L'organisation Fonctionnelle Des Plantes - Chap1

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Chapitre 1 – L’organisation fonctionnelle

des plantes
Les plantes terrestres sont constituées de différents organes (racines, tige, feuilles, fleurs,
bourgeons, fruits) dont le fonctionnement et les interactions permettent le bon développement
et la survie des plantes. Etant fixés au sol et vivant dans des environnements aux conditions
variables (variations de la luminosité, de la température, des ressources en eau et sels
minéraux …), les plantes présentent différentes adaptations leur permettant de supporter ces
conditions et leurs modifications.
I. Les feuilles : de grandes surfaces aériennes adaptées aux échanges
Les feuilles sont les organes qui assurent la production de matière organique des végétaux par
la photosynthèse. Cette réaction métabolique consomme des éléments minéraux, en
particulier du CO2 (d’origine atmosphérique) et de l’eau (prélevée dans le sol) et nécessite de
la lumière, qui constitue la source d’énergie de la photosynthèse.
Différentes caractéristiques des feuilles favorisent l’efficacité de l’absorption de l’énergie
lumineuse et des gaz indispensables à la photosynthèse.
L’absorption de la lumière et la photosynthèse sont réalisées par les cellules
chlorophylliennes qui constituent un tissu spécialisé, le parenchyme chlorophyllien. Celui-ci
est principalement développé sur la face supérieure de la feuille (il forme le parenchyme
chlorophyllien palissadique). Ainsi, la grande surface des feuilles et la localisation des
cellules chlorophylliennes optimisent l’exposition à la lumière et donc l’absorption de
l’énergie indispensable à la photosynthèse.
Les échanges de gaz (CO2, O2, H2O) se réalisent uniquement au niveau de structures
spécialisées, appelées stomates qui sont constituées de deux cellules épidermiques qui
limitent un orifice central, appelé pore ou ostiole à travers lequel se réalisent les transferts
gazeux (entrée de CO2 et sortie d’O2 et de H2O). En dehors des stomates, l’épiderme des
feuilles est recouvert d’une couche isolante, appelée cuticule, plus ou moins épaisse qui rend
impossibles tous les mouvements d’entrée et de sortie de gaz. La cuticule constitue donc une
adaptation des plantes aériennes permettant de limiter leurs pertes en eau par évaporation qui
ne peut se produire qu’au niveau des stomates.
Différentes adaptations caractérisent les feuilles de plantes vivant dans des environnements
particuliers. Ainsi, en milieu très sec, les feuilles présentent des adaptations permettant de
limiter les pertes en eau (surface réduite, cuticule épaisse, stomates peu nombreux et
uniquement présents sur la face inférieure des feuilles, présence de poils, régulation de
l’ouverture des stomates …). En milieu aquatique, les feuilles flottantes ne possèdent pas de
cuticule (la limitation des pertes en eau n’étant pas une contrainte).
II. Les racines : de grandes surfaces d’échanges avec le sol
Les racines sont les organes spécialisés dans l’absorption de l’eau et des ions, prélevés par
la plante dans le sol. L’absorption est d’autant plus importante que la surface d’échange entre
les racines et le sol est étendue. Cela est facilité par le développement important des racines,
la présence de poils absorbants (qui sont des cellules épidermiques spécialisées portant un
poil) et par différentes symbioses (symbiose : interaction durable entre deux organismes
d’espèce différente à bénéfice réciproque), en particulier les mycorhizes. Ce sont des
associations symbiotiques réunissant un champignon et des racines (plus de 80% des plantes
vasculaires – plantes possédant des tissus conducteurs – possèdent des mycorhizes). La
présence d’une grande surface de filaments mycéliens (= filaments du champignon) qui
entourent et pénètrent les racines permet d’augmenter la surface d’absorption de l’eau et des
ions, ceux-ci étant ensuite transférés aux cellules racinaires de la plante. On estime que la
présence de mycorhizes permet d’augmenter la surface de contact entre le racine et le sol de
plusieurs milliers de fois.
III. Des tissus conducteurs canalisent les circulations de matière dans la plante
Les éléments minéraux prélevés par les racines sont en partie utilisés au cours de la
photosynthèse qui se réalise dans les feuilles. Ces ions minéraux associés à l’eau constituent
une solution très diluée appelée sève brute. Ce mélange circule depuis les racines jusqu’aux
feuilles. Les substances organiques (différents sucres solubles comme le glucose et le
saccharose) produites pendant la photosynthèse constituent la sève élaborée : elle circule
entre les feuilles et le reste de la plante, où ces substances sont utilisées pour la croissance par
exemple, ou pour être stockées dans les fruits, les racines, etc…..
La circulation des deux types de sève se réalise dans des cellules spécialisées qui constituent
les tissus conducteurs des plantes.
On distingue deux types de tissus conducteurs selon les substances transportées :
– le xylème est responsable du transport de la sève brute. Il est constitué essentiellement de
cellules mortes et vides, qui disposées bout à bout forment des structures allongées appelées
vaisseaux. Les cellules mortes du xylème possèdent des parois latérales renforcées par de la
lignine (composé organique fabriquée par la plante, assurant l’imperméabilité des vaisseaux
du xylème et la rigidité de la plante).
– le phloème est le tissu conducteur spécialisé dans le transport de la sève élaborée. Ce tissu
est constitué de cellules vivantes dont les files forment des tubes criblés (la sève circulant de
cellule en cellule par des orifices appelés cribles situés dans la paroi transversale des
cellules).
Dans les différents organes (feuilles, tiges, racines), les deux tissus conducteurs (xylème et
phloème) sont regroupés sous la forme de faisceaux conducteurs qui parcourent donc
l’intégralité de la plante.
IV. Les mécanismes du développement d’une plante
Le développement d’une plante correspond aux différentes étapes consécutives qui conduisent
à la formation d’une plante portant différents organes spécialisés (racines, tiges, feuilles,
fleurs …) à partir d’une graine.

