Cours Hydrologie Generale 2022

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COURS D’HYDROLOGIE

présenté par Prof. KAMAGATE Bamory


Le corps d’un être humain adulte contient 60%
d’eau, c’est-à-dire environ 42 litres d’eau pour
Cerveau 80 % une personne de 70 kg.

Sang 83 %
Muscle 76 %
Os 22 %
La part de l’eau dans le
corps diminue avec
l’âge :
97% dans un fœtus,
75% chez le nourrisson,
60% chez l'adulte,
55% chez la personne
âgée.
Où se cache l’eau ?
En dehors de
l’homme et de tous
les êtres vivants,
l’eau se cache
partout, car la culture
de toute plante et la
Champ de blé
fabrication de Il faut :
presque tous les 1 000 l d'eau pour produire 1 œuf
objets exigent de 400 l d'eau pour 1 kilo de maïs
l’eau à un moment 1 500 l d'eau pour 1 kilo de blé
donné 4 500 l d'eau pour 1 kilo de riz
10 000 l d'eau pour 1 kilo de
coton
La disponibilité de l’eau et l’accès à l’eau posent des problèmes majeurs
auxquels devra faire face l’humanité durant ce siècle. On estime en effet
qu’un être humain sur cinq n’a pas accès à l’eau en quantité suffisante et
qu’un sur trois n’a accès qu’à une eau de qualité médiocre. Toute
réflexion ou politique concernant la gestion de cette ressource naturelle
vitale, afin de garantir une répartition juste et suffisante de l’eau entre
tous les hommes, doit se fonder sur une bonne compréhension du cycle
de l’eau. Les secteurs socio-économiques (agriculture, industrie,
construction, eau potable,,,) sont concernés au premier chef par cet
enjeu et par ce besoin de compréhension. Il faut éviter de perturber les
écoulements ou alors les rétablir dans leur état avant travaux.
Dans la nature, l’eau se présente sous les trois états de la matière :
– état solide : neige et glace ;
– état liquide : eau chargée de sels minéraux ;
– état gazeux : vapeur à divers degrés de pression et de saturation.
L’eau est en constante circulation sur la planète Terre, à l’intérieur
comme en surface, et elle subit des changements d’état. L’importance de
ces modifications fait de l’eau le principal agent de transport de
composés physico-chimiques et biologiques. L’ensemble des processus de
transformation et de transfert de l’eau forme le cycle de l’eau ou cycle
hydrologique.
Les mécanismes de mouvement de l’eau dans la nature se déroulent sous
l’action de différents moteurs qui sont énumérés ci-dessous :
– l’énergie solaire, dont l’effet thermique provoque la circulation de l’air
dans l’atmosphère ;
– la gravité, qui est responsable des phénomènes de précipitation, de
ruissellement, d’infiltration et de convection ;
– les attractions solaire et lunaire, qui engendrent les marées et
les courants marins ;
– la pression atmosphérique, dont les variations produisent les
vents, eux-mêmes responsables des mouvements superficiels
de l’eau des lacs et des océans ;
– les forces intermoléculaires, qui expliquent les phénomènes
de capillarité et de viscosité internes dans tout milieu aqueux ;
– les réactions chimiques et nucléaires ;
– l’activité biologique : processus physiologiques dans les
organismes végétaux ou animaux.
En ce qui concerne les activités humaines, certaines
conduisent à une meilleure gestion de cette précieuse
ressource naturelle, d’autres ou parfois les mêmes peuvent
perturber le cycle hydrologique, tant du point de vue quantitatif
que qualitatif.
Un système hydrologique est un espace fini caractérisé par sa
géométrie en trois dimensions reliant, à un pas de temps
donné, une entrée (cause) à une sortie (effet). Un système
hydrolo-gique incorpore une séquence du cycle de l’eau, qui
commence par une impulsion, se poursuit par un transfert dans
un circuit interne et se termine par une réponse hydrologique
sous l’effet des conditions régnant aux limites.
PLAN DU COURS

CHAPITRE 0: DEFINITION ET INTERET DE L’HYDROLOGIE

CHAPITRE 1: CYCLE DE L’EAU ET BILAN HYDROLOGIQUE

CHAPITRE 2: LE BASSIN VERSANT ET SON COMPLEXE

CHAPITRE 3: INSTRUMENTS HYDROMETEOROLOGIQUES


ET CALCUL DES DONNEES
I. Introduction

L’hydrologie est la science qui étudie les eaux terrestres, leur


origine, leur mouvement et leur répartition sur notre planète,
leurs propriétés physiques et chimiques, leurs interactions avec
l’environnement physique et biologique et leur influence sur les
activités humaines.

Au sens plus strict, c’est la science qui étudie le cycle de l’eau dans
la nature. Elle étudie la distribution spatiale (géographique) et
temporelle de l’eau dans l’atmosphère, en surface (lacs et
rivières) et dans le sol et le sous-sol.

L’hydrologie est une science extrêmement complexe; elle fait appel à de


nombreuses disciplines, telles que la climatologie, la géologie, la
physique, la statistique, l’informatique, la géographie, ….etc.
I. Introduction

Domaines d'application de l'hydrologie:

➢ l’assainissement des eaux pluviales,


➢ la conception des ouvrages d’art et des barrages ;
➢ l’approvisionnement en eau potable et eau pour l'industrie ;
➢ l'énergie hydraulique (usines hydroélectriques);
➢ le transport solide (érosion et dépôt) ;
➢ la protection contre les inondations (risques hydrologiques)…
➢ la lutte contre la pollution des eaux;
➢ la navigation fluviale;
➢ les loisirs (plans d'eau) ;
➢ l'agriculture : irrigation, drainage.
Utilités de l’hydrologie

Cas d’un barrage :

Quel volume choisir pour la retenue (quelle hauteur de digue?) en fonction


des apports d’eau
Quel débit prendre pour dimensionner l’évacuateur de crue correctement?

