GODFROY 2016 Diffusion
GODFROY 2016 Diffusion
GODFROY 2016 Diffusion
Présentée par
Maxime GODFROY
Abréviations .......................................................................................................1
Motivation et objectifs .......................................................................................3
I. Motivation.............................................................................................................................4
II. Objectifs du doctorat ............................................................................................................8
III. Références...........................................................................................................................14
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel » .15
I. Origine.................................................................................................................................16
II. Principe de fonctionnement ...............................................................................................17
III. Caractérisations d’une cellule solaire ................................................................................18
IV. Les différents composants des cellules de Grätzel ............................................................23
a. L’oxyde conducteur transparent.......................................................................................... 23
b. La photoanode : couches compactes et nanostructurées ...................................................... 24
c. Le colorant ou sensibilisateur.............................................................................................. 27
d. L’électrolyte ....................................................................................................................... 42
e. La contre-électrode ............................................................................................................ 47
V. Conclusion et objectifs du doctorat ...................................................................................49
VI. Références...........................................................................................................................50
III. Influence de l’espaceur π-conjugué portant la fonction d’ancrage sur les propriétés
optiques, électrochimiques et photovoltaïques.......................................................................82
a. Synthèse ............................................................................................................................ 82
Table des matières
Abréviations
AcOH Acide acétique
AM Masse d’Air
ATG Analyse ThermoGravimétrique
BMII Iodure de 1-Butyl-3-MéthylImidazolium
CHCl3 Chloroforme
CH3CN Acétonitrile
DMF N,N-DiMéthylFormamide
DMII Iodure de 1,3-DiMéthylImidazolium
DSC Calorimétrie Différentielle à Balayage
DSSC Cellules Solaires Sensibilisées par des Colorants
Eg Largeur de bande interdite déterminée optiquement en solution
Eg CV Largeur de bande interdite déterminée par voltammétrie cyclique
Eg TiO 2 Largeur de bande interdite déterminée optiquement à l’état greffé
EMII Iodure de 1-Ethyl-3-MéthylImidazolium
EMITCB TétraCyanoBorate d’1-Ethyl-3-MéthylImidazolium
EQE Efficacité quantique externe
EtOH Ethanol
f Fonction
FF Facteur de Forme
FTO Oxyde d’étain dopé au fluor
GuSCN Thiocyanate de Guanidinium
HOMO Orbitale Moléculaire la plus Haute Occupée
HTM Matériau Transporteur de Trous
I2 Diiode
ICT Transfert de charge interne
IPCE Efficacité de conversion des photons incidents en courant
ITO Oxyde d’étain et d’indium
Jsc Densité de courant en court-circuit
λabs Longueur d’onde du pic de la bande d’absorption
λonset Longueur d’onde du pied de la bande d’absorption
LiI Iodure de Lithium
LiTFSI Bis(TriFluoromethane)SulfonImide de Lithium
LUMO Orbitale Moléculaire la plus Basse Vacante
MEB Microscopie Electronique à Balayage
Me3SnCl Chlorure de triméthylétain
NBB n-ButylBenzimidazole
1
Abréviations
NBS N-BromoSuccinimide
η Efficacité de conversion photovoltaïque
n-BuLi n-Butyllithium
P3HT Poly(3-HexylThiophène)
PivOH Acide Pivalique
RMN Résonance Magnétique Nucléaire
SCLC Courant Limité par la Charge d’Espace
t-BuOH Tert-Butanol
TBP 4-tert-Butylpyridine
THF TétraHydroFurane
UV Ultra-Violet
UV-Vis Ultra-Violet Visible
Voc Tension en circuit ouvert
2
Motivations et objectifs
Motivation et objectifs
3
Motivations et objectifs
I. Motivation
La consommation énergétique mondiale a plus que doublé ces quarante dernières
années pour atteindre 13 gigatonnes équivalent pétrole (Gtep)a en 2014.1 La part de production
des énergies renouvelables sur la consommation mondiale est d’environ 20 %. Or les réserves
en énergies fossiles sont estimées au maximum à 110 ans de production dans le cas du charbon
(Tableau 1) et moins de 60 ans pour le pétrole ou le gaz naturel. De plus, le réchauffement
climatique nous incite à réduire notre consommation des sources d’énergies fossiles et opérer
une transition énergétique vers les technologies renouvelables.
Tableau 1 : Réserves mondiales d'énergies et production annuelle 2014 par sources d’énergie
Thorium 6,4 Mt 56 6 ns ns
Total
939 100 11,8 80
conventionnel
Potentiel annuel Potentiel annuel Production
disponible disponible annuelle Nombre d’années de
Source d’énergie
production à ce rythme
[en unité physique] [Gtep] [Gtep]
a
1 tep équivaut à environ 42 GJ correspondant au pouvoir calorifique d’une tonne de pétrole
4
Motivations et objectifs
C’est pourquoi, de nombreux pays, dont la France, se sont engagés à augmenter la part
des énergies renouvelables dans leur production énergétique nationale (23 % en 2020 dans le
cas de la France).2 Les ressources mondiales annuelles estimées en énergies renouvelables sont
considérables et suffiraient à satisfaire les besoins mondiaux en énergie. L’Agence de
l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (ADEME) vient d’ailleurs d’émettre un rapport sur
la possibilité que la part des énergies renouvelables en France puisse être de 100 % en 2050. 3 En
effet, la biomasse à elle seule pourrait satisfaire aux besoins énergétiques mondiaux si nous
regardons seulement la production annuelle estimée. Mais l’énergie dont la source est
inépuisable à l’échelle du temps humain est l’énergie solaire. En effet, en une heure la Terre
reçoit en énergie solaire l’équivalent d’une année de consommation énergétique mondiale.
C’est pourquoi, les recherches sur le photovoltaïque depuis 40 ans s'accentuent et en
conséquence les rendements de conversion des différentes technologies ne cessent de croître
(Figure 1).4
5
Motivations et objectifs
laboratoires de recherche et aux autres organismes, une certification des cellules testées avec
une mesure normalisée de l’efficacité photovoltaïque.
D’autres technologies sont moins sensibles à ces problèmes et peuvent même conduire
à de meilleurs rendements avec une lumière diffuse. Parmi ces technologies, il existe les cellules
solaires sensibilisées par des colorants ou cellules dites « de Grätzel » (DSSC en anglais : Dye-
sensitized solar cells). Les avantages et inconvénients de cette technologie sont résumés et
comparés à ceux de dispositifs à base de deux formes différentes de silicium dans le tableau 2.
Rendement en cellules de
11,9 % 10,2 % 21,3 %
laboratoire (1 cm²) 7
Rendement en sous-modules
8,8 % (400 cm²) 7 10,4 % (NC) 6 21,25 % (243 cm²) 7
(surface active)
NC : non connu.
Les cellules solaires à colorants montrent de nombreux avantages par rapport aux
cellules à silicium : leur faible coût de fabrication estimé, la possibilité qu’elles soient
transparentes, leurs rendements qui se situent entre ceux du silicium amorphe et du silicium
6
Motivations et objectifs
multi cristallin, leur faible temps de retour énergétique et le fait que leur efficacité reste élevée
sous des conditions d’illumination non idéales selon l’angle ou la luminosité. Les cellules solaires
à colorants n’ont pas pour vocation de remplacer les cellules à silicium dont les prix chutent
depuis ces dernières années mais plutôt de leur être complémentaires. En effet, grâce à leur
transparence, elles trouvent un intérêt dans l’intégration aux bâtiments comme façades ou
comme fenêtres photovoltaïques (Figure 2). De plus, grâce à leur meilleure efficacité dans des
conditions d’irradiation non optimales, elles sont développées pour des applications nomades
et en intérieur.
Figure 2 : Façade DSSC réalisée par Solaronix au SwissTech Convention Center à Lausanne
L’état de l’art pour le rendement des cellules solaires à colorants en laboratoire est
longtemps resté aux environs de 10 % avec très peu d’augmentation entre 1997 et aujourd’hui.
Jusqu’au milieu des années 2000, l’essentiel des colorants employés dans cette technologie
contenait du ruthénium, un métal de transition du groupe du platine qui fait partie des 9
métaux les plus rares sur Terre. Vers le milieu des années 2000, les premiers exemples de
colorants purement organiques remplaçant avantageusement les complexes de ruthénium dans
ces cellules ont été publiés. Ces travaux ont incité notre équipe à diversifier ses activités
commencées sur les polymères pour le photovoltaïque organique à hétérojonction volumique.
Ainsi, les briques moléculaires utilisées jusqu’alors dans les polymères ont été ordonnées selon
une structure de type donneur-système π-conjugué-accepteur avec une fonction d’ancrage sur
le groupement accepteur. Le but a toujours été -et est toujours- de développer des colorants
avec le moins d’étapes de synthèse possibles tout en utilisant des synthons très bon marché
comme le benzothiadiazole et le thiophène. Très rapidement, un des premiers colorants
développé au SPrAM, appelé RK1 (Figure 3), a montré d’excellentes efficacités et a fait l’objet
d’un brevet.11 Après optimisation, ce colorant a atteint 10,0 % et 10,2 % d’efficacité de photo-
conversion dans deux laboratoires indépendants respectivement chez Solaronix en Suisse et à
l’ICIQ en Espagne.12 A cette période, une stagiaire, Gaëlle Berthoux, un technicien, Yann
Kervella et un post-doctorant, Damien Joly, ont travaillé sur la synthèse des premiers colorants
7
Motivations et objectifs
8
Densité de courant
15
Efficacité (%)
6
(mA.cm-2)
4
-5 0 0,15 0,3 0,45 0,6 0,75 0,9
2
Sous éclairement
-25 Dans le noir 0
0 5000 10000
Tension (V) Temps (h)
Figure 4 : Caractéristique J-V et stabilité sous des conditions ISOS-L2 d’une cellule sensibilisée
avec RK1
classés en quatre familles qui correspondent à la modification soit du groupement donneur, soit
du groupement accepteur central, soit de l’espaceur π-conjugué ou de la fonction d’ancrage
acceptrice de RK1 (Figure 5).
9
Motivations et objectifs
Dans une deuxième partie de ce chapitre, nous verrons comment une simple
modification de l’espaceur π-conjugué influe sur les différentes propriétés du colorant. Nous
avons modifié le phényle situé entre l’accepteur central et la fonction d’ancrage de RK1 soit en
ajoutant un substituant sur ce cycle soit en le remplaçant par un hétérocycle (Figure 7). Nous
comparerons les propriétés optiques, électroniques et photovoltaïques de ces différents
colorants ainsi que leurs stabilités.
10
Motivations et objectifs
Dans ce même chapitre, nous étudierons l’effet des chaînes latérales solubilisantes sur
un colorant synthétisé précédemment au laboratoire, PK1.14 Nous modifierons uniquement la
position et le nombre de chaînes afin d’obtenir trois nouveaux colorants en gardant le même
système π-conjugué (Figure 9). Cela nous permettra d’observer les variations des différentes
propriétés des colorants juste en jouant sur la solubilité et l’encombrement.
Figure 9 : Structure des colorants avec le même système π-conjugué et des chaînes latérales
différentes
11
Motivations et objectifs
12
Motivations et objectifs
En conclusion, nous résumerons les différents résultats obtenus puis nous donnerons
quelques perspectives sur la synthèse de nouveaux composés pour atteindre des propriétés
optiques ou électroniques améliorées. Egalement, nous pourrons suggérer de futures
optimisations sur les dispositifs photovoltaïques.
Nous achèverons cette thèse avec la partie expérimentale qui résumera les différentes
méthodes de caractérisation, d’assemblage de dispositifs utilisés et toutes les synthèses des
intermédiaires des différents composés organiques effectuées au cours de ce doctorat.
13
Motivations et objectifs
III. Références
1
Rapport « BP Statistical Review of World Energy June 2015 ». Auteur : BP. Disponible sur :
http://www.bp.com/content/dam/bp/pdf/energy-economics/statistical-review-2015/bp-statistical-
review-of-world-energy-2015-full-report.pdf, Publié en juin 2015. Consulté le 20 janvier 2016.
2
Lien : http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Energies-renouvelables,3733-.html, « Quels sont
les objectifs de la France dans le domaine des énergies renouvelables ? ». Consulté le 29 janvier 2016.
3
Rapport « Un mix électrique 100% renouvelable ? Analyses et optimisations » Auteur : ADEME.
Disponible sur : http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/rapport_final.pdf , publié en
octobre 2015. Consulté le 20 janvier 2016.
4
Charte NREL. Auteur : NREL. Lien : http://www.nrel.gov/ncpv/images/efficiency_chart.jpg, Version 20
avril 2016. Consulté le 25 juin 2016.
5
A. Fakharuddin, R. Jose, T. M. Brown, F. Fabregat-Santiago, J. Bisquert, Energy Environ. Sci. 2014, 7,
3952–3981
6
Rapport « Etude du développement de l’énergie solaire en Rhône -Alpes ». Auteurs : Région Rhône-
Alpes, Axenne et Ernst & Young. Disponible sur :
http://srcae.rhonealpes.fr/static/cms_page_media/24/Rapport_Phase_1.pdf, Publié en décembre 2010.
Consulté le 29 janvier 2016.
7
M. A. Green, K. Emery, Y. Hishikawa, W. Warta, E. D. Dunlop, Prog. Photovolt: Res. Appl. 2016, 24, 3–11
8
Rapport « Environmental life cycle analysis of dye sensitized solar devices; status and outlook. »
Auteurs : M. J. de Wild-Scholten, A. C. Veltkamp, ECN Solar Energy, 2007. Disponible sur :
https://www.ecn.nl/publications/ECN-M--07-081, consulté le 29 janvier 2016.
9
S. Lizin, S. Van Passel, E. De Schepper, W. Maes, L. Lutsen, J. Manca, D. Vanderzande, Energy Environ.
Sci. 2013, 6, 3136-3149
10
C.-P. Lee, C.-A. Lin, T.-C. Wei, M.-L. Tsai, Y. Meng, C.-T. Li, K.-C. Ho, C.-I Wu, S.-P. Lau, Jr-H. He, Nano
Energy, 2015, 18, 109-117
11
R. Demadrille, Y. Kervella, Brevet WO 2013/068588 A1.
12
D. Joly, L. Pellejà, S. Narbey, F. Oswald, J. Chiron, J. N. Clifford, E. Palomares, R. Demadrille, Sci. Rep.
2014, 4, 4033
13
D. Joly, L. Pellejà, S. Narbey, F. Oswald, T. Meyer, Y. Kervella, P. Maldivi, J. N. Clifford, E. Palomares, R.
Demadrille, Energy Environ. Sci. 2015, 8, 2010-2018
14
H. Muguerra, G. Berthoux, W. Z. N. Yahya, Y. Kervella, V. Ivanova, J. Bouclé, R. Demadrille, Phys. Chem.
Chem. Phys., 2014, 16, 7472--7480
14
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Chapitre I :
15
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
I. Origine
Quoi de plus simple pour un chercheur que de copier la nature ? En effet, les cellules
solaires à colorants reproduisent un phénomène bien connu et développé par les plantes qu’est
la photosynthèse. Les plantes utilisent, entre autres, la chlorophylle comme absorbeur de
lumière pour la convertir en énergie afin de se développer. Les cellules de Grätzel sont des
dispositifs photo-électrochimiques qui s’inspirent de la photosynthèse végétale. Bien que le
concept soit connu depuis les années 1970, 1 les premières cellules solaires à colorants efficaces
utilisant comme oxyde semi-conducteur, le TiO 2, sous la forme de nanoparticules sur lesquelles
sont greffés les colorants, ont été réalisées en 1991 par le professeur Michael Grätzel et le Dr.
Brian O’Regan.2
3500 3109
2813 2760
Nomnre de publications
3000
2400
2500
2060
2000
1474
1500
983
1000 581721
500 185292 321465
1 3 4 7 6 7 28 27 40 71 81 148
0
1992
1995
1997
1998
2000
2001
2003
2006
2008
2009
2011
2014
1991
1993
1994
1996
1999
2002
2004
2005
2007
2010
2012
2013
2015
Année
Figure 1 : Evolution du nombre de publications « dye-sensitized solar cells ». Source : ISI Web of
Science, Thomson Reuters.
Nous allons donc nous intéresser au principe de fonctionnement d’une cellule solaire à
colorants avant de commenter les différentes caractérisations d’une cellule photovoltaïque et
les évolutions de chaque composant dans ce type de cellules.
16
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Lorsque la cellule est placée sous flux de photons, ceux-ci sont absorbés par le colorant
situé à la surface des nanoparticules de TiO 2 selon le mécanisme 1 excitant un électron de l’état
fondamental vers un état excité. En 2, l’électron photo-excité est rapidement injecté avec des
temps caractéristiques de l’ordre de la picoseconde dans la bande de conduction du TiO 2 (BC) et
17
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
va ensuite migrer lentement avec des échelles de temps de l’ordre de la milliseconde jusqu’à
l’électrode de FTO avant d’être collecté dans un circuit externe.3 La diffusion des électrons est
lente à cause de la structure de la photo-anode qui est basée sur des nanoparticules, ce qui est
très différent en termes de mobilité en porteurs de charges par rapport au TiO 2 compact. Ainsi,
les nanoparticules présentent de nombreux pièges qui obligent les électrons à se déplacer par
saut. Dans le même temps, le colorant qui est sous une forme oxydée est régénéré en environ
une microseconde par le réducteur du couple oxydant-réducteur en 3, soit l’ion iodure dans le
couple I3-/I- généralement utilisé. Enfin, la contre-électrode, qui est le plus souvent du platine,
réduit à son tour l’oxydant du couple redox en 4, soit l’ion triodure pour obtenir l’ion iodure. La
faible vitesse de diffusion des électrons dans le TiO 2 permet à des phénomènes de
recombinaison d’être en compétition avec l’injection dans le FTO. Le mécanisme 5, qui
correspond à la recombinaison entre un électron injecté dans la bande de conduction de l’oxyde
et l’état fondamental du colorant, est présent avec un temps caractéristique entre une
microseconde et une milliseconde qui dépend de la concentration en électrons dans le semi-
conducteur. Un autre mécanisme de recombinaison 6 peut se dérouler en environ une dizaine
de millisecondes entre les électrons présents dans la photo-anode et les accepteurs d’électrons
contenus dans l’électrolyte que nous détaillerons plus tard. 3
Avant de préciser les différents composants de la cellule solaire à colorants qui ont été
développés dans la littérature, nous allons voir comment est caractérisée une cellule
photovoltaïque en général et expliquer la notion de rendement photovoltaïque. Nous
présenterons également les techniques de caractérisation pour obtenir des informations sur les
phénomènes de recombinaison en dispositifs.
18
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
1,80 70,00
Irradiance spectrale (W.m-2.nm-1)
(mA.cm-2)
1,00 40,00
0,80 30,00
0,60
20,00
0,40
0,20 10,00
0,00 0,00
300,0 800,0 1300,0 1800,0 2300,0 2800,0 3300,0 3800,0
λ (nm)
Figure 3 : Spectre solaire AM 1.5 G à 1000 W.m-2 (ASTM G173-03) et densité de courant
accumulée calculée
Le spectre d’émission présenté ici est celui qui est mesurable à la surface de la Terre
après absorption de certaines longueurs d’onde par les composants de l’atmosphère tels que
l’ozone, l’eau et le CO 2. Le standard pour les mesures photovoltaïques est le spectre qui traverse
une épaisseur d’air sans nuages correspondant à 1,5 fois l’épaisseur de l’atmosphère (appelé en
anglais « Air Mass » : AM) qui est obtenue lorsque le soleil se trouve à une hauteur de 42° au-
dessus de l’horizon et pour lequel le spectre est normalisé pour que l’irradiance totale intégrée
soit de 1000 W.m-2. Nous avons indiqué également sur ce spectre la densité de courant en
dispositif obtenue lorsqu’un matériau absorbe tous les photons en-dessous de son pied de
bande d’absorption. Par exemple, pour le silicium qui a une limite d’absorption à 709 nm, la
densité de courant maximale théorique pouvant être obtenue en dispositif si tous les photons
sont convertis en électrons est de 22,47 mA.cm-2.
19
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Tension (V)
Vmax Voc
0 0,2 0,4 0,6 0,8 -1
-3
Densité de courant (mA.cm-2)
-5
Puissance (mW)
P= IxV
-7
-9
P max
Jmax
-11
Jsc
-13
-15
ܨܨ כ ܸܿ כ ܬ
ߟ ൌ ܿݏ
ܲ݅݊
Dans les cellules solaires à colorants, la tension en circuit ouvert est essentiellement
déterminée par la différence entre le quasi-niveau de Fermi du TiO 2 et le potentiel standard du
couple redox. Le facteur de forme FF est une valeur comprise entre 0 et 1, généralement
exprimée en pourcentage, et est défini par le ratio de la puissance maximale P max (mW.cm-2) =
Vmax (V) * Jmax (mA.cm-2) de la cellule solaire divisée par le produit de la densité de courant en
court-circuit Jsc et de la tension en circuit ouvert V oc :
ܸ ܬכ
ܨܨൌ ݉ܽݔܽ݉ ݔ
ܸܿݏܬ כ ܿ
Cette valeur du facteur de forme est influencée par les résistances internes qui
apparaissent aux différentes interfaces, des résistances intrinsèques aux matériaux ou des
défauts présents dans la cellule.
20
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
où l’IPCE (%) (Figure 5) est l’efficacité de conversion de photon en électron (IPCE en anglais :
Incident Photon-to-Electron Conversion Efficiency), qui est défini par le nombre d’électrons
générés dans la cellule solaire par rapport au nombre de photons incidents à une longueur
d’onde donnée :
ܬሺߣሻ
ܧܥܲܫൌ ͳʹͶͲ ܿݏ כ
ߣ ݊݅ܲ כ
où Jsc(λ) est la densité de courant en court-circuit à une longueur d’onde donnée (mA.cm-2), λ
(nm) est la longueur d’onde de la lumière incidente, P in (W.m-2) est la puissance de la lumière
incidente et 1240 est un facteur de conversion.
Figure 5 : Exemples de spectres IPCE mesurés pour quatre dispositifs contenant des colorants
différents
ܧܥܲܫሺߣሻ ൌ ߟ݈݄ሺߣሻߟ݃ሺߣሻߟ݈ܿሺߣሻ
où ηlh est l’efficacité d’absorption de la lumière, ηg est l’efficacité de génération des électrons
sous illumination du soleil (incluant la régénération du colorant) et ηcol est l’efficacité de collecte
des charges du dispositif vers le circuit externe. Les spectres IPCE présentés dans cette thèse ont
été obtenus à partir de tous les photons incidents arrivant sur la cellule mais une partie de ces
21
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
derniers peuvent être notamment réfléchis par le verre à hauteur de 10 % et il est estimé que
l’efficacité de conversion de photons en électron ne peut pas dépasser 90 %.
Dans cette méthode, un éclairement constant est appliqué sur le dispositif en circuit-
ouvert et un équilibre est alors atteint au sein de la cellule avec une tension Voc. Une impulsion
de lumière est alors superposée à l’éclairement continu. Cette petite perturbation induit un
surplus d’électrons injectés dans le TiO 2 qui se recombinent alors avec l’électrolyte à cause des
conditions en circuit ouvert. La cinétique du retour à l’équilibre est contrôlée par le temps de
recombinaison des électrons au temps de vie. En faisant varier l’intensité de l’éclairement
continu, cette méthode permet de remonter au temps de vie des électrons en fonction de la V oc
et en la couplant avec la méthode d’extraction des charges, en fonction de la densité des
électrons photo-excités dans la cellule. Deux exemples de graphiques obtenus par ces deux
méthodes sont présentés dans la figure 6.
22
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Figure 6 : Exemples de courbes obtenues après calcul à partir des techniques d’extraction de
charge et de photo-potentiel transitoire
Après avoir vu les différentes caractérisations d’une cellule solaire sensibilisée par des
colorants, nous allons maintenant revenir sur ses différents constituants.
23
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Avant de déposer la couche d’oxyde qui va permettre d’absorber les colorants, une
couche compacte bloquante d’un oxyde doit être déposée entre le FTO et l’oxyde nanostructuré
afin de retarder la recombinaison entre l’électron injecté dans le FTO et les espèces redox
comme indiqué dans la figure 7.
Les techniques en solution et par impression sont probablement les plus employées. La
première consiste à plonger le substrat de verre avec le FTO dans une solution aqueuse de TiCl 4
pendant un temps d’environ 20 min pour déposer une couche de d’oxyde de titane TiO x.
Ensuite, la photoanode est chauffée à 500 °C pendant 30 min à l’air pour améliorer la
cristallinité et convertir l’oxyde de titane non défini TiO x en TiO 2 par oxydation thermique. Ceci
permet d’obtenir une couche de 100 à 300 nm environ de TiO 2. La seconde façon de déposer
une plus fine couche de 50 à 100 nm de TiO 2 est d’imprimer à travers un pochoir, une pâte
contenant des nanoparticules de TiO 2 sur le FTO avant le recuit thermique. D’autres oxydes ont
été utilisés comme couche bloquante dans les cellules solaires à colorants : le ZnO,13 le Nb2O513
et le HfO 2.14 L’utilisation de couches bloquantes de ZnO ou de Nb2O5 semble être intéressante.
Elle permet d’augmenter de 45 % et de 61 % respectivement le rendement photovoltaïque par
rapport au TiO 2.
Pour notre part, nous avons décidé pour des raisons de reproductibilité de commander
nos photo-anodes par une source commerciale, Solaronix, qui réalise la couche compacte
bloquante et le film mésoporeux à base de TiO 2.
24
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
co-sensibilisant le TiO 2 par deux colorants combinés à de nombreux additifs dans les cellules
solaires de type Grätzel. Le TiO 2 a les avantages d’être stable, peu cher, et non toxique. Il existe
trois structures cristallines pour le TiO 2, les formes rutile, anatase et brookite. La plus stable
thermodynamiquement est la forme rutile mais pour les applications en cellules solaires à
colorants, la structure anatase est la plus intéressante car elle possède la plus large bande
interdite et un bas de bande de conduction à une énergie plus élevée, ce qui permet d’avoir une
plus grande tension en circuit ouvert en dispositifs finaux.
Il existe également de nombreuses nanostructures de TiO 2 telles que des nanofils, des
nanotubes, des nano-bâtonnets, des nanotiges, des nanoparticules et des nano-sphères. Les
nanoparticules qui ont été utilisées dès l’origine des cellules solaires à colorants permettent
d’obtenir les meilleures efficacités comparées aux autres nanostructures lorsqu’elles sont
utilisées comme couche active dans ces dispositifs. 15-17 Elles ont une surface spécifique d’environ
70 à 80 m².g -1 pour des particules de 20 nm de diamètre 18-19 qui permet une bonne adsorption
de colorants et ainsi une bonne injection d’électrons. Il est important d’optimiser l’épaisseur de
la couche de nanoparticules de TiO 2 afin d’atteindre de hautes performances, typiquement de
l’ordre de 12 µm (cf. partie expérimentale).20
Les autres nanostructures qui peuvent avoir dans certains cas des valeurs de surface
spécifique plus importantes, d’environ 400 m².g -1 pour des nanotubes,21 souffrent généralement
de problèmes liés à l’agrégation entre ces nanostructures. La compacité de cet empilement
diminue l’adsorption des colorants et le petit diamètre interne des nanotubes de 8 nm ne laisse
pas pénétrer l’électrolyte profondément dans les pores et il en résulte une plus faible efficacité
photovoltaïque. L’amélioration de la fabrication des nanotubes a permis d’augmenter la
longueur des nanofils permettant une meilleure adsorption des colorants, ce qui a permis de
dépasser les 9 % d’efficacité de photo-conversion.22-23
25
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Un peu plus tôt, des travaux de Z.-S. Wang et al. ont permis d’optimiser la superposition
des couches transparentes et des couches réflectives et ont conduit à l’amélioration du record
précédemment obtenu avec le colorant N719 à 10,23 %.28 L’une des limites de l’utilisation des
particules de plus gros diamètres pour réfléchir la lumière est leur faible surface spécifique ne
permettant pas d’adsorber une grande quantité de colorants. Or, une meilleure sensibilisation
de ces particules permettrait d’augmenter la collecte de photons et ainsi l’injection d’électrons
dans le TiO 2.
H.-J. Koo et al. ont trouvé un moyen d’utiliser une nanostructure qui permet de réunir
les avantages des fines nanoparticules à grande surface spécifique et des particules de large
diamètre réfléchissant les rayons lumineux. 29 Ils ont synthétisé des sphères creuses de 1 à 3 µm
de diamètre et ayant des parois de 250 nm d’épaisseur faites de nanoparticules de 18 nm de
diamètre. Leur surface spécifique atteint 58 m².g -1 et elle est proche des 70 à 80 m².g-1 cités
précédemment pour des nanoparticules de 20 nm de diamètre. Après optimisation des
épaisseurs des couches transparentes à base de nanoparticules et des couches réflectives à
base de microsphères, une efficacité de 10,34 % a été obtenue.
Nous avons vu qu’il existait plusieurs structures permettant la réflexion de la lumière qui
n’a pas d’abord été absorbée par la photo-anode sensibilisée par les colorants. L’utilisation
d’une couche réflective de particules de 400 nm de diamètre reste une structure à l’état de l’art
lorsqu’elle est utilisée en dispositifs. Dans notre cas, nous avons donc choisi de travailler avec
cette couche réflective dont l’épaisseur optimisée est comprise entre 3 et 4 µm.
Nous avons détaillé ainsi quelques améliorations des couches et des nanostructures de
TiO 2 mais d’autres oxydes ont été également étudiés pour leurs propriétés d’accepteurs
d’électrons. En effet, l’oxyde de zinc ZnO a fait l’objet de nombreux travaux parce qu’il possède
une mobilité de porteurs de charges en volume plus élevée (100-200 cm².V-1.s -1) de plus de deux
ordres de grandeur que celle du TiO 2 (1 cm².V-1.s -1) ainsi qu’une plus grande variété de
nanostructures.30 De plus, il présente une énergie du bas de la bande de conduction similaire en
énergie à celle du TiO 2.3 Malgré ces propriétés à priori favorables, la meilleure efficacité
photovoltaïque atteinte par des cellules utilisant des agrégats hiérarchisés de ZnO avec le
26
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
colorant N719 est de 7,5 %.31 L’inconvénient de cet oxyde est son instabilité vis-à-vis des
fonctions acides des colorants qui détériorent les électrodes et forment des complexes avec des
ions Zn2+ qui ne participent plus au transport des charges. 32
Le dioxyde d’étain SnO 2 est un autre oxyde intéressant possédant un bas de bande de
conduction situé à une énergie inférieure de 0,3 V à celle du TiO 2 qui permet une plus grande
injection des électrons provenant de la LUMO du colorant. Il possède également une mobilité
de porteurs de charge en volume supérieure (250 cm².V-1.s -1) à celle du ZnO et une plus grande
stabilité sous UV comparée au TiO 2 et au ZnO due à sa plus large bande interdite. Le record en
dispositif avec cet oxyde est de 9,53 % en utilisant une structure de 5 sphères contenues les
unes dans les autres.33 L’inconvénient du SnO 2 est due à sa plus faible bande de conduction qui
conduit à des tensions en circuit ouvert inférieures à 600 mV qui obligent l’utilisation d’un grand
nombre de cellules pour augmenter la V oc si l’on veut charger une batterie par exemple.
D’autres oxydes comme BaSnO 3,34 Zn2SnO4,35-36 In2O3,37 SrTiO 3,38 Nb2O539 ont été utilisés comme
photoanodes sensibilisatrices mais n’ont donné que des performances moins élevées que le
ZnO.
Pendant le doctorat, nous avons choisi de réaliser nos cellules tout d’abord avec des
photo-anodes de TiO 2 qui sont les plus largement représentées dans le domaine, qui détiennent
les meilleures rendements photovoltaïques lorsqu’elles sont utilisées en dispositifs et qui nous
permettent de nous situer par rapport à l’état de l’art. Comme nous en avons discuté
précédemment, nous avons choisi de nous procurer les électrodes de TiO 2 chez Solaronix qui
peuvent réaliser des séries d’électrodes de même épaisseur et qui nous permettent de garantir
une bonne reproductibilité de nos expériences.
Ensuite, nous avons collaboré avec le professeur Juan Antonio Anta de l’Université Pablo
de Olavide à Séville pour tester nos colorants avec de nouvelles fonctions d’ancrage sur des
photo-anodes de ZnO que nous détaillerons par la suite.
c. Le colorant ou sensibilisateur
Le colorant est l’élément sur lequel nous avons le plus travaillé dans le cadre de ce
travail afin d’améliorer les propriétés photovoltaïques des cellules. Le colorant a pour rôle
d’absorber les photons, ce qui va exciter un électron de l’état fondamental vers un état excité
puis cet électron photo-excité va être injecté dans la bande de conduction de l’oxyde. Il doit
ainsi avoir le plus large spectre d’absorption possible pour favoriser l’absorption des photons et
induire une grande injection de charges. Cependant, il faut rester attentif au fait qu’il doit
posséder des niveaux d’énergie compatibles avec ceux de l’oxyde et du couple redox choisis
(Figure 8).
27
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Figure 8 : Niveaux d’énergie à prendre en compte dans les cellules solaires à colorants
Par ailleurs, le colorant idéal aurait un large spectre d’absorption allant de 300 nm
jusqu’à un pied de bande environ à 990 nm, ce qui permettrait en théorie d’atteindre une
densité de courant de près de 39 mA.cm-2 (Figure 9).
28
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
1,40
30,00
1,20
25,00
1,00
20,00
0,80
15,00
0,60
10,00
0,40
Pour D149,
λonset = 720,0 nm 5,00
0,20
Jsc max = 23,22 mA.cm-2
0,00 0,00
300,0 400,0 500,0 600,0 700,0 800,0 900,0 1000,0
λ (nm)
29
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
14 13,0 13,0
11,7 11,9
Efficacité de photo-conversion (%)
Le tableau 1 détaille les conditions de chaque nouveau record reporté dans la figure 10.
30
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Septembre
Colorant organique D149 I3-/I- 8,0 49
2004
Mai 2005 Porphyrine de zinc Zn-3 I3-/I- 5,6 50
Novembre Complexe de
N719 I3-/I- 11,2 27
2005 ruthénium
Février 2006 Colorant organique D149 I3-/I- 9,0 20
Septembre
Colorant organique D205 I3-/I- 9,5 52
2008
Complexe de
Mars 2009 C106 I3-/I- 11,4 53
ruthénium
Septembre Complexe de
CYC-B11 I3-/I- 11,5 54
2009 ruthénium
Janvier 2010 Colorant organique C219 I3-/I- 10,1 55
Octobre Complexe de
C106 I3-/I- 11,7 57
2010 ruthénium
Octobre
Colorant organique Y123 CoIII/CoII 10,3 58
2011
Novembre
Porphyrine de zinc YD2-o-C8 CoIII/CoII 11,9 59
2011
Février 2014 Porphyrine de zinc SM315 CoIII/CoII 13,0 15
Septembre
Colorant organique C281 CoIII/CoII 13,0 16
2015
Complexe de
Janvier 2016 TUS-38 I3-/I- 11,9 62
ruthénium
31
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Les complexes de ruthénium ont été choisis à l’origine pour leur large spectre
d’absorption (jusque 750 nm pour le premier trimère) qui leur permet d’obtenir de fortes
densités de courant. Leur encombrement stérique leur permet de bien couvrir toute la surface
du TiO 2, ce qui a pour effet d’éloigner les espèces redox contenues dans l’électrolyte du TiO 2
avec lesquelles les électrons présents dans le TiO 2 peuvent se recombiner. Les phénomènes de
recombinaison diminués contribuent à la forte tension en circuit ouvert obtenue dans les
dispositifs.
32
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
N3 a donné également 10 % dans une configuration de la photo-anode que nous avons décrite
précédemment en utilisant une couche permettant de mieux réfléchir la lumière. 24
Par la suite, Nazeeruddin et al. ont synthétisé le N749 appelé « Black dye » à cause de sa
très large absorption dont le pied de bande se situe à 900 nm qui lui permet de dépasser 20
mA.cm-2 en densité de courant lorsqu’il est utilisé en cellules. 25 L’efficacité atteinte est ainsi de
10,4 %. Nazeeruddin et al. ont ensuite étudié l’effet du nombre de sites protonés sur le N719.26
Ils ont découvert que le dérivé monoprotoné permettait d’avoir une très large bande
d’absorption tout en ayant une LUMO bien située par rapport au niveau du TiO 2 pour permettre
une bonne injection. En effet, comparé au N3 tétraprotoné et au N719 diprotoné qui
conduisent respectivement à 10,0 % et 10,2 % d’efficacité en cellules (qui ont tous deux une
LUMO très proche de la bande du conduction du TiO 2) le N719 qui est monoprotoné permet
d’atteindre 11,2 % en cellule. L’inconvénient de ces complexes de ruthénium est leur faible
coefficient d’extinction molaire d’environ 7 000 M-1.cm-1 à 600 nm pour le N749, ce qui oblige à
utiliser d’épaisses couches de TiO 2 de 18 µm pour atteindre une efficacité élevée de 10,4 %.
Cao et al. ont réalisé ces substitutions et ont synthétisé un nouveau complexe de
ruthénium avec des substituants thiényl sur un groupement bipyridine qui ont permis
d’atteindre un coefficient d’extinction molaire de 19 000 M-1.cm-1 à 550 nm.53 Ainsi, en utilisant
un empilement d’une couche transparente plus une couche réflective d’épaisseur 10 + 5 µm, ils
ont obtenu 11,4 % en utilisant C106 en dispositif photovoltaïque.
Enfin, Ozawa et al. ont optimisé la structure du N749 en substituant la terpyridine par un
hexylthiophène pour obtenir le TUS-38 et qui a un coefficient d’extinction molaire supérieur au
black dye grâce à l’effet d’antenne apporté par le thiophène. En utilisant une épaisseur de TiO 2
de 40 µm et en optimisant les conditions d’imprégnation et la composition de l’électrolyte, ils
33
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
On voit bien ici que l’amélioration des performances est lié à un travail d’ingénierie
moléculaire des complexes mais également à une optimisation des épaisseurs de couche de
TiO 2.
Les porphyrines possèdent un large spectre d’absorption comprenant deux bandes, une
bande de Soret qui correspond à la région de 400 à 450 nm et les bandes Q correspondant à la
région de 500 à 700 nm. De plus, les porphyrines ont des coefficients d’extinction molaire
beaucoup plus élevés que les complexes de ruthénium et notamment d’au moins 100 000 M-
1
.cm-1 dans la région de l’UV entre 400 et 500 nm comme pour Zn-350 et ZnTPMA-251 (Figure 12).
34
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Malgré leur large spectre d’absorption, les premiers colorants à base de porphyrines ont
conduit à de faibles efficacités photovoltaïques de 2,6 % pour le Cu-2-α-oxymesoisochlorin 43 et
de 3,0 % pour le TCPP.45 Lorsque la fonction d’ancrage a été introduite en position β sur un des
cycles pyroles dans le cas de Zn-350 et ZnTPMA-2,51 ceci a permis de décaler les bandes Q vers le
rouge et d’atteindre des efficacités de 5,6 % et 7,1 % respectivement.
35
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
structure de type D-π-A permet également de décaler les bandes Q vers les plus grandes
longueurs d’onde tout en augmentant leurs coefficients d’extinction molaire. YD2 présente une
telle structure avec des groupements encombrés pour empêcher l’agrégation et l’approche des
espèces redox à la surface du TiO 2.64 YD2 présente une longueur d’onde d’absorption maximale
dans sa bande Q à 644 nm avec un coefficient d’extinction molaire de 31 200 M-1.cm-1. Après
optimisation des dispositifs photovoltaïques, il est devenu le colorant sans ruthénium le plus
efficace en cellules avec un rendement de 11,0 % en 2010. 56
Pour atteindre de plus hautes efficacités de photo-conversion, Yella et al. ont remplacé
le couple redox I3-/I- par un couple de complexes de cobalt tris(bipyridyl), Co(bpy) 3III/Co(bpy)3II
afin de pouvoir augmenter la tension en circuit ouvert. 59 Comme nous l’avons vu
précédemment, la tension en circuit ouvert (V oc) dans une cellule solaire à colorants est
essentiellement définie par la différence entre le quasi-niveau de Fermi du TiO 2 et le potentiel
standard du couple redox utilisé. Or les réactions d’oxydoréduction des complexes de cobalt
échangent un seul électron et souffrent d’une plus grande recombinaison aux interfaces avec le
TiO 2. Pour garder éloignés les complexes de cobalt de la surface de l’oxyde, Yella et al. ont
introduit sur YD2 de longues chaînes octyloxy sur les positions latérales. Grâce à une densité de
courant déjà élevée précédemment avec le couple I 3-/I-,56 l’utilisation de complexes de cobalt en
dispositifs a permis d’accroître la V oc de 770 mV à 965 mV et d’atteindre une efficacité élevée de
11,9 %.
36
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
D’autres colorants ont été étudiés pour leur synthèse plus aisée, leurs bons coefficients
d’extinction molaire et la facilité de moduler leurs propriétés optoélectroniques, ce sont les
colorants organiques. Généralement, les colorants organiques ont une structure de type D-π-A
qui leur permet d’avoir une bonne absorption dans le domaine visible et une bonne séparation
de charges à l’état excité. Les groupements donneurs généralement utilisés peuvent être une
triarylamine substituée ou non, une tétrahydroquinoline, une indoline ou une phénothiazine
présentés dans la figure 13. Nous pouvons trouver comme système π-conjugué des
groupements simples comme un pont vinylène, un pont acétylène ou un cycle aromatique ou
hétéroaromatique ou des groupements plus élaborés comme le cyclopentadithiophène, le
diketopyrrolopyrole ou le benzothiadiazole. Enfin, le groupement accepteur qui sert dans le
même temps de fonction d’ancrage peut être un acide cyanoacétique, une double rhodanine,
une pyridine ou une rhodanine contenant une double fonction nitrile.
Le premier colorant organique utilisé dans les cellules de Grätzel est l’Eosine-Y qui a
conduit à une efficacité photovoltaïque de 1,3 % (Figure 14).44
37
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Figure 14 : Structure des différents colorants organiques utilisés dans les cellules de Grätzel
38
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Par la suite, Samaya et al. ont introduit des colorants à base de mérocyanine présentant
une bande d’absorption entre 450 et 550 nm et Mb(18)-N conduit à une efficacité de 4,2 % en
dispositif.46 Le même laboratoire a ensuite étudié les propriétés de coumarines qui présentent
une bande d’absorption plus large entre 400 et 600 nm avec un coefficient d’extinction molaire
de 50 000 M-1.cm-1 à 504 nm.47 En utilisant une épaisseur entre 10 et 13 µm de nanoparticules
de TiO 2, l’équipe a obtenu un rendement de photo-conversion de 5,6 % avec la coumarine 2.
Des oligoènes ayant une longueur d’absorption maximale de 470 nm avec un coefficient
d’extinction molaire de 41 500 M-1.cm-1 ont été synthétisés par Kitamura et al. 48 L’oligoène 3d
conduit à un excellent IPCE de 80 % en dispositif de entre 400 et 600 nm. Le pied de bande qui
atteint 750 nm, lui permet d’avoir une excellente densité de courant de 16,4 mA.cm-2 et il en
résulte une efficacité photovoltaïque de 6,6 %.
Les indolines sont des groupements donneurs forts. Une indoline couplée à un accepteur
fort, une double rhodanine, pour obtenir le D149 engendre ainsi une large bande d’absorption
entre 350 et 650 nm avec un coefficient d’extinction molaire de 68 700 M-1.cm-1 à 526 nm.49 Ce
coefficient est presque 5 fois plus élevé que le coefficient d’extinction molaire du complexe de
ruthénium N3 de 13 900 M-1.cm-1 à 541 nm. Avec le D149, les cellules affichent un IPCE
d’environ 90 % entre 500 et 700 nm qui entraîne une densité de courant de 18,50 mA.cm-2.
Ainsi, un nouveau record avec un colorant organique est établi en 2004 à 8,0 %. En optimisant
les couches de nanoparticules de TiO 2, la composition de l’électrolyte et en ajoutant un film
anti-réflexion devant la cellule pour éviter la réflexion de la lumière par le verre, Ito et al. ont
amélioré l’efficacité obtenue avec D149, la portant à 9,0 % avec une densité de courant de
19,96 mA.cm-2.18
Zeng et al. ont synthétisé un autre colorant, le C219, avec un groupement donneur fort
tel que l’EthylèneDiOxyThiophène (EDOT) avec un groupement dithiénosilole qui a une
structure très plane qui lui permet d’avoir une large bande d’absorption entre 400 et 600 nm et
un coefficient d’extinction molaire de 57 500 M-1.cm-1 à 493 nm dans le diméthylformamide. 55
En dispositif, ce colorant permet d’atteindre 95 % d’IPCE en utilisant un film anti -réflexion entre
500 et 600 nm, conduisant à une densité de courant de 17,94 mA.cm-2 et une efficacité de 10,1
%. Nous noterons que la présence de chaînes à la périphérie du colorant et en position latérale
permet une forte Voc de 770 mV. De l’encombrement supplémentaire a été apporté sur Y123
pour son utilisation avec des complexes de cobalt comme couple redox. 58 Comme nous l’avons
39
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
vu dans le cas des porphyrines, les colorants doivent être encombrés pour ce nouveau couple
redox pour minimiser les phénomènes de recombinaison. De plus, Tsao et al. ont modifié la
contre-électrode qui habituellement, était du platine et ils l’ont remplacé par du PEDOT
(PolyEthylèneDiOxyThiophène), un polymère organique présentant une mobilité en porteurs de
charges élevée, qui se montre un meilleur matériau utilisé avec les complexes de cobalt. 58
Toutes ces modifications ont permis d’atteindre 10,3 % en utilisant Y123 dans un dispositif.
Pour cette comparaison, ils ont utilisé un couple de complexes de cobalt [Co(bpy) 3]3+/2+
et par la suite, ils ont remplacé ce couple par un autre couple de complexes de cobalt [Co(Cl -
phen)3]3+/2+ qui a un potentiel standard plus négatif par rapport au vide de 160 meV, ce qui a
40
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Enfin, un colorant très encombré stériquement a été développé par Yao et al. : le C281.16
Il est si fortement encombré qu’il n’a pas besoin d’être utilisé avec un co-adsorbant comme
l’acide chénodésoxycholique (Figure 16) pour diminuer l’agrégation des colorants. 67 Ce co-
adsorbant sature généralement les espaces vides entre colorants et permet de diminuer la
recombinaison entre les électrons présents dans le TiO 2 et le couple redox et donc d’augmenter
la Voc.
La structure fusionnée de C281 lui permet d’avoir une structure très plane, ce qui crée une large
bande d’absorption entre 400 et 700 nm avec un coefficient d’extinction molaire de 58 900 M-
1
.cm-1 à 609 nm. Ce colorant conduit également en dispositif à un excellent IPCE de plus de 80 %
entre 500 et 720 nm, ce qui induit une forte densité de courant de 21,7 mA.cm-2. Couplé avec
une tension en circuit ouvert élevée de 815 mV, la cellule contenant C281 atteint 13,0 %
d’efficacité photovoltaïque.
41
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
synthèse est leur plus gros inconvénient et ceci explique qu’il n’existe pas de source
commerciale de ce type de colorant.
Enfin, les colorants organiques ont intéressé la communauté des cellules solaires à
colorants pour leurs propriétés optoélectroniques facilement ajustables en modifiant la
structure de type groupement donneur-système π-conjugué-groupement accepteur. Ils ont
rapidement au début de leur utilisation, obtenu des efficacités de photo-conversion plus
élevées que les porphyrines en dispositifs. Ils atteignent aujourd’hui un rendement
photovoltaïque similaire à celui des porphyrines en cellules de 13,0 %.
d. L’électrolyte
Aucun solvant ne remplit toutes ces conditions mais ceux dont les propriétés s’en
rapprochent le plus sont les solvants organiques polaires et les liquides ioniques. Dans le cadre
42
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
des solvants organiques, l’acétonitrile est considéré comme le meilleur pour être utilisé comme
électrolyte grâce à sa faible viscosité, sa bonne solubilité et une excellente stabilité chimique. En
revanche, son point d’ébullition bas à 82 °C et sa relative toxicité ne permettent pas son
utilisation d’un point de vue commercial. Mais il est satisfaisant pour les tests en laboratoire et
c’est celui qui est utilisé dans les records à 13,0 %. 16-17 Nous trouvons aussi habituellement le 3-
méthoxypropionitrile et également des mélanges de solvants dont le plus connu est
acétonitrile/valéronitrile, 50:50 ou 85:15. Comme nous le disions, l’inconvénient des solvants
liquides est : i) leur possible évaporation et ii) les fuites qu’ils peuvent causer dans les dispositifs.
Ils sont excellents pour atteindre des performances élevées en laboratoire mais ils ont besoin
d’être remplacés pour réaliser des cellules stables dans le temps. C’est à ce moment que les
liquides ioniques interviennent grâce à leur forte stabilité et leur faible tension de vapeur qui
permet moins d’évaporation et de fuites. 66
Les liquides ioniques sont des sels dont la température de fusion est suffisamment basse
pour qu’ils soient à l’état liquide dans la plage de température où ils sont utilisés. Ils sont
constitués d’anions et de cations avec en général des cations encombrés . Les anions peuvent
être de deux types, les anions halogénés ou pseudo-halogénés et les anions plus complexes
comme des ions borates ou triflates (Figure 17).
L’électrolyte ou le liquide ionique contiennent le couple redox qui est souvent le couple
- -
I3 /I car la petite taille des deux anions leur confère une vitesse de diffusion élevée et une
capacité à traverser les pores rapidement et de plus, les transferts d’électrons entre les espèces
réductrices et oxydantes sont très rapides. La fonction du couple redox est de régénérer le
43
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
colorant photo-excité. Avec le couple I3-/I- dont le potentiel standard est à -4,96 eV par rapport
au vide et le TiO 2 dont le bas de la bande de conduction est située à -4,10 eV, la tension en
circuit ouvert, définie dans les cellules solaires à colorants par la différence entre le potentiel
d’I3-/I- et le niveau de quasi-Fermi du TiO 2 situé légèrement en-dessous de la bande de
conduction, peut être d’au maximum de 0,86 V (Figure 18). Nous avons vu que le record en
utilisant un seul type de colorant a été obtenu en utilisant le complexe de ruthénium TUS-38
dont le dispositif photovoltaïque obtenait 11,9 % d’efficacité de photoconversion avec une Voc
de 702 mV.
Nous avons discuté sur le fait qu’il était possible d’augmenter la tension en circuit ouvert
en remplaçant le couple redox I3-/I- par un couple d’espèces redox ayant un potentiel standard
plus négatif. Le couple que nous avons déjà vu précédemment et l’un des plus utilisés, est une
paire de complexes de cobalt, le couple [Co(bpy) 3]3+/2+ qui a un potentiel standard situé à -5,17
eV. En théorie, un gain sur la Voc de 0,22 V peut ainsi être espéré. Il est important de noter que
l’utilisation de complexes de cobalt beaucoup plus encombrants que les ions iodure ont
nécessité quelques modifications des dispositifs.
En effet, à l’origine, l’utilisation de couples à base de cobalt ne conduisait qu’à une faible
efficacité de photo-conversion de 2,2 %.70 Du fait de leur encombrement important et d’une
plus grande viscosité de l’électrolyte, les complexes de cobalt ont une vitesse de diffusion
limitée et sont soumis à de plus forts taux de recombinaison comparés aux ions iodure.
