Centres historiques de Berat et de Gjirokastra
Facteurs affectant le bien en 2017*
- Activités de gestion
- Activités illégales
- Habitat
- Infrastructures de transport de surface
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Absence de plan de lutte contre l’incendie approprié pour la zone urbaine historique
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Habitat
- Activités illégales (constructions illégales datant de la fin des années 1990 et suivantes)
- Absence d’indicateurs spécifiques de suivi
- Absence de programme de fouilles archéologiques
- Absence de plan de développement du tourisme
- Activités de gestion (par exemple, travaux de restauration au château de Berat)
- Système de gestion/plan de gestion
- Projets de développement (rocade et transformation du bazar en zone piétonnière)
- Autres menaces (absence de plan de lutte contre l’incendie approprié pour les zones urbaines historiques)
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2017
Montant total accordé pour le bien : 1 367 014 dollars EU fournis par le Gouvernement albanais dans le cadre du projet 933 ALB 400 « Sauvegarde et restauration d’une sélection de monuments à l’intérieur du site du patrimoine mondial du Centre Historique de Gjirokastër, Albanie »
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2017
Montant total approuvé : 49 956 dollars E.U.
2016 | DEVELOPMENT OF MONITORING INDICATORS FOR THE WORLD ... (Approuvé) | 4 992 dollars E.U. |
2007 | Proposition d’inscription et plan de gestion commun ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
2002 | Préparation finale du dossier de proposition pour ... (Approuvé) | 14 964 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2017**
Novembre 2012 : mission ICOMOS de suivi réactif
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017
Le 1er décembre 2015 et le 21 novembre 2016, l’État partie a soumis des rapports, disponibles à https://whc.unesco.org/fr/list/569/documents/, qui répondent comme suit aux recommandations et questions du Comité à sa 39e session (Bonn, 2015) :
- Cadre juridique: en novembre 2016, le nouveau projet de loi « sur le patrimoine culturel et les musées » a été transmis pour consultation aux institutions et parties prenantes concernées. Les règlementations en matière de protection et de conservation et d’administration intégrées du centre historique de Gjirokastra ont été adoptées en 2015. De nouveaux plans généraux d’aménagement local sont en cours de préparation pour les deux municipalités ;
- Contrôle des constructions illégales : 332 bâtiments supplémentaires ont été déclarés « monuments de 2e catégorie » par le Conseil national de la restauration ; ils sont tous situés dans le centre historique et la zone tampon de Gjirokastra. Le système de codification numérique et l’identification sont en cours ;
- Gestion des risques : plusieurs ateliers de formation ont été organisés afin de poursuivre le travail entrepris sur la préparation des plans de gestion des risques ;
- Indicateurs de suivi liés à la valeur universelle exceptionnelle (VUE) : dans le cadre de l’assistance internationale, un atelier de l’ICOMOS s’est tenu en avril 2016 afin de former des gestionnaires de sites des biens du patrimoine mondial d’Albanie, y compris des représentants des autorités locales, l’Institut des monuments culturels, le Ministère de la culture et les ONG intéressées ;
- Projet de réhabilitation de la Place Çerçiz Topulli à Gjirokastra : le projet préliminaire de réhabilitation de la place, comprenant un projet de parking souterrain, a été soumis en mai 2016, et les commentaires formulés par l’ICOMOS sont actuellement intégrés dans le projet final mis en œuvre afin que ce dernier soit soumis au Centre du patrimoine mondial avant son adoption ;
- Projets de la rocade et du bazar de Gjirokastra : les décisions du Conseil national de la restauration d’approuver le projet de restauration du bazar et le projet de rocade, ainsi que le retrait de la liste des « monuments de 2e catégorie » de deux maisons, ont été soumises au Centre du patrimoine mondial en septembre 2016. L’État partie précise que les recommandations de l’ICOMOS seront intégrées dans le projet final de mise en œuvre, après la phase d’adoption par le Conseil national de restauration. L’État partie a informé le Centre du patrimoine mondial, par un courrier du 12 avril 2017, que le projet de rocade a été provisoirement suspendu afin d’évaluer les besoins et les options alternatives de régulation de la circulation au sein du bien ;
- Projet de réhabilitation au château de Berat : Aucun projet de réhabilitation complémentaire n’a bénéficié d’un financement.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017
Il est pris note des efforts entrepris par l’État partie pour continuer à améliorer la conservation et la gestion du bien, son entretien et les travaux de restauration, tels que ceux menés en 2015 et 2016. S’agissant du projet de loi « sur le patrimoine culturel et les musées », il est recommandé au Comité de rappeler l’urgence de son adoption et de sa mise en œuvre dans les meilleurs délais.
