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Le 27 novembre 2020, conférence en ligne dans le cadre du colloque "Du postmodernisme au posthumain", organisé par Carlos Tello. Premier grand philosophe à avoir consacré un ouvrage au cinéma, Stanley Cavell pourrait aussi être considéré comme un précurseur du posthumanisme pour avoir analysé, dès son chef-d’œuvre philosophique Les Voix de la raison, l’émotion d’horreur comme révélatrice de « ma perception de la précarité de l’identité humaine, du risque qu’elle encourt d’être perdue, ou violée (invaded), [de] mon sentiment qu’il se peut que nous soyons déjà, ou qu’il se peut que nous devenions, quelque chose d’autre que ce que nous sommes, ou croyons être . » En tâchant de mettre en évidence que les films d’horreur épidémique et la philosophie peuvent nous aider à mieux penser pour mieux vivre au temps du coronavirus, l’exposé viserait à justifier la pertinence de la citation de Cavell pour rendre compte de notre expérience du cinéma d’horreur postapocalyptique dans sa variante épidémique.
Le champ de la philosophie analytique de l’horreur cinématographique est assez récent et dominé par la philosophie de Noël Carroll. Le philosophe américain a proposé successivement deux théories pour résoudre ce qu’il a appelé les « paradoxes du cœur », le paradoxe de la fiction et le paradoxe de l’horreur, et définir le genre de l’horreur artistique. Après avoir exposé ces deux solutions, l’article soutient qu’une philosophie de l’horreur cinématographique doit pouvoir rendre compte de l’attrait exercé par les films d’horreur épidémique. Or ces films posent un problème pour la conception de Carroll et en révèlent ainsi une limite conceptuelle majeure. Prendre les films d’horreur épidémique au sérieux conduit donc à envisager un concept de l’horreur cinématographique plus adéquat qui suggère en outre d’autres solutions des paradoxes de l’horreur et de la fiction. Noel Carroll dominates the recent inquiry in the philosophy of horror. The American philosopher is the author of two successive theories conceived to solve what he has called the “paradoxes of the heart”, the paradox of fiction and the paradox of horror, and to define the art-horror genre. In this paper lies the proposition that a philosophy of cinematographic horror should be able to explain the attraction to the subgenre of epidemiological horror films. These films pose a problem for Carroll’s framework because they reveal a major conceptual limitation. Taking the horror films on epidemics seriously leads one to envisage a more appropriate conceptualization of the art-horror genre and suggests a different solution (from Carroll’s) to the paradoxes of fiction and of horror.
After the Second World War and after the discovery of the atomic bomb, apocalyptic fears have intensified in modern literature, giving rise to a series of antiutopian writings, in which human civilization as we know it comes to an end in the wake of various catastrophes. Authors of antiutopias often populate their post-apocalyptic worlds with characters or groups of survivors that suffer anthropological, moral, or spiritual mutations. Technological and genetic manipulations engender robotic (Karel Čapek) or mechanized individuals (David Bunch) and decerebrated (T. J. Bass) or post-human mutants (Margaret Atwood). In these antiutopias, post-humanity is usually not only the heir but also a witness to the extinction of the human race, providing a testimony for the “last man on earth.”
Presses universitaires du Septentrion eBooks, 2023
La figure du posthumain occupe de plus en plus le devant de la scène intellectuelle du monde entier. Quelle est sa définition et quelles sont les implications sociales, institutionnelles de la nouvelle manière d'envisager l'être humain ainsi que les conséquences de cette reconfiguration dans le domaine littéraire, cinématographique et des arts plastiques ? Nous partons de la prémisse que la figure du posthumain 1 est le nom donné à un nouveau regard sur l'être humain depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et qu'il existe deux posthumains, celui d'avant et d'après les années 1980 2. Le rôle fondamental dans la rupture introduite par le posthumain est revenu à la Technoscience 3. Avant d'être une projection dans l'avenir, le 1.-Dans notre acception, après les années 1980, les préfixes post-et trans-renvoient à la même réalité de l'humain. 2.-Référence aux mesures néolibérales adoptées par Margaret Thatcher et par Ronald Reagan. 3.-Dans un monde en permanence contrôlé, tout devient objet de la Technique, êtres vivants et non-vivants. Rien et personne ne peut plus échapper à l'émergence des systèmes techniques : voir Günther Anders, L'Obsolescence de l'homme, t. 1 : Sur l'âme à l'époque de la deuxième révolution industrielle (1956), trad. en fr. par
2010
Le roman de l’ecrivaine canadienne Margaret Atwood Oryx & Crake (2003) poursuit la reflexion sur le « posthumain » entreprise il y a presque un siecle par Karel Capek dans R.U.R. Les Crakers, espece posthumaine artificielle, vivent dans un bonheur prelapsaire apres la quasi-extinction de l’humanite, dans l’ignorance de la paternite et des fleaux que, selon leur concepteur, elle engendre. En cela, leur createur a accompli une tendance de fond du XXe siecle : le harcelement de la fonction paternelle, bien decrit par la psychanalyse. Mais l’ironie du roman est de montrer comment ces creatures echappent a son emprise : en inventant mythes et rituels qui replaceront au principe de leur vie un Autre, repere symbolique dont l’autorite leur permet de s’emanciper d’une condition pensee comme immuable par leur inventeur. Par quoi Oryx & Crake oppose les humanites, dont la fonction est la connaissance et l’emancipation, aux techniques et a leur pouvoir, heureusement faillible, d’assujettissement.
