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PLURALISME CULTUREL MIGRATION DIVERSITÉ RELIGIEUSE
AUTOMNE 2015
Contre-radicalisation : faut-il craindre ou
espérer?
PAR SIEGFRIED L. MATHELET
La dite lutte à la radicalisation vise essentiellement le
terrorisme musulman, en prétendant prédire l’acte avant
qu’il ne soit commis, et ce par l’identification des « opinions
religieuses » et les « réseaux » où celles-ci circulent. Or cette
orientation se nourrit d’une islamophobie systémique et
porte atteinte aux droits fondamentaux des populations de
confession musulmane ou identifiées comme telles. Elle tend
également à criminaliser et discréditer différentes formes de
mobilisations et dissidences sociales et politiques. Autant
de dynamiques qui induisent une conception restreinte et
minimaliste de la démocratie.
L
e départ de plusieurs jeunes Québécois vers
la Syrie, l’arrestation préventive d’un jeune
couple, les attaques de Saint-Jean-sur-Richelieu et d’Ottawa, combinés à la controverse
suscitée autour de certains prédicateurs musulmans
ont contribué à mettre la lutte contre la radicalisation à l’avant-scène au Québec. Certes, ni la guerre,
ni le terrorisme, ni la violence politique ne sont des
phénomènes nouveaux. Mais ce qui est plus inusité,
c’est la récente initiative municipale, à laquelle s’est
immédiatement joint le gouvernement du Québec,
de créer un Centre de prévention de la radicalisation
menant à la violence.
Cette initiative laisse pour l’instant à la fois
craindre et espérer. Comme elle n’est pas placée
sous la direction d’un service policier ou de renseignement, elle laisse couver l’espoir d’élaborer une
nouvelle approche. Une approche qui chercherait
à agir sur les facteurs socio-politiques de radicalisation, plutôt que de chercher vainement à arrêter des
criminels avant qu’ils ne commettent un crime.
Car la crainte est que cette initiative se situe dans la direction déjà adoptée par plusieurs
corps policiers, notamment aux États-Unis et en
Angleterre, laquelle prend pour cible les populations musulmanes, au risque de verser dans une
islamophobie institutionnelle, et donne lieu à
plusieurs débordements, allant de l’atteinte aux
droits fondamentaux jusqu’à l’incitation au crime.
1. La lutte contre la radicalisation
1.1 Émergence d’un champ d’étude
La recherche sur la radicalisation s’affirme depuis
2004 comme champ des études terroristes, notamment sous la plume de Walter Laqueur1. Le terme (voir l’encadré) L’auteur est chercheur
est principalement associé à la me- postdoctoral en philosophie à la Chaire
nace du terrorisme islamiste. Une UNESCO-UQAM sur
première approche, dite « théolo- les fondements philogique »2, relève cinq signes de radica- sophiques de la justice
lisation liés au discours religieux sus- et de la démocratie.
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ceptibles de mener des individus au terrorisme. Ce
type de discours, aux frontières floues, et les rites ou
pratiques culturelles qui y sont associés, tous liés à
la religion musulmane, passent alors comme autant
d’indices de radicalisation. Un sixième signe serait
l’adoption de certaines positions politiques. Selon
la théorie, ces signes avant-coureurs permettent aux
autorités de reconnaître la progression d’un individu
radicalisé vers un crime associé au terrorisme.
Une variante largement dominante de l’approche théologique est appelée « psycho-théologique »3. Élaborée entre autres par Sageman et Wiktorowicz4, elle vient compléter l’analyse du discours
religieux par le repérage des liens sociaux et une théorie de la disposition psychologique. Sageman décrit
quatre éléments de la radicalisation : l’outrage, un
discours donnant sens à l’outrage, des expériences
de discrimination et des réseaux mobilisateurs. Il
propose donc d’enrôler les leaders musulmans favorables à un discours moderniste et pro-occidental
pour mieux cibler les membres de réseaux d’affinité
portant un discours religieux plus critique de la modernité occidentale et de l’ordre mondial contemporain. Voilà l’approche qui inspire la lutte anti-terroriste et anti-radicalisation. On peut déjà interroger
son emphase sur la religion musulmane ainsi que sur
certaines opinions politiques qui seraient plutôt critiques du rôle du Canada et de ses alliés.
