Union des Républiques Socialistes Sovietiques

Union des Républiques Socialistes Sovietiques

Union des républiques socialistes soviétiques

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir RSS et Soviétique.
Union des républiques socialistes soviétiques

Союз Советских Социалистических Республик (ru)


1922 — 1991

Flag of the Soviet Union.svg Coat of arms of the Soviet Union.svg

Devise : Пролетарии всех стран, соединяйтесь!
(« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »)
 
L'Internationale (1922-1944)

Localisation de l'URSS après la Seconde Guerre mondiale
Localisation de l'URSS après la Seconde Guerre mondiale

Informations générales
 Statut républiques soviétiques
  Moscou
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 Religion(s) {{{religion}}}
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 Monnaie Rouble soviétique
  UTC +2 à +13
 Dom. internet .su
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Population
 1991 293 047 571 hab. (13.1 /km²)
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Superficie
 1991 22 402 200 km2
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Histoire et événements
 7 novembre 1917 Révolution d'Octobre
 30 1922 Proclamation
 11 1924 Reconnaissance
 1941-1945  1947-1989  26 1991 Dissolution
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Pouvoir exécutif
     (1e) 1922-1924 Lénine
 (De) 1985-1991 Mikhaïl Gorbatchev
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     (1e) 1923-1924 Lénine
 (De) 1991 Ivan Silaïev
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Pouvoir législatif
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Entités précédentes Entités suivantes
RSS de Biélorussie RSS de Biélorussie
RSFS de Russie RSFS de Russie
RSFS de Transcaucasie RSFS de Transcaucasie
RSS d'Ukraine RSS d'Ukraine
Arménie
Azerbaïdjan
Biélorussie
Estonie
Géorgie
Kazakhstan
Kirghizistan
Lettonie Lettonie
Lituanie Lituanie
Moldavie Moldavie
Ouzbékistan Ouzbékistan
Russie Russie
Tadjikistan Tadjikistan
Turkménistan Turkménistan
Ukraine Ukraine

L’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), ou Union soviétique (en russe : Союз Советских Социалистических Республик, abrégé en : СССР écouter; prononcé : Saïouz Savietskikh Satsialistitcheskikh Respoublik, SSSR), est un républiques soviétiques qui a existé de 1922 jusqu'à sa dissolution en 1991.

Plus vaste État du monde, l'URSS occupait le 1/6 des terres émergées et s'étendait sur 11 mer Baltique à la mer Noire et à l'océan Pacifique, c'est-à-dire toute la partie Nord de l'Empire russe, à l'exception notable de la Pologne et de la guerre civile russe de 1918 à 1921, et des gains territoriaux du Pologne lors du Pacte germano-soviétique, la Finlande agressée, la Moldavie (anciennement la Estonie, la Lettonie et la Lituanie en 1940, les Sakhaline pris au Touva ou encore la région de Kaliningrad (l'ancienne Prusse-Orientale).

Le territoire de l'URSS varia donc dans le temps, surtout avant et à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Le pays était composé, avant sa dissolution, de 15 républiques fédérées et d'un certain nombre de républiques et régions autonomes.

La RSFS de Russie était, de loin, la plus importante des républiques soviétiques, tant du point de vue de sa surface, de sa population, que de sa puissance politique. Devenue Fédération de Russie en 1991, elle est actuellement considérée comme l'héritière de l'URSS du point de vue diplomatique et a notamment hérité de son siège de membre permanent au Révolution russe de 1917. La Révolution d'Octobre, qui vit la prise du pouvoir par le [N 1], succédait à la Révolution de Février (1917), qui avait mis fin au règne du tsar Nicolas II. L'un des moteurs de la création de l'URSS était la volonté de Lénine d'appliquer sa doctrine nationale en transformant la Russie unitaire en une union de républiques formées selon le principe de la répartition ethnique et jouissant d'un certain degré d'autonomie locale.

L'organisation politique de l'URSS était définie par le règne d'un seul parti, le Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) et tout particulièrement, de son bureau exécutif, le Politburo. Tout autre pouvoir (législatif, exécutif ou judiciaire), ainsi que la presse et la société civile dans son ensemble, étaient directement soumis aux diktats de l'appareil du PCUS.

L'Union soviétique implosa essentiellement sous l'effet conjugué de plusieurs facteurs :

Le catalyseur de ce processus fut le programme de réformes, engagées en avril 1985 par le premier et le dernier président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev, sur le double thème de la Perestroïka (« restructuration ») et de la

Sommaire

Géographie de l'URSS

Article détaillé : 22 402 200 km2). C'était également l'un des pays les plus variés, avec plus de 100 « nationalités » (ethnies) recensées sur son territoire, une soixantaine de langues et 5 religions.

La population totale était estimée à 288 millions en 1990 (dite peuple soviétique). Aujourd'hui la Russie — ayant succédé à l'URSS — demeure toujours le pays le plus étendu du monde et reste un pays très divers, administrant des centaines de minorités, y compris musulmanes telles que les Tatars, et bien d'autres ethnies non russes.

Division territoriale de l'URSS

Entre 1954 et 1991, l'Union soviétique était composée de 15 Républiques socialistes soviétiques (RSS) :

Les 15 républiques fédérées soviétiques.
Républiques soviétiques États indépendants actuels
1. République socialiste soviétique d'Arménie 2. République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan 3. République socialiste soviétique biélorusse 4. République socialiste soviétique d'Estonie 5. République socialiste soviétique de Géorgie 6. République socialiste soviétique kazakhe 7. République socialiste soviétique kirghize 8. République socialiste soviétique de Lettonie Lettonie
9. République socialiste soviétique de Lituanie Lituanie
10. République socialiste soviétique de Moldavie Moldavie
11. République socialiste fédérative soviétique de Russie Russie
12. République socialiste soviétique du Tadjikistan Tadjikistan
13. République socialiste soviétique du Turkménistan Turkménistan
14. République socialiste soviétique d'Ukraine Ukraine
15. République socialiste soviétique d'Ouzbékistan Ouzbékistan

Chaque république fédérée était, à son tour, divisée en régions (Oblast), à l'exception des RSS de Lettonie, de Lituanie, d'Estonie, de Moldavie et d'Arménie qui avaient une structure unitaire. La RSFS de Russie disposait, en plus, des pays (républiques autonomes, à certain degré d'auto-gouvernance.

Évolution de la population de l'URSS

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(Selon les chiffres officiels)

1913 : 159 000 000 (Empire russe)

1928 : 150 000 000

1940 : 194 000 000

1950 : 180 000 000

1960 : 214 000 000

1970 : 242 000 000

1979 : 264 000 000

1989 : 286 000 000

Histoire de l'URSS

Voir aussi : La Révolution russe et l'entre-deux guerres

Des révolutions à la guerre civile (1917-1921)

Discours de Lénine.

