Cours Vie Fixã©e

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Chapitre 1 : LA VIE FIXEE DES

PLANTES
Petits rappels pour commencer :
Une plante est constituée d’un appareil végétatif comprenant des racines ancrées dans le sol et
des tiges portant des feuilles se développant en milieu aérien.
Chez les Angiospermes, il y a également un appareil reproducteur qui est la fleur.
Les plantes sont donc des organismes qui vivent fixés dans le sol et sont donc très dépendantes de
leur milieu de vie.
Comment se nourrir, grandir, se défendre, ou se reproduire lorsqu’on est fixé au sol avec ses
racines ?

I) Se nourrir en vivant fixé :

A _ En développant de grandes surfaces d’échanges : → TP1


Rappels de Seconde et de première ES :
Les plantes sont des organisme autotrophes (= qui fabriquent leur propre matière organique, comme
le glucose, à partir de matière minérale) : elles réalisent la photosynthèse grâce à l’énergie solaire.
Grâce à leur système racinaire, elles sont non seulement ancrées au sol, mais elles prélèvent
également l’eau et les sels minéraux nécessaire à la photosynthèse.
Tandis que les feuilles captent l’énergie lumineuse et assurent les échanges gazeux avec
l’atmosphère. C’est dans les feuilles que la photosynthèse a lieu.
La réaction de photosynthèse :
Observation microscopique d’une cellule végétale
Dioxygène

Membrane + paroi

Cytoplasme
Chloroplaste
Lieu de la photosynthèse

Légendes :

Matière minérale

Matière organique

Comment l’organisation d’une plante lui permet-elle d’assurer les échanges avec l’air et le sol
pour répondre à ses besoins nutritifs ?
• Les racines : des organes spécialisés dans les échanges entre la plante et le sol

Chaque plante dispose d’un réseau de


racines très longues et très fines. Leur
petit diamètre maximise leur surface de
contact avec l’eau et le sol. Près de
leurs extrémités, les racines sont
couvertes de poils absorbants.

SVT TS, Bordas, p111

http://profsvt71.e-monsite.com/medias/images/diapositive8.jpg

La finesse, la longueur et le
nombre des poils absorbants
démultiplient encore la surface de
contact entre la plante et la
solution du sol et, par
conséquent, ses capacités à
absorber eau et sels minéraux.
Les racines sont capables de
s’adapter au teneur en eau et en
sels minéraux du sol. En effet, si
le sol est carencé en certains sels
minéraux ou en eau, la plante
peut allonger ses racines et ses
poils absorbants afin d’étendre au
maximum sa surface d’échange
avec le sol. SVT TS, Belin, p105

Photographie d’une mycorhize


Chez la plupart des espèces, les racines s’associent
au mycélium de champignon. Celui-ci peut former
un feutrage en surface ou pénétrer à l’intérieur de la
racine jusque dans les cellules. Cette association
appelée mycorhize, est une symbiose (=association
à bénéfices réciproques) : le champignon se nourrit
des matières organiques fabriquées par la plante, et
celle-ci bénéficie, grâce aux filaments mycéliens du
champignon, d’un volume d’exploitation de l’eau et
des sels minéraux du sol très supérieur à ce qu’il
Spécialité SVT, Terminale, LLS, p104
serait sans mycorhize.
• Les Feuilles : des organes spécialisés dans les échanges avec l’atmosphère
Plates et fines, les feuilles offrent une grande surface Schéma d’une coupe transversale de feuille
exposée aux rayons solaires, ces derniers pouvant ainsi
atteindre toutes les cellules chlorophylliennes en charge de la
photosynthèse, situées préférentiellement du côté de la face
supérieure de la feuille.
L’épiderme des feuilles est recouvert d’une cuticule plus ou
moins épaisse qui est imperméable aux gaz : cela protège la
plante contre la déshydratation.
Cependant, des milliers de petits orifices, les stomates,
s’ouvrent lorsque les conditions sont favorables à la
photosynthèse et permettent les échanges gazeux entre la
feuille et l’atmosphère. Une fois l’épiderme franchi (via les
orifices stomatiques = ostiole entouré
par deux cellules de garde), les gaz circulent au sein des lacunes situées
au contact des cellules chlorophylliennes.
La vapeur d’eau s’échappe également par les stomates : cette transpiration
est nécessaire car elle permet de faire monter la sève depuis les racines
jusqu’aux feuilles. La transpiration tend à dessécher la feuille, mais
l’ouverture des stomates varie selon la quantité d’eau disponible dans le sol,
l’humidité et la température de l’air. Leur ouverture varie donc au cours de la
journée

