Document1

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 22

Faculté de Droit et Sciences Politiques De Sousse

1ére année de recherche en diplomatie et relations


internationales

LE PRINCIPE DE SOUVERAINETÉ ET LE REGLEMENT


PACIFIQUE DES DIFFÉRENDS INTERNATIONAUX

Élaboré par : RIBEL BELTIFA


Proposé par : MMe IMEN LWARDI
Année universitaire : 2024/ 2025
INTRODUCTION :
La société internationale était toujours absorbée par des acteurs
avec des intérêts antagonistes en course perpétuelle derrière la
dominance de la scène internationale . .La paix, définie comme
l’absence de guerre constitue depuis longtemps un des grands
défis que doit relever le droit international donc La régulation de
cette société repose sur la création et l’application du droit
international dont l’un des principes fondamentaux est le
règlement pacifique des différends ; Cette idée évoque un
rapport qui doit être envisagé celui de le principe de
souveraineté de l’Etat et le règlement pacifique des différends
internationaux; Dans ce cadre une définition terminologique
s’impose : Selon Charles Chaumont, la souveraineté est le droit
des peuples à son stade de réalisation 1 . Cette souveraineté

peut être revêtue du caractère interne ou externe. La

souveraineté interne de l’État désigne son autorité exclusive

sur son territoire et sa population. Néanmoins,

la souveraineté externe désigne son insoumission à toute

autorité supérieure ainsi que la reconnaissance des autres

États comme ses égaux.


Cet État t réagit sur la scène internationale afin de préserver ses intérêts

et résoudre ses litiges . D’autre part le règlement pacifique peut être

défini comme un processus ou une technique de gestion qui intervient

dans le contrôle d’un litige afin d’éviter l’escalade en s’appuyant sur des

moyens pacifiques .

Dés le début de l’histoire , la souveraineté était la moteur des relations

entre les collectivités politiques et ce n’est qu’avec l’européanisation de

la société internationale par la transformation des monarchies en États

modernes qu’elle a commencé à s’organiser. Jean Bodin a publié en 1576

son œuvre “les six livres de la république” dans laquelle il a évoqué la

question de “pas d’État sans souveraineté” admettant la souveraineté

comme critère essentiel de l’État. Ce qui fait apparaître en Europe

plusieurs États souverains et donc égaux. Un nouvel ordre interétatique a

été établi par l’adoption des traités de Westphalie où la souveraineté et

l’égalité des États sont reconnues comme des principes fondamentaux des

relations internationales, ainsi que ces traités ont instauré le principe de

l’équilibre entre les puissances européennes. Après la catastrophe de la

1 ère guerre mondiale, des aspirations de pacifier les relations

internationales ont été incarné par la création de la Société des Nations

Unies par le Pacte de la SDN de 28 Avril 1919 qui préconisait des

objectifs de maintien de paix. Des principes fondamentaux ont ainsi

apparu, tels que le droit des peuples à disposer d’eux même et le principe
de règlement pacifique des différends .

Sans exclure pour autant le recours à la force, la société internationale

cherche à le réguler en le limitant autant que faire se peut. Ainsi, le Pacte

de la Société des Nations prévoyait la création de la Cour Permanente de

Justice Internationale le 15 Décembre 1922 qui sera la première

juridiction permanente compétente en matière de règlement des

différends internationaux. Parallèlement à cela, la Cour Permanente

d’Arbitrage, créée en 1899 et confirmée en 1907, disposait également de

ce rayonnement et de cette influence internationale. Ces deux siècles

marquent un effort vers le « pacifisme juridique » qui sera traduit par de

nombreux textes et conventions internationales.. L’échec de la tentative

de la SDN a conduit au déclenchement de la 2ème guerre mondiale. Et

suite aux atrocités de cette dernière, l’organisation des Nations Unies a vu

le jour le 26 juin 1945 par la Charte de San Francisco qui a entré en

vigueur le 24 octobre 1945 ayant pour objectif principal le maintien de la

paix et de la sécurité internationale. Cette organisation fait l’éloge de

principes cruciaux, parmi lesquels apparaît le principe de l’égalité

souveraine de tous ses membres( article 21 ) A partir de cette date, le

règlement pacifique des différends à l’échelle internationale est

officiellement proclamé ( article 33 ) . l’évolution de la souveraineté des

États va de pair avec l’amélioration des moyens pacifiques soit pour

résoudre les malentendus ou pour établir de nouvelles relations amicales.


