Pathologies Medicales IV Ulb Baciii
Pathologies Medicales IV Ulb Baciii
Pathologies Medicales IV Ulb Baciii
PLAN DU COURS
I. NEUROLOGIE
CHAPITRE I : RAPPEL ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE
CHAPITRE II : CEPHALEES
CHAPITRE III : EPILEPSIE
CHAPITRE IV : COMA NON TRAUMATIQUE
CHAPITRE V : MENINGITE
CHAPITRE VI : ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL
II. NEPHROLOGIE
CHAPITRE I : PROTEINURIE
CHAPITRE II : HEMATURIE
CHAPITRE III : SYNDROME NEPHROTIQUE
CHAPITRE IV : SYNDROME NEPHRITIQUE
CHAPITRE V : INSUFFISANCE RENALE
CHAPITRE VI : NEPHROPATHIE DIABETIQUE
CHAPITRE VII : INFECTIONS GENITO-URINAIRES.
BIBLIOGRAPHIE
I. NEUROLOGIE
1.1. Introduction
L'encéphale et la moelle épinière sont recouverts de 3 couches minces de tissu (membranes) quiles
protègent appelées méninges :
- dure-mère : couche externe, la plus épaisse
- arachnoïde : membrane intermédiaire, mince
- pie-mère : membrane interne, mince
Le LCR circule dans l’espace situé entre l’arachnoïde et la pie-mère. Cet espace est appeléespace sous-
arachnoïdien.
1.2. Encéphale
1.2.1. Le cerveau
Le cerveau est la partie la plus volumineuse de l'encéphale. Il est divisé en 2 moitiés appelées
hémisphère cérébral gauche et hémisphère cérébral droit. Ces 2 hémisphères sont reliés parun pont de
fibres nerveuses appelé corps calleux. La moitié droite du cerveau (hémisphère droit) commande le
côté gauche du corps tandis que la moitié gauche du cerveau (hémisphèregauche) commande le côté
droit du corps.
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La partie externe du cerveau s'appelle cortex cérébral, ou substance grise. C’est la région du cerveau où
les cellules nerveuses établissent des connexions, appelées synapses, qui commandent l'activité cérébrale. La
partie interne du cerveau contient les corps isolants (myélinisés) des cellules nerveuses (axones), qui
transmettent l'information entre l’encéphale et lamoelle épinière. Cette partie interne est appelée substance
blanche puisque l’isolant qui entoure les axones lui donne une teinte blanchâtre.
Le cerveau est divisé davantage en 4 sections appelées lobes qui comprennent les lobesfrontal
(devant), pariétal (sur le dessus), temporal (sur le côté) et occipital (à l’arrière).
- Le lobe frontal contrôle les mouvements, la parole, le comportement, la mémoire, les émotions et le
fonctionnement intellectuel comme la réflexion, le raisonnement, la résolution de problèmes, la prise de
décisions et la planification.
- Le lobe pariétal contrôle les sensations comme le toucher, la pression, la douleur et la
température. Il commande aussi l’orientation spatiale (compréhension de la taille, de la forme et de la
direction).
- Le lobe temporal contrôle l’ouïe, la mémoire et les émotions. Le lobe temporal gauche
commande aussi la parole.
- Le lobe occipital contrôle la vision.
1.2.2. Cervelet
Le cervelet est la deuxième plus grosse partie de l’encéphale. Il se situe sous le cerveau, dans lapartie
arrière de l’encéphale. Il est divisé en 2 parties, ou hémisphères, et contient de la substance grise et de la
substance blanche, tout comme le cerveau. Le cervelet est responsable :des mouvements, de la posture, de
l’équilibre, des réflexes, des actions complexes (marcher, parler) et de la collecte de l’information
sensorielle provenant du corps.
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Le tronc cérébral est un faisceau de tissu nerveux situé à la base de l'encéphale. Il relie le cerveau à la
moelle épinière et transmet des messages entre les différentes parties du corps etl’encéphale. Il se compose
de 3 régions : mésencéphale, protubérance annulaire et bulbe rachidien.
La moelle épinière, ou moelle spinale en nouvelle nomenclature, désigne la partie du système nerveux central
qui se prolonge en dessous du tronc cérébral au niveau du bulbe rachidien. Elle est contenue dans le
canal rachidien (canal formé par la juxtaposition des foramen des vertèbres), qui la soutient et la protège.
Elle est constituée de neurones et de cellules gliales. Safonction principale est la transmission des
messages nerveux entre le cerveau et le reste du corps. Elle contient également des circuits neuronaux
indépendants qui contrôlent un certain nombre de réflexes.
Le système nerveux périphérique (SNP) est la partie du système nerveux formée des ganglions et
des nerfs à l'extérieur du cerveau et de la moelle épinière. Sa fonction principale est de faire
circuler l'information entre les organes et le système nerveux central(SNC).
A l'inverse du SNC, le SNP n'est pas protégé par les os du crâne et de la colonne ; il n'est pas non
plus recouvert par la barrière hémato-encéphalique qui assure l'isolation du SNC. Cemanque de défense
laisse le SNP beaucoup plus exposé aux lésions mécaniques et aux toxines.
Il est Composé par :
- Nerfs rachidiens ou périphériques qui naissent de la moelle épinière, au nombre de31
paires.
- Nerfs crâniens qui naissent des noyaux du tronc cérébral, au nombre de 12 paires.
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1. Introduction
La céphalée, c’est-à-dire toute plainte douloureuse centrée sur la région crânienne, est l’un desmotifs les plus
fréquents de consultation. Les causes en sont très variées, le plus souvent bénignes. Un certain nombre
d’affections intracrâniennes spécifiques et évolutives peuvent néanmoins se révéler par des céphalées,
justifiant la réalisation d’investigations complémentaires au moindre doute.
On distingue
- Les céphalées primaires, de loin les plus fréquentes, sont liées à une dysfonction du système nerveux
central avec activation des voies douloureuses en l’absence d’autre affection causale.
- Les céphalées secondaires sont moins fréquentes mais ont des causes très diverses, dont certaines très
graves. Elles impliquent une lésion des structures crâniennes sensibles. La céphalée étant le symptôme
principal et parfois unique d’une affection locale ou générale.
2. Céphalées primaires
2.1. Migraine
La migraine est due à une excitabilité neuronale anormale, sous-tendue par une prédisposition
génétique complexe et modulée par des facteurs extrinsèques (stress,aliments, …) ou
environnementaux intrinsèques (hormones).
C’est une céphalée pulsatile, unilatérale et à bascule, d’intensité modéré à sévère. Elle est aggravé par les
activités physiques de routine (marcher), la lumière, le bruit et améliorée parle repos dans l’obscurité.
Les nausées et/ou les vomissements sont fréquents.
En cas de migraine avec aura, les céphalées sont précédées ou accompagnées de symptôme
neurologiques transitoire, progressif et successifs positifs (vision de lumière, detache, paresthésies)
ou négatifs (déficit visuels, sensitifs ou du langage).
La prise en charge consiste au traitement de la crise par les antalgiques non spécifique (paracétamol,
AINS) ou de traitements spécifique (dérivés de seigle ou triptans) et le traitement de fond pour
diminuer la fréquence de crise (propanolol, laroxyl, dépakine,…).
Ces sont des céphalées diffuses, prédominant au vertex ou dans les régions cervico- occipitales.Elle
correspond souvent à une impression de lourdeur ou de tête vide avec difficultés de concentration. Elles
sont ancienne set permanentes sans signes d’accompagnement.
On observe une absence de retentissement sur la vie quotidienne et sommeil normal, contrastantavec une
gêne décrite comme intense. Elles s’aggravent en périodes de tension psychologique, et s’améliorent au
contraire en période de détente.
Des troubles psychologiques (anxiété chronique le plus souvent), plus rarement trouble psychiatrique
authentique (état dépressif, personnalité hypochondriaque) sous-tendent engénéral ce type de
céphalées.
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Elle est chef de file des céphalées trigémino-autonomiques. Elle touche surtout l’homme jeune(âge moyen
de début 30 ans).
Elle se manifeste par des douleurs atroces, strictement unilatérales, toujours du même côté, centré sur
l’œil, durant 15 à 180 minutes et accompagnés par des signes végétatifs homolatéraux (larmoiement,
congestion nasale, injection conjonctivale, œdème palpébral, signe de Claude Bernard Horner [associe
ptosis, myosis, anhydrose], sudation). Une agitationpsychomotrice complète souvent le tableau.
La prise en charge consiste à rassurer le patient, à introduire le traitement de la crise
(sumatriptan, oxygène) et le traitement de fond se fait par verapamil, carbonate de lithium
ou corticothérapie.
La douleur est paroxystique, brève, atroce, intolérable. Elle est décrite comme une douleur fulgurante à
type « décharge électrique ». Elle survient le plus fréquemment chez la personne âgée avec une
prédominance masculine. Cette douleur siège dans le territoire d’une ou plusieurs branches du nerf
trijumeau, le plus souvent dans la moitié inférieure de l’hémiface (V2et/ou V3), les atteintes du V1
étant plus rares.
