Valerian et Laureline

Valerian et Laureline

Valérian et Laureline

Valérian et Laureline
Série
alias Valérian, agent spatio-temporel
Genre(s) Science-fiction
Scénario Pierre Christin
Dessin Coloriste Évelyne Tranlé

Personnages principaux Valérian

Pays Drapeau de la France Éditeur 1967 dans Pilote
Nombre dalbums 22 parus

Adaptation Anime

Valérian, agent spatio-temporel est une série de bandes dessinées de science-fiction réalisée par le scénariste Pierre Christin, le Jean-Claude Mézières et la Évelyne Tranlé. Elle est publiée pour la première fois en 1967 dans Pilote et éditée en album chez 1970. Pour le quarantième anniversaire de sa création, en 2007, la série est rebaptisée Valérian et Laureline.

Valérian et sa compagne Laureline sont des agents du Service Spatio-Temporel (SST) de mégapole terrienne et la capitale au XXVIIIe siècle d'un Terre est devenue, à la suite d'un âge noir, l'une des grandes puissances cosmiques. Les agents du SST se déplacent dans le temps et dans l'planètes (Les Oiseaux du Maître), participent à des expériences historiques (Sur les terres truquées), aident des peuples inconnus (Le Pays sans étoile), représentent Galaxity (explosion nucléaire de 1986 qui transforme laspect et lorganisation de la Terre. Mais cest l'avenir de Galaxity quils réécrivent en aidant le superintendant du SST à empêcher ultérieurement ce cataclysme. Hélas, dans cette manipulation temporelle à hauts risques, ils annulent aussi le futur de leur planète. Dans la dernière quadrilogie de la série, Valérian et Laureline partent en quête de la Terre pour lui assurer un nouvel avenir.

La série Valérian et Laureline est « à la fois un classique du e art et un chef d'œuvre de la science-fiction[1] » vendu à plus de 2 500 000 exemplaires. Elle ajoute une dimension particulière au genre codifié du space opera, ouvrant ainsi la porte à toutes les séries actuelles de science-fiction, d'heroic fantasy. Comme l'indique Stan Barets en introduction de lIntégrale n°1, Valérian et Laureline « c'est l'[1] ».

Après plusieurs essais personnels de Mézières et Christin, Valérian et Laureline existe maintenant en tant que animes librement inspirée de la bande dessinée. En France, elle est présentée pour la première fois le 7 novembre 2007 sur la chaîne thématique septembre 2009 sur la chaîne

Origine

Lors de la création en 1959 du journal Pilote, sa rédaction essaye de couvrir lensemble des genres de la bande dessinée. Elle compte ainsi faire face aux magazines concurrents : principalement (par ordre alphabétique et non dimportance) Spirou, Vaillant[2]. Ainsi avec un sommaire très éclectique, le numéro 1 du 29 octobre 1959 comporte entre autres : Les Aventures de Michel Tanguy ; Le Scout Jacques Le Gall ; sans oublier [N 1] ; puis plus tard : Fort Navajo (1963)[3]. Alors que René Goscinny, rédacteur en chef[4], recherche du sang neuf pour Pilote[5], [6] mais aussi collaborateur à Pilote, scénarise et fait paraître en janvier 1967 une histoire de science-fiction, Luc Orient, dessinée par [7].

Après leurs premières collaborations à Pilote[N 2], Pierre Christin cherchent le sujet d'une histoire à suivre. Mézières était attiré par le genre western, après avoir lui-même mené la vie d'un États-Unis[8]. Mais ce genre était déjà représenté[9],[10] dans Pilote par Blueberry, dans Spirou par Morris avec Lucky Luke et par Jerry Spring et dans Tintin par Tibet avec XIXe siècle dans la veine d'[11] ou « un peu fantastique genre Sherlock Holmes[9] », les deux auteurs se décident pour une série de science-fiction[10], un genre littéraire qu'ils apprécient[9], étant tous deux lecteurs de revues comme Galaxy Science Fiction[12],[13].

Christin est un bon connaisseur de Alfred E. van Vogt, Poul Anderson, Dan Simmons[13], Ray Bradbury, René Barjavel ou Theodore Sturgeon[11]. Dans « science-fiction », il préfère le mot fiction à celui de science et déclare ne pas aimer la science-fiction scientifique en provenance de l'Est, mais apprécier plutôt la notion de « logique-fiction »[14]. Mézières est un lecteur moins assidu du genre, mais il en a lu tous les grands classiques, comme Alfred E. van Vogt[11], Philip K. Dick ou [12].

À la fin des Dick Calkins et Phil Nowlan avec [15], William Ritt avec Luc Bradefer (1933)[16] et Alex Raymond avec Guy l'Eclair (1934)[17] ;

  • et les Français René Pellos et Martial Cendres avec [18].
  • Viennent ensuite à partir de 1945 en France :

    « La science-fiction n'était pas le domaine favori [de Goscinny], mais il avait un désir d'innover, de proposer dans son journal des travaux originaux. Il a vu [...] ce que Valérian pourrait apporter[24]. » Linus (Pierre Christin) et Mézi (Jean-Claude Mézières), afin de s'acclimater au genre et, pour le second, à un nouveau style de dessin, choisissent des histoires qui se déroulent au XIe siècle (Les Mauvais Rêves[N 6]) et au XXe siècle (Terres en flammes), imposant ainsi doffice le thème du voyage dans le temps[11]. Cest à partir de la quatrième aventure, école des Arts appliqués, il place des planches à Fripounet et Marisette. Dans un numéro « spécial An 2000 » de ce dernier illustré, daté du 30 décembre 1956, il signe une page sur un scénario de Guy Hempay, en fait [25].