Les progrès accomplis, au cours de l’atelier organisé en avril 2016, dans la définition d’indicateurs de suivi de la protection de la VUE sont accueillis avec satisfaction. Les autorités et parties prenantes sont encouragées à finaliser ces indicateurs et à poursuivre le suivi et le contrôle du développement. L’atelier a, une fois de plus, mis en évidence la nécessité urgente et essentielle de disposer d’un plan global de gestion intégrée (PGI) et de mécanismes de contrôle appropriés pour le bien, ses zones tampons et au-delà. Il n’est malheureusement fait état d’aucune avancée dans l’élaboration d’un tel PGI, bien qu’il s’agisse d’une demande régulièrement exprimée par le Comité. Il est donc recommandé au Comité de prier instamment l’État partie d’élaborer, à titre prioritaire, un PGI global, comprenant une composante de gestion des risques assortie de mesures d’atténuation des menaces.
Actuellement, la protection des centres historiques de Berat et Gjirokastra se fonde sur une approche « bâtiment par bâtiment » qui ne prend pas en considération les évolutions socio-économiques et culturelles. Afin d’y répondre correctement et de satisfaire aux exigences en matière de développement et de conservation, il conviendra de concevoir un outil de conservation et de développement urbains intégrés qui devra être l’un des éléments constituants du PGI global. Cet outil doit se fonder sur une étude et une documentation détaillées de tous les bâtiments et caractéristiques environnementales de l’ensemble urbain et son contexte, en ayant recours, si nécessaire, à l’approche définie dans la Recommandation concernant le paysage urbain historique (2011). Cette démarche requiert une forte coopération interinstitutionnelle, en particulier avec les entités en charge de la planification urbaine. Il est recommandé au Comité de prier instamment l’État partie de concevoir un outil de conservation et de développement urbains intégrés qui prenne en considération ces observations, dans le cadre de la réforme administrative territoriale et en profitant de l’opportunité que celle-ci constitue pour réviser les documents stratégiques tels que les plans généraux d’aménagement local. Il est également recommandé au Comité de prier instamment l’État partie de maintenir le moratoire sur les nouvelles constructions sur le territoire du bien et des zones tampons, en vigueur depuis 2013, jusqu’à l’adoption des outils ci-dessus mentionnés en faveur de la protection et la gestion de Berat et Gjirokastra.
À Gjirokastra, le projet de réhabilitation de la Place Çerçiz Topulli, qui prévoit la construction d’un parking souterrain, a été examiné par l’ICOMOS qui estime qu’il est bien conçu et devra considérablement améliorer l’état des monuments historiques. Quelques recommandations mineures ont été transmises à l’État partie. Les projets de restauration du bazar et de construction de rocade à Gjirokastra ont été conçus avec professionnalisme. La restauration du bazar n’aura pas d’impact négatif sur la VUE du bien. Toutefois, il conviendra d’être très attentifs à l’utilisation de matériaux historiques pour les nouvelles fenêtres et portes ainsi qu’au futur usage qui sera fait de ces bâtiments. S’agissant du projet de rocade, il convient de signaler que le Centre du patrimoine mondial a recueilli un certain nombre de préoccupations émanant de la société civile ainsi que de la Banque mondiale quant à l’impact négatif potentiel de la rocade sur la VUE du bien. Il est recommandé au Comité d’encourager l’État partie à prendre attentivement en considération l’examen technique de l’ICOMOS soumis en novembre 2016, à réévaluer les besoins réels et à réviser les paramètres (capacités de la voie) afin de réduire au minimum les impacts négatifs potentiels sur le bien de ce projet d’aménagement. Il est en outre recommandé au Comité de demander à l’État partie de transmettre au Centre du patrimoine mondial les conclusions de l’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) du projet de réhabilitation totale au château de Berat, précédemment demandée, au cas où des opportunités de financement se feraient jour.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2017
41 COM 7B.40
Centres historiques de Berat et de Gjirokastra (Albanie) (C 569bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
- Rappelant la décision 39 COM 7B.75, adoptée à sa 39e session (Bonn, 2015),
- Note les efforts entrepris par l’État partie pour continuer à améliorer la conservation et la gestion du bien, en particulier les travaux d’entretien et de restauration menés en 2015 et 2016, et encourage vivement l’État partie à adopter et mettre en œuvre dans les meilleurs délais le projet de loi “sur le patrimoine culturel et les musées” ;
- Accueille avec satisfaction les progrès accomplis dans la définition d’indicateurs de suivi liés à la protection de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) pendant l’atelier d’avril 2016, et encourage également l’État partie et les parties prenantes à finaliser ces indicateurs et à poursuivre le suivi et le contrôle du développement ;