A. Les mécanismes cellulaires du développement des plantes


– la multiplication ou prolifération cellulaire qui conduit à l’augmentation du nombre de
cellules. Cette étape se réalise dans les méristèmes qui sont des amas de petites cellules non
spécialisées. Les méristèmes sont localisés dans les bourgeons des tiges (bourgeon
apical situé au sommet d’une tige et bourgeons axillaires, situés sur le côté de la tige et à la
base des feuilles) et à proximité de la pointe des racines. Dans les méristèmes, les cellules
subissent donc de très nombreuses mitoses.
Remarque : il existe également des méristèmes secondaires, comme le cambium, qui assurent
la croissance en diamètre des tiges, racines, branches.
– l’élongation cellulaire qui conduit à un allongement des cellules. Cette étape succède aux
mitoses et assure l’élongation des cellules produites dans les méristèmes. L’élongation de très
nombreuses cellules provoque l’élongation et donc la croissance des organes.
– la différenciation cellulaire qui conduit à une spécialisation des cellules (ex : cellules
conductrices, cellules chlorophylliennes, poils absorbants …). Cette différenciation cellulaire
permet à son tour l’organogenèse c’est-à-dire la formation d’organes (tige, racines, feuilles,
fleurs …).
B. Le développement des racines
Dans une racine, on peut distinguer 3 zones, réparties de la pointe vers le « haut » de la
racine : une zone de prolifération cellulaire (au niveau du méristème), puis une zone
d’élongation cellulaire, puis une zone de différenciation cellulaire. La succession de ces 3
étapes aboutit à la croissance des racines.
C. Le développement des parties aériennes des plantes
Le développement d’une tige se réalise par la mise en place successive d’unités identiques et
répétitives appelées phytomères. Ceux-ci sont constitués d’un fragment de tige, d’une ou
plusieurs feuilles et d’un bourgeon axillaire. Chaque phytomère se forme dans le méristème
de la tige puis s’agrandit, assurant ainsi la mise en place d’une nouvelle portion de tige
accompagnée d’une ou plusieurs feuilles et éventuellement de ramifications latérales formées
à partir des bourgeons axillaires.
Ainsi, le fonctionnement du méristème des racines et des tiges aboutit à la croissance et à
l’organogenèse, c’est-à-dire à la formation des différents organes de la plante : le
fonctionnement du méristème racinaire permet uniquement la mise en place des racines, alors
que le fonctionnement du méristème caulinaire (=méristème de la tige) conduit à la mise en
place de différents organes : tiges, feuilles, fleurs.

D. Le contrôle du développement des plantes


Le développement des plantes est soumis à l’action de différentes hormones comme
l’auxine (responsable de la croissance cellulaire). La répartition des hormones dans un végétal
peut être soumise à l’effet de certains facteurs environnementaux. C’est le cas de la lumière
qui contrôle la répartition de l’auxine dans la tige et contrôle ainsi le développement de cet
organe préférentiellement en direction de la lumière (on parle donc de phototropisme :
croissance vers la lumière).
D’autres facteurs, comme le vent, l’humidité, influencent également le développement des
végétaux.

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