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NEUROANATOMIE

NEUROANAT

Traité complet d’anatomie de l’Homme, Bourgery & Jacob, 1832


GENERALITES SUR LE SYSTEME NERVEUX

I. Définition III. Histologie


Le système nerveux correspond à l’ensemble des 1. Le neurone
structures qui permettent la réception, l’intégration, la
transformation et la transmission des informations Le neurone est la cellule la plus spécialisée de
provenant de l’organisme et de son environnement. l’organisme. Cellule excitable, elle est capable de
répondre aux stimuli et de transmettre des signaux
II. Organisation activant d’autres cellules. Un être humain dispose de 100
milliards de neurones. Un neurone engage à lui seul 1000
Le système nerveux est divisible en plusieurs ensembles, à 10000 synapses, ce qui correspond, en considérant
tous complémentaires : l’ensemble de l’organisme humain, à environ 1 000 000
000 000 000 de connections (1015!).
1. Le système nerveux somatique Le neurone ne se divise en principe pas après la vie
fœtale. Dès l’âge de 20 ans, il se produit une perte
Il s’agit du système de la vie de relation. Il assure une neuronale quotidienne irréversible. De récents
réponse motrice pertinente aux stimulations du monde travaux de recherche ont néanmoins pu prouver une
extérieur et se décompose en : neurogénèse chez l’adulte en certaines localisations
particulières, tel l’hippocampe où 5000 nouvelles cellules
- Système nerveux central (SNC ; syn : névraxe) : il souches neuronales apparaissent chaque jour.
intègre de très nombreux stimuli qu’il encode,
analyse, interprète, mémorise, et est le support des 2. Les cellules gliales
grandes fonctions cognitives. Il inclut :
. L’encéphale (télencéphale + diencéphale + Cellules non excitables, elles sont 5 à 10 fois plus
tronc cérébral + cervelet) nombreuses que les neurones. Elles se distinguent entre :
. La moelle épinière - La macroglie :
- Système nerveux périphérique (SNP) : Il permet de . Les astrocytes, qui ont un rôle de support, un
connecter le SNC aux récepteurs (sensitivo- rôle nutritif, un rôle dans l’homéostasie du SNC
sensoriels) et effecteurs périphériques (moteurs). Il et un rôle dans sa défense immunitaire.
inclut : . Les oligodendrocytes, qui participent à la
. Les 31 paires de nerfs rachidiens, qui émergent formation de segments de gaine de myéline
de la moelle épinière pour plusieurs ensembles d’axones parallèles.
. Les 12 paires de nerfs crâniens, qui émergent . Les cellules de Schwann, qui synthétisent de la
pour la plupart du tronc cérébral myéline pour un seul axone.
- La microglie :
2. Le système nerveux végétatif
Elle est formée de petites cellules aux fonctions
Aussi appelé système nerveux autonome, viscéral ou phagocytaires réparties dans l’ensemble du SNC. Leur
inconscient, il s’agit du système nerveux assurant rôle est de nettoyer les débris cellulaires et d’absorber la
l’intégrité du milieu intérieur. Il innerve les organes et myéline endommagée.
n’est pas sous le contrôle de la volonté.
3. Organisation
Il se décompose en deux ensembles, synergiques :
- Le système sympathique : celui-ci prédomine lors Deux formations sont différenciables au sein du SNC :
des situations de stress physiologique. Il est sous - La substance grise, qui englobe principalement les
dépendance adrénergique (noradrénaline, corps cellulaires des neurones. Elle est superficielle
adrénaline, dopamine). au niveau du cortex cérébral et cérébelleux,
- Le système parasympathique : celui-ci prédomine centrale au niveau de la moelle épinière.
lors des situations de repos de l’organisme. Il est - La substance blanche, qui comprend les axones
sous dépendance cholinergique (acétylcholine). myélinisés des neurones. Elle est centrale au niveau
du cerveau et du cervelet, superficielle au niveau de
la moelle épinière.

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COUPE SAGITTALE DE TETE MONTRANT UNE GRANDE PARTIE DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL
Patrimoine anatomique de la FMM

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LA MOELLE EPINIERE

I. Généralités 1. Fixité crâniale

1. Définition La moelle épinière naît au niveau du foramen magnum


dans la continuité du tronc cérébral.
La moelle épinière correspond au contingent du système
nerveux central localisé dans le canal médullaire
rachidien. Elle constitue un lieu de transit de l’information 2. Fixité caudale
nerveuse entre l’encéphale et les effecteurs
périphériques. La moelle épinière s'arrête en regard du disque
intervertébral L1-L2 en formant le cône terminal. Celui-ci
Toute fracture du canal rachidien peut donc se prolonge par le filum terminal, un filament conjonctif
entrainer une section de la moelle épinière, avec d’environ 20 cm qui se présente en deux parties :
des conséquences à vie : tétraplégie (paralysie des
quatre membres) ou paraplégie (paralysie des membres - Une portion piale, intraduremérienne, qui chemine
inférieurs) selon le niveau de l’atteinte. entre les racines de la queue de cheval jusqu’à fond
du fourreau dural pour le perforer en regard de S2.
2. Description
- Une portion durale, qui devient le ligament sacro-
La moelle épinière appartient avec l'encéphale au coccygien et va ensuite solidement s’ancrer à la
système nerveux central. Il s’agit d’un long cordon deuxième pièce coccygienne.
cylindrique, légèrement aplati d’avant en arrière, dans le
prolongement du tronc cérébral. Elle est intégralement 3. Fixité latérale
située dans le canal rachidien qui la protège et dont elle
suit les courbures. Elle est assurée par les méninges spinales d’une part, et
par les nerfs rachidiens d’autre part.
La moelle épinière présente deux renflements : l’un
cervico-thoracique (correspondant à la naissance des - Méninges spinales : cf. chapitre dédié
racines du plexus brachial) et l’autre lombo-sacré - Les nerfs rachidiens : les racines des 31 paires de
(correspondant à la naissance des racines du plexus nerfs rachidiens émergent de la moelle épinière et
lombo-sacré). Elle s’achève en regard de L1-L2 par le cône la sous-tendent jusqu’en L1-L2. Un nerf rachidien
terminal. est formé par l’union d’une racine nerveuse
antérieure et d’une racine nerveuse postérieure. Sa
3. Mensurations portion proximale est intradurienne, sa portion
distale extradurienne.
- Longueur : 40 à 45 cm
- Diamètre : 1 cm
- Poids : 30 g
III. Morphologie
La moelle est formée de substance grise centrale et de
4. Fonctions
substance blanche périphérique. Sa surface est
parcourue par des sillons verticaux.
La moelle épinière est un effecteur essentiel de :
- La motricité : tous les schémas moteurs y sont 1. Morphologie externe : les sillons
intégrés (par exemple : la marche…).
- La sensibilité. - Dorsalement : le sillon médian postérieur. Il est
- Les réflexes. virtuel (accolement total des lames alaires).
- Le contrôle de la douleur.
- La jonction avec le système nerveux périphérique, - Ventralement : le sillon médian antérieur. Il est
via la naissance des nerfs rachidiens évasé en doigt de gant.
- Le système neurovégétatif. Les sillons antérieurs et postérieurs délimitent une
moelle droite et une moelle gauche.
II. Moyens de fixité
- Latéralement :
. Les sillons collatéraux antérieurs droit et
La moelle épinière est solidement maintenue dans le
gauche.
canal rachidien par des attaches supérieures, inférieures
. Les sillons collatéraux postérieurs droit et
et latérales.
gauche.

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VUE D’ENSEMBLE DE LA MOELLE EPINIERE
Les arcs postérieurs des vertèbres ont été enlevés et le fourreau dural a été ouvert
pour montrer la moelle simplement recouverte de sa pie-mère.
Dissection réalisée en 2014, Laboratoire d’Anatomie FMM

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Le long des sillons collatéraux émergent les racines e. Canal de l’épendyme
nerveuses.
La moelle épinière est centrée par un petit canal virtuel,
le canal de l’épendyme (reliquat embryonnaire du tube
2. Morphologie interne : segmentation de la
neural).
moelle épinière

a. La substance grise
IV. Systématisation fonctionnelle
Elle est centrale au niveau de la moelle, en forme de
papillon, tandis qu’elle est corticale dans l’encéphale. Elle 1. La substance blanche
est centrée par le canal de l’épendyme. Ses expansions
forment des cornes : a. Cordon postérieur
- Deux ailes postérieures : les cornes postérieures, Il comporte deux faisceaux qui forment la voie
très effilées. lemniscale :
- Deux ailes antérieures : les cornes antérieures, plus
massives et évasées. - Le tractus de Goll (ou faisceau gracile) :
Situé médialement, il véhicule la sensibilité du
b. La substance blanche membre inférieur.
Elle est périphérique dans la moelle alors qu’elle est - Le tractus de Burdach (ou faisceau cunéiforme) :
centrale au niveau de l'encéphale. Chaque hémi-moelle Situé latéralement, il véhicule la sensibilité du
est composée de 3 cordons : membre supérieur.
- Le cordon postérieur, sensitif : b. Cordon latéral
Il est limité médialement par le sillon médullaire
médian postérieur et latéralement par le sillon C’est l’un des plus complexes, constitué de plusieurs
collatéral postérieur. faisceaux :

- Le cordon antérieur, moteur : - Le tractus spinothalamique (croissant de Déjerine) :


Il est limité médialement par le sillon médullaire Ascendant et sensitif, il débute dans la moelle
médian antérieur et latéralement par le sillon (« spino ») et se termine dans le thalamus. Le
collatéral antérieur. faisceau spinothalamique est subdivisé en deux
ensembles :
- Le cordon latéral : . Paléo-spino-réticulo-thalamique ou PSRT : c’est
Il s’intercale entre les sillons collatéraux antérieur et la partie la plus médiale. Elle fait relais par la
postérieur homolatéraux. formation réticulée.
. Néo-spino-thalamique ou NST : c’est la partie la
c. Les commissures
plus latérale. Il n’y a pas de relais par la
Au niveau de la substance blanche sont décrites : formation réticulée.
Ce tractus véhicule la sensibilité protopathique,
- La commissure blanche antérieure reliant les deux subdivisé en trois modalités : tactile grossière,
cordons antérieurs. algique et thermique.
- La commissure blanche postérieure reliant les deux
cordons postérieurs. - Les tractus spinocérébelleux :
Ascendants et sensitifs, ils interviennent dans la
Au niveau de la substance grise sont décrites : coordination des mouvements et du tonus,
- La commissure grise antérieure reliant les deux essentiellement aux membres inférieurs :
cornes antérieures. . Un tractus spinocérébelleux ventral croisé, dit
- La commissure grise postérieure reliant les deux de Gowers.
cornes postérieures. . Un tractus spinocérébelleux dorsal direct, dit de
Flechsig.
d. Tractus de Lissauer
- Le tractus corticospinal (pyramidal) croisé :
Entre l’apex d’une corne postérieure et la terminaison Il s’agit du faisceau moteur descendant de la
des racines postérieures au niveau du sillon collatéral motricité volontaire. Il part du cortex et descend
postérieur homolatéral existe une zone particulière : le dans la moelle, après un relais via les pyramides
tractus de Lissauer. Il s’agit de la porte d'entrée des influx bulbaires. Dans la région pyramidale il se divise en
en provenance de la racine postérieure et à destination deux et donne :
de la moelle épinière. C'est une zone d'aiguillage formée . Le tractus corticospinal croisé dans le cordon
de fibres ascendantes et descendantes dont le rôle est latéral.
d’orienter les influx nerveux sensitifs afférents vers le bon . Le tractus corticospinal direct dans le cordon
niveau de la moelle. antérieur (celui-ci ne représente que 10% des
fibres cortico-spinales).
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- Le tractus rubrospinal : C’est la zone marginale de Waldeyer. Elle contient
Faisceau moteur descendant, il est placé en avant des corps cellulaires de neurones qui sont le point
du faisceau pyramidal croisé. Il prend son origine de départ du faisceau néo-spino-thalamique (NST).
dans le noyau rouge mésencéphalique (rubrum,
dérivé du latin ruber = rouge). C’est un centre de la - Couche II et III :
motricité automatique. Réunies fonctionnellement, elles forment la
Sur le plan phylogénique, cette voie est apparue lors substance gélatineuse de Rolando et contiennent
de l’apparition des premiers animaux terrestres. Au deux types de neurones :
fil de l’évolution, ce faisceau a involué chez l’espèce . Les interneurones enképhalinergiques.
humaine, la voie motrice étant dominée par le . Les corps cellulaires du tractus paléo-spino-
cortex frontal. Il s’agit donc d’un vestige de notre réticulo-thalamique.
évolution. Ces trois premières couches, avec le tractus de Lissauer,
NB : Le tractus corticospinal croisé et le tractus forment une zone d’éparpillement des neurones
rubrospinal forment la voie dorso-latérale. provenant de la racine postérieure.
- Couches IV / V / VI :
- Le tractus bulbospinal sérotoninergique :
Elles forment le Nucléus Proprius (noyau propre).
Faisceau descendant, il est situé médialement par
Cet ensemble de trois couches inclut plusieurs types
rapport aux deux précédents. Il joue un rôle capital
de neurones :
dans le contrôle de la douleur (cf. infra).
. Les interneurones enképhalinergiques.
c. Cordon antérieur . Les collatérales d’axones des neurones des
faisceaux de Goll et Burdach. Ils stimulent les
Il comporte plusieurs faisceaux descendants moteurs : interneurones enképhalinergiques.
- Le tractus corticospinal (pyramidal) direct : . Les terminaisons d’axones des faisceaux
cf supra. pyramidal, rubrospinal et bulbospinal
sérotoninergique.
- Le tractus tectospinal :
Impliqué dans les mouvements des réflexes oculo- - Couche VII :
céphalogyres, il a son origine au niveau de l’aire C’est la zone intermédiaire, très étendue, située
tectale mésencéphalique, au sein des colliculus entre les cornes postérieure et antérieure. Elle
supérieurs (du latin tectum = toit, pour la partie comporte trois types de neurones :
supérieure du mésencéphale). . Les interneurones d’association entre les
cornes antérieures et postérieures : ils sont
- Le tractus vestibulospinal : situés entre les neurones de la corne
Il prend son origine au niveau des noyaux postérieure et ceux de la corne antérieure.
vestibulaires et participe au contrôle de l’équilibre C’est une zone de mémorisation des schémas
en adaptant la motricité corporelle aux moteurs (marche, vélo…).
informations envoyées par l’oreille interne. . Les noyaux à l’origine des voies spino-
- Le tractus olivospinal : cérébelleuses :
Prenant son origine au sein des noyaux olivaires - L’un proche de l’épendyme et médial : le
inférieurs, c’est un vestige de l’évolution dans noyau de Clarke, point de départ du faisceau
l’espèce humaine. Il joue un rôle très important spinocérébelleux de Flechsig.
chez le poisson en permettant le mouvement des - L’autre plus éloigné de l’épendyme et latéral,
branchies et des nageoires. le noyau de Betcherew, point de départ du
faisceau spinocérébelleux de Gowers.
- Les tractus réticulospinaux : . Les colonnes neuro-végétatives de Laruelle :
Ils naissent de la formation réticulée (qui contrôle - Une colonne intermédio-médialis (CIM).
les états de conscience, à savoir l’éveil, le rêve et le - Une colonne intermédio-latéralis (CIL).
sommeil) et permettent le contrôle de la motricité Ce sont les centres neurovégétatifs ortho-
selon l’état d’éveil. Ils se répartissent en deux sympathiques de la moelle.
ensembles :
. Un ponto-réticulo-spinal médial. - Couche VIII :
. Un bulbo-réticulo-spinal latéral. Elle est formée de neurones inter-commissuraux,
c’est-à-dire des neurones joignant une corne
antérieure à l’autre via la commissure grise
2. La substance grise
antérieure.
Elle est segmentée en dix couches, selon la classification L’atteinte de cette commissure est responsable de
de Rexed : syncinésies : ce sont des contraction involontaires
de certains muscles survenant au cours d’un
- Couche I : mouvement mettant en jeu un autre groupe de muscles.

