Partiel RI
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SÉANCE 1: DROIT INTERNATIONAL ET LES RELATIONS
INTERNATIONALES
Notions à connaître :
Relations internationales – toutes relations et interactions existant entre les pays et les états
Droit international – (privé) ensemble de règles applicables aux questions de nationalité et aux personnes
privés, déterminer la loi applicable et la juridiction compétente. (Public) ensemble de normes juridiques
régissant entre les états et les autres sujets de la société internationale puissant leur validité dans l’ordre
juridique internationale et non dans celui des états
État – ensemble d’organes politiques des gouvernants, par opposition aux gouvernés
Statut de la Cour internationale de justice - organe judiciaire principal des Nations Unies, sa mission est de
régler par des arrêts des différends d’ordre juridique internationale et de donner des avis consultatifs aux
organes de l’ONU et aux institutions spécialisées de l’ONU
Communauté internationale – ensemble de pays et d’acteurs non étatiques ayant la capacité d’agir sur le
plan international
Réalisme – ensemble de courants doctrinaux de la théorie du droit qui comprennent le système juridique
comme étant de nature purement factuelle
Libéralisme – le recours à la force n'est pas une fatalité. Postulant une interdépendance entre les États, ils
insistent sur le rôle formateur des normes, de la coopération et des institutions internationales. Insiste sur la
place centrale des individus, ce courant met en avance la coopération et intégration progressive
Marxisme- Pour Marx, les relations internationales – au sens de relations interétatiques – ne sauraient donc
se comprendre en dehors du mode de production capitaliste qui est à l'origine de l'émergence de l'État
comme mode privilégié de l'organisation politique de la lutte des classes
Transnationalisme- la société est interétatique et les acteurs seraient les nouveaux acteurs (OI)
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SEANCE 2- la naissance de l’état
Notions à connaître :
Formation de l’État –
Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes – droit pour un peuple de déterminer lui même sa propre forme de
gouvernement ainsi que de se rattacher à l’état de son choix (droit de sécession pour les peuples coloniaux
et doit être consulté en cas d’échange ou de cession)
Indépendance –
Effectivité –
Reconnaissance d’État –
Organisation de Libération de la Palestine – mouvement de libération nationale de 1964 par une décision de
la ligue des états arabes
Processus d’Oslo –
Armistice – convention conclue entre belligérants pour l’interruption des hostilités, qui précède souvent les
pourparlers de paix. Se distingue de la suspension d’armes, trêve de brève durée pour régler des intérêts
pressants mais limités (évacuation des morts)
Occupation- établissement par un état de son autorité sur un territoire qui ne fait pas partie de son territoire
national, autrefois mode d’acquisition d’un territoire sans maitre. On parle d’occupation militaire lorsqu’un
territoire est placé sous le contrôle armé d’un ou plusieurs états dont il ne relève pas
Sécession - une partie de l’état va vouloir se déterminer sans que l’autre état disparaisse
Resolution 1541
- établit les conditions dans lesquelles un territoire non autonome peut atteindre la pleine
autonomie -> lorsque le territoire devient un État indépendant et souverain, lorsqu'il
s'associe librement à un État indépendant ou lorsqu'il s'intègre à un État indépendant.
-égalité entre les populations des territoires non autonomes et celles de l'État
indépendant avec lequel ils s’intègrent -> l'intégration doit se faire sur la base de l'égalité
complète en termes de statut, de droits de citoyenneté et de garanties des libertés
fondamentales.
-conditions dans lesquelles l'intégration à un État indépendant doit se faire -> le territoire
intégré doit avoir atteint un stade avancé d'autonomie, avec des institutions politiques
libres, l'intégration doit résulter du désir librement exprimé des populations du territoire,
conscientes du changement de leur statut.
-limitations possibles à la communication des renseignements sur les territoires non
autonomes en raison de considérations constitutionnelles et de sécurité, bien que
certaines limitations puissent exister, elles ne peuvent pas exempter un État membre de
ses obligations en vertu du Chapitre XI de la Charte -> l'importance de trouver un
équilibre entre la nécessité de sécurité et le respect des droits des peuples des territoires
non autonomes.
-ne pas compromettre le droit à l'autodétermination des peuples des territoires non
autonomes au nom de la sécurité.
Résolution 2625- cadre juridique pour les relations entre les États membres
-réa rme le principe de l'égalité souveraine de tous les États et leur droit à
l'autodétermination- respect de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique des
États.