    Histoire

    La série, d'abord sur-titrée Valérian, agent spatio-temporel, a pour héros central Valérian. Laureline était au départ un personnage de circonstance qui ne devait apparaître que dans la première histoire, mais, sauvée par le courrier des lecteurs du journal Pilote[26],[12], elle prend de plus en plus de place et devient progressivement héroïne à part entière. Depuis Héros

    Valérian est originaire de XXVIIIe siècle, capitale de l'empire galactique terrien. Il est depuis 2713 l'un des agents et sans doute le meilleur élément du Service Spatio-Temporel (SST). Sa mission est de maintenir lordre terrien dans lUnivers. Il peut, à l'aide de son vaisseau spatial, parcourir l'immensité de l'espace et effectuer des voyages dans le temps, dans le passé comme dans le futur.

    Valérian a un caractère peu trempé. Plutôt dilettante, ce n'est pas vraiment un gagneur et il a lart de se mettre dans des situations difficiles. Il est présenté un peu comme l'opposé des bons boy-scouts des bandes dessinées franco-belges ou l'antithèse des superhéros des comics américains[27]auxquels il est d'ailleurs confronté jusqu'à la caricature dans Les Héros de l'équinoxe. Ce profil d'antihéros, qui rend le personnage sympathique[28], est souvent considéré comme une caractéristique particulièrement attirante de la série[26].

    forêt d'Arelaune, sur la Terre du XIe siècle. Ramenée par Valérian à Galaxity, elle intègre à titre exceptionnel le Service Spatio-Temporel en 2721 et devient sa coéquipière, avant d'être sa compagne. Valérian et Laureline forment rapidement un vrai couple. Des scènes de jalousie dans L'Empire des mille planètes[29] et leur vie commune est officialisée à la première case des Foudres d'Hypsis.

    Laureline est une jeune femme de tête, particulièrement décidée, un garçon manqué, au moins égale au héros[30]. Elle sort bien souvent Valérian des guêpiers , homme d'action plus que de réflexion, il ne manque pas de tomber. Laureline est le contre-poids exact de Valérian, l'un dessine en creux l'autre[31].

    « Laureline dès le début n'est pas un faire-valoir de Valérian. Il nous a semblé important que notre héroïne ait ce coté positif, tête claire, décidée et en même temps des jolies petites fesses », dixit Mézières[28]. Au fil des albums, elle devient l'héroïne centrale de la série[32] à tel point qu'après les Héros de l'équinoxe, Christin cherche, par touches successives, à revaloriser son héros[27]. Mais dans la quadrilogie finale, Laureline laisse passer Valérian pour son employé.

    Dans leur quête, Valérian et Laureline ont des alliés fidèles comme Monsieur Albert, les Shingouz, le Schniarfeur, le Transmuteur Grognon de Bluxte et Xombul, la Trinité dHypsis, le Triumvirat de Rubanis, le Quatuor Mortis ou les Wolochs.

    Synopsis

    Ce qui suit dévoile des moments clés de lintrigue.

    Dans les trois premières histoires de la série, Valérian pourchasse un dissident, Xombul, superintendant des rêves, qui cherche à prendre le pouvoir à Galaxity. Dans Les Mauvais Rêves, Xombul retourne sur Terre au XIe siècle pour s'approprier les pouvoirs du magicien Albéric le Vieil. Avec l'aide d'une sauvageonne de rencontre, Laureline, Valérian parvient à faire échouer cette tentative[33]. Dans Terres en flammes, Xombul parvient à s'échapper de nouveau sur la Terre du XXe siècle. Il pense pouvoir profiter d'un cataclysme nucléaire pour s'approprier des connaissances scientifiques qui feraient de lui un nouveau maître de lUnivers. Sun Rae, un pillard new-yorkais, et Schroeder, un jeune savant, aident Valérian et Laureline à poursuivre Xombul. Finalement ce dernier disparaît dans la dématérialisation d'une machine à remonter le temps qui ne pouvait pas encore être fonctionnelle[33].

    Dans Elmir le marchand à rétablir l'ordre sur Syrte-la-Magnifique. Ils découvrent à cette occasion que les Connaisseurs sont les rescapés d'une expédition spatiale terrienne lancée à la recherche d'une planète d'accueil pour sauver l'humanité, à la suite du cataclysme nucléaire de 1986[34]. Alerté par une série de phénomènes inexplicables, le Superintendant de Galaxity tente, dans Les Spectres d'Inverloch, d'empêcher le déclenchement de l'âge noir de la Terre[35]. Avec l'aide de Valérian et Laureline, de Monsieur Albert, de Ralph le Glapum'tien et des Shingouz, il déjoue les plans de la Trinité d'Hypsis. Une négociation avec ces faux Dieux permet de changer le passé de la planète : l'explosion nucléaire (Les Foudres d'Hypsis[36]) qui l'a dévastée au XXe siècle n'aura pas lieu. Cette modification de l'histoire a pour conséquence la disparition de Galaxity, qui était née de l'âge noir.

    C'est alors qu'un ex-membre du Service spatio-temporel, Kistna pour répliquer une explosion nucléaire qui doit corriger les altérations de la trame du temps. Sur les frontières, Valérian et Laureline, avec l'aide de Monsieur Albert, font échouer toutes ses tentatives[37]. Ayant perdu la Terre de Galaxity, devenus mercenaires à la solde du Les Cercles du pouvoir, tous deux se confrontent au futur Triumvirat de Rubanis[38]. C'est en réunissant des données sur des événements épars qu'ils se heurtent à LCF Sat et de nouveau à la Trinité d'Hypsis. Ils en obtiennent des informations sur l'existence de leur planète, perdue quelque part dans l'Univers, Par des temps incertains[39].

    Dans l'antépénultième et la pénultième histoire de la série (respectivement [40] et [41]), Valérian et Laureline se lancent à la recherche de la Terre de Galaxity, aux confins de l'Univers, en se joignant à une expédition d'exploration dirigée par la commandante Singh'a Rough'a. Ils découvrent alors la puissance des Wolochs qui sont à l'origine de tous les malheurs de la Terre. C'est dans le dernier album, Chronologie sommaire

    Le point de départ de la série se situe sur Terre, à XXVIIIe siècle après J.-C., dans les années 2720.