L’augmentation de la taille des nanoparticules de TiO 2 de 13 nm à 37 nm a permis de doubler le
coefficient de diffusion des complexes de cobalt en élargissant la taille des pores.71 Pour
diminuer le taux de recombinaison, de plus fines épaisseurs d’électrodes de TiO 2 ainsi qu’un
44
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
colorant organique portant des longues chaînes alkyles ont été utilisés, ce qui a permis
d’atteindre 6,6 % de rendement photovoltaïque.72
Après optimisation des colorants, c’est avec le couple redox [Co(bpy) 3]3+/2+ que les deux
records de 13,0 % avec une porphyrine métallée 15 et avec un colorant organique 16 ont été
obtenus avec des tensions en circuit ouvert de 910 mV et de 815 mV respectivement. En
utilisant le couple [Co(phen) 3]3+/2+ qui a un potentiel standard encore moins élevé que
[Co(bpy)3]3+/2+, Kakiage et al. ont établi le record en cellules solaires à colorants en co-
sensibilisant le TiO 2 par deux colorants à 14,5 % avec une tension en circuit ouvert de 1,014 V. 17
D’autres complexes ont été également utilisés pour augmenter la V oc comme le couple
ferrocénium/ferrocène dont le potentiel standard est à -5,22 eV par rapport au vide. Lorsqu’il
est utilisé en dispositifs en combinaison d’un colorant organique avec un niveau HOMO adapté,
l’efficacité maximale atteinte a été de 7,5 % comparée à celle obtenue avec le couple I 3-/I- de 6,1
% grâce notamment à l’amélioration de la V oc de 100 mV entre les deux systèmes redox.73 En
revanche, son utilisation n’est pas pratique puisqu’elle nécessite de réaliser les cellules et
l’électrolyte en boîte à gants car ce couple est susceptible de s’oxyder à l’air et de devenir
inerte.74
Enfin, une efficacité de 8,3 % avec une tension en circuit ouvert de 1020 mV a été
reportée très récemment avec le couple [Cu(dmp) 2]2+/+ en combinaison avec l’utilisation d’un
colorant organique.75 Enfin, la tension en circuit ouvert la plus élevée en cellules solaires à
colorants de 1,21 V a été obtenue en utilisant le couple Br3-/Br- ayant un potentiel standard à -
5,30 eV et en dopant l’électrode de TiO 2, ce qui a permis de décaler de 0,1 eV le bas de la bande
de conduction vers les plus hautes énergies. 76
Pour atteindre des hautes performances, les électrolytes contiennent en plus du couple
redox, des additifs. Le premier additif utilisé, la tert-butylpyridine (TBP) par Nazeeruddin et al.
dès 1993 a entraîné une augmentation de la V oc.24 Huang et al. ont trouvé que l’addition de TBP
réduisait le taux de recombinaison des électrons d’un à deux ordres de grandeur. 77 Ensuite,
Schlichthorl et al. ont suggéré que la hausse de V oc observée en utilisant de la TBP provenait
d’une hausse du bas de la bande de conduction du TiO 2 vers des valeurs plus positives par
rapport au vide.78
Généralement, l’ajout de cations dans l’électrolyte tels que des ions lithium Li + ou des
ions guanidinium permet d’augmenter l’efficacité des dispositifs. L’ajout d’ions lithium par le
biais d’iodure de lithium (LiI) abaisse la bande de conduction du TiO 2 par effet électrostatique,
ce qui favorise l’injection des électrons photo-excités à partir de la LUMO du colorant. 79 Ainsi, la
présence d’ions lithium dans l’électrolyte devrait diminuer la Voc dans un dispositif en
comparaison avec une cellule n’en contenant pas. Or, son addition permet effectivement
45
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
d’augmenter l’efficacité finale du dispositif car le gain sur la densité de courant expliquée par la
meilleure injection des électrons compense la faible perte de V oc. Cette optimisation de
l’électrolyte a été étudiée dans plusieurs articles scientifiques. 57,80 L’interaction électrostatique
entre le TiO 2 et les ions guanidinium forme une couche passive qui bloque la recombinaison des
électrons du TiO 2 vers le couple redox.81
Nous venons de voir que la TBP décalait la bande de conduction du TiO 2 vers les plus
hautes énergies alors que les ions Li + la décalaient en sens inverse. Même si ces deux additifs
entraînent des effets opposés, ils sont le plus souvent utilisés ensemble pour avoir les bénéfices
des deux composés : un décalage de la bande de conduction vers les plus hautes énergies tout
en réduisant les phénomènes de recombinaison avec la TBP et une meilleure injection des
électrons en présence des ions lithium. Haque et al. ont ainsi montré qu’une combinaison des
deux additifs conduisait à de meilleures performances que l’utilisation d’un électrolyte avec
seulement l’un ou l’autre des additifs. 82 En ajoutant également le guanidinium qui vient
s’adsorber à la surface du TiO 2 comme la TBP, les performances peuvent être encore
améliorées.81 Ainsi, les électrolytes liquides les plus utilisés ont pour formules celles reportées
dans le tableau 2.
Dans le cadre de la réalisation de nos cellules solaires au laboratoire, nous avons utilisé
majoritairement l’électrolyte commercial HI-30 vendu chez Solaronix qui a été optimisé dans
cette entreprise pour conduire aux efficacités les plus élevées. Les différents constituants de cet
électrolyte sont l’iodure de 1-butyl-3méthylimidazolium, le diiode, la 4-tertbutylpyridine,
l’iodure de lithium et le thiocyanate de guanidinium. Les concentrations des différents
composés de l’HI-30 sont d’ailleurs proches de celles que nous retrouvons dans le tableau 2 que
nous détaillerons plus tard. Nous verrons dans le chapitre III comment nous avons modifié la
concentration d’un des constituants de cet électrolyte afin d’augmenter l’efficacité
photovoltaïque pour un colorant utilisé dans un dispositif.
46
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Iodure de 1,3-
1M 1M
dialkylimidazolium
Tert-Butylpyridine 0,5 M -
e. La contre-électrode
47
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Nous venons de détailler chaque constituant d’une cellule solaire sensibilisée par des
colorants en commençant par le premier substrat de verre conducteur grâce au FTO sur lequel
est déposé plusieurs couches de semi-conducteur accepteur d’électrons. Un colorant est
sensibilisé sur ce dernier avant de sceller la cellule en utilisant un polymère thermocollant avec
un autre substrat de verre conducteur sur lequel a été déposé préalablement le platine qui joue
le rôle de cathode. La cellule est remplie d’un électrolyte avec plus ou moins de constituants et
est fermée.
Dans le cadre de nos tests en dispositifs photovoltaïques, nous avons choisi de nous
fournir auprès de Solaronix pour les photo-anodes avec des épaisseurs moyennes de 12 µm de
couche mésoporeuse et 3 µm de couche réflective. Ceci nous permet d’obtenir des résultats
reproductibles même entre deux séries de tests différentes comme nous le verrons par la suite.
Nous achetons également dans cette même entreprise la contre-électrode transparente
conductrice trouée ainsi que l’électrolyte « hautes performances » HI-30, le polymère
thermocollant et les lames de verre.
48
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
Pour le développement des nouveaux colorants (Figure 20), nous garderons une
structure de type donneur-π-accepteur. Nous commencerons par remplacer le système
d’accroche des colorants (A) en modifiant soit la fonction d’ancrage acide carboxylique par
d’autres groupements soit le nombre de groupements d’accroche. Nous modifierons l’espaceur
π-conjugué (π) qui porte la fonction d’ancrage, le cycle phényle dans RK1, soit en le remplaçant
par d’autres cycles aromatiques soit en le substituant. Nous modifierons également le
chromophore central (π) pauvre en électrons afin de modifier les propriétés optoélectroniques
de ces colorants. Enfin, le groupement donneur de nos colorants sera composé majoritairement
d’une succession triphénylamine-thiophène qui pourra être rigidifié. Le benzothiadiazole et le
thiophène avaient notamment été choisis à l’origine en raison du faible nombre d’étapes de
synthèse et du coût de fabrication de ces deux briques moléculaires permettant ainsi de remplir
le cahier des charges des partenaires industriels. Ainsi, les colorants avaient de plus grandes
49
Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
chances d’être commercialisés. Nous avons gardé à l’esprit cette exigence de développer les
synthèses de nouveaux colorants avec le moins d’étapes possible toujours en vue d’une possible
production à grande échelle. L’un des objectifs également était d’offrir une palette de couleurs
avec les différents colorants synthétisés pour l’intégration dans des façades d’architecte. Nous
espérons ainsi que les cellules solaires à colorants pourront se développer et pourquoi pas, un
jour, être dans nos habitations ?
VI. Références
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Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
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C.-Y. Chen, M. Wang, J.-Y. Li, N. Pootrakulchote, L. Alibabaei, C. Ngoc-le, J.-D. Decoppet, J.-H. Tsai,
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Chapitre I : Présentation des cellules solaires à colorants dites de « Grätzel »
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54
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Chapitre II :
55
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
I. Contextualisation
Comme nous l’avons exposé précédemment, le colorant organique RK1 a montré une
excellente stabilité en dispositif sous des conditions ISOS-L2, c’est-à-dire à 65 °C sous 1000 W.m-
2
et une humidité relative ambiante. En effet, les cellules contenant RK1 perdent en moyenne
seulement 25 % de l’efficacité initiale après 5000 heures dans ces conditions. En revanche,
lorsqu’elles sont soumises à des tests d’ensoleillement et maintenues à 85 °C, les performances
des cellules sont nettement dégradées avant 1000 heures d’éclairement. Il est connu dans la
littérature que l’augmentation de la température dégrade rapidement les performances. 1 Cette
perte d’efficacité est généralement dépendante de la composition de l’électrolyte, du
traitement de surface du TiO 2, de la dégradation ou la désorption du colorant ou de la
décomposition de la contre-électrode de platine.2 Dans le cas de RK1, il a été observé qu’à 85
°C, les électrodes de TiO 2 sensibilisées se décoloraient et qu’à l’inverse l’électrolyte se colorait
laissant penser à un phénomène de désorption du colorant. Il a été démontré que la fonction
acide cyanoacrylique identique à celle que porte RK1 et la plupart des meilleurs colorants de la
littérature, se dégrade sous éclairement ou par stress thermique. 3 Pour tenter de confirmer ces
résultats, nous avons étudié la molécule RK1 non greffée en analyse thermogravimétrique (ATG)
et nous avons obtenu le graphique présenté en figure 1.
Nous avons observé une perte de masse de notre échantillon dès 68 °C qui pourrait
correspondre à la perte de la fonction nitrile. Une deuxième perte de masse a lieu à partir de
130 °C qui correspondrait à la perte du reste de la fonction d’ancrage, l’acide acrylique. Nous
noterons que cette analyse ne montre seulement qu’une instabilité du colorant non greffé et
56
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
que nous ne pouvons conclure sur un effet similaire lorsque le colorant est greffé sur TiO 2.
Néanmoins, cette analyse nous montre que la fonction acide cyanoacrylique peut se dégrader
sous l’effet de la température et être l’une des hypothèses pour expliquer l’instabilité des
cellules contenant RK1 sous chauffage à 85 °C.
Dans ce contexte, nous avons décidé de développer de nouveaux colorants basés sur la
structure de RK1 mais possédant des fonctions d’ancrage plus robustes. Peu d’exemples ont été
reportés sur des colorants avec une double fonction d’ancrage acide cyanoacrylique. 4-5 Ainsi,
des tests préliminaires visant à l’introduction de cette double fonction sur le phényle existant
dans RK1 ont été réalisés précédemment au laboratoire notamment par Yann Kevella,
technicien au laboratoire. Mais le colorant correspondant s’est montré insoluble dans les
solvants organiques usuels. Nous avons donc introduit les nouvelles fonctions d’ancrage sur un
analogue de RK1 qui porte deux chaînes solubilisantes supplémentaires. Ce colorant
préalablement synthétisé au laboratoire se nomme 6ORK1 et montre une efficacité de photo-
conversion lorsqu’il est utilisé dans une cellule qui conduit à un rendement de 10,1 % similaire à
celui de la cellule à base de RK1.6
Nous avons donc choisi de synthétiser trois colorants avec des fonctions d’ancrage
différentes : MG-41 avec une double fonction acide cyanoacrylique, MG-100 avec un acide
cyanovinylphosphonique et MG-150 avec une rhodanine (Figure 2).
Ces colorants seront étudiés dans deux configurations de dispositifs différentes. En effet
nous nous intéresserons à la sensibilisation de deux oxydes différents, le TiO 2 et le ZnO. Nous
avons vu précédemment que le ZnO pouvait être un matériau permettant la préparation de
photo-anodes intéressantes pour les cellules solaires car il possède une plus riche famille de
nanostructures et une plus grande mobilité des porteurs de charges que le TiO 2. Cependant
nous savons également que le ZnO est relativement peu stable en présence d’acides. 7-8
57
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Dans le cadre d’une collaboration avec l’équipe du professeur Juan Antonio Anta de
l’Université Pablo de Olavide, nous avons décidé d’étudier ces colorants et la compatibilité de
leurs fonctions d’ancrage avec le ZnO. Nous discuterons des performances et de la stabilité de
ces dispositifs. Ce travail a été publié en août 2015 dans RSC Advances.9
avec la molécule A à 3,40 mA.cm-2. De plus, le plus fort taux de recombinaison dans les
dispositifs contenant la molécule A induit un plus grand courant de fuite, ce qui diminue la
tension en circuit ouvert de 150 mV par rapport aux cellules contenant la molécule B. La
conséquence directe de ce phénomène est une efficacité élevée de 8,21 % avec la cellule
sensibilisée par la molécule B et une faible efficacité de 1,24 % dans le cas de la molécule A. Cet
effet a également été reporté sur des colorants basés sur une unité porphyrine dont les
performances en dispositifs passent de 2,5 % avec le colorant sans phényle à 12,75 % avec le
colorant comportant un espaceur phényle. 11
Cette élévation a pour origine une plus forte densité de courant obtenue dans la cellule
contenant le colorant BT-I avec le thiophène, (15,69 mA.cm-2 contre 12,47 mA.cm-2 dans le cas
du dispositif avec le colorant BT-III avec un phényle). Ceci s’explique par un spectre d’absorption
plus large qui trouve son origine dans une meilleure délocalisation électronique pour la
molécule BT-I. En effet, l’angle dièdre entre le thiophène et le benzothiadiazole, plus faible
qu’entre le phényle et le benzothiadiazole semble être à l’origine de ce phénomène. Le pic
d’absorption maximal de la bande ICT est décalé de 455 nm avec le phényle, à 497 nm avec le
thiophène. Cet élargissement de l’absorption permet également de décaler le spectre IPCE vers
les plus grandes longueurs d’onde entre les cellules contenant BT-III et BT-I. Ce qui induit une
augmentation de la densité de courant en court-circuit entre le dispositif avec dans le cas de BT-
I. D’autres articles ont également fait état de l’augmentation des performances photovoltaïques
de dispositifs sensibilisés par des colorants dont le phényle utilisé en espaceur π-conjugué a été
remplacé par un thiophène.13-14
Dans l’étude que nous venons de présenter, 12 un effet similaire est obtenu en
substituant le phényle de BT-III par un furane dans BT-II (Figure 5). Ceci a permis d’augmenter le
rendement photovoltaïque de 6,01 % dans les cellules contenant BT-III à 7,11 % dans les
dispositifs sensibilisés par BT-II.
59
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Dans une autre étude, cette modification a conduit à un effet encore plus marqué entre
les performances photovoltaïques des dispositifs avec le colorant contenant un phényle WD-6 à
4,90 % et celles des dispositifs avec le colorant qui porte un furane WD-8 à 6,79 % (Figure 6).14
Il existe d’autres études qui ont montré l’effet positif du remplacement de l’espaceur
phényle par un furane sur le rendement des cellules. 15-16 He et al.12 par ailleurs ont montré que
sous illumination continue pendant 1000 heures, les dispositifs avec les colorants à base de
furane, BT-II, et de thiophène, BT-I, montraient une plus faible perte de leur efficacité initiale en
moyenne de 9 % comparée à celle de 13 % observée pour les cellules sensibilisées avec BT-III
portant le phényle.
Enfin, nous allons discuter d’une dernière modification que nous envisageons qui
concerne l’addition d’un fluor en ortho de la fonction d’ancrage et dont un exemple est reporté
(Figure 7).17
60
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Figure 7 : Addition d’un fluor en ortho de la fonction d’ancrage sur le phényle de LJB-H
La tension en circuit ouvert étant essentiellement définie par la différence entre le quasi-
niveau de Fermi et le potentiel standard du couple redox dans l’électrolyte, l’introduction d’un
fluor sur le phényle permettrait d’augmenter la charge négative à l’extrémité du colorant situé à
proximité de la surface et permettrait ainsi par déplacement positif de la bande de conduction
du TiO 2 d’augmenter la Voc de la cellule. Dans l’exemple présenté, la Voc est augmentée de 33
mV et passe de 754 mV pour la cellule sensibilisée par LJB-H à 787 mV pour le dispositif
contenant LJB-Fo. L’effet mésomère augmenterait également la réactivité de la fonction
d’ancrage et permettrait une meilleure sensibilisation par le colorant des nanoparticules de
TiO 2, ce qui expliquerait l’accroissement de la densité de courant de 14,73 mA.cm-2 avec LJB-H à
15,58 mA.cm-2 avec LJB-Fo. La combinaison de ces deux effets positifs permet de gagner près de
1 % d’efficacité en dispositifs. D’autres colorants avec des systèmes π-conjugués différents ont
également montré de meilleures performances en dispositifs lorsque le phényle utilisé comme
espaceur π-conjugué portant la fonction d’ancrage était substitué en ortho de cette dernière
par un fluor.20-21
Alors que nous avions, comme point de départ, un colorant présentant l’une des
meilleures efficacités publiées pour un colorant organique en cellule photovoltaïque avec un
électrolyte à base d’iode, nous avons procédé à différentes modifications de l’espaceur π -
conjugué sur RK1 dans le but d’augmenter ses performances photovoltaïques en cellule. Ainsi,
nous avons synthétisé les analogues de RK1 en remplaçant le phényle, par un furane (MG-116),
par un phényle fluoré (MG-169) et par un thiophène (MG-175). Les structures de ces molécules
sont présentées dans la figure 8.
61
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Nous avons utilisé des briques moléculaires qui avaient servi d’intermédiaires dans la
synthèse de 6ORK1, notamment les intermédiaires 1 et 4 (Schéma 1) ainsi que le 4-(7-
bromobenzo[c][1,2,5]thiadiazole-4-yl)benzaldéhyde dont les synthèses ont été réalisées selon la
littérature.6
62
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Les synthèses de ces trois nouveaux colorants comportent seulement entre deux et trois
étapes de synthèse à partir du composé 1. Pour le premier colorant MG-41, nous avons réalisé
un couplage de Stille entre l’intermédiaire 1 et le 4,7-dibromobenzothiadiazole commercial avec
un rendement moyen de 49 %. Ensuite, nous avons continué avec un couplage de Suzuki avec
l’acide 3,5-diformylphénylboronique commercial qui a conduit au produit de couplage attendu
avec un bon rendement de 66 %. Enfin, nous obtenons le colorant MG-41 en accomplissant une
condensation de Knoevenagel entre l’aldéhyde 3 et l’acide cyanoacétique catalysée par la
pipéridine avec un rendement satisfaisant de 81 %.
63
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Toutes les nouvelles briques moléculaires synthétisées, que ce soient les intermédiaires
ou que ce soient les colorants finaux, ont été caractérisées par RMN en 1H et en 13C, ainsi qu’en
analyse élémentaire ou par spectrométrie de masse haute résolution (voir partie
expérimentale). Nous allons maintenant nous intéresser à leurs propriétés optiques, aux
niveaux des orbitales frontières déterminés expérimentalement par voltammétrie cyclique et
théoriquement par simulations théoriques et enfin à leur stabilité thermique étudiée par
analyse thermogravimétrique.
i. Spectroscopie UV-Visible
Les propriétés optiques des colorants ont été déterminées par spectroscopie UV-Visible
dans le dichlorométhane (Figure 9).
45000
RK1
40000
35000 6ORK1
30000 MG-41
ε (M-1.cm-1)
25000 MG-100
20000 MG-150
15000
10000
5000
0
250 300 350 400 450 500 550 600 650 700 750 800
λ (nm)
Figure 9 : Spectres d’absorption UV-Vis des solutions 10-5 M des colorants dans le
dichlorométhane
64
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
et la LUMO+1 comme cela a déjà été reporté dans la littérature. 23 Les caractéristiques optiques
des différents colorants sont résumées dans le tableau 1.
RK1 329 (44500), 481 (29800) 572 2,17 370, 476 591 2,10
6ORK1 348 (32500), 500 (20100) 600 2,07 363, 494 619 2,00
MG-41 302 (35600), 492 (11200) 605 2,05 357, 490 609 2,04
MG-100 330 (24500), 492 (12300) 600 2,07 363, 480 606 2,05
6ORK1 présente un pic d’absorption de la bande ICT décalé de 19 nm par rapport à celui
de RK1. Ce décalage est expliqué par l’augmentation du caractère donneur de la triphénylamine
substituée par des chaînes hexyloxy. Lorsque nous remplaçons la fonction d’ancrage acide
cyanoacrylique située en position para sur l’espaceur par rapport au reste de la molécule dans le
cas de 6ORK1 par deux fonctions acide cyanoacrylique situées en positions méta dans le cas de
MG-41, nous observons un décalage vers le bleu de la bande. L’effet est encore plus important
entre les bandes π-π* de ces deux colorants avec un décalage de 46 nm de cette bande pour
6ORK1 par rapport à MG-41.Ceci peut être expliqué par la diminution de la conjugaison entre
les fonctions d’ancrage et le reste de la molécule. Cette perte de conjugaison induit également
une diminution de moitié du coefficient d’extinction molaire (ε) de la bande ICT entre 6ORK1 et
MG-41.
65
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Enfin, le remplacement de l’acide cyanoacrylique de 6ORK1 par une rhodanine dans MG-
150 élargit le spectre d’absorption et accroît le coefficient d’extinction molaire, ε, qui vaut en
moyenne 25000 M-1.cm-1 entre 300 et 500 nm. Nous pourrions nous attendre à obtenir en
dispositif une densité de courant plus élevée avec MG-150 qu’avec 6ORK1, grâce à cette
absorption renforcée. En résumé, le changement de fonction d’ancrage n’a pas d’impact
important sur la position de la bande ICT et les écarts HOMO-LUMO (Eg) des nouveaux colorants
sont voisins de celui de 6ORK1, et inférieurs d’environ 0,1 eV par rapport à celui de RK1.
Nous retrouvons la même tendance au niveau des spectres d’absorption lorsque les
colorants sont greffés sur TiO 2. Les propriétés optiques obtenues sont présentées dans la figure
10 et résumées dans le tableau 1.
1,5
RK1
Absorbance (u. a.)
1 6ORK1
MG-41
0,5 MG-100
MG-150
0
340 440 540 640 740
λ (nm)
Figure 10 : Spectres d’absorption UV-Visible des colorants greffés sur TiO 2 (2 µm)
L’ordre des positions des pics d’absorption maximale de la bande ICT des colorants sur
TiO 2 reste le même que celui des pics des colorants en solution, soit des plus faibles aux plus
grandes longueurs d’onde : RK1 < MG-100 < MG-41 < MG-150 < 6ORK1.
Ce que nous observons, en revanche, est le décalage des pics d’absorption de la bande
ICT de chaque colorant vers le bleu entre ceux mesurés sur TiO 2 et ceux en solution. Une
explication concernant le décalage vers le bleu entre le spectre d’absorption en phase solide et
en solution qui est donnée dans la littérature est la déprotonation de l’acide ca rboxylique du
colorant pour permettre le greffage ou une agrégation des colorants de type H que nous
détaillerons plus loin dans ce chapitre.24-25
Enfin, la même tendance est observée concernant la largeur de bande interdite de RK1
en solution et sur TiO 2 qui est d’environ 0,1 eV supérieur aux autres colorants.
66
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Les niveaux énergétiques HOMO et LUMO des colorants synthétisés ont été déterminés
par voltammétrie cyclique dans le dichlorométhane. Les voltampérogrammes sont présentés
dans la figure 11.
1,7 0,4
RK1 6ORK1
MG-41 MG-100 0,2
Intensité normalisée (u. a.)
La mesure des potentiels d’oxydation et de réduction est réalisée avec une solution 2
mM de colorant avec un sel de fond, l’hexafluorophosphate de tétrabutylammonium Bu 4NPF6,
en concentration 100 mM dans le dichlorométhane à une vitesse de scan de 200 mV.s -1. Nous
avons testé plusieurs vitesses de balayage qui ont conduit aux mêmes courbes (cf. partie
expérimentale). Nous utilisons un système à trois électrodes dont une électrode de travail de
platine de 1 mm de diamètre, une contre-électrode d’argent et une électrode de référence
Ag/AgCl. Les potentiels sont calculés à partir du couple ferrocénium/ferrocène utilisé comme
référence interne (Formule -(Ecolorant(V vs Fc+/Fc) + 5,19) détaillée en partie expérimentale). Le
potentiel d’oxydation nous permet de déterminer la position de l’orbitale la plus haute occupée
HOMO et le potentiel de réduction la position énergétique de l’orbitale la plus basse vacante
LUMO. Les niveaux énergétiques des colorants sont donnés dans le tableau 2.
67
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
68
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
électronique de systèmes moléculaires tels que nos colorants. Dans cette théorie, la précision
des calculs est contrôlée de deux manières. D’une part, il est possible de faire varier la
fonctionnelle qui décrit les interactions électroniques. D’autre part, la taille de la base, qui décrit
les orbitales conduisant par combinaison linéaire aux orbitales moléculaires, peut être modulée.
Ainsi, notre équipe fournit au Dr. Maldivi la formule exacte de la molécule dont la géométrie est
optimisée par calcul avec une fonctionnelle PBE (Initiales des auteurs qui l’ont modélisé :
Perdew, Burke, Ernzerhof) utilisant l’Approximation Généralisée de Gradients (GGA en anglais :
Generalized Gradient Approximation) qui prend en compte la densité électronique et son
gradient. Pour se rapprocher le plus de la réalité, il est également inséré dans les calculs des
corrections prenant en compte les liaisons faibles de type Van der Waals ainsi que le solvant
utilisé en voltammétrie cyclique, le dichlorométhane. Généralement, après deux à trois jours
d’optimisation, les calculs permettent d’obtenir une géométrie de la molécule avec l’énergie la
plus basse possible qui correspond à l’état fondamental de la molécule. Les coordonnées des
atomes dans cette géométrie sont reprises pour un calcul plus précis avec une fonctionnelle
hybride B3LYP (Becke – 3 paramètres – Lee, Yang, Parr). Cette méthode fournit des informations
plus fiables que les fonctionnelles GGA sur la distribution de la densité électronique au sein de
chaque colorant ainsi que les valeurs des niveaux énergétiques des orbitales frontières des
molécules. Pour simplifier les calculs, les chaînes hexyloxy ont été remplacées par des
groupements méthoxy car dans ce cas, nous supposons qu’elles n’ont pas d’impact sur la
géométrie. L’énergie des niveaux HOMO et LUMO ainsi que les distributions des densités
électroniques des orbitales correspondantes sur les colorants sont présentées sur la figure 12.
69
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Figure 12 : Orbitales moléculaires frontières des colorants calculées au niveau B3LYP de théorie
dans le dichlorométhane
Dans le cas de RK1, les calculs théoriques sont en accord avec les résultats
expérimentaux. Ce colorant possède un niveau énergétique HOMO plus faible que celui des
autres colorants qui portent des chaînes hexyloxy. Ces dernières renforcent le caractère électro-
donneur de la triphénylamine, ce qui rend le colorant plus facile à oxyder. En revanche, les
niveaux énergétiques des LUMO sont globalement identiques pour tous les colorants. Par les
calculs, nous retrouvons le fait que le niveau énergétique LUMO de MG-41 est légèrement
supérieur à celui de 6ORK1. Nous attribuons cette différence à un effet moins électro-
accepteur des fonctions d’ancrage dû à la rupture de la conjugaison. Cette hypothèse est
confirmée par les calculs théoriques. Il apparaît en effet que la contribution des groupements
acide carboxylique à l’orbitale LUMO du colorant est plus faible dans le cas de MG-41 (2,21 %)
que dans le cas de 6ORK1 (4,51%) (Tableau 3). La rupture de conjugaison est encore plus
marquée lorsque nous remplaçons l’acide carboxylique de 6ORK1 dont la LUMO est à -3,22 eV
par un acide phosphonique sur MG-100 dont le niveau énergétique LUMO est supérieure de
0,11 eV. Enfin, les calculs ont montré également que le groupement acide phosphonique ne
contribue absolument pas à la LUMO de MG-100 contrairement au groupement acide
carboxylique de 6ORK1 qui y contribue à hauteur de 5 % environ.
70
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Les pourcentages sont calculés à partir des coefficients utilisés dans la combinaison linéaire des
orbitales atomiques. Les coefficients de moins de 1 % ont été ignorés donc les totaux
n’atteignent pas 100 % (entre 83 et 90 %).
Ceci peut expliquer le fait que le niveau de la LUMO soit plus haut pour MG-100 que
pour 6ORK1. Enfin, MG-150 qui porte une rhodanine semble avoir un caractère accepteur
similaire à l’acide cyanoacrylique de 6ORK1 au vue des niveaux LUMO similaires obtenus par
calcul théorique et confirmés expérimentalement.
Les différents colorants ont été soumis à une analyse thermogravimétrique sous argon
pour étudier leur stabilité sous stress thermique (Figure 13).
100,00%
Taux de masse initiale (%)
95,00%
RK1
90,00% 6ORK1
MG-41
85,00%
MG-100
80,00% MG-150
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Température (°C)
Comme nous l’avons décrit en début de ce chapitre, RK1 présente deux pertes de masse
à 68 °C et 130 °C totalisant 98 g.mol -1 qui correspondraient à la perte de la fonction acide
cyanoacrylique HC=C(CN)(COOH). Nous observons que 6ORK1 est le colorant le plus stable et
71
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
que MG-41 présente la plus faible stabilité vis-à-vis de la température, comparé aux autres
colorants portant des chaînes hexyloxy. En effet, 6ORK1 perd environ 5 % de sa masse initiale à
189 °C, soit environ 46 g.mol -1, ce qui correspondrait à la perte de l’acide carboxylique COOH
(45 g.mol -1). Quant à MG-41, il subit plusieurs pertes de masse successives à 45 °C (-1,31 %), 110
°C (-1,66 %) et à 210 °C (-6,12 %) totalisant une perte d’environ 121 g.mol -1 qui pourrait être les
deux fonctions acide carboxylique COOH (45 x 2 = 90 g.mol -1) et un groupement nitrile CN (26
g.mol-1). Dans le cas de MG-100, nous observons deux pertes de masse successives à 93 °C et
291 °C, ce qui au total représente 106 g.mol -1. Ce résultat pourrait s’expliquer par la perte de la
fonction acide phosphonique PO 3H2 (81 g.mol -1) et de la fonction nitrile CN (26 g.mol -1). Enfin,
MG-150 subit une perte de masse à partir de 170 °C d’environ 99 g.mol -1 qui pourrait
correspondre soit à la perte du groupement C=S (44 g.mol -1) ainsi que du groupement CH 2-
COOH (59 g.mol -1) présent sur l’amine, soit à la perte du groupement O=C-N-CH2-COOH (101
g.mol-1).
Les colorants ont été testés en cellules chez un partenaire industriel, Solaronix, à
Aubonne (Suisse) avec qui nous collaborons sur le développement de colorants organiques pour
des cellules et des modules commercialisables.
Pour les tests de colorants en dispositifs, Solaronix réalise des électrodes imprimées à
travers un masque avec une couche transparente active de 12 µm de nanoparticules de TiO 2 de
20 nm de diamètre (T/SP) et une couche de réflexion de 4 µm de particules de 400 nm de
diamètre (R/SP). La première couche mésoporeuse de 12 µm déposée sur le FTO (Fluorine-
doped Tin Oxide) est chauffée à 500 °C pendant 30 minutes pour éliminer toutes les impuretés
organiques utilisées dans la synthèse des nanoparticules, l’eau et les différents gaz de
l’atmosphère adsorbés et également pour augmenter le contact entre les nanoparticules. Le
chauffage est réalisé en suivant une rampe de 325 °C pendant 5 minutes, 375 °C pendant 5
minutes, 450 °C pendant 15 minutes puis 500 °C pendant 15 minutes. La couche réflective de 4
72
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
µm est ensuite déposée sur la précédente puis est chauffée selon le même protocole jusqu’à
500 °C. A ce moment, nous obtenons une électrode à deux couches comme nous pouvons le
constater sur l’image réalisée par microscopie électronique à balayage (MEB) sur la plateforme
nanocaractérisation (PFNC) au SPrAM en Figure 14. Dans cet exemple, l’électrode est constituée
d’une couche de FTO de 540 nm, d’une couche mésoporeuse de 14,5 µm et d’une couche de
réflexion de 2,7 µm.
Figure 14 : Image MEB de la coupe transversale d’une électrode de TiO 2 avec une couche
mésoporeuse de 14,5 µm et une couche de réflexion de 2,7 µm
73
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
l’éthanol et séchées à l’air. Les électrodes de TiO 2 et les contre-électrodes sont scellées en
utilisant un film thermoplastique « Surlyn » entre les deux électrodes qui fond à partir de 100
°C. La cellule est remplie avec un électrolyte liquide à base d’acétonitrile en utilisant une
seringue qui permet de faire le vide et d’introduire ensuite le liquide par capillarité. Le trou est
fermé par une lame de verre en utilisant le « Surlyn ». Les contacts sur le FTO et le platine sont
repris en déposant de l’étain avec un fer à souder à ultrasons. Les mesures sont effectuées sous
un simulateur solaire dont l’irradiation est fixée à 1000 W.m-2 en utilisant un masque sur la
cellule pour éviter les rayons réfléchis par les bords des électrodes qui conduisent à une
surestimation des performances.28
Tableau 4 : Caractéristiques des cellules photovoltaïques à base de colorants greffés sur TiO2
mesurées chez Solaronix
0,2 mM + 2 mM CDCA,
RK1 13 (T/SP) + 3,5 (R/SP) 715 20,25 68 9,89
MeOH
0,2 mM + 2 mM CDCA,
6ORK1 12 (T/SP) + 4 (R/SP) 750 17,87 70 9,41
CH3CN/t-BuOH, 1:1
0,2 mM + 2 mM CDCA,
MG-41 12 (T/SP) + 4 (R/SP) 687 14,28 67 6,57
CH3CN/t-BuOH, 1:1
0,2 mM + 2 mM CDCA,
MG-100 12 (T/SP) + 4 (R/SP) 728 15,80 61 7,07
EtOH/CHCl 3 , 2:1
0,2 mM + 2 mM CDCA,
MG-150 12 (T/SP) + 4 (R/SP) 611 8,59 69 3,65
EtOH/CHCl 3 , 4:1
74
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
conjugaison pourrait aussi entraîner une moins bonne injection des électrons dans le semi -
conducteur. Dans le cas de MG-100, la tension en circuit ouvert reste élevée à 728 mV.
Cependant, la Jsc et le FF de la cellule diminuent par rapport à celle sensibilisée par 6ORK1. La
diminution de la densité de courant peut être attribuée au fait que l’acide phosphonique qui est
ancré sur le TiO 2 ne contribue pas à la LUMO, ce qui ne favoriserait pas l’injection vers le TiO 2.
Ce problème d’injection a par ailleurs été déjà observé et mesuré par IPCE pour d’autres
colorants à base d’acide phosphonique. 29
Quant à MG-150, sa faible efficacité de photo-conversion est le résultat d’une très faible
densité de courant de 8,59 mA.cm-2 et d’une faible Voc de 611 mV. Pour expliquer ce résultat
nous pouvons citer des travaux de Liang et al. qui ont démontré par calcul théorique que l’angle
entre l’axe d’une molécule portant une fonction rhodanine et la surface du TiO 2 est plus faible
que celui engendré par un colorant portant une fonction acide cyanoacrylique (Figure 15).30 Les
auteurs ont proposé que ce faible angle obtenu avec la fonction rhodanine permet un
rapprochement du groupement donneur triarylamine de la molécule vers la surface et que ceci
pouvait être associé à de forts taux de recombinaison entre les électrons présents dans le TiO 2
et le colorant oxydé. Ces résultats ont été confirmés par spectroscopie d’impédance
électrochimique, autre technique de caractérisation qui permet, comme la technique de photo-
potentiel transitoire, de mesurer des temps de vie caractéristiques des électrons et de remonter
aux phénomènes de recombinaison. Or nous avons vu dans le chapitre I que de forts taux de
recombinaison induisaient une diminution de la tension en circuit ouvert. Ce processus pourrait
expliquer la plus faible V oc obtenue dans les dispositifs contenant les colorants à base de
rhodanine. Ce phénomène a également été rapporté pour d’autres colorants à base de
rhodanine dans la littérature.23,31 La faible densité de courant peut être expliquée par la
présence du groupement CH2 entre le cycle rhodanine et l’acide carboxylique qui ne permet pas
à cet acide d’être conjugué avec le reste de la molécule.
Figure 15 : Différences des angles de l’axe de la molécule avec la surface du TiO 2 entre la
fonction rhodanine et l’acide cyanoacrylique
75
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Ces colorants ont été également testés sur ZnO par Jesus Idígoras, doctorant dans
l’équipe du professeur Juan Antonio Anta de l’Université Pablo de Olavide de Séville.
Les électrodes de ZnO ont été réalisées à partir de pâtes de nanoparticules de ZnO de 40
à 100 nm de diamètre synthétisées par une méthode d’hydrolyse forcée par le groupe du
professeur Gerko Oskam au CINVESTAV à Mexico. Des substrats de FTO sont chauffés à 500 °C
pour éliminer toutes traces de polluants sur la surface. Une couche de 4 µm de ZnO est déposée
en imprimant à travers un masque pour obtenir des électrodes de 16 mm². Les électrodes sont
ensuite chauffées graduellement à 225 °C pendant 5 minutes, 275 °C pendant 5 minutes, 400 °C
pendant 15 minutes puis 450 °C pendant 15 minutes. Nous obtenons ainsi une électrode
nanostructurée comme présentée sur l’image réalisée par MEB dans la figure 16.
Après refroidissement, les électrodes sont plongées dans une solution de 0,5 mM de
colorant et 5 mM d’acide chénodésoxycholique. Les contre-électrodes sont réalisées de la
même manière que précédemment en utilisant une solution de Platisol (Solaronix) sur des
substrats de FTO. Les électrodes de ZnO sensibilisées par les colorants sont rinçées avec de
l’éthanol et séchées à l’air. Les électrodes de ZnO et les contre-électrodes sont scellées,
remplies et fermées de la même manière que pour le TiO2.
76
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
L’étude des propriétés optiques des colorants sur ZnO a été également conduite. Les
spectres d’absorption des colorants sur ZnO ont été mesurés à l’Université Pablo de Olavide
dans le groupe du Pr. Juan Antonio Anta en utilisant une sphère intégrante qui permet de
prendre en compte l’absorption de la lumière par l’oxyde et la lumière qui est réfléchie par
cette couche. Nous obtenons ainsi les spectres présentés en figure 17 qui montrent la réelle
absorption des photons de chaque colorant ainsi que le complexe de ruthénium N719 utilisé en
référence pour la publication des résultats. 9 Lors de cette étude, MG-150 n’était pas encore
synthétisé, ceci explique son absence dans les travaux concernant le ZnO.
En supposant que l’épaisseur de ZnO traversée par la lumière est la même pour chaque
colorant étudié, un coefficient d’extinction molaire plus élevé correspondrait à un plus fort taux
de greffage. Dans ce cas, les résultats obtenus à l’état solide confirment ceux obtenus en
solution : RK1, greffé sur ZnO, a une plus grande intensité du spectre d’absorption que 6ORK1,
elle-même supérieure à celle de MG-41. Cependant, MG-100, greffé sur ZnO, montre une
absorption similaire à celle de RK1, alors qu’en solution il possède un coefficient d’extinction
molaire environ trois fois moins élevé que celui de RK1. Le fait qu’à l’état greffé sur ZnO, MG-
100 possède la même absorption que RK1 peut probablement être expliqué par une plus grande
quantité de molécules MG-100 greffées sur la couche de ZnO. La fonction d’ancrage de MG-100
basée sur un acide phosphonique semble être plus efficace pour conduire à fort taux de
greffage du colorant sur ZnO que la fonction acide carboxylique présente sur RK1 et 6ORK1.
Nous pouvons ainsi nous attendre à ce que la cellule sensibilisée par MG-100 ait une meilleure
densité de courant que celles sensibilisées avec RK1 et avec 6ORK1.
77
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
La figure 18 montre les caractéristiques J-V des dispositifs avec les différents colorants et
le tableau 5 résume les différentes propriétés photovoltaïques des cellules des colorants
mesurées à l’Université Pablo de Olavide sauf pour MG-150 qui n’était pas encore synthétisé au
moment de cette étude.9
Figure 18 : Caractéristiques J-V des cellules de ZnO sensibilisées par les colorants portant
différentes fonctions d’ancrage
Une fois de plus, RK1 montre en cellule les meilleures performances photovoltaïques
parmi les cinq colorants testés et devance même le colorant de référence N719 dans les mêmes
conditions sur ZnO. A l’exception de RK1, tous les colorants ont un facteur de forme bas si nous
78
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
les comparons aux cellules obtenues sur TiO 2. Des études précédentes 32-33 ont montré que des
taux de recombinaison élevés pouvaient causer des facteurs de forme faibles, ce qui suggère
l’hypothèse que les colorants et en particulier 6ORK1, MG-41 et MG-100 conduisent à des taux
de recombinaison élevés en dispositifs.
Pour discuter des différences entre les densités de courant, le spectre IPCE a été mesuré
sur les cellules à base de ZnO (Figure 19). Nous rappelons que l’IPCE dépend de trois processus :
l’efficacité d’absorption de la lumière, l’efficacité de générer des électrons sous illumination et
l’efficacité de collecte de charges depuis le dispositif vers le circuit externe.
Figure 19 : IPCE des dispositifs contenant les colorants avec différentes fonctions
d’ancrage
Nous observons que les spectres IPCE suivent la tendance des densités de courant
obtenues en dispositifs. Or, MG-100 qui présentait une intensité du spectre d’absorption aussi
forte que RK1 sur ZnO devrait avoir une capacité d’absorption de la lumière équivalente à celle
de RK1. Or, le spectre IPCE de la cellule contenant MG-100 est deux fois moins important que
celui du dispositif à base de RK1 de l’ordre de 40 % sur la même gamme de longueur d’onde. Ce
résultat est cohérent avec les densités de courant obtenues de la cellule contenant RK1 à 8,2
mA.cm-2 et celle sensibilisée par MG-100 à 5,6 mA.cm-2. Si cette faible densité de courant pour
la cellule contenant MG-100 ne peut pas être expliquée par l’efficacité d’absorption de la
lumière, plusieurs raisons peuvent être évoquées. Il a été montré dans des travaux antérieurs
que l’agrégation des colorants pouvait favoriser la recombinaison entre colorants, ce qui
diminuait la densité de courant. 34-35 Or nous avons supposé précédemment d’après les données
optiques, que la quantité de MG-100 était trois fois plus élevée que celle de RK1 sur ZnO. Ceci
peut expliquer une plus forte agrégation dans le cas des cellules sensibilisées par MG-100 par
rapport à celles contenant RK1 et pourrait induire une plus forte recombinaison entre colorants
diminuant ainsi la densité de courant en court-circuit.
79
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
De plus, il a également été observé que la forte concentration en colorants sur ZnO
détériorait gravement la photo-anode en formant des complexes colorants-Zn2+ lorsque le
temps de sensibilisation des électrodes était important. 7-36 Nous avons testé, pour confirmer
cette hypothèse, plusieurs temps de sensibilisation pour chacun des colorants et observé
également une plus forte dégradation des performances pour les temps de sensibilisation des
électrodes les plus élevés avec 6ORK1, MG-41 et MG-100 (Figure 20). Dans les mêmes
conditions, les efficacités dans les cellules contenant RK1 sont indépendantes du temps de
sensibilisation. Nous avons mentionné plus haut que les électrodes de ZnO pouvaient se
dégrader en présence d’acides.7-36 Nous avons donc réalisé des mesures de pH sur les bains
d’imprégnation des différents colorants. Il en a résulté que les colorants portant des chaînes
hexyloxy 6ORK1 avec une fonction acide cyanoacrylique, MG-41 avec la double fonction
d’ancrage et MG-100 avec l’acide phosphonique présentaient des pH plus acides que RK1. Ceci
pourrait expliquer une plus forte dégradation des électrodes de ZnO de la part de ces colorants
et les moins bonnes performances des dispositifs les contenant. Les colorants les plus acides
conduisant aux moins bonnes performances.
Figure 20 : Influence du temps de sensibilisation des électrodes de ZnO par les colorants sur
l’efficacité de photo-conversion
80
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
e. Conclusion
81
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
a. Synthèse
Nous avons suivi la même stratégie que pour la synthèse de RK1 décrite dans la
littérature pour synthétiser les colorants avec les autres ponts π-conjugués (Schéma 2).38 Les
intermédiaires 6 et 8 ont été synthétisés en suivant des protocoles expérimentaux de la
littérature.39
82
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
50 % et nous avons remarqué que l’étape limitante était la formation du dérivé stannique 9 à
partir de la triphénylamine-thiophène correspondante. Enfin, les différents colorants sont
obtenus avec d’excellents rendements dépassant le plus souvent 90 % à partir des aldéhydes
10, 11 et 12 par une condensation de Knoevenagel avec l’acide cyanoacétique en présence de
pipéridine. Ces rendements quasi-quantitatifs ont été obtenus grâce au séchage sous vide de
l’acide cyanoacétique commercial qui est hygroscopique et qui conduit à de plus faibles
rendements sans ce protocole. Ainsi, ces colorants montrent un schéma réactionnel très court
mais le rendement global chute surtout à cause de la première étape qui consiste à
monosubstituer le dibromobenzothiadiazole. D’autres optimisations sont en cours sur cette
étape de synthèse pour de prochains colorants comportant un furane.
i. Spectroscopie UV-Visible
Les propriétés optiques des colorants portant des ponts π-conjugués différents ont été
mesurées par spectroscopie UV-Visible dans le dichlorométhane et greffés sur TiO 2 (Figure 21)
et sont résumées dans le tableau 6.
50000 1,6
RK1
Absorbance normalisée (u. a.)
1,4 RK1
40000 MG-116 MG-116
1,2
ε (M-1.cm-1)
Le spectre d’absorption de tous les colorants est caractérisé par une bande située dans
la partie UV entre 250 et 380 nm qui correspond à une transition π-π* liée au système π-
conjugué des molécules. Nous remarquons une bande supplémentaire pour les colorants qui
portent un furane (MG-116) et un thiophène (MG-175) entre 380 nm et 450 nm. Cependant
83
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
dans ces deux colorants, le coefficient d’extinction molaire de la bande située dans l’UV est
moins élevé que dans les colorants RK1 et MG-169 qui portent un phényle. Cette bande
additionnelle pourrait être due à une meilleure planéité de la molécule avec le furane qui
augmenterait le caractère π-conjugué le long de la structure et décalerait une transition π-π*
qui était dans l’UV dans le cas des phényles, vers les plus grandes longueurs d’onde. En effet,
nous avons vu en début de ce chapitre qu’il existe un angle de torsion plus important entre le
benzothiadiazole et le phényle qu’entre le benzothiadiazole et le furane ou le thiophène.
Notamment, nous avons pu confirmer cette explication en réalisant des calculs théoriques des
niveaux énergétiques de RK1 et MG-116. La meilleure planéité dans le colorant MG-116 a
permis d’augmenter l’énergie du niveau HOMO-1 délocalisé sur toute la molécule et de
diminuer le niveau énergétique LUMO localisée entre le benzothiadiazole et la fonction
d’ancrage (Figure 22). Ceci explique l’apparition de la nouvelle bande d’absorption π-π* dont le
pied de bande doit avoisiner 450 nm dans le cas de MG-116 qui correspond à la transition
HOMO-1/LUMO. La bande située dans l’UV semble être la contribution des deux transitions
HOMO/LUMO +1 et HOMO-1/LUMO+1 dans le cas de MG-116.
84
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Enfin, nous notons un déplacement bathochrome de la bande ICT des trois nouveaux
colorants par rapport à celle de RK1. Plus précisément, le remplacement du phényle dans RK1
par un furane dans MG-116 décale de près de 50 nm vers le rouge du pic d’absorption
maximale. Ce décalage peut être expliqué par le même argument que précédemment à savoir
que la planéité de la molécule est meilleure avec le furane, ce qui diminue la LUMO du colorant
et conduit à un écart HOMO-LUMO plus faible. Un effet similaire est observé lorsque le phényle
est remplacé par un thiophène dans MG-175. De plus, une augmentation du coefficient
d’extinction molaire est observée pour ce colorant égal à 35400 M-1.cm-1 soit une augmentation
de plus de 5000 M-1.cm-1 comparé à celui de RK1. Quant à MG-169, l’addition d’un fluor en
ortho de la fonction d’ancrage sur le phényle n’a qu’un léger impact sur la position de la bande
ICT avec un décalage de 8 nm par rapport à celle de RK1 qui peut être dû à l’effet inductif
attracteur du fluor.
Ainsi, l’écart HOMO-LUMO des colorants se classe dans l’ordre du plus grand au plus
petit : RK1 > MG-169 > MG-116 ≈ MG-175.
Tableau 6 : Propriétés optiques des colorants avec différents ponts π-conjugués dans le
dichlorométhane et sur TiO2
λabs a (ε) λonseta Egb λmax TiO2 c λonset TiO2 c Eg TiO2b
Colorant
(nm) ((M-1 .cm-1)) (nm) (eV) (nm) (nm) (eV)
RK1 329 (44500), 481 (29800) 572 2,17 370, 476 591 2,10
MG-169 332 (45700), 489 (32000) 589 2,11 365, 482 602 2,06
a) Mesuré dans le dichlorométhane. b) Calculé à partir de 1240/λonset. c) Mesuré sur des épaisseurs de
2 µm de TiO2.
Lorsque les colorants sont greffés sur TiO 2, le pic d’absorption maximale de la bande ICT
est décalé vers le bleu de 5 nm pour RK1, de 7 nm pour MG-169, de 18 nm pour MG-116 et de
27 nm pour MG-175 par rapport aux valeurs en solution. Nous avions déjà observé ce décalage
dans le cas des colorants avec différentes fonctions d’ancrage qui peut provenir de la
déprotonation de l’acide carboxylique. 24-25 En revanche, le pied de la bande ICT des colorants
sur TiO 2 est décalé vers les plus grandes longueurs d’onde par rapport à celui mesuré en
solution de 12 nm pour MG-116, de 13 nm pour MG-169, de 19 nm pour RK1 et de 30 nm pour
85
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
MG-175. Les décalages du λmax vers le bleu et du λonset vers le rouge provoquent l’élargissement
de la bande ICT sur TiO 2.
Il est connu également, qu’en étendant le système π-conjugué, les interactions π-π
augmentent et les colorants ont plus tendance à s’agréger. 40-41 Selon la théorie de l’exciton de
Kasha,42 un déplacement hypsochrome du spectre d’absorption sur TiO 2 par rapport à celui en
solution peut être attribué à une agrégation de type H des colorants sur la surface de l’oxyde
(Figure 23).
Figure 23 : Représentation des agrégats H (à gauche) et des agrégats J (à droite) selon la théorie
de Kasha
Ainsi, le décalage vers le bleu des pics d’absorption de la bande ICT des colorants sur
TiO 2 par rapport à ceux mesurés en solution peut être expliqué par la présence d’agrégats H.
Plus les colorants ont tendance à former des agrégats de type H, plus le décalage vers le bleu est
important. Ainsi, nous pouvons nous attendre, notamment pour les colorants MG-116 et MG-
175 qui présentent les décalages les plus élevés, qu’ils conduisent à de plus faibles densités de
courants en dispositifs par rapport aux autres colorants dues à de mauvaises injections.
Comparons maintenant les propriétés optiques des colorants sur TiO 2 entre eux. Nous
retrouvons les mêmes effets induits par le remplacement du pont π-conjugué phényle de RK1
que ceux apparus en solution. Nous observons à nouveau un faible décalage de 6 nm vers les
plus grandes longueurs d’onde du pic de la bande ICT entre RK1 et MG-169. Nous constatons
également, comme en solution, un décalage plus important en remplaçant le phényle de RK1
par un furane de 36 nm dans MG-116 et par un thiophène de 28 nm dans MG-175 des pics
86
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
d’absorption maximale sur TiO 2. L’ordre décroissant des largeurs de bande interdite reste le
même, c’est-à-dire, RK1 > MG-169 > MG-116 > MG-175.
Nous allons maintenant nous intéresser aux niveaux d’énergie des orbitales moléculaires
frontières déterminés par voltammétrie cyclique dans le dichlorométhane (Figure 24).
RK1 MG-116
1,2 0,4
MG-169 MG-175
0,2
0,7 0,0
-0,2 -1,8 -1,3 -0,8 -0,3
-0,4 RK1
0,2
-0,6 MG-116
0 0,5 1 1,5 -0,8
-0,3 MG-169
-1,0
MG-175
-0,8 -1,2
Potentiel (V vs Ag/AgCl) Potentiel (V vs Ag/AgCl)
Les valeurs des niveaux d’énergie des orbitales HOMO et LUMO des colorants avec
différents espaceurs π-conjugués portant la fonction d’ancrage acide cyanoacrylique sont
données dans le tableau 7.
87
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Ces colorants possèdent des niveaux énergétiques HOMO et LUMO adaptés pour
l’utilisation en dispositifs photovoltaïques sur TiO 2.
88
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Nous avons collaboré une nouvelle fois avec Solaronix pour tester les colorants avec
différents espaceurs π-conjugués. Les cellules ont été assemblées et testées à Solaronix. Les
caractéristiques photovoltaïques des dispositifs contenant les quatre colorants RK1, MG-116,
MG-169 et MG-175 sont résumées dans le tableau 8.