B _ Grâce à des vaisseaux conducteurs spécialisés :


Les plantes absorbent l’eau et sels minéraux nécessaire à la photosynthèse par leur appareil racinaire,
tandis que les échanges gazeux et la photosynthèse ont lieu au niveau des organes aériens. Des
échanges de matières entre organes aériens et souterrains sont donc indispensables.
Ils s’effectuent grâce à un double réseau de vaisseaux :
➢ Le xylème est constitué de files de cellules mortes, allongées, dont ne subsiste que la paroi
latérale, renforcée par des dépôts de lignine. Les vaisseaux de xylème transportent la sève
brute (eau et sels minéraux) provenant des poils absorbants, depuis les extrémités des racines
jusqu’aux organes aériens. Dans les feuilles, les vaisseaux de xylème se ramifient
abondamment apportant eau et sels minéraux aux cellules chlorophylliennes.

➢ Le phloème est constitué de files de cellules vivantes, allongées, aux parois de cellulose. Les
vaisseaux de phloème transportent la sève élaborée (eau et sucres principalement) depuis les
cellules chlorophylliennes photosynthétiques vers tous les organes de la plante, et en particulier
vers ceux ne réalisant pas la photosynthèse (racines, bourgeons…)
Tableau résumant les caractéristiques des deux types de vaisseaux conducteurs de sève :
XYLEME PHLOEME
Type de cellules Cellules mortes (vide) à gros diamètre, Vivante, percée de nombreux orifices
Paroi des cellules Lignine Cellulose
composées de (coloration verte au carmin-vert d’iode) (coloration rose au carmin-vert d’iode)
Composition de la BRUTE ELABOREE
sève y circulant = eau + sels minéraux = eau + matière organique (sucres)
FEUILLES → AUTRES ORGANES
Sens de circulation de
RACINES → FEUILLES (bourgeons, fleurs, racines = organes
la sève
de réserves)
C _ En adaptant sa Croissance et son développement :
• Les adaptations au manque d’eau :
Les espèces végétales adaptées au milieu de vie très secs
possèdent souvent des feuilles réduites, voire absentes.
Quand elles existent, les feuilles sont recouvertes de poils et/ou
d’une cuticule épaisse, leurs stomates sont protégés au fond
de cryptes. Elles peuvent avoir la capacité de s’enrouler sur
elles-mêmes, réduisant encore leur transpiration.
Une sécheresse sévère peut provoquer la chute d’une partie ou
de la totalité des feuilles. L’ensemble de ces caractéristiques
limitent la photosynthèse, mais protègent la plante contre une
déshydratation qui lui serait fatale.
Les systèmes racinaires des plantes de milieu sec sont également adaptés à cette contrainte : ils sont
souvent très étendus et explorent profondément le sol, ce qui optimise l’approvisionnement en eau de
la plante.

• Les adaptations au froid :


La présence de liquides pouvant geler dans les organes pourrait
causer de grands dommages à la plante. Dans les milieux où se
risque existe, les végétaux montrent différentes adaptations :
 Les plantes annuelles franchissent la mauvaise saison sous
forme de graines contenant très peu d’eau, des réserves de
matières organiques et un embryon en dormance.
 Les plantes pérennes entrent aussi en vie ralentie et protègent
leurs bourgeons (organes indispensables à la reprise de leur
développement) par d’épaisses écailles. La plupart des arbres
perdent leurs feuilles. Certaines plantes herbacées ne
subsistent durant l’hiver que grâce à leurs organes souterrains
(bulbes, tubercules, rhizomes)

