641_Resume_cadre_jurid_EE_Haiti2015

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CADRE JURIDIQUE ET

INSTITUTIONNEL DE L’ÉVALUATION
ENVIRONNEMENTALE EN HAÏTI
RÉFÉRENTIELS MÉTHODOLOGIQUES
DE L’ÉTUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT

RÉSUMÉ POUR DÉCIDEURS

Haïti
ÉQUIPE DE RÉALISATION

Réalisation
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)
Organisation internationale de la Francophonie (OIF)
Ministère de l’Environnement de la République d’Haïti (MdE)

Direction scientifique
Groupe d’Études Interdisciplinaires en
Géographie et Environnement Régional (GEIGER)
Université du Québec à Montréal (UQAM)
Jean-Philippe WAAUB, professeur titulaire,
département de Géographie, UQAM

Exécution
Groupe d’Études Interdisciplinaires en
Géographie et Environnement Régional (GEIGER)
Université du Québec à Montréal (UQAM)
Karim SAMOURA, Expert en évaluation environnementale

Coordination technique
Hugo COLES, Ministère de l’Environnement (MdE), Haïti
Edna Blanc CIVIL, Programme des Nations-Unies
pour le Développement (PNUD)
Faouzia ABDOULHALIK, Institut de la Francophonie
pour le Développement Durable (IFDD)

Collaboration à l’édition
Marcel KLASSOU, Expert en évaluation environnementale
Idéalisoa ANDRINIELA, Volontaire internationale de la Francophonie
Tanya MERCERON, Directrice Nationale du Projet d’Appui au
Renforcement des Capacités du Ministère de l’Environnement (PARC)-Haïti

Édition et réalisation graphique


Les impressions Stampa

Tirage
300 exemplaires

Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives du Canada

ISBN version papier : 978-89481-191-7


ISBN version électronique : 978-89481-192-4

Imprimé avec des encres végétales sur du papier dépourvu d’acide


et de chlore et contenant 100% de matières postconsommation.

30 septembre 2015
AVANT-PROPOS

Dans un contexte de gestion d’urgences, de lutte contre la pauvreté et de dégradation de l’environne-


ment, l’évaluation environnementale des projets d’investissements occupe une place de choix comme
outil de gouvernance pour les Etats.

En tant qu’outil de planification et de prise de décision, l’évaluation environnementale permet d’identi-


fier à l’avance les enjeux potentiels de nos choix ainsi que les impacts des différentes alternatives
disponibles pour la réalisation des politiques et programmes d’investissement. Elle est donc un élément
indispensable au développement durable et à la bonne gouvernance.

Le PNUD est fier d’appuyer les efforts du Ministère de l’environnement pour mettre en place et
structurer le Bureau National des Évaluations Environnementales (BNEE) qui est le point catalyseur
de ce système de prise de décision et de gouvernance. Cet appui s’est construit sur une solide base
juridique qui a permis d’établir les principes avec lesquels nous devons évoluer. En effet, les premières
bases internationales de l’étude d’impact environnementale remontent à la déclaration de Stockholm
en 1792 qui fait obligation aux Etats de veiller à ce que les activités exercées sous leur juridiction ne
causent pas de dommages à l’environnement. Le principe 11 de la Charte mondiale de la nature
continue sur la même lancée en introduisant l'étude d’impact environnementale de façon graduelle
avec une balance des bénéfices pour les promoteurs d'une part et les conséquences pour l'environne-
ment d'autre part. La Déclaration de Rio de 1992 achèvera de consacrer cette notion, à travers notam-
ment le Principe de précaution.

En Haïti, le chapitre 4 du décret du 12 octobre 2005 sur la Gestion de l’environnement fait des
exigences en termes d’évaluation environnementale. À travers ce document, et avec le support de
l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD), le PNUD a accompagné le
Ministère de l’Environnement dans la poursuite de trois (3) objectifs fondamentaux:

La définition d’un cadre juridique régissant les évaluations environnementales

La définition du cadre institutionnel qui clarifie le rôle de chaque catégorie d’acteurs dans
la procédure d’évaluation environnementale

L’élaboration des guides sectoriels relatifs à l’évaluation environnementale dans les


secteurs prioritaires de développement.

Pour être efficace en matière environnementale, il faut du savoir et du savoir-faire. C’est-à-dire être en
mesure de maitriser des outils qui permettent de faire face à des situations réelles. Ce guide offre cette
possibilité. Toutes les institutions nationales et internationales, publiques et privées qui œuvrent pour
l’amélioration de la situation environnementale d’Haïti sont invitées à contribuer à l’application de
cette procédure. Nous partageons un même défi : celui de garantir un lendemain meilleur pour Haïti qui
tienne compte des préoccupations environnementales, sociales et économiques.

Bonne lecture!

Yvonne Helle
Directrice Principale du Programme des Nations-Unies
pour le Développement (PNUD)
LE MOT DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE

La préservation de l’environnement et une meilleure gestion des ressources naturelles constituent des
enjeux cruciaux pour le bien-être des populations. Dans ce cadre l’Institut de la Francophonie pour le
développement durable (IFDD) s’est toujours employé à renforcer les capacités des pays francophones
pour une meilleure prise en charge de leurs problèmes environnementaux et assurer ainsi un dévelop-
pement inclusif tenant compte des paramètres économique, social et environnemental.

En ce qui concerne Haïti, cinq ans après le séisme qui a durement touché le pays, l’occasion s’est
présentée de transformer les principaux défis en opportunités afin de permettre ce pays de repartir sur
de bonnes bases. L’évaluation environnementale se présente comme étant un outil pour la prévention
des catastrophes et la gestion des risques. Il s’agit entre autres d’accompagner les haïtiens dans la mise
en œuvre de plans d’action qui permettront d’instaurer des conditions favorables à l’élaboration de
projets de développement dans les domaines de la santé, de l’agriculture, l’éducation, du tourisme, des
transports, etc.