-condamne toute action visant à détruire ou à compromettre l'unité nationale, l'intégrité
territoriale ou l'indépendance politique des États- principe de non-ingérence dans les
a aires intérieures des États.
-incarne les valeurs de paix, de coopération et de respect mutuel qui sont au cœur de la
Charte des Nations Unies.
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les frontières naturelles telles qu’elles sont reconnues par le DI, soit par des signes
extérieurs de démarcation non contestés, soit par des engagements juridiques intervenus
entre voisins intéressés tels que des traités de frontières…
Article 4 de la CNU
- « Peuvent devenir membres des NU tous autres Etats paci ques qui acceptent les
obligations de la présente Charte et au jugement de l’Organisation, sont capables de les
remplir et disposés à le faire »
La reconnaissance
Chaque Etat décide librement s’il veut reconnaître ou non une entité aspirant à la qualité
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étatique. De plus, il n’existe pas de critère relatif au moment où la reconnaissance doit être
effectuée. Une reconnaissance peut donc être tardive et intervenir bien après la création
objective de l’Etat.
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Séance 3- les transformations de l’état
Notions à connaître :
Souveraineté territoriale –
Intégrité territoriale –
Déclaration d’indépendance –
Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes – droit pour un peuple de déterminer lui même sa propre forme de
gouvernement ainsi que de se rattacher à l’état de son choix (droit de sécession pour les peuples coloniaux
et doit être consulté en cas d’échange ou de cession)
Référendum d’autodétermination –
Annexion territoriale – incorporation au territoire d’un état, généralement réalisée par la force, d’un
territoire ou d’une partie du territoire d’un autre état. Acte unilatéral par lequel cette incorporation est
réalisée.
Obligation de non-reconnaissance-
Résolution 2625
-souligne l'importance du recours aux moyens paci ques, tels que la négociation, la
médiation, la conciliation, l'arbitrage et la procédure judiciaire.
-coopération internationale dans la résolution des problèmes internationaux d'ordre
économique, social, culturel ou humanitaire, ainsi que dans la promotion et le respect des
droits de l'homme et des libertés fondamentales.
-principe de bonne foi dans les relations internationales et la nécessité pour les États de
respecter les engagements qu'ils ont librement contractés.
Arrêt Kosovo
La CIJ estime qu'il n'y a pas d'interdiction générale des déclarations d'indépendance
dans le DI. Par conséquent, elle conclut que la déclaration d'indépendance du Kosovo en
2008 n'a pas violé le droit international général- interdit pas la sécession remède
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Séance 4- les organisations internationales
Notions à connaître :
Organisation internationale – groupement permanent d’êtas disposant de la personnalité juridique
internationale et dote d’organes ayant des compétences propres destinées à exprimer sur des matières
d’intérêt commun, une volonté distincte de celle des états membres- désignées sous le nom d’organisations
intergouvernementales
Personnalité juridique internationale – aptitude à être titulaire de droits et/ou débiteurs d’obligations dans
l’ordre juridique internationale
Principe de spécialité –
l'avis sur la licéité de l’utilisation des armes nucléaires par un État dans un
con it armé
-OI sont des sujets de droit international, mais elles ne béné cient pas de compétences
générales comme les États.
-régies par le principe de spécialité: limite leurs compétences aux intérêts communs que
les États leur con ent.
-compétences énoncées de manière expresse dans leur acte constitutif- des
compétences implicites pour atteindre leurs objectifs.
Compétences des OI
En vertu du principe de spécialité, une OI ne peut agir en dehors du domaine qui lui est
attribué par le traité constitutif. Sa personnalité juridique sera ainsi limitée à la mise en
œuvre de ses compétences spéci ques. C’est ainsi que la CIJ a refusé en 1996 de
répondre à la demande d’avis présentée par l’OMS, relativement à la licéité du recours à
l’arme nucléaire. La Cour a estimé ici que cette question ne rentrait pas dans le champ
des compétences de l’OMS (en revanche, la Cour a accepté de répondre à la demande
d’avis de l’AGNU qui était formulée dans les mêmes termes). L’AG dispose d’une
compétence résiduelle dans le domaine du maintien de la paix.
Les compétences d’attribution sont toutefois susceptibles d’être ponctuellement élargies
via la théorie des compétences implicites. Cette théorie a été validée par la CIJ (affaire
Bernadotte) mais également par la CJUE (affaire de l’accord sur les transports routiers).
