrothermale de
l’eau de sa source, à son paysage à travers l’oasis et le long de sa plage et à son
environnement éco-touristique régional en l’intégrant dans un circuit qui regroupe le musée
militaire de Oued Zigzaou et les reliefs de Toujane-Tounine. A ceci s’ajoutent ses
potentialités archéologiques dont les fouilles n’ont été jusqu’à maintenant que sommaires.
L’ensemble de ces éléments est de nature à drainer vers Zarat, un tourisme balnéaire local et
éventuellement de l’intégrer dans un circuit éco-touristique englobant certaines zones du Sud
tunisien (Jerba, Matmata, Douz, Tozeur.
Actuellement, les systèmes de production sont en crise sous l’effet de la surexploitation des
ressources naturelles qu’elles mobilisent, leurs performances sont très médiocres et leur
viabilité n’est plus assurée. En ce qui concerne l’oasis de Zarat, c’est le rabattement
inexorable du niveau piézométrique, et donc la chute du débit du forage d’eau alimentant
l’oasis qui est à l’origine de la fragilisation du système de culture en place, avec toutes les
conséquences négatives de divers modes d’adaptation des exploitants au déficit hydrique
(simplification du système par suppression de l’étage des cultures annuelles, non
rajeunissement des plantations vieillissantes, négligence de certaines techniques culturales,
abandon cultural). La persistance des ces ’oasis de Zarat a si des mesures de sauvegarde
efficaces ne sont pas prises et adoptées par les exploitants concernés
L’oasis de Zarat est classée dans la catégorie des oasis littorales. Elle est localisée sur le
littoral du Golfe de Gabès à 40 Km au sud de cette ville, dans le prolongement de l’oasis de
Mareth et à deux km de la côte. C’est un agro-système oasien traditionnel développé
initialement sur une source hydrothermale valorisée par ailleurs dans un bain-maure
(Hammam) depuis le 11e siècle et probablement bien avant cette période. L’oasis était
structurée en un système de culture très dense, à trois étages riches en biodiversité. La culture
principale étant le palmier dattier avec une multitude de variétés locales, à l’exception de la
variété Daglet Nour inadaptée au contexte climatique du littoral à haut degré hydrométrique.
2
De par sa position littorale, les activités de la pêche et de la collecte des palourdes constituent
des sources de revenus important pour de nombreux habitants du village de Zarat.
Au plan administratif, le village de Zarat, implanté sur la périphérie Nord de l’oasis, est un
secteur (Imada) rattaché à la délégation de Mareth, Gouvernorat de Gabès. Occupant une
position stratégique côtière et sur la route commerciale Est-Ouest (Machrek-Maghreb) et
Nord-Sud (Maghreb- Afrique). Ce village a joué un rôle historique important dans l’ouverture
du Sud tunisien sur son environnement régional, méditerranée er africain, tout au long du
moyen âge. Sa population est d’origine berbère nomade, elle a commencé tôt à se sédentariser
et à étendre la superficie irriguée à la faveur de la mobilisation de nouvelles ressources d’eau
souterraine. Ceci sans rompre avec l’exploitation des parcours environnants au profit
d’élevages ovins, caprins et camelin et avec les cultures pluviales oléiculture et céréales dans
les zones d’épandage des eaux de crue.
Cette oasis se situe dans un paysage de plaine alluviale (plaine de la Jeffara) dans un
bioclimat aride, sous-étage inférieur, à la périphérie d’une zone marécageuse en bordure de
mer. En conséquence, les terres y sont affectées par une hydromorphie de nappe salée à
niveau variable et un grand déficit hydrique climatique durant tous les mois de l’année. Les
ressources en eau d’irrigation du forage sont limitées (moins de 40 l/s) et saumâtres (2,7 g/l),
ce qui constitue une contrainte importante à l’intensification des cultures et à la pratique des
cultures estivales de l’étage herbacé dont notamment les cultures fourragères. Ce déficit est à
l’origine de la simplification du système de culture à trois étages par la suppression
progressive des cultures annuelles et de nombreuses espèces fruitières de 2e étage et une
érosion importante de sa biodiversité. L’oasis est équipée d’un réseau d’irrigation en canaux
bétonnés à ciel ouvert sur la plupart des parcelles et d’un réseau de drainage constitué de deux
fossés primaires traversant l’oasis d’est en ouest. L’efficience de ces réseaux est faible et le
projet APIOS 2 se propose de les réhabiliter en vue de réduire les pertes actuelles et
d’augmenter la valorisation de l’eau disponible.
Par ailleurs, le territoire de la localité de Zarat comporte d’autres ressources naturelles que la
population n’a pas tardé à mettre en valeur pour diversifier ses sources de revenus. Il s’agit
des ressources marines (pêche côtière et collecte des palourdes), de l’artisanat local valorisant
les produits de l’oasis et de la steppe environnante ainsi que du tourisme local autour du
Hammam et de la plage. Ces ressources constituent effectivement des potentialités à mettre en
valeur et à exploiter rationnellement pour un développement local dans une vision intégrant
l’économie oasienne à celle des métiers du village.
Le diagnostic de la situation actuelle de cette oasis et de son environnement socio-
économique fait état d’une surexploitation poussée de toutes les ressources naturelles. Il en
découle une tendance lourde de dégradation de la plupart des fonctions économiques, sociales
et environnementales de l’oasis sous l’effet de la conjonction de maintes contraintes (pénurie
d’eau, morcellement des exploitations, détérioration des termes d’échange entre les produits
agricoles et industriels…). L’agro-système oasien n’est plus soutenable dans les conditions
actuelles de gestion, sa contribution aux revenus des exploitants a fortement baissé et la
plupart des oasiens marginalise le travail de leurs exploitations au profit d’autres activités.
Devant ce constat et en tenant compte du potentiel humain dynamique et ouvert sur son
environnement, d’une part, et des atouts de ressources naturelles variées, d’autre part, la
concertation avec tous les acteurs socio-économiques locaux (exploitants et leur GDA,
organisations de la société civile), les administrations au niveau central et régional, a permis
d’élaborer et de valider un Plan de Développement Participatif de cette oasis (PDPO).
3
Le PDPO de Zarat, d’un coût global de 2,373 millions de Dinars, comprend de multiples
actions structurées en trois principales composantes :
(i) La réhabilitation et la préservation des fonctions économiques et environnementales
de l’oasis (612,750 DT).
(ii) La réhabilitation et la consolidation des fonctions économiques et socio-
économiques de l’oasis (938.100 DT).
(iii) La réhabilitation et la préservation de la valeur patrimoniale de l’oasis (822.500DT)
4
A. PREMIERE PARTIE: DIAGNOSTIC PARTICIPATIF
1
L’atelier a groupé les représentants du M.EDD, les représentants de l’administration, particulièrement ceux du
Ministère de l’Agriculture (Directions centrales et CRDA concernés) et les experts de la BM.
2
Association des amis de la maison des jeunes à Zarat, club d’athlétismes à Zarat
5
(v) des représentants des différents services techniques des CRDA, du tourisme, de la
culture, de l’ODNO...
Le processus d’élaboration du PDPO de Zarat a été mené en utilisant la démarche
méthodologique adoptée dans le cadre du Projet. Le diagnostic participatif et l’identification
des actions de développement et de gestion durable de l’oasis ont été menées en ateliers
thématiques et en focus groupes, avec les divers groupes d’intérêts parmi les hommes, les
femmes et les jeunes, et sous forme de séances plénières auxquelles ont participé les
spécialistes matières (consultants, services techniques), des représentants d’associations
locales et des personnes ressources.
A la fin de chaque mission de terrain, une séance de travail, présidée par le Directeur Général
du CRDA de Gabès, fut tenue avec les services techniques pour restituer et discuter les
principaux constats et propositions envisageables dans le cadre du PDPO ainsi que l’apport du
CRDA pour contribuer à leur mise en œuvre.
L’organisation et le déroulement des différentes étapes sur le terrain ont été pilotés par le
Groupement de Développement Agricole (GDA) de l’oasis de Zarat. Il a été soutenu
principalement par l’Association de développement durable de l’oasis de Zarat et la
municipalité. Le GDA a bénéficié de l’appui des services régionaux de l’environnement et
une équipe multidisciplinaire de consultants3, mobilisée dans le cadre du PGDEO. La
coordination globale de la mission a été assurée par l’équipe centrale du Projet au sein du
Secrétariat d’Etat de l’Environnement et le chargé du Projet à la Banque Mondiale.
Le GDA de Zarat est la structure communautaire qui regroupe la majorité des
agriculteurs appartenant à cette oasis (78 adhérents en 2013). Il constitue avec le
conseil de la Municipalité, les deux principales structures qui interviennent dans la
gestion des affaires communautaires. Des associations locales récemment créées
s’activent dans différents domaines telles que l’Association de développement durable
de l’oasis de Zarat et d’autres associations citées plus haut.
Les ressources financière du GDA proviennent essentiellement de la vente de l’eau et des
adhésions. Le budget a progressé de 23 000 DT en 2006 à 43 000DT en 2012. L’essentiel
de ce budget est principalement consacré au payement des salaires (pompiste,
aiguadiers et agents de maintenance). Il provient à raison de 44% de la vente de l’eau
d’irrigation, de 26% des subventions, de 25% des abonnements des adhérents et de 5%
d’autres activités.
La municipalité de Zarat, dont l’essentiel du budget est assuré par les services qu’elle rend à
la population, se procure à travers la gestion du Hammam, une certaine rentrée d’argent qui
est bénéfique à son budget relativement modeste.
3
Un spécialiste en ressources en eau, un aménagiste environnementaliste, un agro-sociologue et un spécialiste ne
génie rural et un spécialiste en animation et en développement communautaire,
6
A.II. CARACTERISTIQUES ET SPECIFICITES DE L’OASIS DE ZARAT
A.2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
Au plan administratif, l’oasis de Zarat est située à proximité du village de Zarat qui fait partie
du secteur administratif rattaché à la Délégation de Mareth et au Gouvernorat de Gabès.
Située sur le littoral du golfe de Gabès à 40 Km au sud de cette ville et à l’est de la ville de
Mareth, à deux kilomètres de la côte, l’oasis de Zarat (x:10°21’, y:33°39’, z: 26m) est du type
traditionnel, à l’instar de celle de Mareth. Elle est facilement accessible à partir de la route
GP1 par la bretelle menant au village de Zarat et vers la mer (voir Carte 1.
Carte 1. Localisation de l’oasis de Zarat et son positionnement par rapport aux autres oasis
concernées par le projet
Elle s’étend sur une superficie totale de 120 ha dont seulement 80 ha environ sont
exploités et 40 ha non encore valorisés. Les 80 ha sont répartis en 609 parcelles appartenant à
375 exploitants, soit une superficie moyenne de l’ordre de 1200 m2 par exploitant (figure n°2
ci-dessous). Cette oasis structurée autour de son village du même nom, est localisée entre
deux oueds : Oued Warifen et Oued el Ouday qui lui confèrent des milieux écologiques
terrestre et maritime originaux et riches par leurs ressources naturelles et la beauté de leurs
paysages.
4
Abu Mohammed Abdellah ibn Mohammed ibn Ibrahim at Tijani (675H-717H/1276 a JC-1317 a JC )
7
village avec une forte densité d’arbres et une belle vue, comme si c’est un seul verger de
verdure et de beauté. La majorité de ses arbres sont des oliviers implantés lors du règne de
l’Emir Abou Zakaryia sur Gabès en l’an de 624H (1179 ap JC). Les habitants de Kettana
possèdent un grand Ksar qui les regroupe. On y trouve également une source jaillissante dont
l’eau s’accumule dans une grande mare contigüe à la muraille du Ksar du côté ouest et à
partir de laquelle partent plusieurs canalisations d’irrigation et des pistes qui traversent la
palmeraie et assurent son irrigation…. Le dimanche, nous nous déplaçons à Zarat qui est un
village avec une grande palmeraie. Un fort débit d’eau jaillit de sa source hydrothermale.