Ce sujet a non seulement un intérêt théorique, puisque la convention

pour le règlement pacifique des conflits internationaux, conclue à La

Haye le 18 octobre 1907est aujourd’hui ratifiée par de nombreux pays et

qui s’engagent à diffuser ses règles afin de mieux respecter la pacification

des différends internationaux pour une paix durable ; mais aussi un intérêt

sociopolitique quant à lui fait un objet polémique, au regard des récents

événements qui se sont déroulés au Moyen-Orient et de par le monde .

Ainsi le contexte international actuel, marqué principalement par les

regains de tensions géopolitiques, est susceptible de porter atteinte à la

pacification des différends internationaux. C’est dans ce cadre, que nous

avons choisi de mener une réflexion sur le règlement pacifique des

différends internationaux. Notre préoccupation de prime abord fut de

poser la question de savoir :

Quelle est la corrélation du principe de souveraineté et le règlement

pacifique des différends internationaux ?

Pour répondre à cette problématique , on va aborder dans la 1ére

partie le principe de souveraineté est garanti par le règlement pacifique

des différends (I) et dans la 2éme partie le principe de souveraineté est

une obstacle pour le règlement pacifique des différends (II) .


I) Le principe de souveraineté est garanti par le règlement
pacifique des différends internationaux :
A- L’obligation de pacifier les différends :

L’obligation de régler les différends internationaux est le

corollaire du principe du non recours à la force ;Si les termes

utilisés ne sont pas les mêmes mais leurs destinataires sont

semblables, le lien qui unit la réglementation avec

l'interdiction générale du recours, ou la menace de recours, à

la force de l'article 2 § 4qui stipule « Les Membres de

l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations

internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la

force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance

politique de tout Etat, soit de toute autre manière

incompatible avec les buts des Nations Unies » est évident. Se

pencher rapidement sur la compréhension de la seconde

permettrait alors de mieux comprendre la première. Il permet

également de poser le cadre juridique traditionnel

réglementant l'usage de la force avant de le confronter, plus

loin, avec les arguments en faveur d'interventions armées

s'éloignant de celui-ci.Le régime installé dans la Charte

interdit donc aux Etats l'usage ou la menace de recours à la

force dans leurs relations internationales .la force prohibée est


envisagée dans le cadre des « relations internationales »,

c'est-à-dire, schématiquement, aux relations entre Etats. Une

acception étendue aux groupements privés, tels des

groupements terroristes voire même à une somme d'individus

aux prétentions politiques contraires à celles du gouvernement

d'un État, n'a pas encore été reçue par une grande partie de la

communauté internationale. L'article 2 § 4 a en effet « pour

objet essentiel de protéger la souveraineté des États »Par

conséquent, « la dimension interne de cette souveraineté

implique la possibilité, pour chaque Etat, de réglementer

le recours à la violence sur son propre territoire », de manière

pénale ou par des mesures de police. C'est pourquoi,

des groupements non-étatiques agissant contre son droit

national seront potentiellement sanctionnés par celui-ci, et

ne pourront, le cas échéant, avancer une agression armée et

leur droit à la légitime défense inhérent prévu à l'article

51 de la Charte. Tout comme les Etats tiers ne pourront

avancer ce droit à la légitime défense directement contre des

rassemblements terroristes sans rattachement pertinent des

actes agressifs supposés à l'Etat sur le territoire duquel

ils sont établis. Dans le même sens, en cas de guerre civile, une

« neutralité » doit être respectée par les Etats vis-à- vis des
parties en conflit afin justement de ne pas compromettre

«l'indépendance politique » d'un Etat, notion plus «

subjective» que celle de « l'intégrité territoriale » 70.