Dès le XIXesiècle, la Russie tsariste connaît une agitation révolutionnaire qui va en s'aggravant après une révolution réprimée en 1905 et la défaite russe dans le cadre de la Première Guerre mondiale et aboutit à la chute du gouvernement impérial et à l'abdication de Nicolas II en mars 1917 suite à la Révolution de Février.

Le nouveau gouvernement de coalition démocrate prolongea le mécontentement des masses populaires en maintenant l'engagement russe dans la guerre et retardant toutes les réformes de fond. Aussi à l'été 1917, un vaste soulèvement paysan spontané procéda de lui-même au partage des terres, tandis que le gouvernement Kerensky perdait ses appuis dans la population et la classe ouvrière, et que les forces de réaction, autour du général affaire Kornilov »). L'État perdait progressivement son autorité sur le pays et l'armée se décomposait.

Le marxiste mené par Lénine, devint progressivement majoritaire dans les organes politique ouvriers et paysans dits « Soviets ». Il renversa le gouvernement provisoire lors d'une révolution le 25 octobre (selon l'ancien calendrier julien) ou le 7 novembre 1917 dite Révolution d'Octobre. Le slogan de la révolution qui emporta l'adhésion des masses populaires fut simple et percutant : « Usines aux ouvriers, terres aux paysans, paix aux peuples ! », ce qui signifiait nationalisations et armistice.

Affiche : « Vive la révolution mondiale ! »

Ainsi, la jeune république bolchevique décida de se sortir de la Première Guerre mondiale en concluant une paix séparée avec le IIe Reich. Un armistice signé en décembre 1917 aboutit au Traité de Brest-Litovsk en mars 1918 qui consacrait, en pratique, la défaite de la Russie qui cédait au vainqueur la majeure partie de l'Ukraine, la pays baltes et la Pologne (la majorité des territoires cédés seront récupérés après la défaite allemande, sauf les pays baltes et la Pologne). La Russie y perdit 3,6 % son territoire et 26 % de sa population. Elle perd aussi 32 % de sa production agricole, 23 % de sa production industrielle et 75 % de ses réserves de charbon.

Par ailleurs, la propriété privée industrielle fut supprimée, les usines et les banques nationalisées. À la place, une propriété d'État fut instaurée sur la quasi-totalité des moyens de production, sauf agricoles. Le marché libre disparut et l'État acquit le monopole du commerce intérieur et extérieur. Cette tendance au Nikolaï Ossinski.

Lénine a également annulé les engagements russes sur les RSFS de Russie créée par la centralisme démocratique. Le pouvoir législatif était théoriquement exercé par le « Congrès panrusse des Soviets », lequel mandatait le « Comité exécutif central panrusse », tant en matière législative qu'exécutive. C'était ainsi au Comité exécutif de contrôler le « Politburo du PCUS.

Le pouvoir d'État devint bien plus strict en raison de la Le « communisme de guerre » (1918-1921)

Pour faire face aux problèmes posés par la Allemagne, France, États-Unis), et afin d'assurer l'approvisionnement des villes et de l'armée, Lénine décrète le « Nationalisation des industries et du commerce ;

  • Production planifiée de manière centralisée par le gouvernement ;
  • Stricte discipline pour les travailleurs (les grévistes pouvaient être fusillés) ;
  • Travail obligatoire des paysans ;
  • Interdiction de l'entreprise privée ;
  • Réquisition de la production agricole au-delà du minimum vital pour les paysans ;
  • Rationnement et centralisation de la distribution de nourriture.
  • Les éléments fondateurs du régime, dit « [1], se mettent aussi en place à cette époque :

    • Dissolution dès sa première séance de l'Assemblée constituante élue au suffrage universel (janvier 1918). Les bolcheviks, majoritaires dans les villes, y étaient minoritaires (25 % des voix) en raison du vote des campagnes en faveur du Parti socialiste révolutionnaire (60 % des voix)[2] ;
    • Création de l'Tchéka, et de tribunaux d'exception, chargés d'arrêter et de juger les « ennemis du régime » tels les socialistes révolutionnaire, les anarchistes, les mencheviks, les SR de gauche, les sionistes, les bundistes, les pacifistes, les démocrates, les libéraux du Parti constitutionnel démocratique, et, bien sûr, les « Blancs » (partisans de la monarchie) ;
    • Le Parti bolchevik devient peu à peu parti unique ;
    • La censure de la presse et de la radio, qui tombent dans les mains du parti ;
    • La IIIe Internationale (ou Hongrie, ainsi que les grèves dans la plupart des pays européens font penser aux Soviétiques que la Révolution devient mondiale. Mais l'écrasement des spartakistes et de communisme de guerre », Lénine et le Parti bolchevik parviennent à se maintenir au pouvoir. Ils remportent la guerre civile, et le danger d'une restauration monarchique est écarté dès 1919-1920 par la défaite des « Makhno (Makhnovchtchina) qui tient le Sud de l'Ukraine, et se confronter en 1921-1922 aux « révolte de Kronstadt, dont les marins avaient exigé le retour au « pouvoir des soviets » et la fin du monopole bolchevique.

      Sur le plan territorial, la Russie bolchevique perd les pays baltes, la Guerre russo-polonaise. Mais elle a conservé l'Ukraine après des luttes confuses, et entre 1920 et 1922, elle a envahi la Arménie et l'La police secrète

      La survie de l'État dépendait beaucoup d'une surveillance de ses citoyens par la police politique. Dès 1917, la Tchéka fut fondée (elle prendra ensuite différents noms, MVD, NKVD (Narodnyi Komissariat Vnutrennih Del), et finalement La naissance d'un État fédéral (1921-1924)

      Naissance de l'URSS
      RSFS de Russie, la RSSF de Transcaucasie, la RSS d'Ukraine et la RSS de Biélorussie. Ce traité est ratifié le 30 décembre 1922 par le premier Congrès des Soviets d'URSS.

      Une État fédéral dans lequel chaque république fut égale en droits. Dans les faits, le PCUS (et au début le RSDRP) et la Tchéka surveillent étroitement ces républiques dont les premiers secrétaires du Parti furent désignés par Moscou.

      Les Soviets

      Le PCUS devint rapidement le seul parti légal. Le pays fut théoriquement gouverné par des « Soviets » élus démocratiquement au niveau régional et local. Néanmoins, en pratique, chaque niveau de gouvernement était dirigé par la branche correspondante du Parti.

      La NEP (1921-1929)

      Après la guerre civile (1921), le pays se trouve dans une situation humanitaire et économique désastreuse. La famine sévit (5 millions de morts), notamment sur la Volga, et les paysans se soulèvent sporadiquement contre les réquisitions. Ce mécontentement prit une ampleur inquiétante en mars 1921 avec la révolte de Kronstadt, ville pionnière de la révolution, abritant l'amirauté et les forces navales de la mer Baltique défendant Saint-Pétersbourg. Conscient que la répression, aussi dure soit-elle, ne suffit pas à enrayer le mouvement, Lénine décida alors d'assouplir la politique du régime, et met en œuvre une NEP, libéralisation économique donnant droit à une propriété privée limitée, notamment aux agriculteurs. Les réquisitions sont ainsi remplacées par un impôt en nature peu élevé.