• Des zones spécialisées dans la croissance de la


plante :
L’observation des extrémités des tiges ou des racines
montrent des groupes de petites cellules qui se divisent par
mitose indéfiniment : les méristèmes :
_ le méristème caulinaire qui se trouve dans les
bourgeons et engendrent les ébauches de de
la tiges, des feuilles et des futurs bourgeons.
_ le méristème racinaire qui se trouve à l’apex des
racines.
Les cellules produites par le fonctionnement des méristèmes
racinaires et caulinaires, disposées en files parallèles,
peuvent subir une élongation. Cette croissance en longueur
permet l’allongement des racines et des segments de tiges,
ainsi que l’agrandissement des feuilles.
La croissance des racines : l’expérience de Sachs (p204)
Le principe est de tracer à l’encre des repères équidistants sur une jeune racine.
On observe ensuite l’évolution de la
position de ces marques au cours du
temps. Cela permet d’observer les
zones d’élongation des racines

On observe que la croissance est


localisée à l’apex (extrémité) de la
racine.

• L’organogénèse : la mise en place des organes de la plante :


Le développement d’une plante associe croissance (multiplication cellulaire dans les méristèmes puis
élongation cellulaire) et différenciation d’organes (tiges, feuilles, fleurs, racines), on parle
d’organogenèse.
Les tiges feullées sont construites et se mettent en place de façon
modulaire. Chaque module, appelé phytomère, est constitué d’un
segment de tige comprenant :

 un entre-nœud = zone sans bourgeon ni feuilles


 un nœud = zone comportant une ou plusieurs feuilles et un ou
des bourgeons axillaires, situés à l’aisselle de chaque feuille

le développement des ébauches de phytomères contenues dans


les bourgeons consiste en une élongation des entre-nœuds, une
augmentation de la taille des feuilles puis de la différenciation des
tissus au sein des organes (formation du xylème, phloème…)

A quelques centimètres au-dessus de l’apex d’une racine, des poils


absorbants et des racines secondaires peuvent se former. Ainsi les racines
sont organisées en quatre zones principales :
 une zone située à l’apex, en dessous de la coiffe, qui assure la
prolifération des cellules : le méristème.
 Une zone où les cellules ne prolifèrent pas mais s’allongent, la zone
d’élongation.
 Une zone de différenciation avec mise en place des poils
absorbants
 Une zone d’organogénèse où se mettent en place les racines
secondaires.
L’organogénèse est contrôlée par des hormones végétales (= phytohormone).
L’auxine est la 1ère hormone végétale qui a été découverte. Elle est principalement sécrétée par les
bourgeons apicaux (à l’apex des tiges) et les jeunes feuilles. Elle a deux effets :
 Elle inhibe le développement des
bourgeons axillaires
 Elle migre vers le bas jusqu’aux
racines où elle provoque une
élongation des cellules et favorise la
formation des racines secondaires
Les effets de l’auxine dépendent de sa
concentration, mais aussi de la présence et
de l’abondance d’autres hormones telles
que les cytokinines.
Les cytokinines sont des hormones
produites par les racines qui migrent vers
les parties aériennes de la plante.
Contrairement à l’auxine, elles stimulent le
développement des bourgeons axillaires.
Action des phytohormones sur l’organogénèse

• Le contrôle du développement par les conditions du milieu


En 1880, lors d’expériences sur le coléoptile de blé, Darwin constate que soumises à un éclairement
latéral, les tiges se courbent en direction de la source lumineuse. Cette croissance orientée vers la
lumière se nomme le phototropisme.
De nombreuses expériences ont ensuite permis de montrer que ce phototropisme résulte de la
migration latérale de l’auxine vers les cellules les moins éclairées, ce qui favorise leur élongation.
Action de l’auxine sur le phototropisme d’une tige

Bien d’autres facteurs environnementaux interviennent dans le développement de la plante : la gravité


est perçue par des organites au sein des cellules végétales ce qui modifie la répartition des hormones
et oriente verticalement la croissances des tiges et des racines : on parle de gravitropisme.
Le froid ralentit la croissance des entre-nœuds et nanifie les plantes. Un vent soufflant toujours dans
la même direction modifie la silhouette des arbres (port en drapeau) et ralentit également leur
développement.
II) Produire sa propre matière grâce à la photosynthèse : → TP2
A _ Les chloroplastes, organites spécialisés dans la photosynthèse :
Les plantes sont capables de produire toutes Equation bilan de la photosynthèse :
leurs molécules organiques (glucides, lipides,
protéines…) à partir de matière minérale (CO2,
eau, sels minéraux) : ce sont des organismes
autotrophes. Cette autotrophie nécessite de
l’énergie lumineuse et se fait au cours de la
photosynthèse.