Cas d’un franchissement routier :


Utilités de l’hydrologie

Cas d’un franchissement routier :

Pour quel débit de crue (et ainsi la section) doit on dimensionner l’ouvrage de
franchissement (ponts ou
buses) ?
CHAPITRE 2: CYCLE DE L’EAU ET BILAN HYDROLOGIQUE

Objectifs pédagogiques

•Décrire les principaux éléments du cycle hydrologique et connaître leur


importance relative.
•Comprendre les liens entre stock disponible à un instant donné et
renouvellement de ce stock..
• Ecrire des équations du bilan hydrologique et apprécier son utilité.
II. Le cycle hydrologique ou cycle de l’eau
II.1. Les composantes du cycle hydrologique
Le cycle de l’eau est un concept qui englobe les phénomènes du
mouvement et du renouvellement des eaux sur la terre.

Précipitations,
Infiltration,
Ruissellement,
Evapotranspiration.
II. Le cycle hydrologique et ses composantes
II.1. Les composantes du cycle hydrologique
II.2. Le bilan hydrique (hydrologique)

L’équation simplifiée du bilan hydrique, pour une période et un


bassin donnés :
P=R+E+I

P : précipitations (liquide et solide);


R : ruissellement de surface;
E : évapotranspiration;
I : infiltration.

Toutefois, il faut tenir compte, soit des réserves souterraines


nouvellement accumulées dans l’année, soit de l’épuisement
desdites réserves où l’année considérée est sèche : le bilan
s’établie ainsi :
P + S = E + R + I + (S ± ∆S)
II.2. Le bilan hydrique (hydrologique)

P + S = E + R + I + (S ± ∆S)

P : précipitations (liquide et solide) (mm),


S : ressources (accumulation) de la période précédente (eaux
souterraines, humidité du sol, neige, glace) (mm),
R : ruissellement de surface et écoulements souterrains (mm),
E : évaporation (y compris évapotranspiration) (mm),
S + S : ressources accumulées à la fin de la période (mm).

Cette équation exprime simplement que la différence entre le débit d'eau


entrant et le débit d'eau sortant d'un volume donné (par exemple un bassin
versant) au cours d'une période déterminée est égale à la variation du
volume d'eau emmagasinée au cours de la dite période.
II.2. Le bilan hydrique (hydrologique)

Elle peut s'écrire encore sous la forme simplifiée suivante :

E = I – O ± ∆S

E : évaporation (mm) ou (m3),


I : volume entrant (mm) ou (m3),
O : volume sortant (mm) ou (m3),
∆S : variation de stockage (mm) ou (m3).

Si le bassin versant naturel est relativement imperméable, la variation de stock


sur une période donnée peut être considérée comme nulle (DS=0). Dès lors,
on peut introduire le déficit d'écoulement D dans l'équation qui s'écrit :

D=I-O
Chapitre 3: Le bassin versant
I. Définitions
Le bassin versant (BV) ou le bassin hydrologique représente l’unité
géographique sur laquelle se base l’analyse du cycle hydrologique et
ces effets.

Il est définie comme la totalité de la surface topographique drainée par


un cours d’eau principale (Oued) et ses affluents.
Le BV est une zone de relief dont les eaux de ruissellement de surface
s’écoulent et se rassemblent vers un point unique appelé l’exutoire.

Exutoire: point à partir duquel nous pouvons tracer le départ et


l’arrivée de la ligne de partage des eaux.

Ligne de partage
des eaux

Exutoire
La ligne de partage eaux de surface ne traverse aucun cours d’eau,
sauf au niveau de l’exutoire. Généralement, elle correspond à la ligne
de crête. On parle alors du BV topographique.
Le bassin versant réel (phréatique ou hydrogéologique): Dans le cas
d'une région où le sous-sol perméable, il se peut qu'une partie des
eaux tombées à l'intérieur du bassin topographique s'infiltre puis
sorte souterrainement du bassin (ou à l'inverse les eaux entrent
souterrainement dans le bassin).
III.2. Caractéristiques morphométriques des BV
III.2.1. La surface

Superficie du BV = Aire (km²) circonscrite par la ligne de partage des eaux

Le BV étant l'aire de réception des précipitations et d'alimentation


des cours d'eau, les débits vont être reliés à sa surface.

+ SBV est grande , + la pluie captée est grande


III.2. Caractéristiques morphométriques des BV
III.2.1. La surface

La surface du bassin versant peut être mesurée par superposition


d'une grille dessinée sur papier transparent, par l'utilisation d'un
planimètre ou, mieux, par des techniques de digitalisation (logiciels).
III. 2.2. La forme
La forme d'un BV (allongée ou ramassée) influence l'allure de l'hydrogramme
de pluie au niveau de l'exutoire.

La forme allongée favorise les faibles débits de pointe de crue, en raison des
temps importants d'acheminement de l'eau à l'exutoire. Ce phénomène est
lié à la notion de temps de concentration.

Le temps de concentration tc
des eaux sur un bassin
versant se définit comme le
maximum de durée
nécessaire à une goutte
d'eau pour parcourir le
chemin hydrologique entre
un point du bassin et
l'exutoire de ce dernier.
III. 2.2. La forme

Par contre, les bassins en forme d'éventail (bv1), présentant un temps


de concentration plus court (tc1), auront les plus forts débits de pointe.

3 heures

5 heures
III. 2.2. La forme

Surface: a = b = c
Forme: a  b  c
III. 2.2. La forme
III. 2.2. La forme
Caractérisée par l'indice de compacité de Gravelius (1914) KG :
KG= Périmètre du BV/ Périmètre du cercle de même surface.

P P
KG = = 0,28 A : surface du BV (km²),
2 A A P : périmètre du BV (km).