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- Couche IX : d. Artères médullaires segmentaires
Elle correspond à la corne antérieure. C’est la
couche des motoneurones α, qui partent de la Ce sont de volumineux rameaux, parallèles au système
racine antérieure et qui vont jusqu’au muscle. spinal, qui vascularisent en fait la plus grande partie de la
moelle. Grêles à l’étage thoracique, elles sont plus
Pathologie : la poliomyélite antérieure aigue est particulièrement développées au niveau des renflements
caractérisée par une destruction de la couche IX, médullaires cervico-thoracique et lombo-sacré (à ce
ce qui entraine des paralysies, amyotrophies, niveau, il s’agit de l’artère d’Adamkiewiecz).
steppages. Elle fait encore malheureusement des ravages
dans les pays peu développés. Un vaccin est disponible.
2. Veineuse
- Couche X :
C’est la couche péri-épendymaire. Le sang veineux médullaire est drainé via :

NB : les lames VII-VIII-X forment la zone fondamentale. - Des veines spinales antérieures, postérieures et
latérales.
V. Vascularisation médullaire - Des veines radiculaires qui se drainent dans les
veines vertébrales au niveau cervical et dans le
1. Artérielle système azygos aux niveaux thoraciques et
lombaires.
a. Artère spinale antérieure
- Origine : artère vertébrale, en regard du bulbe, en VI. Fonctions de la moelle épinière
dessous de la naissance du tronc basilaire.
Nous détaillerons successivement le rôle moteur de la
- Trajet : les deux artères issues de chaque vertébrale moelle, son rôle sensitif, son rôle de contrôle de la
s’anastomosent juste en dessous du bulbe pour douleur, son rôle neurovégétatif et son rôle réflexe.
former une seule artère spinale antérieure qui
descend dans le sillon médian antérieur. 1. Rôle moteur
- Collatérales :
. Des branches latérales, qui en s’anastomosant La motricité de la moelle est double et se partage entre :
avec les rameaux latéraux des artères spinales - La voie pyramidale ou corticospinale qui se localise
postérieures et radiculaires forment un cercle dans le cordon latéral. Elle sous-tend la motricité
artériel périmédullaire. volontaire, qui concerne essentiellement les
. Des branches sulcales, qui pénètrent dans le muscles fléchisseurs distaux.
sillon médian antérieur pour vasculariser la - La voie extrapyramidale qui se localise dans le
substance grise (excepté le sommet de la corne cordon antérieur, Elle sous-tend la motricité
postérieure). automatique, qui concerne plutôt les muscles
- Terminaison : elle s’anastomose au niveau du cône extenseurs proximaux.
médullaire avec les artères spinales postérieures. a. Motricité pyramidale
b. Artères spinales postérieures Elle emprunte la voie dorso-latérale avec le tractus
- Origine : face postérieure de l’artère vertébrale. rubrospinal, lequel a tendance à involuer pour ne plus
être fonctionnel chez l’homme.
- Trajet : elles suivent les sillons collatéraux
postérieurs droit et gauche. Le tractus pyramidal ou corticospinal croisé est
principalement moteur.
- Collatérales :
. Des branches latérales. - Origine : dans la couche V du cortex cérébral (cf
. Des branches perforantes, qui irriguent les chapitre « cortex »), de manière assez diffuse,
cordons postérieurs et le sommet de la corne principalement au niveau de l’aire 4 de Broadmann
postérieure. (cortex moteur primaire) et de l’aire 6 (cortex
prémoteur).
- Terminaison : au niveau du cône médullaire, elles
s’anastomosent avec l’artère spinale antérieure. - Trajet : les fibres nerveuses convergent en bas et
médialement, vers la capsule interne, en formant la
c. Artères radiculaires antérieures et postérieures corona radiata. Elles cheminent ensuite vers le
tronc cérébral.
- Origine : ce sont des collatérales des artères
Au niveau du tronc, un premier ensemble de fibres
vertébrales, intercostales et lombaires.
nerveuses, issues du faisceau cortico-nucléaire,
- Terminaison : elles s’anastomosent avec les s’échappe en direction des noyaux moteurs des
rameaux latéraux des artères spinales antérieures nerfs crâniens V, VII, IX, X, XI et XII.
et postérieures
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Au niveau de la partie basse du tronc cérébral, 90% Elle conduit l'influx nerveux selon une modalité pauci-
des fibres pyramidales croisent la ligne médiane : il synaptique :
s’agit de la décussation des pyramides bulbaires.
Les axones des neurones constituent ensuite le - Protoneurones (proto = premier) : ils s’étendent
faisceau pyramidal croisé du cordon latéral de la depuis les récepteurs périphériques (corpuscules de
moelle. Meisner pour la sensibilité épicritique au niveau
Les fibres qui n’ont pas décussé (10%) se cutané, appareil de Golgi pour la proprioception au
poursuivent quant à elles en tant que faisceau niveau articulaire et tendineux) jusqu’aux noyaux
pyramidal direct dans le cordon antérieur de Goll et Burdach dans le bulbe rachidien. Leurs
homolatéral. corps cellulaires sont situés dans le ganglion
rachidien à partir duquel les axones se dirigent vers
- Terminaison : la moelle, en passant par la racine postérieure. Ces
. Sur les motoneurones alpha ou gamma de la axones pénètrent dans le tractus de Lissauer mais le
corne antérieure (couche IX). quittent directement sans relais dans la corne
. Surtout sur les interneurones de la zone postérieure pour constituer les tractus de Goll et
intermédiaire. Burdach ipsilatéraux.
. Sur le nucleus proprius au niveau de la corne
postérieure, jouant ainsi un rôle dans la - Deutoneurones : ce sont les neurones quittant les
régulation de la sensibilité (cf. douleur). noyaux de Goll et Burdach en direction du noyau
ventro-postéro-latéral (VPL) du thalamus. Leurs
Le rôle du faisceau pyramidal est moteur. Il commande axones croisent la ligne médiane, se dirigent dans le
les mouvements distaux, fléchisseurs et volontaires. lemniscus médian du tronc cérébral (syn : Reil
médian) controlatéral et se terminent dans le noyau
b. Motricité extrapyramidale VPL (ou VPM).
Elle emprunte la voie ventro-médiane et regroupe les
- Tritoneurones : les 3èmes neurones de la voie
tractus :
lemniscale ont leur corps cellulaire dans le thalamus
- Olivospinal (origine : olive bulbaire). et se terminent dans le cortex somesthésique
- Tectospinal (origine : tectum, à la partie postérieure primaire (aires S1 et S2 du cortex pariétal), mais
des pédoncules). aussi en partie au niveau de l’insula et du cortex
- Vestibulospinal (origine : noyaux vestibulaires). frontal.
- Longitudinal médian (souvent appelé FLM, d’origine b. La voie extralemniscale
protubérantielle).
- Réticulospinaux (origine : formation réticulée La voie extralemniscale véhicule la sensibilité
bulbaire inhibitrice et pontique activatrice). protopathique, qui regroupe le tact grossier, la sensibilité
thermique et la sensibilité douloureuse.
L’ensemble de ces faisceaux se termine au niveau des
interneurones médullaires, et plus modestement au Elle conduit également l'influx nerveux selon une
niveau des motoneurones de la couche IX. modalité pauci-synaptique :
Ils sont responsables de la motricité automatique, - Protoneurones : leur corps cellulaire se situe dans le
proximale et posturale de l’individu. Leur régulation ganglion rachidien. Leurs axones passent dans le
passe par les noyaux gris centraux. tractus de Lissauer puis pénètrent dans la corne
postérieure où ils se projettent dans les couches I
Sont impliqués, selon la région anatomique concernée : (pour le tractus néospinothalamique NST), II et III
- Musculature du cou : tractus olivospinal, FLM,
(pour le paléospinoréticulothalamique PSRT).
tectospinal et vestibulospinal.
- Musculature du tronc, de la racine des membres et - Deutoneurones : ils forment la voie spino-
des membres : tractus réticulospinaux bulbaire et thalamique. Ils cheminent dans la substance grise
pontique. de la moelle, croisent la ligne médiane en avant de
l’épendyme (commissure grise antérieure) et
2. Rôle sensitif montent dans le tractus spinothalamique du cordon
latéral controlatéral. Ces tractus s’achèvent dans les
a. La voie lemniscale noyaux gigantocellulaires bulbaires (pour le tractus
PSRT) appartenant à la formation réticulée ou dans
La voie lemniscale véhicule : les noyaux VPL du thalamus (pour le tractus NST) :
- La sensibilité épicritique (syn : tact fin discriminatif). . Le tractus PSRT, plus ancien dans l’évolution
- La sensibilité proprioceptive (syn : sensibilité des espèces, plus rudimentaire et moins précis,
profonde, pallesthésie, vibratoire, arthro-kinétique) est surtout un système d’alerte. Il renseigne sur
qui est impliquée dans la conscience de son corps l’intensité de la douleur. De conduction lente
dans l’espace. polysynaptique, il se projette après la formation
réticulée (via le noyau gigantocellulaire) sur les
noyaux thalamiques participant au système
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réticulé activateur ascendant (SRAA), comme les petites fibres peu myélinisée de la voie spino-réticulo-
les noyaux intra-laminaires et centro-médians thalamique.
para-fasciculaires. Le signal nerveux est ensuite
relayé de manière diffuse sur le gyrus b. Contrôle supra-segmentaire
cingulaire, l’amygdale, les aires préfrontales, les Les faisceaux moteurs de la voie dorsolatérale produisent
corps striés et l’hypothalamus (système à des émanations sur la corne postérieure et jouent un rôle
projection diffuse polysynaptique). inhibiteur sur la transmission de l’influx nociceptif, via la
. Le tractus NST, plus récent dans l’évolution, libération de substance P agissant sur les récepteurs NK1,
plus systématisé, somatotopique et pluri- et la libération d’aspartate et de glutamate agissant sur
synaptique, renseigne sur la localisation de la les récepteurs AMPA et NMDA.
douleur. Il projette sur les noyaux ventro-
postéro-latéral (VPL) et ventro-postéro-médian D’autres tractus exercent une action similaire, à savoir :
(VPM) du thalamus, puis sur les aires corticales - La voie bulbospinale sérotoninergique descendante
somesthésique S1 et S2 ainsi que l’insula dont les corps cellulaires des neurones sont situés
postéro-supérieure. dans le raphé magnus, lui-même sous le contrôle de
la substance grise périaqueducale, source
NB : Il est classiquement admis que le tractus d’enképhalines.
néospinothalamique appartient à la voie lemniscale - La voie noradrénergique descendante originaire du
puisqu’il relaie dans le noyau VPL du thalamus après avoir locus coeruleus agirait de la même façon.
emprunté le lemniscus médian, même s’il appartient
anatomiquement à la voie spinothalamique. 4. Rôle neurovégétatif
c. Les voies spinocérébelleuses
- Colonne intermédio-médiale (syn : centre viscéro-
Ces voies participent à la coordination du mouvement en sensitif) :
renseignant le cervelet avec des informations provenant Celle-ci est située dans la zone fondamentale de la
de la moelle (interneurones de la zone intermédiaire) ou substance grise, près de l’épendyme, et sur toute la
des récepteurs périphériques (fuseaux neuromusculaires hauteur de la moelle. Elle reçoit par l’intermédiaire
et organes de Golgi). d’interneurones des afférences sensitives
périphériques cutanées, vasculaires et viscérales
Elles s’organisent selon :
provenant de la racine postérieure.
- Un tractus spinocérébelleux postérieur direct
Cette colonne comporte plusieurs neurones :
(tractus de Flechsig), qui prend son origine dans le
. Des interneurones courts segmentaires qui
noyau de Clarke puis chemine dans le cordon
s’articulent avec les motoneurones de la lame
médullaire ipsilatéral.
IX et les neurones de la colonne intermédio-
- Un tractus spinocérébelleux antérieur croisé
latéralis réalisant des circuits réverbérants
(tractus de Gowers), qui prend son origine dans le
complexes où sont élaborées des réponses
noyau de Betcherew puis chemine dans le cordon
segmentaires sollicitant les neurones moteurs
médullaire controlatéral.
somatiques et viscéraux.
. Des interneurones longs intersegmentaires
3. Rôle de contrôle de la douleur empruntant les faisceaux sensitifs de la moelle,
afin de réunir différents segments de la moelle.
Le stimulus nociceptif véhiculé par la moelle est soumis à . Des neurones préganglionnaires, dont l’axone
une double influence modulatrice : un contrôle emprunte la racine antérieure.
segmentaire au niveau médullaire et un contrôle supra-
segmentaire par des afférences descendantes supra- - Colonne intermédio-latérale (syn : centre viscéro-
médullaires. moteur) :
Celle-ci s’étale de C8 à L2. Elle ne comporte qu’un
a. Contrôle segmentaire seul type de neurones : les neurones pré-
Les fibres de gros calibre provenant de la racine ganglionnaires. Ces derniers se dirigent vers la
postérieure bifurquent dans le tractus de Lissauer. Leurs racine antérieure. Elle véhicule une information de
collatérales longues rejoignent les tractus de Goll et type neurovégétative sympathique.
Burdach pour constituer la voie lemniscale, tandis que - La colonne intermédio-ventrale :
leurs collatérales courtes pénètrent dans la corne Au niveau S2-S3-S4 se trouvent les centres
postérieure pour faire synapse avec des interneurones parasympathiques destinés à l’innervation des
enképhalinergiques, lesquels vont exercer une action viscères pelviens. Ils sont localisés à l’étage sacré,
inhibitrice sur les neurones spinothalamiques des dans la continuation de la colonne antéro-latérale
couches I-II-III. sympathique.
Les fibres nerveuses myélinisée de gros calibre de la voie Ces colonnes représentent les centres primaires
lemniscale peuvent ainsi inhiber la douleur véhiculée par neurovégétatifs médullaires. Elles reçoivent :

11
- Pour la colonne intermédio-latérale : des afférences - Les réflexes monosynaptiques : ce sont les réflexes
supramédullaires provenant du bulbe (séroto- d’extension (syn : réflexe ostéotendineux, réflexe
ninergiques, noradrénergiques, adrénergiques). myotatique). Ils régulent le tonus musculaire, et
- Pour la colonne intermédio-médiale, des afférences sont les plus simples (ex : les réflexes rotulien,
segmentaires provenant des racines postérieures achilléen, bicipital, tricipital, stylo-radial, cubito-
(fibre A delta-C du PSRT véhiculant la nociception pronateur). L’arc reflexe se décompose en :
viscérale), voire des racines antérieures . Un organe récepteur, à savoir le fuseau
(informations nociceptives viscérales rétrogrades). neuromusculaire du muscle excité.
. Un neurone afférent sensitif, de gros calibre,
De ces centres orthosympathiques (et notamment de la qui fait synapse dans la corne antérieure de la
colonne intermédio-latérale) partent les fibres pré- moelle avec le motoneurone efférent α.
ganglionnaires de type B qui cheminent dans les racines . Un neurone efférent moteur, qui se projette sur
antérieures correspondantes les fibres du muscle stimulé.
Par l’intermédiaire des rameaux communicants blancs, . Un organe effecteur, à savoir les fibres
les fibres à destinée viscérale traversent les ganglions musculaires du muscle stimulé, qui se
latéro-vertébraux de la chaîne sympathique, passent par contractent.
les rameaux communicants gris et rejoignent ensuite les
ganglions viscéraux où ils font synapse avec les neurones NB : il existe un rétrocontrôle permettant de modérer
post-ganglionnaires se rendant aux viscères. l’activité des muscles antagonistes au muscle excité via un
Pour les fibres à destinée vasculaire ou cutanée, les interneurone inhibiteur (cellule de Renshaw).
synapses se font dans les ganglions para-vertébraux. Les
neurones post-ganglionnaires cheminent ensuite dans les - Les réflexes plurisynaptiques : ce sont les réflexes
nerfs spinaux et permettraient les réflexes de la de flexion. Complexes, ils interviennent dans le
vasomotricité, de la piloérection ou de la sudation. contrôle de la fonction musculaire. Les boucles
synaptiques sont régulées par des interneurones
actuellement considérés comme des centres
5. Rôle réflexe
intégrateurs entre les afférences segmentaires et
suprasegmentaires (les faisceaux pyramidaux et
Un réflexe est une réponse inconsciente à un stimulus
réticulospinaux). Les interneurones de la couche VII
sous-tendue par un circuit nerveux : l’arc reflexe, qui
sont ainsi de véritables « plaques tournantes » d’où
comprend un récepteur, un neurone afférent, un
naissent les programmes moteurs automatisés
neurone efférent et un effecteur.
comme ceux de la marche par exemple : le cortex
La moelle est le siège des deux types de réflexes n’intervient que pour l’apprentissage de la marche,
physiologiques : qui est ensuite totalement médularisée.

