Memoire de Sortie 3
Memoire de Sortie 3
Memoire de Sortie 3
TABLE DE MATIERE
AVANT PROPOS_____________________________________________________________ 5
DEDICACE_________________________________________________________________ 6
REMERCIEMENTS__________________________________________________________ 7
LISTE DES SIGLES ___________________________________________________ ______ 8
LISTE DES TABLEAUX_______________________________________________________ 9
INTRODUCTION___________________________________________________________________13
2.1.2-Pré-test du questionnaire__________________________________________________________38
2.1.3-Enquête de Terrain_______________________________________________________________38
2.1.5-Les entretiens___________________________________________________________________38
2.1.7-Echantillonage__________________________________________________________________38
AVANT PROPOS
Si la délinquance semble être un phénomène constitutif des sociétés humaines, la valeur qu'on
lui attache dépend de la nature et du mode d'organisation de la société dans laquelle le
phénomène est considéré, réflexion que l'on doit notamment à Émile Durkheim.
La séparation progressive du religieux et du temporel, qui commença à faire sentir ses effets dès
le Moyen Âge, ne fit pas pour autant disparaître l'accent mis sur la faute, notion d'origine
religieuse, dans la commission de l'infraction. Cette optique justifiait par exemple que l'on ait
reconnu, à diverses époques de l'histoire, la responsabilité pénale des enfants et même des
animaux. Ainsi, au XVIIe siècle, dans la plupart des pays européens, le droit pénal reposait sur le
principe de la responsabilité individuelle et privilégiait, une fois l'aveu recueilli, des peines
neutralisantes et intimidantes d'une grande sévérité, comme la roue, le fouet ou les galères.
L'époque des Lumières amorça une rupture, avec la recherche d'une définition légale et
universelle du permis et du défendu, illustrant le projet de fonder une "légalité des délits et des
peines" que formula l'Italien Beccaria, dans son ouvrage publié en 1764, "Des délits et des
peines". Cette recherche s'inscrivait dans le cadre d'une aspiration plus générale, celle de donner
une nouvelle définition de l'homme, compris comme un être social, détenteur de droits et de
devoirs, évoluant dans une société où, le pouvoir cessant de chercher sa légitimité dans la
religion, on pourrait s'interroger sur la nature des infractions et l'échelle des sanctions
applicables à tous, quelle que fût la qualité du délinquant.
Cependant, toutes les maladies qui donnent une température élevée ne sont pas les différentes
manifestations d'une seule maladie qui serait "La fièvre"! C'est la même chose pour les maladies
de la société d'où l'importance d'opérer un tri entre la délinquance juvénile et la délinquance
d'adulte qui n'ont pas les mêmes mobiles, les mêmes causes ou les mêmes conséquences.
DEDICACE
REMERCIEMENTS
Nous remercions très sincèrement DIEU, le grand architecte de l’Univers qui nous a donné la
santé, l’intelligence et nous remercions sincèrement notre père SAINTILIEN Damucier et
CHARLES Jordany qui nous donnent un soutien inestimable, faisant de nous ce que nous
sommes aujourd'hui. Merci à mon Epoux chéri MARCELLUS Frid, et mon fils MARCELLUS
Jacky Fred Sarmy, et mon épouse CHARLES ARISTILD Modeline. Remerciements adresses
également à nos frères et sœurs, particulièrement à SAINTILIEN Gérard, JEAN Simone,
LAFORTUNE S. Précieuse.
Nous remercions notre directeur de mémoire : Rév. Père. NERESTANT Micial qui nous
accompagné et a été très patient avec nous pendant toute la durée de l'élaboration de notre
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travail de mémoire et ING. BRUNO Jhon pour son dévouement et sa patience envers nous pour
notre réussite et nous ne voulons pas négliger certaines institutions et personnes qui nous ont
aidé, soit par des informations, des suggestions, soit en nous ouvrant leur bibliothèque. Nous
citons, entre autre,
Nos remerciements les plus profonds s'adressent au Staff administratif de l’UPH aussi à tous les
professeurs de la Faculté des sciences d’agronomie et du développement de l UPH pour le temps
qu'ils nous ont consacré tout au long de ces quatre années d'études, et aussi à tous nos
compagnons d'études en particulier ceux du groupe de travail Cap-Haitien (G.C.H) : Jhon,
Gamany, Miguel, Dieulima, Quetty, Christianise, Rose Kerline, Ronise Murat et Amira. A ceux
du groupe : Fort St Michel, Morne Rouge, Milot, Limbé, Robillard, Trou du Nord, Pignon, Fort
Liberté.
Nos remerciements s'en vont à tous ceux et celles qui, d'une façon ou d'une autre, ont contribué,
de près ou de loin, dans la réalisation de ce travail, d’une façon spéciale Mr et Mme Dorvil
Etienne qui nous avaient ouvert les portes de leur institution (Institut Sacre Cœur du Cap-
Haitien) nous favorisant d’effectuer les différents travaux d’études, Directeur PETIT Jean Henry
et son épouse, Directeur BELL Angelot et son Epouse, Me MANASSE, Me BARCK Wilden,
Mr JOSEPH Phanaud, Mr Gabbelus Echaly. Puisse ce travail contribuer dans le débat sur les
perspectives d’amélioration de la situation économique et sociale d'Haïti !
MI : Ministère de l’Intérieur
Tableau 7.3 : Répartition des chefs de ménage selon le nombre d'enfants ……………………...73
Tableau 7.4- Répartition des chefs de ménage selon le lieu de naissance ………………………74
Tableau 7.5- Répartition des chefs de ménage selon la cause de migration à Cap- Haïtien.75
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Tableau 7.7 : Répartition des chefs de ménages selon l'année de migration à Cap-Haitien …….78
Le tableau 9.1 suivant donne une représentation chiffrée du contact de tous les Mineurs du pays
avec leurs parents, après leur incarcération.as de visite et semblent abandonnés à leur sort…... 96
Tableau 9.2-Situation juridique des Mineurs incarcérés dans les villes de province ……………….. 96
RESUME DU MEMOIRE
La délinquance est l’ensemble des crimes et des délits considérés sur le plan social. Elle est issue
de phénomènes. Certains penseurs font de ce fléau le résultat de diverses grandes maladies
sociales: pédophilie, prostitution, recrudescence de la violence, dépravation des bonnes mœurs,
augmentation de la pauvreté et écart entre riches et pauvres malgré l'abondance des richesses.
Les conditions d'hygiène et de sécurité sont précaires et ces quartiers, dans la majorité des cas,
privés d'infrastructures et de services sociaux. La bidonvilisation et la pauvreté restent des
phénomènes complexes. On constate assez souvent que les deux augmentent de manière
simultanée. La crise de bidonvilisation qui prévaut en Haïti, notamment dans les guetos du Cap-
Haïtien, tels; nan Bannann, EPPLS nan Ramblè, a entraîné des manifestations de certaines
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Nous voudrions terminer en soulignant qu’il est à la fois un devoir moral et une exigence
sécuritaire fondamentale pour la communauté nationale d’aider les pouvoirs publics dans la sous-
région à assurer l’immense tâche de la prise en charge de la question du respect des droits
enfants. Il faudrait que la communauté national s’emploie aujourd’hui à désamorcer cette bombe
à retardement constituée par la présence dans les rues de ces enfants qui, en grandissant ne
connaissent que le vol, la drogue, la prostitution et la violence .Pour éviter qu’elle ne se retrouve
plus tard face à la nécessité de mobiliser dix ou cent fois plus d’énergie ,de ressources humaines
et matérielles pour mettre fin aux violences, aux crimes ethniques et guerres civiles dont ces
derniers seront ces principaux acteurs. L’homme est né bon, mais la société le déprave ou le
corrompt (Rousseau), la délinquance est toujours juvénile. Comme l’acné. Les jeunes grattent
leurs acnés a tout va. Il est légitime de se demander si la prison est réellement la solution pour
traiter la délinquance. Ces jeunes désintégrés socialement ne vont-ils pas plonger toujours plus
bas?
En effet, Rousseau fut en quelque sorte le premier théoricien à célébrer les bienfaits d’une
éducation à la spontanéité naturelle de l’enfant. Echappant durant les premières années de sa vie
a la corruption sociale que manqueront pas de lui transmettre les adultes, l’enfance, et avec elle
sa dimension naturelle doit être protégé le plus longuement possible ; ce qui implique de
considérer l’enfant comme un être à part entière et de respecter les spécificités de son
développement physique et mental.
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De ce fait, pour faire suite à Rousseau qui parlait beaucoup sur la sensibilisation et la motivation
de l’éducation des enfants à la base et cela servira une sorte de prévention de tomber dans la
délinquance, l’enfance, et avec sa dimension naturelle doit être protégé le plus longuement
possible; ce qui implique de considérer l’enfant comme un être a part entière et de respecter les
spécificités de son développement physique social et mental. Sans une volonté d'accepter des
réformes étendues dans tous les secteurs tels : écoles, églises, centres de sante ou même en pleine
air et des solutions requérant des réajustements majeurs de notre mode de vie, on ne pourra pas
réduire la délinquance de façon significative.
INTRODUCTION
pour critère l'origine des mineurs et leur environnement immédiat, considérés comme principaux
facteurs criminogènes et donne un bref aperçu sur l'évolution du phénomène délinquance en
France, aux Etats-Unis et autres, puis en Haïti. Malgré le fait que la France soit un pays riche elle
connaît, elle aussi, la croissance de l'inégalité sociale. D'aucuns prétendent qu'il s'agit là d'un
phénomène social tout à fait nouveau.
Jusqu'au début du XXe siècle, la lutte contre la délinquance juvénile a surtout porté sur la
répression. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, une nouvelle conception de la justice
des mineurs voit le jour, instituée en France par l'ordonnance du 2 février 1945 sur l'enfance
délinquante. Deux principes sont posés : la primauté de l'éducatif sur le répressif ; le principe
d'une responsabilité pénale atténuée et échelonnée en fonction de l'âge du mineur, encadré par la
mise en place de juridiction spécialisées. Un certain nombre de pays, dont les États-Unis, ont
adopté un système visant à rechercher les jeunes inadaptés pour les soumettre à un traitement de
prévention. Il s'agit de surveiller certains adolescents qui n'ont encore commis aucune infraction,
mais que l'on considère déjà comme des prédélinquants. Le procédé, également envisagé en
France afin de dépister les futurs délinquants dès l'école maternelle, présente toutefois le grave
inconvénient d'être arbitraire. Les résultats obtenus n'ont d'ailleurs guerre été positifs jusqu'à
présent.
L'État français identifie avec peine les vrais jeunes délinquants opérant sur son territoire.
Le problème y soulève de grandes controverses. Certains accusent les immigrés, d'autres agitent
la très sensible question du racisme. Cependant, on découvrait malheureusement une certaine
corrélation entre l'immigration et la délinquance juvénile.
En Haïti, le problème de la délinquance juvénile est majeur. Il se manifeste avec une
préférence marquée dans la population adolescente et avec chronicité chez les jeunes
délinquants. Le terme d’adolescent se réfère à la période entre douze et dix-huit ans. La
délinquance juvénile en Haïti a commencé à être l’objet de nombreux commentaires que vers les
années 1980. Avant, on en parlait que très rarement. Aux dires de certains historiens, la migration
des jeunes fuyant la misère des campagnes serait à la base de cette délinquance. Une délinquance
qui évolue en symbiose avec l’extrême pauvreté de notre pays. Haïti avait, dès le milieu du
20ème siècle, compris la nécessité d’organiser l’avenir de la jeunesse et, lorsque celle-ci avait eu
le malheur de tomber dans la délinquance, de lui aménager une atmosphère judiciaire particulière
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et de la soustraire à la promiscuité des prisons. Parmi toutes les thèses précitées, cela nous
poussent a cette interrogation suivante:
“Par quelles moyens peut on faire pour passer ces enfants de l’état de délinquant a l’état d’être
raisonnable, utiles a l’humanité ,leur patrie et a eux mêmes? “
Et quelques questions problématisées qui suivent:
Quelles sont les causes de la délinquance juvénile à Cap-Haitien?
Quelles sont les mesures à prendre pour réduire le taux de délinquance au Cap-Haitien?
Quelles sont les mesures à prendre pour l’éradiquer totalement?
De ce fait, après avoir introduire ce fléau dans sa source avec son évolution dans différent pays,
nous allons énumérer les différents grands axes de notre travail pour analyser la situation des
enfants délinquants.
Ce mémoire devra aider les décideurs et planificateurs à mieux traiter les problèmes de la
délinquance juvénile au Cap- Haïtien et pourquoi pas en Haïti. Pour ce faire, nous axons notre
plan de travail en quatre (4) parties :
La première partie met l’accent sur le cadre physique de la délinquance juvénile qui se compose
de chapitre un (1) concernant le cadre physique de notre travail de recherche ayant trois (3)
sections :
Justification de notre travail de recherche
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Objectifs
La Problématique
La deuxième partie est axée sur l’approche théorique de la délinquance juvénile. Elle contient le
chapitre deux (2) traitant deux (2) sections :
Cadre conceptuel
Les différentes approches sur la délinquance juvénile
PREMIÈRE PARTIE
CADRE PHYSIQUE DE LA RECHERCHE
Ce travail de recherche abordera l'étude de cette dite réalité dans une perspective critique
et de dépassement des autres recherches qui ont été déjà réalisées, afin de mieux apporter sa
contribution. Ce faisant, la pertinence de ce travail prend de l'importance et du sens dans le souci
que nous avons pour appréhender. Tout compte fait, ce travail se veut une approche socio-
historique de la formation de la délinquance des enfants de la rue, qui ne sera en aucun cas une
étude superficielle, ce qui veut dire que cette étude appréhendera son objet en se posant sur les
facteurs matériels qui déterminent le devenir1des enfants de la rue. Donc, une telle activité
scientifique se justifie suivant ces trois niveaux :
-Sur le plan personnel, notre travail est le résultat d'une réflexion de longue date sur la situation,
le profil socio-économique de l'individu haïtien qui vit dans la misère, par la misère et pour la
misère. Personnellement, à ce niveau, comprendre les conditions dans lesquelles l'individu
haïtien se construit ou se déconstruit a été toujours notre ambition scientifique la plus poussée
depuis notre entrée à l'Université Polyvalente d' Haïti. Nous voilà maintenant dans une situation
de production de connaissance, nous allons sans un brin de doute concrétiser l'un de nos projets
scientifiques les plus chers. Car, étudier la vie socio économique des enfants délinquants nous
conduira dans un univers de misère et de pauvreté dans une société structurée par la domination
socio-économique. En un mot, étant Haïtien, l'image de la misère, de la pauvreté et de la
domination se reflète aussi en nous. Donc, ce travail, une fois réalisé, définira le niveau de notre
conscience critique de la réalité sociale haïtienne.
-Sur le plan académique, ce travail doit répondre aux différents critères pédagogiques avant
tout essor scientifique. Après avoir vu, critiqué, approuvé, soutenu et mentionné, ce travail de
recherche nous permettra d'obtenir le grade de licencié en Développement, à destination du
deuxième cycle d'études universitaires.
-Sur le plan scientifique, nous avons une tâche qui doit favoriser notre entrée, aussi humble et
honnête soit-elle, dans la catégorie des hommes de science par l'élaboration de ce travail de
recherche. Aussi, cette étude nous accordera aisément le privilège d'acquérir un rigoureux
discours théorique visant à favoriser le mouvement scientifique en Haïti et à travers le monde.
Puis, dans cette même logique, le corpus théorique et méthodologique de ce travail constituera
une voie de recherche prometteuse pour tout groupe d'intellectuels engagés en tant que
scientifiques dans la pratique de la production de connaissance sociale.
1
émy BASTIEN, le Paysan haïtien et sa famille, Karthala, Paris, 1985, (1951)
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2
www.vie publique.fr
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lesquelles vivent les parents, sont déterminants dans ce problème de délinquance. Il s’agit d’un
phénomène à traiter dans l’urgence, car les adolescents délinquants infligent actuellement un tort
irréversible à leurs victimes. De plus, ils seront les adultes criminels et demain les futurs parents.
Il y a trop de jeunes fragiles, sans préparation qui sont devenus malgré eux, parents. Précoces ou
pas, ils ont la responsabilité d’éduquer leurs enfants. Quelle éducation peuvent-ils inculquer à ces
derniers? En 1838 paraissait un petit ouvrage dont le titre est « les enfants vicieux et criminels » :
ces enfants, on pourrait les appeler des enfants des rues, des vagabonds, livrés à eux-mêmes,
appartenant à de nouvelles classes urbaines.