La douleur peut être déclenchée par la mastication, un frôlement de la peau, un courant d’air.
Elle est habituellement suivie d’une brève phase d’inhibition permettant au patient de s’alimenter.
Le traitement repose sur la carbamazépine à dose progressive. En cas d’intolénce, l’oxycarbamazépine peut être
utilisé. Le baclofène peut être utilisé seul ou en association avec à la carbamazépine.
3. Céphalées secondaire
3.1. Cause intracrânienne
3.1.1. Processus expansif intracrânien
Quel qu’il soit, il peut provoquer des céphalées dans le cadre d’une hypertension intracrânienne. Ce
sont des céphalées continues à prédominance matinale ou en secondepartie de nuit, exagérées par
l’effort et la position couchée, résistantes aux antalgiques accompagnées par des vomissements,
inconstants, pouvant soulager temporairement la céphalée. Un œdème papillaire bilatéral au fond d’œil,
est également inconstant.
Les autres signes éventuellement associés sont ralentissement psychique, diplopie, éclipsesvisuelles à un
stade tardif.
Le diagnostic de processus intracrânien est aisé en cas de signes de focalisation neurologique.
La prise en charge doit se faire en urgence. L’imagerie vasculaire (angioscanner, ARM, etartériographie
cérébrale) trouve un anévrisme rompu dans 80 % des cas.
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Une céphalée fébrile avec syndrome méningé oriente vers une méningite infectieuse. La fièvrepeut
toutefois manquer et la raideur méningée être absente. Au cours de certaines méningo- encéphalites
lymphocytaires, la céphalée est au premier plan avant l’apparition de signes focaux, troubles de la
conscience ou crises comitiales. Un traitement antiherpétique doit être démarré au moindre doute sans
attendre la confirmation virologique.
Les méningites aseptiques sont retrouvées au cours de certains cancers et maladiesinflammatoires.
3.2. Cause loco-régionales
Elles provoquent des céphalées intenses, augmentées par le fait de pencher la tête, le décubitus et/ou la
pression des régions sinusiennes. Les douleurs sont parfois isolées, sansdécharge nasale (sinusite
bloquée) ; la fièvre est inconstante. Le diagnostic repose sur l’examen ORL et le scanner des sinus.
Il est évoqué devant une douleur périorbitaire sévère, avec une rougeur oculaire, un trouble visuel
unilatéral (baisse d’acuité, halos lumineux) et parfois une mydriase modéréearéactive. Le diagnostic
repose sur la mesure de la pression intraoculaire.
Elles peuvent donner des céphalées secondaires d’origine cervicale : arthrose sévère et/ou conflit
discoradiculaire, séquelles de fracture/luxation d’une vertèbre cervicale, polyarthrite rhumatoïde
(luxation atloïdo-axoïdienne)… Les céphalées sont généralementpostérieures avec des contractures
musculaires paravertébrales associées.
3.3. Cause générale
Toute céphalée inhabituelle chez un sujet de plus de 50 ans doit faire évoquer une maladiede
Horton, qu’elle soit typique (temporale, à recrudescence nocturne ou matinale avec hyperesthésie du
cuir chevelu) ou sans caractéristique particulière, et qu’elle soit isolée ou associée à des signes locaux et
généraux évocateurs : artère temporale indurée douloureuse et non pulsatile, claudication intermittente
de la mâchoire, altération de l’état général, pseudo- polyarthrite rhizomélique (50 % des cas), épisodes de
cécité monoculaire transitoire.
Le diagnostic repose sur la mesure de la VS et de CRP à la recherche d’un syndromeinflammatoire majeur,
et la réalisation d’une biopsie de l’artère temporale (artérite gigantocellulaire).
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La corticothérapie est débutée avant les résultats de la biopsie. Son efficacité est spectaculaire
et la persistance des douleurs au-delà de 4 jours de traitement amène àreconsidérer le
diagnostic.
3.3.2. Le paludisme
C’est une parasitose due à des hématozoaires du genre Plasmodium, transmise par des moustiques du genre
Anopheles. Cette maladie, est importante pour les populations vivant enzone d’endémie (zone
intertropicale).
Les céphalées sont associées à fièvre brutale, continue, souvent accompagnée d’un malaisegénéral avec
myalgies, et parfois troubles digestifs (anorexie, douleurs abdominales, nausées, vomissements et
même parfois diarrhée).
1. Définitions
1.2. Epilepsie
Les notions de crises épileptiques répétées, ou de risque élevé de récidives ne suffisent pas pourformuler un
pronostic et proposer un traitement antiépileptique : il est nécessaire de définir des syndromes
épileptiques.
Ils sont définis à partir de l’âge de début des crises, les signes cliniques des crises (un syndrome peut
comporter plusieurs types de crise), les anomalies EEG intercritiques et critiques, l’examen neurologique
intercritique, l’évolution.
Les états de mal épileptiques sont définis comme des états épileptiques fixes et durables et caractérisés
par la répétition rapprochée de crises récurrentes, avec persistance pendant la phase intercritique d’une
altération de la conscience et/ou de signes neurologiques traduisantun épuisement neuronal des aires
corticales impliquées dans les décharges électriques.
En pratique, deux crises en 30 minutes ou une crise prolongée (30 minutes) pour les états de mal non
convulsifs et deux crises généralisées tonicocloniques successives sans retour à la conscience entre les deux ou
une crise tonicoclonique de durée supérieure à 5 minutes pour les états de malgénéralisés
tonicocloniques.
Les signes cliniques des crises généralisées résultent de l’hyperactivité d’un réseau de neuronesd’emblée
étendu, bilatéral cortico-sous-cortical. Deux manifestations cliniques sont au premier plan, associées ou
non : les signes moteurs et les troubles de la conscience.
- Les signes moteurs sont d’emblée bilatéraux et symétriques :
✓ toniques : contractions musculaires segmentaires soutenues ;
✓ cloniques : secousses musculaires segmentaires répétitives et rythmiques
✓ tonicocloniques : succession dans le temps d’une phase tonique et d’une phase clonique ;
✓ atoniques : interruption brève et soudaine du tonus de tout ou partie du corps ;
✓ myocloniques : contractions des muscles agonistes et antagonistes isolément ou en salvesbrèves.
- Les troubles de conscience peuvent être de durée brève (quelques secondes) et constituer le principal signe
de la crise au cours d’une absence, ou plus longs (quelques minutes) et associésà des signes moteurs
marqués au cours d’une crise généralisée tonicoclonique.
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La décharge épileptique intéresse initialement un réseau de neurones localisé au niveau corticalet peut
éventuellement se propager secondairement. Les crises focales comportent une séquencede signes ou
symptômes cliniques corrélés avec les régions corticales successivement impliquées par la décharge
épileptique.
- Le début : le signal symptôme a une grande valeur localisatrice. Il peut être absent si la
décharge initiale intéresse une zone corticale associative.
- Pendant la crise : la succession temporelle des signes cliniques reflète la localisation initialepuis la
propagation de la décharge épileptique. Lorsque cette décharge se propage de façon étendue,
bilatérale dans des réseaux cortico-sous-corticaux, la crise est dite secondairement généralisée et comporte
une phase tonique puis clonique, bilatérale avec troubles de la conscience.
- Après la crise : les signes cliniques déficitaires (déficit moteur, amnésie, confusion, aphasie)témoignent
de l’épuisement de la région corticale impliquée par la décharge épileptique
Les crises partielles sont classées en crises partielles simples sans modification de la conscience eten crises
partielles complexes avec altération de la conscience, d’emblée ou secondairement.
3. Diagnostic différentiel
- Ictus amnésique, qui ne se discute qu’en l’absence de témoin : caractère adapté des conduites, nature
purement amnésique du trouble avec oubli à mesure relevé par des questions stéréotypées
itératives.
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4. Diagnostic étiologique
L’administration d’un médicament antiépileptique en urgence n’est pas justifiée après une crise isolée. Si un
deuxième épisode survient dans les minutes suivantes, en pratique lorsque les secours sont présents,
l’administration d’un médicament antiépileptique est utile pour prévenir la récurrencedes crises : Diazépam
IM ou IV chez l’adulte ou intrarectale chez l’enfant.
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- Traitement curatif (étiologique) : Supprimer leur cause par ablation d’une lésion corticale (cavernome,
malformation corticale par exemple) en cas d’épilepsie focale (partielle) pharmaco-résistante
structurelle ;
- Traitement symptomatique : Par éviction des facteurs favorisant des crises (facteur métabolique,
photosensibilité, facteur toxique), et prescription de médicaments antiépileptiques de fond efficaces dans
60 à 75 % des cas (Dépakine, phénobarbital, lamictal, …).
- Une aide psychologique car, si la menace d’une crise est permanente, sa survenue est
imprévisible ;
- un accompagnement social : essayer de prévenir les conséquences sur la scolarisation,
l’emploi, la conduite d’un véhicule, les loisirs.
1. Introduction
Un coma traduit une défaillance de la formation réticulée activatrice ascendante du tronccérébral qui
constitue le support neurophysiologique de la vigilance. Il peut apparaître d’emblée ou faire suite à une
obnubilation ou à une stupeur.
