Partiel RI

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Séance 1: droit international et relations internationales

Séance 2: la naissance de l’état

Séance 3: les transformations de l’état

Séance 4: les organisations internationales

Séance 5: l’individu et l’état: nationalité et statut de réfugié

Séance 6: la soumission des individus au droit international pénal

Séance 7: la responsabilité internationale des entreprises multinationales en matière de


droits de l’homme et d’environnement

Séance 8:les sanctions économiques

Séance 10: le système de sécurité collective

Séance 11: la prohibition du recours à la force

Séance 12: le recours au juge international

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SÉANCE 1: DROIT INTERNATIONAL ET LES RELATIONS
INTERNATIONALES

Notions à connaître :
Relations internationales – toutes relations et interactions existant entre les pays et les états

Droit international – (privé) ensemble de règles applicables aux questions de nationalité et aux personnes
privés, déterminer la loi applicable et la juridiction compétente. (Public) ensemble de normes juridiques
régissant entre les états et les autres sujets de la société internationale puissant leur validité dans l’ordre
juridique internationale et non dans celui des états

État – ensemble d’organes politiques des gouvernants, par opposition aux gouvernés

Statut de la Cour internationale de justice - organe judiciaire principal des Nations Unies, sa mission est de
régler par des arrêts des différends d’ordre juridique internationale et de donner des avis consultatifs aux
organes de l’ONU et aux institutions spécialisées de l’ONU

Organisation internationale – groupement permanent d’états disposant de la personnalité juridique


internationale et doté d’organes ayant des compétences propres destinés à exprimer une volonté distinct de
celle des états membres

Communauté internationale – ensemble de pays et d’acteurs non étatiques ayant la capacité d’agir sur le
plan international

Réalisme – ensemble de courants doctrinaux de la théorie du droit qui comprennent le système juridique
comme étant de nature purement factuelle

Libéralisme – le recours à la force n'est pas une fatalité. Postulant une interdépendance entre les États, ils
insistent sur le rôle formateur des normes, de la coopération et des institutions internationales. Insiste sur la
place centrale des individus, ce courant met en avance la coopération et intégration progressive

Marxisme- Pour Marx, les relations internationales – au sens de relations interétatiques – ne sauraient donc
se comprendre en dehors du mode de production capitaliste qui est à l'origine de l'émergence de l'État
comme mode privilégié de l'organisation politique de la lutte des classes

Transnationalisme- la société est interétatique et les acteurs seraient les nouveaux acteurs (OI)

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SEANCE 2- la naissance de l’état

Notions à connaître :
Formation de l’État –

Conditions d’existence de l’État – trois éléments constitutifs: le territoire (délimitation précise), la


population (déterminé par une appartenance-nationalité- et un contenu exprimé en termes de droits et
devoirs) et un pouvoirs institutionnalisé (organisation politique qui bénéficie de la puissance publique et de
la capacité de commander et de se faire obéir

Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes – droit pour un peuple de déterminer lui même sa propre forme de
gouvernement ainsi que de se rattacher à l’état de son choix (droit de sécession pour les peuples coloniaux
et doit être consulté en cas d’échange ou de cession)

Souveraineté – signifie indépendance et implique une égalité de droit

Indépendance –

Effectivité –

Reconnaissance d’État –

Admission dans une organisation internationale –

Membres et observateurs à une organisation internationale – état ou organisation internationale partie au


traité constitutif d’une organisation internationale et qui, en cette qualité, peut participer pleinement à ses
activités. On distingue les membres originaires, qui ont participé à la négociation de l’acte constitutif, des
autres membres, admis à l’issue d’une procédure prévue dans le traité constitutif

Organisation de Libération de la Palestine – mouvement de libération nationale de 1964 par une décision de
la ligue des états arabes

Autorité Nationale Palestinienne –

Processus d’Oslo –

Armistice – convention conclue entre belligérants pour l’interruption des hostilités, qui précède souvent les
pourparlers de paix. Se distingue de la suspension d’armes, trêve de brève durée pour régler des intérêts
pressants mais limités (évacuation des morts)

Occupation- établissement par un état de son autorité sur un territoire qui ne fait pas partie de son territoire
national, autrefois mode d’acquisition d’un territoire sans maitre. On parle d’occupation militaire lorsqu’un
territoire est placé sous le contrôle armé d’un ou plusieurs états dont il ne relève pas

Sécession - une partie de l’état va vouloir se déterminer sans que l’autre état disparaisse

Résolution 1514 AGNU


-colonisation constitue un déni des DDDH (va contre la CNU du coup), compromet la
cause de la paix mondiale
-tout les peuples ont le droit de la libre determination (autodétermination)

Résolution 3314 AGNU


-agression: emploi de la force armée par un état contre la souveraineté , l’intégrité
territoriale, indépendance politique d’un État

E ets juridiques Chaos de Maurice


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-droit à l’autodétermination est erga omnes (due à l’ensemble de la communauté
internationale), c’est à l’interêt de tous donc tout le monde coopère

Resolution 1541
- établit les conditions dans lesquelles un territoire non autonome peut atteindre la pleine
autonomie -> lorsque le territoire devient un État indépendant et souverain, lorsqu'il
s'associe librement à un État indépendant ou lorsqu'il s'intègre à un État indépendant.
-égalité entre les populations des territoires non autonomes et celles de l'État
indépendant avec lequel ils s’intègrent -> l'intégration doit se faire sur la base de l'égalité
complète en termes de statut, de droits de citoyenneté et de garanties des libertés
fondamentales.
-conditions dans lesquelles l'intégration à un État indépendant doit se faire -> le territoire
intégré doit avoir atteint un stade avancé d'autonomie, avec des institutions politiques
libres, l'intégration doit résulter du désir librement exprimé des populations du territoire,
conscientes du changement de leur statut.
-limitations possibles à la communication des renseignements sur les territoires non
autonomes en raison de considérations constitutionnelles et de sécurité, bien que
certaines limitations puissent exister, elles ne peuvent pas exempter un État membre de
ses obligations en vertu du Chapitre XI de la Charte -> l'importance de trouver un
équilibre entre la nécessité de sécurité et le respect des droits des peuples des territoires
non autonomes.
-ne pas compromettre le droit à l'autodétermination des peuples des territoires non
autonomes au nom de la sécurité.

Résolution 2625- cadre juridique pour les relations entre les États membres
-réa rme le principe de l'égalité souveraine de tous les États et leur droit à
l'autodétermination- respect de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique des
États.
-condamne toute action visant à détruire ou à compromettre l'unité nationale, l'intégrité
territoriale ou l'indépendance politique des États- principe de non-ingérence dans les
a aires intérieures des États.
-incarne les valeurs de paix, de coopération et de respect mutuel qui sont au cœur de la
Charte des Nations Unies.

Document 1 : Avis de la Commission d’arbitrage de 1991 sur la Conférence


pour la paix en Yougoslavie
- « La reconnaissance par les autres Etats a des effets purement déclaratifs »
- « L’Etat est communément dé ni comme une collectivité qui se compose d’un territoire et
d’une population soumis à un pouvoir politique organisé, qu’il se caractérise par la
souveraineté »

Document 2 : Cour Permanente d’Arbitrage, sentence arbitrale affaire île de


Palmas, 1928
- La souveraineté signi e l’indépendance. L’indépendance relativement à une partie du
globe est le droit d’y exercer à l’exclusion de tout autre Etat, les fonctions étatiques.
- La souveraineté territoriale appartient toujours à un seul Etat ou dans des circonstances
exceptionnelles à plusieurs Etats.
- La souveraineté territoriale est une situation reconnue et délimitée dans l’espace, soit par

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les frontières naturelles telles qu’elles sont reconnues par le DI, soit par des signes
extérieurs de démarcation non contestés, soit par des engagements juridiques intervenus
entre voisins intéressés tels que des traités de frontières…

Article 4 de la CNU
- « Peuvent devenir membres des NU tous autres Etats paci ques qui acceptent les
obligations de la présente Charte et au jugement de l’Organisation, sont capables de les
remplir et disposés à le faire »

Art 1 paragraphe 2 CNU


Les buts de l’ONU: Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le
respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-
mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde;

Convention de Montevideo 1939


Dé nition des États :critères précis pour la reconnaissance d'un État. Selon l'article 1, un
État doit posséder les quatre éléments suivants :
- **Une population permanente (y avoir des habitants qui résident de manière continue
dans le territoire de l’État), un territoire dé ni (espace géographique clairement délimité,
même si les frontières ne sont pas totalement déterminées ou disputées), un
gouvernement (autorité politique capable de gouverner la population et de gérer les
a aires publiques), capacité d'entrer en relations avec les autres États (être capable
d'interagir avec d'autres nations, notamment à travers des relations diplomatiques)
-un État peut exister juridiquement même s'il n'est pas reconnu par certaines nations.
-les États ne doivent pas intervenir dans les a aires intérieures d'autres États

Arrêt Lotus 1927


-décision majeure de la Cour Permanente de Justice Internationale (CPJI),
tire son origine d'un incident maritime survenu en 1926, où un navire français, le S.S.
Lotus, est entré en collision avec un navire turc, le S.S. Boz-Kourt, en haute mer.
L'accident a entraîné la mort de huit citoyens turcs. À l'arrivée du Lotus à Constantinople,
les autorités turques ont arrêté le lieutenant de vaisseau Demons, o cier de quart sur le
Lotus, et l'ont traduit en justice pour homicide involontaire. La France a contesté cette
arrestation et cette poursuite, arguant que la Turquie n'avait pas le droit d'exercer sa
juridiction pénale sur un ressortissant français pour des actes commis à bord d'un navire
français en haute mer. La question principale était de savoir si la Turquie avait violé le
droit international en exerçant sa juridiction pénale dans cette a aire.
-principe de souveraineté des États, indiquant que les États sont libres d'exercer leur
juridiction à moins qu'une règle de droit international ne les en empêche explicitement.
Ce principe découle de la souveraineté territoriale des États.
-plusieurs États peuvent avoir une compétence concurrente en matière pénale, et que la
compétence exclusive n'est pas une norme implicite du droit international.
-les États peuvent exercer une juridiction étendue, y compris sur des actes commis à
l'étranger, tant qu'il n'existe pas de règle de droit international contraignante limitant cette
compétence.