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ECNi – item 91 : Compression médullaire non traumatique et syndrome de la queue de cheval
Diagnostiquer une compression médullaire non traumatique et un syndrome de la queue de cheval.
Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge. (…)
ECNi – item 329 : Prise en charge immédiate pré-hospitalière et à l’arrivée à l’hôpital, évaluation des
complications chez : un brûlé, un polytraumatisé, un traumatisé abdominal, un traumatisé des membres, un
traumatisé du rachis, un traumatisé thoracique, un traumatisé oculaire, un patient ayant une plaie des parties
molles.
Il existe en pathologie médullaires 3 grandes catégories de syndromes :
1. Les syndromes d’interruption médullaire :
- Le syndrome de section transverse de moelle : c’est une interruption totale des voies médullaires à un niveau donné.
Il survient le plus souvent dans un contexte traumatique, plus rarement suite à un infarctus médullaire ou une
poussée de sclérose en plaques. La symptomatologie évolue en deux phases :
. Phase de choc spinal : de survenue brutale, elle associe para/tétraplégie flasque (selon l’étage touché),
anesthésie à tous les modes et abolition des ROT et cutané plantaires, sous le niveau lésionnel.
. Phase d’automatisation médullaire, progressive, dans les semaines suivantes. Un syndrome pyramidal sous-
lésionnel s’installe, avec para/tétraplégie spasmodique, ROT vifs et signe de Babinski bilatéral.
- Le syndrome d’hémisection de moelle (syndrome de Brown-Séquard) : il survient le plus souvent au cours d’une
compression médullaire latérale ou d’une poussée de SEP. L’examen clinique révèle un syndrome pyramidal
homolatéral à la lésion, des troubles de la sensibilité lemniscale (proprioception, tact épicritique, vibration)
homolatéraux à la lésion, des troubles de la sensibilité extralemniscale (thermoalgique) controlatéraux (en raison
de la décussation du faisceau spinothalamique).
2. Les syndromes médullaires partiels :
- Le syndrome syringomyélique (syn : syndrome centromédullaire) : interruption des fibres spinothalamique au cours
de leur décussation, au niveau de la commissure grise antérieure, par un processus lésionnel centromédullaire
(tumeur intramédullaire, syringomyélie). L’examen clinique révèle un déficit de la sensibilité thermoalgique dans
un territoire suspendu et bilatéral (« en cape ») avec respect des autres modes de sensibilité.
- Le syndrome cordonal antérieur : atteinte du motoneurone de la corne antérieure de la moelle. L’examen clinique
révèle un syndrome neurogène périphérique uniquement moteur associant déficit moteur, hypotonie, abolition
des ROT, amyotrophie, crampes et fasciculation. La sclérose latérale amyotrophique (SLA, maladie de Charcot) et le
virus de la poliomyélite (contre lequel la vaccination est obligatoire) sont des pourvoyeurs de ce syndrome.
- Le syndrome cordonal postérieur : atteinte du cordon postérieur de la moelle. L’examen clinique révèle une atteinte
élective de la sensibilité lemniscale (tact épicritique, proprioception et vibration) dans le territoire homolatéral sous-
jacent à la lésion. Le signe de Lhermitte (sensation de décharge électrique de long du rachis et des membres lors de
la mise en flexion du cou) est pathognomonique.
- Le syndrome de sclérose combinée de moelle : il associe bilatéralement un syndrome pyramidal à un syndrome
cordonal postérieur. La cause la plus fréquente est la carence en vitamine B12 (Biermer, post gastrectomie…).
3. Les syndromes de compression médullaire :
Ces syndromes associent :
- Un syndrome rachidien : il se voit lors d’une lésion vertébrale, et est révélé par une contracture musculaire, une
raideur segmentaire du rachis, une déformation, le signe de la sonnette.
- Un syndrome lésionnel : très bon indicateur du niveau lésionnel, il traduit l’atteinte de racines rachidienne au niveau
de la compression. il se manifeste par un syndrome radiculaire (douleur, anesthésie, paralysie et abolition des
réflexes de topographie radiculaire).
- Un syndrome sous-lésionnel : il traduit l’interruption des faisceaux médullaires ascendants/descendants. Il se
manifeste par un syndrome pyramidal sous-lésionnel et des troubles sensitifs, de limite supérieure nette.
Le syndrome de compression médullaire est une urgence neurochirurgicale. L’examen à demander en premier intention
et en urgence est une IRM médullaire. Les pathologies responsables de compression médullaire sont de 3 types :
- Causes extradurales : tumeurs ou métastases osseuses rachidienne, infection du rachis (spondylodiscite), arthrose
rachidienne, hématome épidural.
- Causes intradurales extramédullaires : tumeur des méninges (méningiomes) ou des gaines nerveuses (neurinome).
- Causes intradurales intramédullaires : tumeur de la moelle

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LE TRONC CEREBRAL

I. Généralités - En avant : l’os sphénoïde.


- Caudalement : l’os occipital et la moelle épinière.
Il fait la jonction entre le cerveau et la moelle épinière. On - Crânialement : la tente du cervelet.
distingue trois portions, de haut en bas :
III. Morphologie
- Le bulbe rachidien ou moelle allongée,
embryologiquement le myélencéphale.
1. Vue antérieure du tronc cérébral
- La protubérance annulaire ou pont de Varole,
embryologiquement le métencéphale.
Au niveau du bulbe, qui fait suite à la moelle épinière, il
- Les pédoncules cérébraux, partie ventrale du
existe une fissure médiane ventrale : le sillon médian du
mésencéphale.
bulbe. De chaque côté on retrouve deux reliefs verticaux
Les pédoncules cérébelleux arriment le cervelet à ces appelés pyramides bulbaires. Latéralement aux
trois éléments. pyramides se trouvent les reliefs de deux noyaux gris
Bulbe, protubérance et cervelet forment le profonds : les olives bulbaires, cernées par les sillons pré
rhombencéphale. La forme losangique ou rhombique du et rétro-olivaires
4ème ventricule est à l’origine de cette appellation
Au niveau du pont, les fibres nerveuses constituent un
« rhombencéphale ».
bourrelet transversal dont les extrémités latéro-dorsales
Haut de 80 mm, épais de 12 à 30 mm et large de 15 à 40 forment les pédoncules cérébelleux moyens. Le sillon
mm, le tronc cérébral s’étend du chiasma des nerfs horizontal qui sépare la moelle allongée et le pont
optiques en haut jusqu’au foramen magnum en bas. Il s’appelle sillon bulbo-pontique : à ce niveau apparaissent
traverse l’orifice fibreux de la tente du cervelet pour se plusieurs nerfs crâniens.
prolonger jusqu’au diencéphale où la limite méso-
diencéphalique est formée latéralement par le tractus Au-dessus du pont, deux bourrelets de fibres nerveuses
optique. ont une direction ascendante et divergente : ce sont les
pédoncules cérébraux, séparés par l’espace
Sur le plan physiologique, le tronc cérébral a quatre interpédonculaire ou substance perforée postérieure. A
fonctions essentielles : cet endroit se trouvent le relief des deux tubercules
- Rôle neurovégétatif important (centre de régulation mamillaires et la tige de la glande pituitaire formant le
de la respiration, température, pression artérielle, losange optico-pédonculaire.
fréquence cardiaque, …).
- Régulation de la vigilance et du sommeil (rôle de la 2. Vue latérale du tronc cérébral
formation réticulée).
- Origine de tous les nerfs crâniens sauf le I et le II. Les pédoncules cérébraux sont composés d’avant en
- Lieu de passage obligé de toutes les voies arrière par le pied, la calotte et la lame quadrijumelle.
ascendantes et descendantes provenant du cerveau Cette dernière est elle-même constituée des colliculus ou
ou de la moelle. tubercules quadrijumeaux : les colliculus inférieurs (ou
tubercules quadrijumeaux postérieurs) qui sont des relais
auditifs, et les colliculus supérieurs (ou tubercules
II. Situation anatomique
quadrijumeaux antérieurs) qui sont des relais visuels.
Ces tubercules se prolongent par les bras conjonctivaux
Le tronc cérébral est situé dans la fosse postérieure, ou
vers les corps genouillés du thalamus. Le bras conjonctival
espace sous-tentoriel, qui est l’espace situé sous la tente
inférieur réunit le colliculus inférieur au corps genouillé
du cervelet.
médial, et le bras conjonctival supérieur le colliculus
Une tumeur du cervelet ou du tronc cérébral, par supérieur au corps genouillé latéral.
l’hyperpression engendrée, peut être à l’origine
d’un phénomène appelé engagement : le bulbe est 3. Vue postérieure du tronc cérébral
repoussé à travers le foramen magnum, comprimant les
voies et noyaux intrinsèques et donnant de troubles du tonus
Au niveau du ⅓ inférieur du bulbe, on retrouve la
musculaire et de troubles neurovégétatifs (décérébration),
éventuellement de troubles de la vigilance, allant jusqu’au prolongation des cordons dorsaux de la moelle épinière.
décès si rien n’est fait en urgence. La partie haute de cette région comporte un relief : le
corps restiforme, correspondant à la situation profonde
Il est traversé verticalement par les voies longues des noyaux gracile et cunéiforme. Puis les deux cordons
ascendantes et descendantes et horizontalement par les dorsaux du bulbe s’écartent l’un de l’autre pour délimiter
nerfs crâniens. la cavité du 4ème ventricule et constituer les pédoncules
Ses rapports sont : cérébelleux inférieurs. En bas de cette cavité, le sillon
- En arrière : le 4ème ventricule et le cervelet.
15
médian se termine au niveau de l’obex (verrou) du 4ème Au niveau de la face dorsale du mésencéphale on
ventricule. retrouve la lame quadrijumelle (ou toit du mésencéphale)
qui comporte les quatre reliefs colliculaires.
La face postérieure du pont est occupée par la très large Sur cette face postérieure, on retrouve aussi les
cavité losangique du 4ème ventricule qui communique en pédoncules cérébelleux moyens et supérieurs séparés
haut avec le 3ème ventricule par un pertuis étroit appelé par le récessus parabrachial, les deux pédoncules
aqueduc du mésencéphale. supérieurs étant réunis par le voile médullaire supérieur,
Le plancher du 4ème ventricule s’étend du haut de la la lame quadrijumelle et l’épiphyse (ou corps pinéal) qui
protubérance à la partie inférieure du bulbe. Il présente secrète la mélatonine.
un sillon longitudinal et médian qui le divise en deux La mélatonine est une hormone qui régule les
moitiés symétriques composées de dedans en dehors cycles du sommeil et l’adapte le sommeil à
par : l’environnement.
- L’aile blanche médiale : embryologiquement, elle
provient des lames basales et fondamentale du 4. Coupe sagittale du tronc cérébral
myélencéphale et du métencéphale. Elle est
constituée de deux colonnes de noyaux moteurs de Elle permet de décrire le plafond (ou toit) du 4 ème
nerfs crâniens : ventricule, qui comprend de haut en bas :
. Colonne 1 ou colonne efférente somatique - Le voile médullaire supérieur ou valvule de
générale : noyaux du XII et du VI. Vieussens, en regard de la protubérance, tendue
. Colonne 2 ou colonne efférente viscérale dans un triangle formé par les pédoncules
spéciale : noyaux moteurs du XI, X, IX (noyau cérébelleux supérieurs.
ambigu), noyaux moteurs du VII et du V. Dans
sa partie équatoriale on constate une zone - La portion ventriculaire de la face antérieure du
élargie appelée l’eminencia terres, qui cervelet doublée par la valvule de Tarin s’attachant
correspond aux fibres du VII qui contournent le au cervelet.
noyau du VI.
- Le voile médullaire inférieur constitué par la
Au-dessus, dans le mésencéphale, autour de
membrana tectoria et cette valvule de Tarin qui la
l’aqueduc, la colonne 1 contient les noyaux moteurs
continue vers le haut, doublée en arrière par la toile
du III et du IV.
choroïdienne.
- L’aile grise moyenne, sous le sulcus limitans, sous Cette dernière se prolonge avec la pie-mère du
laquelle on retrouve des noyaux neurovégétatifs de vermis inférieur. Elle a une forme triangulaire et
la colonne 3 ou colonne efférente viscérale détermine deux récessus latéraux où elle présente
générale : noyau cardio-pneumo-entérique, noyaux des ouvertures latérales (trous de Luschka) alors
salivaires inférieur (fibres du IX qui commande la que l’orifice médian (trou de Magendie) ne serait
parotide) et supérieur (fibres du VII), noyau muco- que virtuel.
lacrymo-nasal (VII bis). Les plexus choroïdes dépendant de cette toile sont
Au-dessus, dans le mésencéphale, autour de symétriques. Ils présentent une portion
l’aqueduc, la colonne 3 contient le noyau pupillaire longitudinale peu importante alors que la portion
d’Edinger-Wesphall. transverse est volumineuse et s’évagine dans les
espaces sous-arachnoïdiens de la grande citerne : ce
- L’aile blanche latérale : elle provient de la lame sont les cornes d’abondance, rejoignant le paquet
alaire sous laquelle on retrouve des noyaux sensitifs acoustico-facial vers l’angle ponto-cérébelleux.
et sensoriels répartis en 4 colonnes :
. Colonne 4 ou afférente viscérale générale :
tractus solitaire caudal (noyaux sensitifs du IX et
IV. Systématisation
du X).
. Colonne 5 ou afférente viscérale spéciale : 1. Le bulbe
tractus solitaire rostral (IX et X), noyaux
gustatifs inférieur (IX) et supérieur (VII bis). - Sous le plancher du 4ème ventricule constitué de
. Colonne 6 ou afférente somatique générale dedans en dehors par l’aile blanche interne, l’aile
avec les noyaux sensitifs du V : noyau de la grise moyenne, l’aile blanche externe et le
racine descendante ou tractus spinal du V, pédoncule cérébelleux inférieur, on retrouve
noyau pontique du V, tractus mésencéphalique successivement :
du V se prolongeant vers le pédoncule cérébral. . Le noyau du XII et le noyau ambigu (origine des
. Colonne 7 ou afférente somatique spéciale contingents moteurs des IX, X et XI).
contenant les noyaux vestibulaires et . Le noyau salivaire inférieur (innervation de la
cochléaires antérieurs et postérieurs. parotide, IX), le noyau dorsal du vague (cardio-
pneumo-entérique), le noyau gustatif inférieur
(IX).

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. Le tractus solitaire ou noyau du faisceau pied du pédoncule cérébral dont il occupe la
solitaire (origine des contingents sensitifs des partie moyenne. Dans la protubérance il est
IX, X et XI) et le noyau de la racine descendante dissocié par des fibres horizontales à destinée
du V, ou noyau spinal du V, qui s’étend jusqu’à cérébelleuse (fibres ponto-cérébelleuses). A
la moelle épinière. l’étage bulbaire il se regroupe et constitue le
relief des pyramides. Au ⅓ inférieur du bulbe, il
- Les noyaux vestibulaires : subit un entrecroisement sur la ligne médiane
Ils constituent une « plaque tournante » appelé décussation pyramidale.
fondamentale pour la régulation de l’équilibre et la . Parmi les voies extra-pyramidales on retrouve
perception de la verticalité. L’appareil vestibulaire la voie tecto-spinale en arrière du Reil médian
est l’un des capteurs sensoriels participant à et la voie rubro-spinale dans le cordon latéral
l’analyse du mouvement et assurant le maintien de du bulbe en arrière du noyau olivaire flanqué
l’équilibre statique ou dynamique et la stabilité des para-olives postéro-latérale et antéro-
visuelle pendant le mouvement. médiale.
. Afférences : - Les voies sensitives :
- De l’oreille interne : utricule, saccule . Lemniscales : les fibres nerveuses formant les
(mesurant les accélérations linéaires dans le cordons de Goll et Burdach se terminent dans
plan horizontal et vertical ou antigravitaire, les ganglions de Goll et Burdach ou noyaux
les otolithes sont le fil à plomb du champ gracile et cunéiforme situés à la jonction bulbo-
gravitaire terrestre) et canaux semi- médullaire, et font relais avec les deuto-
circulaires (mesurant les accélérations neurones de la voie lemniscale. Ces neurones
angulaires dans les trois plans euclidiens de vont croiser la ligne médiane très rapidement et
l’espace).
former le Reil médian ou lemniscus médian,
- De voies visuelles accessoires (images
lequel rejoindra le noyau ventro-postéro-latéral
rétiniennes du prétectum). du thalamus. En arrière du faisceau pyramidal
- De voies proprioceptives des muscles et de la fissure primaire du bulbe on retrouve
antigravitaires notamment du cou mais aussi donc le Reil médian.
de l’ensemble de la musculature.
. Spino-thalamique : les voies ascendantes
Les canaux semi-circulaires fonctionnent avec une
sensitives extra-lemniscales cheminent dans le
activité de repos et en miroir, c'est-à-dire que
l’excitation d’une structure est couplée à bulbe dans le faisceau spinothalamique situé
l’inhibition de l’autre (innervation réciproque) et que par latéralement par rapport à l’olive bulbaire, sans
conséquent la destruction de l’un entraine un message faire relai dans le tronc cérébral.
erroné de mouvement et donc de vertige.
- Les voies spino-cérebelleuses :
Ces noyaux vestibulaires sont sous le contrôle de la
. Le faisceau de Gowers est situé latéralement
formation réticulée), du vestibulocerebellum et des
aux faisceaux spino-thalamique et rubro-spinal.
noyaux tubéro-mamillaires (voie histaminergique) en lien
Il remonte vers le mésencéphale et sort du
avec le cortex limbique.
tronc cérébral par le pédoncule cérébelleux
. Efférences : supérieur.

