Terminale Chapiter ECO 2 Poly
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Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages comparatifs) dans les échanges
commerciaux et la spécialisation internationale.
Avantage comparatif et coût d’opportunité : des gagnants sur toute la ligne », Banque du Canada, 15 octobre
2018.Vidéo (5 min 07 s) : https://youtu.be/qGVbXe0lWP83
Qu’est-ce qu'un avantage comparatif ? Quelle différence entre avantage absolu et avantage comparatif ?
Dans la théorie de l'avantage absolu présenté par Adam Smith, chaque pays doit se spécialiser dans la production
de marchandises pour laquelle sa productivité est meilleure que celle de ses partenaires.
Limites : qu'advient-il quand un pays produit tout mieux que les autres ? Ou en sens inverse, quand un pays n’a
aucun avantage absolu ?
David Ricardo introduit la notion d'avantage comparatif. Un pays doit se spécialiser dans la production des biens
pour lesquels il est relativement le plus efficace. C'est-à-dire un dans laquelle leur avantage absolu est le plus élevé
ou leur désavantage le plus faible.
Doc 1 p 46
Le gain à l’échange dépend du coût d’opportunité de chacun. En effet, les individus ont intérêt à échanger dès lors
que chacun gagne davantage après qu’avant l’échange. Dans cet exemple, si Serena Williams avait tondu sa pelouse,
elle aurait renoncé au spot publicitaire qui lui aurait rapporté 30 000 $ ; de son côté, Forrest Gump renonce aux 50 $
que lui rapporterait son travail chez McDonald’s pour tondre la pelouse de Serena qui lui offre 500 $.
Au final, celui qui subit le plus petit coût d’opportunité en tondant la pelouse, c’est-à-dire la perte la moins
importante, est Forrest. Il renonce à 50 $ alors que Serena, pour faire le même travail, aurait à renoncer à 30 000 $. Il
a donc un avantage comparatif à tondre la pelouse. Et, comme l’indique la dernière phrase, tant que Serena
rémunère Forrest plus que 50 $ et mois de 30 000 $, les deux obtiennent un gain à l’échange.
Exercice 2 p 46
1Le Portugal a un avantage absolu dans la production du vin et du drap. En effet, le coût de production d’une unité
de vin et d’une unité de drap y est plus faible qu’en Angleterre.
2. Pour produire une unité de vin supplémentaire, le Portugal a besoin de 80 heures de travail. Or, chaque unité de
drap nécessite 90 heures de travail. Dès lors, pour produire une unité de vin supplémentaire, le Portugal doit
renoncer à produire 0,89 unité de drap (80/90 = 0,89).
De même, pour produire une unité de vin supplémentaire, l’Angleterre a besoin de 120 heures de travail. Or, chaque
unité de drap nécessite 100 heures de travail. Dès lors, pour produire une unité de vin supplémentaire, l’Angleterre
doit renoncer à produire 1,2 unité de drap (120/100 = 1,2).
3. Le Portugal dispose d’un avantage comparatif dans la production de vin puisque le coût d’opportunité de produire
une unité supplémentaire de vin y est plus faible. En effet, le coût relatif d’une unité de vin par rapport à une unité de
drap y est plus faible (0,89) qu’en Angleterre (1,2). Le Portugal se spécialise donc dans la production de vin et
l’Angleterre dans celle de drap.
Les dotations technologiques correspondent à la maitrise d’une technologie, à l’avance technologique d’un pays, à la
qualification de la main d’œuvre.
Les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions mobilisant les facteurs de production qu'ils possèdent en
abondance.
Exemple : un pays disposant d'une main-d’œuvre abondante et bon marché se spécialisera dans une production
intensive en travail.
Un pays disposant d’une main d’œuvre qualifiée doit se spécialiser dans des productions à forte Valeur Ajoutée
nécessitant une MO qualifiée.
NB:Les dotations factorielles peuvent être données (exemple : ressources naturelles) mais aussi construites.