Après une mission exploratoire en 2012 pour échanger avec les principaux acteurs haïtiens en matière
d’environnement et de développement durable, le Programme des Nations Unies pour le Développe-
ment, le Ministère de l’Environnement haïtien et l’IFDD ont signé un accord qui fixe un cadre de
coopération technique pour intervenir dans les domaines de gestion rationnelle de l’environnement et
des ressources naturelles comme conditions essentielles pour le développement durable. Cette initia-
tive s’inscrit dans le cadre du Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du Ministère de l’Envi-
ronnement (PARC) dont le principal résultat escompté est la mise en place d’outils institutionnels,
stratégiques, légaux et réglementaires ainsi que des structures de gestion de l’environnement et des
ressources naturelles.

Cette coopération technique a débouché sur l’élaboration du cadre juridique et institutionnel relatif à
l’évaluation environnementale en Haïti et à la formation de plusieurs agents du secteur public, des
ONG et du monde universitaire. Le nouveau cadre institutionnel prévoit la mise en place du Bureau
National pour l’évaluation environnementale (BNEE) qui sera chargé notamment de mener des études
dans le domaine afin d’orienter les décideurs dans leur prise de décision. L’engagement des partenaires
pour rendre le BNEE pleinement opérationnel demeure important. L’appui au BNEE se présentera
sous la forme d’une mise à disposition d’une expertise internationale jusqu’en 2016 et le financement
de stages professionnels pour les agents de ce bureau.

C’est dans le but de faire connaitre ce dispositif institutionnel et vulgariser les textes juridiques que les
partenaires ont mis en place une collection de trois ouvrages. Il s’agit notamment:

Du «Cadre juridique et institutionnel de l’évaluation environnementale en Haïti» qui dresse


un portrait de la législation existante pour ce pays dans le domaine de l’évaluation environ-
nementale, et qui propose des améliorations de ce cadre;

Du «Référentiels méthodologiques de l’étude d’impact sur l’environnement en Haïti» qui


fait état des propositions sur les différentes étapes à suivre dans chaque secteur d’activité
économique pour mener une étude d’impact environnemental;

Du «Résumé pour les décideurs du cadre juridique et institutionnel de l’évaluation environ-


nementale en Haïti» faisant un ensemble de propositions à l’intention des décideurs sur les
démarches à suivre pour renforcer le cadre juridique et institutionnel de l’Évaluation Envi-
ronnementale en se basant sur les conclusions des deux guides préalablement cités.
L’Organisation internationale de la Francophonie, à travers l’Institut de la Francophonie pour le
développement durable et son Bureau régional pour les pays de la Caraïbe, remercie l’ensemble des
experts et institutions qui ont collaboré à la production de ces ouvrages et renouvelle son engagement
d’appuyer Haïti aux côtés du PNUD et du Ministère de l’Environnement pour la maîtrise des outils de
gestion de l’environnement et pour l’atteinte des objectifs de sa politique haïtienne en matière d’envi-
ronnement.

David BONGARD Jean-Pierre NDOUTOUM


Directeur BRPC Directeur IFDD
PRÉFACE

La situation de pauvreté et de précarité générale dans laquelle vit la grande majorité de la population
haïtienne commande des interventions sérieuses au niveau de tous les secteurs de la vie nationale pour
avancer vers le développement durable. Force est de reconnaitre que durant ces dernières années, il y
a toute une dynamique de planification du développement enclenchée par le Gouvernement consistant
notamment dans la définition de politiques, de plans, de programmes et de projets touchant différents
secteurs socioéconomiques, tels: les infrastructures , l’ agriculture, la Santé , l’ éducation, le commerce
le transport, le développement industriel, le tourisme , etc.

Cependant, aussi importantes que soient ces interventions pour le pays, la plupart d’entre elles ne sont
soutenues d’aucune évaluation environnementale sanctionnée par l’Etat haïtien et qui garantirait leur
fiabilité et leur viabilité en termes de mise en œuvre comme stipulé dans le décret cadre de 2005
portant sur la gestion de l’Environnement.

Pour remédier à cette faiblesse, le MDE, entend désormais, mettre à la disposition de tous les secteurs,
des outils techniques et légaux d’évaluation environnementale, concevoir des instruments devant aider
les décideurs, les bailleurs etc. afin de faire de l’obtention de la non objection environnementale, une
condition préalable à toute intervention.

Fort de ces considérations, le Ministère avec l’appui technique du Programme des Nations Unies pour
le Développement (PNUD) et de l’institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD)
a travaillé à l’élaboration de ce «cadre juridique et institutionnel de l’évaluation Environnementale».
Il s’agit d’un document portant sur trois aspects dont (i) le passage en revue du corpus juridique et
règlementaire lié à la question en Haïti,(ii) la proposition d’ un cadre juridique régissant les évaluations
environnementales et d’un cadre institutionnel de mise en œuvre( iii) la disponibilité des guides
sectoriels relatifs à l’ étude d’ impact environnemental et social en Haïti . C’est donc un document de
première main qui aidera à la prise de décisions. Sous cette lancée, le Ministère se propose de pour-
suivre à la création du Bureau National des Evaluations Environnementales(BNEE) et à l’adoption de
tout le corpus juridique et réglementaire ci devant évoqué.

Le ministère de l’Environnement remercie et félicite tous ceux, toutes les autres institutions ayant
contribué à la préparation de cette œuvre originale. Nous invitons tous les acteurs tant nationaux
qu’internationaux à en prendre connaissance et à le valoriser. Quant à nous du Gouvernement, nous
nous engageons résolument à l intérioriser dans nos actions et sommes déterminés à ce que le système
d’ évaluation environnementale soit pris en compte dans toutes les sphères de décisions stratégiques
devant orienter les interventions tant au niveau local, départemental que national.