    1000Première rencontre de Valérian avec forêt dArelaune (0. Les Mauvais Rêves).
    1881Valérian et Laureline prennent des vacances sur les bords de Seine à Chatou et s'offrent un Sur les terres truquées).
    1980Manipulations en France et à Brooklyn, menées par des affairistes de Rubanis et la Trinité dHypsis pour déstabiliser la Terre (9. Métro Châtelet direction Cassiopée et 10. pôle Nord, dun faux bateau mais vrai astronef chargé de Les Foudres d'Hypsis).
    1986Premières tentatives terriennes de colonisation spatiale (2. Service Spatio-Temporel (1. Terres en flammes).
    1988Sur les frontières).
    2001Intervention des faux dieux dHypsis pour interdire le développement des Par des temps incertains).
    2314Fin de lâge noir et invention de la machine spatio-temporelle, basée sur le principe de « télétransportation instantanée de la matière ».
    2713Valérian intègre le Service Spatio-Temporel à la sortie de la Mégacadémie.
    2720Troubles à Galaxity provoqués par Xombul. Valérian entraîne Laureline à Galaxity (0. Les Mauvais Rêves).
    2721Laureline est exceptionnellement intégrée au Service Spatio-Temporel.
    3005La terre de Galaxity est exclue pour un siècle de Point Central, pour son impérialisme spatial et sa tentative d'hégémonie (6. Les Spectres d'Inverloch).
    xxxxPrise du pouvoir par le Triumvirat sur Rubanis (15. Les Cercles du pouvoir).
    3412Quête de la Terre de Galaxity (19. L'Ordre des Pierres et 21. Fin des révélations.

    Thématique

    « Valérian (et Laureline, bien sûr), c'est la surprise permanente, la diversité, la richesse thématique et visuelle[42]. » La bande dessinée se voulait simple, un héros voyageant dans le temps, mais assez rapidement, elle se développe et parcourt des thèmes qui par leur nombre et leur variété en font une série originale et en continuel renouvellement. De l'aveu de ses auteurs, « chaque nouvel album peut nous conduire absolument nous voulons[43] », la science-fiction étant conçue par eux comme « un moyen formidable de « surchauffer » le réel[44]. » Le thème qui traverse toute la série, avec celui des voyages spatio-temporels, est la manipulation du temps. Une autre de ses caractéristiques est la référence subtile à des situations sociales, économiques, politiques et même écologiques avant l'heure, « sans pour autant transformer les histoires en discours militants[45]. » Dans la préface du catalogue de l'exposition qui a suivi à Grand Prix de la Ville, ministre de la culture, écrit : « Valérian et Laureline, transportés dans un futur technologique qui assure confort et progrès, s'affrontent toujours dans leurs pérégrinations à des tyrans ou des dictateurs, à des sociétés règnent conflits et injustice qui sont l'image de notre propre réalité. Et ce faisant, on peut découvrir à travers l'itinéraire de nos deux héros une lecture avisée de nos sociétés contemporaines [...] Mézières et Christin réussissent la gageure de ne pas inventer un univers de pure fiction, mais de nous entretenir sur un mode réellement divertissant des problèmes socio-politiques les plus critiques de notre temps[46]. »

    Voyage spatio-temporel

    À l'origine de la série, une distinction forte existe entre voyages dans l'espace et voyages dans le temps. Les premiers se font grâce à des vaisseaux spatiaux de type XB 27 et les seconds, les sauts temporels, passent par l'intermédiaire de portes temporelles prépositionnées en différents lieux terrestres (auberge d'Aurelaune, New York, Brasilia, Inverloch, etc.).

    Mais cela interdit par définition les voyages dans le temps dans des univers inconnus des Terriens de Le Grand Collectionneur, les auteurs simplifient les voyages spatio-temporels en dotant le SST - Service Spatio-Temporel - de vaisseaux de type XB 982 autorisant les voyages spatiaux et les sauts temporels combinés. Cela permet de développer des aventures sur des planètes autres que la Terre et d'ouvrir aux auteurs les univers sans limite de leur imagination.

    Manipulation de la flèche du temps

    Ce qui suit dévoile des moments clés de lintrigue.

    Jusqu'au diptyque Châtelet/Univers d'aventure en aventure. Mais les auteurs se laissent prendre au piège de leur imagination. Dès la 2e planche de la 2e aventure, [47] : un dépôt de pôle Nord, transformant radicalement laspect et lorganisation de la Terre. Cest sur ces ruines, pendant l'âge noir, que naîtra catastrophe de Tchernobyl, ne va ravager la Terre en 1986[48]. Pierre Christin, fin connaisseur de science-fiction, sattache alors dans le diptyque suivant, publié en 1983/1985, Inverloch/Hypsis, à surmonter lincohérence. Il n'ignore pas que c'est malheureusement au prix dun autre problème bien connu en science-fiction, le paradoxe du grand-père[N 7]. Si, en remontant dans le passé, on tue son grand-père avant quil n'ait procréé, on na donc pas de père. Si on n'a pas de père on ne peut donc pas exister et si on nexiste pas, on ne peut pas tuer son grand-père. Autrement dit, en changeant le passé, on détruit le présent et rend impossible le futur : c'est le principe de causalité du paradoxe temporel.

    Dans Les Foudres d'Hypsis, venant de 3152, le Superintendant du Service Spatio-Temporel, aidé de Valérian et Laureline, empêche, en 1985, lexplosion nucléaire qui devait désorganiser la Terre l'année suivante. Ils détruisent le futur de la planète, donc rendent impossible l'émergence de Galaxity qui sest construite sur les ruines de la période noire de celle-ci. Si Galaxity n'a pu se construire pendant l'âge noir, la machine spatio-temporelle n'a pu être inventée en 2314 et Galaxity n'existe pas en 3152. Valérian ne peut donc exister dans ce siècle, ni dans aucun autre dailleurs, à la différence de Laureline qui, elle, vient du XIe siècle, donc bien avant la période noire. Si Valérian ne peut exister dans aucun siècle, comment justifier la série ? Heureusement, les Shingouz négocient avec le Fils de la Trinité dHypsis le retour de Valérian et Laureline au XXe siècle avec leur astronef, autorisant ainsi la poursuite des voyages spatio-temporels et permettant aussi à la saga de renouer avec le parti pris du départ et la continuation de la série.