Dans ce cadre, une OI pourra se voir reconnaître des compétences qui ne sont pas
expressément prévues dans le traité constitutif mais qui sont nécessaires à
l’accomplissement des fonctions. Il en va ainsi de la personnalité juridique que la CIJ
reconnaît à l’ONU, bien que la Charte soit silencieuse à ce sujet.
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Séance 5- l’individu et l’état: nationalité et statut de réfugié
Notions à connaître :
Nationalité (lien de rattachement personnel à un État) – lien juridique et politique qui rattache une
personne, physique ou morale à un état qui justifie l’exercice par ce dernier d’une compétence personnelle
et confère à l’état de droit d’exercer sa protection diplomatique
Protection diplomatique – protection que l’état peut accorder à ses nationaux lorsqu’ils ont été lésés par des
actes contraires au droit international commis par un état étranger et qu’ils n’ont pu obtenir réparation par
les voies de droit interne de cet état. L’état qui exerce la protection diplomatique endosse la réclamation de
son ressortissant et se substitue à lui dans le débat contentieux qui devient un débat entre états. Les citoyens
de l’UE bénéficient, sur le territoire d’états étrangers, d’une protection diplomatique et consulaire multi
terrage de la part des états membres de l’union
Demandeurs d’asile – ressortissant étranger qui se voit octroyer un titre de séjour et reconnaitre une
protection spéciale en application de la Convention de Geneve du 28 juillet 1951 sur les réfugiés, à raison
du fait que, craignant « avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de
son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques » dans le pays dont il a la nationalité, il
ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de se pays
Réfugiés (Convention de Genève de 1951) – personne qui craignant d’être persécutée du fait de son origine
ethnique, de sa religion, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se
trouve hors du pays dont elle a la nationalité et ne peut ou n e veut pas se réclamer de la protection de ce
pays
A aire Mavrommatis
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CPJI en 1924- Grèce et l'Allemagne concernant des réclamations présentées par M.
Mavrommatis, ressortissant grec, contre l'Allemagne pour des dommages causés à ses
biens pendant la Première Guerre mondiale.
-protection des ressortissants étrangers et la responsabilité des États pour les actes
internationalement illicites: les États ont l'obligation de protéger les ressortissants
étrangers sur leur territoire et de leur garantir un accès équitable à la justice, y compris en
ce qui concerne les réclamations pour des dommages subis.
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situation en Libye et au Soudan, déféré par le CSNU alors que ces deux Etats n’ont pas
rati é le Statut. Il s’agit là des affaires les plus contestées examinées par la CPI.
L’étude des autorités susceptibles de saisir la Cour démontre que celle-ci pourra dans
certains cas juger des ressortissants d’Etats non partie au Statut. Tel est le cas lorsque la
saisine émane du CSNU, également lorsque les faits commis se déroulent sur le territoire
d’un Etat partie au Statut, même si les auteurs des actes en question ont la nationalité
d’un Etat qui n’a pas rati é le Statut. C’est sur ce dernier fondement que la Cour peut
poursuivre des crimes commis par des ressortissants russes en Ukraine ou encore que la
Cour est compétente pour des crimes commis à Gaza.
La Cour ne poursuit que les personnes physiques âgées d’au moins 18 ans. En vertu de
l’article 27 du Statut, intitulé « Défaut de pertinence de la qualité of cielle », les immunités
ne sont pas invocables devant la Cour (les immunités qui protègent en DI les chefs d’Etat
et de gouvernement ou les MAE ne sont invocables que devant des juridictions nationales
étrangères).
En n, la Cour a pu juger et acquitter l’ancien chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo. Une
dif culté est toutefois susceptible d’apparaître quand la Cour entend poursuivre des chefs
d’Etat appartenant à des Etats non partie au Statut. En effet, l’art.98 à la rédaction
ambigüe semble indiquer que les autres Etats partie au Statut ne sont pas obligés de
coopérer avec la Cour dans ce cas (ils ne seront donc pas obligés de livrer le chef d’Etat
poursuivi s’il se trouve sur leur territoire).