      Pour expliquer le passage à la NEP, Lénine déclara que « nous ne sommes pas assez civilisés pour pouvoir passer directement au socialisme, encore que nous en ayons les prémices politiques »[3], se référant au fait que la Russie était encore une société essentiellement agraire avec une base industrielle encore faible et ne correspondait donc pas aux critères permettant le socialisme tel que défini par Koulaks ; dans les agglomérations, les Nepmen constituent une bourgeoisie riche.

      Bien qu'elle fût présentée comme une mesure provisoire, la NEP fut extrêmement critiquée par une frange importante du Parti bolchevique. De nombreux membres voyaient la NEP comme une trahison aux principes socialistes et voulaient un retour au plus vite à une économie intégralement planifiée. Il semble qu'à sa mort Lénine considérait que la NEP devrait être maintenue, tout du moins n'a-t-il jamais fixé, ni même évoqué, la date de son arrêt. Ainsi, à l'approche de sa succession, les oppositions au sein du Politburo se cristallisèrent autour de la NEP.

      La succession de Lénine (1922-1929)

      Dès 1922, la santé de Lénine décline suite à des attaques cérébrales, conséquences d'un attentat dont il fut victime en 1918. La lutte pour sa succession aboutira à l'accession au pouvoir suprême de Lénine ne l'appréciait plus beaucoup, déclarant même dans son testament (janvier 1923) qu'il fallait démettre de ces fonctions cet homme « trop brutal ».

      L'ascension de Staline débute avec sa nomination au poste-tremplin de secrétaire général du Parti le 3 avril 1922, fonction conciliatrice obtenue grâce à son effacement (peu de prises de position), ses relations de longue date, son dévouement, et sa loyauté à l'appareil du Parti.

      Face à lui, il rencontre rapidement l'opposition de Trotski, fondateur charismatique de l'mencheviks. Alors que Trostki développa tôt une doctrine divergente de celle de Lénine et n'hésita pas à s'opposer à lui, Staline se présenta toujours comme un loyal serviteur du grand révolutionnaire ne l'ayant jamais contredit.

      Pour évincer du gouvernement Trotski, Staline s'associe en 1923, du vivant de Lénine, à Kamenev, ayant lui aussi adhéré en 1905, et à Komintern, ami intime de Lénine depuis 1905 convaincu d'être son légitime successeur et ayant lui aussi proposé un temps l'alliance avec les mencheviks.

      En 1926, après la mort de Lénine en 1924, Zinoviev et Kamenev décident de rompre avec Staline pour se rapprocher de Trotski avec lequel ils partagent une doctrine commune : exportation de la révolution d'essence mondiale et abandon de la NEP. Cette Troïka des purs forme l'opposition de gauche à Staline, qui réagit tactiquement en se rapprochant - sans conviction profonde - de l'opposition de droite favorable à la NEP et à une réalisation du socialisme d'abord sur le sol russe puis à l'extérieur (Boukharine, Rykov et Tomsky).

      Il s'appuie sur cette aile droite pour exclure du Parti en 1927 ses trois grands opposants de l'aile gauche. Le 17 novembre 1928, une fois assuré que les partisans de l'opposition de gauche ont été réduits au silence (par l'exclusion, la force, l'emprisonnement, l'exil), il se retourne contre Boukharine, Rykov, et Tomski qu'il exclut du Politburo et démet de leurs fonctions respectives de président du Komintern, chef du gouvernement, et dirigeant du dictature totalitaire, bien que ce qualificatif de « totalitaire » ait pu être contesté, par exemple par l'historien [4].

      Collectivisation et planification économiques (à partir de 1929)

      Article détaillé : Abandon de la NEP
      Affiche des années 1930 « Viens camarade rejoindre notre kolkhoze ! »

      NEP. Sans doute est-il exact de dire que ses changements d'opinion tenaient plus de la tactique politique que de la doctrine, ce qui lui permit de se débarrasser des uns et des autres.
      En définitive, la « richesse » des Nepmen et des Koulaks l'amena à les considérer comme une nouvelle stakhanovisme) et même gratuit (des prisonniers dans les camps correctionnels de travail) pour réaliser les investissements colossaux qui sont nécessaires (plans quinquennaux).

      La collectivisation des campagnes et la « dékoulakisation »

      À partir de 1929, kolkhozes ou dans des sovkhozes.

      Cette collectivisation forcée provoque des résistances : plutôt que donner leurs troupeaux, les paysans les abattent pour les consommer immédiatement. Face à ces émeutes, Staline accorde à chaque kolkhozien un lopin de terre.

      Les classe. Entre 1929 et 1935, plus de deux millions de paysans sont déportés et plusieurs millions meurent de faim, surtout en Ukraine et dans le sud de la Russie (voir : La planification de l'économie

      Affiche de propagande soviétique pour le Premier plan quinquennal, 1930

      Il s'agissait de prévoir les activités économiques selon des plans quinquennaux et qui fixaient les objectifs obligatoires de production. Ces plans quinquennaux donnaient la priorité aux industries lourdes en laissant de côté les industries de consommation. En URSS, il y eut au total 10 plans quinquennaux allant du Ier Plan (1928-1932) jusqu'au Xe Plan (1976-1980).

      Il s'agit d'un plan typique de l'Union soviétique mais certains plans ressemblent à celui-ci comme la Grand Bond en avant » (mis en place par la République populaire de Chine).

      L'industrialisation de l'URSS
      Ouvrier et kolkhozienne. Sculpture de Véra Moukhina. 1937.

      La Russie du début du XXesiècle était une puissance économique nouvelle et en essor, mais encore très rurale et agricole. Staline voulait développer l'industrie lourde et faire de l'URSS une puissance économique majeure.

      Les moyens utilisés sont ceux d'une économie planifiée et centralisée et d'une organisation politique totalitaire :

      • Quotas extrêmement durs à remplir : les mineurs travaillaient de 16 à 18 heures par jour ;
      • Sanctions dures en cas de non réalisation des quotas, pouvant aller jusqu'à l'accusation de trahison ;
      • Création de combinats industriels en Ukraine, dans l'Oural et en Sibérie ;
      • Sanctions contre les mauvais ouvriers : instauration du livret ouvrier dès 1938 qui comptabilisait les retards et les absences.

      Selon certaines estimations, 127 000 travailleurs payèrent de leur vie la mise en place du premier plan quinquennal (de 1928 à 1932). Par ailleurs, l'allocation prioritaire des ressources à l'industrie, les exportations forcées de céréales pour financer des importations de biens d'équipement, combinées à la diminution de la productivité agricole, provoquèrent de nouvelles famines : la famine de 1932-1933, la dernière grande famine européenne, cause près de 6 millions de morts. Le plan quinquennal fut cependant bouclé officiellement en 4 ans. De 1928 à 1932, la production de charbon avait doublé, celle de l'acier avait triplé.