- Rappelant la nécessité urgente et essentielle d’un plan global de gestion intégrée (PGI) et de mécanismes de contrôle appropriés pour le bien, ses zones tampons et au-delà, regrette que, malgré ses multiples demandes, il n’ait été rendu compte d’aucun progrès dans l’élaboration d’un tel plan pour le bien, et prie instamment l’État partie d’élaborer, à titre prioritaire, un plan global de gestion intégrée, comprenant une composante de gestion des risques assortie de mesures d’atténuation des menaces, et de :
- Concevoir un outil de conservation et de développement urbains intégrés, sur la base d’une étude et d’une documentation détaillées de tous les bâtiments et caractéristiques environnementales de l’ensemble urbain et son contexte général, en ayant recours, si nécessaire, à l’approche envisagée par la Recommandation concernant le paysage urbain historique (2011), et de veiller à mettre en place une étroite coopération interinstitutionnelle, en particulier, avec les entités en charge de la planification urbaine,
- Maintenir le moratoire sur les nouvelles constructions sur le territoire du bien et ses zones tampons, jusqu’à l’adoption des outils ci-dessus mentionnés en faveur de la protection et de la gestion de Berat et de Gjirokastra ;
- Demande à l’État partie de prendre en considération l’étude et les recommandations des Organisations consultatives concernant les projets d’infrastructures, et en particulier, le projet de rocade à Gjirokastra, de réévaluer sa capacité et son envergure afin réduire au minimum les impacts négatifs potentiels de ce projet d’aménagement sur la VUE du bien ;
- Réitère sa demande auprès de l’État partie afin qu’il soumette au Centre du patrimoine mondial les conclusions de l’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) de l’ensemble du projet de réhabilitation du château de Berat, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Encourage en outre l’État partie à continuer de soumettre au Centre du patrimoine mondial tout projet d’aménagement avant son adoption officielle, conformément au paragraphe 172 des Orientations, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Projet de décision : 41 COM 7B.40
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
- Rappelant la décision 39 COM 7B.75, adoptée à sa 39e session (Bonn, 2015),
- Note les efforts entrepris par l’État partie pour continuer à améliorer la conservation et la gestion du bien, en particulier les travaux d’entretien et de restauration menés en 2015 et 2016, et encourage vivement l’État partie à adopter et mettre en œuvre dans les meilleurs délais le projet de loi “sur le patrimoine culturel et les musées” ;
- Accueille avec satisfaction les progrès accomplis dans la définition d’indicateurs de suivi liés à la protection de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) pendant l’atelier d’avril 2016, et encourage également l’État partie et les parties prenantes à finaliser ces indicateurs et à poursuivre le suivi et le contrôle du développement ;
- Rappelant la nécessité urgente et essentielle d’un plan global de gestion intégrée (PGI) et de mécanismes de contrôle appropriés pour le bien, ses zones tampons et au-delà, regrette que, malgré ses multiples demandes, il n’ait été rendu compte d’aucun progrès dans l’élaboration d’un tel plan pour le bien, et prie instamment l’État partie d’élaborer, à titre prioritaire, un plan global de gestion intégrée, comprenant une composante de gestion des risques assortie de mesures d’atténuation des menaces, et de :
- Concevoir un outil de conservation et de développement urbains intégrés, sur la base d’une étude et d’une documentation détaillées de tous les bâtiments et caractéristiques environnementales de l’ensemble urbain et son contexte général, en ayant recours, si nécessaire, à l’approche envisagée par la Recommandation concernant le paysage urbain historique (2011), et de veiller à mettre en place une étroite coopération interinstitutionnelle, en particulier, avec les entités en charge de la planification urbaine,
- Maintenir le moratoire sur les nouvelles constructions sur le territoire du bien et ses zones tampons, jusqu’à l’adoption des outils ci-dessus mentionnés en faveur de la protection et de la gestion de Berat et de Gjirokastra ;
- Demande à l’État partie de prendre en considération l’étude et les recommandations des Organisations consultatives concernant les projets d’infrastructures, et en particulier, le projet de rocade à Gjirokastra, de réévaluer sa capacité et son envergure afin réduire au minimum les impacts négatifs potentiels de ce projet d’aménagement sur la VUE du bien ;
- Réitère sa demande auprès de l’État partie afin qu’il soumette au Centre du patrimoine mondial les conclusions de l’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) de l’ensemble du projet de réhabilitation du château de Berat, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Encourage en outre l’État partie à continuer de soumettre au Centre du patrimoine mondial tout projet d’aménagement avant son adoption officielle, conformément au paragraphe 172 des Orientations, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.