La Cour a toutefois jusqu’ici interprété de manière très extensive l’art.98 en considérant
que l’obligation de coopération demeurait pour les Etats partie au Statut.19
L’irresponsabilité des personnes poursuivies ne pourra être évoquée que dans le cas de la
contrainte, de la légitime défense, de la dé cience mentale ou de l’intoxication. La CPI
semble pour l’heure exiger des standards élevés à cet égard. Cette question s’est posée
dans l’affaire Ongwen qui avait été enlevé encore enfant par une milice puis drogué et
soumis à des sévices physiques et psychologiques. Par la suite, devenu adulte, il a
accédé au rang de second dans l’organisation. Il a dans ce cadre lui-même ordonné de
commettre des crimes de guerre et contre l’humanité.
La CPI n’a accepté d’amoindrir sa peine que de manière très réduite eu égard à son
enfance en tant qu’ancien enfant soldat.
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Séance 6- la soumission des individus au droit international
pénal
Notions à connaître :
Droit international pénal – ensemble de règles du droit international public portant sur l’incrimination et la
répression des crimes
Crimes internationaux –
Cour pénale internationale – juridiction internationale ayant pour mission de poursuivre les auteurs de
crime de guerre, crime contre l’humanité, de génocide et de crime d’agression commis par des ressortissants
d’états partis à son statut ou sur le territoire de ceux-ci. Son statut à été adoptée à Rome en 1998; il est
entrée en vigueur le 1e juillet 2022. La Cour ne peut connaitre que des faits survenus postérieurement à cette
date.
Compétence de la CPI –
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Article 8 bis- Statut de la CPI Rome 1998
Crime d’agression: la plani cation, la préparation, le lancement ou l’exécution par une
personne e ectivement en mesure de contrôler ou de diriger l’action politique ou militaire
d’un État,
A aire Burundi
-loi adoptée par la République du Burundi le 18 octobre 2016, qui annonce le retrait du
pays du Statut de Rome de la CPI
-annonce formellement que la République du Burundi se retire du Statut de Rome de la
CPI, ne reconnaît plus la compétence de la CPI sur son territoire ni sur ses ressortissants.
-dès que la loi est o ciellement approuvée et mise en application par les autorités
compétentes du Burundi, le pays est considéré comme ayant o ciellement retiré son
adhésion au Statut de Rome de la CPI.
A aire Al Bashir
dé nition du génocide comporte des éléments spéci ques qui doivent être établis pour
qu'un acte soit quali é de génocide. Les éléments matériels (actus reus) (meurtre de
membres du groupe, atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du
groupe, soumission intentionnelle du groupe à des conditions de vie devant entraîner sa
destruction physique totale ou partielle, mesures visant à entraver les naissances au sein
du groupe, transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe) et les éléments
subjectifs (mens rea) (toute acte de génocide doit être accompli avec une intention et une
connaissance spéci ques, telles que dé nies par l'article 30 du Statut de Rome ->
l’auteur doit avoir eu l'intention de commettre l'acte et être conscient que l'acte se
produira dans le cadre de son comportement, un acte génocidaire doit être commis avec
une intention spéci que de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique,
racial ou religieux)
L'arrêt insiste sur le fait que cette intention de détruire le groupe "comme tel" est cruciale.
Il ne su t pas que les membres d'un groupe soient ciblés simplement en raison de leur
appartenance à ce groupe; il faut démontrer que l'auteur des actes avait l'intention de
détruire le groupe en tant que tel.
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En n, la Cour peut être saisie par le CSNU. Le CSNU n’est soumis à aucune obligation
spéci que sauf le vote d’une résolution par minimum 9 voix sur 15 sans veto. Autrement
dit, le CSNU peut saisir la Cour de faits s’étant déroulés sur le territoire d’Etats non parties
au Statut ou commis par des ressortissants d’Etats non parties. Tel est le cas de la
situation en Libye et au Soudan, déféré par le CSNU alors que ces deux Etats n’ont pas
rati é le Statut. Il s’agit là des affaires les plus contestées examinées par la CPI.
L’étude des autorités susceptibles de saisir la Cour démontre que celle-ci pourra dans
certains cas juger des ressortissants d’Etats non partie au Statut. Tel est le cas lorsque la
saisine émane du CSNU, également lorsque les faits commis se déroulent sur le territoire
d’un Etat partie au Statut, même si les auteurs des actes en question ont la nationalité
d’un Etat qui n’a pas rati é le Statut. C’est sur ce dernier fondement que la Cour peut
poursuivre des crimes commis par des ressortissants russes en Ukraine ou encore que la
Cour est compétente pour des crimes commis à Gaza.