Cette eau s’accumule sur place, dans une mare qui est à grand diamètre et très profonde5».
Zarat fait partie des villages historiques du Sud tunisien ayant pu traverser plusieurs
civilisations et ce compte tenu de sa position maritime stratégique et de la richesse et la
diversité de ses ressources naturelles terrestres (en particulier dans l’oasis) et maritimes
(ressources halieutiques). La commune de Zarat constitue avec Mareth et Arram, un pôle
urbain et agricole vers lequel convergent les chemins empruntant le littoral entre Gabès et
Médenine. Ce pôle d’urbanisation remontant loin dans l’histoire, a trouvé dans Zarat un point
d’ouverture sur la mer et un relai parmi les villages-oasis sur la route du Machrek-Occident
musulman. C’est particulièrement ce rôle de «production agricole/services 6» qui semble avoir
5
HH Abdewahab (1927) : Voyage de Tijani. Imp. Officielle, Tunis, pp. 85-86.
6
Les activités de service sont attestées à Zarat, par la présence jusqu’à la fin des années 1950, d’une communauté juive
pratiquant le commerce et différents métiers artisanaux (teinturiers et la forgerons).
8
permis à Zarat de se maintenir et de se développer durant le Moyen Age et de trouver dans les
deux autres agglomérations renfort et protection (confédération des Hamerna).
La présence des vestiges romains, des tessons rouges phéniciens, des coquillages, des poteries
à prédominance en gorge de pot, des blocs de pierres taillées en forme de base de pilon et des
mosaïques éparpillées dans l’espace longeant le littoral de Zarat, témoignent de la valeur
historique de cette zone. Plusieurs sites dans la proximité de Zarat, ont fait l’objet de fouilles
sauvages à la recherche d’objets d’art ou de trésors. D’autres sites à valeur archéologique
attestée, ne sont pas protégés ni valorisés.
Ainsi, la valeur historique de cette oasis est incontestée et semble remonter à une époque plus
ancienne7 que le Moyen âge. Il n’est pas exclu qu’elle ait fait partie des comptoirs phéniciens
du Golfe de Gabès, à l’image de Gabès, Bougherara et Djerba dont la principale activité a été
commerciale: l’échange des produits agricoles (principalement l’huile d’olive).
Tout en enregistrant une tendance d’équilibre entre les différents secteurs d’occupation
économique de la population, au sein de la délégation de Mareth, une certaine dominance est
affichée par le secteur agricole qui polarise près de 40% de la population active 8. Zarat qui
compte 645 ménages et 375 exploitants agricoles, affiche un taux de 43% de sa population
rattachée à l’activité agricole.
L’oasis de Zarat a été depuis juin 2005, érigé en périmètre public irrigué (décret n°1745/2005)
et par conséquent, la gestion de ses ressources naturelles et leur valorisation n’obéissaient plus
aux règles sociales et communautaires ancestrales. L’accès à l’eau d’irrigation est devenu
payant et le système de production n’a pas cessé de subir des transformations dictées par des
contraintes socio-économiques, organisationnelles et écologiques faisant perdre à l’oasis
notamment une partie de ces spécificités et de sa richesse biologique.
7
Découverte en 2013, d’une mosaïque sur le site des ruines littorales de Zarat.
8
Moumni Y. (2000) : L’oasis de Mareth : description du cadre général. IMAROM Working Paper Series n°8,
Feb. 2000. IRA Medénine, Tunisia
9
Il y a 7 principaux Archs : Ouled Lahouel ; El Hajjaji ; El Btibi et El Ayachi ; Ouled Mansour et Loghmani ; El
hajji et Ghrib ; El Kinouni et et Dahmani, El Maioufi.
9
en témoignent la présence de plusieurs monuments de marabouts10. Autour des ces marabouts,
plusieurs manifestations socioculturelles ont été développées avec une participation,
notamment financière des membres de la confrérie d’un même marabout. Des festivités et des
visites à ces monuments se déroulaient à l’occasion des mariages ou des fêtes religieuses. A
cela s’ajoutaient les manifestations collectives de travail qui se pratiquaient jusqu’à un passé
proche (curage de la source et des drains, moisson des céréales et collecte des dattes ou des
olives) et les cérémonies sociales et religieuses (mariages et processions). Le Hamman bâti
sur la source thermale, continue d’être le lieu de rencontre des femmes à l’instar des
nombreux cafés du village où se retrouvent les hommes, particulièrement les jeunes.
Une tradition et un savoir-faire en cavalerie à consolider. La population de Zarat a su
perpétuer un savoir-faire ancestral dans le domaine de l’élevage de chevaux et l’équitation. Ce
savoir-faire est aujourd’hui géré par l’Association de cavalerie de Zarat très connue par ses
activités dans la région et même à l’échelle nationale, vu que ces adhérents participent à de
nombreuses manifestations. Cette association continue à faire de l’élevage des chevaux (une
vingtaine actuellement) et fournit les équipements et l’appui nécessaires à ces adhérents.
Cependant, elle manque de moyens pour acquérir et aménager un espace qui lui permettraient
de réaliser ses activités dans de meilleures conditions.
10
Tels que Sidi El Bakaï, Sidi El Bahlou, Sidi El Abed et Sidi El Maamoura.
10
ressources naturelles, ont causé une nette tendance à la migration des jeunes vers d’autres
pôles d’activités professionnelles plus motivantes ou vers l’émigration.
La perdition du savoir faire local agricole et le désintéressement des jeunes font que les
agriculteurs trouvent de plus en plus de difficultés pour assurer les travaux agricoles
spécifiques aux oasis (l’escalade des palmiers pour effectuer la pollinisation, la récolte et la
taille, le binage et le sarclage, la maîtrise de fortes mains d’eau, la maintenance de ouvrages
hydrauliques à l’intérieur de l’oasis, la reconnaissance des variétés anciennes..) faute
d’ouvriers aptes à ces tâches. La rareté de la main d’œuvre agricole est devenue ainsi l’une
des problématiques à laquelle est confrontée l’oasis et dont la solution résiderait en partie,
dans l’introduction d’une mécanisation appropriée au système de culture pratiqué.
Dans le domaine de l’artisanat, Zarat a gardé de son héritage socioculturel certaines traditions
liées au travail de la laine (tissage et broderie), du bois et des palmes (outils agricoles et de
décoration, tapis et ustensiles de la vie quotidienne comme le couffin ou l’éventail). La
majorité des familles dispose d’un savoir-faire dans les domaines du tissage et broderie, de la
vannerie et de la transformation des produits agricoles. Ces savoir-faire font partie du
patrimoine socioculturel de la population de Zarat et ont été transmis de génération en
génération. De l’avis de la population, ces savoir-faire sont aujourd’hui en perdition et
demandent à être réhabilités. Plusieurs femmes continuent à exercer une activité artisanale
familiale sans que cette activité leur procure un revenu stable et suffisant, par rapport au
travail fourni. Les produits de ces activités sont en bonne partie utilisés pour les besoins de la
famille ou vendus sur place. Les femmes et les jeunes filles travaillent généralement chez
elles. Certains produits de tissage et de vannerie sont fabriqués sur commande à l’occasion
des mariages ou des fêtes. Plusieurs femmes et jeunes filles sont très intéressées par la
promotion des activités artisanales, visant à réhabiliter, valoriser et préserver le savoir faire
traditionnel. Ces activités sont souvent associées au développement de l’élevage ovin et à la
valorisation des sous-produits de l’oasis et de la mer (coquillage).
11
A Zarat, les pêcheurs ont utilisé l’équipement lourd prêté gratuitement par la municipalité pour immerger les blocs depuis
leurs bateaux. Ils ont assuré le transport terrestre des blocs depuis le chantier de construction jusqu’au port de pêche, grâce à
l’appui de la municipalité qui a fourni le moyen de transport. Pour le transport maritime des blocs depuis le port de pêche
jusqu’à la zone maritime désignée, les pêcheurs ont utilisé gratuitement leurs propres bateaux.
11
A.2.3.3. Organisation sociale et communautaire autour de la gestion
des ressources naturelles
La quasi-totalité des exploitants agricoles et des pêcheurs de Zarat habitent au village et, de ce
fait, la communauté des exploitants oasiens relève de trois types de structures
organisationnelles croisées :
les structures administratives locales civiles: la municipalité qui joue un rôle important
dans la gestion des aspects environnementaux du village, en matière d’assinissement
et de collecte des déchets solides. Elle gère également le Hammam themal alimenté
par la source naturelle;
les organisations socioprofessionnelles mise en place autour de la gestion des
ressources naturelles, à savoir :
12
A.2.4. CAPITAL NATUREL ET GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
Mois S O N D J F M A M J Jt A Année
T. moy. (°C) 25,6 21,7 16,8 13,0 12,0 13,3 15,1 17,7 20,8 24,0 26,6 27,4 19,5
T. moy. min (°C) 21,7 17,4 12,1 8,4 7,5 8,4 10,4 13,6 16,9 20,7 22,6 23,5 15,3
T. moy. max (°C) 29,5 26,0 21,5 17,5 16,5 18,1 19,7 21,8 24,6 27,3 30,6 31,3 23,7
Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aou An
18 25 8 33 26 11 16 7 5 3 0 2 153
Cette oasis connait une forte évaporation, particulièrement entre les mois de mai et septembre,
avec une valeur moyenne annuelle de 1800-2200 mm. Il importe de relever que cette
moyenne est anormalement élevée dans le sud-est tunisien de l’étage aride caractérisé par des
pluviométries situées dans une fourchette de 150 à 180 mm/an. C’est ce qui a permis le
développement de l’oléiculture dans les sols sableux situés dans les compartiments
géomorphologiques qui bénéficient des eaux de ruissellement.
Tableau 3. Evapotranspiration potentielle mensuelle
Mois J F M A M J Jt A S O N D Total annuel
ETP 2,3 3,0 3,9 5,4 6,3 7,5 8,0 7,5 6,0 3,9 2,5 2,0 1777
(mm/jour)
Source : Etude de faisabilité (SANYO Consultants INC – 1996 – Volume II)
13
Dans ce contexte climatique aride, ces paramètres se traduisent par: des bilans hydriques
climatiques annuel et mensuels fortement déficitaires, ce qui n’habilite pas la zone aux
cultures pluviales, mis à part l’olivier conduit dans certains types de sols sableux et profonds;
mais toujours soumis à un stress hydrique permanent et une exposition permanente à de
fréquents épisodes de sécheresse.
De plus, comme l’ensemble du Sud tunisien, cette zone est menacée par les effets des
changements climatiques qui commencent à se manifester par des épisodes de sécheresse plus
longs et plus aigus, des perturbations des régimes thermiques et hydriques qui ne manquent
pas d’affecter les cycles végétatifs des cultures, leur production et leur qualité. En effet,
d’après les résultats des prédictions des impacts du réchauffement climatique, le Sud tunisien
sera de plus en plus exposé aux menaces d’une aridité plus affirmée et d’une augmentation du
déficit hydrique. Par voie de conséquence, cela se traduira par une augmentation des besoins
hydriques des cultures oasiennes déjà fortement exigeantes et mal satisfaites sur ce plan.
Par ailleurs, ces menaces seront exacerbées par la simplification de l’agro-système oasien
traditionnel (éclaircissement ou disparition des étages arboricoles et herbacés) avec pour
résultat la disparition de l’effet oasis sur le microclimat à l’intérieur des oasis. De même, la
diminution de la pluviométrie au niveau local ne manquera pas non plus de réduire
l’alimentation des nappes phréatiques et d’affecter la qualité de leurs eaux. Ceci dans une
tendance affirmée dans la région d’un déficit croissant entre l’offre et la demande en eau de
bonne qualité pour l’ensemble des secteurs de développement socio-économique, dont
notamment celui de l’irrigation.
