DG2004-PUB00013769
DG2004-PUB00013769
DG2004-PUB00013769
classées
Y. Gérard
Les géosynthétiques et tout particulièrement les géomembranes sont de plus en plus utilisées dans la
conception des ouvrages de stockage des effluents et déchets. Dans ce domaine où les enjeux et les risques
environnementaux peuvent être très importants, le respect des règles de l’art est primordial pour assurer
la sécurité de ces ouvrages tout au long de leur durée de vie. Cet article fait le point sur l’organisation
générale des missions de contrôle et décrit les différentes méthodes permettant de vérifier la conformité
des réalisations à tous les stades du projet.
U
n article récent (Rollin et al., 2002), a géosynthétiques, avec un regard plus particu-
mis en évidence que 97 % des défauts lier sur les géomembranes1 dont le rôle direct 1. Nous avons retenu
détectés par sondage électrique sur est d’assurer l’étanchéité des ouvrages. Nous le terme « géosyn-
les géomembranes étaient générés examinerons ainsi les différentes méthodes per- thétiques » dans
en phase de construction des ouvrages en dépit mettant de vérifier la conformité des réalisations la présentation de
d’un programme d’assurance qualité rigoureux. à tous les stades du projet, de la conception à la cet article car il est
D’après les auteurs, les défauts dans les géomem- mise en service de l’ouvrage. important de contrôler
branes dans les centres de stockage de déchets aussi les géotextiles
seraient de l’ordre de 17 à l’hectare avec une qui assurent notam-
surface moyenne de 1,8 mm2. Ces 17 défauts Les géosynthétiques ment la protection des
géomembranes.
correspondraient pour 65 % à des défauts de dans les installations classées
soudage et pour 35 % à des défauts en partie La notion d’installation classée figure dans la loi
courante des géomembranes. n° 76.663 du 19 juillet 1976 modifiée relative
Il s'agit pourtant de défauts détectables en phase aux installations classées pour la protection de
de construction ou lors de la réception des dispo- l’environnement et son décret d’application
sitifs d'étanchéité, avant ou après mise en place n° 77-1133 du 31 septembre 1977.
de la couche de protection supérieure lorsqu'elle
est prévue. Dans la loi n° 2001-44, du 17 janvier 2001,
art. 11, on trouve la définition suivante d’une
À ces défauts, il faut ajouter toutes les non-con- installation classée : « sont soumis aux disposi-
formités qui ne conduisent pas instantanément tions du présent titre les usines, ateliers, dépôts,
à une fuite mais qui constituent une faiblesse chantiers et, d’une manière générale, les installa-
Ingénieries N° 37 – p. 51 à 63
potentielle dans le DEG (dispositif d’étanchéité tions exploitées ou détenues par toute personne
par géomembranes), et qui pourront conduire physique ou morale, publique ou privée, qui peu-
ultérieurement à une altération prématurée du vent présenter des dangers ou des inconvénients
Mars 2004
51
négligence ou erreur peut avoir des conséquen-
Ingénieries n° 37 – Mars 2004
Les géosynthétiques
et la réglementation
Depuis une vingtaine d’années, les géosynthéti-
ques connaissent un développement important
lié d’une part, à leur prise en compte directe
dans la réglementation sur l’environnement et
d’autre part, à la démarche qualité qui accom-
pagne ces produits et leur application comme la
certification ASQUAL (Biguet, 2002). Cet essor
s’accompagne plus récemment de la structuration
de la profession autour d’associations profession-
nelles reconnues telles que l’AFAG (Association
française des applicateurs de géomembranes),
l’APRODEG (Association des producteurs de
géomembranes) ou savantes telles que le CFG
(Comité français des géosynthétiques) qui con-
Photo 1 – Les géosynthétiques sont aujourd’hui largement tribuent au développement des méthodes de
Installation classée utilisés dans les installations classées, afin de contrôle qualité parallèlement au développement
(centre de stockage protéger l’environnement d’éventuelles pollu- économique de ce marché.
de déchets, tions dues à des fuites accidentelles ou pour le
photo APAVE). stockage de produits polluants. Les textes applicables sont :
Les géosynthétiques sont donc présents : – l’arrêté ministériel du 9 septembre 1997, relatif
aux décharges existantes et aux nouvelles installa-
– dans les installations de stockage de produits tions de stockage de déchets ménagers et assimi-
polluants solides ou liquides (déchets, produits lés, modifié par les arrêtés du 31 décembre 2001,
chimiques). Dans les centres de stockage de du 3 avril 2002 ;
déchets (photo 1), ces géosynthétiques assu- – l’arrêté ministériel du 30 décembre 2002, relatif
rent l’étanchéité des casiers à déchets, en fond au stockage des déchets dangereux ;
d’ouvrage, sur les flancs et parfois en couverture.