Tableau 8 : Caractéristiques des cellules photovoltaïques à base de colorants greffés sur TiO2 avec
un électrolyte liquide mesurées à Solaronix
V oc Jsc FF η
Epaisseur de TiO2 Conditions de
Colorant
(µm) sensibilisation
(mV) (mA.cm-2) (%) (%)
0,2 mM + 2 mM CDCA,
RK1 707 16,83 71 8,44
CH3 CN/t-BuOH, 1:1, 15 h
0,2 mM + 2 mM CDCA,
MG-116 14 (T/SP) + 3 (R/SP) 647 16,83 71 7,69
CH3 CN/t-BuOH, 1:1, 15 h
0,2 mM + 2 mM CDCA, 651 16,78 71 7,71
MG-169
CH3 CN/t-BuOH, 1:1, 15 h
0,2 mM + 2 mM CDCA,
MG-175 12 (T/SP) + 3 (R/SP) 613 14,93 73 6,70
EtOH/CHCl 3, 2:1, 15 h
Les performances sont plutôt encourageantes pour un premier test puisque les
efficacités de photo-conversion sont assez voisines pour MG-116 et MG-169 avec des valeurs
proches de 7.7%. Concernant MG-175, il conduit à un rendement photovoltaïque en cellule
légèrement plus faible à 6,70 % mais il faut noter que cette cellule a été réalisée avec une
épaisseur plus fine de TiO 2. Ainsi, après ces premiers tests, il apparaît que les modifications de
l’espaceur π-conjugué de RK1 n’ont pas permis d’améliorer les performances des cellules
photovoltaïques contrairement à ce qui était attendu en suivant les données de la littérature
que nous avons discuté au début de ce chapitre.12,13,17
Une baisse de la Voc est observée pour les cellules contenant MG-116 et MG-175. Ce
résultat pourrait être lié à un plus fort taux de recombinaison entre les électrons photo-injectés
dans le TiO 2 et le colorant oxydé provoqué par la plus grande planéité des molécules utilisant le
furane et le thiophène.12,13,15 Alors qu’une augmentation de la densité de courant due à
l’élargissement du spectre d’absorption pouvait être attendue, la densité de courant de la
cellule à base de MG-116 est juste égale à celle de la cellule contenant RK1. Quant à la cellule
89
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
sensibilisée avec MG-175, elle délivre une plus faible densité de courant. Elle peut être
expliquée par une épaisseur d’électrode plus faible, conduisant à un taux de greffage de
colorants plus faible et donc une génération de charges moins élevée. Au final, ces deux
colorants conduisent en cellule à des rendements plus faibles.
Enfin, l’addition d’un fluor en ortho de la fonction d’ancrage sur MG-169 n’a pas permis,
contrairement à ce qui est reporté dans la littérature,17,20,21 d’augmenter la Voc. Au contraire,
une faible diminution de 56 mV par rapport à RK1 est observée. En revanche, la densité de
courant fournie par la cellule contenant MG-169 est égale à celle de la cellule sensibilisée par
RK1. D’une plus faible Voc et d’une densité de courant équivalente, il résulte que MG-169
conduit à une moins bonne efficacité en cellule que RK1.
Les cellules ont été réalisées comme précédemment chez Solaronix et remplies avec un
de leurs liquides ioniques, le Z952, qui permet de concevoir et réaliser des dispositifs stables sur
une longue période de plus de 2300 heures. 44 Seule une modification a été effectuée sur les
différentes couches de TiO 2 par rapport à celles employées dans les cellules à base d’un
électrolyte liquide. En effet, entre la couche transparente et la couche de réflexion, il a été
déposé une couche de TiO 2 contenant des macropores qui permettent une meilleure diffusion
du liquide ionique qui est plus visqueux qu’un électrolyte liquide. 45 En effet, cette plus grande
viscosité diminue la vitesse de diffusion des espèces redox au sein de la cellule donc la
régénération du colorant par les ions triiodure, ce qui influe sur la densité de courant en court-
circuit du dispositif.46-47 Ceci explique que les rendements photovoltaïques des cellules sont
généralement moins élevés avec un liquide ionique qu’avec un électrolyte liquide. Les
caractéristiques de ces cellules sont données dans le tableau 9.
90
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
Tableau 9 : Performances photovoltaïques des colorants sur TiO 2 avec un liquide ionique
mesurées à Solaronix
V oc Jsc FF η
Laboratoire de test Conditions de
Colorant
Epaisseurs TiO2 sensibilisation
(mV) (mA.cm-2) (%) (%)
0,2 mM + 2 mM CDCA,
RK1 667 16,14 66 7,07
CH3 CN/t-BuOH, 1:1, 15 h
0,2 mM + 2 mM CDCA,
MG-116 581 15,90 66 6,14
8,5 (T/SP + MC/SP) CH3 CN/t-BuOH, 1:1, 15 h
+ 3 (R/SP) 0,2 mM + 2 mM CDCA,
MG-169 614 15,17 67 6,22
CH3 CN/t-BuOH, 1:1, 15 h
0,2 mM + 2 mM CDCA,
MG-175 585 15,93 69 6,39
EtOH/CHCl 3, 2:1, 15 h
Les efficacités des cellules sensibilisées par les colorants avec différents ponts π-
conjugués entre 6,14 % et 7,07 % sont satisfaisantes en sachant que le record en utilisant un
liquide ionique est de 8,5 %.48 Il apparaît que la densité de courant des cellules contenant MG-
169 est inférieure d’environ 7 % à celle des cellules à base de RK1 alors qu’elles sont du même
ordre en électrolyte liquide. Les tensions en circuit ouvert des dispositifs contenant MG-116,
MG-169 et MG-175 sont inférieures à celle de la cellule sensibilisée par RK1 comme c’était le
cas avec l’électrolyte liquide. Notons que la Voc des cellules, avec un liquide ionique, à base de
MG-169 est supérieure de 33 mV à celle des cellules à base de MG-116, alors qu’elles sont du
même ordre avec un électrolyte liquide.
Comme les liquides ioniques sont utilisés pour améliorer la s tabilité des dispositifs par
rapport aux électrolytes liquides, ils permettent d’étudier les performances des cellules
soumises à un ensoleillement continu de 1000 W.m-2 à 65 °C pendant des milliers d’heures. Ceci
permet d’estimer le temps de vie des dispositifs photovoltaïques puisqu’il est considéré qu’un
ensoleillement continu de 1000 W.m-2 pendant 1000 heures équivaut à une année sous des
conditions réelles d’utilisation. Ainsi, les performances obtenues avec ces colorants sous des
conditions appelées ISOS-L2,49 c’est-à-dire dans des cellules de laboratoire placées sous un
simulateur solaire à 1000 W.m-2 à 65 °C avec une humidité relative ambiante, sont présentées
dans la figure 25. Les tests concernant MG-175 étant plus récents, à ce jour, nous n’avons le
suivi des caractéristiques photovoltaïques des cellules contenant ce colorant que sur 1056
heures.
91
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
120%
Efficacité normalisée (%)
112%
110%
100%
MG-116
90%
86% MG-169
80%
74% RK1
70%
62% MG-175
60%
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000
Temps (h)
Nous constatons sur ce graphique que le dérivé avec le furane MG-116 est le plus stable
parmi les trois colorants après 7000 heures sous des conditions ISOS-L2 avec une perte de
seulement 14 % de son efficacité initiale. Rappelons que RK1, en dispositif, qui maintient 74 %
de son efficacité initiale au bout de 7000 heures, est l’un des sensibilisateurs organiques les plus
stables reportés dans la littérature. 6,38 La meilleure stabilité des cellules basées sur un colorant
contenant un furane par rapport à celles basées sur l’homologue qui porte un phényle, a déjà
été observée et a été attribuée à la meilleure planéité de la molécule contenant le furane. 52 En
effet, selon les auteurs, la non-planéité du colorant portant un phényle pourrait induire la
désorption du colorant et donc une stabilité dégradée. La cellule contenant MG-175 montre sur
1000 heures une stabilité similaire à celles des cellules contenant RK1 et MG-116. Comme la
planéité de MG-175 est voisine de celle de MG-116, nous pouvons nous attendre à ce que ce
colorant montre en cellule une aussi bonne stabilité que celle des dispositifs contenant le
colorant portant le furane. Enfin, le colorant portant un fluor sur le phényle, MG-169, conduit à
la plus mauvaise stabilité avec une perte de 38 % de l’efficacité initiale de la cellule. Nous en
concluons que l’espaceur π-conjugué joue un rôle dans la stabilité des dispositifs et nous
92
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
retiendrons que, pour cette série basée sur RK1, l’ordre de stabilité décroissante est furane ≈
thiophène > phényle > phényle-fluoré.
d. Conclusion
Figure 26 : Solutions des colorants avec différents ponts π-conjugués dans le dichlorométhane.
De gauche à droite : RK1 (orange), MG-116 (bourgogne), MG-169 (rouge), MG-175 (bourgogne)
Ceci est intéressant pour atteindre les plus grandes longueurs d’onde et pouvoir
notamment synthétiser des colorants organiques de couleurs plus rares comme le bleu ou le
vert. Quant à l’addition d’un fluor sur le phényle de MG-169, elle a un impact plus modéré sur
l’absorption, se traduisant par un passage de l’orange au rouge en solution. Concernant les
propriétés électroniques, les différentes modifications sur l’espaceur π-conjugué ont toutes
entraîné une baisse du niveau énergétique LUMO d’environ 0,4 eV. Cependant, celui-ci reste
positionné correctement par rapport au bas de la bande de conduction de l’oxyde pour assurer
l’injection des électrons. L’origine de cette baisse du niveau LUMO de MG-116 et MG-175 se
trouve dans l’accroissement du caractère π-conjugué de la partie électro-acceptrice induit par
un angle de torsion faible entre le benzothiadiazole et le furane ou le thiophène. Dans le cas de
MG-169 contenant un phényle substitué par un fluor en ortho de la fonction d’ancrage,
l’explication de la baisse du niveau LUMO est l’effet inductif accepteur du fluor.
93
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
le phényle de RK1, conduit à une meilleure stabilité des dispositifs sous éclairement ISOS-L2.
Bien que le rendement avec MG-116 avant vieillissement soit inférieur à celui obtenu avec RK1,
6,14 % contre 7,07 %, après 7000 heures d’éclairement, celui-ci devient équivalent avec les deux
colorants autour de 5,3 %. Ainsi, le furane permet d’obtenir des cellules au moins aussi stables
que RK1 et possédant une couleur différente comme nous l’avons vu dans la fig ure 26. Cette
dernière propriété peut être un critère intéressant pour la commercialisation des colorants.
Dans une deuxième partie, nous avons voulu réaliser de minimes modifications sur RK1
pour tenter d’améliorer son efficacité de photo-conversion déjà élevée. Nous nous sommes
inspirés de la littérature qui suggérait de remplacer le phényle par un furane ou un thiophène et
d’ajouter un fluor en ortho de la fonction d’ancrage sur le phényle, modifications qui avaient
permis d’augmenter les performances. 12,13,17 Toutes ces modifications n’ont pas permis
d’améliorer les efficacités photovoltaïques obtenues par les cellules à base de RK1. Nous en
concluons que l’influence de ces espaceurs π-conjugués ne peut pas être généralisable à toutes
les structures de colorants. Malgré une légère baisse des performances des cellules avec ces
nouveaux colorants par rapport à celle de la cellule contenant RK1, nous avons montré que le
furane utilisé comme espaceur π-conjugué était intéressant, premièrement pour décaler le
spectre d’absorption vers les plus grandes longueurs d’onde et obtenir une nouvelle couleur et
deuxièmement pour augmenter la stabilité des dispositifs photovoltaïques.
Nous allons maintenant nous intéresser à l’optimisation d’un autre segment dans la
structure de RK1 en modifiant substantiellement le système π-conjugué central, soit en
remplaçant l’unité électro-acceptrice, soit en élargissant ce système π-conjugué, ce qui
impliquera d’augmenter le nombre de chaînes alkyles pour garder une bonne solubilité.
94
Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
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Chapitre II : Développement de nouvelles fonctions d’ancrage et influence de l’espaceur π-conjugué
98
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Chapitre III :
99
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
I. Contextualisation
Nous avons vu précédemment que RK1 conduisait à une excellente efficacité de 10,2 %
lorsqu’il est utilisé en dispositif alors que son spectre d’absorption est le moins large de tous les
colorants que nous avons synthétisés jusqu’à présent avec un pied de bande à 572 nm dans le
dichlorométhane.1-2 En dispositif, le pied du spectre IPCE se situe vers 675 nm, ce qui, d’après
l’intégration du spectre solaire (Figure 1), devrait induire une densité de courant maximale de
20,01 mA.cm-2 si l’efficacité était de 100 % sur tout le spectre. Nous avons vu que nous pouvions
élargir son spectre d’absorption pour éventuellement collecter plus de photons en introduisant
des chaînes hexyloxy sur le groupement donneur ou en remplaçant l’espaceur π-conjugué.
30,00
20,00
(mA.cm-2)
1,00
15,00
0,50 10,00
5,00
0,00 0,00
300,0 400,0 500,0 600,0 700,0 800,0
λ (nm)
Figure 1 : Densité de courant cumulée avec le pied de bande du spectre IPCE de la cellule
contenant RK1 à 675 nm
Dans ce chapitre, nous allons étudier deux voies possibles pour élargir, décaler ou
renforcer le spectre d’absorption.
100
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Depuis que ce colorant QX1 a été synthétisé dans notre laboratoire, de nombreux
articles sont parus sur des sensibilisateurs contenant une unité quinoxaline conduisant à de
forts rendements photovoltaïques notamment celui de 9,24 % d’une cellule à base d’IQ4 (Figure
3) et celui de 8,76 % d’un dispositif contenant IQ12.8-9 La plus grande différence de ces
colorants par rapport à la structure de QX1 est le groupement donneur utilisé qui est une
indoline contrairement à l’enchaînement triphénylamine-thiophène dans QX1. La seconde
différence est le thiophène utilisé comme espaceur π-conjugué dans les sensibilisateurs IQ
comparé au phényle présent dans QX1.
Figure 3 : Structure de colorants conduisant à de bons rendements publiés dans la littérature 8-9
L’unité thiénopyrazine a déjà été rapportée dans la littérature et a tout d’abord été
utilisée pour obtenir des polymères π-conjugués à faible largeur de bande interdite. 10-11 Si nous
considérons la forme quinoïdale de la thiénopyrazine, celle-ci conduit à une aromatisation, donc
à une stabilisation du cycle pyrazine (Figure 4).10-11 En revanche, la structure quinoïdale du
benzothiadiazole ne modifie pas le cycle aromatique à 5 du thiadiazole.
101
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Ainsi, le cycle pyrazine stabilise mieux la structure quinoïdale dans la thiénopyrazine que
le cycle thiadiazole dans le benzothiadiazole. Or une structure quinoïdale favorisée induit une
largeur de bande interdite plus faible 12 et permet à la thiénopyrazine d’avoir un écart HOMO-
LUMO beaucoup plus faible que celui du benzothiadiazole. Si nous comparons deux polymères
de la littérature où le benzothiadiazole est remplacé par la thiénopyrazine, la largeur de bande
interdite passe de 1,70 eV à 1,05 eV respectivement. 10 De plus, il a été reporté un exemple de
polymère à base de thiénopyrazine qui était plus stable photo-chimiquement que le polymère
correspondant avec le benzothiadiazole, ce qui nous a confortés dans notre choix de structure. 13
Trois colorants à base de thiénopyrazine ont été synthétisés avant notre étude conduisant à des
efficacités comprises entre 3,66 % et 5,30 % et une perte de seulement 5 % de l’efficacité
initiale après 1000 heures d’illumination continue (Figure 5).14 Cependant, la structure de ces
colorants ne semble pas être optimisée.
102
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
photovoltaïques relativement faibles obtenues avec ces composés sont liées à de faibles V oc.
Nous avons vu précédemment que nous pouvions espérer augmenter les valeurs de V oc en
remplaçant dans une structure donnée le thiophène par un phényle. A partir de ces deux
observations, nous avons donc décidé d’optimiser la structure de notre colorant TPZ1.
Premièrement, nous avons introduit les chaînes alkyles sur l’unité thiénopyrazine pour garantir
la solubilité et limiter les gènes stériques. Deuxièmement, nous avons remplacé le thiophène
qui porte la fonction d’ancrage par un phényle. Le développement de la synthèse de ce colorant
a été réalisé dans le cadre des travaux du doctorat.
Après la synthèse de ce colorant, deux nouveaux articles ont été publiés sur des
sensibilisateurs à base d’une unité thiénopyrazine conduisant à des performances en cellules
jusqu’à 7,2 %.16-17 Cette performance élevée a été obtenue par la même équipe qui avait publié
les premiers colorants à base de thiénopyrazine. 14 Les auteurs ont tout d’abord optimisé la
structure de leurs colorants en modifiant le thiophène utilisé précédemment comme espaceur
π-conjugué portant la fonction d’ancrage par un phényle comme nous l’avons fait (Figure 6). La
deuxième modification importante dont nous avions parlé également comme amélioration
potentielle pour obtenir une large absorption a été de supprimer les chaînes latérales présentes
sur les cycles en ortho de l’unité thiénopyrazine. A la place, des chaînes solubilisantes octyloxy
fortement électro-donneuses sur la triphénylamine ont été introduites.
103
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
énergie (mesurée par rapport à une électrode de référence NHE). Ceci explique l’ordre croissant
des densités de courant pour les cellules sensibilisées par FNE32 de 11,29 mA.cm-2 (LUMO = -
0,64 V vs NHE), FNE64 de 13,38 mA.cm-2 (LUMO = -0,75 V vs NHE) et FNE66 de 17,25 mA.cm-2
(LUMO = -0,91 V vs NHE). Ces résultats montrent qu’une large absorption n’est pas suffisante
pour atteindre des densités de courant en court-circuit élevées et que les niveaux énergétiques
doivent être également bien adaptés pour conduire à une injection efficace.
Par rapport à ces colorants et dans le but de renforcer l’absorption, nous avons introduit
des groupements thiényl plus électro-donneurs sur l’unité dithiénoquinoxaline. Ceci devrait
nous permettre d’élargir le spectre d’absorption et d’augmenter le coefficient d’extinction
molaire.
Nous avons ainsi obtenu en remplaçant le benzothiadiazole de RK1 par une quinoxaline,
le colorant QX1, en utilisant une thiénopyrazine, TPZ1 et en utilisant une dithiénoquinoxaline,
DTQX1 (Figure 2).
Dans la suite, nous étudierons l’influence des modifications de ces différentes unités
électro-acceptrices sur les propriétés optiques, électroniques et sur les rendements de photo-
conversion en cellules.
Dans une deuxième partie, nous décrirons comment le système π-conjugué central de
RK1 a été étendu afin d’élargir le spectre d’absorption vers les plus grandes longueurs d’onde. 20-
104
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
21
Nous avons remplacé le cœur basé sur un benzothiadiazole asymétriquement substitué de
RK1 par une brique moléculaire centrale symétrique dans PK1 où le benzothiadiazole est
substitué de deux groupements bithiophènes (Figure 8).
Au cours des premières études, PK1 a montré une faible solubilité dans les solvants
utilisés généralement pour la sensibilisation des électrodes de TiO 2 comme le chloroforme. Lors
des premiers tests après une nuit d’imprégnation, le bain de colorant présentait de nombreux
agrégats en solution qui peuvent gêner la bonne adsorption sur l’oxyde ou la circulation des
espèces redox dans les pores des nanoparticules. Pour mieux observer l’agrégation sur les
cellules elles-mêmes qui est impossible à voir sur les électrodes de test que nous employons
généralement qui sont opaques et d’une surface de seulement 0,6 x 0,6 cm, nous avons réalisé
une cellule 5 x 5 cm qui confirme l’agrégation de PK1 sur la surface du TiO 2 (Figure 9).
105
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
linéaire en position latérale pour obtenir PK3, soit en introduisant deux chaînes linéaires en
périphérie sur la triphénylamine pour obtenir 6PK1.
Figure 10 : Structure des colorants avec une isomérie ou un nombre de chaînes différents
Pour synthétiser QX1, nous avons utilisé à nouveau des intermédiaires synthétisés
précédemment dans le cadre des travaux sur RK1.1,7 Le composé 9 est utilisé pour réaliser un
couplage de Stille sur le 4,7-dibromo-2,1,3-benzothiadiazole afin d’obtenir le composé 13
(Schéma 1). Cette étape est caractérisée par un rendement très limité à cause de la
disubstitution du dibromobenzothiadiazole qui donne un produit bisubstitué, largement
majoritaire. L’intermédiaire 13 est réduit au niveau du benzothiadiazole afin d’obtenir la
diamine correspondante. Cette a-diamine est instable, donc nous avons condensé directement
la dione 14 substituée par deux octylthiophènes avec un rendement satisfaisant de 67 %. Nous
avons ensuite fait réagir le synthon 15 dans un couplage de Suzuki avec l’acide 4-
formylephényleboronique afin d’isoler l’aldéhyde 16. Enfin, la dernière réaction, classique, est la
condensation de Knoevenagel avec l’acide cyanoacétique en présence de pipéridine pour
produire le colorant QX1.
106
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Nous allons maintenant présenter la synthèse de DTQX1 dont le chemin réactionnel est
assez similaire à celui de QX1 (Schéma 2).
La première étape est une réaction de réduction de la dione 17 dont la synthèse est
décrite dans la littérature 24 que nous convertissons directement en diamine en passant par la
dioxime mais ces intermédiaires ne peuvent être caractérisés à cause de leur instabilité. C’est
pourquoi, lorsque nous obtenons la diamine 18, elle est directement mise en présence de la
dione 14 pour effectuer une réaction de condensation. Malgré le nombre d’étapes entre la
dione 17 et le composé 19, un excellent rendement de 98 % est obtenu. Ensuite, comme dans le
cas de QX1, la monosubstitution du chromophore central symétrique 19 portant deux bromes
est effectuée avec un couplage de Stille qui est légèrement plus efficace avec 44 % de
rendement pour obtenir le composé 20. Nous réalisons ensuite un couplage de Suzuki une fois
encore avec l’acide 4-formylephényleboronique sur l’intermédiaire 20 qui donne un rendement
107
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Enfin, nous avons voulu reproduire ces synthèses dans le cas de TPZ1 en partant du
dérivé dibromé de la thiénopyrazine mais cela n’a pas permis d’obtenir les intermédiaires
attendus (Schéma 3).
108
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Schéma 4 : Mécanismes des couplages classiques catalysés au palladium avec des dérivés
bromés et d’arylation directe proposés par Linayage et al. 16
109
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Nous avons continué la synthèse par une bromation de l’intermédiaire 26 et non pas
avec une deuxième arylation directe en utilisant des réactions bien connues de notre
laboratoire car le rendement sur la première activation C-H était assez faible. Nous avons réalisé
un couplage de Stille entre les composés 9 et 27 avec un rendement satisfaisant de 66 % pour
obtenir l’aldéhyde 28 qui est ensuite utilisé dans la réaction de condensation finale pour isoler
le colorant TPZ1.
i. Spectroscopie UV-Visible
Les propriétés optiques des colorants comportant des chromophores plus ou moins
électro-déficients ont été mesurées par spectroscopie UV-Visible dans le dichlorométhane et
greffés sur TiO 2 (Figure 11). Les principales caractéristiques sont résumées dans le tableau 1.
110
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
70000 2
RK1 1,8
60000 RK1
1,6
Figure 11 : Spectres d’absorption UV-Vis des colorants portant des unités plus ou moins
acceptrices dans le dichlorométhane (à gauche) et sur TiO 2 (à droite)
RK1 329 (44500), 481 (29800) 572 2,17 370, 476 591 2,10
QX1 341 (48100), 438 (18100) 570 2,18 372, 443 573 2,17
DTQX1 306 (47800), 400 (61700) 550 2,25 396 576 2,15
111
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Le spectre d’absorption de DTQX1 montre une première bande étroite dans l’UV avec un
pic d’absorption maximale à 306 nm et une large bande qui semble contenir 3 bandes
différentes. La bande centrale montre un coefficient d’extinction molaire très élevé de 61700 M-
1
.cm-1 et la bande située vers les plus grandes longueurs d’onde semble avoir un λmax vers 470
nm et un ε de 45000 M-1.cm-1. Les coefficients d’extinction molaire élevés de ce colorant
peuvent être expliqués par l’extension du système π-conjugué avec le motif benzodithiophène
de la dithiénoquinoxaline par rapport aux seuls motifs benzène dans l’axe des molécules RK1 et
QX1 et au cycle thiophène dans le cas de TPZ1. Une autre raison peut être le nombre de cycles
aromatiques présents dans l’unité dithiénoquinoxaline égal à 6 si nous comptons les thiophènes
qui substituent la pyrazine comparé aux 4 cycles présents à la fois dans l’unité quinoxaline et
dans le groupement thiénopyrazine.
Quant à TPZ1, son spectre présente 4 bandes distinctes dont les 3 premières bandes lui
permettent d’avoir une large absorption entre 250 nm et 550 nm avec un coefficient
d’extinction molaire moyen de 30000 M-1.cm-1 et la bande ICT est décalée de façon prononcée
vers les plus grandes longueurs d’onde par rapport aux trois autres colorants avec un λmax à 605
nm et un bon coefficient d’extinction molaire de 20300 M-1.cm-1. Le décalage de la bande ICT
vers le rouge ainsi que l’augmentation du coefficient d’extinction molaire de TPZ1 comparé à
RK1 et QX1 peuvent être expliqués de deux façons. La première raison est que l’angle de torsion
entre le benzothiadiazole dans RK1 ou la quinoxaline dans QX1 et le benzène utilisé comme
espaceur π-conjugué, qui est respectivement de plus de 30° et de 40° selon la littérature 8-25, qui
est plus élevé que celui entre la thiénopyrazine et le benzène, inférieur à 10°. 16 L’angle de
torsion présent dans RK1 a été confirmé par la diffraction de rayons X sur un monocristal de ce
colorant, réalisé en collaboration avec le Dr. Jacques Pécaut de l’INAC, qui est de 25° (Figure 12).
L’angle de torsion peut ainsi causer une rupture de la conjugaison le long de la structure du
colorant dans les cas de RK1 et QX1 qui peut expliquer leurs spectres d’absorption plus étroits
comparés à la largeur du spectre de TPZ1. La deuxième explication peut être le caractère plus
aromatique du cycle benzène dans les cas du benzothiadiazole et de la quinoxaline comparé à
celui du cycle thiophène dans la thiénopyrazine.
112
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Figure 12 : Structure cristalline de RK1 caractérisée par un diffractomètre des rayons X. Atomes
de carbone en noir, d’hydrogène en blanc, de soufre en jaune, d’azote en bleu et d’oxygène en
rouge
Lorsque les colorants sont greffés sur TiO 2, les longueurs d’onde des pics d’absorption
sont quasi-identiques à celles mesurées en solution, ce qui semble indiquer que ces colorants ne
s’agrègent pas sur la surface de l’oxyde. Pour RK1, DTQX1 et TPZ1, nous observons un décalage
bathochrome de 25 à 30 nm du pied de bande. Le fait que ce décalage ne soit que de 3 nm pour
QX1 pourrait être expliqué par la moins planéité engendrée par un angle de torsion important
entre la quinoxaline et le phényle utilisé comme pont π-conjugué. En effet, cet angle de torsion
entre le chromophore central et l’espaceur est de 33° pour QX1 d’après la géométrie optimisée
de cette molécule (cf. iii. Calculs théoriques plus loin) et de seulement 13° dans les cas de TPZ1
et DTQX1. Ceci permet à DTQX1 d’avoir un écart HOMO-LUMO de 2,15 eV similaire sur TiO 2 à
celui de 2,17 eV de QX1 et bien supérieur à celui de 1,66 eV de TPZ1.
Nous allons maintenant déterminer les niveaux énergétiques des orbitales moléculaires
frontières par voltammétrie cyclique.
113
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Les voltampérogrammes des colorants portant des chromophores plus ou moins électro-
déficients ont été réalisés selon les mêmes conditions que dans le chapitre II. et sont présentés
en figure 13. Les niveaux énergétiques qui en sont extraits sont rassemblés dans le tableau 2.
1,2 0,5
1,0 QX1
Intensité normalisée (u. a.)
0,0
114
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Nous observons que QX1 et DTQX1 possèdent des niveaux HOMO similaires à celui de
RK1 malgré la présence d’un système π-conjugué plus étendu dans le cas de DTQX1. Ceci peut
être expliqué par une faible localisation de la HOMO sur le chromophore central que nous
verrons avec les simulations dans le prochain paragraphe, qui ne change pas le caractère
donneur de la molécule. En revanche, TPZ1 qui porte une thiénopyrazine voit son niveau HOMO
s’élever de près de 0,2 eV par rapport à ceux des autres colorants. La différence peut être
expliquée également, comme nous l’avons vu pour l’absorption, par le caractère plus
aromatique du cycle benzène dans QX1, que nous pouvons retrouver dans DTQX1 tandis que le
caractère quinoïdal discuté précédemment pour TPZ1 peut expliquer l’augmentation de
l’énergie de la HOMO et la faible énergie de la LUMO. Le caractère quinoïdal engendre une
meilleure délocalisation électronique. Le niveau énergétique de la LUMO de QX1 est le plus
élevé des trois nouveaux colorants à -3,60 eV. Quant à DTQX1, il présente un niveau
énergétique de la LUMO intermédiaire à -3,73 eV entre celui de QX1 et celui de TPZ1 à -3,81 eV.
Ces résultats confirment que la thiénopyrazine est une unité plus électro-déficiente que les
unités dithiénoquinoxaline et quinoxaline mais également que le benzothiadiazole puisque la
LUMO de RK1 est la plus élevée à -3,28 eV. L’ordre décroissant de l’écart HOMO-LUMO obtenu
par spectrométrie UV-Visible est différent de celui déterminé par voltammétrie cyclique qu’est
RK1 > QX1 > DTQX1 > TPZ1.
Nous allons maintenant comparer nos résultats expérimentaux avec les calculs
théoriques des niveaux énergétiques et découvrir les localisations des orbitales
correspondantes au sein de ces colorants.
Nous avons collaboré une nouvelle fois avec le Dr. Pascale Maldivi pour obtenir les
propriétés électroniques de nos colorants dont les énergies des orbitales moléculaires frontières
et leurs localisations sur les structures des colorants sont présentées dans la figure 14.
115
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Figure 14 : Orbitales moléculaires frontières des colorants calculées au niveau B3LYP de théorie
dans le dichlorométhane
Selon les simulations, les 3 nouveaux colorants qui portent des unités centrales plus ou
moins électro-déficientes possèdent des énergies des orbitales HOMO similaires, entre -5,18 eV
et -5,12 eV, légèrement plus élevées que celle de RK1 à -5,23 eV. Ceci n’est pas en accord avec
ce que nous observons expérimentalement pour TPZ1 qui présente un niveau HOMO plus élevé
de 0,2 eV par rapport aux autres sensibilisateurs. Nous observons que les orbitales HOMO de
QX1 et de DTQX1 sont localisées très majoritairement sur le groupement donneur
triphénylamine-alkylthiophene avec une très légère contribution du chromophore central. En
revanche, selon les calculs, TPZ1 a une orbitale HOMO qui est plus délocalisée le long de la
molécule avec une contribution non négligeable sur le groupement thiénopyrazine, et qui
s’étend jusqu’à la fonction d’ancrage. Ce résultat est cohérent avec le fait que la structure
quinoïdale est la forme majoritaire, ce qui permet d’expliquer que l’orbitale HOMO est plus
haute en énergie expérimentalement, bien que les calculs n’en rendent que partiellement
compte.
Des études ont montré que l’alternance des longueurs de liaison (BLA en anglais : Bond-
Length Alternation), définie par la différence entre une liaison simple et une liaison double au
116
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
sein d’un système π-conjugué, pouvait nous renseigner sur le caractère plus ou moins quinoïdal
d’une structure.26-27 Nous pouvons, d’après la géométrie optimisée par simulation, calculer
cette alternance des longueurs de liaison pour nos colorants. Ce paramètre est calculé comme
étant la différence entre la longueur d’une liaison simple entre deux cycles, ici le thiophène du
groupement donneur et l’unité électro-acceptrice, et la longueur d’une liaison double contenue
dans le cycle thiophène (Figure 15).
Ainsi, nous obtenons des alternances des longueurs de liaison de 0,068 Å pour QX1,
0,039 Å pour TPZ1 et 0,059 Å pour DTQX1. La valeur obtenue pour TPZ1 est inférieure à celle
que nous pouvons trouver pour des systèmes π-conjugués partiellement quinoïdaux tels qu’un
dinitroterthiophène dont la BLA est de 0,047 Å. 28 De plus, nous remarquons que plus
l’alternance des longueurs de liaison diminue, plus la largeur de bande diminue. Ceci a
également été mis en évidence dans les deux articles précédemment cités dans le cas
d’oligomères et de polymères π-conjugués.26-27 Ces résultats confirment que TPZ1 présente un
caractère quinoïdal important, ce qui explique qu’il présente le plus faible écart HOMO -LUMO,
que ce soit expérimentalement ou théoriquement.
Les énergies des orbitales LUMO de RK1, TPZ1 et DTQX1 sont très voisines tandis que
celle de QX1 est bien supérieure aux autres. Ceci indiquerait que la molécule à base de
quinoxaline possède l’unité la moins électro-acceptrice des quatre colorants, ce qui est en
accord avec les résultats expérimentaux déterminés par voltammétrie cyclique. Comme nous en
avons discuté plus haut, TPZ1 possède le plus faible écart HOMO-LUMO en raison de son
caractère quinoïdal important, ce qui fait de la thiénopyrazine l’unité la plus électro-déficiente.
117
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Cependant, le fait que la HOMO soit délocalisée tout au long de la molécule entre le
groupement donneur et la fonction d’ancrage pourrait impliquer une mauvaise séparation de la
charge photo-induite, avec la charge positive proche du groupement donneur et la charge
négative proche de la fonction d’ancrage et donc une injection faible des électrons.
En résumé, ces colorants ont des niveaux HOMO expérimentaux suffisamment bas pour
être correctement régénérés par le couple redox. Ils possèdent également des LUMO avec des
énergies supérieures d’au moins 0,29 eV au bas de la bande de conduction du TiO 2, ce qui
devrait suffire à une bonne injection des électrons de la LUMO vers l’oxyde. Ainsi, ils peuvent
être utilisés en cellules dont nous allons étudier les efficacités photovoltaïques.
Les efficacités photovoltaïques des colorants avec des unités plus ou moins électro-
déficientes ont été mesurées à Solaronix et au SPrAM et les meilleures performances parmi 3
cellules sont résumées dans le tableau 3.
Tableau 3 : Caractéristiques des cellules photovoltaïques à base de nos colorants greffés sur TiO2
mesurées à Solaronix et au SPrAM
V oc Jsc FF η
Laboratoire de test Conditions de
Colorant
Epaisseurs TiO2 (µm) sensibilisation
(mV) (mA.cm-2) (%) (%)
0,2 mM + 2 mM CDCA,
QX1a 12 (T/SP) + 3 (R/SP) 777 14,58 72 8,18
CHCl 3/EtOH, 1:2, 15 h
0,2 mM + 2 mM CDCA,
TPZ1b 10 (T/SP) + 4 (R/SP) 603 11,59 66 4,64
CH3CN/t-BuOH, 1:1, 15 h
SPrAM 0,2 mM + 2 mM CDCA,
RK1b 743 14,23 71 7,54
11,5 (T/SP) + 3 (R/SP) CH3CN/t-BuOH, 1:1, 3 h
0,2 mM + 2 mM CDCA,
DTQX1b 11,5 (T/SP) + 3 (R/SP) CH3CN/t-BuOH/CHCl 3, 765 12,34 76 7,17
1:1:2, 3 h
Surface active de 36 mm². a) Mesuré avec l’électrolyte liquide HI-90 : 0,5 M d’iodure de 1-butyl-3-
méthylimidazolium (BMII), 0,09 M de diiode (I 2), 0,5 M de 4-tertbutylpyridine (TBP), 0,1 M d’iodure
de lithium (LiI) et 0,1 M de thiocyanate de guanidinium dans l’acétonitrile. b) Mesuré avec
l’électrolyte liquide HI-30 : 0,5 M d’iodure de 1-butyl-3-méthylimidazolium (BMII), 0,03 M de diiode
(I2 ), 0,5 M de 4-tertbutylpyridine (TBP), 0,1 M d’iodure de lithium (LiI) et 0,1 M de thiocyanate de
guanidinium dans l’acétonitrile.
118
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
En revanche, RK1 reste le meilleur colorant utilisé en cellules conduisant à une efficacité
de 9,89 % et une densité de courant de plus de 20 mA.cm-2, ce qui correspond pratiquement à la
Jsc théorique maximale compte tenu de la largeur de son spectre IPCE et en supposant une
efficacité quantique IPCE de 100 % sur tout le spectre (Figure 1). Il est surprenant de constater
que les colorants qui ont la plus étroite absorption obtiennent les meilleures densités de
courant en cellules.
TPZ1 qui possède le plus fort groupement accepteur, se traduisant par le spectre
d’absorption le plus large conduit aux plus faibles caractéristiques photovoltaïques lorsqu’il est
utilisé en cellule. Notamment, la densité de courant en court-circuit semble particulièrement
basse avec ce colorant à 11,59 mA.cm-2 comparées à celles obtenues avec les autres colorants.
Or avec un pied de bande d’absorption sur TiO 2 à 749 nm, la Jsc théorique maximale que nous
pourrions atteindre en cellule avec TPZ1 est de 25,24 mA.cm-2 soit supérieure de 25 % à celle de
RK1. La faiblesse de la densité de courant obtenue expérimentalement pourrait provenir d’une
mauvaise injection des électrons à partir de la LUMO du colorant due à la basse énergie de cette
orbitale par rapport à celles des autres colorants. En effet, même si l’écart déterminé
expérimentalement de 0,29 eV entre la LUMO de TPZ1 et le bas de la bande de conduction du
TiO 2, il ne faut pas oublier que la présence des additifs peut faire varier le niveau de la bande de
conduction. Notamment, il a été montré qu’un décalage de 100 meV de la bande de conduction
vers les plus hautes énergies pouvait doubler le temps d’injection. 32 Le même phénomène a été
rencontré par Lu et al. qui ont été les premiers à publier sur des colorants à base d’une unité
thiénopyrazine et ont modifié les taux d’iode et de tert-butylpyridine (TBP) pour améliorer la
densité de courant.14 En effet, nous avons présenté dans le premier chapitre (paragraphe IV., d.)
que l’iodure de lithium (LiI) permettait de diminuer l’énergie de la bande de conduction vers les
plus basses énergies et donc l’ajout de cet additif permettrait d’augmenter l’injection des
électrons de la LUMO du colorant vers le TiO 2. De plus, nous avons discuté du fait que la tert-
butylpyridine (TBP) provoquait l’effet inverse. L’augmentation de la concentration de TBP
119
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Les deux méthodes ont été utilisées afin d’augmenter les performances photovoltaïques
de dispositifs contenant des colorants avec une unité thiénopyrazine. Tout d’abord,
l’optimisation du taux de TBP avait été effectuée dans l’article de Lu et al. avec une
concentration de 0,1 M qui avait conduit à la meilleure efficacité photovoltaïque de 5,30 % avec
FNE34 (Figure 5).14 La même optimisation a été reproduite récemment dans les travaux de Wu
et al. avec le même taux de TBP à 0,1 M. 17 Ils ont observé également que sans TBP, la densité de
courant était abaissée à 13,63 mA.cm-2 par rapport à 17,25 mA.cm-2 avec un taux de 0,1 M. Ce
résultat est à priori en contradiction avec l’hypothèse selon laquelle l’enlèvement de TBP se
traduirait par un abaissement de la bande de conduction du TiO 2 qui favoriserait l’injection. Les
auteurs proposent que ce résultat vienne d’un plus fort taux de recombinaison entre les
électrons injectés dans le TiO 2 et les accepteurs d’électrons présents dans l’électrolyte quand il
n’y a pas de TBP. En effet, la TBP a également le rôle de couvrir les espaces vides à la surface du
TiO 2.
Quant à Liyanage et al., au lieu de modifier le taux de TBP, ils ont augmenté le taux de LiI
avec l’objectif d’abaisser la bande de conduction du TiO 2.16 Ceci a un double effet :
premièrement, l’augmentation du taux d’injection des électrons de la LUMO du colorant vers le
TiO 2 mais deuxièmement, ceci a tendance à diminuer la V oc.
Dans les deux articles les plus récents, 16-17 les auteurs ont également observé une
augmentation de la Voc des cellules en remplaçant le thiophène utilisé à l’origine dans FNE34
(Figure 5) comme espaceur π-conjugué par un phényle. Cette observation conforte le choix de
structure que nous avons effectué pour TPZ1.
Sur un autre plan, nous avons considéré que l’électrolyte comporte déjà beaucoup
d’additifs et qu’il est plus économiquement et écologiquement viable de diminuer le taux d’un
additif plutôt que d’en ajouter. Ainsi, nous avons décidé de diminuer le taux de TBP par rapport
au taux présent dans l’électrolyte HI-30 utilisé précédemment de 0,5 M. Comme deux articles
ont montré un taux optimal de TBP de 0,1 M, nous avons retenu cette valeur dans notre
électrolyte. Les performances moyennes mesurées sur 3 cellules pour chaque électrolyte utilisé,
sont résumées dans le tableau 4.
120
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Tableau 4 : Optimisation des caractéristiques photovoltaïques sur TiO2 des cellules contenant
TPZ1 à Solaronix
BMII LiI TBP I2 GuSCN V oc Jsc FF η
121
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
d. Conclusion
Nous avons synthétisé 3 nouveaux colorants basés sur RK1 avec différentes unités plus
ou moins électro-déficientes. Ces modifications ont permis dans le cas de DTQX1 d’augmenter
le coefficient d’extinction molaire jusqu’à 61700 M-1.cm-1 et pour TPZ1 d’élargir le spectre
d’absorption avec un pied de bande en solution à 720 nm. Nous avons obtenu des niveaux
LUMO très bas d’environ -3,70 eV pour ces trois colorants comparés à la LUMO de RK1 qui est
située à -3,28 eV. Nous disposons ainsi de 3 colorants avec de forts accepteurs qui peuvent en
principe permettre un meilleur transfert de charge entre le groupement donneur et la fonction
d’ancrage. Cependant, seul QX1 conduit à une bonne densité de courant de 14,58 mA.cm-2 en
cellule en utilisant l’électrolyte classique HI-30 alors qu’il était le colorant avec la plus faible
absorbance et le spectre d’absorption le plus étroit. A l’opposé, TPZ1 qui possède un large
spectre d’absorption mais qui a conduit en dispositif, avec l’électrolyte HI-30, à une faible Jsc
égale à 11,59 mA.cm-2. Nous utilisons classiquement l’électrolyte HI-30 car il permet d’atteindre
des hautes performances et il possède de faibles concentrations en additifs comparé à d’autres
électrolytes à base d’iode qui peuvent contenir une dizaine d’additifs. 33 L’optimisation de
l’électrolyte pour les dispositifs contenant TPZ1 a été primordiale afin de faciliter l’injection des
électrons dans le TiO 2 en diminuant le taux de TBP de 0,5 M à 0,1 M et obtenir une densité de
courant satisfaisante de 14,91 mA.cm-2.
Nous en concluons que, en dépit de la plus forte absorption obtenue avec des forts
accepteurs, ces nouveaux colorants conduisent à des efficacités photovoltaïques en dispositifs
qui restent plus faibles que celle de la cellule contenant RK1 (9,89 %). Nous avons observé le
caractère aromatique de la conjugaison sur l’axe de la molécule dans QX1 et DTQX1 grâce à la
présence du benzène. Il apparaît que ce sont ces colorants qui permettent d’obtenir les
meilleures tensions en circuit ouvert. La situation est inverse pour TPZ1 dont la conjugaison
possède une forme quinoïdale majoritaire et qui en cellule conduit à une faible tension en
circuit ouvert. Ce résultat suggère qu’un caractère quinoïdal marqué augmente le taux de
recombinaison et fait baisser la V oc. En effet, les calculs théoriques réalisés sur TPZ1 ont montré
que l’orbitale HOMO était totalement délocalisée le long de la molécule, ce qui pourrait nuire à
la bonne séparation des charges à l’état photo-excité.
122
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
123
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Les composés 29,34 30,34 32,36 3937 et 4234 ont été synthétisés selon la littérature. La
première étape pour PK1, PK2 et 6PK1 est un couplage de Suzuki entre le synthon
bis(dibromodithiényle)benzothiadiazole substitué avec les chaînes linéaires pour PK1 et 6PK1 ou
les chaînes ramifiées pour PK2 et le composé 31 commercial ou le composé 32. Nous observons
que dans le cas des chaînes linéaires, nous obtenons le même rendement médiocre de 41 % sur
cette réaction alors qu’avec les chaînes ramifiées le rendement est de 70 %. Les chaînes
ramifiées augmentent peut-être la solubilité dans le milieu réactionnel et permettent d’obtenir
un meilleur rendement. Ensuite, nous réalisons à nouveau un couplage de Suzuki entre les
composés 33, 34 et 35 substitués à l’extrémité de la molécule par un brome et l’acide 4-
formylephényleboronique. Cette réaction est caractérisée par de très bons rendements entre
70 et 97 % car le dérivé boronique a pu être ajouté en excès contrairement à la réaction
124
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
précédente. Enfin, une condensation de Knoevenagel a été réalisé sur les aldéhydes 36 à 38
avec l’acide cyanoacétique en présence de pipéridine afin d’obtenir les colorants PK1, PK2 et
6PK1 avec des rendements satisfaisants.
Nous allons maintenant comparer les différentes propriétés de PK1 et RK1 dans un
premier temps puis les différents colorants PK entre eux.
i. Spectrométrie UV-Visible
Nous avons mesuré les spectres d’absorption des colorants en solution dans le
dichlorométhane et imprégnés sur des électrodes fines de TiO 2 (Figures 16, 17 et 18).
60000
50000
ε (M-1.cm-1)
π-π*
40000 π-π* ICT
30000
ICT
20000
PK1
10000
RK1
0
250 350 450 550 650 750
λ (nm)
Le système π-conjugué de PK1 est étendu avec trois thiophènes supplémentaires par
rapport à RK1. Nous observons un décalage de plus de 50 nm vers les plus grandes longueurs
d’onde des bandes π-π* et ICT grâce à cet extension du système π-conjugué. Le coefficient
d’extinction molaire du pic de la bande d’absorption ICT est également accru et passe d’environ
125
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
30000 M-1.cm-1 pour RK1 à 45000 M-1.cm-1 pour PK1. Nous attendons ainsi de pouvoir obtenir
une meilleure densité de courant en cellule avec PK1 grâce à l’absorption de plus de photons
dans le cas de PK1.
60000
PK1
50000
PK2
40000
ε (M-1.cm-1)
PK3
30000
6PK1
20000
10000
0
250 350 450 550 650 750
λ (nm)
Figure 17 : Spectres d’absorption UV-Vis des solutions 10-5 M des différents colorants PK dans le
dichlorométhane
dans le cas des chaînes linéaires de PK1, ce qui diminue légèrement la conjugaison. L’effet est
aussi marqué lors de l’addition d’une chaîne supplémentaire dans le cas de PK3, qui augmente
très probablement l’angle de torsion entre le phényle et le thiophène voisins. Ceci décale de la
même manière les bandes d’absorption de PK3 vers le bleu comparé à PK1. En revanche, la
bande d’absorption ICT de 6PK1 est décalée de 9 nm vers le rouge par rapport à celle de PK1, en
raison de l’effet donneur des chaînes alkyles substituées sur la triphénylamine.
PK1 180
2 PK2 160
PK3
140
Figure 18 : Spectres d’absorption UV-Visible et de fluorescence des colorants PK greffés sur TiO 2
En ce qui concerne l’absorption des colorants greffés sur TiO 2 (Figure 18), nous avons
utilisé des électrodes de 2 µm de la même série de fabrication pour pouvoir comparer les
intensités d’absorption. Par conséquent, nous suggérons qu’une plus grande intensité
correspond un meilleur taux de greffage des sensibilisateurs sur la surface en prenant en
compte également le coefficient d’extinction molaire. Ainsi, PK1 semble être le colorant qui
s’imprègne le plus sur l’oxyde. PK2 et PK3 qui sont un peu plus encombrés en position latérale
soit par les chaînes ramifiées, soit par la présence d’une chaîne supplémentaire, montrent une
intensité du spectre d’absorption plus faible. Il semble que 6PK1 qui contient deux chaînes
supplémentaires encombrantes en périphérie se greffe faiblement sur la surface. Par ailleurs,
les quatre colorants ont un décalage de leur absorption vers le bleu par rapport à celle observée
en solution. L’effet est le plus marqué pour PK2 avec un décalage de 19 nm de la bande ICT alors
qu’il n’est que de 2 nm dans le cas de PK3. Nous avons discuté dans le cas des colorants avec
différents espaceurs π-conjugués de la théorie de l’exciton de Kasha 38 qui décrit le décalage du
spectre d’absorption sur TiO 2 vers le bleu par rapport à celui en solution par la présence
d’agrégats de type H. Ces agrégats peuvent conduire à une extinction des états excités et
notamment, cela peut être observé par l’extinction de la fluorescence. 39-40 Ooyama et al. ont
observé cette extinction de la fluorescence à l’état solide pour des colorants à base de
127
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
benzofurooxazolocarbazole (Figure 19). Notamment, ils ont montré que plus la chaîne latérale,
portée par l’unité carbazole (groupement R dans la figure 19), fixée sur des colorants ayant le
même système π-conjugué était longue, plus elle pouvait réduire l’agrégation de type H et
permettre de retrouver la fluorescence à l’état solide. 39
Figure 19 : Structure de base de colorants dont certains conduisent des agrégats de type H
Nous avons donc mesuré la fluorescence de nos colorants adsorbés sur TiO 2 excités à
leur longueur d’onde d’absorption maximale de plus faible énergie, soit entre 511 nm et 534
nm, et nous avons gardé les mêmes conditions d’ouverture des fenêtres du fluorimètre entre
chaque colorant (Figure 18). Nous constatons que PK1 qui montre une très forte absorption, ce
qui suggère une forte concentration de colorants greffés sur la surface, affiche l’une des deux
plus faibles intensités de fluorescence. Ceci indique une probable agrégation de type H des
colorants qui inhibe la fluorescence. Si nous nous référons à sa plus faible absorption, la
quantité de PK2 greffée semble être inférieure à celle de PK1 sur la même épaisseur de TiO 2. Le
fort déplacement observé du spectre d’absorption de 19 nm vers le bleu en passant de la
solution à l’état greffé milite en faveur d’une forte agrégation de type H. Pourtant, la
fluorescence de PK2 greffé sur TiO 2 est plus intense que celle de PK1, ce qui suggère que les
chaînes ramifiées sur PK2 pourraient réduire, grâce à leur encombrement stérique, l’extinction
de la fluorescence observée pour PK1 en éloignant les molécules les unes des autres. PK3, dont
l’intensité de l’absorption est similaire à celle de PK2, alors qu’il présente un coefficient
d’extinction molaire du pic de la bande ICT plus faible, possède la plus forte fluorescence. De
plus, il est aussi le colorant dont le spectre d’absorption à l’état greffé sur TiO 2 montre le plus
faible décalage de 2 nm seulement par rapport à l’état solubilisé dans le dichlorométhane. Ces
deux arguments suggèrent une faible agrégation. Quant à 6PK1, il présente la plus faible
absorption et par conséquent semble être le colorant le moins greffé surTiO 2, ce qui peut
provenir de l’encombrement des chaînes hexyles. Par ailleurs, la faible intensité de fluorescence
de 6PK1 peut être expliquée soit par la faible quantité de colorants sur la surface soit par son
inhibition provenant d’une agrégation de type H puisqu’un décalage hypsochrome de 9 nm de
sa bande d’absorption ICT sur TiO 2 est observé par rapport à celle en solution. En conclusion,
nous pouvons classer ces colorants du plus au moins agrégé avec un doute pour 6PK1 : PK1 >
PK2 > 6PK1 > PK3.
128
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Nous allons maintenant nous intéresser à l’énergie des orbitales moléculaires frontières
de ces colorants.
Les niveaux HOMO et LUMO ont été déterminés par voltammétrie cyclique dans le
dichlorométhane selon la même méthode que précédemment (Figure 20) et ces propriétés sont
résumées dans le tableau 6.
PK1 0,50
2,70
Intensité normalisée (u. a.)
129
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Les niveaux énergétiques HOMO des trois colorants PK1, PK2 et PK3 sont similaires et
localisés vers -5,28 eV tandis que 6PK1, qui contient des chaînes hexyles à caractère électro-
donneur sur la triphénylamine, possède un niveau énergétique HOMO plus élevé à -5,15 eV. Les
niveaux énergétiques LUMO sont eux aussi assez similaires et compris entre -3,69 et -3,62 eV.