Ainsi, il s’avère urgent de prêter toute l’attention à la gestion intégrée des ressources en eau
disponibles pour satisfaire les besoins optima de l’agro-système oasien par :
le recours aux techniques d’irrigation les plus performantes en matière d’économie
d’eau et de sa valorisation par les cultures. Il s’ensuit de prêter une grande attention à
l’amélioration significative de sa valorisation agricole et économique
la maîtrise de la demande, notamment à travers la limitation des extensions des
superficies irriguées dans des zones où la production est pénalisée par les facteurs de
production,
le recours aux ressources d’eau non conventionnelles (eaux usées traitées et eaux de
drainage, avec une qualité chimique acceptable).
l’amélioration de l’efficience de l’eau par une fertilisation raisonnée ciblant des
objectifs de production plus élevés.
14
alluvionnaire à texture sablo-limoneuse à sableuse selon les sources d’alluvionnement (texture
sableuse au nord-est et limono-sableuse au sud-est en bordure de la Sebkhat)12.
Cependant, compte tenu de la proximité du niveau de base marécageux relié à celui de la mer
et du mauvais drainage naturel des terres irriguées, ces dernières sont partout affectées par une
nappe phréatique salée à faible profondeur (1,8 m en amont et 0,8 m en aval durant la saison
humide) et salée (variant entre 10 et 20 ms/cm selon la saison et la proximité du niveau de
base marécageux). Il en résulte en conséquence, une hydromorphie permanente à niveau
variable qui limite les potentialités de ces terres et constitue donc un facteur limitant majeur
qu’il importe de prendre en compte dans l’aménagement, la gestion et l’exploitation de ces
terres en irrigation (notamment par des doses et fréquences d’irrigation appropriés et un
drainage efficient). Par ailleurs, la faible fertilité de ces terres (faible teneur en humus et en
cations échangeables utiles) nécessite un programme de fertilisation conséquent. Ainsi, l’oasis
de Zarat est coincée entre deux unités pédologiques non cultivables, à savoir le flanc encroûté,
déjà occupé par le village en amont, et les sols hydromorphes et salés en aval.
La structure foncière actuelle de l’oasis de Zarat est le résultat d’une longue histoire
d’héritage et d’appropriation privée ayant abouti au partage des terres et du droit à l’eau. Ce
dernier ayant évolué à partir des années soixante du siècle dernier, en un droit d’usage de
l’eau d’irrigation, déterminé en fonction de la superficie de chaque propriété ou parcelle.
Comme précisé précédemment, la superficie officielle de cette oasis est de 80 ha, subdivisés
en 609 parcelles réparties sur 375 propriétaires, avec une superficie moyenne de l’ordre
de1200 m2.
12
Ben Salah, (1969) : Etude pédologique de Zarat. Div. De la Pédologie , n° 402,
15
pluriannuelles) et de nombreuses espèces arboricoles fruitières. Les menaces qui pèsent sur
les espèces, variétés, cultivars, et clones patiemment identifiés et sélectionnés au fil des
générations oasiennes, sont fortes et il importe de réaliser leur inventaire et d’évaluer leur
potentiel génétique et de les sauvegarder in situ dans des collections spécifiques, privées ou
étatiques (stations de recherche, organismes de développement…).
Les zones limitrophes de l’oasis qui constituent des parcours naturels, présentent une diversité
biologique remarquable par divers degrés d’adaptation aux diverses contraintes du milieu
(espèces xérophiles, psammophiles, gypsophiles, halophiles etc…). Cette diversité a permis
aux phyto-sociologues de reconnaître les multiples usages (pastoral, médicinal,
nutritionnel…) de ces diverses espèces et d’évaluer à travers elles l’aptitude culturale des
terres.
Dans ce contexte aride, les formations végétales naturelles étaient constituées de steppes
subdésertiques littorales différenciées en diverses flores adaptées aux formations
pédologiques existantes (matériaux alluvionnaires, colluvionnaires et éoliens), plus ou moins
indurés par des croûtes ou encroûtements calcaires ou gypseuses d’une part et aux
microclimats des terroirs. En aval dans les zones basses, les embouchures d’oueds et les zones
côtières réceptacles salins des eaux de ruissellement, s’étendent des formations végétales
halomorphes bien adaptées (dont notamment les genres Atriplex, Salsola, Salicornia,
Arthrocnemum, Halocnémum…). Initialement, ces steppes formaient des parcours de qualité
pour les troupeaux d’ovins/caprins et camelins. Cependant, sous la pression anthropique
(surexploitation et développement de l’oléiculture pluviale sur les meilleurs sols…), la
surexploitation extrême de ces parcours a réduit ces steppes à des regs où l’érosion hydrique
est de plus en plus agressive et dont la productivité est réduite à sa plus simple expression.
13
La source de Zarat a fait l’objet au début des années 1960, d’un captage à l’aide de buses canalisant le débit des quatre
principaux griffons localisés au fond de de son bassin d’émergence. Son débit est ainsi depuis, canalisé vers le Hammam,
puis l’irrigation de l’oasis par gravité.
16
aquifère. Ainsi, la remontée en surface de l’eau se fait naturellement à l’occasion d’accidents
tectoniques ou de la perméabilité préférentielle du toit.
Depuis les premières descriptions de cette source, son eau est qualifiée de «thermale». En
effet, elle présente une température qui oscille entre 36.4°C et 38,5°C. En se référant au degré
géothermique moyen de la région14 et sa structure souterraine15, il a été conclu que l’eau de
cette source provienne du niveau aquifère logé dans les calcaires du Sénonien inférieur captés
à Zarat-Mareth, entre 450 et 550 m. L’eau de ce niveau aquifère, est relativement plus chaude
de 8-10°C que celle des calcaires du Sénonien supérieur, également largement captés dans la
région de Mareth. Elle constitue une particularité tectonique expliquant sa nature thermale.
Le suivi de l’évolution du débit de cette source depuis 1950, permet de constater qu’il
présente une tendance générale vers la baisse continue traduisant l’affaiblissement de la
pression du jaillissement de la nappe de la Jeffara en cet endroit.
Au début des années 1950, le débit de cette source était aux environs de 14 l/s. Sa baisse
progressive l’a amené tout dernièrement (2008), à moins de 2 l/s. Cette évolution est
influencée par deux principaux effets qui sont:
l’exploitation des autres forages à proximité captant la même nappe et dont le cône de
dépression est d’autant plus étendu que leur débit d’exhaure est important,
l’état du cratère de la source (buses de captage) dont le comblement avec les détritus et
sédiments est à l’origine de la baisse de la perméabilité des griffons captés.
L’allure de la courbe de tarissement de cette source permet d’en conclure que jusqu'au début
des années 1970, son débit était supérieur à 10 l/s. Depuis, ce débit a amorcé la dernière phase
de son tarissement concrétisée par l’affaiblissement du débit et la baisse de la température de
l’eau. La baisse anormale de ce débit entre 1970 et 1979 semble résulter d’un mauvais
entretien des griffons de la source. C’est le cas également entre 1984 et 1989, avec les valeurs
relativement basses de ce débit.
14
Office du thermalisme-ENIS (2001) : Etude du potentiel hydrothermal de Hammam Zarat (rapport final). ENIS, mars
2001, 47p.
15
Jalila Makni (2006) : Etude du potentiel en eau thermale de la région de Zarat (Gabès-Sud). Mémoire Mastère, Univ. De
Sfax, Dép. de Géologie, soutenu le 28/01/2006, 140p.
En se référant au degré géothermique de la région (3°C pour 100m de profondeur et à la température moyenne annuelle de
l’air (21°c), l’eau de cette source semble remonter de 500-550m de profondeur, ce qui est corroboré par les résultats des
sondages réalisés dans la région.
17
Figure 1. Evolution du débit de la source de Zarat
En supposant que le débit de cette source aurait évolué avant 1950, suivant la même tendance
vers la baisse sous l’effet de l’influence de l’exploitation des autres points d’eau captant la
même nappe, on en déduirait qu’il était au début du XXè siècle, aux environs d’une vingtaine
de l/s.
La température de l’eau de la source de Zarat mesurée à maintes reprises entre 1976 et 198016,
s’est révélée constante (36.7 à 37°C). Depuis, mesurée à l’occasion des tests de pompage
effectués par les services de l’Agriculture (A/RE de Gabès), elle s’est révélée stable et n’a
accusé sa valeur actuelle (25-27°C), qu’après la dernière chute de son débit jaillissant (1-2
l/s). La salinité de l’eau de cette source (RS: 2.6 à 2.7 g/l) est également identique à celles des
forages de la région de Mareth et atteste de son appartenance à l’aquifère de la Jeffara
(calcaires sénoniens de Gabès-Sud).
L’affaiblissement du jaillissement de la source de Zarat a été à l’origine de la baisse de la
température de son eau. Cette situation semble résulter de la décompression de la nappe de la
Jeffara qui est un phénomène généralisé à l’ensemble de la plaine côtière de Gabès, et de la
détérioration du captage de la source suite à un colmatage progressif. Afin de remédier à cette
situation et d’assurer à la source de Zarat un écoulement permanent avec une eau dont la
température est celle de la nappe profonde (37°C), il est recommandé de procéder à la
vérification de l’état du captage des griffons de la source et à un pompage d’essai sur le
griffon principal. Cette opération permettra de se fixer sur les caractéristiques physico-
chimiques de l’eau de la source et de s’assurer de la possibilité d’avoir un débit de 4-5 l/s
permettant d’alimenter le bain public.
16
B Ben Baccar (1982) : Contribution à l’étude hydrogéologique de l’aquifère multicouches de Gabès-Sud.
Thèse Doct. 3è cycle, soutenue à l’Univ. Paris-Sud le 23 juin 1982.
18
Pour des perspectives de développement de l’activité balnéaire et la mise en place d’une
station hydrothermale à Zarat, une reconnaissance avec un forage profond de 1300 m, est
nécessaire pour se fixer sur les disponibilités en eau avec une température adéquate17.
Forage de Zarat (N°IRH : 20416/5)
Ce forage situé à près de 1.5 Km en amont de l’oasis, fut réalisé en 1996 avec une profondeur
de 480 m. Il a donné à la création, un débit pompé de 69.3 l/s pour un rabattement de 7.34 m.
Son eau présentait une salinité de 2720 mg/l, identique à celle de l’eau de la source de Zarat.
Il répond actuellement aux besoins en eau de l’oasis, avec un débit de pompage de l’ordre de
35 l/s.
Figure 2. Evolution de l’exploitation du forage de Zarat
L’exploitation du forage Zarat n’a effectivement démarré qu’en 2004, avec un débit de 36.5
l/s. Depuis, ce débit est maintenu fixe et répond aux besoins de l’oasis. Il est renforcé avec le
faible débit de la source qui donne près de 1.5 l/s.
17
Office du thermalisme-ENIS (2001) : Etude du potentiel hydrothermal de Hammam Zarat (rapport final).
ENIS, mars 2001, 47p.
19
La superficie totale est de 80 ha alors que le débit total des ressources en eau est de 40 l/s, soit
un débit fictif continu de 0,44 l/s/ha, légèrement supérieur au seuil de viabilité de 0,4 l/s/ha.
Avec une surface dans le rôle de 90 ha, un temps d’irrigation de 7 heures/ha, une irrigation
possible 20 h/24 et 2 mains d’eau, le temps de retour théorique de la main d’eau est de 16
jours (irrigation de 5,6 ha par jour en mois de pointe ce qui signifie une période de 16 jours
pour irriguer les 90 ha).
