Droit International Public
Droit International Public
Droit International Public
Le droit international public régit les relations entre les sujets de ce système juridique, qui
sont les États, les organisations internationales et les quasi États. Les sources conventionnelles
de ce droit sont les traités et les conventions. Les sources extraconventionnelles sont la
coutume internationale, les principes généraux du droit, la jurisprudence et la doctrine des
publicistes les plus qualifiés.
Le droit international peut être divisé en deux catégories : le droit international public et le
droit international privé qui régit les relations entre les personnes de nationalité différente.
Lorsqu'on parle simplement de droit international, il s'agit habituellement du droit
international public.
Traditionnellement, les seuls sujets du droit international sont les États, mais la prolifération
des organisations internationales depuis une centaine d'années les ont fait reconnaître comme
sujet du droit international.
Sommaire
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· 1 Origines historiques
o 1.1 Antiquité
o 1.2 Moyen Âge
o 1.3 Renaissance et époque moderne
· 2 Les sujets du droit international
· 3 Les sources du droit international
o 3.1 La hiérarchisation des sources du droit international
o 3.2 Création d'un traité international
· 4 La relation entre le droit international et le droit interne
o 4.1 Le point de vue des institutions internationales
o 4.2 Le point de vue des États et des juridictions internes
§ 4.2.1 Le droit international et la loi interne
§ 4.2.2 Le droit international et la Constitution
o 4.3 Application extraterritoriale du droit d'un État
· 5 Limites du droit international
· 6 Quelques juristes spécialistes du droit international
· 7 Voir aussi
o 7.1 Bibliographie
o 7.2 Notes et références
Antiquité [modifier]
Bien que les relations entre États fussent surtout régies par la force dans l'Antiquité, le droit
occupait une certaine place dans les relations internationales. L'un des premiers traités
internationaux est le traité de la Perle, traité de paix qu'a signé le pharaon égyptien Ramsès II
avec le roi des Hittites vers -1300. Ce traité avait notamment pour objet l'extradition des
"réfugiés politiques" ainsi qu'un accord de non-agression et reposait sur les croyances des
différents dieux de chacune des parties 1.
Les cités grecques fixent des règles relatives au traitement des prisonniers de guerre et
s'associent pour gérer en commun des fonctions particulières telles que la gestion du
sanctuaire de Delphes.
Les Romains, avec Gaius, conçoivent le jus gentium comme un droit qui s'applique à
l'ensemble de l'humanité. Il ne s'agit pas toutefois du droit international public tel qu'on le
conçoit aujourd'hui, car il concerne le traitement et la protection des étrangers sur le sol
national.
Parmi les principales personnalités qui ont contribué à la formation du droit international, on
peut citer :
On peut citer aussi Albericus Gentili, Emer de Vattel et Samuel von Pufendorf.
Le traité de Westphalie reconnaît en 1648 l'égalité des nations souveraines d'Europe, principe
fondamental du droit international moderne.
11 avril 1949, avis de la Cour internationale de justice : « Les sujets de droit dans un système
juridique ne sont pas nécessairement identiques quant à leur nature ou quant à l'étendue de
leur droit et leur nature dépend des besoins de la communauté ».
Mais cette conception est révolue, car bien que sûrement sujet originel, depuis 1815, les états
ont ressenti la nécessité de se grouper en Organisations internationales qui peu à peu vont
atteindre le statut de sujets. L'ONU est devenu un sujet de droit international, puis cela s'est
étendu aux autres organisations internationales (sujets de droit dérivé).
L'individu a pris une place de plus en plus importante dans le système de droit international
du fait de la protection des droits de l'Homme.
· les traités internationaux, qui contiennent les obligations que les États acceptent
expressément et volontairement. Lorsqu'une convention est élaborée, un État peut
donner son consentement au texte (qui lui devient alors opposable). Il devient
« partie » à la convention. Il peut aussi accorder son consentement à la plus grande
partie du texte, mais en exclure certaines dispositions. On parle alors de « réserve ».
· la coutume, qui dérive d'une pratique effective des États accompagnée de l'opinio
juris, c'est-à-dire la conviction des États que cette pratique est exigée par la loi.
· les principes généraux du droit, qui sont communément reconnus par les principaux
systèmes légaux à travers le monde.
Il n'y a en principe pas de hiérarchie entre ces sources, cependant la convention de Vienne sur
le droit des traités de 1969 dans ses articles 53 et 64 semble reconnaître une certaine
hiérarchie des normes internationales. Cette hiérarchie est justifiée par ce que les spécialistes
du droit international appellent le jus cogens. Les normes qui bénéficient du jus cogens sont
censées être impératives et primer sur toute autre norme internationale telle que le traité. Par
exemple, l'interdiction du crime de génocide peut être considérée comme entrée dans le jus
cogens 3.