    Mais le paradoxe du grand-père n'est pas résolu. Une première possibilité de solution est représentée par l'entreprise de Monsieur Albert, font échouer cette tentative Sur les frontières. Pierre Christin n'adopte donc pas la théorie de l'autocorrection, qui veut que le temps répare le temps[N 8].

    Avec la parution en 2001 de Par des temps incertains, une nouvelle négociation apporte la réponse à deux questions : il existe bien deux histoires parallèles de la Terre post-XXe siècle ; la Terre de Galaxity du XXXIIe siècle se trouverait quelque part dans un trou noir. Ainsi par des temps incertains, Schroeder et Sun Rae n'ont pas la mémoire de leurs aventures de Terres en flammes, qui se sont passées dans une autre trame de temps.

    Christin fait donc le choix de la théorie d'un Univers multiple ou d'univers parallèles, dits encore multivers d'[48],[49]. Cest le thème des derniers épisodes, L'Ordre des Pierres en 2006 et Fin des révélations.

    Critiques sociales

    Christin et Mézières conforment les aventures de Valérian et Laureline à leurs inclinations politiques[50], plutôt situées à gauche[14],[51],[52]. « À l'époque, en 1967, la bande dessinée était foncièrement de droite, avec des grands chefs, des grands héros [...], et nous on ne savait pas ce qu'on allait faire, mais on savait qu'on n'allait pas faire ça[53]. » Ils ne souhaitaient pas pour autant faire des histoires aussi ouvertement politiques que celles de [14]. Sans être « engagée dans le sens où les écrivains de la génération précédente, par exemple Aragon ou Sartre, ont pu s'engager [...] cette série est par contre profondément engagée dans son temps, c'est-à-dire que Valérian parle et a toujours voulu parler de problèmes très contemporains[54] » et ne s'est pas fait faute, précise [55]. »

    La première prise de position de Christin et Mézières est peut-être leur défense du féminisme. Valérian un vrai couple dans lequel l'homme ne domine pas la femme[56],[57]. Au moment de la création de Laureline, les vraies héroïnes de bandes dessinées étaient inexistantes ; c'est sans doute grâce à elle que des héroïnes comme Yoko Tsuno ou Natacha ont existé ensuite[58]. Toutefois, dans machisme et le [59]. » Dans Les Armes vivantes, c'est la guerre elle-même qui est tournée en ridicule sur « une planète de féodaux mal embouchés qui se livrent des guerres aussi archaïques qu'inexpiables[60]. »

    Très tôt, Christin et Mézières font preuve d'une conscience écologique. En 1971 et 1972, [56],[57]. Ils y posent « quelques questions essentielles à mi-chemin de la fable et de l'aventure. Jusqu'où l'industrie peut-elle mettre en péril une planète[61] ? » Ce sont les intérêts économiques qui sont dénoncés en 1980/81 dans le diptyque Chatelet/[62] », et cela dès 2001, dans Par des temps incertains.

    Les scénarios de Christin ont très souvent pour cadre des civilisations très hiérarchisées, mettant généralement en scène toutes les injustices de nos sociétés modernes[63] comme dans Otages de l'Ultralum. En nous présentant les astéroïdes de Shimbalil à l'image d'une L'Orphelin des astres, les auteurs[N 9] se lancent dans une « critique sociale hilarante[64]. » « Sous la plume de Christin, chaque humanité stellaire connaît ses classes opprimées et ses luttes[65]. » S'y opposent souvent nature et technologie, anarchie, oppression et révolution[65]. Avec Les Oiseaux du Maître, une histoire « résolument placée sous le signe de la lutte contre l'oppression, Christin signe un de ses scénarios les plus politiques » : il y montre comment la domination des esprits permet la [61]. Dans impérialisme de Galaxity que Laureline saura déjouer en plaidant la [66]. Dans Les Héros de l'équinoxe, Christin profite « d'un malicieux pastiche des histoires de super héros [...] pour renvoyer dos à dos les trois grandes fascisme, le spiritualisme[67]. »

    Christin ne considère pas empire[68]. « On n'y prêche pas que la bonne parole » et les hommes qu'il y met en scène, s'inspirant du modèle de « l'homme blanc américain » du XXe siècle, sont des personnages « pas tout blancs [qui] ont tous en réalité des motivations très sombres. »[69] « Les extra-terrestres sont plutôt les Bantous, bref toute cette population pas toute noire qui fait peur à l'Occidental[68]. »

    Influence

    Il est difficile pour Influence sur le cinéma

    Le Faucon Millenium de Stan Barets raconte[70] qu'en 1977, lors du Festival international de la science-fiction à Metz, où était projeté pour la première fois en France [71]. »

    La célèbre tenue de Leia esclave rappelle celle de Laureline dans Pilote et le Faucon Millenium de L'Empire contre-attaque de 1980, Han Solo est prisonnier d'un bloc de carbonite qui retenait déjà Valérian en 1971, dans Le Retour du Jedi, la princesse Leia Organa est habillée par Pays sans étoile, publié en 1972. Dans La Menace fantôme de 1999, le ferrailleur Watto pourrait bien venir, tant l'apparence est similaire, de la même planète que les Shingouz[72] apparus en 1975 dans l'Empire des mille planètes de 1971 cachent sous leur casque la même figure décharnée que Valérian découvre à la fin de l'histoire comme Luke Skywalker va découvrir celle de [70],[73]. Il serait facile aussi de relever des ressemblances entre la faune galactique de La Guerre des étoiles et les inventions graphiques du bestiaire de Mézières. Un ami américain du dessinateur lui a rapporté que Doug Chiang, le chef-décorateur de La Menace fantôme, possédait en bonne place dans les rayons de sa bibliothèque les albums de Valérian[72].