On les retrouve également dans les bassins de – l’arrêté du 26 février 2002, relatif aux travaux
lixiviats et parfois dans les bassins de collecte de maîtrise des pollutions liées aux effluents
des eaux de ruissellement ; d’élevages.
– dans les installations industrielles présen- Parmi les différents textes de référence, le guide
tant un caractère potentiellement polluant. d’application de l’arrêté ministériel du 9 sep-
La protection de l’environnement est assurée tembre 1997 précise que « la réception de la
géomembrane ou du dispositif équivalent, com-
par la construction de bassins de sécurité, dont
prenant notamment la vérification des soudures,
l’étanchéité est également à base de géosynthé-
fait l’objet d’un rapport de contrôle par un orga-
tiques. Ces ouvrages sont destinés à recevoir des
nisme tiers indépendant. Ce rapport est adressé à
produits liquides, tels que des acides, des bases, l’inspection des installations classées ».
des hydrocarbures en cas de dysfonctionnement
sur une ligne de production. Pour les ouvrages d’une capacité supérieure ou
égale à 250 m3, l’arrêté du 26 février 2002 fait
– dans des bassins tampons et des bassins de obligation aux exploitants, s’ils veulent prétendre
régulation ou de modulation, servant de stocka- à une aide financière de l’État, de faire intervenir
ge provisoire en attente de rejet dans le milieu un organisme de contrôle agréé pour le contrôle
naturel, après décantation ou à des périodes de la mise en place des géosynthétiques. Cet
appropriées définies par l’administration ou en arrêté précise les 3 points de contrôle obliga-
attente de traitement. toire que sont :
La notion de contrôle est donc primordiale dans – la validation du dossier constructeur (examen
ces environnements sévères, où la moindre du PAQ : plan assurance qualité) ;
52
Le contrôle des géosynthétiques dans les installations classées ●
Yves Gérard
– la réception du support et du dispositif de drai- Par application stricte du PAQ, il faut entendre
nage sous la géomembrane ; la mise en œuvre des méthodes de contrôle
permettant notamment d’obtenir une vérifica-
– la réception de la géomembrane et de ses
tion à 100 % de l’étanchéité des soudures de
soudures.
géomembrane. Ceci est généralement réalisé en
Pour la majorité des ouvrages de protection de deux phases :
l’environnement, y compris pour ceux qui relè-
– un contrôle interne à la production ou auto-con-
vent des installations classées, il n’existe pas de
trôle, assuré par l’équipe d’applicateurs présents
textes réglementaires définissant les missions de
sur site et qui vérifie chacune de ses soudures
contrôle dans le domaine particulier des géo-
par une méthode appropriée. Dans le cadre de
synthétiques. Les inspecteurs des installations
cet auto-contrôle sont également vérifiées les
classées se réfèrent donc de fait aux rapports de
fournitures à leur arrivée sur site ;
contrôle des organismes tierce partie pour décider
ou non de l’autorisation de mise en service des – un contrôle intérieur, indépendant de la pro-
ouvrages. duction, exécuté par l’entreprise, le groupement
d’entreprise ou une société extérieure. Ce con-
trôle doit être indépendant de la production et il
L’organisation du contrôle peut être réalisé par une personne de l’entreprise
La finalité du contrôle est de contribuer à la spécifiquement affectée à cette tâche, placée sous
garantie de l’étanchéité des DEG. l’autorité du chef d’entreprise. Ce contrôle vérifie,
Le contrôle consiste donc à valider, à toutes les en général par sondage, que les contrôles internes
étapes du projet, les dispositions prises par le prévus dans le PAQ ont bien été mis en œuvre
maître d’œuvre, le constructeur et ses sous-trai- et que les résultats annoncés sont conformes. Ce
tants, afin qu’elles soient en conformité avec le contrôleur procède alors à ses propres mesures
CCTP2, les textes officiels lorsqu’ils s’appliquent, sur site, indépendamment de ce qui a été contrôlé 2. Le cahier des
les recommandations de la profession et les règles par l’équipe d’applicateurs et remet son rapport clauses techniques
de l’art (ADEME, 1998 ; Comité français des au chef d’entreprise. particulières (CCTP)
géosynthétiques, 1995 et 1998). Le contrôle des est l’élément essentiel
géosynthétiques ne se résume donc pas à la seule Le contrôle extérieur indépendant du marché conclu
recherche de fuites, il concerne tous les points Le contrôle extérieur agit en tierce partie indépen- entre le maître
d’ouvrage et le cons-
qui sont susceptibles de conduire à la non-fonc- dante, pour le compte du maître d’ouvrage, qui
tructeur.