(glucose)

En comparant des cellules chlorophylliennes


(vertes) ayant été exposées à la lumière à des cellules
identiques placées à l’obscurité, on constate une
coloration par l’eau iodée au niveau des chloroplastes
dans les cellules exposées à la lumière : ces cellules
chlorophylliennes ont donc produit de l’amidon
(matière organique) pendant leur exposition à la
lumière au sein des chloroplastes.
La couleur verte des chloroplastes est due aux Chromatographie de pigments chlorophylliens :
pigments chlorophylliens (ou photosynthétiques)
que ces organites renferment.
On différencie les pigments contenus dans une feuille
par chromatographie. Les constituants se séparent et
migrent plus ou moins loin selon leur solubilité dans le
solvant.
La chlorophylle brute extraite de feuilles vertes
(orties, épinard…) est en fait un mélange de :
- pigments verts comme les chlorophylles a
et b
- pigments jaunes (xanthophylles) et orangés,
les caroténoïdes.

Un pigment est une substance colorée qui absorbe certaines longueurs d’ondes de la lumière et
renvoie toutes les autres (ce qui
détermine la couleur du végétal). On
parle de spectre d’absorption des
pigments chlorophylliens. (Les feuilles
sont vertes car leurs pigments absorbent
les longueurs d’ondes bleues et rouges).
Or l’intensité photosynthétique (=
spectre d’action) est élevée en
lumière rouge ou bleue mais quasi
nulle en lumière verte . Le spectre
d’action photosynthétique correspond
parfaitement au spectre d’absorption ce
qui montre bien que les radiations
absorbées par les pigments
chlorophylliens sont utilisées pour la
photosynthèse.
B _ Les 2 étapes de la photosynthèse :
Schéma de la structure d’un chloroplaste
La photosynthèse se déroule en 2 phases principales :
- la phase photochimique (ou phase claire) qui
est tributaire de la lumière. Elle se déroule au
niveau des thylakoïdes du chloroplaste.
- la phase chimique (ou phase sombre) qui
n’exige pas directement la lumière et qui se
déroule dans le stroma du chloroplaste.

• Etape 1 : la phase photochimique de la photosynthèse


En 1937, robert Hill constata que des chloroplastes isolés et bien éclairés libèrent du dioxygène, à
conditions qu’un oxydant (accepteur d’électron) soit ajouté au milieu. Cette expérience montre que la
photosynthèse s’accompagne de réaction d’oxydoréductions activées par l’énergie lumineuse.
En 1941, Ruben et Kamen au cours d’une série d’expériences montrent que le dioxygène produit lors
de la photosynthèse a pour origine une molécule d’eau. Au cours de la photosynthèse, des
molécules d’eau sont donc oxydées, libérant du dioxygène mais aussi des protons (H+) et des
électrons (e-). C’est la photolyse de l’eau (lyse = casser).
2 H2O → O2 + 4e- + 4 H+
La photolyse de l’eau permet donc de produire des électrons (qui pourront réduire d’autres molécules) et des
protons qui servent à la production d'énergie chimique sous forme d’ATP (monnaie d’échange de l’énergie dans
la cellule). Ainsi, grâce aux pigments chlorophylliens, l’énergie lumineuse est convertie en énergie chimique.

• Etape 2 : la phase chimique de la photosynthèse


Pour ne pas abîmer la cellule, les électrons libérés par la photolyse de l’eau doivent être captés par
une autre molécule qui sera alors réduite. Les expériences de Calvin et Benson, au cours des années
1950, montrent que c’est le dioxyde de carbone qui est réduit par les électrons. A la suite de réactions
chimiques complexes il est transformé en différentes molécules organiques comme des glucides
(glucose ou autre sucres solubles) et des acides aminés : cela correspond à la réduction du dioxyde
de carbone, dont le bilan est le suivant :
6 CO2 + 24e- + 24 H+→ C6H12O6 + 6 H2O
La photosynthèse correspond donc à une réduction de CO2 en matière organique couplée à
l’oxydation de l’eau.
2 H2O → O2 + 4e- + 4 H+ x6 OXYDATION
6 CO2 + 24e- + 24 H+→ C6H12O6 + 6 H2O REDUCTION