Une chambre de vanne à l’entrée de l’oasis permet de partager le débit du forage en deux
mains d’eau pour desservir trois quartiers hydrauliques. Donc à tout moment deux quartiers
hydrauliques fonctionnent en même temps.
Le réseau est formé de 3 quartiers hydrauliques (A, B et C) comme suit :
Le quartier A est alimenté par la seguia dite seguia El Bhar couvre une superficie de
31 ha irriguée par 500 ml de seguias bétonné avec une main d’eau de 20 l/s.
Le quartier B est alimenté par la seguia dite Chraket couvre une superficie de 27 ha
irriguée par 1000 ml de seguias bétonné avec une main d’eau de 20 l/s.
Le quartier C est alimenté par la seguia dite El Harka couvre une superficie de 32 ha
irriguée par 1000 ml de seguias bétonné avec une main d’eau de 20 l/s.
Les infrastructures hydrauliques d’irrigation existantes sont synthétisées dans le tableau ci-
après :
Tableau 4. Infrastructures d’irrigation existantes
Station de Réservoir Adduction/distribution Nombre Réseau d’économie
Pompage sur Partiteur DN250 de bornes d’eau tertiaire réalisé
forage (ml) par les GDA (ml)
1 En cours de 1500 - 13000
construction
Le besoin théorique du mois de pointe est de 320 mm, alors que la ressource brute disponible
en situation actuelle est d’environ 100 mm, soit un pourcentage de satisfaction de 31%.
Pour la période de pointe, la quantité d’eau nécessaire à l’irrigation, correspond à des besoins
physiologiques importants et déterminants pour les cultures. Ce niveau de satisfaction, lié
certainement à la ressource disponible, ne permet pas d’atteindre le rendement escompté.
Les anomalies constatées sur les séguias sont les suivantes :
Pertes en eau importantes : les réseaux de séguias devront être étanchéisés jusqu’à
50 m de la dernière planche.
Mauvais calage des ouvrages résultants soit d’un raccordement de parcelle non
prévu initialement soit d’un rehaussement de terrain par apport de sable ou
d’engrais. Les ouvrages (bassins de dissipation et canaux) devront être recalés en
fonction des cotes du terrain naturel.
Réseau de séguia trop dense résultant de la forme des parcelles.
Pour les séguias étanchées, les défauts concernent notamment le mauvais
compactage des remblais, l’insuffisance du dosage du béton et l’absence de joints
de dilatation.
Les vannettes de fermeture des canaux ont souvent disparu ou sont en mauvais état
(corrosion) et ne sont plus étanches. L’agriculteur utilise souvent des sacs de sable
qui laissent passer un débit de fuite, ou des monticules de terre dans le canal qui
contribuent à l’augmentation de l’envasement de ce dernier.
20
Après la mise en œuvre des actions prévues par le projet APIOS 2 portant essentiellement sur
l’entretien du réseau primaire et secondaire de distribution (réservoir de mise en charge, des
conduites Pehd PN 10 pour remplacer les séguias de distribution, création de 33 bornes sur le
réseau de conduites) et l’amélioration des réseaux tertiaires (système de conduites PVC PN6
et des bornettes), il est prévu une amélioration notable de l’efficience de la distribution qui
passera de 0,85 à 0,95 (pour les réseaux en conduites amont bornes). L’efficience réseau
tertiaire aval borne, passera de 0,75 à 0,90 et de l’efficience à la parcelle passera de 0,50 à
0,60. L’efficience globale de l’irrigation passera donc après le projet, de 0,32 actuellement à
0,51; soit un gain de 20% environ des pertes. Ceci reste tributaire évidemment de la qualité
des travaux, de l’entretien de l’infrastructure et du comportement de l’agriculteur.
Cette amélioration devrait se traduire par une économie d’eau et une réduction conséquente de
la durée du tour d’eau. Il est donc indispensable de réajuster les principaux paramètres
régissant le tour d’eau, surtout les doses d’irrigation à travers la révision du temps d’irrigation
à l’hectare.
En guise de synthèse, il est à noter le mauvais fonctionnement du système actuel d’irrigation:
les disponibilités en eau sont insuffisantes (40 l/s pour 90 ha). Les canaux dégradés et fissurés,
la fréquence des pannes, la vétusté des ouvrages, les perturbations des tours d’eau, contribuent
à la diminution des rendements agricoles et des revenus des agriculteurs. Le mauvais pilotage
de l’irrigation cause une accentuation des problèmes d’hydromorphie et d’holomorphie. En
outre, il induit une surconsommation de l’énergie. Enfin, il accentue les problèmes de déficit
d’eau. L’intervention de l’APIOS 2 permettra d’améliorer substantiellement l’économie des
ressources en eau, mais ne résoudra pas les problèmes de déficit, d’exploitation et de gestion
de l’eau.
L’oasis de Zarat ne s’est pas encore orientée vers une surexploitation des ressources avec une
certaine maîtrise des zones d’extension. Le PDPO devra permettre d’améliorer la situation, et
éviter tout risque de surexploitation et atteindre le développement durable escompté.
La mise à jour d’une façon définitive des calendriers d’irrigation est tributaire de la résolution
radicale de ces obstacles.
Réseau de drainage à Zarat (novembre 2013) Réseau de drainage à Zarat (novembre 2013)
22
L’hydromorphie des sols touche toute l’oasis et particulièrement les parcelles situées au sud-
est. La présence à faible profondeur de la nappe phréatique, les pratiques d’irrigation
(mauvais pilotage) et le mauvais fonctionnement du réseau de drainage, la présence d’une
croûte gypseuse en profondeur modifiant l’écoulement de la nappe, contribuent à la
généralisation de l’hydromorphie qui est à l’origine de la chute des rendements agricoles. La
remontée de la nappe phréatique, notamment en hiver, réduit l’épaisseur de la zone non
saturée et par conséquent l’épaisseur du sol arable, ce qui diminue le choix des cultures
notamment l’arboriculture fruitière. La zone menacée par le plus grand risque de salinisation
des sols (>12mS/cm) est la partie sud-est de l’oasis.
Salinisation de l’eau de la nappe et du sol : la salinité relativement élevée de l’eau du forage
(2,72 g/l) ainsi que celle de l’eau de la nappe phréatique (5.5 à plus de 10 g/l) provoquent à
long terme, la salinisation du sol. La salinité du sol est d’autant plus importante que le
lessivage est défectueux.
Réseau de drainage peu efficient: le faible niveau d’efficience du réseau de drainage
contribue à l’augmentation de l’hydromorphie et de la salinisation des sols et accentue les
autres conséquences précédemment citées. Les émissaires ne sont pas régulièrement
entretenus et l’écoulement dans les drains n’atteint pas la mer à cause du cordon dunaire
littoral.
Les travaux de drainage projetés dans le cadre de l’APIOS 2 consistent en :
un curage des fossés principaux existants et l’approfondissement des fossés de
moindre profondeur (> 1,5 m) sur une longueur de 4 300 ml ;
la création d’un collecteur en PEHD PN6 enterré sur une longueur de 500 ml ;
la densification du réseau de drainage par des drains enterrés Ø71/80 suivant
l’écartement adopté et en suivant les limites parcellaires. La longueur du réseau
tertiaire enterré est de 3500 ml, avec la prévision d’un certain nombre d’ouvrages sur
les drains : regards de visite et d’entretien des drains (53), ouvrages de connexion
drain – fossé (21).
la réhabilitation des ouvrages de passage
la création de 2 ouvrages de passage en maçonnerie.
Suite au refus du drainage enterré par les exploitants, le projet APIOS a opté pour l’abandon
de cet aménagement. Le problème de drainage à Zarat, doit être traité en amont, en
intervenant au niveau du pilotage de l’irrigation. En aval, il faut assurer l’entretien des
émissaires et l’évacuation rapide de l’eau drainée (et même penser à valoriser les eaux de
drainage pour irriguer une ceinture sylvo-pastorale).
23
A.2.4.5.2. Activité touristique liée à l’hydrothermalisme
L’activité touristique liée à l’hydrothermalisme de la source de Zarat existait depuis
longtemps. Elle s’adressait, en premier lieu à la population locale ainsi qu’aux populations des
communes proches. Cette activité, principalement basée sur les caractéristiques sulfureuses de
l’eau de la source (à l’image de celles des sources du Hammam), peut être développée à
travers l’amélioration de l’aménagement de la source et du Hammam et l’assainissement de la
zone autour de la source.
Vue de l’extérieur du Hammam thermal de Zarat (2013) Vue de l’intérieur du Hammam thermal de Zarat (2013)
24
Photos 1. Occupations du sol au voisinage de l’oasis Zarat
Actuellement, le paysage autour de Zarat est totalement anthropisé, les ressources végétales
naturelles y sont fortement dégradées, les sols en pente sont gravement décapés par l’érosion
hydriques et les plaines alluviales affectées par la déflation éolienne. Dans ce contexte, divers
types de systèmes de production agricoles se sont développés. On les classe en :
Systèmes pluviaux: l’oléiculture et la céréaliculture dans les zones les plus favorables
(sols perméables et profonds bénéficiant dans certains cas d’un surplus d’eau de
ruissellement), ainsi que les steppes exploitées comme parcours (voir occupation des
sols ci-après)
Systèmes irrigués: les oasis et les périmètres irrigués à ciel ouvert.
Cette oasis baigne donc dans son environnement steppique avec lequel elle a tissé depuis
longtemps, des relations de complémentarité et d’échange.
Par ailleurs, de par sa position côtière, cette commune a développé au cours des deux
dernières décennies, à travers les activités de la pêche et la récolte d’autres produits de la mer,
un appui substantiel à son économie locale. Dans cette dynamique, l’oasis n’est plus
aujourd’hui le centre de gravité de l’économie de la commune de Zarat, mais uniquement un
cadre d’activité.
Compte tenu des faibles performances de tous ces systèmes, les paysans de Zarat s’ingénient à
valoriser leur savoir faire et les faibles potentialités dont ils disposent (à travers une stratégie
de diversification des modalités d’exploitation du milieu, de l’extension des superficies
cultivées et une certaine intégration des systèmes de production). Cependant, globalement,
tous les systèmes de production de Zarat sont en crise et tous les indicateurs de leur non
durabilité sont concordants. Le tableau 3 précise les menaces auxquelles sont confrontés ces
systèmes
25
Tableau 5. Les menaces qui pèsent sur les systèmes de production pratiqués dans l’ensemble de la
plaine de Jeffara
Système de production Menaces
Oléiculture pluviale Aridité croissante et sécheresse
Céréaliculture pluviale Aridité et irrégularité de la pluviosité
Elevage ovin et caprin sur parcours Parcours surexploité fortement dégradé et réduction de
leurs superficies
Oasis Pénurie d’eau, salinisation et hydromorphie
Périmètres irrigués ouverts Pénurie d’eau et faible valorisation de l’eau,
salinisation des terres
L’oasis de Zarat s’est développée en bordure de son agglomération tout en restant cantonnée
dans l’espace qui la sépare de la mer et des sebkhas limitrophes. La délimitation méridionale
de l’espace urbain fait que le chemin qui le sépare de l’oasis, constitue un axe de circulation
doublé par le fossé de drainage de l’oasis. Les terrains salés des sebkhas situés au Nord, au
sud et à l’est, constituent une limite naturelle dont l’oasis, dans sa tendance d’extension, ne
peut franchir et ce malgré sa libération de l’écoulement gravitaire de l’eau de la source qui
l’irriguait. C’est donc une extension vers la mer que l’oasis a adopté, depuis qu’elle a vu ses
disponibilités en eau se renforcer avec la création du forage dédié à son irrigation.