Ainsi, un sujet de si grande importance doit soulever la conscience de tout un chacun, surtout le
devoir de l’Etat haïtien est fort de réfléchir et a poser des jalons concrets pour améliorer la
situation des enfants vivant en délinquance. Les causes et ses effets qui sont à l'origine de cette
déviance, de ce comportement antisocial. Après l'étude de différents facteurs pouvant provoquer
cette déviance, nous pouvons en offrir les différents éléments de solutions capables de diminuer
le taux de la délinquance juvénile.
Alors, en regardant la situation des enfants, l’ensemble des problèmes rencontrés par eux, le
manque d’encadrement des enfants ainsi que l’extrême pauvreté qui s’abaisse soit sur la famille
haïtienne soit sur les enfants, nous avons pu constater tous ces problèmes qui ont pour
conséquence directe: la délinquance des enfants haïtiens. Ainsi nous avons choisi d’étudier
l’impact de la délinquance Juvénile dans la vie socio-économique de la commune du Cap-
Haitien. Afin de soulever nos objectifs.
2.2 OBJECTIFS
A partir de nos objectifs visés, nous allons chercher en quelque sorte comment évoluer le
virus de la délinquance à partir des constats faits afin d’apporter des solutions concrets.
La Délinquance Juvénile en Haïti est l'un des plus grands fléaux de notre société, ce phénomène
est très complexe. Cette déviance est liée au développement de la société urbaine et à l'évolution
des mœurs dans le monde moderne.
Aujourd'hui la minorité délinquante fait peur. En Haïti, il n'y a pas de statistiques fiables
concernant ce phénomène, mais, plusieurs enquêtes révèlent que le nombre de garçons sont
beaucoup plus importants que les filles pour ces types de cas. Aujourd'hui, le phénomène de la
délinquance juvénile prend de plus en plus de l'importance en Haïti. Ce dernier est l’un des pays
de la région caraïbe ou la situation des enfants est des plus critiques. Selon le fonds des Nations
Unies pour l’Enfance (UNICEF), on constate dans un recensement qu’on a organisé en mars
dernier, que la direction du Bien-être sociale a dénombré environ trois (3.000) mille enfants
vivant dans les rues, trois cent mille (300.000) enfants placés en domesticité, près de huit cent
(8.000) adoptés chaque année et des milliers vivant en situation de rue à travers le pays, sans
souligner ceux qui font des travaux forcés à l’âge scolaire. Il est du devoir de l'Etat d'avoir une
attention spéciale pour l'adolescence et l'enfance. Cette jeunesse d'aujourd'hui est appelée demain
à recueillir les reines du pouvoir. On ne peut pas laisser cette jeunesse livrée à elle-même. Par ce
temps-ci nous vivons une pareille situation, le phénomène de la délinquance juvénile prend des
proportions inquiétantes. Elle connait un rythme croissant.
Généralement, vu l'importance de ce phénomène, tout citoyen responsable ne s'aurait
resté indifférent, en se contentant de regarder cette jeunesse ne fait que s'enfoncer de jour en jour
dans l'abime. Des valeurs qui pourraient être utiles aux pays périssent. Le problème de la
délinquance juvénile est très sérieux. On parle constamment des droits de l'enfant, de la journée
internationale des droits de l'enfant, mais, malgré tout, le mal persiste, le problème reste entier. Si
on laisse la situation telle qu'elle est, demain qui va prendre la relève ! La délinquance juvénile
représente un obstacle à l'épanouissement intellectuel, moral et social des jeunes. Les sociétés se
trouvent dans l'obligation de respecter les droits de la personne humaine. On constate que la
délinquance juvénile n'a jusqu'à ce jour trouvé de réponse visant à faire face à ce phénomène.
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Particulièrement, Vu la constatation faite à travers les rues du Cap-Haitien, et les dits des
différent notables interviewés, cela nous pousse à réfléchir sur l’impact de la délinquance
juvénile dans la vie socio-économique de cette ville allant de la période 2009 à2012.
2.3- LA PROBLEMATIQUE
La Délinquance Juvénile en Haïti est l'un des plus grands fléaux de notre société, ce
phénomène est très complexe. Cette déviance est liée au développement de la société urbaine et à
l'évolution des mœurs dans le monde moderne. Aujourd'hui la minorité délinquante fait peur. En
Haïti, il n'y a pas de statistiques fiables concernant ce phénomène, mais, plusieurs enquêtes
révèlent que le nombre de garçons sont beaucoup plus importants que les filles pour ces types de
cas. Aujourd'hui, le phénomène de la délinquance juvénile prend de plus en plus de l'importance
en Haïti. Ce dernier est l’un des pays de la région caraïbe ou la situation des enfants est des plus
critiques. Selon le fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), on constate dans un
recensement qu’on a organisé en mars dernier, que la direction du Bien-être sociale a dénombré
environ trois (3.000) mille enfants vivant dans les rues, trois cent mille (300.000) enfants placés
en domesticité, près de huit cent (8.000) adoptés chaque année et des milliers vivant en situation
de rue à travers le pays, sans souligner ceux qui font des travaux forcés à l’âge scolaire. Il est du
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devoir de l'Etat d'avoir une attention spéciale pour l'adolescence et l'enfance. Cette jeunesse
d'aujourd'hui est appelée demain à recueillir les reines du pouvoir. On ne peut pas laisser cette
jeunesse livrée à elle-même. Par ce temps-ci nous vivons une pareille situation, le phénomène de
la délinquance juvénile prend des proportions inquiétantes. Elle connait un rythme croissant.
Particulièrement, Vu la constatation faite à travers les rues du Cap-Haitien, et les dits des
différents notables interviewés, cela nous pousse à réfléchir sur l’impact de la délinquance
juvénile dans la vie socio-économique de cette ville allant de la période 2009 a 2012.
la socialisation3 qui, à notre avis, ne correspond pas au contexte et aux modes de vie réelle,
concrète et matérielle de cette catégorie d'enfants. Sans doute, cela veut bien dire que ces enfants
entrent en interaction avec d'autres agents, d'autres situations socialisatrices et ils créent leurs
propres réseaux d'affiliation sociale qui, d'une façon ou d'une autre, les accompagnent dans la
production des logiques identitaires. Plus précisément, dans les processus psychosociaux qui
déterminent et orientent leur perception de soi, leur perception du monde extérieur et leur
perception à l'égard d'autrui.
Donc, ces enjeux définissent en quelque sorte tout le sens du problème que nous
étudierons pendant tout le déroulement de cette recherche, eu égard au phénomène de la
délinquance juvénile dans la formation de leur vie socio économique. Sur ce, une présentation de
l'émergence de ce problème sera d'une grande importance dans le cadre de cette recherche ; alors,
nous la présenterons dans les pages ci- après indiquées.
3
FISCHER, Nicolas Gustave, les Domaines de la psychologie sociale : le champ Du social, Dunod, Paris,
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DEUXIÈME PARTIE
APPROCHE THEORIQUE
1.1-La délinquance
La délinquance est l'ensemble des délits, infractions et crimes commis en un lieu ou
durant une période donnée, quand on se place d'un point de vue statistique, social ou pénal. La
délinquance désigne aussi une conduite individuelle caractérisée par des infractions ou crimes
répétés4
4
www.toupie.org.dictionnaire
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1.3-Exode Rural
« Départ en masse d'une population rurale ou c'est la migration définitive des habitants
des campagnes vers la ville »5.De l'avis de l'écrivain François Latortue, le phénomène de l'exode
rural exprime la tendance à l'équilibre des revenus et des productivités dans tous les secteurs de
la production. Il apparaît comme un corollaire du développement de l'industrie. C'est aussi un des
plus grands problèmes de l'agriculture.
L'exode rural est caractérisé par le déplacement de la population proprement agricole
(agriculteurs, éleveurs) vers la ville, s'explique par les difficultés inhérentes à l'exploitation
agricole, où le problème du système de métayage, en particulier rend la vie des paysans vraiment
difficile et les conditions particulièrement défavorables du travail salarié agricole par rapport au
travail salarié industriel : rémunération moins élevée, travail plus irrégulier, assujettissement plus
étroit à l'entreprise, etc.6 En Haïti, ce phénomène courant depuis des décennies : un fort
pourcentage abandonne progressivement la campagne au profit des villes. L’exode rural affecte
surtout les jeunes. Il se fait parfois en deux grandes étapes. D'abord, les gens transitent dans les
grandes villes comme, Cap Haïtien par exemple. De nombreux éléments accentuent le
phénomène de l'exode rural vers la ville primatiale. Ce sont, pour la plupart, des facteurs socio-
économiques qui ont contraint les gens à abandonner la campagne.
Avec une structure difficile déjà entretenue dans les villes, les gens venant de la
campagne ont du mal à s'intégrer, notamment en ce qui a trait à un logement décent. C'est ainsi,
qu'ils se mettent, eux-mêmes, à chercher un endroit favorable, gratuit ou moins cher, afin de
s'abriter. Malheureusement, ces lieux sont souvent inappropriés, vues leurs conditions
hygiéniques et autres qui ne répondent pas. On appelle ces lieux assez couramment bidonville.
6
François Latortue, p. 52
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1.4- Bidonvilisation
est un terme utilisé, pour la première fois, en 1950, par Yves Lacoste, pour nommer un
quartier de Casablanca (Maroc) où les maisons étaient construites avec les gros bidons découpés
pour servir de baraquement à la population. Depuis, le terme désigne un habitat insoluble où la
population vit dans la promiscuité7. Nous pouvons dire aussi que, selon le dictionnaire Larousse
pratique, c'est une agglomération d'abris de fortune en matériaux de récupération, dont les
habitants vivent dans des conditions précaires, à la périphérie des grandes villes 8. D'autre étude
approfondie avance à dire que c'est une forme d'habitat précaire, dépourvu d'un équipement
élémentaire (eau, électricité), et dont la construction est réalisée initialement avec des matériaux
de récupération. Les bidonvilles, qui forment des quartiers urbains et périurbains considérables,
sont assez généralisés dans les métropoles des pays en développement (favelas au Brésil,
barriadas au Pérou, gourbiville en Afrique du Nord, médina en Afrique noire). Cet habitat traduit
les conditions de la croissance urbaine dans une société inégalitaire.
L'exode rural amène dans les villes une population pauvre, dont les pouvoirs publics sont dans
l'impossibilité d'assurer l'accueil et le logement. Ces néocitadins occupent illégalement des
terrains souvent inconstructibles (en raison de la pente ou de problèmes d'eau, ou parce qu'ils
sont grevés de servitudes) selon les normes habituelles. La construction se fait selon l'opportunité
d'une place libre pour minimiser les coûts, et souvent en un temps très court (maison d'une nuit
en Turquie) pour éviter une éventuelle procédure d'expulsion. Ce scénario a été fréquent pendant
le dernier quart du XXe siècle et a été l'une des formes de l'explosion urbaine. Les bidonvilles qui
n'ont pas été rasés brutalement et dans des délais courts par les autorités ont connu un processus
d'« urbanisation » par un équipement minimal en eau potable et en électricité ; les habitants se
sont organisés pour assurer des services (enlèvements des ordures). Des matériaux en dur ont peu
à peu remplacés ceux de récupération ; les plus anciens des bidonvilles ont accédé à la
reconnaissance administrative et transformés en quartier avec une représentation de type
municipal, des écoles, des services sociaux, en Haïti, nous avons l'exemple de Cité Soleil. Les
bidonvilles peuvent être envisagés dans un cycle de l'urbanisation particulier aux sociétés en
développement, mais ils ont aussi été observés localement, dans des périodes de crise, dans les
pays industrialisés.
7
Lakehal, p.67
8
Larousse Pratique, p. 149a
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Les habitants de ces quartiers souffrent des problèmes multiples et sont dans une lutte
perpétuelle afin de subvenir aux besoins quotidiens dits de bases. Nous évoquons, entre autres, le
problème de nourriture qui a des répercussions assez grave sur l'état sanitaire de la population, en
particulier avec des cas de maladies comme la malnutrition chez les enfants.
En résumé, un bidonville est un quartier qui se caractérise par un développement physique
spontané, non contrôlé par les institutions publiques. Les conditions d'hygiène et de sécurité sont
précaires et ces quartiers, dans la majorité des cas, privés d'infrastructures et de services sociaux.
La bidonvilisation et la pauvreté restent des phénomènes complexes. Les chercheurs constatent
assez souvent que les deux augmentent de manière simultanée. La crise de bidonvilisation qui
prévaut en Haïti, notamment dans les guetos du Cap- Haïtien, tels; à Shada, nan Bannann,
EPPLS, Sans Raison etc., a entraîné des manifestations de certaines situations socio-
économiques vraiment néfastes à la survie de la population défavorisée. Cette dernière vit dans
l'instabilité économique, dans la pauvreté, dans l'insatisfaction des besoins de bases ou primaires.
1.5- Pauvreté
De beaucoup de points de vue, la pauvreté est si manifeste que l'on n'a pas besoin de
concepts bien pensés, ni de théories élaborées pour pouvoir la comprendre et la reconnaître en sa
réalité brutale. Pourtant, tout n'est pas si simple que l'on puisse renoncer à des réflexions
conceptuelles et théoriques.1 Celles-ci sont inévitables si l'on doit saisir ce qu'est la pauvreté,
l'analyser plus précisément pour ensuite la combattre efficacement. Comme le montre son
histoire, la pauvreté était et est encore un problème extraordinairement complexe et
multidimensionnel, présentant non seulement des aspects économiques, mais aussi des aspects
politiques, socioculturels, écologiques et bien d'autres9
La pauvreté en soi, c’est la carence de quelques choses jugées nécessaire, où entre autre
le manque de ressource matérielle nécessaire, que celle-ci soit mesurée en terme de quantité ou
de qualité. Les points de vue sont nombreux, concernant les approches sur la pauvreté. La
9
M. Mollat, Les pauvres au Moyen Age, Paris, Hachette, 1978, p. 14
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mesure du niveau de vie des ménages ou des individus ou du seuil de pauvreté s'opère à travers
un certain nombre de critères et d'indices qui varient d'une Ecole à l'autre. C'est très souvent à
partir de ces critères que se construisent les stratégies de lutte contre la pauvreté.
1.6-Chômage
Période d’inactivité forcée qui caractérise la situation de personne capable, disponible et
désireuse de travailler, mais qui ne parvienne pas à trouver un emploi.10
2.1- Les Théories « Sociogéniques » mettent l'accent sur l'importance des comportements
acquis. D'après les théories de la « sous-culture », les jeunes de la classe ouvrière développent
une sous-culture nouvelle avec ses normes et ses attentes propres, et pour laquelle la vertu
consiste à défier la moralité de la classe moyenne.
2.2- Selon les Théories de l'Etiquetage, la carrière d'un délinquant est une réponse au traitement
institutionnel des agents officiels.
2.3- Les Tenants des Théories du Contrôle mettent l'accent sur l'importance de la socialisation
pour aider les individus à développer les émotions appropriées, les croyances et les intérêts qui
les attachent à la société. Des Travaux récents insistent sur le fusionnement de ces théories de
façon à obtenir une compréhension plus globale des causes de la délinquance.
10
MARC Antoine Brice Sces sociale 8e A.F. nouvelle edition Oct.99p.69
P a g e | 31
2.4- Des Chercheurs Québécois mènent une importante recherche longitudinale sur des garçons
violents. Un nombre grandissant d'études faites au Canada insistent sur les relations entre la
marginalité sociale et économique et l'activité des sous-cultures criminelles. En ciblant les
groupes délinquants et les jeunes sans-abri, ce travail révèle que les jeunes qui contreviennent
gravement à la loi, grandissent dans des milieux défavorisés, où ils font l'expérience de la
négligence, du rejet et des mauvais traitements physiques et émotionnels. Ils sont peu instruits,
ont peu de compétences professionnelles et très peu de chance de trouver de l'emploi. En raison
de leur pauvreté, ou parce que leurs parents les rejettent, ils se retrouvent à la rue. Ces jeunes
voient leurs perspectives légitimes se fermer, ce qui les laisse à l'écart de la société
conventionnelle et les plonge dans une vie de drogue, d'alcool et de graves comportements
criminels.11
foudroyant durant les trente dernières années. Parmi ces derniers, plusieurs sont conduits par une
femme vivant seule dans des conditions fragiles. Ces situations sont inappropriées à l’éducation
des jeunes à évolution difficile. Ces mutations sociales qui ont déstabilisé le groupe familial, les
valeurs éducatives, influent ainsi sur le développement des adolescents. On est passé en moins
d’un demi-siècle d’une éducation rigide basée sur la parole sacrée du père, à une attitude de
compréhension et de «copinage» qui a escamoté l’idée de l’obligation pour laisser place à celle
du plaisir. Ce rôle social dont les parents se déresponsabilisent peu à peu, les enseignants
scolaires sont souvent incapables de le rattraper. Tous ces facteurs sont déterminants quant à
l’intégration des jeunes au sein de la société.