OXYDATION

6 CO2 + 6 H2O → C6H12O6 + 6 O2

REDUCTION

Les molécules organiques issues de la photosynthèse sont en partie utilisées par les tissus
chlorophylliens eux-mêmes. Le reste est exporté sous forme de petites molécules solubles (sucres,
acides aminés) vers tous les organes de la plante via la sève élaborée. Ces molécules sont alors
transformées et permettent la production d’une grande diversité de composés organiques, remplissant
de nombreuses fonction au sein de la plante.
III) LE devenir des produits de la photosynthèse :

A _ Pour la reproduction :
1 _ La reproduction asexuée, se reproduire sans partenaire
La reproduction asexuée ou végétative est un mode de reproduction assuré sans fécondation à
partir d’un unique parent. Ainsi, beaucoup de plantes peuvent produire des individus
génétiquement identiques à elles-mêmes que l’on qualifie de clones.
La reproduction asexuée peut se faire grâce à divers organes aériens ou souterrains de la plante :
des bulbes, des tiges souterraines telles que les tubercules ou les rhizomes (dans lesquels sont
stockés des réserves de matière organique issue de la photosynthèse), des tiges aériennes comme
les stolons, des bourgeons…
L’Homme utilise depuis des millénaires des techniques de reproduction asexuée pour multiplier les
plantes : bouturage, greffage, marcottage.
Technique du bouturage Technique du marcottage

Technique de la micropropagation

Depuis la fin du 20ème siècle, il maitrise également la


micropropagation qui consiste à produire en laboratoire, par
culture in-vitro, des clones à partir de très petits fragments de
plantes. Cette technique permet entre autres de multiplier en
grand nombre des plantes que l’on ne savait jusqu’à présent pas
ou peu cloner avec les techniques traditionnelles. La
micropropagation ne nécessitant que de très petits fragments de
la plante, elle permet également de produire un très grand
nombre de clones même lorsque l’on ne possède qu’une seule
plante mère.

La reproduction asexuée repose sur la totipotence de certaines cellules des tiges, des feuilles et des
racines, qui ont la capacité de se dédifférencier puis de se redifférencier en des cellules pouvant
être d’un autre type que celui d’origine. (par exemple des cellules de tiges se dédifférencient pour se
différencier en cellules de racine).
La totipotence permet donc de transformer n’importe quelle cellule en cellule de méristème (=tissu où
a lieu la multiplication cellulaire donc spécialisé dans la croissance) racinaire ou caulinaire (au niveau
des tiges et feuilles).
La différenciation en cellules de racines ou de tige dépend des hormones végétales (= phytohormone)
reçues par les cellules dédifférenciées :
_ si les cellules reçoivent plus d’auxine que de cytokinine → elles se différencient en cellules
racinaires
_ si les cellules reçoivent moins d’auxine que de cytokinine → elles se différencient en cellules de
tige et feuille
Ainsi ces méristèmes permettent de reconstituer une plante entière si les conditions sont favorables.
Mais bien qu’elle présente
de nombreux avantages, la Avantages et inconvénients de la reproduction asexuée
reproduction asexuée a tout AVANTAGES INCONVENIENTS
de même des inconvénients,
1 seul parent nécessaire Tous les descendants sont des
c’est pourquoi la
Plus rapide clones =aucune diversité
reproduction sexuée reste le
mode de reproduction Nécessite moins d’énergie Un défaut ou une maladie est
favorisé par les végétaux. transmis à toute la descendance