    « Les designs de planètes, de créatures ou d'objets de Mézières participeront tellement à l'établissement des codes du genre que Will Eisner (auteur et théoricien de la bande dessinée) dira [que Mézières et Christin] sont l'une des plus grandes influences qu'ait subie le cinéma américain en matière de science-fiction[74]. » En 1983 paraît dans Pilote un article sur le Retour du Jedi et les emprunts du cinéma à la bande dessinée, illustré par Mézières qui fait se rencontrer, dans un bar de l'espace, Valérian et Laureline et Luke Skywalker accompagné de la princesse Leia[75]. À cette dernière qui déclare : « Comme c'est amusant de nous rencontrer ici ! », Laureline répond, non sans sous-entendus : « Oh, nous sommes des habitués de cette boîte depuis longtemps ! »

    Il serait injuste de ne citer que l'Ambassadeur des Ombres représentant Point central a souvent été source d'inspiration, comme le making-off d'[72]. Ou encore la similitude frappante entre la tanière de Thulsa Doom, dans le film de 1981 Maître des oiseaux dans l'album de 1973[72],[73]. Le film Alex Proyas, en 1998, met en scène un inspecteur de police, Franck Bumstead, qui pour échapper à une bagarre tombe dans l'espace, découvrant une ville, Shell City, flottant dans le vide. C'est la même aventure que vit Valérian en 1976/1977 dans Sur les terres truquées : rattrapé par ses poursuivants, il tombe de la jetée d'un port non pas dans l'eau mais dans l'espace[76].

    Le cinéaste danois Søren Kragh-Jacobsen (lui-même amateur de Valérian et Linda, le nom de Laureline en danois) fait une citation de la série et de Linda/Laureline dans Mifunes sidste sang (La dernière chanson de Mifune[77]). Dans ce film de 1999, sorti en France sous le titre de Mifune, un personnage, Rud, est lecteur assidu des albums de Valérian[N 10] qu'il cache sous son lit. Il croit reconnaître dans un autre personnage, Liva Psilander, Linda, son héroïne préférée.

    Le cas du Cinquième Élément

    Le travail de Le Cinquième Élément représente un magistral clin d’œil à Valérian et Laureline. La bande dessinée va influer de façon significative sur le film de Luc Besson.

    C’est à Noël 1991 que le réalisateur demande à Les Cercles du pouvoir, pour se consacrer au projet. Il introduit dans les croquis de décors[N 11] qu'il réalise des éléments qu'il emprunte à son travail interrompu. Pour une scène qui doit se passer à la bibliothèque publique, les personnages se déplacent en métro aérien et Mézières agrémente la scène de ses taxis volants et des « limouzingues » des Cercles du pouvoir.

    Mais le projet est arrêté début 1993. Mézières reprend donc le dessin des Cercles du pouvoir et lors de la sortie de l'album en 1994, il en dédicace un exemplaire à Besson, ainsi qu'un dessin de ses taxis. Après le succès de Léon, celui-ci reprend son projet et réalise ce qui s'appelle désormais Le Cinquième Élément en utilisant dans une large mesure les dessins de Mézières pour ses décors. Mais surtout il modifie son scénario en s'inspirant fortement de l'album ; le héros n'est plus Zaltman Bléros mais Korben Dallas, il n'est plus travailleur dans une usine d'assemblage de fusées mais chauffeur de taxi, comme S'Traks, l'un des personnages des Cercles du pouvoir, plus pourri que tous les taxis du limouzingues » tiennent maintenant un rôle central dans le film[78].

    Il est toujours difficile de savoir dans la bande dessinée qui influence qui. Mézières et Giraud ont travaillé ensemble sur le Cinquième Élément et il est intéressant, à ce sujet, de rapprocher une aventure dessinée en 1976 par Giraud/Moebius sur un scénario de The Long Tomorrow[79], avec sa ville organisée en niveaux et parcourue par des voitures volantes, de l'atmosphère des Cercles du pouvoir, du Cinquième Élément, ou encore du Ridley Scott.

    Lors de ses visites aux studios de Pinewood en 1996, Jean-Claude Mézières déclare que c'est une « émotion rare pour un artiste graphique, que de voir son travail à la fois scrupuleusement respecté et magnifié par la magie toujours intacte du cinéma à grand spectacle[80]. »

    Influence sur la bande dessinée

    Pour ce qui est de la bande dessinée, il est difficile de ne pas remarquer les similitudes entre les personnages de Valérian et Laureline et ceux de Bruno Castorp et Mireia dans la série Gigantik, de Victor Mora (scénario) et Josep-Maria Cardona[81], ou encore l'allure de loser commune à Valérian et à Comic Roger, de Julien et Mo-CDM. Dans l'histoire de [82]. Mézières reconnaît lui-même qu'une bonne culture graphique fait que des souvenirs s'imposent quelquefois malgré soi sous le crayon, la plume ou le pinceau.

    Pastiches et parodies

    Ne sont mentionnés que les pastiches et parodies qui traitent de la série Valérian et Laureline.

    • Rózsa Futó : maquettiste hongroise, elle a réalisé la maquette et des illustrations techniques de l’Atlas cosmique de Valérian et Laureline, Les Habitants du ciel.
    • Jeanette Goffard : coloriste. Évelyne Tranlé étant alors surchargée de travail, elle se voit confier par Mézières la mise en couleurs de l’aventure Les Oiseaux du Maître.

