Cours 002
Cours 002
Cours 002
Supposons un électron dans son état fondamental c’est-à-dire occupant le niveau E1 de plus basse énergie.
Irradions cette molécule avec un rayonnement d’énergie E = hν. Pour une longueur d’onde donnée λ1−2
correspondant à une fréquence ν1–2 l’énergie envoyée sur cette molécule correspond exactement à la
différence ∆E = E2 −E1.
L’électron passera alors du niveau E1 au niveau E2 par absorption d’un photon. On dira que l’on a une
transition électronique. On a alors :
En fait seules les deux dernières transitions seront observées avec les spectrophotomètres usuels.
L’énergie apportée par l’onde électromagnétique dans l’UV-Vis est absorbée par la molécule et sert à
exciter les électrons π d’un système insaturé. La longueur d’onde maximale et son intensité peuvent être
modifiées par la présence de conjugaison (environ 30 nm) :
4
Cours Tech. Analyse II L2 Chimie Mr NOUAR
La loi de Lambert-Beer
Nous démontrons ici la loi d’absorption de rayonnement électromagnétique lors d’une expérience dite de
transmission. Soit une cuve contenant un échantillon liquide, que l’on illumine par un rayonnement
monochromatique et collimaté (dans lequel tous les rayons sont parallèles) :
La lumière a une intensité I0(λ) au début de la cuve et It(λ) ≤ Io(λ) au sortir de celle-ci. Une première
grandeur est définie, la transmission :
( )
= ≤ ≤
( )
La transmission est souvent exprimée en pourcents (%, 0-100 %). Elle vaut 0 % si les molécules de la
solution absorbent toute la lumière de longueur d’onde λ et 100 % si aucun photon n’est absorbé.
= − · · où
ε = ε(λ) est le coefficient d’absorption molaire en l·mol-1·cm-1
On définit une autre grandeur, l’absorbance et l’on obtient la loi de Lambert-Beer :
( )= − ( )= − [ ( )/ ( )]
( ) = ɛ( ). .
A : Absorbance (sans unité)
ε : s’exprime en (l·mol-1·cm-1)
c : est la concentration en (mol·l-1 ) ou en (M)
L : est le chemin optique, c’est-à-dire la longueur de la cuve en (cm)
L’intensité lumineuse décroît exponentiellement avec la distance parcourue dans l’échantillon :
5
Cours Tech. Analyse II L2 Chimie Mr NOUAR
Ce spectre présente donc un maximum d’absorption à la longueur d’onde considérée notée λmax
caractéristique d’une transition dans une molécule donnée. Ce phénomène est lié aux vibrations des
liaisons de la molécule qui font que la valeur de la différence d’énergie ∆E n’est pas fixe mais oscille
autour d’une valeur moyenne de la longueur d’onde.
6
Cours Tech. Analyse II L2 Chimie Mr NOUAR
Transmission et absorbance
En règle générale, on préférera utiliser l’absorbance plutôt que la transmission, car c’est une grandeur
additive (à une longueur d’onde donnée).
On appelle « spectre», le graphe de la transmission ou de l’absorbance en fonction de la longueur d’onde :
Lorsque l’on reporte ε(λ) en fonction de la longueur d’onde, on obtient un spectre normalisé pour une
concentration de 1 M; cette manière de faire est pratique pour comparer les spectres de substances
différentes.
2.3. Spectrophotométrie d’absorption
L’absorption de lumière correspond à une transition électronique, phénomène au cours duquel de l’énergie
supplémentaire est communiquée à un électron de valence qui passe dans une orbitale de plus haute
énergie. Mis à part dans le cas spécial de l’absorption atomique où l’échantillon consiste en des atomes en
phase gazeuse, ou du spectre de certains cations métalliques, le nombre de « bandes d’absorption» dans un
spectre UV-visible est généralement assez réduit si bien que la spectrophotométrie d’absorption UV-visible
est surtout utilisée à des fins d’analyse quantitative, basée sur la loi de Lambert-Beer et non d’analyse
qualitative.
Méthodes fondées sur les modifications de la structure électronique des molécules.
a. Caractéristique de la transition électronique :
Si une molécule isolée absorbe un photon de la région UV-Visible, l’énergie d’un ou plusieurs
électrons de valence est augmentée. L’électron passe d’une orbitale liante à une orbitale anti
liante. Le processus de retour à l’état fondamental est une relaxation non rayonnante.
En général, les spectres électroniques mettent en jeu des transferts de charges entre le niveau
fondamental (E0) et le premier niveau électronique excité (E1).
Conformément à la règle de multiplicité, en absorbant UV/Visible, seules les transitions
singulet-singulet sont envisageables.