2.8-Durkheim constate qu’avec le temps, le phénomène délictuel s’est banalisé et est devenu
«une conséquence du fonctionnement régulier des sociétés de cette nature». Toutefois «l’état
dangereux» qu’il présenter en Dra son étude indispensable. Durkheim dans Les règles de la
méthode sociologique : Le développement de nos sociétés a entraîné de profondes mutations des
ensembles urbains, des systèmes de communication, des conditions de travail, et ont ainsi
transformé les hygiènes de vie. On assiste à une rapide expansion du phénomène d’urbanisation
qui crée des problèmes d’agglutination et de chômage. On constate d’étroites relations entre la
criminalité et l’urbanisation: les taux de criminalité, comme les taux de victimisation,
augmentent avec la taille des villes et les taux sont particulièrement élevés dans le centre des
grandes métropoles. Les milieux en périphérie des villes sont également en effet en proie à un
taux de criminalité plus élevé. De nombreux exemples peuvent être cités ici .Des conflits
générationnels et culturels vont peu à peu apparaître: le comportement des individus sera
conditionné par son environnement. Un «esprit matérialiste» occupera progressivement la
première place dans l’échelle des rapports humains, les répartitions inégales des biens et
pouvoirs entre les différentes couches sociales seront de plus en plus marqués.
2.9- Mucchielli définit «la société comme un milieu d’existence qui implique une confiance
fantastique dans son être propre bien qu’une lutte pour la vie se joue au niveau des relations entre
individus pour assurer leurs positions sociales La société nous environne comme un système
d’obligations collectives dont nous pouvons profiter mais que nous devons assumer aussi» 13.
13
Microsoft Encata 2009.1989-2008 Microsoft Corporation.
P a g e | 33
Autrement dit, exister socialement conduit d’une part à avoir des repères sociaux et se situer dans
une certaine classe par rapport aux autres, et d’autre part avoir une implication au sein même de
la société. L’adolescent n’existe donc pas toujours en tant qu’individu autonome. Il se valorise à
travers son groupe dans lequel il prend son identité. Vouloir appartenir à la société requiert que
l’acteur soit armé par la vie, d’un point de vue sociale, psychologique, familiale et biologique.
.La justice pour mineurs a elle aussi évoluée. Les mineurs sont punis par la loi et se retrouvent
dorénavant privés de liberté. Il existe des systèmes spécifiques à l’incarcération des mineurs
(maison de correction, maison de rééducation...) mais nombre d’entre eux restent incarcérés avec
des adultes dans des prisons. «Où sont les dangers ? Les dangers sont dans la délinquance. Les
dangers sont dans les abus de pouvoir. Et ils sont dans la spirale qui les lie entre eux. Il faut s’en
prendre à tout ce qui peut renforcer la délinquance. S’en prendre aussi à tout ce qui, dans la
manière de la punir, risque de la renforcer»
Nous voudrions terminer en soulignant qu’il est a la fois un devoir moral et une exigence
sécuritaire fondamentale pour la communauté nationale d’aider les pouvoirs publics dans la sous-
région à assurer l’immense tâche de la prise en charge de la question du respect des droits
enfants. Il faudrait que la communauté national s’emploie aujourd’hui à désamorcer cette bombe
à retardement constituée par la présence dans les rues de ces enfants qui, en grandissant ne
connaissent que le vol, la drogue, la prostitution et la violence .Pour éviter qu’elle ne se retrouve
plus tard face à la nécessité de mobiliser dix ou cent fois plus d’énergie ,de ressources humaines
et matérielles pour mettre fin aux violences, aux crimes ethniques et guerres civiles dont ces
derniers seront ces principaux acteurs. L’homme est né bon, mais la société le déprave ou le
corrompt (Rousseau), la délinquance est toujours juvénile. Comme l’acné. Les jeunes grattent
leurs acnés a tout va. Il est légitime de se demander si la prison est réellement la solution pour
traiter la délinquance. Ces jeunes désintégrés socialement ne vont-ils pas plonger toujours plus
bas?
2.10- Rousseau fut en effet le premier théoricien à célébrer les bienfaits d’une éducation à la
spontanéité naturelle de l’enfant. Echappant durant les premières années de sa vie a la corruption
sociale que manqueront pas de lui transmettre les adultes, l’enfance, et avec elle sa dimension
naturelle doit être protégé le plus longuement possible ; ce qui implique de considérer l’enfant
comme un être à part entière et de respecter les spécificités de son développement physique et
mental.
P a g e | 34
TROISIÈME PARTIE
LA DELINQUANCE JUVENILE A CAP-HAITIEN
P a g e | 35
SECTION.1- HYPOTHESE
14
DANIEL Verba Le métier d’éducation de jeunes enfants, Les édition Syros-alternatives, 1990,p.46 pages 212
15
DANIEL Verba Le métier d’éducation de jeunes enfants Ibid., p.49
CITATION: Friendrich Frobel (1782- 1852) “Le petit enfant ne tête pas seulement sa mère, mais le monde autour de lui avec tous
ses sens”.
P a g e | 36
Pour rendre notre travail de recherche possible, nous avions dû consentir des dépenses
scientifiques, techniques et financières considérables. Nous avons recouru à l’exploitation
rationnelle de certaines bibliothèques et aux ressources humaines. Les premiers concernes de
notre travail de recherché ce sont les enfants des rues, puis qu’ils sont l’objet de notre étude.
Cette dernière porte sur la délinquance du secteur juvénile qui est un phénomène social, attitude
contraire aux valeurs. Nous nous limitons à la ville du Cap-Haitien vers les guetos tels; Shadda
et EPPLS en interrogeant plus de vingt cinq enfants. En outre, ce sont les institutions
éducationnelles parce qu’elles sont responsables de l’éducation sociale, telles: MENFP, IBESR.
A partir des informations recueillies, on peut dire la délinquance juvénile est réputée au Cap-
Haitien, cause d’irresponsabilité et manqué de formation des jeunes parents envers leurs enfants;
brutalité des parents; promiscuité; abus sexuel des enfants en domesticité. Les zones les plus
réputés dans l’immigration de cette commune, Pilate, Plaisance, Trou-du-Nord. Et ensuite une
enquête se traduisant par des visites dans des centres pénitentiaires infantiles, des interviews
accordes a des défenseurs des droits des enfants nous a permis de crédibiliser nos résultants.
aussi bien la méthode quantitative (enquête par questionnaire) que celle qualitative (enquête par
entretien) et documentaire (ouvrage, revue, internet…). Toutes ces méthodes se sont orientées
vers un échantillonnage constitué des acteurs directs de la population d’EPPLS et Nan Shadda.
et certains coins de la ville, tels : Place Dame du Cap-Haitien et su le Boulevard. La plupart des
P a g e | 38
informations recherchées sont obtenues et les résultats quantitatifs consignés dans des tableaux.
L'ensemble de ces résultats sert de point d'ancrage à notre analyse.
Collecter des données est une phase assez importante dans le processus de notre travail de
recherche ; alors pour confronter notre hypothèse avec la réalité, il nous faut des données et des
faits concrets susceptibles de rendre notre objet d'étude intelligible. Parmi les techniques de
collecte de données, nous pouvons énumérer :
2.1.1-L’enquête par questionnaire qui nous permet de recueillir des données direct sur le
groupe cible en vue de la structurer ainsi :
Nous avons beaucoup appris avec la réalisation du pré-test. En effet, il nous a permis
d'approcher 5 enfants délinquants, dont 3 sur la Place Dame du Cap-Haitien et 2 sur le
Boulevard à coté du Croissant d’Or. Ces interviews administrées nous ont aussi donné la
possibilité de mieux structurer notre questionnaire et y ajouter d'autres questions pertinentes
constituant nos questionnaires définitifs.
Le pré-test nous a permis de structurer notre questionnaire dont les interviews qui y sont
administrées nous donnent la possibilité de trouver aussi les causes de la délinquance juvénile
dans la vie socio-économique de la commune du Cap-Haitien.
Elle a été dirigée auprès de vingt cinq (25) enfants délinquants. Les mauvaises
conditions de vivre dans la misère dans des maisons de constructions anarchiques et critiques,
nous avons dû recourir à la méthode de grappe, en lieu et place de celle de probaliste.
2.1.4- Les recherches documentaires qui nous permettent de collecter des données de différents
horizons théoriques apparentés aux concepts de la formation de la personnalité et au phénomène
des couches défavorisées. Donc, plus loin elles nous permettent de dégager à partir d'une
conjecture théorique, une approche et une description nouvelle de ce phénomène.
P a g e | 39
2.1.5- Les entretiens sont parmi des techniques qui nous permettent de recueillir des données et
d'obtenir particulièrement des informations en profondeur sur notre objet d'étude. Dans le souci
de collecter des données suffisantes, nous devons obtenir des informations venant directement
des personnes des zones cibles et, en même temps, interroger des experts dans le domaine,
pouvant nous fournir d'autres informations supplémentaires et constructives dans le but de
faciliter notre démarche.
Pour comprendre le sens et les significations des données que nous avons recueillies,
nous allons recourir à une technique qui nous permettra de faire la classification d'une manière
rigoureuse des différentes données recueillies. A ce propos, pour cette recherche, nous allons
utiliser des tableaux qui nous obligent la quantification des données que nous avons recueillies,
du fait que notre démarche est quantitative. En ce sens, nous allons analyser les données de nos
différents entretiens avec notre grille théorique, qui nous faciliteront la tâche de porter
l'hypothèse à vérification.
2.1.7- Echantillonnage
Notre technique d'échantillonnage est probabiliste, basé sur des critères de sexe, de
statuts et de localités qui définissent le choix raisonné/intentionnel des personnes auprès
desquelles nous allons recueillir des données et qui vont constituer notre échantillon typique.
P a g e | 40
frappèrent. Cette ville et sa région servirent de cadre à des évènements majeurs de la guerre
d'indépendance : La cérémonie de Bois-Caïman, arrivée de Santhonax, débarquement de
l'expédition Leclerc, bataille décisive de Vertières. Ajoutons que Toussaint Louverture était
esclave sur l'habitation Bréda et que le futur roi Henry Christophe travailla à la fondation d'une
auberge au Cap. Quelques années après il se fit couronner dans cette ville et la rebaptisa Cap-
Henry mais lui préféra son palais de Sans-soucis. Cap-Haïtien fut la première ville coloniale
française dotée d’un tracé moderne. Ses rues à implantation orthogonale offraient un passage aux
vents alizés. De nombreuses fontaines agrémentaient la cité, qui ne présenta jamais l’aspect
d’une place forte. Après chaque incendie ou séisme, elle fût toujours relevée selon le même
tracée. Le quai destiné aux marchands ne fut installé qu’après l’indépendance.
3.3- Localisation- Limitation-Administration-Urbanisation
• La Petite Anse (au sud-est) : Elle est localisée entre la rivière du Haut du Cap à l’ouest et la
mer au nord-est. Elle comprend les grandes habitations suivantes : Fort St Michel, Shada,
Baudin et Petite Anse
• La Bande du Nord (à l’ouest) : Elle comprend de grandes habitations, toutes situées dans les
hauteurs des mornes du Cap : Fort Bourgeois, Labadie, Vigie, Castel, Martin et Goderas.
La ville du Cap, elle, a son pied dans la mer où se déversent les eaux des principaux
égouts. La ville grimpe progressivement dans les mornes qui la bornent à l’Ouest. Le versant Est
du morne du Cap est sillonné de ravines qui déversent leurs eaux sur la ville : la ravine Belle
Hôtesse près de la rue 24, la ravine« Zetriye » de la rue Bel air à la rue 0 et la ravine de Sainte
Philomène.
La ville du Cap s’est développée sous la pression de l’exode rural, à des moments qu’il
est important d’indiquer :
• Les années 1930 et 1940 : l’avancement sur la mer pour construire la rue A et plus tard le
boulevard du Bord de Mer ;
• Sous la Présidence d’Estimé, l’entrée du Cap qui passait par la route du Bel Air a été redessinée
: on a repoussé la mer pour construire la route qui conduit à la Barrière Bouteille ;
• En 1971, début des travaux du nouveau port ;
• Dans les années 1978-79, les quartiers SHADA, CONASA ont été colonisés après la
construction du Pont Neuf. A cette même époque, on a retracé la Fossette en fonction de la
nouvelle rue conduisant au pont ;
• Dans les années 82-83, construction de la zone dénommée « Cité Champin » ;
• Dans les années 86-87, construction de la « Cité du peuple » ;
• Après 1986, la route qui mène à l’aéroport (retracée dans les années 70) est colonisée :
surgissent les quartiers de Bas Aviation, Fort St Michel, Fougerolles et Conassa.
Les grands travaux d’infrastructure réalisés dans ces différentes zones au cours de
l’aménagement des routes n’avaient pas tenu compte de la colonisation qui suivrait. Il était
prévu, par exemple, que les drains se déverseraient dans des zones inhabitées. Ces espaces
colonisés ne disposaient d’aucune infrastructure urbaine.
La partie basse de la ville (Petite Anse) se trouve au fond d’une baie marécageuse. La population
implante de nouvelles habitations dans les marécages repoussant progressivement les limites de
la baie.
P a g e | 43
Selon les participants aux rencontres, ces différents problèmes sont liés et font partie d’un cercle
vicieux : les problèmes de déboisement et d’érosion, dus à la misère chronique, entraînent
l’exode des habitants du monde rural qui viennent s’entasser dans les quartiers de la ville du Cap,
à la recherche de meilleures conditions de vie. Or, aujourd’hui, ces derniers croupissent dans des
milieux insalubres qui violent toutes les règles d’hygiène.
une migration vers la capital ou à l’extérieur du pays en vue de poursuive leurs études
supérieure. Nous pouvons en déduire que le taux d’analphabètes est vraiment supérieur aux
personnes capable de prendre la formation continuelle du pays.
3.6.2 Sanitaire
La population du Cap-Haitien est desservie par un hôpital et quelques centres de sante qui
disposent des ressources humaines et matériels limités. Il n’existe pratiquement qu’une seule
pharmacie d’état à l’hôpital et qui contient une faible capacité de médicament pour répondre aux
besoins des personnes qui ont de faibles revenues.
3.6.4- Agriculture
L’agriculture représente une activité de grande importance dans les milieux ruraux. Elle
permet aux paysans d’avoir une certaine stabilité d’alimentaires et financière. L’environnement
rural est pour ainsi dire le seul champ d’activité sur lequel pouvant compter pour lancer le pays
vers la voie du développement pour ne pas dire qu’elles sont les secteurs clé de notre économie.
Pourtant, depuis des dizaines d’années, l’agriculture a perdue son importance et les paysans
lassés de leurs conditions de vie méprisable abandonnent la terre. D’autre part, du fait surtout de
la dégradation de l’environnement, de l’érosion accentué d’un grand nombre de nos montagnes
et plaines déboisées à l’excès. A Cap-Haitien, pour ne pas dire Haïti, on n’a pas fait l’étude de
terrains pour savoir la où l’on peut faire de l’agriculture, bâtir des maisons et autres, les trois
quarts de terre sont utilisés pour bâtir des maisons et autres activités.
P a g e | 46
3.6.5 Infrastructure
La majorité des réseaux routiers, qu’il s’agisse des routes pouvant être empruntées par
des véhicules ou de celles utilisables par des piétons, sont dans un mauvais état .La circulation
est rendue plus difficile pendant et après les périodes pluvieuses par des rues chargées de l’eau et
des fatras de toutes sortes car la majorité de la population de la commune du Cap-Haitien attend
toujours ce moment pour profiter de jeter les fatras dans les canaux qui causeront des problèmes
par l’empêchement du passage de l’eau et par la pollution de l’air, autant que les routes sont en
terre battue et ne sont pas drainées.16
Depuis le début du XXe siècle, la délinquance juvénile en Haïti s’est aggravée. Bon
nombre d’enfants en bas âge se sont retrouvés un peu partout dans les rues.
Abandonnés de leur foyer natal, ces enfants mènent une vie pénible. Leurs principales activités
sont en autres la mendicité pour survivre. Au levé du soleil, ils se trouvent le plus souvent dans
les aires de la place Dame, sur le boulevard pour ne citer que ceux-là. Ces zones restent et
demeurent leur principal centre de nuit. Ils marchent en groupe en vue de mener leurs activités.
Manipulés le souvent par certains groupes plus de gang ou d’autres secteur afin commettre des
actes répréhensibles, ces enfants ont beaucoup contribué dans les actes de kidnapping sévissant
en Haïti.