Le rôle de la nappe phréatique dans l’irrigation de l’oasis s’est très vite estompé vu que ses
eaux ont souvent une salinité excessive (5-7 g/l) largement influencée par le mauvais drainage
de l’oasis (faible pente hydraulique) et la présence des sebkhas. Seuls quelques puits sont
creusés à la périphérie de l’oasis pour servir à l’amorce de la mise en valeur des parcelles
nouvellement plantées par des arbres fruitiers (grenadiers et oliviers).
Les impacts du changement climatique se traduiront dans la région, par l’accroissement des
températures de l’air et une certaine régression de la pluviométrie (20-30%). Ces impacts
resteraient relativement modestes comparativement à l’augmentation de la salinité de l’eau de
la nappe phréatique (surexploitation généralisée). Il est donc impératif d’assurer le bon
drainage de l’oasis afin de lui garantir son rôle d’espace de production agricole.
Le morcellement excessif des propriétés qui ne cesse de s’accentuer au fil des générations
pour plusieurs causes dont le manque d’eau et la pluriactivité des ayant-droits, a conduit à
l’évolution de son système de culture traditionnel (à 3 étages) vers un système simplifié à
deux étages (quasi suppression des cultures annuelles au profit de l’arboriculture fruitière). Au
plan technique, c’est toujours l’irrigation gravitaire améliorée qui est pratiquée et la
valorisation de l’eau d’irrigation y reste encore très faible malgré son modique prix d’achat.
Les espèces les plus cultivées sont le palmier dattier avec des variétés locales communes, le
grenadier et l’olivier.
27
revenus. C’est le cas de l’élevage familial qui était considéré une des activités structurantes et
fournissant l’unique engrais à l’oasis. Par voie de conséquence, les superficies de cultures
fourragères et maraîchères d’été ne sont plus pratiquées. La pénurie d’eau durant la saison
sèche et la rareté de la main d’œuvre en sont des causes aggravantes. En ce qui concerne les
cultures annuelles d’hiver (fourrages céréaliers et légumes divers), elles sont encore
pratiquées par certains exploitants constamment présents sur leurs parcelles, mais de plus en
plus évitées par les autres exploitants.
La composition et l’architecture de cet assemblage n’obéissait pas à des règles précises, mais
visaient la maximisation de l’exploitation de l’énergie solaire et des eaux d’irrigation, ce qui
était le souci majeur qui guidait chaque oasien dans la construction progressive de son jardin.
Aussi, à l’organisation spatiale des parties aériennes de ces cultures correspond un
enchevêtrement structuré des systèmes racinaires des diverses espèces afin d’exploiter
sélectivement les diverses couches du profil cultural du sol.
Par ailleurs, au-delà de l’occupation spatiale du sol, les oasiens conjuguaient les rotations des
cultures annuelles dans le temps (rotations saisonnières et annuelles) pour gérer la fertilité des
terres et assurer sur le long terme, leur équilibre écologique (microflore et microfaune) à
travers le renouvellement du stock humique du sol
Quant à la 2ème partie de l’oasis récente, bien qu’elle fût réalisée à la demande expresse des
ayants droits, elle n’est pas totalement mise en valeur, plusieurs contraintes handicapent les
propriétaires à cultiver leurs parcelles :
la qualité médiocre du sol: il s’agit d’une extension sur des terres à texture fine en
bordure de sebkhas, affectées par une nappe phréatique à niveau variable selon les
saisons mais toujours de faible profondeur (1- 1,5 m) et salée. Pour maîtriser cette
contrainte, un réseau de drainage enterré a été installé, mais sa densité est très faible
pour assurer un rabattement suffisant du niveau de cette nappe,
La gestion actuelle de l’eau (forte main d’eau et tours d’eau espacés de plus de 20
jours…)
Dans cette extension, le système de culture pratiqué par certains exploitants s’inspire de
l’oasis traditionnelle créant les conditions d’adopter les trois étages (plantations alignées et de
faibles densités, laissant des interlignes pouvant être cultivées en diverses cultures arbustives
et annuelles). Cependant, Le mode de conduite des irrigations réalisable avec le réseau de
distribution de l’eau, n’autorise pas l’intensification de ces cultures; il importe de vulgariser
un autre mode d’irrigation susceptible de mieux valoriser l’eau (il s’agit d’une irrigation
localisée appropriée aux divers types de cultures…)
28
réseaux de drainage, fertilisation et traitements phytosanitaires raisonnés, diminution de la
densités des plantations…) est largement adopté.
Tableau 6. Rendements moyens des cultures des oasis traditionnelles de Gabès
Culture Tonne/ha
Datte 5,8
Olive 3,8
Fruits 11,2
Légumes d’hiver 27,3
Légumes d’été 14,9
Luzerne 58,0
Henné 1,4
Source : Etude de faisabilité (SANYO Consultants INC – 1996 – Volume II)
L’oasis de Zarat (80 ha), s’est développée en trois niveaux de cultures, avec dominance des
arbres fruitiers. Elle a connu, au gré de la disponibilité en eau d’irrigation, une certaine
extension sur les terres salées de la sebkha qui la limitent vers le Sud-Est. Cette extension est
également envisagée en direction de la mer.
Tableau 7. Spéculations agricoles à Zarat
Zarat 1 (80 ha)
Cultures en équivalent ha Irrigation (ha) Agriculteurs
Arboriculture Maraichage Fourrage améliorée traditionnelle Nb. exploitants
60 4 16 56 24 375
29
B. DEUXIEME PARTIE : ACTION A ENTREPRENDRE POUR LE
DEVELOPPEMENT ET LA SAUVEGARDE DE L’OASIS
30
(i) Objectif de l’action
Les études proposées visent à initier dans la région la valorisation des usages des
disponibilités en eau pour d’autres activités que l’irrigation ou l’AEP à travers :
l’amélioration du débit de la source de Zarat pour le Hammam (eau thermale à 37°C),
afin d’assurer le développement d’une activité substantielle pour le GDA et dont les
répercussions sur les services d’accueil de la localité sont indéniables.
le raccordement de la STEP de Mareth-Zarat à la partie en aval de l’oasis ce qui
permet de disposer d’un certain volume en eau d’irrigation complémentaire.
32
(ii) Description de l’action et des modalités de son exécution
(a) Sous-action 2.1. Amélioration des systèmes et des techniques d’irrigation
L’objectif est d’améliorer les performances (techniques et agro-économiques) de l’utilisation
de l’eau et d’assurer la durabilité (environnementale et économique) dans l’oasis à travers
l’amélioration des pratiques de l’irrigation par un meilleur pilotage et une bonne gestion.
En distinguant deux parties dans l’oasis de Zarat : l’ancienne oasis avec ses trois étages et
l’extension qui s’oriente plus vers un périmètre irrigué, il est important d’assurer la cohérence
et la complémentarité de ces deux compartiments. Le système de gestion de l’eau gagnera en
efficience en introduisant l’irrigation localisée au niveau de la partie «périmètre irrigué» ou
« extension ». D’ailleurs cette partie de l’oasis s’est développée sur des sols qui souffrent de
l’hydromorphie et de la salinité, ce qui fait que l’irrigation gravitaire classique n’y peut
qu’aggraver ces problèmes.
Les techniques d’irrigation sont à améliorer par un meilleur pilotage au niveau de l’ancienne
oasis: période d’apport d’eau, dose adaptée au type du sol, fréquence d’irrigation, dimensions
de la séguia, dimensions du bassin, main d’eau, temps d’irrigation, travail et amendements du
sol. Au niveau de l’extension où la technique du gravitaire classique est inadaptée (nappe
proche, drainage naturel défaillant, techniques de drainage rejetées), il serait plus pertinent de
recourir à d’autres technique plus économiques en eau, notamment la technique de l’irrigation
localisée. L’amélioration du pilotage sera abordée au niveau du renforcement des capacités du
GDA et des exploitants.
Pour la technique d’irrigation, il s’agit de deux étapes: (i) essai de démonstration des
techniques innovantes d’irrigation à travers une installation pilote et (ii) Accompagnement de
la reconversion de l’irrigation gravitaire à l’irrigation localisée dans la partie d’extension de
l’oasis. Dans ce PDPO, on abordera la première étape, avec l’équipement d’un hectare en
irrigation localisée, avec l’équipement de la parcelle par un bassin, une pompe et un système
d’irrigation localisée.
(b) Sous-activité 2.2. Préservation des ressources en eau (recharge des nappes)
La recharge artificielle de la nappe est déjà entreprise par l’Administration à travers les
travaux de Conservation des Eaux et des sols (CES), par l’édification des ouvrages en terre ou
en pierres pour le ralentissement du ruissellement et l’écoulement de l’eau de pluie dans les
cours d’eau. Cette activité demande à être renforcée sur les deux oueds qui passent à l’Est et à
l’Ouest de Zarat. Toutefois, l’inscription de cette activité dans le cadre du projet, ne se conçoit
que sous forme d’une recharge artificielle à travers des bassins d’infiltration localisés le long
du cordon dunaire de la plage en vue de préserver la nappe phréatique contre l’invasion par
l’eau de la mer.(c) Sous-activité 2.3. Gestion concertée et intégrée des ressources en eau.
Valorisation des eaux de drainage
Les eaux de drainage sont relativement limitées à Zarat et affichent des salinités souvent
élevées (6-10 g/l). Leur collecte revient chère pour des usages limités. Ainsi, leur valorisation
n’est à entreprendre que dans la mesure où les conditions de leur ré-utilisation sont requises.
Valorisation des eaux usées traitées
La valorisation des eaux usées traitées est conçue à Zarat comme un moyen de développement
des ressources à usage agricole. C’est à la lumière des résultats de l’étude de réutilisation des
EUT de la STEP de Mareth-Zarat qu’il est possible d’envisager leur utilisation pour la mise
en valeur des nouvelles extensions à la périphérie de l’ancienne oasis et pour la zone
forestière de protection sur le cordon dunaire littoral.
33
Protection des nappes contre la pollution et la dégradation de la qualité de l’eau
La protection des nappes contre la pollution urbaine et agricole est essentiellement basée sur
la collecte des rejets hydriques (eau usée et de drainage) et solides (déchets urbains). Il est
question d’assurer le raccordement de toutes les habitations de la commune au réseau de
collecte des eaux usées et de passer du taux de raccordement de 70 à 100%.
(c) Sous-action 2.4. Renforcement du rôle et des capacités du GDA en gestion de l’eau
Les doses d’irrigation et ses fréquences constituent une part importante du pilotage de
l’irrigation et de la gestion de la ressource en eau. La défaillance de l’un de ces paramètres
s’accompagne dans le sol, par une salinisation et pour la culture, par une baisse des
rendements. Une attention particulière doit être accordée au drainage et à la limitation des
pertes en eau par infiltration qui sont responsables de la remontée des la nappe, de l’asphyxie
des palmiers et des cultures sous-jacentes (notamment pour la partie d’extension).
Le suivi du rendement des cultures constitue en général un bon indicateur permettant de
mesurer l’amélioration réalisée grâce à une bonne maîtrise des facteurs de production
(notamment l’irrigation) et une application judicieuse des techniques culturales adéquates.
Actuellement, le rendement moyen des palmiers dattiers se situe entre 30 et 40 Kg/pied, alors
que dans de bonnes conditions un palmier dattier peut produire une centaine de Kg.
L’irrigation telle que pratiquée dans l’oasis de Zarat n’est pas conduite en fonction des
besoins réels des cultures et l’apport d’eau ne tient pas compte de la variation des besoins
durant l’année, ce qui se traduit par des pertes Ainsi, un moyen d’économie d’eau et
d’amélioration des rendements est à rechercher au niveau du pilotage de l’irrigation.