La modification de l’énergie électronique consécutive à l’absorption d’un photon dans
l’UV/Visible entraine des perturbations de Ec et Ev : Le spectre provenant d’une telle transition
est un spectre de bande.
7
Cours Tech. Analyse II L2 Chimie Mr NOUAR
Les caractéristiques d’absorption (λ, ɛ,…) des molécules organiques dans la région UV/Visible
dépendent des transitions électroniques qui peuvent se produire et de l’effet de
l’environnement sur les transitions.
2. Terminologie :
Principaux termes utilisés dans l’étude des spectres électroniques :
Chromophore : Groupe insaturé covalent responsable de l’absorption électronique (exp : C=C,
C=O, NO2).
Auxochrome : Groupe saturé avec des électrons libres qui relié à un chromophore modifie les
caractéristiques d’absorption de celui-ci (exp : OH, NH2, Cl…).
Effet bathochrome : Déplacement vers des longueurs d’onde plus grandes dû à une substitution ou
à un effet de solvant (déplacement vers le rouge ou Red shift).
Effet hypsochrome : Déplacement de l’absorption vers des longueurs d’onde plus courtes dû à une
substitution ou à un effet de solvant (déplacement vers le bleu ou Bleu shift).
Effet hyperchrome : Augmentation de l’intensité d’absorption.
Effet hypochrome : Diminution de l’intensité d’absorption.
8
Cours Tech. Analyse II L2 Chimie Mr NOUAR
TRANSITIONS ELECTRONIQUES :
a. Les différents types d’électrons :
Les transitions électroniques apparaissant dans une molécule organique peuvent être classées en faisant
appel aux types d’électrons intervenant dans ces transitions.
Electrons « σ » : (fortement liés) Assurent les liaisons monovalentes des hydrocarbures saturés.
Electrons « n » : Electrons libres des hétéro-atomes tels que N, O, S, halogène (X). Ils peuvent
subir 2 types de transitions.
Electrons « π » : Les liaisons insaturées sont constituées d’une liaison par des électrons « σ » et
d’une ou plusieurs liaisons par des électrons « π ».
9
Cours Tech. Analyse II L2 Chimie Mr NOUAR
Transition π → π* :
- Si la liaison π est isolée, on observe une absorption à 190 nm (caractéristiques des éthyléniques).
- Dans certains cas la bande d’absorption peut subir un effet bathochrome. L’absorption a lieu alors à
des longueurs d’ondes plus élevées.
Transition n → π* :
- Si C’est la transition la moins énergétique. Elle donne lieu à des bandes de faible intensité.
- On la rencontre pour des molécules comportant un hétéro-atome porteur de doublet électroniques
libres et appartenant à un système insaturé.
10
Cours Tech. Analyse II L2 Chimie Mr NOUAR
Les valeurs de max de certaines structures moléculaires peuvent être calculées suivant des règles
empiriques établies initialement par WOODWARD en 1941, et en suite par FIESER et SCOH. Ces règles
données par des « Diènes » ont été corrigées par FIESER et SCOH. Ces règles sont basées sur l’ajout
d’incréments caractéristiques à des valeurs de base comme est montré ci-après.
.
Structure de base . Trans Cis
Valeur de base de max (nm) 214 253
Substituant L’incrément à ajouter pour le substituant
D.L. conjuguée supplémentaire 30
D.L. exocyclique 05
Alkyle ou reste d’un cycle 05
Sulfure : R-S- 30
Alcoxy : R-O- 06
Halogène X : Cl, Br, I 05
R'
. N
60
Amine : R
O
Ester : . O C R 00
Système Homoanulaire 39
Exemples :
.
a. . Valeur de base 214 nm
2 Alkyles 25 = 10 nm
Total : max = 224 nm
11
Cours Tech. Analyse II L2 Chimie Mr NOUAR
Exemples :
.
c. .
O O
Structure de base . C H . C R O O
. H . R
Valeur de base de max (nm) 207 215 215 202
Substituant L’incrément à ajouter pour le substituant
Tableau 2 : Valeurs de base des composés carbonylés 2, 3-insaturés et celles de quelques substituants.
12
Cours Tech. Analyse II L2 Chimie Mr NOUAR
En utilisant les méthodes de calcul empiriques des max, les composés carbonylés aromatiques peuvent
O
C X
également traités selon le modèle moléculaire suivant :
Ortho 05
Méta 07
Para 25
Tableau 3 : Valeurs de base des composés carbonylés aromatiques et celles de quelques substituants.
Exemples :
O
H5C2 O C CH3
a.
O
HO C H
H3CO
b.
13