    Inspiration et références

    Toutes les aventures de Valérian et Laureline sont des références constantes à la culture de la science-fiction. Pour le lecteur attentif, il est possible de reconnaître dans l'écriture ou dans le dessin les sources d'inspiration des auteurs de la série. Pourtant Mézières déclare qu'il arrête de lire de la science-fiction dès qu'il commence à produire Valérian : « la science-fiction était devenue mon territoire, je ne voulais pas aller grappiller des idées chez les autres[90]. » Il reste que la machine à voyager dans le temps, c'est [42], l'idée même d'agents spatio-temporels c'est Poul Anderson et sa Patrouille du temps[91],[92], les pouvoirs des Alflololiens semblent venir des Plus qu'humains de Theodore Sturgeon[92] et l'ambiance du Monde d'Azur de [93], enfin une partie du bestiaire de la série pourrait sortir tout droit de La Faune de l'espace d'Alfred E. van Vogt[94]. Tous ces éléments et d'autres encore, sont le signe d'une inspiration voulue et assumée, venue des auteurs de pulp magazines de science-fiction. « L'œuvre de Jean-Claude Mézières et de Pierre Christin constitue aujourd'hui l'une des deux voies royales vers une initiation à la science-fiction, l'autre étant celle des anthologies[42]. »

    La scène du Renoir est reprise dans Sur les terres truquées.

    Souvent, plus que d'inspiration, il faudrait parler de références ou encore d'hommages ou de clins d'œil de deux maîtres de la bande dessinée à d'autres artistes maîtres de leur art :

    Parfois l'inspiration est moins évidente : si Mézières ne l'avait pas révélé, nous ne saurions pas que le physique de Valérian est inspiré d'une série de photos d'Salut les copains[11], ni que Au bord du Grand Rien ressemble étrangement à l'une de ses petites nièces[100]. Il est plus facile de reconnaître dans le bateau de Kon-Tiki qui remonte aux neuf ans de Mézières[101], ou dans Métro Châtelet direction Cassiopée sous les traits de Chatelard un portrait de [102], et il est transparent que le scientifique de l'expédition de Chal' Darouine.

    Analyse stylistique et graphique

    À la différence de [N 17], Pierre Christin et Évelyne Tranlé travaillent très régulièrement pour d'autres créateurs. Ils sont appréciés, entre autres, pour savoir adapter leur style en conséquence. Les styles analysés ici sont ceux qu'ils utilisent dans le cadre de cette série uniquement.

    Scénario

    Une aventure de Valérian et Laureline prend son origine dans des discussions entre copains. Ensuite Pierre Christin écrit un premier jet de dialogues, pour étalonner l'épisode sur la base de quinze cases par double planche[103]. [104], au découpage généralement classique. C'est à Mézières de créer l'effet temporel propre à la scène, parfois au moyen de « plans séquences avec des incrustations d'images instantanées[105]. » Le dessin est généralement commencé avant l'écriture complète du scénario, car Christin n'envisage jamais toute l'histoire. « Plus l'histoire devient sophistiquée plus des éléments imprévus s'ajoutent à cette trame : des trouvailles de dessin et des idées qui démultiplient les possibilités[48]. » Mézières n'intervient jamais sur le scénario global mais il fait des propositions pour certaines scènes[103]. « Nous avons une règle simple, déclare le dessinateur, Christin n'a pas le droit de dessiner des moustaches à mes personnages et je n'ai pas le droit d'enlever ou d'ajouter une virgule à ses textes sans son approbation[106]. » Cela ne l'empêche pas de demander continuellement des retouches du scénario qui font perdre d'autant plus de temps que, selon Christin, en fin de compte ils en reviennent très souvent à sa proposition initiale, même si Mézières a du mal à en convenir[107]. Tous les dessinateurs qui travaillent avec Christin disent que c'est un scénariste qui sait prendre en compte leur univers et leur proposer un scénario qui va les pousser à donner le meilleur d'eux-mêmes[108]. Par ailleurs, Christin est personnellement très perméable à l'actualité et, comme il le fait remarquer, tous les évènements marquants de l'actualité se retrouvent d'une façon ou d'une autre dans la série[109].

    Mézières décrit ainsi l'écriture de son ami d'enfance : « Pierre faisait des études brillantes, c'était le bon élève de la bande, mais, s'il était attiré par les études littéraires, c'est sur le fait divers qu'il a basé sa thèse de doctorat. Il a toujours aimé la littérature populaire... c'est donc normal qu'il soit devenu auteur de bandes dessinées[103]. » « Pierre a toujours « reniflé » l'époque un peu en avance. Aucun des modèles utilisés ne sort indemne de son écriture car son texte à l'humour acide est dévastateur[63]. » Cela tient peut-être à l'influence de René Goscinny, l'un des deux scénaristes, avec [110].

    Enfin Christin avoue travailler beaucoup les titres, qu'il juge très importants au point d'avoir écrit des livres pour le pur plaisir du titre[111].

    Dessin

    Les premières aventures dessinées par Mad, sa seule référence déclarée à la bande dessinée américaine[112],[113], mâtinées de [114],[N 18] avec des influences de [115],[N 19], Morris[116] et [117],[N 20]. À l'origine Mézières « faisait de la ligne claire », actuellement son graphisme « a toujours ce vieux fond, mais en le maîtrisant mieux, le côté comique n'est plus un poids mais un avantage. »[118] « La conception de chaque planche est toujours très claire, la construction est simple ce qui donne un résultat d'une grande lisibilité sans sophistication inutile[119]. » Comme il l'indique lui-même, « je fais toujours des crobards pour quatre ou cinq pages, c'est griffonné sur des petites feuilles, mais c'est primordial, je me fais une mini mise en page en partant du scénario de Christin, pour trouver le rythme qui convient le mieux. Je respecte l'histoire et les dialogues mais pas tout le découpage que mon scénariste me donne [...]. Je me fais donc ma mise en page préparatoire de manière à ce que ça coule, qu'il y ait les grandes images nécessaires, les points forts, que ce soit lisible facilement. Quand je cherche un dessin, c'est moins pour son graphisme que pour sa limpidité à la lecture[119]. » En fait Mézières aime accompagner son lecteur tout au long d'une histoire, avec un dessin permettant une lecture la plus linéaire possible et une mise en page structurée par les exigences du scénario[120]. À partir des crayonnés longtemps travaillés, il réalise ses planches en noir et blanc[87] en utilisant la plume et le pinceau[121]. « Aujourd'hui une planche de Valérian me prend une semaine », déclare Mézières[122] et « plus je noircis mes planches plus mon dessin est réaliste[123] ». Il lui arrive de redessiner complètement une case en découpant celle-ci dans la feuille et en recollant une « rustine » mais jamais il n'utilise la table lumineuse car, selon lui, reproduire un dessin de cette façon c'est avoir la certitude de le déformer et de perdre la spontanéité (même si elle est très travaillée) de son trait[121]. Il n'a pas « un dessin fulgurant [...] par contre, il est toujours cadré dans le sens du récit[124]. »