Neutralité qui peut s'avérer en pratique toutefois

«bienveillante » en faveur des gouvernements en place, et cela

même dans une situation permettant de reconnaître un droit

aux peuples en lutte dans l'exercice du droit à

l'autodétermination de ne pas être, au moins, l'objet de

mesures de coercition de la part des Etats ; un droit d'asistance

militaire d'un Etat tiers à ces mouvements n'étant pas non

plus suffisamment reconnu pour pouvoir être qualifié de

coutumier en droit international, à défaut de textes

pertinents73 . « Dans sa dimension externe, la souveraineté

implique le droit de tout Etat à ne pas subir de mesure de

coercition de la part d'un autre Etat souverain, que ce soit en

général (en application du principe de non-intervention) ou

sur le plan militaire (en application de l'interdiction du

recours à la force). l'interdiction posée à l'article 2 § 4 semble

être un exemple incontournable d'une norme impérative

(jus cogens), c'est-à-dire « une norme acceptée et reconnue

par la communauté internationale des Etats dans son ensemble

en tant que norme à laquelle aucune dérogation n’est permise


et qui ne peut être modifiée que par une nouvelle norme du

droit international général ayant le même caractère »

Par contre , l'obligation de règlement pacifique des différends,

bien qu'importante dans le cadre du droit international, n'est

pas considérée comme une règle de jus cogens. C’est une

norme doctrinale qui reste paradoxalement faible

contraignante malgré qu’elle renforce le respect du droit

international en établissant un cadre normatif qui régit les

relations entre États et favorise une culture de dialogue et de

coopération, réduisant ainsi le risque de conflits armés .

Si le règlement des différends d’une minimale importance

juridique influait significativement sur la sauvegarde et la

promotion des valeurs de la société internationale, alors cette

société devait s’en préoccuper et secréter des règles à son

égard.

B- L’obligation de l’exécution des règlements judiciaires :

Parmi les modes de traitement pacifique des différends , on

cite les modes juridictionnels qui sont des institutions

juridiques ou quasi juridiques internationales et régionales,

comme la Cour Internationale de justice, l’Organe de

règlement des différends de l’Organisation mondiale du

commerce, le Tribunal de la Mer, la Cour de l'Union


Européenne, la Cour Européenne des droits de l’homme, la

Cour interaméricaine des droits de l’Homme, la Сour Africaine

des droits de l’Homme et des peuples. Ces institutions

prennent des arrêts à l’encontre des Etats souverains qui ont

l’assistance nécessaire pour exécuter ses arrêts .

L’obligation d’exécution trouve son fondement dans la Charte

de Nations Unies et dans le statut de la Cour. Pourtant, il n’y a

pas de norme exacte dans le Statut de la Cour, qui oblige

l’exécution des décisions. Comme le remarque A.Azar

«l’obligation d’exécution peut être déduite de certaines de ses

dispositions». Ainsi, l’article 59 du Statut énonce «la décision

de la Cour n’est obligatoire que pour les parties en litige et

dans le cas a été décidé». De la même manière, le Règlement

de la Cour en son article 94§2 considère que l’arrêt a «force

obligatoire pour les parties du jour de son prononcé». L’article

60 du Statut dispose que l’arrêt est définitif et sans recours, et

énonce ainsi le principe de l’autorité de la chose jugée. Ce

principe «(…) confère la faculté pour le créditeur du jugement

d’exiger l’exécution pour son débiteur de s’y conformer» .

Remarquons, que malgré le manque de dispositions directes

sur l’obligation d’exécution nous pouvons conclure qu’une telle

obligation découle de certaines articles du Statut de la Cour.