tionnalité du dispositif d’étanchéité, instantanée souhaite s’assurer les services d’une société ou
ou à plus long terme, c’est-à-dire : d’un organisme compétent afin de valider l’en-
semble des dispositions mises en œuvre sur son
– le dimensionnement,
ouvrage par les différents constructeurs. Dans le
– l’adéquation matériau-milieu, cadre d’une installation classée, l’organisme de
contrôle extérieur est le garant de l’application
– la stabilité des géosynthétiques,
des dispositions de l’arrêté préfectoral relatives à
– leur vieillissement dans les conditions de l’ouvrage destiné à être étanché. Son rapport est
service. transmis à l’inspecteur des installations classées
par le maître d’ouvrage en fin de travaux.
L’objectif est d’obtenir la meilleure durabilité
possible de l’ouvrage. Avant la construction (phase de conception), les
avis émis par cet organisme peuvent concerner le
Le contrôle intérieur cahier des clauses techniques particulières (CCTP)
Le contrôle intérieur s’inscrit, comme l’indique et les plans d’assurance qualité des entreprises
son nom, dans la démarche interne du groupe- ainsi que leur application sur site.
ment d’entreprises en charge de l’exécution des
travaux. Ce contrôle intérieur a pour objectif de La diversité des situations
vérifier au sein du groupement que la livraison de Pendant la construction (phase de réalisation), les
l’ouvrage est conforme au cahier des charges par missions de contrôle de mise en œuvre – interne
l’application stricte d’un plan d’assurance qualité indépendant de la production et extérieur indé-
(PAQ) préalablement remis au maître d’œuvre. pendant – varient aujourd’hui considérablement
53
d’un ouvrage à un autre. Par conséquent, on ne maître d’ouvrage et/ou à son maître d’œuvre, des
Ingénieries n° 37 – Mars 2004
peut pas décrire une mission de contrôle com- avis sur les points cités ci-dessus. Comme le rap-
mune à tous les ouvrages, y compris en installa- pelle l’arrêté ministériel du 26 février 2002 relatif
tion classée. aux effluents d’élevages, « il est interdit au con-
Lorsque la réglementation s’applique, elle reste trôleur technique de participer à la conception, à
souvent imprécise sur la définition des missions, l’exécution des travaux, à leur métré et de donner
à l’exception de la récente réglementation sur des ordres au constructeur ». Cette interdiction
les effluents d’élevage (arrêté ministériel du figure également dans la norme NF P 03-100.
26 février 2002, relatif aux travaux de maîtrise
Le contrôle extérieur se doit donc d’être indé-
des pollutions liées aux effluents d’élevages) qui
pendant techniquement et économiquement de
précise que la mission du contrôleur technique
chacun des autres intervenants du chantier et des
comprend :
entreprises qui conçoivent et mettent en œuvre,
– l’évaluation technique du projet par rapport afin qu’aucune interaction ne viennent perturber
aux dispositions des documents réglementaires les avis remis par le contrôle extérieur. C’est la
et normatifs existants ; notion de « moralité professionnelle » exigée par
la norme NF P 03-100.