2 _ La reproduction sexuée, se reproduire grâce aux fleurs

• L’organisation de la fleur et pollinisation : → TP3


Chez de nombreuses espèces végétales, les organes reproducteurs sont contenus dans une fleur
(= Angiospermes). Malgré une grande diversité de formes, de dimensions ou de couleurs, on retrouve
une constance dans l’organisation des fleurs. En effet, quatre couronnes concentriques, également
nommées verticilles, se succèdent de la périphérie vers le centre, toujours dans le même ordre. Les
deux verticilles externes protègent les verticilles d’organes reproducteurs situées au centre :
_ les sépales, le plus souvent verts et ayant l’apparence de petites feuilles, mais parfois colorés,
constituent le calice ;
_ les pétales de formes et de couleurs très diverses composent la corolle ;
_ les étamines, organes mâles de la fleur, sont faites d’une fine tige (le filet) portant des sacs à
pollen (les anthères) ;
_ le pistil, organe femelle de la fleur, contient des ovules répartis dans plusieurs loges nommées
carpelles.
Chez la plupart des fleurs, la pollinisation
est croisée : les grains de pollen produits
par une fleur sont déposés sur le stigmate
du pistil de la fleur d’autres individus de la
même espèce.
En effet, même si de nombreuses fleurs
sont hermaphrodites (elles possèdent
étamines et pistil) et peuvent donc
théoriquement pratiquer l’autofécondation :
la fécondation croisée présente
l’avantage de produire de la diversité
génétique. L’évolution a fréquemment
favorisé l’apparition de mécanismes
empêchant l’autofécondation (étamines et
pistil matures à des moments différents) ou
https://www.annabac.com/revision-bac/la-reproduction-sexuee-des-plantes-fleurs
favorisant la fécondation croisée.
Une fois les grains de pollen sur le stigmate du pistil, un afflux d’eau leur permet de germer : chaque
grain développe un tube pollinique qui grandit dans le style jusqu’aux ovules. Le gamète mâle contenu
dans le grain de pollen féconde alors le gamète femelle contenu dans chaque ovule.
Après la fécondation, la fleur subit des transformations : les sépales, pétales et étamines fanent et le
pistil se transforme en fruit. Il comporte plusieurs enveloppes entourant les ovules fécondés
devenus des graines. Ces dernières peuvent se retrouver à terme sur le sol et germer, donnant
naissance à un nouvel individu.
La fécondation croisée impose le transport du pollen. Certaines espèces sont pollinisées grâce au vent
(=anémogamie, comme chez le pissenlit ou le bouleau) ou à l’eau (hydrogamie), mais par ces moyens
de transport, seule une petite partie du pollen produit sera déposé sur le pistil de la bonne fleur.
Le transport est plus spécifique quand il est réalisé par un animal (= zoogamie). Pour attirer les
pollinisateurs et les disséminateurs, les plantes produisent deux types de molécules à partir des
composés organiques issus de la photosynthèse :
- des pigments (stockés dans les vacuoles des cellules) : les anthocyanes qui sont
responsables de la couleur des pétales et des fruits.
Leur couleur varie en fonction du pH de la cellule. Ils permettent également la réflexion des
UV visibles par les insectes.
- du nectar = liquide sucré stocké au fond des fleurs
Ces relations étroites entre animaux et plantes à fleurs se sont construites au cours de l’évolution : les
fleurs ont développé des caractères attirant les animaux (formes, odeurs, nectar) et les animaux
pollinisateurs ont développé des organes adaptés à l’accrochage du pollen (poils, peignes, organes de
prélèvement du nectar…). On a donc une coévolution, c’est-à-dire une évolution conjointe de 2
espèces, chacune s’adaptant à l’autre par sélection naturelle. On constate alors des adaptations
parfois très étroites entre les dispositifs développés par la plante et les animaux pollinisateurs.

Tableau récapitulatif de l’adaptation des plantes à leur mode de pollinisation :


Type de
ANEMOGAMIE (par le vent) ZOOGAMIE (par les animaux)
pollinisation
Avantages et + : indépendant des autres espèces + : +spécifique, le pollen va + loin
inconvénients - : se fait au hasard, beaucoup de - : nécessité d’attirer les animaux
pour la plante perte donc coûteux en énergie
Adaptations Petites fleurs, bcp de pollens Grandes fleurs avec pétales/ sépales
développées par (étamines très développées, non colorés (signaux visuels), odeur,
la plante colorées, pollens légers…) nectar (signaux chimiques) …

• Dissémination des graines et germination :