L’article 94§1 de la Charte des Nations Unies énonce «chaque

membre des Nations Unies s’engage à se conformer à la

décision de la Cour internationale de justice dans tout litige

auquel il est partie». Conformément à l’article 36 du Statut,

la Cour internationale de justice rend des arrêts réglant les

différends qui lui sont soumis par les Etats. Les arrêts de la

Cour sont définitifs. Ils sont certes susceptibles de recours en

interprétation et de recours en révision, mais de tels recours

ne peuvent être présentés que dans les conditions fort strictes

précisées aux articles 60 et 61 du Statut. Les Etats sont de ce

fait dans l’obligation de s’y conformer. Cette obligation avait

été argumentée à l’article 13 du pacte de la Société des nations

selon lequel «les Membres de la Société s’engagent à exécuter

de bonne foi les sentences rendues par la Cour permanente ou

les tribunaux arbitraux». Elle a été reprise à l’article 94,

paragraphe 1, de la Charte des nations Unies d’après laquelle

«chaque membre des Nations Unies s’engage à se conformer à

la décision de la Cour internationale de Justice dans tout litige

auquel il est partie». Cette obligation a été étendue aux Etats

non membres des Nations Unies devenus parties au Statut de

la Cour. Ils ont accepté «toutes les obligations qui découlent

pour un Membre des Nations Unies de l’article 94 de la


Charte». Reste le cas des Etats admis à ester devant la Cour

sans être partie au Statut. Ce cas est envisagé par l’article 35,

paragraphe 2, du Statut selon lequel : «Les conditions

auxquelles» la Cour «est ouverte aux Etats» non parties au

Statut «sont sous réserve des dispositions particulières des

traités en vigueur, réglées par le Conseil de sécurité». Ce

dernier a précisé (résolution 9(1946) du 15 octobre 1946) que

tout Etat non partie au Statut pourrait accepter la juridiction

de la Cour par une déclaration unilatérale «par laquelle il

s’engage à exécuter de bonne foi la ou les sentences de la Cour

et à accepter toutes les obligations mises à la charge d’un

membre des Nations Unies par l’article 94 de la Charte».L'acte

juridictionnel occupe une place particulière dans l’ordre

juridique international, sa validité et l'efficacité du point de

vue des conséquences juridiques est définie directement par

l'exécution des critères, auxquels l'organisme judiciaire lui-

même et la décision qu’il prend doit correspondre.L'acte

juridictionnel se caractérise avant tout par l'indépendance de

juges et par la compétitivité de la procédure et l'égalité des

parties. Cette obligation d’exécuter les jugements

internationaux avec une bonne foi a une influence

prépondérante et fondamentale dans l’orientation des


politiques extérieures des États tout en évitant l’aggravation

des tensions , prévenir les conflits armés et favoriser la

coopération internationale qui tend à établir un système de

sécurité collective mondiale .

D’une autre angle de vue , cette souveraineté étatique peut

entravée la réalisation du processus de règlement pacifique

des différends internationaux .

II) Le principe de souveraineté est une obstacle dans la

réalisation de règlement pacifique des différends :

Si la branche relative au règlement pacifique des différends

avance dans le sillage du maintien de la paix internationale et

d’assurer un tel bon ordre interétatique, il reste toujours un

adepte de la volonté des États ce qui exige une réaffirmation

du règlement pacifique en tant que principe organisateur des

relations internationales .

A-La volonté de l’Etat oriente le réglement pacifique des

différends :

Aujourd’hui comme hier, les Etats et les peuples restent

viscéralement attachés à la souveraineté ; ils en sont

farouchement jaloux.Ainsi, nul Etat ne doit accepter qu’un

organe international puisse se saisir d’un de ses litiges,

signifier de manière contraignante que ce litige a été réglé. Ce


n’est pas dire, toutefois, que la modalité de la solution

contraignante de litiges n’existe pas en droit international.

Ainsi, les arrêts de la CIJ sont contraignants pour les Etats ; il

est d’ailleurs logique qu’il en soit ainsi, s’agissant de

jugements d’un véritable tribunal. Toutefois, les Etats ne sont

pas obligés de soumettre leurs litiges à la Cour. Celle-ci ne

dispose que d’une compétence consensuelle La question de la

souveraineté intervient ici en amont, dans le choix de se

soumettre ou de refuser de se soumettre à la compétence de la

Cour. Si cette soumission est refusée, la Cour ne pourra pas

trancher le litige contre la volonté de l’Etat récalcitrant.e, la

souveraineté se traduit donc essentiellement par un pouvoir

discrétionnaire (tant qu’il n’existe pas d’engagements

conventionnels ou autres) de s’engager ou non dans une

procédure de règlement du différend. Ce pouvoir

discrétionnaire ou « potestatif » se traduit en droit par la

prédominance de la volonté. Partout où la souveraineté est

forte, le volontarisme prédomine ; partout où la souveraineté

recule, le volontarisme est battu en brèche. Souveraineté et

volonté sont des frères jumeaux, car la souveraineté signifie

avant tout un pouvoir de décision exclusif et suprême, et la

décision représente un acte de volonté. Le règlement des


différends porte sur des décisions ; il est donc profondément

saisi et informé par la souveraineté et la volonté des Etats ;.