La reconnaissance
Chaque Etat décide librement s’il veut reconnaître ou non une entité aspirant à la qualité

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étatique. De plus, il n’existe pas de critère relatif au moment où la reconnaissance doit être
effectuée. Une reconnaissance peut donc être tardive et intervenir bien après la création
objective de l’Etat.

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Séance 3- les transformations de l’état

Notions à connaître :
Souveraineté territoriale –

Intégrité territoriale –

Mutations territoriales (acquisition, fusion, dissolution, sécession) –

Déclaration d’indépendance –

Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes – droit pour un peuple de déterminer lui même sa propre forme de
gouvernement ainsi que de se rattacher à l’état de son choix (droit de sécession pour les peuples coloniaux
et doit être consulté en cas d’échange ou de cession)

Référendum d’autodétermination –

Devoir de non-ingérence – l’ingérence est une manifestation de la volonté d’intervention de la communauté


internationale dans les affaires intérieurs d’un pays. Art 2 al 7 Charte pose le principe de non intervention
dans « des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un état

Annexion territoriale – incorporation au territoire d’un état, généralement réalisée par la force, d’un
territoire ou d’une partie du territoire d’un autre état. Acte unilatéral par lequel cette incorporation est
réalisée.

Obligation de non-reconnaissance-

Résolution 2625
-souligne l'importance du recours aux moyens paci ques, tels que la négociation, la
médiation, la conciliation, l'arbitrage et la procédure judiciaire.
-coopération internationale dans la résolution des problèmes internationaux d'ordre
économique, social, culturel ou humanitaire, ainsi que dans la promotion et le respect des
droits de l'homme et des libertés fondamentales.
-principe de bonne foi dans les relations internationales et la nécessité pour les États de
respecter les engagements qu'ils ont librement contractés.

Arrêt Kosovo
La CIJ estime qu'il n'y a pas d'interdiction générale des déclarations d'indépendance
dans le DI. Par conséquent, elle conclut que la déclaration d'indépendance du Kosovo en
2008 n'a pas violé le droit international général- interdit pas la sécession remède

Résolution ES-11/4, Intégrité territoriale de l’Ukraine, 2022


- Déclaration du SGNU du 29 septembre 2022 qui rappelle que l’annexion du territoire
d’un Etat par un autre Etat résultant de l’emploi ou de la menace de l’emploi de la force
était une violation des principes consacrés par la Charte et le DI

Mutation du territoire étatique


La décolonisation
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes peut être envisagé sous deux angles. Il peut
conduire au simple droit à l’autodétermination interne. Le peuple concerné pourra alors
réclamer une certaine forme d’autonomie mais au sein d’un Etat préexistant.
L’autodétermination externe consiste quant à elle au droit pour un peuple de créer un
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nouvel Etat.
Il faudra attendre 1960 pour que le droit international condamne explicitement le
colonialisme. Cette condamnation résultera notamment de la résolution 1514 adoptée par
l’AGNU.
Cette résolution dispose que « la sujétion des peuples à une subjugation ou à une
exploitation étrangère » constitue un déni des droits fondamentaux de l’homme et est
contraire à la Charte des Nations Unies.
La résolution 1641 viendra dé nir précisément ce qu’est un peuple colonial. Il s’agit d’un
peuple géographiquement séparé et ethniquement distinct.
Le droit à l’autodétermination externe sera par la suite étendu mais de manière très limitée
au peuple soumis « à une domination étrangère » (notamment résolution 2625 qui vise les
territoires occupés de 1967), ainsi qu’au peuple soumis à un régime raciste (on vise à
l’époque l’Afrique du Sud et son régime d’apartheid).
Les peuples qui ne peuvent être quali és… ou de peuples soumis à une domination
étrangère ou à un régime raciste ne se voient pas reconnaître quant à eux le droit à
l’autodétermination externe. Cette position sera fermement maintenue par les instances
internationales jusqu’à une décision de la CIJ de 2010 relative au Kosovo. Cette décision6
viendra nuancer l’attitude adoptée jusque-là.

Sécession et proclamation unilatérale d’indépendance


La sécession est l’amputation du territoire d’un Etat préexistant conduisant à la création
d’un Etat nouveau sur le territoire amputé. L’Etat nouveau pourra choisir de rester
indépendant ou bien pourra décider de fusionner avec un autre Etat. Ainsi, le Kosovo a-t-il
été proclamé indépendant en 2008 sur la base d’un territoire précédemment sous
souveraineté serbe.
L’analyse de ce type de situation est juridiquement complexe dans la mesure où deux
normes potentiellement contradictoires entrent en jeu. Ces deux normes sont, d’une part,
le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (art.1 par.2 et 55 de la Charte) et d’autre
part, le principe du respect de l’intégrité territoriale des Etats (art.2 par.4 de la Charte).
Jusqu’en 2010, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ne primait sur le respect de
l’intégrité territoriale que dans un nombre de cas très limité. Il s’agissait essentiellement ici
du droit des peuples coloniaux dé nis strictement à proclamer leur indépendance, s’y sont
rajoutés de manière ponctuelle les peuples soumis à un régime raciste (résolution 1625) et
les peuples « soumis à la domination étrangère » (était visé le peuple palestinien).
Ce type d’hypothèse dans lequel un peuple voit ses droits massivement violés a
néanmoins conduit une partie de la doctrine à défendre la théorie de la « sécession-
remède ». Par exception à la règle du respect de l’intégrité territoriale, un peuple victime
d’un déni majeur de ses droits fondamentaux pourrait donc potentiellement réclamer
l’accession à l’indépendance. Cette doctrine se base notamment sur une lecture à
contrario de la résolution 2625 de 1970. Cette résolution semble permettre l’accession à
l’indépendance de certains peuples dans le cas où le gouvernement du territoire sur lequel
ils vivent ne respecte pas « l’égalité des peuples » et en discrimine certains sur la base
« de la race, de la croyance, ou de la couleur ».
La deuxième certitude est relative aux sécessions qui auraient été orchestrées avec l’aide
d’un Etat tiers. En effet, on pourra clairement ici considérer que le principe d’intégrité
territoriale a été violé, puisqu’il est opposable aux Etats. C’est probablement sous cet
angle que doit être analysé la sécession de la Crimée opérée sous in uence russe. La
question reste toutefois complexe dans la mesure où un référendum largement approuvé
a eu lieu par la suite.

Compétences et immunités des Etats


La compétence territoriale de l’Etat est « pleine et exclusive » (sentence arbitrale Île de
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Palmas de 1928). L’Etat possède sur son territoire à la fois la compétence normative et
l’exclusivité de la compétence d’exécution. Cela ne signi e qu’aucun autre Etat n’a le droit
d’intervenir. La compétence territoriale a donc pour corollaire l’obligation de non-ingérence
des autres Etats. Cette compétence doit toutefois être mise en œuvre sans causer de7
dommages à des Etats tiers à partir d’activités menées sur le territoire.
Ce principe a été consacré sous le nom d’utilisation non dommageable du territoire
(arbitrage Fonderie du trail 1943 et décision CIJ 1949 Détroit de Corfou). Ce principe est
susceptible de recevoir de nombreux développements en matière de droit de
l’environnement (selon ce principe par exemple, l’émission de pollution à partir du territoire
d’un Etat peut engager la responsabilité de ce dernier si ces pollutions affectent le
territoire d’un autre Etat).

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Séance 4- les organisations internationales

Notions à connaître :
Organisation internationale – groupement permanent d’êtas disposant de la personnalité juridique
internationale et dote d’organes ayant des compétences propres destinées à exprimer sur des matières
d’intérêt commun, une volonté distincte de celle des états membres- désignées sous le nom d’organisations
intergouvernementales

Autonomie des organisations internationales –

Personnalité juridique internationale – aptitude à être titulaire de droits et/ou débiteurs d’obligations dans
l’ordre juridique internationale

Principe de spécialité –

Compétences d’attribution (ou compétences dérivées) –

Théorie des compétences implicites –

Organe d’une organisation internationale –

Adhésion à une organisation internationale –

Suspension et retrait d’un membre d’une organisation internationale -

article 2 de la charte des nations unies


-fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous ses Membres
-règlent leurs di érends internationaux par des moyens paci ques, de telle manière que
la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger.
-s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi
de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout État, soit
de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.

CIJ- avis sur les réparations


l'ONU possède une personnalité internationale et est un sujet de droit international, avec
des droits et des devoirs déterminés par ses objectifs et fonctions dé nis dans sa charte
constitutive.

l'avis sur la licéité de l’utilisation des armes nucléaires par un État dans un
con it armé
-OI sont des sujets de droit international, mais elles ne béné cient pas de compétences
générales comme les États.
-régies par le principe de spécialité: limite leurs compétences aux intérêts communs que
les États leur con ent.
-compétences énoncées de manière expresse dans leur acte constitutif- des
compétences implicites pour atteindre leurs objectifs.