- Sur la moelle (voie vestibulo-spinale). . Le faisceau de Fleichsig sort quant à lui par le
- Sur le cervelet (voie vestibulo-cérébelleuse). pédoncule cérébelleux inférieur pour se diriger
- Sur le tronc cérébral (noyaux du vers le cervelet.
pneumogastrique et noyaux oculomoteurs
NB : les faisceaux spino-thalamique, rubro-spinal et de
ou voie vestibulo-oculaire).
Gowers constituent le faisceau latéral du bulbe.
- Sur le cortex vestibulaire (pariéto-insulaire
postérieur et temporal, insula, opercule) via
- Les noyaux du raphé :
le thalamus. Plusieurs noyaux thalamiques
sont impliqués : ventro-médian, ventral Ils synthétisent de la sérotonine, participent à la
antérieur, ventro-latéral, intra-laminaires et régulation du sommeil et constituent le point de départ
noyaux postérieurs témoignant bien de la de la voie bulbo-spinale sérotoninergique descendante
multimodalité sensorielle et cognitive de contrôlant la douleur : noyaux du raphé obscurus,
cette régulation (vestibule, vision, sensibilité pallidus, magnus. Ces noyaux sont situés en arrière des
ou gravi-perception somesthésique). faisceaux tecto-spinaux et en avant du plancher du 4ème
ventricule, proches des noyaux moteurs du XII.
- Les voies motrices :
. Le faisceau pyramidal, après avoir traversé la
capsule interne du cerveau, descend dans le
17
- La formation réticulée bulbaire : à la jonction avec le pédoncule cérébelleux moyen.
Les premiers neurones de la voie auditive centrale
Elle est au centre du bulbe jouxtant les noyaux du forment le Reil latéral qui se termine dans le corps
plancher notamment les noyaux neurovégétatifs, le genouillé interne du thalamus.
faisceau latéral, l’olive bulbaire, le Reil médian, le A partir du thalamus il y a projection vers le cortex
faisceau tecto-spinal et les noyaux du raphé. Elle est auditif primaire correspondant. Les voies auditives
le point de départ des voies bulbo-réticulo-spinales sont à la fois controlatérales et homolatérales
et du système réticulé activateur ascendant. (projection bilatérale depuis les noyaux cochléaires,
Relai de la voie spino-réticulo-thalamique : noyau à prédominance controlatérale selon la
gigantocellulaire, noyau réticulé latéral. latéralisation du sujet).
Conséquences anatomo-cliniques :
- Les noyaux du pont :
- Une lésion ou une souffrance de la formation
réticulée entraîne un coma. Ils constituent un élément caractéristique de la
- Syndrome de Wallenberg : c’est l’infarctus de fosse protubérance dans sa partie antérieure. Ils sont
postérieure le plus fréquent, lié à une lésion de l’artère de la
reliés entre eux et constituent un relais pour les
fossette latérale du bulbe (branche de l’artère cérébelleuse
postéro-inférieure ou PICA). L’ischémie du territoire rétro- voies néocérébelleuses provenant du cortex
olivaire entraîne les symptômes suivants : cérébral.
. Vertige rotatoire, vomissements, nystagmus, chute par L’existence de ces noyaux et de ces fibres explique
lésion du noyau vestibulaire. la division du faisceau pyramidal en petits faisceaux.
. Troubles de la déglutition, de la sensibilité du carrefour
aéro-digestif par lésion du noyau ambigu et du noyau - Dans la calotte protubérantielle :
du faisceau solitaire.
. Médialement, d’avant en arrière : le Reil
. Anesthésie thermoalgique du visage ipsilatéral par
lésion du noyau de la racine descendante du V. médian, le tecto-spinal, le faisceau longitudinal
Parallèlement, anesthésie thermo-algique de médian reliant le VI et le III et les noyaux du
l’hémicorps controlatéral à la lésion du faisceau spino- raphé (noyaux du raphé magnus, raphé pontis).
thalamique.
. Syndrome cérébelleux homolatéral par lésion du . Latéralement : le spino-thalamique et le Reil
pédoncule cérébelleux et du faisceau de Gowers. latéral en avant, le rubro-spinal, le Gowers et
- Syndrome de Claude-Bernard-Horner par lésion du système entre les deux le faisceau central du
orthosympathique. tegmentum ou faisceau central de la calotte,
reliant le noyau rouge à l’olive bulbaire.
2. Le pont En cas de lésion du faisceau central de calotte
seront observées des myoclonies vélo-palatines
- Sous le plancher du 4ème ventricule : (lésion du triangle de Mollaret).
. On retrouve sous l’aile blanche médiale le - La formation réticulée protubérantielle :
noyau du VI et du VII, lequel contourne par ses
axones le noyau du VI. Le noyau du VII est divisé Elle est composée de dedans en dehors par :
en deux groupes : le facial supérieur qui innerve . La formation réticulée pontique paramédiane
les muscles du front et le muscle orbiculaire des (FRPP) : c’est un relai prémoteur oculomoteur
paupières et qui reçoit des afférences horizontal lié au noyau du VI et au colliculus
bilatérales corticales, et le facial inférieur qui ne supérieur.
reçoit que des afférences corticales . Les noyaux réticulés pontis oralis et caudalis :
controlatérales. voie ponto-réticulo-spinale descendante.
. Sous l’aile grise moyenne, le noyau salivaire . Le locus coeruleus : noyau noradrénergique
supérieur (origine de l’innervation des glandes intervenant dans l’éveil.
sous-maxillaires et sublinguales), le noyau
muco-lacrymo-nasal (tous deux contingents 3. Les pédoncules cérébraux
neurovégétatifs du VII) et le noyau gustatif
supérieur (VII bis). - La substance noire (ou locus niger) :

. Sous l’aile blanche latérale, le noyau du VII bis C’est la plus volumineuse masse nucléaire de la
et le noyau pontique principal du V. région. Sa couleur caractéristique provient des
pigments mélaniques qu’elle contient. Elle sépare le
- Les noyaux cochléaires : tegmentum du pédoncule cérébral stricto sensu.
En cas de stimulus auditif, les cellules de l’organe de Rudimentaire chez les vertébrés inférieurs, elle
Corti vont générer des influx nerveux parcourant le atteint son apogée de développement chez
nerf cochléaire (VIII), les noyaux cochléaires l’Homme avec du côté tegmental la pars compacta,
postérieur ou dorsal et antérieur ou ventral, point partie dense, et du côté pédonculaire la pars
de départ des voies auditives centrales. Ils se situent reticulata dont les cellules ne contiennent pas de
pigments mélaniques.
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La pars compacta (A9) est le point de départ de la - L’aqueduc de Sylvius, en arrière, est entouré de
voie nigro-striée, siège électif des lésions de la substance grise péri-aqueducale dans laquelle on
maladie de Parkinson. Les autres aires peut individualiser les noyaux du III (ou du IV sur une
dopaminergiques sont l’A8 ou aire rétro-rubrale en coupe plus basse passant par le colliculus inférieur).
connexion avec l’amygdale, l’A10 ou aire tegmento- Le III regroupe plusieurs noyaux moteurs pour les
ventrale médialement au locus niger, point de différents muscles innervés (droit supérieur, petit
départ des voies méso-limbiques et méso-corticales oblique, droit interne, droit inférieur et releveur de
en connexion avec le noyau accumbens. Ce dernier la paupière homolatéraux et le muscle droit
va activer l’hypothalamus, le cortex limbique, supérieur de l’œil controlatéral) mais aussi des
l’hippocampe et le cortex préfrontal, participant noyaux neurovégétatifs comme le noyau pupillaire
ainsi au circuit de la récompense, du plaisir et du d’Edinger-Westphall.
désir. Des noyaux oculomoteurs accessoires sont
également présents comme le noyau interstitiel de
La maladie de Parkinson est une maladie
Cajal et le noyau rostral interstitiel du faisceau
neurodégénérative qui représente la 2ème cause de
handicap moteur du sujet âgé après les accidents longitudinal médial, relais prémoteurs des saccades
vasculaires cérébraux, et concerne 2% de la population après oculaires.
65 ans. Un syndrome parkinsonien se définit par une triade
- Dans la région tectale se trouve en arrière le noyau
clinique : tremblement (de repos lent, asymétrique et
épargnant la tête), hypo ou akinésie, hypertonie (avec rigidité du colliculus supérieur (dans le tubercule
plastique cédant par à-coups : « roue dentée »). quadrijumeau antérieur). Une coupe passant par le
tubercule quadrijumeau postérieur aurait mis en
- Entre les pieds du pédoncule, médialement et au- évidence le noyau du colliculus inférieur et dans la
dessus des locus niger, sous la commissure blanche substance grise périaqueducale le noyau moteur du
antérieure se trouve la substance innominée IV. Il s’agit de relais sensoriels entre le tronc cérébral
regroupant le noyau de Meynert cholinergique (cf et les corps genouillés interne ou externe du
hippocampe), le striatum ventral (noyau thalamus.
accumbens) et le pallidum ventral. Le colliculus supérieur contient une portion motrice
profonde dont on a pu isoler le noyau du toit du
- Le noyau rouge :
mésencéphale à l’origine du tractus tecto-spinal et
De forme ovoïde, il est situé derrière le locus niger tecto-bulbaire.
au centre de la calotte, près du colliculus supérieur. Si la plus grande partie des fibres du tractus optique
Il contient une portion magnocellulaire inférieure se termine directement dans le corps genouillé
ou paléorubrale en lien avec la moelle et le cortex, externe en passant par le tubercule quadrijumeau
et une portion supérieure parvocellulaire ou antérieur sans s’y arrêter (voie réticulo-géniculo-
néorubrale tournée exclusivement vers le cortex striée), quelques une se terminent dans les couches
cérébral. superficielles de la substance grise du colliculus
. Paléorubrum : supérieur.
- Afférences spino-cérébelleuses, fibres Celui-ci reçoit des afférences corticales (A18 et 19
moussues (noyau interposé et faisceaux de essentiellement) mais aussi de la formation
Fleichsig et Gowers). réticulée ou du thalamus.
- Efférences rubro-spinales, réticulo-spinales Ses efférences sont tecto-spinales controlatérales
et corticales. et tecto-bulbaires homo et controlatérales pour
. Néorubrum : différents centres du tronc cérébral (noyaux de la
- Afférences corticales (fronto-ponto-néo- réticulée, noyaux moteurs…).
cérébelleuses, fibres grimpantes, noyau En arrière de la région péri-aqueducale on retrouve
denté). la commissure blanche postérieure intervenant
- Efférences thalamo-corticales. dans les mouvements de verticalité du regard

- Latéralement au noyau rouge, on retrouve les Une lésion de cette commissure blanche
faisceaux de Reil médian et spino-thalamique, se postérieure donnera une paralysie du regard
rapprochant l’un de l’autre, et le Reil latéral. En vertical : c’est le syndrome de Parinaud.
arrière et proche de la région péri-aqueducale et de - Entre la substance grise péri-aqueducale en arrière,
ces faisceaux est visible le noyau mésencéphalique le noyau rouge en avant et les faisceaux latéraux, on
du V (sensibilité proprioceptive du trijumeau). retrouve enfin la formation réticulée
- En avant du locus niger, dans le pied, on retrouve au mésencéphalique qui sera connectée aux noyaux
centre le faisceau cortico-spinal ou faisceau réticulés, centro-médians et intra-laminaires du
pyramidal et le faisceau cortico-nucléaire ou thalamus notamment par le faisceau médian
faisceau géniculé, et de part et d’autre le faisceau télencéphalique.
fronto-pontique d’Arnold médialement et le Dans la formation réticulée mésencéphalique on
faisceau occipito-temporo-pariéto-pontique de trouve également le noyau pédonculo-pontique
Turk-Meynert latéralement. cholinergique et glutaminergique, noyau
19
intervenant dans l’éveil et le sommeil paradoxal Conséquences anatomo-cliniques :
activant la voie thalamo-corticale et la marche - Lésions du locus niger : maladie de Parkinson.
(projections médullaires, cible de traitement par - Lésions du noyau rouge : syndrome de Claude et
neurostimulation). syndrome de Benedikt.
- Lésions de la commissure blanche postérieure : syndrome de
Parinaud.
- Atteinte de la bandelette longitudinale postérieure :
ophtalmoplégie internucléaire.

20
LE CERVEAU

I. Description générale - La fissure centrale, les sillons pré et post-centraux,


la fissure pariéto-occipitale.
Le cerveau est constitué de deux hémisphères cérébraux - Le corps calleux : c’est une commissure de
reliés par le corps calleux. On distingue : substance blanche d’environ 10 cm de long qui relie
- De la substance grise : les deux hémisphères. On lui distingue plusieurs
. Le cortex cérébral, situé en périphérie. parties d’avant en arrière :
. Des amas profonds : les noyaux gris centraux. . Le genou, qui se termine par le bec du corps
calleux.
- De la substance blanche, située en profondeur et au . Le corps, qui forme le toit des ventricules
niveau du corps calleux. latéraux.
. Le splénium
Embryologiquement, il provient de la vésicule
prosencéphalique qui se divise en diencéphale (donnant - Le cingulum, situé entre le corps calleux et le sillon
le thalamus et l’hypothalamus) et en télencéphale (cortex cingulaire ou callaso-marginal.
cérébral, noyau lenticulaire, noyau caudé).
- Le sillon calcarin, situé à la base du lobe occipital. Il
Les noyaux gris centraux regroupent le thalamus et les relie le pôle occipital à l’extrémité antérieure du
ganglions de la base (pallidum, putamen, noyau caudé), sillon pariéto-occipital.
auxquels on associe classiquement le locus niger, le
noyau subthalamique et la zona incerta. - L’hippocampe.
La maladie d’Alzheimer débute par une atrophie
1. Vue latérale du cerveau de l’hippocampe. C’est une démence du sujet âgé
d’évolution lentement progressive, se traduisant
On peut y voir les lobes frontal, pariétal, temporal et par des troubles mnésiques touchant initialement la mémoire
occipital. Ces lobes sont séparés et subdivisés par des épisodique récente (amnésie hippocampique) puis évoluant
fissures : vers une atteinte de toutes les fonctions cognitives avec
syndrome aphaso-apraxo-agnosique et grabatisation.
- La fissure centrale, ou scissure de Rolando, qui
sépare le lobe frontal du lobe pariétal. II. Coupes anatomiques du cerveau
- La fissure latérale, ou scissure de Sylvius, qui sépare
le lobe frontal du lobe temporal et se prolonge en 1. La coupe de Charcot
profondeur par la fosse latérale ou vallée sylvienne
au fond de laquelle se trouve le cortex insulaire. C’est une coupe frontale des hémisphères cérébraux qui
permet de mettre en évidence :
- La fissure pariéto-occipitale qui sépare le lobe
pariétal du lobe occipital, et l’incisure temporo- - La fissure longitudinale qui sépare les deux
occipitale qui délimite les lobes temporal et hémisphères, et le corps calleux qui les réunit.
occipital. - Les ventricules latéraux, séparés par le septum
Au sein des lobes on distingue : pellucidum qui contient le fornix réunissant le corps
mamillaire et l’hippocampe.
- Le sillon pré-central, ou pré-rolandique, qui délimite
avec la fissure centrale l’aire frontale ascendante. - Les fosses latérales, entre les lobes frontaux et
temporaux, dans lesquelles circulent les artères
- Le sillon post-central, ou post-rolandique, qui cérébrales moyennes.
délimite avec la fissure centrale l’aire pariétale
ascendante. - Le cortex insulaire, au fond de la fosse latérale.
- Les noyaux gris centraux : thalamus, noyau caudé et
2. Vue médiale d’un hémisphère noyau lenticulaire, lui-même subdivisé en putamen,
pallidum externe et pallidum interne.
On y repère plusieurs éléments :
- Le claustrum, ou avant-mur, situé entre le putamen
- Les quatre lobes déjà visibles sur la vue latérale, et le cortex insulaire.
mais aussi le cortex limbique délimité par la fissure
limbique constituée de plusieurs sillons successifs : On peut ainsi définir plusieurs espaces :
subcalleux, cingulaire avec son segment marginal,
- La capsule interne : entre le thalamus et le pallidum
subpariétal, antécalcarin, collatéral et rhinal.
interne.

21
Ci-dessus : coupe frontale du cerveau (IRM)
Le plan de coupe est plus antérieur que celui de la traditionnelle coupe de Charcot : on ne voit donc que la tête du
noyau caudé et pas le thalamus. Sur cette séquence, le liquide cérébro-spinal apparaît en blanc et la substance grise
apparaît plus claire que la substance blanche.

Ci-dessous : coupe transversale du cerveau (IRM)


C’est la coupe dite de Fleichsig. Sur cette séquence, le liquide apparaît en noir (le liquide cérébro-spinal mais aussi
le sang) et la substance grise apparaît plus foncée que la substance blanche.

22
- La capsule externe : entre le putamen et le Le noyau caudé et le putamen forment le
claustrum. néostriatum.
Le pallidum (GPE et GPI) forme le paléostriatum.
- La capsule extrême : latéralement au claustrum.
Nous approfondirons ici la description du thalamus :
2. La coupe de Fleichsig
Le thalamus est le plus volumineux des noyaux gris
C’est une coupe transversale des hémisphères cérébraux centraux. C’est une masse appliquée contre le bord
passant par le genou et le splénium du corps calleux, sur latéral du 3ème ventricule et qui adopte grossièrement la
laquelle on peut voir : forme d’un œuf dont la partie la plus effilée, le pulvinar,
est orientée vers l’arrière. Cette partie postérieure est
- Les ventricules latéraux, en particulier leurs cornes flanquée de deux noyaux : les corps genouillés.
frontale et occipitale. Il est divisé en trois parties par la lame médullaire
interne : une partie latérale où l’on trouve les noyaux
- Le 3ème ventricule, dont la paroi latérale est formée latéraux, une partie médiale où l’on trouve les noyaux
en grande partie par le thalamus. médiaux, et une partie antérieure où l’on trouve le noyau
- De part et d’autre du thalamus, la tête et la queue antérieur. On trouve également des noyaux au sein de la
du noyau caudé. lame médullaire interne : les noyaux intralaminaires.

