Centre Roland Mousnier

Les premières grandes bibliothèques humanistes ont vu le jour dans l'Italie du Quattrocento 1. Ce nouveau type de bibliothèque constitue à la fois un facteur déterminant du développement du mouvement humaniste, en tant qu'instrument de collecte et de redécouverte de la connaissance, et un symbole du triomphe de cette culture qui devient dominante au cours du XV e siècle. Elles sont autant l'outil que le réceptacle de l'effort humaniste de traduction des textes grecs antiques, de critique philologique et de diffusion des textes latins, païens comme chrétiens. En outre, dans la conscience des humanistes, le projet d'une bibliothèque publique sur le modèle antique se développe. Le célèbre libraire florentin Vespasiano da Bisticci, loué de son temps pour ses manuscrits de haute qualité, fut à la fois artisan, promoteur et historien de ces bibliothèques nouvelles 2. Grâce à sa position d'intermédiaire entre de riches clients et des copistes, enlumineurs et relieurs, il a participé, des années

Document du mois de mars 2021 | Archives départementales de Côte-d'Or

Assez peu connue pour ses prétentions indépendantistes, en dépit d'un
rattachement au domaine royal mal digéré en 1477, la Bourgogne (duché
et comté qui forment l'actuelle région Bourgogne-Franche-Comté) n'en a
pas moins été le théâtre de quelques tentatives de soustraction à l'autorité de la République française. En 1960, dans le contexte de la décolonisation, des Bourguignons se réapproprient les débats qui agitent la société et exigent un changement de statut pour leur région. Leurs revendications puisent dans le passé médiéval, source d'un conflit encore irrésolu.

En 1477, la prise de contrôle des Deux Bourgognes par la monarchie française conduit au renouvellement du gouvernement de ces pays. Les gouverneurs et lieutenants généraux locaux appartiennent à une aristocratie essentiellement guerrière. Pourtant, l’activité de Jean d’Amboise, évêque de Langres (1481-1497) et lieutenant général du roi (1480-1498) met en lumière l’importance du rôle des ecclésiastiques au service des princes. L’activité religieuse de ce prélat, à la tête d’un diocèse situé entre Bourgogne et Champagne, en fait un acteur important de la politique bourguignonne de Louis XI puis de Charles VIII. Plus encore, l’évêque est directement impliqué dans le gouvernement local. Moins éclatante que l’action militaire des capitaines ou des gouverneurs, sa pratique administrative et ses arbitrages participent à l’installation durable de la domination royale. Pour autant, le l’évêque-lieutenant n’oublie aucunement la défense des intérêts de son diocèse contre les pouvoirs concurrents. Pour prendre tout son sens, ce service individuel du prince doit enfin être réinscrit au sein des trajectoires de la famille de ce cadet de l’aristocratie.

Dans le cadre de ma thèse consacrée au processus de domination des duché et comté de Bourgogne par la royauté française en 1477 et 1530, l’action de Louis XI retient particulièrement mon attention. Si le roi ne se rend à Dijon qu’en 1479, il n’a pourtant de cesse d’assurer son emprise sur ces territoires. L’administration locale et les gouverneurs sont les intermédiaires entre le roi et ses nouvelles terres, en même temps qu’ils entretiennent eux-mêmes un dialogue avec leur souverain. Celui noué entre Louis XI et Georges de La Trémoille est particulièrement significatif. Dans un article paru en 1976 , Philippe Contamine a mis en avant la figure de ce capitaine longtemps « resté dans l’ombre » de l’historiographie. Dans la perspective du colloque, je me propose d’analyser le dialogue noué par Louis XI et le sire de Craon dans le cadre de la question bourguignonne. La communication ne restreindra pas à la courte période – neuf mois – durant lequel Georges de La Trémoille est gouverneur de Bourgogne. Au contraire, il s’agira d’embrasser la dizaine d’années durant laquelle le capitaine sert son souverain dans la lutte contre Charles le Téméraire puis dans la domination des duché et comté de Bourgogne. La correspondance de Louis XI, les archives familiales des La Trémoille et les fonds d’archives départementales mettent en lumière le dialogue royal et les actions militaires ou diplomatiques qui en découlent. L’étude monographique interrogera la part d’initiative dans l’action de l’interlocuteur royal en même temps que l’existence d’un modèle royal de gestion des enjeux locaux par ces serviteurs de haut rang.

the abbey of sauve-Majeure (gironde, france) with the running of territories, goods and men in the « comarca » las Cinco villas. We shall analize the steps of this process and the conditions on which it had been achieved. then we shall emphasize its role before discussing what was at stake in the trans-pyrenean relationships, the settlement of territories conquered by Christians and the migrations of the populations whom sources and historiography called Francos.

Nella storiografia tradizionale l'"ignorance mutuelle" che caratterizzò le relazioni 1 politiche e culturali tra la Francia e la Russia viene fatta terminare dagli studiosi solo nel XVIII secolo. Se infatti l'inizio del secolo è contrassegnato dall'esuberante ed intransigente riformismo di Pietro I, grazie al quale i Romanov entrarono di diritto nella société princière 2 europea, i suoi ultimi trent'anni sono segnati dall'instancabile laboriosità di Caterina II, nonché dal fermento culturale che la zarina stimolò nella corte pietroburghese. Le ingombranti personalità di Pietro e di Caterina, non solo hanno offuscato i sovrani russi "di mezzo", ma sono state le uniche in grado di attirare verso di sé l'interesse della Francia, sia dal punto di vista politico che letterario.

L’intervento intende fornire una lettura comparata di due mémoires sulla Russia : il celeberrimo Voyage en Sibérie dell’abate Chappe d’Auteroche (1768) e gli Anecdotes of the Russian Empire di William Richardson (1784).
Le due opere considerate presentano molteplici affinità. In primo luogo, entrambi gli autori provenivano dall’élite culturale europea - Chappe si recò in Russia per una spedizione astronomica patrocinata dall’ Académie des Sciences di Parigi, mentre Richardson vi seguì l’ambasciatore inglese come precettore dei suoi figli - ed entrambi beneficiarono di un punto di vista privilegiato sull’Impero zarista, avendo avuto modo di osservare la società russa nel suo complesso.
Inoltre, entrambi gli scritti presentano ampie riflessioni sull’esprit national russo, sulla nobiltà e la società contadina, sul dispotismo zarista e la schiavitù dei sudditi, ma anche sulle effettive possibilità della Russia di assimilare la façon de vivre europea e il suo avanzamento politico, sociale ed economico. Sebbene le tematiche analizzate fossero tipiche della letteratura odeporica sulla Russia del XVIII secolo - e in fin dei conti Chappe e Richardson sostenessero la superiorità dei costumi e delle istituzioni europee - le conclusioni tratte dai due autori differiscono su un punto sostanziale: malgrado il successo riscosso in patria, l’abate francese si limitò a tracciare uno sdegnoso quadro della Russia senza tentare di comprenderla realmente, mentre il precettore scozzese tentò di darne una lettura psicologica, cercando di capire le cause della sua diversità, senza tuttavia risparmiare critiche e giudizi morali.
Infine, entrambi lamentarono le difficoltà pratiche del viaggio verso la Russia e i rigori del suo inverno, non tralasciando, però, di descrivere la bellezza degli sconfinati paesaggi siberiani.