Cet indice se détermine à partir d'une carte topographique en mesurant


le périmètre et la surface du BV.

KG  1 BV de forme circulaire (en éventail)


KG > 1 BV de forme allongée
III.2.3. Le relief

Le relief a une grande influence sur l'écoulement, car de nombreux


paramètres hydrométéorologiques varient avec l'altitude
(précipitations, températures, etc.) et la morphologie du bassin.

La pente influe sur la vitesse d'écoulement. Ainsi, une pente forte


correspond à une durée de concentration courte des eaux de
ruissellement et vice-ver-ça.

Le relief se détermine lui aussi au moyen d’indices suivants :


III.2.3. Le relief
a. La courbe hypsométrique

Elle fournit une vue synthétique de la pente du bassin et représente le profil


du BV et sa pente moyenne. Elle est obtenue à partir des cartes
topographiques.

Elle représente la répartition des surfaces élémentaires du BV en fonction


des altitudes correspondants.
III.2.3. Le relief
a. La courbe hypsométrique

Exemple
III.2.3. Le relief
a. La courbe hypsométrique

Exemple

altitude maximale est de 570 m,


altitude minimale est de 170 m,
80% de la superficie du bassin est située entre 200 et 400 m.
III.2.3. Le relief

b. Les altitudes
L'altitude maximale représente le point le plus élevé du bassin;
l'altitude minimale considère le point le plus bas, généralement à
l'exutoire.
L'altitude moyenne se déduit directement de la courbe
hypsométrique ou se calcule.

Hmoy : altitude moyenne du bassin (m) ;


Ai .hi
H moy = 
Ai : aire comprise entre deux courbes de niveau (km2) ;
hi : altitude moyenne entre deux courbes de niveau (m) ;
A A : superficie totale du bassin versant (km2).

L'altitude médiane correspond à l'altitude lue au point 50% de la


surface totale du bassin, sur la courbe hypsométrique.

Cette grandeur se rapproche de l'altitude moyenne dans le cas où la courbe


hypsométrique du bassin concerné présente une pente régulière.
c. Le rectangle équivalent
La notion de rectangle équivalent ou rectangle de Gravelius, introduite
par Roche (1963), permet de comparer facilement les BV entre eux, en ce
qui concerne l'influence de leurs caractéristiques sur l'écoulement.

Le BV rectangulaire résulte d'une transformation géométrique du


bassin réel dans laquelle on conserve la même superficie, le même
périmètre (ou même KG) et donc par conséquent la même répartition
hypsométrique. Les courbes de niveau deviennent des droites
parallèles aux petits côtés du rectangle. La climatologie, la répartition
des sols, la couverture végétale et la densité de drainage restent
inchangées entre les courbes de niveau.
c. Le rectangle équivalent

Le périmètre du rectangle équivalent vaut : P = 2 (L +;l)


La surface: A =; L  l
P
Le coefficient de compacité : K G =
2 A

En combinant ces trois relations, on obtient :

 
 1,12
2
KG  A   
L=  1+ 1−   K G  1,12
1,12  KG 
 


 1,12  
2
KG  A 
l= 1− 1−   P
   l = −L
1,12  G 
K
 2
III.2.3. Le relief

d. La pente moyenne du BV

La pente moyenne est une caractéristique importante qui renseigne sur la


topographie du bassin. Elle donne une bonne indication sur le temps de
concentration et influence directement le débit de pointe lors d'une averse.

Plusieurs méthodes ont été développées pour estimer la pente moyenne d'un
bassin. Toutes se basent sur une lecture d'une carte topographique.

La méthode de Carlier et Leclerc (1964) consiste à calculer la moyenne


pondérée des pentes de toutes les surfaces élémentaires comprises entre
deux altitudes données.

Sm =
 D.L Sm : pente moyenne (m/km ou ‰),
D : équidistance entre deux courbes de niveau (m),
A L : longueur totale des courbes de niveau (km) ,
A : surface du bassin versant (km2).
III.2.3. Le relief
d. La pente moyenne du BV

Une autre méthode plus simple pour le calcul de la pente moyenne du BV :

2 (H moy − H min )
Sm =
L

Sm : pente moyenne (m/km ou ‰),


Hmoy : altitude moyenne du bassin (m) ;
Hmin : hauteur minimale du BV.
L : longueur du cours d’eau principal (Km),
III.2.3. Le relief
e. L'indice de pente ip (indice de Roche)

Cet indice se calcule à partir du rectangle équivalent.


Il est égal à la somme des racines carrées des pentes moyennes de chacun
des éléments pondérés par la surface intéressée :

n
i p =  (x i.
1 d
)
L i=1 xi

ip: indice de pente (%),


L: longueur du rectangle (m),
xi: distance qui sépare 2 courbes sur le rectangle (m),
d: dénivelée entre 2 courbes de niveau successives (m),
d/xi: pente moyenne d'un élément (%).
III.2.3. Le relief
f. Indice de pente globale Ig
D
Un indice de pente encore plus simple : Ig =
L
D : dénivelée h5 % - h95 %, définie sur la courbe hypsométrique ;
L : longueur du rectangle équivalent.

Cet indice est facile à calculer et très utilisé. Il sert de base à une des
classifications O.R.S.T.O.M. pour des bassins versants dont la surface est de
l'ordre de 25 km2 :
III.2.3. Le relief
g. La dénivelée spécifique

D l
DS = I g A= Ll = D (D = H5% - H95 %)
L L
Elle donne lieu à une deuxième classification de l'O.R.S.T.O.M.,
indépendante des surfaces des bassins :

ORSTOM: Office de la recherche scientifique et technique outre-mer, organisme


aujourd'hui remplacé par l'IRD (Institut de recherche pour le développement)
Caractéristiques morphométriques d'un BV
Paramètres Méthode de mesure

Planimétrage

La surface M. numérique

Formule
Caractéristiques morphométriques
Curvimétrage
Dans le plan Le périmètre
Réctangle
équivalent

Rectangle
équivalent

L/l
La forme
KG de Gravelius

Courbe aire-
distance

Planimétrage
Courbe
hypsométrique
Maillage
L'altitude
Dénivelé

Les pentes Indice de roche Formule

Indice de pente Formule


global
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique

Le réseau hydrographique: l'ensemble des cours d'eau naturels


ou artificiels, permanents ou temporaires, qui participent à
l'écoulement.