- Latéralement, le putamen et le pallidum. - Les noyaux latéraux du thalamus :

Entre le thalamus et le pallidum, on retrouve la capsule . Le noyau ventro-postéro-latéral (sensitif) :


interne qui adopte globalement une forme de - Afférences : voies lemniscale (Reil médian) et
boomerang avec un bras antérieur, un genou et un bras extra-lemniscale (faisceau néo-spino-
postérieur. C’est le lieu de passage de faisceaux thalamique).
descendants et ascendants : - Efférences : cortex somesthésique S1 et S2.

- Tractus pyramidal ou cortico-spinal : situé dans le . Le noyau ventro-postéro-médial (sensitif) :


bras postérieur de la capsule interne, il véhicule la - Afférences : afférences somesthésiques de la
motricité volontaire des membres controlatéraux. région céphalique via le lemniscus
trigéminal, et voies gustatives.
- Tractus géniculé ou cortico-nucléaire : situé dans le - Efférences : partie inférieure du cortex
genou, il véhicule les informations destinées aux somesthésique primaire.
nerfs crâniens pour la motricité volontaire de la
face. Le syndrome de Déjerine-Roussy est lié à une
lésion du noyau ventro-postéro-latéral. On
- Tractus cortico-pontiques, parmi lesquels on observe les symptômes suivants :
distingue : - Hypoesthésie et paresthésies de l’hémicorps
. Le faisceau fronto-pontique d’Arnold, dans le controlatéral.
bras antérieur. - Perte de la sensibilité lemniscale (épicritique,
proprioceptive, pallesthésie).
. Le faisceau temporo-pariéto-occipito-pontique
- Hyperpathies : intégration douloureuse de stimuli qui
de Turk-Meynert, dans le bras postérieur. normalement ne le sont pas.
- Algies thalamiques : sensations de brûlure.
III. Les noyaux gris centraux
. Le noyau ventral latéral (moteur) :
Aussi appelés ganglions de la base (stricto sensu à - Afférences : noyau dentelé du cervelet.
- Efférences : cortex moteur
l’exception du thalamus), ce sont des amas de substance
grise situés dans la profondeur les hémisphères . Le noyau ventral antérieur (moteur) :
cérébraux : - Afférences : pallidum interne et locus niger.
- Efférences : cortex pré-moteur.
- Noyaux gris centraux diencéphaliques :
. Les noyaux latéro-dorsaux : noyau latéro-
. Thalamus.
dorsal, noyau latéral postérieur, pulvinar (ce
. Hypothalamus.
dernier est un centre intégrateur sensitivo-
. Noyau subthalamique (ou corps de Luys).
sensoriel qui se projette au niveau du carrefour
- Noyaux gris centraux télencéphaliques : temporo-pariéto-occipital).
. Noyau caudé. - Le noyau antérieur :
. Noyau lenticulaire, lui-même divisé en trois :
Il fait partie intégrante du circuit de Papez (circuit
- Putamen.
hippocampo-mamilllo-thalamo-cingulo-hippocam-
- Pallidum externe (globe pâle externe, GPE).
pique , circuit de la mémoire à court terme.
- Pallidum interne (globe pâle interne, GPI).
. Afférences : corps mamillaire par le biais du
faisceau de Vicq d’Azyr.
23
. Efférences : cingulum. - Couche moléculaire.
- Couche granulaire externe.
- Les noyaux médiaux : - Couche pyramidale.
. Le noyau centro-médial para-fasciculaire - Couche granulaire interne.
(associatif) : - Couche ganglionnaire.
- Afférences : tractus paléo-spino-thalamique. - Couche des cellules fusiformes.
- Efférences : noyau ventro-postéro-latéral.
V. Le cortex frontal
. Le noyau dorso-médial (associatif, neuro-
végétatif) :
Au niveau du cortex frontal on distingue :
- Afférences : hypothalamus, amygdale,
noyaux intralaminaires du thalamus. - Le cortex frontal primaire ou cortex moteur
- Efférences : cortex préfrontal. primaire, constitué par l’aire 4 de Brodmann. Il est
responsable de l’exécution du mouvement.
- Les corps genouillés :
- Le cortex frontal secondaire ou cortex moteur
. Le corps genouillé latéral (sensoriel) : c’est le
secondaire, lui-même décomposé en :
relais thalamique visuel de la voie rétino-
. Cortex pré-moteur : constitué des aires 6 et 8
géniculo-striée.
(AMS ou aire motrice supplémentaire sur la
- Afférences : voies rétino-géniculées.
face médiale) et de l’aire de Broca, il est
- Efférences : radiations optiques qui gagnent
responsable de la programmation motrice.
le cortex occipital primaire (aire 17 de
. Cortex pré-frontal : constitué du pôle frontal, il
Brodmann ou aire striée).
prend en charge le comportement moteur.
. Le corps genouillé médial (sensoriel) : c’est le
relais thalamique auditif. 1. Le cortex moteur primaire
- Afférences : voies cochléo-géniculées.
- Efférences : cortex temporal primaire (aires Il est uniquement formé par l’aire 4 qui occupe la totalité
41 et 42 de Brodmann). de la circonvolution frontale ascendante. Celle-ci est en
partie à l’origine des tractus pyramidal (cortico-spinal) et
- Les noyaux intralaminaires : géniculé (cortico-nucléaire) :
Ce sont des noyaux associatifs non spécifiques qui - 30% des fibres de ces tractus naissent dans l’aire 4.
reçoivent des afférences diffuses (entre autres de la - 30% naissent dans l’aire 6.
formation réticulaire) et dont les efférences - 40% naissent dans le cortex pariétal.
principales vont vers le striatum et le cortex frontal. Le cortex moteur primaire ne fait qu’exécuter un
Les deux principaux noyaux intralaminaires sont le mouvement programmé par le cortex pré-moteur et le
noyau centro-médian et le noyau para-fasciculaire, cortex pariétal.
qui constituent le complexe centro-médian-
parafasciculaire. La représentation somatotopique est une
correspondance entre le mouvement d’une partie du
IV. Généralités sur le cortex cérébral corps et la cellule qui en est responsable. La
représentation somatotopique motrice de l’Homme est
Très étendu chez l’Homme, c’est une couche superficielle un peu particulière puisqu’il y a une hypertrophie des
épaisse de 1,5 à 4,5 mm dont la surface totale est proche zones responsables de la motricité des doigts, de la
de 2000 cm², parmi lesquels ⅔ sont cachés dans les langue, … : c’est l’homonculus de Penfield :
sillons. - A la face latérale de l’aire 4, on trouve :
On peut diviser le cortex de différentes manières : . Dans la partie inférieure, les neurones
responsables de la motricité de la face.
- Anatomiquement, il est divisé en gyrus ou . Dans la partie moyenne, les neurones
circonvolutions. responsables de la motricité de la main.
- Physiologiquement, il est divisé en aires - A la face médiale de l’aire 4, on trouve
cytoarchitectoniques selon la classification de essentiellement les neurones responsables de la
Brodmann. motricité du membre inférieur.
- Sur le plan phylogénique, on distingue l’archicortex,
le paléocortex et le néocortex.
2. L’opercule rolandique

Le néocortex est la structure la plus étendue : il Situé au-dessus du sillon latéral, il est responsable de la
représente à lui seul 90% de la totalité du cortex. Il est déglutition et de la motricité des cordes vocales.
très bien systématisé avec six couches cellulaires
distinctes, de la superficie à la profondeur :

24
3. Le cortex pré-moteur VI. Le cortex pariétal
Il est constitué de l’aire 6, de l’aire 8 et de l’aire de Broca. Le cortex pariétal est limité en avant par le sillon central,
et en arrière par le sillon pariéto-occipital. On distingue,
- L’aire 6 : encore qualifiée d’aire motrice
comme pour chaque cortex, un cortex pariétal primaire
supplémentaire (AMS), elle occupe le gyrus frontal
et un cortex pariétal secondaire.
supérieur (F1) et est à l’origine des voies cortico-
pontiques et cortico-striatales.
1. Le cortex pariétal primaire
- L’aire 8 : elle occupe le gyrus frontal moyen (F2) et
représente la commande corticale de l’oculo- C’est le cortex somesthésique. Il est constitué des aires 1,
motricité. 2 et 3 et correspond grosso modo à la circonvolution
pariétale ascendante, limitée en avant par le sillon central
Une stimulation de l’aire 8 gauche provoque une
déviation des yeux vers la droite. Ceci explique et en arrière par le sillon post-central.
pourquoi un patient hémiplégique « regarde sa C’est dans le cortex somesthésique S1 que se terminent
lésion »ou « regarde du côté opposé à son hémiplégie ».
les fibres de la voie lemniscale, relayée par le noyau
- L’aire de Broca : elle occupe le pied du gyrus frontal ventro-postéro-latéral du thalamus. La somatotopie est
inférieur (F3). C’est la zone d’expression du langage, toujours identique :
elle contrôle le système bucco-phonatoire qui - La partie inférieure (face latérale) de la
permet l’articulation des phonèmes. circonvolution pariétale ascendante correspond à la
face.
La zone du langage est majoritairement située dans - La partie moyenne (face latérale) correspond au
l’hémisphère gauche : membre supérieur.
. Chez les droitiers, elle est à 90% dans - La partie située à la face médiale correspond au
l’hémisphère gauche. membre inférieur.
. Chez les gauchers la répartition est moins
inégale : 70% à gauche et 30% à droite. Outre la voie lemniscale, se termine également une partie
de la voie extra-lemniscale. En effet, celle-ci est
Une destruction de l’aire de Broca provoque une représentée par deux faisceaux : le tractus paléo-spino-
aphasie de Broca, c'est-à-dire une impossibilité
thalamique relayé par le noyau giganto-cellulaire qui se
d’articuler. C’est une aphasie dite non fluente. Elle
termine dans le cortex limbique et l’insula, et le tractus
est moins fréquente chez les gauchers en raison de la
répartition moins inégale de la zone du langage. néo-spino-thalamique relayé par le noyau ventro-
postéro-latéral du thalamus (comme la voie lemniscale)
Mise en application clinique : qui se termine dans le cortex somesthésique S2.
Un sujet droitier présente une hémiplégie droite Le cortex somesthésique S2 est aussi le point de départ
mais pas d’aphasie. La lésion se situe donc des neurones qui se rendent au thalamus pour le contrôle
vraisemblablement dans l’hémisphère gauche compte-tenu
du message nociceptif. Ces neurones viennent en effet
de l’hémiplégie droite. Le sujet étant droitier, la zone du
stimuler les neurones enképhalinergiques.
langage se situe très majoritairement à gauche. Cependant il
n’est pas aphasique : la lésion a donc épargné l’aire de Broca
et vraisemblablement les autres aires motrices. On conclut 2. Le cortex pariétal secondaire
donc à une lésion de la capsule interne où passe, entre autres,
le faisceau pyramidal. Il ne s’agit plus d’un cortex somato-sensitif comme l’était
le premier, mais d’un cortex d’association.
4. Le cortex pré-frontal Il correspond à la zone située en arrière de la
circonvolution pariétale ascendante et est constitué des
Le cortex pré-frontal est situé en avant du cortex pré- aires 5, 7, 39 et 40.
moteur : il occupe le pôle frontal. Il est responsable de l’interprétation du message
Il a des fonctions cognitives élevées : le jugement, la somesthésique. Il remplit également une fonction
prévision, l’intellect, la planification du comportement, … motrice.
L’éducation, les convenances sociales sont intégrés par le
- Les zones interprétatives :
cortex pré-frontal.
Une lésion du pôle frontal provoque une moria (du
Il s’agit essentiellement de l’aire 7.
latin morio = bouffon) qui se caractérise par des Elles permettent notamment la stéréognosie, c'est-
troubles moteurs et comportementaux à type de à-dire la reconnaissance des objets.
désinhibition, une apathie, une raréfaction des mouvements
et une relative indifférence affective. Les deux hémisphères cérébraux ne remplissent pas
les mêmes fonctions :
. A l’hémisphère gauche, on attribue la
reconnaissance des objets ou des couleurs, le
langage, le calcul, …

25
. A l’hémisphère droit, on attribue plutôt la - Le cortex occipital secondaire ou associatif,
reconnaissance des formes et des visages, représenté par les aires 18 et 19.
l’appréhension de l’espace et du schéma
corporel, … 1. Le cortex occipital primaire
Par conséquent, la stéréognosie est plutôt dévolue
à l’hémisphère gauche. Il correspond aux berges du sillon calcarin et est constitué
uniquement de l’aire 17, ou aire striée.
Dès lors, distingue deux types d’astéréognosie
(incapacité à reconnaître les objets) : Le cortex occipital est l’aboutissement de la voie rétino-
. Astéréognosie tactile : l’objet n’est même pas géniculo-striée.
senti. Chaque moitié latérale du champ visuel est représentée
. Astéréognosie pure : l’objet est senti, mais le dans le cortex occipital primaire de l’hémisphère
sujet est incapable de le nommer. controlatéral.
A cette première inversion s’en ajoute une seconde : la
Le syndrome de Babinski-Anton est une lésion
pariétale postérieure souvent secondaire à un berge supérieure de l’aire 17 correspond au champ visuel
accident vasculaire cérébral dans laquelle on inférieur, et la berge inférieure au champ visuel
assiste à une hémi-asomatognosie controlatérale (le sujet supérieur.
perd la conscience de l’hémicorps controlatéral), une
Deux exemples de pathologies pouvant toucher le
négligence visuelle controlatérale et une anosognosie : le
lobe occipital :
sujet est totalement inconscient de son trouble.
- L’hémianopsie homonyme controlatérale : elle
- Les zones motrices : est liée à une atteinte d’une des deux aires 17. Par exemple,
une atteinte de l’aire 17 gauche provoque une hémianopsie
Il s’agit essentiellement des aires 5, 39 et 40. homonyme controlatérale droite.
30 à 40% des fibres motrices (faisceaux pyramidal et - La cécité corticale : elle est liée à une destruction des deux
géniculé) naissent dans l’aire 5. aires 17. Cette lésion se manifeste par des hallucinations
Ces aires motrices sont responsables de la motricité (perceptions sans objet) ainsi que par une anosognosie, ce qui
signifie que le patient est inconscient de son trouble.
volontaire : elles permettent d’effectuer un
mouvement fin et délicat. On dit qu’elles sont
responsables de la praxie, c'est-à-dire du 2. Le cortex occipital secondaire
comportement moteur finalisé.
Chargé d’interpréter les impressions visuelles, il est
En cas de lésion de ces zones, on peut observer deux constitué des aires 18 et 19.
types d’apraxies gestuelles :
. Apraxie idéomotrice : le sujet est incapable Le cortex occipital secondaire gauche assure la
d’effectuer un geste simple. reconnaissance des objets, des couleurs, des chiffres et
. Apraxie idéatoire : le sujet est incapable des lettres, tandis que le cortex occipital secondaire droit
d’effectuer une succession de gestes. assure la reconnaissance des formes, des visages ainsi
que l’appréhension de l’espace et du schéma corporel.
Les lésions du gyrus supra-marginalis (aire 40)
sont responsables d’une apraxie gestuelle Alors qu’une lésion du cortex occipital primaire
bilatérale. Les apraxies idéomotrices et idéatoires provoque une cécité dans la partie
sont le plus souvent secondaires à une lésion gauche, les correspondante du champ visuel, une lésion du
zones praxiques gestuelles étant majoritairement cortes occipital secondaire provoque un déficit de
latéralisées à gauche. Certaines apraxies peuvent être l’interprétation et de la reconnaissance visuelle :
secondaires à des lésions à droite : c’est le cas de l’apraxie de - Alexie agnosique : elle se manifeste par l’impossibilité à
l’habillage. reconnaître les chiffres, les lettres, les couleurs et les objets.
Elle est liée à une atteinte du cortex occipital secondaire
Les zones praxiques ne sont pas exclusivement gauche.
situées dans le cortex pariétal secondaire : certaines - Prosopagnosie : elle se manifeste par une incapacité à
sont frontales, responsables de la marche reconnaître les visages et les formes. La reconnaissance des
notamment. autres personnes se fait alors par un détail vestimentaire, par
le son de la voix, … Elle est liée à une atteinte du cortex
occipital secondaire droit.
VII. Le cortex occipital - Agnosie visuelle droite : le sujet présente des difficultés à
percevoir le temps (les images vont défiler plus rapidement)
Le lobe occipital est séparé du lobe pariétal par le sillon et l’espace (les images vont se superposer). La lésion est là
pariéto-occipital. En revanche, la limite qui le sépare du aussi située au niveau du cortex occipital secondaire droit.
lobe temporal est totalement virtuelle.
VIII. Le cortex temporal externe
La majorité des fonctions dévolues au cortex occipital
sont situées à sa face interne. On divise souvent le cortex
Il est séparé du lobe frontal par la fissure latérale. En
occipital en deux parties :
revanche, la limite qui le sépare du lobe occipital est
- Le cortex occipital primaire, représenté par l’aire 17.
purement virtuelle.

