Contrôles de Qualité en Radiothérapie

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Contrôles de qualité en radiothérapie

conformationnelle avec modulation d’intensité

RAPPORT SFPM N° 26
Janvier 2010

Société Française de Physique Médicale.


Institut Curie – 26 rue d’Ulm 75248 Paris cedex 05
Adresse site web SFPM

1
Contrôles de qualité en radiothérapie
conformationnelle avec modulation d’intensité

RAPPORT SFPM N° 26
Août 2009

Edité par : Société Française de Physique Médicale.


Institut Curie – 26 rue d’Ulm 75248 Paris cedex 05 – Site internet

2
AUTEURS DU RAPPORT DU GROUPE DE TRAVAIL

Coordinateur
Danielle Valinta Centre René Huguenin Saint-Cloud

Jérôme Caron Institut Bergonie Bordeaux

Dominique Corsetti Hôpital Lyon Sud Lyon

Catherine Dejean Institut Bergonie Bordeaux

Serge Marcié Centre Antoine Lacassagne Nice

Jocelyne Mazurier Groupe Oncorad Garonne Toulouse

Suzanne Naudy Centre GF Leclerc Dijon

Anne Poinsignon Centre René Huguenin Saint-Cloud

Relecteurs

Hélène Aget Hôpital Bretonneau Tours

Vincent Marchesi Centre Alexis Vautrin Vandoeuvre/Nancy

Laure Vieillevigne Institut Claudius Regaud Toulouse

3
1. INTRODUCTION 8

2. PRINCIPE DE LA RCMI : 10
2.1. Modes de production de faisceaux modulés 10
2.1.1. Les compensateurs physiques 10
2.1.2. Modulation d’intensité par modification automatique du champ par MLC 10
2.1.3. Arc thérapie à intensité modulée 10
2.1.4. Tomothérapie hélicoïdale 11

2.2. Réalisation pratique de la modulation d’intensité par MLC 12


2.2.1. Mode statique 12
2.2.2. Mode dynamique 13

2.3. Les collimateurs multi-lames 13


2.3.1. Caractéristiques des principaux collimateurs multi-lames 13
2.3.2. Influence des caractéristiques des MLC sur la distribution de dose avec modulation d’intensité 13
2.3.2.1. Transmission 15
2.3.2.2. Focalisation 15
2.3.2.3. Profil latéral des lames 15
2.3.2.4. Précision de la position des lames 16
2.3.2.5. Vitesse de déplacement des lames 17

2.4. Système de planification inverse 17


2.4.1. Configuration du système 17
2.4.2. Système de planification inverse 18
2.4.2.1. L’optimisation 18
2.4.2.2. La segmentation ou séquencement. 21
2.4.3. Calcul de dose. 22

3. CONTROLE DE QUALITE DE L’ACCELERATEUR 23


3.1. Pré-requis 23

3.2. Linéarité de la chambre moniteur 23

3.3. Symétrie et homogénéité 24

4. CONTROLE QUALITÉ DES COLLIMATEURS MULTILAMES 25


4.1. Pré-requis 25

4.2. Calibration absolue des lames 27


4.2.1. Méthode Siemens 27
4.2.2. Méthode Elekta 27
4.2.3. Méthode Varian 27

4.3. Mode statique 28


4.3.1. Alignement et positionnement des lames 28
4.3.1.1. Test qualitatif 28
4.3.1.2. Test quantitatif 29
4.3.2. Comparaison position réelle / position demandée du banc de lames 30
4.3.3. Récapitulatif des contrôles en mode statique 31

4.4. Mode dynamique 32


4.4.1. Vérification du positionnement des lames : Test du « Garden Fence » 32
4.4.2. Stabilité du repositionnement des lames : Test de la fenêtre glissante (Top dynamique) 33
4.4.3. Vérification de la stabilité de la vitesse des lames. 35
4.4.4. Transmission des lames 37

4
4.3.4.1. Transmission principale 37
4.3.4.2. Décalage dosimétrique (Transmission additionnelle) 38
4.4.4. Vérification du contrôleur du MLC 39
4.4.5. Récapitulatif des contrôles en mode dynamique 40

5. CONTROLE DE QUALITE DU SYSTEME DE PLANIFICATION DU TRAITEMENT 42

5.1. Pré-requis 42

5.2. Tests spécifiques à la RCMI 42

5.3. Exemple en mode dynamique : Test de la chaise 42


5.3.1. Méthode 42
5.3.2. Résultats 43

6. CONTROLE DE QUALITE DU PLAN DE TRAITEMENT 44


6.1. Objectif 44
6.1.1. Méthode globale 44
6.1.2. Méthode faisceau par faisceau 44

6.2. Matériels et solutions logicielles nécessaires 44


6.2.1. Le fantôme 44
6.2.2. Les détecteurs 45
6.2.2.1. La chaîne de mesure d’ionisation 45
6.2.2.2. Les détecteurs 2D 46
6.2.3. Les logiciels de comparaison de distribution de dose 48
6.2.4. Les indices d’évaluation 49
6.2.4.1. Le gamma Index 49
6.2.4.2. Le NAT (Normalized Agreement Test) 51
6.2.4.3. Le NAT index 51

6.3. Mesure de la dose absolue ponctuelle 51


6.3.1. Méthode globale 52
6.3.2. Méthode faisceau par faisceau 52

6.4. Contrôle de la distribution de dose 53


6.4.1. Méthode globale 54
6.4.2. Méthode faisceau par faisceau 55

6.5. Calcul indépendant du nombre d’unités moniteur 55

7. VERIFICATION DU TRAITEMENT 57
7.1. Vérification pré-traitement 57

7.2. Repositionnement du patient pendant le traitement 57


7.2.1. Approche 2D 58
7.2.2. Approche 3D 59
7.2.3. Vérification du traitement : contrôle du séquençage des lames 59
7.2.4. Mesures in vivo 59
7.2.4.1. Utilisation de l’EPID pour la dosimétrie in vivo 60
7.2.4.2. Exploitation des fichiers log 60

8. MOYENS HUMAINS NECESSAIRES A LA MISE EN ŒUVRE DE LA RCMI 61

9. RESUME DES RECOMMANDATIONS POUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA RCMI 62

5
9.1. Caractéristiques minimales des matériels 62

9.2. Tolérances des contrôles des plans de traitement 62

9.3 Fréquence des contrôles des plans de traitement 62

BIBLIOGRAPHIE 63

LEXIQUE 69

6
Avant propos

Le rapport N°26 de la Société Française de Physique Médicale (SFPM) « Contrôles de qualité en


radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité » est un guide particulièrement
complet des différents contrôles pouvant être réalisés pour la mise en place de la radiothérapie
conformationnelle 3D avec Modulation d’Intensité (RCMI). La description des différentes
techniques de modulation d’intensité y compris les nouvelles technologies telles que l’IMAT ou la
tomothérapie et des contrôles spécifiques concernant aussi bien les équipements que les
accélérateurs linéaires est une aide précieuse pour les futurs acquéreurs d’accélérateurs qui pourront
ainsi définir précisément leurs besoins en termes d’assurance qualité pour la mise en œuvre de la
RCMI.
Ce document de référence pourra être utilisé à la fois par les physiciens nouveaux dans la technique
et par les physiciens plus expérimentés.
Il est important de bien souligner que les tests et contrôles de qualité proposés dans ce rapport sont
susceptibles de devoir être adaptés aux appareils de nouvelle génération. Ceci est parfaitement
signalé par les auteurs dans le document et validé par un groupe de relecteurs.

L’exhaustivité des contrôles proposés, des techniques d’analyse et des matériels ne seront pas
accessibles à la totalité des utilisateurs mais ils représentent un idéal dans l’état actuel des règles de
l’art vers lequel chaque établissement devrait tendre, dans la mesure de ses compétences et de ses
moyens humain et matériel. Les contrôles décrits s’insèrent dans le programme d’assurance qualité
mis en place dans chaque service et il est de la responsabilité de chaque physicien de juger quels
sont les contrôles adaptés à la RCMI. De la même façon, il ne peut constituer un document
opposable aux utilisateurs mais il doit demeurer un document de référence à l’égal des documents
portant sur la même thématique et rédigés par des sociétés scientifiques homologues (AAPM,…).

Le conseil scientifique tient à souligner la qualité de ce travail qui pourra révéler toute son utilité
pour la mise en place de la radiothérapie conformationnelle 3D avec Modulation d’Intensité.

Le conseil scientifique de la SFPM.


Véronique Dedieu (coordinatrice),
Céline Bramoulé,
Olivier Caselles,
Brigitte Lacaze,
Jocelyne Mazurier.

7
1. INTRODUCTION

Le développement de la Radiothérapie Conformationnelle 3D avec Modulation d’Intensité (RCMI)


représente une avancée significative par rapport à la Radiothérapie Conformationnelle 3D (RTC3D)
classique car elle permet de délivrer la dose prescrite à la tumeur de façon sélective, en protégeant
les organes sensibles situés à proximité, ce qui diminue considérablement les risques d’effets
secondaires. Selon les localisations, elle a actuellement deux objectifs principaux : réduire la dose
aux organes à risque (cas des parotides en ORL-STIC [Marchal 2004], [Lapeyre 2004]), permettre
une escalade de dose de façon à obtenir un contrôle optimal de la tumeur avec une toxicité
minimale aux tissus normaux (cas de la prostate) [Ailleres 2004].

La mise en œuvre de ces techniques complexes nécessite des contrôles de qualité rigoureux suivant
des procédures strictes de façon à contrôler la sécurité et la précision des traitements appliqués aux
patients [ESTRO 2008].
Le but de ce rapport est de présenter les différents types de modulation d’intensité et de proposer un
guide pour la mise en place de la RCMI en vue de son application en développant notamment les
différents processus de contrôle de qualité, adaptés à chaque technique [Mazurier 2002], [Ezzell
2003].
Il vient en complément des rapports édités par la SFPM, sur le contrôle de qualité de collimateur
multi-lames (MLC) [Rapport SFPM 2003].

Le Contrôle de Qualité spécifique à la RCMI concerne tout d’abord les équipements, notamment le
système de planification inverse et l’accélérateur linéaire d’électrons. Les protocoles sont les
mêmes que pour une RTC3D mais les contraintes sont plus strictes et la fréquence des contrôles
augmentée.

La chaîne de traitement inclut le système de planification des traitements (SPT) [IAEA 2004],
[ESTRO 2004], le séquenceur, le réseau de transfert des paramètres, le contrôleur du MLC,
l’accélérateur linéaire d’électrons (Décision du 27 juillet 2007 fixant les modalités du contrôle de
qualité interne des installations de radiothérapie externe). En sus des contrôles standards relatifs à la
RTC3D, certains éléments de cette chaîne (séquenceur par exemple) ne peuvent être contrôlés
qu’indirectement par la vérification globale en bout de chaîne : mesure expérimentale sur des cas
tests.

Dans son application clinique la RCMI nécessite également des contrôles de qualité lors des
différentes étapes de sa réalisation.

Enfin, le dernier pré-requis au développement de la RCMI concerne l’organisation institutionnelle


et les ressources humaines de chaque service. Une dotation en nombre suffisant de l’équipe en
personnels qualifiés (médecins, physiciens, techniciens) ainsi que l’acquisition d’équipements
adaptés sont indispensables. La maîtrise de la RTC3D est un pré-requis au démarrage d’une activité
de RCMI. En particulier, il est indispensable de maitriser les techniques de contention et de
repositionnement des patients, de contourage des volumes cibles et organes à risques ainsi que la
définition des objectifs dosimétriques (dose prescrite et doses limites aux organes à risque).

L’objectif de ce document est de décrire les contrôles de qualité à mettre en place pour une pratique
de la RCMI produite par une modification automatique de la forme du champ par MLC, avec les
tests d’acceptance et de proposer un programme de contrôles de qualité couvrant la totalité de la
chaîne de traitement. Les autres moyens de production ne sont présentés que dans les grandes
lignes.

8
Dans le chapitre deux, les particularités liées au mode de production de la RCMI et aux principales
caractéristiques géométriques du collimateur multi-lames permettent de mettre en évidence les
facteurs, spécifiques à la technique, à prendre en compte dans le Système de Planification des
Traitements.
L’ensemble des contrôles de qualité sont présentés dans les chapitres trois (CQ accélérateur linéaire
d’électrons) et quatre (CQ MLC).
Les contrôles de qualité du système de planification de traitement, du plan de traitement du patient
sont développés, dans leur principe et leur réalisation pratique dans les chapitres cinq et six.
Le chapitre sept est consacré au CQ de la réalisation du traitement.
Enfin le chapitre huit met l’accent sur le temps, les ressources humaines et les moyens matériels
nécessaires à la mise en pratique de la RCMI et le chapitre neuf résume les recommandations
développées.
Il est à noter que les performances des accélérateurs linéaires d’électrons et parallèlement celles des
systèmes de planification évoluent très rapidement et qu’en conséquence les tests et contrôles de
qualité proposés dans ce rapport sont susceptibles de devoir être adaptés aux appareils de nouvelle
génération.

9
2. PRINCIPE DE LA RCMI :

2.1. Modes de production de faisceaux modulés

La modulation de la fluence couramment désignée par modulation d’intensité peut être réalisée soit
par l’utilisation d’un collimateur multi-lames ou d’un accessoire qui filtre de manière sélective la
quantité de rayonnement émise par l’accélérateur linéaire d’électrons ou bien directement par la
modification de la quantité de rayonnement émise par l’accélérateur linéaire d’électrons dans une
direction donnée voire par la combinaison de ces deux modes.

L’utilisation de plusieurs faisceaux modulés d’incidence fixe est la méthode la plus utilisée en
pratique clinique pour délivrer la distribution de dose aux niveaux des organes d’intérêt.