En effet, pour y remédier, le Gouvernement de la République avait la nécessité d'organiser
l'avenir de la jeunesse et lorsque celle-ci avait eu le malheur de s'engager dans la voie du crime,
de lui aménager une atmosphère judiciaire particulière et de la soustraire à la promiscuité des
prisons. Aussi a-t-il harmonisé les dispositions du Code pénal avec les exigences du droit
moderne de la délinquance juvénile, par une meilleure protection accordée au mineur dévoyé et
en danger physique et moral. La minorité pénale est une cause d'exemption de peine, selon la loi
du 7 septembre 1961. L'exemption est obligatoire lorsque le mineur délinquant a moins de 13
ans, quelle que soit la gravité de l'infraction. Elle est facultative si le mineur est âgé de plus de 13
ans au moment de la commission de l'infraction. L'ensemble des mesures d'assistance, de
surveillance et d'éducation, se substitue alors au régime légal de la peine de droit commun.
16
Fred E. DENIS
P a g e | 47
Cependant, l'exemption n'est pas obligatoire et les juges peuvent prononcer une condamnation
pénale, "lorsque les circonstances et la personnalité du délinquant leur paraîtront l'exiger." Dans
cette hypothèse, il ne s'agit pas d'une exemption mais d'une atténuation (art. 51 du Code
pénal).Aujourd'hui, de nombreux pénalistes soulignent que la question de la responsabilité
pénale des mineurs et de la répression de la délinquance est de plus en plus complexes. Il résulte
d'un impératif Kantien que celui qui a commis une infraction doit être condamné conformément
à la loi. Concrètement, le législateur haïtien prévoit les peines les plus fortes pour sanctionner les
actes qui causent le trouble social le plus grave, non pour la sanction elle-même, mais pour servir
d'exemple et avoir une retombée préventive. Le mineur délinquant face à la loi Selon la loi du 7
Septembre 1961, les mineurs reconnus coupables d'infraction pénale doivent faire l'objet de
mesures de protection, d'assistance, de surveillance et d'éducation.
Pour le mineur de plus de 13 ans, cette loi instaure un régime de liberté surveillée : Celui
qui a encouru la peine des travaux forcés à perpétuité, sera astreint à huit ans de traitement dans
un Centre d'Education corrective de l'État. S'il a encouru la peine des travaux forcés à temps, de
la détention ou de la réclusion, il sera soumis à un traitement de trois ans au plus dans un Centre
professionnel spécialisé de l'État (Article 1er modifiant l'article 51 du Code pénal).Le Code pénal
haïtien daté de 1825 et compte 189 années d'existence (nous sommes en 2014). Il a été annoté
sans avoir subi de modifications sensibles. Il semblerait que les législateurs haïtiens ne se soient
jamais souciés de l'épreuve de la réalité, de la mouvance sociale et de la dialectique des forces,
pour répéter l'autre, et se soient encrassés dans la routine de ce Code pénal plus que centenaire.
Et l'homme de loi (magistrat, juriste) est forcé, dans certaines circonstances, de se référer au
modèle étranger, au droit français plus précisément, pour trancher des problèmes qui affectent la
société haïtienne. Or, comment faire face efficacement à la minorité délinquante en Haïti ?
P a g e | 48
fréquence de la quasi-totalité des crimes atteignent leurs sommets au cours de cette période (les
exceptions étant le meurtre, le viol et la fraude). Il s’agit d’un phénomène à traiter dans l’urgence
car les adolescents délinquants infligent actuellement un tort irréversible à leurs victimes. De
plus, ils seront les adultes criminels de demain et les futurs parents. Quels sont les multiples
facteurs sociaux et personnels qui se combinent pour l’affirmer? Sous quelles formes les délits
ont-ils lieux? Il faut tout d’abord définir certains termes avant de décrire le phénomène de la
délinquance, son évolution dans le temps et la nature de la conduite délinquante au cours de
l’adolescence. Cette étude sert d’outil de travail essentiel à la conception d’un centre de
détention et de réintégration pou mineurs, en Haïti. Mises à part les assises socioéconomiques sur
lesquelles se pose le phénomène de la délinquance, en Haïti, les dynamiques sociohistoriques
donnent une ampleur plus considérable à ceci. Ce qui fait que dans notre société, non seulement
ce phénomène est distinct d'ailleurs, mais il est aussi distinctif quant au registre social et
historique qui le caractérise et qui le fait émerger en son essence. Ceci veut bien dire que ce
phénomène conçu comme problème aujourd'hui, fait surface à un moment donné de notre
histoire, dans un contexte social, politique, économique et culturel ; et avec une dénomination
qui est liée à des pratiques sociales spécifiques. Aussi avons-nous remarqué que ce phénomène,
dans son dynamisme, peut se changer, se renforcer, se transformer suivant le contexte
événementiel du moment. L’émergence en cinq périodes.
D'abord, de 1971 à 1986, sous le régime dictatorial des DUVALIER, il y avait un exode rural
économique manifestement accéléré à Port-au-Prince depuis Papa Doc jusqu'à l'arrivée des
premières manufactures de sous-traitances en Haïti sous le régime de Baby Doc ; une
désorganisation de la famille paysanne dans les provinces devient une concentration de cette
même catégorie de familles dans la capitale et d’autres villes du pays, notamment à Cap-Haitien.
A ce moment, les enfants de ces bidonvilles sans surveillance parentale ont commencé à se
constituer des bandes en fonction de leur âge, de leur proximité et de leurs besoins ; aussi, ils ont
commencé à créer petit à petit leurs espaces de regroupement clandestin, soit devant les églises,
devant les salles de cinéma, sur les places publiques, dans les marchés, etc., parce qu'à cette
époque, il y avait une instance de contrôle du bien-être social ( CHALAN) et le groupe des 17
volontaires de la sécurité nationale (VSN / Macoutes) qui empêchaient ces enfants vagabonds
FISCHER, Nicolas Gustave, les concepts fondamentaux de la psychologie sociale, Dunod, Paris, 2005
17
FOURNIER, Louise et MERCIER, Céline, Sans domicile fixe/au delà desstéréotypes, Méridiens, Québec, 1996
P a g e | 50
non encore dits délinquants, ou du moins non encore définis en tant que tels, de se regrouper
librement dans la rue.
Ensuite, de 1986 à 1990, il y avait un renversement politique en Haïti caractérisé par la
fin d'une longue dictature ; puis survenait un exode politique interne et externe siégeant à Port-
au-Prince d'une vague d'immigrants se sentant libérés sous le poids de cette longue période de
dictature. C'était la période d'une seconde montée de nos bidonvilles dans la capitale, et aussi
c'était le moment où le pouvoir politique était beaucoup plus militaire que civil. Pour être plus
clair, c'était une période où les institutions publiques d'Etat étaient faibles et elles n'avaient aucun
contrôle des situations qui se déroulaient à l'époque ; encore moins des groupes d'enfants qui
deviennent de plus en plus visibles dans la délinquance avec des étiquettes identitaires de « san
manman » ou de « se lavi » , et avec des pratiques statutaires comme la mendicité, le lavage des
voitures, des vaisselles , de 1990 à 1994,18 l'ancien prêtre Jean Bertrand Aristide devient
président d'Haïti ; passant quelques mois au pouvoir, un coup d'état militaire venait terrifier d'un
côté les aspirations du nouveau président et, de l'autre côté, l'espoir de la population. Le chaos
s'installait à nouveau. A cette période, nous étions en face d'une dictature militaire avec tous les
dangers que cela implique ; par exemple, la formation d'une nouvelle force de répression
(Fraph : front pour l'avancement et le progrès d'Haïti), 19 des vols, des crimes et des
assassinats. un embargo économique a été imposé à Haïti, durant cette même période, suivi d'une
invasion militaire américaine (les marines) dans le but de pacifier le territoire, d'y instaurer la
démocratie et qui, du même coup, servira à faciliter le retour de l'ancien président exilé. Vu
l'atrocité de cette situation, les enfants délinquants continuent à lutter pour la vie ; malgré tout, ils
recherchent les traces de la vie dans les poubelles des marines américaines. a cet effet, il n'y avait
pas d'autres manières plus descriptives de les identifier à l'époque que de les appeler
« kokorat ».
Outre ces années précédentes, la période allant de 2000 à 2004 était caractérisée par de
graves bouleversements sociopolitiques en Haïti. Plusieurs catégories sociales et politiques de
cette époque se regroupaient pour protester contre la mauvaise gestion du pouvoir par le régime
en place, alors que les partisans de ce régime résistèrent avec tous les moyens dont ils
disposaient pour protéger les intérêts du gouvernement et les leurs. Vols, corruption, crimes
18
FRANCOIS, Cholette- Pérusse, La psychologie de l'adolescent de 10 à 25 ans, ed. Du Jour, Ottawa, 1966
19
FREIRE, Paulo, Pedagogy of the oppressed, the continuum publishing company, New York, 1998
P a g e | 51
politiques, incendies, pillages, kidnapping sont les principaux actes manifestant la résistance des
partisans de ce régime connus à l'époque sous le nom de « Rat Pa Kaka » ; puis le diminutif
semble être attribué aux enfants de la rue comme étant des « Ti Rat ».
Enfin, de 2004 à nos jours, une seconde invasion militaire transnationale arrive en Haïti.
Rien n'a vraiment changé. Après examen, un gouvernement de transition a été établi, les
bouleversements restent inchangés ; il n'y a plus de trêve. Suite à l'élection présidentielle en
2006, un nouveau régime est au pouvoir, s'efforçant de travailler à l'éradication de quelques
problèmes qui bouleversent la société. Par contre, le coût de la vie s'élève et la hausse des prix a
contraint la population à manifester en revendiquant ses droits à la nourriture et en protestant
contre le chef du gouvernement... Cependant, les délinquants vivent quotidiennement l'aigreur
du coût de la vie ; leur situation reste et demeure une vie de grappillage, ce qui a actualisé leur
existence comme étant aujourd'hui des « Grapyay ».
A l'état actuel, au niveau national, le nombre des enfants délinquants varie entre 1500 et
2000. On les retrouve dans presque tous les recoins du territoire, spécialement dans les grandes
villes telles Cap-Haitien en est une, et on les retrouve dans ces localités suivantes : Shada, Nan
Bannann, EPPLS etc.. Dans les rues, ces enfants vivent, grandissent et travaillent ; ils s'adonnent
à toutes sortes de pratiques, rémunérées ou pas, qui leur permettent de satisfaire les besoins les
plus fondamentaux tels que : manger, boire, se vêtir, se loger et se soigner dans une lutte
incessante qui doit garantir la survie. A Cap-Haitien, la visibilité de ces groupes d'enfants est
manifeste. Sur les trottoirs, dans les marchés, sur les places publiques, devant les églises, ils s'y
affichent jour et nuit sans le moindre signe de fatigue. Ils sont des candidats potentiels à
l'espérance, au mépris, au rejet, à la violence ; ce qui fait qu'il porte le nom de Selavi, Kokorat
et Grapiyay .
Au niveau international, le phénomène de la délinquance est bel et bien visible. De
Mexico à Madrid, de Brasilia à Hanoi, de Kinshasa au Sud de l'Italie, on retrouve ces enfants qui
vivent de la rue ; sous alimentés, exploités, malades, maltraités, abandonnés, ils habitent et
survivent dans les rues où ils sont contraints à travailler, à mendier, à se prostituer dans une quête
incessante pour trouver de quoi subsister. Dépendamment de la culture, ils portent des noms
différents qui aident à les identifier plus facilement ; par exemple, suivant les pays, on les
appelle : Sin casa, Streetkids, Sem casa, Niños de calle, Strasskinder, Homeless, etc. Ces enfants
représentent approximativement entre 50 et 120 millions de la population mondiale.
P a g e | 52
Kidnapping, etc.
2004 à nos · Invasion militaire transnationale Grapyay Mendicité, lavage des voitures,
jours · Gouvernement de transition vols, Conflits armés, éclaireurs,
· Election présidentielle rançonneurs, etc.
· Protestation contre la hausse des prix:
le phénomène (KLOROKS, ASID,
TINÈ)
La famille, structure fondée sur un contrat matrimonial de l’homme, la femme et les enfants ne
de leur union. Contribue à la satisfaction des besoins des enfants, permet de se développer
harmonieusement. Durant la croissance, l’enfant qui vit avec sa famille s’individualise
progressivement. Par l’intermédiaire de ses parents, il a acquis des manières, des habitudes et des
façons de vivre
séparation ou encore un parent célibataire qui décide de garder son enfant seul, le plus souvent la
mère. On a souligne aussi que les parents isolés connaissent plus souvent le chômage. Ce constat
montre en tout cas la situation souvent difficile des parents et des enfants dans les familles
monoparentales se rencontrent à travers tout le territoire Haïtien. Il s'agit d'un phénomène à
évolution croissante.20
20
MC Graw-HILL, Chemin faisant vers une meilleure qualite de vie, Canada, Bibliotheque nationale du Quebec, 1984,25 p.332
pages.
21
www.the canadiennencyclopedie.com
P a g e | 55
22
ameenah90.blospt.com
P a g e | 56
23
HERVE Séjour, le systeme éducatif en Haïti serait il à l’ origine de notre sous développement, cap haïtien, mars 1999,
p68.212page
24
www.ladissertation.com
P a g e | 57
économiques majeurs comme la pauvreté, la misère, la faim, le chômage et affectent les familles,
particulièrement la famille haïtienne et qui ont de fortes incidences sur le développement
intellectuel et socio-affectif de l'enfant en le maintenant dans des situations difficiles. Parmi les
enfants en situations difficiles, on distingue :
« la délinquance juvénile englobe tout». Dans bien des cas, quand la famille fait défaut à
l'enfant, la rue y supplante et se présente généralement comme l'espace d'accueil le plus
accessible aux yeux de l'enfant. De cet espace public 25 qui, grâce au transport, est un espace de
transport et, grâce aux marchands, un espace de commerce, l'enfant se trouve exposé à une série
d'interactions déterminantes pour son futur. Cet espace public, dans lequel on fait la
collectivisation des déchets urbains, où les actes délictuels et criminels sont très fréquents et,
aussi, dans lequel les nuisances sonores, olfactives et thermiques sont abondantes, est devenu
grâce aux enfants, un espace de lutte pour la vie. La rue a rendu floues et limite la notion de
territoire et celle de la propriété privée. En étant le dénominateur commun d'une population
entière, la rue appartient à tous, et, en même temps, elle n'appartient à personne.
Le pays a été plongé au cours de ces dix dernières années dans une grave instabilité politique qui
n'en finit pas. La lutte pour le pouvoir a placé aux derniers plans les intérêts supérieurs de l'État.
Les conflits se succèdent les uns après les autres. Certains politiciens, avides de pouvoir,
embrigadent de jeunes enfants et adolescents dont ils exploitent la pauvreté. Ils les utilisent
comme machine à tuer, mettant à leur disposition un lourd armement. Des groupes de jeunes
criminels dits « baz » sont ainsi constitués à travers le territoire national. Plusieurs infractions
leur sont reprochées : assassinat politique, meurtre, voies de fait, trouble à l'ordre public, vol de
voitures, viol, enlèvement et séquestration de personnes, détention illégale d'armes à feu,
association de malfaiteurs, etc.
Le lendemain du 29 février 2004, ces jeunes délinquants lourdement armés, ont redoublé
d'activités. Tandis que par le passé la minorité délinquante était individuelle et rarement
collective, avec pour seuls reproches des délits rarement graves, s'il en était, aujourd'hui elle
évolue à l'inverse et est surtout utilisée comme instrument placé au service d'un activisme
politique généralisé et systématique.
placés en domesticité. 60 à 80% sont des filles. Ils se sont fait appeler : « restavèk ». Selon le
rapport d'enquête de l'IBESR, la population d'enfants domestiques d'Haïti est estimée à environ
300.000 jeunes.
26
Herve SEJOUR,le systeme educatif en haiti serait il a lorigine de notre sous dev, cap haitien, mars 1999,p60.
27
LOUIS Second,le livre de proverbe,La saint bible .
P a g e | 60
Le milieu immédiat pour tout enfant est la famille où la culture lui est présentée et
inculquée comme mode de vie et exemple à suivre. Cet environnement est donc important pour
nous dans notre recherche des causes de la minorité délinquante. Dans notre société, la famille
est en proie à une grave crise culturelle. Les familles y sont constituées par union libre, souvent
par des jeunes gens, non encore majeures ou mûres, de préférence. Elles sont aussi
monoparentales.
Les familles légalement constituées sont, pour certaines, concernées par ce genre de
difficultés. Un problème fort important est le surpeuplement et la promiscuité du fait de l'extrême
pauvreté. La famille se désagrège parce que l'autorité parentale disparaît ou s'amenuise à cause
de l'absence au foyer des parents. Le rôle de la femme en vient à être révisé, car elle aussi doit
participer à la construction de l'économie familiale ; pauvreté et nouvel ordre mondial obligent.
