1 ميادين علم الاجتماع
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Il n’est pas sûr que la sociologie rende les sociétés
meilleures, mais il est certain que les sociétés seraient pires
qu’elles ne le sont, si la sociologie ne leur renvoyait pas une
image d’elles-mêmes plus au moins vraisemblable et, dans
la plupart des cas, une image assez peu complaisante
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La première séance
Plan de cours
Introduction
Objectifs du cours :
À la fin du cours, l’étudiant devra être capable de :
1-Nommer et décrire les éléments qui composent la perspective sociologique
2-Distinguer le savoir sociologique du sens commun grâce à la familiarisation avec la
démarche sociologique sous ces aspects à la fois théoriques et méthodologiques.
3-Avoir déjà une première idée des grands domaines de la sociologie.
Références bibliographiques
1-Michel De Coster, Bernadette Bawin-Legros, Marc Poncelet, Introduction à la sociologie,
Editions De Boeck Université, Bruxelles, 2005.
2
2-Claude Giraud, Histoire de la sociologie, Paris, PUF, Coll., Que-sais-je ? PUF, 3ème édition,
2004.
3-Marie Duru-Bellat et Agnès Henriot-Van Zanten (Dir.) Sociologie de l'école. Paris, Armand
Colin, 1997.
4-Jean-Paul Willaime, Sociologie des religions. Paris, PUF, 1995.
5-François de Singly, Sociologie de la famille contemporaine. Paris, Armand Colin, 2004.
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Introduction
De fait, il est intéressant de remarquer que la sociologie n’est pas une discipline
simple et homogène, mais un champ disciplinaire qui reste éclaté entre plusieurs
courants/écoles de pensée, différentes approches/modèles théoriques et où se
déploient plusieurs spécialités.
Toutefois, le fait de reconnaitre que la sociologie est une vaste maison qui abrite
beaucoup du monde pour mettre l’accent sur la diversité de ses paradigmes et de
ses différentes écoles de pensée n’empêche aucunement qu’entre toutes ces
spécialités il y ait un tronc commun. De fait, la grande majorité des sociologues
tendent à s’accorder sur les contours de cette discipline et sur le cadre général
2
qui fonde sa spécificité, permettant ainsi de reconnaitre la sociologie comme
science originale. Il s’agit d’un accord épistémologique entre les sociologues au-
delà de leurs divergences théoriques, d’un « système d’habitudes
intellectuelles », d’après l’expression d’Auguste Comte, propre au métier de
sociologue, d’un savoir sociologique commun dont les sociologues
contemporains s’en inspirent et s’y réfèrent. Bref, il s’agit d’une unanimité ou
un consensus sur ce que signifie « penser de manière sociologique ».
Ce consensus donne la possibilité de décliner les fondements de l’approche
sociologique sur les divers domaines de son intervention tels que : la religion
(sociologie des religions), l’éducation (sociologie de l’éducation), la famille
(sociologie de la famille), le travail (sociologie du travail ou d’emploi), les
organisations (sociologie des organisations), le genre (sociologie du genre), le
pouvoir politique (sociologie politique), le monde rural (la sociologie rurale) et
urbain (sociologie urbain), la santé (sociologie de la santé), la migration
(sociologie des migrations), la consommation (sociologie de consommation),
etc.
Soulignons ici que sur la question : comment peut-on définir la sociologie, par
son objet ou par ses méthodes et son regard ? les sociologues oscillent entre
deux conceptions1:
1
Voir à ce propos : Michel De Coster, Bernadette Bawin-Legros, Marc Poncelet, Introduction à la sociologie,
Editions De Boeck Université, Bruxelles, 2005, pp.35-36.
2
humaine, et non un aspect ou une perspective de cette existence. Du fait,
d’après cette conception, pour qu’une science existe, il faut qu’elle ait un objet
propre, qu’elle renvoie à des phénomènes bien définis afin de ne pas être
simplement une sorte de posturemoraleetphilosophiquesurlemonde2.
2-Le point de vue de perspective3 : estime qu’il n’y a pas d’objet sociologique
par essence, mais que toute activité humaine signifiante peut être analysée
en termes sociologique. Dès lors, si la sociologie s’occupe des phénomènes
sociaux, qu’ils s’expriment en termes d’actions, d’interactions, d’organisations,
d’institutions, de contrainte, etc., c’est pour en chercher l’explication dans les
facteurs sociaux eux-mêmes. En effet, en promenant un regard sociologique sur
n’importe quel phénomène- serait-ce une table ou émotion- on le « socialise »
en quelque sorte et on le rend par conséquent justiciable de cette discipline.
Autrement dit, en procédant ainsi, on construit mentalement un objet quel qu’il
soit, en fonction de son point de vue, à l’aide d’une conceptualisation et d’une
méthodologie sociologiques. Prenons l’exemple d’une réaction purement
émotionnelle comme les pleurs ou le rire. Nous donnons un caractère
strictement social à ce type de réaction en la rapportant, non à la personnalité
de son auteur, ce qui est le propre de la psychologie, ni à des facteurs
physiologiques mais à des facteurs culturels ou à des appartenances de
classes sociales qui permettent, par exemple, d'en expliquer soit la
spontanéité, les éclats ou, au contraire la retenue ou le contrôle : on rit aux
cuisines, on sourit au salon, dit le dicton. Dans cette perspective, la sociologie
est une pensée de la compréhension de la complexité du monde, qui se définit
par une méthode qui autorise à prendre pour point de départ de sa réflexion à
peu près n’importe quel élément de la réalité sociale, aussi insignifiant,
prosaïque ou futile puisse-t-il paraître, dès lors que la méthode sociologique va
restituer cet élément dans la totalité de ses relations signifiantes. En corollaire,
2
Michel De Coster, Bernadette Bawin-Legros, Marc Poncelet, Introduction à la sociologie, op-cit.
3
Ibid.
2
l’objet de la sociologie ne peut être circonscrit aux individus, aux groupes ou
aux collectivités humaines, ni davantage aux actions ou aux choses elles-mêmes,
mais bien plutôt à la logique sociale qui sous-tend ces actions, à la manière
dont ces choses sont reliées entre elles, dans le contexte d’une totalité que le
sociologue tient pour signifiante. Ici, on ne cherche pas à cerner l’objet de la
sociologie mais sa nature contextuelle et relationnelle. Car la sociologie est
perçue, dans cette perspective, comme une discipline globalisante qui consiste à
contextualiser les processus d’interactions sociales, c’est-à-dire à reconstituer
tout le réseau de relations, manifestes ou souterraines, matérielles ou mentales,
qui lie les choses et les personnes entre elles. De fait, qu’est-ce qu’une science,
dit Paul Veyne4, sinon la détermination d’invariants qui permettent de
retrouver la diversité des phénomènes, c’est-à-dire la recherche d’invariants
permettant de rendre compte de situations régulières.
4
Veyne Paul, 1976, L’inventaire des différences, Paris, Le Seuil.
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Toutefois, s’il est particulièrement utile pour les étudiants du premier semestre
d’avoir déjà une première idée des grands domaines de la sociologie, en
privilégiant l’étendue plutôt que la profondeur, nous cherchons à mettre en
lumière, en guise d’esquisse, les fondements de l’approche sociologique.