2.1.1. Les compensateurs physiques

Historiquement, il s’agit du premier mode de modulation d’intensité, il est basé sur l’atténuation
sélective du faisceau par interposition d’un filtre d’épaisseur variable placé à la sortie du
collimateur principal.

La production des compensateurs individuels pour chaque champ peut être un processus laborieux
et le temps de traitement total est augmenté de part la diminution du débit liée à la présence du
matériau atténuateur [Jiang 1998], [Chang 2000a], [El Balaa 2004].

De plus, le passage du faisceau à travers le matériau compensateur modifie le spectre en énergie de


celui-ci. La prise en compte de cette modification, variable en fonction de l’épaisseur du matériau
traversé, est délicate et peut être entachée d’une forte incertitude.

2.1.2. Modulation d’intensité par modification automatique du champ par MLC

Elle est réalisée actuellement avec les MLC pilotés informatiquement. Ainsi, au cours de la séance,
les lames du MLC occupent successivement des positions différentes de manière à n’exposer
chaque partie du champ que pendant le temps nécessaire pour obtenir la dose voulue au point
considéré.

L’interruption de la production de rayonnement pendant le temps de transit des lames définit le


mode statique, tandis que la continuité de l’émission du rayonnement pendant le déplacement des
lames définit le mode dynamique.

2.1.3. Arc thérapie à intensité modulée

Pendant la production du faisceau, le bras de l’accélérateur linéaire d’électrons linéaire décrit un ou


plusieurs arcs tandis que le collimateur multi-lames est programmé pour une séquence de formes de
champs complexes.

Dans le cas d’IMAT (Intensity Modulated Arc Therapy), un arc est défini par deux positions
extrêmes entre lesquelles le faisceau est présent tout au long de la séquence, la position des lames
pouvant être modifiée tous les cinq degrés. Lorsque plusieurs arcs de traitement sont nécessaires
pour délivrer la dose prescrite, cette technique peut allonger de façon non négligeable la durée des
séances [Yu 1995], [Crooks 2003].

10
Différents constructeurs proposent actuellement ce type de solution : RapidArc (Varian) (un point
de contrôle tous les deux degrés), VMAT (Volumetric Modulated Arc Therapy : Elekta) qui permet
une délivrance rapide du traitement associée à une imagerie de contrôle.

2.1.4. Tomothérapie hélicoïdale

Le principe (Figure 1(a)) consiste en un accélérateur linéaire d’électrons compact (énergie nominale
de 6 MV) et d’une série de détecteurs pour la scanographie de haute énergie (MVCT) montés en
opposition sur un bras en anneau qui tourne autour du patient (Figure 1(b)). Cette configuration
permet la réalisation à la fois des traitements mais aussi d’une imagerie scanner MV.
Le faisceau produit par l’accélérateur linéaire d’électrons est collimaté en faisceau étroit par un
système de mâchoires. L’intensité du faisceau est ensuite modulée par un collimateur multilames
pneumatique binaire composé de 64 lames en quinconce (dimension à l’isocentre 0.625cm) (Figure
1(c)). Cette modulation est réalisée en faisant varier la fraction du temps d’ouverture de chacune des
lames [Balog 2003].
La modulation varie avec l’angle du bras selon 51 projections par révolution, soit une projection
tous les 7°. Le bras tourne à vitesse constante avec une période de rotation allant de 15 à 60
secondes [Tomsej 2006].

La capacité du bras à tourner de façon continue couplée à la translation longitudinale constante


simultanée de la table permet de faire des traitements en hélice de façon comparable à l’acquisition
des images par un scanographe hélicoïdal diagnostique habituel (Figure 1(d)).

a b c

d
Figure 1 : Principe de la Tomothérapie hélicoïdale (Tomotherapy©)

11
Le système de Tomothérapie hélicoïdale a été conçu et développé par le groupe de recherche dirigé
par R. Mackie et P. Reckwerdt, University of Wisconsin, Etats-Unis [Mackie 1993].

2.2. Réalisation pratique de la modulation d’intensité par MLC

On distingue la modulation d’intensité par déplacement discontinu des lames (mode statique dit
« step and shoot ») et la modulation d’intensité par déplacement continu des lames (mode
dynamique) [Chui 2001].

2.2.1. Mode statique

Il s’agit de la superposition de champs de formes complexes avec déplacement discontinu des lames
et arrêt d’irradiation du faisceau entre deux mouvements des lames (mode segmentaire statique)
[Galvin 1993], [Bortfeld 1994a], [Stein 1994], [Keller-Reichenbecher 1999].

La figure 2 schématise la façon dont est obtenue la carte de fluence d’un faisceau segmenté en carte
de niveaux. Chacun des segments est appliqué avec le nombre d’unités moniteurs (UM) calculé.

Figure 2 : Principe d’obtention de la modulation d’intensité en mode statique, superposition de


quatre segments générant quatre niveaux d’intensité.

12
2.2.2. Mode dynamique
Lors d’une modulation d’intensité par glissement des lames ("sliding window"), les lames du MLC
se déplacent de façon continue au cours de l’irradiation, avec un contrôle et une synchronisation
permanents du débit de dose et de la vitesse des lames. Le mouvement de chacune des lames se fait
de manière indépendante et à vitesse variable. L’émission de rayonnement est continue pendant le
déplacement des lames [Convery 1998], [Spirou 1994].

Les lames se déplacent dans la même direction. Le traitement débute avec toutes les lames
positionnées sur un même côté du champ à réaliser (par exemple à gauche). Ensuite, les lames de
droite s’ouvrent à une vitesse variable en fonction de leur position par rapport à l'axe. Leurs
opposées (celles de gauche) se déplacent dans le même temps à vitesse variable pour refermer le
faisceau (Figure 3).

Figure 3: Principe d’obtention de la modulation d’intensité en mode dynamique [LoSasso 1998].

2.3. Les collimateurs multi-lames

2.3.1. Caractéristiques des principaux collimateurs multi-lames

Le tableau I présente quelques caractéristiques des principaux MLC utilisés en RCMI [LoSasso
1998], [Bortfeld 2000].
L’importance de chacune de ces caractéristiques en mode statique est abordée dans le rapport SFPM
[Rapport SFPM 2003].

13
Elekta Elekta Siemens Siemens Varian
MLCI2 mMLC PRIMUS / ONCOR Millenium
OPTIFOCUS 80/120
Distance source-
MLC (cm)
52.9 52.9 35.8 35.8 57.1
Champ max (cm²) 40 x 40 16x21 40 x 40 40 x 40 40 x 40
Lames :
Nombre 2 x 40 2 x 40 2 x 29 ou 40 2 x 80 2 x 40 ou 60
Largeur (cm) 1 0.4 1 0.5 1 et 0.5
Hauteur (cm) 8.2 7.5 7.5 9.5 5.9
Extension au delà
de l’axe (cm)
12.5 11 10 20 20
Interdigitation Oui Non Non Oui
Géométrie des
Rondes Rondes Focalisées Focalisées Rondes
lames
Focalisation vue
Simple Simple Double Double Simple
de face
Distance min.
lames opposées
5mm 0mm 0mm 0.5mm
Transmission /
<1% <1.5% <2% <2% <2%
fuite
Contrôle de la Potentiomètre Potentiomètre Potentiomètre
Réflecteur + Réflecteur +
position des lames absolu + absolu + absolu +
caméra caméra
encodeur relatif encodeur relatif encodeur relatif
Tableau I : Caractéristiques des différents collimateurs multilames au 1er janvier 2009

La figure 4 montre la géométrie des 3 principales têtes d’irradiation dans lesquelles sont implantés
les MLC présentés ci-dessus [Mubata 1997].

CML Mâchoires Y
Mâchoires Y

Mâchoires X
Y backup

CML CML
Mâchoires X

SIEMENS Primus
ELEKTA remplacement
remplacement de la mâchoire inférieure VARIAN
de la mâchoire Collimateur additionnel tertiaire
- mouvement en arc-
supérieure + backup

Figure 4 : Schéma des différents collimateurs multilames.

14
2.3.2. Influence des caractéristiques des MLC sur la distribution de dose avec
modulation d’intensité

Les problèmes physiques générés par les contraintes mécaniques et géométriques des MLC sont
gérés de façon diverse et plus ou moins effective dans les systèmes de planification commercialisés
actuellement. Généralement, ils sont compensés par l’introduction de paramètres dosimétriques
supplémentaires.

2.3.2.1. Transmission

En modulation d’intensité, le nombre d’unités moniteur utile pour délivrer la dose prescrite est plus
élevé qu’en mode classique.
En mode statique, les transmissions liées à chaque segment s’ajoutent, augmentant ainsi la part de la
dose relative à la transmission du collimateur.
En mode dynamique, le problème est encore plus accentué par le fait qu’un point de la zone à
irradier passe la plupart du temps sous les lames [LoSasso 1998].
La transmission varie, en fonction de l’énergie, de la taille du champ, de la position du champ par
rapport à l’axe et de la profondeur de mesure.

Certains systèmes de calcul utilisent deux valeurs de transmission : la transmission principale et un


décalage dosimétrique (transmission additionnelle) lié à la forme arrondie des lames de certains
collimateurs qui permet d’ajuster les distributions de dose calculée et mesurée. D’autres ne
considèrent qu’une valeur de transmission par énergie. Dans ce cas, il convient de déterminer une
valeur moyenne de cette transmission dans les conditions de référence [Van Esch 2002].

2.3.2.2. Focalisation

Dans la plupart des MLC, le front des lames n’est pas focalisé, ce qui entraîne une discordance
entre le champ lumineux et le champ irradié d’autant plus importante que leur position s’éloigne de
l’axe. Ce décalage champ irradié/champ lumineux est corrigé par les constructeurs.

De plus, l’arrondi du front des lames de certains MLC augmente la transmission en bord de celles-ci
et la pénombre. Ce phénomène, d’incidence faible pour des champs statiques, devient non
négligeable pour des irradiations dynamiques car son effet se répartit sur toute la largeur du champ
irradié [Boyer 1997].

2.3.2.3. Profil latéral des lames

Afin de limiter les fuites entre les lames adjacentes, les lames s’emboîtent les unes dans les autres
selon un mode « tenon et mortaise». En modulation d’intensité statique, cette géométrie particulière
peut provoquer des sous-dosages au niveau des jonctions de 2 segments adjacents (Figure 5). Ce
type de jonction est évité par certains séquenceurs.

15
Figure 5 : Schématisation de l’effet tenon-mortaise en mode statique.

En sus de l’effet tenon-mortaise décrit précédemment, lorsque la vitesse des lames adjacentes est
différente, la distance entre les angles des lames opposées appartenant chacune à une paire
différente est alors inférieure à la distance entre les lames de chacune des paires (Figure 6), il se
crée alors une zone de sous-dosage.

Figure 6 : Effet tenon mortaise en mode dynamique non synchronisé.


La synchronisation des lames réduit l’amplitude de cet effet mais au détriment de la qualité de la
modulation.

2.3.2.4. Précision de la position des lames

En mode statique, seules les isodoses du bord des segments sont affectées par une erreur de
positionnement ainsi que la dose au centre pour les segments de petites tailles.
En mode dynamique, une erreur de positionnement des lames se traduit par une modification de
l’espacement entre les lames opposées et induit un écart de dose sur l’ensemble du champ irradié
puisque les lames traversent la totalité du champ pendant l’irradiation.
Une erreur de 1mm sur une fenêtre de 1cm peut conduire à une variation de dose de 10% (figure 7).

16
Figure 7 : Influence d’une erreur de positionnement des lames du MLC sur la dose délivrée en mode
dynamique [Lo Sasso 1998].

2.3.2.5. Vitesse de déplacement des lames

En mode statique, la vitesse de déplacement des lames n’a pas de conséquence particulière sur la
distribution de dose.
Par contre en mode dynamique [Chui 1996], une vitesse de lame stable conduira à un profil
d’intensité uniforme alors qu’une variation de la vitesse des lames au cours de l’irradiation
introduira des fluctuations au niveau des profils.

2.4. Système de planification inverse

2.4.1. Configuration du système

Pour la RCMI, la configuration du système de planification, doit permettre de modéliser l’influence


sur la distribution de dose des caractéristiques mécaniques, géométriques et dosimétriques du MLC
pour les conditions d’utilisation spécifiques à la RCMI.

Selon le SPT, les divers paramètres d’influence relatifs au MLC sont plus ou moins pris en compte :
- Les effets d’inter digitation des lames,
- L’effet tenon-mortaise,
- La variation de transmission du front des lames arrondies,
- Les fuites inter-lames et la transmission.

La nature des données supplémentaires à acquérir dépend de l’algorithme de calcul de dose utilisé.
Il est donc recommandé d’évaluer la prise en compte de ces paramètres par le STP utilisé et
d’estimer l’écart sur la dose qui découle de l’absence de prise en compte lorsque celle-ci n’est pas
possible.

L’acquisition des données dosimétriques telles que:


- La variation de la dose avec la taille du champ,
- Les RTM et rendements,
- Les profils
demande une grande précision et un équipement adapté, compte tenu de la spécificité des mesures.

Remarques :
Les «output factors» (OF) représentent la variation de la dose dans l’eau en fonction de
la taille du champ d’irradiation. Ils sont déterminés dans des conditions de référence
c’est à dire pour des segments carrés et rectangulaires variant de 1 à 40cm² de côté

17
centrés sur l’axe du faisceau. Il est à noter que les « output factors » varient de façon
très importante pour des segments inférieurs à 4cm² [Hansson 1999].
Ce point est essentiel, notamment pour la modulation d’intensité en mode statique. En
mode dynamique, l’algorithme utilise les OF du champ carré équivalent donné par les
mâchoires, la modulation n’étant prise en compte que par un facteur multiplicatif global.
En conséquence, il est recommandé de mesurer les OF avec des chambres de faibles à
très faibles dimensions telles que la chambre pin point (0.015cm3) ou le détecteur
diamant (0.006cm3) [Martens 2000].
De même, afin d’obtenir la meilleure qualité possible de profils dont la pénombre
mesurée se rapproche le plus possible de la pénombre réelle, des détecteurs de petites
tailles doivent être utilisés [Laub 2003], [Garcia-Vicente 2005]. Dans de telles
conditions de mesures, il est préférable de recouper les mesures avec plusieurs
détecteurs.