Dominique PIERRE
Ministre de l’Environnement
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 5
1 Mise en contexte 5
1.1 Contexte de réalisation 5
1.2 Mandat et objectifs 5
1.3 Définitions 6

2 Approche méthodologique 6

3 Principaux résultats 7

3.1 État des lieux 7


3.2 Bureau National d’Évaluation Environnementale (BNÉE) 8
3.3 Propositions relatives au cadre juridique et
réglementaire des Évaluation Environnementale 11
3.3.1 Avant-projet de loi sur l’Évaluation Environnementale
en Haïti 11
3.3.2 Avant-projet de loi portant organisation et
fonctionnement du Bureau National
Évaluation Environnementale(BNÉE) 15
3.4 Référentiels méthodologiques sur les études d’impact
environnemental et social 15
3.4.1 Guide général de réalisation de l’ÉIES 15
3.4.2 Guides sectoriels de réalisation des ÉIES 16
3.5 Plan de renforcement des capacités 17

4 Stratégie de mise en oeuvre du cadre institutionnel


et réglementaire proposé 18

Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC 3


INTRODUCTION

Ce document tient lieu de résumé pour décideur du rapport intitulé «Cadre Juridique et Institutionnel
de l’Évaluation Environnementale en Haïti. Référentiels méthodologiques de l’étude d’impact sur
l’environnement ». Il présente les principales propositions faites pour le renforcement du corpus
juridique et le cadre institutionnel de l’Évaluation Environnementale (ÉE), ainsi que la mise en place
de procédures générales et de guides de réalisation des études d’impact environnemental et social dans
les secteurs prioritaires de développement en Haïti, notamment ceux des infrastructures, de l’industrie,
et de l’exploitation des ressources naturelles incluant les mines.

1. MISE EN CONTEXTE
1.1. CONTEXTE DE RÉALISATION
Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique environnementale de l’État Haïtien, le Ministère
de l’Environnement (MdE) d’Haïti, avec la coopération de l’Institut de la Francophonie pour
le Développement Durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation Internationale de la
Francophonie, et le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) en Haïti, ont lancé
une série d’activités de renforcement des capacités d’intervention du pays en matière d’évaluation
environnementale. Ces activités portent d’une part, sur la formation des acteurs impliqués dans le
processus d’évaluation environnementale, notamment de ceux de l’État. D’autre part, elles visent à
créer un cadre favorable à la réalisation effective et systématique d’études d’impact environnemental
et social pour tous projets, programmes, plans et politiques initiés en Haïti.

Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE
(PARC) dont le principal résultat escompté est la mise en place des outils institutionnels, stratégiques,
légaux et réglementaires ainsi que les structures de gestion de l’environnement et des ressources
naturelles.

1.2. MANDAT ET OBJECTIFS


Dans ce cadre, trois (3) consultants internationaux et un consultant national ont été engagés, sous
OD FRRUGLQDWLRQ HW OD GLUHFWLRQ VFLHQWL¿TXH GX *URXSH G¶pWXGHV LQWHUGLVFLSOLQDLUHV HQ JpRJUDSKLH HW
environnement régional (GEIGER) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), pour faire une
étude ayant les objectifs suivants:

ƒ faire une analyse de l’état des lieux des cadres juridiques et réglementaire de l’évaluation
environnementale en Haïti et, en conséquence;
ƒ proposer un cadre juridique régissant les évaluations environnementales en élaborant
les projets de textes juridiques nécessaires, mais aussi en suggérant, le cas échéant, les
améliorations nécessaires, des textes juridiques pour en garantir l’harmonie;
ƒ proposer un cadre institutionnel de mise en œuvre, en clarifiant le rôle de chaque catégorie
d’acteurs dans la procédure d’évaluation environnementale et en précisant le mandat et les
besoins en ressources et compétences de l’unité administrative en charge des évaluations
environnementales; et,

Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC 5


ƒ élaborer les guides techniques sectoriels relatifs à l’étude d’impact environnemental et social
en Haïti incluant le guide général avec une matrice de tri préliminaire et une procédure de
participation publique et d’identification des types de projets à soumettre.
1.3. DÉFINITIONS
L’évaluation environnementale (ÉE) regroupe l’ensemble des processus qui visent la prise en compte
GH O¶HQYLURQQHPHQW GDQV OD SODQL¿FDWLRQ GHV DFWLRQV OH GpYHORSSHPHQW GH SURMHWV GH SURJUDPPHV
GHSODQVHWGHSROLWLTXHV(OOHHVWGp¿QLHFRPPH©XQSURFHVVXVV\VWpPDWLTXHTXLFRQVLVWHjpYDOXHU
et à documenter les possibilités, les capacités et les fonctions des ressources, des systèmes naturels
HWGHVV\VWqPHVKXPDLQVD¿QGHIDFLOLWHUODSODQL¿FDWLRQG¶XQGpYHORSSHPHQWGXUDEOHHWODSULVHGH
décision générale, ainsi qu’à prévoir et à gérer les impacts négatifs et les conséquences des propositions
d’aménagements en particulier ».

Dans le cadre de cette étude, le système d’ÉE comprend :

ƒ l’évaluation environnementale stratégique (ÉES) qui s’inscrit dans une perspective


d’amélioration de la planification en faisant porter l’analyse des programmes, plans, et
politiques (PPP) sur la justification des choix de développement et sur l’analyse comparative
de différentes options dans une perspective de développement durable ;
ƒ l’étude d’impact environnemental et social (ÉIES) qui permet d’examiner les
conséquences, tant bénéfiques que néfastes, qu’un projet de développement envisagé aura
sur l’environnement et la société, et de s’assurer que ces conséquences sont dûment prises en
compte dans la conception du projet;
ƒ l’audit environnemental ou la vérification environnementale, systématique et documentée,
qui permet d’obtenir et d’évaluer, d’une manière objective, des preuves récoltées (preuves
d’audit) afin de déterminer si les activités, évènements, conditions, systèmes de gestion
relatifs à l’environnement ou les informations y afférentes, sont en conformité avec les
critères ou conditions préétablis (critères d’audit).

2. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
Les étapes suivies pour réaliser l’étude sont décrites ci-dessous.