Article 2)a du Projet d’article de la Commission du DI sur la responsabilité


des OI
Une organisation internationale s’entend de toute organisation instituée par un traité ou un
autre instrument régi par le DI et dotée d’une personnalité juridique internationale propre.
Elle peut comprendre parmi ses membres des entités autre que les Etats.
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Les membres des organisations internationales
Le droit commun des traités prévoit que les retraits sont possibles à condition de noti er la
volonté de retrait au secrétaire général de l’organisation concernée. Une fois la noti cation
faite, l’Etat restera encore membre de l’organisation à part entière pour un délai de 12
mois.
Dans le cadre de l’UE, c’est l’art.50 du traité qui prévoit les conditions de retrait. Une fois
la volonté de retrait noti ée s’ouvre ainsi une période de 2 ans au cours de laquelle devra
être négocié un accord déterminant les relations futures entre l’UE et l’Etat qui souhaite
s’en retirer. Ce délai peut être prorogé. Si aucun accord n’a été trouvé, alors l’ensemble
des traités et du droit de l’Union cesse de s’appliquer au terme du délai dans les relations
entre l’Etat sortant et l’UE.

Compétences des OI
En vertu du principe de spécialité, une OI ne peut agir en dehors du domaine qui lui est
attribué par le traité constitutif. Sa personnalité juridique sera ainsi limitée à la mise en
œuvre de ses compétences spéci ques. C’est ainsi que la CIJ a refusé en 1996 de
répondre à la demande d’avis présentée par l’OMS, relativement à la licéité du recours à
l’arme nucléaire. La Cour a estimé ici que cette question ne rentrait pas dans le champ
des compétences de l’OMS (en revanche, la Cour a accepté de répondre à la demande
d’avis de l’AGNU qui était formulée dans les mêmes termes). L’AG dispose d’une
compétence résiduelle dans le domaine du maintien de la paix.
Les compétences d’attribution sont toutefois susceptibles d’être ponctuellement élargies
via la théorie des compétences implicites. Cette théorie a été validée par la CIJ (affaire
Bernadotte) mais également par la CJUE (affaire de l’accord sur les transports routiers).
Dans ce cadre, une OI pourra se voir reconnaître des compétences qui ne sont pas
expressément prévues dans le traité constitutif mais qui sont nécessaires à
l’accomplissement des fonctions. Il en va ainsi de la personnalité juridique que la CIJ
reconnaît à l’ONU, bien que la Charte soit silencieuse à ce sujet.

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Séance 5- l’individu et l’état: nationalité et statut de réfugié

Notions à connaître :
Nationalité (lien de rattachement personnel à un État) – lien juridique et politique qui rattache une
personne, physique ou morale à un état qui justifie l’exercice par ce dernier d’une compétence personnelle
et confère à l’état de droit d’exercer sa protection diplomatique

Conditions d’octroi et de. retrait de la nationalité –

Absence de nationalité (apatride) – individu qui n’a aucune nationalité

Compétence personnelle de l’Etat –

Protection diplomatique – protection que l’état peut accorder à ses nationaux lorsqu’ils ont été lésés par des
actes contraires au droit international commis par un état étranger et qu’ils n’ont pu obtenir réparation par
les voies de droit interne de cet état. L’état qui exerce la protection diplomatique endosse la réclamation de
son ressortissant et se substitue à lui dans le débat contentieux qui devient un débat entre états. Les citoyens
de l’UE bénéficient, sur le territoire d’états étrangers, d’une protection diplomatique et consulaire multi
terrage de la part des états membres de l’union

Opposabilité internationale de la nationalité –

Demandeurs d’asile – ressortissant étranger qui se voit octroyer un titre de séjour et reconnaitre une
protection spéciale en application de la Convention de Geneve du 28 juillet 1951 sur les réfugiés, à raison
du fait que, craignant « avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de
son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques » dans le pays dont il a la nationalité, il
ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de se pays

Réfugiés (Convention de Genève de 1951) – personne qui craignant d’être persécutée du fait de son origine
ethnique, de sa religion, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se
trouve hors du pays dont elle a la nationalité et ne peut ou n e veut pas se réclamer de la protection de ce
pays

Protection subsidiaire et protection temporaire (UE) -

décret de la nationalité selon la CPJI


-questions de nationalité sont considérées relevant domaine réservé de l’État, cad
qu'elles relèvent de sa compétence exclusive.

Document 2 : Convention de La Haye de 1930


Il appartient à chaque Etat de déterminer par sa législation quels sont ses nationaux.

A aire Nottebohm- nationalité et la protection diplomatique :


-nature de la nationalité, soulignant qu'elle est un lien juridique basé sur un fait social de
rattachement, une solidarité e ective d'existence, d'intérêts et de sentiments,
accompagnée d'une réciprocité de droits et de devoirs.
-évalue si le lien entre Nottebohm et le Liechtenstein est su samment étroit pour
considérer la nationalité comme e ective et légitimer l'intervention diplomatique.
-examine la validité de la nationalité accordée à Nottebohm par le Liechtenstein et la
légitimité de l'exercice de la protection diplomatique par le Liechtenstein, en mettant en
avant les critères de rattachement et les circonstances de la naturalisation.

A aire Mavrommatis

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CPJI en 1924- Grèce et l'Allemagne concernant des réclamations présentées par M.
Mavrommatis, ressortissant grec, contre l'Allemagne pour des dommages causés à ses
biens pendant la Première Guerre mondiale.
-protection des ressortissants étrangers et la responsabilité des États pour les actes
internationalement illicites: les États ont l'obligation de protéger les ressortissants
étrangers sur leur territoire et de leur garantir un accès équitable à la justice, y compris en
ce qui concerne les réclamations pour des dommages subis.

Article premier Convention de Geneve relative au statut des réfugiés 1951


-craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa
nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques

Article 33 Convention de Geneve relative au statut des réfugiés 1951


-aucun des États Contractants n’expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce
soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en
raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain
groupe social ou de ses opinions politiques.

Guide et principes du HCR


-craignant avec raison d’être persécutée = élément clé de la dé nition du réfugié
-notion de persécution et indique qu'il n'existe pas de dé nition universellement acceptée
de ce terme. Cependant, il mentionne que des menaces à la vie ou à la liberté pour des
motifs spéci ques, tels que la race, la religion, la nationalité, les opinions politiques, ou
l'appartenance à un certain groupe social, sont considérées comme des persécutions.
-la persécution peut être le fait des autorités d'un pays ou de groupes de la population
qui ne respectent pas les normes établies par les lois du pays.

avis consultatif du HCR


- le principe de non-refoulement constitue la pierre angulaire de la protection
internationale des réfugiés, s'applique à toute personne remplissant les conditions de la
dé nition du réfugié, même si son statut n'a pas été formellement déclar
-l'interdiction du refoulement des réfugiés est une règle de droit coutumier international et
est contraignante pour tous les États.

Comité des droits de l'Homme


-un ressortissant kiribatien qui a été débouté de sa demande d'asile en Nouvelle-Zélande
en raison des e ets du changement climatique sur son île d'origine, il alléguait que son
renvoi violait son droit à la vie tel que garanti par le Pacte international relatif aux droits
civils et politiques.
-reconnaît l'importance de protéger le droit à la vie dans des circonstances où la vie des
individus est menacée par des phénomènes environnementaux. Cependant, le Comité
conclut que les autorités néo-zélandaises ont correctement évalué les risques encourus
par le ressortissant kiribatien et n'ont pas violé son droit à la vie en le renvoyant à Kiribati.

La personnalité juridique internationale de l’individu


En n, la Cour peut être saisie par le CSNU. Le CSNU n’est soumis à aucune obligation
spéci que sauf le vote d’une résolution par minimum 9 voix sur 15 sans veto. Autrement
dit, le CSNU peut saisir la Cour de faits s’étant déroulés sur le territoire d’Etats non parties
au Statut ou commis par des ressortissants d’Etats non parties. Tel est le cas de la

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situation en Libye et au Soudan, déféré par le CSNU alors que ces deux Etats n’ont pas
rati é le Statut. Il s’agit là des affaires les plus contestées examinées par la CPI.
L’étude des autorités susceptibles de saisir la Cour démontre que celle-ci pourra dans
certains cas juger des ressortissants d’Etats non partie au Statut. Tel est le cas lorsque la
saisine émane du CSNU, également lorsque les faits commis se déroulent sur le territoire
d’un Etat partie au Statut, même si les auteurs des actes en question ont la nationalité
d’un Etat qui n’a pas rati é le Statut. C’est sur ce dernier fondement que la Cour peut
poursuivre des crimes commis par des ressortissants russes en Ukraine ou encore que la
Cour est compétente pour des crimes commis à Gaza.
La Cour ne poursuit que les personnes physiques âgées d’au moins 18 ans. En vertu de
l’article 27 du Statut, intitulé « Défaut de pertinence de la qualité of cielle », les immunités
ne sont pas invocables devant la Cour (les immunités qui protègent en DI les chefs d’Etat
et de gouvernement ou les MAE ne sont invocables que devant des juridictions nationales
étrangères).
En n, la Cour a pu juger et acquitter l’ancien chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo. Une
dif culté est toutefois susceptible d’apparaître quand la Cour entend poursuivre des chefs
d’Etat appartenant à des Etats non partie au Statut. En effet, l’art.98 à la rédaction
ambigüe semble indiquer que les autres Etats partie au Statut ne sont pas obligés de
coopérer avec la Cour dans ce cas (ils ne seront donc pas obligés de livrer le chef d’Etat
poursuivi s’il se trouve sur leur territoire).
La Cour a toutefois jusqu’ici interprété de manière très extensive l’art.98 en considérant
que l’obligation de coopération demeurait pour les Etats partie au Statut.19
L’irresponsabilité des personnes poursuivies ne pourra être évoquée que dans le cas de la
contrainte, de la légitime défense, de la dé cience mentale ou de l’intoxication. La CPI
semble pour l’heure exiger des standards élevés à cet égard. Cette question s’est posée
dans l’affaire Ongwen qui avait été enlevé encore enfant par une milice puis drogué et
soumis à des sévices physiques et psychologiques. Par la suite, devenu adulte, il a
accédé au rang de second dans l’organisation. Il a dans ce cadre lui-même ordonné de
commettre des crimes de guerre et contre l’humanité.
La CPI n’a accepté d’amoindrir sa peine que de manière très réduite eu égard à son
enfance en tant qu’ancien enfant soldat.