2.4.2. Système de planification inverse

La plupart des algorithmes de planification inverse ne procède pas à la définition automatique des
faisceaux (nombre et balistique), l’utilisateur doit les définir au préalable.
Quelque soit le mode de production de la modulation d’intensité, la planification inverse permet de
calculer la fluence théorique des faisceaux qui est convertie en position de lames par le séquenceur,
logiciel spécifique permettant de programmer le mouvement des lames.
Après cette étape, on dispose donc d’une fluence délivrable, tenant compte des caractéristiques
mécaniques et dosimétriques du MLC et d’un fichier contenant les différentes positions de lames
utilisable par l’ordinateur controlant leur déplacement au poste de traitement.
Le module de planimétrie se décompose donc en 3 parties :
- l’optimisation,
- la segmentation,
- le calcul de dose.

2.4.2.1. L’optimisation

Chaque champ est subdivisé en surfaces élémentaires ou bixels. L’optimisation consiste à


déterminer le poids de chacun des bixels de la matrice de fluence afin de satisfaire aux contraintes
dosimétriques.
Pour cela, le processus d’optimisation recherche le minimum d’une fonction appelée fonction
objectif. Elle est construite à partir de la dose prescrite et des contraintes sur les volumes cibles et
sur les organes à risques et traduit l’écart entre la distribution de dose calculée par l’itération
courante et celle prescrite.
F = ∑n (di-pi)²
Avec : n, nombre de volumes cibles et d’organes à risques,
d, dose calculée au volume considéré,
p, dose prescrite au volume considéré.
i, indice du voxel
Chaque volume est échantillonné par un très grand nombre de voxels. L’échantillonnage doit être
adapté à la taille du volume d’intérêt.
Une pondération relative est associée à chaque volume cible ou organe à risque. Il peut être aussi
possible de pondérer chaque contrainte.

La plupart des algorithmes d’optimisation en fluence sont basés sur la méthode du gradient :
méthode itérative permettant de converger rapidement vers une solution [Shepard 1999]. Cette
méthode risque de trouver un minimum local mais est largement satisfaisante dans ce cas. Les

18
algorithmes optimisant en sus le nombre et/ou l’angulation des faisceaux utilisent plutôt la méthode
du recuit simulé. Cette méthode cherche la solution optimale de manière aléatoire, évitant ainsi les
minima locaux.
Neuf types de systèmes de planification ont été analysés, les résultats sont présentés dans le tableau
II.

19
Brainscan Corvus V.5 OTP Hélios +Eclipse Pinnacle PrecisePLAN Focus/Xio Isogray
(Brainlab) (Nomos) (Nuclétron) (Varian) (Philips) (Elekta) (CMS) (Dosisoft)
Modèle de calcul de Pencil beam Pencil beam ou Pencil beam Pencil beam Pencil beam et TAR/SAR Pencil beam Séparation
dose (planimétrie Code de Monte- collapsed integration primaire/diffusé
inverse) Carlo cone (pencil beam) (SAR)
Méthode Gradient Newton gradient Gradient Quasi Newton Algorithme de Gradient Gradient
d’optimisation conjugué ou conjugué gradient Cimmino conjugué conjugué
recuit simulé
Méthode de Statique et Statique et Statique (intégré Statique et Statique et Statique Statique et Statique et
segmentation dynamique dynamique au logiciel dynamique dynamique dynamique dynamique
d’optimisation)
Particularités du - Choix du - Taille des Choix du nombre - Taille et Utilisation de - Taille des - Niveaux de
séquenceur nombre de segments de niveaux nombre des segments segments modulation
niveaux - Nombre des d’intensité en segments définis - Niveaux de - effet tenon-
d’intensité en segments mode statique - Nombre anatomiqueme modulation mortaise
mode statique - Niveaux de minimum nt (PTV et
- Effet tenon modulation d’UM par OAR)
mortaise segment
Priorités dans les Au choix de Au choix de Moyenne Moyenne Moyenne Au choix de Au choix de Au choix de
zones de l’utilisateur l’utilisateur l’utilisateur l’utilisateur l’utilisateur
recouvrement PTV-
OAR
Possibilités de Non Non Oui Oui Oui Oui Non Oui
modifier les
contraintes en cours
de calcul
Possibilités de Evolution Non Oui Evolution de la Evolution de Evolution de Evolution de Evolution de la
visualisation en de la fonction la fonction la fonction la fonction fonction
cours de calcul fonction optimisation et optimisation, optimisation optimisation optimisation et
optimisation HDV HDV et et HDV HDV
et HDV isodoses
Tableau II : Caractéristiques des différents logiciels de planification connus au 1er janvier 2009.

20
2.4.2.2. La segmentation ou séquencement.

Ce module est particulier à chaque système de calcul et tient compte des contraintes liées à chaque
type d’accélérateur linéaire d’électrons et à chaque MLC.
L’algorithme séquenceur peut être divisé en 2 parties :
- calcul du mouvement de chaque lame,
- calcul des positions de départ et de fin des lames.

En mode statique :
La distribution de fluence calculée, distribution continue, est discrétisée en niveaux d’intensité dont
le nombre peut être défini par l’utilisateur.
Différents types de séquenceur existent. Certains séquenceurs déterminent la forme des segments
permettant d’obtenir un compromis entre la minimisation des effets de juxtaposition de segments
(effet tenon mortaise et jonction de segment) et le temps de traitement.

Figure 8 : Segmentation en mode statique : exemple de positionnement des lames en fonction de la


matrice de fluence.

Sur l’exemple de la figure 8, la paire de lame devra se positionner sur les parties grisées pour créer
la modulation dont l’histogramme est représenté en bas du graphique (12 points d’arrêt).

Selon les systèmes, les différents paramètres accessibles sont :


- nombre de niveaux d’intensité : plus ce nombre sera petit et plus le spectre de fluence
discontinu obtenu sera éloigné du spectre de fluence calculé. Le nombre de segments défini
sera plus petit mais associé à un plus grand nombre d’UM par segment.
- nombre de segments : en supprimant les segments délivrant un faible nombre d’UM, le
temps d’irradiation sera réduit mais la distribution de fluence sera plus éloignée de celle
calculée et le nombre d’UM par segment pourra être augmenté.
- taille des segments : suppression des segments dont la surface est inférieure à une valeur
donnée. Cette valeur permet aussi de réduire le nombre de segments et donc le temps total
d’irradiation.
- effet tenon mortaise : cette option permet d’éviter que la disposition des lames entraînent des
effets tenon mortaise.
- orifice unique : le logiciel limite le nombre d’ouverture pour un segment à une seule.

En mode dynamique :
Les positions des lames du MLC changent pendant l’irradiation en fonction du temps et donc du
nombre d’UM. Le contrôleur du MLC doit connaître la position des lames pour différents points de
contrôle ainsi que le nombre d’UM délivré en ces points. C’est le rôle du séquenceur de générer ce
fichier de mouvement de lames à partir de la matrice de fluence calculée par le SPT.

21
Le calcul doit prendre en compte : les caractéristiques mécaniques du MLC (vitesse, interdigitation
des lames), les caractéristiques dosimétriques (transmission des lames, l’effet dosimétrique du bout
arrondi des lames), la vitesse maximale des lames et le débit nominal maximal.

Le problème de la détermination des profils de vitesse de lames a été résolu par Convery and
Rosenbloom [Convery 1994] puis, 3 équipes [Spirou 1994], [Svensson 1994] et [Stein 1994] ont
simultanément publié la même méthode, en négligeant la pénombre, le diffusé provenant du
collimateur et les fuites inter-lames.

Remarques :
Lorsque les matrices de fluence sont trop grandes, compte tenu des limitations
mécaniques des MLC, le séquenceur décompose le champ et la fluence finale est
obtenue par la somme des fluences de chacun des sous-champs [Musat 2004]. Cette
décomposition en deux ou trois parties se fait en conservant une zone de superposition
où les doses décroissent de manière linéaire jusqu’à zéro pour éviter les risques
d’erreurs qu’induirait une jonction brutale.
Pour minimiser l’effet tenon-mortaise certains séquenceurs proposent une
synchronisation des lames, ce qui a pour effet de rallonger le temps d’irradiation. La
position préférentielle des lames sera définie de front.
Une fois le fichier de mouvement de lames créé par le séquenceur, il est utilisé par le
contrôleur MLC dont le rôle est de contrôler la position des lames et le nombre d’UM
délivré à chacune de ces positions. Le séquenceur tient compte également du débit de
dose nominal afin de calculer les vitesses maximales (en cm/UM) possibles pour les
lames.
Lors de la délivrance du faisceau, si la vitesse des lames n’est pas suffisante pour
atteindre la position demandée (généralement <3cm/s), le contrôleur diminue le débit
d’irradiation afin que le nombre d’UM délivré à la position demandée soit respecté.

2.4.3. Calcul de dose.

Le plus souvent, l’algorithme de calcul de dose dans la phase d’optimisation est simplifié pour
réduire le temps de calcul. L’algorithme le plus répandu pendant cette phase d’optimisation est le
pencil beam (tableau II). Les algorithmes de type convolution / superposition et Monte Carlo sont
moins utilisés en planimétrie inverse car ils sont couteux en temps de calcul [Bortfeld 1999], [Kim
2001], [Keall 2001], [Llacer 2001], [Siebers 2002a], [Siebers 2002b].

La distribution de dose réelle à partir de la fluence obtenue dans la phase d’optimisation est ensuite
calculée avec des algorithmes prenant en compte des caractéristiques du faisceau et du patient :
diffusion, transmission, hétérogénéités, etc….[Boyer 2000] [Mohan 2000].

Remarque :
Pour le calcul de dose final, il est recommandé d’utiliser les algorithmes tels que la
convolution/superposition ou Monte Carlo qui permettent une meilleure prise en compte
du diffusé latéral.

22
3. CONTROLE DE QUALITE DE L’ACCELERATEUR

3.1. Pré-requis

Les pré-requis à l’utilisation de l’accélérateur linéaire d’électrons sont les contrôles de qualité :
- des accélérateurs de particules [Cahier CNEH 1986] et décision du 27 juillet 2007 fixant les
modalités du contrôle de qualité interne des installations de radiothérapie externe
- des champs asymétriques [Rapport SFPM 1992].
En RCMI, compte tenu du faible nombre d’unités moniteur pouvant être délivré par faisceau (mode
statique et dynamique) et au démarrage simultané du faisceau et du mouvement des lames en mode
dynamique, l’établissement du débit nominal, de l’homogénéité et de la symétrie de faisceau doit
être rapide. Cela nécessite la vérification périodique et le suivi des tests de performance liés au
faible nombre d’unités moniteur.

Il convient donc de connaître :


- la capacité de l’accélérateur linéaire d’électrons à délivrer de faibles nombres d’UM dans les
conditions attendues,
- sa capacité à stabiliser le débit de dose à sa valeur nominale,
- l’influence de ces paramètres d’irradiation sur la réponse de la chambre moniteur,
notamment sa linéarité et la reproductibilité de sa réponse pour un faible nombre d’UM,
- l’homogénéité et la symétrie de la dose dans de très petits faisceaux (segments).

En cas d’arrêt de l’irradiation volontaire ou involontaire, le débit nominal, l’homogénéité et la


symétrie du faisceau doivent être instantanément retrouvés quel que soit le système d’arrêt (grille
(Varian), déphasage (Siemens) et arrêt du faisceau (Elekta)).

3.2. Linéarité de la chambre moniteur

Objectif :
Vérifier la linéarité de la réponse de la chambre en fonction du nombre d’UM.

Procédure :
Matériels : une chambre d’ionisation et un électromètre permettant d’avoir une charge collectée
importante pour minimiser les incertitudes sur la mesure.
Les mesures sont réalisées dans un fantôme, dans des conditions de référence sur l’axe du faisceau,
bras à 0°, DSA 100cm, champ 10x10cm², profondeur de référence. La référence M100 est obtenue
pour 100UM.
Les mesures Mi sont à réaliser pour i = 50, 20, 10, 5, 4, 3 et 2 UM. Les rapports Mi/i ne doivent pas
s’écarter de plus de 2 % du rapport M100/100. Si la charge collectée pour les faibles nombres d’UM
est faible, il est possible de cumuler plusieurs irradiations du même nombre d’UM (Figure 9).

1,01

1,005
Dose/UM

0,995

0,99
0 20 40 60 80 UM 100

23
Figure 9 : Linéarité de la chambre moniteur : exemple de variations du débit en fonction du nombre
d’UM.
Fréquence:
A établir lors de la recette et à vérifier après toute intervention sur la chambre moniteur et sur les
paramètres permettant l’arrêt de la déviation pour certains accélérateurs linéaires d’électrons.
Semestriel.

Tolérance:
Les constructeurs donnent des tolérances sur la variation du débit de dose de ± 3% pour 1 UM et ±
1 à 2% à partir de 2 UM. Ce paramètre est réglable sur chaque machine et une variation voisine de
1% peut être obtenue même à partir de la première UM chez certains constructeurs.

3.3. Symétrie et homogénéité

Objectif:
Vérifier la symétrie et l’homogénéité pour différents petits champs et pour un petit nombre d’unités
moniteur.

Procédure:
Les mesures sont à réaliser pour 3 champs, par exemple 3x3cm², 5x5cm² et 10x10cm² et de 2 à
10UM. Il faut répéter l’irradiation jusqu’à ce que la lecture soit significative.

Fréquence et tolérance:
Il est recommandé d’appliquer les mêmes règles que pour les champs classiques, [Cahier CNEH
1986].