Le réseau hydrographique peut prendre plusieurs formes.


III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
III.3.1. La topologie : structure du réseau et ordre des cours d'eau

La topologie c’est l'étude des propriétés géométriques du RH, elle


est utile dans la description du réseau hydrographique et
notamment pour sa classification.

On trouve les types : dendritique, en treillis, en parallèle,


rectangulaire, à méandre, anastomosé, centripète, etc.
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
III.3.1. La topologie : classification et ordre des cours d'eau

La classification est facilitée par un système de numérotation des


tronçons de cours d'eau (rivière principale et affluents).

Il existe plusieurs types de classifications des tronçons des cours


d'eau, dont la classification de Strahler (1957) qui est la plus
utilisée.

Cette classification permet de décrire le développement du réseau


de drainage d'un bassin de l'amont vers l'aval. Elle reflète la
ramification d’un réseau de drainage et se base sur les règles
suivantes:
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
1. La topologie : classification et ordre des cours d'eau

➢Tout cours d'eau dépourvu de


tributaires est d'ordre un.

➢Le cours d'eau formé par la


confluence de deux cours d'eau
d'ordre différent prend l'ordre du plus
élevé des deux.

➢Le cours d'eau formé par la


confluence de deux cours d'eau du
même ordre est augmenté de un.

Un bassin versant a l'ordre du plus élevé de ses cours d'eau, soit l'ordre du
cours d'eau principal à l'exutoire. Ce BV est d’ordre 4.
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
III.3.1. La topologie : classification et ordre des cours d'eau

Problème : définition de l'ordre 1 dépend de l'échelle à laquelle on travaille.

On peut cependant établir une correspondance entre l'échelle et l'ordre réel


(révélé par photographie aérienne)
III.3.2. Les longueurs et les pentes caractéristiques du réseau

a) Les longueurs caractéristiques

Un BV se caractérise principalement par deux types de longueurs :

La longueur d'un bassin versant (LCA) est la distance curviligne mesurée le


long du cours d'eau principal depuis l'exutoire jusqu'à le centre de gravité
du bassin.

La longueur du cours d'eau principal (L) est la distance curviligne depuis


l'exutoire jusqu'à la ligne de partage des eaux en amont.
b) Le profil longitudinal du cours d'eau

On représente graphiquement la variation altimétrique du fond du cours


d'eau en fonction de la distance à l'exutoire. Cette représentation devient
intéressante lorsque l'on reporte les cours d'eau secondaires d'un bassin
versant qu'il est alors facile de comparer entre eux et au cours d'eau
principal.

Le profil en long d'un cours d'eau permet de définir sa pente moyenne.

Saidi et al., 2006


III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
III.3.2. Les longueurs et les pentes caractéristiques du réseau
c) La pente moyenne d'un cours d'eau

La pente moyenne du cours d'eau détermine la vitesse avec laquelle l'eau


s’écoule à l'exutoire du bassin, donc le temps de concentration. Cette
variable influence donc le débit maximal observé. Une pente forte favorise
et accélère l'écoulement superficiel, tandis qu'une pente douce ou nulle
donne à l'eau le temps de s'infiltrer, entièrement ou en partie, dans le sol.

Le calcul des pentes moyennes et partielles de cours d'eau s'effectue à


partir du profil longitudinal du cours d'eau principal et de ses affluents.

H max
Pmoy =
L
Pmoy : pente moyenne du cours d'eau (m/km) ;
Hmax: dénivellation maximale de la rivière (m) (différence d'altitude entre le point le plus éloigné et l'émissa
L : longueur du cours d'eau principal ((Km).
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
III.3.2. Les longueurs et les pentes caractéristiques du réseau
c) La pente moyenne d'un cours d'eau
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
III.3.2. Les longueurs et les pentes caractéristiques du réseau
c) La pente moyenne d'un cours d'eau

Calcul de la pente moyenne du cours d'eau selon Linsley (1982)


3. Caractéristiques du réseau hydrographique
3. Le Degré de développement du réseau
a) La densité de drainage

La densité de drainage (Horton), est la longueur totale du réseau


hydrographique par unité de surface du BV :

Dd =
 Li Dd : densité de drainage (km/km2) ;
Li : longueur de cours d'eau (km) ;
A A : surface du bassin versant (km2).

La densité de drainage dépend de la géologie, la topographie du BV et,


dans une certaine mesure, des conditions climatologiques et anthropiques.

Un réseau dense aura une Dd gde et des ordres élevés, il est susceptible de
favoriser un drainage rapide du BV.

Dd varient de 3 à 4 pour des régions où le RH n’est pas développé ;


Dd dépassent 1000 pour certaines zones où le RH est très ramifié avec peu
d'infiltration.
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
III.3.3. Le Degré de développement du réseau
b) La densité hydrographique

La densité hydrographique représente la fréquence des talwegs, c-à-d le


nombre de canaux d’écoulement par unité de surface.

Dh =
N i
Dh : densité hydrographique (km2) ;
Ni : nombre de cours d'eau ;
A A : superficie du bassin (km2).

En générale, les régions à haute densité de drainage et à haute densité


hydrographique présentent en général des formations géologiques
imperméables, un couvert végétal restreint et un relief montagneux.