La Cour ne poursuit que les personnes physiques âgées d’au moins 18 ans. En vertu de
l’article 27 du Statut, intitulé « Défaut de pertinence de la qualité of cielle », les immunités
ne sont pas invocables devant la Cour (les immunités qui protègent en DI les chefs d’Etat
et de gouvernement ou les MAE ne sont invocables que devant des juridictions nationales
étrangères).
En n, la Cour a pu juger et acquitter l’ancien chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo. Une
dif culté est toutefois susceptible d’apparaître quand la Cour entend poursuivre des chefs
d’Etat appartenant à des Etats non partie au Statut. En effet, l’art.98 à la rédaction
ambigüe semble indiquer que les autres Etats partie au Statut ne sont pas obligés de
coopérer avec la Cour dans ce cas (ils ne seront donc pas obligés de livrer le chef d’Etat
poursuivi s’il se trouve sur leur territoire).
La Cour a toutefois jusqu’ici interprété de manière très extensive l’art.98 en considérant
que l’obligation de coopération demeurait pour les Etats partie au Statut.19
L’irresponsabilité des personnes poursuivies ne pourra être évoquée que dans le cas de la
contrainte, de la légitime défense, de la dé cience mentale ou de l’intoxication. La CPI
semble pour l’heure exiger des standards élevés à cet égard. Cette question s’est posée
dans l’affaire Ongwen qui avait été enlevé encore enfant par une milice puis drogué et
soumis à des sévices physiques et psychologiques. Par la suite, devenu adulte, il a
accédé au rang de second dans l’organisation. Il a dans ce cadre lui-même ordonné de
commettre des crimes de guerre et contre l’humanité.
La CPI n’a accepté d’amoindrir sa peine que de manière très réduite eu égard à son
enfance en tant qu’ancien enfant soldat.
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Séance 7- la responsabilité internationale des entreprises
multinationales en matière de droits de l’homme et
d’environnement
Notions à connaître :
Entreprise multinationale –
Personnalité juridique –
Soft law – droit souple implique que la force normative des regles est discutée, elles sont non obligatoires
mais produisent des effets juridiques
Principes de Ruggie –
Codes de conduite –
Effet direct –
Droits de l’Homme – droits inhérents à la nature humaine, donc antérieurs et supérieur à l’état, déclarés au
plan national puis international, et protégés par la voie juridictionnelle
Préjudice écologique –
Devoir de vigilance -
A aire Erika :
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Dans cette a aire, la Cdc a annulé la décision de la CA de Paris concernant la
responsabilité de la société Total SA dans la marée noire causée par le naufrage du navire
Erika. La Cour de cassation a jugé que la cour d'appel avait erronément exonéré Total SA
de toute responsabilité civile en se fondant sur le fait que l'entreprise n'avait pas eu
conscience de la probabilité d'un dommage par pollution lors de l'inspection du navire.
La Cour de cassation a statué que les constatations de fait montraient que Total SA avait
commis une faute de témérité, ce qui impliquait nécessairement une conscience probable
de la survenance d'un dommage par pollution. Ainsi, la Cour de cassation a cassé la
décision de la cour d'appel et a a rmé que Total SA était responsable des réparations
civiles liées à la marée noire causée par le naufrage de l’Erika.
A aire Nevsun
-le droit international moderne n'exclut pas les sociétés de la responsabilité pour des
violations de normes impératives, et que certaines de ces normes s'appliquent aussi bien
aux États qu'aux entités privées.
-la décision établit que les entreprises multinationales peuvent être tenues responsables
des violations des droits de l'homme en vertu du droit international coutumier intégré
dans la common law canadienne. Cela inclut des violations graves telles que le travail
forcé, l'esclavage, les traitements cruels, inhumains ou dégradants, et les crimes contre
l’humanité.
-la Cour suprême a con rmé que les normes de jus cogens, qui sont des principes
fondamentaux et impératifs du droit international, font partie du droit canadien. Ces
normes ne permettent aucune dérogation et leur violation engage une responsabilité
particulière. Les entreprises multinationales opérant au Canada ou ayant des liens avec le
Canada sont donc susceptibles d'être tenues responsables de telles violations.