En cas d’obnubilation, il persiste une réaction aux ordres complexes : le patient répond à un ordre oral et
écrit, exécute les ordres, l’orientation temporospatiale est normale, la réactivité est moins rapide et
moins précise.
Lors d’un état stuporeux, la réactivité à des stimuli extéroceptifs simples persiste (appel du nom, stimulation
auditive, stimulation nociceptive), la réponse obtenue est un geste ou une parole.
Dans le cas du coma, seule la réaction aux stimulations nociceptives est obtenue.
Un examen initial rapide est indispensable pour s’assurer de l’intégrité des fonctions vitales (ventilation,
TA, rythme cardiaque, température) qui justifient des gestes d’urgence. A l’admission, il faut
effectuer
- Un examen général : auscultation cardiaque et pulmonaire, palpation abdominale
- Déshabiller le malade, recherche de toutes indications externes d’une étiologie évidente :
traumatisme, purpura, trace de piqûres…
- Rechercher : une raideur de nuque, une hémiplégie, des troubles oculomoteurs
évidents,
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- Faire un dextro pour éliminer une hypoglycémie.
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- Obtenir auprès de toutes personnes (famille, médecin, pompiers, voisins) le maximum de renseignements
: antécédents, circonstances entourant le coma, prise de toxique, mode d’installation progressif ou brutal,
signes d’accompagnement, crises convulsives, traumatisme.
- un scanner cérébral sans injection en urgence précisera la nature lésionnelle d’un coma, ilsera
réalisé en l’absence de cause évidente même en l’absence de signes de focalisation ;
Un examen neurologique plus détaillé est réalisé lorsque les fonctions vitales sontstabilisées, afin
de déterminer la cause du coma et de définir son pronostic.
Stade 1 : patient dit en coma vigile, réponses possibles (phrases ± compréhensibles) aux stimulations
répétées verbales et sensorielles, mouvements de défense adaptés contre la douleur.
Stade 2 : coma léger, réponse inadaptée aux stimulations nociceptives, pas de troublesneurovégétatifs.
Stade 4 : coma dépassé, pas de réponse aux stimulations, hypotonie, mydriase, abolition desfonctions
végétatives.
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L’échelle de Glasgow s’établit sur trois types de réponses (cotation attribuée à la meilleure des
réponses). Somme E +V + M définit un score de 3 à 15 ; coma si score ≤ à 7. La cotation suivante peut
être utilisée : 13 = confusion mentale ; 9- 10 = obnubilation stupeur ; 8 = hypovigilance,
obscurcissement ; 7 = coma ; < 5 = coma grave, souffrance axiale.
Au cours d’une lésion focale sus-tentorielle (au-dessus de la tente du cervelet), la survenue destroubles de
vigilance fait craindre un processus d’engagement transtentoriel.
L’engagement temporal associe une mydriase unilatérale aréactive et une réaction controlatérale
stéréotypée précédant l’apparition de troubles de vigilance liés à des lésionsirréversibles du tronc
cérébral.
Au cours d’une lésion focale sous-tentorielle (sous la tente du cervelet), un engagement desamygdales
cérébelleuses dans le trou occipital sera responsable de crises motrices postérieures avec attitude en
opisthotonos, spontanées ou déclenchées par des timuli nociceptifs.
Ce diagnostic est posé quand tout signe de fonctionnement des hémisphères cérébraux et du tronc cérébral
fait défaut de façon durable et lorsque l’on est certain que cette abolition de lafonction cérébrale est
d’origine lésionnelle et non pas toxique ou métabolique. Les critères suivants doivent être réunis :
- Coma aréactif, absence de respiration spontanée, absence de réflexes du tronccérébral ;
- Absence d’hypothermie inférieure à 32° C ou d’intoxication ;
- Deux électroencéphalogrammes nuls et aréactifs effectués à un intervalle minimal de
4 heures, réalisés avec amplification maximale sur une durée d’enregistrement de 30 minutes.
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5. Diagnostic différentiel
- Le malade ne parle pas, n’obéit pas aux ordres, il bouge et a les yeux ouverts : aphasieglobale
ou aphasie de Broca, état psychotique.
- Le malade ne parle pas, n’obéit pas, garde les yeux ouverts, mais ne bouge pas : mutismeakinétique
caractérisé par un syndrome frontal bilatéral, négligence motrice et sensitive, inattention, pas de
déficit moteur, réflexes et tonus normaux.
- Syndrome de déafférentation motrice ou locked-in syndrome : lié à un infarctus protubérantiel
bilatéral entraînant une lésion des faisceaux pyramidaux et géniculés. Tableaude quadriplégie avec
diplégie faciale, paralysie labio-glosso-laryngo-pharyngée et de la latéralité du regard, conservation
des mouvements de verticalité; la vigilance et la conscience sont normales par intégrité des hémisphères
cérébraux et de la partie rostrale méso- diencéphalique. Il est possible de communiquer avec le patient
en établissant un code avec lesmouvements de verticalité des yeux.
- Le malade ne parle pas, ne bouge pas et garde les yeux fermés : hystérie avec phénomène
d’opposition lors de la levée des paupières.
6. Etiologies
C’est le plus fréquent des comas. L’hypothèse d’une intoxication est évoquée devant un coma de cause
inexpliquée (la recherche de toxiques dans les urines et dans le sang s’impose : barbitémie, alcoolémie...).
Devant un coma dépassé (aréactivité, mydriase, hypothermie, apnée, collapsus circulatoire, voire même
silence électrique à l’électroencéphalogramme), l’exclusion de toute participation toxique doit être
formelle. Si l’on craint une overdose (coma,myosis serré, dépression respiratoire, traces de piqûres),
l’administration IV de Narcan®, antidote des opiacées, permet de confirmer le diagnostic.
Il est évoqué devant un coma d’apparition rapidement progressive avec des antécédents évocateurs. Les
troubles de la vigilance vont de la confusion au coma profond. Quelle que soitla cause d’un coma, un
facteur métabolique surajouté doit être envisagé :
- L’anoxie cérébrale par arrêt cardiaque, choc cardiogénique, infectieux, hémorragique ouautres
causes (asphyxie, fausse route alimentaire, embolie pulmonaire, trouble du rythme cardiaque);
- L’hypoglycémie : coma avec sueurs abondantes, signe de Babinski bilatéral, hypothermie,parfois
crises convulsives et signes déficitaires localisés ;
- Les encéphalopathies hyposmolaires (hyponatrémie profonde) ou hyperosmolaire (Diabète) ;
- L’encéphalopathie de Gayet-Wernicke (carence en vitamine B1) : troubles de vigilance avec paralysie
oculomotrice, troubles de l’équilibre, syndrome cérébelleux ; l’évolution vers le coma est parfois
précipitée par l’administration de sérum glucosé sans vitamine B1 associée ;
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En dehors d’un contexte fébrile, on évoque une hémorragie méningée. Devant un coma fébrile,on évoque
en premier lieu une méningoencéphalite bactérienne, en tenant compte de tout indiced’un contexte infectieux
général, local (ORL, pulmonaire, cutané...) ou biologique (numération formule sanguine). C’est
l’indication majeure de la ponction lombaire.
Une méningite puriforme aseptique doit faire rechercher un foyer cérébral (abcès, possible signes de
focalisation) ou de voisinage (ORL, empyème sous-dural). Devant un coma fébrile d’aggravation rapide
associé à des signes cliniques ou électriques de souffrance temporale, l’hypothèse d’une
méningoencéphalite herpétique sera évoquée justifiant sans retard l’instauration d’un traitement par
Zovirax. Un accès pernicieux palustre doit être envisagé en casde séjour en zone d’endémie.
En cas d’hémorragie cérébrale, le coma est souvent l’installation brutale dans un contexte d’hypertension
artérielle ou de malformation anévrismale. En cas d’accident vasculaire ischémique, le coma survient
souvent de façon retardée après un délai de quelques heures, conséquence de l’œdème cérébral développé
autour de l’infarctus. Un début progressif évoqueun processus expansif intracrânien.
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1. Introduction
Les méninges sont constituées de trois membranes enveloppant l’encéphale et la moelle épinière,qui sont de
dehors en dedans :
- La dure-mère : couche superficielle résistante accolée à l’os ;
- L'arachnoïde : couche moyenne ;
- La pie-mère : couche interne recouvrant directement le cerveau.
2. Symptomatologie clinique
Un syndrome méningé est défini comme une symptomatologie en rapport avec une irritation des
enveloppes méningées, quelle qu’en soit l’origine. Il se caractérise par l’association inconstante de la
triade céphalées, vomissements et raideur méningée.
- Les céphalées sont quasi constantes et précoces. Elles sont intenses, diffuses, continues avec paroxysmes
possibles, mal soulagées par les antalgiques habituels. Elles sont exagérées par différents stimuli :
mouvements de la tête, examen physique du patient, exposition à la lumière(photophobie) ou au bruit
(phonophobie).
- Les vomissements sont inconstants mais en général précoces. Ils sont spontanés, en jet, survenant sans effort,
pouvant être favorisés par les changements de position.