L'opposé, c-à-d faible densité de drainage et faible densité hydrographique,


se rencontre dans les régions à substratum très perméable, à couvert végétal
important et à relief peu accentué.
III.3. Caractéristiques du RH
III.3.3. Le degré de développement du RH
C. Courbe aire-distance
Cette courbe donne la surface S (en km2 ou en pourcentage du BV) en
fonction de la distance hydraulique (Km).

La distance hydraulique est la distance parcourue par une particule d'eau


qui ruisselle d'un point jusqu'à l'exutoire.
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
5. Caractéristiques agro-pédo-géologiques
1. La couverture végétale du sol

Le couvert végétal retient, selon sa densité, sa nature et l'importance de la


précipitation, une proportion variable de l'eau atmosphérique. Cette eau
d'interception est en partie soustraite à l'écoulement.

La forêt exerce une action limitatrice importante sur le ruissellement


superficiel. Elle régularise le débit des cours d'eau et amortit les crues de
faibles et moyennes amplitudes et par conséquent réduit l’érosion des sols.

Vu l'importance du rôle joué par la forêt, on traduit sa présence de par un


indice de couverture forestière K :

Surface des forêts


K= 100
Surface totale du bassin
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
III.3.5. Caractéristiques agro-pédo-géologiques

III.3.5.2. La nature du sol

La nature du sol intervient sur la rapidité de montée des crues et sur leur
volume.

En effet, le taux d'infiltration, le taux d'humidité, la capacité de rétention,


les pertes initiales, le coefficient de ruissellement sont fonction du type
de sol et de son épaisseur.

Pour étudier ce type de réactions, on peut comparer le coefficient de


ruissellement sur différentes natures de sol (intérêt d'une carte
pédologique détaillée dans les études de prédétermination des crues).
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
III.3.5. Caractéristiques agro-pédo-géologiques

III.3.5.3. La géologie du BV

La géologie d'un bassin versant influe sur l'écoulement de l'eau souterraine


et également sur le ruissellement de surface. Dans ce dernier cas, les
caractères géologiques principaux à considérer sont la lithologie (nature
de la roche mère) et la structure tectonique.

L'étude géologique d'un bassin versant a pour objet de déterminer la


perméabilité de chaque affleurement. Celle-ci intervient sur la vitesse de
montée des crues, sur leur volume et sur le soutien apporté aux débits
d'étiage par les nappes souterraines.
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
III.3.5. Caractéristiques agro-pédo-géologiques

III.3.5.3. La géologie du BV

Un bassin à substratum imperméable présente une crue plus rapide et plus


violente qu'un bassin à substratum perméable, soumis à une même averse.
Ce dernier retient l'eau plus aisément, et en période de sécheresse, un
débit de base sera ainsi assuré plus longtemps.
III.3. Caractéristiques du réseau hydrographique
III.3.5 Les caractéristiques agro-pédo-géologiques

III.3.5.3. La géologie du BV
Caractéristiques du réseau hydrographique

Paramètres Moyens de détermination

Hiérarchisation Carte topo.


Caractéristiques du réseau hydrographique

Forme Carte et formule

Densité de drainage Formule

Densité hydrographique Formule

Courbe aire-distance Carte topo et calculs

Endoréisme Carte topo.

Profils en long Carte topo.


Hydrologie générale

Chap. 3: Les précipitations


I. Définitions

Les précipitations regroupent toutes les eaux météoriques qui


tombent sur la surface de la terre, tant sous forme liquide (pluie,
brouillard, rosée) que sous forme solide (neige, grêle).

La pluie est constituée de particules liquides dont le diamètre est de


l’ordre de 0,5 à 3 mm (jusqu’ à 7 mm dans le cas d’averses).

La pluie nette représente la part qui arrive au sol après les


prélèvements de l’interception et de l’évaporation pendant la chute ;
c’est celle qui est mesurée par le pluviomètre.
II. Formation des précipitations

Les précipitations nécessitent deux processus physiques pour leur


déclenchement:

❖La condensation de la vapeur d’eau : passage de la phase gazeuse à la


phase liquide (refroidissement d’une masse d’air humide);

❖La saturation : dépassement de maximum de vapeur d’eau que peut


contenir une masse d’air à une température donnée.

Un apport de vapeur d’eau pour compenser les pertes par précipitation.


III. Classification des précipitations

De nombreux facteurs géographiques (altitude, topographie, éloignement


de la côte) qui modifient les contrastes de température, influencent les
circulations locales et affectent fortement les précipitations.

On distingue trois grands types de précipitations : les précipitations


convectives, les précipitations orographiques et les précipitations frontales.
III. Classification des précipitations

III.1. Les précipitations convectives

Elles résultent d'une ascendance rapide dans l'atmosphère des masses


d'air réchauffées au contact du sol.

Les précipitations résultantes de ce processus sont en général


orageuses, de courte durée (moins d'une heure), de forte intensité et de
faible extension spatiale.
III. Classification des précipitations
III.2. Les précipitations orographiques (du grec oros, montagne)

Ce type de précipitations résulte de la rencontre entre deux masses d’air


chaude et humide,chaude et sèche et une barrière topographique.

Ce type de précipitations n’est pas « spatialement mobile » et se produit


souvent au niveau des massifs montagneux.

En général, elles présentent une intensité et une fréquence assez régulières.


III. Classification des précipitations

III.3. Les précipitations frontales (cyclonique).

Elles sont associées aux surfaces de contact entre deux masses d'air de
température, de gradient thermique vertical, d'humidité et de vitesse de
déplacement différents : les fronts.

Les fronts froids (une masse d’air froide pénètre dans une région chaude)
créent des précipitations brèves, peu étendues et intenses.