24
4. CONTROLE QUALITÉ DES COLLIMATEURS MULTILAMES

4.1. Pré-requis

Le collimateur multi-lames doit répondre aux exigences de contrôle qualité des collimateurs multi-
lames [Mubata 1997], [Rapport SFPM 2003].

Les points principaux sont rappelés dans le tableau III suivant. D’autres moyens de mesures comme
les films gafchromiques ou les imageurs portal peuvent aussi être utilisés.

25
Test But du test Conditions Matériel de mesure Tolérance Fréquence
Centrage du MLC par Banc de lames Bras à 0° Film X-OMAT V 1mm Semi-annuel ou après
rapport à l’axe central correctement centré Champ spécifique Densitomètre toute intervention sur le
du collimateur par rapport au DSP = 100cm MLC
collimateur
Correspondance Cf. SFPH/CNEH cahier ≤2mm Mensuel
champ lumineux – n°29
champ irradié
Exactitude et Position de chaque Bras à 0° Papier millimétré ± 1mm Mensuel
répétabilité du lame et alignement de Colli à 0° lames adjacentes
positionnement des l’ensemble du banc de DSP = 100cm écartées au max
lames lames d’1mm
Alignement des bancs Perpendicularité des Bras à 0° Film X-OMAT V ± 1° Semi-annuel ou après
de lames et lames par rapport aux Colli à 0° Densitomètre toute intervention sur le
orthogonalité par mâchoires Y DSP = 100cm MLC
rapport aux mâchoires Parallélisme des
Y lames
Affaissement des Positionnement des champ placé à 0° puis Papier millimétré ± 1mm Semi-annuel ou après
bancs de lames lames vérifié à 180° toute intervention sur le
indépendamment de mise en place à 90° et MLC
la position du bras 270°
Fuite interlames Détermination de la Bras à 0° Film X-OMAT V Valeur constante par Semi-annuel ou après
dose résultante sous Colli à 0° Densitomètre rapport aux tests toute intervention sur le
les lames fermées et DSP = 100cm d’acceptance MLC
entre les lames Champ 0x40cm²
Tableau III: Récapitulatif des contrôles qualité des collimateurs multi-lames, [Rapport SFPM 2003].

26
4.2. Calibration absolue des lames
Cette calibration n’est pas spécifique à la RCMI mais les critères d’acceptabilité sont plus rigides de
par l’influence de la superposition de segments de petites dimensions.

4.2.1. Méthode Siemens


Objectif:
Déterminer la position absolue de chaque banc de lames.
Vérifier le parallélisme et la symétrie des bancs de lames par rapport à l’axe.

Procédure:
Les lames sont manuellement ajustées une par une à une position donnée et contrôlée sur une feuille
de papier millimétré placée dans le plan de l’isocentre. Lorsque l’alignement est correct, la position
de chaque lame est validée.
Les quatre positions suivantes sont calibrées de cette façon: -10cm, 0, 10cm, 20cm.
Il est possible de réaliser cette calibration informatiquement avec le logiciel EPACT.

Fréquence:
Avant la mise en œuvre de la modulation d’intensité afin d’obtenir les valeurs de référence.
Après chaque intervention sur le MLC.
Sinon annuelle.

Tolérance:
±0.2mm

Il est à noter qu’actuellement la tolérance constructeur, ±1mm établie pour les traitements en mode
statique, est insuffisante pour répondre aux besoins de la RCMI. Il y a lieu de régler le collimateur
avec une meilleure précision.

4.2.2. Méthode Elekta


La procédure de calibration des lames du MLC Elekta s’applique en mode statique (Precise Beam
Segmental) et dynamique (Precise Beam Dynamic).
Un logiciel spécifique (Autocal) est utilisé qui permet tout à la fois de calculer la position des lames
et recalibrer automatiquement les gains et offsets de chaque lame en fonction du calcul précédent.

Fréquence:
Avant la mise en œuvre de la modulation d’intensité afin d’obtenir les valeurs de référence.
Après chaque intervention sur le MLC.
Sinon annuelle.

Tolérance:
±0.2mm

4.2.3. Méthode Varian


Objectif:
Déterminer la position absolue de chaque banc de lames ainsi que l’écart entre les lames opposées.
Vérifier le parallélisme et la symétrie des bancs de lames par rapport à l’axe.

Procédure:
Une barre de calibration de 10mm de largeur est fixée au niveau du MLC sur le collimateur. A
l’aide de jauges d’épaisseur (figure 10) permettant de mesurer l’écart mécanique entre les lames et
la barre de calibration, l’écart entre l’extrémité des lames (pour un champ de 10 ou 11mm) et la
barre de calibration est mesuré.

27
Selon les valeurs mesurées, les paramètres contrôlant les positions et les orientations des lames du
MLC sont ajustés afin d’obtenir un parallélisme et une symétrie correcte.
Cette procédure nécessite la présence du constructeur.

Fréquence:
Avant la mise en œuvre de la modulation d’intensité afin d’obtenir les valeurs de référence.
Après chaque intervention sur le MLC.
Sinon annuelle.

Tolérance:
±0.2mm par rapport aux valeurs de référence.
axe

Jauges d’épaisseur.
Barre de calibration de
10 mm de large
Figure 10 : Procédure de calibration des lames, méthode Varian.

4.3. Mode statique

4.3.1. Alignement et positionnement des lames

On dispose de tests qualitatif et quantitatif pour ces contrôles.

4.3.1.1. Test qualitatif

Objectif:
Vérifier l’alignement des bancs de lames.

Procédure:
Des bandes de 0.3 x 40cm² sont irradiées à différentes positions par rapport à l’axe du collimateur
(figure 11). Il convient de réaliser ce test avec la plus petite dimension réalisable par l’accélérateur.
On utilise pour cela un fantôme équivalent eau. Le bras de l’accélérateur linéaire d’électrons est à
0° ainsi que le collimateur. Le film est positionné à la profondeur de référence (DSA=100cm).

28
-10 cm -5 cm +5 cm

+ + +…

Axe Axe Axe


Figure 11 : Procédure du test qualitatif d’alignement et de positionnement des lames.

L’exploitation du film se fait de manière visuelle, on peut distinguer à l’œil nu des largeurs de
bandes différentes ainsi que des défauts d’alignement des lames.

Fréquence :
Hebdomadaire, après toute intervention sur le MLC.

Action :
Si un décalage est observé, il est nécessaire de calibrer les lames et d’effectuer le test quantitatif
suivant.

4.3.1.2. Test quantitatif

Objectif :
Vérifier de manière quantitative l’alignement de chaque paire de lames.

Procédure :
On irradie des bandes de 3cm de largeur à différentes positions par rapport à l’axe du champ.
On utilise pour cela un fantôme équivalent eau. Le bras de l’accélérateur linéaire d’électrons est à
0° ainsi que le collimateur. Le film est positionné à la profondeur de référence (DSA=100cm).
Le film est analysé à l’aide d’un photo-densitomètre par comparaison des profils mesurés avec les
profils théoriques pour chaque paire de lames (figure 12).

3 cm 3 cm 3 cm

+ + +…

Axe Axe
(a)

29
Dose (%)

100

50

Distance (mm)

Figure 12 : Test quantitatif d’alignement et de positionnement des lames, (a) procédure; (b) film
résultant et analyse.

Tolérance :
±1mm en statique.

Fréquence :
Hebdomadaire et après toute intervention sur le collimateur multi-lames, une fréquence mensuelle
peut être mise en place en fonction du suivi des résultats.

Remarques :
Ce test peut également être effectué à l’aide de l’imagerie portale. D’après une étude
réalisée par [Chang 2004] cette mesure effectuée à partir des images portales montre la
capacité de l’EPID à définir la position des lames avec une précision de 0.5mm,
supérieure à celle obtenue par film.
Si le logiciel de lecture le permet, il peut être intéressant d’automatiser le processus afin
de gagner du temps, ou exceptionnellement de n’exploiter que les lames utilisées
Il est recommandé d’effectuer ce test en alternance pour les 4 angles cardinaux de bras.

4.3.2. Comparaison position réelle / position demandée du banc de lames

Objectif:
Vérifier de manière qualitative la concordance entre la position réelle et demandée par la
superposition de deux hémi-champs.

Procédure:
On utilise pour cela un fantôme équivalent eau. Le bras de l’accélérateur linéaire d’électrons est à
0° ainsi que le collimateur. Le film est positionné à la profondeur de référence (DSA=100cm).
On irradie un film par deux hémi-champs jointifs suivant un axe perpendiculaire aux lames.
On trouve sur la figure 13, un exemple d’irradiation autour d’un axe situé à 5cm de l’axe central du
collimateur, on irradiera donc le film successivement par un champ de 25cm de large puis un champ
de 15cm de large. Ce test permet de visualiser un défaut de banc de lames.

30
+ =

5 cm 5 cm

Figure 13 : Comparaison position réelle/position demandée des lames: procédure et film résultant
avec la ligne de jonction.

Remarque :
Les jonctions peuvent être réalisées à différents endroits du champ.

Fréquence:
Hebdomadaire.

Tolérance:
Aucun défaut ne doit être visible à l’œil nu.

4.3.3. Récapitulatif des contrôles en mode statique

Test Description Recette Fréquence


1. Calibration MLC Procédures habituelles <0.2mm Hebdomadaire
Après intervention
2. Alignement et Test qualitatif- irradiation de Défauts visibles à Hebdomadaire
positionnement des bandes de 3mm de large à l’œil nu
lames différentes positions / l’axe du
champ
3. Alignement et Test quantitatif- irradiation de Tolérance : ± 1mm Hebdomadaire
positionnement des bandes de 3cm de large à Mensuelle en
lames différentes positions / l’axe du fonction du suivi des
champ résultats
4. Position réelle / Test qualitatif- irradiation de Défauts visibles à Hebdomadaire
demandée deux hémi-champs de part et l’œil nu
d’autre d’un axe
perpendiculaire aux lames
Tableau IV: Récapitulatif des contrôles de positionnement des lames en mode statique.

31
4.4. Mode dynamique

4.4.1. Vérification du positionnement des lames : Test du « Garden Fence »

Objectif:
Vérifier rapidement et visuellement la stabilité du positionnement des lames dans toutes les
positions du bras afin d’évaluer l’influence de la gravité.

Procédure:
Déplacement d’une fenêtre de 1mm à vitesse constante et s’arrêtant tous les 2cm.
Taille du champ 10x40cm².
La figure 14(a) représente les trajectoires des lames pendant ce test. Un film placé
perpendiculairement à l’axe dans le plan de l’isocentre est irradié, l’image attendue est une
succession de bandes rectilignes régulièrement espacées (figure 14(b)). Cela permet une
représentation du mouvement des lames en fonction de la dose délivrée [Chui 1996].

Nombre
d’UM

Lame
gauche
Lame
droite

Arrêt des lames- Distance (cm)


décalage de 1mm

(a)

(b) (c)

Figure 14 : (a) Représentation du mouvement des lames en fonction de la dose délivrée, (b) film
résultant, (c) film comprenant des erreurs volontaires.

32
Les lames de droite bougent à une vitesse constante jusqu’à ce qu’elles atteignent une position
prédéfinie où elles s’arrêtent pendant un certain temps puis elles reprennent leur trajectoire. Les
lames de gauche effectuent le même mouvement mais avec un léger décalage dans le temps.

Sensibilité du test:
Ce test permet de détecter un écart supérieur à la valeur de tolérance de 0.2mm.

Fréquence:
Hebdomadaire bras à 0°.
Il est recommandé de vérifier les autres positions cardinales par permutation circulaire.

Tolérance:
±0,2mm.

Remarques :
Des erreurs de positionnement peuvent être introduites volontairement afin de juger
qualitativement de la précision du positionnement.
Ces fichiers de tests dynamiques sont généralement disponibles auprès des
constructeurs.

4.4.2. Stabilité du repositionnement des lames : Test de la fenêtre glissante (Top


dynamique)

Objectif:
Déterminer la stabilité du repositionnement des lames à partir d’une mesure de dose :
- Positions du bras à 0° et 180°: mise en évidence d’un jeu sur les lames ou d’un jeu sur le
positionnement des chariots.
- Positions du bras à 90° et 270 : évaluation de l’influence de la gravité sur le positionnement
des lames et des chariots.

Procédure:
- Détermination initiale de la courbe de sensibilité :
Mesure de la dose, bras à 0°, en faisant varier la largeur d’une fenêtre glissante (par exemple de 2 à
7 mm) à vitesse constante (même nombre d’Unités Moniteur) couvrant un champ de 10x10cm2.
La chambre d’ionisation (de petite dimension) est placée dans l’air au centre de ce champ à
l’isocentre ou dans un dispositif fixé à la base du collimateur (bloc Top).
Les mesures sont normalisées par rapport à la dose mesurée dans les mêmes conditions
géométriques pour un champ 10x10cm² statique, après avoir retranché la transmission à travers les
lames pleines.
La courbe donnant la dose normalisée en fonction de la largeur de la fenêtre et la droite de
régression linéaire associée est établie : (Dfente-transmission)/D10x10xm² = axfente+b. Cette droite
permet d’établir une relation entre les écarts de doses mesurées quotidiennement et les erreurs de
positionnement des lames (Figure 15).

33
10%

Erreur de dose mesurée (%)


5%

0%

-5%

-10%
-0,4 -0,2 0 0,2 0,4 0,6
Erreur sur la largeur de la fenêtre glissante (mm)

Figure 15 : droite de régression représente l'influence de l’erreur de positionnement des lames pour
une fente de 5mm se déplaçant à vitesse constante normalisée par rapport à un champ ouvert de
10x10cm².

- Vérification quotidienne.
Mesure de la dose correspondant au déplacement, à vitesse constante, d’une fenêtre glissante de 4 à
5mm couvrant un champ de 10x10cm² dans les conditions expérimentales décrites précédemment.