1.2 Aprioris et espoirs de la lutte contre la
radicalisation
L’approche commune à ces deux variantes est verticale et centrée sur l’individu. Elle réduit la radicalisation à l’action individuelle. Celle-ci serait liée aux
croyances, à la psychologie ou à la volonté de l’individu, dont le comportement et les changements de
cercles d’affinité sont autant de signes. Notez qu’on
parle exclusivement de croyances liées à la religion
musulmane. Cherchant à prévenir un acte individuel, on veut remonter en amont de celui-ci, à la
verticale.
Cette idée maitresse nourrit l’espoir de déboucher sur une identification du criminel avant que
l’acte ne soit commis. Cet espoir demeure fort présomptueux, d’autant qu’on ne sait jamais si les personnes arrêtées avant l’acte auraient effectivement
commis le crime. Mais ces arrestations sont immanquablement présentées pour confirmer l’efficacité et
la nécessité de cette lutte contre la radicalisation. Pour
le grand public, elles renforcent l’impression que la
La pensée radicale : Dans le contexte
actuel, les termes « radical » et « radicalisation »
sont connotés négativement par la lutte antiterroriste. Ils font peur. Étymologiquement,
pourtant, le terme « radical » renvoie à une
pensée qui va à l’essence même de la chose,
qui atteint sa racine. Après une utilisation
en mathématique et en sciences pour
désigner la composante essentielle dune
opération ou d’un élément, le terme prend
un sens politique au début du XIXe siècle
pour désigner un courant qui envisage un
changement profond de la société. Une des
principales revendications du mouvement
radical, se situant dans la lignée des idéaux
du progrès, était alors l’élargissement du
cens vers le suffrage universel. Ceci nous fait
tout de suite voir la relativité de la notion, le
changement « radical » se comprenant toujours
à partir d’une situation historique donnée.
Cela nous montre également le caractère
bénéfique d’un espace de pensée en marge de
l’idéologie dominante et du sens commun,
ainsi que sa contribution à l’émancipation
humaine. Aujourd’hui encore, des tentatives
de féminisme radical, d’écologisme radical
ou de démocratie radicale vont dans ce
sens. Néanmoins, le caractère relatif de tout
changement « radical » doit nous mettre en
garde contre une adulation de la radicalité
pour elle-même. Car à notre époque, des
pensées antidémocratiques, antihumanistes,
parfois dites antisystèmes, rompant avec l’idée
même de progrès, ou la dévoyant, peuvent
tout autant se targuer d’être radicales pour
mieux se démarquer et pour mieux séduire
une population désabusée et en quête de sens.
crainte du terrorisme est fondée, puisqu’on arrête des
gens sur la base de cette présomption. On dira donc
que, dans sa forme actuelle, cette lutte transforme la
crainte du terrorisme en prophétie auto-réalisatrice.
1.3 Aperçu des mesures déployées
a. Pouvoir d’enquête
La lutte contre la radicalisation accapare des instruments de surveillance de masse et déploie des
moyens d’enquête élargis. Dans divers pays, le droit
à la confidentialité s’est effrité devant la menace terroriste. Les renseignements sont colligés et des listes
de suspects établies sans plus de contrôle juridique.
Elles sont ensuite échangées entre États. Les indivi-
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dus peuvent alors être harcelés aux contrôles, interdits de vols, voire arrêtés et – on l’a vu avec Maher
Arar – déportés vers des lieux où se pratique la torture, le tout, sans procès.
b. Arrestations et autres mesures préventives
Aux pouvoirs d’enquête élargis, s’ajoutent les arrestations préventives et autres mesures similaires,
comme les faux certificats de sécurité. Ou encore,
le retrait de passeport, le port d’un bracelet électronique, le gel de comptes bancaires et l’imposition de
conditions de probation. Ces mesures dérogent aux
garanties juridiques constitutionnelles. La personne
suspecte n’est pas accusée, donc la preuve ne lui est
pas communiquée. Conséquemment, elle ne peut se
défendre.
c. Enrôlement de la société civile dans la
surveillance-délation
Les services de renseignement s’appuient sur plusieurs
sources pour obtenir de l’information. Ils ont besoin
d’yeux et d’oreilles dans la population ciblée : les
musulmans. Ils approchent les institutions fréquentées par ceux-ci, et les embrigadent dans le renseignement, voire dans la délation des suspects. D’abord, les
institutions scolaires et de santé. Puis les institutions
culturelles et communautaires, jusqu’aux mosquées5.