-possibilité de poursuivre des entreprises multinationales pour des violations des droits
de l'homme en vertu du droit international coutumier introduit une nouvelle dimension
dans les recours civils -> les victimes peuvent demander des dommages-intérêts non
seulement pour des délits traditionnels mais aussi pour des violations de normes
internationales reconnues
-entreprises multinationales doivent s'assurer que leurs opérations, y compris celles de
leurs liales et partenaires, ne violent pas les normes internationales impératives (inclut
des mécanismes de surveillance et de contrôle stricts pour prévenir et remédier aux
violations)
-renforce le cadre juridique international en montrant que les tribunaux nationaux peuvent
et doivent appliquer les normes internationales de droits de l'homme aux entreprises.
Cela contribue à combler les lacunes dans la gouvernance mondiale et à o rir des voies
de recours aux victimes de violations commises par des entreprises multinationales.
Cours
Par exception, Il existe toutefois certains exemples de traités internationaux mettant
directement des obligations à la charge de personnes privées. Ainsi dans le cadre de la
convention Marpol de 1973 (Convention internationale sur la responsabilité civile pour les
dommages dus à la pollution par les hydrocarbure) des actions en réparation peuvent être
formées à l’encontre du propriétaire d’un navire en cas de dommage causé par une
pollution par hydrocarbure. La convention dispose en son article 3, sous réserve de
certaines exceptions (notamment fait du tiers), que « Le propriétaire du navire est
responsable de tout dommage par pollution causé par le navire » .
Cette clause conventionnelle pourra être opposée au propriétaire du navire dans le cadre
de procès qui seront mené sur le territoire de l’Etat ayant compétence juridictionnelle. Cela
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a été le cas notamment lors du procès de l’Erika en France (marée noire massive en 1999
du au naufrage d’un pétrolier au large de la Bretagne, procès contre le pétrolier Total entre
2007 et 2012).
D’autre part, la reconnaissance d’un effet horizontal du droit international des droits de
l’homme peut aussi résulter d’un choix jurisprudentiel. Dans ce cas le juge pourra
notamment faire appel à la coutume internationale et considérer que celle -ci a évolué.
C’est ainsi que la Cour suprême du Canada a estimé que le droit international coutumier
relatifs à l’interdiction du travail forcé et des traitements inhumains et dégradants pouvait
être invoqué par des individus à l’encontre d’une société minière erythréenne, liale d’une
société canadienne. La Cour suprême af rme clairement ici que le droit international a
évolué, qu’il n’est plus strictement interétatique. Existerai désormais aussi un « droit
international moderne » opposable aux acteur privés ( Cour suprême, affaire Nevsun,
2020)
L ’analyse effectuée ici par le juge canadien est encore loin d’être partagée par la plupart
des autres juges nationaux. Il convient d’attendre des développements jurisprudentiels
ultérieures pour en mesurer la véritable portée.
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Séance 8- les sanctions économiques
Notions à connaître :
Règlement pacifique des différends – règlement d’un conflit entre états au moyen de procédures
diplomatiques ou politiques qui visent, sans aboutir à une décision obligatoire pour les parties, à concilier
les intérêts opposés
Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) – organe principal de l’ONU, composé de 15 membres (5
permanents et 10 élus pour 2 ans par l’AGNU) chargé de la responsabilité principale du maintien de la
paix: règlement pacifique des différends (pouvoir de recommandation), action coercitive en cas d’agression
ou de menace d’agression, recours à des m méthodes d’apaisement des conflits. Un débat a lieu sur un
élargissement du nombre de ces membres permanents (Allemagne, Japon, un état d’Afrique et d’Amérique
du Sud) accompagné éventuellement de la suppression du droit de veto
Embargo – mesure coercitive prise par un état ou une organisation internationale à l’encontre d’un autre
état te consistant en la suspension ou la rupture des échanges commerciaux avec ce dernier, en totalité ou
pour certains produits (embargo pétrolier, sur les armes) boycott/ contre-mesure
Sanctions ciblées –
Gels des avoirs – mesure décidée unilatéralement par un état ou une organisation internationale (UE,
CSNU) visant à rendre indisponible des avoirs appartenant à des personnes physiques ou morales, en
particulier dans le contexte de la lutte contre le terrorisme international
Mesures restrictives -
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-Iraq n'a pas respecté la résolution précédente 660 (1990) et a usurpé l'autorité du
gouvernement légitime du Koweït
-CS prends des mesures pour contraindre l'Iraq à respecter la résolution 660 et rétablir
l'autorité du gouvernement légitime du Koweït.