Figure 16 : Procédure et résultat du test de la fenêtre glissante.


La lecture de la chambre d’ionisation au centre doit être proportionnelle au nombre d’UM.
Le film (Figure 16) montre l’uniformité de dose.

Sensibilité du test:
La sensibilité de ce test est fonction :
− Des conditions géométriques de mesure (bloc top ou chambre à l’isocentre)
− De la largeur de la fenêtre glissante de référence
− De la dose délivrée (nombre d’UM)
− Du volume sensible de la chambre

Il est de la responsabilité de l’équipe locale d’établir quantitativement la sensibilité du test dans les
conditions de mesures locales en faisant varier la largeur de la fenêtre par rapport à la fenêtre de
référence.

Test de gravité: Evaluation de l’influence de la gravité sur le positionnement des lames et des
chariots (figure 17).

34
Angle de bras (°) Ecart (%) Diff. Pos. (mm)

0 0.00 0.00

90 -0.33 -0.13

270 +0.26 +0.10

Figure 17 : Principe de mesure de l’effet de la gravité ; valeurs typiques pour une fenêtre glissante de
4mm (Clinac Varian).

Fréquence:
La courbe de sensibilité est à vérifier à chaque maintenance annuelle ou intervention sur le MLC.
La mesure de la fenêtre glissante, bras à 0°, couramment appelé Top dynamique, est quotidienne.
Il est recommandé de vérifier les autres positions cardinales par permutation circulaire de manière
hebdomadaire.

Tolérance:
±0.2mm quelle que soit la position du bras.

4.4.3. Vérification de la stabilité de la vitesse des lames.

Lors d’une irradiation dynamique, les lames du MLC se déplacent à des vitesses différentes (figure
18) :
- lorsque les deux lames d’une même paire se déplacent à la même vitesse, le profil produit
est plat.
- lorsque la lame de front se déplace plus rapidement que la lame de traîne, le profil est
descendant, dans le cas contraire il est ascendant.

L’instabilité de la vitesse des lames peut également traduire une fatigue des moteurs pouvant
conduire à une panne.

35
Figure 18 : Vérification de la stabilité de la vitesse des lames (a) représentation des trajectoires de 2
paires de lames, (b) position de départ des lames, (c) film obtenu sur lequel différents niveaux de
dose sont visibles, (d) profils de dose obtenus pour chaque vitesse.

Le contrôleur du MLC vérifie en « permanence » la cohérence entre la position effective des lames
et la position attendue déterminée par le séquenceur dans la limite des tolérances fixées par
l’utilisateur (0,1 à 0,5cm). Le maintien de ces tolérances est obtenu par ajustement de la vitesse.
Lorsque la vitesse maximale réalisable est atteinte, c’est le débit de dose qui est ajusté. Cet
ajustement peut aller jusqu'à l’interruption totale du faisceau dans l’attente d’un positionnement
correct des lames conduisant à un fonctionnement instable de la machine. Pour éviter ce
fonctionnement en dent de scie, il est nécessaire de s’assurer que la vitesse maximale des lames
n’est atteinte que peu souvent.

Procédure:
Le bras et le collimateur étant à 0°, pour chaque paire de lames :
1- Ouverture du collimateur 10 x L cm² (L = Longueur maximum du champ déterminé par le
MLC).
2- Acquisition du profil en champ fixe selon la largeur du champ.
3- Déplacement de fenêtres de largeurs constantes et différentes d’une paire de lames à l’autre.
4- Acquisition des profils dans le sens de déplacement des lames.
L’uniformité des profils traduit une vitesse constante pendant l’irradiation.

Pour chaque paire de lames étudiée, les profils doivent rester identiques entre eux et identiques au
profil statique à l’amplitude près.

Remarque :
Afin s’assurer de l’absence d’effets liés à l’accélération et à la décélération des lames,
des arrêts peuvent être programmés pendant la séquence.

36
(a) (b) (c)

(d)
Figure 19 : Vérification du mouvement des lames correspondant à différentes vitesses ; (a) et (b)
ensembles de cinq lames traversant des largeurs différentes avec un même nombre d’unités
moniteur, (c) film résultant, (d) analyse associée.
Sur la figure 19, l’amplitude des profils (d) est proportionnelle à la vitesse de déplacement [Ezzel
2003].

Fréquence:
A la recette.
Apres chaque intervention sur le contrôleur du MLC.
Annuel pour déceler une fatigue des moteurs.

Tolérance:
Les profils de dose obtenus doivent rester également uniformes à ±2%.

4.4.4. Transmission des lames

La transmission varie, en fonction de l’énergie, de la taille du champ, de la position du champ par


rapport à l’axe et de la profondeur de mesure.
Certains systèmes de calcul utilisent deux valeurs de transmission : la transmission principale et un
décalage dosimétrique (transmission additionnelle) lié à la forme arrondie des lames de certains
collimateurs qui permet d’ajuster les distributions de dose calculée et mesurée. D’autres ne
considèrent qu’une valeur de transmission par énergie. Dans ce cas, il convient de déterminer une
valeur moyenne de cette transmission dans les conditions de référence [Van Esch 2002].

4.3.4.1. Transmission principale

Procédure:
La mesure de la transmission des lames est effectuée en réalisant le rapport des lectures obtenues, à
la profondeur de référence pour un champ 10x10cm² ouvert et pour un champ pour lequel les lames

37
sont entièrement fermées avec une ouverture de collimateur principal de 10 x 10cm². Les mesures
peuvent être réalisées à l’aide d’une chambre d’ionisation et/ou d’un film placé perpendiculairement
à l’axe d’irradiation (figure 20(a)).

5cm

(a) (b)
Figure 20 : Détermination de la transmission des lames, (a) procédure ; (b) analyse.

Les transmissions derrière et entre les lames (figure 20(b)) sont mesurées à l’isocentre dans un
fantôme soit par film soit par chambre d’ionisation.

Le positionnement de la chambre d’ionisation :


- dans un sens perpendiculaire aux lames permet d’intégrer la fuite inter-lames dans le facteur
de transmission (selon la largeur des lames dans le plan de l’isocentre et le volume de
mesure de la chambre).
- dans le sens des lames entre 2 lames puis légèrement décalé de la moitié de l’épaisseur
d’une lame permet de différencier la transmission intrinsèque de la fuite inter-lames.

Remarques :
Il faut être attentif au choix du point de mesure par rapport à la position des lames.
La zone de fermeture du MLC ne doit pas se trouver sur l’axe mais bien excentrée. Ceci
permet de s’affranchir de la transmission partielle à travers le bout arrondi des lames
et/ou de l’ouverture minimale réalisable en mode statique. Dans ce dernier cas, il
convient de prévoir un dispositif adéquat permettant d’éliminer tout rayonnement
parasite issu de cette ouverture.

Fréquence:
A la recette de l’appareil.
Après chaque maintenance ou intervention majeure sur l’ensemble du collimateur multi-lames.
Annuelle pour vérifier la valeur du SPT.

Tolérance:
Doit rester dans les spécifications du constructeur

4.3.4.2. Décalage dosimétrique (Transmission additionnelle)

Objectif:
Compenser l’élargissement du champ irradié provenant de la transmission partielle à travers le bout
arrondi des lames du MLC [Chauvet 2005].

Procédure:

38
Plusieurs irradiations sont effectuées à l’aide de fenêtres glissantes de tailles différentes. La dose est
mesurée à l’isocentre (dans l’air ou dans un fantôme). La valeur du DLS (dosimetric leaf separation
ou élargissement dosimétrique) est obtenue par extrapolation pour une dose nulle de la courbe
représentant la dose mesurée sans la transmission en fonction de la largeur de la fenêtre (figure 21).
Cette valeur est négative car il faut fermer les lames pour compenser ce phénomène de transmission
du bout des lames.

(a) (b)
Figure 21 : Décalage dosimétrique : (a) définition, (b) mesures réalisées pour différentes tailles de
fenêtres glissantes et extrapolées pour une dose nulle [Chauvet 2005].

Remarque :
La valeur du DLS est fonction de la distance minimale entre 2 lames opposées. Cet
espacement supplémentaire augmente la dose délivrée pendant l’irradiation avec une
fenêtre glissante, ce qui augmente la valeur de l’élargissement dosimétrique. Plus
l’écartement minimal entre 2 lames est élevé et plus le DLS est grand.

Fréquence:
Après toute intervention sur le MLC.
Il peut être intéressant de le réaliser mensuellement pour avoir un suivi de l’évolution de ce
paramètre majeur.

4.4.4. Vérification du contrôleur du MLC

Les mouvements des lames sont gérés par le contrôleur du MLC à partir du fichier provenant du
séquenceur. Pour un même fichier de mouvement de lames, si on modifie le nombre total d’UM ou
le débit nominal, le contrôleur ajuste la vitesse des lames et/ou le débit instantané.
Il est donc nécessaire de contrôler la linéarité de la dose mesurée en fonction du nombre d’UM
demandé pour une même irradiation dynamique et de s’assurer que cette dose soit indépendante du
débit.

Procédure:
Une chambre d’ionisation de petit volume (par exemple 0.125cm3) est placée sur l’axe d’irradiation
d’un champ modulé. La dose est mesurée en fonction du nombre total d’UM demandé et du débit de
dose. La relation entre la dose mesurée et le nombre d’UM doit être linéaire.

Fréquence:
A la mise en place de la RCMI.
39
Lors du changement de version du contrôleur.

4.4.5. Récapitulatif des contrôles en mode dynamique


Le Tableau V récapitule les contrôles en mode dynamique.

40
Test Description Acceptance Fréquence
1. Calibration MLC Procédures habituelles en statique < 0.2mm A la mise en œuvre.
Après intervention sur MLC.
Annuelle.
2. Garden Fence Toutes les lames bougent à vitesse constante Lignes sombres droites sur fond clair Hebdomadaire
avec un écart constant de 1mm et marquent uniforme. Angles de bras par permutation
des arrêts programmés tous les 2cm. Détection visuelle des erreurs circulaire
Des erreurs de positionnement de 0,2 et introduites
0,5mm sont intentionnellement réalisées.
3. Stabilité du Dose induite par une fenêtre glissante et Variation de la position < 0.2mm. Quotidienne
repositionnement des mesurée par une chambre d’ionisation placée
lames : top dynamique à l’axe et normalisée par rapport à un champ
ouvert.
Mesure répétée pour des angles de bras de 0°, Hebdomadaire
Test de gravité 90° et 270°. (Des mesures préalables sont
effectuées pour ramener l’écart de dose à un
écart en position)
4. Stabilité de la vitesse Fenêtres glissantes se déplaçant à des Différence dose < 2% A la mise en œuvre.
vitesses différentes créant des distributions Après intervention sur MLC.
de dose homogènes mais des niveaux de dose
différents sur un film. A comparer avec la Annuelle.
distribution de dose correspondante à un
champ ouvert.
5. Arrêt faisceau Test 4 est répété mais le faisceau est coupé Pas d’influence mesurée. Annuelle.
pendant l’irradiation à des positions
Accélération /décélération
prédéfinies. Les résultats sont comparés à
ceux du test 4
Tableau V : Récapitulatif des contrôles de positionnement des lames en mode dynamique.

41
5. CONTROLE DE QUALITE DU SYSTEME DE PLANIFICATION DU TRAITEMENT

5.1. Pré-requis
Le pré-requis consiste à valider le logiciel de calcul au moyen de tests simples et proches des
configurations cliniques sans modulation d’intensité afin de vérifier les distributions de doses et le
calcul de la dose absolue ainsi que du nombre d’unités moniteur [IAEA 2004], [ESTRO 2004]. A
minima, la décision du 27 juillet 2007 fixant les modalités du contrôle de qualité interne des
installations de radiothérapie externe doit être appliquée.

5.2. Tests spécifiques à la RCMI

Il faut alors mettre en place des tests spécifiques à la RCMI [Venselaar 2001] adaptés à la fois au
SPT et au MLC qui permettent d’évaluer la prise en compte des paramètres critiques tels que la
dosimétrie des petits champs, la pénombre, la transmission du MLC.

Remarque :
L’influence de ces paramètres est abordée de manière spécifique dans les divers
algorithmes de calcul. Par exemple, la prise en compte du bout arrondi des lames dans
le logiciel Eclipse (Varian) se fait par l’introduction du paramètre dosimétrique propre à
la RCMI, le DLS (Dosimetric Leaf Separation).

La validation du SPT est effectuée en comparant les distributions de dose calculées et mesurées
pour des fluences modulées de forme simple.

Certains SPT mettent à disposition des formes de base. Lorsque ces fichiers de fluence simple ne
sont pas disponibles, l’utilisateur peut les générer en appliquant le processus de dosimétrie inverse à
des volumes cibles de forme complexe dans un fantôme.

Divers exemples sont présents dans la littérature : [Van Esch 2002], [Ezzel 2003]. Cette liste n’est
pas exhaustive et chacun peut créer des tests adaptés à sa pratique. Nous présenterons dans le
paragraphe suivant à titre d’exemple le test de la chaise,

5.3. Exemple en mode dynamique : Test de la chaise

Pour la RCMI en mode dynamique, le but de ce test [Van Esch 2002] est de comparer les
distributions de dose calculées par le SPT dans un plan frontal (à la profondeur du volume chaise)
aux distributions de dose mesurées par film, ceci afin de vérifier l’adéquation des calculs et des
mesures et de valider la configuration des paramètres saisis dans le SPT, tels que la transmission, le
DLS, etc….Des mesures de dose absolue par chambre d’ionisation sont également réalisables.