26
Il est surtout responsable de l’audition. Sa partie la plus ancienne constitue le rhinencéphale,
On distingue encore une fois un cortex auditif primaire et relativement réduit chez l’Homme : c’est la portion
un cortex auditif secondaire. olfactive. Sa portion non-olfactive intervient quant à elle
dans les conduites affectives, émotionnelles, mnésiques
1. Le cortex auditif primaire et comportementales.
Selon Mac Lean, le système limbique est le « cerveau de
Le lobe temporal est divisé en circonvolutions temporales l’instinct de conservation de l’individu et de l’espèce ».
supérieure (T1 ou aires 41 et 42), moyenne (T2 ou aire 22)
et inférieure (T3 ou aire 21). 1. Les voies olfactives
Le cortex auditif correspond aux aires 41 et 42 de Appliqué contre la lame criblée de l’ethmoïde, le bulbe
Brodmann. Plus exactement, il correspond à la berge olfactif se prolonge par le tractus olfactif puis par les stries
supérieure de la circonvolution temporale supérieure : le olfactives (cf chapitre « nerfs crâniens »).
gyrus de Heschl.
C’est ce cortex qui est responsable de la perception des
2. Le cortex olfactif
sons. Il reçoit des fibres provenant du corps genouillé
interne, relais thalamique du Reil latéral.
L’aire olfactive latérale correspond au cortex olfactif
Les informations auditives sont ensuite traitées et
primaire ou cortex entorhinal.
interprétées par le cortex auditif secondaire.
L’aire olfactive intermédiaire correspond à la substance
perforée antérieure.
2. Le cortex auditif secondaire L’aire olfactive médiale correspond à l’aire 25 de
Brodmann, ou aire septale. Elle est constituée du gyrus
Il est situé immédiatement en arrière et en dessous du subcalleux (situé sous le bec du corps calleux) et du gyrus
cortex auditif primaire. Dans l’hémisphère dominant (à paraterminal.
gauche pour le droitier, à droite pour le gaucher), cette
région prend également le nom d’aire de Wernicke ou
3. L’hippocampe
planum terminale. Celle-ci est le centre des images
auditives du langage : elle permet son décodage et sa
Il est situé à la face médiale du lobe temporal, au-dessus
compréhension.
de la circonvolution T4, à l’extrémité de la corne
Une lésion de cette aire de Wernicke entraîne une d’Ammon (T5) et médialement à la corne temporale du
aphasie de Wernicke, caractérisée par une ventricule latéral.
logorrhée. Le sujet présente une profonde Il est constitué de 4 régions hippocampales propres
altération de la compréhension et s’exprime dans un jargon numérotées de CA 1 à CA 4 (CA pour « corne d’Ammon »),
incompréhensible. Il est également anosognosique. du gyrus dentelé et du subiculum. Ce dernier est le lieu de
Les deux hémisphères ne remplissant pas les mêmes passage des fibres perforantes provenant du cortex
fonctions, le cortex auditif gauche permettra la parahippocampique et se projetant sur les CA de
reconnaissance des bruits et des mots, tandis que le l’hippocampe.
cortex auditif droit sera davantage sensible à la mélodie Il fait partie du circuit de Papez, ou circuit hippocampo-
du langage et à la musique. mamillo-thalamo-cingulo-hippocampique, qui joue un
rôle dans la mémorisation à court terme.
IX. Le lobe insulaire
4. Le corps amygdaloïde
L’insula, grossièrement triangulaire, est située dans le
fond de la fosse latérale (vallée sylvienne) : pour voir le L’amygdale est un complexe de noyaux gris centraux
lobe insulaire, il faut écarter les opercules frontal et localisé au niveau l’extrémité antérieure du lobe
temporal. En profondeur, elle est en rapport avec la temporal, entre le noyau lenticulaire et le ventricule
capsule extrême. latéral
Un sillon central la divise en deux parties : l’une Le syndrome de Kluver-Bucy est lié à une
antérieure subdivisée en trois gyrus insulaires courts, destruction du noyau amygdalien et du cortex
l’autre postérieure formée de deux gyrus insulaires longs. péri-amygdalien. Il se manifeste par une perte de
l’agressivité ainsi que par un comportement sexuel
totalement désinhibé. Il est souvent secondaire à une
X. Le système limbique infection par le virus de l’herpès : niché dans le ganglion de
Gasser, celui-ci peut profiter d’une faiblesse immunitaire
Il adopte grossièrement la forme d’une raquette dont le pour en sortir et suivre le trajet du nerf trijumeau ; il peut ainsi
manche serait formé par le bulbe olfactif. Découvert en provoquer l’apparition d’un bouton de fièvre, mais il peut
1878, il aura fallu attendre 1937 et Papez pour une aussi dans certains cas provoquer une encéphalite aigue qui
description plus précise. s’accompagne du syndrome de Kluver-Bucy. Plus rarement, il
peut être lié à une calcification du noyau amygdalien.

27
- Afférences : 6. Le septum ou aire septale
. Septum.
. Strie olfactive latérale. Déjà citée, elle correspond en fait à l’aire olfactive
médiale. Elle joue un rôle dans l’interprétation subjective
- Efférences : l’hypothalamus, via la strie terminale
des odeurs et est intimement liée aux autres structures
(relai du 2ème circuit mnésique de Mishkin).
limbiques intervenant dans les phénomènes émotifs. Elle
Elle joue un rôle dans la modulation de l’agressivité en jouerait ainsi un rôle neuromodulateur inhibiteur de
stimulant l’hypothalamus, dans l’alimentation, dans le l’agressivité et serait une zone « gâchette » de l’orgasme.
plaisir sexuel et dans la mémoire.
- Afférences :
. Strie olfactive médiale.
5. Le cingulum . Corps amygdaloïde.
. Noyau basal de Meynert (cholinergique).
Le cingulum est un faisceau d’association constitué de . Noyaux du raphé (sérotoninergiques).
substance blanche. Le gyrus cingulaire, quant à lui, est . Locus coeruleus (noradrénergique).
une formation corticale du lobe limbique non-olfactif. . Locus niger (dopaminergique).
- Efférences : principalement l’hippocampe.

28
LE CERVELET

I. Généralités . La couche granulaire, la plus profonde, où


siègent les cellules des grains et les cellules de
Il est situé dans la fosse postérieure, en arrière du tronc Golgi (interneurones modulateurs).
cérébral auquel il est relié par les pédoncules cérébelleux. - La substance blanche est sous-corticale. Elle
Il est recouvert par la tente du cervelet qui le sépare des comprend des noyaux gris cérébelleux.
hémisphères cérébraux.
Avec la protubérance et le bulbe, il forme le
rhombencéphale.
II. Situation anatomique et description
morphologique
On lui distingue une portion médiane : le vermis, et deux
hémisphères cérébelleux. Situé dans la fosse postérieure, le cervelet ferme par sa
- Poids : 130 g (encéphale entier = environ 1,5 kg). face antérieure la cavité du 4ème ventricule et
communique avec le tronc cérébral par les pédoncules
- Dimensions : cérébelleux.
. Hauteur : 5 cm
. Largeur : 10 cm Le cervelet est parcouru par plusieurs fissures :
. Diamètre antéro-postérieur : 6 cm - Le sillon de Vicq d’Azyr, en position équatoriale.
Il joue un rôle majeur dans la motricité : - La fissure primaire qui le divise en deux parties :
- Supervision des activités motrices déclenchées par . En avant, le lobe antérieur du cervelet
d’autres régions cérébrales, notamment le cortex : appartenant au paléocervelet.
programmation d’un mouvement automatisé. . En arrière, le lobe postérieur du cervelet qui
- Régulation de la motricité en cours : il effectue les appartient au néocervelet.
corrections nécessaires au bon déroulement du
mouvement à partir des afférences proprioceptives, - Les fissures secondaires supérieures et inférieures :
vestibulaires ou visuelles. elles divisent le lobe postérieur en lobules de plus
- Régulation du tonus musculaire, de l’équilibre et de petite taille.
la station debout.
A la partie inférieure du cervelet sont visibles l’amygdale
- Participation à l’oculomotricité.
cérébelleuse (ou tonsille, ou paraflocculus ventral) et le
- Il joue aussi un rôle dans la mémoire motrice.
lobule nodulo-flocculaire, partie du vermis inférieur
Il est composé de substance grise et de substance appartenant à l’archicervelet. Juste en dessous se trouve
blanche : le foramen magnum.

- La substance grise forme le cortex cérébelleux. La fissure secondaire inférieure sépare le lobe postérieur
Histologiquement, on lui distingue trois couches : de l’amygdale, et la fissure postéro-latérale sépare le lobe
postérieur du lobe flocculo-nodulaire.
. La couche moléculaire, la plus externe,
contenant les fibres parallèles ou axones La partie centrale du cervelet est occupée par le vermis :
bifurqués des cellules granulaires, et des il s’étend de haut en bas par le vermis supérieur (lingula,
interneurones (cellules étoilées et cellules à centralis et culmen) qui appartient au paléocervelet puis
corbeille), dispositifs modulateurs. le vermis moyen (déclive, folium, tuber) et le vermis
inférieur (pyramide, uvula, nodulus) qui appartiennent à
. La couche des cellules de Purkinje recevant l’archicervelet.
deux types d’afférences :
- Les fibres grimpantes ou afférences directes Le lobule nodulo-flocculaire est lié au système
provenant de l’olive bulbaire. vestibulaire et joue un rôle dans l’oculomotricité : il est
- Les fibres moussues ou afférences indirectes constitué d’une partie verticale : le nodulus, qui se
faisant intervenir une cellule intermédiaire : prolonge par une partie horizontale : le flocculus.
les cellules des grains, dont l’axone bifurqué
Le paléocervelet est formé du lobe antérieur, du vermis
donne les fibres parallèles. Les fibres
supérieur et de l’amygdale.
moussues représentent le contingent le plus
important des afférences et proviennent Le reste constitue le néocervelet subdivisé en lobules par
notamment de la réticulée. le sillon de Vicq d’Azyr et les fissures secondaires :
Les efférences des cellules de Purkinje se font
vers les noyaux gris du cervelet. - Au-dessus de la fissure primaire : l’aire du lobule
central et le lobule quadrangulaire.
- Entre la fissure primaire et la fissure secondaire
supérieure : le lobule simplex.

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VUE POSTERIEURE DE L’ENCEPHALE
Sur l’hémisphère gauche, toutes les méninges ont été retirées tandis qu’elles ont été laissées en place sur l’hémisphère
droit (on voit donc ici la plus superficielle : la dure-mère). Entre le cerveau et le cervelet on devine la tente du cervelet
et, sur la ligne médiane, le confluent veineux appelé pressoir d’Hérophile. On voit également la naissance des premières
racines postérieures de la moelle cervicale. Cette dernière est ici uniquement recouverte de pie-mère, l’enveloppe de
dure-mère ayant été ouverte (fixée par les épingles blanches).
Dissection réalisée en 2014, Laboratoire d’Anatomie FMM

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- Sous la fissure secondaire supérieure et au-dessus b. Efférences
du sillon de Vicq d’Azyr : le lobule semi-lunaire
supérieur. Les axones des cellules de Purkinje du cortex vermien
- Au-dessus de la fissure secondaire inférieure et sous gagnent le noyau vestibulaire via le pédoncule
le sillon de Vicq d’Azyr : le lobule semi-lunaire cérébelleux inférieur sans faire synapse dans le noyau
inférieur. fastigial. Les efférences depuis les noyaux vestibulaires se
- Sous la fissure secondaire inférieure et à côté de font ensuite soit par le tractus vestibulo-spinal, soit par la
l’amygdale : le lobule digastrique (ou biventer). formation réticulée (tractus réticulo-spinaux), soit par le
faisceau longitudinal médial (FLM).
III. Systématisation Le reste du cervelet médian (soit le vermis moyen) a les
mêmes afférences et efférences que le cervelet
D’un point de vue phylogénique, on distingue trois intermédiaire.
portions :
Une lésion de l’archicervelet donnera des troubles
- L’archicervelet, ou cervelet médian ou de l’équilibre, une astasie-abasie ainsi qu’un
vestibulocerebellum, constitué par : élargissement du polygone de sustentation.
. Le vermis inférieur, et notamment le lobe
nodulo-flocculaire. 2. Le cervelet intermédiaire
. Le vermis moyen
Il intervient dans la station debout et l’équilibre. Il régule le tonus musculaire nécessaire au mouvement en
cours et au maintien de l’équilibre.
- Le paléocervelet, ou cervelet intermédiaire ou
spinocerebellum, constitué par : a. Afférences
. Le vermis supérieur. Il reçoit ses afférences des faisceaux de Fleichsig (ou du
. Le lobe antérieur du cervelet. tractus cunéo-cérébelleus pour les membres supérieurs)
. L’amygdale ou tonsille et de Gowers :
Il intervient dans la régulation du mouvement en
cours. - Le tractus spino-cérébelleux dorsal direct de
Fleichsig :
- Le néocervelet, ou cervelet latéral ou cerebro-
cerebellum, constitué par les deux hémisphères Le faisceau de Fleichsig agit surtout dans la
cérébelleux. coordination fine du mouvement des membres
Il intervient dans la programmation de la motricité inférieurs, c'est-à-dire un muscle par rapport à un
automatisée. autre muscle dans un même membre inférieur. Son
équivalent pour les membres supérieurs est le
Pour chacun de ces territoires corticaux du cervelet il y a faisceau cunéo-cérébelleux, qui naît dans le bulbe
un noyau gris central situé dans la substance blanche, au niveau du noyau cunéiforme latéral détaché de
porte de sortie obligatoire des neurones provenant du la voie proprioceptive de Goll et Burdach.
cortex cérébelleux : Le Fleichsig naît du noyau de Clarke (couche VII),
- Pour l’archicervelet : le noyau fastigial (ou noyau du remonte la moelle puis le tronc cérébral, emprunte
toit), le plus médial, au contact du toit du 4ème le pédoncule cérébelleux inférieur et se rend au
ventricule cortex du cervelet intermédiaire ipsilatéral.
- Pour le paléocervelet : le noyau interposé (ou noyau - Le tractus spino-cérébelleux ventral croisé de
interpositus), qui regroupe les noyaux globuleux Gowers :
(globosus) et emboliforme (emboliformis).
- Pour le néocervelet : le noyau denté (ou noyau Le Gowers agit dans la coordination globale, soit un
dentelé, ou olive cérébelleuse), latéral et plus membre par rapport à un autre membre. En fait
volumineux. l’information ne prend pas naissance en périphérie
au niveau du muscle, mais renseigne plus sur
1. Le cervelet médian l’activité des systèmes de programmation contenus
dans les interneurones de la moelle.
a. Afférences Ce tractus prend son origine dans le noyau de
Betcherew. Il croise la ligne médiane et remonte la
Les influx démarrent au niveau de la portion vestibulaire moelle puis le tronc cérébral. On le retrouve dans le
de l’oreille interne : à partir des canaux semi-circulaires et bulbe derrière l’olive bulbaire, puis dans la
de l’utricule, ils se dirigent vers le noyau vestibulaire en protubérance et le mésencéphale, puis il rejoint le
passant par le nerf vestibulaire, puis empruntent le paléocerebellum controlatéral via le pédoncule
pédoncule cérébelleux inférieur pour gagner le lobe cérébelleux supérieur.
nodulo-flocculaire.
Les cellules de Purkinje du cortex vermien reçoivent ces b. Efférences
influx nerveux.

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Ci-dessus : coupe sagittale de l’encéphale (IRM)
Le plan de coupe est légèrement paramédian (c’est pour cela qu’on ne voit pas bien le 3ème ventricule qui, lui, est
parfaitement médian). Cette coupe permet de visualiser l’ensemble de l’encéphale, la moelle cervicale et le liquide
cérébro-spinal qui apparaît en blanc à la fois dans le système ventriculaire et dans les espaces subarachnoïdiens.

Ci-dessous : coupe transversale de la fosse postérieure (IRM)


L’IRM est l’examen d’imagerie médicale de choix pour explorer la fosse postérieure. Sur cette séquence, le sang
apparaît en blanc et le liquide cérébro-spinal en noir.