- La Raideur méningée est secondaire à une contracture des muscles paravertébraux en rapport avec la
douleur provoquée par une irritation des méninges. Elle peut conduire à une attitude particulière du
patient « en chien de fusil » : couché sur le côté, dos tourné à la lumière, tête en hyperextension vers
l’arrière, membres semi-fléchis. Elle est mise en évidence à l’examen du patient couché sur le dos par le
signe de Brudzinski et Kernig.
Il correspond aux manifestations cliniques en lien avec l’inflammation de l’encéphale et peut être présent
de manière isolée (encéphalite) ou le plus souvent associé au syndrome méningé (méningo-encéphalite). Il
peut comporter :
- Des troubles de la conscience de degré variable (de la simple somnolence au comaprofond) ;
- Un syndrome confusionnel et des troubles comportementaux ;
- Des signes de focalisation : déficit moteur (mono- ou hémiplégie), paralysie d’un ou plusieurs nerfs
crâniens, aphasie, mouvements anormaux ;
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La présence d’un syndrome encéphalitique impose la réalisation d’une imagerie cérébrale en urgence
avant réalisation de la ponction lombaire.
Chez le nourrisson, le tableau clinique est plus difficile. Il doit être évoqué devant un enfant geignard,
présentant des cris à la mobilisation (hyperesthésie cutanée), des modifications du comportement, une
somnolence inhabituelle entrecoupée de périodes d’agitation, un refus répété du biberon, des convulsions
fébriles même brèves et apparemment isolées. Une hypotonie axialeremplace souvent la raideur de nuque.
Une tension anormale de la fontanelle peut être retrouvée.
Chez le sujet âgé, les signes cliniques peuvent être plus frustes avec un syndrome infectieux souvent au
second plan. Les troubles du comportement et signes focaux peuvent dominer le tableau.
3. Examens complémentaires
- Une analyse microbiologique (bactériologique) comportant un examen direct avec colorationde Gram,
mise en culture, et antibiogramme systématique en cas de culture positive ;
- Des tubes supplémentaires doivent être prélevés pour des analyses complémentaires guidéesselon le
contexte clinique : antigènes solubles pneumococciques, PCR dans le cadre d’une méningite ou méningo-
encéphalite virale (entérovirus, herpès virus) ou bactérienne (méningocoque, pneumocoque, tuberculose),
PCR universelle.
Outre la PL, les examens biologiques suivants doivent être réalisés : NFS, plaquettes, CRP, TP,TCA,
ionogramme sanguin, créatininémie, glycémie, bilan hépatique, hémocultures systématiques, ECBU.
3.4. Electro-encéphalogramme
Il présente un intérêt en cas de suspicion d’encéphalite. Il peut mettre en évidence un tracéralenti. Sa
normalité n’exclut pas le diagnostic d’encéphalite.
4. Diagnostic étiologique
Le diagnostic étiologique est guidé par les résultats du LCS. L’aspect macroscopique et les données de
l’analyse cytologique permettent la distinction entre méningites (ou méningo- encéphalites) purulentes
(bactériennes) et à liquide clair (bactériennes, virales, parasitaires, ou fongiques).
22 | P a g e
Causes
Méningocoque Bactériennes : Listériose, Tuberculose, Spirochètes
Pneumocoque (lyme, syphilis, leptospirose), Autres (brucellose,
Haemophilus influenzae mycoplasme, rickettsiose), méningite
Plus rarement : Listeria bactérienne débutante ou décapitée
La prise en charge se fait en urgence en milieu hospitalier. Les mesures d’isolement infectieux en attente du
diagnostic bactériologique doivent être appliquées. Le traitement symptomatique comporte : Antipyrétiques,
antalgiques, correction des troubles hydroélectrolytiques et traitement antiépileptique si crise épileptique.
5.2.1. Antibiothérapie
- Guidée par les résultats initiaux du LCS. Outre les situations imposant de débuter le traitement avant la
réalisation de la ponction lombaire, l’antibiothérapie doit être administrée avant d’obtenirles premiers
résultats du LCS en cas d’aspect trouble de ce dernier.
- En cas d’examen direct négatif :
* En l’absence d’argument clinique pour une listériose, le traitement antibiotique doit comporter
céfotaxime ou ceftriaxone par voie IV, en association avec la gentamicine chez les nourrissons de
moins de 3 mois ;
* En présence d’arguments cliniques pour une listériose, le traitement antibiotique doit comporter
céfotaxime ou ceftriaxone par voie IV, en association avec l’amoxicilline etla gentamicine.
5.2.2. Corticothérapie
Le traitement de la méningo-encéphalite herpétique est une urgence. Il doit être débuté avant d’obtenir les
résultats de la recherche PCR. Il repose sur l’aciclovir IV (10 à 15 mg/kg toutes les 8 heures) pendant 21 jours.
Le traitement de l’encéphalite zostérienne (VZV) est identique à celui de l’encéphalite herpétique. Les autres
méningites virales requièrent un simple traitement symptomatique.
25 | P a g e
1. Introduction
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont caractérisés par la survenue brutale d’un déficit
neurologique focal. C’est une pathologie fréquente et potentiellement grave qui constitue une urgence
médicale et, parfois, chirurgicale.
Le terme d’AVC regroupe l’ensemble des pathologies vasculaires cérébrales d’origine artérielle ou
veineuse, à savoir :
- Les ischémies cérébrales artérielles (80 %) :
* transitoires : accidents ischémiques transitoires (AIT),
* constituées : infarctus cérébraux,
2. Physiopathologie
3. Présentation clinique
- Focal : la perte de fonction correspond à la lésion d’une structure anatomique cérébrale donnée ;
3.1. Principales manifestations cliniques des infarctus cérébraux en fonction des territoiresartériels
L’AIT est un épisode bref (typiquement de moins d’une heure) de déficit neurologique dû à une ischémie
focale cérébrale ou rétinienne, sans lésion cérébrale identifiable en imagerie.
Le diagnostic est difficile, du fait de la brièveté du phénomène, et repose d’abord sur la qualité de
l’interrogatoire. La symptomatologie clinique est aussi variée que celle des infarctus cérébraux.
4. Etiologie
- Une atteinte des grosses artères (macroangiopathies) : Athérosclérose (30 %), Dissection desartères
cervico-céphalique (20% chez les sujet jeunes), artérites (maladie de Horton),
- Une atteinte des petites artères (microangiopathies) : Infarctus lacunaire (20%)
- Une cardiopathie emboligène : Environ 20%, conséquence d’une atteinte morphologique ou
fonctionnelle du myocarde
- Un état prothrombotique : Hémopathies, CIVD
- Des causes métaboliques (rares) : Drépanocytose
5. Prise en charge
- Positionnement initial : Alitement avec redressement de la tête à 30°, prévention des attitudesvicieuses, mise
au fauteuil après exclusion d’une sténose artérielle serrée de la circulation cérébrale en cas d’ischémie
cérébrale.
- Surveillance rapprochée : Score NIHSS, déglutition, pression artérielle, fréquence
cardiaque,température, saturation en oxygène, glycémie, nursing, kinésithérapie motrice précoce,
prévention de complications systémiques : (thromboemboliques, ulcère gastrique, etc).
5. 3. Traitements
II. NEPHROLOGIE
CHAPITRE I.
PROTEINURIE
1. Définition
2. Rappels de physiologie
L’apparition d’une protéinurie est la résultante d’anomalies touchant soit la filtration desprotéines soit
leur réabsorption tubulaire soit les deux mécanismes.
Quatre facteurs glomérulaires influencent le débit urinaire de protéines : la taille des protéines,leur
charge électrique, les conditions hémo-dynamiques glomérulaires et le débit de filtration glomérulaire.
Les protéines sériques, chargées négativement, se comportent comme des anions. La membrane basale
glomérulaire contient des glycoprotéines qui lui confèrent une charge négative. Les charges négatives
se repoussant, il apparaît un facteur supplémentaire defreinage dans le transport des protéines à
travers le filtre glomérulaire.
En pathologie, le syndrome néphrotique s’accompagne d’une perte des chargesnégatives sur le
filtre glomérulaire à l’origine d’une protéinurie massive.
La pression dans les capillaires glomérulaires est un facteur pouvant modifier le flux urinaire des
protéines. Si cette pression augmente, elle favorise la filtration des grosses protéines.
Dans certaines situations de stimulation du système rénine-angiotensine (effort, insuffisance cardiaque…), la
pression capillaire glomérulaire augmente du fait de la vasoconstriction del’artériole efférente. Ceci est
à l’origine d’une protéinurie fonctionnelle souvent intermittente.
31 | P a g e
On conçoit facilement qu’il agit directement sur le débit urinaire des protéines. En effet toute diminution
de la filtration glomérulaire va réduire le débit de la protéinurie. En pathologie, on constate au cours des
glomérulopathies qui évoluent vers l’insuffisance rénale, une diminution dela protéinurie avec
l’aggravation progressive de la fonction rénale.
Les tubes rénaux (en particulier le tube proximal) assurent une réabsorption quasi- complète des
protéines filtrées. Une fois réabsorbées, elles sont catabolisées dans les cellules tubulaires et les acides
aminés libérés repassent dans la circulation sanguine. Ainsi la béta2 microglobuline, filtrée à 100% et
réabsorbée à 99,9% dans le tube proximal n’est pas présente dans les urines.