Les dotations factorielles peuvent évoluer dans le temps
Q 4 Doc 3 p 47
La dotation en facteur travail évolue quantitativement en fonction de la démographie du pays, c’est-à-dire de la taille
de sa population et de sa composition par âge, et des choix collectifs en matière d’âge de la scolarisation obligatoire
et de départ en retraite. Elle peut aussi évoluer qualitativement en fonction des investissements en capital humain
(éducation et formation).
La dotation en facteur capital évolue en fonction de l’investissement, qui dépend à la fois de financements internes et
externes (investissements directs à l’étranger).
Les dotations technologiques évoluent en fonction des dépenses en recherche et développement, mais aussi en
fonction des investissements directs à l’étranger ou de la sous-traitance internationale, à l’origine de transferts de
technologie.
Ex : un pays qui élève le niveau de formation d’une partie de sa population transforme le rapport entre le travail
qualifié et le travail non qualifié.
Pays asiatiques : dynamique de remontée des filières : politiques volontaristes pour modifier les avantages
comparatifs. Ex Corée du Sud :doc 4 p 47 Autre Ex Dubaï
Les avantages comparatifs s’expliquant par les dotations factorielles peuvent évoluer avec le temps.
CCL: Les pays ont intérêt à se spécialiser en fonction de leurs avantages comparatifs.
Les avantages comparatifs sont fondés sur les dotations factorielles et sur les dotations technologiques.
B. Comprendre le commerce entre pays comparables
Objectif d’apprentissage: Comprendre le commerce entre pays comparables (différenciation des produits, qualité des
produits, et fragmentation de la chaîne de valeur).(I)
Les théories de l’échange international de Ricardo et des différences de dotation factorielles et technologiques sont
basées sur des échanges de biens différents entre des pays ayant des dotations factorielles différentes.
Ces théories ne permettent pas d’expliquer une partie du commerce international actuel.
Commerce entre pays comparables : commerce entre pays ayant des niveaux de développement similaires et ayant
des dotations factorielles et technologiques comparables
Le commerce entre pays comparables est essentiellement un commerce intrabranche et intrafirme.
Commerce intrafirme: Le commerce intra-firme est un échange international de biens ou de services entre
entreprises d'un même groupe, d'une même firme multinationale.
DOC 3 P 49
Nouvelle théorie du commerce international Paul Krugman
L’échange international s’explique par la différenciation des produits et la recherche de diversité des
consommateurs.
Doc 2 p 48
Distinction différenciation horizontale / verticale
L’échange international entre pays comparables s’explique par la fragmentation de la chaine de valeur
(commerce intrafirme)
Qu’est-ce que la chaine de valeur ? Doc 4 p 53 Définition p 49
Les pays européens grâce au marché unique et à la libre circulation des biens procèdent à une fragmentation de la
chaine de valeur pour certains biens : automobiles, aéronautique (Airbus)
CF PWP Site de production et d’assemblage d’airbus
II. Quels sont les facteurs de la compétitivité des entreprises et des pays ?
Objectif du programme : Comprendre que la productivité des firmes sous-tend la compétitivité d’un pays, c’est-à-
dire son aptitude à exporter.
https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/entreprise/gestion-et-comptabilite/competitivite/
La compétitivité d’une entreprise est sa capacité à maintenir ou à accroître ses parts de marché. C’est
son aptitude à faire face à la concurrence. La compétitivité s’entend aussi au niveau d’une branche ou
d’un pays.
Pour un pays dans son ensemble, la compétitivité peut avoir une définition plus large :
Def 2 : la compétitivité d’un pays se définit comme la capacité des unités de production implantées sur le
territoire à maintenir leur position face à la concurrence des unités de production implantées sur d’autres
territoires.
Def 3 : L’Union européenne définit la compétitivité comme la capacité d’un pays à améliorer durablement le
niveau de vie de ses habitants, et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale, dans un
environnement de qualité. Elle peut s’apprécier par l’aptitude des territoires à maintenir et à attirer les
activités, et par celle des entreprises à faire face à leurs concurrentes.
La compétitivité-prix est la capacité à produire des biens et des services à des prix inférieurs à ceux des
concurrents pour une qualité équivalente.
La compétitivité hors prix ou structurelle est la capacité à imposer ses produits ou services
indépendamment de leur prix.