ƒ La collecte et l’analyse documentaire ont débuté par l’élaboration d’un questionnaire sur l’état
des lieux de l’Évaluation Environnementale en Haïti, lequel a été administré lors de rencontres/
interviews auprès des autorités et acteurs majeurs de l’évaluation environnementale, dont,
notamment, le Ministère de l’Environnement (MdE). Cela a permis de faire l’inventaire des
textes juridiques et réglementaires sur l’environnement, l’analyse du système d’évaluation
environnementale en Haïti, la revue critique des modèles organisationnels existants, la revue
d’exemples de guides généraux et sectoriels de l’ÉIE, etc.
ƒ Le choix d’une proposition de modèle organisationnel de gestion de l’évaluation
environnementale correspondant aux réalités haïtiennes a été réalisé en mettant en place un
cadre de concertation des parties prenantes (les institutions publiques en charge de la gestion
de l’environnement, des ressources naturelles, de la santé, de l’éducation ; des promoteurs
publics et privés ; des centres de formation universitaires et de recherche ; des acteurs de la

6 Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC


société civile), et en utilisant une démarche d’aide multicritère à la décision, pour comparer
six (6) options de structures de gestion sur neuf (9) critères d’évaluation (ciblage des champs
d’intervention de l’organisme, autonomie en termes de prise de décision et de gestion
financière, capacité d’influence et d’arbitrage entre les différents secteurs, ouverture à la
participation publique, capacité d’intégration au contexte institutionnel et sociopolitique,
etc.).
ƒ Deux avant-projets de lois portant respectivement sur l’encadrement de l’évaluation
environnementale (évaluation environnementale stratégique, étude d’impact
environnemental et social, audit environnemental) et sur la création de la structure de gestion
retenue à l’étape précédente, ont été élaborés. Leur validation technique a été effectuée avec
les parties prenantes.
ƒ Un guide général de réalisation de l’étude d’impact environnemental et social, et des guides
sectoriels ont également été élaborés et validés.

3. PRINCIPAUX RÉSULTATS
Les principaux résultats portent sur : (i) l’état des lieux de l’évaluation environnementale en Haïti ;
(ii) le Bureau National des Évaluations Environnementale (BNÉE) comme cadre institutionnel de
gestion de l’ÉE en Haïti ; (iii) deux textes juridiques dont un avant-projet de loi sur l’évaluation
environnementale et un avant-projet de loi portant organisation et fonctionnement du BNÉE ; (iv) les
référentiels de l’étude d’impacts sur l’environnement, soit un guide général et des guides sectoriels ;
(v) le programme de renforcement des capacités visant toutes les catégories d’acteurs impliqués dans
le processus d’évaluation environnementale.

3.1. ÉTAT DES LIEUX


Plusieurs textes sectoriels, pris avant la création du Ministère de l’Environnement, font aussi référence
à la prise en compte l’environnement dans les activités de développement ou d’exploitation des
ressources naturelles. Il s’agit notamment :

ƒ du Décret du 13 mai 1936 ratifiant la Convention internationale pour la protection des


végétaux ;
ƒ du Décret du 31 mars 1971 portant organisation de la surveillance et de la police de la chasse
conformément à la Convention pour la protection de la nature et la préservation de la faune
sauvage dans l’hémisphère occidental ;
ƒ des textes réglementaires relatifs à l’agriculture qui intègrent assez bien les mesures de
sauvegarde environnementale ;
ƒ de la Loi du 9 juillet 2002 sur les zones franches et de l’Arrêté présidentiel du 16 mai 2012
fixant les conditions réglementaires de création, d’implantation, de gestion, d’exploitation et
de contrôle des zones franches en Haïti, qui font référence à la réalisation d’études d’impacts
sur l’environnement dans les secteurs du Commerce et l’Industrie.

Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC 7


Depuis 2005, l’évaluation environnementale en Haïti est encadrée essentiellement par le Décret du 12
octobre 2005 portant sur la gestion de l’environnement et de régulation de la conduite des citoyens et
citoyennes pour un développement durable. Cependant, ce décret qui reste non appliqué sur plusieurs
aspects dont ceux relatifs à l’ÉE, n’est appuyé encore par aucune loi ou arrêté d’application.

$X QLYHDX LQWHUQDWLRQDO SOXVLHXUV FRQYHQWLRQV UDWL¿pHV SDU OD 5pSXEOLTXH G¶+DwWL  PHQWLRQQHQW
l’obligation de réalisation d’ÉIES. Il s’agit entre autres, des conventions sur la diversité biologique, sur
ODOXWWHFRQWUHODGpVHUWL¿FDWLRQGDQVOHVSD\VJUDYHPHQWWRXFKpVSDUODVpFKHUHVVHOD&RQYHQWLRQFDGUH
des Nations-Unies contre les changements climatiques, le Protocole de Cartagena sur la prévention
des risques biotechnologiques, découlant de la Convention sur la diversité biologique, la Convention
des Nations-Unies sur les cours d’eau de 1997, la Convention des Nations-Unies ESPOO de 1991 sur
l’étude d’impact environnemental dans un contexte transfrontalier.

Au plan institutionnel, le Ministère de l’Environnement (MdE) est l’institution en charge de


la mise en œuvre de la procédure. Toutefois, certaines institutions étatiques ont mis en place une
cellule environnementale qui prend des dénominations différentes (Unité environnementale, Cellule
environnementale), et qui, fonctionnant indépendamment du ministère de l’Environnement, appliquent
les normes des agences internationales pour les études d’impact environnemental et social. Elles ne
sont pas nombreuses à adopter l’appellation : Unité Technique Environnementale Sectorielle (UTES)
dont la mise en place dans les ministères sectoriels est prévue par le Décret du 12 octobre 2005.

Dans l’ensemble, les institutions concernées par la mise en œuvre des ÉIES en Haïti sont : le
Ministère de l’Environnement (MDE), le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du
Développement Rural (MARNDR), le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), le
Ministère des Travaux Publics,Transports et Communications (MTPTC), le Ministère du Tourisme
(MT), le Fonds d’assistance économique et sociale (FAES), l’Agence Nationale des Aires Protégées
(ANAP) , le Fonds pour la Réhabilitation de l’Environnement Haïtien (FREH), la Direction de la
Protection Civile (DPC), et les Collectivités Territoriales.