    Et Pierre Christin de préciser sur le mode humoristique : « on peut soutenir que son style se situe plutôt à l'arrière-garde de cette avant-garde qui a révolutionné la bande dessinée dans les années 1960-1970 : des innovations nombreuses, certes, mais dans le strict respect de la tradition [...] on peut même avancer que ce dessin appartient au domaine de l'évidence incontournable : cadrage précis, refus du détail inutile, dépouillement ornemental volontaire, tout concourt à en faire l'archétype du dessin simple, trop simple peut-être au goût de ceux qu'éblouissent toujours les maniérismes passagers. Et pourtant... Que de virtuosité technique dans ce graphisme épuré à mille lieues de toute naïveté[125]. »

    Couleur

    C'est Évelyne Tranlé qui assure la mise en couleur sur « bleu »[118],[N 21]. Mézières indique l'origine des sources de lumière et les tonalités des ambiances puis lui laisse une grande liberté pour harmoniser les couleurs. « Là, j'ai la chance de travailler avec la meilleure coloriste de la place et, en plus, c'est ma sœur[87] ! » Il arrive de plus en plus à Mézières de réaliser quelques planches à la gouache en couleurs directes comme dans les derniers opus de la série[87]. Il y a pour la mise en couleur de Valérian et Laureline un code graphique, par exemple les arbres ne sont pas verts et les cieux jamais bleus, c'est sur Terre qu'ils sont ainsi, pas dans le reste de l'Univers[126].

    Récompenses

    La série Valérian et Laureline, comme ses auteurs, ont été plusieurs fois récompensés dans des salons ou des manifestations françaises et étrangères. C'est la bande dessinée de science-fiction la plus distinguée (quatre fois honorés à Angoulême).

    1970, prix Phénix, catégorie science-fiction pour Valérian Agent spatio-temporel ;
    1972, Grand prix du syndicat des dessinateurs de presse pour Valérian Agent spatio-temporel ;
    1976, 3e Salon international de la Bande Dessinée du Pierre Christin ;
    1984, 11e Salon International de la Bande Dessinée du Festival d'Angoulême, Jean-Claude Mézières ;
    1987, European Science Fiction Society, Special Award pour Valérian Agent spatio-temporel ;
    1992, 19e Salon International de la Bande Dessinée du Festival d'Angoulême, Alph'Art jeunesse mention spéciale du jury pour Les Habitants du ciel ;
    1995, Salón Internacional del Cómic del Principado de Asturias, Premios Haxtur pour El Circulo del Poder (Les Cercles du pouvoir) ;
    1997, 24e Salon international de la Bande Dessinée du Festival d'Angoulême, prix Tournesol pour Otages de l'Ultralum ;
    2005, Harvey Award, nominé pour Special Award for Excellence in Presentation pour Valerian, New Future Trilogy ;
    2006, The Inkpot Award for Outstanding Achievement in Comic Arts, Comic-Con International ;
    2007, Salon de la bande dessinée de Vaison-la-Romaine, les Lauriers d'Hadrien d'or à Pierre Christin, Jean-Claude Mézières et Évelyne Tranlé.

    Cette liste est loin d'être exhaustive.

    Organisation et diffusion de la série

    Pour expliquer l'organisation de la série et l'enchaînement des histoires de Valérian et Laureline, les auteurs parlent dans Les Habitants du ciel 2 de deux trames historiques[127]. Les amateurs ont plus l'habitude de partager la série en deux cycles.

    Trames ou cycles

    Les auteurs expliquent que les différentes histoires se partagent entre deux trames de temps, mais ce découpage ne s'applique pas à toutes les aventures. C'est pourquoi les amateurs de Valérian et Laureline partagent la série en deux cycles : celles soumises aux trames historiques et rattachées à l'histoire de Galaxity (14 aventures publiées à ce jour en 13 albums) : Les Mauvais Rêves ; Terres en flammes ; L'Ambassadeur des Ombres ; Métro Châtelet direction Cassiopée ; Les Spectres d'Inverloch ; Les Foudres d'Hypsis ; Sur les frontières ; Les Cercles du pouvoir ; Par des temps incertains ; L'Ordre des Pierres ; Super Pocket Pilote) éditées en huit albums et un hors série : Par les chemins de l'espace avec Les Engrenages d’Uxgloa, Tsirillitis l’astéroïde, Drôles de spécimens, Triomphe de la technique[N 22] ; Bienvenue sur Alflolol ; Les Oiseaux du Maître ; Sur les terres truquées ; Les Héros de l'équinoxe ; Les Armes vivantes ; Otages de l'Ultralum ; Mézières et Christin avec… reprenant Les Mauvais Rêves[N 23] et un inédit, une bande dessinée vidéo Les Astéroïdes de Shimballil ;

  • Les Habitants du ciel, un atlas encyclopédique cosmique ;
  • Les Habitants du ciel 2, un supplément à l’atlas tentant d’apporter des éclaircissements sur les manipulations de l’espace-temps.
  • Publication des aventures

    Valérian paraît pour la première fois dans le numéro 420 de Pilote du 9 novembre 1967[128]. L'histoire est publiée à raison de deux planches par semaine. La série ne quittera jamais les pages de Pilote tant qu'il paraîtra et quel que soit son rythme de publication. Quand le journal adopte une périodicité mensuelle en 1974, Valérian est publié au rythme de 12 planches par mois (y compris les planches de résumé), sauf pour celles du diptyque Inverloch-Hypsis qui le seront sur un rythme de 6 planches par mois. Sur les frontières n'est pas publié dans Pilote & Charlie mais prépublié dans L'Orphelin des astres, qui est pré-publié par Télé Poche en 1998, de Par des temps incertains, en pré-publication dans Okapi à partir de février 2001 et L'Hebdo, le Monde des ados.