5.3.1. Méthode
On définit un volume cible en forme de chaise dans un fantôme parallélépipédique. Il s’agit d’un
volume en forme de chaise d’un cm d’épaisseur situé parallèlement à la surface à 5cm de
profondeur. Les dimensions du faisceau sont suffisantes pour couvrir ce volume: 12x20cm².
On prescrit dans ce volume un objectif et des contraintes de dose de façon à obtenir une fluence
optimale après optimisation. Par exemple, on définit un objectif de 2 Gy en une fraction dans le
volume cible avec pour contraintes une limite supérieure de 2.1Gy dans 0% du volume cible et une
limite inférieure de 1.9Gy dans 100% du volume.

On réalise une comparaison des profils de doses calculés et mesurés dans un plan frontal
(éventuellement à différente profondeurs: 3, 5 et 10cm) suivant les axes A, B, C (Figure 22).
La calibration en dose est réalisée soit par un film soit par une mesure d’ionisation.

42
Figure 22 : Test de la chaise - Principe des mesures [Van Esch 2002].

5.3.2. Résultats

- Le profil A correspond, entre les pieds de la chaise, au déplacement des lames fermées à vitesse
maximale. Dans cet espace la fluence est nulle et la dose délivrée n’est due qu’à la transmission,
au DLS et à l’intervalle de sécurité séparant 2 lames opposées en mouvement « dynamic
minimum leaf gap ». Ce profil permet d’apprécier la précision sur l’évaluation du DLS.
- Le profil B, correspond à un mouvement de lames uniforme et à une distribution de dose
homogène. Il permet de réaliser avec précision des mesures de dose par chambre d’ionisation.
- Le profil C permet de vérifier le mouvement uniforme des lames au niveau du dossier de la
chaise puis, après immobilisation de ces dernières, de mesurer la dose due à la transmission.

43
6. CONTROLE DE QUALITE DU PLAN DE TRAITEMENT

6.1. Objectif
L’objectif est de vérifier la capacité de la chaîne de traitement dans son ensemble à délivrer la dose
planifiée pour le patient. Ces contrôles peuvent être effectués, en mode absolu et/ou relatif [Valinta
2001], [Marcié 2003], [Zefkili 2004].

Deux moyens de mesures sont possibles :


1. Les fluences des faisceaux associés au plan de traitement calculé pour le patient sont
appliquées à un fantôme préalablement scanné. Les distributions de dose recalculées seront
alors vérifiées expérimentalement dans ce même fantôme par films, détecteurs 2D ou gels.
2. Les fluences des faisceaux associées au plan de traitement calculé pour le patient sont
appliquées au système d’imagerie portale. La distribution de dose au niveau du détecteur de
l’EPID est calculée à l’aide d’un module spécifique inclus dans le SPT. Les distributions de
dose calculées sont comparées aux distributions de dose mesurées par l’EPID préalablement
étalonné.

Il est possible de réaliser ces mêmes tests en y ajoutant une interruption volontaire de faisceau. Les
distributions de dose avec et sans interruption doivent être similaires ainsi que les mesures
ponctuelles.

6.1.1. Méthode globale


Cette méthode ne concerne que l’approche à l’aide du fantôme. Cette solution, [Bortfeld 1994b],
[Chang 2000b], conserve l’angulation des différents faisceaux prenant ainsi en compte l'effet de la
gravité sur le collimateur multi-lames et l’atténuation de la table de traitement. Cette méthode est
proche des conditions de traitement.

6.1.2. Méthode faisceau par faisceau


Cette solution, [Wang 1996], [LoSasso 2001], permet de contrôler individuellement chaque
faisceau, recalculé pour une position du bras de l'accélérateur linéaire d’électrons de 0°. Elle met en
évidence les écarts observés entre les distributions de dose planifiées et mesurées pour chaque
faisceau.

6.2. Matériels et solutions logicielles nécessaires


6.2.1. Le fantôme
L’objectif étant de vérifier uniquement la chaîne de réalisation du traitement, un fantôme de
géométrie simple et de densité homogène peut être utilisé.
Pour la méthode globale, il est recommandé de disposer de fantômes de géométrie adaptée à la
localisation traitée (figure 23) car plus la géométrie du fantôme s’éloigne de la morphologie du
patient, moins le contrôle est représentatif du traitement (obliquité de surface, épaisseur du fantôme
différentes).
Pour la méthode faisceau par faisceau, un fantôme rectangulaire est approprié.
Il est bien sûr possible d’utiliser des fantômes plus complexes comme les fantômes hétérogènes
et/ou de type anthropomorphique. La prise en compte des hétérogénéités par le logiciel de calcul
doit avoir été préalablement vérifiée.

44
Figure 23 : Exemple de fantôme « ORL » utilisé lors d’un contrôle de qualité des plans de traitement

6.2.2. Les détecteurs

6.2.2.1. La chaîne de mesure d’ionisation


L'intérêt d'un détecteur de petit volume a déjà été développé dans le paragraphe concernant les
données de base : mesure des « outputs factors » pour la modulation d'intensité en mode statique.

La problématique étant similaire à celle rencontrée en stéréotaxie intracrânienne, les mêmes


recommandations s’appliquent à la RCMI. En mode statique, des dimensions inférieures ou égales
au tiers du diamètre du faisceau sont généralement recommandées [Bjarngard 1990], [Manens
1998], [McKerracher 2002], [Leybovich 2003]. On retiendra donc l’utilisation d’une détecteur de
volume sensible inférieur ou égal à 0.125cm3 afin d’améliorer la résolution en minimisant l’effet
d’intégration de la dose dans le volume du détecteur.
Pour les détecteurs de très faibles volumes (de type Pin Point [Martens 2000], diamant), leur faible
sensibilité peut être une limitation dans l’approche faisceau par faisceau et dans les zones de faibles
doses. Le positionnement doit donc faire l’objet d’une grande rigueur [McKerracher 2006].
Ces détecteurs (figure 24) doivent également présenter une faible variation de réponse en fonction
de l’énergie (< ±2 %).
Le tableau VI rassemble les caractéristiques des différents détecteurs utilisables dans des faisceaux
de petites dimensions.

45
Tableau VI : Caractéristiques de différents détecteurs, [AAPM 2003].

Figure 24: Photographies de différents détecteurs (ceux à ne pas utiliser sont barrés par une croix).

6.2.2.2. Les détecteurs 2D


Différents types de détecteurs permettent de contrôler la distribution de dose dans un plan : les films
radiographiques, les matrices de diodes ou de chambres d’ionisation, les détecteurs des systèmes
d’imagerie portale (matrice de chambres, scintillateurs, silicium amorphe, …).

- Les films argentiques :


Présentés sous pochette, ce sont les moyens de mesure les plus répandus pour obtenir la distribution
de dose dans un plan [Bucciolini 2004]. Ils fournissent une grande quantité d'informations et la
résolution spatiale de la mesure est déterminée principalement par le procédé de numérisation.
Leur utilisation pour la mesure de dose absolue nécessite un protocole rigoureux d’étalonnage
[Childress 2002] et une vérification de la constance de la chaîne de développement. Le choix du
film dépend du seuil de détection, de la valeur de saturation, et la variation de la réponse en
fonction de l’énergie (fonction de la concentration de grains de bromure d’argent). Pour un contrôle
global du traitement, les films KODAK EDR2 [Childress 2004] [Childress 2005a] qui ne saturent
que vers 700 cGy seront les plus adaptés.

- Les films chromiques :


Ces types de films (ISP technology) se composent d’une dispersion monomérique microcristalline
mince déposée sur une base de film polyester. Le monomère, sensible aux radiations ionisantes,
déclenche, lors d’une irradiation, une réaction de photo-polymérisation. Le film est translucide
avant irradiation et vire progressivement au bleu lors d’une exposition aux rayonnements. Cette
coloration est d’autant plus intense que la dose d’irradiation est grande et ne nécessite aucun
développement chimique ou amplification [Butson 2003].
Le processus de polymérisation continue après l’irradiation entraînant une augmentation de la
densité optique. L’arrêt de la polymérisation est atteint après une durée qui dépend du type de film
utilisé (24h pour le type MD55 et 5h pour le type EBT) [Guo 2006] [Zeidan 2006].
Compte tenu de la disparation progressive des machines à développer, il s’agit d’une alternative
intéressante aux films radiographiques.

Remarque :

46
La qualité des résultats peut dépendre du processus de lecture (type de scanner,
orientation du film) [Hupe 2006] et du protocole d’analyse (correction de non
uniformité individuelle) et doit être évaluée à la mise en place de la technique.

- Les matrices de diodes ou de chambres d’ionisation :


Les matrices de chambres d’ionisation (PTW, Wellhofer) ou de diodes (Sun Nuclear) [Jursinic
2003] [Letourneau 2004] permettent d’obtenir une cartographie de la dose délivrée (figure 25).
Elles permettent de mesurer une distribution de dose bidimensionnelle relative ou absolue à
condition d’avoir réalisé un étalonnage préalable. Leur résolution spatiale (tableau VII) est
inférieure à celle des films mais l’exploitation des résultats est instantanée.

(a) (b)

(c)

Figure 25 : Exemples de détecteurs 2D ; (a) Mapcheck2 (Sun Nuclear), (b) 2D Array (PTW), (c)
cartographie d’une distribution de dose obtenue et l’analyse associée.

MatriXX MapCHECK 2 Seven29 (PTW)


(Wellhofer) (Sun Nuclear)
Surface de mesures 24.4 X 24.4 32 X 26 27 X 27
(cm²)
Type de détecteurs chambres diodes chambres
Nombre de 1020 1526 729
détecteurs
Volume du 0.08 0.000019 0.125
3
détecteur (cm )
Distance entre 7.62 7 10
détecteurs (mm)
Tableau VII : Caractéristiques des principaux détecteurs 2D.

47
- L'imagerie numérique :
L'imagerie haute énergie, initialement destinée à la vérification du positionnement du patient est
désormais utilisable pour la vérification dosimétrique des champs de traitement. [Rapport SFPM
1996].
Elle ne permet l’acquisition d’une image que dans un plan perpendiculaire à l’axe du faisceau, seuls
les contrôles faisceaux par faisceaux pouvaient être effectués. Des développements récents de
modules informatiques peuvent permettre l’acquisition d’une image intégrée, qui peut aller jusqu’au
contrôle de l’arcthérapie dynamique.
L’utilisation pratique de ces détecteurs pour le contrôle des plans de traitements peut être retrouvée
dans [Pasma 1999], [Curtis-Savard 1999], [Van Esch 2001].

Certains points sont à prendre en compte :


• La fréquence d’acquisition :
En mode dynamique, le temps d’acquisition des images doit être adapté au temps de déplacement
des lames. En effet, l’image dosimétrique étant constituée de la superposition d’images prises à
haute fréquence, la précision de la mesure sera d’autant plus élevée que le nombre d’images
réalisées sera important (fréquence minimum requise d’une image par seconde pour les mesures en
faisceau dynamique, [Chang 2003]).
• Les corrections à apporter à l’image brute :
Des corrections sont nécessaires pour tenir compte des dimensions du faisceau (scintillateur-CCD)
et de la sensibilité individuelle de chaque détecteur (chambres d’ionisation, silicium amorphe).
Il est également nécessaire d’effectuer fréquemment des corrections de bruit de fond et
d’homogénéité, afin de pallier la dérive de la réponse des détecteurs.
• Le contrôle de certains artéfacts :
La rémanence due à des irradiations antérieures peut être visible sur l’image acquise. Les systèmes
à chambre d’ionisation liquides sont connus pour cet important effet de mémoire.
• L’établissement de la relation réponse –débit de dose :
La courbe signal-débit de dose est obtenue par acquisition d’images à des distances sources-
détecteurs différentes.

6.2.3. Les logiciels de comparaison de distribution de dose


Différents logiciels sont commercialisés (RIT, DoseLab, Verisoft, Omnipro, Exacor …), ils sont
utilisés pour comparer les distributions calculées et mesurées et nécessitent plusieurs étapes :

• L’échantillonnage :
Pour comparer les distributions calculées et mesurées, il faut que les deux matrices aient été
générées avec la même résolution par le système de planification et le détecteur 2D (film, matrice
de détecteurs, …). Dans l’hypothèse contraire, il est nécessaire de disposer d’un module
d’échantillonnage.
• Le recalage :
La précision de cette analyse est fortement dépendante du procédé de recalage des deux matrices.
Tout logiciel d’exploitation doit être suffisamment documenté pour permettre de mettre en évidence
les limitations des algorithmes utilisés ou les précautions particulières nécessaires à leur bonne
utilisation, telle que par exemple, la précision de l’alignement du détecteur.
Le recalage manuel basé sur des repères géométriques introduit un facteur opérateur dépendant lié à
la localisation de ces repères et/ou au positionnement du détecteur.

48
Le recalage automatique [Childress 2005b], basé sur la superposition des isodoses (algorithme du
maximum de vraisemblance, par exemple) peut éventuellement occulter une erreur systématique de
décalage géométrique du champ.
• La normalisation :
En RCMI, l’objectif étant de mettre en évidence des différences de dose en tout point de la
distribution, aucun point ne peut être privilégié par rapport à un autre. Il est recommandé de
travailler en dose absolue. En conséquence, le logiciel doit disposer d’un mode sans normalisation
et de plusieurs modes de normalisation (en un point ou sur la moyenne définie sur plusieurs points,
en dose…).

6.2.4. Les indices d’évaluation

Plusieurs indices d’évaluation sont disponibles :


- Différence de Dose : cet indice évalue quantitativement la différence de dose observée dans
un pixel donné entre la dose calculée et la dose mesurée, [Van Dyk 1993]. Son utilisation est
adaptée dans les régions de faibles gradients de dose.
- Distance To Agreement DTA : cet indice évalue quantitativement la distance minimale
entre un pixel donné dans la matrice mesurée et le pixel de même dose dans la matrice
calculée. Il est plus adapté dans les régions de forts gradients de dose.
- Gamma Index : Cet outil combine les deux indices précédents : différence de dose et DTA.
Il donne une image représentant les écarts physiques entre les distributions de dose calculées
et mesurées [Low 1998], [Harms 1998], [Stock 2005], [Depuydt 2002]. Des logiciels
permettent de calculer cet indice d’évaluation en 1D, 2D et 3D. Les points qui ne passent
aucun des 2 critères sont identifiés sur une cartographie composite.
- Le NAT et le NAT index introduisent une notion de radiobiologie.