Une volonté peut exister ou ne pas exister ; elle peut se former

et se dissoudre ; elle peut se dérober et se monnayer. Comme

on l’a dit fort justement, nous vivons dans un système « de

rapports qui repose avant tout sur le primat des volontés

souveraines »Il serait possible d’être tenté alors de conclure

que la souveraineté constitue l’obstacle principal au

développement harmonieux des relations internationales et à

l’avancement sain du droit relatif au règlement pacifique des

différends.e. Un autre aspect mérite d’être médité, et il est de

nature à dissiper des équivoques fâcheuses. A la réflexion, il

apparaît en effet qu’il est impossible de régler un différend de

manière contraignante, c’est-à-dire sans le concours plus ou

moins bienveillant des parties en litige. On peut décider d’une

solution ; on peut tenter de l’imposer ; mais sans l’acceptation

des litigants, sans leur disposition définitive à vivre avec la

solution prospectée, le différend n’est pas résolu ; donc on

peut proposer non imposer plus encore lorsqu’il s’agit de

situations hautement complexes, de dimensions galactiques,

ramifiées dans un passé souvent lointain et non exempt de

lourdes hypothèques. Assurément, tous les différends


internationaux n’ont pas cette densité. Toutefois, les plus

coriaces d’entre eux en sont des modèles, comme par exemple

celui israélo palestinien. Il est certainement possible de

prendre des mesures d’urgence de manière contraignante,

comme celle d’imposer un cessez-le-feu à des parties en

hostilités par l’envoi d’une troupe internationale capable de

faire taire les armes des litigants

La souveraineté des Etats emporte alors la conséquence que

l’entrée dans un processus de règlement d’un différend

suppose toujours l’accord des Etats concernés, qu’il s’agisse

d’une modalité politique de règlement, aboutissant à un

résultat non contraignant, ou qu’il s’agisse d’une modalité

juridique de règlement, emportant un règlement

contraignant34. Par exemple : la médiation comme modalité

politique ; le recours à la CIJ comme modalité juridique, et en

l’espèce même juridictionnelle. Dans le cadre des modalités

politiques de solution d’un différend, prévaut la règle du «

triple consentement » afin de pouvoir aboutir à une solution

du litige ; dans le cadre des modalités juridiques de règlement,

prévaut la règle du « double consentement ».Il faut encore que

les Etats en litige se mettent d’accord sur le moyen concret de

régler leur différend : négociations directes ? Médiation ou


conciliation ? Arbitrage ? Cour de justice ? Tant que les Etats

litigants ne seront pas tombés d’accord sur le moyen à utiliser,

tant, en d’autres termes, que subsistera à cet égard

préliminaire une dissension, le règlement du litige restera

bloqué35. Il en est ainsi parce qu’aucun Etat ne peut se voir

imposer une modalité de règlement qu’il ne souhaite pas. Il est

donc nécessaire que les litigants tombent d’accord sur le même

moyen ou pour le moins qu’ils arrivent, en définitive, à un tel

accord . le principe de libre choix des moyens présenté par

l’article 33 de la charte des NU «Les parties à tout différend

dont la prolongation est susceptible de menacer le maintien de

la paix et de la sécurité internationales doivent en rechercher

la solution, avant tout, par voie de négociation, d'enquête, de

médiation, de conciliation, d'arbitrage, de règlement judiciaire,

de recours aux organismes ou accords régionaux, ou par

d'autres moyens pacifiques de leur choix » La liste de cette

disposition n’est pas exhaustive .

Ce principe s’explique par le fait que le moyen de règlement a

une grande incidence sur le résultat qu’on peut escompter au

fond.Il est dès lors compréhensible et légitime que les Etats

s’attachent à tel ou tel moyen et refusent tel ou tel autre, en

fonction de l’image qu’ils se font du différend et des intérêts


qu’ils poursuivent. Il faut donc se garder de penser que les

divergences sur le choix des moyens ne sont toujours dues qu’à

l’entêtement de chacun des litigants de ne jamais vouloir ce

que l’autre veut .Et puis, il faudra encore que les Etats litigants

acceptent le règlement concret .