/¶DEVHQFHGHWH[WHVOpJLVODWLIVHWGHSURFpGXUHVVSpFL¿TXHVjO¶e(DSRXUFRQVpTXHQFHODUpDOLVDWLRQ
d’études environnementales de projets de développement dans les départements sectoriels et par la
coopération internationale, sans l’implication du MdE. Ces études environnementales prennent pour
UpIpUHQFHVOHVSURFpGXUHVGHVSDUWHQDLUHVWHFKQLTXHVHW¿QDQFLHUVLPSOLTXpV7UqVSHXGHFHVpWXGHV
font l’objet de validation par le MdE, qui, par ailleurs, ne dispose d’aucun mécanisme de suivi de la
mise en œuvre des plans de gestion environnementale et sociale.

(QRXWUHO¶LQVXI¿VDQFHG¶RXWLOVWHFKQLTXHVG¶DFFRPSDJQHPHQWGHFDSDFLWpVKXPDLQHVPDWpULHOOHVHW
¿QDQFLqUHVQpFHVVDLUHVjODUpDOLVDWLRQGHVe,(6VRQWHQWUHDXWUHVGHVFRQWUDLQWHVjO¶RSpUDWLRQQDOLVDWLRQ
des ÉE en Haïti.

3RXU SDOOLHU FHV LQVXI¿VDQFHV O¶pWXGH SURSRVH G¶LQVWLWXWLRQQDOLVHU O¶pYDOXDWLRQ HQYLURQQHPHQWDOH HQ
Haïti en y créant au sein du Ministère de l’Environnement, une structure en charge, en mettant en
SODFHXQHORLVSpFL¿TXHVXUO¶pYDOXDWLRQHQYLURQQHPHQWDOHDLQVLTXHGHVUpIpUHQWLHOVSRXUODUpDOLVDWLRQ
d’ÉIES, un plan de renforcement des capacités, et une stratégie de mise en œuvre.

8 Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC


3.2. BUREAU NATIONAL D’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE (BNÉE)
Le processus participatif de choix du modèle organisationnel de gestion des évaluations
environnementales, basé sur une approche d’aide multicritère à la décision, a permis de retenir par
consensus une structure, dénommée : Bureau national d’évaluation environnementale (BNÉE).

Le BNÉE est un service techniquement déconcentré doté de la personnalité morale et de l’autonomie


DGPLQLVWUDWLYHHW¿QDQFLqUH,ODSRXUPLVVLRQG¶DVVXUHUODSURPRWLRQHWODPLVHHQ°XYUHGXV\VWqPH
national d’évaluations environnementales, notamment les études d’impact environnemental et social
(ÉIES), les évaluations environnementales stratégiques (ÉES), les audits environnementaux, et la
participation publique.

Au plan de la gouvernance, il est dirigé par un Directeur général qui relève directement du Ministre de
l’Environnement. Le Directeur général est nommé par arrêté présidentiel pris en Conseil des ministres,
sur proposition du Ministre de l’Environnement. Il collabore directement avec les Directeurs généraux
GHV DXWUHV PLQLVWqUHV D¿Q GH IDYRULVHU O¶LQWpJUDWLRQ GH O¶HQYLURQQHPHQW GDQV OHXUV SURJUDPPHV GH
développement.

La structure organisationnelle du BNÉE, en Directions, en Services et en Sections, est présentée par


l’organigramme de la FIGURE 1 ci-après. Le BNÉE comprend ainsi la Direction générale du BNÉE
appuyée notamment par un Secrétariat général, et les Directions suivantes : la Direction des études
d’impact environnemental et social, incluant notamment un Service de contrôle, suivi et audit
environnemental ; la Direction des politiques, études générales et évaluation environnementales
stratégiques ; la Direction de communication, participation publique et coordination des audiences
SXEOLTXHVHWOD'LUHFWLRQDGPLQLVWUDWLYHHW¿QDQFLqUHLQFOXDQWXQVHUYLFHFRPSWDEOHD\DQWHQFKDUJH
les recettes.

Ces Directions, Services et Sections sont animés par un personnel permanent, nommé par arrêté du
Ministre de l’Environnement à l’exception du régisseur, mis à disposition par le ministère des Finances.
Au niveau départemental, le BNÉE est représenté par des Bureaux Départementaux d’Évaluation
Environnementale (BDEE), qui peuvent être associés aux Directions Départementales.

Dans les propositions concernant le cadre réglementaire, un avant-projet de loi portant organisation et
fonctionnement du Bureau National d’Évaluation Environnementale (BNÉE), est proposé (voir section
3.3.2).

Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC 9


FIGURE 1 Organigramme du BNÉE

10 Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC


3.3. PROPOSITIONS RELATIVES AU CADRE JURIDIQUE ET RÉGLEMENTAIRE
DES ÉE
En s’appuyant, d’une part, sur les résultats des consultations et des enquêtes réalisées, et sur la revue
des textes juridiques et réglementaires de l’ÉE, et d’autre part sur les résultats du processus participatif
de mise en place du cadre institutionnel, l’étude propose différents textes juridiques et réglementaires.
Ces textes qui constituent des avant-projets présentés plus en détails ci-dessous, traitent :

ƒ de la loi sur l’évaluation environnementale en Haïti ;


ƒ de la loi sur le Bureau National d’Évaluation Environnementale.

3.3.1. AVANT-PROJET DE LOI SUR L’ÉVALUATION


ENVIRONNEMENTALE EN HAÏTI
Cette loi sur l’évaluation environnementale trouve son ancrage dans le Décret du 12 octobre 2005 qui
Gp¿QLWODSROLWLTXHQDWLRQDOHHQPDWLqUHGH*HVWLRQGHO¶(QYLURQQHPHQWHWGH5pJXODWLRQGHOD&RQGXLWH
des Citoyens et Citoyennes pour un Développement Durable. Ce décret, dans son chapitre IV traite en
effet de l’évaluation environnementale (articles 56 à 61).