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A partir des cellules de Purkinje du paléocortex, les Du noyau rouge, des efférences se font via le faisceau
efférences se font vers le noyau interposé puis central de la calotte (faisceau central du tegmentum) vers
empruntent le pédoncule cérébelleux supérieur et l’olive bulbaire, formant une boucle de rétroaction
décussent pour gagner : modulatrice pour le cervelet.
- Soit le noyau rouge (paléorubrum) controlatéral L’olive bulbaire joue un rôle majeur en recevant des
pour ensuite former le faisceau rubro-spinal qui afférences du noyau rouge (faisceau central de la calotte
croise à nouveau la ligne médiane et se projette sur ou tractus rubro-bulbaire) et de la moelle (tractus spino-
la corne antérieure ou les interneurones de la olivaire). Elle agit comme un comparateur entre le
moelle. mouvement attendu et le mouvement réellement
produit, et envoie des informations correctrices au
- Soit les noyaux ventraux latéral et antérieur du cervelet latéral controlatéral par le pédoncule
thalamus pour ensuite se projeter sur les aires cérébelleux inférieur (fibres grimpantes). Le tractus olivo-
correspondant aux membres supérieur et inférieur cérébelleux se projette sur l’ensemble du cervelet
du cortex moteur cérébral. (vermis, para-vermis et hémisphère) puis sur les
différents noyaux gris cérébelleux.
3. Le cervelet latéral A noter que l’olive reçoit aussi des informations
provenant directement du cortex cérébral par
Le cervelet latéral programme la motricité automatisée et l’intermédiaire de fibres cortico-olivaires.
reçoit des afférences du cortex frontal mais aussi des
cortex pariétal, temporal et occipital véhiculant des En conclusion :
informations extra-personnelles déjà intégrées au niveau - Le cerebro-cerebellum, avec ses afférences
des aires associatives. corticales, joue un rôle dans la programmation des
mouvements rapides. Par exemple :
a. Afférences . Programmation de la durée de l’activité des muscles
agonistes et du moment de l’intervention frénatrice
Les afférences corticales (issues notamment des aires des muscles antagonistes.
pré-motrices et sensitives) forment les tractus cortico- . Mouvement automatisé qui devient de moins en moins
pontiques qui font relais dans les noyaux du pont. De là, corticalisé comme l’utilisation d’un digicode, d’un
le tractus ponto-cérébelleux croise la ligne médiane, vélo,… (mémoire motrice).
passe par le pédoncule cérébelleux moyen et se termine . Initiation du mouvement (si stimulation du noyau
dentelé chez le singe : mouvements synergiques de
sur le cortex du lobe postérieur du cervelet.
l’hémicorps ipsilatéral ; en pathologie, si il est détruit :
b. Efférences retard à l’initiation du mouvement).
- Le spino-cerebellum, ou cervelet intermédiaire et médian
Les projections se font vers le noyau denté, ou olive avec ses afférences spinales, peut à tout moment comparer
cérébelleuse, puis la sortie du cervelet se fait par le le mouvement en cours à celui que réclamait la commande
pédoncule cérébelleux supérieur pour se terminer dans le centrale corticale et envoyer un signal correcteur au cortex
noyau ventral latéral du thalamus controlatéral. moteur.
- Le vestibulo-cerebellum intervient dans l’équilibre de la
Ce faisceau ascendant donne des collatérales au noyau
posture de la musculature axiale et dans l’oculomotricité
rouge controlatéral (décussation de Werneking) dans sa grâce aux noyaux et voies vestibulaires, nerfs crâniens
portion parvocellulaire ou néorubrum. oculomoteurs et lobe nodulo-flocculaire.
Au niveau du thalamus, le dernier contingent partant du
noyau ventral antérieur et ventral latéral se projette sur
le cortex moteur.

33
34
VASCULARISATION DE L’ENCEPHALE

Ce chapitre est encore en cours de rédaction.


En attendant, vous trouverez quelques éléments dans la partie « Tête et cou » de ce polycopié.

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36
LES VENTRICULES ENCEPHALIQUES

I. Généralités III. Le 3ème ventricule


Les ventricules sont un ensemble de canaux et cavités Il s’agit d’une cavité impaire, de forme conique et aplatie,
creusant l’encéphale, au sein desquels circule le liquide située en avant des corps des ventricules latéraux et entre
cérébro-spinal (LCS ; syn : liquide céphalo-rachidien) : chaque corne frontale et occipitale. Ses parois latérales,
en rapport avec la face médiale des deux thalami, sont
- Deux ventricules latéraux, droit et gauche. souvent unies entre elles par l’adhérence inter-
- Le 3ème ventricule (V3). thalamique.
- Le 4ème ventricule (V4).
Il communique avec les ventricules latéraux via les
L’épithélium tapissant leur surface est appelé épendyme. foramens interventriculaires (trous de Monroe) et avec le
4ème ventricule via l’aqueduc de mésencéphale, ou
II. Les ventricules latéraux aqueduc de Sylvius.

Les ventricules latéraux sont une structure paire et Ce dernier naît à la jonction du bord postérieur et de la
symétrique, chacun étant situé dans la partie inféro- face inférieure du V3 et se dirige vers le bas et l’arrière,
médiale d’un hémisphère cérébral. en suivant un trajet concave vers l’avant sur 15 à 20 mm.
Son calibre est d’environ 1,5 mm. Il s’abouche au niveau
Chaque ventricule latéral est arciforme, à concavité de l’angle supérieur du V4.
antéro-inférieure, et comprend un corps duquel émanent
trois invaginations borgnes : les cornes frontale, IV. Le 4ème ventricule
temporale et occipitale.
- Corps du ventricule latéral : Il s’agit d’une cavité impaire et médiane. De forme
C’est la partie moyenne du ventricule, d’où allongée (oblongue) de haut en bas, il mesure 35 mm de
émergent les trois cornes. Il comprend à sa face hauteur et 16 mm de largeur. Il présente :
médiale le foramen interventriculaire et contient - Une paroi antérieure : la fosse rhomboïde.
une partie des plexus choroïdes. Il est en rapport - Une paroi postérieure : le toit (tegmen) du V4.
avec le thalamus médialement et le noyau caudé - Deux récessus latéraux droit et gauche, qui
latéralement. communiquent avec la citerne cérébro-médullaire
- Corne frontale : latérale via des foramens latéraux (trous de Luschka
Antérieure, elle se prolonge dans le lobe frontal. et médian (trou de Magendie).
Située en avant du foramen interventriculaire, elle Le V4 comprend des plexus choroïdes. Son angle inférieur
se dirige en bas, en avant et latéralement. Elle est
se prolonge par l’origine (souvent virtuelle) de
séparée médialement de la corne antérieure du l’épendyme.
ventricule controlatéral par le septum pellucidum.
Sa paroi supérieure entre en rapport avec la face a. Fosse rhomboïde
inférieure du genou du corps calleux.
Elle est formée par les faces postérieures du pont et du
- Corne temporale : bulbe. Le sillon médian scinde la fosse rhomboïde en deux
Inférieure, elle se prolonge dans le lobe temporal, parties symétriques. On y remarque plusieurs structures :
vers le bas et l’avant, en contournant la partie
postérieure du thalamus - L’éminence médiale : saillie longitudinale limitée
médialement par le sillon médian et latéralement
- Corne occipitale : par le sillon limitant, cette éminence se subdivise en
Postérieure, elle se prolonge dans le lobe occipital. deux portions : le colliculus facial (VII) au-dessus des
Ses dimensions sont variables, la rendant stries médullaires, et le trigone du nerf hypoglosse
asymétrique voire inconstante d’un individu à (XII) en dessous.
l’autre.
- La fossette supérieure (V).
Les ventricules latéraux sont séparés par le septum
- Le trigone du nerf vague (X)
pellucidum et communiquent avec le V3 via les foramens
interventriculaires. Ces foramens interventriculaires, - L’aire vestibulaire (VIII).
aussi appelés trous de Monroe, sont deux courts canaux
obliques en bas et médialement, naissant entre la corne - L’area postrema : située au niveau inférieur de la
frontale et le corps des ventricules latéraux et se fosse rhomboïde, c’est un organe pair richement
terminant à la jonction du bord antérieur et de la face vascularisé qui permet des échanges hémato-
supérieure du V3. encéphalique en dehors de la BHE conventionnelle,

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et intimement lié au tractus solitaire. Il représente triangulaire, à base caudale et à sommet crânial
chez l’Homme le centre du vomissement. tendue entre les deux pédoncules cérébelleux
supérieurs. Son sommet se prolonge par un frein qui
- L’obex : il s’agit de l’extrémité inférieure de la fosse sépare l’émergence des nerfs trochléaires (IV)
rhomboïde.
- Un voile médullaire inférieur (Valvule de Tarin), fine
b. Toit du V4 lame épithéliale tendue entre les deux pédoncules
Il se subdivise en : cérébelleux inférieurs. Il est percé par l’ouverture
médiane du V4 (Trou de Magendie), permettant la
- Un voile médullaire supérieur (valvule de communication de ce ventricule avec la citerne
Vieussens), fine lame de substance blanche cérébro-médullaire postérieure.

38
LES MENINGES

I. Généralités II. Méninges encéphaliques


Les méninges sont l’enveloppe non osseuse du système 1. La dure-mère encéphalique
nerveux central, de la portion intracrânienne des nerfs
crâniens et des racines des nerfs spinaux. Elles assurent Elle se divise en deux couches séparées par un espace
un rôle de protection et interviennent dans la sécrétion, comprenant les sinus veineux :
la circulation et le renouvellement du LCS.
- La couche externe, épaisse, adhère à la face interne
Les méninges se structurent en trois portions : des os du crâne, plus particulièrement au niveau des
sutures et de la base du crâne. Elle se prolonge dans
- La dure-mère (syn : pachyméninge) :
les foramens du crâne.
Il s’agit d’un tissu fibreux très solide et résistant, qui
se fixe sur l’os. - La couche interne, plus mince, envoie des
émanations qui forment des cloisons et délimitent
- L’arachnoïde :
des espaces au sein de la boite crânienne :
C’est une fine membrane conjonctive qui adhère à
la face interne de la dure-mère et envoie des . La faux du cerveau :
émanations vers la pie-mère, formant ainsi l’espace C’est une cloison sagittale médiane verticale de
subarachnoïdien. la loge cérébrale qui descend dans la scissure
longitudinale, séparant ainsi les deux
- La pie-mère :
hémisphères cérébraux.
Cette fine enveloppe est intimement liée à la face
Son bord supérieur, convexe, se fixe à la calvaria
externe du tissu nerveux. Elle assure une fonction
et comprend le sinus sagittal supérieur. Son
d’interface entre le système vasculaire et le SNC,
bord inférieur, concave et libre, peut être divisé
constituant ainsi la barrière hématoencéphalique.
en trois segments :
Arachnoïde et pie mère constituent la leptoméninge.
- Le 1er s’attache en avant à la jonction fronto-
Ces trois éléments délimitent des espaces : ethmoïdale et sur la crista galli.
- Le 2ème segment est libre, très concave vers
- Espace épidural (syn : péri-, extra-dural) : le bas, surplombant le corps calleux. Il
Virtuel, il est compris entre la dure mère et l’os sur comprend le sinus sagittal inférieur.
lequel elle se fixe. - Enfin, le 3ème segment rejoint la faux du
- Espace subdural (syn : sous-dural) : cervelet et contient le sinus droit.
Virtuel, il est compris entre la dure mère et le . La tente du cervelet :
versant externe de l’arachnoïde. Des veines y Elle forme le toit de la fosse postérieure et
cheminent. sépare donc le cerveau du cervelet. Le tronc
- Espace subarachnoïdien (syn : sous-arachnoïdien) : cérébral passe la tente du cervelet via le
Il est compris entre le versant interne de foramen ovale de Pacchioni.
l’arachnoïde et la pie mère. C’est dans ce On lui décrit deux circonférences :
compartiment que circule le LCS et que cheminent - La grande circonférence s’insère sur l’os
les artères à destinée cérébrale. occipital en enserrant le sinus transverse,
Un hématome extra-dural est une collection de puis sur le bord supérieur du rocher en
sang localisée dans l’espace épidural, survenant formant le sinus pétreux supérieur. Enfin,
après un intervalle libre de quelques heures dans elle se fixe sur le processus clinoïde
les suites d’un traumatisme. Le risque est la compression des postérieur.
structures nerveuses, c’est une urgence neurochirurgicale. - La petite circonférence (ou incisure
L’hématome sous-dural aigu se localise dans l’espace du tentorielle) constitue le bord libre de la
même nom, son traitement est aussi une urgence tente. Elle se fixe en avant sur les processus
chirurgicale. On peut observer des hématomes sous-duraux
clinoïdes antérieurs.
chroniques se manifestant par une symptomatologie
atypique plusieurs semaines après un traumatisme minime, . La faux du cervelet :
souvent chez des sujets âgés sous traitement anticoagulant. Il s’agit d’une cloison médiane entre les deux
L’espace subarachnoïdien est le siège des hémorragies
hémisphères cérébelleux, tendue entre la face
méningées qui peuvent être soit liées à une rupture
d’anévrisme (céphalée brutale sans traumatisme, urgence inférieure de la tente du cervelet et le pourtour
diagnostique et thérapeutique), soit survenir dans un du foramen magnum.
contexte traumatique).

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. Le diaphragme sellaire : - La citerne quadrigéminale (citerne ambienne) :
Il s’agit d’une cloison horizontale tendue au- située entre le cerveau et l’encéphale, elle est
dessus de la selle turcique, isolant ainsi limitée par le splénium du corps calleux en haut, la
l’hypophyse. Il est percé en son centre d’un face supérieure des pédoncules cérébelleux en bas
pertuis traversé par la tige pituitaire. et la lame quadrijumelle en avant.
Elle est vascularisée par les artères méningées - La citerne pontique (basilaire) : elle est située entre
antérieures, moyennes et postérieures le pont en arrière et l’os occipital en avant.
- Les citernes cérébro-médullaires latérales : elles se
2. L’arachnoïde encéphalique
situent en regard des olives bulbaires.
Elle enveloppe l’encéphale dans la continuité de la dure - La citerne cérébro-médullaire postérieure (grande
mère. Elle envoie des excroissances dans les sinus veineux citerne) : impaire, c’est la plus vaste des citernes.
du cerveau : les granulations arachnoïdiennes de Elle contient les vaisseaux cérébelleux inférieurs.
Pacchioni. Ces dernières ont un rôle essentiel dans la Elle est limitée par le vermis cérébelleux en haut et
résorption du LCS depuis l’espace subarachnoïdien vers par la face postérieure du bulbe en antéro-inférieur.
les sinus veineux.
3. La pie-mère encéphalique III. Méninges spinales
Elle recouvre toute la surface de l’encéphale et se 1. La dure-mère spinale
prolonge dans les ventricules sous la forme de bouquets
vasculaires secrétant le LCS : les plexus choroïdes. De forme cylindrique, elle s’étend du foramen magnum,
Sont décrits : dans le prolongement de la dure-mère encéphalique,
- Les plexus choroïde du V4, pairs et symétriques. jusqu’en S2 où elle se termine en un cul-de-sac.
- Les plexus choroïde du V3, pairs et symétriques, qui
Elle enveloppe la moelle spinale ainsi que les racines des
se prolongent dans les foramens interventriculaires. nerfs spinaux (jusqu’aux foramens intervertébraux).
- Le plexus choroïdes des ventricules latéraux.
Elle est séparée de la paroi du canal vertébral par un
4. Les citernes de la base du crâne espace : l’espace épidural (syn : péridural) qui comprend
du tissu cellulo-graisseux ainsi que des artères, veines,
Ce sont des portions élargie de l’espace subarachnoïdien : lymphatiques et rameaux nerveux méningés.

- Les citernes de la fosse latérale du cerveau : paires 2. L’arachnoïde spinale


et symétriques, elles plongent dans le sillon latéral
du cerveau jusqu’à l’insula. Elles contiennent Elle tapisse la face interne de la dure-mère spinale. Dans
l’artère sylvienne. le prolongement de l’arachnoïde encéphalique, elle
- La citerne péricalleuse : elle se situe en regard de la chemine le long du cordon médullaire jusqu’au cul-de-sac
face supérieure du corps calleux. du fourreau dural en S2, où se forme la citerne lombaire.

- La citerne de la lame terminale. 3. La pie-mère spinale


- La citerne chiasmatique : située en avant du
chiasma optique, elle contient les artères cérébrales Elle tapisse le cordon médullaire ainsi que la partie piale
antérieures et l’artère communicante antérieure. du filum terminal.

- La citerne interpédonculaire (confluent inférieur) : Elle présente deux prolongements latéraux, les ligaments
elle est comprise entre le chiasma optique en avant dentelés. Ce sont des lames conjonctives, aplaties d’avant
et la face antérieure du pont et du mésencéphale en en arrière qui forment un pont entre la pie-mère et
arrière. Elle contient les artères carotides internes l’arachnoïde spinale, participant ainsi à la fixation de la
au niveau de leur portion terminale et les artères moelle.
communicantes postérieures.
- La citerne du mésencéphale (citerne ambiante) :
elle est située autour du mésencéphale.