-États membres sont appelés à empêcher l'importation de produits en provenance d'Iraq
ou du Koweït, ainsi que toute activité visant à favoriser cette importation ou le commerce
avec ces pays et à geler les fonds et ressources économiques appartenant à l'Iraq ou à
des entités liées à son programme nucléaire.
-CS prévoit d'adopter d'autres mesures, y compris des sanctions supplémentaires, si
l'Iraq ne respecte pas la résolution.
-mettre n à l'invasion du Koweït par l'Iraq et à restaurer la souveraineté, l'indépendance
et l'intégrité territoriale du Koweït.
Les sanctions
Le principe même des contre-mesures a notamment été validé par une sentence arbitrale
de 1978 (France/Etats-Unis) : « En présence d’une situation qui comporte à son avis la
violation d’une obligation internationale par un autre Etat, un Etat a le droit, sous réserve
des règles générales applicables aux con its armés, de faire respecter son droit par des
contre-mesures »
Les mesures de rétorsion consistent à adopter des actes licites en eux-mêmes pour faire
pression sur l’Etat auteur de la violation du DI. On peut citer par ex, à titre de mesure de
rétorsion, la rupture des relations diplomatiques. Il s’agit d’une mesure parfaitement licite
en toute circonstance et autorisée par la Convention de 1961 sur les relations
diplomatiques.
Les mesures de représailles sont selon l’Institut de DI, il s’agit de : « mesures de
contraintes dérogatoires aux règles ordinaires du DI adoptées par un Etat en réponse à
des actes illicites commis à son préjudice par un autre Etat dans le but d’imposer à celui-
ci, par la pression exercée au moyen d’un dommage, le retour à la légalité ».
Tout d’abord, les représailles armées sont désormais interdites. Il en va de même pour les
représailles en matière de DDH. Les représailles ne peuvent intervenir qu’après avoir mis
l’Etat auteur de la violation initiale en demeure de la faire cesser. En n, les représailles
doivent être proportionnées.
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CNU (on peut toutefois noter que l’agression a été dé nie ultérieurement dans une
résolution de 1974 de l’AGNU)
La résolution 661 de 1990 a ainsi suspendu toutes les relations économiques avec l’Irak,
qu’il s’agisse des importations ou des exportations. C’était la 1ère fois que cet article était
mis en œuvre de manière aussi extensive. Précédemment, l’art.41 n’avait été utilisé qu’à
de rares occasions et avait conduit à des sanctions beaucoup plus ciblées (par ex.
mesures visant l’Afrique du Sud a n de le sanctionner pour la politique d’apartheid –
embargo sur certains minerais et sur l’armement).
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Séance 10- le système de sécurité collective
Notions à connaître :
Sécurité collective – système mis en place par la Charte des Nations Unies pour garantir la paix qui accorde
au CSNU un pouvoir de contrainte et. De sanction militaire et non-militaire sur les états et les entités infra
étatiques pour faire cesser un comportement qui constitue une menace contre la paix ou un acte d’agression
Chapitre VII de la Charte des Nations Unies – donne au CSNU la responsabilité principale visant à prendre
des mesures pour faire cesser une menace pour la paix et la sécurité internationale
Acte d’agression – emploi de la force armée par un état contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou
l’indépendance politique d’un autre état, ou de toute manière incompatible avec la Charte des Nations Unies
Autorisation du recours à la force armée par le Conseil de sécurité des Nations Unies –
Rôle de l’Assemblée générale des Nations Unies en matière de maintien de la paix et de la sécurité
internationales –
Opération de maintien de la paix- opérations sans caractère coercitif déployées par le CSNU ou l’AGNU en
vue d’exercer une influence modératrice sur des éléments antagonistes ou de fournir une aide à une
population confrontée à une crise humanitaire. Consistent dans l’envoie de missions d’observations chargées
de contrôler une situation. (Respect d’une frontière, d’un cessez le feu) ou de contingents ayant pour mission
de s’interposer entre les adversaires et/ou de fournir une aide matérielle (soins, nourriture, etc). Ces
opérations sont établies avec le consentement des états sur le territoire desquels elles se déroulent (casques
bleus, force multinationale, sécurité collective)
Résolution 2249
Condamnation du terrorisme, nuance du recours à la force car tous les moyens
nécessaires en respectant le DI et les DDH
Résolution 1441
Grandes conséquences employé pour ne pas dire tous moyens nécessaires- volonté de
ne pas user le recours à la force
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Art.42 : Si le CSNU estime que les mesures de l’art.41 sont inadéquates ou se sont
révélées comme tel, il peut entreprendre tout action qu’il juge nécessaire au maintien ou
au rétablissement de la paix et de la sécurité internationale.