La Loi proposée qui vient combler le vide concernant la mise en œuvre des évaluations
HQYLURQQHPHQWDOHV HQ +DwWL YLVH j DSSRUWHU GHV PRGL¿FDWLRQV DX FKDSLWUH ,9 GX 'pFUHW GH 
VXU O¶pYDOXDWLRQ HQYLURQQHPHQWDOH  HW j UHGp¿QLU GHV SULQFLSHV HW UqJOHV JpQpUDX[ SOXV DGDSWpV HW
applicables à l’évaluation environnementale en Haïti. En d’autres termes, il s’agit d’extraire du Décret
les dispositions du chapitre IV et de les insérer dans le projet de loi.

&HQRXYHODYDQWSURMHWGHORLSOXVGpWDLOOpGRQQHOHVRULHQWDWLRQVJpQpUDOHVHW¿[HOHVSULQFLSHVHWUqJOHV
relatifs à un système d’évaluation environnementale, incluant les études d’impact environnemental et
social, les plans de gestion environnementale et sociale, les audits environnementaux, et l’évaluation
environnementale stratégique. En termes de formulation du texte juridique, cet avant-projet de loi est
structuré comme suit :

ƒ Intégration des visas et des considérants ;


ƒ Titre I : Des dispositions générales ;
ƒ Titre II : Des principes fondamentaux ;
ƒ Titre III : Du contenu de l’évaluation environnementale ;
ƒ Titre IV : Des procédures de l’évaluation environnementale ;
ƒ Titre V : De l’audit environnemental et social ;
ƒ Titre VI : De l’évaluation environnementale stratégique ;
ƒ Titre VII : Des sanctions et des voies de recours ;
ƒ Titre VIII : Des dispositions finales.
ƒ Les annexes : (1) la liste des projets à soumettre à l’étude d’impact environnemental et social
simplifiée ou approfondie ; (2) les projets à soumettre à la notice d’impact environnemental
et social (NIES) ; et, (3) la définition des zones sensibles.

Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC 11


En ce qui concerne son contenu, cet avant-projet de loi et ses annexes portent essentiellement sur :

ƒ la mise en place d’un cadre institutionnel par la création du Bureau National d’Évaluation
Environnementale, désigné sous le sigle BNÉE (définition et mission : voir section 3.2 ci-
dessus) ;
ƒ l’obligation de réalisation préalable d’ÉIES pour toutes activités susceptibles d’induire des
impacts négatifs sur l’environnement. Les activités publiques sont également visées par
la présente loi. L’ÉIES est, en effet, à la base de la délivrance ou non d’une non-objection
environnementale par le Ministère de l’Environnement.
ƒ la catégorisation des ÉIES (approfondies ou simplifiées) selon l’importance des impacts
potentiels des projets et de la sensibilité des zones d’insertion ;
ƒ la définition du contenu des rapports des ÉIES approfondies et simplifiées ou des Notices
d’Impact Environnemental et Social ;
ƒ la définition de la procédure administrative et des délais concernant la réalisation des ÉIES
et NIES (figure 2 et tableau 1) ;
ƒ la mention de la responsabilité du promoteur pour la prise en charge des frais liés à
l’application de toutes les étapes de la procédure reliée à son projet ;
ƒ la mise en place de pénalités pour le non-respect de la loi sur l’évaluation environnementale,
notamment pour la non-réalisation de l’ÉIES de projet.
ƒ la définition de l’audit environnemental et de l’évaluation environnementale stratégique
ainsi que de leurs contextes d’application ;
ƒ la liste des projets à soumettre à l’évaluation environnementale et sociale simplifiée ou
approfondie ; il s’agit des projets des secteurs suivants : agriculture et aménagement hydro
agricole ; aménagement forestier ou sylvo-pastoral (flore et faune) ; industrie extractive ;
cimenterie, fabrication de chaux et de plâtre ; traitement des eaux ; travail des métaux et
industries de transformations ; industries de produits alimentaires ; projets d’infrastructures ;
aménagement des cours d’eau ; aménagement urbains ; tourisme ; etc.
ƒ la définition des zones sensibles, classées selon les catégories : zones humides, aires protégées,
agglomérations urbaines et notamment les zones résidentielles.
Il est fondamental de souligner que l’étude d’impact environnemental et social est réalisée aux frais et
sous la responsabilité du promoteur dans le cadre de l’étude de faisabilité de son projet. Le promoteur
SHXW FRQ¿HU OD UpDOLVDWLRQ GH O¶pWXGH G¶LPSDFW HQYLURQQHPHQWDO HW VRFLDO j GHV EXUHDX[ G¶pWXGHV
agréés par le Ministre en charge de l’environnement ou à des consultants dont les compétences dans
le domaine sont avérées. Toutefois, la priorité est accordée, à compétence égale, aux nationaux. Ces
EXUHDX[QDWLRQDX[SHXYHQWV¶DVVRFLHUjGHV¿UPHVRXGHVFRQVXOWDQWVpWUDQJHUVGRQWODFRPSpWHQFHHVW
reconnue en la matière. Les bureaux d’études étrangers ou les consultants internationaux doivent être
DVVRFLpVjGHVEXUHDX[G¶pWXGHVDJUppVRXjGHVFRQVXOWDQWVQDWLRQDX[TXDOL¿pVHQODPDWLqUH

/HVFRQGLWLRQVG¶DJUpPHQWGHVEXUHDX[G¶pWXGHVVHURQWGp¿QLHVSDUDUUrWp

12 Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC


Figure 2. Schéma de la procédure administrative de l’ÉIES en Haïti

Étape 1. Dépôt de l’avis de projet et tri


préliminaire

Projet non assujetti aux ÉIES

Étape 2. Cadrage : préparation et approbation des


termes de référence (TdR)