La graine contient un embryon et des tissus contenant
des réserves (amidon, protéines, lipides) protégés par
une enveloppe, le tégument. Une fois la graine formée,
l’embryon entre en vie ralentie, on dit qu’elle est en
dormance.
Sans transport, les graines ne peuvent éventuellement
germer qu’au pied de la plante mère. La colonisation de
nouveaux milieux est alors limitée et les nouveaux plants
subissent la concurrence de leurs parents pour l’accès à
la lumière et aux ressources du sol.
L’eau (= hydrochorie, ex : la noix de coco) ou le vent (=
anémochorie, ex : le pissenlit) peuvent transporter les
graines de certaines plantes. Des animaux transportent
graines ou fruits accrochés ( = zoochorie) sur leurs poils
ou leurs plumes ; d’autres consomment les matières
organiques des fruits et rejettent dans leurs excréments
des graines capables de germer. Là encore, la
collaboration entre animal disséminateur et plante
produit souvent une coévolution se traduisant par des
relations parfois très spécifiques et étroites entre les
deux partenaires.
Ainsi, pollinisation et dissémination des fruits et des graines constituent des étapes de mobilité
dans la reproduction des plantes, leur permettant de coloniser de vastes territoires.
Lorsque les conditions sont favorables, la graine s’imbibe d’eau, son activité métabolique devient très
active (fabrication d’enzymes, respiration cellulaire, …). L’embryon reprend son développement
grâce à la mobilisation des réserves de la graine. Bientôt, la première racine puis la première tige
feuillée déchirent le tégument : c’est la germination, à l’origine d’une nouvelle plantule.

B _ Pour s’adapter à son environnement :

1 _ Pour la croissance :
Les cellules des plantes possèdent une paroi formée de différents composés organiques assemblés
en couches superposées (pectines, hémicellulose et cellulose). La cellulose est un polymère de
glucose synthétisé grâce à une enzyme, la cellulose synthase, chez les jeunes cellules en cours de
croissance. Leur paroi est initialement fine et déformable, ces cellules s’allongent sous l’effet de la
pression de turgescence (due à l’eau dans la cellule). L’accumulation de cellulose, exportée du
cytoplasme, rend la paroi de plus en plus épaisse et rigide, finissant par s’opposer à la poursuite de
la croissance en longueur.
Certaines cellules imprègnent leurs parois de lignine (issue d’un acide aminé) c’est le cas notamment
des cellules du xylème qui deviennent imperméable ce qui facilite la circulation de la sève brute.
Chez les plantes dites « ligneuses », un xylème secondaire se forme et s’épaissit année après année
dans les tiges et les racines et forme un matériau léger et rigide, le bois, responsable du port dressé
qui permet à certains arbres d’atteindre plusieurs dizaines de mètres.

2 _ Pour le stockage :
En hiver ou lors de longues périodes de sécheresse, certaines plantes perdent leurs feuilles, d’autres
meurent. Des organes sélectionnés au cours de l’évolution permettent de stocker de la matière
organique en attendant le retour de conditions plus favorables au développement et à la
photosynthèse.
Les plantes herbacées pérennes possèdent des organes souterrains de réserve tels que les bulbes,
les tubercules et les rhizomes. Les réserves de ses organes sont le plus souvent glucidiques
(saccharose de la betterave, amidon stocké dans les amyloplastes des tubercules de pomme de
terre).
Chez les plantes annuelles et pérennes, les graines contiennent des matières organiques qui
nourriront l’embryon puis la jeune plantule lors de la germination (glucides pour le blé ou le riz, lipides
pour les noix ou les amandes et protéines pour les pois ou les lentilles).

3 _ Pour se défendre contre les prédateurs : → TP4


Au cours de l’évolution des plantes, différentes innovations permettant de limiter l’impact de la
prédation ont été sélectionnées. Ainsi, certaines plantes produisent des tanins (molécules construites
par assemblage de phénols issus de la transformation du glucose ; ex : le menthol). Ses molécules
produites dans les feuilles, en plus d’avoi un effet antibactérien et antifongique, ont un effet toxique ou
répulsif sur les phytophages en se liant avec leurs enzymes digestifs. Les plantes agressées par un
phytophage produisent plus de tannins qu’une plante indemne : elles adaptent leur métabolisme en
fonction des agressions qu’elles subissent.

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