    Les sept histoires courtes, qui viennent s'intercaler avant et après Super Pocket Pilote entre 1969 et 1970 à raison d'une histoire complète par numéro et éditées en album hors série par Édition des albums

    Publiée à l’origine en 1967 dans les pages du journal Pilote, la première aventure ne sera éditée en album par [129],[N 24]. Ce premier album ne reprend pas la première histoire Les Mauvais Rêves, le nombre de planches - 30 - est inférieur aux normes de l'époque[N 25]. C'est la repagination[N 26] des deux histoires suivantes Terres en flammes qui est éditée sous le numéro 1. Ce n'est qu'en 1983 que la première histoire est éditée dans le hors série Mézières et Christin avec… et en 2000, 23 ans après sa publication, qu'elle est éditée en album dans la série normale avec le numéro 0 pour replacer l'histoire dans l'ordre de publication.

    La série Valérian et Laureline comprend à ce jour 29 aventures publiées en 22 albums. Les auteurs ont prévu une trentième aventure dont l’album est attendu en 2009/10. Les amoureux de la série redoutent que cela ne soit la fin d’une belle aventure, mais Pierre Christin auront alors 72 ans et la série 43 ans. Quand à Valérian et [130]. René Goscinny et Albert Uderzo ou Jean-Michel Charlier et [131],[85] créées toutes deux 4 ans avant Valérian sont toujours éditées mais ces deux séries ont malheureusement perdu leur scénariste.

    Après une tentative avortée dans la Dargaud, en 1986 et 1988, des aventures de Valérian et Laureline dans une édition complète[N 27], une nouvelle édition intégrale est publiée à partir de 2007 à raison d'un volume par an[N 28].

    Tirage des éditions

    Il n'existe pas de chiffres officiels des tirages des différents albums de Valérian et Laureline. La série fait partie des cinq plus grosses ventes d'albums de bandes dessinées dites franco-belges de son éditeur [132]. Stan Barets cite le chiffre de plus de 2 500 000 exemplaires pour l'ensemble de la série[133]. Mézières estime le tirage d'une première édition à 100 000 exemplaires auxquels s'ajoutent ensuite les rééditions[87], l'album [134]. Il donne aussi le chiffre de 25 000 exemplaires pour le tirage de la première édition des Habitants du ciel et comme il restait en stock quelques milliers d'exemplaires, un rhabillage et un supplément Les Habitants du ciel 2 sont venus à bout des invendus[135].

    L'ensemble des 27 albums, tous confondus y compris les hors séries, totalisent 63 éditions et rééditions[136] auxquelles il faut rajouter les 3 éditions de l'intégrale et la réédition du volume 1, soit 67 éditions et rééditions pour 30 albums. Le diptyque Inverloch-Hypsis est le seul album de Valérian et Laureline édité en tirage de tête à 1 350 exemplaires.

    Éditions étrangères

    Les aventures de Valérian et Laureline ont été traduites et publiées dans tous les pays[87] en 16 langues (allemand, anglais, brésilien, danois, espagnol, finlandais, islandais, italien, japonais, lituanien, néerlandais, norvégien, polonais, portugais, suédois, turc)[N 29], occasionnant quelquefois des changements de noms.

    Valérian et Laureline s’appellent :

    • Valerian et Veronique en allemand ;
    • Valentin et Linda en danois, norvégien et suédois ;
    • Varerian et Rōrurinnu (ヴァレリアンロールリンヌ) en japonais ;
    • Valeriano et Laurelinos en lituanien ;
    • Ravian et Laureline en néerlandais ;
    • Walerian et Laurelina en polonais.

    Univers de la série

    Les histoires publiées et ensuite éditées en album ont, au fil du temps, créé un univers particulier propre à la série et aux talents inventifs conjugués de Pierre Christin, Évelyne Tranlé.

    Personnages

    Christin et Mézières ont créé des personnages aussi « exotiques  » les uns que les autres pour donner la réplique à leurs héros. Certains reviennent régulièrement d'histoire en histoire, qu'ils soient principaux ou secondaires.

    Personnages principaux

    • Monsieur Albert : habitant le Paris du XXe siècle, il y est le correspondant de Shingouz : originaire d’une planète aux ressources nulles, hormis le glingue – unique source d’énergie vitale – ils ont émigré, toujours par trois, de par tout le cosmos. L’art de se trouver toujours au bon endroit au bon moment et leur vénalité, alliés à leur manque de sens moral, font d’eux les meilleurs espions du cosmos[137]. Plus ou moins amoureux de Schniarfeur : originaire de la planète Bromn, connue pour son environnement particulièrement concurrentiel, où l’adaptation au milieu en a fait un infect homoncule haineux obligé d’assurer sans relâche sa survie en projetant son crachat destructeur sur tout ce qui passe à sa portée. Cette arme vivante, contrôlée par Valérian grâce à la ligature de sa glande chabounale, qui en fait le plus délicat des amis, est un précieux allié dans les espaces hostiles[137].
    • La Trinité d’Hypsis : un ancien flic véreux, un baba-cool défoncé et un juke-box détraqué sont les maîtres intéressés du système solaire ,où la Terre ne leur procure que déconvenues. Ils sont un sujet de railleries pour les autres faux dieux, maîtres de l’Univers qui ont leur Olympe sur Galaxity.

    Wikimedia Foundation. 2010.

    Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Valerian et Laureline de Wikipédia en français (auteurs)

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