Le nombre de personnes fichées à leur insu ne cesse
de croitre, les listes augmentent, et les professionnels
du renseignement passent pour efficaces.
d. Informateurs, délateurs et agents provocateurs
Le plus problématique est certainement le recours
à des informateurs jouant le rôle de délateurs et
d’agents provocateurs. Le FBI, par exemple, s’est mis
à recruter des informateurs sans formation, parfois
des repris de justice, ayant quelques accointances avec
des milieux musulmans, payés à la récompense pour
le signalement de suspects. Ceux-ci peuvent jouer
les agents provocateurs. C’est-à-dire qu’ils montent
un scénario fictif et invitent des personnes membres
d’aucune organisation terroriste, parfois vulnérables
psychologiquement, à prendre part à un crime, leur
fournissant la cible, le plan et parfois même les armes6.
1.4 Les dérives de la lutte contre la
radicalisation
a. Islamophobie systémique d’État
En associant terrorisme et fondamentalisme musulman,
la lutte contre la radicalisation produit un biais islamophobe. Les attentats liés à l’extrême droite en Amérique,
Deepa Kumar at Hampshire College, crédit photo @ DaveWoodsome
ou au terrorisme basque en France, sont plus fréquents
que ceux liés à l’islamisme. Pourtant, les populations
musulmanes et leurs organisations sont « systématiquement » et « systémiquement » ciblées.
Résultat : les musulmans font prioritairement et
institutionnellement l’objet de soupçons démesurés et
de mesures d’enquête exceptionnelles; ils sont fichés par
les agences de renseignement, voire ciblés par des agents
provocateurs, et mis dans des situations où leurs droits
fondamentaux sont levés.
b. Levée des droits juridiques fondamentaux
Devant la menace sécuritaire, les luttes antiterroristes
et contre la radicalisation ont justifié une érosion graduelle des garanties juridiques offertes par les droits
fondamentaux. Outre une communication des renseignements entre pays qui empiète sur le droit à la
vie privée, ce sont les droits à un procès juste et équitable, à la communication de la preuve et à une défense pleine et entière qui sont affectés par les diverses
mesures susmentionnées (supra, 1.3). Au Canada, un
juge seul décide de mesures d’exception sur représentation de l’accusation.
c. Dé-crédibilisation des intervenants
sociocommunautaires
L’implication des acteurs sociocommunautaires dans
la lutte contre la radicalisation constitue en soi un
détournement de mission de ces institutions. Il en résulte une perte de crédibilité dans la poursuite de leur
mission même. Comme les mesures déployées sont
défavorables aux populations musulmanes (supra, 1.4,
a et b), la méfiance s’installe. Ceci effrite le rapport
des populations musulmanes aux institutions sociales
et communautaires. Ce qui mine le rôle de redistribution et d’intégration sociale de ces dernières.
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d. Méfiance des principaux alliés
Il s’installe également une méfiance quant à la participation à la lutte contre le terrorisme elle-même.
Ceci a un effet contreproductif. Car c’est souvent sur
la base d’informations venant de la communauté religieuse ou familiale que l’on peut identifier des individus ayant des plans criminels précis. Il est donc primordial que les citoyens musulmans ne se sentent pas
injustement placés sous un régime d’exception par
les autorités avec lesquelles ils sont censés collaborer.
2. Une vision alternative
2.3 La dynamique du conflit
L’analyse horizontale révèle que, généralement, la radicalisation des mouvements sociaux répond à l’intensification
de la répression de la part de l’État. Elle s’inscrit dans une
escalade du conflit vers la violence. Quand la répression
pousse un mouvement à la clandestinité, par exemple, sa
violence s’accentue8. La radicalisation des mouvements
politico-religieux va de pair avec l’accentuation de la
répression contre la résistance du monde arabe à l’ordre
mondial9 ainsi qu’avec la levée des droits fondamentaux
qui touchent principalement les populations musulmanes
d’Occident. L’éventuelle radicalisation de jeunes Montréalais s’inscrit dans ce cadre.