Elle dépend
Exercice 4 p 51
Autoévaluation p 51
1. Une entreprise est plus compétitive que ses concurrents quand elle parvient à obtenir davantage de parts de
marché qu’eux en raison, par exemple, de la meilleure qualité de ses produits et/ou de prix plus attractifs.
Une nation est plus compétitive qu’une autre quand elle est capable d’exporter davantage, mais aussi quand
elle parvient à augmenter l’emploi, le niveau de vie et donc le bien-être de sa population (voir définition donnée par
l’OCDE).
2. Une entreprise plus productive que ses concurrents est capable de produire davantage qu’eux avec moins de
facteurs de production, ce qui lui permet d’avoir des coûts de production et donc des prix plus faibles. Elle peut donc
gagner en compétitivité prix.
3. La compétitivité est aussi structurelle. Elle repose sur la qualité du produit, sur les innovations, sur la notoriété.
4. (Cette question vous invite à exploiter le schéma du cercle vertueux compétitivité/ croissance. )
La compétitivité d’un pays peut s’apprécier par l’aptitude des territoires à maintenir et à attirer les activités. Ces
activités génèrent de la croissance. Cet accroissement de richesse peut être utilisé dans des investissements en
Recherche &développement, en capital humain ou dans des infrastructures. Ces dépenses génèrent des gains de
productivité en particulier grâce aux innovations de procédés.
Doc 3 p 51
1. En France, la productivité du travail est passé de l’indice 100 en 2000 à l’indice 113 en 2017. La productivité a
donc augmenté d’environ 13 % de 2000 à 2017 . Sur la même période, le salaire réel est passé de l’indice 100 à
l’indice 117 et a donc progressé de 17 %.
2. En France, entre 2000 et 2018, la compétitivité-coût a diminué alors qu’elle a augmenté en Allemagne.
En effet, en France, les salaires ont progressé plus fortement que la productivité, alors qu’en Allemagne, c’est
l’inverse : entre 2000 et 2018, la productivité du travail a augmenté d’environ 12 % alors que le salaire réel
n’augmentait que d’environ 9 %.
Le coût salarial unitaire a donc augmenté en France et a baissé en Allemagne, ce qui traduit une détérioration de la
compétitivité-coût de la France par rapport à l’Allemagne.
3. Un coût du travail élevé n’est pas forcément synonyme d’une baisse de la compétitivité d’un pays. En effet, les
salariés peuvent être mieux rémunérés s’ils sont plus productifs. C’est le coût salarial unitaire qui traduit l’évolution
de la compétitivité-coût, en rapportant le coût du travail à la productivité du travail.
De plus, il faut prendre en compte la compétitivité structurelle qui ne repose pas sur le cout du travail.
La réalisation d’un produit implique la réalisation successive de différentes activités. De l’amont vers l’aval, il est
possible de citer : la recherche et développement, la conception, la logistique amont (approvisionnement en matière
premières et biens intermédiaires), la production (fabrication et/ou assemblage), la logistique aval (acheminement
du produit jusqu’au consommateur final), le marketing, la vente, le service après-vente. L’ensemble de ces activités
constitue la chaîne de valeur. On peut associer à chaque étape un % de la valeur ajoutée créée ; Chacune de ces
activités contribue à ajouter de la valeur au cours de la réalisation du produit.
La création de valeur le long des chaînes de valeur mondiales est inégalement répartie. Les activités en amont, telles
que la R&D, le design ou l’organisation logistique, ou en aval telles que la vente, le marketing ou la communication
génèrent en général davantage de valeur que la fabrication ou l’assemblage.
Les firmes multinationales internationalisent la chaine de valeur en localisant les étapes de la production d’un
produit dans différents pays en fonction des avantages comparatifs que ces pays offrent
-Soit la production est faite dans le cadre de filiales (production à l’intérieur de l’entreprise)
-Soit la production est réalisée en externalisant à un réseau de sous-traitants. On parle d’”entreprises réseau”
Exercice 2 p 52
Le choix de localisation :
http://video.ens-lyon.fr/mooc/2017/cestquoileco2017-Semaine4C_salle_des_profs.hd.mp4
Logique d’offre : Elle vise à améliorer à la fois la compétitivité prix et la compétitivité hors prix. Les FMN
décomposent le processus productif pour tirer parti des avantages comparatifs de chaque pays.