Comme nous pouvions nous y attendre, la modification des chaînes sur le même système π-
conjugué n’a que très peu d’influence sur les niveaux énergétiques des orbitales moléculaires
frontières excepté pour 6PK1 où les chaînes augmentent le caractère donneur de la partie
triarylamine.
130
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Les colorants ont été testés en utilisant des électrodes de TiO 2 de même épaisseur et en
employant des conditions de sensibilisation identiques pour être sûr de bien mettre en évidence
l’influence des chaînes alkyles des colorants sur les caractéristiques photovoltaïques des
dispositifs.
Figure 21 : Caractéristiques J-V (à gauche) et spectres d’IPCE (à droite) des cellules sensibilisées
par les colorants PK et basées sur un électrolyte liquide
131
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Nous observons que 3 des colorants PK utilisés en cellules solaires conduisent à une
efficacité moyenne voisine de 7 % alors que la cellule contenant PK2 surpasse les autres avec un
rendement photovoltaïque de 9,05 %. Plus particulièrement, nous observons que l’efficacité des
dispositifs est essentiellement corrélée à la densité de courant en court-circuit des dispositifs
qui est en moyenne de 14,28 mA.cm-2 pour les trois cellules contenant les colorants PK1, PK2 et
6PK1 alors qu’elle vaut 18,08 mA.cm-2 dans le dispositif sensibilisé par PK2. Les spectres IPCE de
ces dispositifs ont été mesurés (Figure 21). Les mesures confirment une meilleure conversion
des photons en électrons pour les cellules avec PK2 comparée aux autres colorants. Par ailleurs,
les colorants PK1, PK3 et 6PK1 présentent des spectres IPCE similaires avec un maximum allant
de 70 à 75 % entre 550 et 600 nm. Quant à PK2, il permet de convertir jusqu’à 85 % des photons
absorbés en électrons dans la même gamme de longueurs d’onde.
Nous observons que PK1 dont l’intensité du spectre d’absorption est la plus forte sur
TiO 2 (Figure 18) est effectivement le colorant qui présente le plus fort taux de greffage avec une
valeur de 6,17.10-7 mol.cm-2. Ce fort taux de greffage peut expliquer l’existence de phénomènes
d’agrégation. En particulier, l’hypothèse d’agrégation de type H avait été émise précédemment
pour PK1 suite à l’observation de l’inhibition de sa fluorescence. Ceci semble par ailleurs
cohérent avec la faible densité de courant observée pour la cellule contenant ce colorant. Le
taux de greffage de PK2 sur l’oxyde est plus faible que celui de PK1. Ce taux plus faible peut être
expliqué par l’encombrement plus important engendré par les chaînes ramifiées de PK2 par
rapport aux chaînes linéaires de PK1. Ce résultat est cohérent avec le fait qu’une absorption
plus faible est observée pour PK2 que pour PK1 et avec notre analyse du paragraphe b. i.
132
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
précédent. L’agrégation réduite par les chaînes encombrées de PK2 lui permet en cellule de
mieux injecter ses électrons photo-excités plus efficacement dans le TiO 2 que les autres
colorants dans les mêmes conditions de tests des performances. Ceci est confirmé par
l’intensité du spectre IPCE plus élevée parmi les quatre colorants. Le taux de greffage de PK3 est
encore plus faible que celui de PK2. Nous avons vu dans le paragraphe b. i. que ce colorant
présente une faible agrégation de type H et une forte intensité de fluorescence, ce qui pouvait
laisser espérer une forte densité de courant. Le spectre IPCE de PK3 est similaire à celui de PK1
mais l’explication avancée pour PK1 ne tient pas ici. Le plus probable est que la faible quantité
de colorants greffés ne soit pas suffisante pour collecter tous les photons et injecter autant
d’électrons que dans le cas de PK2. Enfin, 6PK1 qui présente une chaîne supplémentaire par
rapport à PK3 en périphérie de la molécule semble être encore plus encombrant au vu de la
quantité de colorants la plus faible entre les quatre colorants. 6PK1 présente en dispositif une
densité de courant équivalente à celle obtenue avec PK3 alors que le taux de greffage sur la
surface du TiO 2 est plus faible. Cependant le spectre d’absorption de 6PK1 est légèrement plus
large que celui de PK3, ce qui permet de compenser la plus faible concentration de colorants.
Nous venons de discuter les différences sur la densité de courant mais nous observons
également une différence sur la tension en circuit ouvert qui est la plus élevée pour la cellule
contenant PK2 à 704 mV et la plus faible pour le dispositif sensibilisé par PK3, à 649 mV, Voc qui
contribuent respectivement à la meilleure et à la moins bonne performance. Nous rappelons
que la tension en circuit ouvert dans les cellules solaires à colorants correspond à la différence
entre le quasi-niveau de Fermi du TiO 2 et le potentiel standard du couple redox dans
l’électrolyte. Or le quasi-niveau de Fermi est corrélé avec le niveau de la bande de conduction
qui peut être affecté par la densité d’électrons injectés par le colorant. Dans l’équipe du
professeur Emilio Palomares, la densité électronique en fonction de la tension en circuit-ouvert
et le temps de vie des électrons en fonction de la densité électronique dans ces dispositifs
(Figure 22) ont été calculés à partir des mesures d’extractions de charge et de photo-potentiel
transitoire décrites dans le chapitre I.
133
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
A partir des mesures d’extraction de charge (Figure 22 à gauche), nous constatons que la
densité de charges photo-excitées est la plus élevée dans la cellule contenant PK1. Ce résultat
est cohérent avec la plus grande concentration de colorants PK1 accrochés sur la surface de
TiO 2. La bande de conduction du TiO 2 est légèrement plus basse dans le cas de la cellule
contenant PK1 à cause de la plus grande accumulation de charges par rapport aux autres
dispositifs. Pour les autres colorants, l’ordre décroissant de la densité de charges photo-
générées dans la cellule est selon 6PK1 > PK2 > PK3. Quant aux mesures de photo-potentiels
transitoires, elles indiquent que le temps de vie des électrons photo-excités est le plus élevé,
dans les cellules à base de 6PK1, à densité électronique donnée. Cela signifie que le taux de
recombinaison entre les électrons injectés dans le TiO 2 et le couple redox est la plus faible dans
cellules sensibilisées par 6PK1. Ceci peut être expliqué par la présence des chaînes en périphérie
qui empêchent le couple redox d’approcher de la surface du TiO 2.41 Les taux de recombinaison
dans les cellules à base de PK1 et PK2 sont similaires or PK1 injecte plus d’électrons dans le TiO2,
ce qui a pour conséquence un abaissement de la bande de conduction du TiO2. Nous observons
effectivement la plus faible valeur de V oc en dispositifs. 6PK1, malgré un plus faible taux de
recombinaison et une plus faible densité de charges en cellule que PK1 montre une tension en
circuit ouvert similaire. Enfin, PK3 montre en cellule le plus fort taux de recombinaison entre les
électrons injectés dans le TiO 2 et le couple redox qui explique qu’il obtienne la plus faible V oc
entre les dispositifs imprégnés par ces quatre colorants.
Nous avons ensuite choisi de remplacer l’électrolyte liquide par un liquide ionique pour
stabiliser les dispositifs et suivre l’évolution des performances sur plusieurs centaines d’heures.
134
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Figure 23 : Caractéristiques J-V des dispositifs sensibilisés par les colorants PK avec un liquide
ionique
135
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Nous avons également suivi les efficacités photovoltaïques de ces dispositifs au cours du
temps sous des conditions ISOS-L2 (1000 W.m-2, 65 °C, humidité relative ambiante). L’évolution
des efficacités de photoconversion de ces cellules sensibilisées par des colorants portant le
même système π-conjugué qui ne diffèrent que par leurs chaînes solubilisantes est présentée
dans la figure 24.
1,2
Efficacité normalisée (u. a.)
1
0,8
PK1
0,6
PK2
0,4 PK3
0,2 6PK1
0
0 500 1000 1500 2000
Temps (h)
136
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
Nous observons que les colorants qui portent le moins de chaînes latérales, PK1 et PK2,
semblent être ceux qui conduisent à la meilleure stabilité sous éclairement de 1000 W.m -2 à 65
°C avec une humidité relative ambiante. La perte d’efficacité est respectivement de 31 et de 19
% au bout de 2000 heures. Les cellules à base de 6PK1 perdent 64 % de leur efficacité initiale au
bout du même temps. PK3 conduit à la plus mauvaise stabilité avec une efficacité en cellule
après 2000 heures égale à 28 % de son efficacité initiale. De façon générale, il semble que la
stabilité des cellules diminue lorsque le nombre de chaînes est plus important au sein de la
molécule photosensible. Ce résultat est en accord avec ceux de la littérature. Il a par exemple
été montré que l’adjonction d’une chaîne latérale sur un colorant qui n’en porte pas dans le but
de diminuer l’agrégation entre colorants, conduit à une dégradation de la stabilité des cellules. 42
De même, Manceau et al. ont reporté que le poly(3-hexylthiophène), plus connu sous
l’abréviation P3HT, connaissait une dégradation sous illumination en présence d’oxygène. Ils ont
montré qu’il s’agissait d’un mécanisme d’oxydation, de ses chaînes solubilisantes, sur le groupe
CH2 en position α du thiophène (Schéma 7).43
d. Conclusion
Nous avons étudié quatre colorants possédant le même système π-conjugué avec un
nombre ou une position des chaînes alkyles différents. Nous avons vu que ces modifications
137
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
1,2
Efficacité normalisée (u. a.)
1
0,8
0,6
PK2
0,4
0,2
0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000
Temps (h)
Figure 25 : Evolution de l’efficacité photovoltaïque de la cellule sensibilisée par PK2 sous des
conditions ISOS-L2
que celle de RK1, DTQX1 avec une intensité d’absorption très élevée dans la même gamme
d’absorption que RK1 et enfin TPZ1 avec un spectre d’absorption s’étendant jusqu’à 720 nm.
Nous avons constaté que, en dépit du fait que TPZ1, avec une unité thiénopyrazine, présente le
plus large spectre d’absorption, la cellule contenant TPZ1 possède la plus faible densité de
courant. Nous avons pu expliquer qu’il existe une forme quinoïdale majoritaire dans la structure
de ce colorant qui ne permet pas une bonne séparation des charges comme il l’a été montré
récemment dans la littérature. QX1 et DTQX1 qui présentent une structure aromatique plus
favorable ont conduit à des densités de courant plus élevées lorsqu’ils ont été utilisés dans des
dispositifs dans les mêmes conditions d’utilisation. Nous en concluons qu’il faut une structure
plutôt aromatique qui permet une bonne localisation du niveau HOMO sur le groupement
donneur (dans nos colorants, l’enchaînement triphénylamine-thiophène) et du niveau LUMO
sur le groupement accepteur (du chromophore central jusqu’à la fonction d’ancrage) du
colorant.
L’autre méthode utilisée pour élargir le spectre d’absorption de RK1 a été d’étendre son
système π-conjugué central. Cette démarche a conduit à PK1, un composé peu soluble et enclin
à l’agrégation. Pour surmonter ces difficultés, nous avons décidé d’ajouter ou de modifier les
chaînes alkyles de PK1 en synthétisant trois nouveaux colorants afin notamment d’améliorer la
solubilité. Nous n’avons observé que peu de changements concernant les propriétés optiques et
électroniques de ces différents colorants PK. En revanche, ces colorants portant différentes
chaînes alkyles ont débouché sur de grandes différences concernant les efficacités de photo-
conversion des cellules allant de 6,53 % à 9,05 % avec un électrolyte liquide. Nous avons
observé que les chaînes peuvent jouer un rôle important dans l’agrégation des colorants,
agrégation qui peut piéger les états excités, conduisant à réduire l’injection des électrons vers le
TiO 2 et baisser la densité de courant des cellules. Des chaînes encombrantes en position latérale
peuvent réduire cette agrégation et induire une meilleure injection des électrons comme dans
le cas de PK2. Enfin, nous avons constaté que plus le nombre de chaînes alkyles sur les colorants
augmente, plus l’efficacité de photo-conversion des cellules correspondantes diminue
rapidement. Nous en concluons que les chaînes solubilisantes des colorants ont un rôle
important sur les rendements photovoltaïques ainsi que sur la stabilité des dispositifs finaux.
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141
Chapitre III : Variation du chromophore central et effet des chaînes solubilisantes
142
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Chapitre IV :
143
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
I. Contextualisation
Nous allons étudier maintenant l’influence de la modification du dernier groupement de
RK1, l’unité électro-donneuse constituée d’une triphénylamine et d’un thiophène. Récemment,
une famille de six colorants a été publiée par le laboratoire, synthétisée par le Dr. Damien Joly,
post-doctorant et Yann Kervella, technicien. 1 Dans cette famille, des modifications du
groupement donneur ont été effectuées comme l’addition de chaînes hexyles ou hexyloxy sur la
triphénylamine pour donner 6RK1 et 6ORK1 respectivement (Figure 1). Enfin, l’autre
modification intéressante du groupement donneur a été de fusionner la triphénylamine et le
thiophène afin d’obtenir une unité indénothiophène sur RKF.
144
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
meilleur coefficient d’extinction molaire est obtenu avec RKF de 25900 M-1.cm-1 comparé à ceux
de 23000 M-1.cm-1 de 6RK1 et de 19900 M-1.cm-1 de 6ORK1.
45000
40000 RK1
35000 6RK1
6ORK1
ε (M-1.cm-1)
30000
25000 RKF
20000
15000
10000
5000
0
250 350 450 550 650 750
λ (nm)
Figure 2 : Spectres d’absorption UV-Visible des solutions 10-5 M dans le dichlorométhane des
colorants modifiés sur le groupement électro-donneur1
Les niveaux HOMO sont situés à des énergies plus élevées selon le caractère plus ou
moins donneur de la molécule dont l’ordre croissant est le suivant : 6RK1 < RKF < 6ORK1 (Figure
3). En modifiant le groupement électro-donneur, nous nous attendons à priori à ne modifier que
la HOMO du colorant, ce qui est confirmé par les calculs basés sur la théorie de la fonctionnelle
de la densité sur ces colorants. Or à partir des expériences de voltammétrie cyclique, un
abaissement de la LUMO est observé pour les 3 colorants, abaissement qui est plus significatif
dans le cas de RKF. En résumé, un plus faible écart HOMO-LUMO est obtenu dans les trois cas.
Figure 3 : Niveaux énergétiques des orbitales moléculaires frontières des colorants publiés par
notre laboratoire.1 BC : Bas de la bande de Conduction.
145
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Ces colorants ont ensuite été testés en cellules avec un électrolyte liquide, puis avec un
liquide ionique afin d’avoir une idée de leur stabilité. Les rés ultats montrent qu’aucune de ces
modifications n’a permis d’améliorer les efficacités des cellules contenant RK1, à 10,2 % avec un
électrolyte liquide. Néanmoins, ces colorants conduisent en dispositif à des efficacités parmi les
plus élevées obtenues avec des colorants organiques utilisant un couple redox à base d’iode.
6ORK1 montre la meilleure efficacité en dispositif à 10,1 % tandis que RKF et 6RK1 atteignent
9,69 % et 9,67 % d’efficacité en cellule, respectivement.
115%
110%
Efficacité normalisée (%)
105%
RK1
100%
6RK1
95% 94%
90% 6ORK1
89%
85% RKF
80%
75% 75%
70%
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
Temps (h)
Figure 4 : Evolution de l’efficacité photovoltaïque des cellules soumises à des conditions ISOS-L2
contenant des colorants modifiés sur le groupement donneur étudiés précédemment au
laboratoire1
146
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
ionique est utilisé à 7,87 % proche du record mondial à 8,5 %. 8 De plus, il montre une excellente
stabilité après 3000 heures d’éclairement continu avec une perte de seulement 11 % de
l’efficacité initiale.
Nous avons ainsi décidé de continuer cette approche utilisant des structures fusionnées
pour développer de nouveaux colorants à base d’indénothiophène et d’indénothiénothiophène.
Un colorant 6ORKF synthétisé par le Dr. Damien Joly, présente des chaînes hexyloxy sur la
diphénylamine, qui permettent de décaler le spectre d’absorption vers les plus grandes
longueurs d’onde (Figure 5). Dans le cadre de mon projet doctoral, l’un des objectifs était de
développer de nouveaux colorants avec le plus large choix de couleurs possible. Or nous avons
vu dans le chapitre II que le simple remplacement du phényle utilisé comme espaceur π-
conjugué par un furane pouvait décaler fortement le spectre d’absorption du colorant de 50
nm.9,10,11,12 De plus, le colorant portant le furane possédait une meilleure stabilité que le
sensibilisateur portant un phényle. 13 Sur la base de ces observations, YKP-79, a été synthétisé
par Yann Kervella à partir des briques moléculaires utilisées dans la synthèse de MG-116 et de
RKF , qui est un colorant combinant une unité indénothiophène comme groupement donneur et
un furane comme pont π-conjugué afin d’élargir le spectre d’absorption et augmenter la
stabilité.
Dans un second temps, nous avons voulu nous affranchir d’un problème sur la structure
de nos colorants à base d’indénothiophène qui présentent un carbone susceptible de s’oxyder,
celui qui porte les chaînes alkyles de l’unité indénothiophène. En effet, il a été observé sur un
fluorène qu’en présence de dioxygène, le carbone portant les chaînes alkyles pouvait être oxydé
et conduire à la formation de fluorénone (Schéma 1). 14-15
147
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Après avoir synthétisé ces nouveaux colorants basés sur une unité indénothiophène, j’ai
entièrement caractérisé ces molécules par spectroscopie UV-Visible et par voltammétrie
cyclique puis je les ai intégrés dans des dispositifs photovoltaïques. Nous discuterons ainsi de
l’influence des différentes modifications sur ces différentes propriétés jusqu’aux premiers tests
de stabilité réalisés en cellules remplies avec un liquide ionique.
148
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
J’ai donc en complément des colorants synthétisés par Y. Kervella et le Dr. D. Joly
commencé la synthèse d’une nouvelle famille de colorants basés sur l’indénothiénothiophène.
J’ai tout d’abord réalisé l’analogue MG-207 de YKP-88 avec un phényle comme espaceur π-
conjugué et nous avons modifié ce phényle par un furane dans MG-214 pour obtenir le colorant
similaire à DJ-214 (Figure 7).
Figure 7 : Structures de la famille des colorants basés sur une unité indénothiénothiophène
Pour finir, j’ai étudié l’ensemble de ces colorants que nous allons discuter dans ce
chapitre. Nous commenterons les différentes propriétés optiques, électroniques et
photovoltaïques des familles des colorants basés sur une unité indénothiophène et de cel les des
sensibilisateurs contenant le groupement indénothiénothiophène.
Nous allons tout d’abord nous intéresser aux premiers colorants synthétisés portant un
indénothiophène substitué par les chaînes alkyles (Schéma 2). Les structures de 6ORKF et YKP-
79 ont été construites sur le même groupement donneur que RKF.1 La synthèse du groupement
donneur effectuée par Yann Kervella a été réalisée en 6 étapes avec un rendement global de 60
% pour conduire au groupement donneur 50 dans le cas de RKF et YKP-79 et au synthon 51
dans le cas de 6ORKF.
149
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Schéma 2 : Synthèse des groupements donneurs basés sur une unité indénothiophène
substituée avec des chaînes alkyles 1
Pour réaliser les colorants avec des groupements aryles sur le carbone ponté de l’unité
indénothiophène, Yann et moi-même avons développé la synthèse des groupements donneurs
56, 57 et 58 analogues aux composés 50 et 51 qui comporte seulement 2 étapes à partir de
l’intermédiaire 45 avec ,en moyenne, un rendement global de 66 %.
Schéma 3 : Synthèse des groupements donneurs basés sur une unité indénothiophène
substituée avec des groupements aryles
Après avoir synthétisé les groupements donneurs correspondants, Yann et Damien ont
obtenu les colorants après 2 étapes identiques à la synthèse de nombreux colorants dont MG-
116 (Chapitre II, III.) et RKF,1 un couplage de Stille puis une condensation de Knoevenagel, avec
des rendements globaux compris entre 32 % et 88 % limités par le couplage de Stille (Schéma 4).
150
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Nous allons maintenant nous intéresser aux propriétés optiques de tous ces colorants
portant des groupements plus ou moins donneurs.
Grâce à cette famille, nous obtenons une large palette de couleurs allant du rouge
jusqu’au bleu (Figure 8). Les couleurs de RKF et 6ORKF en solution dans un mélange CH 3CN/t-
BuOH, 1:1 sont similaires à celles de leurs homologues avec les groupements aryles sur
l’indénothiophène YKP-88 et YKP-137.
151
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
35000 35000
ε (M-1.cm-1)
YKP-137
30000 30000
25000 25000
20000 20000
15000 15000
10000 10000
5000 5000
0 0
250 450 650 250 450 650
λ (nm) λ (nm)
Figure 9 : Spectres d’absorption UV-Visible des solutions 10-5 M dans le dichlorométhane des
colorants portant un indénothiophène avec un phényle (à gauche) et un furane (à droite)
comme espaceur π-conjugué
152
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Tableau 1 : Propriétés optiques des colorants portant une unité indénothiophène dans le
dichlorométhane et greffés sur TiO2
λabs a (ε) λonseta Egb λmax TiO2c λonset TiO2 c Eg TiO2b
Colorant
(nm) ((M-1.cm-1)) (nm) (eV) (nm) (nm) (eV)
a) Mesuré dans le dichlorométhane. b) Calculé à partir de 1240/λonset. c) Mesuré sur des épaisseurs
de 2 µm de TiO2.
Nous observons tout d’abord que le remplacement des chaînes alkyles par des
groupements aryles sur l’unité indénothiophène entre RKF et YKP-88, entre 6ORKF et YKP-137
et entre YKP-79 et DJ-214 a peu d’influence sur la position des bandes d’absorption. En
revanche, nous constatons une augmentation du coefficient d’extinction molaire pour les
colorants portant un groupement aryle par rapport aux colorants contenant des chaînes alkyles.
Par exemple, il augmente de 32500 M-1.cm-1 pour le pic de la bande ICT d’YKP-79 à 45300 M-
1
.cm-1 pour celui de DJ-214.
153
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
2 1,4
Absorbance normalisée (u. a.)
RKF
Absorbance normalisée (u. a.)
1,8 YKP-79
6ORKF 1,2
1,6
1,4 YKP-88 1 YKP-89
1,2 YKP-137 0,8 DJ-214
1
0,8 0,6
0,6 0,4
0,4
0,2
0,2
0 0
340 540 740 340 540 740
λ (nm) λ (nm)
Figure 10 : Spectres d’absorption UV-Visible sur TiO 2 des colorants à base d’indénothiophène
portant un phényle (à gauche) et un furane (à droite) comme espaceur π-conjugué
Si nous comparons les spectres d’absorption des colorants en solution et greffés sur
TiO 2, nous observons un décalage hypsochrome de la bande ICT de tous les colorants lorsqu’ils
sont greffés sur l’oxyde. Ceci peut être attribué soit à la déprotonation du colorant pour se
greffer à la surface comme mentionné précédemment (chapitre II, II.) 17-18 soit à une agrégation
de type H de ces colorants comme nous l’avons observé pour les colorants PK dans le chapitre
III, III.19 Nous avions également expliqué que l’agrégation pouvait favoriser le piégeage de l’état
excité entre colorants.20 Ce phénomène pouvait induire une moins bonne efficacité d’injection
et donc une baisse de la densité de courant en court-circuit en cellule. Nous constatons que le
décalage vers le bleu est plus important pour les colorants portant un furane comme espaceur
π-conjugué, entre 32 et 45 nm, que les colorants contenant un phényle dont le déplacement va
de 6 à 24 nm. Cette différence avait déjà été observée entre RK1 portant un phényle et MG-116
à base de furane dans le chapitre II, III. Nous nous attendons donc à ce que les colorants avec un
furane s’agrègent plus facilement que les colorants portant un phényle et conduisent en cellule
154
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Nous observons un nombre de bandes d’absorption similaire pour les colorants greffés
sur TiO 2 quel que soit l’espaceur π-conjugué et nous notons un élargissement de la bande ICT
des colorants portant un furane avec une largeur à mi-hauteur moyenne de 160 nm contre 130
nm avec les sensibilisateurs contenant un phényle.
Nous observons de légers décalages du pic de la bande ICT vers le bleu pour les colorants
contenant les groupements aryles substitués sur l’unité indénothiophène par rapport aux
colorants portant des chaînes alkyles, excepté pour le couple 6ORKF/YKP-137 où nous
observons un décalage plus important de 21 nm qui peut être la signature d’une agrégation
supplémentaire pour YKP-137. Lorsque nous comparons deux à deux, les colorants qui portent
dans un cas les chaînes alkyles et dans l’autre cas les groupements aryles, nous observons des
pieds de bande d’absorption similaires sauf pour le couple YKP-79/DJ-214 où là encore le
colorant portant les groupements aryles pourrait être plus agrégé que le dérivé alkylé. Nous
établissons néanmoins tout de même un ordre décroissant de l’écart HOMO-LUMO similaire à
celui calculé en solution, avec YKP-89 qui présente de nouveau l’écart le plus faible : YKP-88 ≈
RKF > 6ORKF = YKP-137 > DJ-214 > YKP-79 ≈ YKP-89.
155
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
0,8 YKP-89
YKP-88 0,6
0,6 DJ-214
YKP-137 0,4
0,4
0,2 0,2
0,0 0,0
-0,2 0,0 0,5 1,0 1,5 -0,2 0,0 0,5 1,0 1,5
-0,4 -0,4
-0,6 -0,6
-0,8 -0,8
Potentiel (V vs Ag/AgCl) Potentiel (V vs Ag/AgCl)
0,4
Intensité normalisée (u. a.)
0,2
Intensité normalisée (u. a.)
0,1
0,0
-1,6 -1,1 -0,6 -0,1 0,4 -1,7 -1,2 -0,7 -0,2 0,3
-0,2
-0,4 -0,4
RKF YKP-79
-0,6 6ORKF YKP-89
-0,8 YKP-88 -0,9
DJ-214
YKP-137
-1,0
-1,2 Potentiel (V vs Ag/AgCl) -1,4 Potentiel (V vs Ag/AgCl)
156
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Figure 12 : Niveaux HOMO et LUMO déterminés par voltammétrie cyclique. BC : Bas de la bande
de Conduction.
157
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Nous constatons que les niveaux HOMO sont globalement inchangés lorsque nous
remplaçons les chaînes alkyles par des groupements aryles dans les coupl es RKF/YKP-88,
6ORKF/YKP-137 et YKP-79/DJ-214. Les niveaux LUMO restent similaires également pour ces
couples.
En accord avec les données de la littérature, 9,11 nous retrouvons le fait que les colorants
utilisant un phényle comme espaceur π-conjugué possède un niveau LUMO plus élevé en
moyenne de 0,10 eV à une énergie de -3,60 eV, environ, que celui des colorants portant un
furane dont l’énergie moyenne du niveau LUMO est de -3,70 eV. Ceci est cohérent avec ce que
nous avons observé précédemment lorsque nous avons fait varier l’espaceur π-conjugué sur
RK1 (Chapitre II, III.).
Nous observons le même ordre décroissant de l’écart HOMO-LUMO qu’il soit déterminé
par voltammétrie cyclique ou par spectroscopie UV-Vis, à savoir : YKP-88 ≈ RKF > YKP-79 ≈ DJ-
214 ≈ 6ORKF > YKP-89.
Les niveaux HOMO des colorants sans substituants donneurs sur la diphénylamine sont
bien compatibles avec le potentiel standard du couple redox I 3-/I- situé à -4,96 eV. En revanche,
l’écart moyen entre les niveaux HOMO des colorants portant les groupements méthoxy ou
hexyloxy et le potentiel du couple I 3-/I- n’est que de 0,28 eV.
Enfin, la différence entre le bas de la bande de conduction du TiO 2 et les niveaux LUMO
des colorants est suffisante (> 0,20 eV) pour une bonne injection des électrons. Nous pouvons
ainsi tester ces colorants en dispositifs solaires à colorants.
Les colorants ont été testés dans des cellules utilisant des électrodes de TiO 2 fabriquées
à Solaronix, réalisées et étudiées à Solaronix et dans notre laboratoire au SPrAM. Les différentes
propriétés des cellules après optimisation du solvant d’imprégnation et de l’épaisseur de la
couche de nanoparticules transparente (T) et de la couche de particules réflective (R) de TiO 2
obtenues à Solaronix et au SPrAM sont résumées respectivement dans les tableaux 3 et 4 et les
caractéristiques courant-tension obtenues au SPrAM sont présentées dans la figure 13.
158
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Aire active de 36 mm². Cellules réalisées et testées chez Solaronix. Conditions de sensibilisation : 0,2
mM de colorant + 2 mM de CDCA, CH3CN/t-BuOH, 1:1, 15 h. Electrolyte liquide HI-30 : 0,5 M
d’iodure de 1-butyl-3-méthylimidazolium (BMII), 0,03 M de diiode (I 2), 0,5 M de 4-tertbutylpyridine
(TBP), 0,1 M d’iodure de lithium (LiI) et 0,1 M de thiocyanate de guanidinium dans l’acétonitrile.
Aire active de 36 mm². Cellules réalisées et testées au SPrAM. Conditions de sensibilisation : 0,2 mM
+ 2 mM de CDCA, CH3CN/t-BuOH, 1:1, 3 h. Electrolyte liquide HI-30 : 0,5 M d’iodure de 1-butyl-3-
méthylimidazolium (BMII), 0,03 M de diiode (I 2), 0,5 M de 4-tertbutylpyridine (TBP), 0,1 M d’iodure
de lithium (LiI) et 0,1 M de thiocyanate de guanidinium dans l’acétonitrile.
159
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Les tests des différents colorants en cellules ont été reproduits dans deux entités
différentes. Au laboratoire, nous avons obtenu une très bonne reproductibilité sur 5 cellules
contenant l’un des colorants les plus efficaces, YKP-88, avec une incertitude relative inférieure à
2 % sur la valeur de l’efficacité. Après avoir démontré la reproductibilité de nos réalisations et
mesures, pour des raisons de coût de réalisation des cellules, d’optimisation des paramètres et
de temps, nous n’avons réalisé des tests que sur deux cellules pour les autres colorants mais
nous n’avons présenté dans le tableau 4 que la cellule qui présente la meilleure efficacité.
-2
-4
-6
-8
-10
YKP-88
-12
YKP-137
-14
YKP-79
-16
YKP-89
-18
DJ-214
-20 Tension (V)
Figure 13 : Caractéristiques J-V des cellules contenant les colorants basés sur une unité
indénothiophène mesurées au SPrAM
Nous pouvons tout d’abord constater que le remplacement des chaînes alkyles sur les
composés RKF, 6ORKF et YKP-79 par des groupements aryles sur YKP-88, YKP-137 et DJ-214
respectivement n’altèrent quasiment pas les rendements photovoltaïques finaux des dispositifs
utilisant ces colorants, ce qui est un résultat positif.
160
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
colorants greffés sur la surface dans le cas de la cellule avec YKP-137 conduisant à une plus
faible quantité de charges produites.
Les efficacités photovoltaïques des dispositifs à base de colorants contenant une unité
indénothiophène ont été obtenues à partir de cellules réalisées à Solaronix avec un liquide
ionique et qui dispose d’un simulateur solaire dédié pour l’illumination continue des dispositifs
sous des conditions ISOS-L2. Les électrodes de TiO 2 ont été optimisées pour l’utilisation de
161
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
liquide ionique dans les cellules. En effet, une couche de nanoparticules transparente (T) a été
réalisée et au-dessus de celle-ci, une couche macroporeuse (MC) a été déposée avec de larges
pores pour faciliter la diffusion du liquide ionique plus visqueux que l’électrolyte liquide. Enfin,
nous retrouvons également une couche de particules de gros diamètre comme couche
réflective (R). En revanche, les tests effectués avec les colorants YKP-137 et DJ-214 n’ont pu être
réalisés qu’avec des cellules sans couche macroporeuse avec des électrodes de 8 µm de couche
transparente (T) et 3 µm de couche réflective (R). Ceci pourrait réduire la vitesse de
régénération des colorants par les espèces redox à cause de la viscosité élevée du liquide
ionique par rapport aux électrodes macroporeuses.23 Dans cette hypothèse, les densités de
courant obtenues dans les dispositifs contenant YKP-137 et DJ-214 peuvent être impactées par
le changement d’électrodes de TiO 2 par rapport aux autres cellules. Les différents paramètres
de photo-conversion sont résumés dans le tableau 5.
162
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
En première analyse, les efficacités photovoltaïques des dispositifs sensibilisés par des
colorants homologues, soit avec des chaînes alkyles, soit avec des groupements aryles sont
similaires sauf pour le couple YKP-88/YKP-137. Nous devons être prudents dans le cas d’YKP-
137. En effet, les conditions expérimentales au niveau des électrodes de TiO 2 étaient différentes
comme nous l’avons mentionné précédemment. La faiblesse de la densité de courant
anormalement basse pour cette cellule comparée à celle des autres cellules, est probablement
liée à une plus faible diffusion du couple redox dans l’électrode.
Comme dans le cas de l’électrolyte liquide, les colorants qui portent un phényle comme
espaceur π-conjugué sont toujours plus performants en dispositifs que leurs homologues avec
un furane mais l’écart s’est réduit par rapport aux performances précédentes. Notamment,
l’efficacité mesurée pour la cellule sensibilisée par DJ-214 de 7,34 % est très voisine de celle du
dispositif à base de son homologue YKP-88 de 7,36 %. Nous constatons là encore que les
tensions en circuit ouvert (Voc) des dispositifs contenant des colorants avec un furane sont
toujours plus faibles que les tensions des cellules sensibilisées par des colorants à base de
phényle. En revanche, les densités de courant en court-circuit (Jsc) deviennent équivalentes
voire même plus élevée dans le cas de la cellule contenant YKP-79 à 18,50 mA.cm-2 par rapport
à celle du dispositif avec RKF à 17,39 mA.cm-2. Ces densités de courant sont parmi les plus
élevées dans la littérature pour des dispositifs remplies avec un liquide ionique. 24
Nous allons maintenant nous intéresser à la stabilité des dispositifs de cinq des colorants
sur les sept de notre série dont le suivi des efficacités de photo-conversion a duré près d’un an.
Les meilleures performances parmi les 3 cellules sensibilisées par chaque colorant sont
présentées dans la figure 14.
163
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
115% RKF
110% 6ORKF
Efficacité normalisée (%)
105% YKP-88
YKP-79
100%
YKP-89
95%
93%
90%
88%
85%
83%
80% 81%
77%
75%
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000
Temps (h)
Figure 14 : Evolution des efficacités de photo-conversion des dispositifs contenant les colorants
à base d’indénothiophène avec un liquide ionique sous des conditions ISOS-L2
Les dispositifs photovoltaïques sensibilisés par des colorants contenant une unité
indénothiophène présentent des efficacités parmi les plus hautes reportées dans la littérature
parmi les cellules qui utilisent un liquide ionique. De plus, ces dispositifs sont également les plus
stables puisqu’en particulier, ceux sensibilisés par YKP-89, présentent une perte minime de
seulement 7 % après 7000 heures d’illumination continue de 1000 W.m-2 à 65 °C et une
humidité relative ambiante.
164
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
agrégation sans que les colorants ne s’accrochent sur la surface. 27-28 D’ailleurs, nous observons
toujours une coloration de l’éthanol que nous utilisons lors du rinçage de nos électrodes. Or,
lors de ce rinçage, il se peut que certains colorants non greffés restent agrégés à ceux ancrés sur
la surface. Ainsi, l’augmentation de la température au cours des premières heures pourrait
provoquer la diminution de l’agrégation favorisant la solubilisation des colorants non greffés
dans l’électrolyte. AUTRE HYPOTHESE : La meilleure délocalisation électronique dans les
colorants à base de furane grâce à une plus grande planéité de la molécule par rapport aux
colorants à base de phényle pourrait conduire à une plus forte énergie de liaison avec le TiO 2.
Des simulations doivent être prochainement réalisées pour voir s’il existe une différence
importante entre ces énergies de liaison entre un colorant portant un espaceur phényle et un
autre contenant un furane. Ceci conduirait à une augmentation de la densité de courant des
cellules qui est plus forte dans le cas des dispositifs à base de colorants portant un furane par
rapport à ceux sensibilisés par des colorants portant un phényle moins sensibles à l’agrégation.
Nous avons remplacé les chaînes alkyles sur RKF par des groupements aryles sur YKP-88
pour éviter le phénomène d’oxydation du carbone portant les substituants sur l’unité
indénothiophène, processus que nous avons décrit au début de ce chapitre. Or la stabilité des
dispositifs contenant la nouvelle molécule YKP-88 avec des groupements aryles est très similaire
à ceux sensibilisés par RKF. Nous en déduisons que la photo-oxydation ne semble pas être la
cause principale de la perte d’efficacité de ces cellules.
Nous notons également que les colorants à base de furane conduisent à des dispositifs
plus stables que leurs homologues à base de phényle. Nous avions déjà constaté ce résultat
dans le chapitre II dont l’explication, selon la littérature, pouvait être attribuée à la meilleure
planéité du colorant avec le furane lui permettant d’avoir moins tendance à se désorber. 29 Ainsi,
même si les cellules sensibilisées par les colorants à base de furane montrent des efficacités
initiales inférieures, leurs meilleures stabilités leur permettent de réduire l’écart avec les
performances des cellules avec les colorants à base de phényle. En effet, si nous comparons RKF
et YKP-79, les efficacités initiales des cellules sont de 7,62 % et 6,41 %, alors qu’elles sont
respectivement de 5,87 % et de 5,61 % au bout de 7000 heures d’illumination continue, soit une
différence de 0,26 % seulement.
d. Conclusion
Nous avons synthétisé six colorants inspirés de RKF, un colorant portant une unité
indénothiophène qui a conduit en cellules à des efficacités élevées avec un électrolyte liquide à
9,69 % et avec un liquide ionique à 7,87 %, ainsi qu’à une excellente stabilité, avec une perte de
23 % de l’efficacité initiale après 7000 heures. Nous avons décidé de remplacer les chaînes
alkyles par des groupements aryles sur l’unité indénothiophène afin d’éviter son éventuelle
oxydation. Nous avons, au passage, nettement simplifier la synthèse de ce groupement donneur
165
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
en passant de six à trois étapes, permettant d’améliorer le rendement global. Nous avons
substitué la diphénylamine avec des groupements méthoxy et hexyloxy afin de décaler le
spectre d’absorption vers les plus grandes longueurs d’onde. Le remplacement du phényle
comme espaceur π-conjugué par un furane a également permis de déplacer la bande ICT vers le
rouge. La combinaison de la substitution de la diphénylamine et du remplacement du phényle
par un furane nous ont conduit à YKP-89, un colorant bleu absorbant à 613 nm avec un haut
coefficient d’extinction molaire de 47800 M-1.cm-1. Toutes ces modifications nous ont ainsi
permis d’obtenir une large palette de couleurs allant du rose jusqu’au bleu. Les niveaux HOMO
et LUMO de ces colorants se sont révélés adaptés pour une utilisation en cellules
photovoltaïques.
Les colorants avec un phényle comme espaceur π-conjugué ont conduit à des
performances élevées en cellules avec un électrolyte liquide, supérieures à 9,0 %, supérieures à
celles obtenues avec les sensibilisateurs à base de furane, allant de 7,6 % à 8,1 % à cause des
plus faibles tensions en circuit ouvert.
L’écart entre les efficacités obtenues à partir de ces deux familles s’est réduit lors du
remplacement de l’électrolyte liquide par un liquide ionique dans les dispositifs grâce à une
meilleure densité de courant pour les cellules contenant les colorants à base de furane. L’intérêt
de l’utilisation de ces colorants avec un furane comme espaceur π-conjugué s’est confirmé avec
leurs meilleures stabilités en dispositifs sous des conditions sévères d’illumination et de
température, avec une perte très faible de 7 % de l’efficacité initiale après 7000 heures.
166
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
167
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Les couleurs obtenues pour les deux nouveaux colorants MG-207 et MG-214 à base
d’indénothiénothiophène sont respectivement rose et bleue (Figure 15).
Les propriétés optiques des colorants ont été déterminées par spectroscopie UV-Visible
dans le dichlorométhane et sur TiO 2 (Figure 16) et sont résumées dans le tableau 6. Nous avons
ajouté les spectres d’absorption des homologues respectifs de MG-207 et MG-214 contenant
une unité indénothiophène YKP-88 et DJ-214.
MG-214
30000 1
25000 0,8
20000 0,6
15000
0,4
10000
0,2
5000
0 0
250 450 650 340 540 740
λ (nm) λ (nm)
Figure 16 : Spectres d’absorption des solutions 10 -5 M des colorants basés sur une unité
indénothiénothiophène et leurs homologues contenant une unité indénothiophène dans le
dichlorométhane (à gauche) et sur TiO 2 (à droite)
168
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Tableau 6 : Propriétés optiques des colorants portant une unité indénothiénothiophène et de leurs
homologues, en solution et sur TiO2
λabs a (ε) λonseta Egb λmax TiO2c λonset TiO2c Eg TiO2b
Colorant
(nm) ((M-1 .cm-1)) (nm) (eV) (nm) (nm) (eV)
a) Mesuré dans le dichlorométhane. b) Calculé à partir de 1240/λonset. c) Mesuré sur des épaisseurs
de 2 µm de TiO2.
Nous observons que l’extension du système π-conjugué, lors du remplacement de l’unité
indénothiophène des colorants YKP-88 et DJ-214 par une unité indénothiénothiophène dans les
colorants MG-207 et MG-214, ne modifie que très légèrement le spectre d’absorption des
colorants en solution et greffés sur TiO 2. En effet, seul le pic d’absorption de la bande π-π*, à
374 nm et à 368 nm respectivement pour les colorants YKP-88 et DJ-214, est décalé
respectivement de 9 nm et 14 nm vers les plus grandes longueurs d’onde pour les colorants
MG-207 et MG-214. Ce décalage peut être attribué à l’extension du système π-conjugué sur le
groupement donneur. En revanche, cette extension a un effet mineur sur la position de la bande
de transfert de charge interne (ICT), avec des faibles décalages bathochromes de 2 et de 3 nm
du pic d’absorption de cette bande entre les colorants contenant l’unité indénothiophène et
ceux basés sur l’unité indénothiénothiophène. Les pieds de bande des spectres d’absorption en
solution entre homologues sont inchangés et conduisent à des écarts HOMO-LUMO identiques
pour YKP-88 et MG-207 d’une part, et pour DJ-214 et MG-214 d’autre part.
En ce qui concerne les spectres d’absorption sur TiO 2, les pics des bandes d’absorption π-
π* et ICT des nouveaux colorants basés sur une unité indénothiénothiophène sont décalés en
moyenne de 5 nm vers les plus grandes longueurs d’onde par rapport à ceux de leurs
homologues. Cet effet peut être expliqué, comme dans le cas de l’absorption en solution, par
l’extension du système π-conjugué entre les deux familles de colorants. Cette augmentation de
la longueur de conjugaison influe plus fortement sur les pieds de bande des spectres
d’absorption qui sont décalés vers le rouge de 18 nm entre YKP-88 et MG-207 et de 24 nm
entre DJ-214 et MG-214. Ceci induit que les nouveaux colorants contenant une unité
indénothiénothiophène possèdent des largeurs de bande interdite optique sur TiO 2 plus faibles,
169
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
de 1,91 eV pour MG-207 et 1,76 eV pour MG-214 que celles de leurs homologues YKP-88 et DJ-
214 valant 1,96 eV et 1,82 eV respectivement.
Nous allons maintenant comparer la position des niveaux énergétiques déterminés par
voltammétrie cyclique en solution des nouveaux colorants basés sur une unité
indénothiénothiophène par rapport à leurs homologues contenant l’unité indénothiophène.
0,6
YKP-88
1,7 0,4
Intensité normalisée (u. a.)
DJ-214
Intensité normalisée (u. a.)
MG-207 0,2
1,2
MG-214 0,0
0,7 -0,2 -1,8 -0,8 0,2
-0,4 YKP-88
0,2
-0,6 DJ-214
-0,3 0,0 0,5 1,0 1,5 -0,8
MG-207
-1,0
MG-214
-0,8 -1,2
Potentiel (V vs Ag/AgCl) Potentiel (V vs Ag/AgCl)
Il apparaît que les niveaux HOMO des colorants MG-207 et MG-214 à base
d’indénothiénothiophène sont légèrement plus élevés que ceux de leurs homologues respectifs
YKP-88 et DJ-214 contenant l’unité indénothiophène. Ceci peut s’expliquer par l’extension du
système π-conjugué au sein du groupement donneur. Les niveaux LUMO sont quasi-identiques
pour les couples de colorants homologues YKP-88/MG-207 et DJ-214/MG-214. Ce résultat ne
fait que conforter le fait déjà observé précédemment que l’un des paramètres importants qui
contrôle le niveau LUMO des colorants est la nature de l’espaceur π-conjugué qui porte la
fonction d’ancrage. De nouveau, les sensibilisateurs contenant un furane pos sèdent une énergie
du niveau LUMO d’environ 0,1 eV inférieure à celle du niveau LUMO des colorants portant un
phényle.
170
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
L’ordre des écarts HOMO-LUMO déterminés par voltammétrie cyclique est en accord
avec celui calculé à partir des spectres d’absorption selon l’ordre décroissant suivant : YKP-88 >
MG-207 > DJ-214 > MG-214.
Les niveaux HOMO des nouveaux colorants à base d’une unité indénothiénothiophène
sont bien compatibles avec le potentiel standard du couple redox I 3-/I- situé à -4,96 eV. De plus,
la différence entre le niveau de la bande de conduction du TiO 2 et les niveaux LUMO de ces
171
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
colorants est suffisante pour une bonne injection des électrons. Nous pouvons utiliser MG-207
et MG-214 en dispositifs de cellules solaires à colorants.
Les nouveaux colorants ont été testés dans des cellules, utilisant des électrodes de TiO 2
fabriquées à Solaronix, réalisées et étudiées à Solaronix et dans notre laboratoire au SPrAM. Les
différentes propriétés des cellules après optimisation du solvant d’imprégnation et de
l’épaisseur de la couche de nanoparticules transparente (T) et de la couche de particules
réflective (R) de TiO 2 sont résumées dans le tableau 8 dans le cas des cellules réalisées à
Solaronix et dans le tableau 9 pour les cellules réalisées au SPrAM. Les caractéristiques courant-
tension mesurées au SPrAM sont présentées dans la figure 19.
172
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
La faible solubilité des colorants MG-207 et MG-214 dans le mélange CH3CN/t-BuOH, 1:1
nous a conduits à changer de solvant d’imprégnation. Après quelques tests de solubilité et de
performances des cellules correspondantes, nous avons choisi un mélange CHCl 3/EtOH, 1:2 ou
1:1. Or, nous verrons dans le chapitre V que le solvant peut jouer un rôle important sur les
performances des cellules et que le plus souvent, dans le cas des colorants étudiés dans cette
thèse, le mélange CH3CN/t-BuOH, 1:1 conduit aux meilleurs rendements. Par conséquent, les
efficacités maximales des cellules contenant MG-207 et MG-214 pourraient être sous-estimées
par rapport à celles des cellules contenant leurs homologues YKP-88 et DJ-214.
173
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
-1
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
Densité de courant (mA.cm-2)
-5
-9
-13
YKP-88
-17 DJ-214
-21 MG-207
MG-214
-25 Tension (V)
Figure 19 : Caractéristiques J-V des cellules contenant MG-207 et MG-214 et leurs homologues
respectifs YKP-88 et DJ-214
Les cellules contenant YKP-88 et MG-207 qui ont été réalisées et testées au SPrAM sont
basées sur la même série d’électrodes avec la même épaisseur d’oxyde contrairement à celles
utilisées à Solaronix qui ont deux épaisseurs de TiO 2 différentes selon le colorant. Comme
expliqué auparavant, les solvants d’imprégnation diffèrent selon les colorants. D’après les
résultats obtenus au SPrAM, il semble que le colorant MG-207 conduise à une meilleure
efficacité photovoltaïque en cellule de 9,78 % comparée à celle de 9,52 % obtenue par la cellule
sensibilisée par YKP-88. Cette différence est notamment due à une densité de courant qui,
d’après nos connaissances, est la plus élevée obtenue avec un colorant organique avec la cellule
utilisant MG-207 de 22,14 mA.cm-2. Celle-ci est à comparer à la Jsc du dispositif contenant YKP-
88 de 17,89 mA.cm-2. Nous avons observé précédemment que l’unité indénothiénothiophène
174
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
permettait d’élargir le spectre d’absorption de MG-207 greffé sur TiO 2 notamment entre 350 et
430 nm, avec une largeur à mi-hauteur d’environ 73 nm comparée à celle d’environ 67 nm de
YKP-88 qui est basé sur un groupement indénothiophène. Cette modification semble également
augmenter l’intensité de cette bande dans MG-207 greffé sur TiO 2 par rapport à celle d’YKP-88.
Ainsi, l’augmentation de la densité de courant en passant des dispositifs contenant YKP-88 à
ceux sensibilisés par MG-207 pourrait être attribuée à une plus grande efficacité de génération
de charges venant de l’augmentation de l’intensité et du décalage bathochrome de la bande π-
π* entre 350 et 430 nm.
En ce qui concerne les efficacités photovoltaïques des cellules utilisant MG-214, elles
sont inférieures à celles contenant son homologue DJ-214 et également à celles sensibilisées par
MG-207. La solubilité de MG-214 est plus faible que celle de MG-207 dans des conditions de
solvant similaires. En effet, même si le colorant est entièrement solubilisé, en utilisant
notamment un appareil à ultrasons, dans le mélange CHCl 3/EtOH, 1:1 utilisé ici, la solution de
MG-214 a montré une précipitation beaucoup plus rapide que celle de MG-207. Ceci pourrait
entraîner qu’une plus faible quantité de colorants MG-214 se soit greffée sur la surface de TiO 2
que de colorants MG-207, et par conséquent conduirait à une plus faible génération de charges.
Le même argument pourrait aussi expliquer que la tension en circuit ouvert obtenue par la
cellule contenant MG-214 soit la plus faible de tous les dispositifs discutés dans ce chapitre. En
effet, si le colorant ne recouvre pas assez la surface de l’oxyde, les phénomènes de
recombinaison entre les électrons injectés dans le TiO 2 et les accepteurs d’électrons présents
dans l’électrolyte sont favorisés. 34-35 Nous avons également vu auparavant dans le chapitre III et
au début de ce chapitre que le furane utilisé comme espaceur π-conjugué portant la fonction
d’ancrage pouvait conduire à de plus faibles tensions en circuit ouvert.9,10 Le phénomène
provient très probablement de plus forts taux de recombinaison dus à la planéité de la molécule
à proximité de la surface de l’oxyde qui favorise le rétro-transfert des électrons du TiO 2 vers le
175
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
colorant. Les deux effets combinés peuvent expliquer que MG-214 conduise à la plus faible
tension en circuit ouvert parmi tous les dispositifs de ce chapitre.
Tableau 10 : Caractéristiques des cellules photovoltaïques contenant les colorants basés sur un
indénothiophène greffés sur TiO2 en utilisant un électrolyte à base de liquide ionique
Couches de
V oc Jsc FF η
Colorant TiO2 Performances
(µm) (mV) (mA.cm-2) (%) (%)
8,5 (T + MC) Meilleure 642 17,39 66 7,36
YKP-88
+ 3 (R) a Moyenne sur 3 cellules 645 ± 3 16,81 ± 0,46 67 ± 1 7,27 ± 0,04
Meilleure 678 16,12 69 7,52
MG-207 8 (T) + 3 (R) b
Moyenne sur 3 cellules 674 ± 4 16,53 ± 0,57 67 ± 2 7,47 ± 0,04
Meilleure 616 17,21 69 7,34
DJ-214 8 (T) + 3 (R) a
Moyenne sur 2 cellules 613 ± 4 16,80 ± 0,41 67 ± 3 6,87 ± 0,47
Meilleure 609 15,42 69 6,52
MG-214 8 (T) + 3 (R) b
Moyenne sur 3 cellules 606 ± 1 15,51 ± 0,49 67 ± 1 6,32 ± 0,10
Surface active de 36 mm². Cellules réalisées et testées chez Solaronix. Electrolyte liquide ionique TDE-
250 : 12 M d’iodure de 1-éthyl-3-méthylimidazolium (EMII), 12 M d’iodure de 1,3-diméthylimidazolium
(DMII), 16 M de tétracyanoborate d’1-éthyl-3-méthylimidazolium (EMITCB), 1,67 M de diiode (I 2), 3,33
M d’n-butylbenzimidazole et 0,67 M de thiocyanate de guanidinium. a) Conditions de sensibilisation :
0,2 mM de colorant + 2 mM de CDCA, CH3CN/t-BuOH, 1:1, 15 h. b) Conditions de sensibilisation : 0,2
mM de colorant + 2 mM de CDCA, CHCl 3 /EtOH, 1:2, 15 h.
