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vendredi 26 avril 2024

Respiration au carré


Voici une petite technique de respiration qui peut être efficace

 (extrait de l'émission dédiée au sommeil) :

 Prenez soin de vous ! Votre sommeil en forme olympique (France 5)


dormez bien !

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dimanche 17 décembre 2023

« L’antidote à la fatigue est d’être dans l’engagement »

 La fatigue qui nous guette n’est pas tant physique que psychologique, mais elle s’avère vaste, complexe, profonde. Elle provoque en effet lassitude, découragement, peur de l’avenir, repli sur soi. Un cortège de maux sans doute à attribuer à notre société matérialiste, de surconsommation, de performance, qui nie notre vulnérabilité et toute transcendance. Comment retrouver notre énergie ? Fabrice Midal nous invite à puiser dans la sagesse des Anciens afin de redevenir plus vivants.

Notre fatigue n’est pas tant physique que psychologique. Comment se manifeste-t-elle ?


Cette fatigue psychologique, que je préfère nommer découragement, prend deux visages. La première forme, la plus évidente, nous rend sans tonus, sans allant. Mais la seconde, plus masquée et plus difficile à débusquer, se caractérise par une hyperactivité, qui vient d’une volonté de tout contrôler, d’être parfait, performant. Ces deux écueils – démission ou instrumentalisation de soi – sont en réalité des impasses. Dans les deux cas, ce qui nous fait défaut est le mouvement de confiance dans la vie.

En quoi la volonté de contrôle est-elle problématique, selon vous ?

Nietzsche avait alerté sur une volonté de contrôle, d’élimination de l’incertitude, au nom d’un progrès, qui entraînerait une haine de la vie et nous détruirait. « Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse », écrit-il dans Ainsi parlait Zarathoustra. De quoi se plaignent les soignants, les enseignants, les chercheurs du CNRS qui viennent de signer une pétition contre leur nouveau système de gestion des missions ? Il y a certes un besoin de reconnaissance, d’une juste rémunération, mais ils pointent avant tout leurs conditions de travail, qui les empêchent de faire leur métier. Ils dénoncent le poids des protocoles, des procédures, de l’administratif, des cases à remplir… Notre société souffre de cette gestion devenue totalitaire qui nous déshumanise en tuant la rencontre, la créativité, la vie.

Ce phénomène est donc nouveau ?

Nous vivons actuellement un burn-out individuel et collectif. Le burn-out est une maladie nouvelle, ignorée de nos grands-parents, qui travaillaient souvent 12 h par jour ! Ils connaissaient bien la fatigue physique, l’angoisse des fins de mois, mais pas ce sentiment d’être coupé de la vie en soi. Nous sommes trop souvent prisonniers de notre image. Et pas seulement les jeunes qui s’exposent sur les réseaux sociaux ! Je rencontre aussi des grands-parents qui se comparent, qui ont peur de ne pas être assez bons, assez bien… Or si j’essaie de me conformer à une idée de moi-même, je me coupe de l’élan qui m’habite.

Ce marasme ambiant touche beaucoup les jeunes. Pourquoi eux-mêmes ont-ils perdu leur vitalité ?

Pour la première fois de l’humanité, nos jeunes ne trouvent pas leur place dans la société. Je crois qu’ils manquent de responsabilités. Jamais nous ne leur avons fait si peu confiance. Alors que le passé illustre le contraire : les généraux sous Louis XIV étaient très jeunes, par exemple. Sans doute faut-il aussi nous interroger sur l’enfance que nous leur faisons vivre. Du fait de l’insécurité, les parents préfèrent savoir leurs enfants à l’intérieur, devant un écran. Ils jouent moins. Or, pour grandir, on a besoin de l’expérience du réel : courir, se râper aux arbres, construire une cabane… Se développer harmonieusement suppose un double mouvement, la confiance secure et l’exploration, dont l’articulation permet à l’enfant d’être heureux.

Les écrans nous happent tous aujourd’hui… Notre lassitude n’est-elle pas également engendrée par notre manque de déconnexion ?


Nous recourons trop peu à notre système par défaut, dont les neurosciences ont montré qu’il joue un rôle majeur. Il s’active quand on ne fait rien, quand notre cerveau vagabonde, quand on laisse libre cours à nos pensées… Aujourd’hui, nous fuyons ces moments de vide, de silence, de rêverie, pourtant fondamentaux pour nous ressourcer. Pas étonnant que l’on soit fatigué ! Bergson appelle l’humanité à un sursaut de la dimension morale et mystique pour équilibrer les progrès matériels. Autrement, nous serions prisonniers d’un modèle mécanique, en particulier d’un rapport faussé au temps, qui nous coupe de l’expérience véritablement humaine, et par conséquent de la joie. N’est-ce pas ce que nous vivons ?