Dr. Legrand Bijoux a montré qu'en Haïti, que si le père existe dans la famille, les relations des
enfants avec lui sont lointaines, superficielles, coloriées par la peur, la méfiance, la rébellion, et
même la mère encourage cette rébellion en une alliance subtile avec l'enfant. Ces relations ont,
en général, des impacts psychologiques néfastes, surtout en ce qui a trait à la délinquance
juvénile28. Les études de Tieche Maurice ont révélé que 70% à 80% des délinquants proviennent
de familles dissociées. La torture, le manque de communication dont font preuve les parents
envers leurs enfants ont un impact très négatif sur les jeunes qui sont de bons imitateurs.29
L'alcoolisme chez les adultes est un autre facteur qui explique le penchant de nos jeunes
enfants vers les substances psychotropes. Aussi Nancy Plet déclare-t-elle que l'enfant qui se
28
Legrand BIJOUX, « Coup d'œil sur la Famille Haïtienne, Port-au-Prince et des Antilles », SA 1990, p.66
29
Maurice TIECHE : « Guide Pratique d'Êducation Familiale », Paris et SDI Domrie les Lys, p. 962, p.372
P a g e | 61
drogue imite ses parents. L'aisance et l'abondance excessives facilitent la pratique des vices chez
nos jeunes. Les enfants issus de milieux aisés, trop tôt indépendants et disposant d'argent, en
viennent à pratiquer des délits graves. Dès lors, la famille devient un lieu de contradiction
affective. Au lieu d'être un instrument de socialisation, d'apprentissage de comportements et de
normes admis par la société, du dressage sous l'autorité des parents, elle devient contrainte,
obligation, lieu de conflits dont l'enfant cherche à s'éloigner.30
Chez l'adolescent la contradiction est ressentie avec plus de violence. Le père autoritaire,
ou le père démissionnaire, est rejeté avec fureur ou mépris. Le couple désuni, ou trop uni et
fermé sur lui-même n'est pas toléré. Tout éclate et les adolescents cherchent une compensation,
une vengeance ou une évasion dans le repli sur des groupes de jeunes opposés aux adultes, dans
la délinquance ou dans la drogue. Le malaise et l'espoir engendrés par cette situation apparaissent
plus concrètement dans l'expérience des nouveautés.31
30
Nancy VAN PELT: « L'Enfant Epanoui », op. cit. 151.
31
Paul Henri Chombart de Lawe : « Psychologie Sociale du Changement »,
32
Chronique Sociale, 7 rue Plat Lyon 690002, p. 20
P a g e | 62
Si donc la délinquance peut commencer dès l’âge de 14 ans environ, c’est que cela correspond
au moment où l’enfant sort de la dépendance directe et presque exclusive à ses parents dans la
définition de lui-même, dans la construction de son identité.33
6.1 Vols avec agression : Les jeunes agresseurs ont comme cibles les personnes qui ont peu ou
pas de moyens pour se défendre : jeunes filles esseulées, vieillards, enfants… Ce sont les portes
monnaies, les sacs qui sont arrachés. Parfois les agresseurs s’emparent des atours de leurs
victimes (montres, bracelets, chaînes…)
6.2. Violence gratuite : « On déconne pour se défouler ». Ce n’est point un besoin matériel ou la
pauvreté qui pousse le délinquant à suer de violence gratuite (on tabasse une jeune fille, on casse
des vitres de voitures…) mais peut être envie sans doute négative, d’exprimer sa personnalité.
6.3. Violence verbale : le délinquant est souvent vulgaire, grossier, impoli. Il a tendance à ne
pas respecter les adultes, à les défier. Il n’est jamais triste quand il se voit traiter d’un voyou. Il
trouve un malin plaisir à transgresser toutes les règles d’une bonne moralité, d’une bonne
éducation. En ce sens même, l’accoutrement des délinquants (gros pantalons, casquettes à
l’envers, cheveux tressés…) cherche la marginalisation.
6.5. Le viol : Une mauvaise éducation sexuelle peut pousser le délinquant à violer des jeunes
filles.
33
ameenah90.blogspot.com
P a g e | 63
6.6. La prostitution juvénile féminine comme masculine est une forme de délinquance.34
L'environnement dans lequel l'enfant délinquant est impliqué délimite préalablement les
actions de celui-ci suivant des conditions matérielles qui, dans la structure globale de la société,
doivent lui garantir la survie. Pour une telle survie, l'enfant développe des rapports sociaux
fondamentaux, tels que ses rapports avec le milieu, les individus et avec d'autres artefacts de la
société qui font le lien entre ses activités socioéconomiques et la satisfaction de ses besoins de
chaque jour. À dire vrai, ces rapports ne sont pas en dehors des conditions matérielles
déterminées et déterminantes dont le contenu fait répercussion dans le milieu de vie du
délinquant ; au contraire, ils prennent corps et se renforcent à l'intérieur même de ses conditions
pendant qu'ils orientent, canalisent les attitudes et les comportements du délinquant dans la
logique de la conservation de sa vie. Alors, comment celui- ci arrive-t-il à conserver sa vie ?
Notre recherche nous permet de comprendre que les délinquants, sujet de notre
échantillon, fait la conservation de leurs vie à travers leurs pratiques et leurs activités
quotidiennes. Dans de telles activités, il utilise, comme le dit Marx, la capacité de travail pour la
satisfaction de leurs besoins et, constamment, ils la reproduisent puisque la nécessité de survie
l'exige suivant ce qui est ou ce qui a été établi dans la conscience de ces derniers lors de la
formation socio économique35.
34
www.coursdemorale.wifi-bar.com
35
Lucien Sève, Marxisme et théorie de la personnalité.- ed. Sociales, 2e édition, Paris, 1972
P a g e | 64
A cet effet, dans le cas de notre recherche, nous avons aussi utilisé ce même schéma tout
en essayant de le remanier pour expliquer l'idée de la conservation de vie des délinquants ; ceci
étant dit, le schéma devient :
Si la capacité de travail du délinquant s'insère dans cette spirale, ce n'est pas étonnant que son
développement intégral soit limité, aboutissant à un type d'individu dont la conscience,
l'intelligence, les conduites affectives ne lui permettent pas de dépasser ses conditions matérielles
d'existence, mais de les reproduire. C'est ce qui fait que, dans l'Idéologie allemande, Marx et
Engels, ont mentionné :
« Si les circonstances où cet individu évolue ne lui permettent que le développement unilatéral
d'une qualité aux dépens des autres, si elles ne lui fournissent que les éléments matériels et le
temps propices au développement de cette seule qualité, cet individu ne parviendra qu'à un
développement unilatéral et mutilé. »36
A ce propos, il nous est revenu de comprendre que les conditions et les circonstances dans
lesquelles l'enfant vit quotidiennement déterminent un niveau, un type et un rythme de
développement physique, socio affectif et intellectuel à ce dernier qui soit caractéristique de son
travail, de ses pratiques et de ses activités dans le but de produire sa vie par la consommation et
la satisfaction de ses besoins.
1.4- L'enfant développement crée sa journée et, en retour, elle définit son histoire
Dans la rue, l'enfant délinquant est présent du matin au soir dans les rues et se manifeste en tant
que tel à travers ses modes de production de vie, notamment ses activités matérielles et/ou ses
rapports socioéconomiques comme la mendicité, l'essuyage de voitures, le vol, les jeux de toutes
sortes, etc. qu'il réalise à longueur de journée.
36
Karl Marx et Friedrich Engels, l'idéologie allemande.- ed. Sociales, Paris, 1982, p. 178
P a g e | 65
De notre échantillon, les cas que nous avons étudiés ont démontré que nos sujets d'étude ont
quasiment la même cadence, tenant compte des activités qu'ils ont réalisées au cours d'une
journée. A partir de ce tableau ci-après indiqué, nous allons présenter la récurrence de leurs
activités de chaque jour :
Dans ce tableau est affiché l'ensemble des éléments qui définissent les activités de chaque jour
du délinquant de manière régulière. De ce fait, la récurrence de ces activités chez chacun de nos
sujets (Cas I, II, III, IV) nous permet de déterminer les conditions dans lesquelles l'enfant
délinquant crée son quotidien qui, par répétition, le conduit à un mode de reproduction de vie
déterminé par ces conditions et qui, bien sûr, participe au renforcement de ces mêmes conditions
chaque fois que le délinquant produit un travail et/ou consomme les résultats de ce travail pour la
satisfaction de ses besoins. En fait, la satisfaction des besoins réels du délinquant dans laquelle
s'entremêlent « Production et Consommation »37 ne débouche pas nécessairement, pour sa
réalisation, sur la reproduction. L'enfant délinquant, un individu qui mène forcément des activités
rémunérées, reproduit sa capacité de travail pour satisfaire ses besoins immédiats de chaque jour,
l'essence de sa survie, tout en formant de manière continuelle et continuée sa personnalité et en
renouvelant ses conditions matérielles d'existence. Donc, si l'enfant gagne Trois cent cinquante
(300) gourdes par jour, voici comment il en fait généralement la consommation selon les
résultats consignés dans ce tableau:
Café Pain Pâtés Aleken matin Aleken midi Barbecue Spaghetti Total 1
37
« La production et la consommation », deux concepts jumeaux qui définissent le cours de la vie d'un individu dans ce qu'il fait
et ce qu'il fait de ce qu'il a produit depuis son enfance jusqu'à sa mort. A cela, Lucien Sève a mentionné :
P a g e | 67
Total final
264
Et c'est ainsi que l'enfant délinquant fait ses dépenses journalières. Tout cela, c'est pour insinuer
que le travail ou les activités que celui-ci réalise quotidiennement, produisant du numéraire,
représentent l'élément matériel fondamental qui lui permet de produire sa vie matérielle par la
consommation de ses gains journaliers, fruits de sa capacité de travail. Ces gains ou ces revenus
journaliers, une fois consommés pour la satisfaction de ses besoins, le délinquant est conduit
constamment à reproduire sa capacité de travail dans cette même lignée, du Lundi au Dimanche
et de Janvier à Décembre pour s'assurer la survie. Une telle nécessité de survie n'exige pas
nécessairement à l'enfant délinquant d'intégrer des structures de domination et d'exploitation à
partir desquelles des relations de production se sont déclenchées en tant que manières de garantir
l'accumulation du capital d'un patron ou d'une institution. Au contraire, elle provoque chez ce
dernier des comportements d'autodestruction ou d'autodénigrement sur tous les plans : social,
économique, psychologique, politique et culturel qui sont liés de loin à des relations de
domination entre classes, certes ; mais qui sont davantage les résultats d'une exploitation de soi
par soi dan le système de production sociale et économique. Si nous nous référons aux réflexions
de l'auteur Jn Anil Louis-Juste dans un article « la question de la personnalité chez le paysan
haïtien » nous ajoutons pour finir que cette une sorte d'auto exploitation.38
L'histoire de vie de l'enfant délinquant, entre perplexité et confusion, nous a conduit aux
contradictions inhérentes à ce mode de vie particulier et, en même temps, elle défile
implicitement sous nos yeux le devenir de cette catégorie d'enfants dans la société haïtienne.
38
Jn Anil LOUIS JUSTE, « La question de la personnalité chez le paysan haïtien » in Alter Presse, soumis le 1er juillet 2004,
consulté en Mars 2009
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D'où émergent les questions : Qui ou qu'est-ce que l'enfant délinquant devient ? Quelles sont les
attentes de la société à son égard ? Qui ou qu'est-ce qu'il espère ou rêve de devenir ? Et qui ou
qu'est-ce qu'il devient en réalité ?
Par rapport à toutes ces questions, nous avons vite compris que l'enfant délinquant, en luttant
pour la survie, lutte en même temps pour se faire une place dans la société. De 1986, 1996, 2006
à nos jours, l'enfant de la rue existe, s'affiche, est et vit dans la rue. Il fait partie de la société, il
est un élément de la structure sociale et, par dessous tout, nous le représentons clairement dans
notre conscience, soit à partir des activités qu'il réalise tout au long long de la journée, soit à
partir des services que nous lui offrons chaque jour, soit à partir des abus que nous lui faisons
subir ; nous le représentons en tant que tel. Cependant, à chaque fois qu'il nous soit arrivé de
parler de son futur, nous prenons toujours les devants pour dire qu'il n'y a pas d'espoir. Ce qui fait
que dans la société, pour la grande majorité de la population, nous attendons à ce qu'il devienne
des voleurs, des criminels et à ce qu'il reste des Grapyay, Kokorat, Se lavi, etc. pour le reste de sa
vie ; car, en toute évidence, c'est cette place que nous lui réservons dans la société.
En fait, quoique le devenir de l'enfant de la rue soit fortement déterminé, cela n'empêche pas qu'il
a des aspirations ou qu'il rêve d'une autre vie qui soit meilleure et qui dépasse amplement ce que
la société a fait de lui. A cela, pendant la période de l'enquête, les sujets de notre échantillon nous
ont permis de comprendre les quelques aspirations possibles :
Alors, étant enfant délinquant qui vit dans un milieu où les conditions prédéfinies, déterminées et
contraignantes ne lui offrent que la possibilité de développer une seule qualité, celle de satisfaire
les mêmes catégories de besoins et de maintenir chaque jour les mêmes types de relations
sociales, comment arrivera-t-il à rendre effectives et à matérialiser ces aspirations ? De plus, ces
conditions d'existence peuvent-elles le conduire à ce port ? Devenir39 président, Ingénieur, etc.
ne se réfère pas totalement aux héritages40 sociaux, culturels, politiques et économiques de
l'enfant délinquant ; les conditions matérielles d'existence dont le délinquant a héritées de sa
famille, de son milieu de vie, de ses aînés ( la génération d'avant) et de sa classe sociale et , en
outre, celles qui lui sont imposées et qu'il finit par accepter en les reproduisant encore et encore
depuis 1986 jusqu'à présent nous n’avons presque aucun rapport à ces positions sociales,
39
Judith HARRIS, pourquoi nos enfants deviennent ce qu'ils sont? , Robert Laffont, Paris, 1999
40
Bourdieu PIERRE, les Héritiers. Les étudiants et la culture, De minuit, Paris, 1984
P a g e | 69
L'enfant délinquant qui vient siéger à Cap-Haitien pour se loger, se nourrir, se divertir et,
en gros, pour gagner sa vie, provient de différentes sections communales. Il est généralement fils
de paysans, l'un des groupes du « prolétariat » haïtien qui subit le poids de l'exploitation
économique de la classe dominante dès la construction de notre société et à cause de laquelle il
souffre de tous les manques qui l'empêchent de satisfaire ses besoins réels, de se réaliser ou de se
manifester pleinement et librement. Etant dominé (e), le paysan ou la paysanne privé(e) de
ressources, n'ayant ni biens, ni capitaux, ni forces productives et n'ayant que sa capacité de
travail physique et psychique, espère que son fils ou sa fille se fasse un nom en société en
devenant quelqu'un ou quelque chose. Pour ce faire, généralement, le fils du paysan le plus
privilégié rentre dans les grandes villes, continue ses études, est admis à l'Université et fait une
carrière professionnelle en devenant ouvrier, employé, professeur, directeur de banques, homme
d'Etat, etc. s'efforce par ses capacités et ses compétences d'être promu, de percevoir un salaire
dix (10), vingt (20), cent (100), mille (1000) fois plus grand que ses parents, de passer de
position en position, d'investir d'autres rapports de production qui sont, en somme, d'autres
formes de relations sociales et économiques qui sont, autant que ces prédécesseurs, autant que
ces parents, déterminées par les conditions matérielles de la structure et de la formation
socioéconomique dominante et déterminante de vie. Alors, qu'en est-il de l'enfant délinquant?
L'enfant délinquant, également fils ou fille de paysan, mais non privilégié, rentre dans les
grandes villes et mène une toute autre vie ; comme l'on dit, une vie de « San manman », de
P a g e | 70
41
Voir la notion d' « Imprinting », Konrad Lorenz, évolution et modification de comportement, ed. Payot&Rivâges, Paris, 2007.