Malgré l’emploi d’électrodes sans couche macroporeuse, les efficacités des cellules avec
un liquide ionique à base de MG-207 de 7,52 % et de MG-214 de 6,52 % sont élevées et
notamment dans le cas de MG-207, elle est parmi les trois efficacités les plus élevées reportées
dans cette thèse elles-mêmes proches de l’état de l’art. La forte tension en circuit ouvert
mesurée pour cette cellule avec MG-207 contribue à ce fort rendement.
176
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Comme nous l’avons constaté plusieurs fois précédemment (chapitre II, III. et chapitre V,
II.), nous confirmons une fois encore que les dispositifs à base de colorants avec un furane
conduisent à des tensions en circuit ouvert inférieures à celles des cellules sensibilisées par les
colorants portant un phényle.
Dans ces dispositifs à base de liquide ionique, les nouveaux colorants portant un
indénothiénothiophène conduisent à des densités de courant plus faibles par rapport à leurs
homologues contenant une unité indénothiophène. Ce qui n’était pas le cas des cellules avec un
électrolyte liquide. Ceci pourrait être expliqué par la différence des électrodes utilisées ici avec
un liquide ionique.
La plus faible densité de courant mesurée avec la cellule sensibilisée par MG-214 parmi
tous les dispositifs peut être à nouveau expliquée par sa faible solubilité qui pourrait diminuer le
taux de greffage sur la surface du TiO 2. ou conduire à la formation d’agrégats dont nous avons
présenté en détails dans le chapitre III, III. les conséquences négatives sur les rendements
photovoltaïques.
Nous allons maintenant nous intéresser aux premiers tests de stabilité de ces derniers
colorants synthétisés sous des conditions ISOS-L2 (1000 W.m-2, 65 °C, humidité relative
ambiante). Les évolutions des efficacités des cellules les plus stables réalisées avec chacun des
colorants sont reportées dans la figure 20.
120%
Efficacité normalisée (%)
115%
110%
108%
105%
YKP-88
100% 98%
95% MG-207
90% MG-214
88%
85%
80%
0 200 400 600 800 1000 1200
Temps (h)
Figure 20 : Evolution des efficacités de photo-conversion des dispositifs contenant les colorants
en combinaison d’un liquide ionique sous des conditions ISOS-L2
177
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Les résultats obtenus sur les cellules contenant les nouveaux colorants à base
d’indénothiénothiophène MG-207 et MG-214 sont cohérents avec ceux que nous observions
dans le cas des colorants à base d’indénothiophène en début de ce chapitre. En effet, nous
avions observé que les dispositifs contenant les colorants qui portaient un phényle comme
espaceur π-conjugué portant la fonction d’ancrage montraient une stabilité assez constante sur
les 1000 premières heures. Dans le même temps, les cellules sensibilisées par des colorants à
base de furane présentaient d’abord un accroissement de leur efficacité de l’ordre de 10 % par
rapport à leur efficacité initiale dans les premières heures, suivi d’une période stable pendant
1000 heures.
Nous retrouvons la même tendance pour les cellules contenant les nouveaux colorants.
Avec le MG-207 portant un phényle, nous observons une efficacité constante sur les 700
premières heures et une chute au bout de 1050 heures et avec le MG-214 portant un furane,
l’efficacité atteint une valeur de 8 % supérieure à l’efficacité initiale, après 1050 heures
d’illumination. Ici, ce ne sont que les résultats préliminaires des cellules soumises à des
conditions ISOS-L2. Les études sont encore en cours pour atteindre plusieurs milliers d’heures.
Au regard des temps courts, nous pouvons ainsi espérer que les cellules sensibilisées par ces
deux nouveaux colorants basés sur une unité indénothiénothiophène montrent des stabilités
aussi excellentes que leurs homologues à base d’indénothiophène.
d. Conclusion
Nous avons synthétisé deux nouveaux colorants MG-207 et MG-214 basés sur une unité
indénothiénothiophène dont le système π-conjugué est plus étendu comparé à celui de leurs
homologues contenant le groupement indénothiophène. Les propriétés optiques et
électroniques des deux nouveaux colorants sont assez similaires à leurs homologues.
Néanmoins, l’extension du système π-conjugué a permis de réduire l’écart HOMO-LUMO.
En utilisant un électrolyte liquide, les cellules contenant MG-207 montrent une efficacité
photovoltaïque de 9,78 %, ce qui est une des dix meilleures efficacités parmi toutes celles
reportées dans la littérature pour des cellules sensibilisées par un colorant organique utilisant le
couple redox I3-/I-.36,37,38 MG-214 conduit en dispositif à un rendement photovoltaïque moins
élevé de l’ordre de 7 %.
Concernant les dispositifs utilisant un liquide ionique, nous avons montré que les
efficacités photovoltaïques des cellules sensibilisées par MG-207 étaient supérieures à celles
obtenues par les dispositifs contenant YKP-88. Cette efficacité de photo-conversion de 7,52 %
est l’un des meilleurs rendements photovoltaïques en cellules avec un liquide ionique reportés
dans la littérature.24
178
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
Les premiers tests de stabilité des dispositifs contenant les deux nouveaux colorants
sous des conditions ISOS-L2 ont été réalisés la constance des efficacités photovoltaïques sur les
1000 premières heures laisse présager des résultats prometteurs.
Les excellents résultats obtenus avec les deux familles de colorants présentés dans ce
chapitre nous ont poussés à optimiser les rendements photovoltaïques des cellules les
contenant. Nous avons souhaité garder l’utilisation de l’électrolyte à base d’iode avec l equel
nous avons obtenu des efficacités proches de l’état de l’art donc nous nous sommes concentrés
sur une possible augmentation de la densité de courant. Deux méthodes peuvent permettre
l’amélioration de la densité de courant en court-circuit. La première que nous avons utilisé
jusqu’à présent consiste à développer des colorants avec un spectre d’absorption qui couvre la
plus large gamme de longueurs d’onde possible jusqu’à idéalement 990 nm (cf. chapitre I). Cette
méthode a permis d’atteindre dans la littérature une densité de courant record de 30,3 mA.cm-
2 39
. La seconde stratégie est de co-sensibiliser, dans la même cellule le semi-conducteur avec
deux colorants qui présentent des spectres d’absorption complémentaires pour augmenter la
collecte de photons. Cette technique a permis d’atteindre le record d’efficacité photovoltaïque
du domaine de 14,5 %.40
Nous avons ainsi testé la co-sensibilisation du TiO 2 avec deux colorants basés sur une
unité indénothiophène présentés au début de ce chapitre YKP-88 et YKP-137.
179
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
1,5
Absorbance normalisée (u. a.)
YKP-88
YKP-137
1
0,5
0
350 400 450 500 550 600 650 700 750 800
λ (nm)
Figure 21 : Spectres d’absorption des colorants YKP-88 et YKP-137 greffés sur TiO 2
Nous avons préparé cinq mélanges différents des deux composés avec des ratios de
concentration 8:2, 6:4, 1:1, 4:6, 2:8 de YKP-88/YKP-137. Deux cellules de référence avec chaque
colorant ont été aussi réalisées. Les tests ont effectués en dispositif avec des électrodes de 14
µm de couche transparente (T/SP) et 3 µm de couche réflective (R/SP) dans notre laboratoire.
Les caractéristiques courant-tension sont présentées dans la figure 22 et résumées dans le
tableau 11.
180
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
YKP-88
YKP-88/YKP-137, 8:2
-6 YKP-88/YKP-137, 6:4
YKP-88/YKP-137, 1:1
YKP-88/YKP-137, 4:6
-11 YKP-88/YKP-137, 2:8
YKP-137
-16
-21
Tension (V)
181
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
100% YKP-88
YKP-88/YKP-137, 6:4
80%
YKP-137
IPCE (%)
60%
40%
20%
0%
300 400 500 600 700 800
λ (nm)
Figure 23 : Spectres IPCE des cellules contenant les colorants YKP-88 et YKP-137 seuls et un
ratio d’YKP-88/YKP-137, 6:4
La Voc plus élevée dans les dispositifs avec les colorants co-sensibilisés pourrait
s’expliquer par une suppression efficace de la recombinaison entre les électrons injectés dans le
182
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
TiO 2 et les ions I3- dans l’électrolyte. Ceci est visible dans de très nombreux travaux sur la co-
sensibilisation par des mesures réalisées généralement par spectroscopie d’impédance
électrochimique.46,47 Les différents auteurs expliquent que le mélange des colorants permet de
mieux recouvrir la surface du TiO 2, ce qui conduit à une meilleure génération de charges et donc
une augmentation de la Jsc et à la suppression des phénomènes de recombinaisons qui induit
une Voc plus élevée.
Nous avons ainsi dépassé le seuil des 10 % et atteint une efficacité de près de 11 % grâce
à l’optimisation des dispositifs avec la co-sensibilisation du TiO 2 par deux colorants qui seuls
conduisaient à des efficacités de l’ordre de 9,5 %.
V. Conclusion générale
Dans ce chapitre, nous avions pour objectif de modifier le groupement donneur de RKF
pour décaler le spectre d’absorption vers les plus grandes longueurs d’onde afin d’augmenter la
collecte de photons. Cette modification devait également nous permettre de proposer une large
palette de couleurs.
C’est pourquoi, nous nous sommes inspirés de modifications effectuées auparavant dans
le laboratoire et qui avaient permis de réduire l’écart HOMO-LUMO. A partir de la structure π-
conjuguée de RKF, nous avons cherché à étendre le spectre d’absorption par trois méthodes
différentes. La première a été l’introduction de groupements donneurs tels que des méthoxy ou
des hexyloxy sur la diphénylamine. La seconde modification a consisté à remplacer le phényle
utilisé comme espaceur π-conjugué portant la fonction d’ancrage par un furane dont nous
avions étudié le fort décalage bathochrome du spectre d’absorption dans le cas de RK1 dans le
chapitre II. Enfin, la diminution de l’écart HOMO-LUMO, entraînant un plus large spectre
d’absorption, a été obtenue grâce à l’extension du système π-conjugué du groupement
indénothiophène contenu dans RKF, en le remplaçant par une unité indénothiénothiophène.
Enfin, le remplacement des chaînes alkyles présentes sur le carbone pontant de l’unité
indénothiophène par des groupements para-hexylephényles a permis de diminuer le nombre
d’étapes de synthèse.
Nous avons ainsi étudié total huit colorants inspirés de RKF dont les spectres
d’absorption couvrent une large gamme du domaine UV-Visible (Figure 24).
183
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
60000
YKP-137
DJ-214
50000 RKF
6ORKF
ε (M-1.cm-1)
40000 YKP-79
YKP-88
30000 YKP-89
MG-207
20000 MG-214
10000
0
250 300 350 400 450 500 550 600 650 700 750 800
λ (nm)
Tous ces colorants possèdent des niveaux HOMO et LUMO adaptés pour l’utilisation en
cellules solaires à colorants.
Les efficacités de photo-conversion des cellules réalisées dans deux laboratoires varient
de 7,61 % à 9,78 %. Nous avons observé de meilleurs rendements pour les dispositifs contenant
les colorants portant un phényle comme pont π-conjugué comparés à ceux avec des
sensibilisateurs à base de furane.
La différence entre ces deux familles de colorants avec des espaceurs π-conjugués
différents se rétrécit lorsque nous remplaçons l’électrolyte liquide par un liquide ionique. Dans
ce cas, les efficacités de conversion photo-électrique sont comprises entre 6,52 % et 7,54 %.
Nous avons ensuite testé la co-sensibilisation du TiO 2 par deux de nos colorants les plus
efficaces en dispositifs, YKP-88 et YKP-137, qui présentent des absorptions légèrement
complémentaires. Des cellules ont été réalisées avec des ratios différents de chaque colorant.
Le ratio YKP-88/YKP-137, 6:4 a permis de dépasser le record connu à ce jour avec deux
colorants organiques avec un rendement de photo-conversion de 10,90 %. L’une des voies
envisagées pour encore améliorer cette efficacité déjà élevée est le remplacement du couple
184
Chapitre IV : Variation autour du groupement électro-donneur
redox I3-/I- par un couple de complexes de cobalt qui permettrait d’augmenter la tension en
circuit ouvert.
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Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Chapitre V :
Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de
trous pour les cellules solides
187
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
I. Contextualisation
L’un des objectifs de notre travail au laboratoire est de concevoir des dispositifs stables.
Nous avons déjà montré que nous pouvions remplacer l’électrolyte liquide utilisé dans les
cellules solaires à colorants par un liquide ionique, ce qui nous a notamment permis d’obtenir
d’excellentes stabilités. Or les liquides ioniques que nous avons utilisés jusqu’à maintenant
contiennent toujours de l’iode qui reste un élément corrosif et que nous souhaiterions éliminer.
En particulier, des études ont montré qu’il pouvait corroder la contre-électrode à base de
platine, impactant la stabilité des dispositifs. 1-2 Il est donc nécessaire de trouver une alternative
aux couples redox pour régénérer le colorant pouvant être commercialisée facilement et qui
permettrait également d’augmenter la stabilité des dispositifs.
Hagen et al. se sont inspirés des transporteurs de trous moléculaires qui existaient dans
les dispositifs de diodes électroluminescentes organiques afin de concevoir la première cellule
solaire à colorants en phase solide en 1997 (Figure 1).3 L’utilisation d’une
diméthoxytriphényldiamine TPD (Figure 2) sur une électrode de TiO 2 sensibilisée par le
complexe de ruthénium N3 a permis d’obtenir une première efficacité de 0,2 %.
Les auteurs ont ainsi remplacé l’électrolyte liquide précédent ainsi que la contre-
électrode de platine avec le substrat de verre par une couche de TPD, utilisé comme matériau
transporteur de trous (HTM en anglais : Hole Transport Material) et qui va régénérer le colorant
photo-excité. Le dispositif est complété par le dépôt d’une électrode métallique. Les avantages
de l’utilisation d’un transporteur de trous moléculaire sont multiples. Premièrement, nous
évitons l’emploi de l’iode corrosif ainsi que l’électrolyte liquide ou le liquide ionique qui
188
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
présentent un risque de fuite au cas où la cellule est cassée ou mal scellée. Un avantage
supplémentaire est le coût du dispositif final moins élevé grâce à l’absence de la seconde
électrode en verre sur laquelle est déposée une couche d’oxyde transparente conductrice ainsi
que du platine.
Figure 2 : Structure de la TPD utilisé dans la première cellule solaire à colorants solide
Bach et al. ont ensuite synthétisé une nouvelle molécule avec un carbone spiro qui
permet à la phase solide du HTM d’être complètement amorphe dans les conditions
d’utilisation des cellules. 4 Cette propriété de verre moléculaire avec une transition vitreuse à
125 °C permet au spiro-OMeTAD (Figure 3) de bien pénétrer les pores du TiO 2 et de rester
amorphe sous les conditions d’utilisation. Les dispositifs avec cet HTM atteignent une efficacité
de 0,74 % sous une faible illumination de 9,4 mW.cm-2 en combinaison avec le sensibilisateur
N3. L’utilisation d’additifs a été nécessaire pour obtenir cette première efficacité satisfais ante
alors qu’elle n’est que de 0,04 % sans additifs. Cette faible efficacité est expliquée par le fort
taux de recombinaison entre les électrons injectés dans le TiO 2 et le transporteur de trous qui
atteint à la surface qui domine dans les dispositifs. N(PhBr)3SbCl6 utilisé ici comme dopant,
permet d’oxyder partiellement le spiro-OMeTAD et d’introduire des charges positives qui vont
permettre de contrôler le niveau HOMO et d’augmenter la conductivité du transporteur de
trous. Il est également ajouté du Li(CF3SO2)2N (LiTFSI) à la formulation de la solution déposée sur
l’électrode dont les ions Li + vont pénétrer jusqu’à la surface du TiO 2, ce qui va diminuer les
phénomènes de recombinaison décrits auparavant en écrantant le transporteur de trous. 4 Cet
additif permet également de doper le spiro-OMeTAD en présence d’oxygène augmentant ainsi
sa conductivité.5
189
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Par la suite, en s’inspirant des optimisations déjà réalisées avec des électrolytes liquides,
la 4-tertbutylpyridine (TBP) a été ajoutée à la composition de la solution de transporteur de
trous. Cet additif va s’adsorber à la surface du TiO 2 en le déprotonant et causer une élévation du
niveau de la bande de conduction donc une meilleure tension en circuit ouvert.6 L’optimisation
des concentrations du LiTFSI et de la TBP dans les dispositifs ont permis d’atteindre une
efficacité de 2,56 % sous un simulateur AM 1.5 G.
Snaith et al. ont amélioré les performances des cellules solaires à colorants à l’état solide
en synthétisant un complexe de ruthénium K68 qui contient des chaînes oxyéthylènes en 2007
(Figure 4).7 Les auteurs ont réalisé des dispositifs sensibilisés par ce colorant en utilisant le
spiro-OMeTAD comme transporteur de trous qui a conduit à une efficacité de 4,2 %. Cette
efficacité alors inégalée, a pu être encore améliorée à 4,5 % en remplaçant l’électrode d’or par
une électrode d’argent qui réfléchit mieux la lumière qui va pouvoir être collectée par le
colorant.
Nous avons présenté dans le chapitre I qu’un inconvénient des complexes de ruthénium
était leur faible coefficient d’extinction molaire. C’est pourquoi les colorants organiques ont
aussi été étudiés pour une utilisation en cellules solides. La première efficacité élevée de 4,1 % a
été obtenue avec le colorant D102 (Figure 5).8 Ce colorant est basé sur une indoline et possède
un coefficient d’extinction molaire de 55800 M-1.cm-1 à 491 nm, comparé à celui du complexe
de ruthénium N3, de 13900 M-1.cm-1 à 541 nm. Cette caractéristique lui permet dans des
conditions optimisées d’absorber 90 % de la lumière incidente entre 440 nm et 550 nm contre
60 % au maximum entre 500 nm et 530 nm pour le complexe de ruthénium.
190
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Figure 7 : Structures du colorant Y123 et du dopant à base d’un complexe de cobalt III FK10210
Par la suite, d’autres additifs de type p ont été utilisés comme l’AgTFSI, qui semble plus
efficace que le LiTFSI pour oxyder le spiro-OMeTAD et augmenter sa conductivité, et a conduit à
191
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
une efficacité de 6,9 %.11 Un additif particulier, puisqu’il s’agit d’un solvant usuel, le 1,1,2,2-
tétrachloroéthane, a été ensuite utilisé pour doper le spiro-OMeTAD sous illumination UV et a
permis d’atteindre le record actuel des cellules solaires à colorants à l’état solide, utilisant un
transporteur de trous moléculaire organique, à 7,7 %. 12
Dans ce chapitre, nous réaliserons des cellules solaires à colorants à l’état solide en
utilisant nos nouveaux colorants et le spiro-OMeTAD comme transporteur de trous pour nous
situer par rapport à l’état de l’art.
Comme dans le cas des colorants à base d’indénothiophène où nous avions voulu éviter
la présence d’un carbone ponté substitué par des chaînes alkyles, nous avons ici remplacé le
carbone d’AS-37 par un atome de silicium (Figure 10) qui est une autre méthode 24 pour éviter le
phénomène de photo-oxydation présenté dans le chapitre IV. Nous avons choisi ensuite de
travailler sur une triphénylamine simple dont nous avons fusionné entre eux les phényles par
des groupements aryles différents et que nous avons substituée par des groupements plus ou
moins donneurs tels que le thiophène ou l’anisole. Cette structure a été inspirée par un brevet
utilisant cette brique moléculaire dans des polymères, mais dans ce cas également, avec des
groupements méthyles sur les carbones pontés. 25 L’ensemble des nouveaux transporteurs de
trous sont présentés dans la figure 10.
193
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Nous réaliserons ensuite des cellules solaires à colorants à l’état solide avec nos
nouveaux transporteurs de trous pour les comparer à celles à base de spiro-OMeTAD. Ces
nouvelles molécules seront également étudiées de manière préliminaire dans les cellules
solaires avec des pérovskites qui seront réalisées chez notre partenaire Solaronix.
Nous allons commencer par décrire la synthèse des deux transporteurs de trous, MG-40
et MG-67, basés sur une unité dibenzosilole substituée par des chaînes alkyles et deux
groupements diphénylamines (Schéma 1). Nous avons introduit des groupements donneurs
méthoxy sur les deux diphénylamines qui vont permettre d’augmenter l’énergie du niveau
HOMO et peut améliorer l’interface avec le colorant qui peuvent avoir des groupements
périphériques similaires.26
194
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Nous allons maintenant présenter la synthèse des autres transporteurs de trous basés
sur une triphénylamine plane fusionnée entre chaque phényle qui la compose (Schéma 2). Nous
avons substitué cette brique de base par des cycles thiophène ou des groupements méthoxy
pour faire varier le niveau HOMO. Enfin, nous avons utilisé la brique dibenzosilole présentée ci-
dessus comme unité centrale substituée par deux triphénylamines fusionnées pour conduire au
composé AL-12 en forme d’haltère. Les molécules AL-07 et AL-12 ont été synthétisées par Alex
Li dans le cadre de son stage de fin d’études de master au laboratoire.
195
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
196
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Nous allons maintenant nous intéresser aux différentes propriétés des nouveaux
transporteurs de trous synthétisés.
Les propriétés optiques des nouveaux transporteurs de trous ont été mesurées dans le
dichlorométhane par spectroscopie UV-Visible (Figure 11) et sont résumées dans le tableau 1.
70000
60000
50000
ε (M-1.cm-1)
40000 MG-40
30000 MG-67
20000 AL-12
10000
0
300 320 340 360 380 400 420 440 460 480 500
λ (nm)
70000 MG-130
60000
50000 MG-135
ε (M-1.cm-1)
40000 MG-148
30000 MG-166
20000
AL-07
10000
0
300 320 340 360 380 400 420 440 460 480 500
λ (nm)
197
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Nous observons que la substitution des diphénylamines de MG-40 par des groupements
méthoxy pour donner MG-67 décale légèrement le spectre d’absorption vers le rouge en raison
de l’effet donneur de ces groupements. AL-12 présente le spectre d’absorption le plus large
avec un pic du spectre d’absorption à 388 nm. Si nous comparons à MG-40 qui possède deux
triphénylamines et AL-12 qui est également composé avec deux triphénylamines, nous
remarquons que la fusion de ces groupements donneurs dans AL-12 décale plus fortement le
spectre d’absorption vers le rouge grâce à la meilleure planéité favorisant la conjugaison. La
substitution de la brique MG-130 par un ou plusieurs groupements thiophènes ou para-
méthoxyphényles provoque un décalage bathochrome du spectre d’absorption respectivement
de 47 nm avec MG-135, de 67 nm avec MG-148 et de 36 nm avec AL-07. Ainsi, nous constatons
que l’effet donneur des thiophènes est beaucoup plus fort que celui des 4-methoxyphényles.
Ceci peut probablement s’expliquer par le fait que le phényle est plus susceptible d’avoir un
angle de torsion important avec la triphénylamine comparée au thiophène. Enfin, le
remplacement des chaînes hexyles sur MG-130 par des groupements méthoxy dans MG-166 ne
modifie en rien la position des bandes d’absorption. En résumé, tous ces colorants sont
transparents en solution dans le domaine UV-Visible excepté AL-12 qui présente un coefficient
d’extinction molaire de 20000 M-1.cm-1 à 420 nm, longueur d’onde à laquelle nous pouvons
commencer à observer une couleur jaune.
198
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Nous allons maintenant nous intéresser aux propriétés électroniques de ces nouveaux
transporteurs de trous.
Les niveaux énergétiques des nouveaux transporteurs de trous ont été déterminés à
partir des voltampérogrammes en oxydation dans le dichlorométhane présentés dans la figure
12. Les énergies des orbitales LUMO n’ont pu être déterminées comme les colorants par
voltampérométrie cyclique en réduction. Celles-ci sont en effet trop élevées pour être mesurées
dans la fenêtre de stabilité électrochimique du dichlorométhane. Nous les avons estimées à
partir de l’énergie du niveau HOMO à laquelle nous ajoutons l’énergie de l’écart HOMO -LUMO
déterminé par spectroscopie UV-Vis. Il se peut que l’énergie des niveaux LUMO soit surestimée
car nous avons toujours déterminés des écarts HOMO-LUMO plus faibles par voltammétrie
cyclique comparés à ceux en solution. Les valeurs des niveaux d’énergie des orbitales frontières
ainsi obtenues sont résumées dans le tableau 2 et les niveaux HOMO sont représentés dans la
figure 13.
MG-130
1,4 MG-40 MG-135
1,4
MG-67 MG-148
Intesité normalisée (u. a.)
-0,1 -0,1
-0,500 0,500 -0,500 0,500 1,500
-0,6 -0,6
-1,1 -1,1
Potentiel (V vs Ag/AgCl) Potentiel (V vs Ag/AgCl)
199
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Figure 13 : Niveaux énergétiques des orbitales frontières des nouveaux transporteurs de trous
et des autres constituants des cellules solaires à colorants à l’état solide ou à base de
pérovskites. BC : Bande de Conduction. MAPbI3 : CH3NH3PbI3.
200
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Pour que les HTM soient utilisables en cellules, leurs niveaux énergétiques HOMO
doivent être situés entre le niveau HOMO du colorant ou de la pérovskite et le travail de sortie
de l’électrode métallique qui peut être l’or (-5,10 eV) ou l’argent (-4,70 eV).28 Cependant, les
niveaux énergétiques peuvent être déplacés en dispositifs, notamment aux interfaces à cause
de l’ajout des additifs utilisés pour augmenter la conductivité des transporteurs de trous. 5 Par
ailleurs, les valeurs niveaux d’énergie de la pérovskite MAPbI 3 reportées dans la littérature ont
été déterminées sur un film de pérovskite déposé sur TiO 2 par spectroscopie photo-
électronique à l’air (PESA en anglais : PhotoElectron Spectroscopy in Air) 5 alors que les niveaux
énergétiques des colorants et des transporteurs de trous y compris le spiro-OMeTAD, ont été
déterminés par voltammétrie cyclique dans le dichlorométhane avec une incertitude de plus ou
moins 0,1 eV. Nguyen et al. ont montré notamment que le niveau HOMO du spiro-OMeTAD
déterminé par PESA est de -5,05 eV alors que celui déterminé par voltammétrie cyclique est de -
5,15 eV.5 Ces différentes incertitudes peuvent induire des résultats inattendus lors des tests en
cellules avec les nouveaux transporteurs de trous.
Nous constatons que les niveaux énergétiques HOMO des composés MG-166 et MG-
130, respectivement à -5,63 eV et -5,61 eV sont les plus bas de la série. Le remplacement des
chaînes hexyles, dans MG-130, par des groupements méthoxy, dans MG-166, n’a pas influencé
la position du niveau HOMO. L’introduction de substituants donneurs sur le cœur
triphénylamine fusionnée MG-130, tels qu’un thiophène sur MG-135, trois thiophènes sur MG-
148 et trois para-méthoxyphényles sur AL-07 a permis, respectivement, d’augmenter le niveau
HOMO de 0,08 eV, 0,15 eV et 0,18 eV. Le composé AL-12 possède un niveau HOMO
intermédiaire à -5,50 eV. Enfin, les premiers HTM synthétisés avec un cœur dibenzosilole
substitué par deux groupements diphénylamines sans substituants dans le cas de MG-40 et
substituées par des groupements méthoxy donneurs dans MG-67 présentent les niveaux HOMO
les plus élevés parmi les molécules synthétisées, respectivement à -5,35 eV et -5,10 eV.
En comparant les positions des niveaux HOMO des transporteurs de trous et des
différents constituants (colorants ou pérovskites) des deux types de cellules, nous pouvons à
priori nous attendre à ce que MG-130 et MG-166 ne fonctionnent pas en dispositifs à l’état
solide. Tous les autres transporteurs de trous pourraient être utilisés sur des électrodes
sensibilisées par RK1. En revanche, les composés MG-135 et AL-12 semblent ne pas pouvoir être
utilisés avec des cellules contenant YKP-88 ou des pérovskites comme absorbeurs de photons.
MG-148 et AL-07 pourront à priori être utilisés avec les pérovskites mais pas sur des électrodes
de TiO 2 sensibilisées par YKP-88. Enfin, il s’avère que MG-40 et MG-67 ont la possibilité d’être
introduits dans les deux modèles de cellules et quel que soit le colorant.
201
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Nous avons ainsi montré que nous pouvions contrôler les niveaux énergétiques de nos
composés sur une large gamme d’énergie simplement en introduisant un ou plusieurs
groupements plus ou moins donneurs sur notre brique de base MG-130.
202
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
perpendiculaire par rapport au plan formé par la triphénylamine et de l’autre côté, les chaînes
sont quasiment dans le même plan que la triphénylamine. Ainsi, le cœur triphénylamine
fusionnée est très encombré sur une des faces de ce plan. Cette molécule semble s’organiser
par liaisons faibles de type Van der Waals. Nous n’observons pas d’interaction π-π qui peut
s’expliquer par l’encombrement stérique des phényles même sur la face libre de la
triphénylamine qui sont orientés vers le haut.
Figure 15 : Une des deux molécules contenues dans l’unité asymétrique de MG-148. Atomes de
carbone en noir, d’azote en bleu et de soufre en jaune
MG-148 présente un cœur central basé sur la triphénylamine fusionnée aussi plan que
dans le cas de MG-130 avec un écart au plan moyen de 0,335 Å. En revanche, les thiophènes
sont en dehors du plan avec des angles de torsion avec leurs phényles voisins compris entre 11°
et 32°. Nous n’observons pas non plus d’interaction π-π dans le cas de cette molécule.
203
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
En résumé, ces trois transporteurs de trous ne présentent pas d’empilements π-π dans
leurs organisations dans un monocristal. La formation d’un monocristal est un processus long à
partir d’une solution concentrée des composés or nous déposons ces molécules en film donc
elles n’ont pas autant de temps pour s’organiser. Ainsi, si ces transporteurs de trous ne
montrent pas d’empilements π-π en monocristal, il semble compliqué qu’ils en présentent en
couches minces et donc nous pouvons nous attendre à de faibles mobilités des charges
transportées par les liaisons π.
Nous allons maintenant nous intéresser aux propriétés physiques de ces composés.
204
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
102,00%
100,00%
Masse relative (%)
98,00%
96,00% MG-130
94,00% MG-166
92,00% AL-07
90,00% AL-12
88,00%
86,00%
0 100 200 300 400 500
Température (°C)
205
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
-1
Flux de chaleur (u. a.)
-3
-5
-7
MG-130
-9 MG-166
AL-07
-11
AL-12
-13
80 130 180 230 280 330 380
Température (°C)
Nous allons maintenant nous intéresser à la mobilité des porteurs de charge de deux de
ces transporteurs de trous en dispositifs.
206
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
ͻ ܸଶ
ܬൌ ߝߤ ଷ
ͺ ܮ
où ε (=ε0εr) est la constante diélectrique du matériau, V est la tension appliquée, L est
l’épaisseur du film et μ est la mobilité des porteurs de charge.
207
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Les mobilités des trous mesurées déduites de la loi de Mott-Gurney sont de 1,9.10-4
cm².V-1.s -1 pour le spiro-OMeTAD, de 3,8.10-6 cm².V-1.s -1 pour MG-130 et de 1,7.10-7 cm².V-1.s -1
pour MG-166. La valeur de la mobilité du spiro-OMeTAD est cohérente avec celles reportées
dans la littérature déterminées dans les mêmes conditions. 31,32 Ainsi, les mobilités des nouveaux
transporteurs de trous sont de deux et trois ordres de grandeur inférieurs à celle du spiro-
OMeTAD. Ce résultat provient probablement de l’organisation cristalline de nos transporteurs
de trous qui ne favorise pas le transport des charges. En effet, nous avions constaté dans les
deux structures cristallines des HTM MG-130 et MG-166 qu’il n’existait de distances
intermoléculaires qu’entre les chaînes alkyles situées sur les carbones pontés du cœur
triphénylamine fusionnée, qui ne concernent pas les cœurs π-conjugués. Nous n’observions pas
d’empilements π-π qui favoriseraient le transport des charges. Or pour ces mesures, nous avons
réalisé ces dispositifs avec chaque transporteur de trous pur sans additifs. L’ajout d’additifs, tel
que le LiTFSI, permet de doper chimiquement les molécules en créant un sel entre le
carbocation formé sur la triphénylamine et l’anion TFSI- (cf. contextualisation de ce chapitre), ce
208
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
qui a pour conséquence d’augmenter la mobilité. 4-5 Cette méthode sera utilisée pour les tests
des nouveaux transporteurs de trous en dispositifs.
Pour commencer, nous avons réalisé des cellules solaires à colorants en utilisant nos
sensibilisateurs organiques les plus prometteurs et le spiro-OMeTAD comme transporteur de
trous pour nous situer par rapport à l’état de l’art.
Nous étudierons ensuite des dispositifs contenant les colorants qui ont conduit aux
meilleures efficacités avec le spiro-OMeTAD où nous remplacerons ce dernier par nos nouveaux
transporteurs de trous.
Enfin, des premiers tests en cellules solaires à base de pérovskites seront réalisés avec
ces nouveaux HTM.
Les cellules solaires à colorants à l’état solide ont été réalisées à partir d’électrodes de 2
µm de couche transparente active de TiO 2 provenant de Solaronix. Il peut être surprenant que
l’épaisseur utilisée dans les cellules à l’état solide soit beaucoup plus faible que celle que nous
trouvons dans les cellules contenant un électrolyte liquide. Deux raisons peuvent être évoquées.
La première explication est que le transporteur de trous doit remplir les pores pour régénérer
efficacement le colorant, ce qui est compliqué à mettre en œuvre pour d’épaisses couches de
TiO 2.33-34 La deuxième raison est que le transporteur de trous se trouve facilement en contact de
la surface du TiO 2, ce qui favorise les phénomènes de recombinaison d’électrons du TiO 2 vers
l’HTM35, phénomènes qui diminuent pour les faibles épaisseurs d’oxyde. 36 De même, aucune
couche réflective n’est déposée sur les dispositifs à l’état solide. En revanche, ce rôle peut être
attribué à l’électrode métallique. Snaith et al. ont notamment montré qu’une électrode d’argent
permettait de mieux réfléchir la lumière sur le domaine UV-Visible qu’une électrode d’or,
induisant une meilleure collecte de photons et par conséquent à de meilleures densités de
courant.37
Sur ces électrodes de TiO 2 commandées chez Solaronix, nous réalisons un traitement au
TiCl4 pour augmenter la surface spécifique de la même manière que pour la fabrication des
cellules à base d’électrolyte, en plongeant nos électrodes dans une solution aqueuse de 40 mM
de TiCl4 à 70 °C pendant 30 minutes. Après rinçage avec de l’eau distillée et de l’éthanol, elles
sont ensuite chauffées à 500 °C. Après refroidissement, les électrodes sont plongées dans une
209
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Figure 20 : Vue par-dessus d’une cellule solaire sensibilisée par 6ORKF à l’état solide
Cinq colorants, RK1, RKF, 6ORKF, YKP-88 et MG-116, présentés auparavant dans cette
thèse qui ont des niveaux énergétiques adaptés pour être utilisés en combinaison avec le spiro-
OMeTAD et qui ont conduit aux efficacités les plus élevées avec un électrolyte ont été testés,
dans des dispositifs solaires à l’état solide, au SPrAM et à Solaronix. Les caractéristiques
courant-tension des cellules réalisées au laboratoire avec RK1 et YKP-88 sont présentées dans la
figure 21 et les meilleures efficacités obtenues de l’ensemble des cellules testées au SPrAM et à
Solaronix sont résumées dans le tableau 3.
210
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
Densité de courant(mA.cm-
-2
-4
-6
2)
-8
RK1
-10
YKP-88
-12
Tension (V)
Figure 21 : Caractéristiques courant-tension des cellules solaires sensibilisées par RK1 et YKP-88
à l’état solide avec le spiro-OMeTAD
Si nous comparons les tests effectués au SPrAM et à Solaronix, nous constatons que les
efficacités photovoltaïques sont assez similaires concernant les cellules sensibilisées par RK1. De
même, en sachant qu’YKP-88 dont l’unité indénothiophène est substituée par des groupements
aryles est l’analogue de RKF portant des chaînes alkyles et que ces deux colorants conduisent
aux mêmes efficacités dans les cellules liquides, nous observons des efficacités similaires entre
les dispositifs sensibilisés par ces deux colorants. Ainsi, nous montrons une reproductibilité
entre les deux laboratoires. Dans la série de quatre cellules testées dans les mêmes conditions
211
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
le même jour à Solaronix, il semble que la densité de courant dans les cellules solaires à l’état
solide soit fortement dépendante du spectre d’absorption du colorant. En effet, plus l’écart
HOMO-LUMO déterminé par spectroscopie UV-Visible sur TiO 2 est réduit en passant de RK1 >
RKF ≈ MG-116 > 6ORKF, plus la collecte de photons est importante et plus la densité de courant
en dispositif a tendance à augmenter. Cet accroissement de la densité de courant induit celle de
l’efficacité photovoltaïque finale puisque les tensions en circuit ouvert sont assez similaires
entre chaque dispositif.
Dans cette série, nous observons des efficacités entre 4,11 % et 4,85 %. Ce sont des
performances satisfaisantes en sachant que le record sans utiliser des dopants de type p tels des
complexes de cobalt est de 6,08 %.13 Ces résultats sont préliminaires et des optimisations sont
en cours notamment l’augmentation de l’épaisseur de l’électrode et l’utilisation de complexes
de cobalt comme dopants de type p pour augmenter les rendements photovoltaïques.
ii. Cellules solaires à colorants à l’état solide avec nos nouveaux transporteurs
de trous
Les cellules à l’état solide demandent une grande optimisation des conditions de dépôt
des transporteurs de trous. En effet, le transporteur de trous doit pénétrer complètement dans
les pores pour conduire à une régénération du colorant efficace. Ainsi, il faut remplir une
épaisseur de 2 µm de nanoparticules de TiO 2 et il faut également conserver une couche située
entre les nanoparticules et l’électrode métallique pour éviter les phénomènes de court-
circuit.33-34 Pour cela, il faut d’abord optimiser le solvant de dépôt des transporteurs de trous car
certains ne conduisent pas à un film si nous les déposons en solution dans le chlorobenzène
utilisé dans le cas du spiro-OMeTAD. La seconde condition à optimiser est le remplissage des
pores et l’épaisseur de la couche supérieure de transporteur de trous au-dessus de la couche de
TiO 2. Les conditions de dépôt du spiro-OMeTAD ont largement été reportées dans la littérature
pour conduire à des bonnes efficacités de photo-conversion avec une sur-couche d’environ 150-
200 nm. En revanche, pour chaque nouveau transporteur de trous synthétisé, les conditions de
dépôt doivent être à nouveau optimisées. Nous avons décidé d’utiliser notre brique de base
MG-130 pour toutes ces optimisations car nous avions cette molécule en grande quantité et la
procédure pourra guider les conditions de dépôt des autres transporteurs de trous qui sont des
dérivés substitués issus de cette molécule.
Des premiers tests de solubilité ont été réalisés et nous avons obtenu une très bonne
solubilité dans le toluène de 180 mg.mL -1 ce qui ne peut pas être obtenu avec le spiro-OMeTAD
dont la solubilité dans ce solvant ne dépasse pas 60 mg.mL -1.13 L’utilisation du toluène nous
212
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
permet d’éviter l’utilisation de solvants chlorés, tels que le chlorobenzène, qui sont un obstacle
pour une production industrielle éventuelle à cause de leur toxicité et de leur impact négatif sur
l’environnement.38
213
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
700
Epaisseur de la sur-couche (nm)
600 80 mg.mL-1
500 180 mg.mL-1
400
300
B
200
100
A
0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000
Vitesse de dépôt à la tournette (tours par minute)
214
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Nous avons observé qu’à faible concentration de 80 mg.mL -1 de MG-130 dans le toluène,
aucun film n’était obtenu entre la couche de TiO 2 et l’électrode métallique quelle que soit la
vitesse de dépôt à la tournette. Ensuite, nous avons augmenté la concentration à 180 mg.mL -1
de MG-130 dans le toluène qui est égale à celle utilisée pour le spiro-OMeTAD dans le
chlorobenzène. Nous avons commencé par la vitesse de dépôt à la tournette de 2000 tours par
minute également utilisée dans le cas du spiro-OMeTAD mais nous avons obtenu des couches
d’une épaisseur moyenne de 600 nm, ce qui ne permet d’assurer un bon transport des charges
à cause de la faible mobilité de nos matériaux. Nous avons donc augmenté la vitesse
progressivement jusqu’à 5000 tours par minute et nous observons un plateau à partir de 3000
tours par minute avec une épaisseur en moyenne de 300 nm à ces deux vitesses.
En réalisant les mêmes procédures, nous avons optimisé les conditions de dépôt de trois
autres transporteurs de trous synthétisés précédemment, MG-41, AL-07 et AL-12, pour
l’utilisation en cellules solaires sensibilisées par RK1 à l’état solide en s’approchant des 200 nm
d’épaisseur de sur-couche qui est une épaisseur qui semble optimale pour des composés
similaires. Cependant, l’efficacité maximale obtenue pour les dispositifs solaires à colorants à
l’état solide les contenant est de 0,13 %. Des optimisations supplémentaires de dépôt doivent
être conduites. Des caractérisations plus approfondies devraient être également réalisées pour
connaître le taux de remplissage des pores car même si nous avons une couche optimisée au-
dessus du TiO 2, il se peut que le transporteur de trous ne pénètre pas totalement à l’intérieur de
l’électrode. Enfin, nous avons réalisé ces tests avec le même taux d’additifs utilisé dans le cas du
spiro-OMeTAD qui mériterait également d’être optimisé.
Nous avons décidé de nous intéresser aux cellules solaires à base de pérovskites qui
présentent une architecture des différentes couches actives différente que nous allons
présenter dans la suite.
215
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Dans ce type de cellules, c’est le matériau de formule ABX 3 qui a une structure
pérovskite dont la plus utilisée est MAPbI 3 (MA : Méthyl Ammonium CH3NH3) qui va absorber
les photons et transférer ses électrons au TiO 2. La pérovskite oxydée est régénérée par le
transporteur de trous qui lui-même est régénéré par l’électrode métallique.
La pérovskite est déposée sur une couche encore plus fine de TiO 2 que les cellules à
colorants à l’état solide d’environ 500 nm. Dans ces cellules, c’est une solution de précurseurs
qui va remplir les pores et qui va être chauffée afin de permettre la formation d’une structure
cristalline de pérovskite. Ensuite, le transporteur de trous est déposé sur cette couche afin
d’obtenir un substrat avec une surface la plus plane possible pour ensuite déposer l’électrode
métallique par évaporation thermique. Dans ce cas, l’optimisation du dépôt du transporteur de
trous se limite à l’épaisseur du film et au taux d’additifs utilisé.
Dans notre cas, les cellules à base de pérovskites ont été réalisées à Solaronix. Une
épaisseur entre 500 nm et 600 nm d’une couche mésoporeuse de TiO 2 est utilisée dans ce type
de cellules. Une solution de PbI2 (462 mg.mL-1) dans le DMF est déposée à la tournette sur les
électrodes qui sont ensuite chauffées à 70 °C. Après séchage, l’électrode est plongée dans une
216
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
solution de CH3NH3I (10 mg.mL-1) dans l’isopropanol pendant 20 secondes et rincée avec de
l’isopropanol. Après séchage, une solution de transporteur de trous, de LiTFSI et de TBP dans le
dichlorobenzène est déposée à la tournette de la même manière que précédemment avec les
cellules à colorants à l’état solide. Enfin, une épaisseur de 80 nm d’or est déposée à l’aide d’un
évaporateur thermique sous vide. Une coupe transversale obtenue par microscopie
électronique à balayage à Solaronix est présentée dans la figure 26 où nous observons
correctement les cristaux de pérovskite.
Figure 26 : Coupe transversale d’une cellule solaire à base de pérovskites réalisée à Solaronix
Pour le moment, seuls les deux premiers transporteurs de trous synthétisés ont été
testés. Les caractéristiques des cellules photovoltaïques à base de pérovskites en combinaison
avec le spiro-OMeTAD ou les nouveaux transporteurs de trous MG-130 et MG-166 sont
résumées dans le tableau 4.
217
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Dans ces dispositifs à base de pérovskites, une conversion photo-électrique est observée
pour chacun des transporteurs de trous. Ce résultat montre que les niveaux HOMO de la
pérovskite d’une part et des nouveaux transporteurs de trous d’autre part permettent le
passage des trous, ce qui n’était à priori pas possible au regard du niveau HOMO de la
pérovskite qui est à -5,49 eV et du niveau HOMO des HTM MG-130 et MG-166 qui est en
moyenne de -5,62 eV. Ceci montre qu’il faut être prudent sur l’énergie des niveaux des
composés surtout en présence des additifs utilisés qui peuvent modifier les niveaux d’énergie
des HTM par rapport à celui de la pérovskite. 5
218
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
Les tensions en circuit ouvert (Voc) observées dans les dispositifs avec nos nouveaux HTM
sont également plus faibles que celles obtenues avec les cellules de référence. Or, ces nouveaux
HTM présentent des niveaux HOMO plus faibles que celui du spiro-OMeTAD. Dans les cellules
solaires à l’état solide, la tension en circuit ouvert est en principe essentiellement définie par la
différence entre le quasi-niveau de Fermi du TiO 2 et le niveau HOMO du transporteur de trous. Il
apparaît que les Voc obtenues lors de nos tests ne sont pas cohérentes avec cette différence à
priori plus élevée dans le cas de nos HTM que dans le cas du spiro-OMeTAD. Des études
devraient être conduites sur ces cellules pour déterminer l’origine de faibles tensions en circuit
ouvert.
Enfin, Maria Mendez a pu conduire des premiers tests de stabilité à 80 °C dans le noir sur
des cellules contenant le spiro-OMeTAD et notre transporteur de trous MG-130 qui ont montré
une dégradation des performances beaucoup plus rapide avec le spiro-OMeTAD par rapport
aux dispositifs avec MG-130. Ce résultat très encourageant nous stimule pour optimiser
davantage nos cellules.
219
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
C’est pourquoi, nous avons tenté d’utiliser ces nouveaux transporteurs de trous avec des
cellules à base de pérovskites présentant une architecture différente qui, de leur côté, ont
fonctionné avec une efficacité de plus de 5 % avec un transporteur de trous normalement
inadapté à cause de son niveau HOMO plus faible à celui de la pérovskite. Là encore, nous nous
attendons à une augmentation des rendements de photo-conversion en utilisant les autres
transporteurs de trous que nous avons synthétisés qui ont des niveaux HOMO plus élevés.
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Charte NREL. Auteur : NREL. Lien : http://www.nrel.gov/ncpv/images/efficiency_chart.jpg, Version 20
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221
Chapitre V : Vers des cellules sans élément liquide : Nouveaux transporteurs de trous pour les cellules solides
222
Conclusion générale et perspectives
223
Conclusion générale et perspectives
Figure 1 : Motifs utilisés dans les nouveaux colorants synthétisés au cours du doctorat
Après avoir introduit le domaine et différents concepts, pour répondre à l’instabilité des
dispositifs à haute température provenant de la désorption du colorant, nous avons développé
dans le deuxième chapitre des colorants basés sur de nouvelles fonctions d’ancrage. Trois
colorants ont ainsi été synthétisés : MG-41 avec deux fonctions acides cyanoacryliques, MG-100
avec un groupement acide phosphonique et MG-150 avec une unité rhodanine. Cependant, ces
sensibilisateurs ont montré en dispositifs de plus faibles efficacités photovoltaïques par rapport
à celle des cellules contenant RK1 quel que soit l’oxyde semi-conducteur utilisé, le TiO 2 ou le
ZnO. Ainsi, la fonction acide cyanoacrylique présente sur RK1 et 6ORK1 permet de conduire aux
meilleures efficacités en dispositifs sur les deux types d’oxyde. Nous avons également montré
que les dispositifs à base de ZnO se dégradaient plus fortement en présence des colorants qui
présentaient les solutions les plus acides. En perspective, le développement de nouvelles
fonctions d’ancrage qui conduisent à des solutions de colorants avec des pH moins acides est
déterminant pour améliorer la stabilité des dispositifs à base de ZnO. Nous avons ensuite décidé
de ne travailler qu’avec des électrodes constituées de TiO 2 avec les nouveaux colorants.
224
Conclusion générale et perspectives
Dans la suite de la thèse, nous avons présenté plusieurs stratégies afin d’étendre le
spectre d’absorption de RK1. Pour obtenir un spectre d’absorption le plus large possible, il faut
que l’écart HOMO-LUMO des nouveaux colorants soit le plus faible possible. Cet écart peut être
réduit de plusieurs manières : i) augmenter la planéité, ii) diminuer l’aromaticité pour passer à
un caractère quinoïdal, iii) étendre le système π-conjugué et iv) substituer avec des
groupements électro-donneurs ou électro-déficients les groupements correspondants des
molécules. Au cours du doctorat, ces stratégies ont été utilisées soit de manière isolée, soit de
façon combinée sur les différents groupements que contient RK1.
Nous avons appliqué une première approche inspirée de la littérature dans le chapitre II
qui a été, soit de remplacer le phényle utilisé comme espaceur π-conjugué qui porte la fonction
d’ancrage par un hétérocycle aromatique, soit de le substituer par un halogène en position
ortho de la fonction d’ancrage. Nous avons ainsi synthétisé MG-116 comportant un furane, MG-
175 contenant un thiophène et MG-169 avec un phényle substitué par un fluor. Tous ces
nouveaux colorants ont présenté des spectres d’absorption en solution et greffés sur TiO 2
décalés vers le rouge par rapport à ceux de RK1. Cependant, les densités de courant qui étaient
attendues plus élevées dans le cas des dispositifs avec un électrolyte liquide avec les nouveaux
colorants n’ont au maximum qu’égalées celle de la cellule sensibilisée par RK1. Malgré des
performances moins élevées, les cellules contenant le colorant MG-116 portant un furane
remplies avec un liquide ionique ont présenté une stabilité sous des conditions ISOS-L2 plus
élevé que les dispositifs sensibilisés par RK1.
Un des objectifs dans le cadre du projet doctoral est de pouvoir proposer une large
palette de couleurs. Avec un décalage bathochrome de 50 nm entre les spectres d’absorption
de RK1 et de MG-116 et conduisant à une efficacité élevée en dispositif, ceci permet de
proposer que le furane utilisé comme espaceur π-conjugué est un groupement très intéressant
pour le développement de nouveaux colorants.
Dans une première partie du chapitre III, nous avons modulé le caractère électro-
accepteur du chromophore central en remplaçant le benzothiadiazole dans RK1 par une unité
plus ou moins acceptrice et étudier leurs différentes propriétés. Nous avons ainsi synthétisé
QX1 avec une unité quinoxaline, TPZ1 avec un motif thiénopyrazine et DTQX1 avec un
groupement dithiénoquinoxaline. Nous avons montré que, malgré un spectre d’absorption plus
étroit, les colorants présentant un caractère plus aromatique conduisaient aux meilleures
performances jusqu’à 8 % grâce à une meilleure localisation des orbitales frontières. Nous
devons noter cependant que nous avons réussi à augmenter le rendement photovoltaïque des
cellules contenant TPZ1 qui présentait le caractère quinoïdal le plus important en travaillant sur
la composition de l’électrolyte.
225
Conclusion générale et perspectives
Dans la deuxième partie du chapitre III, nous avons étendu le système π-conjugué de
RK1 en introduisant trois nouveaux cycles thiophènes pour obtenir PK1. Les premiers essais en
cellules ont montré de plus faibles efficacités photovoltaïques pour PK1 et les études photo-
physiques ont montré d’importants taux de recombinaison qui peuvent être attribués à la
présence d’agrégats. Pour réduire le phénomène d’agrégation en solution, nous avons travaillé
sur le nombre et la position des chaînes solubilisantes sur le même système π-conjugué en
synthétisant trois nouveaux colorants. L’ingénierie de ces chaînes sur les colorants a permis de
passer de rendements photovoltaïques des cellules contenant un électrolyte liquide de 6,5 % à
9,1 %. De même, une efficacité de 7,81 % parmi les plus élevées reportées dans la littérature a
pu être atteinte avec des dispositifs à base de liquide ionique et présentant une excellente
stabilité. Nous avons donc montré que les chaînes latérales, dont l’effet est sous -estimé car peu
référencé dans la littérature, étaient déterminantes pour contrôler l’agrégation et la solubilité
des colorants afin de conduire à des performances élevées en dispositifs. De même, nous avons
observé que dans notre famille de composés, plus le nombre de chaînes était important, plus les
cellules les contenant se dégradaient rapidement.