Certaines protéines sont spécifiquement sécrétées par les tubes rénaux vont donc être retrouvées dans
les urines en faible quantité : IgA sécrétoires au rôle anti-infectieux, urokinase,protéine de Tamm-
Horsfall…
Dans ce cas, le débit urinaire de protéines en orthostatisme peut atteindre 10 fois celui du sujet en
clinostatisme. La découverte d’une telle protéinurie est généralement fortuite. Il n’y a jamais d’hématurie, la
fonction rénale est normale et le complément n’est pas activé. La biopsie rénalen’est pas justifiée et ne
montrerait aucune altération.
Une protéinurie transitoire est possible en cas d’hyperthermie supérieure à 38,3°C. Cetteprotéinurie
n’excède pas 2+ sur la bandelette réactive et doit être considérée comme bénigne lorsqu’elle
disparaît avec la fièvre.
32 | P a g e
Une protéinurie peut apparaître après un effort intense, n’excédant pas 2+. Sa bénignité est affirmée
par sa disparition en moins de 48 h.
La principale cause de protéinurie permanente est le fait d’une altération de la perméabilité dela
membrane basale glomérulaire.
Il s’agit habituellement d’une protéinurie importante, pouvant dépasser 30 g/24h. Cette protéinurie est
sélective lorsqu’elle ne comporte que des protéines plasmatiques de masse moléculaire inférieure ou égale à
celui de l’albumine ; elle est non-sélective si la masse moléculaire des protéines est supérieure à celle de
l’albumine (immunoglobulines G), traduisantdes lésions plus sévères du filtre glomérulaire.
L’électrophorèse des protéines urinaires est très importante. Elle permet de différencier :
- La protéinurie glomérulaire sélective : L’albumine prédomine largement et est supérieure à80%.
- La protéinurie glomérulaire non sélective : Toutes les protéines sériques sont retrouvées dans les urines avec
prépondérance de l’albumine qui toutefois représente moins de 80%. Les différentes globulines sont
présentes.
Ces deux types de protéinurie évoquent une atteinte glomérulaire à l’origine de la protéinurie.
- La protéinurie tubulaire : Elle contient peu d’albumine (moins de 25%) et 3 pics globuliniques
(alpha2, béta, gamma). Ce tracé évoque une atteinte tubulaire avec défautde réabsorption et de
catabolisme des protéines de faible PM.
- La protéinurie monoclonale : Elle est en rapport avec la présence de chaînes légères kappa etlambda
dans les urines. Elle évoque une dysglobulinémie en rapport avec une dyscrasie lymphoplasmocytaire
(myélome, maladie de Waldenström…).
1. Introduction
Une hématurie se définit par la présence de sang ou d’hématies dans les urines, avec plus de
10.000 hématies par ml.
En cas d’hématurie minime ou microscopique, le diagnostic repose sur une analyse par bandelette
urinaire, par examen cyto-bactériologique des urines (ECBU) ou par un compted’Addis. Une hématurie
macroscopique correspond à la présence d’au moins 1 million d’hématies par ml.
2. Physiopathologie
Les hématuries urologiques correspondent à une lésion anatomique mettant en communication des
vaisseaux sanguins et un conduit urinaire (du fond d’un calice jusqu’àl’urètre prostatique).
Les hématuries d’origine rénale (néphrologiques) sont le plus souvent dues à une maladieglomérulaire.
Elles peuvent être la conséquence :
- d’anomalies congénitales de la composition de la membrane basale (syndrome d’Alport) ;
- de lésions acquises de la membrane basale (foyers de nécrose et de prolifération glomérulaire
observés dans les syndromes de glomérulonéphrite rapidement progressive ou subaiguë maligne)
- de mécanismes mal précisés (glomérulonéphrite mésangiale à dépôts d’IgA, aussi appelée maladie
de Berger).
3. Etude clinique
3.1. L’interrogatoire
Il recherche des signes de gravité avec évaluation du retentissement hémodynamique en prenant le pouls et
la tension artérielle : hypovolémie en cas d’hématurie macroscopique massive (tachycardie, hypotension
artérielle, marbrures) ; hypertension maligne en cas de néphropathie glomérulaire sévère.
3.3.1. Biologiques
3.3.1.1. ECBU
L’analyse bactériologique permet d’éliminer une infection urinaire. En cas de contexte évocateur,une
recherche spécifique d’infection bilharziènne ou tuberculeuse doit être mentionnée. Ces infections peu
courantes ne sont pas recherchées en routine.
L’analyse cytologique confirme le diagnostic d’hématurie en cas de doute et précise la morphologie
érythrocytaire ou la présence de cylindres hématiques orientant vers une originenéphrologique.
La protéinurie des 24 heures est possiblement liée à la présence de sang jusqu’à 1 g/24 h. Ellesera
idéalement dosée en dehors d’un épisode hématurique. Son taux est spécifique d’une atteinte glomérulaire
au-delà de 2 g/24 h.
Pour apprécier le retentissement de l’hématurie, il faut faire une numération formule sanguineet un bilan
d’hémostase (TP/TCA).L’évaluation de la fonction rénale par l’urée plasmatique, la créatininémie et le
calcul de la clairance par la formule de Cockcroft ou MDRD est utile.
3.3.2. Morphologiques
L’échographie vésico-rénale permet de rechercher des lithiases, des tumeurs du parenchyme rénal,
des cavités pyélocalicielles ou vésicales ou encore des kystes rénaux.
Elle peut également mettre en évidence des signes indirects (urétéro- hydronéphrose, caillotage…). Une
étude des vaisseaux rénaux au Doppler peut révéler une thrombose veineuse.L’abdomen sans préparation
est facile d’accès, il est souvent réalisé pour la recherche d’une image lithiasique lors d’une colique
néphrétique.
36 | P a g e
3.3. Endoscopiques
L’urétrocystoscopie est réalisée en consultation après vérification de la stérilité des urines ou l’absence de
nitrites à la bandelette urinaire (BU), et instillation d’un gel anesthésique local intra- urétral. Cet examen
est effectué avec un cystoscope rigide chez la femme ou souple chezl’homme. Il permet la détection de
lésions tumorales enreliefs mais également planes, moins facilement visualisées en imagerie. L’étude de la
filière urétrale est indispensable en cas d’hématurie initiale.
L’urétéroscopie est réalisée sous anesthésie au bloc opératoire et permet l’exploration du hautappareil
urinaire. Cet examen n’est réalisé que sur orientation spécifique des examens précédents (suspicion de
tumeur urétérale) et peut s’associer à la réalisation d’une cytologie ou de biopsies.
3.4. Anatomopathologiques
La cytologie urinaire est réalisée sur les urines du matin, 3 jours de suite, ou lors d’un examen
endoscopique. Elle peut contribuer au diagnostic initial de tumeurs urothéliales, mais sa sensibilité est
faible, notamment pour les lésions de bas grade.
La ponction biopsie rénale a sa place dans le bilan d’une hématurie microscopique associée àune
protéinurie glomérulaire et/ou une hypertension artérielle. Elle permet d’obtenir la confirmation
diagnostique et la caractérisation histologique de la néphropathie.
4. Etiologies
L’hématurie micro- ou macroscopique est un symptôme fréquent qui nécessite toujours une enquête
étiologique. La démarche diagnostique doit rechercher en 1e intention les causes les plus fréquentes ou
présentant un caractère de gravité : tumeurs urothéliales +++ (vessie, voieexcrétrice supérieure),
rénales; infections urinaires ++, lithiases et néphropathies.
4.1. Urologiques
- Facteurs de risques fréquemment associés : âge ≥ 50 ans, sexe masculin, tabac, exposition
professionnelle (amines aromatiques…).
- Peuvent concerner la vessie ou les voies excrétrices urinaires supérieures.
- Bilan : cystoscopie et uroscanner ± cytologies.
- Cause la plus fréquente, sera accompagnée d’un tableau clinique évocateur (brûlures
mictionnelles, pollakiurie, douleurs lombaires…).
- Diagnostic confirmé par la réalisation d’un ECBU, ou d’une bandelette urinaire.
- Atteinte possible de tout l’arbre urinaire : cystite+++, pyélonéphrite, prostatite.
- Concernent 5 à 15 % de la population.
- Peut être pauci-symptomatique ou révélée par un épisode de colique néphrétique.
- Intérêt du scanner abdomino-pelvien (ou du couple ASP + échographie) lors d’un épisodedouloureux
ou de l’uroscanner en dehors d’une phase aiguë.
4.1.5. Traumatisme
- Contexte évident.
- Les lésions atteintes peuvent être une fracture du parenchyme rénale, une atteinte du pédicule
vasculaire ou encore une plaie vésicale.
- La stabilité hémodynamique orientera le choix de l’examen : uroscanner ± l’artériographie encas
d’atteinte du pédicule, échographie si patient instable.
4.1.6. Prostatique
4.1.7. Iatrogène
- Secondaire à un sondage, la pose d’un cathéter sus-pubien ou une résection endoscopique («chute
d’escarres »).