La création d'un traité international passe par les trois voies suivantes, qui sont des conditions
cumulatives :
· La négociation : les États sont représentés par des plénipotentiaires, individus qui
sont dotés des pleins pouvoirs pour pouvoir négocier. Exemple : ministre des affaires
étrangères, président de la République ;
· La signature : en général au rang ministériel. C'est la plupart du temps un paraphe et
non une signature. À ce niveau, l'État n'est toujours pas engagé, sauf s'il s'agit d'un
traité en forme simplifiée.
· La ratification : elle est faite par le Parlement, par une loi de ratification. Le texte
entre alors en vigueur, et l'État est engagé à le respecter.
· L'adhésion : Elle ne concerne logiquement que les traités multilatéraux. Elle présente
les mêmes caractéristiques que l'adoption d'un traité par la procédure classique du
double degré (soit signature et ratification) à la différence près que l'État signataire a
déjà des obligations et des droits à partir de sa signature.
Ainsi, en Italie les traités internationaux signés et ratifiés doivent être formellement repris par
une loi interne (dualisme) et ont donc l'autorité de la loi qui les a intégrés dans l'ordre
juridique interne. En France, en revanche, les traités sont applicables dès leur ratification
(monisme) : ils ont une position spécifique, qui est en l'occurrence supérieure aux lois
internes.
En pratique, il faut considérer la multiplicité des niveaux du droit interne et la dualité des
juridictions : internationales et nationales. Plusieurs solutions en découlent.
De manière constante, les tribunaux et cours d'arbitrage internationaux considèrent que nul
État ne peut invoquer une règle de droit interne pour se soustraire à ses obligations
internationales. Ceci est précisé par la convention de Vienne de 1969 (article 27). Le droit
international s'impose donc à l'État, même si une règle de droit interne lui est contradictoire.
Cela ne signifie pas que le juge international peut annuler une règle de droit interne. Il se
contente de la rendre inefficace lorsqu'elle produit des effets sur le plan international.
Ainsi, dans l'affaire Nottebohm4, la Cour internationale de justice a déclaré que les autorités
du Guatemala pouvaient considérer comme allemand un citoyen de cet État qui venait
d'acquérir la nationalité du Liechtenstein, considérant que cette nouvelle nationalité n'était pas
effective. Ce faisant, la Cour n'a pas retiré à M. Nottebohm la nationalité du Liechtenstein et
n'a donc pas annulé de normes ou d'actes émis par ce pays, mais s'est contenté de la rendre
inopposable à un autre pays, en l'occurrence le Guatemala.
Les juridictions internationales ne fondent leurs décisions que sur le droit international. Elles
ne se considèrent pas liées par le droit interne des États concernés, y compris au niveau
constitutionnel, qui ne constitue qu'un élément d'appréciation parmi d'autres.
Les pratiques varient selon le niveau de norme considéré (constitution, loi, coutume) et le
régime : primauté de la règle internationale, y compris par rapport à une loi interne ultérieure,
ou simple reconnaissance à égalité avec la norme interne.
Le rapport des traités et de la Constitution est complexe. Tous deux sont en effet supérieurs à
la loi. En France, la jurisprudence du Conseil d'État affirme que la Constitution doit
s'appliquer en droit interne quels que soient les traités signés par la France6. Toutefois, le
Conseil constitutionnel estime aujourd'hui qu'il n'y a pas lieu de vérifier la conformité à la
Constitution du droit communautaire dérivé, qui fait l'objet de règles propres7.
L'application extraterritoriale du droit américain s'est notamment concrétisée à travers les lois
Damato et Helms-Burton : lois d'embargo sur Cuba, la Libye et l'Iran. Ainsi par
l'extraterritorialisation de ces lois toute société investissant dans ces pays quelle soit
américaine ou non pouvait être condamnée par la justice américaine.
En ce qui concerne le droit pénal international, tout à fait distinct du droit international inter-
étatique, le Statut de Rome a créé la Cour pénale internationale pour le cas des crimes contre
l'humanité.
Il est bien évident que des mesures de rétorsion imposées par un État puissant seront plus
efficaces que celles d'un État d'importance politique ou économique plus faible. Ainsi, en
pratique, seuls les États forts sont véritablement en mesure de faire respecter les conventions
qu'ils ont signées. Le concept d'État de droit ne s'applique donc pas pleinement aux relations
internationales.
Dans ces conditions, il pourrait sembler que le droit international n'est qu'un déguisement de
la loi du plus fort. Cependant, il ne faut pas négliger le poids des relations diplomatiques et
l'importance pour les États de leur image dans le monde. Sauf exception, les États ont
avantage à respecter leurs obligations.
Dans les États qui ont un système de droit positif fort, le droit international figure dans le
bloc de conventionnalité de la pyramide des normes, à côté du droit européen (en Europe) et
des lois organiques. Il dépend du droit constitutionnel qui figure dans le bloc de
constitutionnalité, et s'impose donc en principe aux lois, qui sont à un niveau inférieur de la
hiérarchie des normes.