Les fronts chauds (une masse d’air chaude pénètre dans une région froide)
génèrent des précipitations longues, mais peu intenses et couvre des zones
plus vastes.
IV. Mesure des précipitations

Les précipitations sont exprimées en:

lame d'eau : hauteur précipitée (mm) et uniformément répartie sur une


surface horizontale (1 mm = 1 l/m2 = 10 m3/ha).

intensité : hauteur d'eau précipitée par unité de temps (heure, jour,


mois, an).

Ce paramètre permet de définir les différents climats :

L < 120 mm/an --------------------------------> Climat désertique


120 < L < 250 mm/an ------------------------> Climat aride
250 < L < 300 mm/an -------------------------> Climat semi-aride
500 < L < 1000 mm/an -----------------------> Climat sub-humide
1000 < L < 2000 mm/an ---------------------> Climat humide
L > 2000 mm/an ------------------------------> Climat trop humide
IV. Mesure des précipitations

La mesure des précipitations est l'une des plus complexes en


météorologie car on observe une forte variation spatiale selon le
déplacement de la perturbation atmosphérique, le lieu de l'averse, la
topographie et les obstacles géographiques locaux gênant sa
captation.

Les mesures des précipitations se font au moyen de divers appareils


de mesure. Les plus classiques sont les pluviomètres et les
pluviographes.

Il existe aussi des méthodes de mesures globales fondées sur les


méthodes radar et la télédétection.
IV. Mesure des précipitations

IV.1. Les pluviomètres


Ce sont des instruments de base de la mesure des précipitations
liquides ou solides. Ils indiquent la pluie globale précipitée dans un
intervalle de temps donné, en générale 24 heures.

L’eau collectée par la surface réceptrice de pluviomètre est conservée


dans un récipient à sa base. La lecture du volume dans une éprouvette
graduée en millimètres permet de connaître la hauteur de pluie
précipitée. Après lecture, le récipient est vidé et remis en place.
IV. Mesure des précipitations
IV.1. Les pluviomètres

Le pluviomètre est généralement relevé au moins une fois par jour. La


hauteur de pluie lue le jour j est attribuée au jour j-1 et constitue sa
"pluie journalière".

Quand la station pluviométrique est éloignée ou d'accès difficile, il est


recommandé de recourir au pluviomètre totalisateur. Cet appareil reçoit
les précipitations sur une longue période et la lecture se fait par
mesure de la hauteur ou par pesée d'eau recueillie.

En cas de neige ou de grêle on procède à une fusion avant mesure. La


quantité d'eau recueillie est mesurée à l'aide d'une éprouvette graduée.
IV. Mesure des précipitations
IV.1. Les pluviomètres

Le choix du site du pluviomètre est très important. Les normes

standards sont basées sur le principe que le site soit représentatif et


caractérisé par l'absence d'obstacles à proximité.

Les normes préconisent aussi que la surface réceptrice des


pluviomètres (et pluviographes) soit horizontale et située à 1,50 m au-
dessus du sol ; cette hauteur permet de placer facilement l'appareil et
évite les rejaillissements.
IV. Mesure des précipitations
IV.1.2. Les pluviographes

Les pluviographes sont des pluviomètres munis d’un système


d’enregistrement continu des hauteurs de précipitations. Ces appareils
enregistrent les quantités cumulées de pluie tombée en fonction du
temps (pas de temps courts de 1 à 6 min) et les graphiques enregistrés
permettent de déduire l’intensité.

L'enregistrement est permanent et


continu, et permet de déterminer la
hauteur de précipitation, sa répartition
dans le temps; donc son intensité.
IV.1. Mesure des précipitations
2. Les pluviographes
1. Les pluviographes à augets
Le principe de cet appareil est très simple, l’eau de pluie est recueillie dans
un cône de réception appelé impluvium et s’écoule à travers un ajutage
calibré vers un auget. Lorsque cet auget est rempli, il bascule sous l’effet du
déplacement de son centre de gravité : l’eau s’écoule à l’extérieur de
l’appareil et l’auget opposé se remplit à son tour jusqu’au prochain
basculement. Lors de chaque basculement, un dispositif mécanique couplé
aux augets permet d’enregistrer sur un papier collé sur un cylindre qui fait
un tour en 24h.
IV.1. Mesure des précipitations

2. Les pluviographes
1. Les pluviographes à augets
IV.1. Mesure des précipitations
IV.1.2. Les pluviographes
IV.1.2.2. Les pluviographes à pesée
Dans un pluviographe à pesée, l’eau recueillie dans le cône de réception
s’écoule vers un auget unique qui se remplit progressivement et qui se vide
par déplacement de son centre de gravité dès qu’une masse d’eau fixée est
atteinte (150 à 200 g pour les modèles courants).

Après remplissage de l’auget, il


bascule et l’eau est évacuée à
l’extérieur du pluviographe et
reprend sa position initiale. Entre
deux basculements, le poids de l’eau
qu’il contient est mesurée en continu
et converti en hauteur de pluie.
IV.1. Mesure des précipitations
IV.1.3. Les précipitations solides

La mesure de l’épaisseur d’une chute de neige est une opération délicate,


car le parcours de la neige dans l’air et même au sol est davantage affecté
par l’intensité du vent que celui de la pluie.

La hauteur de neige peut être mesurée régulièrement chaque 24 heures à


l’aide d’une règle graduée, ou encore à l’aide d’un nivomètre, c.à.d un
cylindre d’au moins 20 cm de diamètre ou une table à surface plane de 1 m².

On peut utiliser des nivomètres enregistreurs pour la mesure de l’épaisseur


de neige en les munissant d’un dispositif qui assure la fonte de la neige au
fur et à mesure qu’elle pénètre dans l’instrument. On obtient alors
l’équivalent en eau d’une chute de neige.