      Bilan de la politique économique en 1939

      En dix ans, l'URSS a accompli un bond remarquable du point de vue industrialisation au détriment de la production insuffisante de biens de consommation et d'un niveau de vie médiocre de la population. Suite au second plan quinquennal, la production d'acier a grimpé à 18 millions de tonnes, celle de charbon à 128 millions de tonnes. Avant son interruption par la guerre, le troisième plan avait permis d'atteindre 18 millions de tonnes d'acier et 150 millions de tonnes de charbon.

      Les Grandes Purges : les mécanismes de la terreur de masse (1936-1940)

      La pire répression jamais connue par un pays en temps de paix, les « Staline autorise personnellement le recours à la torture dans les prisons, et ne l’interdit à nouveau que fin 1938.

      Le pays traverse donc une intense période de terreur, de délation et de suspicion généralisée, qui met bien des nerfs à rude épreuve (la pression subie en conduit plus d’un au suicide), et qui brise les solidarités amicales, familiales et professionnelles. Après le premier procès de Moscou en août 1936, c’est l’année 1937 qui marque le vrai lancement de la « Grande Terreur », dont elle deviendra synonyme.

      À court terme, Staline veut fournir à la population des boucs émissaires (souvent des communistes mêmes) aux difficultés du quotidien, en rejetant tout le mal sur une pléthore de « saboteurs ». Au-delà, il renforce son pouvoir absolu en liquidant la vieille garde bolchevique, qui sait son faible rôle dans la Révolution, et en brisant les réseaux clientélistes et les fiefs personnels que se sont taillés les ministres, les membres du Politburo, ou bien, à tous les échelons, les responsables locaux du Parti et les directeurs du Goulag qui, de ce fait, se trouve abondamment pourvu de main d'oeuvre à bas coût. Quand le "clan des voleurs de poule" est épuisé on fixe des quotas que les autorités locales sont chargées de fournir aux camps de travail. Les cadres compétents et les techniciens, qui osent souvent contredire ses objectifs politiques irréalistes, sont aussi particulièrement visés[5].

      Enfin, Staline entend éliminer radicalement tous les éléments socialement suspects, et tous les mécontents suscités par sa politique. Alors que les tensions diplomatiques s’accumulent en Europe depuis l’avènement de Hitler, et que le déclenchement de la [réf. nécessaire].

      Pour lancer et développer cette terreur de masse, Staline bénéficie du soutien indispensable de ses fidèles, mais aussi du zèle indéniable de nombreux responsables locaux, de bien des policiers et bureaucrates enthousiastes, ou de bien des simples citoyens délateurs.

      En 1939, à l’arrêt des « Grandes Purges », Staline a éliminé les dernières sphères d’autonomie dans le Parti et la société, et imposé définitivement son « guerre approche.

      La dictature de Staline (1929-1953) et son culte de la personnalité

      Articles détaillés : Stalinisme et Staline mit en place un système totalitaire sur lequel il régnait en despote absolu et reposant sur deux piliers : la propagande, mettant en œuvre un véritable NKVD, police politique toute puissante.

      Si les estimations des victimes entre 1921 et 1954 varient beaucoup, celui de 20 millions de morts a été avancé[6]. Parmi les personnes condamnées pour des crimes « contre-révolutionnaires », 600 000 furent condamnés à mort, 2,4 millions emprisonnés ou envoyés dans des camps de travail du Armée rouge ne fut pas plus épargné (« affaire Toukhatchevsky ») et subit une épuration qui devait affaiblir l'URSS pendant le début de la Seconde Guerre mondiale.

      Le pacte germano-soviétique de 1939

      Article détaillé : Pacte germano-soviétique.

      Tirant des accords de Munich la conclusion que les puissance de l'Ouest, France et Grande Bretagne, veulent laisser à Hitler les mains libres à l'Est, Pacte germano-soviétique avec l'Allemagne nazie. Il s'agissait d'un « pacte de non-agression » qui contenait une annexe secrète attribuant l'Est de la Pologne, la Lettonie, l'Bessarabie et la Roumanie ainsi que la Lituanie étaient attribués au IIIe Reich.

      La Wehrmacht envahit la Pologne le 1er septembre - évènement déclencheur de la Seconde Guerre mondiale, l'Union soviétique le 17.

      La Finlande ayant rejeté les prétentions territoriales de l'URSS, celle-ci tente d'envahir la Finlande le 30 novembre : c'est le début de la Carélie, lui permettant d'éloigner la frontière de Léningrad.

      Suite au déclenchement de cette guerre, l'URSS avait été expulsée de la SDN le 14 décembre 1939. À ce moment un avenant au pacte cède également la Lituanie à l'URSS. Au printemps 1940, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et l'Est de la Roumanie, qui n'ont pas de forces militaires ni de l'unité civile pour résister à la pression de Staline, sont annexés par un jeu de manipulations politiques, et quatre nouvelles républiques soviétiques sont créées (celles d'Estonie, Lettonie, Lituanie et Moldavie) tandis que Biélorussie et Ukraine sont agrandies vers l'Ouest des territoires pris à la Pologne.

      La « Grande Guerre patriotique »

      L'expression de « Seconde Guerre mondiale en Europe, où l'URSS répond à l'attaque allemande du 22 juin 1941 (« Opération Barbarossa »), tandis que les pays que l'U.R.S.S. avait agressés (Finlande et Roumanie, jusque-là aidés par les Alliés) se retrouvent du côté de l'Axe. Par contre, elle ne désigne pas la guerre soviéto-japonaise déclarée le 8 août 1945 pour laquelle le traité de paix n'est toujours pas signé entre la Russie et le Japon, puisque le contentieux des Opération Barbarossa

      Le 22 juin 1941, l'Allemagne rompit le pacte de non-agression et attaqua l'Union soviétique, Churchill qui était renseigné grâce au décryptage du code de la machine [7].

      L'invasion nazie prit l'URSS dans un état de relative impréparation. D'abord débordée et surprise par le choc de l'attaque allemande du 22 juin 1941, l'Wehrmacht occuper d'immenses territoires en quelques mois (Pays baltes, Ukraine). Pour beaucoup la guerre semble gagnée par l'Allemagne au début de l'automne 1941. Certains historiens estiment que les Moscou en décembre 1941, mais avaient atteint leur extension maximale, des troupes devant aller consolider le flanc Sud de l'attaque.

      Pourtant plusieurs facteurs vont stopper net l'offensive allemande et permettre la première contre-offensive soviétique. D'abord, et malgré les apparences, l'attaque allemande coûte cher à la Wehrmacht. Début décembre, elle a déjà perdu autant d'hommes que lors de toutes les campagnes précédentes. De plus, son matériel (chars, etc.) n'est pas remplacé facilement de sorte qu'au fur et à mesure ses meilleures divisions s'affaiblissent. Son équipement n'est pas adapté à la guerre en Russie : ses camions s'enlissent dans la boue dès octobre, ses moteurs sont sensibles au froid, les hommes ne sont pas habillés pour affronter l'hiver, etc.