L’estimation précise des besoins réels de la plante et l’optimisation du couple (la dose à
apporter et la fréquence d’irrigation) permettront d’améliorer largement la situation actuelle.
Pour compléter l’action de l’APIOS, le PDPO interviendra pour appuyer le GDA à travers:
Une assistance technique qui appuiera les agriculteurs au niveau du pilotage de
l’irrigation (dose nécessaire, période d’apport et économies possibles, fréquence,
apports selon les caractéristiques du sol, apports selon densité et plan cultural…) et
dans la délimitation du tour d’eau. Ce dernier nécessite un travail consistant en termes
de révisions du plan parcellaire (superficie, état d’exploitation), de la détermination de
l’occupation des sols et de la sensibilisation des agriculteurs au pilotage et à
l’économie d’eau.
Une assistance technique au GDA dans la gestion technique: programme d’entretien
et de maintenance, exploitation du réseau, amélioration de l’irrigation (séguia,
planche, tracé).
Révision de la tarification de l’eau: une tarification croissante ne peut que contribuer
à l’économie d’eau. Le système binôme a déjà montré son intérêt pour assurer
l’équilibre financier du GDA de Zarat. Une dernière orientation est de définir une
tarification pour chaque partie de l’oasis (tarification « subventionnée » pour la partie
trois étages et tarification « normale » pour la partie « périmètre irrigué »).
Evidemment, ces orientations doivent être étudiées en détail pour tenir compte de tous
les impacts de cette tarification, notamment quand les activités du GDA ne se
limiteront plus uniquement à la gestion de l’eau.
Les différentes interventions d’assistance technique seront menées à l’aide d’une équipe
pluridisciplinaire d’Experts englobant un Expert GR (3 HM), un expert-Chercheur Irrigation /
Agronomie (1 HM) et un Expert agro-socio-économiste (2 HM).
34
L’équipe de ces 3 Experts assistera le GDA pour atteindre les objectifs suivants :
Une exploitation optimale du réseau de distribution.
Elaboration d’un référentiel de calcul des besoins en eau et des outils de pilotage de
l’irrigation.
Une meilleure efficience de l’eau (rendement / consommation).
Une application d’un tour d’eau optimal (données actualisées et modèle de calcul
validé).
Tarification à la portée de l’usager assurant l’équilibre budgétaire et incitant à
l’économie d’eau
(i) Objectifs
Ces actions visent la protection de l’intégrité physique de l’oasis de toutes les formes
d’atteinte à son fonctionnement systémique oasien et la préservation de ses fonctions
socioéconomiques et environnementales.
35
Irrigués», «Forêts», et «ARE», le GDA de l’oasis et l’ONAS. Sa mise en œuvre incombera au
CRDA pour ce qui concerne le secteur de l’agroforesterie à implanter sur les terres
domaniales, d’une part, et par les exploitants privés concernés pour ce qui concerne le secteur
privé. Les modalités de gestion des eaux d’irrigation seront déterminées par une convention
tripartite CRDA-ONAS-GDA. Le recours aux EUT ne pourra se réaliser qu’après l’obtention
des autorisations nécessaires auprès des Ministères de la santé et de l’Agriculture.
(b) Sous-action 3.1. Evacuation des eaux usées non traitées
L’action à réaliser comporte deux phases: une phase d’étude pour l’identification de la
solution de maîtrise de ces débordements (évacuation gravitaire puis un bassin de collecte
dans une zone filtrante hors oasis). La solution qui sera préconisée devra être négociée entre
la municipalité de Zarat, le GDA de l’Oasis et l’ONAS pour financement et exécution dans
une 2e phase. Le projet pourra financer la réalisation de l’étude et appuiera l’ONAS dans la
réalisation de l’action préconisée.
L’action préconisée plausible est d’évacuer les eaux usées du bain-maure et les eaux de
débordement du réseau d’assainissement de l’ONAS, en amont de la station de pompage de
l’ONAS à Zarrat, par un collecteur (50 au départ jusqu’au niveau de la station de pompage
et 200 ensuite jusqu’au bassin) hors oasis et l’aménagement d’un bassin à l’exutoire au
niveau des dunes de sable.
(c)Evacuation des eaux stagnantes dans le réseau de drainage
Le projet apportera l’appui nécessaire au GDA pour assurer l’entretien du réseau de drainage
et éviter les stagnations d’eau qui causent des problèmes de pollutions et des nuisances pour la
population du village et pour l’environnement de l’oasis.
Eau stagnante dans le réseau de drainage Eau stagnante dans le réseau de drainage
36
Décharge des déchets solides dans l’oasis Décharge des déchets solides aux alentours de l’oasis
37
Cet inventaire constitue une situation de référence qu’il y a lieu d’établir avant d’entamer les
autres actions de l’amélioration. Il sera établi par un spécialiste en la matière dans une
institution de recherche ou de développement. Il capitalisera les acquis de connaissance
existant et les complètera par une enquête sur le terrain au près du GDA et des exploitants les
plus avertis.
(c)Sous-action 4.3 – Sauvegarde des variétés
C’est une action de sauvegarde des espèces ou variétés dans les jardins et collections de la
biodiversité oasienne sera réalisée par les gestionnaires de ces collections régionales sur la
base de conventions entre le gestionnaire du projet (GDA ou autre instance) et chacun des
responsables des institutions en question.
38
Les thèmes qui seront couverts par la formation porteront principalement sur les modules
suivants:
Module 3. Planification, programmation et suivi des actions d’un GDA (9 jours en 3 séances
de 3 jours)
Planification, programmation et suivi-évaluation des activités du GDA, en relation
avec l’exécution du PDPO
Elaboration d’un plan d’action (ou plan de travail) et suivi-évaluation de son exécution
Connaissance des opportunités d’appui et des mécanismes d’y accéder
Ces formations devraient aboutir à l’élaboration d’un plan d’action permettant au GDA de
capitaliser les connaissances acquises et de les mettre en pratique dans le cadre de l’exécution
du PDPO. L’équipe d’animation et d’appui conseil (qui sera mobilisée par le Projet),
apportera l’encadrement et l’accompagneront nécessaire de proximité au GDA pour exécuter
ce plan d’action. Elle mettra également à la disposition des membres du GDA et de leurs
adhérents, l’ensemble des informations et des données en rapport avec leurs activités tout en
les aidant à les exploiter. Ces prestations seront accomplies en étroite collaboration avec les
services techniques des autres intervenants (CRDA, associations, secteur privés …).
La formation et l’accompagnement sur le terrain. Cette formation vient compléter la
formation en salle sous forme de formation-action. Elle se déroulera sous forme :
d’un accompagnement et d’un encadrement ponctuels sur le terrain par les formateurs
pour permettre aux membres du GDA de mettre en pratique de contenu des formations
et l’évaluation de leurs impacts. Cet accompagnement doit être programmé en
fonction de l’avancement des actions sur le terrain de manière à valoriser les
connaissances acquises et les mettre en pratique. La durée de cet accompagnement est
estimée à 8 semaines.
d’un accompagnement et d’un encadrement de proximité continue sur le terrain par
l’équipe d’animation et d’appui conseil (à mettre en place par le projet)
(b) Renforcement du GDA en ressources humaines
Compte tenu du caractère volontaire du travail des membres des GDA et vu l’importance et la
diversité de leur tâches, il est nécessaire que chaque GDA dispose d’un appui technique
39
soutenu. Le Projet apportera l’appui financier nécessaire pour permettre au GDA de recruter
deux jeunes cadres parmi les jeunes diplômés habitant la localité de Zarat :
un agent de développement polyvalent pour soutenir le GDA à mettre en œuvre son
plan d’action, suivre techniquement les différentes activités sur le terrain, préparer et
gérer des dossiers techniques, identifier les besoins, préparer et monter des projets,
recherche de financement, préparation des dossiers pour accéder aux appui et
encouragements par le GDA et part les adhérents, d’appui à l’organisation des
journées d’information et de formation, préparation des réunions avec les adhérents et
avec les partenaires, collecte des données,
un agent administratif, chargé des tâches courantes de comptabilités, de gestion des
affaires administratives, du suivi administratif et financier des différentes prestations
Ces cadres seront sélectionnés en commun accord avec les membres du GDA, de préférence
parmi les jeunes qui ont déjà travaillé pour le GDA et qui ont acquis une certaine expérience
et prouvé un intéressement pour travailler dans leur localité.
Le projet mettra à la disposition des GDA les fonds nécessaires pour le paiement des
honoraires de ces cadres, qui seront recrutés directement par le GDA (sur contrat) durant au
moins 40 mois. Les appuis qui seront apportés au GDA, notamment dans le cadre du projet,
devraient lui permettre de financer ces cadres avec ses propres fonds.
Ces agents d’appui bénéficieront d’une formation pratique spécifique leur permettant d’être
opérationnel pour accomplir leurs missions. Cette formation comprendra 4 modules répartis
comme suit :
Module 1. Aspects juridiques liés au fonctionnement d’un GDA (une semaine)
Cadre juridique et institutionnel de fonctionnement d’un GDA ;
Gestion administrative et financière au sein d’un GDA
Gestion des contrats de prestation de service
Module 2. Connaissance de l’environnement administratif et socioprofessionnel et gestion des
relations de partenariat (une semaine)
Mécanismes d’appui existants et modalités d’y accéder par un GDA et par ses
adhérents ;
Communication, gestion des conflits, gestion des partenariats.
Module 3. Gestion pratique d’un cycle de projet (deux semaines)
Gestion d’un cycle de projet (planification, programmation, suivi-évaluation, re-
planification) ;
Opportunités de financement et moyens d’y accéder ;
Etablissement des fiches de projet et des requêtes de demande de financement.
La formation se déroulera en alternant des sessions en salle et une assistance technique
ponctuelle sur le terrain par les formateurs pour accompagner la mise en pratique du contenu
de la formation et l’évaluation de son impact. Cet appui est estimé à 4 semaines par an. Ces
appuis techniques devront se dérouler en fonction des besoins et des opportunités
d’application le contenu des formations acquises. L’assistance technique par les formateurs
est estimée à 72 jours à raison de 3 jours par mois.
40
(c) Amélioration des conditions de travail
Aménagement du local du GDA
Le GDA de Zarat prévoit l’acquisition (ou la construction) d’un local lui permettant d’exercer
ses activités dans des conditions de travail acceptables. Le local devrait comporter : un bureau
équipé, une salle équipée pour le déroulement des activités d’animation, d’information et de
formation, un petit magasin de stockage des intrants et des petits équipements. Le Projet
contribuera aux équipements de ce local et à la fourniture de matériaux pour réaliser certains
travaux à hauteur de 15.000 DT.
41
exploitants à réaliser à temps les travaux et à réduire les coûts de production et atténuer la
pénurie de la main d’œuvre.
42
la faiblesse des capacités d’investissement et les difficultés d’accéder aux différents
mécanismes de financement en vigueur ;
l’inadaptation du contexte général de développement socio-économique à la
valorisation des produits que peuvent générer ces activités, en terme notamment de la
limite voire l’absence d’activités touristiques incitatrices dans la zone;
la méconnaissance des marchés et l’absence d’organisation des producteurs;
l’absence d’information et d’encadrement permettant aux ces groupes d’améliorer la
qualité de leur produits et d’accéder aux marchés en dehors de la zone.
La majorité des femmes et des jeunes (en particulier les diplômés) sont peu impliqués dans les
activités agricoles, et à la recherche d’emploi ou d’appui financier pour développer des
Activités génératrices de revenus (AGR). La persistance du déclin de la pêche aux palourdes,
activité essentiellement pratiquée par ces groupes, qui constituait un support important aux
investissements agricoles, a limité les opportunités d’investissement et de diversification des
sources de revenus. Dans ce contexte et en dépit des contraintes évoquées, l’agriculture
oasienne et l’élevage demeurent, pour une frange importante de la population, l’activité socio-
économique principale. Ces phénomènes se sont accélérés ces dernières années sous les effets
pervers du contexte économique notamment marqué par l’aggravation du chômage des jeunes
diplômés. Ceci a accentué la migration et de l’exode rural des jeunes en quête de travail.