Étape 3. Réalisation/révision du rapport


d’ÉIES et dépôt du rapport

Étape 4. Analyse de recevabilité et Étape 5. Organisation d’audiences


analyse environnementale publiques

Étape 6.$SSUREDWLRQGHO¶pWXGHHWGpOLYUDQFHGXFHUWL¿FDWGHFRQIRUPLWp
environnementale

Avis du Comité technique d’évaluation, recommandation du BNÉE, autorisation du


Ministre de l’Environnement

Octroi conditionnel ou non de la non-objection


environnementale

Refus de la non-objection
environnementale

Étape 7. Surveillance et suivi


environnemental, contrôle de la mise en œuvre Étape 8. Achèvement du
du plan de gestion environnementale et sociale projet
(PGES)

Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC 13


Tableau 1. Intrants et extrants des différentes étapes de la procédure

Intrants Étapes Extrants

Dépôt de l’avis de projet et Décision sur la nécessité


Avis ou description du projet
tri préliminaire ou sélection d’une ÉIES et sur le degré
Parfois une évaluation préalable
(screening) d’approfondissement

Avis ou description du projet et


Directives amendées
guides ou directives générales Cadrage (scoping)
VSpFL¿TXHVDXSURMHW RX7'5
ou sectorielles

7'5RXGLUHFWLYHVSpFL¿TXH
Réalisation de l’étude d’impact Rapport d’étude d’impact
amendée

Examen interne (Comité


Rapport d’analyse technique
technique d’examen des rapports)
Rapport d’étude d’impact
Examen externe : audience
Rapport d’audience
publique

Analyse intégrée des trois Décision du Ministre sur


Avis d’autorisation ou rejet
rapports proposition du BNÉE

Rapport de surveillance et de
Avis d’autorisation Surveillance et suivi, contrôle
suivi
Plan de fermeture du site/
Rapport d’audit, rapport du
installations inclus dans le Audit environnemental, contrôle
contrôle de la conformité
PGES

14 Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC


3.3.2. AVANT-PROJET DE LOI PORTANT ORGANISATION ET
FONCTIONNEMENT DU BUREAU NATIONAL D’ÉVALUATION
ENVIRONNEMENTALE (BNÉE)
Tenant compte de la taille du Bureau National d’Évaluation Environnementale qui est appelé à être
présent à tous les niveaux de la structure géographique du pays, des exigences du contexte socio-
pFRQRPLTXH DFWXHO HW GH OD YRORQWp GX JRXYHUQHPHQW G¶DJLU HI¿FDFHPHQW SRXU OD SURWHFWLRQ HW OD
réhabilitation de l’environnement par la mise en œuvre d’un processus d’évaluation environnementale
viable et durable, il devient évident de procéder, conformément aux dispositions du Décret du 12
octobre 2005, à une formalisation du BNÉE comme structure techniquement déconcentrée du Ministère
de l’Environnement. Le présent Avant-projet de loi qui s’inscrit dans ce cadre, en régit l’organisation et
le fonctionnement ainsi que les règles de procédures applicables à ses différentes activités.

L’avant-projet de loi est structuré en plusieurs articles regroupés en 5 titres.

Il traite essentiellement :

ƒ de la mission, des attributions et du mode d’intervention et de liaison du Bureau


National d’Évaluation Environnementale et des Bureaux Départementaux d’Évaluation
Environnementale ;
ƒ de l’organisation et du fonctionnement du Bureau National d’Évaluation Environnementale ;
ƒ des attributions et de l’organisation des Directions Centrales qui sont divisées en Services
et en Sections, et de celles des structures d’appui, dont le Comité de direction, le Conseil
consultatif et trois (3) Unités, tels que présentés dans la FIGURE 1 ci-dessus.
ƒ du statut des structures territorialement déconcentrées et de leur mode de fonctionnement,
ainsi que des Unités Techniques Environnementales Sectorielles (UTES), considérées
comme des structures transversales du BNÉE dans les ministères sectoriels.

3.4. RÉFÉRENTIELS MÉTHODOLOGIQUES SUR LES ÉTUDES D’IMPACT


ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL
En ce qui concerne l’élaboration des référentiels techniques, les outils décrits ci-dessous ont été
élaborés et validés.

3.4.1. GUIDE GÉNÉRAL DE RÉALISATION DE L’ÉIES


&HJXLGHYLVHjPLHX[FODUL¿HUOHVpWDSHVQpFHVVDLUHVjODUpDOLVDWLRQG¶XQHe,(6,OFRQWULEXHGRQF
à leur meilleure compréhension par les principaux acteurs concernés qui sont : l’administration en
charge de l’environnement, les administrations sectorielles, les promoteurs de projets, les prestataires
de services en matière d’ÉIES, les organisations de la société civile, les populations et le public. Il
comprend :

ƒ un rappel des caractéristiques et des éléments de la législation ainsi que les normes utilisées
en matière d’ÉIES ;
ƒ la présentation de la procédure et de la démarche d’élaboration d’une ÉIES ;

Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC 15


ƒ la présentation de la démarche et des formes de participation publique (consultation des
documents, enquête publique, réunion d’audience publique) lors des étapes de l’ÉIES ; et,
ƒ la présentation de la structure du contenu type des rapports d’ÉIES et de NIES.
Ce guide est complété par une série de documents de références mis en annexe, qui sont essentiels
pour le personnel technique du BNÉE et les membres des comités d’évaluation techniques. Ils portent
sur :

ƒ le contenu général des termes de références des ÉIES (TdR) ;


ƒ le processus d’évaluation des TdR ;
ƒ le processus d’évaluation des rapports d’ÉIES ;
ƒ les grilles des rapports d’ÉIES ;
ƒ le tableau type de présentation des matrices de Plan de Gestion Environnementale et Sociale
(PGES) ;
ƒ les formulaires à remplir pour les projets soumis à une NIES ;
ƒ la liste de contrôle des composantes du milieu dans un rapport d’ÉIES ; et,
ƒ les types de pollutions et nuisances.
/¶HQVHPEOH GH FHV GRFXPHQWV TXL SUpVHQWHQW DLQVL OHV DVSHFWV VFLHQWL¿TXHV GH OD GpPDUFKH
d’évaluation des impacts et les éléments des cadres institutionnels et réglementaires à prendre
en compte lors de la réalisation d’une ÉIES, constituent des référentiels forts utiles pour
l’opérationnalisation de l’évaluation environnementale en Haïti et le renforcement des capacités
des acteurs impliqués.