– l’examen critique des documents fournis par
les concepteurs, les constructeurs et les fournis-
seurs ; Les principales étapes du contrôle
– le contrôle de l’exécution des travaux. des géosynthétiques (figure 1)
Cette mission relève de la mission L (solidité
des ouvrages et équipements indissociables)
définie dans la norme NF P 03-100 de septem-
bre 1995. Rédaction du plan de contrôle
par le maître d’ouvrage et le
Dans les autres cas, le contenu technique des bureau de contrôle extérieur
missions, même s’il est souvent très voisin de
ce qui est demandé ci-dessus, est discuté entre
l’organisme de contrôle et le maître d’ouvrage,
Contrôle avant installation
et soumis à l’avis de l’inspecteur des installations
– des documents d’exécution
classées. Ceci peut conduire à des variantes dans
– des approvisionnements
les propositions des organismes pour un même – du support
ouvrage, voire à l’exécution de deux missions
différentes par un même organisme pour deux
ouvrages identiques mais situés dans deux dépar-
tements voisins. Contrôle en cours d’installation
– des moyens de l’entreprise
Quatre points essentiels nous semblent néan- – des dispositions constructives
moins essentiels à vérifier et à valider : – des raccordements aux
ouvrages
– les documents d’exécution (PAQ, plans d’exé-
cution),
– les matériaux livrés,
Contrôle avant réception
– l’application des matériaux et son contrôle, – contrôle global du DEG
– vérification du dossier de
– les dossiers et plans de récolement. récolement
Ce sont souvent les moyens et les méthodes pour
parvenir au même objectif qui diffèrent.
Il est ici important de rappeler que l’organisme de Figure 1 – Les principales étapes du contrôle
contrôle technique a pour mission de remettre au des géosynthétiques.
54
Le contrôle des géosynthétiques dans les installations classées ●
Yves Gérard
55
Les contrôles des approvisionnements extérieur, tel que décrit dans le guide bassin du
Ingénieries n° 37 – Mars 2004
56
Le contrôle des géosynthétiques dans les installations classées ●
Yves Gérard
– la vérification de l’intégrité des géomembranes Les moyens matériels sont aussi vérifiés ; en
hors soudures, particulier l’adéquation des machines à souder
avec le site (pentes) et aux matériaux à mettre en
– la vérification des ancrages quels qu’ils soient
œuvre (épaisseur, nature du polymère).
(tranchées, fixations mécaniques),
– la vérification de tous les points singuliers. Enfin le matériel de contrôle est vérifié, afin d’évi-
ter les manomètres non étalonnés, brisés, pour
Ces vérifications sont réparties entre les interve- les essais de pression des doubles soudures, des
nants du contrôle (interne, interne indépendant cloches à vide absentes, inadaptées, non fonc-
et extérieur) selon un schéma qui peut être celui tionnelles car la vitre est devenue opaque, et des
décrit dans le fascicule 11 du CFG, relatif aux tensiomètres de chantier non étalonnés.
centres de stockage de déchets.
Le contrôle des dispositions constructives
Le contrôle des moyens de l’entreprise Ce contrôle visuel et dimensionnel permet de
Avant le démarrage des travaux, l’organisme de vérifier les points particuliers tels que les tran-
contrôle vérifiera les moyens humains et matériels chées d’ancrages, les raccords sur tuyauteries ou
mis à disposition par l’entreprise. murs en béton, la conformité de l’application des
géotextiles et des géosynthétiques bentonitiques
La liste de ces moyens ayant été fournie dans le (largeur de recouvrement, sens des lés), des géo-
PAQ, il s’agit de vérifier leur présence sur le site. membranes (sens de recouvrement, positionne-
ment des lés, absence de plis ou de tensions,
En ce qui concerne les moyens humains, il s’agira
perforations, usures, défauts de fabrication…).
de vérifier les cartes de certifications des soudeurs
et responsables de chantier (cartes ASQUAL ou
Le contrôle des soudures de géomembranes
équivalentes), de vérifier que le nombre de sou-
Rappelons qu’il existe différents types de soudure
deurs certifiés est en rapport avec la dimension du
selon la famille de géomembranes mise en œuvre
chantier, et ensuite que ce sont bien ces personnes
et que les méthodes de contrôle sont à adapter
certifiées qui exécutent les opérations de soudage.