43
B.2.3. ACTIONS A ENTREPRENDRE
45
technicien chargé de cette action. Le produit obtenu sera fourni aux exploitants en vrac ou en
sac sur la base d’un prix qui sera calculé en fonction du prix de revient.
46
Le coût de la formation en irrigation est déjà comptabilisé dans la sous-action 2.2
Achat des engrais pour un coût de 30.000 DT (10 tonnes de DAP, 4 tonnes de nitrate
de potassium, 0,5 tonne de sulfate de Zinc, 0,5 tonne de sulfate de manganèse et
autres,…). Le projet accordera un appui financier au GDA pour l’acquisition de ces
intrants. Les exploitants se chargeront de les répandre sur leurs parcelles et à
contribuer financièrement avec 15 % du coût de ces engrais en fonction des superficies
de leurs parcelles. Cette action est à réaliser en deux années ;
Le coût du lessivage est estimé à 10.000 DT pour deux années (à réaliser à partir de la
première année du projet par le GDA avec l’appui financier du projet) ;
Le coût du parc de mécanisation est estimé à 80.000 DT
Sous-action 1.6. Nettoyage de l’oasis pour une lutte préventive contre les maladies et les
parasites affectant l’oasis
Le projet appuiera le GDA qui gérera cette action qui coûtera 30.000 DT (20 000 DT pour
nettoyage et ramassage des déchets à l’intérieur des exploitations et 10.000 DT pour le
transport de ces déchets vers la station de compostage). Les exploitants contribueront par 15
% de ce coût en fonction des superficies de leurs parcelles et les recettes de ces contributions
seront allouées à la caisse du GDA pour continuer la maintenance de la propreté de l’oasis.
Cette action sera réalisée pour 80 % de la superficie dès la première année et 20 %
(absentéistes et exploitants récalcitrants) au cours de la deuxième année.
Sous-action 1.7. Valorisation des déchets des cultures de l’oasis et amélioration des sols
Le projet apportera l’appui au GDA pour créer une station de compostage au cours de la
première année. Les investissements nécessaires pour cette l’acquisition et le fonctionnement
de cette station s’élève à 140.000 DT. Ce montant servira pour :
L’acquisition des équipements nécessaires : un tracteur de 60 CV équipé d’une poulie
pour faire fonctionner un broyeur, d’une pelle frontale, d’une remorque de 3 tonnes et
d’un broyeur de bois avec des pièces de rechange des coûteux et pièces de grande
usure. Le coût total de ces équipements est de 120.000 DT.
Le fonctionnement de la station durant la première année (démarrage des opérations) :
20.000 DT
47
(a) Engraissement d’ovins
Elle constitue l’activité principale que la population souhaite développer de manière à intégrer
l’élevage au système de production au sein de l’oasis. Elle concernera un groupe d’une
trentaine de personnes (femmes et jeunes). L’encouragement de cette spéculation est à
concevoir dans le cadre d’une complémentarité avec l’élevage ovin extensif, largement
pratiqué dans la zone, de manière à assurer une valorisation des produits de l’élevage sur
place (engraissement de finition).
Cette action doit être étroitement associée au développement des cultures fourragères dans
l’oasis et dans le nouveau périmètre irrigué qui sera créé à Ouafissen. Le projet soutiendra
également soutenir les actions d’amélioration des parcours naturels qui relèvent des
interventions courantes du CRDA et de l’OEP telle que l’installation d’un périmètre pastoral
et fourrager en exploitant les eaux usées traitées de la STEP de Zarat située pas loin de l’oasis.
(b) Apiculture
L’apiculture constitue une spéculation intéressante à promouvoir compte de la disponibilité de
ressources mellifères dans la zone (parc forestier d’environ 350 ha, plantations arboricoles,
richesse en plantes aromatiques). L’appui du projet ciblera une groupe de 25 personnes, est
envisagée pour encourager la production d’un miel de qualité avec un label «produit de
terroir» en valorisant les ressources mellifères naturelles et celles produites par le
développement de l'arboriculture et des cultures à intérêt mellifère (plantes condimentaires et
aromatiques …). Elle contribuera aussi à la pollinisation des arbres fruitiers.
(c) Modalités d’exécution des AGR agricoles
La promotion des ces activités est à concevoir en encourageant l’émergence des groupes
d’intérêts (GI) solidaires et en engageant la responsabilité des bénéficiaires et du GDA pour
les réussir et créer les conditions de leur durabilité.
La promotion des AGR agricoles sera conçue selon une «approche filière». Elle sera
conditionnée par l'acquisition préalable par les GI intéressés des formations techniques
adéquates, en favorisant la formation sur le tas durant un cycle entier de production par type
d’activité depuis le montage des microprojets. Ces formations peuvent être confiées aux
Centres de Formation Professionnelle Agricole (CFPA) ou à l’OEP dans le cadre de
conventions de partenariat (GDA/CFPA ou GDA/OEP).
Les GI ciblés bénéficieront également de l’appui et l’accompagnement nécessaires leur
permettant de concevoir, réaliser et gérer convenablement leurs projets (appui financier,
accompagnement et appui-conseil de proximité). L’appui conseil de proximité peut être
assuré par les formateurs en étroite collaboration avec les services techniques du CRDA et de
l’OEP dans le cadre de convention avec le GDA. Des appuis techniques ponctuels peuvent
être également apportés par le projet notamment pour faciliter l’accès au marché (marketing,
conditionnement et emballage du miel, labellisation des produits…).
Les équipes d’animation du projet contribueront à cet accompagnement en apportant l’appui
nécessaire aux GI pour lancer leurs microprojets et les gérer. Des appuis - conseils seront
également apportés dans le cadre des interventions courantes des spécialistes matières et des
équipes d’appui technique sous forme de journées d’information sur des thèmes spécifiques.
Le GDA, est appelé à un rôle déterminant dans la promotion des ces activités en participant
activement aux efforts d’information, de sensibilisation et de mobilisation des divers GI ainsi
que dans l’organisation, le déroulement et le suivi de l’exécution des activités. Il apportera
aux GI les services nécessaires leur facilitant l’accès d’une manière organisée aux moyens de
production et au marché. Le GDA bénéficiera de l’appui nécessaire pour jouer pleinement son
48
rôle notamment pour assurer l’acquisition des équipements et des intrants nécessaires à la
mise en application par les GI d’une manière commune et organisée des conseils techniques,
consécutivement aux journées d’information et de démonstration. Ces prestations par le GDA
seront apportées sous forme de services payants).
Les besoins et le dimensionnement des activités ont été estimés sur la base des expériences
d’autres projets, en évitant le saupoudrage et en optant pour une consistance raisonnable des
microprojets de manière à créer la motivation socio-économique des bénéficiaires. Les GI
intéressés par ces spéculations seront identifiés précisément lors de l’établissement des
contrats programmes annuels (CPA) entre le GDA et le Projet.
18
Les bénéficiaires de la formation seront répartis en deux groupes (30 jours par groupe)
49
2. Apiculture (20 bénéficiaires)
Formation des bénéficiaires potentiels 30 jours 18 18 -
Appui conseil de proximité 20 jours 15 15 -
Acquisition des ruches peuplées 400 80 - 80
ruches
pleines
Acquisition des ruches vides 400 30 30
ruches
vides
Fourniture d’équipements et intrants Forfait 08 - 08
Sous-total 151 33 118
Total AGR agricoles 373,5 63 310,5
19
Projet de coopération technique avec le Japon sur la gestion durable des ressources de la pêche côtière en Tunisie) et le
Projet FAO « Appui aux ramasseuses de palourdes »
50
également délivré par le GDPEP. Le contrôle des produits sera assuré par les services
vétérinaires du CRDA.
Renforcer les capacités de gestion et d’intervention du GDPEP : Le projet financera les
actions de formation des membres du GDPEP dans les différents domaines liés à ces
attributions, notamment en gestion financière et administrative, connaissance de la filière,
accès à l’information et aux marchés, gestion des contrats. Cette formation sera relayée par un
appui technique de proximité au GDPEP (élaboration et exécution d’un plan de travail). Le
projet soutiendra aussi les actions de réhabilitation et d’équipement du centre de tri des
palourdes à Zarat ainsi que la mise à la disposition du GDPEP une camionnette frigorifique.
Ces financements seront tributaires de la mise en place du mécanisme de cogestion décrit plus
haut.
(b) Soutien aux initiatives de promotion de l’aquaculture des palourdes locales
Il s’agit de capitaliser et de valoriser les acquis des interventions et les expériences acquises
dans le cadre du projet de gestion durable des ressources de la pêche côtière en matière de
culture des palourdes. En effet, les études réalisées en la matière ont montré la possibilité de
grossissement de la palourde, originaire de l’écloserie ou du milieu naturel dans les estrans
inexploités à Zarat. Cette activité sera menée sous forme d’appui au GDPEP afin de
réhabiliter et de préserver la ressources palourdes.
(c) Amélioration des conditions de travail des pêcheurs aux palourdes
Il s’agit de mettre à la disposition des collecteurs de palourdes les équipements nécessaires
leur permettant de d’exercer leur activité selon les normes d’hygiènes et les conditions
sanitaires en vigueur (bottes, gants, seaux, cirés, outils de pêche…)
51
B.III. REHABILITATION ET PRESERVATION DE LA VALEUR
PATRIMONIALE DE L’OASIS
B.3.1. PROBLEMATIQUES GENERALE
Le village de Zarat, bien qu’il soit riche en potentiel socioculturel qui s’est développé autour
de l’oasis, a connu au fils des années, la perte d’une grande partie des activités
socioculturelles et la dégradation de plusieurs monuments historiques autour des nombreux
marabouts qui reflètent la diversité de ces activités. Cette perte est due à plusieurs facteurs liés
notamment aux mutations sociales et socio-économiques.
Il s’agit notamment de l’évolution de la gestion des ressources en eau et des pratiques
culturales au sein de l’oasis. Le désintéressement des jeunes et le vieillissement des chefs
d’exploitation dans l’oasis a entrainé une perdition du savoir-faire local agricole et les
pratiques culturales ancestrales (pollinisation des palmiers dattiers, escalade des palmiers pour
faire la récolte, presse traditionnelle d’olive, battage traditionnel des céréales…)
L’absence d’activité touristique et d’intégration de la zone en général et de l’oasis en
particulier dans leur environnement socio-économique, ont également contribué à la perte
d’une grande partie du savoir-faire local artisanale tels que la vannerie à partir des palmes, le
tissage et la broderie manuelle.
L’exode et l’émigration qui sont parmi les principaux traits de la dynamique de la population
de Zarat durant les dernières décennies, se traduisent saisonnièrement (période estivale) par
un retour massif au village augmentant ainsi, pour une courte durée, sa population et exerçant
une pression supplémentaire sur ses ressources et services. Ceci se traduit par une demande
socioculturelle plus importante sur les espaces de séjour et de loisirs.
52
d’une part et leur intégration avec les autres activités, socioculturelles, touristiques et
environnementales :
réhabiliter les principaux marabouts qui présentent une valeur historique et un intérêt
socioculturel tels que Sidi El Bakaï, Sidi El Bahloul, Sidi El Abed et El Mamoura, en
préservant leur cachet architectural ancien ;
relancer les principales manifestations socioculturelles les plus réputées
historiquement autour de ces monuments qui continuent à susciter l’intérêt social et
qui peuvent mobiliser les communautés (confréries) sous forme de festivités ;
Initier et soutenir l’organisation des manifestations collectives de travail autour
notamment de la récolte des dattes et des grenades ainsi que la pêche aux palourdes,
sous forme de festivals saisonnier annuels.