P a g e | 71
chose, car ce qui devrait être collectif et massif est individuel et isolé. D'où, l'idée de Marx
reformulée par François Bourricaud prend tout son sens : « Les agents peuvent modifier leurs
comportements dans le temps mais ces modifications microsociologiques ne produisent pas de
changements au niveau macrosociologique [...] il suffit pour qu’un système se reproduise
qu'aucun des acteurs ne soit incité à agir en vue de sa transformation. »42
Et aussi, pour finir, Jean Robert Chéry a bien compris et nous a bien précisé au cours de
l'entretien quand il a dit :« L'enfant de la rue est un acteur social, sorti d'une classe sociale et
d'une famille à l'intérieur d'une société. Il vit les conditions sociales qui sont liées à sa classe,
son statut rentre dans l'organisation sociale même du pays [...] tant que la classe défavorisée ne
change, la situation de l'enfant de la rue ne changera. »43
Et nous ajoutons à cela, tant que la structure de la société ne change pas pour pallier tous les
manques, tous les problèmes et pour répondre à tous les besoins de la population dans la capitale
et dans nos provinces, nous ferons face à longueur de journée à ces épiphénomènes qui feront
nos malheurs, les malheurs de nos petits enfants jusqu'à ce que nous ne puissions plus y
remédier. Ainsi les parents créent un moteur afin que les enfants tombent dans la délinquance, de
ce fait nous allons vous donner les nomenclatures des zones cibles de l’immigration.
Cette présentation a pour objectif principal de nous aider à trouver des indices valables
afin de prouver l'existence de la délinquance dans les zones. C’est en 1940 qu’on avait emblée
La zone nommée EPPLS dit nan RAMBLE adopte le nom l’organisation qui y avait intervenue
suite au niveau de la mer qui était plus élevée que le sol, à chaque fois qu’il pleuve, la fossette
inondait’ dès lors on l’appelait RAMBLÈ. Elle a commencé à attirer des personnes à faible
revenu notamment ceux venant des milieux ruraux, tels Dondon, Bahon, Saint- Raphaël... La
population est estimée à 13500 habitants environ à nan Bannann et EPPLS (nan Ranblè),
bidonville situé à l'entrée sud de la ville du Cap-Haïtien, est l'une des plus pauvres de la région
42
BOUDIN Bourricaud, Dictionnaire critique de la sociologie, Quadrige, PUF, Paris, 2000
43
Entretien réalisé avec le professeur Jean Robert Chéry le 21 Avril 2009 en son bureau.
P a g e | 72
Nord. À partir des années 1980, cette zone commençait à augmenter d’avantage suite à
l’installation des grandes compagnies et Usines qu'on avait tout près de la zone, telle :
Fougerolles, Conserverie Nationale S.A (CONASA), le Service d'Entretien Permanent du Réseau
Routier National (SEPREN) par le fait que ces personnes sont dépourvues de tout accès pouvant
les aider à survivre à la campagne.
La population d’EPPLS et nan Bannann sont très jeunes. En effet, 65 % des gens ont
moins de 50 ans. Nan Bannann et EPPLS (Ranblè ) dénotent une population laborieuse, mais une
main d'œuvre peu qualifiée. Il est révélé que c'est une population féconde. On a vu que 21.3 %
des chefs de ménage ont entre un à trois enfants, 36.2 % ont entre trois et cinq enfants et 42.5%
d'entre eux ont 5 enfants et plus. Le tableau ci-après présente la distribution des chefs de ménage
selon le nombre d'enfants.
Nombre d'enfants
Nombre 17 29 34 80
Les habitants de nan Bannann et EPPLS nan Ranblè sont des gens qui laissent leur milieu
natal pour venir s'installer à Cap-Haitien à la recherche d'un mieux être. En effet, l'enquête a
révélé que la plupart d'entre eux sont des migrants qui viennent des différentes communes du
département du nord. Le tableau suivant indique que 85 % des chefs de ménages proviennent des
milieux ruraux et des villes de province, des différentes communes du département du nord et 15
P a g e | 73
% sont des natifs de la zone. A noter que le phénomène migratoire accentué vers les années 40 et
80 constitue la principale source d'accroissement de la population de nan Bannann et Ranblè.
Comme pour tous les autres bidonvilles, les gens qui viennent des milieux ruraux ne vont pas
toutefois directement dans les bidonvilles, Ils transitent dans d'autres quartiers marginaux de la
commune du Cap-Haitien avant de se fixer définitivement à nan Bannann et Ranblè.
Aire Quantité %
Limbé 5 6.25
Bas-Limbé 8 10
Port-Margot 7 8.75
Dondon 11 13.75
Bahon 8 10
Saint-Raphaël 9 11.25
Limonade 5 6.25
P a g e | 74
Ranquitte 3 3.75
Marmelade 4 5
Né dans la zone 12 15
Total 80 100
Selon cette enquête, les gens ont migré à Cap-Haitien pour diverses raisons. Le tableau suivant
présente la répartition des chefs de ménage selon leur cause de migration.
Les gens qui sont fraîchement arrivés au Cap-Haitien prennent parfois l'habitude de
dormir dans les camions, sous les galeries des magasins constituant leur centre de refuge
provisoire. Ce sont, pour la plupart, ces gens se trouvant dans une situation économique délicate
qui envahissent les terrains vacants pour se constituer un logement de bas standard. Ces
nouveaux migrants s'orientent le plus souvent vers les zones déjà habitées par des gens à faible
revenu. Ce choix est souvent fait en fonction, du lien de parenté entre les gens, du moins par ce
qu'ils sont originaires d'une même province.
Tableau 7.5- Répartition des chefs de ménage selon la cause de migration à Cap-
Haitien.
Economiques 25 31.25 %
P a g e | 75
Raisons Familiales 12 15 %
Education 17 21.25 %
Santé 13 16.25 %
Autre 7 8.75
Total 80 100 %
Notre enquête menée auprès de ces gens nous pousse à constater que les migrants sont,
pour la plus grande majorité, touchés par des problèmes économiques et cela constitue la cause la
plus fondamentale. Cette situation persiste par le fait que les paysans ne reçoivent presque aucun
encadrement auprès des responsables. Ils sont laissés pour contre. L'agriculture qui est leur
source économique la plus fiable tombe depuis plusieurs décennies en une situation lamentable.
Les chefs de famille souvent accompagnés de leurs enfants et époux se sont obligés de s'émigrer
en ville pour chercher le pain quotidien. Le seul endroit répondant à leur situation de misère est
cette zone, située non loin d'une part, d'une cité fraîchement établie dans la région appelée cité
Fougerolles. L'établissement de ces cités a été rendue possible grâce à un prêt hypothécaire qui a
été octroyé par l'Office National d'Assurance et de Vieillesse (ONA) aux anciens employés de la
centrale sucrière Nord (WESCH) et le lotissement des terrains de Mme Georges Benjamin ; et
d'autre part, tout près des grandes compagnies établies dans la zone, telles CONASA ET
FOURGEROLLES. Malheureusement, avec la fermeture brutale de ces compagnies, leur espoir
se passe en désespoir. L'absence d'emploi, d'éducation, d'encadrement, ... transforme ce lieu en
un « enfer sur terre ». Elle représente environ 31,25 % des cas.
P a g e | 76
La quête d'une bonne éducation est l'une des grandes causes de migration, selon la
révélation faite par les habitants nan Bannann et EPPLS nan Ranblè. Les personnes qui se
déplacent à la recherche du pain de l'instruction pour elles-mêmes et / ou leurs enfants
constituent 21.25 % des cas, en moyenne. Cette situation est due à cause des manques ou
absences d'infrastructures scolaires dans les milieux ruraux. La personne qui est contrainte
d'envoyer à l'école son enfant au Cap- Haïtien doit avoir un minimum financier afin de louer ou
acheter une maison pousse leurs enfants a tomber dans la délinquance. Faute de ce minimum, il
est obligé d'aller s'installer à ce quartier qui ne l'exige pas trop.
Les autres cas comme celui de la politique s'élèvent à 7.5 %. Ce dernier s'explique avec
les troubles politiques de 1986 où l'on pratiquait le déchoucage des chefs sections et les «
adjoints » dans les milieux ruraux et des miliciens « les tontons macoutes » dans les villes. Ces
personnes-là sont obligées de chercher des endroits plus ou moins propices afin de se faire
protéger contre toute sorte d'attaque, c'est ainsi que les gens envahissent des terrains vides de la
zone, tout en négligeant les enfants et ces derniers deviennent des enfants des rues
C'est encore le même constat lorsqu'on considère la façon dont la santé est distribuée
dans le pays. Les soins de santé sont quasi inexistants dans les milieux ruraux et les équipements
sanitaires y sont très rares. Les dispensaires, quand ils existent, sont très mal équipés non
P a g e | 77
seulement en matériels, mais aussi, en ressources humaines. Les médecins qui sont affectés aux
centres hospitaliers n'y travaillent pas de façon régulière.
En effet, on peut dire que ce sont les médecins traditionnels non encadrés qui soulagent le
sort des paysans en matière de soins de santé sans oublier également le rôle combien important
des femmes sages dans les zones reculées. C'est ainsi qu'on peut toujours constater un va et vient
qui se pratique par le paysan qui habite à la campagne au sein des villes en quête de soin de
santé. Ceux qui répondent à nos questions à nan Bannann et EPPLS nan Ranblè concernant les
causes de leur migration représentent environ 16.25 %. Il est révélé aussi que 42.5 % des chefs
de ménage sont des hommes, et 57.5 % des femmes, qu'on retrouve dans tous les secteurs
d'activité économique, ce qui fait que même dans les ménages dont le chef est un homme, les
femmes jouent un rôle très important dans la recherche de solutions aux problèmes économiques
auxquels est confronté le ménage.
Les milieux ruraux ne sont pas couverts en eau potable, les paysans doivent parfois
parcourir quatre (4) à cinq (5) kilomètres pour trouver de l'eau, soit dans des rivières ou dans des
puits à part quelques rares zones qui sont dotées d'une fontaine publique ou d'un captage d'eau de
source. Il est révélé qu'en 1980, seulement 8.0% du milieu rural était couvert en eau potable
contre 48% dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince et les autres villes secondaires en étaient
couvertes à 47.0%. En 1996, on voit que 41.0% du milieu rural est couvert en eau potable contre
48.0% dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Le tableau suivant présente le taux de
couverture en eau potable selon le milieu, de 1980 à 1996.
A cause de l'absence de latrines, les gens font leur besoin à même le sol et la mer, ce qui pollue
l'eau à chaque chute de pluie44
La plupart de ces migrants 48.39% débarquent à Cap-Haitien entre les années 1970 et
1986. Les dernières vagues de migration sont observées entre les années 1987 et 1990, soit
20.97%. Ces vagues migratoires campagne-ville semblent correspondre aux bouleversements
socio-économiques et politiques qui ont concouru dans le pays sous les différents régimes
politiques qui se sont succédé au pouvoir au cours de ces différentes périodes. La plupart des
chefs de ménage qui ont migré à Cap-Haitien durant les décennies 1970-1990 sont répartis entre
propriétaires et locataires, mais plus l'année de migration est récente, plus le ménage est
locataire.
Tableau 7.7 : Répartition des chefs de ménages selon l'année de migration à Cap-Haitien
Nombre 3 30 13 7 4 5 62
44
IHSI-PNUD, Recueil de statistiques sociales vol II, AOUT 2000.
P a g e | 79
Homme 34 42.5
Femme 46 57.5
Total 80 100.0
L'enquête nous révèle qu’environ 15 % des unions sont faites de façons régulières, soit
plus de14 % de la situation des hommes et plus de 15 % chez les femmes. Plus 25 % des familles
sont séparées. Cela représente plus de 23 % des familles qui sont dirigées par des hommes et 26
% de celles dirigées par des femmes. Selon l'enquête plus de 48% des chefs de famille vivent en
union libre, situation environ 50% des hommes et plus de 47 %, le cas des femmes chefs de
famille.
Conséquences:
Les gens ainsi que les enfants deviennent des «laisser pour contre». Ils cherchent à eux
seuls à gagner le pain quotidien, sans aucun soutien social, ce qui encourage aussi le
développement vertigineux du secteur informel, la délinquance, le vol, le viol le malfaiteur etc..
Ils forment aussi une cachette de clientélisme politique au service des politiciens (Déchouquage,
manifestations, ...)
Bannann et EPPLS nan Ranblè pose problème à l'environnement. Etant donné que ce sont deux
quartiers très insalubres et qui souffrent de graves déficiences de drainage et d'assainissement,
son existence produit une incidence négative sur l'environnement. La situation critique de ces
bidonvilles est la conséquence des 72.5% des ménages ne disposant pas de latrines et des 96.3%
de chambre de bain.
En effet, les gens doivent se payer les services de latrines ou bien satisfaire ce besoin à
l'air libre dans tous les coins de la zone particulière dans la mer. Des deux côtés, ils se produisent
des effets effrayants. C'est que les latrines commerciales existant ne sont ni en quantité suffisante
ni en bon état pour satisfaire la demande, ce qui produit de la pollution excrémentielle et un
odeur nauséabonde dans la zone qui, non seulement, nuit à la santé des habitants du quartier,
mais aussi à celle de toute la population. En effet, Les quartiers de Nan Bannann et EPPLS nan
Ranblè produisent des tonnes de détritus constituant des problèmes majeurs pour
l'environnement et même pour la santé des gens. Puisque d'un côté, il y a des immondices qui
empêchent aux gens de respirer et de l'autre côté les produits alimentaires étalés à même le sol.
En outre, l'existence de ces bidonvilles représente une charge pour toute la société. Que
ce soit au niveau de la consommation d'eau potable, d'électricité et de la pollution de
l'environnement, il contribue à la dégradation du cadre de vie de la population.
P a g e | 82
QUATRIÈME PARTIE
LES PRINCIPALES DISPOSITIONS DU PROJET SUR
LA PREVENTION DE LA DELINQUANCE
P a g e | 83
Dans cette partie, nous allons énoncer la prise en charge de l’Etat pour éviter le problème de la
délinquance juvénile.
Parmi les multiples dispositions du projet de loi, celles qui attirent le plus l’attention ont
trait aux attributions du maire, à la définition de nouvelles peines et infractions ainsi qu’à la
justice des mineurs.
De nouvelles infractions sont créées et des peines alourdies (en réponse aux épisodes récents
de violence urbaine notamment). Les infractions nouvelles concernent les violences avec armes
en bande organisée ou avec guet-apens sur des forces de l’ordre ou des agents de transport, la
détention et le transport sans motif de substances incendiaires ou explosives. Les peines sont
P a g e | 84
Des dispositions de tous ordres sont encore énoncées portant aussi bien sur les violences
conjugales que sur les infractions et crimes sexuels, la toxicomanie, la protection des mineurs
face aux messages violents ou pornographiques, les placements d’office en établissement
psychiatrique, les gens du voyage ou les chiens dangereux.
Pour certains, les évolutions de la délinquance juvénile ne paraissent pas justifier un nouveau
dispositif règlementaire. Les chiffres du Ministère Ensemble des services de l’Etat
(administration centrale et services déconcentrés) placés sous la responsabilité d’un
ministre.45 de la justice, concernant l’année 2005 n’annoncent qu’une proportion de 9,8%
d’infractions susceptibles de poursuites pénales imputables à des mineurs (142 851 sur un total
de 1 462 429), même si des faits récents ont mis cette délinquance particulière en lumière. Les
45
www.vie publique.fr
P a g e | 85
Les nouvelles compétences données aux maires sont-elles compatibles avec leur statut d’élu ?
Si les dispositifs améliorant leur information font consensus, les mesures visant à leur donner des
pouvoirs de sanction (accompagnement familial, mise sous tutelle des prestations familiales,...)
ne sont-elles pas contradictoires avec leur position traditionnelle de médiateur ? La rupture de la
confidentialité ne risque-t-elle pas d’être un obstacle à la confiance dont ont besoin les
travailleurs sociaux par exemple ? Le rôle du maire dans la décision de placement d’office en
hôpital psychiatrique est également contesté : les raisons d’ordre public pouvant dans ce cadre
l’emporter sur les raisons médicales.
Sur un plan plus général, certains (organisations de travailleurs sociaux, certains syndicats
enseignants ou de magistrats) regrettent des choix qui, mettant l’accent sur l’exemplarité des
sanctions, ne donnent peut-être pas toute la place qui devrait leur revenir à des mesures
spécifiques d’accompagnement social, éducatif ou d’aide à la réinsertion.
Pour la mise en œuvre des présents Principes directeurs, tout programme de prévention
devrait, conformément aux systèmes juridiques nationaux, être axé sur le bien-être des
jeunes dès la petite enfance.