En quoi consiste cette expérience véritablement humaine ?

Cette expérience passe par la relation, qui est éminemment surprenante. Le découragement se surmonte par l’audace de redonner sa confiance. Rencontrer suppose d’être ouvert, prêt à se laisser déplacer, toucher, bouleverser… Elle impose de sortir radicalement de la gestion, de renoncer à tout contrôler. Alors la vie, qui est « surgissement de l’inattendu », pour reprendre les mots évocateurs de Bergson, peut se déployer. Elle incite à oser partir à l’aventure, à explorer, à ressentir… Voilà ce qui nous nourrit. Revenons au réel pour guérir de la fatigue. Il donne ! Il suffit de s’occuper de son jardin pour le mesurer.

Qu’est-ce qui indique que l’on a retrouvé ce mouvement de la vie ?

La joie est le signe que la vie a regagné du terrain. Quand nous sommes épuisés, nous entendons des injonctions contradictoires : « reprends-toi en main », sous-entendu « gère davantage », ou au contraire « lâche prise… ». Je propose de nous foutre la paix et de redevenir humains ! Où est-ce que je me torture ? Comme en cas de fuite d’eau, il faut commencer par identifier le problème. Notre problème se résume souvent dans cette volonté de tout contrôler, d’être performant, de tout réussir. Tout l’enjeu consiste à retrouver notre unité profonde. Cela implique de revenir au réel, qui ne se contrôle pas mais s’accompagne, voilà l’antidote au découragement. Il suppose d’accepter nos limites, notre finitude, le fait qu’on ne peut plaire à tout le monde. Notre vulnérabilité est une force puissante, qui incite à la transformation. Il ne suffit pas de se reposer, mais de s’engager dans la profondeur de sa vie. C’est elle qui ressource.

Là où la fatigue risque d’entraîner un repli sur soi, il s’agit donc au contraire de s’ouvrir ?

L’antidote à la fatigue est le repos ; l’antidote à la fatigue est d’être dans l’engagement. Nous sommes trop autocentrés. La philosophie enseigne que l’être humain est fondamentalement hétéronome et non autonome comme voudrait le faire croire notre société. Sortons donc de l’enfer de nous-même. En tant que vivants, nous avons besoin du ciel, de la terre, des autres. Acceptons de donner de la place à l’autre, de prendre le temps de nourrir la relation. Être aimé conduit à s’aimer ; découvrir l’autre permet de se découvrir soi-même. J’ai besoin du regard de l’autre pour exister et advenir à moi-même.

Interview de Fabrice Midal

Source : La Vie

jeudi 19 mars 2020

Tous hyper-connectés


La connexion permanente, parfois l’hyper-connexion qui impose à l’individu un flux incessant d’informations, nous étourdit, nous perturbe et nous éloigne de la personne la plus importante : nous.

Non pas que le progrès soit une mauvaise chose, il nous faut suivre l’évolution car c’est le monde d’aujourd’hui.

Le challenge est plutôt de ne pas fuir, de ne pas être effrayé par cette connexion à nous qui calme et apaise, nous donne la bonne direction.
La connexion à nos richesses intérieures, la reconnexion à notre corps nous permet de décélérer à tous les niveaux. Elle préserve également des angoisses nouvelles que les nouveaux supports et réseaux amènent : la peur de se tromper, de rater quelque chose d’essentiel.

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Aaah ! Si l’écologie intérieure était déjà une activité quotidienne comme se laver les dents ou changer de vêtements, contribuant à notre santé et bien-être intérieur autant qu’à celui de la planète, que d’énergie et de temps gagnés ! Combien de destructions aurions-nous évité ?

Négliger certains aspects de nous nous conduit vers le chaos interne et externe. 
Retrouvons donc des instants de grâce où la paix fait son apparition, où notre « pétillance » revient.

Florence Binay
extrait de "10 minutes d'écologie intérieure au quotidien" au Souffle d'or

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mardi 21 juin 2016

Le toucher nous touche...




Quelques extraits choisis de l'émission "la Tête au carré" sur le toucher... 
Se mettre à l'écoute du toucher.
(15 min.)