      Enfin le traitement que les nazis réservent aux prisonniers soviétiques et aux Slaves en général (considérés comme des « sous-hommes » (Untermenschen) et privés du respect de la partisans apparaissent dès septembre 1941 et l'Armée rouge se reprend très rapidement malgré les premiers mois éprouvants. De sorte qu'en décembre 1941, les Allemands sont incapables de prendre Moscou et subissent une contre-offensive qui les oblige à reculer de plusieurs centaines de kilomètres, contre-offensive qui cependant s'épuise et s'arrête au printemps 1942.

      Certains historiens estiment même que le vrai tournant de la guerre à l'Est date de décembre 1941. Cependant, l'armée allemande reste relativement forte, l'Armée rouge n'a pas encore déployé toute sa puissance. L'enjeu pour Hitler va être alors de terminer au plus vite la guerre à l'Est, avant que l'Armée rouge ne puisse définitivement inverser le rapport de force. C'est l'enjeu de la campagne de 1942 avec deux objectifs : conquérir le Rommel, à la tête de l'Moscou à revers. Les premiers mois de l'offensive semblent favorables au Führer. Pourtant, le plan aboutit à une situation stratégiquement mauvaise pour les Allemands : ils divisent leurs forces en deux groupes (un groupe pour le Caucase et un pour Stalingrad sur la Volga) et de fait créent deux groupes militaires incapables, à terme, de remporter leurs objectifs.

      L'aide des Alliés par Mourmansk dans le cadre du Lend-Lease et l'industrialisation à marche forcée contribua à la victoire finale de l'URSS sur le IIIe Reich. Quoique l'Union soviétique ait reçu d'importantes aides en armes et matériel des [8] et de l'Stalingrad août 1942-février 1943.

      La bataille de Stalingrad

      Article détaillé :
      La division Azul), Français vichystes (division Charlemagne), Hongrois et Roumains, s'enlisent dans le Caucase, et sont stoppés à Stalingrad où s'engage une bataille de rues. La VIe armée allemande est encerclée dans la ville par une attaque soviétique fin 1942. Un long siège commence pour cette armée qui, coupée du reste de la Wehrmacht, s'effondre peu à peu affamée, frigorifiée, soumise à une pression de plus en plus forte des Soviétiques. Notons que d'autres Français (escadrille Normandie-Niémen) et Roumains (division Vladimlirescu) ainsi que des Polonais (armée LWP ou "Ludowe Wojsko") combattaient du côté soviétique. Le 30 janvier 1943 le général bataille de Koursk (juillet 43), ne s'arrêtera qu'à bataille de Stalingrad en 1942 et 1943 : l'Armée rouge et ses alliés remportèrent la victoire après avoir perdu un million d'hommes. L'URSS reprit ensuite progressivement l'initiative, surtout après la bataille de Koursk en juillet 1943, et commença à regagner du terrain sur l'armée allemande. En avril 1945, l'Armée rouge pénètre dans Berlin ; le 30 avril Hitler se suicide ; le 2 mai, le drapeau rouge flotte sur le Reichstag et la capitulation sans condition est signée le 8 mai 1945. Le 8 août 1945, conformément aux accords de Yalta, l'URSS déclare la guerre à l'invasion de la Mandchourie.

      L'impact et les suites de la guerre

      L'URSS supporta l'essentiel de l'effort de guerre sur le théâtre d'opérations européen jusqu'à ce que les Alliés ouvrent un second front en Europe suite au débarquement en Sicile, en 1943, et Goulag après leur délivrance (car la reddition étant interdite au soldat soviétique, ils étaient considérés comme coupables de haute trahison)[9]. S'ajoutent à cela des destructions matérielles importantes, ayant provoqué une diminution de 25 % du PIB.

      Plusieurs millions d'Lettons, Lituaniens, Polonais, Ukrainiens occidentaux, Tchétchènes et autres minorités ethniques furent Yalta et de démocraties populaires dans les pays d'Europe centrale (y compris dans la partie de l'Allemagne sous son contrôle), dans lesquels elle implanta des gouvernements qui lui étaient dévoués. La ligne frontière séparant cet ensemble de pays, de l'Europe occidentale affiliés aux Rideau de fer », qui constitue un des éléments à l'origine de la L'après-guerre

      La Guerre froide

      Depuis 1945 et quasiment jusqu'à sa chute, l'Union soviétique sera opposée aux Guerre froide, chacun des protagonistes essayant d'augmenter sa sphère d'influence au détriment de l'autre, et souvent des pays concernés.

      L'URSS avait réuni, dans tout l'République socialiste tchécoslovaque, République démocratique allemande, République populaire de Hongrie, République populaire de Pologne, République populaire de Roumanie, République populaire de Bulgarie, République populaire d'Albanie). Ces pays étaient regroupés au sein du Pacte de Varsovie à partir de 1955. Les États-Unis avaient formé, avec l'Europe de l’Ouest et le Canada, l'OTAN.

      Dès 1943, Institut Kourtchatov de recherches nucléaires, suivi de la création entre 1945 et 1948 du Institut panrusse de recherche scientifique en physique expérimentale. L'essor de l'La succession de Staline (Khrouchtchev)

      Les époux Khrouchtchev en visite d'État à la Maison-Blanche, chez le président 1959.

      Après la mort de Staline en mars 1953, Khrouchtchev devint premier secrétaire du Comité central du Parti tandis que Beria, le chef du NKVD, qui pouvait prétendre à la succession est arrêté en juin 1953 et exécuté peu de temps après, en décembre 1953. La nouvelle direction du pays déclara une amnistie pour certaines catégories de prisonniers et relâcha quelque peu le carcan qui enserrait les libertés publiques.

      Khrouchtchev consolida peu à peu son pouvoir personnel et pendant le 20e congrès du Parti communiste, il prononça, le 25 février 1956, un discours sur le culte de la personnalité et ses conséquences au cours duquel il dénonça le culte de la personnalité entretenu par Staline ainsi que la dictature qu'il avait fait subir à l'URSS et les crimes de cette période.

      L'impact de ce discours fut immense et détruisit la légitimité des staliniens qui lui étaient encore opposés. S'ensuivirent de nouvelles mesures de démocratisation de la vie publique, la libération de dissidents, et la mise en place d'une économie plus favorable aux biens de consommation par rapport aux plans quinquennaux précédents.

      La même année, les troupes soviétiques réprimèrent dans le sang la Cuba, pays supporté par l'URSS, devint le centre de cette opposition lors de la « Spoutnik et le premier être vivant dans l'espace, Gagarine, fut le premier homme dans l'espace, et en 1963, Terechkova la première femme.