Il faudrait reconnaître la nécessité et l'importance d'adopter des politiques de prévention
de la délinquance nouvelles ainsi que d'étudier systématiquement et d'élaborer des
mesures qui évitent de criminaliser et de pénaliser un comportement qui ne cause pas de
dommages graves à l'évolution de l'enfant et ne porte pas préjudice à autrui. Ces
politiques et mesures devraient comporter les éléments suivants:
Dispositions, en particulier en matière d'éducation, permettant de faire face aux divers
besoins des jeunes et de constituer un cadre de soutien assurant le développement
personnel de tous les jeunes et particulièrement de ceux qui sont à l'évidence "en danger"
ou en état de "risque social" et ont besoin d'une attention et d'une protection spéciales;
Adoption de conceptions et de méthodes spécialement adaptées à la prévention de la
délinquance et concrétisées par des textes législatifs, des processus, des institutions, des
installations et un réseau de services visant à réduire la motivation, le besoin et les
occasions de commettre des infractions et à éliminer les conditions donnant lieu à un tel
comportement;
Intervention officielle ayant pour principal objet l'intérêt général du mineur et s'inspirant
de la justice et de l'équité;
Protection du bien-être, du développement, des droits et des intérêts de tous les jeunes;
Conscience que le comportement ou la conduite d'un jeune qui n'est pas conforme aux
normes et valeurs sociales générales relève souvent du processus de maturation et de
croissance et tend à disparaître spontanément chez la plupart des individus avec le
passage à l'âge adulte;
Conscience que, d'après l'opinion prédominante des experts, qualifier un jeune de
"déviant", de "délinquant" ou de "prédélinquant" contribue souvent au développement
chez ce dernier d'un comportement systématiquement répréhensible.
Il conviendrait de mettre en place des services et programmes communautaires de
prévention de la délinquance juvénile, surtout dans les cas où aucun service de type
P a g e | 87
classique n'a encore été établi, et de n'avoir recours qu'en dernier ressort aux services
classiques de contrôle social.46
2.1-La Prévention.
2.1.1 Le couvre-feu
46
www.vie publique.fr
P a g e | 88
Elles sont adressées aux mineurs en fonction de l'importance de l'infraction qu'ils ont
commise : une admonestation s'ils 'agit d'une première infraction peu importante;
- une mise en garde pour une infraction plus importante ou si le jeune a déjà reçu précédemment
une admonestation ou une mise en garde depuis plus de deux ans, mais que l'agent de police
considère quel 'infraction ne justifie pas une inculpation. Les admonestations et les mises en
garde sont données au poste de police. Si le mineur à moins de dix-sept ans, la présence d'un
adulte est requise. Il peut s'agir d'un parent ou d'un tuteur, voire d'un travailleur social ou d'un
représentant d'une organisation bénévole si le mineur a été confié à un et elle organisation.
trop importante pour n'être passible que d'une admonestation ou d'une mise en garde, le tribunal
ne peut le dispenser de peine. Il doit le condamner au minimum à une peine avec sursis.
Les travaux d'intérêt général font partie d'un programme dont l'objet est d'éviter la
récidive et de favoriser la réinsertion. La peine dure trois mois et comporte des obligations
(participer à certaines activités, être présent dans certains lieux à certaines heures) et des
interdictions (ne pas fréquenter certains endroits). Si la victime y consent, le délinquant peut
également effectuer des travaux de réparation à son profit. Pendant la durée de la peine, le
mineur est placé sous la surveillance d'un agent de probation, d'un travailleur social ou d'un
membre de l'équipe de prise en charge des jeunes délinquants. Avant d'imposer une peine
d'intérêt général, le tribunal doit prendre connaissance du rapport qui est établi dans les mêmes
P a g e | 90
conditions que pour l'ordonnance de réparation. Il doit donner également des explications au
mineur.
Le tribunal fixe la date d'une prochaine audience, qui doit avoir lieu dans le délai
maximum de vingt et un jours suivant la fixation de la peine, et demande à la personne chargée
de la surveillance du mineur d'établir, pour cette date, un rapport sur l'exécution de la peine
mentionnant éventuellement les modifications qu'il serait souhaitable d'y apporter. A la lecture de
ce rapport, le tribunal peut modifier les sanctions imposées.
Les ordonnances d'assistance éducative aux mineurs en danger ont pour but d'assurer à
l'enfant les soins, la protection et le soutien nécessaires pour lui éviter de s'engager dans des
activités criminelles ou de récidiver.
Elles sont prononcées par le tribunal lorsqu'un enfant de moins de dix ans :
- a commis un délit qui aurait été sanctionné s'il avait eu plus de dix ans ;
- ou risque de s'engager dans des activités criminelles ;
- ou n'a pas respecté le couvre-feu ;
- ou a commis des actes visant à harceler ou effrayer une personne étrangère à son entourage.
Leur durée ne peut généralement être supérieure à trois mois, mais, dans des cas
exceptionnels, elle peut atteindre un an. Le mineur est placé sous la surveillance d'un travailleur
social ou d'un membre d'une équipe de prise en charge des jeunes délinquants. Préalablement au
prononcé de cette ordonnance, le tribunal doit prendre en considération le milieu social de
l'enfant et envisager les conséquences probables d'une telle ordonnance. Il doit également
expliquer aux parents ou au tuteur, dans un langage simple, les obligations contenues dans
P a g e | 91
l'ordonnance et leurs conséquences ainsi que les modifications qui pourraient y être apportées si
toutes les conditions n'étaient pas remplies.
Il s'agit d'une nouvelle peine de détention pour les jeunes délinquants récidivistes de dix à
dix sept ans. La durée des peines infligées, simultanément ou successivement, ne peut dé passer
vingt-quatre mois et ne peut être inférieure à quatre mois. Le mineur est condamné à une peine
qu'il effectue pour moitié en détention (dans un centre d'entraînement spécial, un établissement
pour mineurs, un centre d'hébergement local...). Pendant la période de détention, le mineur suit
une formation. Ensuite, il est laissé en liberté sous la surveillance d'un officier de probation, d'un
travailleur social ou d'un membre d'une équipe de prise en charge des jeunes délinquants. En
fonction de ses progrès et de la durée de la peine, la mise en liberté surveillée peut être avancée
d'un ou deux mois.
2.4.2- La libération conditionnelle pour les courtes peines avec port obligatoire d'un
bracelet électronique
Les jeunes de plus de dix-huit ans condamnés à une courte peine de prison peuvent
bénéficier d'une libération conditionnelle assortie du port obligatoire d'un bracelet électronique
permettant de vérifier qu'ils sont bien présents aux heures et endroits spécifiés.
surveillance est très élevé : 1.200.000 francs environ par enfant et par an contre 173.000 francs
dans une maison de redressement traditionnelle.
Le Code Pénal de 1826 ainsi que le Code Pénal de 1835 répriment le vagabondage, la
mendicité, les voies de fait qui étaient des infractions le plus souvent reprochées aux Mineurs. La
Loi du 28 novembre 1846 a créé dans chaque chef lieu de département, une maison centrale dont
la mission est la rééducation de la jeunesse délinquante. La Loi de 1893, reprenant l'idée de celle
du 28 novembre 1846, transforme la maison centrale en institution d'éducation et de correction
pour l'enfance délinquante et abandonnée. Elle fixe la majorité pénale à seize (16) ans.
Renforçant la législation haïtienne, le 17 juin 1936, un décret-loi porte création d'une maison de
rééducation des Mineurs qui a pour vocation entre autres, d'offrir une formation professionnelle
P a g e | 93
aux Mineurs en conflit avec la Loi et aux Enfants livrés à eux-mêmes. Le 16 juillet 1952, une loi
portant sur la justice juvénile est publiée. Elle institue une section spéciale créée pour juger les
Enfants n'ayant pas encore atteint la majorité pénale.
En effet, dans chaque Tribunal, une section spéciale appelée « section de la jeunesse
délinquante » est instituée pour connaitre des crimes et des délits commis par des Mineurs de
moins de seize (16) ans. Cette loi consacre aussi l'amendement de l'Enfant délinquant avec un
accent sur son utilité pour la société. Le 7 septembre 1961, une nouvelle Loi est votée. Elle est
constituée de quarante-cinq (45) articles. Elle est considérée comme étant l'une des Lois les plus
complètes en matière de répression des infractions commises par les Mineurs en Haïti car, tout en
réprimant la délinquance juvénile, elle protège le Mineur en conflit avec la Loi. Elle trace aussi
la procédure en matière de justice pour Mineurs en énonçant clairement, les responsabilités
du Commissaire du Gouvernement, du Juge d'Instruction, jusqu'à la disjonction du dossier, s'il
compte aussi des Mineurs et des personnes âgées.
Cette Loi modifie certains articles du Code Pénal et classe les Mineurs, en fonction de
leur âge et de la gravité de l'infraction commise. A titre d'exemple, le Mineur âgé de plus de
treize (13) ans et de moins de seize (16) ans peut être, dans certains cas, admonesté, remis à ses
parents, à son tuteur ou à une personne digne de confiance. Il peut aussi être acheminé à un
institut médico-pédagogique privé ou public, ou encore, placé au Centre d'Accueil Duval
Duvalier pour être rééduqué et suivre une formation professionnelle, pendant un temps ne
dépassant pas le moment où il atteindra sa majorité. Cette Loi institue aussi le régime de la
liberté surveillée en faveur des Mineurs.
De plus, la loi du 7 septembre 1961 prévoit, en son article 2, que les Mineurs coupables
de délit, de crime ou de contravention, seront jugés par les Tribunaux pour Enfants, les Cours
d'Assises des Mineurs et le tribunal de simple police en audience spéciale. En effet, dans chaque
juridiction de jugement, il sera, selon cette Loi, placé un Tribunal pour Enfant. Selon cette loi, les
peines pouvant être prononcées par les autorités judiciaires sont des mesures de protection,
d'assistance, de surveillance et d'éducation appropriée, personnalisée, selon le cas.47 Cependant,
si une condamnation pénale doit être prononcée, elle sera aussi accompagnée d'une mesure de
47
Le RNDDH plaide pour une prise en charge effective des Mineurs en conflit avec la Loi
Rap/A13/No5
P a g e | 94
traitement. De plus, si le tribunal décide d'écarter l'excuse de minorité, il devra justifier cette
décision.
Le Décret du 20 novembre 1961, composé de dix-huit (18) articles, complémentaire à la
Loi du 7 septembre 1961, instaure le Tribunal pour Enfant de Port-au-Prince. Selon ce décret, il
s'agit de traiter les Mineurs, par catégorisation d'âge. Il prévoit des dispositions pour les Enfants
âgés de onze (11) ans, pour ceux âgés de treize (13) ans et pour ceux âgés de dix-sept (17) ans.
Le décret du 20 novembre 1961 reprend les sentences pouvant être prononcées par les Juges pour
Enfants. Ces sentences oscillent entre la mesure de protection, la mesure de surveillance, la
mesure d'assistance, la mesure d'éducation, le placement familial et le placement définitif du
Mineur au Centre d'Accueil Duval Duvalier.
Par ailleurs, l'article 10 du Décret du 20 novembre 1961 résume en partie la procédure en
matière de délinquance juvénile. Il stipule que Les dispositions du Code d'Instruction Criminelle
relative à la procédure devant les Tribunaux criminels, corrections et les justices de paix, sont
communes au Tribunal pour Enfants, à la Cour d'Assises des Mineurs et aux Tribunaux de Paix,
siégeant en audience spéciale, réserves faites des modifications apportées par la Loi du 11
septembre 1961. De plus, dans les cas de délit, le Ministère public saisira le Juge pour Enfants
par simple requête ; Dans les cas de crime, le dossier suivra donc son cours normal et il sera
procédé aux actes urgents de poursuite et d'information. En ce sens, le Ministère public, par
réquisitoire d'informer, demandera au Juge d'Instruction de mener l'instruction du dossier. Après
l'instruction, le dossier sera renvoyé au Parquet pour le réquisitoire définitif ou le supplément
d'informations. Finalement, l'ordonnance sera rédigée et acheminée au Parquet pour le jugement
du Mineur. Cette instruction doit être célère mais complète. Elle doit aussi camper le profil du
Mineur, les circonstances de la commission de l'infraction et tous les éléments importants
découverts au moment de l'enquête judiciaire qui puissent justifier le prononcé d'une
condamnation contre le Mineur. Le profil du Mineur sera dressé sur la base de son dossier
juridique complété par une enquête de personnalité, un examen médical et un examen
psychologique.48
48
Le RNDDH plaide pour une prise en charge effective des Mineurs en conflit avec la Loi
Rap/A13/No5
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Les Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires ont été adoptés par l'Etat
haïtien en mai 1999. C'est en fait, le document national de référence en matière de détention. Ils
prévoient la garde des prisonniers en général dont les Mineurs. Divisés en six (6) titres, les
Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires passent en revue:
La situation pénale et administrative du détenu
La prise en charge de la population carcérale
La réinsertion sociale
Le maintien des liens familiaux et sociaux
La discipline
La sécurité
Selon les Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires, personne ne peut être incarcérée
sans la présentation d’un titre d’écrou émanant d’une autorité judiciaire compétente. Les détenus
dont les Mineurs seront gardés dans un établissement du ressort de l’autorité judiciaire ayant
donné l’ordre. Les personnes condamnées seront incarcérées selon leur dangerosité, la durée de
leur peine etc. ; De plus, la nourriture des prisonniers sera prise en compte et surveillée par les
responsables pénitentiaires. Chaque détenu a droit à un repas équilibré au moins deux (2) fois par
jour, préparé dans de bonnes conditions hygiéniques de telle sorte qu’il n’affecte pas la santé des
détenus. Ceux-ci devront aussi bénéficier de six (6) heures par jour en dehors de leur cellule.
Chaque établissement détiendra une bibliothèque, un dispensaire etc. Les détenus auront accès de
manière permanente, à des équipements sanitaires leur permettant de satisfaire leurs besoins
physiologiques; ces équipements seront installés de manière à préserver l’intimité de l’utilisant.
Les détenus seront visités par un médecin qui est chargé de faire des inspections régulières au
sein de la prison. Il vérifiera la qualité et la propreté des vêtements, de la literie etc. Les détenus
seront habilités à entretenir des liens avec l'extérieur. Ils sont autorisés à maintenir une
correspondance dont le suivi sera assuré par les responsables de prisons. La correspondance est
prévue au chapitre 1er du titre IV et des articles 84 à 91.49
49
Le RNDDH plaide pour une prise en charge effective des Mineurs en conflit avec la Loi
Rap/A13/No5
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Les détenus ont droit aux visites de leurs parents et de leurs amis, sur la base des règles et de
l'horaire établis par la DAP. Les Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires intitulé
Les droits de visite, traite de la visite des personnes privées de liberté dans les articles 92 à 98.
Les détenus sont aussi autorisés à utiliser le téléphone. En effet, les Règlements Internes des
Etablissements Pénitentiaires prévoient les appels téléphoniques au niveau des articles 99 à 101
de son chapitre III, dénommé Le téléphone. Les Règlements Internes des Etablissements
Pénitentiaires prévoient, par ailleurs, la formation, l'éducation, la formation professionnelle, les
activités culturelles en faveur des détenus. Dans ce document composé de cent cinquante deux
(152) articles, seul un article prononce clairement le mot Mineur, en faisant injonction aux
autorités pénitentiaires de séparer les adultes des Mineurs. Il s'agit de l'article 106 qui dispose
que : "Le Chef d'établissement organise la répartition des détenus entre les différents quartiers et
différentes cellules de son établissement pour séparer impérativement les hommes des femmes,
les adultes des Mineurs, les violents des non violents, en conformité avec une circulaire de la
Direction de l'Administration Pénitentiaire sur le Classement des Détenus et dans la mesure du
possible, les condamnés des prévenus".
Au CERMICOL, les parents des Mineurs incarcérés sont autorisés à visiter leurs enfants
un jour de la semaine, fixé par les autorités. Pourtant, de nombreux Mineurs incarcérés au
CERMICOL ne reçoivent pas de visite et semblent abandonnés à leur sort. Il en est de même des
autres prisons du pays. Les Mineurs peuvent recevoir les visites de leurs parents. Cependant,
souvent, les parents ne leur rendent pas visite.
Le tableau 9.1 suivant donne une représentation chiffrée du contact de tous les Mineurs du pays
avec leurs parents, après leur incarcération.as de visite et semblent abandonnés à leur sort.
incarceres
Oui Non
1 Anse a Veau 5 0 5
2 Cap-Haitien 8 8 0
3 Cayes 18 0 18
4 CERMICOL 101 57 44
5 Fort Liberte 12 12 0
6 Grande Riviere 2 2 0
du Nord
7 Hinche 9 4 5
8 Jacmel 10 10 0
9 Jeremie 13 9 4
10 Mirebalais 10 4 6
11 Petion Ville 19 10 9
12 Port de Paix 11 6 5
13 St Marc 17 15 2
TOTAL 235 137 98
Selon le graphe précédent, quarante deux pour cent (42%) des Mineurs incarcérés à
travers le pays ne reçoivent pas la visite de leurs parents. Cependant, il convient de souligner que
les raisons sont nombreuses. Parmi elles, on peut compter l'éloignement des centres où sont
incarcérés les Mineurs et le manque de moyens économiques pour assurer le trajet de la maison
au centre d'incarcération.
