10 Construction en Terre

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Construction en terre :

La terre est un matériau présent dans la construction depuis la nuit des


temps. Presque toutes les civilisations l’avaient adoptée à un moment ou un
autre. Il faut dire que c’est un matériau très malléable et présent presque
partout sur la surface terrestree en quantité suffisante pour être utilisé en
construction. D’après les statistiques de l’UNHCR un peu moins de la moitié
de l’humanité habite actuellement dans des constructions en terre. C’est un
matériau stable, écologique et bon marché. Il est également
égalemen important de
remarquer que près de 17% de bâtiments inscrits au patrimoine mondiale de
l’humanité sont en terre. C’est dire la longévité qu’offre ce matériau de
construction. Ces dernières années il a été un peu oublié, surtout dans la
civilisation occidentale,
entale, pour être substitué par du béton. Actuellement on
assiste à une recrudescence d’intérêt pour ce matériau avec la prise de
conscience écologique à laquelle nous sommes confrontés.

On peut distinguer deux types de construction en terre. Celles qui


concernent une terre laissée telle quelle et que l’on travaille en creusant
[De l’argile…]
pour créer des cavités nécessaires à l’habitat. Ainsi que celles où on
remanie la terre pour qu’elle soit montée de manière à former des murs et
ainsi donc un abri,
i, une maison. C’est cette deuxième qui va nous intéresser
par la suite.

La terre peut être extraite et traitée de trois manières différentes avant d’être
mise en place. On peut soit l’extraire à l’état sec, un état plastique, donc
avec peu d’eau ou à un étattat liquide avec un fort pourcentage d’eau ajoutée.

Si la terre est extraite à un état solide, à savoir sec, la première chose qui
vient à l’esprit c’est le pisé. On prend la terre qu’on pose dans un moule qui
avance à mesure que la hauteur augmente. C’est C’es comme si on travaillait
brique par brique sur place même. Ce procédé a besoin d’un support en dur
donc en maçonnerie pour avoir une meilleure tenue. On peut également
compresser la terre à l’aide d’une machine manuelle avant de poser les
blocs les uns surr les autres pour la construction des murs. L’avantage de
cette méthode c’est qu’elle donne des murs bien compacts et très épais, ce
qui est excellent pour l’isolation thermique. On trouve de différentes
constructions de pisé à travers l’Europe, mais les plus
p impressionnantes
nous viennent de l’Afrique. Là-bas
bas il n’est pas rare de trouver des villages
entiers en pisé ou même des murs d’enceinte des fortifications.

Si on ajoute un peu d’eau ou on extrait même la terre avec une certaine


quantité d’eau on obtient de la terre à l’état plastique. De cette manière la
terre est beaucoup plus malléable que dans le premier cas. On peut même
la travailler à la main sans avoir besoin d’un outil pour la compresser.
[Pisé en Afrique] L’exemple le plus utilisé dans ce cas est l’adobe. Ici on élabore des briques
de terre crue à partir de l’argile. Une fois sèches ces briques sont
assemblées à l’aide d’un mortier fait également à base de terre. L’avantage
L’av
de cette façon de faire c’est qu’on n’a pratiquement pas besoin d’un moule
pour fabriquer des briques. Comme la terre est relativement compacte on
peut la travailler soit à la main soit avec un outil à main avant de la laisser
sécher.

Il existe une troisième manière d’extraction et de travail c’est lorsqu’on


mélange la terre avec un fort pourcentage d’eau. La masse ainsi obtenue
est à l’état liquide. Dans ce cas on a besoin d’une machine qui fait office de
moule. On y introduit le liquide obtenu et elle dépose les briques de taille
uniforme pour les laisser sécher au soleil. C’est cette manière qui permet
d’obtenir des briques de taille les plus uniformes possibles.

Le grand avantage de l’adobe par rapport aux méthodes


méthod d’extraction à l’état
sec c’est que le résultat permet d’obtenir des murs bien plus fins. De tels
murs peuvent servir par exemple pour des parois intérieures. Plusieurs
couches de briques d’adobe peuvent également être utilisées pour des murs
extérieurs des constructions. Dans certaines régions du globe on ajoute
même de la paille coupée finement pour faire le lien.
[Séchage des briques d’adobe]
L’autre grand avantage de ce matériau c’est qu’il ne nécessite pratiquement
pas d’énergie grise pour sa fabrication et la mise en place. En effet le seul
moment où elle est utilisée c’est pour le transport entre le lieu d’extraction et
le lieu de fabrication pour la mise en place. Si on veut permettre la
fabrication et le séchage sur le lieu même il faudrait avoir à disposition un
grand espace e à plat où on peut stocker l’adobe une fois mise en place. Cet
emplacement doit être dégagé de tout ombrage.