à chacune de ces soudures. Se reporter plus loin
On compte aujourd’hui plus de 200 certifications
au chapitre consacré aux différents contrôles des
ASQUAL en France.
soudures.
Dans ce domaine, il nous semble tout à fait anor-
Le tableau 1 résume les types de soudure ren-
mal que des opérations telles que le meulage des
contrés pour chaque famille de matériau. La
géomembranes PEHD (polyéthylène haute den-
liste est limitée aux familles de matériaux faisant
sité) préalable à l’extrusion soient réalisées par du
aujourd’hui l’objet de certification ASQUAL.
personnel non qualifié et en particulier du per-
sonnel intérimaire. Cette situation est régulière- Des contrôles qualitatifs, complémentaires aux
ment rencontrée sur site, or le meulage fait partie essais d’étanchéité et de résistance mécanique,
de l’opération de soudage et doit être réservé à du se révèlent très utiles sur site (tableau 2, page
personnel expérimenté ou mieux certifié. suivante) pour établir un premier diagnostic.
57
Tableau 2 – Types
Types de Double Monosoudure Soudure manuelle Collage
Ingénieries n° 37 – Mars 2004
de soudure et pro-
contrôle soudure automatique à air chaud ou à la Extrusion (EPDM)
cédés de contrôle
d'étanchéité automatique flamme
sur site.
Pointe sèche X X X X X
Cloche à vide X X X X
Mise en X
pression
Essai X X
diélectrique
Ultrasons X
Essais
mécaniques X X X X X
sur soudures
Les contrôles des raccordements aux soudage sur la double soudure), des brûlures dans
ouvrages le cas des soudures manuelles sur PVC et PP, des
Les raccordements aux ouvrages et aux traversées meulages excessifs dans le cas des extrusions de
d’étanchéité présentent une double difficulté : PEHD, des largeurs de soudures insuffisantes...
d’une part, leur réalisation est complexe (mise
Cet examen permet en outre au contrôleur exté-
en place malaisée des géosynthétiques, raccords
rieur ou externe de vérifier que les contrôles par
difficiles à souder, hétérogénéité du support), et
mise en pression des doubles soudures ont bien
d’autre part, il existe très peu de méthodes de
été effectués par l’entreprise.
contrôle adaptées en dehors de l’examen visuel
et des tests qualitatifs tel que la pointe sèche. Le contrôle à la pointe sèche
Nous estimons que le contrôle doit être essen- Cet essai très qualitatif a pour but la détection
tiellement réalisé en amont, au stade de la con- de zones mal ou insuffisamment soudées. Le
passage d’une pointe émoussée le long du bord
ception, afin de favoriser les dispositifs présentant
de la soudure conduit ainsi à détecter ces zones,
les meilleures garanties d’étanchéité. L’exemple
parfois de surface importante, qui doivent être
le plus fréquemment rencontré est le raccord de
réparées.
la géomembrane sur des tuyauteries (vidange,
arrivée des effluents) dont la nature du matériau Un contrôle satisfaisant à la pointe sèche n’est pas
n’est pas toujours la même que celle de la géo- suffisant pour garantir l’étanchéité de la rustine
membrane. ou de l’extrusion. Il s’agit seulement d’un test
d’arrachement.
L’avis du contrôleur en phase conception doit
Dans le cadre de nos contrôles, nous avons
inciter le constructeur à préférer des systèmes
pu constater à de nombreuses reprises et sur
préfabriqués contrôlés en usine et sur lesquels le différents types de matériaux, que des soudures
soudage de la géomembrane et son contrôle sont résistantes au test à la pointe sèche présentaient
faciles à mettre en œuvre. des fuites lors de l’essai à la cloche à vide. Cet
essai reste toutefois recommandé car il constitue
Les différents contrôles d’étanchéité et un bon test qualitatif pour l’évaluation de la résis-
de résistance des soudures tance des soudures par extrusion
58
Le contrôle des géosynthétiques dans les installations classées ●
Yves Gérard
59
Le contrôle de la résistance mécanique matériau, ou encore une valeur mesurée à un
Ingénieries n° 37 – Mars 2004
60
Le contrôle des géosynthétiques dans les installations classées ●
Yves Gérard
61
Le contenu des missions de contrôle dépend intégrés dans l’offre du constructeur ou pris en
Ingénieries n° 37 – Mars 2004
Résumé
Le contrôle des géosynthétiques dans les installations classées revêt un intérêt tout particulier compte
tenu du risque inhérent aux produits fabriqués ou stockés. Du centre de stockage de déchets (CSD)
à l’usine de production chimique, en passant par les stockages d’effluents agricoles, les contraintes
et les réglementations diffèrent. Les contrôles spécifiques aux géosynthétiques et à leur application
présentent donc souvent de nombreuses variantes.
