1 Photolum
1 Photolum
1 Photolum
C'est une émission de lumière (de photons): luminescence pour une source « froide » ou
incandescence pour une source « chaude », qui provient d'interactions entre particules
chargées.
La photoluminescence est le processus pendant lequel un matériau absorbe des photons, et ses
atomes passent à un état d’énergie supérieur. Après cette excitation l’atome réémet un photon
afin de retourner à son état d’énergie stable. La période entre l’absorption et l’émission est en
général de l’ordre des 10 nanosecondes (10 -8 secondes). Les lois de la physique quantique sont
les seuls à décrire les différents états d’énergie des atomes et à imposer les transitions
possibles.
La fluorine
ambrée émet une
lumière bleue
lorsqu’elle est
éclairée par une
lampe à
ultraviolets.
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Si l’on s’intéresse à un semiconducteur, le principe de la photoluminescence est
d'exciter les électrons de la bande de valence à l’aide de photons ayant une énergie
supérieure à celle du gap. Cette excitation va les faire passer vers la bande de
conduction qui possède une énergie supérieure. Après ce passage l’électron
retourne vers son niveau de plus basse énergie en émettant un photon. Le temps
mis en jeu lors de cette transition est de l'ordre de 10 nanosecondes et plus (selon
la nature du matériau). Pour un semiconducteur à gap direct la recombinaison de
l'électron se fait avec émission d’un photon, alors que si le semiconducteur est à
gap indirect on a émission d’un phonon (Un phonon est la description quantique
du mouvement vibratoire élémentaire dans lequel un réseau d'atomes ou d'ions
oscille uniformément à une fréquence donnée) et d’un photon et parfois
l’émission d’un électron Auger.
La technique de PL s'intéresse uniquement au cas d'un photon émis.
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Plusieurs matériaux sont capables d’émettre de la luminescence (on dit: luminescent)
lorsqu’on :
(1) le matériau luminescent doit avoir une structure semiconductrice avec un gap
non nul. Dans ce cadre signalons que les métaux ne luminescent pas puisqu’ils
n’ont pas de gap.
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Le mécanisme de la photoluminescence est schématisé sur la figure suivante:
Diagramme E(k)
K: vecteur d’onde
E: énergie cinétique de l’e- ou e+
2k 2
E
2m
m : masse effective de l ' électron ou du trou
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Emission extrinsèque: Alors que dans le cristal parfait il n'y a pas d’états accessibles
dans la bande interdite, la présence d'imperfections (défauts, impuretés) dans le cristal
introduit des niveaux permis dans la bande interdite (donneur et accepteur).
Notons que les expressions des énergies d’ionisation ED et EA sont données par la
théorie de la masse effective (modèle hydrogénoïde) pour un semiconducteur donné.
On a alors:
13, 6 eV me* 13, 6 eV mh*
ED et EA
2 m0 2 m0
Comme la masse effective des trous est généralement plus grande que celle des
électrons, cela explique pourquoi l’énergie de liaison des niveaux accepteurs est
plus grande que celle des niveaux donneurs. Ainsi les transitions faisant intervenir
des recombinaisons entre électrons d’un niveau donneur et la bande de valence, seront
obligatoirement situées juste sous l’énergie du pic relatif au gap. Par contre les énergies
des transitions entre la bande de conduction et les niveaux accepteurs se situeront à
une énergie plus faible.
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Transitions donneur-BV et BC-accepteur
Les énergies de ces transitions s’écrivent : k BT
h Eg E A/ D
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Où hν est la position des pics d’émission du donneur ou de l’accepteur, E A/D est
l’énergie d’ionisation du donneur ou de l’accepteur indiquée précédemment.
La forme du spectre de photoluminescence de ces transition est déterminée par :
h Eg E A/ D
I h y exp y avec y
k BT
Une augmentation de la température entraîne un décalage de la position du pic
d’émission vers les hautes énergies de l’ionisation des impuretés.
Recombinaison donneur-accepteur
Ce phénomène correspond à la recombinaison d’un électron piégé sur un donneur
avec un trou piégé sur un accepteur. Une fois les porteurs de charge recombinés, les
impuretés ionisées sont en interaction coulombienne. L’énergie disponible sous forme
de photon pour une paire donneur-accepteur dépend de leur distance R.
e2
E E g ED E A
4 0 r R
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Recombinaisons extrinsèques
On retrouve aussi la recombinaison des excitons libres et des excitons liés. Quand
nous sommes en présence d’impuretés (impuretés neutres ou ionisées, défauts,...)
dans le cristal, alors ces atomes étrangers vont introduire des niveaux
énergétiquement favorables aux excitons. On distingue alors:
1. Excitons liés à une impureté.
2.Excitons libre
3. Electrons d’un niveau donneur D à un niveau accepteur.
4. Electrons de la BC à un accepteur
EXCITON ???
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Dispositif expérimental
Spectromètre à réseau
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-Selon la nature de matériau analysé, on choisi la source
d’excitation. Par exemple un laser He-Cd (15 mW) émet de
la lumière dans la gamme bleu-violet (442 nm) et
ultraviolet (325 nm). Alors qu’un laser argon (Ar) émet
dans le vert-bleu (488 nm) et le vert (514,5 nm).
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Exemple de mesure de PL (77K) montrant le déplacement de l’énergie du gap
de InxGa1-xN en fonction de la composition x en Indium.
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Un autre exemple: InGaAs/GaAs
Le spectre de PL
(x5) enregistré à 12 K, montre
GaAs/GaAs(SI) (a) trois bandes de
luminescence dénotées
Pic 2 (b) pics 1, 2 et 3. Leurs
positions énergétiques
IPL (a.u.)
P(mW) Pic 2
150
100
75
50 Pic 1
37
IPL (a.u.)
10
5 T = 12K
1
Pic 3
3 10 50 100
10
Pic 3 T=12 K Saturation
On remarque que le pic 3 suit
Pic 2
Pic 1 une variation sous-linéaire de
pente 0,74. Vu sa faible
intensité et sa position
IPL(a.u.)
10 100
P (mW)
L’intensité du pic 1 subit une augmentation sur-linéaire avec la puissance d'excitation prouvée par
une pente de 1,32. En outre, l'énergie du pic notée =1,42eV est voisine de celle de la bande
interdite de l'alliage avec une composition en indium de 0,08 à T = 12 K (calculée par la loi de
Végard). Par conséquent nous attribuons le pic 1 à la transition bande à bande.
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Enfin, lorsque la puissance d’excitation varie de 1 à 50 mW, l’intensité de PL du pic 2
varie linéairement avec une pente proche de l’unité. Pour les valeurs supérieures à
cette puissance critique de 50 mW, cette intensité passe dans un régime de saturation,
et y demeure constante. L’énergie E du pic 2, subit un décalage vers les hautes énergies
(shift vers le bleu), dans toute la gamme de puissances étudiée. Les deux régimes de
variations linéaires séparés par la puissance d’excitation critique = 50 mW, sont
clairement observables dans la figure suivante:
EPic 2 (eV)
Comme interprétation à ce phénomène 1.376
Loi de Vegard
AC=InAs et AB=GaAs désignent les deux binaires constituants l’alliage, x est la
composition de l’alliage mesuré par différentes techniques de caractérisation
b est un paramètre de courbure « bowing » de quelques électrons volt, utilisé
comme paramètre d’ajustement pour corriger la déviation de la loi classique de
Vegard du gap avec la composition.