Les deux derniers sont présentés en détails dans les paragraphes suivants.

6.2.4.1. Le gamma Index

L’index γ est défini par :


∆r = rr − rc ,
avec 
∆D = Dc (rc ) − Dr (rr )

r
∆r est la distance entre le point de référence rr et le point à évaluer c
∆D est la différence entre la dose au point rr et celle au point rc
∆Dmax
est le critère de tolérance pour la dose (%)
DTA est le critère de tolérance pour la distance (%)

Si γ > 1, la correspondance entre le point à évaluer et celui de référence est en dehors du critère de
tolérance ; Si γ < 1, la correspondance entre le point à évaluer et celui de référence est dans le
critère de tolérance (figures 26 et 27).

49
La surface qui représente le critère de
dose

tolérance est une ellipsoïde définie par :


Image de référence
Image à évaluer

DTA ∆Dmax Pour que la distribution de dose à évaluer


puisse être comparée à la distribution de dose
de référence, il faut que celle-ci contienne au
position
moins un point à l’intérieur de l’ellipse de
tolérance.
Figure 26 : Principe de la fonction γ.

(a) (b) (c)


Figure 27 : Diverses représentations de la fonction γ : a) représentation 2D de la fonction γ, b)
histogramme c) gamma index : les points apparaissant en rouge correspondent à γ >1.

La distribution de dose issue de la planification inverse comporte pour chacun des faisceaux des
zones de gradient plus ou moins élevé. Les tolérances sont adaptées à la topologie de cette
distribution et basées sur l’analyse statistique.
Il y a lieu d’apprécier localement ses propres résultats et de vérifier que la résolution du détecteur
utilisé est compatible avec les critères d’acceptabilité. Le tableau VIII ci-dessous recense les
tolérances généralement admises.

Intervalle de confiance Niveau d’action


Dose élevée, Faible gradient ±3% ±5%
Dose élevée, Fort gradient 10% ou 2mm DTA 10% ou 2mm DTA
Faible dose, Faible gradient ±4% ±7%
Dose fall-off (d90%-50%) 2mm DTA 3mm DTA

Tableau VIII: Exemples de tolérance en fonction de la relation dose-gradient [Palta 2003].

50
6.2.4.2. Le NAT (Normalized Agreement Test)

Il peut être intéressant d’ajouter à l’indice gamma une dimension clinique en attribuant aux
différences trouvées une pondération en fonction du volume où elles apparaissent par rapport aux
volumes cibles.

Le NAT (Normalized Agreement Test) introduit un paramètre le « NAT value » qui permet la
comparaison de deux distributions de doses sur le plan clinique, ce qui lui donne une signification
biologique.

L’amplitude de ce paramètre est proportionnelle à l’effet produit sur le patient par la différence de
doses entre les deux distributions dans un volume d’intérêt (par exemple le PTV ou un volume
correspondant à un certain % de dose) [Childress 2003].

Afin de déterminer la valeur du NAT, les différences de dose locale ∆D exprimées en % et les DTA
(valeurs des écarts de distances ∆d) sont calculés pour tous les points. A chaque pixel est associée
une valeur de NAT :
Si en un point, la tolérance en distance (∆dmax) ou en dose (∆Dmax) est respectée ou si la dose
mesurée en ce point est inférieure à la dose calculée définie comme biologiquement significative
alors NAT = 0.
Si l’une des deux tolérances n’est pas respectée : NAT = Dscale x (δ-1)
avec Dscale= max (Dcalc,Dmes)/D max(calc),
et δ = min (∆d/∆dmax , ∆D/∆Dmax)

Dscale représente la variation de dose maximale constatée en un point normalisée à la dose maximale
attendue dans le volume d’intérêt et δ l’écart minimum par rapport aux tolérances.

6.2.4.3. Le NAT index

Le NAT index se fonde sur l’image calculée des valeurs de NAT dérivées de la comparaison des
doses calculées et mesurées dans chaque pixel. Il représente la moyenne des déviations par rapport à
∆Dmax et ∆dmax résumant la qualité de la comparaison entre les deux distributions de dose [Childress
2005b].
Sa définition est : NAT Index = [Moy (NATvalues) / Moy( matrice D scale)] x 100.

Remarque :
Cette approche pertinente, dans le cas d’un contrôle global (considérant tous les
faisceaux) est plus discutable dans le cas d’un contrôle faisceau par faisceau où les
zones de faibles doses participent à la dose au volume cible (ex champ post en ORL
avec zone de faible dose en regard de la moelle).

6.3. Mesure de la dose absolue ponctuelle

Objectif :
Vérifier la conformité entre la dose calculée et la dose délivrée dans un fantôme par les
faisceaux modulés en intensité en un ou plusieurs points représentatifs (Figure 28).

51
6.3.1. Méthode globale
L'ensemble des faisceaux est appliqué au fantôme et la distribution de dose est calculée avec les
cartes de fluence du patient. La prescription de dose n’est pas modifiée afin de conserver le même
nombre d’unités moniteurs en mode vérification et en mode clinique.
En mode dynamique, les contraintes de vitesse des lames sont ainsi conservées.
En mode statique, l’influence des arrondis de calcul et de stabilisation du faisceau notamment pour
les segments de faible contribution est conservée.

La dose est alors mesurée en un point représentatif proche de l’isocentre et/ou en dehors des forts
gradients de dose

Figure 28 : Evaluation du plan de traitement d’un patient (prostate) par transfert de l’ensemble des
faisceaux dans un fantôme.

Remarque :
La dose mesurée n’est pas la dose réellement délivrée au patient dont la géométrie est
différente de celle du fantôme.

Fréquence :
Avant le début de chaque nouveau traitement.
Pendant la période d'apprentissage de la technique, il est conseillé de les réaliser une fois par
semaine pour évaluer la reproductibilité des résultats.

Tolérance :
Il y a lieu de considérer dans ces valeurs la part liée à la précision du système de planification et la
part liée à l’imprécision de la réalisation du traitement ainsi que l’imprécision de la mesure.
L’étude des écarts faisceau par faisceau entre la dose calculée et la dose mesurée permet de
s’affranchir des compensations éventuelles d’écart entre faisceaux.
Ecart de ± 3% entre la dose cumulée globale mesurée et calculée.
Ecart de ± 5% entre la dose par faisceau mesurée et calculée.
Par exemple, dans le cas d’un écart de dose cumulée globale satisfaisant et d’un écart sur un
faisceau particulier supérieur à 5%, il conviendra d’analyser la raison de cet écart sur le faisceau
incriminé (zone de gradient, de pénombre).

6.3.2. Méthode faisceau par faisceau


Comme précédemment, la prescription de dose n’est pas modifiée afin de conserver le même
nombre d’unités moniteurs.
Bras à 0°, chaque faisceau modulé est appliqué individuellement au fantôme.
Il est à noter cependant que la somme des écarts n’est pas nécessairement représentative de l’écart
global.

52
Fréquence :
Avant le début de chaque nouveau traitement.
Pendant la période d'apprentissage de la technique, il est conseillé de les réaliser une fois par
semaine pour évaluer la reproductibilité des résultats.

Tolérance :
Il y a lieu de considérer dans ces valeurs la part liée à la précision du système de planification et la
part liée à l’imprécision de la réalisation du traitement ainsi que l’imprécision de la mesure.
Ecart de ± 3% sur la mesure faisceau par faisceau.

6.4. Contrôle de la distribution de dose

Objectif :
Vérifier la conformité entre la distribution de dose calculée et la dose délivrée dans un fantôme par
les faisceaux modulés en intensité dans un ou plusieurs plans.

Remarque :
Le choix de la méthode est laissé à l’appréciation de l’utilisateur si son système de
planification lui offre les deux possibilités. La méthode globale donne accès à la
précision dosimétrique du traitement mais ne permet pas d’identifier l’origine des
erreurs observées contrairement à la méthode faisceau par faisceau.

Procédure :
Dans la méthode globale (Figure 29), le traitement est appliqué au fantôme et la distribution de dose
est contrôlée par film dans différents plans (transverses, sagittaux ou frontaux)
Pour la méthode faisceau par faisceau (Figure 30), les films et les détecteurs 2D sont généralement
utilisés dans un plan perpendiculaire à l’axe du faisceau.

Comparaison mesures-calculs :
Les résultats expérimentaux obtenus après numérisation des films ou directement dans le cas des
détecteurs numériques, sont superposés aux distributions de dose calculées. De nombreux logiciels
(RIT, Dose Lab, Verisoft, Omnipro, Exacor par exemple) proposent des modules de comparaison et
d’évaluation des écarts entre les résultats des mesures et les distributions de dose exportées depuis
les systèmes de planification.
Le choix de la procédure dépend de ce que l’on veut mettre en évidence et de l’utilisation que l’on
veut en faire. Le tableau IX résume les principaux outils actuellement disponibles, leurs usages et
leurs limites.

53
Outils Usage Limites
γ index Visualisation directe des Comparaison influencée par le
niveaux de dose choix des isodoses
Différence absolue des images Visualisation rapide de la Saturation possible des images
coïncidence des deux entraînant de larges erreurs
distributions de dose avec dans les zones de forts
localisation des zones de sur et gradients de dose, notamment
sous-dosage, intérêt clinique aux interfaces.
indéniable
Distance To Agreement Recommandé dans les régions
Pas de signification biologique
de forts gradients de dose
et peut entraîner des erreurs
importantes
NAT Permet de mettre en évidence Interprétation physique délicate
les régions de discordance de
dose
Histogramme différentiel de Résume les différences de dose Perte de l’information spatiale
entre les deux images
dose
NAT normalisé La comparaison s’exprime par Perte de l’information spatiale
une valeur unique, son et de la finesse d’analyse dans
orientation est clinique. Il peut la transformation en un seul
être utilisé pour des indice.
comparaisons de dose entre
institutions
Tableau IX : Principaux outils permettant de comparer les distributions de dose calculées et
mesurées.

6.4.1. Méthode globale

Figure 29 : Exemple de vérification de distribution de dose, méthode globale [Lisbona 2005].

Fréquence :
Avant le début de chaque nouveau traitement,
Dans la phase d’aprentissage, il est recommandé de réaliser ces contrôles régulièrement afin
d’évaluer la stabilité des résultats.

Tolérance :
Ecart de ± 3% sur la dose et une DTA de 3mm que l'on peut utiliser pour le calcul du γ index défini
précédemment.

54
6.4.2. Méthode faisceau par faisceau

Figure 30 : Exemple de vérification de distribution de dose, méthode faisceau par faisceau [Marcié
2005a].

Fréquence :
Avant le début de chaque nouveau traitement,
Dans la phase d’aprentissage, il est recommandé de réaliser ces contrôles régulièrement afin
d’évaluer la stabilité des résultats.

Tolérance :
Ecart de ± 3% sur la dose et une DTA de 3mm que l'on peut utiliser pour le calcul du γ index défini
précédemment.

6.5. Calcul indépendant du nombre d’unités moniteur


Le calcul indépendant du nombre d’unités moniteur est particulièrement complexe en RCMI et ne
peut être calculé manuellement compte tenu du nombre très important de petits champs équivalents
(des centaines en mode dynamique).
Différents logiciels (RadCalc [Wilcox 2008], Imsure, MuCheck…) proposent des modules
spécifiques aux calculs d’unités moniteurs pour la RCMI. Par exemple, l’algorithme utilisé par
IMSURE a été développé à l’Université de Standford [Yang 2002] et se fonde sur un algorithme de
modélisation prenant en compte le rayonnement primaire mais aussi le rayonnement diffusé par la
tête de traitement, le filtre égalisateur et le collimateur principal pouvant atteindre le patient
(modèle des 3 sources).
La mise en œuvre d’un logiciel indépendant de calcul d’unités moniteurs nécessite une phase
préalable d’acceptance exhaustive.
Le fichier RTPLAN comprenant toutes les caractéristiques géométriques du traitement et la
prescription est transféré depuis le logiciel de planification afin de permettre le calcul indépendant.
Les fluences peuvent aussi être réexportées et recalculées. Cela permet une comparaison de la dose
en points définis, du nombre d’unités moniteurs par faisceaux et des fluences.
Le calcul indépendant ne permet pas la prise en compte des obliquités de surface et des
hétérogénéités de manière directe, il convient alors d’utiliser les profondeurs équivalentes. De
même, les influences des collimateurs multi-lames sont modélisées de manière simplifiée.
Le calcul indépendant ne permet que la verification du SPT, la mesure verifie la totalité de la
chaine. Ils ne se concurrencent donc pas.

Fréquence :
Avant le début de chaque nouveau traitement.

Tolérance :

55
Elle est à déterminer par l’analyse de plans de traitements mesurés et calculés par le calcul
indépendant mais doit rester inférieure à ±5% ou ±2cGy.

56
7. VERIFICATION DU TRAITEMENT

La maîtrise de la RC3D est un pré-requis indispensable à la mise en place de la RCMI. Cela


concerne à la fois le contourage des volumes (cibles et à risque), la définition des doses et des
contraintes mais aussi le positionnement du patient.
La vérification du traitement est particulièrement importante en RCMI. Elle concerne toutes les
étapes, de la préparation du traitement à sa réalisation. Dans toutes ces étapes, la vérification de la
position du patient est un point essentiel et récurrent qui est à vérifier avant et pendant le traitement.

7.1. Vérification pré-traitement

Les systèmes de contentions utilisés pour immobiliser le patient doivent être évalués
quantitativement, par une étude de reproductibilité de repositionnement, car elle conditionne le
choix des marges définies dans le plan de traitement pour le PTV (Figure 31).