2.1 La guerre : grande oubliée de l’approche
2.4 Agir sur les facteurs environnementaux
verticale
a. Conflits internationaux et drames
L’actuelle approche verticale de la radicalisation s’arhumanitaires
rête avant d’atteindre la racine du problème. Car le
Une approche horizontale suggère d’agir sur les facteurs
recours à la violence politique se situe toujours dans
environnementaux de radicalisation. Idéalement, il fauun conflit préalable. Entre autres, dans la prolongadrait pouvoir résoudre les conflits
tion de conflits armés mettant
en jeu États et mouvements so- Les musulmans font prioritairement internationaux. Voire, revenir aux
ciaux ou politico-religieux. Après et institutionnellement l’objet de soup- sources de ces conflits que sont
çons démesurés et de mesures d’en- l’impérialisme, le néocolonialisme
les séquelles de la seconde guerre
quête
exceptionnelles; ils sont fichés des puissances occidentales et leur
d’Irak et celles, plus récentes,
des révolutions populaires du par les agences de renseignement, voire trahison constante des espoirs de
« Printemps arabe » contre l’auto- ciblés par des agents provocateurs, et la modernité. C’est peut-être utoritarisme de régimes au service mis dans des situations où leurs droits pique.
À défaut, il faut sortir de
de puissances néocoloniales, les
fondamentaux sont levés.
l’indifférence et de la complicité
conflits régionaux s’étendent,
latente de nos États et de nos
après la Libye, jusqu’en Syrie.
médias. Il faut répondre aux drames qui secouent le
L’existence de ces conflits est à la source des motireste de la planète, le monde musulman ou la Palestine
vations, parfois aussi humanitaires ou révolutionen particulier. Il faut au moins répondre à la détresse
naires, et parfois liées à l’activité militaire ou terrohumanitaire de ces populations. Et permettre aux gens
riste, qui poussent certains à s’engager.
de s’investir dans ce type de causes humanitaires.
b. Exclusion économique
2.2 Une vision horizontale du phénomène
L’exclusion économique des populations est égaUne fois revenus à une conception plus neutre de la
lement à considérer. Certes, les terroristes islamistes,
radicalisation, définie comme recours à la violence
s’il faut n’en rester qu’à ceux-ci, ont un profil variable.
politique, nous pouvons quitter l’axe vertical centré sur
Certains sont étudiants ou diplômés, souvent en
l’individu. Ceci permet de comparer le recours à la viosciences et sciences appliquées. D’autres sont de petits
lence dans différents types de conflits et de la part de
délinquants. Certains ont un passé religieux, d’autres
différents mouvements sociaux, de nature religieuse ou
7
pas. Statistiquement, ils sont sujets à diverses formes
non, allant des brigades rouges à la secte Aoun .
De même, nous pouvons également examiner ce
de discrimination économique (emploi, logement). La
passage à la violence politique en relation avec d’autres
condition générale des populations musulmanes leur
facteurs économiques et sociaux, relatifs aux mouverenvoie un portrait négatif de leur traitement économents sociaux comme tels – et pas seulement avec des
mique. Cette exclusion ou exploitation économique est
facteurs individuels, idéologiques ou religieux.
à considérer parmi les facteurs qui augmentent le risque
de recours à la violence dans un milieu, ici, musulman.
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c. Exclusion sociale et islamophobie
L’exclusion sociale, dont le racisme antimusulman
ou islamophobie, participe également à une rancœur relayée socialement et susceptible de mener
à la radicalisation de certains milieux. Les stéréotypes islamophobes ou racialistes, parce qu’ils sont
toujours le pendant de stéréotypes « nativistes » ou
« nationaux », creusent le fossé entre ceux qu’ils déshumanisent et la société en général. Ils rendent insensible à l’humanité d’un interlocuteur « altérisé »
et « racisé ». En retour, leur récitation favorise parfois
une inversion de la relation entre ces catégories de la
part de celui qui les subit. Ils peuvent alors rendre
celui-ci tout aussi insensible au sort d’une population perçue dans son ensemble comme raciste et
méprisante.
d. Islamophobie d’État
Quand le racisme ou l’islamophobie atteint l’État et
prend un tournant systémique, comme c’est le cas
de certaines mesures antiterroristes ou anti-radicalisation, voire peut-être de certaines formes de laïcité,
il achève de creuser le fossé entre les populations
visées, ici musulmanes, et les institutions sociales,
communautaires et politiques. Voilà qui achève de
creuser le fossé avec l’État lui-même. Les jeunes, en
période de définition de leur identité, ne peuvent
qu’en être affectés. Certains seront plus vulnérables
à la radicalisation.