Enfin, dans le chapitre IV, nous avons développé deux familles de colorants basées sur la
rigidification du groupement donneur permettant d’améliorer la planéité de la molécule qui
conduit à des spectres d’absorption plus étendus. Nous avons modulé les différentes propriétés
optoélectroniques en introduisant des groupements plus ou moins donneurs sur la
diphénylamine, en étendant le système π-conjugué ou en remplaçant l’espaceur π-conjugué.
Ces deux familles de colorants ont conduit à des efficacités en disposi tifs d’au minimum de 7,01
% jusqu’à 9,78 % lors de l’utilisation d’un électrolyte liquide. En ce qui concerne les cellules avec
un liquide ionique, les rendements sont compris entre 6,52 % et 7,52 %. Ce sont dans ces deux
familles de colorants également que nous avons observé des stabilités supérieures à celles
reportées dans la littérature. En particulier, des cellules ont présenté une perte minime de
seulement 7 % en 7000 heures d’illumination continue, 7000 heures qui sont estimées à 7 ans
de durée de vie dans des conditions réelles d’utilisation.
Ainsi, nous avons montré que la rigidification du système π-conjugué ainsi que
l’utilisation du furane comme espaceur π-conjugué dans la structure des colorants permettaient
d’atteindre des efficacités et des stabilités élevées ainsi que l’obtention de couleurs allant du
rose jusqu’au bleu.
De plus, à la fin de ce chapitre IV, nous avons testé la co-sensibilisation du TiO 2 par deux
des colorants les plus efficaces de ces deux familles qui ont conduit à une effi cacité record de
10,90 % pour le co-greffage de deux colorants organiques en utilisant un couple redox à base
d’iode. Des tests de co-sensibilisation du TiO 2 entre d’autres colorants seront réalisés. Nous
pourrions envisager l’usage d’un autre couple redox, tels qu’un couple de complexes de cobalt
226
Conclusion générale et perspectives
ayant un potentiel standard moins élevé que le couple I 3-/I- afin d’augmenter la tension en
circuit ouvert de ces dispositifs et ainsi atteindre des efficacités encore plus élevées.
Dans cette thèse, nous avons donc présenté plus de 20 colorants synthétisés au
laboratoire couvrant toute la gamme de l’UV-Visible comme l’atteste la figure 2 présentant des
solutions de quelques colorants allant du jaune (QX1) jusqu’au vert (TPZ1).
227
Conclusion générale et perspectives
plus élevées telles que l’augmentation de l’épaisseur de TiO 2, la variation du taux d’additifs ou
l’emploi de dopants de type p.
228
Experimental part
Experimental part
229
Experimental part
NMR spectra were recorded on Bruker AC 200 MHz and Bruker AC 400 MHz
spectrometers. The deuterated solvents used were chloroforme-d (1H, δ: 7.26, 13C, δ: 77.16),
acetone-d6 (1H δ: 2.05, 13C, δ: 29.84), tetrahydrofuran-d8 (1H, δ: 3.58, 13C, δ: 67.21) and
dichloromethane-d2 (1H, δ: 5.32, 13C, δ: 53.84). The follow abbreviations were used: s for
singlet, d for doublet, t for triplet, m for multiplet and br for broaden signals.
All synthesis intermediates and final products were characterized by 1H and 13C NMR to
confirm their structures.
All new synthesis intermediates and final products were characterized by elementary
analysis and high resolution mass spectrometry at the Centre Régional de Mesures Physiques de
l’Ouest (CRMPO) in Rennes. EI-HRMS were carried out on a Bruker MaXis 4G (Upgrade of MicrO-
Tof-Q2) and elemental analysis on a Microanalyseur Flash EA1112.
UV-vis absorption spectra of all dyes and hole transport materials (HTM) were recorded from
solutions 5.10-5 M, 10-5 M and 5.10-6 M in dichloromethane or on a TiO 2 thickness of 2 µm on a
Perkin-Elmer Lambda 2 spectrometer (wavelength range: 180-820 nm; resolution: 2 nm).
iv. Fluorimetry
v. Cyclic voltammetry
The potential was checked using the Fc/Fc+ couple as an internal standard as
recommended by IUPAC. But a lot of values of the standard potential of the Fc/Fc + redox couple
230
Experimental part
was found in literature between -4.80 eV and -5.30 eV.2,3,4 The potential found for Fc/Fc+ as
seen in Figure 1 was 0.42 V vs Ag/AgCl in acetonitrile. Most of dyes and hole transport materials
were not soluble in acetonitrile so voltammetry cyclic for these molecules was conducted in
dichloromethane. The average Fc/Fc + potential was found to be 0.45 V vs Ag/AgCl in
dichloromethane. If the standard potential of the Ag/AgCl (KCl saturated) redox couple is taken
at 0.20 V vs NHE,5-6 the found Fc/Fc+ potential in acetonitrile is calculated at 0.62 V vs NHE as
often reported in literature.7,8,9 This value is converted to vacuum using the recommended
formula by IUPAC 10 in acetonitrile : E [eV] = - (E [V vs NHE] + 4.60)) that means 0,00 V vs NHE
corresponds to -4,60 eV. As the measured potentials are converted to Fc/Fc + potential using as
an internal standard, taking account the difference between dichloromethane to acetonitrile of
0.03 eV, the formula becomes: E [eV] = - (E [V vs Fc/Fc+]CH2Cl2 + (E1/2 (Fc/Fc+) [V vs NHE]CH2Cl2 -
0.03) + 4.60)) = - (E [V vs Fc/Fc +]CH2Cl2 + (0.62 – 0.03) + 4.60)) = - (E [V vs Fc/Fc +]CH2Cl2 + 5.19).
2
P. Deng, L. Liu, S. Ren, H. Li, Q. Zhang, Chem. Commun., 2012, 48, 6960-6962
3
T. Daeneke, T.-H. Kwon, A. B. Holmes, N. W. Duffy, U. Bach, L. Spiccia, Nat. Chem., 2011, 3, 211-215
4
N. G. Connelly, W. E. Geiger, Chem. Rev., 1996, 96, 877-910
5
"Electrochemical Methods: Fundamentals and Applications", A. J. Bard & L. R. Faulkner, John Wiley &
Sons, NY, 2000
6
"Electrochemistry for Chemists, Second Edition", D. T. Sawyer, A. J. Sobkowiak, J. Roberts, Jr., John
Wiley & Sons, NY, 1995
7
F. Sauvage, Advances in Chemistry, 2014, 939525
8
T. Daeneke, T.-H. Kwon, A. B. Holmes, N. W. Duffy, U. Bach, L. Spiccia, Nat. Chem., 2011, 3, 211-215
9
T. Daeneke, A. J. Mozer, T.-H. Kwon, N. W. Duffy, A. B. Holmes, U. Bach, L. Spiccia, Energy Environ. Sci.
2012, 5, 7090-7099
10
S. Trasatti, Pure & Appl. Chem., 1986, 58, 955-966
231
Experimental part
5,00E-03
4,00E-03
3,00E-03
Intensity (A.cm -2 )
2,00E-03
1,00E-03
0,00E+00
-0,500 -0,300 -0,100 0,100 0,300 0,500 0,700 0,900
-1,00E-03
-2,00E-03
200 mV.s-1
-3,00E-03
100 mV.s-1
-4,00E-03
Potential (V vs Ag/AgCl) 50 mV.s-1
0,007
0,006
Normalized intensity (u. a.)
0,005
0,004
0,003
0,002
0,001
0,000
-5,00E-01
-0,001 0,00E+00 5,00E-01 1,00E+00 1,50E+00
-0,002
-0,003
Potential (V vs Ag/AgCl)
Diffractograms were recorded using a Siemens D5000 X-ray diffractometer with a CuKα1
radiation source (λ = 1.540598 Å). The operation power was 40 kV, 30 mA and the collimator
was 0.8 mm in diameter.
232
Experimental part
A Zeiss U55 scanning electronic microscope was used to determine the thicknesses of
electrodes and HTM films.
Firstly, we decided to investigate the dye-sensitization time to make our test devices in
SPrAM. So we modulated the conditions of concentration, temperature and stirring that we can
see in Figure 3.
0 50 100 150
Time (min)
From these experiments, we can conclude that the maximum of absorption was
achieved after three hours corresponding to the maximum of adsorption of the dyes on the
surface of TiO 2. So we decided to perform the dyeing of TiO 2 electrodes at room temperature
with stirring for three hours.
Moreover, precedent experiments from Solaronix with the dye PK1 were conducted with
different TiO2 thicknesses to obtain the best efficiencies that we can see in the table 1.
233
Experimental part
The increasing of the thickness of the active mesoporous layer of TiO 2 enables to
increase the specific area in the cells and so thus the dye loading that lead to better current
densities.
The devices were prepared as followed: the various layers of TiO 2 films were screen
printed in Solaronix. The electrode total active area was 0.36 cm2. A first layer (13 µm) of
transparent titania was deposited with a TiO 2 nanoparticles paste (Ti-Nanoxide HT/SP) obtained
from Solaronix, Switzerland. On top of that, to further increase the light-harvesting capacity of
these devices, a reflective layer (Solaronix’ Ti-Nanoxide R/SP) of 4 µm was added on top. The
total thickness of the titania working electrode was around 17 µm. In order to optimize
adhesion, titania layer porosity and specific area a pre and post TiCl 4 treatment was performed.
After sintering at 500 °C and cooling down to 70 °C, the sintered TiO 2 electrodes were sensitized
by immersion in a solution of the dye in indicated solvent with or without chenodeoxycholic
acid (CDCA) for 3 h in SPrAM or 15 h in Solaronix, and then assembled using a thermally
platinized FTO/glass (TCO 22-7, Solaronix) counter electrode. The working and counter
electrodes were separated by a 60 µm thick hot melt gasket (Meltonix 1170-25, Solaronix) and
sealed by heating. The heating was minimized to avoid dye thermal degradation. The cell was
then filled with a volatile electrolyte (Solaronix Iodolyte HI-30) through a pre-drilled hole using a
vacuum pump. The electrolyte injection hole on the thermally platinized FTO glass counter
234
Experimental part
electrode was finally sealed with a thin glass cover. Devices using a non-volatile ionic liquid
based electrolyte (Solaronix Mosalyte TDE-250) were prepared following the previously
described procedure with a 25 µm thich hot melt gasket. The devices were characterized using a
Solaronix SolarSim 150 or a Oriel SP94023 A (Xe lamp) solar simulator previously calibrated. The
current–voltage characteristics of the cell measured under AM 1.5G, 100% sun, were obtained
by applying external potential bias to the cell and by measuring the generated photocurrent
with a Keithley model 2400 digital source meter (Keithley, USA). The devices were masked prior
to measurement according to a procedure previously described to attain an illuminated active
area of 0.36 cm2.
We noticed that the solvent chosen for the preparation of the dyeing bath had a big
influence on the final performances of the devices. Generally, we tested dyes in two different
mixtures of solvents: CHCl 3/EtOH and CH3CN/t-BuOH and the power conversion efficiencies
were better with the last mixture than other. But sometimes, because the dyes were not soluble
in the mixture CH3CN/t-BuOH, so we added some chloroform in this mixture. To show the effect
of the solvent, we can find in table 2 the photovoltaic characteristics of dye-sensitized solar cells
fabricated from solutions of DTQX1 in different solvents with similar electrode thicknesses.
Table 2 : Photovoltaic characteristics of DTQX1-sensitized solar cells with different dyeing baths
Thickness
of TiO2 (T + V oc Jsc FF η
Dye R) Solvent
(µm) (mV) (mA.cm-2) (%) (%)
Active area of 36 mm². HI-30 liquid electrolyte. a) Tests cells made in Solaronix. Sensitization
conditions: 0,2 mM dye + 2 mM CDCA, 15 h. b) Test cell made in SPrAM. Sensitization conditions:
0,2 mM dye + 2 mM CDCA, 3 h.
We can see here that in this case, the mixture CHCl3/EtOH, 1:4 leads to better
performances that the mixture CH 3CN/t-BuOH, 1:1. This result was explained by the bad
dissolution of the dye in this latter that certainly decreases the dye loading on the TiO 2
electrode conducting to low current density and open circuit voltage. The solubility was very
well in CHCl 3/EtOH, 1:4, so the recovering of the TiO 2 surface was better than other mixture and
that is why we observe a better efficiency. I tested other experiment consisting to add some
chloroform in the mixture of CH 3CN/t-BuOH to obtain a mixture of CH3CN/t-BuOH/CHCl 3, 1:1:2
that is capable to well dissolve the dye and enable to achieve the best performances.
235
Experimental part
Thus, we decided for our test cells to firstly try the mixture CH3CN/t-BuOH, 1:1 to
dissolve the dyes that leads to best performances in the general case and to add some
chloroform to this mixture for dyes that were not soluble.
236
Experimental part
Synthesis procedures
237
Experimental part
I. Materials
All reagents, chemicals and solvents were purchased from Sigma Aldrich, TCI Europe, AK
Scientific or Acros Organics and as used as received, except for THF which was distilled over
sodium-benzophenone prior to use.
238
Experimental part
II. Synthesis
a. Synthesis of MG-41
4-(5-(7-bromobenzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-3-octylthiophen-2-yl)-N,N-bis(4-
(hexyloxy)phenyl)aniline 2
Under argon, the compound 1 (200 mg, 0.31 mmol, 1 equiv) was dissolved in distilled
THF (5.0 mL) then a solution 1.5 M of n-BuLi (250 µL, 0.37 mmol, 1.2 equiv) was added at -78 °C.
The solution was stirred for an hour at -50 °C before adding a n-hexane solution 1.0 M of
Me3SnCl (406 µL, 0.41 mmol, 1.3 equiv) at -78 °C. The solution was allowed to reach room
temperature and stirred for 2 hours. The reaction was quenched with NH 4Cl and the organic
phase was extracted with n-hexane, dried with Na 2SO4, filtered and concentrated under
vacuum. The resulting stannic compound was engaged without any further purification in a
Stille coupling with 4,7-dibromobenzo[1,2,5]thiadiazole. Under argon, the stannic intermediate
and 4,7-dibromobenzo[1,2,5]thiadiazole (172 mg, 0.62 mmol, 2 equiv), Pd2dba3 (7 mg, 0.01
mmol, 4 % mol) and P(o-tolyl)3 (29 mg, 0.09 mmol, 0.3 equiv) were dissolved in anhydrous
toluene (5.0 mL) and refluxed for 19 hours. The mixture was then poured into HCl (2 M). The
organic phase was extracted with Et2O, washed with HCl (2 M), dried over Na 2SO4 and
concentrated. The residue was purified by silica gel column chromatography (Pentane/CH 2Cl2,
7:3) to obtain the desired product 2 (130 mg, 49 %) as a red film.
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 7.99 (s, 1 H), 7.83 (d, J = 7.7 Hz, 1 H), 7.67 (d, J = 7.8
Hz, 1 H), 7.28 (d, J = 8,5 Hz, 2 H), 7.10 (d, J = 8.5 Hz, 4 H), 6.94 (d, J = 8.4 Hz, 2 H), 6.85 (d, J = 8.8
Hz, 4 H), 3.94 (t, J = 6.5 Hz, 4 H), 2.72 (m, 2 H), 1.87-1.60 (m, 6 H), 1.52-1.22 (m, 22 H), 0.98-0.81
(m, 9 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 155.9, 154.0, 152.0, 148.6, 140.8, 140.5, 139.3,
135.4, 132.5, 131.2, 129.8, 127.5, 127.1, 125.2, 119.7, 115.5, 111.7, 68.4, 32.0, 31.8, 31.2, 29.7,
29.6, 29.5, 29.1, 25.9, 22.8, 22.8, 14.3, 14.2
239
Experimental part
Anal. Calcd for C 48H58N3O2BrS2: C, 67.59; H, 6.85; N, 4.93; S, 7.52. Found: C, 67.47; H,
6.99; N, 4.66; S, 7.24.
5-(7-(5-(4-(bis(4-(hexyloxy)phenyl)amino)phenyl)-4-octylthiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)isophthalaldehyde 3
A mixture of 2 (100 mg, 0.12 mmol, 1 equiv), 3,5-diformylphenylboronic acid (31 mg,
0.18 mmol, 1.5 equiv), Pd(OAc) 2 (1.0 mg, 2.0 µmol, 2% mol), K3PO4 (50 mg, 0.23 mmol, 2 equiv),
THF (2 mL), iPrOH (1 mL) and distilled water (1 mL) was stirred at 80 °C for 62 hours. The
mixture was added to brine and extracted four times with ethyl acetate. Combined organic
phases were dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The
resulting mixture was purified by silica gel column chromatography (Hexane/EtOAc, 8:2) to
obtain the desired red film 3 (63 mg, 66%).
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 10.2 (s, 2 H), 8.80 (s, 2 H), 8.43 (s, 1 H), 8.09 (s, 1 H),
7.94 (d, J = 7.5 Hz, 1 H), 7.85 (d, J = 7.5 Hz, 1 H), 7.32 (d, J = 8.7 Hz, 2 H), 7.11 (d, J = 8.9 Hz, 4 H),
6.96 (d, J = 8.7 Hz, 2 H), 6.85 (d, J = 8.9 Hz, 4 H), 3.93 (t, J = 6.5 Hz, 4 H), 2.75 (m, 2 H), 1.88-1.62
(m, 6 H), 1.56-1.20 (m, 22 H), 0.98-0.82 (m, 9 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 191.0, 155.8, 153.5, 152.6, 148.5, 141.0, 140.3,
139.4, 139.2, 137.4, 135.5, 135.0, 131.3, 129.9, 129.6, 128.8, 128.6, 128.2, 127.0, 125.6, 124.5,
119.5, 115.4, 68.3, 31.9, 31.6, 31.1, 29.6, 29.4, 29.3, 29.3, 29.0, 25.8, 22.7, 22.6, 14.1, 14.1
Anal. Calcd for C 56H63N3O4S2: C, 74.22; H, 7.01; N, 4.64; S, 7.08. Found: C, 74.59; H, 7.16;
N, 4.58; S, 7.05.
240
Experimental part
(2E,2'E)-3,3'-(5-(7-(5-(4-(bis(4-(hexyloxy)phenyl)amino)phenyl)-4-octylthiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-1,3-phenylene)bis(2-cyanoacrylic acid) MG-41
The compound 3 (50 mg, 0.06 mmol, 1 equiv) and cyanoacetic acid (47 mg, 0.55 mmol,
10 equiv) were dissolved in a mixture of acetonitrile (6 mL) and chloroform (3 mL). A few drops
of piperidine were added and the reaction mixture was stirred at reflux for 15 hours. Solvents
were removed under reduced pressure. The solid was taken in chloroform, washed with HCl 2
M, dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The residue was
purified by silica gel column chromatography (CH 2Cl2/MeOH/AcOH, 1:0:0 to 90:5:5) to obtain
the desired red solid MG-41 (50 mg, 81 %).
1
H NMR (THF-d8, 200 MHz) δ (ppm): 9.05 (s, 2 H), 8.49 (s, 1 H), 8.43 (s, 2 H), 8.20 (s, 1 H),
8.10 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 8.00 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.32 (d, J = 8.6 Hz, 2 H), 7.07 (d, J = 9.0 Hz, 4 H),
6.92 (d, J = 9.0 Hz, 2 H), 6.85 (d, J = 9.0 Hz, 4 H), 3.94 (t, J = 6.2 Hz, 4 H), 2.76 (m, 2 H), 1.85-1.67
(m, 6 H), 1.59-1.21 (m, 22 H), 1.00-0.81 (m, 9 H)
13
C NMR (THF-d8, 50 MHz) δ (ppm): 238.6, 163.3, 157.0, 154.5, 153.5, 153.4, 149.6,
141.7, 141.2, 140.0, 139.6, 136.8, 134.6, 134.2, 133.3, 132.0, 130.3, 130.0, 129.7, 129.4, 128.7,
127.8, 126.8, 126.6, 125.5, 125.5, 120.1, 116.0, 115.8, 107.2, 107.2, 68.7, 32.9, 32.6, 31.9, 30.6,
30.5, 30.4, 30.3, 30.3, 29.8, 26.7, 23.5, 14.5, 14.4
HRMS (ESI): [M]+.= 1039.4368 (0 ppm) (calcd. for C 62H65N5O6S2: 1039.4371).
241
Experimental part
b. Synthesis of MG-100
Diethyl-(E)-(2-(4-(7-(5-(4-(bis(4-(hexyloxy)phenyl)amino)phenyl)-4-octylthiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)phenyl)-1-cyanovinyl)phosphonate 5
The compound 4 (120 mg, 0.14 mmol, 1.0 equiv) and diethyl cyanomethylphosphonate
(111 µL, 0.68 mmol, 5.0 equiv) were dissolved in a mixture of acetonitrile (10 mL) and
chloroform (5 mL). A few drops of piperidine were added and the reaction mixture was stirred
at reflux for 3 hours. The resulting mixture was washed with water then brine. The organic
phase was dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The residue
was purified by silica gel column chromatography (Hexane/EtOAc, 7:3 to 1:1) to obtain the
desired red film 5 (80 mg, 52 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 8.18-8.08 (m, 4 H), 8.07 (d, J = 8.4 Hz, 2 H), 7.93 (d, J =
7.5 Hz, 1 H), 7.80 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.32 (d, J = 8.7 Hz, 2 H), 7.11 (d, J = 8.9 Hz, 4 H), 6.96 (d, J =
8.7 Hz, 2 H), 6.85 (d, J = 9.0 Hz, 4 H), 4.34-4.19 (m, 4 H), 3.95 (t, J = 6.5 Hz, 4 H), 2.75 (t, J = 7.9
Hz, 2 H), 1.83-1.67 (m, 6 H), 1.52-1.23 (m, 28 H), 0.95-0.85 (m, 9 H)
13
C NMR (CDCl 3, 50 MHz) δ (ppm): 158.4, 155.8, 153.8, 148.5, 142.1, 141.0, 140.4, 139.3,
135.9, 131.9, 131.3, 131.0, 130.2, 129.9, 129.8, 129.0, 128.0, 127.1, 125.7, 124.9, 119.7, 115.4,
97.9, 68.4, 63.9, 63.8, 32.0, 31.7, 31.2, 29.7, 29.5, 29.1, 25.9, 22.8, 16.5, 16.4, 14.2
Anal. Calcd for C 61H73N4O5PS2: C, 70.63; H, 7.09; N, 5.40; S, 6.18. Found: C, 70.82; H, 7.21;
N, 5.17; S, 5.87.
242
Experimental part
(E)-(2-(4-(7-(5-(4-(bis(4-(hexyloxy)phenyl)amino)phenyl)-4-octylthiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)phenyl)-1-cyanovinyl)phosphonic acid MG-100
To a solution of compound 5 (130 mg, 0.13 mmol, 1.0 equiv) in 15 mL of CH 2Cl2, TMSI
(107 µL, 0.75 mmol, 6.0 equiv) was added dropwise under argon at room temperature. The
mixture was then stirred at room temperature for 15 h. The solvents were removed under
reduced pressure to dryness. The residue was then diluted in 100 mL of MeOH and dried under
vacuum. The desired product MG-100 was then obtained as a red solid (115 mg, 93 %) after to
have been washed with pentane.
1
H NMR (THF-d8, 400 MHz) δ (ppm): 8.15 (d, J = 8.54 Hz, 2 H), 8.11 (s, 1 H), 8.05 (d, J = 8.5
Hz, 2 H), 7.97 (d, J = 9.8 Hz, 1 H), 7.85 (d, J = 7.5 Hz, 1 H), 7.77 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.28 (d, J = 8.8
Hz, 2 H), 7.06 (d, J = 9.0 Hz, 4 H), 6.91 (d, J = 8.8 Hz, 2 H), 6.85 (d, J = 9.0 Hz, 4 H), 3.94 (t, J = 6.4
Hz, 4 H), 2.71 (m, 2 H), 1.83-1.66 (m, 6 H), 1.55-1.44 (m, 4 H), 1.44-1.22 (m, 18 H), 0.98-0.83 (m,
9 H)
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz) δ (ppm): 156.8, 154.3, 153.2, 149.3, 141.6, 141.3, 141.1,
139.4, 136.6, 131.8, 131.8, 130.8, 130.6, 130.1, 130.1, 129.3, 129.3, 128.1, 127.6, 126.5, 125.0,
120.1, 115.9, 68.6, 32.7, 32.4, 31.8, 30.4, 30.3, 30.1, 29.7, 26.6, 23.4, 14.3, 14.2
HRMS (ESI): [M-H]- = 979.4068 (0 ppm) (calcd for C 57H64N4O5PS2: 979.4061).
243
Experimental part
c. Synthesis of MG-150
(E)-2-(5-(4-(7-(5-(4-(bis(4-(hexyloxy)phenyl)amino)phenyl)-4-octylthiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)benzylidene)-4-oxo-2-thioxothiazolidin-3-yl)acetic acid MG-150
An acetonitrile solution (5.0 mL) of the compound 4 (236 mg, 0.27 mmol, 1.0 equiv),
rhodanine-3-acetic acid (51 mg, 0.27 mmol, 1.0 equiv) and piperidine (53 µL, 0.54 mmol, 2.0
equiv) was refluxed for 15 h under nitrogen atmosphere. The formed precipitate was collected
by filtration, washed with acetonitrile and dried under vacuum. The solid was dissolved in DCM
and washed with HCl 2M. The organic phase was dried over anhydrous Na 2SO4 and filtered.
Solvent removal by rotary evaporation yielded the final product MG-150 (283 mg, qt).
1
H NMR (THF-d8, 200 MHz) δ (ppm): 8.29 (d, J = 8.3 Hz, 2 H), 8.20 (s, 1 H), 8.02 (d, J = 7.7
Hz, 1 H), 7.95 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.87 (s, 1 H), 7.76 (d, J = 8.4 Hz, 2 H), 7.32 (d, J = 8.7 Hz, 2 H),
7.08 (d, J = 8.9 Hz, 4 H), 6.93 (d, J = 8.8 Hz, 2 H), 6.86 (d, J = 8.9 Hz, 4 H), 4.83 (s, 2 H) 3.95 (t, J =
6.3 Hz, 4 H), 2.84-2.69 (m, 2 H), 1.87-1.75 (m, 6 H), 1.59-1.21 (m, 22 H), 1.01-0.81 (m, 9 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 193.8, 167.4, 167.1, 156.9, 154.5, 153.5, 149.4,
141.4, 141.1, 140.3, 139.5, 136.8, 133.9, 133.0, 137.8, 131.5, 130.9, 130.6, 130.1, 129.3, 128.1,
127.7, 126.4, 125.4, 123.7, 120.0, 115.9, 68.6, 45.1, 32.7, 32.4, 31.8, 30.4, 30.3, 30.2, 30.1, 30.1,
29.6, 26.6, 23.3, 14.3, 14.2
Anal. Calcd for C 67H75N3OS4: C, 75.45; H, 7.09; N, 3.94; S, 12.02. Found: C, 75.12; H, 6.93;
N, 3.77; S, 11.63.
HRMS (ESI): M+. = 1050.3906 (0 ppm) (calcd for C 60H66N4O5S4: 1050.3911).
244
Experimental part
d. Synthesis of MG-116
5-(7-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)furan-2-
carbaldehyde 10
Under argon, the compound 1 (120 mg, 0.18 mmol, 1 equiv) was dissolved in distilled
THF (5.0 mL) then a solution 1.5 M of n-BuLi (146 µL, 0.22 mmol, 1.2 equiv) was added at -78 °C.
The solution was stirred for an hour at -50 °C before adding a n-hexane solution 1.0 M of
Me3SnCl (230 µL, 0.23 mmol, 1.3 equiv) at -78 °C. The solution was allowed to reach room
temperature and stirred for 2 hours. The reaction was quenched with NH 4Cl and the organic
phase was extracted with n-hexane, dried with Na 2SO4, filtered and concentrated under
vacuum. The resulting stannic 9 was engaged without any further purification in a Stille coupling
with 6. Under argon, the stannic intermediate 9 and 6 (56 mg, 0.18 mmol, 1 equiv), Pd2dba3 (7
mg, 0.01 mmol, 4 % mol) and P(o-tolyl)3 (16 mg, 0.05 mmol, 0.3 equiv) were dissolved in
anhydrous toluene (5.0 mL) and refluxed for 19 hours. The mixture was then poured into HCl (2
M). The organic phase was extracted with Et2O, washed with HCl (2 M), dried over Na 2SO4 and
concentrated. The residue was purified by silica gel column chromatography (Hexane/CH 2Cl2,
4:6) to obtain the desired product 10 (87 mg, 71 %) as a purple film.
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 9.72 (s, 1 H), 8.27 (d, J = 7.7 Hz, 1 H), 8.07 (s, 1 H),
7.90 (d, J = 7.7 Hz, 1 H), 7.87 (d, J = 3.7 Hz, 1 H), 7.43 (d, J = 3.7 Hz, 1 H), 7.39 (d, J = 8.6 Hz, 2 H),
7.33-7.27 (m, 4 H), 7.20-7.04 (m, 8 H), 2.79-2.72 (m, 2 H), 1.78-1.67 (m, 2 H), 1.42-1.23 (m, 10
H), 0.92-0.84 (m, 3 H)
13
C NMR (CDCl3, 100 MHz) δ (ppm): 177.6, 155.6, 152.7, 152.1, 152.1, 147.8, 147.8,
141.4, 139.9, 136.4, 131.7, 130.1, 129.7, 129.7, 128.7, 128.1, 126.8, 125.1, 124.8, 123.6, 123.2,
119.7, 114.2, 32.2, 31.4, 29.9, 29.7, 29.6, 29.3, 23.0, 14.4
Anal. Calcd for C 41H37N3O2S2: C, 73.73; H, 5.58; N, 6.29; S, 9.60. Found: C, 73.76; H, 5.56;
N, 6.35; S, 9.78.
245
Experimental part
(E)-2-cyano-3-(5-(7-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)furan-2-yl)acrylic acid MG-116
The compound 10 (83 mg, 0.12 mmol, 1 equiv) and cyanoacetic acid (53 mg, 0.62 mmol,
5 equiv) were dissolved in a mixture of acetonitrile (4 mL) and chloroform (2 mL). A few drops of
piperidine were added and the reaction mixture was stirred at reflux for 5 hours. Solvents were
removed under reduced pressure. The solid was taken in chloroform, washed with HCl 2 M,
dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The residue was purified
by silica gel column chromatography (CH 2Cl2/MeOH/AcOH, 1:0:0 to 90:5:5) to obtain the desired
purple solid MG-116 (89 mg, 98 %).
1
H NMR (THF-d8, 400 MHz) δ (ppm): 8.32 (d, J = 7.5 Hz, 1 H), 8.18 (s, 1 H), 8.08 (d, J = 7.8
Hz, 1 H), 8.06 (s, 1 H), 7.89 (m, 1 H), 7.45 (d, J = 3.3 Hz, 1 H), 7.41 (d, J = 8.5 Hz, 2 H), 7.32-7.23
(m, 4 H), 7.17-7.07 (m, 6 H), 7.07-7.00 (m, 2 H), 2.82-2.72 (m, 2 H), 1.80-1.73 (m, 2 H), 1.47-1.22
(m, 10 H), 0.93-0.83 (m, 3 H)
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz) δ (ppm): 164.1, 155.8, 152.9, 152.3, 149.3, 148.4, 148.3,
141.8, 139.9, 137.8, 137.1, 132.0, 130.4, 130.0, 128.8, 128.6, 127.4, 125.5, 125.3, 124.0, 123.5,
119.9, 116.6, 115.6, 79.3, 32.9, 31.7, 30.3, 30.2, 30.1, 29.6, 23.4, 14.3
HRMS (ESI): [M]+.= 734.2383 (0 ppm) (calcd. for C 44H38N4O3S2: 734.2385).
246
Experimental part
e. Synthesis of MG-169
4-(7-bromobenzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-2-fluorobenzaldehyde 7
A mixture of 3-fluoro-4-formylbenzeneboronic acid (500 mg, 2.98 mmol, 1.0 equiv), 4,7-
dibromo-2,1,3-benzothiadiazole (875 mg, 2.97 mmol, 1.0 equiv), Pd(OAc)2 (33 mg, 0.15 mmol, 5
mol%), K3PO4 (1264 mg, 5.96 mmol, 2.0 equiv), THF (6 mL), and distilled water (3 mL) was stirred
at 80 °C for 80 minutes.The mixture was added to brine and extracted four times with ethyl
acetate. Combined organic phases were dried over Na2SO4, filtered and concentrated under
reduced pressure. The residue was purified by silica gel column chromatography (petroleum
ether/CH2Cl2, 7:3 to 0:1) afforded the desired yellow solid 7 (168 mg, 17 %).
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 10.44 (s, 1 H), 8.09-7.97 (m, 1 H), 7.98 (d, J = 7.6 Hz, 1
H), 7.92-7.75 (m, 2 H), 7.67 (d, J = 7.6 Hz, 1 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 186.8, 166.0, 163.5, 154.1, 152.6, 144.6, 132.2,
131.2, 129.2, 125.3, 123.8, 117.3, 115.6
247
Experimental part
4-(7-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-2-
fluorobenzaldehyde 11
Under argon, the compound 1 (160 mg, 0.36 mmol, 1 equiv) was dissolved in distilled
THF (5.0 mL) then a solution 1.5 M of n-BuLi (291 µL, 0.43 mmol, 1.2 equiv) was added at -78 °C.
The solution was stirred for an hour at -50 °C before adding a n-hexane solution 1.0 M of
Me3SnCl (473 µL, 0.47 mmol, 1.3 equiv) at -78 °C. The solution was allowed to reach room
temperature and stirred for 2 hours. The reaction was quenched with NH 4Cl and the organic
phase was extracted with n-hexane, dried with Na 2SO4, filtered and concentrated under
reduced pressure. The resulting stannic 9 was engaged without any further purification in a
Stille coupling with the compound 7. Under argon, 9, the compound 7 (98 mg, 0.29 mmol, 0.8
equiv), Pd2dba3 (8 mg, 0.02 mmol, 4 % mol) and P(o-tolyl)3 (33 mg, 0.11 mmol, 0.3 equiv) were
dissolved in anhydrous toluene (5.0 mL) and refluxed for 15 hours. The mixture was then
poured into HCl (2 M). The organic phase was extracted with ethyl acetate, washed with HCl (2
M), dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The residue was
purified by silica gel column chromatography afforded the desired red solid 11 (105 mg, 51 %).
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 10.44 (s, 1 H), 8.09 (s, 1 H), 8.07-7.86 (m, 5 H), 7.81
(d, J = 7.4 Hz, 1 H), 7.39 (d, J = 8.6 Hz, 2 H), 7.35-7.28 (m, 3 H), 7.23-6.98 (m, 8 H), 2.93-2.60 (m, 2
H), 1.84-1.63 (m, 2 H), 1.49-1.17 (m, 10 H), 0.98-0.79 (m, 3 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 187.0, 186.9, 166.1, 163.5, 153.6, 152.8, 147.6,
145.6, 145.5, 140.9, 139.7, 136.1, 131.4, 130.0, 129.5, 129.2, 128.9, 128.5, 128.0, 125.2, 124.9,
124.7, 123.5, 123.0, 117.3, 117.1, 32.0, 31.2, 29.7, 29.6, 29.4, 29.1, 22.8, 14.3
HRMS (ESI): [M]+.= 695.2438 (0 ppm) (calcd. for C 43H38N3OFS2: 695.2435).
248
Experimental part
(E)-2-cyano-3-(4-(7-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-2-fluorophenyl)acrylic acid MG-169
The compound 11 (93 mg, 0.13 mmol, 1.0 equiv) and cyanoacetic acid (57 mg, 0.67
mmol, 5.0 equiv) were dissolved in a mixture of acetonitrile (10 mL) and chloroform (5 mL). A
few drops of piperidine were added and the reaction mixture was stirred at reflux for 15 hours.
Solvents were removed under reduced pressure. The solid was taken in chloroform, washed
with HCl 2 M, dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The residue
was purified by silica gel column chromatography (CH 2Cl2/MeOH/AcOH, 1:0:0 to 95:5:0 to
90:5:5) to obtain the desired red solid MG-169 (94 mg, 92 %).
1
H NMR (THF-d8, 400 MHz) δ (ppm): 8.59-8.45 (m, 2 H), 8.21-8.01 (m, 3 H), 8.01-7.90 (m,
2 H), 7.40 (d, J = 8.6 Hz, 2 H), 7.34-7.20 (m, 4 H), 7.18-6.98 (m, 8 H), 2.83-2.69 (m, 2 H), 1.84-1.65
(m , 2 H), 1.50-1.21 (m, 10 H), 0.95-0.82 (m, 3 H).
13
C NMR (THF-d8, 50 MHz) δ (ppm): 164.8, 159.7, 154.1, 153.2, 148.3, 144.0, 143.8,
143.4, 141.2, 139.9, 136.9, 131.9, 131.9, 130.4, 130.0, 129.6, 129.3, 128.7, 128.6, 125.7, 125.5,
125.0, 124.0, 123.4, 120.6, 120.3, 117.0, 116.6, 116.6, 32.7, 31.7, 30.3, 30.2, 30.1, 29.6, 23.4,
14.3
HRMS (ESI): [M]+.= 762.2491 (0 ppm) (calcd. for C 46H39N4O2FS2: 762.2435).
249
Experimental part
f. Synthesis of MG-175
5-(7-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-
yl)thiophene-2-carbaldehyde 12
Under argon, the compound 1 (196 mg, 0.45 mmol, 1.0 equiv) was dissolved in distilled
THF (5.0 mL) then a solution 1.5 M of n-BuLi (357 µL, 0.54 mmol, 1.2 equiv) was added at -78 °C.
The solution was stirred for an hour at -50 °C before adding a n-hexane solution 1.0 M of
Me3SnCl (580 µL, 0.58 mmol, 1.3 equiv) at -78 °C. The solution was allowed to reach room
temperature and stirred for 2 hours. The reaction was quenched with NH 4Cl and the organic
phase was extracted with n-hexane, dried with Na 2SO4, filtered and concentrated under
vacuum. The resulting stannic 9 was engaged without any further purification in a Stille coupling
with 8. Under argon, 9, 8 (120 mg, 0.36 mmol, 0.8 equiv), Pd2dba3 (10 mg, 0.02 mmol, 4 % mol)
and P(o-tolyl)3 (41 mg, 0.13 mmol, 0.3 equiv) were dissolved in anhydrous toluene (5.0 mL) and
refluxed for 15 hours. The mixture was then poured into HCl (2 M). The organic phase was
extracted with EtOAc, washed with HCl (2 M), dried over Na 2SO4 and concentrated. The residue
was purified by silica gel column chromatography (Petroleum ether/CH2Cl2, 6:4) afforded the
desired purple solid 4 (135 mg, 55 %).
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 9.97 (s, 1 H), 8.20 (d, J = 4.0 Hz, 1 H), 8.08 (s, 1 H),
7.98 (d, J = 7.7 Hz, 1 H), 7.92-7.81 (m, 2 H), 7.44-7.26 (m, 6 H), 7.22-7.01 (m, 8 H), 2.75 (t, J = 7.7
Hz, 2 H), 1.82-1.63 (m, 2 H), 1.45-1.22 (m, 10 H), 0.95-0.81 (m, 3 H)
13
C NMR (CDCl 3, 50 MHz) δ (ppm): 183.1, 152.6, 152.5, 149.0, 147.6, 147.6, 143.3, 141.0,
139.8, 137.0, 136.1, 131.5, 131.5, 129.9, 129.5, 128.3, 127.9, 127.7, 127.6, 124.9, 124.6, 123.9,
123.4, 122.9, 32.0, 31.1, 29.7, 29.6, 29.4, 29.1, 22.8, 14.3
Anal. Calcd for C 41H37N3OS3: C, 72.00; H, 5.45; N, 6.14; S, 14.06. Found: C, 72.23; H, 5.44;
N, 5.96; S, 14.02.
250
Experimental part
(E)-2-cyano-3-(5-(7-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)thiophen-2-yl)acrylic acid MG-175
The compound 12 (120 mg, 0.18 mmol, 1.0 equiv) and cyanoacetic acid (75 mg, 0.88
mmol, 5.0 equiv) were dissolved in a mixture of acetonitrile (10 mL) and chloroform (5 mL). A
few drops of piperidine were added and the reaction mixture was stirred at reflux for 3 hours.
Solvents were removed under reduced pressure. The solid was taken in chloroform, washed
with HCl 2 M, dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The residue
was purified by silica gel column chromatography (CH 2Cl2/MeOH/AcOH, 1:0:0 to 95:5:0 to
90:5:5) to obtain the desired product MG-175 (121 mg, 92 %).
1
H NMR (THF-d8, 200 MHz) δ (ppm): 8.40 (s 1 H), 8.31 (d, J = 4.1 Hz, 1 H), 8.21 (s, 1 H),
8.17 (d, J = 7.8 Hz, 1 H), 8.03-7.94 (m, 2 H), 7.42 (d, J = 8.6 Hz, 2 H), 7.34-7.22 (m, 4 H), 7.18-6.98
(m, 8 H), 2.84-2.71 (m, 2 H), 1.83-1.66 (m, 2 H), 1.48-1.21 (m, 10 H), 0.94-0.82 (m, 3 H).
13
C NMR (THF-d8, 50 MHz) δ (ppm): 163.8, 161.9, 153.1, 153.0, 148.9, 148.4, 148.3,
146.2, 141.5, 140.0, 138.8, 137.5, 137.0, 132.1, 130.4, 130.0, 128.7, 128.5, 128.2, 125.5, 125.2,
124.4, 124.0, 123.4, 100.3, 32.7, 31.7, 30.3, 30.2, 30.1, 29.6, 23.4, 14.3
HRMS (ESI): [M]+.= 750.2151 (0 ppm) (calcd. for C 44H38N4O2S3: 750.2151).
251
Experimental part
g. Synthesis of QX1
4-(5-(7-bromobenzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-3-octylthiophen-2-yl)-N,N-bis(4-
(hexyloxy)phenyl)aniline
Under argon, 1 (1.0 g, 2.27 mmol, 1.0 equiv) was dissolved in distilled THF (25 mL) then
n-BuLi (1.56 mL, 2.50 mmol, 1.1 equiv) was added at -78 °C. The solution was stirred for an hour
at -50 °C before adding a n-hexane solution of Me3SnCl (2.50 mL, 2.50 mmol, 1.1 equiv) at -78
°C. The solution was allowed to reach room temperature and stirred for 2 hours. The reaction
was quenched with an NH4Cl sat. solution and the organic phase was extracted with Et 2O, dried
on Na2SO4, filtered and concentrated under vacuum. The resulting stannic 9 was engaged
without any further purification in a Stille coupling with 4-7-dibromo-2,1,3-benzothiadiazole.
Under argon, stannic 9, with 4-7-dibromo-2,1,3-benzothiadiazole (670 mg, 2.27 mmol, 1.0
equiv), Pd(PPh3)4 (105 mg, 91 μmol, 4% mol) were dissolved in anhydrous toluene (40 mL) and
refluxed for 12 hours. The mixture was then poured into NH 4Cl sat. solution. The organic phase
was extracted with Et2O, washed with water, dried over Na 2SO4 and concentrated. The crude
solid was chromatographed on silica using n-hexane/DCM 6:4 as eluent to afford red solid 13
(350 mg, 23 %).
1
H NMR (CD2Cl2, 200 MHz) δ (ppm): 8.04 (s, 1 H), 7.80 (d, J = 7.7 Hz, 2 H), 7.48-7.28 (m, 6
H), 7.27 -7.05 (m, 8 H), 2.78 (t, J = 7.8 Hz, 2 H), 1.88-1.64 (m, 2 H), 1.50-1.22 (m, 10 H), 0.87 (t, J =
6.4 Hz, 3 H).
13
C NMR (CD2Cl2, 100 MHz) δ (ppm): 153.9, 151.8, 147.5, 147.4, 140.2, 139.5, 135.6,
132.3, 131.0, 129.8, 129.4, 127.8, 127.2, 125.1, 124.8, 123.3, 122.9, 111.7, 31.9, 31.0, 29.5, 29.4,
29.3, 28.9, 22.7, 14.1.
HRMS (ESI): [M]+.= 651.1371 (calcd. for C 37H45N2OS3: 651.1377).
Anal. Calcd for C 36H34N3BrS2: C, 66.25; H, 5.25; N, 6.44; S, 9.82. Found: C, 65.90; H, 5.17;
N, 6.19; S, 9.55.
252
Experimental part
4-(5-(8-bromo-2,3-bis(5-octylthiophen-2-yl)quinoxalin-5-yl)-3-octylthiophen-2-yl)-N,N-
diphenylaniline 15
Compounds 13 (562 mg, 0.86 mmol, 1.0 equiv) and Zn powder (674 mg, 10.3 mmol, 12.0
equiv) were dissolved in an Acetic acid/Ethanol mixture (45 mL, 2:1). The solution was heated
up at 130 °C for 5 hours, solids were filtered off and washed with hot CHCl 3. Solution was
concentrated to dryness and the solid dissolved in Acetic acid (20 mL) before adding 1,2-di(5-
octylthien-2-yl)-ethanedione 14 (385 mg, 0.86 mmol, 1.0 equiv). Solution was refluxed overnight
and poured into water. Organic phase was extracted with EtOAc, washed with water, dried on
Na2SO4 and concentrated. The crude solid was chromatographed on silica gel using n-
hexane/DCM 6:4 as eluent to afford red solid 15 (600 mg, 67%).
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 8.00-7.79 (m, 3 H), 7.52-7.42 (m, 4 H), 7.40 -7.28 (m,
4 H), 7.28 -7.06 (m, 8 H), 6.76 (t, J = 4.0 Hz, 2 H), 3.00-2.73 (m, 6 H), 1.90-1.70 (m, 6 H), 1.50-1.25
(m, 30 H), 1.00-0.87 (m, 9 H).
13
C NMR (CD2Cl2, 50 MHz) δ (ppm): 151.9, 148.0, 147.5, 145.9, 141.2, 139.5, 139.3,
139.0, 138.4, 136.0, 133.0, 132.4, 131.2, 130.6, 130.3, 130.2, 129.8, 129.1, 127.0, 125.3, 125.1,
123.6, 121.6, 32.4, 32.3, 32.0, 30.9, 30.2, 29.8, 29.7, 23.1, 14.6.
HRMS (ESI): [M]+.= 1033.4065 (calcd. for C 62H72N379BrS3: 1033.4066).
253
Experimental part
4-(8-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-yl)-2,3-bis(5-octylthiophen-2-
yl)quinoxalin-5-yl)benzaldehyde 16
Under argon, 15 (100 mg, 99 μmol, 1.0 equiv), 4-formylphenylboronic acid (19 mg, 125
μmol, 1.3 equiv), tris(dibenzylideneacetone)dipalladium(0) (3.6 mg, 4 µmol, 4% mol), Tri -tert-
butylphosphonium tetrafluoroborate (2.3 mg, 8 µmol, 8% mol) potassium carbonate (40 mg, 0.3
mmol, 3.0 equiv) were dissolved in toluene (10 mL) and water (580 μL). The solution was
vigorously stirred and heated at 100 °C for 18 hours. The reaction was quenched with water and
the aqueous phase was extracted with diethylether and washed with brine, dried over sodium
sulphate, filtered and concentrated under vacuum. The crude solid was chromatographed on
silica gel using n-hexane/DCM 1:1 as eluent to afford red solid 16 (47 mg, 46 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 10.15 (s, 1 H), 8.05 (m, 5 H), 7.94 (s, 1 H), 7.79 (d, J =
7.9 Hz, 1 H), 7.50-7.45 (m, 3 H), 7.41 (d, J = 3.7 Hz, 1 H), 7.35-7.29 (m, 4 H), 7.21 (m, 4 H), 7.16 (d,
J = 8.6 Hz, 2 H) 7.09 (t, J = 7.3 Hz, 2 H), 6.74 (d, J = 3.7 Hz, 1 H), 6.70 (d, J = 3.7 Hz, 1 H), 2.93-2.77
(m, 6 H), 1.78 (m, 6 H), 1.36 (m, 30 H) 0.91 (m, 9 H).
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 192.4, 151.2, 147.7, 147.2, 145.3, 145.3, 144.7,
144.5, 141.1, 139.7, 139.5, 138.7, 137.9, 136.6, 136.2, 136.1, 135.3, 132.6, 131.6, 131.0, 130.0,
129.9, 129.5, 129.46, 129.43, 128.9, 126.4, 124.9, 124.8, 123.27, 123.25, 32.1, 32.0, 31.69,
31.66, 31.4, 30.6, 30.5, 29.9, 29.7, 29.51, 29.46, 29.4, 29.3, 29.2, 22.85, 22.82, 14.27, 14.25.
HRMS (ESI): [M]+.= 1059.5230 (calcd. for C 69H77N3OS3: 1059.5223).
254
Experimental part
(E)-2-cyano-3-(4-(8-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-yl)-2,3-bis(5-octylthiophen-
2-yl)quinoxalin-5-yl)phenyl)acrylic acid QX1
Under argon, 16 (80 mg, 75 μmol, 1.0 equiv), cyanoacetic acid (32 mg, 0.38 mmol, 5.0
equiv), were dissolved in a mixture of acetonitrile (5 mL) and chloroform (3 mL). A catalytic
amount of piperidine was added and the solution was refluxed for 3 hours. Solvent was
removed under reduced pressure and the solid redissolved in chloroform. The organic phase
was washed with a HCl solution (2 M), dried on Na 2SO4 and concentrated. The crude solid was
chromatographed on silica using DCM/MeOH/Acetic acid 90/5/5 as eluent to afford dark red
solid QX1 (70 mg, 82 %).
1
H NMR (THF-d8, 400MHz) δ (ppm): 8.47 (s, 1 H), 8.08 (d, J = 5.9 Hz, 2 H), 7.75-7.40 (m, 4
H), 7.48-7.40 (m, 3 H), 7.38-7.24 (m, 6 H), 7.18-7.02 (m, 8 H), 6.70 (s, 1 H), 6.65 (s, 1 H), 2.95-
2.65 (m, 6 H), 1.80-1.65 (m, 6 H), 1.33 (m, 30 H), 0.91 (m, 9 H).
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz) δ (ppm): 172.2, 151.2, 151.1, 148.5, 147.6, 145.2, 144.5,
141.9, 141.3, 140.5, 140.3, 138.5, 138.1, 136.8, 136.7, 136.5, 132.5, 132.3, 131.8, 131.0, 130.5,
130.2, 130.0, 129.9, 126.2, 125.24, 125.17, 125.1, 123.8, 123.7, 32.7, 32.64, 32.63, 32.4, 32.2,
31.9, 31.0, 30.8, 30.43, 30.37, 30.2, 30.08, 30.06, 30.0, 29.9, 29.8, 23.43, 23.39, 23.36, 14.33,
14.32, 14.30.
HRMS (ESI): [M]+.= 1126.5287 (calcd. for C 72H78N4O2S3: 1126.5281).
255
Experimental part
h. Synthesis of DTQX1
6,9-dibromo-2,3-bis(5-octylthiophen-2-yl)dithieno[3,2-f:2',3'-h]quinoxaline 19
The compound 17 (336 mg, 0.89 mmol, 1.0 equiv), hydroxylamine hydrochloride (618
mg, 8.89 mmol, 10.0 equiv) were added in pyridine (4.0 mL). The mixture was refluxed for 20
hours. The purple solution became more and more red. It became orange at the end of the
heat. The reaction mixture was precipitated in a mixture of water/ethanol. The solution was
acidificated until pH < 4 to obtain an orange dihydroxyamine compound which is directly
reduced. The dihydroxyamine compound was added in a previously prepared solution of tin
chloride (1.39 g, 7.35 mmol, 10.0 equiv) in a mixture of concentrated hydrochloride (5 mL) and
ethanol (10 mL). The reaction mixture was refluxed for 4 hours and a half. The orange solution
became red then pink. After cooling, the mixture was filtered and rinsed with water. The filtrate
was dried affording the purple solid 18. This solid was used in the next reaction without further
purification.
In a mixture of acetic acid/chloroform/ethanol, the compound 18 (333 mg, 0.80 mmol,
1.0 equiv) and 1,2-di(5-octylthien-2-yl)-ethanedione (356 mg, 0.80 mmol, 1.0 equiv) were added
and the solution was refluxed for 60 hours at 90 °C. The reaction mixture was filtered. The
filtrate was purified by silica gel column chromatography (Hexane/CH2Cl2, 8:2) affording the
yellow solid 19 (680 mg, 98 %).
1
H NMR (CD2Cl2, 200 MHz) δ (ppm): 8.10 (s, 2 H), 7.82 (d, J = 3.9 Hz, 1 H), 7.24 (d, J = 3.6
Hz, 1 H), 6.91 (d, J = 3.8 Hz, 1 H), 6.74 (d, J = 3.6 Hz, 1 H), 2.99-2.78 (m, 4 H), 1.86-1.62 (m, 4 H),
1.51-1.13 (m, 20 H), 1.03-0.77 (m, 6 H).