Elaine Després et Hélène Machinal (dir.), PostHumains : frontières, évolutions, hybridités, 2014
la posthumanité s'inscrit tout naturellement dans une réflexion sur le devenir humain, sur les transformations physiologiques, cognitives, génétiques ou technologiques de ce que nous sommes, soulevant la question de notre définition en tant qu'espèce et celle de nos limites, qui formeraient la frontière au-delà de laquelle nous ser(i)ons autre chose. cette réflexion peut relever de l'utopie (chez les transhumanistes), de l'optimisme (les théories gender du cyborg), de l'humanisme (refus de voir disparaître l'humain actuel ou celui d'un passé jugé meilleur) ou du pessimisme (représentation apocalyptique de la fin inéluctable de l'humanité), mais rarement la posthumanité est-elle perçue comme le résultat du mouvement naturel de l'évolution des espèces et rarement est-elle présentée comme pouvant prendre plusieurs formes coexistantes. Or, la plupart des théories de l'évolution sont fondées sur le concept de la divergence, la logique voudrait donc que l'on parle des posthumanités, comme il faudrait parler, sur le plan anthropologique, des humanités. Si l'homme est actuellement le seul représentant du genre Homo, il n'en a pas toujours été ainsi, tel que s'évertue à nous en convaincre le paléoanthropologue pascal picq : « il y a 40 000 ans, c'était hier, il y avait sur cette Terre plusieurs espèces d'hommes, c'est-àdire biologiquement différentes, mais […] tout aussi humaines. Jusqu'à s'échanger des outils, des parures 1 ». cette cohabitation entre espèces humaines, une locution jamais utilisée au pluriel, n'est pas si lointaine et le processus de spéciation, par lequel pourrait advenir une posthumanisation, conduit logiquement au retour d'une telle cohabitation. Thierry Hoquet souligne que À partir des différents aspects du principe de la spéciation, processus d'apparition des nouvelles espèces biologiques, il s'agira d'observer dans quelques textes de fiction la représentation du processus de posthumanisation, et plus particulièrement la coexistence d'espèces « humaines » multiples. la spéciation, qui explique la biodiversité actuelle, est un principe le plus souvent géographique : lorsque deux groupes de la même espèce sont physiquement séparés, ils évoluent indépendamment jusqu'à devenir deux espèces, chacune mieux adaptée à son nouvel environnement. nous verrons que cette dynamique influe profondément sur la construction des récits : c'est le cas avec les Eloi arboricoles et les Morlocks troglodytes de H.
Dans La Communauté qui vient (1990), Giorgio Agamben a esquissé les contours d’une « communauté » inédite, qui serait formée de « singularités quelconques », donc ni individuelles ni universelles mais déterminées de telle sorte « que jamais un concept ou une propriété (ne) puissent leur servir d’identité ». L’homme quelconque ne cherche pas son identité “dans la forme désormais impropre et insensée de l’individualité”, de “telle ou telle identité biographique particulière” mais dans “cette impropriété comme telle”, dans “une singularité commune et absolument exposée” (p 67). On voudrait confronter cette hypothèse d’une communauté à venir à l’imaginaire posthumain qui se déploie actuellement dans la littérature et oblige à repenser les frontières admises entre l’humain et le non humain, le naturel et l’artificiel, etc. En effet, si l’on considère que toutes les formes que l’espèce humaine sera appelée à prendre dans le futur font partie de l’évolution, alors l’opposition entre homme et machine tombe pour faire place à l’idée d’une communauté humaine qui ne cesse de changer de forme et dont l’identité est profondément plastique, malléable, changeante. Cette hypothèse sera mise à l’épreuve du dernier roman de Ian Mc Ewan, Une machine comme moi, qui interroge l’appartenance des robots à la communauté humaine et révèle ainsi en creux les frontières de l’humain dans nos sociétés contemporaines.
The growing success of the epidemic horror films needs explanation. One answer is that the fans of the genre are ready to endure horror in order to see and know what horror the idea of epidemics can inspire them with. The horror epidemic films are variations and revisions on a story which shows characters forced by the epidemic threat to run away and to embrace skepticism. For fugitives, the only way to live with it is to be faithful to themselves. But the epidemic threat is a certainty which offers no other certainty : the skepticism it causes indeed works against self-knowledge. Horror is the emotion one feels when one begins to doubt of oneself and of one’s own faithfulness under the threat of contamination. The horror epidemic films may contaminate the spectators with skepticism but they also may reveal a way to overcome it.