3.4.2. GUIDES SECTORIELS DE RÉALISATION DES ÉIES

Il s’agit de directives sectorielles sur la réalisation de l’ÉIES pour les projets des secteurs de
développement prioritaires en Haïti. Les types de projets concernés sont :

ƒ les projets agropastoraux,


ƒ les projets d’aéroports,
ƒ les projets d’aménagement des espaces naturels,
ƒ les projets d’industries chimiques,
ƒ les projets d’industries du bois,
ƒ les projets d’urbanisme et habitat,
ƒ les projets de barrages et centrales hydroélectriques,
ƒ les projets de ports,
ƒ les projets des industries agro-alimentaires,
ƒ les projets hydrauliques,

16 Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC


ƒ les projets linéaires,
ƒ les projets miniers, et
ƒ les projets pétroliers/gaz naturels
Pour chaque catégorie de projets, le guide sectoriel présente :

ƒ les principales activités et les sources d’impacts associés selon les phases de réalisation (phase
d’aménagement et de construction, phase d’exploitation ou phase opérationnelle, phase de
fermeture ou l’abandon de l’exploitation) ;
ƒ la description des modifications potentielles et les impacts qu’elles entraînent sur les
composantes de l’environnement susceptibles d’être affectées par les différents types de
projet. Les composantes environnementales concernées sont en général : l’air, les eaux, les
sols, les biotopes, les ressources naturelles, certains aspects socio-économiques, le cadre de
vie, le patrimoine et les infrastructures ;
ƒ des exemples de mesures d’atténuation pour les différents impacts mentionnés, selon les
types de projets et de milieux récepteurs.

3.5. PLAN DE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS


Les consultations réalisées et l’analyse de la documentation consultée, ont montré une grande faiblesse
dans le système d’ÉE en Haïti en ce qui concerne les capacités d’intervention, notamment les ressources
KXPDLQHVPDWpULHOOHVHW¿QDQFLqUHV

Le plan de renforcement des capacités proposé cible les aspects humains et organisationnels. Il vise
toutes les catégories d’acteurs impliqués dans le processus d’évaluation environnementale, et il
comprend les quatre (4) programmes suivants :

ƒ le programme de renforcement des capacités pour le BNÉE et autres acteurs de l’administration


publique impliqués dans le processus d’ÉE dont les cibles sont : le personnel du BNÉE, les
membres des comités techniques d’évaluation des TdR et des rapports d’ÉIES (incluant les
UTES et autres cellules environnementales des ministères sectoriels, directions techniques
et projets de développement), et les services déconcentrés du BNÉE;
ƒ le programme de création d’un pool permanent de compétences en évaluation
environnementale, qui touche tous les groupes d’acteurs impliqués dans les processus d’ÉE,
notamment les associations écologiques, les élus locaux et les collectivités décentralisées, les
bureaux d’études, et les institutions de formation et de recherche ;
ƒ le programme d’appui institutionnel et technique auprès du BNÉE qui vise essentiellement le
ministère de l’Environnement (incluant le BNÉE), les UTES, et les comités et commissions
interministériels en environnement et développement. Il met l’accent sur la promotion
des évaluations environnementales stratégiques et de la planification intégrée dans une
perspective de développement durable ;
ƒ le programme d’information et sensibilisation des acteurs en amont et en aval du
processus d’ÉE. Ce programme s’adresse aux décideurs et aux parlementaires ; aux groupes
professionnels notamment les juristes de l’environnement ; aux planificateurs/financiers, et
gestionnaires de grands projets ; aux leaders d’opinions, etc.

Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC 17


4. STRATÉGIE DE MISE EN ŒUVRE DU CADRE INSTITUTIONNEL ET
RÉGLEMENTAIRE PROPOSÉ

Des études séparées et complémentaires au présent rapport ont été commanditées par le Ministère de
l’Environnement de la République d’Haïti (MdE) et le PNUD, en vue d’élaborer un plan d’action de
mise en œuvre, entre autres, des résultats de cette étude. Les résultats de ces études proposent une
stratégie basée sur l’implantation progressives de la structure proposée, parallèlement au maintient du
rôle du MdE en matière de gestion du processus d’ÉE. Elle prévoit entre autres :

à court terme (horizon de 6 mois):

ƒ la redynamisation de la cellule de l’évaluation environnementale du MdE en y affectant du


personnel permanent (au moins 4 à 5 spécialistes seniors avec rang de directeurs techniques,
des stagiaires, un secrétariat et des moyens techniques et financiers appropriés) ;
ƒ la nomination d’un adjoint (ou une adjointe) à la Direction générale du BNÉE, qui sera
exclusivement en charge :
ƒ du maintien des activités régaliennes du Ministère en matière d’ÉE, en mettant l’accent
sur les ÉIES et les audits environnementaux ; et,
ƒ de la mise en œuvre du plan de renforcement des capacités élaboré, et de la promotion
des ÉE auprès des acteurs décisionnels, des promoteurs et des groupes d’influences ;
à moyen et long termes (1 an et 3 ans) :

ƒ la mise en place d’un groupe de travail coordonné par le Directeur adjoint en charge des ÉE,
ayant pour mission :
ƒ le suivi de l’avancement des travaux sur l’adoption de l’avant-projet de loi sur les ÉE ;
ƒ le suivi des démarches pour l’adoption du cadre organisationnel du MdE qui inclut la
création du BNÉE ; et,
ƒ le suivi des démarches visant l’adoption de la Loi portant organisation et fonctionnement
du BNÉE.

18 Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du MdE - PARC


CADRE JURIDIQUE ET
INSTITUTIONNEL DE L’ÉVALUATION
ENVIRONNEMENTALE EN HAÏTI
RÉFÉRENTIELS MÉTHODOLOGIQUES
DE L’ÉTUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT

RÉSUMÉ POUR DÉCIDEURS

Haïti

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