On peut également évaluer la hauteur des précipitations solides en


prélevant des carottes dans la couverture de neige.
IV.2. Conditions d’installation

Pour des BV étendus, il est nécessaire de disposer de plusieurs


instruments (pluviomètres, pluviographes ou nivomètres) pour obtenir une
incertitude acceptable sur les lames d’eau précipitée, en raison de la
variabilité spatiale et temporelle des précipitations.

Donc la densité des instruments de mesure est déterminante pour


l’estimation des précipitations moyennes dans un BV.

Les appareils de mesure des précipitations (liquide et solides) doivent


assurer autant que possible une bonne représentativité et leur
installation nécessite les critères élaboré par l’organisation
météorologique mondiale (1981):
IV.2. Conditions d’installation

➢Terrain plat, gazonné et bien


entretenu ;

➢ Sous les vents dominants ;

➢A une distance au moins égale à 4


fois la hauteur des obstacles
environnants (arbres, bâtiments,…)
pour éviter les turbulences locales;

➢ Fixation sur un massif en béton,

➢Surface de réception parfaitement


horizontale ;

➢base du cône de réception à 1 mètre


de hauteur par rapport au sol.
IV.3. Causes d’erreurs
Les principales erreurs de mesure sont dues :

1) au rejaillissement de l’eau hors de l’appareil de captage ou, à


l’inverse, du sol vers la surface de captage ;
2) l’évaporation de l’eau captée ;
3) au débordement du pluviomètre;
4) pluviomètre percé;
5) problème de l’horizontalité de la surface de captage ;
6) pertes d’eau lors du transvasement du seau dans l’éprouvette;
7) pluviomètre sous un arbre;
8) lecteur peu consciencieux,
9) erreurs de calcul et de copie des données;
10) changement de lecteur, du pluviomètre ou d’éprouvette;
11) effets du vent;
12) inclinaison du terrain et des précipitations
IV.4. Réseau de stations de mesure des précipitations

Pour l’aménagement et la gestion des ressources hydriques d’un


BV, il est nécessaire d’évaluer les précipitations sur l’ensemble de
sa superficie.

Les pluviomètres, les pluviographes ou les nivomètres donnent


des mesures ponctuelles. Il faut donc bâtir un réseau de mesure
pour obtenir des mesures spatiales à l’échelle d’un bassin
versant.

Dans le cas d’une précipitation orageuse, il se peut qu’il ne soit


pas détectée par les instruments de mesure.
IV.4. Réseau de stations de mesure des précipitations

La représentativité des précipitations par les mesures est fonction


du réseau d'observation. Plus celui-ci est dense, plus les mesures
sont représentatives.

La densité du réseau pluviométrique est le résultat d'un compromis


entre la précision désirée et les charges d'exploitation.

Le réseau devra donc être planifié. Il existe plusieurs théories sur la


planification optimale d'un réseau, mais elles donnent des résultats
approximatifs, qui doivent toujours être adaptées aux contraintes
locales et financières.
IV.4. Réseau de stations de mesure des précipitations

Les normes minimales proposées par l’organisation météorologique


mondiale exigent que le nombre de stations soit fonction de l’erreur
admissible pour l’estimation de la pluie moyenne d’une région ou d’un BV.

Donc la densité d’un tel réseau dépend de la marge d’erreur que l’on est prêt à accepter.

Densité minimale des réseaux de stations pluviométriques


(Organisation météorologique mondiale, 1981)

Densité minimale
Région
(Km²/station)

Tempérée, méditerranéenne ou tropicale :


1) zone plane 600 à 900
2) zone montagneuse 100 à 250
Aride ou polaire 1500 à 10 000
IV.5. Techniques de mesure indirecte

Le radar météorologique est l’outil le plus utilisé pour la mesure indirecte


des précipitations, bien que des applications employant des satellites
deviennent de plus en plus courantes.

L’avantage des techniques de télédétection est qu’elles donnent un


échantillonnage spatial continu des précipitations contrairement aux
techniques de mesures directes (pluviomètre, pluviographe, nivomètre) où
l’on a un échantillonnage ponctuel.

Leur inconvénient est qu’elles donnent des mesures qui peuvent se révéler
moins précises que celles obtenues par les mesures directes.
IV.6. Publication des données pluviométriques

Pour chacune des stations de mesure ou un réseau pluviométrique:

➢ hauteur pluviométrique journalière,


➢ hauteur pluviométrique mensuelle,
➢ hauteur pluviométrique annuelle,
➢module pluviométrique annuel moyen (moyenne arithmétique des
hauteurs de précipitations annuelles),
➢fraction pluviométrique mensuelle (rapport entre le module annuel et
le module mensuel considéré),
➢le nombre moyen de jours de pluie, la variabilité des précipitations et
des jours de pluie,
➢ cartes de la pluviométrie mensuelle et annuelle.
IV.6. Publication des données pluviométriques

IV.6.1. Notion d'averses ou événement pluvieux et d'intensités

Averse: un ensemble de
pluies associé à une
perturbation météorologique
bien définie. Sa durée peut
donc varier de quelques
minutes à une centaine et
d'heures intéresser une
superficie allant de
quelques Km² (orages) à
quelques milliers de Km²
(pluies cycloniques).

Averse: un épisode pluvieux continu, pouvant avoir plusieurs pointes d'intensité.