Revue "Sens Public", 2019
Résumé : Cet article propose une réflexion critique sur les concepts de postmodernisme et de posthumanisme dans le cadre du spectacle vivant contemporain. Dans un premier temps, en nous référant aux travaux de Jean-François Lyotard, Fredric Jameson et Cary Wolfe, nous allons mettre en évidence, selon une perspective historique, la genèse de ces concepts et analyser la façon dont ils repensent les rapports entre les nouvelles technologies et l’humain. Dans un deuxième temps, nous allons analyser le spectacle Le Sacre du Printemps (Paris, 2015) de Romeo Castellucci pour vérifier l’hypothèse du présent travail d’analyse qui suppose que cette création scénique se découvre sur le plan esthétique comme une mise en pratique des théories articulant la dualité postmodernisme/posthumanisme. Mots-clefs : machine, disparition, postmodernisme, posthumanisme, technocorps Abstract : The article offers a critical framework of postmodernism and posthumanism in relationship with contemporary performance. Referring on works of Jean-François Lyotard, Fredric Jameson and Cary Wolfe, I will first put into historical perspective the genesis of these concepts and examine how they rethink the relations between new technologies and human being. Secondly, I will analyze the performance The Rite of Spring (Paris, 2015) of Romeo Castellucci in order to uphold the following assumption : on aesthetic level, this scenic creation puts into practice the theories related to dualism postmodernism/posthumanism. Key words : machine, disappearance, postmodernism, posthumanism, technocorps
Revue "Annuaire Théâtral", 2017
FR: Le présent texte interroge les nouvelles technologies sur la scène en regard du paradigme posthumain. Dans un premier temps, en nous référant au concept du postmodernisme d’après Lyotard, nous démontrons que le posthumanisme est une extrême-variante du postmodernisme. Au regard de cet examen, la continuité technologique de ces deux paradigmes induit leur mise en rapport avec notre corpus d’étude. Dans un deuxième temps, nous analysons plusieurs spectacles montréalais et européens, tels qu’Inferno et Versus, où les dispositifs occupent une place fondamentale. L’hypothèse qui sous-entend cette étude est que l’utilisation des dispositifs scéniques complexes conduit à une autre forme de coprésence, laquelle s’inscrit dans la fusion des technologies et de l’humain. En dernier lieu, nous développons un cadre conceptuel qui aspire à la légitimité théorique des tendances théâtrales analysées dans l’article. EN: This text examines new stage technologies from the perspective of the posthumanist paradigm. First, we demonstrate, based on Lyotard’s concept of postmodernism, that posthumanism is an extreme offshoot of postmodernism. In light of this examination, the technological continuity of these two paradigms fosters their connection with the body of work under study. Second, we analyze several shows performed in Montreal and Europe, including Inferno and Versus, in which devices occupy a fundamental place. We thus argue that the use of complex scenic devices leads to another form of copresence, which lies within the context of human-technology fusion. Finally, we develop a conceptual framework that aspires to the theoretical legitimacy of the theatrical trends analyzed in the article.
Quelques remarques sur Lovecraft à partir d'une lecture de l'oeuvre H. P. Lovecraft : la disyunción en el ser. Walter Menon Junior 1 Résumé: Ce texte prêtent rend compte de la notion d'ontologie élaborée à partir de la lecture de l'oeuvre de H. P. Lovecraft par Fabián Ludueña Romandini. Le philosophe argentin prend le texte lovecraftien en tant que le développement d'une ontologie, dont l'aspect fictionnel est entendu comme la procédure spéculative qui produit une cosmologie et une mythologie.Cette ontologie parlede ce qui est hors de tout mode d'existence et donc de ce qu'on appellerait d'extériorité radicale, de laquelle on ne peut connaitre que ce qu'on représente fictionnellement à partir des rêves, des transes mystiques ou des délires et hallucinations. Dans ce sens, l'extériorité radicale présuppose une ontologie sans catégories possibles. Une autre lecture de l'oeuvre lovecraftienne est possible cependant : l'extériorité radicale n'est qu'autre dénomination de ladifférence incarnée dans le primitif, dont la représentation n'est que l'incorporel, ou le corp non individualisé, déformé de l'immigrant qu'incarne, pour HPL, la dégénération biologique et sociale.
Nippon Suisan Gakkaishi, 2022
Introduction to Law and Governance: Edited by Dr Varun Chhachhar, Dr Vijay Verma, ACUMEN PUB, Netherland, 2023
Journal of Sufi Studies, 2023
Rivista di Studi Bizantini e Neoellenici, n. s. 55, 2018
European Journal of Humanities and Social Sciences , 2022
Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), 2022
SSRN Electronic Journal, 2002
Pires, Helena; Manuel Curado; Fábio Ribeiro; Pedro Andrade (eds). Cibercultura: Circum-navegações em redes transculturais de conhecimento, arquivos e pensamento. V.N. Famalicão, Húmus, pp. 85-96., 2017
Health Services Research, 2004
Journal of Language Teaching and Research
Journal of Thrombosis and Haemostasis, 2005
Revista Brasileira de Epidemiologia, 2010
Atmospheric Environment, 2012
Revista Valore, 2021
Annales de Dermatologie et de Vénéréologie, 2018
Energies, 2015
The Egyptian Journal of Hospital Medicine