Localisation facilitant l’approvisionnement
Recherche de compétitivité prix : Les productions et les activités d’assemblages et de fabrication intensives
en travail sont (dé)localisées vers les pays qui proposent une main d’œuvre peu couteuse.
Recherche de compétitivité hors prix : localisation des activités à forte valeur ajoutée, (R&D, conception ou
markéting et communication) dans les pays ou régions offrant une main d’œuvre qualifiée.
Recherche d’effet d’agglomération : localisation dans des territoires spécifiques pour bénéficier
d’externalités positives en termes de technologie ou de savoir-faire. Ex Silicon Valley ; plateau de Saclay ;
région de Toulouse pour l’aéronautique (compétitivité structurelle)
Attractivité du territoire en termes d’infrastructures, de stabilité politique et sociale, de sécurité
Optimisation fiscale : localisation des bénéfices dans les pays ou la fiscalité est avantageuse. ex Implantation de
Google en Irlande
Comprendre les effets induits par le commerce international : gains moyens en termes de baisse de prix,
réduction des inégalités entre pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque pays ;(III)
Le commerce international favorise la baisse des prix et donc la hausse du pouvoir d’achat des ménages ;
notamment pour les ménages aux revenus les plus faibles.
NB « ne pas confondre » : inégalités entre pays, inégalités au sein d’un pays ; inégalités mondiales
Les inégalités entre pays diminuent depuis les années 1990 sous l’effet de l’émergence économique de grandes
nations comme la Chine et l’Inde qui ont su favorablement s’insérer dans les chaînes de valeur mondiales. Les classes
moyennes des pays émergents ont connu une forte augmentation de leurs revenus.
L’extrême pauvreté a nettement reculé depuis 1990 : dans le monde, il y avait 1,4 milliards de personnes vivant sous
le seuil d’extrême pauvreté en 1929, deux milliards en 1989 et 736 millions en 2015.
C. Le commerce international a contribué à la progression des inégalités de revenus au sein des pays.
(inégalités intra nationales)
Analyse du graphique précédent : Les personnes situées au point B sont plus riches que celles situées au point A mais leurs
revenus sur la période 1988-2008 ont stagné. Elles correspondent aux classes moyennes et moyennes inférieures des pays
développés, situées entre le 75ème et le 90ème centile de la distribution mondiale des revenus. Ces personnes sont les grandes
perdantes de la mondialisation avec des hausses modestes de revenus comprises entre 0% et 10%.
Le point C représente les 1% des personnes les plus riches de la planète. Elles sont aussi les grandes gagnantes de la
mondialisation puisque leurs revenus ont presque autant augmenté en % que ceux des classes moyennes des économies
émergentes (et donc beaucoup plus en valeur absolue). L’écrasante majorité des membres du centile supérieur des revenus
mondiaux sont des citoyens des pays riches : États-Unis (50% d’entre eux), Europe de l’Ouest, Japon
Explications :
NB : Depuis 1990, l’inégalité mondiale diminue. Cela signifie que la baisse des inégalités entre pays l’emporte sur
l’augmentation des inégalités au sein des pays.
IV. Libre-échange ou protectionnisme ?
A. Le libre échange : avantages et risques
Libre échange= le libre échange est une doctrine économique qui défend l’ouverture aux commerce international et
aux échanges internationaux. Il vise donc l’absence d’entrave aux échanges internationaux.
1. Les avantages du libre-échange : (ils sont déjà largement présentés dans les parties précédentes)
+ CF corrigé EC3 : Vous montrerez que le commerce international présente des avantages pour les producteurs et les
consommateurs (EDT)
La multiplication des échanges internationaux est aussi un facteur de paix entre les pays. C’est après la seconde
guerre mondiale que sont développés les accords de libre-échange : GATT puis OMC etc.. (cf cours d’histoire/géo)
Le protectionnisme est une politique des pouvoirs publics visant à mettre en place des barrières aux échanges
internationaux (barrières tarifaires et non tarifaires) pour protéger les entreprises présentes sur le territoire de la
concurrence étrangère.