Après un bref rappel sur le contexte réglementaire, cet article fait le point sur l’organisation générale
des missions de contrôle à différents niveaux (contrôles intérieur et extérieur), avant d’axer plus par-
ticulièrement notre propos sur les géomembranes, dont le rôle essentiel est d’assurer l’étanchéité
des ouvrages. Nous examinons ainsi les différentes méthodes permettant de vérifier la conformité
des réalisations aux textes et aux règles de l’art, à tous les stades du projet, de la conception à la
mise en service de l’ouvrage.
Abstract
Controls of geosynthetics in hazardous industry is particularly important due to the nature of the
products or wastes which are stored. Laws which applied to the control of geosynthetics in chemical
industries, landfills or agricultural effluents differ and so specific controls of geosynthetics display a
various kind of prestations.
After a short description of the French rules and laws concerning the geosynthetics and their installation,
we describe internal and external controls and tests which are done and particularly in the specific
domain of geomembrane whose first function is the tightness of the buildings. We also introduce
the main control methods used at the successive stage of the project to verify the conformity of the
construction with the regulations and the art rules.
62
Le contrôle des géosynthétiques dans les installations classées ●
Yves Gérard
Bibliographie
BENNETON, J.-P. ; GERARD, Y., 2002, Mechanical strength evaluation of geomembrane welds-
welding factors, Geosynthetics, State of the art, recent development, Geosynthetics, 7th ICG,
Nice, p. 1411-1414.
BIGUET, R., 2002, Certification for geosynthetics: ASQUAL certification, Geosynthetics, State of
the art, recent development, Geosynthetics, 7th ICG, Nice, p. 1471-1472.
Comité français des géosynthétiques, 1995, Recommandations pour l’utilisation des géosynthé-
tiques dans les centres de stockage des déchets, Fasicule n° 11.
Comité français des géosynthétiques, 1998, Recommandations générales pour la réalisation
d’étanchéité par géosynthétiques bentonitiques, Fasicule n° 12.
Démarche qualité pour la mise en oeuvre des géosynthétiques. Application aux centres de
stockage des déchets, 1998, Coll. Connaître pour agir, ADEME.
Étanchéité par géomembranes des ouvrages pour les eaux de ruissellement routier, Guide
technique, 2000, SETRA-LCPC, 95 p.
Étanchéité par géomembranes des ouvrages pour les eaux de ruissellement routier, Guide
complémentaire, 2000, SETRA-LCPC, 71 p.
NF P 03-100, Critères généraux pour la contribution du contrôle technique à la prévention des
aléas techniques dans le domaine de la construction.
NF P 84-502-1, Géomembranes. Essais sur joints. Détermination des caractéristiques en traction-
cisaillement.
NF P 84-502-2, Géomembranes. Essais sur joints. Détermination des caractéristiques en
traction-pelage.
NOSKO, V. ; BISHOP, J. ; KONISHI, Y., 2002, Study of the use of electrical leak/damage
detection and location systems around the world, Geosynthetics, State of the art, recent develop-
ment, 7th ICG, Nice, p. 769-774.
ROLLIN, A. ; PIERSON, P. ; LAMBERT, St., 2002, Géomembranes, Guide de choix, Presses inter-
nationales POLYTECHNIQUE, Montréal, 274 p.
ROLLIN, A. ; MARCOTTE, M. ; CHAPUT, L ; CAQUEL, F., 2002, Lessons learned from geo-
electrical leaks surveys, Geosynthetics, State of the art, recent development, 7th ICG, Nice,
p. 527-530.
TOUZE FOLTZ, N., 2002, Méthodes de détection et de localisation de défauts dans les
géomembranes, Ingénieries-EAT, n° 31, septembre 2002, p. 17-25.
63