Le problème de la construction en terre c’est que les murs ne sont pas


d’excellents isolants. Il faudra appliquer une autre manière pour augmenter
le pouvoir isolant. Par contre, la terre est un excellent moyen de stocker de
la chaleur. Elle possède une très bonne inertie thermique, ce qui est
excellent pour emmagasiner de la chaleur la journée pour qu’elle soit
restituée
tuée de nuit. On pourrait augmenter son isolation en ajoutant plus de
paille dans la brique mais on réduit ainsi son pouvoir porteur. Il serait peut-
peut
être judicieux d’avoir une double couche de briques, une porteuse avec peu
ou pas de paille du tout et une autre, extérieure, contenant un fort
pourcentage de paille.
[Bâtiment en adobe, Maroc]
Concernant la résistance du matériau brique en terre crue, elle est
excellente si on suit certaines règles. Il ne faut jamais appuyer des charges
ponctuelles mais bien repartir la charge tout au long du mur. C’est en
flambage que la brique résiste très peu, il faut veiller à ce qu’elles soient
suffisamment larges pour la pression qu’elles subissent.

Une enquête auprès des habitants de la ville a révélé que des constructions
en adobe étaient très utilisées il y a seulement une trentaine d’années en
arrière. En effet si on s’aventure dans les hameaux entourant la ville on
s’aperçoit que la terre est trèss utilisée dans les constructions. Les vieilles
personnes parlent de leur manière de fabriquer la brique. De plus l’avantage
qu’ils ont est que la terre qu’ils utilisent ne vient pas d’un endroit éloigné
mais la plupart du temps on utilise le champ voisin pour l’en extraire. Ils
amènent ainsi à l’aide d’un chariot la terre extraite sur l’emplacement du
séchage. Mélangent cette dernière avec de l’eau pour obtenir une masse
prête à être travaillée. Il n’y a pas de mesures exactes, on dit qu’on fait
d’après less sensations. On fabrique un parallélépipède à l’aide de quelques
[Immeuble en terre, moderne, Grenoble] planches de bois. Une fois en place on verse à l’aide d’un grand récipient le
mélange terre argileuse/eau dans le moule. Le moule est déposé dans un
endroit bien dégagé pour avoir du soleil en grande partie de la journée. Une
fois la terre en place on enlève le moule pour recommencer le procédé à
côté. Ainsi de suite jusqu’à obtenir le nombre de brique d’adobe souhaitées.
On laisse sécher quelques jours, le temps que la forme devienne compacte.
Une fois que la consistance est obtenue on commence à monter les murs.
D’après ces mêmes personnes cette méthode était utilisée jusque dans les
années 60-70 pour monter des maisons entières, elles ne dépassèrent
jamais un étage sur le rez-de-chaussée. Depuis, on a souvent utilisé cette
méthode pour construire les parois intérieures alors que l’extérieur était
construit en brique industrielle, soit en béton soit en brique rouge isolante.
Le bilant de l’énergie grise ainsi obtenu est à son minimum. On n’utilise
aucun engin mécanique pour le transport de terre. Tout est fait à main et sur
place. Ce qui est remarquable c’est que l’aspect de ces maisons n’était
jamais reconnaissable de l’extérieur, comme on s’attendrait à le voir. En fait
toutes ces constructions sont enduites d’un crépi à la chaux naturelle très
épais. Et c’est une chaux qu’on trouve encore aujourd’hui sur le marché de
la ville en vente, très utilisé actuellement pour refaire les murs intérieurs des
maisons existantes.

La construction en terre crue est donc une excellente alternative aux autres
matériaux tels que le béton. De plus c’est elle qui demande le moins de
matière grise pour sa production vu qu’on en trouve à peu près partout dans
le nord du pays. Les maisons environnantes et les témoignages des
habitants nous confortent dans cette idée. Il est peut-être temps d’appliquer
ce matériau de construction, réservé par le passé exclusivement aux
maisons individuelles, aux logements collectifs.

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