Le missile air-
air AIM-9 Sidewinder,
à guidage roquettes (
de rocket,
fusée en anglais) ;
que les projectiles (guidés ou non) se déplaçant sous la surface de l'eau soient nommés torpilles.
Cependant, il existe des exceptions, tels les projectiles des lance-roquettes multiples qui, de nos jours, sont le plus souvent autoguidés tout en conservant le nom de roquettes, ou des prototypes datant d'une période où les systèmes électroniques étaient bien plus coûteux, fragiles et volumineux qu'actuellement. Une telle utilisation de ce terme est exceptionnelle et, en général, due à un contexte historique particulier (prototype ancien, dénomination qui perdure bien qu'elle soit devenue impropre).
Historique
Missile V-
1 allemand de la Seconde Guerre mondiale
Dès le VIe siècle des fusées récréatives ou de guerre semblent attestées en XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, des fusées à têtes explosive ou incendiaire sont testées dans les armées régulières européennes. Le modèle le plus connu fut sans doute celui des modèles dit « de Congreve » utilisés par les armées anglaises. Le perfectionnement des canons durant la seconde partie du XIXe siècle entrainèrent l'abandon des fusées à tête explosive. Toutefois, des modèles éclairant et/ou incendiaires semblent avoir été utilisés.
En octobre 1914, durant la Première Guerre mondiale, l'armée allemande commence à développer un torpilles qui sera lancé depuis un Zeppelin. Les essais en vol ont lieu en avril 1917, mais cette arme ne sera jamais déployée. Durant cette même guerre, plusieurs ballons d'observation français furent abattus par des fusées incendiaires (ce qui poussa à l'adoption du parachute par les aérostiers). L'armée française utilisa aussi des fusées à poudre lancées par avion, pour abattre des ballons d'observation allemand.
Les premiers missiles opérationnels de l'Histoire furent utilisés par le Troisième Reich durant la Seconde Guerre mondiale. Leur mise au point avait commencé en 1932, dans un laboratoire de Kummersdorf. La première victime de ces armes fut l'Royal Navy. Moins de deux semaines plus tard, en septembre 1943, lorsque l'Alliés, une bombe planante radiocommandée Fritz X, larguée depuis un bombardier, coule le navire de ligne de 35 000 t Roma de la marine militaire italienne. L'efficacité de ces bombes guidées a été évaluée à 40 %.
Puis vinrent les V1 et V2 allemands mis au point en 1944 et utilisés pour bombarder Londres et Werner von Braun. Cet ingénieur se rendra aux forces américaines avec son équipe. C'est lui qui, après les échecs répétés des fusées Vanguard de la marine américaine construites sans son concours, allait devenir dans les années 1960 le père technique du programme astronautique américain (voir Opération Paperclip). Deux autres missiles furent mis au point par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale : le missile antinavire Kramer X4 tandis que plusieurs autres projets dont quatre de missile sol-air et un missile antichar étaient en cours.
Les alliés étaient très en retard dans ce domaine, seuls les campagnes du Pacifique. Après la guerre furent développés les premiers missiles air-air, sol-air et sol-sol. On peut citer quelques dates :
Propulsions
Différents types de propulsions ont été ou sont utilisés. Ce sont principalement des fusées, des réacteurs ou des engins mixtes.
- Fusées :
- À carburant solide : c'est encore le propulseur le plus courant pour les petits missiles. En particulier les missiles individuels anti-char.
- À carburant liquide : la dangerosité des carburants et comburants employés a été la cause de leur abandon progressif. Ce type de propulsion est cependant extrêmement efficace pour l'envoi de « gros » missiles utilisant une technologie moyenne voire faible. Le premier missile réussi utilisant cette propulsion a été le V2 allemand de la Seconde Guerre mondiale.
- Réacteurs :
- Simple flux : des essais ont été effectués après la Première Guerre mondiale, abandonnés à cause du prix de revient de tels missiles.
- Éventuellement double-flux ou turbo-fan ou modèle plus moderne que le simple flux.