      Sans doute partiellement à cause de l'affaire des missiles et d'une politique trop défavorable à la Nomenklatura, Khrouchtchev fut déposé lors d'une réunion du Comité Central du Parti le 13 octobre 1964.

      Stagnation politico-économique sous Léonid Brejnev

      Suite au départ de 1964, Brejnev devient premier secrétaire du Parti, Kossyguine premier ministre et Anastase Mikoyan chef de l’État, rapidement remplacé par Nikolaï Podgorny (on parle alors de la troïka pour désigner ces trois personnages détenteurs du pouvoir d'État ; mais Brejnev, le régime soviétique se durcit à nouveau. La Andropov, retrouve une grande partie du pouvoir dont elle avait joui sous Andropov n'imitera pas les excès répressifs de cette époque.

      Une des crises les plus graves de l'époque de Brejnev fut celle du Printemps de Prague en 1968, lorsque les tentatives de la Tchécoslovaquie d'introduire un socialisme à visage humain sont finalement réprimées par l'productivité dans de nombreux secteurs dont l'agriculture se fit sentir. L'URSS dut entre autres, pour faire face à la faiblesse de la production d'aliments, acheter des millions de tonnes de États-Unis en particulier[10].

      Sur le plan international, le gouvernement de États-Unis, avec notamment la signature de traités de limitation des armes et le 1979, Brejnev intervint en communiste en place. Cet événement mit un coup de frein à la détente, provoquant un embargo par les moudjahidines et le boycott des 1982, crise cardiaque qui le diminua considérablement. À partir de ce moment, il ne remplit que partiellement ses fonctions jusqu'à sa mort en novembre.

      Perestroïka et Glasnost : Mikhaïl Gorbatchev et la chute de l'Union

      Articles détaillés : Perestroïka et Andropov (1982-1984) et de Gorbatchev, un jeune et énergique dirigeant de 53 ans, devint premier secrétaire du Parti.

      Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan signent un accord de désarmement en 1987.

      Constatant la déliquescence du pays et de son économie, Gorbatchev tente tout d'abord de sortir son pays de l'impasse que devient la Guerre froide. En effet, Reagan avait lancé un réarmement massif des États-Unis en orientant sa recherche et ses investissements vers des types d'armement à très haute valeur technologique, entraînant ainsi l'URSS, sous peine d'obsolescence, dans une course rapide qu'elle ne pouvait que perdre vu son retard technologique et son économie en grave crise.

      Gorbatchev initia donc avec Reagan une série d'initiatives qui aboutirent à une détente certaine et à la signature d'accords de désarmement. Gorbatchev obtint le prix Nobel de la paix pour ces efforts en 1990. Cette époque fut marquée par la chute du mur de Berlin en 1989.

      Se débarrasser de cette contrainte externe n'était cependant pas suffisant, et sans abandonner le dogme central du « socialisme », Gorbatchev lança la Perestroïka (« restructuration », nouvelle politique économique et sociale), avec trois principaux objectifs :

      • Rendre l’économie plus performante en adoptant la propriété privée ;
      • Démocratiser le système politique en favorisant le pluralisme politique ;
      • Limiter l’armement qui revient trop cher au budget.

      Alors que tous les prisonniers politiques détenus par le gouvernement sont libérés, la Glasnost est également marquée par le retour de la liberté d’expression : on voit des humoristes caricaturer Gorbatchev. Il cherche par là une voie intermédiaire entre les « traditionalistes » attachés au régime (la Nomenklatura) et les « réformistes », tels 26 mars 1989, Gorbatchev crée une nouvelle Assemblée législative : le Congrès des députés du peuple dont les deux-tiers sont des membres élus au suffrage universel, à bulletin secret, sur candidatures multiples. Les premières élections législatives montrent l’échec des candidats de Gorbatchev et l’émergence des réformateurs et des nationalistes. Son gouvernement apparaît trop modéré pour des réformateurs, partisans d’une économie libérale, et trop réformateur pour ceux qui souhaitent un retour au communisme.

      En juin 1990, Eltsine, président du Soviet suprême de la RSFS de Russie déclara la souveraineté de la Russie et démissionna du Parti. En août 1991, un Putsch mené par des membres du gouvernement opposés aux réformes montra à quel point la position de Gorbatchev s'était fragilisée. Le complot échoua en partie grâce à l'intervention de Eltsine, qui confirma de ce fait sa position de chef de file des réformistes.

      Au cours de l'automne 1991, tandis que les républiques constituantes de l'URSS proclamaient, l'une après l'autre, leur indépendance sans que Gorbatchev ait la possibilité de s'y opposer par la force, le gouvernement russe prit peu à peu l'ascendant, reprenant les fonctions auparavant assurées par l'Union. Ainsi, Gorbatchev tout en étant président de l'Union soviétique perdait rapidement prise. On disait à l'époque que l'Union soviétique se limitait aux murs du Parti communiste de l'Union soviétique sur le territoire de la Fédération de Russie. Le 8 décembre 1991, les chefs de la Russie, de l'Ukraine et de la CEI, une organisation sans entité juridique forte.

      Gorbatchev était encore président, mais sans pays, son pouvoir ne signifiait plus rien. Le 25 1991, Gorbatchev remit sa démission en tant que président de l'Union soviétique. Le jour suivant, l'Union soviétique était officiellement dissoute.

      Ex-URSS

      Les pays composants l'ex-URSS, très affaiblis, avaient prévu de la reformer. Sur l'initiative de l'Ukraine ou du Kazakhstan, certains projets sont nées entre 1994 et 1995 pour refaire l'Union[11]. En effet, une proposition faite en 1994 par le président kazakh Nazarbayev, envisageant la création d'une union eurasiatique, n'a jamais été adoptée[12].

      Communauté des États indépendants

      Article détaillé : CEI est une entité intergouvernementale composée de 11 anciennes républiques soviétiques. Conformément à ses instruments constitutifs, les accords de Minsk et d'Alma-Ata, la CEI est dépourvue de personnalité juridique internationale. Pour cette raison, la collectivité des anciennes républiques soviétiques n'est pas une organisation internationale.

      La CEI, créée en décembre 1991, a comme membres les républiques suivantes : Azerbaïdjan, Kazakhstan, Moldavie, Ouzbékistan, Russie, Tadjikistan, Turkménistan et l' Ukraine, la Union européenne sans que celui-ci ait beaucoup avancé.

      L'Eurasec, la OCCA et l'OTSC

      La Organisation de coopération centre-asiatique (OCCA) ou Organisation de coopération centre-asiatique (OCCA) est une organisation internationale (nommée ainsi depuis 2002), fondée initialement en 1991 pour regrouper certains États de la Asie centrale afin de renforcer le développement de l’intégration économique dans la région, la perfection des formes et mécanismes d’expansion des relations politiques, sociales, scienfico-techniques, culturelles et éducatives.

