Fiche Lineaire 1 Ma Boheme DArthur Rimbaud
Fiche Lineaire 1 Ma Boheme DArthur Rimbaud
Fiche Lineaire 1 Ma Boheme DArthur Rimbaud
d'Arthur Rimbaud
Titre : Ma Bohème
Auteur : Arthur Rimbaud
Date de publication : 1870
Mouvement littéraire : Pré-symbolisme
Genre : Poème lyrique, sonnet
Thèmes principaux : Liberté, errance, nature, émancipation créatrice
Présentation du passage
Dans Ma Bohème, Rimbaud célèbre l’errance et la liberté, détachées de toute contrainte sociale. Le poème est une ode à
l’émancipation créatrice : à travers la pauvreté, la nature et la rêverie, Rimbaud cherche un idéal poétique où l’isolement devient une
source de richesse intérieure.
Dans les vers 1 à 5, le poète commence par se dépeindre en vagabond espiègle dévoué à la Muse, c’est-à-dire à la poésie. Il se
présente ensuite, des vers 6 à 11, en Petit-Poucet heureux de se perdre dans un espace nocturne, source d’inspiration poétique. Le
dernier tercet, enfin, pose la chute parodique mais symbolique du sonnet avec l’image d’une lyre faite… de lacets de chaussures.
Conclusion
Il évoque des éléments autobiographiques, tout en parodiant des postures romantiques et des clichés de la poésie.
La forme même du sonnet est malmenée : Rimbaud se joue des quatrains, des tercets et des hémistiches, faisant sans cesse
déborder et enjamber l’un sur l’autre, ce qui a pour effet de causer de nombreux décalages rythmiques et de faire courir le vers et le
souffle en avant, comme pour mimer le rythme de ce vagabondage incessant.
On y lit cependant un amour fou de la liberté, des marches solitaires, un mépris des conventions sociales et du confort bourgeois :
c’est le sens de cette « bohème » toute personnelle qu’annonce le titre.
Comme dans « Le Bateau ivre », la poésie liée à la fugue est une expérience de dérive.
Premier Quatrain : La liberté dans l’errance
Vers 1-2 : « Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ; / Mon paletot aussi devenait idéal »
Antithèse entre pauvreté et idéalisation : « poches crevées » et « devenait idéal ».
Métonymie : « les poings dans mes poches crevées » symbolise l’errance et le détachement matériel.
Analyse : Rimbaud se présente comme un vagabond sans attachement matériel. La pauvreté, loin d’être un fardeau, devient
pour lui un idéal, une source de liberté et d’émancipation.
Vers 3-4 : « J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ; / Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées ! »
Personnification : La « Muse » incarne l’inspiration poétique qui guide le poète.
Hyperbole : « que d’amours splendides » exprime l’intensité de ses visions.
Analyse : Par la rêverie et l'imagination, Rimbaud montre que l’émancipation créatrice est possible dès qu’il s’affranchit des
normes sociales.
Vers 5-6 : « Mon unique culotte avait un large trou. / — Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course »
Référence littéraire : « Petit-Poucet » renvoie au conte, ajoutant une touche de fantaisie.
Métaphore : « égrenais dans ma course » compare ses rimes à des cailloux semés, renforçant l’image d’un poète en quête.
Analyse : Rimbaud se compare au Petit-Poucet pour donner un aspect onirique à son errance. Cette image fait de l’errance une
aventure intérieure, source d’émancipation poétique.
Vers 7-8 : « Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse. / — Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou »
Métaphore : « Mon auberge était à la Grande-Ourse » présente le ciel comme un refuge.
Onomatopée : « doux frou-frou » évoque la musicalité de la nature.
Analyse : La nature devient le refuge du poète, où il trouve un espace de liberté. Le ciel et les étoiles symbolisent l’inspiration et
l’émancipation offertes par le cosmos.
Vers 9-10 : « Et je les écoutais, assis au bord des routes, / Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes »
Synesthésie : « je sentais des gouttes » associe la sensation physique de la pluie à une émotion poétique.
Analyse : Rimbaud décrit une expérience sensorielle intense, proche de la nature. Cette communion favorise son inspiration,
renforçant son émancipation créatrice.
Vers 11-12 : « De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ; / Où, rimant au milieu des ombres fantastiques »
Comparaison : « comme un vin de vigueur » associe la rosée à une source de vitalité.
Analyse : La rosée est comparée à un vin qui revitalise le poète. Le champ lexical du fantastique montre que son errance est
devenue un voyage spirituel, une élévation poétique et créatrice.