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Séance 6- la soumission des individus au droit international
pénal

Notions à connaître :
Droit international pénal – ensemble de règles du droit international public portant sur l’incrimination et la
répression des crimes

Justice pénale internationale –

Responsabilité pénale individuelle –

Crimes internationaux –

Cour pénale internationale – juridiction internationale ayant pour mission de poursuivre les auteurs de
crime de guerre, crime contre l’humanité, de génocide et de crime d’agression commis par des ressortissants
d’états partis à son statut ou sur le territoire de ceux-ci. Son statut à été adoptée à Rome en 1998; il est
entrée en vigueur le 1e juillet 2022. La Cour ne peut connaitre que des faits survenus postérieurement à cette
date.

Compétence de la CPI –

Ratification et entrée en vigueur d’un traité international –

Dénonciation ou retrait d’un traité international -

Article 5- Statut de la CPI Rome 1998


Crimes relevant de la compétence de la Cour : La compétence de la Cour s'étend aux
crimes les plus graves touchant l'ensemble de la communauté internationale, notamment
le génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et le crime d'agression.

Article 6- Statut de la CPI Rome 1998


Crime de génocide : acte commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un
groupe national, ethnique, racial ou religieux

Article 7- Statut de la CPI Rome 1998


Crimes contre l'humanité : actes commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou
systématique contre une population civile.

Article 8- Statut de la CPI Rome 1998


Crimes de guerre: L’homicide intentionnel; La torture ou les traitements inhumains;
attaques intentionnelles contre la population civile en tant que telle ou contre des civils
qui ne participent pas directement part aux hostilités; d’attaquer ou de bombarder, par
quelque moyen que ce soit, des villes, villages, habitations ou bâtiments qui ne sont pas
défendus et qui ne sont pas des objectifs militaires; tuer ou de blesser un combattant qui,
ayant déposé les armes ou n’ayant plus de moyens de se défendre; de diriger
intentionnellement des attaques contre des bâtiments consacrés à la religion, à
l’enseignement, à l’art, à la science ou à l’action caritative, des monuments historiques,
des hôpitaux et des lieux où des malades ou des blessés sont rassemblés, à condition
qu’ils ne soient pas des objectifs militaires; employer du poison ou des armes
empoisonnées; employer des gaz asphyxiants, toxiques ou similaires, ainsi que tous
liquides, matières ou procédés analogues

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Article 8 bis- Statut de la CPI Rome 1998
Crime d’agression: la plani cation, la préparation, le lancement ou l’exécution par une
personne e ectivement en mesure de contrôler ou de diriger l’action politique ou militaire
d’un État,

Article 11- Statut de la CPI Rome 1998


Compétence ratione temporis : La Cour n'a compétence qu'à l'égard des crimes commis
après l'entrée en vigueur du Statut.

Article 12- Statut de la CPI Rome 1998


Conditions préalables à l’exercice de la compétence : Les États reconnaissent la
compétence de la Cour à l'égard des crimes visés par le Statut. La Cour peut également
exercer sa compétence si un État sur le territoire duquel le crime a été commis est Partie
au Statut ou reconnaît la compétence de la Cour.

Responsabilité pénale individuelle (art.25)


La Cour est compétente à l’égard des personnes physiques. Une personne est
pénalement responsable et peut être punie pour un crime si :
- 1° Elle commet un tel crime
- 2° Elle ordonne, sollicite ou encourage la commission d’un tel crime dès lors qu’il y a
commission ou tentative de commission du crime
- 3° Elle apporte son aide à la commission d’un tel crime, y compris en fournissant les
moyens à cette commission
- 4° Elle contribue de toute autre manière à la commission d’un tel crime
- 6° Elle tente de commettre un tel crime = commencement d’exécution, sans que le crime
se soit accompli en raison de circonstances indépendantes de sa volonté

Défaut de compétence de la qualité of cielle (art.27)


La qualité de chef d’Etat ou de gouvernement, de membre d’un gouvernement ou d’un
parlement, de représentant élu ou agent n’exonère en aucun cas de la responsabilité
pénale ni n’est un motif de réduction de la peine.
Les immunités qui s’attachent à la qualité of cielle d’une personne en vertu du DI ou du
droit interne n’empêchent pas la Cour d’exercer sa compétence.

Responsabilité des chefs militaires (art.28)


- 1° Un chef militaire est pénalement responsable des crimes commis par des forces
placées sous son commandement ou sous son autorité ou lorsqu’il n’a pas exercé le
contrôle qui convenait sur ces forces.
- 2° Ce chef savait ou en raison des circonstances aurait dû savoir que ces forces
commettaient ou allaient commettre ces crimes
- 3° Ce chef n’a pas pris les mesures nécessaires et raisonnables en son pouvoir pour
empêcher ou réprimer l’exécution ou pour en référer aux autorités compétentes aux ns
d’enquêtes et de poursuites.

Article 33- Statut de la CPI Rome 1998


Ordre hiérarchique et ordre de la loi : Le fait qu'un crime ait été commis sur ordre d'un
gouvernement ou d'un supérieur n'exonère pas la personne qui l'a commis de sa
responsabilité pénale, sauf dans certaines conditions.

Article 127- Statut de la CPI Rome 1998


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Retrait : Tout État Partie peut se retirer du Statut par noti cation écrite adressée au
Secrétaire général de l'ONU, mais le retrait ne dégage pas l'État de ses obligations
antérieures envers la Cour.

A aire Le Procureur c. Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chu


-l’article 7-1 du Statut de la CPI énumère les actes constitutifs de crimes contre
l'humanité lorsqu'ils sont commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou
systématique contre une population civile.
-l’article 7-2-a du Statut précise que l'attaque contre une population civile consiste en la
commission multiple des actes mentionnés à l'article 7-1, dans le cadre d'une politique
menée par un État ou une organisation.
-chambre préliminaire a conclu que "généralisé" implique une attaque menée sur une
grande échelle avec un grand nombre de victimes, tandis que "systématique" fait
référence à l'organisation des actes de violence et à l'absence de caractère fortuit.

Document 2 : CPI, Le Procureur c. Al Hassan, 2019


3 conditions pour la compétence de la Cour :
- 1° Ratione materiae (un des crimes prévus)
- 2° Ratione temporis (dans le cadre temporel précisé à l’art.11)
- 3° Sur le territoire d’un Etat partie (ratione loci) ou par un ressortissant de cet Etat
(ratione persone)

A aire Burundi
-loi adoptée par la République du Burundi le 18 octobre 2016, qui annonce le retrait du
pays du Statut de Rome de la CPI
-annonce formellement que la République du Burundi se retire du Statut de Rome de la
CPI, ne reconnaît plus la compétence de la CPI sur son territoire ni sur ses ressortissants.
-dès que la loi est o ciellement approuvée et mise en application par les autorités
compétentes du Burundi, le pays est considéré comme ayant o ciellement retiré son
adhésion au Statut de Rome de la CPI.

A aire Al Bashir
dé nition du génocide comporte des éléments spéci ques qui doivent être établis pour
qu'un acte soit quali é de génocide. Les éléments matériels (actus reus) (meurtre de
membres du groupe, atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du
groupe, soumission intentionnelle du groupe à des conditions de vie devant entraîner sa
destruction physique totale ou partielle, mesures visant à entraver les naissances au sein
du groupe, transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe) et les éléments
subjectifs (mens rea) (toute acte de génocide doit être accompli avec une intention et une
connaissance spéci ques, telles que dé nies par l'article 30 du Statut de Rome ->
l’auteur doit avoir eu l'intention de commettre l'acte et être conscient que l'acte se
produira dans le cadre de son comportement, un acte génocidaire doit être commis avec
une intention spéci que de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique,
racial ou religieux)
L'arrêt insiste sur le fait que cette intention de détruire le groupe "comme tel" est cruciale.
Il ne su t pas que les membres d'un groupe soient ciblés simplement en raison de leur
appartenance à ce groupe; il faut démontrer que l'auteur des actes avait l'intention de
détruire le groupe en tant que tel.