      L'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) est une organisation à vocation politico-militaire regroupant la Russie, la Arménie et différents pays d'Kazakhstan, le Ouzbékistan et le Tadjikistan[13].

      Le Traité de sécurité collective a été signé en 1992 et fait figure de bras armé de la terrorisme et le Asie centrale et apparaît désormais comme le complément politico-militaire de la Union de l'État fédéral de la Russie et de la Biélorussie

      Il s'agit d'une union politico-économique de type Russie et Serbie, l'Abkhazie, et l'Ossétie du Sud y ont un rôle d'observateur. Cette union intéresserait également le Transnistrie.

      Système politique

      Articles détaillés : Marxisme-léninisme.
      Le centralisme démocratique » regroupant quinze républiques soviétiques. Le système politique, très hiérarchisé, reposait en droit sur le « Conseil des ministres » (Sovet ministrov), censé détenir le pouvoir exécutif, et le Parlement (« Soviet suprême », Verkhovny Sovet) censé détenir le pouvoir législatif.

      En pratique, la séparation des pouvoirs n'était pas respectée, car un seul parti politique fut autorisé, le Parti communiste de l'URSS (PCUS), dont le Politburo concentrait tous les pouvoirs et contrôlait l'État, tous les hauts fonctionnaires étant choisis parmi les « activistes » (« permanents ») supérieurs du Parti. L'organisation qui maintenait la cohésion du Parti et son pouvoir absolu sur la société soviétique était la police politique, successivement nommée Tchéka, NKVD et Pacte de Varsovie, en République populaire de Chine, au Vietnam et à dictature du prolétariat » telle que le « marxisme-léninisme » l'avait conçue. En principe, le Parti était ouvert à tout citoyen « qui n'exploite pas le travail des autres, accepte le programme et les règles du Parti, milite dans une organisation du Parti et soutient toutes ses décisions », cependant le processus d'adhésion au parti était long, accompagné de multiples enquêtes, et finalement élitiste, mais exclusivement sur des critères de soumission à la hiérarchie.

      Ainsi, dans les années 1980, 6 % des 265 millions d'habitants étaient membres du PCUS, ce qui était loin de conférer la représentativité du peuple tant affichée. Par contre, celui-ci compta quelque 200 000 fonctionnaires à plein temps, les Voslenski a désigné par le terme populaire soviétique de Nomenklatura était composée de ces Apparatchiki, des membres de la police politique, des hauts gradés de l'armée, des chefs du Parti et de leur parentèle. L'ensemble de cette nouvelle Revel a qualifiée de « bourgeoisie rouge », mais que les trotskistes préfèrent appeler Parti, et donc par son responsable à chaque niveau, lequel prenait ses ordres de l'échelon supérieur, jusqu'à arriver au secrétaire général du Parti, poste rendu par Soviet suprême », avec son organe exécutif, le Præsidium, ainsi que la Cour suprême et le Procureur de l'Union soviétique. Ces trois magistratures étant en principe sous le contrôle des deux chambres législatives. Le Conseil des ministres supervise une quantité de commissions et de services, dont le nombre et les attributions changent à intervalles, mais qui sont des organes plus importants que les ministères des Républiques.

      Au sommet du Parti, le Secrétaire général, dont le titre est modeste mais le pouvoir beaucoup plus grand que celui du Président du Præsidium du Soviet suprême de l'Union soviétique dont le titre est purement honorifique, et plus grand que celui du Président du Conseil des ministres (Premier ministre) de l'URSS. Au-dessous de lui, par ordre d'autorité décroissante viennent le Politburo, le Secrétariat et le Comité central. Au-dessous encore le Congrès du PCUS, puis les Comités centraux, les Secrétariats et les Conférences provinciales représentent l'échelon suivant. Un degré plus bas viennent les Comités, Secrétariats et Conférences de district. Enfin, constituant la base de la pyramide, les secrétariats, bureaux et cellules locales.

      Le Parti déterminait la politique à suivre que l'État devait exécuter. La tâche des fonctionnaires du gouvernement consistait à mettre en application les décisions du Parti, c'est-à-dire du Politburo et du Comité central. Cette méthode avait un avantage : contrairement à ce qui se passa en Occident, ceux qui font la politique sont ainsi déchargés des besognes de routine. Khrouchtchev a été le premier chef soviétique à cumuler les titres du Premier secrétaire du Parti et celui du président du Conseil des ministres de l'URSS. Quant à Brejnev, il fut en même temps Premier secrétaire (depuis 1966, secrétaire général) du Parti et président du « Soviet suprême » de l'URSS (de 1960 à 1964 et de 1977 à 1982). En 1990, Gorbatchev sera le premier et dernier dirigeant soviétique à prendre le poste de président de l'Union soviétique.

      Économie

      Article détaillé : Révolution russe, l'économie de l'Empire russe était « archaïque »[14]. La valeur de la production industrielle en 1913 représente moins de la moitié de celle de la France, un sixième de celle de l'Allemagne, ou un quatorzième de celle des États-Unis[15]. Le rendement agricole reste médiocre, la pénurie de transport paralyse toute tentative de modernisation économique[16]. Le PIB par habitant est alors inférieur à celui de la Hongrie ou de l'Espagne de l'époque, et environ un quart de celui des États-Unis[N 2]. Surtout, le pays est dominé par les capitaux étrangers, qui possèdent un tiers des actions en Russie.

      L'URSS est devenue au XXesiècle une puissance économique majeure. De 1928 à 1991, le développement économique fut guidé par une série de plans quinquennaux. L’URSS devint une des trois premières productrices d'un grand nombre de produits industriels, mais restait en retard dans l'industrie légère, les biens de consommation, et l'agriculture.

      L'économie soviétique était gérée par le Gosbank (« Banque d'État ») et le Produit matériel net.

      L'économie soviétique fut basée sur la propriété d’État, mais il existait quelques autres formes juridiques de propriété dites « collectives » telles que le Bilan économique : l'impasse de l'économie planifiée

      L'entre-deux-guerres et l'après guerre furent des périodes de croissance économique importante que certains attribuent, pour une bonne part, au mariage de la planification et du travail forcé.

      Entre 1913 et 1989, le revenu par habitant est multiplié en Russie par 4,6, contre 3,3 en Grande-Bretagne, 3,8 aux États-Unis, 5,1 en France ou 5,4 en Allemagne[17].

      Lorsque la croissance se ralentit vers les années 1960, cela fut considéré comme un phénomène provisoire. Les responsables de la planification avaient été incapables de prévoir les problèmes économiques, et le concept même d'économie planifiée ne semblait pas pouvoir fonctionner dans le cadre d'une économie moderne et changeante, spécialement lorsque l'administration de la planification est confiée à une Nomenklatura plus attachée à ses privilèges qu'au service de l’État.

      Le marché noir ;

    • Des priorités du plan pas toujours très heureuse : industrie lourde au détriment de l'agriculture et des biens de consommation.