- Post-lithotritie extracorporelle ou biopsie rénale.
4.2. Néphrologiques
Elle se présente sous forme de syndromes néphrotiques ou néphritiques associant une protéinurie
glomérulaire, des œdèmes et une hématurie. L’ECBU met en évidence des hématies déformées et des
cylindres hématiques. Le diagnostic se fait sur la biopsie rénale.
1. Définition
2. Physiopathologie
Le SN est caractérisé par le passage dans l’urine de protéines de poids moléculaire supérieur à70 KDa en
quantité importante. Deux mécanismes peuvent expliquer ce passage :
- Une altération biochimique du filtre glomérulaire avec une perte de charges anioniquesde la
membrane basale sans anomalies morphologiques en microscopie optique. La protéinurie est alors
sélective (constituée principalement d’albumine). Ce mécanisme est impliqué dans le SN à lésions
glomérulaires minimes.
- Des altérations morphologiques du filtre glomérulaire le plus souvent visibles en microscopieoptique
entraînant le passage de protéines de poids moléculaire supérieur à 150 KDa. La protéinurie est alors
non sélective. Ce mécanisme est impliqué dans les autres types de SN.
3. Diagnostic clinique
-La protéinurie, éventuellement détectée par l’usage de bandelettes (albustix®, multistix®) au litdu
malade est confirmée au laboratoire. Elle est permanente et abondante (> 3 g/24 heures).
- L’électrophorèse des protéines urinaires permet d’apprécier la sélectivité. Une protéinurie est dite
sélective si elle est constituée à plus de 80 % d’albumine.
- L’analyse du sédiment urinaire permet de rechercher l’association à une hématurie
microscopique.
- L’examen du culot urinaire recherche des cylindres hématiques, qui signent l’origine
glomérulaire de l’hématurie.
- L’ionogramme urinaire montre une diminution de la natriurèse (habituellement < 20 mEq/24 h), associée
à une kaliurèse adaptée aux apports.
4. Diagnostic étiologique
- Syndrome néphrotique idiopathique ou néphrose : début le plus souvent entre 2 ans et 12 ans,
prédominance masculine, « syndrome néphrotique pur » (pas d’hématurie, TA normale, fonction rénale
normale) et sensibilité à la corticothérapie, ce dernier critère est le plus spécifique.
- syndrome néphrotique constitutionnel par anomalie génétique : possibles antécédents familiaux, début
précoce (congénital, première année de vie), absence de corticosensibilité,parfois syndromes associés
(anomalies neurologiques, osseuses…).
5. Complications
Le syndrome néphrotique, quelle que soit son étiologie, expose à de très nombreusescomplications,
parfois dramatiques :
- L’état d’anasarque
- L’hyperlipidémie
- Les complications thromboemboliques
- Les infections
- Insuffisance rénale Aiguë ou Chronique
6. Prise en charge
Traitement spécifique dans les SN idiopathiques : corticothérapie (pour la première poussée schéma
stéréotypé : prednisone 2mg/kg/jour 1 mois, puis un jour sur 2 les 2 mois suivants, etsevrage progressif
les 6 semaines suivantes). En cas d’intolérance dans les formes dépendantes introduction d’autres
classes d’immunosuppresseurs.
Le traitement est ambulatoire en dehors des complications. Le rôle du médecin traitant estimportant
dans l’accompagnement, la surveillance des risques et de la tolérance des traitements.
42 | P a g e
1. Introduction
Le syndrome néphrétique est caractérisé du point de vue anatomopathologique par des changements
inflammatoires diffus dans les glomérules et, du point de vue clinique, par une hématurie aiguë avec cylindres
hématiques, protéinurie peu abondante, et, souvent, HTA, œdèmeset hyperazotémie.
2. Etiologie
Le prototype d’un syndrome néphritique aigu est la glomérulonéphrite post streptococcique (GNPI) due à
l’infection par certaines souches néphritogènes de streptocoques du groupe A β hémolytique,comme le type
A12 (associé à la pharyngite) et le type A49 (associé à l’impétigo).
La maladie est très fréquente chez les enfants > 3 ans et chez les jeunes adultes, mais 5 % des patients ont
plus de 50 ans. Entre l’infection et l’apparition de la GN existe une période de latencede 1 à 6 semaines
(en moyenne, 2 semaines).
Les lésions sont confinées principalement aux glomérules, qui grossissent et deviennent hypercellulaires, peuplés
au début de neutrophiles ou d’éosinophiles et par la suite de cellules mononucléées. L’hyperplasie des cellules
épithéliales est souvent un aspect initial et transitoire. Les microthromboses peuvent être observées ; si les lésions
sont graves, les déséquilibres hémodynamiques provoquent l’oligurie (présence de croissants épithéliaux dans
l’espace de Bowman). Les cellules endothéliales et mésangiales augmentent en nombre ; les régions mésangiales
sont souvent considérablement amplifiées par l’œdème et contiennent des neutrophiles, des cellules nécrosées, des
débris cellulaires et des dépôts sous-épithéliaux de matériel dense en microscopie électronique.
4. Symptomatologie
Les manifestations initiales vont d’une simple hématurie microcospique (dans environ 50 % des cas)avec une
protéinurie peu importante, jusqu’au tableau de néphrite déclarée associant macro ou microhématurie
(couleur « coca-cola », brune, noirâtre, ou franchement sanglante), protéinurie, oligurie, œdèmes, HTA, et
insuffisance rénale.
Chez 10 % des adultes et 1 % des enfants, le syndrome néphritique aigu prend l’allure d’une GNRP. Dans
les cas évoluant favorablement, la prolifération cellulaire glomérulaire disparaît en quelques semaines,
l’intensité de la réaction inflammatoire est très variable et il est fréquent qu’uncertain degré de sclérose
subsiste. La plupart des enfants (85 à 95 %) conservent ou retrouvent une fonction rénale normale, surtout
si l’affection est acquise pendant une infection streptococcique. Rarement, dans les cas sporadiques et chez
l’adulte, une récupération partielle peut survenir. Une protéinurie ou une hématurie peuvent persister pendant
des années.
43 | P a g e
Une protéinurie > 0,5 à 2 g/m2/j peut être excrétée. Le sédiment urinaire contient des GR, des GB
dysmorphiques et des cellules tubulaires rénales ; les cylindres de GR sont caractéristiques, les cylindres
de GB granuleux (gouttelettes protéiniques) sont fréquents.
Des antécédents de mal de gorge (pharyngodynie), d’impétigo, ou de culture positive de streptocoque, 1-6
semaines avant le début du syndrome, ainsi qu’un titre sérique élevé d’Ac anti-streptococciques, aide au
diagnostic positif.
6. Pronostic
Dans les formes sévères, avec ou sans insuffisance cardiaque, l’encéphalopathie hypertensive peut
survenir. Une baisse marquée de la filtration glomérulaire ou la survenued’un syndrome néphrotique
(chez environ 30 % des patients, notamment chez ceux présentant de nombreux dépôts
extramembraneux) associée à une formation extensive de croissants et une nécrose, témoignent d’une
aggravation rapide vers l’insuffisance rénale terminale. Chez quelques patients, la maladie débute par
une anurie, une hypervolémie importante et une hyperkaliémie ; l’évolution peut être fatale si le
malade n’est pas dialysé.
6. Traitement
L’antibiothérapie avant le développement de la GNPI ne semble pas la prévenir. S’il existe encore
une infection bactérienne au moment du diagnostic, un traitement anti- bactérien doit être institué et
toute autre cause secondaire doit être traitée. Les agents immunosuppresseurs sont inefficaces, et les
corticoïdes peuvent aggraver la situation.
En cas d’azotémie et d’acidose métabolique, un régime hypoprotidique est indiqué. La restriction sodée ne
s’impose qu’en cas de surcharge volémique, d’œdème ou d’HTA importante ; les diurétiques (p. ex.
thiazides, diurétiques de l’anse) peuvent être utiles pour le traitement des liquides extracellulaires en
excès.
L’HTA nécessite un traitement vigoureux. Une insuffisance rénale sévère peut nécessiter la dialyse.
44 | P a g e
1.1. Introduction
L'insuffisance rénale aiguë, est la diminution importante et rapide du pouvoir de filtration des reins
(nécessaire à l’élimination des déchets du sang), associée à un déséquilibre de l’organisme en sel et en eau,
et à des difficultés de régularisation de la pression du sang (tension artérielle).
L’insuffisance rénale aiguë, contrairement à l’insuffisance rénale chronique, est généralement réversible et
guérit le plus souvent. Elle consiste en une privation brutale de l’organisme de sa fonction rénale
(fonctionnement des reins).
1.2. Classification
Elle est secondaire à une baisse importante du volume plasmatique (partie liquide du sang), qui circule
d’un organisme. Celle-ci s’accompagne d’une chute de la pression artérielle, et donc de la quantité de
sang arrivant aux reins. De ce fait, une quantité moins importante de sang est filtrée. L’insuffisance
rénale aiguë fonctionnelle se rencontre dans :
- Une défaillance cardiaque (le cœur ne pompe pas suffisamment de sang en direction desreins).