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Séance 11- la prohibition du recours à la force
Notions à connaître :
Non-intervention – procédure incidente engagée par un tiers à procès international visant à lui permettre de
participer au procès dans le but de préserver ses droits (intervention est illicite lorsque’elle utilise des
moyens de contrainte)
Agression – emploi de la force armée par un état contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou
l’indépendance politique d’un autre état, ou de toute manière incompatible avec la Charte des Nations Unies
Légitime défense (individuelle et collective) – réaction armée à un acte d’agression. Elle est individuelle
lorsqu’elle est le fait du seul état victime d’agression; elle est collective lorsque des états tiers viennent en
aide à l’état agressé en application d’un accord d’assistance mutuelle (OTAN par ex)
Terrorisme - acte illicite de violence grave commis par un individu ou un groupe dʼindividus, agissant à titre
individuel ou avec lʼapprobation, lʼencouragement, la tolérance ou le soutien dʼun Etat, contre des
personnes ou des biens, dans la poursuite dʼun objectif idéologique, et susceptible de mettre en danger la
paix et la sécurité internationales
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Document 10 : CIJ, Avis sur les conséquences juridiques de l’édi cation d’un
mur dans le territoire palestinien occupé, 2004
La CIJ a considéré que la légitime défense ne pouvait être invoquée par un Etat que
lorsque ce dernier avait été l’objet d’une agression armée de la part d’un autre Etat.
Il s’agit de l’affaire dite de la licéité de la construction du mur dans les territoires
palestiniens. L’Etat d’Israël invoquait la légitime défense pour justi er la construction du
mur en précisant que ce dernier était destiné à empêcher des incursions terroristes sur
son territoire. La Cour a rejeté cet argument en précisant que la légitime défense n’était
invocable que contre une entité étatique.
- « L’article 51 de la Charte reconnaît ainsi l’existence d’un droit naturel de légitime
défense en cas d’agression armée par un Etat contre un autre Etat. Toutefois, Israël ne
prétend pas que les violences dont il est victime soient imputables à un Etat étranger »
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Séance 12- le recours au juge international
Notions à connaitre :
Juridiction internationale –
Règlement judiciaire / arbitral des différends – mode de règlement juridique consistant dans le recours des
parties à des juges (arbitral) ou à un tribunal (judiciaire) de leur choix chargés de trancher le different par
une décision obligatoire
Intérêt à agir – condition de recevabilité de l’action consistant dans l’avantage que procurerait au
demandeur la reconnaissance par le juge du bien fondé de sa prétention. L’intérêt doit être personnel, direct,
né et actuel. Le défaut d’intérêt d’une partie constitue une fin de non recevoir que le juge peut soulever
d’office
Requête individuelle – acte unilatéral introductif d’instance devant une juridiction internationale engagé par
un particulier, peut tendre au règlement d’un différend ou à l’interprétation ou la révision d’un arrêt ou
d’une sentence
Obligation d’épuisement des voies de recours internes - règle selon laquelle un état ne peut exercer sa
protection diplomatique que si le national dont il endosse la réclamation a épuisé toutes les voies de recours
utiles existantes dans l’état contre laquelle est dirigée la réclamation, conditions de recevabilité des requêtes
individuelles devant les juridictions régionales de garantie des droits de l’homme (CEDH) ainsi que devant
les comités onusiens constitués dans le domaine des droits de l’homme
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Dans l’affaire Barcelona Traction, la CIJ va créer les normes dites « erga omnes ». La
Cour précise que lorsqu’une de ces normes est violée, n’importe quel Etat, donc même
un Etat non-lésé, a intérêt à agir devant la Cour. Ces normes erga omnes renvoient à
des normes considérées comme fondamentales pour la communauté internationale.
Elles sont de ce fait, opposables à tous les Etats, et tous les Etats peuvent également
demander la sanction de leur violation.
La Cour donne une liste indicative de normes erga omnes : y gure l’interdiction de
l’agression, du génocide, l’interdiction de l’esclavage, ou encore la violation des droits
fondamentaux de la personne humaine.
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