Conclusion
L’approche dominante en matière de lutte contre
la radicalisation est verticale, centrée sur l’individu,
occulte son enracinement dans des conflits sociopolitiques préexistants, et nourrit l’espoir d’arrêter des
terroristes avant qu’ils ne passent à l’acte. Elle cible
les musulmans par diverses mesures attentatoires
aux libertés fondamentales et aux droits juridiques,
allant de la surveillance de masse à l’incitation au
crime. Bien que les professionnels du renseignement voient dans la multiplication de ces entorses la
confirmation de leur propre efficacité, transformant
la menace terroriste potentielle en prophétie auto-réalisatrice, ces mesures décrédibilisent les institutions
sociocommunautaires et aliènent des partenaires primordiaux pour lutter contre le terrorisme.
Une approche horizontale tranche avec l’espoir
démesuré, à ce jour vain, de pouvoir prédire qu’une
action quelconque sera commise. Espoir qui justifie
autant de dérives. Elle compare plutôt les contextes
sociaux où s’observe la violence politique et leur
dynamique. Elle délaisse donc l’angle psycho-théologique et cherche à agir sur les facteurs politiques,
économiques et sociaux qui favorisent le recours à la
violence politique dans un milieu.
Dans la mesure où le nouveau Centre contre la
radicalisation échappe à une direction policière, il
nourrit au moins l’espoir de rompre avec l’approche
dominante et ses dérives.
1
Laqueur, W. (1999). The New Terrorism: Fanaticism and the
Arms of Mass Destruction. New York: Oxford University Press; Laqueur, W. (2004). The terrorism to come. In: Policy Review. (AoutSeptembre, 2004). Pour un point de vue critique, voir: Kundnani,
A. (2014) The Muslims are Coming! Islamophobia, Extremism and the
Domestic War on Terror. London: Verso Books.
2
Kundnani, Arun. (2012). Radicalisation: the journey of a
concept. In: Race & Class. Institute of Race Relation, Vol 54(2) :
11-13.
3
Ibidem, p. 13-18
4
Sageman, M. (2004).Understanding Terror Networks. Philadelphia: University of Pennsylvania Press; Sageman, M. (2008) Leaderless Jihad: terror networks in the twenty-first century. Philadelphia: University of Pennsylvania Press; Wiktorowicz, Q. (2005). Radical Islam
Rising: Muslim extremism in the West. Oxford: Rowman & Littlefield.
5
Bodi, F. (2014). A Briefing by the Islamic Human Rights Commission on Tackling Extremism in the UK, a report of the Prime Minister’s
Task force on Tackling Radicalisation and Extremism. Islamic Human
Rights Commission; Kundnani, A. (2015). A Decade Lost: Rethinking
Radicalisation and Extremism. London: Claystone.
6
Aaronson, Trevor (2011) The Informants. In: Mother Jones,
(septembre-octobre 2011); Aaronson, T. (2013). The Terror Factor :
Inside the FBI’s manufactured war on Terrorism. IG Publishing. Green,
T. H. (2015). The Fear of islam : An Introduction to Islamophobia in
the West. Mineapolis: Augsburg Fortress Publisher, p. 271-276; voir
également: http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/
envoye-special/video-le-fbi-accuse-de-fabriquer-de-faux-complotsterroristes_823565.htm
7
Della Porta, D. (2009). Social Movement Studies and Political
Violence. Centre for Studies in Islamism and Radicalisation (CIR),
Department of Political Science, Aarhus University; Roy, O. (2008).
Al Qaeda in the West as a Youth Movement: The Power of a Narrative.
Brighton: MICROCON Policy, Working Paper 2
8
Della Porta, op cit.
9
Point de vue étayé
par Khan, Jooneed. (2015)
Conversation « RadicalisaCe texte fait partie du
tion – Liberté d’expression »
webzine Vivre ensemble
(28 janvier 2015). Montréal:
volume 23 numéro 79
Chaire de Recherche du
Canada – Islam, pluralisme
automne 2015.
et globalisation.
Une publication du
Centre justice et foi
www.cjf.qc.ca
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