La personnalité juridique internationale de l’individu

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En n, la Cour peut être saisie par le CSNU. Le CSNU n’est soumis à aucune obligation
spéci que sauf le vote d’une résolution par minimum 9 voix sur 15 sans veto. Autrement
dit, le CSNU peut saisir la Cour de faits s’étant déroulés sur le territoire d’Etats non parties
au Statut ou commis par des ressortissants d’Etats non parties. Tel est le cas de la
situation en Libye et au Soudan, déféré par le CSNU alors que ces deux Etats n’ont pas
rati é le Statut. Il s’agit là des affaires les plus contestées examinées par la CPI.
L’étude des autorités susceptibles de saisir la Cour démontre que celle-ci pourra dans
certains cas juger des ressortissants d’Etats non partie au Statut. Tel est le cas lorsque la
saisine émane du CSNU, également lorsque les faits commis se déroulent sur le territoire
d’un Etat partie au Statut, même si les auteurs des actes en question ont la nationalité
d’un Etat qui n’a pas rati é le Statut. C’est sur ce dernier fondement que la Cour peut
poursuivre des crimes commis par des ressortissants russes en Ukraine ou encore que la
Cour est compétente pour des crimes commis à Gaza.
La Cour ne poursuit que les personnes physiques âgées d’au moins 18 ans. En vertu de
l’article 27 du Statut, intitulé « Défaut de pertinence de la qualité of cielle », les immunités
ne sont pas invocables devant la Cour (les immunités qui protègent en DI les chefs d’Etat
et de gouvernement ou les MAE ne sont invocables que devant des juridictions nationales
étrangères).
En n, la Cour a pu juger et acquitter l’ancien chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo. Une
dif culté est toutefois susceptible d’apparaître quand la Cour entend poursuivre des chefs
d’Etat appartenant à des Etats non partie au Statut. En effet, l’art.98 à la rédaction
ambigüe semble indiquer que les autres Etats partie au Statut ne sont pas obligés de
coopérer avec la Cour dans ce cas (ils ne seront donc pas obligés de livrer le chef d’Etat
poursuivi s’il se trouve sur leur territoire).
La Cour a toutefois jusqu’ici interprété de manière très extensive l’art.98 en considérant
que l’obligation de coopération demeurait pour les Etats partie au Statut.19
L’irresponsabilité des personnes poursuivies ne pourra être évoquée que dans le cas de la
contrainte, de la légitime défense, de la dé cience mentale ou de l’intoxication. La CPI
semble pour l’heure exiger des standards élevés à cet égard. Cette question s’est posée
dans l’affaire Ongwen qui avait été enlevé encore enfant par une milice puis drogué et
soumis à des sévices physiques et psychologiques. Par la suite, devenu adulte, il a
accédé au rang de second dans l’organisation. Il a dans ce cadre lui-même ordonné de
commettre des crimes de guerre et contre l’humanité.
La CPI n’a accepté d’amoindrir sa peine que de manière très réduite eu égard à son
enfance en tant qu’ancien enfant soldat.

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Séance 7- la responsabilité internationale des entreprises
multinationales en matière de droits de l’homme et
d’environnement

Notions à connaître :
Entreprise multinationale –

Personnalité juridique –

Responsabilité juridique des entreprises (ordre interne/ international) –

Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) –

Soft law – droit souple implique que la force normative des regles est discutée, elles sont non obligatoires
mais produisent des effets juridiques

Principes de Ruggie –

Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales –

Codes de conduite –

Invocabilité des normes conventionnelles et coutumières –

Effet direct –

Droits de l’Homme – droits inhérents à la nature humaine, donc antérieurs et supérieur à l’état, déclarés au
plan national puis international, et protégés par la voie juridictionnelle

Préjudice écologique –

Devoir de vigilance -

Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises


et aux droits de l’homme (obligation / suggestion)
1. Les États ont l’obligation de protéger lorsque des tiers, y compris des entreprises,
portent atteinte aux droits de l’homme sur leur territoire et/ou sous leur juridiction.
11. Les entreprises devraient respecter les droits de l’homme.

A aire Milieudefensie et al. c. Royal Dutch Shell plc :


Dans cette a aire, le tribunal a jugé que Royal Dutch Shell plc (RDS) avait l'obligation de
réduire les émissions de CO2 du groupe Shell de 45 % d'ici à 2030 par rapport à 2019.
Cette obligation de réduction s'applique à l'ensemble du portefeuille énergétique du
groupe Shell et couvre toutes les émissions (Scopes 1 à 3). Le tribunal a estimé que cette
obligation de réduction découlait d'un devoir de diligence établi dans le droit civil
néerlandais, et il a tenu compte de divers facteurs, notamment la politique du groupe
Shell, les émissions de CO2 du groupe, les conséquences pour les Pays-Bas et la région
des Wadden, ainsi que les Principes directeurs des Nations unies. Le tribunal a également
souligné que la lutte contre le changement climatique est un e ort collectif nécessitant la
coopération de divers acteurs.

A aire Erika :
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Dans cette a aire, la Cdc a annulé la décision de la CA de Paris concernant la
responsabilité de la société Total SA dans la marée noire causée par le naufrage du navire
Erika. La Cour de cassation a jugé que la cour d'appel avait erronément exonéré Total SA
de toute responsabilité civile en se fondant sur le fait que l'entreprise n'avait pas eu
conscience de la probabilité d'un dommage par pollution lors de l'inspection du navire.
La Cour de cassation a statué que les constatations de fait montraient que Total SA avait
commis une faute de témérité, ce qui impliquait nécessairement une conscience probable
de la survenance d'un dommage par pollution. Ainsi, la Cour de cassation a cassé la
décision de la cour d'appel et a a rmé que Total SA était responsable des réparations
civiles liées à la marée noire causée par le naufrage de l’Erika.

A aire Nevsun
-le droit international moderne n'exclut pas les sociétés de la responsabilité pour des
violations de normes impératives, et que certaines de ces normes s'appliquent aussi bien
aux États qu'aux entités privées.
-la décision établit que les entreprises multinationales peuvent être tenues responsables
des violations des droits de l'homme en vertu du droit international coutumier intégré
dans la common law canadienne. Cela inclut des violations graves telles que le travail
forcé, l'esclavage, les traitements cruels, inhumains ou dégradants, et les crimes contre
l’humanité.
-la Cour suprême a con rmé que les normes de jus cogens, qui sont des principes
fondamentaux et impératifs du droit international, font partie du droit canadien. Ces
normes ne permettent aucune dérogation et leur violation engage une responsabilité
particulière. Les entreprises multinationales opérant au Canada ou ayant des liens avec le
Canada sont donc susceptibles d'être tenues responsables de telles violations.
-possibilité de poursuivre des entreprises multinationales pour des violations des droits
de l'homme en vertu du droit international coutumier introduit une nouvelle dimension
dans les recours civils -> les victimes peuvent demander des dommages-intérêts non
seulement pour des délits traditionnels mais aussi pour des violations de normes
internationales reconnues
-entreprises multinationales doivent s'assurer que leurs opérations, y compris celles de
leurs liales et partenaires, ne violent pas les normes internationales impératives (inclut
des mécanismes de surveillance et de contrôle stricts pour prévenir et remédier aux
violations)
-renforce le cadre juridique international en montrant que les tribunaux nationaux peuvent
et doivent appliquer les normes internationales de droits de l'homme aux entreprises.
Cela contribue à combler les lacunes dans la gouvernance mondiale et à o rir des voies
de recours aux victimes de violations commises par des entreprises multinationales.

Cours
Par exception, Il existe toutefois certains exemples de traités internationaux mettant
directement des obligations à la charge de personnes privées. Ainsi dans le cadre de la
convention Marpol de 1973 (Convention internationale sur la responsabilité civile pour les
dommages dus à la pollution par les hydrocarbure) des actions en réparation peuvent être
formées à l’encontre du propriétaire d’un navire en cas de dommage causé par une
pollution par hydrocarbure. La convention dispose en son article 3, sous réserve de
certaines exceptions (notamment fait du tiers), que « Le propriétaire du navire est
responsable de tout dommage par pollution causé par le navire » .
Cette clause conventionnelle pourra être opposée au propriétaire du navire dans le cadre
de procès qui seront mené sur le territoire de l’Etat ayant compétence juridictionnelle. Cela

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a été le cas notamment lors du procès de l’Erika en France (marée noire massive en 1999
du au naufrage d’un pétrolier au large de la Bretagne, procès contre le pétrolier Total entre
2007 et 2012).
D’autre part, la reconnaissance d’un effet horizontal du droit international des droits de
l’homme peut aussi résulter d’un choix jurisprudentiel. Dans ce cas le juge pourra
notamment faire appel à la coutume internationale et considérer que celle -ci a évolué.
C’est ainsi que la Cour suprême du Canada a estimé que le droit international coutumier
relatifs à l’interdiction du travail forcé et des traitements inhumains et dégradants pouvait
être invoqué par des individus à l’encontre d’une société minière erythréenne, liale d’une
société canadienne. La Cour suprême af rme clairement ici que le droit international a
évolué, qu’il n’est plus strictement interétatique. Existerai désormais aussi un « droit
international moderne » opposable aux acteur privés ( Cour suprême, affaire Nevsun,
2020)
L ’analyse effectuée ici par le juge canadien est encore loin d’être partagée par la plupart
des autres juges nationaux. Il convient d’attendre des développements jurisprudentiels
ultérieures pour en mesurer la véritable portée.