Figure 31 : Exemple de contention utilisée pour une irradiation de la sphère ORL, masque thermo-
formable permettant un repositionnement du patient < 3mm.
Remarque :
On utilise habituellement les moyens de contention commercialisés (comme les
masques thermoformés avec un système de fixation sept points en ORL) mais on peut
également être amené à utiliser des moyens de contention plus adaptés au cas clinique
(exemple matelas à vide, etc.). Dans tous les cas, on doit en tester l’efficacité et les
valider dosimétriquement.

Le repérage du positionnement initial est basé sur les repères à la peau (points d’alignement) et sur
les structures osseuses.
Les images (simulateurs, scanners, TEP, IRM) sont acquises en position de traitement avec les
moyens de contention qui seront utilisés pour le traitement.
L’étendue de l’exploration, centrée sur le repère initial, doit couvrir largement la hauteur du volume
à irradier et permettre éventuellement la mise en place de faisceaux non coplanaires. L’espacement
des coupes doit être choisi de façon à obtenir des DRRs de qualité. Un espacement maximal de
0.3cm entre les coupes scanner est recommandé.

Remarque :
L’utilisation de produits de contraste modifie la densité de l’organe. Il est préférable, de
procéder à l’acquisition d’un scanner sans injection à visée dosimétrique puis d’un
scanner avec injection dans la même position et d’utiliser les fonctionnalités de recalage
d’image pour affiner la définition des volumes.

7.2. Repositionnement du patient pendant le traitement

57
La procédure standard, la plus simple, consiste à positionner le patient sur la table de traitement au
moyen d’un système laser et de vérifier ce repositionnement en faisant le repérage des structures
osseuses sur les images portales orthogonales (de face et de profil). Pour les volumes non mobiles,
ce repérage permet d’évaluer le déplacement du barycentre du volume cible.
Pour les volumes mobiles, il est nécessaire de compléter les images portales par l’utilisation de
marqueurs implantés ou de disposer de moyens de reconstitution tridimensionnelle des volumes :
appareil à ultra-sons, imagerie embarquée (kV ou MV) sur l’accélérateur linéaire d’électrons, ce qui
correspond à une approche 3D du positionnement.

7.2.1. Approche 2D
Remarque :
Le contrôle du positionnement par rapport aux structures osseuses sur les images
réalisées au moyen des faisceaux modulés n’est guère possible car la modulation de la
fluence dégrade le contraste. Il s’effectue donc sur des images haute énergie le plus
souvent antérieure et latérale. En mode statique, on peut envisager d’utiliser le plus
grand segment pour effectuer ce contrôle.

La mesure du décalage de l’isocentre entre la DRR et l’image portale est effectuée par rapport aux
structures osseuses et est définie à partir des ensembles d’images (DRR, Image portale pour des
incidences orthogonales (face et profil).
Les logiciels de comparaison automatique proposent un calcul des décalages à partir des structures
contourées, Figure 32.

(a) (b)
Figure 32 : Exemple de mesure de décalage par rapport aux structures osseuses.
Bien évidemment le système ne permet pas de corriger les erreurs de contourage, néanmoins dans
certaines conditions, si l’EPID est de haute qualité, il permet de mesurer et corriger les mouvements
de certains organes, tels que la prostate, en utilisant de petits marqueurs implantés visibles sur les
images portales.

Fréquence :
Il est recommandé d’effectuer ces contrôles lors des 3 premières séances ce qui permet de mettre en
évidence les erreurs systématiques, puis périodiquement (de 1 à 3 fois par semaine) pour évaluer les
erreurs aléatoires.
Il est de la responsabilité de chaque équipe d’adapter la périodicité de ces contrôles aux diverses
localisations mais la fréquence minimale préconisée est hebdomadaire.

Remarque :
La multiplication de ces contrôles peut augmenter la dose délivrée au patient de façon
significative. Il appartient à chaque équipe d’adapter leur périodicité au but recherché,
d’en évaluer les conséquences dosimétriques et de les prendre en compte au niveau des
organes cibles et des organes critiques.

58
7.2.2. Approche 3D
Les systèmes de radiothérapie guidés par l’image (ultra-sons [Naudy 2006], imagerie embarquée
RX ou MV embarquée [Sorcini 2006]), sont recommandés afin de pouvoir diminuer les marges
liées au mouvement du volume cible.
Le recalage d’une imagerie 3D acquise avant la séance de traitement (MV ou kV) (radiothérapie
guidée par l’image [IGRT]) avec le scanner de planification permet une mise en place précise du
patient à chaque séance, en tenant compte des changements anatomiques en ayant une indication
des décalages en 3D.

Remarque :
Les tolérances sur le positionnement doivent être adaptées aux mouvements des organes
de la région anatomique traitée et à la précision des systèmes de positionnement. Les
marges de tolérance doivent être évaluées par chaque service compte tenu de leurs
propres pratiques.

7.2.3. Vérification du traitement : contrôle du séquençage des lames

Certains systèmes d’imagerie haute énergie (EPID) permettent de vérifier le séquencage des lames
et de comparer l’image acquise en temps réel à la DRR de référence (Figure 33).

(a) (b) (c)


Figure 33 : Vérification d’un traitement tête et cou faisceau par faisceau, réalisation d’une DRR du
champ à vérifier (a), calcul de la carte de fluence (b), mesure par film de la carte de fluence (c).

Remarque :
Le préalable à l’utilisation de l’imagerie portale pour contrôler le positionnement du
patient est la détermination des erreurs susceptibles d’intervenir lors de l’acquisition des
images par la réalisation des contrôles demandés par la décision du 27 juillet 2007
fixant les modalités du contrôle de qualité interne des installations de radiothérapie
externe et ceux préconisés par le [Rapport SFPM 1996].

7.2.4. Mesures in vivo

Le but des mesures in vivo est de s’assurer que le traitement délivré correspond à celui prescrit. La
principale difficulté de ces mesures est de localiser le mieux possible le détecteur pour connaître la
dose délivrée car le point de mesure peut être dans une zone de fort gradient ou de faible dose. En
modulation d’intensité, les points d’entrée-sortie sur l’axe des faisceaux généralement utilisés en
radiothérapie conformationnelle ne sont pas adaptés.
59
Lorsque c’est possible, l’utilisation des voies naturelles peut être une alternative (ORL, …). Les
détecteurs doivent être de petite taille et leur réponse indépendante de l’angle du faisceau et de la
température [Francescon 1998]. C’est le cas des détecteurs thermoluminescents et des semi-
conducteurs. Parmi les semi-conducteurs, les détecteurs Mosfet sont les plus utilisés [Scalchi 1998],
[Marcié 2005b]. Ils sont de petite taille (surface de 1 à 4mm²) et stockent un signal proportionnel à
l’information. La lecture est effectuée en fin de séance sur un électromètre indépendant.

Leur réponse est linéaire en fonction de la dose. Ils ne sont pas équivalents tissus et présentent une
dépendance en énergie de 2% dans la gamme d’énergie utilisée en radiothérapie. Ils ont une faible
dépendance angulaire (±2%). Après étalonnage initial, leur réponse est stable durant leur durée de
vie limitée (150 à 200Gy).

7.2.4.1. Utilisation de l’EPID pour la dosimétrie in vivo

Sous réserve d’utiliser un détecteur de haute qualité, l’imagerie portale électronique peut permettre
de réaliser une dosimétrie de transmission et de vérifier la distribution de dose délivrée au patient en
temps réel [Berger 2006].

Cela peut se faire suivant deux approches :


- La prédiction de l’image portale en dose derrière le patient,
- Une rétroprojection de la mesure de l’EPID en dose dans le patient qui permet une
comparaison directe de la dose mesurée avec la dose calculée par le SPT.

Remarque :
Les performances dosimétriques de l’EPID doivent être connues (réponse reproductible
et linéaire en fonction de la dose).

7.2.4.2. Exploitation des fichiers log


La planification inverse permet de calculer la fluence théorique des faisceaux qui est convertie en
position de lames par le séquenceur, un logiciel spécifique permettant de programmer et de
contrôler le mouvement des lames. Après cette étape, on dispose donc d’une fluence réelle, tenant
compte des caractéristiques mécaniques et dosimétriques du MLC et d’un fichier contenant les
différentes positions de lames utilisables par l’ordinateur qui contrôle leur déplacement, il s’agit du
fichier de contrôle du MLC.
A la fin de l’irradiation d’un faisceau modulée, un fichier log est généré qui enregistre la position
réelle de chaque lame pendant l’irradiation. Le fichier de contrôle du MLC correspond aux
positions théoriques et le fichier log aux positions réelles.
Ces fichiers log, réinjectés dans le système de planification de traitement permettent de calculer la
distribution de dose effectivement délivrée pendant chaque séance. Les écarts observés restent de
faible amplitude, les écarts majeurs de positionnement étant compensés par l’ajustement en temps
réel du débit de dose [Litzenberg 2002].
Il est à noter que cette alternative proposé par un seul constructeur, en option, ne peut être à
proprement parlé considéré comme de la dosimétrie in vivo.

60
8. MOYENS HUMAINS NECESSAIRES A LA MISE EN ŒUVRE DE LA RCMI

La mise en œuvre de la RCMI implique une participation active de l’ensemble des intervenants :
- Les médecins-radiothérapeutes définissent les volumes cibles et les organes à protéger,
prescrivent les objectifs et les contraintes de dose et valident les plans de traitement
proposés.
- Les personnes spécialisées en radiophysique médicale réalisent l’étude dosimétrique dans
son ensemble de la planification au contrôle qualité ou la supervisent suivant l’organisation
de chaque service de physique médicale.
- Les dosimétristes et/ou techniciens de physique effectuent les contrôle de qualité sous la
responsabilité des physiciens.
- Les manipulateurs effectuent les traitements en apportant un soin particulier au
positionnement des patients et à l’acquisition des images de contrôle.

La phase d’implémentation nécessite des mesures spécifiques couteuses en temps humain et


machine associées à une phase significative d’analyse et d’apprentissage. Il est conseillé de mettre
en place une montée en charge progressive de la technique et de l’évaluer régulièrement,
notamment en participant aux essais des groupes d’organes type GORTEC (comparaisons
intercentres sur fantôme spécifique).
Pour chacun de ces acteurs, le temps consacré à la RCMI est plus long d’un facteur variant de 1.5 à
3 par rapport à la RC3D suivant la phase d’implémentation de la technique, le mode de production
de la RCMI, les différents matériels utilisés pour planifier et effectuer les contrôles de qualité.
Il est important que l’ensemble de l’équipe ait été formé à cette technique particulière et travaille en
étroite collaboration.

61
9. RESUME DES RECOMMANDATIONS POUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA RCMI

L’acquisition des données de base et la validation de l’ensemble des procédures nécessaires à la


mise en oeuvre de la RCMI nécessitent une précision supérieure à celle d’une radiothérapie
conventionnelle.

9.1. Caractéristiques minimales des matériels

Acquisition des données Contrôle de routine Optionnel


Fantômes Homogène géométrie Homogène Anthropomorphique,
simple géométrie simple Hétérogène
Mesures d’ionisation Cylindrique, Cylindrique, Diamant
volume≈0.015cm3, volume≈0.125cm3
Diode
Détecteurs 2D : Résolution ≤ pixel calcul Moindre résolution
Film + photodensitomètre acceptable
ou détecteur matriciel
Logiciel d’exploitation Procédé Procédé
d’échantillonnage d’échantillonnage
méthode de recalage méthode de recalage
DTA, Gamma. DTA, Gamma.
Nombre d’unités moniteur 2nd calcul

Tableau X : caractéristiques minimales des matériels.

9.2. Tolérances des contrôles des plans de traitement

Contrôles Tolérances
Dose absolue en un point (par faisceau) ± 5%
Dose absolue en un point (global) ± 3%
Distribution de dose 2D (par faisceau) ∆D = ± 3%
DTA = 3mm
Distribution de dose 2D (global) ∆D = ± 3%
DTA = 3mm
Tableau XI : Récapitulatif des tolérances des contrôles des plans de traitement.

9.3 Fréquence des contrôles des plans de traitement

En routine, la vérification de la dose absolue et de la distribution de dose en 2D est effectuée avant


toute nouvelle mise en traitement.
En phase de mise en œuvre, une fréquence hebdomadaire est recommandée afin de documenter la
reproductibilité de la procédure locale.

62
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LEXIQUE
CQ : Contrôle de Qualité
DLS : Dosimetric leaf separation
HDV : Histogramme Dose Volume
DRR : Digitally Reconstructed Radiography
DSA : Distance Source Axe
DTA : Distance To Agreement
EPID : Electronic Portal Imaging Device (système d’imagerie haute énergie)
GORTEC : Groupe d'Oncologie Radiothérapie Tête Et Cou
IGRT : Image Guided Radiation Therapy
IMAT: Intensity Modulated Arc Therapy (arcthérapie avec modulation d’intensité)
IRM : Imagerie par Résonance Magnétique
MLC : Multi-Leaf Collimator (collimateur multi-lames)
NAT : Normalized Agreement Test
OAR : Organe A Risque
OF : Output Factor (facteur d’ouverture du collimateur)
PTV : Planning Treatment Volume
MVCT : Mega-Voltage Computed Tomography (scanographie de haute énergie)
RTM : Rapport Tissu-Maximum
RCMI : Radiotherapie Conformationnelle avec Modulation d’Intensité
RTC3D : Radiotherapie Conformationnelle tri-Dimensionnelle
SAR : Scatter Air-Ratio
STIC : Soutien aux Techniques Innovantes et Coûteuses
SPT: Système de Planification des Traitements
SFPM : Société Française de Physique Médicale
TAR : Tissue-Air Ratio
TEP : Tomographie par Emission de Positons
UM : Unité Moniteur
VMAT : Volumetric Modulated Arc Therapy (arcthérapie volumique modulée)

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