Tableau 9.2-Situation juridique des Mineurs incarcérés dans les villes de province
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du Nord
8 Hinche 9 7 2
9 Jacmel 10 9 1
10 Jeremie 13 9 4
11 Mirebalais 10 9 1
12 Port de Paix 11 11 0
13 St Marc 17 11 6
TOTAL 115 94 21
Nord
6 Hinche 7 0 0 0 7
7 Jacmel 9 0 0 4 5
8 Jeremie 9 0 2 2 5
9 Mirebalais 9 0 0 2 7
10 Port de 11 0 0 1 10
Paix
11 St Marc 11 0 0 4 7
TOTAL 94 0 2 23 69
La Brigade de Protection des Mineurs (BPM), une entité de la Police Nationale d'Haïti
(PNH), qui a pour mission de prévenir les abus à l'endroit des enfants à travers le pays .En effet,
la BPM a pour mission de prévenir la délinquance juvénile, d'assurer la prise en charge des
enquêtes policières sur les cas d'enfants victimes et en conflit avec la loi, d'enquêter sur les
infractions dont sont victimes les mineurs, comme les agressions sexuelles, les mauvais
traitements et l'exploitation. Elle a également pour mandat d'assister les enfants en danger et
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Ainsi, depuis le 13 janvier, des agents de la BPM sont présents à l'aéroport international
de Port-au-Prince et au niveau de la frontière avec la République dominicaine. En outre, pour
augmenter le personnel s'occupant de la surveillance au niveau des frontières, compte tenu du
nombre réduit de policiers, la BPM a recruté des agents civils qui réalisent un travail social
comme par exemple la collecte des données. Grâce à ces efforts, près de 12.000 enfants, dont
2.800 en situation irrégulière, ont pu être contrôlés. Parmi eux, « 285 ont été soustraits à des
pratiques assimilables à la traite ». Aussi Mme Torsein se félicite-t-elle du travail «
impressionnant » des agents de la BPM. Des policiers qu'elle estime être « très disciplinés et très
soucieux de la situation des enfants ».
Pour aider la BPM à mettre en place d'autres bureaux à travers le pays, l'UNICEF
travaille aussi en partenariat avec Airline Ambassador, une fondation américaine d'anciens
collègues qui ont travaillé dans des compagnies aériennes et qui sont préoccupés par « la traite
des enfants et autres types de violences, dont les exploitations », renseigne Christina Torsein. Et
dans le cadre de ce projet, il est prévu d'installer 5 antennes de la BPM respectivement à
Ouanaminthe (Nord-est), à Miragoane (Nippes), à Hinche et Mirebalais (Plateau Central) et aux
Cayes (Sud).
50
Rédaction : Jonas LAURINCE, Edition : Faustin CAILLE
P a g e | 101
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Par ailleurs nous avons aussi considéré les multiples torts et dommages sociaux,
économiques et moraux causés par la minorité délinquante en Haïti. Il nous a paru impérieux
d'ouvrir des pistes de solution, d'élaborer un plan de lutte contre ce fléau. Nos propositions se
sont constituées en un ensemble de mesures légales, institutionnelles, sociales et économiques.
Nous avons proposé la modification de certaines dispositions légales, désuètes, inadaptées et
l'application entière de celles jugées valables ; nous avons aussi envisagé l'engagement de
réformes à opérer au niveau de certains organes et services relatifs à la protection des enfants.
Nous avons aussi insisté sur certaines structures à mettre en place et sur le rôle déterminant que
l'État, l'école, les médias, la famille, et toutes autres institutions privées doivent jouer leurs rôles
dans la lutte contre la délinquance juvénile. La question de la délinquance juvénile en Haïti est
cruciale. Le phénomène est complexe et les mesures envisagées sont diverses. Cependant, quels
que soient les moyens mis en œuvre, il serait illusoire de croire que nous pourrions d'un coup
relever les défis de la délinquance juvénile en Haïti. Nous sommes confiant que nos suggestions
seront prises en considération par tous les secteurs concernés et prendront acte des mesures qui
s'imposent. L'enfant de la rue, catégorie de personnes vivant dans des conditions difficiles, agit
dans le quotidien, évolue dans le quotidien, se manifeste dans le quotidien par l'intermédiaire de
ses relations socioéconomiques et c'est ce quotidien qu'il est appelé à reproduire au cours de son
histoire. Dans notre société, l'enfant de la rue est meurtri par les intempéries, les privations, les
maladies, la précarité, la violence et l'indifférence ; il est exposé à tout risque et à tout danger
avec lesquels il doit jongler pour devenir ce qu'il est censé être aujourd'hui. Se livrant dans des
combats intenses de survie, la délinquance a Cap-Haitien spécialement nan Bannann, nan
Ramblè finit par porter les marques de ses conditions dans son physique, dans son psychique et il
va agir en conséquence tout le long de la vie des enfants délinquants. Etant intéressé à cette
catégorie d'enfants, nous avons mené cette étude dans le but de mieux comprendre la vie de
l'enfant de la rue. A travers les différentes parties méthodologique, empirique et théorique de
cette recherche, nous avons fait de notre préoccupation académique une réussite scientifique.
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D'où, ces données recueillies et analysées nous ont fourni des informations qui sont
concordantes à nos objectifs et qui vérifient notre hypothèse de recherche. Donc, la question qui
nous a fortement intéressée avant et pendant la recherche, à savoir comment la condition de vie
des enfants délinquants s’améliore-t-elle ? Est méthodologiquement et théoriquement répondue
et les résultats foncièrement qualitatifs que nous avons obtenus, serviront de pistes à d'autres
chercheurs, institutions publiques ou privées, ONG et à des particuliers, soit d'entreprendre
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A cela, nous recommandons ou, pour dire plus sagement, nous proposons :
- De faire, avec consistance, de la sensibilisation à tous les niveaux jusqu'à ce que la population
en prenne totalement conscience.
-De faire des enquêtes annuelles permettant de repérer l'enfant de la rue d'où qu'il provienne, où
qu'il soit, d'identifier ses besoins et ses aspirations et de collecter d'autres données importantes
sur sa famille.
- De redéfinir les services que les Centres offrent à ces enfants, veuillez à ce qu'ils soient adaptés
et à ce qu'ils répondent aux modes de pensée, aux soucis et à la culture de l'enfant.51
-De faire des actions sociales significatives au bénéfice de l'enfant de la rue : Dons, Parrainage,
adoption et d'autres formes de support pouvant aider à réduire l'essor du phénomène.
51
Stéphanie TESSIER, Langage et culture des enfants de la rue, Kartala, Paris, 1995
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- De faire un partenariat avec les institutions publiques à cet effet dans le but d'affermir les prises
de décision, d'augmenter les fonds disponibles et dans le but de mieux orienter les interventions,
non pas dans le sens d'améliorer ou de renforcer les services, mais au contraire d'éradiquer et de
transformer
(1) Que chaque école offre des bourses d'études primaires aux 'enfant de la rue.
(2) Que l'église fasse son travail par des actions sociales correspondante:52 les églises
catholiques, baptistes, méthodistes, adventistes, pentecôtistes, mormons, indépendantes de
chaque localité se regroupent autour de la question l'enfant de la rue et font des interventions
respectives. Car, il ne s'agit pas seulement de sauver des âmes, mais aussi de sauver des corps et
des vies.
III- A l'Etat :
- De s'intéresser aux problèmes sociaux, politiques et économiques qui battent leur plein dans la
société et de définir un plan axé sur la justice et l'égalité pour tous en se débarrassant des
contraintes sociales et économiques de type capital servile 53 exercées par la classe dominante en
Haïti.
IV- A la population :
52
Colette HUMBERT, la Conscientisation, ed. L'Harmattan, L'INODEP
53
Jn Anil LOUIS JUSTE, De la crise de l'Education a l'éducation de la crise, Imprimeur II, Port -au-Prince, 2003
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- Donner tous ses supports, dans la mesure du possible, le peu qu'ils puissent être, pouvant
contribuer à l'éradication de ce problème de société.
Pendant que nous, en agissant ainsi, nous travaillions à la transformation de la société haïtienne
en établissant de nouvelles conceptions du social, du politique, de l'économique, du juridique, du
culturel et de l'idéologique en mettant un terme aux rapports sociaux de domination sociale et
économique afin que toute la population bénéficie avec justice et équité de tous les biens, tous
les droits, de tous les services et de tous les produits de la société.
BIBLIOGRAPIE
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Méridiens, Québec, 1996
11- HARRIS Judith, pourquoi nos enfants deviennent ce qu'ils sont? , Robert Laffont, Paris,
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12- HERVE Séjour, le système éducatif en Haïti serait il à l’ origine de notre sous
développement, Cap-Haïtien, mars 1999, p60.212p.
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16- LOUIS Second, le livre de proverbe, La saint bible 256 p
17- LOUIS JUSTE Jn Anil, De la crise de l'Education a l'éducation de la cris e, Imprimeur
II, Port -au-Prince, 2003
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21- MARX Karl et Friedrich Engels, l'idéologie allemande.- éditions. Sociales, Paris, 1982,
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22- MAURICE Tieche, Guide Pratique d'Éducation Familiale, Paris et SDI Domrie les Lys,
p. 962, p.372
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nationale du Québec, 1984,25 p.332
27- PIERRE Bourdieu, les Héritiers. Les étudiants et la culture, De minuit, Paris, 1984
28- PIERRE, Paulo, Pedagogy of the oppressed, the continuum publishing company, New
York, 1998
29- TESSIER Stéphanie, Langage et culture des enfants de la rue, Kartala, Paris, 1995
SITES INTERNET
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Microsoft Encata 2009.1989-2008 Microsoft Corporation
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www.ladissertation.com
www.larousse fr/ encyclopédie/divers/délinquance juvénile
www.the.canadiaencyclopedia.com.
www.toupie.org.dictionnaire
www.vie publique.fr
ANNEXE- I
I- Kondisyon ekonomik
13. Eske ou konn fè bagay ak tifi/ tigason? Kibò? Chak kilè? Lè nap fè bagay, eske nou pa pran
prekosyon? Eske nou fè sa pou kòb?
14. Eske pwoblèm ki konn gen nan peyi a konn nwi aktivite ou?
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17. Kisa ou renmen fè pou w pran plezi? Chak kilè ? Ou menm sèl ou byen tout gwoup la ?
28. Eske ou te ale lekòl yon jou ? ou kontinye ale ? ki kote ? nan ki klas ou rive ? kijan ou te fè
ale lekòl la ?
33. Eske gen bagay ou dwe fè ? eske gen bagay ou pa dwe fè nan gwoup la ?
35. Eske konn gen pwoblèm nan gwoup la ? ki pwoblem konsa?
I- Afektivite
10. Kisa ki konn fè kèw kontan ? sa rive w souvan? Raman/ pafwa? Sa pa janm rivew?
II- Entelijans
3. Eske ou konn konbyen jou ki gen nan semen nan? konbyen mwa ki gen nan ane a? Eske ou
konn lè? Ou konn Li? Ou konn ekri? Ou konn koulè? Ou konn lè?
4. Kisa nou itilize pou nou fè lajan, pou nou travay ? kijan nou fè materyèl nap sèvi yo ?
5. Kijan yon moun kapab fè poul aprann deplake ? ki tip de moun ou chwazi pou w mande ? ki
tip de machin nou siye ?
6. ki sa ou panse de lekòl ?
7. sant yo konn vin dèyè nou pou n ale ladan l lan, kisa nou panse l ye ?
10. Lè ou gen kont ak yon moun nan gwoup la, kijan ou rezoud sa ?
13. Lè ou gen ti pwoblèm tankou : ou grangou, ou bezwen kote pou w dòmi, ou bezwen lajan
Kisa ou fè ?
I- Okipasyonèl
3. Eske ou gen fanmi oubyen yon moun ki pwòch ki ap ou byen ki tap viv nan lari?
4. Si ou bay lari a vag, ki lòt bagay ou kapab fè pou jwenn kòb, pou jwenn manje ?
3. Eske se menm zòn sa yo nan Okap la ki te toujou konn gen timoun nan lari ladan yo? (Rezève
pou antretyen ak ekspè yo)
II- Kiltirèl
1. Ki travay ki te toujou konn gen nan lari a ? yo vin plis oubyen yo vin mwens ? (Rezève pou
antretyen ak ekspè yo)
III- pwokreyasyonèl
3. Eske gen nèg nan lari ki fè pitit, epitou pitit yo ap viv nan lari a? ( rezève pou obsèvasyon)
ANNEXE- II
a) Kouman yo ap viv ?
1) De kisa l te okipe l?
1) Ou panse nomb yo ( kantite yo) ogmante ou byen li diminye? Si li diminye , kisa ki fè sa?
2) Daprè ou menm, eske gen yon amelyorasyon sou kesyon timoun nan lari yo ? si wi, ki tip
amelyorasyon? Si non, sa ki fè sa?
ANNEXE- III
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Grille d'observations
I- Les sujets
a) Qui sont-ils?
1- Âge
3- Couleur
4- Niveau d'études
5- taille et poids
b) Combien sont-ils ?
3- Le nombre total
a) Espace d'hébergement
1- Caractéristiques du sol
3- Egouts
4- Immondices
b) Espace de travail
2- Types de travail
3- Organisation du travail
2- Types de recréation
d) Espace de consommation
1- Caractéristiques physiques
3- Types de consommation
ANNEXE- IV
1- Aleken : Type de nourriture préparé dans la rue ou au bord de la rue pour une clientèle assez
variée le matin et aux environs de midi. C'est un restaurant populaire en plein air dans lequel les
repas sont offerts à prix réduit aux clients. Généralement, on désigne ces genres de repas de :
2- Bon sou mwen : Cette expression est généralement utilisée quand l'enfant de la rue est en
train de jouer l'intelligent au détriment d'un autre. A ce moment, il dit : « m sot bon sou msye »,
3- Bwase lè a : Manière permettant à l'enfant de la rue de décrire le travail qu'il fait du matin au
soir. Car, généralement, nous constatons au cours de cette enquête que l'enfant de la rue n'aime
pas du tout préciser ; à chaque fois que nous lui demandons ce qu'il fait comme travail,
4- Banm on grenn : une façon spécifique à l'enfant de la rue au Champ de Mars de demander
cinq gourdes ; ce que nous appelons en Haïti de : « Adoken »
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4- Dedwèt : c'est un exercice permettant à l'enfant de la rue de retirer de la poche des gens qui
passent dans la rue toutes sortes de chose ; à savoir leur téléphone, leur portefeuille, leur camera,
etc. c'est ce qu'on désigne généralement de « Pick-pocket »
5- Fè dach ou : cette expression est synonyme de « Sodomisation » pour l'enfant de la rue.
6- Fè touwego, fè rigòl : C'est une pratique qui consiste à descendre dans les égouts et à
chercher des pièces de monnaies, des bijoux, etc. Généralement, l'enfant de la rue s'adonne
7- Lagè dòmi : c'est un jeu que l'enfant de la rue réalise généralement le soir entre deux (2),
(4), (10) enfants, etc. les règles sont établies comme ce qui suit : celui qui trouve l'endroit dans
lequel son adversaire est en train de dormir, il peut lui faire tout ce qu'il veut ; le brûler, le
tuer,l'étrangler, etc. c'est une vraie chasse à l'homme.
8- Klase yon moun : cette expression traduit l'idée q'un enfant de la rue a reçue une somme
d'argents ou un plat qu'il devrait séparer avec les autres enfants ; par contre, il garde tout le
bénéfice pour soi. A ce moment, on dit : « M sye klase lot nèg yo ».
10- Pran level : cette une expression qui traduit le fait qu’un enfant de la rue soit devenu plus
hardi et plus brave dans le rang des enfants de la rue.
11- Tatonnen : l'enfant de la rue utilise ce mot qui traduit la réalité dans laquelle un enfant est en
train de fouiller la poche d'un autre pendant que ce dernier est en plein sommeil.
12- Vivan & sou menm : ces deux mots traduisent la même réalité dans le sens qu'ils
définiraient le degré d'intelligence de l'enfant de la rue.
Généralement appréhendé comme phénomène dans les études scientifiques, le délinquant peut
aussi s'étudier comme individu. Il est par définition tout enfant qui est livré à lui-même, qui
mène la majeure partie de son existence dans la rue pour y trouver des moyens de subsistance. Ils
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travaillent et entretiennent encore des relations plus ou moins régulières avec leur famille. Leur
vie reste centrée sur le foyer familial. Un grand nombre
ANNEXE-V