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Séance 8- les sanctions économiques

Notions à connaître :
Règlement pacifique des différends – règlement d’un conflit entre états au moyen de procédures
diplomatiques ou politiques qui visent, sans aboutir à une décision obligatoire pour les parties, à concilier
les intérêts opposés

Sanctions centralisées et décentralisées –

Chapitre VII de la Charte des Nations Unies –

Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) – organe principal de l’ONU, composé de 15 membres (5
permanents et 10 élus pour 2 ans par l’AGNU) chargé de la responsabilité principale du maintien de la
paix: règlement pacifique des différends (pouvoir de recommandation), action coercitive en cas d’agression
ou de menace d’agression, recours à des m méthodes d’apaisement des conflits. Un débat a lieu sur un
élargissement du nombre de ces membres permanents (Allemagne, Japon, un état d’Afrique et d’Amérique
du Sud) accompagné éventuellement de la suppression du droit de veto

Embargo – mesure coercitive prise par un état ou une organisation internationale à l’encontre d’un autre
état te consistant en la suspension ou la rupture des échanges commerciaux avec ce dernier, en totalité ou
pour certains produits (embargo pétrolier, sur les armes) boycott/ contre-mesure

Sanctions ciblées –

Gels des avoirs – mesure décidée unilatéralement par un état ou une organisation internationale (UE,
CSNU) visant à rendre indisponible des avoirs appartenant à des personnes physiques ou morales, en
particulier dans le contexte de la lutte contre le terrorisme international

Mesures restrictives -

Article 25- CNU


Les Membres de l'Organisation conviennent d'accepter et d'appliquer les décisions du
CS conformément à la présente Charte.
Article 39- CNU
Le CS constate l'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un
acte d'agression et fait des recommandations ou décide quelles mesures seront prises
conformément aux Articles 41 et 42 pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité
internationales. […]
Article 41- CNU
Le CS peut décider quelles mesures n'impliquant pas l'emploi de la force armée doivent
être prises pour donner e et à ses décisions, et peut inviter les Membres à appliquer ces
mesures. Celles-ci peuvent comprendre l'interruption complète ou partielle des relations
économiques et des communications ferroviaires, maritimes, aériennes, postales,
télégraphiques, radioélectriques et des autres moyens de communication, ainsi que la
rupture des relations diplomatiques.
Article 103- CNU
En cas de con it entre les obligations des Membres en vertu de la présente Charte et
leurs obligations en vertu de tout autre accord international, les premières prévaudront.
(Pyramide des normes internationales ;)

résolution 661 (1990) CSNU


-l’invasion du Koweït par l'Iraq

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-Iraq n'a pas respecté la résolution précédente 660 (1990) et a usurpé l'autorité du
gouvernement légitime du Koweït
-CS prends des mesures pour contraindre l'Iraq à respecter la résolution 660 et rétablir
l'autorité du gouvernement légitime du Koweït.
-États membres sont appelés à empêcher l'importation de produits en provenance d'Iraq
ou du Koweït, ainsi que toute activité visant à favoriser cette importation ou le commerce
avec ces pays et à geler les fonds et ressources économiques appartenant à l'Iraq ou à
des entités liées à son programme nucléaire.
-CS prévoit d'adopter d'autres mesures, y compris des sanctions supplémentaires, si
l'Iraq ne respecte pas la résolution.
-mettre n à l'invasion du Koweït par l'Iraq et à restaurer la souveraineté, l'indépendance
et l'intégrité territoriale du Koweït.

La résolution 1696 (2006) CSNU


-CS demande à l'Iran de prendre immédiatement les mesures requises par l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour restaurer la con ance dans les ns
exclusivement paci ques de son programme nucléaire et pour régler les questions en
suspens.
-exige suspension, sous véri cation de l'AIEA, toutes ses activités liées à l'enrichissement
et au retraitement de l'uranium, y compris la recherche et le développement dans ce
domaine.
-CS se réserve le droit d'adopter des mesures, sanctions comprises, si l'Iran ne respecte
pas la résolution et les exigences de l'AIEA.
-nouvelles décisions devront être prises si des mesures supplémentaires s'avèrent
nécessaires pour persuader l'Iran de se conformer à la résolution et aux exigences de
l'AIEA.
-réa rme l'attachement au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et rappelle
le droit des États parties à développer l'énergie nucléaire à des ns paci ques,
conformément aux dispositions du Traité.
-inciter l'Iran à coopérer avec l'AIEA et à répondre aux préoccupations internationales
concernant son programme nucléaire.

Résolution 1737 (2006) CSNU


-rappelle les résolutions antérieures concernant le programme nucléaire de l'Iran.
-décide que tous les États doivent prendre des mesures pour empêcher la fourniture à
l'Iran de biens et technologies susceptibles de contribuer à ses activités nucléaires, y
compris l'enrichissement de l'uranium et doivent geler les fonds et avoirs nanciers
appartenant à des personnes ou entités impliquées dans les activités nucléaires de l'Iran.
-États doivent empêcher leurs ressortissants de fournir des fonds, avoirs nanciers ou
ressources économiques à ces personnes ou entités.

Résolution 2623 (2022) CSNU


-adoptée en raison de l'absence d'unanimité parmi les membres permanents du CS pour
traiter d'une question spéci que.
-met en lumière la di culté rencontrée par le CS lorsqu'il est confronté à des désaccords
entre ses membres permanents, qui disposent du pouvoir de veto
-CS décide de convoquer une session extraordinaire d'urgence de l'Assemblée générale
pour examiner la question en suspens
-importance de l'AG en tant que représentant de la communauté internationale, capable
de prendre des mesures signi catives pour promouvoir la paix et la sécurité dans le
monde
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Document 5 : Résolution 2444 du CSNU
Le CSNU lève les sanctions économiques (embargo) pris à l’égard de l’Erythrée en raison
des efforts menés par le pays et le représentant du Djibouti pour accéder à la stabilité et la
paix.

Les sanctions
Le principe même des contre-mesures a notamment été validé par une sentence arbitrale
de 1978 (France/Etats-Unis) : « En présence d’une situation qui comporte à son avis la
violation d’une obligation internationale par un autre Etat, un Etat a le droit, sous réserve
des règles générales applicables aux con its armés, de faire respecter son droit par des
contre-mesures »
Les mesures de rétorsion consistent à adopter des actes licites en eux-mêmes pour faire
pression sur l’Etat auteur de la violation du DI. On peut citer par ex, à titre de mesure de
rétorsion, la rupture des relations diplomatiques. Il s’agit d’une mesure parfaitement licite
en toute circonstance et autorisée par la Convention de 1961 sur les relations
diplomatiques.
Les mesures de représailles sont selon l’Institut de DI, il s’agit de : « mesures de
contraintes dérogatoires aux règles ordinaires du DI adoptées par un Etat en réponse à
des actes illicites commis à son préjudice par un autre Etat dans le but d’imposer à celui-
ci, par la pression exercée au moyen d’un dommage, le retour à la légalité ».
Tout d’abord, les représailles armées sont désormais interdites. Il en va de même pour les
représailles en matière de DDH. Les représailles ne peuvent intervenir qu’après avoir mis
l’Etat auteur de la violation initiale en demeure de la faire cesser. En n, les représailles
doivent être proportionnées.

Les sanctions onusiennes


L’art.25 CNU oblige en effet l’ensemble des Etats-membres de l’ONU à mettre en œuvre
les résolutions du CSNU. Les Etats seront tenus de les appliquer même s’ils ne sont pas
directement concernés par le différend à l’origine des sanctions et même si ces sanctions
pénalisent leur propre économie.
A cet égard, on peut citer l’exemple de l’embargo total adopté contre l’Irak à partir de 1990
dans le cadre de la 1ère guerre du Golfe : ces sanctions pénalisaient fortement la Jordanie
dont l’économie était très dépendante des importations irakiennes. Pourtant, la Jordanie a
été obligée elle aussi, en vertu de l’art.25, d’interrompre totalement ses relations
économiques avec l’Irak. De manière encore plus discutable, les sanctions adoptées par
le CSNU s’imposeraient également aux Etats non-membres de l’ONU. L’art.2 par.6 CNU
indique en effet que l’ONU « fait en sorte » que les Etats non-membres respectent les
décisions qu’elle adopte dans le domaine du maintien de la paix.
C’est sur le fondement de ce principe que l’ONU a demandé en 1990 à la Suisse de
respecter l’embargo contre l’Irak (à l’époque, la Suisse était un simple observateur à
l’ONU et n’avait pas le statut de membre à part entière).
Les autorités suisses ont nalement accepté de respecter l’embargo mais en indiquant
qu’elle le faisait librement et non parce qu’elle s’estimait contrainte par l’art.2 par.6.
Mise en œuvre des sanctions
L’art.39 est relatif à la phase dite de quali cation. Les membres du CSNU devront dans ce
cadre adopter tout d’abord une résolution quali ant une situation de « menace contre la
paix », « rupture de la paix » ou « actes d’agression ».
Cette quali cation est totalement libre et ressort de la volonté discrétionnaire des
membres du CSNU. Aucune dé nition n’est en effet donnée de ces 3 quali catifs dans la

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CNU (on peut toutefois noter que l’agression a été dé nie ultérieurement dans une
résolution de 1974 de l’AGNU)
La résolution 661 de 1990 a ainsi suspendu toutes les relations économiques avec l’Irak,
qu’il s’agisse des importations ou des exportations. C’était la 1ère fois que cet article était
mis en œuvre de manière aussi extensive. Précédemment, l’art.41 n’avait été utilisé qu’à
de rares occasions et avait conduit à des sanctions beaucoup plus ciblées (par ex.
mesures visant l’Afrique du Sud a n de le sanctionner pour la politique d’apartheid –
embargo sur certains minerais et sur l’armement).

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Séance 10- le système de sécurité collective

Notions à connaître :
Sécurité collective – système mis en place par la Charte des Nations Unies pour garantir la paix qui accorde
au CSNU un pouvoir de contrainte et. De sanction militaire et non-militaire sur les états et les entités infra
étatiques pour faire cesser un comportement qui constitue une menace contre la paix ou un acte d’agression

Chapitre VII de la Charte des Nations Unies – donne au CSNU la responsabilité principale visant à prendre
des mesures pour faire cesser une menace pour la paix et la sécurité internationale

Acte d’agression – emploi de la force armée par un état contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou
l’indépendance politique d’un autre état, ou de toute manière incompatible avec la Charte des Nations Unies

Autorisation du recours à la force armée par le Conseil de sécurité des Nations Unies –

Rôle de l’Assemblée générale des Nations Unies en matière de maintien de la paix et de la sécurité
internationales –

Opération de maintien de la paix- opérations sans caractère coercitif déployées par le CSNU ou l’AGNU en
vue d’exercer une influence modératrice sur des éléments antagonistes ou de fournir une aide à une
population confrontée à une crise humanitaire. Consistent dans l’envoie de missions d’observations chargées
de contrôler une situation. (Respect d’une frontière, d’un cessez le feu) ou de contingents ayant pour mission
de s’interposer entre les adversaires et/ou de fournir une aide matérielle (soins, nourriture, etc). Ces
opérations sont établies avec le consentement des états sur le territoire desquels elles se déroulent (casques
bleus, force multinationale, sécurité collective)

Résolution 660 aout 1990


Condamne l’invasion, retrait des troupes et engage les parties à négocier

Résolution 678 novembre 1990


Sanctions économiques, Tous les moyens nécessaires, petit délai d’intervention mais au
bout recours à la force

Résolution 687 avril 1991


Fin du con it , se CSNU se félicite de la désoccupatipn du Koweit, succès de l’organisme
de sécurité international

Résolution 2249
Condamnation du terrorisme, nuance du recours à la force car tous les moyens
nécessaires en respectant le DI et les DDH

Résolution 1441
Grandes conséquences employé pour ne pas dire tous moyens nécessaires- volonté de
ne pas user le recours à la force

Document 1 : Articles de la CNU


Art.24 : les membres des NU confèrent au CSNU la responsabilité principale du maintien
de la paix et de la sécurité internationale.
Art.41 : Le CSNU peut décider quelles mesures n’impliquant pas l’emploi de la force
armée doivent être prises pour donner effet à ses décisions et peut inviter les membres
des NU à appliquer ces mesures.