- Stato-réacteur : le propulseur actuellement le plus courant sur les missiles. Bon marché, faciles à fabriquer et solides, les statoréacteurs sont devenus le principal mode de propulsion des missiles non semi-balistiques (une fusée est nécessaire pour la sortie de l'atmosphère)
- Stato-réacteur « classique » à carburant liquide :
- Stato-réacteur à carburant gazeux : le carburant est stocké sous forme de gaz comprimé (rare car le container est lourd), ou de produits solides, se décomposant en gaz inflammables lorsqu'ils sont chauffés. Les carburants gazeux se mélangeant mieux au comburant (air) que les carburants liquides, ce systèmes est plus efficace à très grande vitesse (Mach 5 et plus). Ce type de stato-réacteur extrêmement rapide est souvent nommé scramJet.
- Stato-fusée : les stato-fusées sont des stato-réacteurs à carburant solide. Le carburant est déposé sur la paroi interne du réacteur. L'alimentation en comburant se fait par une prise d'air, identique à celle d'un stato-réacteur « classique ». Les stato-fusées sont extrêmement économiques en entretien. Cela entraîne des économies d'argent, de personnel qualifié ainsi qu'une fiabilité accrue après de longues périodes de stockage. Sont aussi parfois nommés stato-fusée des stato-réacteurs dont les prises d'air peuvent être fermées, et où un comburant (généralement de l'oxygène stocké sous forme liquide) peut être injecté. Cela permet au moteur de se comporter comme un stato réacteur en atmosphère, ou en fusée. En 2007, ce type de moteur en est, généralement, au stade expérimental.
- Fusée/Stato-réacteur : ce couple de propulseurs est classique pour les missiles Sol-Air, Sol-Mer et Sol-Sol. La fusée donne au stato-réacteur la vitesse qui lui est nécessaire pour fonctionner, puis il est éjecté. À contrario, de nombreux missiles Air-Air, Air-Mer, Air-Sol ne sont propulsés que par un stato-réacteur, la vitesse initiale permettant l'ignition du stato-réacteur étant la vitesse de l'avion tirant le missile.
Classification
Les missiles peuvent être catégorisés en fonction de nombreux critères.
En fonction de leur profil de mission (plate-forme de tir et objectif) :
- missile sol-sol : attaque d'une cible fixe ou mobile sur terre à partir d'une plate-forme de tir terrestre
- missile sol-air : attaque d'une cible aérienne à partir d'une plate-forme de tir terrestre
- missile air-sol : attaque d'une cible fixe ou mobile sur terre à partir d'un avion
- missile air-air : attaque d'un avion par un autre avion (combat aérien)
- missile mer-mer : attaque d'un navire par un autre navire.
Uniquement en fonction de leur cible :
En fonction de leur portée :
- Très courte portée : quelques kilomètres maximum
- Courte portée : quelques dizaines de kilomètres maximum
- Longue portée : jusqu'à une centaine de kilomètres
voire, dans le cas des missiles nucléaires :
- tactique : quelques centaines de kilomètres
- stratégique : plusieurs milliers de kilomètres
En fonction de leur type de vol :
En fonction de leur système de guidage (voir ci-dessous).
Ces différentes catégorisations se recoupent partiellement et rendent une classification des différents missiles relativement complexe : ainsi, par exemple, un missile mer-sol peut être soit un missile balistique soit un missile de croisière, et un missile anti-char n'est qu'une version spécialisée du missile air-sol.
Guidage
D'un point de vue technique, il existe de nombreux systèmes de guidage différents. Ils dépendent des caractéristiques de la cible et du degré de précision que la mission et la munition rendent nécessaires.
- Guidage inertiel : tout d'abord utilisé sur les missiles à longue portée (missiles stratégiques et missiles de croisière) ; il utilise une gyroscopes (un pour chaque axe), ce qui leur permet de maintenir un cap de façon prolongée. Cependant, les gyroscopes étant victimes d’une certaine dérive sur les longues distances, on tend à leur adjoindre aujourd’hui un système de guidage par laser : lorsqu’une grande précision est requise (missile anti-char ou anti-bunker), on utilise généralement un guidage laser. La cible est « illuminée » par un laser dont la tache est perçue par le système d'autoguidage du missile qui s'aligne dessus pour assurer l'impact.
- Guidage vidéo : une infrarouge : essentiellement utilisé par les missiles sol-air et air-air de courte portée, un autodirecteur infrarouge permet de se caler sur le rayonnement infrarouge émis par les tuyères du turboréacteur ou du turbomoteur de l'appareil ennemi. L'avantage de ce genre de système est son autonomie et son fonctionnement passif (il ne produit que peu de signaux détectables). La portée du détecteur d'
Tir d'
un missile antichar TOW filoguidé