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Au coeur du silence

J’ai toujours eu tendance à croire que le calme venait de l’intérieur pour se refléter à l’extérieur, mais ce matin, j’ai eu la preuve du contraire: c’est la vie paisible autour de chez moi qui est venue apaiser mon intérieur.

Ce silence si surprenant, si invitant, si troublant m’a obligée de reporter toute mon attention sur autre chose que mon agitation intérieure. Cette absence de bruits de sirène au loin, de pneus roulant sur une asphalte mouillée, de porte qu’on referme sans ménagement, d’éclats de voix, m’a tirée vers l’extérieur, loin de mes pensées qui tournoyaient dans une spirale sans fin. Et une fois que l’esprit fut en contact avec cette paix nouvelle, le coeur s’est mis à sourire.

Le chant des oiseaux est venu s’ajouter à ce calme paisible comme le font les notes sur une portée: tout doucement dans un mélange de sons harmonieux et de silence. Je me sentais tout à coup comme un vase vide prêt à recevoir les joies de la vie. Des joies fort simples. Des joies qui comblent.

Ne me demandez pas ce que je pensais, il y a une heure de cela; le vol silencieux des oiseaux, les bruits de l’eau qui coule, les cris joyeux des outardes m’ont fait oublier tout le reste.

Il y a des matins qui méritent qu’on s’arrête pour qu’on écoute la vie vivre l’une de ses plus belles journées. Aujourd’hui c’est l’un de ces matins glorieux où le calme parle plus fort que le reste, où la paix est le seul maître à suivre…

Jocelyne Gagné


Être tout simplement

S'arrêter.

Contempler.

Méditer.

Laisser les pensées circuler comme l'eau de la rivière.
Permettre au coeur de s'ébattre dans la lumière.
S'enraciner dans le présent afin de déployer son âme.


Jocelyne Gagné (Mésange)


[Vieux-Terrebonne, Québec - Solstice d'hiver 2016]


Pour donner une chance à la vie

On vit dans l’abondance.
 
Mais on vit aussi dans l’ignorance. Dans l’ignorance que cette abondance à un coût. Un coût trop élevé pour le plaisir que l’on en retire.
 
Nous avons de l’eau, de la nourriture, un toit, une voiture. Nous avons des luxes, des petits plaisirs de vie auxquels nous ne sommes pas disposés à se soustraire. Et même si la récession tire fortement sur la corde de notre bourse cherchant à s’accaparer nos beaux dollars, on continue de savourer les repas au resto et de profiter des 5 à 7 bien arrosés.
 
Chaque minute, près quatre-vingts personnes dans le monde meurent à cause de la faim et dans ce chiffre, on dénombre soixante enfants. Chaque minute, sept personnes dans le monde meurent faute d’eau potable.
 
Le coût de cette abondance se calcule en vies humaines. Des vies qui sont bien loin des nôtres…
 
Ce ne sont pas des ours, des abeilles, des blanchons (bébés phoques) qui meurent; ce sont des enfants, des mères, des pères, des grands-parents, des personnes qui ont un visage, une vie, une histoire. C’est de nos frères «humains» dont il est question, ceux-là même qui attendent de nous un effort. Certes, on les voit sur nos écrans de télé. On s’en émeut un instant, puis on change de chaîne; le spectacle n’est pas suffisamment «divertissant».
 
Serait-il possible de réduire notre consommation afin de rééquilibrer les plateaux de la balance? Pourrait-on partager plus largement notre abondance afin que d’autres puissent vivre? En y songeant bien, pourrait-on simplement envisager une vie plus simple, plus sobre afin d’offrir une qualité de vie acceptable aux autres?
 
« Ah, mais avant de songer à ces affamés vivant à des milliers de kilomètres d’ici, songeons plutôt à nos pauvres! »
 
Permettez-moi une petite parenthèse, car il y a quelque chose qui me contrarie chez nos pauvres… L’an dernier, j’ai voulu donné à un organisme d’entraide une énorme télévision (écran plat, vieux modèle certes, mais en bon état; le genre de télé qui pèse lourdement, quoi!) on m’a répondu qu’ils n’en voulaient pas. Leur clientèle préférait des écrans « plasma »… Oh!!! Sans le savoir, on venait de me clouer le bec avec ce constat : nos pauvres ont des goûts de luxe! Alors je me suis tournée vers ceux dont la malchance, l’ignorance de moyens ou le manque de ressources a cruellement affligé leur vie. Je préfère offrir de l’eau, de la nourriture, des vêtements, la possibilité d’un abri à des gens vraiment démunis. Les pays ne sont pas identiques; certains ont un climat peu propice à la culture, d’autres sont soumis à des catastrophes naturelles récurrentes, quelques-uns sont aux prises avec des dirigeants favorisant une politique qui empêche l’acheminement de matériels et de vivres de premières nécessités vers le peuple.
 
Nous vivons dans l’abondance : abondance de ressources, de biens, de choix. Nous vivons aussi en pénurie d’amour, de compassion envers notre prochain qui se trouve à l’autre bout de la planète, vivant sous le même soleil que nous. Il ne peut imaginer un instant que nous sommes là à regarder l’irréalisme de nos vies sur un écran pendant que lui se débat pour vivre.
 
Imaginons un instant que nous avons moins de café, moins de pain, moins de beurre sur nos tables, en somme moins de ce que nous utilisons tous les jours. Imaginons un instant que, par souci de partage, nous avons permis à plus de vies d’exister…
 
Ça vaut la peine d’essayer.
 
« Vivons simplement pour que d'autres puissent simplement vivre. »
- Mahatma Gandhi
 
Pourquoi attendre que les gouvernements nous donnent la direction? Nous savons ce qui est humain et ce qui ne l’est pas. Ce monde est à nous. Ce monde, c’est nous! S’entraider afin de mieux vivre ensemble, voilà le premier pas vers la paix.
 
Bonne semaine tout le monde!
 
Jocelyne Gagné (alias Mésange)
 

Citation de Georges Bernanos

« Les petites choses n'ont l'air de rien, mais elles donnent la paix.» 
 [Georges Bernanos]