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Art.42 : Si le CSNU estime que les mesures de l’art.41 sont inadéquates ou se sont
révélées comme tel, il peut entreprendre tout action qu’il juge nécessaire au maintien ou
au rétablissement de la paix et de la sécurité internationale.

Document 2 : Résolution 377, dite Acheson, AGNU 1950


Dupuy / Kerbrat : Voulant éviter que l’action des forces d’urgence des NU au Moyen-Orient
et au Congo ne soit paralysée par le veto d’un membre permanent du CSNU, l’AGNU
s’était autorisée de sa résolution 377 pour agir en lieu et place du Conseil de sécurité en
matière de maintien de la paix et de la sécurité internationale.
- « Dans le cas où paraît exister une menace contre la paix ou une rupture de la paix ou
un acte d’agression et où, du fait que l’unanimité n’a pas pu se réaliser parmi ses
membres permanents (…), l’AG examinera immédiatement la question a n de faire aux
membres les recommandations appropriées sur les mesures collectives à prendre, y
compris, s’il s’agit d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression, l’emploi de la force
armée en cas de besoin pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationale »

L’interdiction du recours unilatéral à la force (hors légitime défense)


La formulation ambigüe de l’art.2 par.4 n’interdit pas expressément tout recours à la force.
Seules les manières incompatibles avec la CNU sont interdites. Or, la CNU prévoit elle-
même deux hypothèses dans lesquelles le recours à la force est permis. Il s’agit du cas où
le recours à la force est expressément autorisé par le CSNU et du cas dans lequel la
légitime défense peut être invoquée. Il existe en outre certains cas plus ponctuels dans
lesquels l’ONU a estimé que le recours à la force était licite. Tel est le cas notamment des
résolutions onusiennes permettant au mouvement de libération nationale de recourir à la
force dans le cadre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
En dehors de ces quelques hypothèses, le recours à la force est interdit. Cette interdiction
a non seulement une valeur conventionnelle (ce qui signi e qu’elle est prévue dans un
traité international, ici la CNU), mais également une valeur coutumière. Cette valeur
coutumière a été reconnue par la CIJ dans l’affaire Nicaragua / Etats-Unis de 1986.

Le recours à la force sur autorisation du CSNU


L’expression « toute action qu’il juge nécessaire » signi e que le recours à la force armée
est autorisé ; on retrouve parfois dans certaines résolutions du CSNU des expressions
équivalentes comme : « autorise à recourir à tous les moyens nécessaires ». Cette
dernière expression est par exemple utilisée dans la résolution 678 de 1990 qui autorise le
recours à la force contre l’Irak.

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Séance 11- la prohibition du recours à la force

Notions à connaître :
Non-intervention – procédure incidente engagée par un tiers à procès international visant à lui permettre de
participer au procès dans le but de préserver ses droits (intervention est illicite lorsque’elle utilise des
moyens de contrainte)

Agression – emploi de la force armée par un état contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou
l’indépendance politique d’un autre état, ou de toute manière incompatible avec la Charte des Nations Unies

Légitime défense (individuelle et collective) – réaction armée à un acte d’agression. Elle est individuelle
lorsqu’elle est le fait du seul état victime d’agression; elle est collective lorsque des états tiers viennent en
aide à l’état agressé en application d’un accord d’assistance mutuelle (OTAN par ex)

Légitime défense préventive –

Terrorisme - acte illicite de violence grave commis par un individu ou un groupe dʼindividus, agissant à titre
individuel ou avec lʼapprobation, lʼencouragement, la tolérance ou le soutien dʼun Etat, contre des
personnes ou des biens, dans la poursuite dʼun objectif idéologique, et susceptible de mettre en danger la
paix et la sécurité internationales

Document 3 : CIJ, Affaire des activités militaires et paramilitaires au


Nicaragua, Nicaragua c. USA, 1986
Dans l’affaire Nicaragua c. Etats-Unis de 1986, la CIJ a précisé qu’un Etat tiers à un con it
ne pouvait intervenir au titre de la légitime défense collective que s’il était expressément
sollicité en ce sens par l’Etat agressé (ici la Cour rejette l’argument américain, justi ant les
interventions au Nicaragua sur la base d’une légitime défense collective dans le cadre
d’une aide qui serait apportée au Honduras et au Salvador ; ces deux Etats ont en effet
jamais sollicité l’intervention américaine). Les Etats-Unis seront condamnés pour
ingérence dans les affaires intérieures nicaraguayennes en raison du soutien direct et
indirect apporté à un mouvement rebelle d’opposition armé.

Document 7 : CIJ, Affaire des plateformes pétrolières (Iran c. Etats-Unis),


2003
L’emploi de la force dans le cadre de la légitime défense doit également être proportionné
à l’ampleur de l’agression initiale. Ce critère de proportion conduit également à une
analyse au cas par cas et à une certaine marge d’incertitude. De manière générale, ce
critère n’interdit pas à l’Etat agressé de recourir à des moyens militaires plus importants
que ceux de l’Etat agresseur. En revanche, le but de la réaction doit être limité au
rétablissement de la situation qui existait avant l’agression initiale et ne doit pas aller au-
delà. La CIJ a été amenée à examiner le respect du critère de proportionnalité dans
l’affaire Iran c. Etats-Unis de 2003. Cet arrêt résulte d’événements s’étant déroulés dans le
golfe Persique à la suite du con it entre l’Iran et l’Irak. Dans ce cadre, un pétrolier
immatriculé aux Etats-Unis ainsi qu’un navire militaire américain avait été endommagé par
les forces armées iraniennes. Les Etats-Unis avaient riposté en attaquant des installations
pétrolières iraniennes ainsi que des navires et aéronefs. La CIJ a estimé ici que la réponse
américaine était disproportionnée. Cette affaire met également en lumière le critère de
nécessité. Ainsi, seules les actions nécessaires au rétablissement de la situation initiale
seront considérées comme valables au titre de la légitime défense (la CIJ a considéré ici
que les attaques sur les installations pétrolières iraniennes n’étaient pas nécessaires au
regard des objectifs militaires poursuivis).

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Document 10 : CIJ, Avis sur les conséquences juridiques de l’édi cation d’un
mur dans le territoire palestinien occupé, 2004
La CIJ a considéré que la légitime défense ne pouvait être invoquée par un Etat que
lorsque ce dernier avait été l’objet d’une agression armée de la part d’un autre Etat.
Il s’agit de l’affaire dite de la licéité de la construction du mur dans les territoires
palestiniens. L’Etat d’Israël invoquait la légitime défense pour justi er la construction du
mur en précisant que ce dernier était destiné à empêcher des incursions terroristes sur
son territoire. La Cour a rejeté cet argument en précisant que la légitime défense n’était
invocable que contre une entité étatique.
- « L’article 51 de la Charte reconnaît ainsi l’existence d’un droit naturel de légitime
défense en cas d’agression armée par un Etat contre un autre Etat. Toutefois, Israël ne
prétend pas que les violences dont il est victime soient imputables à un Etat étranger »

Document 4 : Résolution 3314 AGNU- agression


1. L’invasion ou l’attaque du territoire d’un Etat par les forces armées d’un autre Etat, ou
toute occupation militaire, même temporaire, résultant d’une telle invasion ou d’une telle
attaque, ou toute annexion par l’emploi de la force du territoire ou d’une partie du territoire
d’un autre Etat.
2. Le bombardement, par les forces armées d’un Etat, du territoire d’un autre Etat, ou
l’emploi de toutes armes par un Etat contre le territoire d’un autre Etat
3. Le blocus des ports ou des côtes d’un Etat par les forces armées d’un autre Etat
4. L’attaque par les forces armées d’un Etat contre les forces armées terrestres, navales
ou aériennes ou la marine et l’aviation civile d’un autre Etat
5. Le fait pour un Etat d’admettre que son territoire, qu’il a mis à la disposition d’un autre
Etat, soit utilisé par ce dernier pour perpétrer un acte d’agression contre un Etat tiers
6. L’envoi par un Etat ou en son nom de bandes ou de groupes armés, de forces
irrégulières ou de mercenaires qui se livrent à des actes de force armée contre un autre
Etat d’une gravité telle qu’ils équivalent aux actes énumérés ci-dessus, ou le fait de
s’engager d’une manière substantielle dans une telle action
=> Mais cette énumération n’est pas limitative et le CSNU peut quali er d’autres actes
d’agression.
II) Le droit « naturel » de légitime défense

Document 5 : Art.51 CNU


- Aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime
défense individuelle ou collective dans le cas où un membre des NU est l’objet d’une
agression armée, jusqu’à ce que le CSNU ait pris les mesures nécessaires pour maintenir
la paix et la sécurité internationale.