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 160.2, 150.5, 145.2, 139.3, 137.9, 134.7, 134.5,
129.2, 127.0, 126.6, 125.0, 113.6, 32.03, 31.97, 31.8, 31.4, 31.0, 30.6, 29.5, 29.41, 29.39, 29.36,
29.3, 29.2, 22.84, 22.79, 14.3, 14.2.
HRMS (ESI): [M+H]+= 787.0515 (0 ppm) (calcd. for C 36H41N279Br2S4: 787.0514).
256
Experimental part
4-(5-(9-bromo-2,3-bis(5-octylthiophen-2-yl)dithieno[3,2-f:2',3'-h]quinoxalin-6-yl)-3-
octylthiophen-2-yl)-N,N-diphenylaniline 20
The compound 9 was prepared as previously. The compound 19 (305 mg, 0.39 mmol, 1.0
equiv), the stannic compound 9 (235 mg, 0.39 mmol, 1.0 equiv) and Pd(PPh3)4 (23 mg, 0.02
mmol, 4% mol) were dissolved in anhydrous toluene (20 mL) and refluxed for 15 hours. The
mixture was poured into HCl 2 M, extracted with dichloromethane, dried over Na2SO4, filtered
and concentrated under reduced pressure. The residue was purified by silica gel column
chromatography (Hexane/CH2Cl2, 7:3 to 6:4) to obtain a yellow powder 20 (191 mg, 44 %).
1
H NMR (CD2Cl2, 200 MHz) δ (ppm): 8.22 (d, J = 4.1 Hz, 1 H), 7.41-7.02 (m, 18 H), 6.80-
6.72 (m, 2 H), 2.97-2.82 (m, 4 H), 2.77-2.63 (m, 2 H), 1.87-1.60 (m, 6 H), 1.50-1.15 (m, 30 H),
1.00-0.76 (m, 9 H).
13
C NMR (CD2Cl2, 50 MHz) δ (ppm): 150.8, 150.6, 147.8, 145.3, 145.2, 139.9, 139.7,
139.5, 139.0, 137.7, 136.0, 135.8, 135.4, 135.0, 134.7, 134.1, 131.8, 130.1, 130.0, 129.7, 129.3,
128.4, 128.0, 127.2, 125.1, 123.7, 123.2, 119.0, 113.5, 32.3, 32.12, 32.08, 32.0, 31.3, 30.7, 30.1,
29.9, 29.8, 29.7, 29.6, 29.2, 23.1, 14.3.
HRMS (ESI): [M]+.= 1145.3504 (0 ppm) (calcd. for C 66H72N379BrS5: 1145.3508).
257
Experimental part
4-(9-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-yl)-2,3-bis(5-octylthiophen-2-
yl)dithieno[3,2-f:2',3'-h]quinoxalin-6-yl)benzaldehyde 21
Under argon, 20 (150 mg, 0.13 mmol, 1.0 equiv), 4-formylphenylboronic acid (29 mg,
0.20 mmol, 1.5 equiv), tetrakispalladium(0) (3 mg, 2.6 µmol, 4% mol), potassium carbonate (40
mg, 0.3 mmol) were dissolved in a mixture of toluene/THF/water. The solution was vigorously
stirred and heated at 90 °C for 60 hours. The reaction was quenched with HCl 2 M and the
aqueous phase was extracted with diethylether and washed with brine, dried over sodium
sulphate, filtered and concentrated under reduced pressure. The crude solid was
chromatographed on silica gel (Hexane/CH 2Cl2, 6:4 to 4:6) to afford orange solid 21 (87 mg, 57
%).
1
H NMR (CD2Cl2, 200 MHz) δ (ppm): 9.91 (s, 1 H), 8.18 (s, 1 H), 7.86 (s, 1 H), 7.84 (d, J =
8.6 Hz, 2 H), 7.78 (d, J = 8.6 Hz, 2 H), 7.38-7.23 (m, 6 H), 7.23-7.02 (m, 11 H), 6.70 (d, J = 3.7 Hz, 2
H), 2.95-2.80 (m, 4 H), 2.68-2.55 (m, 2 H), 1.84-1.58 (m, 6 H), 1.53-1.22 (m, 30 H), 1.02-0.83 (m,
9 H).
13
C NMR (CDCl 3, 50 MHz) δ (ppm): 191.4, 150.20, 150.15, 147.6, 147.5, 144.8, 144.7,
141.1, 140.0, 139.44, 139.38, 136.1, 135.7, 135.5, 135.3, 134.2, 130.6, 129.9, 129.7, 129.5,
129.1, 127.88, 127.87, 127.8, 126.5, 126.4, 124.9, 123.4, 123.0, 32.1, 31.8, 31.1, 30.6, 29.8, 29.7,
29.6, 29.54, 29.46, 22.9, 14.3.
Anal. Calcd for C 73H77N3OS5: C, 74.76; H, 6.62; N, 3.58; S, 13.67. Found: C, 74.32; H, 6.84;
N, 3.14; S, 13.25.
258
Experimental part
(E)-2-cyano-3-(4-(9-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-yl)-2,3-bis(5-octylthiophen-
2-yl)dithieno[3,2-f:2',3'-h]quinoxalin-6-yl)phenyl)acrylic acid DTQX1
The compound 21 (80 mg, 0.07 mmol, 1.0 equiv) and cyanoacetic acid (29 mg, 0.34
mmol, 5.0 equiv) were dissolved in a mixture of acetonitrile (10 mL) and chloroform (5 mL). A
few drops of piperidine were added and the reaction mixture was s tirred at reflux for 3 hours.
Solvents were removed under reduced pressure. The solid was taken in chloroform, washed
with HCl 2 M, dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The residue
was purified by silica gel column chromatography (CH2Cl2/MeOH/AcOH, 1:0:0 to 95:5:0 to
90:5:5) to obtain the desired green solid DTQX1 (52 mg, 61 %).
1
H NMR (THF-d8, 200 MHz) δ (ppm): 8.53 (s, 1 H), 8.25 (s, 1 H), 8.14 (d, J = 8.5 Hz, 2 H),
8.14 (s, 1 H), 7.98 (d, J = 8.5 Hz, 2 H), 7.46-6.98 (m, 17 H), 6.84-6.72 (m, 2 H), 3.01-2.82 (m, 4 H),
2.82-2.64 (m, 2 H), 1.91-1.63 (m, 6 H), 1.57-1.20 (m, 30 H), 1.03-0.80 (m, 9 H).
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz) δ (ppm): 163.6, 153.3, 150.4, 148.3, 145.4, 142.3, 140.4,
140.1, 139.3, 138.4, 138.3, 136.8, 136.3, 136.2, 136.1, 136.02, 136.00, 135.0, 134.6, 133.2,
132.41, 132.38, 132.35, 132.3, 130.4, 130.0, 129.6, 128.7, 128.4, 127.0, 125.5, 125.4, 124.0,
123.4, 122.0, 116.2, 104.0, 32.72, 32.69, 32.59, 32.57, 31.6, 30.9, 30.4, 30.24, 30.18, 30.17,
30.11, 30.05, 23.4, 14.32, 14.30.
HRMS (ESI): [M]+. = 1238.4722 (0 ppm) (calcd. for C 76H78N4O2S5: 1238.4723).
259
Experimental part
i. Synthesis of TPZ1
2,3-bis(5-octylthiophen-2-yl)thieno[3,4-b]pyrazine 22
260
Experimental part
4-(2,3-bis(5-octylthiophen-2-yl)thieno[3,4-b]pyrazin-5-yl)benzaldehyde 26
To a Schlenk containing a stirring bar, Pd(OAc) 2 (30 mg, 0.13 mmol, 10 % mol),
t
P Bu2Me.HBF4 (66 mg, 0.27 mmol, 20 % mol), pivalic acid (136 mg, 1.33 mmol, 1.0 equiv), the
compound 22 (700 mg, 1.33 mmol, 1.0 equiv), potassium carbonate (849 mg, 4.01 mmol, 3.0
equiv), and 4-bromobenzaldehyde (123 mg, 0.67 mmol, 0.5 equiv) were sequentially added
under a flow of Ar. Dry toluene (10 mL) was added. The reaction mixture was stirred at 100 °C
for 15 h. The resulting mixture was cooled to room temperature and filtered through a layer of
Celite® (5 mL) using dichloromethane (DCM). The filtrate was concentrated under reduced
pressure and the residue was purified by column chromatography on silica gel (Hexane/CH2Cl2,
8:2 to 1:1) to give the yellow-brown solid 26 (133 mg, 32 %).
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 10.0 (s, 1 H), 8.45 (d, J = 8.4 Hz, 2 H), 7.99 (d, J = 8.4
Hz, 2 H), 7.91 (s, 1 H), 7.19 (d, J = 3.8 Hz, 1 H), 7.09 (d, J = 3.8 Hz, 1 H), 6.73 (d, J = 3.8 Hz, 1 H),
6.67 (d, J = 3.8 Hz, 1 H), 2.87 (t, J = 7.4 Hz, 4 H), 1.84-1.65 (m, 4 H), 1.52-1.16 (m, 20 H), 1.00-0.80
(m, 6 H)
13
C NMR (CDCl 3, 50 MHz) δ (ppm): 191.8, 151.5, 150.4, 147.0, 146.9, 142.2, 140.0, 139.5,
138.6, 138.2, 134.9, 131.2, 130.8, 130.5, 130.2, 127.7, 125.1, 124.8, 117.0, 32.0, 31.7, 31.7, 30.6,
30.5, 29.5, 29.4, 29.4, 29.3, 22.8, 14.3
HRMS (ESI): [M+H]+= 629.2691 (0 ppm) (calcd. for C 37H45N2OS3: 629.2689).
Anal. Calcd for C 37H44N2OS3: C, 70.66; H, 7.05; N, 4.45; S, 15.29. Found: C, 70.49; H, 6.97;
N, 4.29; S, 14.91.
261
Experimental part
4-(7-bromo-2,3-bis(5-octylthiophen-2-yl)thieno[3,4-b]pyrazin-5-yl)benzaldehyde 27
The compound 26 (123 mg, 0.20 mmol, 1.0 equiv) was dissolved in CHCl 3 (5 mL) and
AcOH (0.5 mL). NBS (35 mg, 0.20 mmol, 1.0 equiv) was added at room temperature and the
solution was stirred for 1 hour. Solvents were removed under reduced pressure. The residue
was purified by silica gel column chromatography (Hexane/CH 2Cl2, 8:2 to 1:1) to obtain the
orange solid 27 (107 mg, 77 %).
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 10.03 (s, 1 H), 8.33 (d, J = 8.4 Hz, 2 H), 7.96 (d, J = 8.4
Hz, 2 H), 7.24 (m, 1 H), 7.15 (d, J = 3.8 Hz, 1 H), 6.77-6.65 (m, 2 H), 2.87 (t, J = 7.4 Hz, 4 H), 1.88-
1.63 (m, 4 H), 1.53-1.18 (m, 20 H), 0.96-0.84 (m, 6 H)
13
C NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 191.7, 152.0, 151.4, 147.7, 147.4, 140.0, 139.4,
138.9, 138.6, 137.5, 135.1, 131.2, 131.2, 130.9, 130.5, 127.6, 125.1, 124.9, 106.7, 32.0, 31.7,
30.6, 30.6, 29.5, 29.4, 29.4, 29.3, 22.8, 14.3
HRMS (ESI): [M+H]+= 707.1794 (0 ppm) (calcd. for C 37H44N2O79BrS3: 707.1794).
Anal. Calcd for C 37H43N2OBrS3: C, 62.78; H, 6.12; N, 3.96; S, 13.59. Found: C, 63.51; H,
6.26; N, 3.85; S, 13.64.
262
Experimental part
4-(7-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-yl)-2,3-bis(5-octylthiophen-2-
yl)thieno[3,4-b]pyrazin-5-yl)benzaldehyde 28
Under argon, 9 (84 mg, 0.14 mmol, 1.0 equiv), 27 (97 mg, 0.14 mmol, 0.6 equiv), Pd2dba3
(5 mg, 0.01 mmol, 4 % mol) and P(o-tolyl)3 (21 mg, 0.07 mmol, 0.3 equiv) were dissolved in
anhydrous toluene (5.0 mL) and refluxed for 15 hours. The mixture was then poured into HCl (2
M). The organic phase was extracted with Et2O, washed with HCl (2 M), dried over Na 2SO4 and
concentrated under reduced pressure. The residue was purified by silica gel column
chromatography (Hexane/CH2Cl2, 1:1) to afford the desired green film 28 (98 mg, 66 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 9.97 (s, 1 H), 8.37 (d, J = 8.4 Hz, 2 H), 7.89 (d, J = 8.7
Hz, 2 H), 7.67 (s, 1 H), 7.38-7.34 (m, 2 H), 7.31-7.22 (m, 5 H), 7.18-7.13 (m, 4 H), 7.12-7.02 (m, 5
H), 6.70-6.66 (m, 2 H), 2.90-2.80 (m, 4 H), 2.73-2.65 (m, 2 H), 1.80-1.66 (m, 6 H), 1.47-1.19 (m,
30 H), 0.95-0.82 (m, 9 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 191.6, 151.3, 151.2, 147.6, 147.4, 146.9, 145.6,
140.3, 139.9, 139.8, 139.5, 139.1, 138.9, 137.4, 134.5, 132.0, 130.7, 130.5, 130.4, 129.9, 129.5,
128.9, 128.2, 127.2, 125.5, 124.9, 124.9, 124.9, 124.8, 123.4, 123.0, 32.1, 32.0, 32.0, 31.7, 31.6,
31.0, 30.6, 30.6, 29.8, 29.7, 29.5, 29.5, 29.5, 29.4, 29.4, 29.4, 29.3, 29.1, 22.9, 22.8, 22.8, 14.3,
14.3, 14.3
HRMS (ESI): [M]+.= 1065.4787 (0 ppm) (calcd. for C 67H75N3OS4: 1065.4788).
Anal. Calcd for C 67H75N3OS4: C, 75.45; H, 7.09; N, 3.94; S, 12.02. Found: C, 75.12; H, 6.93;
N, 3.77; S, 11.63.
263
Experimental part
(E)-2-cyano-3-(4-(7-(5-(4-(diphenylamino)phenyl)-4-octylthiophen-2-yl)-2,3-bis(5-octylthiophen-
2-yl)thieno[3,4-b]pyrazin-5-yl)phenyl)acrylic acid TPZ1
The compound 28 (88 mg, 0.08 mmol, 1.0 equiv) and 2 (35 mg, 0.41 mmol, 5.0 equiv)
were dissolved in a mixture of acetonitrile (10 mL) and chloroform (5 mL). A few drops of
piperidine were added and the reaction mixture was stirred at reflux for 3 hours. Solvents were
removed under reduced pressure. The solid was taken in chloroform, washed with HCl 2 M,
dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The residue was purified
by silica gel column chromatography (CH 2Cl2/MeOH/AcOH, 1:0:0 to 95:5:0 to 90:5:5) to obtain
the desired green solid TPZ1 (77 mg, 82 %).
1
H NMR (THF-d8, 400 MHz) δ (ppm): 8.40 (d, J = 8.6 Hz, 2 H), 8.19 (s, 1 H), 8.08 (d, J = 8.6
Hz, 2 H), 7.75 (s, 1 H), 7.39 (d, J = 8.7 Hz, 2 H), 7.31-7.24 (m, 5 H), 7.22 (d, J = 3.7 Hz, 1 H), 7.16-
7.11 (m, 4 H), 7.11-7.01 (m, 4 H), 6.76 (d, J = 3.7 Hz, 1 H), 6.72 (d, J = 3.7 Hz, 1 H), 2.94-2.83 (m, 4
H), 2.77-2.69 (m, 2 H), 1.83-1.70 (m, 6 H), 1.52-1.23 (m, 30 H), 0.94-0.85 (m, 9 H)
13
C NMR (THF-d8, 400 MHz) δ (ppm): 163.8, 153.4, 151.6, 151.5, 148.3, 148.2, 147.4,
146.2, 140.9, 140.8, 140.5, 139.6, 139.5, 138.5, 138.0, 132.6, 132.2, 131.1, 131.1, 130.9, 130.3,
130.0, 129.5, 129.2, 128.8, 127.6, 126.3, 125.5, 124.4, 124.4, 124.0, 123.4, 116.4, 102.9, 32.7,
32.7, 32.6, 32.4, 32.3, 31.6, 30.9, 30.3, 30.1, 30.1, 30.1, 30.1, 30.0, 30.0, 30.0, 23.4, 23.4, 23.4,
14.3, 14.3
HRMS (ESI): [M]+.= 1132.4845 (0 ppm) (calcd. for C 70H76N4O2S4: 1132.4846).
264
Experimental part
4-(5'-(7-(5'-bromo-3-(2-ethylhexyl)-[2,2'-bithiophen]-5-yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-3'-(2-
ethylhexyl)-[2,2'-bithiophen]-5-yl)-N,N-diphenylaniline 34
Compound 30: 150 mg, 0.18 mmol, 1.5 equiv. Compound 31: 34 mg, 0.12 mmol, 1.0
equiv. Pd(PPh3)4: 6 mg, 0.01 mmol, 4% mol. K2CO3: 25 mg, 0.47 mmol, 4.0 equiv. Silica gel
column chromatography: Hexane/CH 2Cl2, 8:2. Orange solid 34 (85 mg, 70 %).
1
H NMR (CDCl 3, 500 MHz) δ (ppm): 7.97 (s, 1 H), 7.93 (s, 1 H), 7.83 (s, 2 H), 7.52 (d, J =
8.5 Hz, 2 H), 7.52 (d, J = 8.5 Hz, 2 H), 7.30 (m, 3 H), 7.23 (ABq, Δνab = 0.9Hz, J = 3.6 Hz, 2 H), 7.20-
7.05 (m, 10 H), 7.00 (d, J = 3.8 Hz, 2 H), 2.86 (d, J = 7.3 Hz, 2 H), 2.77 (d, J = 7.3 Hz, 2 H), 1.79 (m,
2 H), 1.50-1.20 (m, 16 H), 0.95-0.87 (m, 12 H).
13
C NMR (CDCl 3, 50 MHz): δ (ppm): 153.0, 147.9, 147.8, 144.7, 140.7, 140.0, 138.0, 137.8,
136.9, 135.0, 133.8, 132.2, 130.7, 129.8, 128.5, 127.7, 127.1, 126.9, 126.1, 125.8, 125.6, 125.5,
125.0, 124.1, 123.6, 123.0, 112.6, 40.7, 40.6, 34.0, 33.0, 33.0, 32.0, 29.2, 29.1, 26.2, 23.6, 23.5,
23.1, 14.6, 14.6, 11.2.
HRMS (ESI): [M]+= 1009.2262 (0 ppm) (calcd. for C 56H56N379BrS5: 1009.2257), [M+Na]+=
1032.2148 (0 ppm) (calcd. for C 65H61N4NaS5: 1032.2153).
Anal. Calcd for C 56H56BrN3S5: C, 66.51; H, 5.58; N, 4.16; S, 15.85. Found: C, 66.26; H, 5.57;
N, 4.15; S, 15.73.
265
Experimental part
4-(5'-(7-(5'-bromo-3-octyl-[2,2'-bithiophen]-5-yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-3'-octyl-[2,2'-
bithiophen]-5-yl)-N,N-bis(4-hexylphenyl)aniline 35
Compound 29: 31 mg, 0.04 mmol, 1.3 equiv. Compound 32: 13 mg, 0.03 mmol, 1.0
equiv. Pd(PPh3)4: 1 mg, 1 µmol, 4% mol. K2CO3: 11 mg, 0.05 mmol, 2.0 equiv. Silica gel column
chromatography: Hexane/CH2Cl2, 9:1 to 8:2. Purple film 35 (12 mg, 41 %).
1
H NMR (CD2Cl2, 200 MHz) δ (ppm): 7.96 (d, J = 6.4 Hz, 2 H), 7.81 (s, 2 H), 7.45 (d, J = 8.4
Hz, 2 H), 7.19 (s, 2 H), 7.15-6.92 (m, 2 H), 7.10 (d, J = 8.8 Hz, 4 H), 7.01 (d, J = 8.4 Hz, 4 H), 6.99 (d,
J = 8.4 Hz, 2 H), 2.98-2.68 (m, 4 H), 2.68-2.45 (m, 4 H), 1.86-1.55 (m, 8 H), 1.50-1.08 (m, 32 H),
0.97-0.74 (m, 12 H).
13
C NMR (CDCl 3, 50 MHz) δ (ppm): 152.6, 148.0, 145.2, 144.6, 141.1, 138.1, 137.7, 137.6,
136.7, 134.3, 133.1, 131.4, 131.0, 130.5, 129.4, 127.1, 127.0, 126.4, 126.3, 125.8, 125.5, 125.2,
124.8, 122.6, 122.5, 112.2, 35.6, 32.1, 32.0, 31.9, 31.7, 30.8, 30.8, 29.8, 29.7, 29.6, 29.6, 29.5,
29.4, 29.2, 22.9, 22.8, 14.3.
HRMS (ESI): [M]+.= 1177.4134 (0 ppm) (calcd. for C 68H80N379BrS5: 1177.4134).
Anal. Calcd for C 68H80N3BrS5: C, 69.24; H, 6.84; N, 3.56; S, 13.59. Found: C, 69.83; H, 7.08;
N, 3.51; S, 12.92.
266
Experimental part
4-(5'-(7-(5'-(4-(diphenylamino)phenyl)-3-(2-ethylhexyl)-[2,2'-bithiophen]-5-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-3'-(2-ethylhexyl)-[2,2'-bithiophen]-5-yl)benzaldehyde 37
Compound 34: 100 mg, 0.10 mmol, 1.0 equiv. 4-formylphenylboronic acid: 23 mg, 0.15
mmol, 1.5 equiv. Pd(OAc) 2: 1 mg, 3 µmol, 2% mol. K2CO3: 44 mg, 0.20 mmol, 2.0 equiv. Silica gel
column chromatography: Hexane/CH 2Cl2, 1:1. Purple solid 37 (85 mg, 70 %).
1
H NMR (CDCl 3, 500 MHz): δ (ppm): 10.01 (s, 1 H), 8.05-7.75 (m, 8 H), 7.62-7.47 (m, 4 H),
7.60-7.05 (m, 14 H), 2.95-2.75 (m, 4 H), 1.83 (s broad, 2 H), 1.50-1.20 (m, 16 H), 1.05-0.85 (m, 12
H). 13C NMR (CDCl 3, 50 MHz) δ (ppm): 191.4, 152.5, 147.4, 147.4, 146.8, 144.2, 142.1, 140.3,
139.7, 139.5, 137.9, 137.3, 136.4, 135.0, 134.5, 133.4, 132.4, 131.4, 131.2, 130.5, 129.3, 128.0,
127.3, 127.2, 126.4, 125.7, 125.6, 125.5, 125.3, 125.0, 125.0, 124.5, 123.6, 123.2, 122.5, 40.2,
40.1, 33.8, 33.8, 32.6, 32.6, 29.7, 28.8, 28.7, 25.83, 25.8, 23.1, 14.2, 10.8.
HRMS (ESI): [M]+.= 1035.3406 (0 ppm) (calcd. for C 63H61N3OS5: 1035.3413).
4-(5'-(7-(5'-(4-(bis(4-hexylphenyl)amino)phenyl)-3-octyl-[2,2'-bithiophen]-5-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-3'-octyl-[2,2'-bithiophen]-5-yl)benzaldehyde 38
Compound 35: 150 mg, 0.13 mmol, 1.0 equiv. 4-formylphenylboronic acid: 29 mg, 0.19
mmol, 2.0 equiv. Pd(OAc) 2: 1 mg, 3 µmol, 2% mol. K2CO3: 54 mg, 0.25 mmol, 2.0 equiv. Silica gel
column chromatography: Hexane/CH 2Cl2, 6:4 to 1:1. Purple film 38 (126 mg, 82 %).
1
H NMR (CD2Cl2, 200 MHz) δ (ppm): 9.99 (s, 1 H), 8.02 (s, 2 H), 7.90 (d, J = 9.0 Hz, 2 H),
7.88 (s, 2 H), 7.80 (d, J = 8.6 Hz, 2 H), 7.52 (s, 1 H), 7.47 (d, J = 9.2 Hz, 2 H), 7.28 (d, J = 4.0 Hz, 1
H), 7.25-7.17 (m, 2 H), 7.11 (d, J = 8.4 Hz, 4 H), 7.06-6.95 (m, 6 H), 2.97-2.82 (m, 4 H), 2.66-2.48
(m, 4 H), 1.86-1.69 (m, 4 H), 1.69-1.55 (m, 4 H), 1.49-1.20 (m, 32 H), 0.98-0.79 (m, 12 H).
13
C NMR (CD2Cl2, 100 MHz) δ (ppm): 191.5, 152.9, 148.4, 145.4, 144.8, 142.4, 141.5,
140.7, 140.0, 138.7, 138.2, 137.8, 136.8, 135.7, 134.7, 133.3, 132.3, 131.2, 131.0, 130.7, 130.0,
267
Experimental part
127.3, 127.2, 126.6, 126.0, 125.6, 125.2, 123.2, 122.7, 122.5, 120.7, 35.8, 32.3, 32.2, 32.0, 31.0,
30.9, 30.1, 30.1, 29.9, 29.7, 29.5, 23.1, 23.1, 14.3, 14.3.
HRMS (ESI): [M]+.= 1203.5287 (0 ppm) (calcd. for C 75H85N3OS5: 1203.5291).
Anal. Calcd for C 75H85N3OS5: C, 74.77; H, 7.11; N, 3.49; S, 13.31. Found: C, 75.09; H, 7.47;
N, 3.12; S, 11.75.
268
Experimental part
(E)-2-cyano-3-(4-(5'-(7-(5'-(4-(diphenylamino)phenyl)-3-(2-ethylhexyl)-[2,2'-bithiophen]-5-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-3'-(2-ethylhexyl)-[2,2'-bithiophen]-5-yl)phenyl)acrylic acid PK2
Silica gel column chromatography: Hexane/CH 2Cl2, 6:4 to 1:1. Purple film PK2 (70 mg, 68
%).
1
H NMR (THF-d8, 500MHz) δ (ppm): 8.26 (s, 1 H), 8.20-7.40 (m, 11 H), 7.35-7.15 (m, 7 H),
7.15-6.95 (m, 8 H), 1.50-1.20 (m, 16 H), 1.00-0.75 (m, 12 H).
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz): δ (ppm): 153.4, 148.5, 145.2, 143.5, 140.9, 140.2, 138.8,
138.4, 137.6, 135.4, 133.6, 132.5, 132.4, 132.2, 130.1, 129.1, 128.4, 128.1, 127.2, 126.5, 126.4,
126.1, 126, 125.9, 125.4, 124.5, 124.0, 123.6, 41.2, 34.7, 34.6, 33.6, 33.6, 32.5, 30.6, 29.7, 29.7,
26.8, 26.7, 24.0, 23.5, 14.5, 11.2.
HRMS (ESI): [M-H]-= 1101.3409 (0 ppm) (calcd. for C 66H61N4O2S5: 1101.3404), [M-CO2H]-=
1057.3510 (0 ppm) (calcd. for C 65H61N4S5: 1057.3505)
(E)-3-(4-(5'-(7-(5'-(4-(bis(4-hexylphenyl)amino)phenyl)-3-octyl-[2,2'-bithiophen]-5-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-3'-octyl-[2,2'-bithiophen]-5-yl)phenyl)-2-cyanoacrylic acid 6PK1
Silica gel column chromatography: Hexane/CH 2Cl2, 6:4 to 1:1. Purple film 6PK1 (109 mg,
86 %).
1
H NMR (DMSO-d6, 400 MHz) δ (ppm): 8.08 (m, 4 H), 7.97 (s, 1 H), 7.96 (d, J = 7.6 Hz, 2H),
7.82 (d, J = 8.4 Hz, 2 H), 7.68 (d, J = 3.6 Hz, 1 H), 7.54 (d, J = 8.4 Hz, 2 H), 7.38 (d, J = 3.2 Hz, 1 H),
7.35 (d, J = 3.2 Hz, 1 H), 7.26 (d, J = 3.2 Hz, 1 H), 7.16 (d, J = 8.0 Hz, 4 H), 6.99 (d, J = 8.0 Hz, 4 H),
6.93 (d, J = 8.0 Hz, 2 H), 2.89 (m, 4 H), 2.57 (m, 4 H), 1.75 (m, 4 H), 1.60 (m, 4 H), 1.52-1.05 (m,
32 H), 0.87 (m, 12 H).
269
Experimental part
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 152.7, 148.0, 147.9, 145.2, 144.7, 142.8, 141.2,
141.1, 140.0, 138.2, 137.4, 137.1, 136.6, 134.4, 133.1, 132.7, 132.2, 131.5, 131.0, 130.9, 130.8,
129.9, 129.3, 128.2, 127.2, 127.1, 127.0, 126.4, 125.8, 125.5, 125.3, 125.2, 124.9, 124.8, 122.6,
122.5, 117.7, 94.6, 58.6, 35.5, 32.0, 31.9, 31.6, 30.7, 30.7, 29.8, 29.8, 29.6, 29.4, 29.2, 22.8, 22.8,
18.6, 14.2.
HRMS (ESI): [M]+.= 1270.5344 (0 ppm) (calcd. for C 75H85N3OS5: 1270.5349).
270
Experimental part
k. Synthesis of PK3
2-(4-(5-bromothiophen-2-yl)phenyl)-1,3-dioxolane 40
271
Experimental part
4-(5-(5,5-dimethyl-1,3,2-dioxaborinan-2-yl)thiophen-2-yl)benzaldehyde 41
Under argon, 40 (540 mg, 1.70 mmol, 1.0 equiv) was dissolved in distilled THF (10 mL). n-
BuLi (0.83 mL, 2.10 mmol, 1.2 equiv) was added slowly at -78 °C, the reaction was allowed to
reach room temperature. After 1 hour trimethylborate (0.23 mL, 2.1 mmol, 1.2 equiv) was
added at -78 °C. The reaction was stirred for 1.5 hours while reaching room temperature. 10 mL
of a 2 M HCl solution was added to the mixture and stirred for 30 minutes. The organic phase
was then extracted with diethylether, dried over MgSO 4 and concentrated. The boronic acid
derivative was dissolved in THF mixture, neopentyl glycol (203 mg, 2.0 mmol, 1.2 equiv) and
MgSO 4 were added to the solution. After 2 hours at room MgSO 4 was filtered off and the
solution concentrated to dryness. The crude solid was chromatographed on silica gel DCM first
to remove excess of neopentyl glycol then the product was eluted with ethyl acetate as eluent
to afford pale pink solid 41 (200 mg, 41 %).
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz): δ = 10.00 (s, 1 H), 8.06 (d, J = 3.5 Hz, 1 H), 7.99-7.85 (m, 4 H),
7.67 (d, J = 3.6 Hz, 1 H), 3.79 (s, 4 H), 1.05 (s, 6 H).
13
C NMR (CDCl 3, 50 MHz): δ = 191.5, 148.1, 140.1, 136.8, 135.2, 130.4, 126.3, 126.1, 72.4,
32.1, 21.9.
HRMS (Q-TOF): [M+H]+= 301.1071 (0 ppm) (calcd. for C 16H18O311BS: 301.1070).
Anal. Calcd for C 16H17BO3S: C, 64.02; H, 5.71; S, 10.68. Found: C, 64.29; H, 5.74; S, 10.44.
272
Experimental part
4-(5'-(7-(5-bromo-4-octylthiophen-2-yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-3'-octyl-[2,2'-bithiophen]-
5-yl)benzaldehyde 43
Under argon, 41 (142 mg, 0.47 mmol, 1.0 equiv), 42 (646 mg, 0.94 mmol, 2.0 equiv),
palladium tetrakis (21 mg, 0.02 mmol, 4% mol), potassium carbonate (261 mg, 1.89 mmol, 4.0
equiv) were dissolved in anhydrous toluene (5.0 mL) and heated at 80°C overnight. The reaction
was quenched with water and the organic phase was extracted with diethylether and washed
with brine, dried over magnesium sulphate, filtered and concentrated under vacuum. The crude
solid was chromatographed on silica gel using DCM/n-hexane 1:1 as eluent to afford red solid 43
(181 mg, 50 %).
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 10.05 (s, 1 H), 8.02 (s, 1 H), 8.00-7.90 (m, 2 H), 7.90-
7.65 (m, 5 H), 7.50 (d, J = 3.9 Hz, 1 H), 7.30 (s, 1 H), 2.93 (t, J = 7.6 Hz, 2 H), 2.68 (t, J = 7.6 Hz, 2
H), 1.90-1.60 (m, 4 H), 1.45-1.25 (m, 20 H), 0.93 (t, J = 6.6 Hz, 6 H).
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz): δ =191.4, 152.4, 152.3, 143.0, 142.1, 141.07, 139.7, 138.5,
137.8, 137.2, 135.0, 132.0, 130.8, 130.5, 128.0, 127.0, 126.0, 125.6, 125.5, 125.4, 125.1, 124.8,
111.6, 31.9, 31.6, 30.5, 29.8, 29.7, 29.6, 29.5, 29.4, 29.3, 22.7, 14.1.
Anal. Calcd for C 41H45N2OBrS4: C, 62.34; H, 5.74; N, 3.55; S, 16.24. Found: C, 62.69; H,
5.72; N, 3.45; S, 16.29.
273
Experimental part
4-(5'-(7-(5'-(4-(diphenylamino)phenyl)-3,4'-dioctyl-[2,2'-bithiophen]-5-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-3'-octyl-[2,2'-bithiophen]-5-yl)benzaldehyde 44
Under argon, stannic 9 (66 mg, 0.11 mmol, 1.0 equiv), 43 (90 mg, 0.11 mmol, 1.0 equiv),
Pd2dba3 (4 mg, 4.5 μmol, 4 %mol) and P(o-tolyl)3 (11 mg, 0.04 mmol, 0.4 equiv) were dissolved
in anhydrous toluene (5.0 mL) and refluxed for 24 hours. The mixture was then poured into HCl
(2 M). The organic phase was extracted with Et 2O, washed with HCl (2 M), dried over Na 2SO4
and concentrated. The crude solid was chromatographed on silica using DCM/n-hexane 1:1 first
then DCM/n-hexane 4:1 as eluent to afford purple solid 44 (105 mg, 80 %).
1
H NMR (CD2Cl2, 200 MHz): δ = 9.98 (s, 1 H), 7.95-7.82 (m, 4 H), 7.80-7.64 (m, 4 H) 7.45-
7.27 (m, 7 H) 7.25-7.06 (m, 10 H), 2.83 (t, J = 7.1 Hz, 4 H), 2.72 (t, J = 7.9 Hz, 4 H), 1.58-1.52 (m, 6
H), 1.36 (s, 30 H), 0.95 (s, 9 H).
13
C NMR (CD2Cl2, 50 MHz): δ = 191.5, 152.6, 147.9, 147.6, 142.1, 141.2, 140.3, 139.9,
139.2, 138.3, 138.2, 137.5, 136.5, 135.5, 133.9, 133.3, 132.6, 132.3, 131.1, 130.8, 130.7, 130.1,
129.8, 128.7, 128.4, 127.0, 125.9, 125.8, 125.6, 125.3, 125.1, 124.9, 123.7, 123.4, 32.4, 31.5,
31.0, 30.8, 30.2, 30.2, 30.1, 30.0, 29.9, 29.9, 29.8, 29.3, 23.2, 14.4.
HRMS (ESI): [M]+.= 1147.4657 (0 ppm) (calcd. for C 41H45N2O79BrS4: 1147.4665).
Anal. Calcd for C 71H77N3OS5: C, 74.24; H, 6.76; N, 3.66; S, 13.96. Found: C, 73.68; H, 6.67;
N, 3.66; S, 13.66.
274
Experimental part
(E)-2-cyano-3-(4-(5'-(7-(5'-(4-(diphenylamino)phenyl)-3,4'-dioctyl-[2,2'-bithiophen]-5-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)-3'-octyl-[2,2'-bithiophen]-5-yl)phenyl)acrylic acid PK3
Under argon, the compound 11 (70 mg, 0.06 mmol, 1.0 equiv), cyanoacetic acid (49 mg,
0.30 mmol, 5.0 equiv), were dissolved in a mixture of acetonitrile (6 mL) and chloroform (4 mL).
A catalytic amount of piperidine was added and the solution was refluxed for 3 hours. Solvent
was removed under reduced pressure and the solid redissolved in chloroform. The organic
phase was washed with an HCl solution (2 M), dried on MgSO 4 and concentrated. The crude
solid was chromatographed on silica using DCM then DCM/MeOH/Acetic acid 90/5/5 as eluent
to afford the purple solid PK3 (51 mg, 70 %).
1
H NMR (DMSO-d, 400 MHz): δ (ppm): 8.08-7.98 (m, 4 H), 7.96-7.87 (m, 3 H), 7.78 (d, J =
8.1 Hz, 2 H), 7.64 (d, J = 3.8 Hz, 1 H), 7.42-7.29 (m, 7 H), 7.18-7.07 (m, 5 H), 7.03 (d, J = 8.5 Hz, 2
H), 2.89 (t, J = 7.3 Hz, 2 H), 2.82 (t, J = 7.7 Hz, 2 H), 2.82 (t, J = 7.7 Hz, 2 H), 2.68 (t, J = 7.6 Hz, 2 H),
1.50-1.20 (m, 36 H), 0.90-0.80 (m, 9 H).
13
C NMR (DMSO-d, 100 MHz): δ (ppm): 159.5, 158.3, 153.9, 153.8, 143.1, 142.4, 140.2,
139.8, 139.2, 137.9, 137.0, 136.4, 136.1, 135.3, 133.7, 133.2, 132.9, 132.4, 131.1, 130.4, 130.1,
130.0, 129.0, 127.8, 127.7, 126.1, 125.9, 125.0, 124.0, 122.9, 119.9, 31.7, 30.4, 30.3, 30.3, 29.4,
29.3, 29.3, 29.1, 29.1, 29.1, 29.0, 29.0, 28.9, 28.6, 25.2, 22.4, 14.2.
HRMS (ESI): [M-H]-= 1213.4656 (0 ppm) (calcd. for C 74H77N4O2S5: 1213.4656).
275
Experimental part
l. Synthesis of 6ORKF
N,N-bis(4-hexyloxyphenyl)-4-4’-dioctyl-4H-indeno[1,2-b]thiophen-6-amine 51
276
Experimental part
4-(7-(6-(bis(4-(hexyloxy)phenyl)amino)-4,4-dioctyl-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)benzaldehyde 53
Under argon, the compound 51 (200 mg, 0.26 mmol, 1.0 equiv) was dissolved in distilled
THF (8 mL) then n-BuLi (0.19 mL, 0.29 mmol, 1.1 equiv) was added at -78 °C. The solution was
stirred for an hour at -50 °C before adding a n-hexane solution of Me3SnCl (0.29 mL, 0.29 mmol,
1.2 equiv) at -78 °C. The solution was allowed to reach room temperature and stirred for 2
hours. The reaction was quenched with a saturated NH 4Cl solution and the organic phase was
extracted with n-hexane, dried on Na 2SO4, filtered and concentrated under vacuum. The
resulting oil was engaged without any further purification in a Stille coupling under argon with
4-bromo-7-(4-formylbenzyl)-2,1,3-benzothiadiazole (84 mg, 0.26 mmol, 1.0 equiv). The stannic
product under argon was added with Pd2dba3 (9.6 mg, 10 μmol, 4% mol) and P(o-tolyl)3 (6.4mg,
21 μmol, 8% mol) in anhydrous toluene (8 mL) and refluxed for 24 hours. The mixture was then
poured into HCl (2 M). The organic phase was extracted with Et 2O, washed with HCl (2 M), dried
over Na2SO4 and concentrated. The crude solid was chromatographed on silica using
cyclohexane/DCM, 6:4 as eluent to afford red solid 53 (126 mg, 50 %).
1
H NMR (CD2Cl2, 400 MHz): δ (ppm): 10.13 (s, 1 H), 8.19 (s, 1 H), 8.33 (d, J = 8.3 Hz, 2
H), 8.10 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.97 (d, J = 8.3 Hz, 2 H), 7.80 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.33 (d, J = 8.2 Hz, 1
H), 7.21 (d, J = 7.9 Hz, 4 H), 7.04 (d, J = 2.0 Hz, 1 H), 6.89-6.84 (m, 1 H), 6.77 (d, J = 7.9 Hz, 4 H),
3.98 (t, J = 6.6 Hz, 4 H), 2.06-1.95 (m, 2 H), 1.56-1.46 (m, 6 H), 1.45-1.36 (m, 8 H), 1.89-1.78 (m, 6
H), 1.34-1.12 (m, 24 H), 0.96 (t, J = 7.0 Hz, 9 H), 0.86 (t, J = 6.9 Hz, 9 H).
13
C NMR (CD2Cl2, 100 MHz): δ (ppm): 191.7, 155.4, 155.4, 155.3, 153.8, 152.5, 147.5,
144.0, 143.3, 141.1, 139.8, 135.7, 131.1, 129.8, 129.7, 129.6, 129.1, 128.6, 126.1, 123.9, 122.9,
120.0, 119.4, 116.3, 115.2, 68.3, 54.4, 39.0, 31.8, 31.6, 30.0, 29.34, 29.28, 25.7, 24.3, 22.6,
13.84, 13.80.
HRMS (ESI): [M]+.= 1001.5558 (0 ppm) (calcd. for C 64H79N3O2S2: 1001.5557).
277
Experimental part
3-(4-(7-(6-(bis(4-(hexyloxy)phenyl)amino)-4,4-dioctyl-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)phenyl)-2-cyanoacrylic acid 6ORKF
278
Experimental part
m. Synthesis of YKP-79
5-(7-(6-(diphenylamino)-4,4-dioctyl-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)furan-
2-carbaldehyde 54
Under argon, the compound 50 (250 mg, 0.44 mmol, 1.00 equiv) was dissolved in
distilled THF (15 mL) then n-BuLi (340 µL, 0.51 mmol, 1.15 equiv) was added at -78 °C. The
solution was stirred for an hour at -78 °C before adding n-hexane solution of Me3SnCl (665 µL,
0.67 mmol, 1.5 equiv) at -78 °C. The solution was allowed to reach room temperature and
stirred for 2 hours. The reaction was quenched with a saturated solution of ammonium chloride
and the organic phase was extracted with n-hexane, washed by water and dried on Na 2SO4,
filtered and concentrated under vacuum. The resulting oil was engaged without any further
purification in a Stille coupling with the compound 6 (100 mg, 0.32 mmol, 0.75 equiv). We put
this stannic product under argon with Pd2dba3 (8.1 mg, 8.9 μmol, 2% mol) and P(o-tolyl)3 (5.4
mg, 17.7 μmol, 4% mol). The products were dissolved in anhydrous toluene (40 mL) and
refluxed for 24 hours. The mixture was then poured into HCl (2 M). The organic phase was
extracted with DCM, washed with water, dried over Na 2SO4 and concentrated. The crude solid
was chromatographed on silica using DCM/n-hexane : 6/4 as eluent to afford corresponding
aldehyde purple solid 54 (245 mg, 96 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz): δ (ppm): 9.70 (s, 1 H), 8.28 (d, J = 7.8 Hz, 1 H), 8.15 (s, 1 H),
8.00 (d, J = 7.8 Hz, 1 H), 7.88 (d, J = 3.8 Hz, 1 H), 7.46 (d, J = 3.8 Hz, 1 H),7.38 (d, J = 8.1 Hz, 1 H),
7.27 (m, 4 H), 7.13-6.95 (m, 8 H), 1.98 (m, 2 H), 1.84 (m, 2 H), 1.16 (m, 16 H), 0.82 (t, J = 6.9 Hz, 6
H).
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz): δ (ppm) : 177.7, 156.6, 156.1, 155.8, 152.5, 148.5, 147.0,
141.0, 133.6, 129.8, 126.9, 124.5, 123.7, 123.3, 120.4, 119.9, 114.2, 55.1, 39.5, 32.4, 30.6, 29.9,
24.8, 23.2, 14.4.
Anal. Calcd for C 50H53N3O2S2: C, 75.82; H, 6.74; N, 5.30; S, 8.10. Found: C, 76.02; H, 6.72;
N, 5.00; S, 7.74.
279
Experimental part
2-cyano-3-(5-(7-(6-(diphenylamino)-4,4-dioctyl-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)furan-2-yl)acrylic acid YKP-79
Under argon, the compound 54 (205 mg, 258 µmol, 1.0 equiv), cyanoacetic acid (220 mg,
5.6 mmol, 22 equiv), were dissolved in a mixture of acetonitrile (9 mL) and chloroform (9 mL). A
catalytic amount of piperidine was added and the solution was refluxed for 3 hours. Solvent was
removed under reduced pressure and the solid was dissolved in chloroform. The organic phase
was washed with HCl solution (2 M), dried on Na 2SO4 and concentrated. The crude solid was
chromatographed on silica using DCM first then DCM/MeOH, 90:5 and then DCM/MeOH/Acetic
acid, 90:5:5 as eluent to afford the dark purple solid YKP-79 (205 mg, 92 %).
1
H NMR (THF-d8, 400 MHz): δ (ppm): 8.41 (d, J = 7.8 Hz, 1 H), 8.29 (s, 1 H), 8.22 (d, J = 7.8
Hz, 1 H), 8.06 (s, 1 H), 7.96 (d, J = 3.8 Hz, 1 H), 7.49 (d, J = 3.7 Hz, 1 H), 7.40 (d, J = 8.2 Hz, 1 H),
7.27-7.20 (m, 4 H), 7.16 (d, J = 2.0 Hz, 1 H), 7.13-7.08 (m, 4 H), 7.02-6.96 (m, 3 H), 2.07-1.97 (m,
2 H), 1.92-1.82 (m, 2 H), 1.28-1.09 (m, 20 H), 1.02-0.88 (m, 4 H), 0.86-0.79 (m, 6 H).
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz): δ (ppm): 164.3, 156.9, 156.6, 156.4, 153.3, 152.9, 152.8,
149.7, 149.2, 147.7, 145.9, 142.1, 138.2, 134.4, 130.2, 127.9, 125.9, 125.3, 125.0, 124.5, 124.1,
123.7, 120.9, 120.4, 119.9, 117.0, 115.9, 100.2, 55.5, 40.0, 33.0, 31.2, 30.4, 23.7, 14.6.
HRMS (ESI): [M]+.= 858.3632 (0 ppm) (calcd. for C 53H54N4O3S2: 858.3632).
280
Experimental part
n. Synthesis of YKP-88
6-bromo-4,4’-bis(4-hexylphenyl)-4H-indeno[1,2-b] thiophene 55
281
Experimental part
4,4-bis(4-hexylphenyl)-N,N-diphenyl-4H-indeno[1,2-b] thiophen-6-amine 56
282
Experimental part
4-(7-(6-(diphenylamino)-4,4-bis(4-hexylphenyl)-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)benzaldehyde 59
Under argon, the compound 56 (240 mg, 364 µmol, 1.0 equiv) was dissolved in distilled
THF (15 mL) then n-BuLi (279 µL, 418 µmol, 1.15 equiv) was added at -78 °C. The solution was
stirred for an hour at -78 °C before adding n-hexane solution of Me3SnCl (545 µL, 545 µmol, 1.5
equiv) at -78 °C. The solution was allowed to reach room temperature and stirred for 2 hours.
The reaction was quenched with a saturated solution of ammonium chloride and the organic
phase was extracted with n-hexane, watches by water and dried on Na 2SO4, filtered and
concentrated under vacuum. The resulting oil was engaged without any further purification in a
Stille coupling with 4-bromo-7-(4-formylbenzyl)-2,1,3-benzothiadiazole (93 mg, 291 µmmol, 0.8
equiv). We put this stannic product under argon with Pd2dba3 (6.7 mg, 7.27 μmol, 2% mol) and
P(o-tolyl)3 (4.4 mg, 14.55 μmol, 4% mol). The products were dissolved in anhydrous toluene (20
mL) and refluxed for 24 hours. The mixture was then poured into HCl (2 M). The organic phase
was extracted with DCM, washed with water, dried over Na 2SO4 and concentrated. The crude
solid was chromatographed on silica using DCM/n-hexane, 6:4 as eluent to afford dark red solid
59 (195 mg, 75 %).
1
H NMR (CD2Cl2, 400 MHz): δ (ppm): 10.09 (s, 1 H), 8.19 (d, J = 8.3 Hz, 2 H), 8.15 (s, 1 H),
8.02 (d, J = 8.5 Hz, 2 H), 7.97 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.81 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.42 (d, J = 8.2 Hz, 2 H),
7.30-6.94 (m, 21 H), 2.62-2.48 (m, 4 H), 1.68-1.45 (m, 4 H), 1.40-1.18 (m, 12 H), 0.94-0.79 (m, 6
H).
13
C NMR (CD2Cl2, 100 MHz): δ (ppm): 192.0, 156.2, 155.6, 154.1, 152.7, 147.9, 146.9,
143.5, 143.4, 142.03, 141.95, 141.5, 136.1, 131.6, 130.7, 130.0, 129.5, 129.3, 128.6, 128.4,
128.0, 124.6, 124.3, 123.3, 123.1, 122.1, 120.6, 63.6, 35.8, 32.0, 31.8, 29.4, 22.9, 14.2.
Anal. Calcd for C 60H55N3OS2: C, 80.23; H, 6.17; N, 4.68; S, 7.14. Found: C, 80.19; H, 6.06;
N, 4.59; S, 6.71.
283
Experimental part
2-cyano-3-(4-(7-(6-(diphenylamino)-4,4-bis(4-hexylphenyl)-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)phenyl)acrylic acid YKP-88
Under argon, the compound 59 (180 mg, 200 µmol, 1.0 equiv), cyanoacetic acid (85 mg,
1 mmol, 5 equiv), were dissolved in a mixture of acetonitrile (9 mL) and chloroform (9 mL). A
catalytic amount of piperidine was added and the solution was refluxed for 3 hours. Solvent was
removed under reduced pressure and the solid was dissolved in chloroform. The organic phase
was washed with HCl solution (2 M), dried on Na 2SO4 and concentrated. The crude solid was
chromatographed on silica using DCM first then DCM/MeOH, 90:5 and then DCM/MeOH/Acetic
acid, 90:5:5 as eluent to afford the corresponding dye YKP-88 a dark red solid (179 mg, 93 %).
1
H NMR (THF-d8, 400 MHz): δ (ppm): 8.33 (s, 1 H), 8.31 (d, J = 8.3 Hz, 2 H), 8.27 (s, 1 H),
8.21 (d, J = 8.4 Hz, 2 H), 8.12-8.07 (m, 1 H), 8.00-7.95 (m, 1 H), 7.45 (d, J = 8.2 Hz, 1 H), 7.24-7.17
(m, 6 H), 7.15 (d, J = 8.2 Hz, 4 H), 7.08-7.01 (m, 8 H), 7.01-6.95 (m, 3 H), 2.59-2.52 (m, 4 H), 1.63-
1.53 (m, 4 H), 1.38-1.27 (m, 12 H), 0.91-0.84 (m, 6 H).
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz): δ (ppm): 164.2, 157.4, 156.8, 155.0, 154.4, 153.8, 149.1,
147.9, 144.8, 143.3, 142.9, 142.5, 133.0, 132.3, 131.3, 130.9, 130.4, 130.1, 129.4, 129.2, 125.7,
125.5, 124.3, 124.2, 123.5, 121.5, 116.7, 105.1, 64.7, 36.8, 33.1, 33.0, 31.1, 30.5, 23.9, 14.8.
HRMS (ESI): [M]+.= 964.3835 (0 ppm) (calcd. for C 63H56N4O2S2: 964.3839).
284
Experimental part
o. Synthesis of YKP-89
4,4-bis(4-hexylphenyl)-N,N-bis(4-methoxyphenyl)-4H-indeno[1,2-b]thiophen-6-amine 57
Under argon, Pd2dba3 (3.2 mg, 3.50 μmol, 1% mol) and tri-tert-butylphosphine
tetrafluoroborate (2.0 mg, 7.0 μmol, 2% mol) were dissolved with anhydrous toluene (5 mL).