(b) Rétablissement des pratiques culturales d’importance socioculturelle
Cette action consiste à encourager les jeunes à acquérir un savoir-faire technique traditionnel
et ancestral en relation avec le domaine agricole dans l’oasis. Il s’agit de l’escalade des
palmiers pour la récolte des dattes ainsi que pour la pollinisation des palmiers dattiers. Ces
activités peuvent être conçues et réaliser selon deux options:
en considérant ces activités comme des activités socioculturelles qui peuvent être
initiées et soutenues par la municipalité de Zarat en partenariat avec l’Association de
l’environnement et de développement durable à Zarat et le GDA. Il s’agit
d’encourager les jeunes à exercer ces activités et organiser annuellement des concours
«sous forme de compétitions sportives» avec des récompenses motivantes. Il serait
intéressant d’étendre cette initiative aux autres oasis ciblés par le Projet ce qui
permettrait d’établir des échanges entre les différentes communautés. Le projet
apportera l’appui nécessaire pour l’acquisition des équipements et l’organisation des
manifestions liées à ces activités.
en associant à l’intérêt socioculturel de ces activités une dimension professionnelle. En
effet, devant la rareté de la main d’œuvre spécialisée pour réaliser ces pratiques
culturales essentielles pour l’agriculture oasienne, le projet soutiendra la formation des
jeunes intéressés par ces activités pour en faire un métier. Le projet financera cette
formation.
(c) Soutien à la promotion de la cavalerie traditionnelle
Il s’agit d’apporter un appui financier à l’Association de cavalerie traditionnelle de Zarat qui
continue à perpétuer ce savoir-faire ancestral et le valoriser à niveau local, régional et même
national. Cet appui sera utilisé pour l’acquisition des équipements et des chevaux ainsi que
pour l’aménagement d’un espace d’apprentissage aux jeunes d’exercer cette activité.
(d) Valorisation du potentiel touristique comme support aux activités
socioculturelles et artisanales
Le projet soutiendra les initiatives et les actions visant à valoriser la beauté et les spécificités
du paysage pittoresque de la zone, offertes par l’oasis et son environnement maritime
(existence d’une plage sableuse ouverte directement sur la mer, des lagunes où se pratique la
pêche aux palourdes, le petit port de pêche). Le thermalisme de la source (hammam) constitue
également un potentiel important à développer.
Ces activités seront développées en intégrant la commune de Zarat dans un circuit régional
qui regroupe notamment le musée militaire de Oued Zigzaou (dimension historique) et les
53
reliefs de Toujane-Tounine et dans un circuit éco-touristique plus large englobant certaines
zones du Sud tunisien (Jerba, Matmata, Douz, Tozeur).
Le projet financera l’aménagement d’un circuit qui permettra de valoriser le potentiel
touristique de la commune de Zarat autour de son paysage (oasis, littoral, estrans...), de ses
monuments et des activités socioculturelles des sa population. Cette activité sera menée dans
le cadre d’une collaboration entre l’ensemble des parties prenantes (municipalité, GDA,
associations locales, population et Direction régionale du Tourisme…).
Diagnostic avec les femmes artisanes à Zarat Articles artisanaux produits actuellement à Zarat
La promotion des AGR en artisanat sera soutenue par le projet dans le cadre d’un partenariat
avec la Direction Régionale de l’Artisanat et d’autres partenaires (associations locales et
secteurs privés). Un appel à proposition sera lancé pour identifier une association locale qui
sera en charge d’accompagner la mise en œuvre de cette action dans le cadre d’une
convention avec le Projet. Les artisanes bénéficieront d’un appui technique pour le montage
de leurs activités et d’un accompagnement pour les mettre en œuvre. La sélection des AGR à
soutenir par le Projet sera effectuée en étroite collaboration avec la Direction régionale de
l’Artisanat qui peut contribuer au financement et à l’encadrement des promotrices dans le
cadre de ces interventions régaliennes. L’appui du projet est estimé à 3000 DT en moyenne
par bénéficiaire.
55
Tableau 12. Coût et répartition des investissements pour la promotion des AGR en artisanat à Zarat
Nature Quantité Coût estimatif (000DT) Prévision 1ère Prévision 3 autres
année années
Appui technique pour le 45 jours 22,5 22,5 -
montage des microprojets
Consolidation du savoir- 60 jours 30 15 15
faire des artisans
(amélioration de la qualité
des produits)
Equipements et intrants Forfait 120 60 60
pour les artisans
Accompagnement 60 jours 30 - 30
technique des artisans
(marketing et accès aux
marchés)
Appui à l’association Forfait 30 6 24
partenaire
Total 232,5 103,5 129
Il est envisagé dans ce sens, d’effectuer un pompage d’essai sur la source de Zarat (buses de
captage) par une entreprise privée (fourniture du matériel de pompage) avec supervision par
les services du CRDA de Gabès (conduite des travaux et interprétation des résultats par
56
l’ARE). Cette étude vise à vérifier l’origine de la baisse du débit et de la température de l’eau
de la source et de s’assurer les possibilités d’installation d’un pompage d’exploitation pour les
besoins du hammam (Q : 4-5 l/s et Te : 35-37°C).
Il est important à travers la préservation de l’activité balnéaire associée à l’eau hydrothermale
de la source de Zarat, de développer des manifestations saisonnières et une activité touristique
régionale.
(b) Réhabiliter les pratiques culturales oasiennes en trois étages et réhabiliter la
biodiversité
Il s’agit de soutenir la mise en place d’un système d’irrigation localisée et des pratiques
culturales adaptés à une agriculture à trois étages et favorable à une meilleure utilisation de
l’eau (plantations alignées à densités appropriées favorables aux cultures arbustives et
annuelles). Le projet soutiendra aussi l’utilisation des espèces autochtones pour renforcer les
cultures et pour renouveler les plantations anciennes afin de préserver la biodiversité de
l’oasis. L’appui à apporter par le projet est déjà décrit plus haut)
(c) Embellissement du village de Zarat
Le village de Zarat répond à un schéma d’aménagement où on voit s’individualiser trois
entités qui sont: le village, l’oasis et la plage y compris le port). Le projet apportera l’appui
financier à la municipalité de Zarat pour réaliser les actions suivantes:
la protection de la rue principale entre la portière symbolique et la plage par la
plantation d’arbres de décoration,
l’aménagement de la place publique (ancien village) et la proximité du Hammam,
l’aménagement de la plage avec une promenade estivale le long de la cote.
Ces actions seront réalisées en complémentarité avec d’autres activités qui seront soutenues
notamment par le secrétariat d’Etat de l’Environnement et les associations locales. Ces
activités concernent la propreté du village, la gestion des déchets, l’amélioration de
l’assainissement etc.…
57
Action 4. Amélioration du cadre de vie de la population
(i) Objectif
L’amélioration de cadre de vie de la population de village de Zarat vient contribuer, en
complémentarité avec les autres activités décrites plus haut, à la création d’un contexte
favorable à la valorisation des investissements à consentir pour le développement et la gestion
durable de l’oasis et de son environnement.
58
C. COUT GLOBAL ET SCHEMA DE FINANCEMENT DU PDPO
Le coût global du PDPO de Zarat est estimé à 2,373 Millions de Dinars dont 910.450 DT de
ses investissements seront à réaliser au cours de la première année du projet. Les autres
financements seront répartis sur les trois autres années sur la base d’une programmation
annuelle avec le GDA et les autres partenaires. Cette programmation tiendra compte de
l’évaluation participative des réalisations et des capacités d’exécution.
La répartition des coûts et le schéma de financement du PDPO sont résumés dans le tableau
suivant.
Tableau 14. Coût et répartition des investissements prévus dans le cadre du PDPO
Nature Coût estimatif Prévision 1ère Prévision 3 autres
(000DT) année années
B.I.Réhabilitation et préservation des fonctions écologiques et environnementales de l’oasien
Action1. Amélioration et maitrise de 235,5 35,5 200
la gestion des ressources en eau
Action2. Amélioration du système 80 - 80
d’exploitation des ressources en eau
Action3. Gestion et protection des
terres et du milieu naturel 45 15 30
Action4. Réhabilitation et 20 10 10
préservation de la biodiversité
Action5. Renforcement des capacités 232,25 104,95 127,3
du GDA oasis
Sous total composante B1 612,75 195,45 417,3
B2. Réhabilitation et consolidation des fonctions économiques et socio-économiques de l’oasis
Développement du système de 347,6 297 50,6
production agricole
Promotion des AGR agricoles 373,5 63 310,5
Développement de la pêche aux 217 20 197
palourdes
Sous total composante B2 938,1 380 558,1
B3. Réhabilitation et préservation de la valeur patrimoniale de l’oasis
Action1. Appui aux activités 325 40 285
socioculturelles
Action2. Réhabilitation et 232,5 103,5 129
valorisation du savoir-faire artisanal
Action3. Mise en valeur du potentiel 85 15 70
paysager de Zarat
Action4. Amélioration du cadre de 180 176,5 3,5
vie de la population
Sous total composante B3 822,5 335 487,5
Coût global du PDPO 2373,35 910,45 1462,9
59
Annexe 1. Liste des demandeurs d’appui à la promotion des activités artisanales à Zarat
Domaine Demandeurs Niveau Date certificat Contacts Observations
d’activité ou diplôme
Valorisation des Messouada Artisane (SFL) 23818 265 Projet familial
palmes (ustensiles : Chaouchi (chef de
panniers) fil) :Houda ben
Achour, Souad
Hslouk, Najia
Chaouchi, Ounissa
Abbassi
Couture, broderie, Rachida Elgdim : CFP en couture 2003 24345867 Extension et
peinture sur verre Fathia El gdim, Modéliste création
Saousen Trabelsi, d’emploie
Tourkia Hajjaji (apprenties
artisanes
Broderie manuel et Hlima Khatrouch : CFP 2013 21808238 Création atelier et
mécanique Zina Khatrouche, création d’emploi
Soumia Aichi, (apprentie
Besma Khtrouch, artisane)
Jihel Dhahbi, Sonia
Khlaif
Valorisation Aroussia Zitouni : CFP 2013 21925196 Atelier à domicile
palmier (vannerie) Hlima, Aroussia,
Naziha Karima et
Latifa Zitouni
Modéliste et Moufidha Meftahi CFP 2013 95987076 W à domicile (2
couture et Jamila Lamari projets)
Tissage Fadhila Jabbouni et SFL - 27371022 W à domicile (2
Fatma Bichaoui projet individuels)
Tissage Messouada SFL 27102616 W à domicile
Bessaoud
Tissage Hayet Metoui SFL 24904524
Peinture sur soie, Fathia Lamari et CFP 2007 240763374 W à domicile
couture Naima Laaichi 23103754
Tissage Rabia Lajdel ??? W à domicile
Broderie Karima et Fthia SFL W à domicile
Gammoudi
Couture / broderie Guidher 28421637 Atelier extension,
(formation
/emploi artisane)
Broderie Saida Loghmani CFP 2003 24097883 Formation/emploi
Agro-alimentaire Fathia Hajjaji Biologiste 97195952 Voir projet
(biologique) (Email) création
d’une unité
artisanale de
transformation
des produits
agricoles oasis
Couture, modéliste Hajer Fdhili CFP GDA Appui technique
et matériel
Broderie manuel et Rabeb El Aloui SFL 20705038
mécanique
Couture et broderie Fatma Loiniossi CFP 2012 Projet familial
Couture Dahmani Hasna CFP 2012
Céramique Amna Hamdi Beaux arts 21566297
60