- Une déshydratation intense (perte d’eau par l’organisme) consécutive à : Un coup de chaleur, une
brûlure étendue, une diarrhée, des vomissements fréquents et importants, unetentative de suicide
ayant entraîné des aspirations pour vider l’estomac.
- Des réactions allergiques entraînant un choc anaphylactique (diminution brutale du calibre des
petits vaisseaux).
- Une hémorragie importante.
- Utilisation de diurétiques (médicaments visant à augmenter l’élimination des urines), surtoutchez les
sujets âgés, ce qui entraîne une baisse de la quantité de liquide circulant dans l’organisme.
Elle est secondaire à une destruction d’un des constituants du rein assurant la filtration du sang
(glomérules, tubules), est due à :
1.3. Symptômes
Le scanner, l’IRM et l’échographie sont les examens qui vont permettre de mettre en évidence unéventuel
obstacle en cas d’insuffisance rénale aiguë mécanique.
1.5. Traitement
La dialyse est envisagée quand l’acidité du sang circulant dans les artères est inférieure à7,1
mais également :
2.1. Introduction
L'insuffisance rénale chronique (IRC) se définit par une diminution prolongée, souvent définitive, des
fonctions rénales exocrines et endocrines. Elle s'exprime essentiellement par une diminution dela filtration
glomérulaire (FG) avec augmentation de la créatininémie et de l'urée sanguine (urémie) par diminution de
la clairance de la créatinine. Elle peut aboutir à l’insuffisance rénale terminale (IRT) qui nécessite une
suppléance [épuration extra-rénale (EER)] par hémodialyse ou dialyse péritonéale et/ou par transplantation
rénale.
L’estimation la plus utilisée en clinique est la formule de Cockroft-Gault à établir pour toutdosage de la
créatinine sanguine :
2.2. Physiopathologie
2.2.1. L'IRC est due à une réduction du nombre de néphrons fonctionnels dont le mécanismeest
double
2.3. Clinique
Les insuffisances rénales chroniques, indépendamment de leur gravité, n'entraînent pas une symptomatologie
marquée, c'est-à-dire, l'apparition de symptômes, ou de signes cliniques, très nets et en grand nombre. Le
plus souvent, les insuffisances rénales chroniques sont diagnostiquées fortuitement.
C'est le cas par exemple d'un bilan sanguin et urinaire, pour tenter d'expliquer la présence deprotéines
dans les urines (protéinurie).C'est le cas également pour le diagnostic d'hématurie (présence de sang dans
les urines) ou encore d'une hypertension artérielle.
Quelquefois le diagnostic de l'insuffisance rénale chronique se fait au cours de la surveillance d'une
autre maladie venant compliquer l'insuffisance rénale chronique de départ.
La radiographie et l'échographie permettent de mettre en évidence une diminution de la taille des reins.
Rappelons que le diagnostic de l’IRC, nécessite la mise en évidence de la diminution de la filtration des
glomérules, ce qui se traduit par une élévation de la créatinine dans le sang (créatininémie).
2.4. Etiologies
Les causes d'insuffisance rénale chronique sont nombreuses. De façon générale toutes les maladies qui
concernent les reins sont susceptibles d'évoluer vers une insuffisance rénale chronique :
2.5. Traitement
Le régime pauvre en protéines et en sodium, ainsi que l'absorption d'aliments riches en potassium, tels que
le chocolat ou les fruits, doivent être évités, et quelquefois, selon les patients,totalement interdits.
Le traitement médicamenteux, permet de lutter contre les symptômes de l'insuffisance rénale. Il peut s'agir
des antihypertenseurs médicaments destinés à faire baisser la tension artérielle, trop élevée chez le patient
atteint d'insuffisance rénale chronique. Les dérivés de la vitamine D, du calcium ainsi que certains
médicaments, ayant la capacité d'abaisser le taux de phosphore et de potassium, dans le sang sont
utilisés.
La dialyse qui consiste, à épurer le sang artificiellement de ces toxines néfastes pour l'organisme,devient vite
indispensable quand la clairance de la créatinine est inférieure à 10 ml par minute.
La greffe rénale est le traitement définitif de l'insuffisance rénale. De plus en plus utilisée, la greffe
s'adresse essentiellement, aux patients jeunes, c'est-à-dire jusqu'à 60 ans en moyenne. Une autre condition,
sine qua non, est l'absence de reproduction de l'insuffisance rénale sur legreffon, c'est-à-dire, sur le
nouveau rein implanté.
1. Introduction
Le diabète est la cause principale d’insuffisance rénale chronique (IRC) à travers le monde et la première
cause de nécessité de suppléance rénale. La néphropathie diabétique (ND) voit sa prévalence grandir de
manière constante, notamment en raison de l’augmentation de l’obésitéet de la sédentarité. Elle est
associée à une importante mortalité.
Elle se définit par la présence persistante d’une macroalbuminurie (excrétion urinaire d’albumine
> 300 mg/24 heures) associée à une altération de la clairance à la créatinine en présence d’un
diabète.
Les patients présentant une hyperfiltration ou une microalbuminurie ne sont pas inclus dans cettedéfinition
classique mais ces éléments sont précurseurs de la néphropathie diabétique et doivent être identifiés.
50 | P a g e
2. Diagnostic et dépistage
En cas d’absence de microalbuminurie, le dépistage doit être fait au moins annuellement. Une valeur seuil de
17 mg/l d’albuminurie dans des urines récoltées à n’importe quel moment de la journée possède une
sensibilité de 100% et une spécificité de 80% pour le diagnostic de microalbuminurie avec comme gold-
standard une récolte de 24 heures.
Le dépistage doit se dérouler en dehors de conditions qui peuvent augmenter l’excrétion urinaire d’albumine
telles qu’une infection, un état fébrile, un exercice physique intense, une hématurie, une hypertension mal
contrôlée et une décompensation diabétique ou cardiaque.
3. Facteurs de risque
Les deux principaux facteurs de risque identifiés pour développer une ND sont l’hyperglycémie et
l’hypertension artérielle. Il existe certainement une susceptibilité individuelle dans le développement de la
ND au vu du fait qu’elle ne se développe que chez environ 40% des sujetsdiabétiques, même en présence
d’un mauvais contrôle glycémique ou tensionnel. Par ailleurs, il existe également un caractère familial au
développement de la néphropathie diabétique.
Les autres facteurs de risque identifiés, bien que les données soit parfois divergentes, sont letabagisme,
l’hypercholestérolémie, la protéinurie, l’hyperfiltration glomérulaire ainsi que l’alimentation, notamment
en cas d’excès d’apport en protéine ou en graisse.
4. Histoire naturelle
Mogensen a proposé vers la fin des années 80 une classification anatomo-fonctionnelle desstades
d’évolution de la ND chez le diabétique de type 1. Cette classification est toujours d’actualité. Il a
ainsi défini 5 stades de la néphropathie diabétique :
Le Stade 1 correspond à une phase d'hypertrophie rénale et d'hyperfiltration. Il est caractérisé par
une hyperfiltration glomérulaire présente dès la découverte du diabète etune augmentation de la
taille des deux reins.
Le Stade 2 correspond, dans la majorité des cas, à une phase latente ou silencieuse. Il débuteaprès
quelques années d'évolution du diabète et peut persister plusieurs décennies. Il est caractérisé par l'apparition
de lésions histologiques rénales minimes, sans traduction clinique.
Le Stade 3 est caractérisé par l'apparition de signes de néphropathie débutante (incipiens) après
au minimum 5 ans d’évolution du diabète, mais le plus souvent après
10 à 20 ans. Elle concerne alors 30 à 40 % des diabétiques de type 1. Il est défini par la présence d'une
microalbuminurie correspondant à une augmentation de l'excrétion urinaire d'albumine supérieure à 30
mg/24 h mais inférieure à 300 mg/24 h (ou > à 20 mg/L mais <à 200 mg/L).
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5. Traitement
Les bases thérapeutiques de la prise en charge de la ND reposent sur la connaissance précise dela
physiopathologie de cette affection et le traitement spécifique et individualisé de chaque facteur impliqué
dans la dégradation de la fonction rénale.
Afin d’atteindre des objectifs glycémiques stricts pour chaque patient une collaboration active
multidisciplinaire entre le médecin généraliste, le néphrologue et le diabétologue est recommandée.
Pour le diabète de type 1 le consensus actuel est d’obtenir une quasi normalité glycémique
(HbA1c < 7%) et pour le diabète de type 2, l’objectif est similaire (HbA1c <6,5 ou 7%).
L’insulinothérapie est le traitement de choix en cas d’IRC.
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Les traitements de première intention sont : Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, indiquéschez les
diabétiques de type 1, ou les inhibiteurs des récepteurs AT1 de l’angiotensine 2 (ARA2), indiqués chez
les diabétiques de type 2, ont outre leur action hypotensive, une action spécifique sur la réduction de
l’hyperpression intraglomérulaire.