    Bilan technologique : quelques réalisations majeures au service du prestige national

  • Aéronautique
  • Bilan écologique : vers une dégradation de l'environnement

    Le gouvernement de l'URSS a entravé la formation d'une conscience écologique en interdisant les partis et les associations jusque dans les années 1980[18]. Dans les dernières années du régime stalinien, le nombre de réserves naturelles et parcs nationaux fut fortement réduit[19]. Le productivisme entraîna l'érosion et l'épuisement de nombreuses terres arables[20]. Le développement d'une industrie lourde et l'exploitation intensive et extensive des ressources naturelles ont laissé derrière eux une situation préoccupante, dont souffre encore l'actuelle Russie et les anciennes Républiques soviétiques : déforestation, régions affectées par des pluies acides, dégradation des sols, accumulation de déchets industriels, désertification, contamination radioactive (suite à la lac Baïkal a été notamment fragilisé par la construction des chemins de fers mer d'Aral en Forces militaires

    Autant le bilan social et sanitaire était catastrophique, autant le bilan militaire était florissant :

    • Au niveau des armements nucléaires, l'URSS a atteint et maintenu la parité avec les États-Unis, dès la fin des années 1970 ;
    • Ses chercheurs et ses ingénieurs ont mis au point entre 1965 et 1976 deux fois plus d'armes et de systèmes de destruction et de protection que les États-Unis ;
    • Ses forces armées totalisèrent 5 millions de combattants actifs et 25 millions de réservistes entraînés et représentait la plus vaste armée en temps de paix du XXesiècle ;
    • L'armée soviétique était capable d'aligner 50 divisions susceptibles d'être engagées sans délai et 30 autres mobilisables dans de brefs délais. Elle fut totalement motorisée et constamment rééquipée en fonction de l'innovation technologique, en chars, canons, véhicules de transport et systèmes de communication ;
    • Elle disposa de la plus grande flotte aérienne de tous les temps, de la plus grande flotte de sous-marins nucléaires du monde, et d'une flotte de navires de surface largement supérieure en tonnage à celle des États-Unis, à l'exception des porte-avions.

    Le PIB et 47 % des dépenses publiques pour les besoins de l'missiles balistiques (IRBM, ICBM).

    Après la chute de l'URSS en 1991, c'est l'Forces armées de la fédération de Russie, Flotte maritime militaire de Russie

    Nationalités en URSS

    Article détaillé : Nationalités en Union soviétique.

    L'URSS, par sa grandeur et donc par la variété ses régions, était un état multi-ethnique, où vivaient plusieurs centaines de nationalités et groupes ethniques.

    Démographie

    Évolution de la démographie entre 1961 et 1991 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

    Lors de l'après-guerre, la population a connu une diminution importante de la mortalité, qui s'est toutefois interrompue dès les années 1970.

    Vers la fin de la période, il existe en outre une différence notable entre une population russe et ukrainienne à croissance faible, et des peuples « allogènes » (principalement turcophones) à forte natalité.

    Codes

    L'Union soviétique a pour codes :

    Notes

    1. À cause des 13 jours de décalage entre l'actuel calendrier julien encore suivi par les Églises orientales.
    2. 3 593 dollars par habitant en Russie en 1913, 13 327 aux États-Unis.

    Références

    1. Ce qui est contesté par de nombreux marxistes, comme Rosa Luxemburg pour qui le régime bolchevik est « une dictature, il est vrai, non celle du prolétariat, mais celle d'une poignée de politiciens, c'est-à-dire une dictature au sens bourgeois » (La Révolution russe, septembre 1918.).
    2. Cette dissolution est fortement critiquée par des marxistes comme Lénine, « Mieux vaut moins mais mieux », 2 mars 1923.
    3. L'Âge des extrêmes. Histoire du court XXe siècle, 1914-1991, Complexe, 2003, p. 508-510.
    4. Oleg Khlevniouk, Le Cercle du Kremlin, op. cit.
    5. Cf. Nicolas Werth, voir L'URSS de Staline et Histoire de l'URSS.
    6. Union des républiques socialistes soviétiques : Opération Barbarossa.
    7. Entre 1941 et 1945, Washington a fourni 376 000 camions, 14 700 avions, 7 000 tanks, 52 000 jeeps et 11 000 wagons de marchandises à l'URSS : d'après Russell Buhite, Decision at Yalta, Wilmington Delaware, Scholary Resources Inc., 1986, cité dans Westermann Atlas zur Weltgeschichte, Braunschweig 1985
    8. (fr) Accord entre le gouvernement des États-Unis et le gouvernement de l'URSS relatif à des livraisons de céréales. Signé à Moscou le 20 octobre 1975
    9. L'URSS et la CEI depuis 1945 de Benoit Falaize
    10. Nargiz Asadova. An interview with Prime Minister of Kazakhstan Karim Masimov. Imprimé à l'origine dans Kommersant, 4 juin 2007, p. 2. (traduction anglaise par Ferghana.ru) (en) [1]
    11. Colisee.org
    12. D'après Marc Ferro, La Révolution de 1917, 1967, p. 36.
    13. René Girault et Marc Ferro, De la Russie à l'URSS, 1989.
    14. Marc Ferro, La Révolution de 1917, op. cit., p. 39.
    15. Seurot, Les Causes économiques de la fin de l'Empire soviétique, PUF, 1989.
    16. Jean Radvanyi, La nouvelle Russie, Collection U, Armand Colin, 2004, 3e édition mise à jour, (ISBN 2200266871), p.46
    17. Jean Radvanyi, La nouvelle Russie, Collection U, Armand Colin, 2004, 3e édition mise à jour, (ISBN 2200266871), p.51
    18. Jean Radvanyi, La nouvelle Russie, Collection U, Armand Colin, 2004, 3e édition mise à jour, (ISBN 2200266871), p.51
    19. Statoids.com

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Bibliographie

    • Michel Heller et Aleksandr Nekrich, L'Utopie au pouvoir. Histoire de l'URSS de 1917 à nos jours, Paris, Calmann-Lévy, 1982.
    • Moshe Lewin, Le Siècle soviétique, Paris, Fayard, 2003. (ISBN 2213611076)
    • Sabine Dullin, Histoire de l'URSS, Paris, La Découverte, 2003, Collection : Repères, 123 p. (ISBN 2707141283)
    • Martin Malia, La Tragédie soviétique. Histoire du socialisme en Russie (1917-1991), Paris, Le Seuil, 1995.
    • Jean Bruhat, Histoire de l'URSS, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1945, douzième édition 1980, 126 p.
    • Champ Libre, 1977. (ISBN 2-85184-069-x)
    • Agone. (ISBN 2910846350)
    • éditions Ivrea, 1997. (ISBN 2-85184-257-2)
    • Nicolas Werth, Histoire de l'Union soviétique, Paris, PUF, 1990, cinquième édition, 2001.

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    Ce document provient de « Union des r%C3%A9publiques socialistes sovi%C3%A9tiques ».

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