After stirred for 15 min, a solution of the compound 55 (200 mg, 350 μmol, 1.0 equiv) and 4,4’-
dimethoxydiphenylamine (88 mg, 385 μmol, 1.1 equiv) in anhydrous toluene (10 mL) was
added. Before refluxed for 48 h, we added potassium tert-butoxide (130 mg, 1.15 mmol, 3.3
equiv) and the resulting mixture stirred for 30 min at room temperature. The melt was filtered
through celite and poured into HCl (2 M). The organic phase was extracted with DCM, washed
with water, dried over Na 2SO4 and concentrated. The crude oil was chromatographed on silica
using n-hexane/DCM, 9:1 as eluent to afford pale yellow oil 57 (230 mg, 91 %)
1
H NMR ((CD3)2CO, 400 MHz): δ (ppm): 7.41 (d, J = 4.9 Hz, 1 H), 7.37 (d, J = 8.2 Hz, 1 H),
7.13-7.05 (m, 10 H), 7.04-6.99 (m, 4 H), 6.91-6.86 (m, 4 H), 6.98 (m, 7 H), 6.81 (dd, J = 8.2, 2.1 Hz,
1 H), 3.80 (s, 6 H), 2.62-2.55 (m, 4 H), 1.65-1.55 (m, 4 H), 1.40-1.28 (m, 12 H), 0.93-0.86 (m, 6 H).
13
C NMR ((CD3)2CO, 100 MHz): δ (ppm): 156.1, 155.0, 154.7, 147.0, 142.2, 141.2, 140.2,
130.0, 128.2, 127.7, 126.8, 126.1, 123.3, 119.5, 114.7, 62.7, 54.9, 35.2, 31.5, 31.4, 22.4, 13.5.
Anal. Calcd for C 49H53NO2S: C, 81.74; H, 7.42; N, 1.95; S, 4.45. Found: C, 82.22; H, 7.51; N,
1.87; S, 4.27.
285
Experimental part
5-(7-(6-(bis(4-methoxyphenyl)amino)-4,4-bis(4-hexylphenyl)-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)furan-2-carbaldehyde 60
Under argon, the compound 57 (200 mg, 0.28 mmol, 1.0 equiv) was dissolved in distilled
THF (15 mL) then n-BuLi (213 µL, 319 µmol, 1.15 equiv) was added at -78 °C. The solution was
stirred for an hour at -78 °C before adding n-hexane solution of Me3SnCl (417 µL, 417 µmol, 1.5
equiv) at -78 °C. The solution was allowed to reach room temperature and stirred for 2 hours.
The reaction was quenched with a saturated solution of ammonium chloride and the organic
phase was extracted with n-hexane, washed with water and dried on Na 2SO4, filtered and
concentrated under vacuum. The resulting oil was engaged without any further purification in a
Stille coupling with the compound 6 (69 mg, 222 µmmol, 0.8 equiv). This stannic product with
Pd2dba3 (5.1 mg, 5.56 μmol, 2% mol) and P(o-tolyl)3 (3.4 mg, 11.11 μmol, 4% mol) were
dissolved in anhydrous toluene (20 mL) under argon and refluxed for 24 hours. The mixture was
then poured into HCl (2 M). The organic phase was extracted with DCM, washed with water,
dried over Na 2SO4 and concentrated. The crude solid was chromatographed on silica using
DCM/n-hexane, 6:4 as eluent to afford corresponding aldehyde 60 as a purple solid (199 mg, 94
%).
1
H NMR (CD2Cl2, 200 MHz): δ (ppm): 9.69 (s, 1 H), 8.22 (d, J = 7.7 Hz, 1 H), 8.13 (s, 1 H),
7.93 (d, J = 7.8 Hz, 1 H), 7.89-7.81 (m, 1 H), 7.48-7.40 (m, 1 H), 7.35 (d, J = 8.2 Hz, 2 H), 7.15-6.99
(m, 12 H), 6.89-6.74 (m, 5 H), 3.78 (s, 6 H), 2.64-2.48 (m, 4 H), 1.67-1.49 (m, 4 H), 1.39-1.20 (m,
12 H), 0.94-0.80 (m, 6 H).
13
C NMR (CD2Cl2, 50 MHz): δ (ppm): 177.7, 156.7, 155.9, 152.5, 148.4, 145.0, 142.5,
142.3, 141.3, 141.0, 129.8, 129.5, 129.0, 128.4, 127.1, 126.9, 125.0, 124.5, 120.9, 120.2, 119.7,
119.3, 115.2, 114.4, 63.8, 56.1, 36.1, 32.4, 32.2, 29.8, 23.3, 14.5.
Anal. Calcd for C 60H57N3O4S2: C, 76.00; H, 6.06; N, 4.43; S, 6.76. Found: C, 76.24; H, 5.99;
N, 4.42; S, 6.76.
286
Experimental part
3-(5-(7-(6-(bis(4-methoxyphenyl)amino)-4,4-bis(4-hexylphenyl)-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)furan-2-yl)-2-cyanoacrylic acid YKP-89
Under argon, the compound 60 (180 mg, 190 µmol, 1.0 equiv), cyanoacetic acid (80 mg,
950 µmol, 5.0 equiv) were dissolved in a mixture of acetonitrile (9 mL) and chloroform (9 mL). A
catalytic amount of piperidine was added and the solution was refluxed for 3 hours. Solvent was
removed under reduced pressure and the solid was dissolved in chloroform. The organic phase
was washed with HCl solution (2 M), dried on Na 2SO4 and concentrated. The crude solid was
chromatographed on silica using DCM first then DCM/MeOH, 90:5 and then DCM/MeOH/Acetic
acid, 90:5:5 as eluent to afford the corresponding dye YKP-89 as a dark purple solid (179 mg, 93
%).
1
H NMR (THF-d8, 400MHz): δ (ppm): 8.37 (d, J = 7.8 Hz, 1 H), 8.26 (s, 1 H), 8.14 (d, J = 7.8
Hz, 1 H), 8.05 (s, 1 H), 7.93 (d, J = 3.7 Hz, 1 H), 7.47 (d, J = 3.6 Hz, 1 H), 7.36 (d, J = 8.3 Hz, 1 H),
7.13 (d, J = 8.2 Hz, 4 H), 7.09 (d, J = 2.1 Hz, 1 H), 7.03 (d, J = 8.3 Hz, 4 H), 7.02-6.96 (m, 4 H), 6.83-
6.77 (m, 4 H), 3.75 (s, 6 H), 2.60-2.52 (m, 4 H), 1.43-1.32 (m, 4 H), 1.39-1.27 (m, 12 H), 0.92-0.83
(m, 6 H).
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz): δ (ppm): 190.6, 188.8, 175.9, 156.2, 155.4, 152.6, 152.4,
151.5, 148.5, 147.8, 142.1, 141.0, 140.7, 139.8, 139.7, 133.6, 128.0, 127.8, 126.2, 124.5, 124.3,
124.0, 120.0, 119.6, 119.0, 118.7, 114.7, 114.4, 63.2, 54.6, 35.4, 31.7, 31.6, 29.7, 29.1, 22.5,
13.5.
HRMS (ESI): [M]+.= 1014.3840 (0 ppm) (calcd. for C 63H58N4O5S2: 1014.3843).
287
Experimental part
p. Synthesis of YKP-137
N,N-bis(4-(hexyloxy)phenyl)-4,4-bis(4-hexylphenyl)-4H-indeno[1,2-b]thiophen-6-amine 58
Under argon, Pd2dba3 (6.4 mg, 7.0 μmol, 1% mol) and tri-tert-butylphosphine
tetrafluoroborate (4.1 mg, 14.0 μmol, 2% mol) were dissolved with anhydrous toluene (5 mL).
After stirred for 15min, a solution of the compound 55 (400 mg, 700 μmol, 1.0 equiv) and di(p-
hexyloxyphenyl)amine (284.4 mg, 770 μmol, 1.1 equiv) in anhydrous toluene (10 mL) was
added. Before refluxed for 48 h, we added potassium tert-butoxide (259 mg, 2.31 mmol, 3.3
equiv) and the resulting mixture stirred for 30 min at room temperature. The melt was filtered
through celite and poured into HCl (2 M). The organic phase was extracted with DCM, washed
with water, dried over Na 2SO4 and concentrated. The crude oil was chromatographed on silica
using n-hexane/DCM, 9:1 as eluent to afford pale yellow oil 58 (353 mg, 59 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz): δ (ppm): 7.42 (d, J = 4.9 Hz, 1 H), 7.38 (d, J = 8.2 Hz, 1 H), 7.15-
7.06 (m, 10 H), 7.04-6.99 (m, 4 H), 6.92-6.86 (m, 4 H), 6.82 (dd, 1 H, J = 8.2, 2.1 Hz), 4.00 (t, J =
6.5 Hz, 4 H), 2.63-2.56 (m, 4 H), 1.85-1.76 (m, 4 H), 1.67-1.58 (m, 4 H), 1.56-1.47 (m, 4 H), 1.45-
1.30 (m, 20 H), 0.99-0.88 (m, 12 H).
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz): δ (ppm): 157.0, 156.5, 156.1, 148.5, 143.7, 142.6, 142.3,
131.4, 129.6, 129.1, 128.2, 127.6, 124.8, 121.14, 121.10, 121.0, 116.7, 69.4, 64.2, 36.7, 33.0,
32.94, 32.85, 27.1, 23.88, 23.85, 14.90, 14.88.
288
Experimental part
4-(7-(6-(bis(4-(hexyloxy)phenyl)amino)-4,4-bis(4-hexylphenyl)-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)benzaldehyde 61
Under argon, the compound 58 (300 mg, 349 µmol, 1.0 equiv) was dissolved in distilled
THF (20 mL) then n-BuLi (287 µL, 401 µmol, 1.15 equiv) was added at -78 °C. The solution was
stirred for an hour at -78 °C before adding n-hexane solution of Me3SnCl (523 µL, 523 µmol, 1.5
equiv) at -78 °C. The solution was allowed to reach room temperature and stirred for 2 hours.
The reaction was quenched with a saturated solution of ammonium chloride and the organic
phase was extracted with n-hexane, washed with water and dried on Na 2SO4, filtered and
concentrated under vacuum. The resulting oil was engaged without any further purification in a
Stille coupling with 4-bromo-7-(4-formylbenzyl)-2,1,3-benzothiadiazole (99 mg, 311 µmmol,
0.89 equiv). This stannic product with Pd2dba3 (6.4 mg, 7.0 μmol, 2% mol) and P(o-tolyl)3 (4.2
mg, 14.0 μmol, 4% mol) were dissolved in anhydrous toluene (30 mL) under argon and refluxed
for 24 hours. The mixture was then poured into HCl (2 M). The organic phase was extracted with
DCM, washed with water, dried over Na 2SO4 and concentrated. The crude solid was
chromatographed on silica using DCM/n-hexane, 5:5 as eluent to afford corresponding aldehyde
61 as a purple solid (275 mg, 81 %).
1
H NMR (CD2Cl2, 400 MHz): δ (ppm): 10.17 (s, 1 H), 8.32 (s, 1 H), 8.30 (d, J = 8.3 Hz, 2 H),
8.13-8.08 (m, 3 H), 7.97 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.48 (d, 1 H, J = 8.3 Hz), 7.22-7.18 (m, 4 H), 7.17-
7.13 (m, 4 H), 7.09 (d, 1 H, J = 3.1 Hz), 7.08-7.03 (m, 4 H), 6.93-6.88 (m, 4 H), 6.85 (dd, J = 8.3,
2.2 Hz, 1 H), 4.01 (t, J = 6.5Hz, 4 H), 2.64-2.57 (m, 4 H), 1.85-1.76 (m, 4 H), 1.66-1.57 (m, 4 H),
1.56-1.48 (m, 4 H), 1.43-1.28 (m, 20 H), 0.98-0.92 (m, 6 H), 0.91-0.86 (m, 6 H).
13
C NMR (CD2Cl2, 100 MHz): δ (ppm): 192.6, 156.8, 156.1, 154.6, 153.2, 148.8, 144.7,
143.8, 143.0, 142.3, 141.5, 141.3, 137.1, 131.07, 131.05, 130.7, 130.5, 130.23, 130.17, 129.3,
128.8, 127.4, 125.3, 125.1, 121.2, 120.4, 119.8, 116.3, 68.9, 36.2, 32.5, 32.43, 32.35, 26.6, 23.4,
23.3, 14.41, 14.38.
289
Experimental part
3-(4-(7-(6-(bis(4-(hexyloxy)phenyl)amino)-4,4-bis(4-hexylphenyl)-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)phenyl)-2-cyanoacrylic acid YKP-137
Under argon, the compound 61 (275 mg, 250 µmol, 1.0 equiv), cyanoacetic acid (213 mg,
2.5 mmol, 10 equiv) were dissolved in a mixture of acetonitrile (20 mL) and chloroform (10 mL).
A catalytic amount of piperidine was added and the solution was refluxed for 3 hours. Solvent
was removed under reduced pressure and the solid was dissolved in chloroform. The organic
phase was washed with HCl solution (2 M), dried on Na 2SO4 and concentrated. The crude solid
was chromatographed on silica using DCM first then DCM/MeOH, 90:5 and then
DCM/MeOH/Acetic acid, 90:5:5 as eluent to afford the corresponding dye YKP-137 a dark blue-
purple solid (253 mg, 87 %).
1
H NMR (THF-d8, 400MHz): δ (ppm): 8.32 (m, 3 H), 8.24 (s, 1 H), 8.22 (m, 2 H), 8.07 (d, J =
7.6 Hz, 1 H), 7.96 (d, J = 7.7 Hz, 1 H), 7.36 (d, J = 8.3 Hz, 1 H), 7.18-7.12 (m, 4 H), 7.09 (d, J = 2.1
Hz, 1 H), 7.07-7.01 (m, 4 H), 7.00-6.95 (m, 4 H), 6.85-6.76 (m, 5 H), 3.92 (t, J = 6.4 Hz, 4 H), 2.61-
2.51 (m, 4 H), 1.81-1.73 (m, 4 H), 1.64-1.54 (m, 4 H), 1.54-1.44 (m, 4 H), 1.43-1.27 (m, 20 H),
0.99-0.90 (m, 6 H), 0.90-0.84 (m, 6 H).
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz): δ (ppm): 163.9, 156.6, 156.2, 154.5, 153.8, 153.3, 148.7,
144.8, 143.1, 142.4, 142.0, 141.6, 141.3, 132.4, 131.8, 130.1, 129.7, 129.0, 128.8, 127.1, 125.1,
124.9, 120.8, 120.6, 120.0, 115.9, 68.7, 64.2, 36.4, 32.7, 32.5, 30.3, 30.1, 26.8, 23.53, 23.47,
14.4.
290
Experimental part
q. Synthesis of DJ-214
5-(7-(6-(diphenylamino)-4,4-bis(4-hexylphenyl)-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)furan-2-carbaldehyde 62
Under argon, the compound 56 (650 mg, 0.98 mmol, 1.0 equiv) was dissolved in distilled
THF (30 mL) then n-BuLi (0.43 mL, 1.01 mmol, 1.05 equiv) was added at -78 °C. The solution was
stirred for an hour at -50 °C before adding a n-hexane solution of Me3SnCl (1.01 mL, 1.01 mmol,
1.05 equiv) at -78 °C. The solution was allowed to reach room temperature and stirred for 2
hours. The reaction was quenched with a saturated solution of ammonium chloride and the
organic phase was extracted with n-hexane, dried on Na 2SO4, filtered and concentrated under
vacuum. The resulting oil was engaged without any further purification in a Stille coupling with
the compound 6 (243 mg, 0.78 mmol, 0.8 equiv). This stannic product with Pd2dba3 (18 mg, 20
μmol, 2% mol) and P(o-tolyl)3 (12mg, 40 μmol, 4% mol) were dissolved in anhydrous toluene (20
mL) under argon and refluxed for 12 hours. The mixture was then poured into HCl (2 M). The
organic phase was extracted with Et2O, washed with HCl (2 M), dried over Na 2SO4 and
concentrated. The crude solid was chromatographed on silica using cyclohexane/DCM, 6:4 as
eluent to afford red solid 62 (490 mg, 70 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz): δ = 9.72 (s, 1 H), 8.10 (s, 1 H), 8.42 (d, J = 7.8 Hz, 1 H), 8.09 (d,
J = 3.7 Hz, 1 H), 7.74 (d, J = 7.8 Hz, 1 H), 7.37 (d, J = 8.2 Hz, 1 H), 7.25-7.18 (m, 5 H), 7.21 (d, J =
3.7 Hz, 1 H), 7.20 (d, J = 8.4 Hz, 4 H), 7.10-7.05 (m, 4 H), 7.02-6.96 (m, 3 H), 6.98 (d, J = 8.4 Hz, 4
H), 2.55 (t, J = 7.3 Hz, 4 H), 1.63-1.53 (m, 4 H), 1.38-1.25 (m, 12 H), 0.87 (t, J = 6.8 Hz, 6 H).
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz): δ = 177.3, 156.0, 155.5, 152.2, 151.8, 147.5, 146.6, 144.3,
141.6, 141.4, 140.8, 131.3, 129.2, 128.3, 127.8, 126.5, 124.6, 124.5, 124.3, 124.1, 123.9, 123.6,
123.0, 122.9, 122.0, 120.4, 119.1, 118.8, 113.9, 63.3, 35.5, 31.7, 31.4, 29.1, 22.6, 14.1.
291
Experimental part
2-cyano-3-(5-(7-(6-(diphenylamino)-4,4-bis(4-hexylphenyl)-4H-indeno[1,2-b]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)furan-2-yl)acrylic acid DJ-214
Under argon, the compound 62 (470 mg, 0.52 mmol, 1.0 equiv), cyanoacetic acid (225
mg, 2.65 mmol, 5.0 equiv), were dissolved in a mixture of acetonitrile (60mL) and chloroform
(40mL). A catalytic amount of piperidine was added and the solution was refluxed for 3 hours.
Solvent was removed under reduced pressure and the solid was dissolved in chloroform. The
organic phase was washed with HCl solution (2 M), dried on Na 2SO4 and concentrated. The
crude solid was chromatographed on silica using DCM first then DCM/MeOH, 90:5 and then
DCM/MeOH/Acetic acid, 90:5:5 as eluent to afford the corresponding dye DJ-214 a dark purple
solid (472 mg, 93 %).
1
H NMR (THF-d8, 400 MHz): δ (ppm): 8.40-8.20 (m, 2 H), 7.09 (br. s, 2 H), 7.90 (br. s, 1
H), 7.42 (br. s, 2 H), 7.30-7.15 (m, 9 H), 7.15-6.95 (m, 11 H), 2.58 (t, J = 7.4 Hz, 4 H), 1.66-1.56 (m,
4 H), 1.43-1.27 (m, 12 H), 0.90 (t, J = 6.7 Hz, 6 H).
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz): δ (ppm): 156.1, 155.5, 155.0, 151.9, 151.3, 148.6, 147.7,
146.6, 144.2, 141.9, 141.1, 136.8, 131.5, 129.0, 128.1, 127.8, 126.5, 124.4, 124.1, 122.82,
122.78, 122.0, 120.2, 118.9, 116.0, 114.7, 63.3, 35.4, 31.7, 31.6, 29.1, 22.5, 13.4.
292
Experimental part
r. Synthesis of MG-207
Methyl 5-bromo-2-(thieno[3,2-b]thiophen-2-yl)benzoate 63
To a stirred solution of thienothiophene (2.0 g, 14.3 mmol, 1.0 equiv) in anhydrous THF
(40 mL) at -78 °C was added dropwise a solution of n-BuLi (2.5 M, 5.8 mL, 14.4 mmol, 1.01
equiv) under argon. The resulting solution was stirred for 30 min. A solution of ZnCl 2 (2.1 g, 15.7
mmol, 1.1 equiv) in anhydrous THF (15.7 mL) was then added dropwise to the reaction mixture,
warmed up to room temperature and stirred for 30 min. To a solution of ethyl 5-bromo-2-
iodobenzoate (4.62 g, 13.5 mmol, 0.95 equiv) and Pd(PPh3)4 (1.48 g, 1.3 mmol, 9% mol) in
anhydrous THF (60 mL), the above freshly prepared zinc reagent was added at room
temperature under argon. The mixture was kept stirring at room temperature for 15 h. The
reaction mixture was quenched with H 2O and extracted with ethyl acetate. The organic phase
was washed with water followed by brine and dried with anhydrous Na 2SO4. The solvent was
removed under reduced pressure and the crude was further purified by column
chromatography on silica gel (Petroleum Ether/CH 2Cl2, 9:1) to obtain 63 as an off-white oil (4.3
g, 85 %).
1
H NMR (Acetone-d6, 200 MHz) δ (ppm): 7.88 (d, J = 2.0 Hz, 1 H), 7.80 (dd, J = 8.3, 2.1 Hz,
1 H), 7.62 (d, J = 5.2 Hz, 1 H), 7.57 (d, J = 8.3 Hz, 1 H), 7.48-7.38 (m, 2 H), 3.76 (s, 3 H)
293
Experimental part
7-bromo-9,9-bis(4-hexylphenyl)-9H-indeno[1,2-b]thieno[2,3-d]thiophene 64
To a solution of 1-bromo-4-n-hexylbenzene (2.32 mL, 11.3 mmol, 4.5 equiv) in dry THF
(20 mL) was added slowly a 2.5 M n-butyllithium/hexane solution (3.96 mL, 9.9 mmol, 4.0 equiv)
at -78 °C. The resulting mixture was allowed to stir at -78 °C for 1 h, and then was added to a
solution of the compound 63 (888 mg, 2.5 mmol, 1.0 equiv) in dry THF (10 mL) at -78 °C
dropwise. After the addition, the mixture was allowed to warm to room temperature and
stirred for 3 h 30. Then the reaction mixture was quenched with water and extracted with ethyl
acetate. The combined organic layers were dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under
reduced pressure. The residue was dissolved in boiling acetic acid (20 mL), and concentrated
HCl(aq) (2 mL) was added dropwise. After refluxed for 1 hour, the mixture was poured into ice
water, extracted with EtOAc. The combined organic layers were dried over Na 2SO4, filtered and
concentrated under reduced pressure. The residue was purified by column chromatography on
silica gel using pentane as the eluent affording the desired colorless oil 64 (1.3 g, 83 %).
1
H NMR (Acetone-d6, 400 MHz) δ (ppm): 7.65-7.64 (m, 1H), 7.57-7.54 (m, 3 H), 7.49 (d, J
= 5.3 Hz, 1 H), 7.17-7.10 (m, 8 H), 2.60-2.52 (m, 4 H), 1.62-1.52 (m, 4 H), 1.38-1.22 (m, 12 H),
0.90-0.82 (m, 6 H)
13
C NMR (Acetone-d6, 100 MHz) δ (ppm): 156.4, 147.5, 143.8, 142.9, 142.3, 140.5, 138.0,
134.3, 131.8, 129.9, 129.5, 128.8, 128.6, 121.65, 121.60, 119.9, 100.9, 64.3, 36.1, 32.4, 32.2,
29.8, 23.2, 14.3
Anal. Calcd for C 37H3979BrS2: C, 70.79; H, 6.26; N, 0.00; S, 10.22. Found: C, 71.44; H, 6.31;
N, 0.00; S, 10.09.
294
Experimental part
9,9-bis(4-hexylphenyl)-N,N-diphenyl-9H-indeno[1,2-b]thieno[2,3-d]thiophen-7-amine 65
The compound 64 (650 mg, 1.04 mmol, 1.0 equiv), diphenylamine (166 mg, 0.98 mmol,
0.95 equiv), potassium tert-butoxide (349 mg, 3.11 mmol, 3.0 equiv), Pd2(dba)3 (47 mg, 0.05
mmol, 0.05 equiv), and (t-Bu)3PHBF4 (30 mg, 0.10 mmol, 0.10 equiv) were transferred to a
Schlenk flask and connected to a Schlenk line. The flask was subjected to three vacuum/nitrogen
refill cycles. Anhydrous toluene was added (10 mL), and the mixture was refluxed for 2 hours.
The product was collected by extraction with addition of EtOAc and water, followed by a brine
solution. The toluene/EtOAc layer was dried with Na 2SO4, filtered, and concentrated by a rotary
evaporator. The collected residue was purified by silica gel column chromatography
(Pentane/CH2Cl2, 9:1) afforded the desired yellow film 65 (585 mg, 83 %).
1
H NMR (Acetone-d6, 400 MHz) δ (ppm): 7.47-7.43 (m, 2 H), 7.42 (d, J = 5.3 Hz, 1 H),
7.28-7.21 (m, 5 H), 7.10-6.99 (m, 14 H), 6.97 (dd, J = 8.2, 2.1 Hz, 1 H), 2.58-2.50 (m, 4 H), 1.60-
1.51 (m, 4 H), 1.36-1.24 (m, 12 H), 0.91-0.82 (m, 6 H)
13
C NMR (Acetone-d6, 100 MHz) δ (ppm): 155.6, 148.5, 147.1, 146.2, 143.5, 142.52,
142.49, 141.1, 134.7, 133.3, 130.2, 129.3, 128.7, 127.6, 124.9, 123.89, 123.85, 122.7, 121.5,
120.6, 64.0, 36.1, 32.4, 32.2, 29.8, 23.3, 14.4
Anal. Calcd for C 49H49NS2: C, 82.19; H, 6.90; N, 1.96; S, 8.96. Found: C, 82.46; H, 6.89; N,
1.93; S, 8.87.
295
Experimental part
4-(7-(7-(diphenylamino)-9,9-bis(4-hexylphenyl)-9H-indeno[1,2-b]thieno[2,3-d]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)benzaldehyde 66
To a stirred solution of 65 (250 mg, 0.35 mmol, 1.0 equiv) in anhydrous THF (5 mL) at -78
°C was added dropwise a solution of nBuLi (2.5 M, 154 µL, 0.38 mmol, 1.1 equiv) under argon.
The resulting solution was stirred for 30 min at -78 °C. A solution of ZnCl 2 (57 mg, 0.42 mmol, 1.2
equiv) in anhydrous THF (1 mL) was then added dropwise to the reaction mixture, warmed up to
room temperature and stirred for 30 min. To a solution of 2 (106 mg, 0.33 mmol, 0.95 equiv)
and Pd(PPh3)4 (36 mg, 0.03 mmol, 9% mol) in anhydrous THF (5 mL), the above freshly prepared
zinc reagent was added at room temperature under argon. The mixture was kept stirring at
room temperature for 2 h. The reaction mixture was quenched with H 2O and extracted with
ethyl acetate. The organic phase was washed with water followed by brine and dried with
anhydrous Na 2SO4. The solvent was removed under reduced pressure and the crude was further
purified by column chromatography on silica gel (Pentane/CH 2Cl2, 6:4 to 1:1) to obtain 66 as
purple solid (215 mg, 68 %).
1
H NMR (CD2Cl2, 400 MHz) δ (ppm): 10.09 (s, 1 H), 8.58 (s, 1 H), 8.17 (d, J = 8.3 Hz, 2 H),
8.01 (d, J = 8.3 Hz, 2 H), 7.89 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.78 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.37 (d, J = 8.22 Hz, 1 H),
7.27-7.20 (m, 5 H), 7.16-6.94 (m, 15 H), 2.59-2.53 (m, 4 H), 1.62-1.53 (m, 4 H), 1.38-1.23 (m, 12
H), 0.89-0.82 (m, 6 H).
13
C NMR (CD2Cl2, 100 MHz) δ (ppm): 192.1, 155.4, 154.2, 152.9, 147.9, 147.0, 145.6,
145.1, 143.4, 143.0, 142.5, 140.5, 140.1, 136.2, 135.0, 132.3, 131.2, 130.13, 130.08, 129.6,
129.3, 128.9, 128.3, 128.1, 125.2, 124.7, 123.5, 123.2, 122.5, 121.9, 120.4, 63.5, 35.9, 32.1, 31.8,
29.5, 23.0, 14.3
Anal. Calcd for C 62H55N3OS3: C, 78.03; H, 5.81; N, 4.40; S, 10.08. Found: C, 78.03; H, 5.79;
N, 4.33; S, 10.15.
296
Experimental part
(E)-2-cyano-3-(4-(7-(7-(diphenylamino)-9,9-bis(4-hexylphenyl)-9H-indeno[1,2-b]thieno[2,3-
d]thiophen-2-yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)phenyl)acrylic acid MG-207
The compound 66 (201 mg, 0.21 mmol, 1.0 equiv) and cyanoacetic acid (90 mg, 1.05
mmol, 5.0 equiv) were dissolved in a mixture of acetonitrile (10 mL) and chloroform (5 mL). A
few drops of piperidine were added and the reaction mixture was stirred at reflux for 3 hours.
Solvents were removed under reduced pressure. The solid was taken in chloroform, washed
with HCl 2 M, dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The residue
was purified by silica gel column chromatography (CHCl 3/MeOH/AcOH, 1:0:0 to 95:5:0 to 90:5:5)
to obtain the desired purple solid MG-207 (213 mg, 99 %).
1
H NMR (THF-d8, 400 MHz) δ (ppm): 8.66 (s, 1 H), 8.31 (s, 1 H), 8.28 (d, J = 8.5 Hz, 2 H),
8.18 (d, J = 8.6 Hz, 2 H), 7.98 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.93 (d, J = 7.6 Hz, 1 H), 7.41 (d, J = 8.22 Hz, 1 H),
7.28 (d, J = 2.0 Hz, 1 H), 7.24-7.17 (m, 4 H), 7.17-7.11 (m, 4 H), 7.10-7.03 (m, 8 H), 7.02-6.94 (m,
3 H), 2.60-2.50 (m, 4 H), 1.64-1.52 (m, 4 H), 1.39-1.23 (m, 12 H), 0.92-0.82 (m, 6 H)
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz) δ (ppm): 163.6, 155.9, 154.4, 153.7, 153.2, 148.4, 147.4,
146.3, 145.2, 143.3, 142.3, 142.1, 141.1, 140.6, 135.7, 132.9, 132.4, 131.6, 131.1, 130.3, 129.8,
129.4, 129.0, 128.7, 128.4, 125.5, 124.9, 123.7, 123.6, 122.8, 122.5, 120.6, 116.1, 104.4, 64.0,
36.2, 32.5, 32.3, 29.9, 23.3, 14.2
HRMS (ESI): [M]+.= 1020.3560 (0 ppm) (calcd. for C 65H56N4O2S3: 1020.3560).
297
Experimental part
s. Synthesis of MG-214
5-(7-(7-(diphenylamino)-9,9-bis(4-hexylphenyl)-9H-indeno[1,2-b]thieno[2,3-d]thiophen-2-
yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)furan-2-carbaldehyde 67
To a stirred solution of 65 (200 mg, 0.28 mmol, 1.0 equiv) in anhydrous THF (10 mL) at -
78 °C was added dropwise a solution of nBuLi (2.5 M, 123 µL, 0.31 mmol, 1.1 equiv) under
argon. The resulting solution was stirred for 30 min at -78 °C. A solution of ZnCl 2 (46 mg, 0.34
mmol, 1.2 equiv) in anhydrous THF (5 mL) was then added dropwise to the reaction mixture,
warmed up to room temperature and stirred for 30 min. To a solution of 6 (78 mg, 0.25 mmol,
0.9 equiv) and Pd(PPh3)4 (29 mg, 0.03 mmol, 9% mol) in anhydrous THF (5 mL), the above freshly
prepared zinc reagent was added at room temperature under argon. The mixture was kept
stirring at room temperature for 2 hours. The reaction mixture was quenched with H 2O and
extracted with ethyl acetate. The organic phase was washed with water followed by brine and
dried with anhydrous Na 2SO4. The solvent was removed under reduced pressure and the crude
was further purified by column chromatography on silica gel (Pentane/CH 2Cl2, 1:1) to obtain 67
as a purple solid (72 mg, 30 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 9.71 (s, 1 H), 8.60 (s, 1 H), 8.21 (d, J = 7.8 Hz, 1 H),
7.86 (d, J = 3.7 Hz, 1 H), 7.80 (d, J = 7.7 Hz, 1 H), 7.41 (d, J = 3.8 Hz, 1 H), 7.32 (d, J = 8.2 Hz, 1 H),
7.28 (d, J = 2.0 Hz, 1 H), 7.25-7.19 (m, 4 H), 7.14 (d, J = 8.3 Hz, 4 H), 7.11-7.04 (m, 8 H), 7.04-6.96
(m, 3 H), 2.59-2.52 (m, 4 H), 1.63-1.54 (m, 4 H), 1.37-1.24 (m, 12 H), 0.89-0.83 (m, 6 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 177.4, 155.32, 155.30, 152.4, 152.0, 151.9, 147.7,
146.7, 145.5, 145.3, 142.8, 141.9, 140.2, 139.6, 135.3, 132.1, 129.3, 128.8, 128.6, 128.1, 126.5,
124.6, 124.4, 123.1, 123.0, 121.9, 120.1, 119.6, 114.2, 63.3, 35.7, 31.9, 31.5, 29.3, 22.8, 14.2
HRMS (ESI): [M]+.= 943.3294 (0 ppm) (calcd. for C 60H53N3O2S3: 943.3294).
298
Experimental part
(E)-2-cyano-3-(5-(7-(7-(diphenylamino)-9,9-bis(4-hexylphenyl)-9H-indeno[1,2-b]thieno[2,3-
d]thiophen-2-yl)benzo[c][1,2,5]thiadiazol-4-yl)furan-2-yl)acrylic acid MG-214
The compound 67 (71 mg, 0.08 mmol, 1.0 equiv) and cyanoacetic acid (32 mg, 0.38
mmol, 5.0 equiv) were dissolved in a mixture of acetonitrile (10 mL) and chloroform (5 mL). A
few drops of piperidine were added and the reaction mixture was stirred at reflux for 3 hours.
Solvents were removed under reduced pressure. The solid was taken in chloroform, washed
with HCl 2 M, dried over Na 2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The residue
was purified by silica gel column chromatography (CHCl 3/MeOH/AcOH, 1:0:0 to 95:5:0 to 90:5:5)
to obtain the desired purple solid MG-214 (75 mg, 99 %).
1
H NMR (THF-d8, 400 MHz) δ (ppm): 8.65 (s, 1 H), 8.32 (d, J = 7.8 Hz, 1 H), 8.07-8.02 (m, 2
H), 7.91 (d, J = 3.8 Hz, 1 H), 7.45 (d, J = 3.8 Hz, 1 H), 7.40 (d, J = 8.2 Hz, 1 H), 7.29 (d, J = 2.0 Hz, 1
H), 7.24-7.17 (m, 4 H), 7.16-7.11 (m, 4 H), 7.10-7.03 (m, 8 H), 7.01-6.95 (m, 3 H), 2.59-2.52 (m, 4
H), 1.63-1.53 (m, 4 H), 1.40-1.24 (m, 12 H), 0.91-0.82 (m, 6 H)
13
C NMR (THF-d8, 100 MHz) δ (ppm): 163.9, 156.0, 155.9, 152.8, 152.3, 149.3, 148.2,
147.4, 146.3, 145.6, 143.4, 142.3, 141.0, 140.6, 137.8, 136.2, 132.8, 129.8, 129.0, 128.6, 127.3,
125.5, 125.4, 124.9, 123.6, 123.1, 122.5, 120.6, 120.1, 116.5, 115.7, 99.9, 64.0, 36.2, 32.5, 32.3,
30.4, 29.9, 23.3, 14.2
HRMS (ESI): [M]+.= 1010.3352 (0 ppm) (calcd. for C 63H54N4O3S3: 1010.3353).
299
Experimental part
t. Synthesis of MG-40
5,5-dihexyl-N3,N3,N7,N7-tetraphenyl-5H-dibenzo[b,d]silole-3,7-diamine MG-40
The compound 68 (611 mg, 1.20 mmol, 1 equiv), diphenylamine (447 mg, 2.64 mmol, 2.2
equiv), potassium tert-butoxide (297 mg, 2.64 mmol, 2.2 equiv), Pd2(dba)3 (22 mg, 0.02 mmol,
0,04 equiv), and (n-Bu)3PHBF4 (14 mg, 0.05 mmol, 0,04 equiv) were transferred to a Schlenk
flask and connected to a Schlenk line. The flask was subjected to three vacuum/nitrogen refill
cycles in order to remove water and oxygen. Anhydrous toluene was added (12 mL), and the
mixture was stirred for 12 h at 110 °C or until the reaction was complete by TLC analysis. The
product was collected by extraction with addition of EtOAc and water, followed by a brine
solution. The toluene/EtOAc layer was dried with MgSO 4, filtered, and concentrated by a rotary
evaporator. The crude material was purified by column chromatography (Hexane/CH 2Cl2, 95:5).
The fractions containing the product MG-40, contaminated by diphenylamine in excess, were
taken again in a minimum of pentane then a large amount of MeOH was added and the flask
containing this mixture was put in a bath of liquid nitrogen to crystallize the product MG-40 as a
white solid (283 mg, r = 45 %).
1
H NMR (Acetone-d6, 200 MHz) δ (ppm): 7.76 (d, J = 8.4 Hz, 2 H), 7.38 (d, J = 2.4 Hz, 2 H),
7.35-7.24 (m, 8 H), 7.15-6.98 (m, 14 H), 1.38-1.08 (m, 16 H), 0.97-0.75 (m, 10 H)
13
C NMR (Acetone-d6, 100 MHz) δ (ppm): 148.8, 147.3, 144.0, 139.8, 130.1, 129.9, 127.0,
124.6, 123.5, 122.3, 33.4, 32.1, 24.6, 23.1, 14.3, 12.8
300
Experimental part
u. Synthesis of MG-67
5,5-dihexyl-N3,N3,N7,N7-tetrakis(4-methoxyphenyl)-5H-dibenzo[b,d]silole-3,7-diamine MG-67
The compound 68 (343 mg, 0.67 mmol, 1 equiv), 4,4’-dimethoxydiphenylamine (340 mg,
1.48 mmol, 3.0 equiv), potassium tert-butoxide (227 mg, 2.02 mmol, 3.0 equiv), Pd2(dba)3 (31
mg, 0.03 mmol, 0,05 equiv), and (n-Bu)3PHBF4 (20 mg, 0.07 mmol, 0,10 equiv) were transferred
to a Schlenk flask and connected to a Schlenk line. The flask was subjected to three
vacuum/nitrogen refill cycles in order to remove water and oxygen. Anhydrous toluene was
added (10 mL), and the mixture was stirred for 12 h at 110 °C or until the reaction was complete
by TLC analysis. The product was collected by extraction with addition of EtOAc and water,
followed by a brine solution. The toluene/EtOAc layer was dried with MgSO 4, filtered, and
concentrated by a rotary evaporator. The crude material was purified by column
chromatography (Hexane/CH2Cl2, 95:5) to obtain the desired product MG-67 as an off-white
solid (215 mg, r = 40 %).
1
H NMR (Acetone-d6, 200 MHz) δ (ppm): 7.60 (d, J = 8.4 Hz, 2 H), 7.21 (d, J = 2.2 Hz, 2 H),
7.03 (m, 4 H), 6.94-6.84 (m, 10 H), 3.78 (s, 12 H), 1.34-1.13 (m, 16 H), 0.92-0.78 (m, 10 H)
13
C NMR (Acetone-d6, 50 MHz) δ (ppm): 156.8, 143.5, 139.1, 131.3, 129.9, 129.4, 126.8,
123.9, 121.8, 115.6, 55.8, 33.6, 32.3, 24.8, 23.3, 14.5, 13.0
301
Experimental part
Dimethyl 2,2'-((2-(ethoxycarbonyl)phenyl)azanediyl)dibenzoate 69
A mixture of ethyl anthranilate (9.0 mL, 61 mmol, 1.0 equiv), methyl 2-iodobenoate (29
mL, 189 mmol, 3.1 equiv), K2CO3 (22 g, 159 mmol, 2.6 equiv), Cu (0.9 g, 12 mmol, 0.2 equiv) and
CuI (1.3 g, 6.0 mmol, 0.1 mmol) in o-dichlorobenzene (80 mL) was heated at 180 °C under Ar for
48 hours. The solvent was removed under reduced pressure and the residue was
chromatographed on silica gel (Hexane/EtOAc, 8:2) to obtain the desired product 69 (9.0 g, r =
34 %) as a yellow solid.
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 7.66-7.52 (m, 3 H), 7.43-7.28 (m, 3 H), 7.16-6.98 (m, 6
H), 3.82 (q, J = 7.1 Hz, 2 H), 3.38 (s, 3 H), 3.36 (s, 3 H), 1.05 (t, J = 7.1 Hz, 3 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 167.9, 147.1, 146.9, 132.4, 132.3, 132.1, 131.1,
130.9, 129.7, 123.7, 123.6, 123.3, 60.9, 51.8, 51.8, 14.0
Anal. Calcd for C 25H23NO6: C, 69.27; H, 5.35; N, 3.23. Found: C, 69.10; H, 5.36; N, 3.16.
302
Experimental part
To a solution of the bromine compound in dry THF (20 mL) was added slowly a 2.5 M n-
butyllithium/hexane solution at -78 °C. The resulting mixture was allowed to stir at -78 °C for 1
h, and then a solution of the compound 69 in dry THF (20 mL) was added at -78 °C dropwise.
After the addition, the mixture was allowed to warm to room temperature and stirred
overnight. Then the reaction mixture was quenched with minimum water, and solvent was
evaporated. The residue was washed with water, ethanol and hexane, then dried under
vacuum. The dried solid was dissolved in boiling acetic acid (7.5 mL), and concentrated HCl (aq)
(0.75 mL) was added dropwise. After refluxed for 3 hours, the mixture was poured into ice
water, extracted with EtOAc then with CH 2Cl2. The combined organic layers were dried over
Na2SO4, filtered and concentrated under reduced pressure. The residue was purified by column
chromatography on silica gel using hexane as the eluent to afford the desired product.
4,4,8,8,12,12-hexakis(4-hexylphenyl)-8,12-dihydro-4H-benzo[9,1]quinolizino[3,4,5,6,7-
defg]acridine MG-130
1-bromo-4-n-hexylbenzene (5.0 mL, 24.2 mmol, 10.5 equiv), n-BuLi (9.8 mL, 24.5 mmol,
10.6 equiv), compound 69 (1.0 g, 2.3 mmol, 1.0 equiv). Product MG-130 (1.8 g, 64 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 6.97-6.92 (m, 3 H), 6.90-6.80 (m, 18 H), 6.76-6.59 (m,
12 H), 2.58-2.49 (m, 12 H), 1.66-1.56 (m, 12 H), 1.42-1.28 (m, 36 H), 0.95-0.86 (m, 18 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 143.9, 140.4, 135.3, 130.2, 128.8, 128.3, 127.4,
122.3, 55.4, 35.7, 31.9, 31.6, 29.4, 22.8, 14.2
Anal. Calcd for C 93H111N: C, 89.87; H, 9.00; N, 1.13. Found: C, 89.57; H, 8.84; N, 0.99.
303
Experimental part
304
Experimental part
4,4,8,8,12,12-hexakis(4-methoxyphenyl)-8,12-dihydro-4H-benzo[9,1]quinolizino[3,4,5,6,7-
defg]acridine MG-166
4-bromoanisole (3.5 mL, 22.3 mmol, 10.5 equiv), n-BuLi (9.0 mL, 22.5 mmol, 10.6 equiv),
compound 69 (920 mg, 2.1 mmol, 1.0 equiv). Product MG-166 (1.0 g, 39 %).
1
H NMR (CDCl 3, 200 MHz) δ (ppm): 7.04-6.92 (m, 3 H), 6.91-6.81 (m, 6 H), 6.65 (d, J = 9.1
Hz, 12 H), 6.58 (d, J = 9.1 Hz, 12 H), 3.75 (s, 18 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 157.6, 138.4, 135.5, 131.3, 129.0, 127.8, 122.5,
112.7, 55.1, 54.6
Anal. Calcd for C 63H51NO6: C, 82.42; H, 5.60; N, 1.53. Found: C, 81.87; H, 5.48; N, 1.39.
305
Experimental part
306
Experimental part
The compound MG-130 was dissolved in CHCl 3 (10 mL) and AcOH (1.0 mL). NBS
was added at room temperature and the solution was stirred for 1 hour at room temperature.
The reaction was quenched by water. The organic phase was dried over Na 2SO4, filtered and
concentrated under reduced pressure. The residue was purified by silica gel column
chromatography using hexane as eluent to obtain the pure product.
2-bromo-4,4,8,8,12,12-hexakis(4-hexylphenyl)-8,12-dihydro-4H-benzo[9,1]quinolizino[3,4,5,6,7-
defg]acridine 70
Compound MG-130 (300 mg, 0.24 mmol, 1.0 equiv), NBS (43 mg, 0.24 mmol, 1.0 equiv).
White product 70 (312 mg, 98 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 6.98-6.91 (m, 4 H), 6.91-6.79 (m, 14 H), 6.79-6.75 (m,
2 H), 6.73-6.54 (m, 12 H), 2.58-2.47 (m, 12 H), 1.65-1.54 (m, 12 H), 1.42-1.25 (m, 36 H), 0.97-0.82
(m, 18 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 140.4, 135.0, 134.6, 131.0, 130.5, 130.2, 130.1,
130.1, 129.9, 129.0, 128.8, 128.5, 128.4, 128.4, 127.7, 127.6, 127.5, 127.4, 122.7, 115.3, 55.3,
55.3, 35.7, 31.9, 31.6, 31.5, 29.4, 29.4, 22.8, 14.2
Anal. Calcd for C 93H110BrN: C, 84.51; H, 8.39; N, 1.06. Found: C, 84.65; H, 8.30; N, 0.96.
2,6,10-tribromo-4,4,8,8,12,12-hexakis(4-hexylphenyl)-8,12-dihydro-4H-
benzo[9,1]quinolizino[3,4,5,6,7-defg]acridine 71
Compound MG-130 (300 mg, 0.24 mmol, 1.0 equiv), NBS (43 mg, 0.24 mmol, 1.0 equiv).
White product 71 (238 mg, qt).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 6.92 (s, 6 H), 6.88 (d, J = 8.1 Hz, 12 H), 6.59 (d, J = 8.1
Hz, 12 H), 2.56-2.52 (m, 12 H), 1.64- 1.58 (m, 12 H), 1.41-1.30 (m, 36 H), 0,94-0,89 (m, 18 H).
307
Experimental part
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 142.0, 141.2, 141.0, 133.9, 130.7, 130.5, 129.8,
127.7, 55.1, 35.5, 31.8, 31.3, 29.2, 22.7, 14.1.
Anal. Calcd for C 93H108NBr3: C, 75.49; H, 7.36; N, 0.95. Found: C, 75.62; H, 7.31; N, 0.84.
4,4,8,8,12,12-hexakis(4-hexylphenyl)-2-(thiophen-2-yl)-8,12-dihydro-4H-
benzo[9,1]quinolizino[3,4,5,6,7-defg]acridine MG-135
Compound 70 (306 mg, 0.23 mmol, 1.0 equiv), 2-(tributylstannyl)thiophene (81 µL, 0.23
mmol, 1.1 equiv). White solid MG-135 (195 mg, 64 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 7.05 (s, 2 H), 7.00-6.93 (m, 3 H), 6.93-6.77 (m, 18 H),
6.77-6.60 (m, 12 H), 2.63-2.43 (m, 12 H), 1.65-1.50 (m, 12 H), 1.43-1.17 (m, 36 H), 0.97-0.76 (m,
12 H)
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 144.8, 143.8, 143.5, 140.5, 140.4, 135.1, 134.8,
130.2, 130.2, 129.4, 129.0, 128.7, 128.4, 128.3, 128.3, 127.9, 127.5, 127.4, 125.4, 123.8, 122.5,
121.8, 55.4, 55.4, 35.7, 35.7, 31.9, 31.9, 31.6, 31.5, 29.4, 29.3, 22.8, 22.8, 14.2, 14.2
Anal. Calcd for C 97H113NS: C, 87.93; H, 8.60; N, 1.06; S, 2.42. Found: C, 88.04; H, 8.58; N,
0.96; S, 1.80.
4,4,8,8,12,12-hexakis(4-hexylphenyl)-2,6,10-tri(thiophen-2-yl)-8,12-dihydro-4H-
benzo[9,1]quinolizino[3,4,5,6,7-defg]acridine MG-148
308
Experimental part
Compound 71 (216 mg, 0.15 mmol, 1.0 equiv), 2-(tributylstannyl)thiophene (153 µL, 0.48
mmol, 3.3 equiv). White solid MG-148 (51 mg, 24 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 7.11 (s, 6 H), 7.09-7.04 (m, 3 H), 6.94-6.81 (m, 18 H),
6.77-6.64 (m, 12 H), 2.61-2.49 (m, 12 H), 1.65-1.54 (m, 12 H), 1.41-1.28 (m, 36 H), 0.97-0.82 (m,
18 H).
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 144.7, 143.0, 140.7, 134.5, 130.2, 129.4, 127.9,
127.6, 125.5, 123.9, 122.0, 55.5, 35.7, 32.0, 31.5, 29.9, 29.3, 22.9, 14.3
Anal. Calcd for C 105H117NS3: C, 84.68; H, 7.92; N, 0.94; S, 6.46. Found: C, 84.71; H, 7.95; N,
0.77; S, 6.08.
309
Experimental part
310
Experimental part
x. Synthesis of AL-07
4,4,8,8,12,12-hexakis(4-hexylphenyl)-2,6,10-tris(4-methoxyphenyl)-8,12-dihydro-4H-
benzo[9,1]quinolizino[3,4,5,6,7-defg]acridine AL-07
The compound 71 (380 mg, 0,257 mmol, 1.0 equiv), (4-methoxyphenyl)boronic acid (117
mg, 0,770 mmol, 3.0 equiv), Pd(PPh3)4 (15 mg, 0,013 mmol, 5% mol) and a solution of K 2CO3
(aq.) (0,514 mL, 0,5 M, 1,027 mmol, 4.0 equiv) was dissolved in toluene (12 mL) and THF (6 mL)
and the mixture was stirred at 90°C for 15 hours. The reaction was quenched with water and
extracted with dichloromethane. The combined organic phases were dried over Na 2SO4, filtered
and concentrated under reduced pressure. The crude product was purified by flash
chromatography on silica gel using hexane/chloroform, 7:3 to obtain the desired product AL-07
as a white solid (50 mg, 12%).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 7.20 (d, J = 8.7 Hz, 6 H), 7.11 (s, 6 H), 6.89 (d, J = 8.3
Hz, 12 H), 6.83 (d, J = 8.7 Hz, 6 H), 6.80 (d, J = 8.3 Hz, 12 H), 3.80 (s, 9 H), 2.56 – 2.52 (m, 12 H),
1.64-1.58 (m, 12 H), 1.41-1.30 (m, 36 H), 0.94-0.89 (m, 18 H).
13
C NMR (CDCl 3, 100 MHz) δ (ppm): 158.6, 143.5, 140.3, 134.1, 133.9, 133.3, 130.1,
129.2, 127.4, 127.3, 126.1, 114.0, 55.6, 55.3, 35.5, 31.8, 31.4, 29.2, 22.7, 14.1.
311
Experimental part
y. Synthesis of AL-12
2,2'-(5,5-dihexyl-5H-dibenzo[b,d]silole-3,7-diyl)bis(4,4,8,8,12,12-hexakis(4-hexylphenyl)-8,12-
dihydro-4H-benzo[9,1]quinolizino[3,4,5,6,7-defg]acridine) AL-12
The compound 72 (87 mg, 0,144 mmol, 1.0 equiv), the compound 70 (400 mg, 0,303
mmol, 2.1 equiv) were dissolved in toluene (2 mL) and DMF (2 mL). The mixture was degassed
by freeze-pump-thaw. Then, Pd2(dba)3 (2,6 mg, 0,003 mmol, 2 % mol) and t-Bu3PHBF4 (3,3 mg,
0,012 mmol, 8 % mol) were added. A solution of K2CO3 (aq) (0,634 mL, 0,5 M, 0,317 mmol, 2,2
equiv) were degassed by bubbling argon in it, before adding it into the mixture. The solution
was vigorously stirred and heated at 80°C for 12 hours. The reaction was quenched with water
and extracted with dichloromethane. The combined organic phases were dried over Na 2SO4,
filtered and concentrated under reduced pressure. The crude product was purified by flash
chromatography on silica gel using hexane/chloroform, 95:5 to obtain the desired product AL-
12 as a yellow solid (190 mg, 47 %).
1
H NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 7.60 (d, J = 8,2 Hz, 2 H), 7.39-7.28 (m, 4 H), 7.13 (m, 4
H), 7.07-6.84 (m, 38 H), 6.74- 6.66 (m, 22 H), 2.55-2.51 (m, 24 H), 1.62-1.55 (m, 24 H), 1.37-1.29
(m, 72 H), 1.22-1.16 (m, 16 H), 0.92-0.88 (m, 36 H), 0.82-0.77 (m, 10 H).
13
C NMR (CDCl 3, 400 MHz) δ (ppm): 146.5, 143.8, 143.7, 140.3, 140.2, 138.8, 138.4,
135.1, 134.6, 134.0, 130.8, 130.1, 130.0, 129.1, 128.8, 128.7, 128.3, 128.2, 127.9, 127.3, 126.9,
126.2, 122.3, 120.8, 55.4, 55.3, 35.6, 33.1, 31.8, 31.6, 31.5, 31.4, 31.3, 29.3, 23.7, 22.7, 22.6,
14.1, 12.1.
Anal. Calcd for C 105H117NS3: C, 89.05; H, 8.97; N, 0.99. Found: C, 88.87; H, 8.92; N, 0.86.
312