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vendredi 23 octobre 2015

Les psys se confient avec Christophe André


Patrice van Eersel : Après Secrets de psys, pourquoi avoir réalisé un nouveau livre collectif ?
Christophe André : Dans le premier, mes amis et moi-même cherchions à reconnaître les points faibles sur lesquels chacun de nous avait à travailler (dépression, timidité, colère, etc.). Dans Les psys se confient, nous avons voulu raconter plus largement la façon dont nous nous étions construits, en tant que thérapeutes, et en tant qu’humains. C’est donc un approfondissement du livre précédent, fondé sur un constat que nous avons tous fait dans nos pratiques : c’est un atout que d’avoir été dépressif soi-même quand il s’agit d’aider quelqu’un à sortir de la dépression, d’avoir connu l’angoisse pour accompagner un anxieux, etc.

Patrice van Eersel Quelque part dans votre témoignage, vous dites : « Je suis fait du même bois que mes patients... »
Christophe André : Bien sûr ! De cette façon, le psy ne se pose ni en juge ni en modèle, mais en personne ayant elle-même connu des problèmes, des souffrances, des manques. Cela dit, n’oublions pas que celui qu’il faut aider, c’est le patient, pas le psy ! Les moments où le thérapeute décide de parler de lui-même - parce qu’il voit que son patient est en proie à un sentiment de solitude, qu’il a l’impression d’être seul au monde à avoir ces problèmes, qu’il se sent coupable, dévalorisé, pensant qu’il ne s’en sortira jamais-, ces moments doivent être rares, minutieusement dosés et tournés vers l’autre.

Patrice van Eersel : Pour les psychanalystes, parler de soi était le tabou suprême !
Christophe André : Oui, il était hors de question de sortir de la neutralité. Mais les temps ont changé. Ce que nous appelons aujourd’hui la « révélation de soi » s’inscrit dans un modèle beaucoup moins vertical, patriarcal, élitiste que du temps de Freud, et beaucoup plus collaboratif, empathique, fraternel. A un certain moment, le thérapeute sent que l’aide la plus puissante et la plus réconfortante pour son patient, est de lui dire : « Je sais ce que vous êtes en train de vivre, pour l’avoir moi-même vécu. Voilà dans quel état j’étais, ne vous découragez pas... » Créée par les thérapeutes humanistes américains, cette pratique obéit aujourd’hui à des règles précises et intéresse toutes les nouvelles psychothérapies.

Patrice van Eersel : On sent une grande jubilation dans vos vingt-deux récits. Comment avez-vous procédé ? Par interview ?
Christophe André : Non. J’ai rédigé mon témoignage en premier, pour amorcer la pompe et donner à mes amis une sorte de cahier des charges. Ensuite, chacun a librement écrit son propre texte, chacun dans son style et avec son tempérament. Certains se dévoilent énormément, d’autres sont plus réservés. Mais si vous lisez entre les lignes, tout est dit. Et tous ont pris un immense plaisir à faire ce travail.



vendredi 16 octobre 2015

Petite démonstration d’impuissance acquise


Voici la vidéo d’une expérience intéressante qui nous aide à mieux comprendre comment la résignation peut être inculquée à une population. On y voit une psychologue (Charisse Nixon) qui réussit à provoquer dans sa classe, à travers l’angoisse et la frustration, un état de résignation et d’impuissance, le tout en moins de 5 minutes.
Il ressort de ce type d’expérience que dans des conditions de frustration ou d’angoisse permanente, l’être humain tend à se résigner et à considérer comme insurmontables des difficultés même légères.

extrait :
"Si l’on pense seulement un instant au bombardement médiatique auquel nous sommes soumis en permanence, il n’est pas difficile de comprendre de quelle manière ces études sont utilisées et qui les manie à son avantage… En soumettant une personne à un sentiment d’angoisse et de frustration constant, on peut l’induire à penser qu’il n’y a rien à faire, que rien ne peut changer sa propre condition, et l’amener ainsi à un état d’apathie où il supportera n’importe quel méfait. À l’inverse, comprendre comment ces mécanismes fonctionnent permet de savoir comment réagir de manière positive à l’adversité.
Certains disaient par le passé que lire pendant 15 minutes un magazine de mode fait baisser le taux d’estime pour soi d’environ 30%, mais aujourd’hui, la guerre contre l’estime de soi s’étend sur tous les fronts : radios, télés, journaux, publicités partout dans les rues, sur Internet et sur les réseaux sociaux qui te suivent où que tu ailles. Imaginez ce que peut provoquer de s’entendre dire tout au long de son existence que quelque chose ne va pas dans votre vie, que votre voiture est vieille, que votre garde-robe est démodée, que vos dents ne scintillent pas, que vous avez de la cellulite, etc.
Autrement dit, à travers la frustration, l’estime de soi plonge sous le niveau zéro et la voie est alors ouverte pour faire accepter avec résignation et apathie n’importe quelle solution qui en général, sera proposée par ceux-là mêmes qui sont à l’origine du problème."