Cet ouvrage inaugurait la série de publications dont il est ques tion plus loin. 1. Avant la littérature chrétienne latine proprement dite, on a commencé, au cours du Ile siècle, à transposer en latin des textes chétiens écrits en grec :...
moreCet ouvrage inaugurait la série de publications dont il est ques tion plus loin. 1. Avant la littérature chrétienne latine proprement dite, on a commencé, au cours du Ile siècle, à transposer en latin des textes chétiens écrits en grec : la Bible, l'Épître de Clément aux Corin thiens, le Pasteur d'Hermas ; et dans les s:ècles suivants, la litté rature de traduction conserve une place importante dans l'Occi dent latin. Voir sur ce sujet les articles ou les ouvrages de Bardy, Mohrmann, mentionnés dans notre Bibliographie. 20 LE LATIN CHRÉTIEN § 12.-4. Inversement des SUBSTANTIFS SONT EMPLOYÉS ADJECTIVEMENT : ex. peccator populus, CYPR. Dom. orat. 10; gentes apostatrices, VVLG. Ez. 2, 3; accusatrix cogitatio, AVG. Serm. 351, 7. § 13.-5. L'emploi de l'ADJECTIF AU LIEU DU GÉNITIF DE POSSESSION est déjà bien développé dans le latin archaïque, ainsi que chez les poètes (Aenei a nutrix, VIRG. Aen. 7, 1) ; dans le latin tardif, c'est l'adjectif que l'on rencontre presque exclusivement avec des mots comme femineus, tyrannicus, angelicus, dominicus. Ce dernier est très fréquent : ex. Dominica indignatio, VVLG. 1er. 23, 19, l'indigna tion' du Seigneur ; Dominica praecepta, TERT. Paen. 3; Dominica caro, Carn. Chr. 6; cf. Ariana rabies, HIER. Ep. 16, 2, la rage des Ariens. Inversement, on verra au chapitre du génitif ce cas employé au lieu de l'adjectif. § 14.-6. L'ADJECTIF NEUTRE, au singulier ou au plu riel, employé AU SENS ADVERBIAL par les poètes, devient courant chez les prosateurs de notre époque : ex. incerta reptant, TERT. Paen. 6. Quelquefois l'adjectif s'emploie avec la valeur d'un adverbe intensif : ex. uallem ... ingens planissimam, PEREG. 1, 1, immensément large (langue populaire) (v. syntaxe, chp. III, 5 b). § 15.-A l'imitation du grec, on rencontre DES ADJEC TIFS ATTRIBUTS DU SUJET, AU LIEU D'UN ADVERBE : STYLISTIQUE 21 ex. superueniat ... repentina dies illa, VVLG. Luc. 21, 34 (é:1ncnii atIJl'YCÔLoC;). domum matutinus ascendit, RVF. Hist. l0, p. 963,26. Cet .emploi, que l'on trouve déjà chez Virgile, Tite Live, Tacite, devient fréquent dans la littérature chré tienne de traduction et chez des auteurs comme Ful gence, Cassien, Victor de Vite, saint Benoît, Boèce. § 16.-7. Il faut noter spécialement un développement 'extraordinaire de l'emploi des MOTS ABSTRAITS :. a) A LA PLACE D'UN PRONOM PERSONNEL: ex. cum tua grauitate ac sapientia conferre, CYPR. Ep. 72, 1; obsecro te ignoscas tarditati meae, HIER. Ep. 99, 2; disparatus a uestro consortio, LIBER. ap. LVCIF. p. 320, 23; uestram sanctitatem, CONC. S. I, 2, p. 39, 18 (OOLO-1:'l'tU). Cela fait partie de la politesse épistolaire et nous fai sons allusion plus loin aux nombreuses adresses de lettres , aux. formules polies les plus variées, chez Augustin, Paulm de Nole, Grégoire le Grand, etc. De même dans les sermons, l'orateur sacré ne dit pas simplement fraires, mais uestra fratemitas, LEo-M. Serm. 19, 1; f, atema sanctitas uestra, A VG. Enarr. psal. 2, 5; sanctitas uestra, ibid. 25, 2, 1; § 17.-b) A LA PLACE D'UN NOM CONCRET soit au singulier, dans un sens collectif : ' ex. captiuitatem reducere, VVLG. Deut. 30, 3, ramener les ça ptifs ; cf. A VG. Catech. 21, 37 ; 1. n ne sagit pas ici de la réaction étymologique du type assedens pour assidens; reclaudo p. recludo. 1. Édition du De sacramentis, dans la Collection «Sources chrétiennes ", nO 25, p. 12 et suiv.