Donc, Du début à la fin du processus de solution du litige, la

volonté et le consentement des Etats auront donc dû intervenir

ce qui ralentit le déroulement du processus de traitement

pacifique des différends et assouplie l’éfficacité de ses modes .

B-Vers une réaffirmation du règlement pacifique des

différends comme un principe organisateur des relations

internationales :

Dans un monde de plus en plus complexe , la consolidation du

principe de règlement pacifique des différends sera une

nécessité pour la stabilité de la scène mondiale . Une vraie

consolidation peut faite par une réaffirmation du ce principe

en tant que norme impérative de jus cogens ;L’article 1er de la

Convention pour le règlement des conflits internationaux,

signée à la Haye le 18 Octobre 1907, formule une

recommandation en invitant à prévenir « autant que possible »

le recours à la force dans les rapports entre États. À l’article 33

(chapitre VI) de la Charte des Nations Unies, le principe du


règlement pacifique des différends contient une tonalité

davantage injonctive, et induit la responsabilité d’acteurs

internationaux majeurs tels que les États d’une part, et l’ONU,

d’autre part, à travers le Conseil de sécurité. C’est

essentiellement ce dernier qui est chargé de veiller au

maintien de la paix. Il n’en demeure pas moins que les États

jouent en premier lieu le rôle crucial, en respectant la règle

relative à la prohibition de la guerre entre les membres de

l’Organisation. La promotion de ce mode de règlement des

différends excluant le recours à la force comme moyen de

résolution des conflits est posée en tant que principe

fondamental à l’article 2 paragraphes 3 et 4 de la Charte.

Procédé de pacification par excellence de la société

internationale d’après le « Comité spécial de la Charte des

Nations-Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation

», le principe du règlement pacifique des différends doit à

l’évidence être réaffirmé comme le principe organisateur et

directeur des relations internationales. La remise en cause du

recours à la force est d’autant plus opportune, qu’elle peut

entraîner un tribut plus lourd à payer que la mise en œuvre du

règlement pacifique des différends .les dispositions de la

Charte révèlent une obligation générale qui pèse à la fois sur


les États membres de l’Organisation et ceux qui ne le sont

pas83. Sa valeur coutumière ne fait aucun doute au regard de

la pratique engendrée, les sujets du droit international ayant

également la conviction d’appliquer une règle de droit84. Le

principe confronté à la pratique ne souffre guère de difficulté

d’application dans la mesure où l’article 33 fournit une liste

non exhaustive de moyens pacifiques pour régler des éventuels

différends qui pourraient surgi .Malgré la valeur de revêtue

par la règle, la ténacité du volontarisme juridique étatique

conduit à constater, qu’en l’état actuel de son développement,

la société internationale ne peut exiger des États impliqués

dans un différend l’aboutissement à un règlement effectif, a

fortiori pacifique. Aussi, est-il nécessaire de multiplier les

pressions dans ce sens, par le recours à des procédures

diplomatiques souvent collectives, ou par un meilleur

encadrement juridique .
BIBLIOGRAPHIE :
 Chicot Pierre-Yves. L'actualité du principe du règlement

pacifique des différends : essai de contribution juridique à

la notion de paix durable. In: Revue Québécoise de droit

international, volume 16-1, 2003. pp. 5-35

 La charte des nations Unies 26 Juin 1945

 La convention de la Haye 18 October 1907

 Dictionnaire du droit international public , Bruxelles 2001

 Werres, Loïc. Un rôle élargi des organisations régionales

dans le maintien et le rétablissement de la paix et la

sécurité internationales ? Le Chapitre VIII de la Charte des

Nations Unies et le recours à la coercition armée. Faculté

de droit et de criminologie, Université catholique de

Louvain, 2016.

 Aiman Zhekeyeva. La souveraineté et la réalisation de la

responsabilité internationale des Etats en droit

international public. Droit. Université Paris-Est, 2009.

Français

LAGHMANI(S), L’Ordre juridique international: Souveraineté,

égalité et logique de l'accord .Nirvana2021

Vous aimerez peut-être aussi