6. Publication des données pluviométriques

1. Notion d'averses ou événement pluvieux et d'intensités

L'intensité moyenne d'une averse s'exprime par le rapport entre la


hauteur de pluie observée et la durée de l'averse :

h
im =
t
im : intensité moyenne de la pluie (mm/h, mm/min) ou ramenée à la surface (mm/h.ha),
h : hauteur de pluie de l'averse (mm),
t : durée de l'averse (h ou min).
IV.6.2. Analyse ponctuelle à une station

Deux types de courbes déduites des enregistrements d'un pluviographe


(pluviogramme) permettent d'analyser les averses d'une station :

La courbe des hauteurs de pluie cumulées (pluviographe) représente en


ordonnée, pour chaque instant t, l'intégrale de la hauteur de pluie tombée
depuis le début de l'averse jusqu’au sa fin.
t

p =  i dt
0

Le hyétogramme est la représentation, sous la forme d'un histogramme, de


l'intensité de la pluie en fonction du temps. Les éléments importants d'un
hyétogramme sont le pas de temps ∆t et sa forme. Communément, on
choisit le plus petit pas de temps possible selon la capacité des
instruments de mesure. Quant à la forme de l’hyétogramme, elle est en
général caractéristique du type de l'averse et varie donc d'un événement à
un autre.
IV.6.2. Analyse ponctuelle à une station

La courbe des hauteurs


de pluie cumulée,

Le hyétogramme.
IV.6.3. Analyse spatiale des précipitations (BV)

Les hydrologues souhaitent connaître la précipitation moyenne tombée sur


une région (BV), plutôt que la précipitation en un point.

Plusieurs méthodes numériques ont été proposées afin de déterminer une


telle moyenne spatiale à partir de mesures ponctuelles.

On distingue 3 méthodes:
méthode de la moyenne arithmétique,
méthode des polygones de Thiessen,
méthode d'isohyètes.

Le choix de la méthode dépend essentiellement de la longueur de la série


de données dont on dispose, la densité du réseau de mesure, et la variation
du champ pluviométrique.
IV.6.3. Analyse spatiale des précipitations (BV)

a) Méthode de la moyenne arithmétique


La méthode de la moyenne arithmétique est la plus simple à utiliser, car
toutes les stations se voient attribuer un poids identique :

h=
1
N
h i
i=1 h = 2,21''
hi : la valeur des précipitations à la station i.
n : le nombre de stations de mesure.

Cette méthode est peu recommandée,


elle perd son efficacité lorsque les
points de mesures ne sont pas
uniformément répartis ou encore
lorsque la topographie est irrégulière.
IV.6.3. Analyse spatiale des précipitations (BV)

b) Méthode des polygones de Thiessen

La méthode des polygones de Thiessen fait appel à des propriétés


géométriques pour déterminer la région d’influence et le poids de chaque
station par méthode de pondération.

La construction des polygones se fait en trois étapes :

A)On trace d’abord des traits pointillés qui lient les stations deux à deux.
Ceprocessus va créer des polygones triangulaires en reliant trois
stations entre elles.

B) On trace ensuite des lignes bissectrices à ces traits (traits solides).

C) Enfin, on joint les bissectrices pour former des polygones.


b) Méthode des polygones de Thiessen

Le poids associé à
chaque station de
mesures est le
rapport entre l’aire
du polygone Ai et
la surface du BV

1 n
h =  Ai hi
A i=1

h : précipitation moyenne sur le bassin,


A : surface totale du bassin,
Ai : surface du polygone de la station i,
n : nombre de polygones,
hi : hauteur de précipitations dans la station i.
IV.6.3. Analyse des précipitations sur une surface (BV)

C) Méthode des isohyètes

Isohyètes = lignes reliant des points d’égale hauteur de précipitation


(année, mois, jour). Ils reposent sur une interpolation de la surface
définie par les précipitations mesurées à chaque station.

La construction d’isohyètes se fait en trois étapes :

a) obtenir les hauteurs de précipitations mesurées et les localiser


géographiquement;

b) interpoler les valeurs le long des lignes joignant les stations ;

c) tracer les isohyètes en joignant les points d’égale hauteur de


précipitation.
1 n
La pluie moyenne est : h =  Ai hi
A i=1
h : précipitation moyenne sur le bassin,
A : surface totale du bassin,
Ai : surface entre deux isohyètes i et i+1,
n : nombre de surfaces partielles limitées par les isohyètes,
hi : moyenne des hauteurs h de précipitations entre deux
isohyètes i et i+1.
V. Notion de temps de retour

Les projets d'aménagements hydrauliques ou hydrologiques sont


souvent définis par rapport à une averse type associée aux fréquences
probables d'apparition.

Lorsqu’ on étudie les précipitations ou les crues (débits) d'un point de


vue statistique, on cherche à déterminer la probabilité pour qu'une
intensité i ne soit pas atteinte ou dépassée (soit i  à une valeur xi ).

Cette probabilité est donnée, si i représente une variable aléatoire, par


la relation suivante :

F (xi ) = P(i  xi )
On nomme cette probabilité fréquence de non-dépassement ou
probabilité de non-dépassement.
V. Notion de temps de retour (courbes IDF)

La probabilité de dépassement, fréquence de dépassement ou encore


fréquence d'apparition est:

1− F (xi )

Le temps de retour T d'un événement est définie comme étant l'inverse de


la fréquence d'apparition de l'événement.

1
T=
1 − F (x i )

Ainsi, l'intensité d'une pluie de temps de retour T est l'intensité qui sera
dépassé en moyenne toutes les T années.
Les courbes IDF (intensité-durée-fréquence)

L'analyse des pluies a permis de définir deux lois générales de pluviosité


qui peuvent s'exprimer de la manière suivante :

-Pour une même fréquence d'apparition (même T) l'intensité d'une pluie est
d'autant plus forte que sa durée est courte.

-Ou encore, à durée de pluie égale, une précipitation sera d'autant plus
intense que sa fréquence d'apparition sera petite (donc que son temps de
retour sera grand).
Les courbes IDF (intensité-durée-fréquence)

Ces lois permettant d'établir les relations entre les intensités, la durée et
la fréquence d'apparition des pluies peuvent être représentées selon des
courbes caractéristiques :

On parle généralement de courbes Intensité-Durée-Fréquence (IDF)

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