-position n’est pas unanimement partagée et qu’une résolution de 2007 de l’Institut de DI a


admis implicitement la possibilité de recourir à LD contre une entité non-étatique.

Les partisans de la légitime défense préventive


Certains auteurs admettent en effet le recours possible à une légitime défense préventive,
dans certains cas strictement délimités. Les partisans de la légitime défense préventive se
basent sur le précédent de la destruction du navire des eaux territoriales américaines en
1837 par le Royaume-Uni. Ce navire contenait des armes destinées à soutenir une
rébellion au Canada. La Grande-Bretagne justi a sa destruction au nom de la légitime
défense. Les Etats-Unis rejetteront cet argument en relevant le fait que la GBR n’était
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visée par aucune menace « immédiate », « irrésistible », ne laissant aucun temps de
ré exion ni aucun choix par rapport aux moyens. Il ressort d’une lecture à contrario de la
réponse américaine que la légitime défense préventive est acceptable dans le cas où il
existerait une menace imminente et certaine. Cette position est partagée par de nombreux
auteurs et ressort également d’un rapport sur le système de sécurité collective rédigé sous
la direction du SGNU en 2003.
Les Etats recourent pourtant parfois à l’argument de légitime défense préventive au-delà
des critères stricts d’imminence et de certitude. C’est ainsi que l’intervention américaine en
Irak en 2003 avait notamment été justi ée par les Etats-Unis sur le fondement du risque
sécuritaire que présentait le développement du programme nucléaire et chimique irakien.
3. Le critère d’immédiateté (puis nécessité et proportionnalité)
Parmi les autres éléments non mentionnés dans l’article, apparaissent les conditions à
respecter dans l’exercice de la légitime défense. La coutume et la jurisprudence ont
précisé tout d’abord que la riposte doit être immédiate. Une certaine latitude est toutefois
laissée aux Etats à cet égard a n de leur permettre de préparer et coordonner leur
réponse militaire. Cette latitude sera plus importante si l’attaque initiale était inattendue.
A titre d’exemple, il a été considéré que la riposte américaine 2 mois après le 11/09 n’était
pas trop tardive étant donné la nécessité pour les Etats-Unis de plani er et coordonner
leur intervention.

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Séance 12- le recours au juge international

Notions à connaitre :
Juridiction internationale –

Règlement judiciaire / arbitral des différends – mode de règlement juridique consistant dans le recours des
parties à des juges (arbitral) ou à un tribunal (judiciaire) de leur choix chargés de trancher le different par
une décision obligatoire

Différend interétatique / mixte Compétence contentieuse et consultative de la juridiction internationale –

Fondements de la compétence contentieuse du juge international –

Intérêt à agir – condition de recevabilité de l’action consistant dans l’avantage que procurerait au
demandeur la reconnaissance par le juge du bien fondé de sa prétention. L’intérêt doit être personnel, direct,
né et actuel. Le défaut d’intérêt d’une partie constitue une fin de non recevoir que le juge peut soulever
d’office

Cours régionales de protection des droits de l’homme –

Requête individuelle – acte unilatéral introductif d’instance devant une juridiction internationale engagé par
un particulier, peut tendre au règlement d’un différend ou à l’interprétation ou la révision d’un arrêt ou
d’une sentence

Obligation d’épuisement des voies de recours internes - règle selon laquelle un état ne peut exercer sa
protection diplomatique que si le national dont il endosse la réclamation a épuisé toutes les voies de recours
utiles existantes dans l’état contre laquelle est dirigée la réclamation, conditions de recevabilité des requêtes
individuelles devant les juridictions régionales de garantie des droits de l’homme (CEDH) ainsi que devant
les comités onusiens constitués dans le domaine des droits de l’homme

Document 1 : CPJI, Statut de la Carélie orientale, Avis de 1923


- Aucun Etat ne saurait être obligé de soumettre ses différends avec les autres Etats à la
médiation, arbitrage ou toute autre forme de solution paci que sans son consentement.
Ce consentement peut être donné une fois pour toute sous la forme d’une obligation
librement acceptée, il peut aussi être donné en dehors de toute obligation préexistante.

Document 2 : CPJI, Concessions Mavrommatis en Palestine, 1924


- Un différend est un désaccord sur un point de droit ou de fait, une contradiction, une
opposition de thèses juridiques ou d’intérêts entre deux personnes.

Document 3 : Article 30 de la Convention des NU contre la torture


- Tout différend entre Etats partie concernant l’interprétation ou l’application de la
convention qui ne peut être réglé par voie de négociation est soumis à l’arbitrage à la
demande de l’un d’entre eux.
- Si dans les 6 mois qui suivent la date de la demande d’arbitrage, les parties ne se
mettent pas d’accord sur son organisation, une partie peut soumettre le différend à la CIJ.
- Chaque Etat pourra au moment où il rati era la présente convention, déclarer qu’il ne se
considère pas lié par les dispositions précitées, dès lors les autres Etats parties ne seront
pas liés par lesdites dispositions envers ces mêmes Etats.
- Tout Etat qui a formulé une réserve conformément au paragraphe précité pourra lever
cette réserve à tout moment par une noti cation au SGNU.

Document 4 : Statut de la CIJ, Article 36


1. La Cour sera compétente si les deux Etats concernés par le différend ont accepté la
« clause facultative de juridiction obligatoire. Actuellement, seuls 73 Etats de l’ONU ont
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accepté cette clause. L’expression « clause facultative » signi e que les Etats-membres
de l’ONU ne sont pas obligés d’accepter ce type de compétence de la Cour.
L’expression « juridiction obligatoire » renvoie au fait qu’une fois la clause acceptée
librement, les Etats sont tenus d’admettre la compétence de la Cour à leur égard dans
tout différend qui les oppose à un autre Etat ayant lui aussi accepté cette clause. Pour
que la Cour statue sur ce fondement, il faut donc que les deux Etats partie au différend
aient accepté la clause facultative de juridiction obligatoire.
2. Lorsque l’un des Etats ou les deux Etats concernés par un différend n’ont pas
accepté la clause facultative, il existe une autre solution pour saisir la CIJ. Cette
dernière pourra être saisie si le différend entre les deux Etats porte sur l’interprétation
ou l’application d’un traité spéci que qui contient une clause de compétence de la CIJ.
La plupart des grands traités élaborés dans le cadre onusien contiennent dans leurs
dispositions nales un article relatif à la compétence de la CIJ pour trancher les
différends relatifs aux traités.
Un Etat qui rati e un traité portant une clause de compétence de la CIJ peut toutefois
émettre une réserve pour exclure l’application de cette clause. La compétence de la
Cour ici nécessite que les 2 Etats partie au différend aient rati é le traité et qu’aucun
des deux Etats n’ait émis de réserve sur la clause de compétence de la Cour.
3. La dernière hypothèse permettant la saisine de la Cour est celle dans laquelle les 2
Etats partie au différend se sont mis d’accord pour con er le règlement du différend à la
CIJ ; les 2 Etats devront se mettre d’accord aussi sur la question précise à poser au juge
et sur la base juridique sur le fondement de laquelle les juges devront trancher (Droit
international général ou traités/coutumes particulières).

Article 60: Les arrêts de la CIJ sont insusceptibles d’appel ;

Document 5 : CIJ, Affaire relative à certains emprunts norvégiens (France c.


Norvège), 1957
- La Cour est saisie par deux déclarations de juridiction obligatoire ; cependant, celle de
la France montre qu’elle accepte la juridiction de la Cour dans des limites plus étroites
que la Norvège. Donc, au vu de la condition de réciprocité, la Norvège est fondée à
exclure de la compétence obligatoire les éléments que la France a enlevé.
+ CIJ, Arrêt Anglo-Iranien Oil Company, 1952
« La déclaration de l’Iran étant de portée plus limitée que celle du Royaume-Uni,
c’est sur la déclaration de l’Iran que la Cour doit se fonder »

Document 6 : CIJ, Application de la Convention pour la prévention et la


répression du crime de génocide (Gambie c. Myanmar), 2022
- Dans les obligations erga omnes partes, chaque Etat partie a un intérêt à ce qu’elles
soient respectées. Dans son arrêt Belgique c. Sénégal « Questions concernant
l’obligation de poursuivre ou d’extrader, 2012 », la Cour conclut que tous les Etats partie
à la convention contre la torture ont un intérêt commun à ce qu’il fût satisfait aux
obligations pertinentes découlant de cet instrument, donc qu’il n’y avait as lieu de se
prononcer sur la question de savoir si la Belgique avait un « intérêt particulier » à ce que
le Sénégal se conforme aux obligations.
- Il découle de l’intérêt commun à ce que soient respectées les obligations pertinentes
énoncées dans la convention sur le génocide que tout Etat partie sans distinction est en
droit d’invoquer la responsabilité d’un autre à raison d’une violation alléguée
d’obligations erga omnes partes.

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Dans l’affaire Barcelona Traction, la CIJ va créer les normes dites « erga omnes ». La
Cour précise que lorsqu’une de ces normes est violée, n’importe quel Etat, donc même
un Etat non-lésé, a intérêt à agir devant la Cour. Ces normes erga omnes renvoient à
des normes considérées comme fondamentales pour la communauté internationale.
Elles sont de ce fait, opposables à tous les Etats, et tous les Etats peuvent également
demander la sanction de leur violation.
La Cour donne une liste indicative de normes erga omnes : y gure l’interdiction de
l’agression, du génocide, l’interdiction de l’esclavage, ou encore la violation des droits
fondamentaux de la personne humaine.

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