L’association en deuxième intention aux inhibiteurs calciques ou aux diurétiques de l’anse (Furosémide) ou
thiazidiques est classique et sera discuté en fonction de chaque patient et des problèmes spécifiques qu’il
pose (insuffisance rénale chronique, sujet âgé, neuropathie végétative cardiaque avec hypotension
artérielle...).
1. Introduction
L’urine normale est stérile, c’est à dire qu'elle ne contient à l'état normal ni microbe, ni virus, ni
champignon. Cependant, les infections urinaires sont les plus fréquentes de toutes les infectionsbactériennes
car l’urine n’a aucune propriété pour résister aux microbes, et peut être un excellent milieu de culture.
2. Mécanismes
Une infection survient quand un micro-organisme, habituellement une bactérie provenant du tube digestif,
pénètre dans l’urètre puis dans la vessie et commence à se multiplier. Ainsi, l'infection est habituellement
ascendante, c'est à dire que l'infection est d’abord dans l’urètre (urétrite), puis remonte dans la
vessie (cystite), et éventuellement jusqu’aux reins (pyélonéphrite).
La plupart des infections sont liées à un type de microbe, Escherichia coli (E. Coli), qui vit
normalement dans le colon. Mais d'autres microbes peuvent être en cause: Proteus, Staphylocoque,
Steptocoque, Klebsielle. D’autres organismes, comme le Chlamydia et le Mycoplasme, peuvent
également causer des infections chez l’homme et la femme. Contrairement aux autres infections
urinaires, ces dernières peuvent être vénériennes, c'est à dire transmise d’un partenaire à un autre, et le
traitement nécessite donc le traitement des deux partenaires.
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L'infection urinaire est favorisée par la faible longueur de l'urètre, la modification de l'acidité vaginale
par la diminution normale des hormones (œstrogènes) et des sécrétions vaginales après la ménopause,
certaines habitudes d’hygiène (douches vaginales avec des produits qui déséquilibrent la flore bactérienne
habituelle du vagin) qui facilitent la colonisation du vagin et de l'urètre par des bactéries d'origine
digestive. L’infection est surtout favorisée par les rapports sexuels, car le frottement au niveau du méat
urinaire lors des rapports favorise l'entrée dans l'urètre et dans la vessie des microbes normalement
présents au niveau du vagin. La grossesse peut favoriser l’infection car la compression par l’utérus entraîne
une dilatation voire une certaine obstruction des uretères.
La longueur de l'urètre et les sécrétions prostatiques acides (au rôle anti-bactérien) expliquenten partie
la rareté des infections chez l'homme jeune. Chez l'homme plus âgé, la diminution deces sécrétions,
l'augmentation du volume prostatique et surtout la mauvaise vidange vésicale liée à l'obstacle prostatique
favorisent la survenue des infections génito-urinaires.
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3. Classification
-les infections sans fièvre, limitées à l'urètre (urétrite) et à la vessie (cystite), gênantes mais bénignes.
-les infections accompagnées de fièvre, touchant les reins (pyélonéphrite aiguë), la prostate (prostatite
aiguë), le testicule (orchite) ou l'épididyme (épididymite), qui peuvent être graves. La fièvre est liée au
passage du microbe dans le sang (bactériémie). Le risque est l'aggravation del'infection et la septicémie.
- les infections dites "compliquées" qui surviennent après une intervention, en cas d’obstruction (adénome de
la prostate, anomalie anatomique, vessie neurologique, calcul, sondage…), ou dans un contexte
particulier (ménopause, diabète…) qu’il faut éventuellement traiter en mêmetemps que l'infection.
4. Diagnostic
Le diagnostic d'infection urinaire repose sur l'examen bactériologique (ECBU), avec la mise en évidence
de la bactérie responsable dans les urines, et l'étude de la sensibilité du germe à différents
antibiotiques (antibiogramme).
L'examen permet d'affirmer l'infection urinaire quand il montre la présence d'une bactériurie
monomicrobienne (une seule espèce de bactérie) avec un nombre de colonies supérieur à 105/ml, associée
à une leucocyturie (présence de globules blancs dans les urines) > 10.000/ml ou une pyurie (pus dans
les urines).
Des bandelettes réactives sont souvent utilisées en urgence, ou en première intention. Ellesdétectent la
présence de globules blancs dans les urines, et sont très utiles pour éliminer rapidement le diagnostic
d'infection.
5. Formes cliniques
5.1. La cystite
La cystite est un état inflammatoire aigu ou chronique d'origine infectieuse, atteignant la vessie et
responsable de brûlures en urinant (mictionnelles), d'envies fréquentes d'uriner (pollakiurie), et de la
présence de pus dans les urines.
Elle touche la femme entre 15 et 65 ans, sous la forme d'un épisode isolé, en dehors de toute autre
maladie associée. Le diagnostic de cystite simple est clinique, et l'examen des urines au laboratoire
(ECBU) est habituellement inutile dans ce cas précis. En cas de cystite, la plupart desfemmes ont des globules
blancs altérés dans les urines et du sang dans les urines dans 50% descas. La mise en évidence d’un
microbe est inconstante.
Chez la femme, un traitement antibiotique de 3 jours (fluoroquinolone ou bactrim) esthabituellement
suffisant en cas de cystite simple. Le traitement est de 7 à 14 jours en
cas d’infection survenant chez une patiente diabétique, ou enceinte, ou en cas desymptômes
ayant duré plus d’une semaine.
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Elle est définie par la survenue de 4 épisodes par an ou plus. L'infection qui récidive malgréla
stérilisation des urines par un traitement antibiotique efficace, doit faire évoquer l’existence d’un
"réservoir" bactérien (calcul, corps étranger, tumeur de vessie, malformation…). Dans ces cas, une
échographie rénale et/ou une cystoscopie sont souvent utiles, en fonction du contexte et de l'âge de la
patiente.
En cas d'infections à répétition, si la voie urinaire est normale, on a montré l'efficacité d'un
traitement anti-microbien prophylactique prolongé à petites doses, par exemple 1 comprimé de
Nitrofurantoïne (Furadoïne) ) le soir, ou 2 à 3 soirs par semaine pendant 3 mois, en association avec
des ovules de Trophigil (en particulier après la ménopause).
5.2. La pyélonéphrite
C’est une infection bactérienne du rein. Elle ne doit pas être confondue avec la
glomérulonéphrite, qui est une affection inflammatoire des cellules filtrantes du rein.
- Radiographie simple de l'arbre urinaire:recherche un calcul éventuel (90% des calculs sont
visibles spontanément sur une radiographie simple)
- Echographie des reins pour recherche une dilatation des cavités rénales, un calcul…
- Urographie intraveineuse (UIV) qui permet de voir la sécrétion des urines par les reins etde
rechercher un obstacle
- Scanner rénal en cas d'infection grave, recherche d’un abcès du rein.
- Urétrocystographie rétrograde si l'on suspecte un reflux d'urine de la vessie vers les reins(reflux
vésico-urétéral).
TRAITEMENT
• C3G : ceftriaxone 1 g/j IV, SC ou IM ; céfotaxime 1 g x 3/j IV ou IM
• fluoroquinolone : ciprofloxacine 500 mg x 2/j ; ofloxacine 200 mg x 2/j ; norfloxacine 400 mg x 2/j
• gentamicine (3 mg/kg/j) ou amikacine si gravité clinique
À adapter selon l antibiogramme :
ceftriaxone ou céfotaxime (cf. ci-dessus)
céfixime 200 mg x 2/j
amoxicilline 1 g x 3/j
amoxicilline - ac. clavulanique 1 g x 3/j
fluoroquinolone (cf. ci-dessus)
cotrimoxazole 800 mg x 2/j
Durée totale 10 – 14 jours
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5.3. Prostatite
C'est l'infection de la prostate par une bactérie. Il faut souligner qu'il n'y a pas de rapport entre
prostatite et cancer de la prostate, mais que la prostatite augmente souvent le taux de PSA.
TRAITEMENT
• C3G : ceftriaxone 1 g/j IV, SC ou IM ; céfotaxime 1 g x 3/j IV ou IM
• fluoroquinolone : ciprofloxacine 500 mg x 2/j ofloxacine 200 mg x 2/j ; norfloxacine 400 mg x
2/j
• gentamicine (3 mg/kg/j) ou amikacine si gravité clinique
À adapter selon l antibiogramme :
fluoroquinolone (cf. ci-dessus)
cotrimoxazole 800 mg x 2/j
ceftriaxone ou céfotaxime (cf. ci-dessus)
amoxicilline 1 g x 3/j
amoxicilline - ac. clavulanique 1 g x 3/j
céfixime 200 mg x 2/j
Durée totale 14-21 jours
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Il faut souligner que le diagnostic de prostatite ne repose pas sur une image échographique. Des
calcifications prostatiques visibles en échographie sont fréquentes, même chez des sujets normaux, et sont
souvent signalées par les radiologues. Cependant, ces images sont tout à fait aspécifiques, ne constituent en
aucune manière le signe d'une prostatite évolutive, et ne nécessite aucun traitement particulier.
Un traitement prolongé pendant 3 mois, à petites doses, est souvent efficace en cas de prostatitechronique.
Parfois, une résection endoscopique de la prostate est nécessaire pour éradiquer les foyers infectieux