40
L’AXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE

I. L’hypothalamus - L’aire postérieure :


Il s’agit de la plus volumineuse des aires
1. Généralités hypothalamique. Elle comprend :
. Le noyau hypothalamique postérieur.
L’hypothalamus est un ensemble de noyaux situés à . Les noyaux mamillaires latéral et médial, qui
l’étage diencéphalique. Il représente l’étage fonctionnel ensemble forment le corps mamillaire.
le plus élevé du système nerveux autonome et joue un
rôle capital dans la régulation de nombreuses fonctions 4. Fonctions
endocriniennes, métaboliques et comportementales.
L’hypothalamus est un organe régulateur essentiel des
2. Description grandes fonctions du corps humain :
- Régulation du métabolisme hydrique :
a. Localisation L’homéostasie hydrique est assurée en partie par
L’hypothalamus se situe à la partie antéro-inférieure du l’hypothalamus via la sécrétion d’hormone
diencéphale. Il est localisé sous et autour de la partie antidiurétique (ADH). L’hypothalamus est équipé de
antérieure du 3ème ventricule, médialement au thalamus chémorécepteurs sensibles aux variations de la
et à l’aire subthalamique. concentration sodique dans le sang. Lorsque
l’organisme se déshydrate par perte d’eau pure, la
b. Rapports concentration en sel augmente. L’hypothalamus
sécrète de l’ADH pour diminuer la production
- Médialement : paroi latérale du V3. d’urine par les reins et ainsi conserver de l’eau.
- Crânialement : le thalamus.
- Caudalement : le récessus infundibulaire. - Régulation de la prise alimentaire :
. La sensation de faim est activée par le noyau
3. Systématisation et principaux noyaux latéral.
. Elle est inhibée par le noyau ventromédial.
L’hypothalamus est divisé en plusieurs aires
- Régulation thermique :
fonctionnelles, chacune contenant plusieurs noyaux. Le
. La température corporelle est abaissée par
champ d’action d’un de ces noyau n’est pas limité à une
stimulation de l’hypothalamus antérieur, qui
seule des fonctions hypothalamiques, mais à plusieurs. Ils
entraine une vasodilatation cutanée et donc un
ont ainsi une action complémentaire les uns sur les
phénomène de transpiration.
autres.
. Elle est maintenue voire élevée par stimulation
- L’aire rostrale : de l’hypothalamus postérieur, qui entraine une
Elle est située au-dessus du chiasma optique et vasoconstriction cutanée.
comprend :
- Régulation de la production hormonale
. Le noyau pré-optique latéral.
hypophysaire (cf. Hypophyse).
. Le noyau pré-optique médial.
. Le noyau supra-optique. - Régulation du système nerveux autonome :
. Le noyau supra-chiasmatique. . Le système sympathique est excité par les aires
. Le noyau hypothalamique antérieur. hypothalamiques postérolatérales.
. Le noyau paraventriculaire. . Le système parasympathique est excité par
l’aire hypothalamique rostrale.
- L’aire latérale :
. Le noyau périfornical. - Régulation des fonctions et comportement sexuels.
. Le noyau tubéro-mamillaire.
. Les noyaux tubéraux latéraux. - Régulation des affects, du comportement et de la
motivation (avec le cortex préfrontal et le système
- L’aire intermédiaire : limbique auxquels l’hypothalamus est lié).
Elle est située entre les aires antérieure, latérale et
postérieure et comprend : - Régulation du cycle veille/sommeil : le noyau supra-
. Le noyau dorsomédial. chiasmatique, relié à la rétine, joue un rôle dans nos
. Le noyau ventromédial. rythmes circadiens.
. Le noyau hypothalamique dorsal.
. Le noyau arqué.
. Le noyau infundibulaire.

41
ECNi – item 251 : Obésité de l’enfant et de l’adulte
Diagnostiquer une obésité de l’enfant et de l’adulte. Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier
le suivi du patient.
L’obésité hypothalamique est une cause rare d’obésité liée à une atteinte tumorale ou iatrogène de l’hypothalamus
ventromédial et/ou paraventriculaire. La destruction de ces régions, qui physiologiquement inhibent la prise alimentaire,
entraine une augmentation des ingesta et donc une prise pondérale.

II. L’hypophyse la poche prolifèrent ensuite pour former le lobe antérieur


de l'hypophyse.
1. Généralités L’adénohypophyse est formé par un tissu de soutien
associé à des ensembles de cellules endocriniennes :
L’hypophyse (syn : glande pituitaire) est une petite glande - Les cellules thyréotropes (secrètent la TSH).
endocrine logée sous l’hypothalamus, auquel elle est relié - Les cellules lactotropes (secrètent la prolactine).
par le pédoncule infundibulaire (syn : tige pituitaire). Elle - Les cellules gonadotropes (secrètent FSH et LH).
est formée par l’union de deux lobes, d’embryogénèse et - Les cellules somatotropes (qui secrètent la GH).
de rôles différents : - Les cellules corticotropes (secrètent l’ACTH).
- L’antéhypophyse (syn : adénohypophyse).
- La posthypophyse (syn : neurohypophyse). Les sécrétions de ces cellules sont régulées par des
neurohormones en provenance de la neurohypophyse et
L’hypophyse est un acteur majeur de la régulation des acheminées via la tige pituitaire.
sécrétions hormonales thyroïdiennes, somatotropes,
lactotropes, gonadiques et surrénaliennes. e. Neurohypophyse
La neurohypophyse constitue le lobe postérieur de
2. Description l’hypophyse. Elle comprend l’éminence médiane, la tige
pituitaire et la posthypophyse.
a. Dimension
Elle dérive embryologiquement d'une évagination
- Forme : ovoïde ventrale du plancher du neuroépithélium du diencéphale.
- Hauteur : 6 cm Cette dépression, appelée l'infundibulum, s'enfonce dans
- Largeur : 1,5 cm le mésenchyme sous-jacent à la rencontre de la poche de
- Epaisseur : 1 cm Rathke. L'infundibulum va former un diverticule qui
- Poids : 0,4 g s'épaissit, formant ainsi le lobe postérieur de
b. Localisation l'hypophyse, qui s'accole ensuite à la face postérieure de
la poche de Rathke. Ce lobe reste rattaché au diencéphale
L’hypophyse est logée dans un diverticule dure-mèrien par la tige pituitaire. Au début de la période fœtale, la
dans la fosse hypophysaire de la selle turcique de l’os neurohypophyse est colonisée par les axones en
sphénoïde. Elle est recouverte par le diaphragme sellaire provenance de l'hypothalamus, formant ainsi l'axe
(cf. chapitre sur les méninges), qui est percé en son centre hypothalamo-hypophysaire, vecteur d'une neuro-
d’un pertuis qu’emprunte la tige pituitaire. sécrétion d'hormones dans le sang.
c. Rapports La neurohypophyse possède une double fonction :
- Face supérieure : chiasma optique (par - La tige pituitaire permet la communication entre les
l’intermédiaire du diaphragme sellaire). neurones parvocellulaires hypothalamiques et les
- Face latérales : sinus caverneux et leur contenu, cellules endocriniennes de l’adénohypophyse. Les
artère carotide interne, nerfs III, IV, V et VI. cellules hypothalamiques synthétisent des
- Faces antérieure, postérieure et inférieure : parois neuropeptides ayant la capacité de moduler les
de la fosse hypophysaire. sécrétions antéhypophysaires :
. La TRH régule la sécrétion de TSH.
d. Adénohypophyse
. La CRH régule la sécrétion d’ACTH.
L’adénohypophyse constitue le lobe antérieur de . La GnRH régule la sécrétion de FSH/LH.
l’hypophyse. Elle est formée de trois lobes : médian, . La GHRH régule la sécrétion de GH.
tubéral et antérieur.
- La posthypophyse est le lieu de stockage de deux
Elle dérive embryologiquement de l'épithélium neuropeptides, l’ocytocine et l’hormone anti-
ectodermique provenant de la cavité buccale primitive, le diurétique (syn : ADH, vasopressine). Ces derniers
stomodeum. L'ébauche initialement plane s'invagine, sont produits par les cellules du système
formant un diverticule : la poche de Rathke. Celle-ci magnocellulaire hypothalamique, localisées au
s'enfonce dans le mésenchyme situé juste en avant de niveau des noyaux supraoptiques et para-
l'ébauche nerveuse. Les cellules de la face antérieure de ventriculaires, cheminent via la tige pituitaire puis
42
sont stockés dans la posthypophyse avant d’être b. Veineuse
relargués dans la circulation systémique selon les
besoins. Selon le lobe hypophysaire, le drainage veineux est
différent :
3. Vascularisation - Pour l’adénohypophyse : le drainage veineux forme
le système porte hypophysaire. Celui-ci est formé
a. Artérielle par un ensemble veineux portal prenant son origine
au niveau de l’hypothalamus, qui chemine ensuite
- Artère hypophysaire inférieure :
dans la tige pituitaire pour arriver dans
. Origine : portion caverneuse de l’artère l’adénohypophyse où il se ramifie en un plexus
carotide interne. veineux sinusoïdal. Ce système porte permet de
. Trajet : elle se dirige vers l’arrière vers la collecter les hormones libératrices produites par
neurohypophyse, autour de laquelle elle forme l’hypothalamus et de les acheminer jusqu’à
une boucle. l’hypophyse.
. Terminaison : anastomose de la boucle avec le Les sinusoïdes collectent ensuite les hormones
réseau capillaire puis veineux de la secrétées par les cellules adénohypophysaires et les
posthypophyse. libèrent dans la circulation générale en se drainant
dans les veines hypophysaires, qui se jettent dans
- Artères hypophysaires supérieures : les sinus veineux du crâne.
. Origine : portion supra clinoïdienne de l’artère - Pour la neurohypophyse : le drainage veineux se fait
carotide interne. directement dans les sinus veineux du crâne, dont
. Trajet : elles se dirigent vers la tige pituitaire et celui de la selle turcique (syn : plexus de Trolard).
l’adénohypophyse.
. Terminaison : anastomose avec les plexus
capillaires et veineux.

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ECNi – item 40 : Aménorrhée
Devant une aménorrhée, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les
examens complémentaires pertinents.
Les pathologies hypophysaires sont impliquées dans la survenue d’aménorrhées secondaires :
- Syndrome de Sheehan : insuffisance panhypophysaire par nécrose ischémique du lobe antérieur, secondaire à un
accouchement hémorragique. Signé par l’absence de montée laiteuse et de retour de couches dans le post-partum.
- Les hypophysite auto-immunes : par sécrétion pathologique d’auto anticorps anti-hypophyse.
- Les tumeurs de fosse postérieure : les adénomes hypophysaires et les craniopharyngiomes altèrent la sécrétion
hormonale sexuelle par compression ou destruction.
- Les hyperprolactinémies :
. Les adénomes à prolactine : en cas d'adénome vrai ou macroadénome, l'aménorrhée est souvent associée à une
galactorrhée, des céphalées et des troubles visuels. Biologiquement : élévation importante de la prolactine. Une
IRM de l'antéhypophyse est essentielle pour détecter les adénomes à prolactine souvent de petit volume. Le
traitement des adénomes à prolactine vrais est chirurgical. Le plus souvent il s'agit d'un microadénome mesurant
moins de 10 mm de diamètre. Le traitement est médical, le pronostic bon et la fécondité ultérieure non modifiée.
Le microadénome disparaît le plus souvent après une grossesse.
. Les hyperprolactinémies non tumorales : elles entraînent une aménorrhée galactorrhée isolée. Le taux de
prolactine est modérément élevée < 100 ng/ml. La selle turcique est normale.

ECNi – item 251 : Adénome hypophysaire


Diagnostiquer un adénome hypophysaire.

C’est une tumeur bénigne de un ou plusieurs contingents cellulaires de l’antéhypophyse, pouvant s’intégrer dans le cas
de néoplasies endocriniennes multiples de type 1 (NEM 1). Il se manifeste par le trépied suivant :
- Syndrome tumoral hypophysaire, qui associe :
. Céphalées frontales ou rétro-orbitaires.
. Compression médiane du chiasma optique, sus-jacent à l’hypophyse, donnant initialement une quadranopsie
bitemporale supérieure puis une hémianopsie bitemporale.
. Un syndrome d’hypertension intra-crânienne.
- Syndrome d'hypersécrétion hormonale : selon la lignée cellulaire proliférante, il peut se manifester par une
hyperthyroïdie, un hypercorticisme, une hyperprolactinémie ou une acromégalie.
- Syndrome d'insuffisance antéhypophysaire : par hyposécrétion des lignées cellulaires dominées par la tumeur.
A ce trépied s’ajoute un syndrome polyuro-polydipsique, conséquence de la compression de la posthypophyse, et qui
induit une perte de la sécrétion en ADH.
Parfois extension dans les sinus caverneux / sinus sphénoïdal (rhinoliquorrhée).
Le traitement des adénomes hypophysaire est neurochirurgical (adénoïdectomie transphénoïdale par voie endonasale).

44
LES NERFS RACHIDIENS

I. Généralités Ces racines sont jusqu’à leur union tapissée de pie mère
et séparée par les ligaments dentelés.
1. Définition
2. Troncs
Les nerfs rachidiens (syn : nerfs spinaux) appartiennent au
système nerveux périphérique. Ce sont des nerfs mixtes, - Origine : Les troncs des nerfs spinaux sont issus de
tous issus de la moelle épinière. Ils assurent l’innervation la fusion des racines antérieure et postérieure au
motrice des muscles et des téguments du corps (excepté niveau des trous de conjugaison.
ceux innervés par les nerfs crâniens), et portent - Trajet : Au niveau du trou de conjugaison, les nerfs
également un contingent neurovégétatif. rachidiens se déportent latéralement à l’horizontale
et sont tapissé de dure-mère, qui se prolongera par
2. Nomenclature l’épinèvre.

On en compte 31 paires, avec de chaque côté : - Terminaison : Chaque nerf rachidien diverge, après
un court trajet d’environ 1 cm, en deux branches :
- 8 nerfs cervicaux (C) : de C1 à C8, ils portent le . Une branche postérieure, grêle, qui dessert les
numéro de la vertèbre sous-jacente. muscles et la peau du dos.
- 12 nerfs thoraciques (T) : à partir de T1, ils portent . Une branche antérieure, volumineuse, qui se
le numéro de la vertèbre sus-jacente. destine aux membres et à la paroi antérieure du
- 5 nerfs lombaires (L). tronc. Sa distribution varie selon l’étage
- 5 nerfs sacraux (S). rachidien :
- 1 nerf coccygien (Co). - Cervical : plexus cervical et plexus brachial.
La polyradiculonévrite ou syndrome de Guillain- - Thoracique : nerfs intercostaux et subcostal.
Barré : il s’agit d’une maladie inflammatoire et - Lombaire et sacraux : plexus lombaire,
démyélinisante segmentaire et multifocale du sacral, pudendal et coccygien.
système nerveux périphérique débouchant sur des formes
sévères de paralysie (les complications sont d’ailleurs liées à - Collatérales :
une atteinte de la déglutition ou de la respiration), associées . Un rameau méningé rachidien : il nait en dehors
à des manifestations sensitives. L’affection atteint la racine du trou de conjugaison, y chemine à contre sens
des nerfs, le LCS sera donc inflammatoire à la ponction et s’épanouit sur la méninge spinale qu’il
lombaire (hyperprotéinorachie). innerve.
La polynévrite : elle peut, entre autres, être d’origine . Un rameau communicant gris : il unit un
alcoolique ou médicamenteuse. Bien que de processus ganglion sympathique para-rachidien à une
physiopathologiquement similaire à la PRN, la ponction racine antérieure.
lombaire est dans ce cas inutile (LCS normal) car seuls les
. Un rameau communicant blanc.
nerfs périphériques sont atteints, et pas les racines.

II. Morphologie III. Fonctions

1. Innervation motrice
1. Racines
La distribution des fibres nerveuses aux différents
Un nerf rachidien est issu de la fusion de deux racines :
muscles du tronc et des membres n’est pas aussi nette
- La racine antérieure est motrice. Elle émerge de la
que la distribution sensitive. Les fibres nerveuses
moelle épinière au niveau du sillon antérolatéral, en
atteignant un muscle peuvent ainsi prendre origine dans
avant de la corne grise antérieure.
plusieurs racines distinctes.
- La racine postérieure est sensitive. Elle pénètre
dans la moelle au niveau du sillon postéro-latéral,
en arrière de la corne grise postérieure. Elle porte 2. Innervation sensitive
sur son trajet le ganglion rachidien, constitué des
noyaux des neurones sensitifs. La répartition des fibres nerveuses sensitives à l’ensemble
des téguments (excepté la face) se fait selon une
Selon l’étage médullaire, la fusion des racines n’a pas lieu distribution radiculaire. Cette distribution permet de
exactement au même endroit : distinguer des dermatomes, qui correspondent à un
- Au niveau cervico-thoracique, les racines s’unissent territoire cutané innervé par une racine dorsale d’un seul
dans le foramen intervertébral (syn : trou de nerf rachidien.
conjugaison). Le schéma de Foerster est le plus utilisé dans la pratique
- Au niveau lombo-sacral, les racines s’unissent dans clinique
le canal vertébral.
45
3. Innervation neurovégétative Les neurofibres autonomes se détachent des ganglions
sympathiques et gagnent les nerfs rachidiens via les
Les nerfs rachidiens véhiculent l’information nerveuse rameaux communicants gris et les rameaux
autonome jusqu’au glandes sudoripares, aux organes communicants blancs.
pilo-érecteurs, aux fibres musculaires lisses péri
vasculaires…

46
LES NERFS CRANIENS

Définition : des glandes muco-lacrymo-nasales via un contingent de


neurofibres autonomes parasympathiques. Il emprunte
Les nerfs crâniens désignent douze paires de nerfs ayant le méat acoustique interne.
pour la plupart leur origine au niveau du tronc cérébral,
traversant le crâne par des foramens et fissures et se VIII : nerf cochléo-vestibulaire
distribuant essentiellement à la face, à la tête et au cou. (syn : nerf auditif ou stato-acoustique)
Sensoriel, il est formé de deux contingents :
Ils appartiennent au système nerveux périphérique. - Le nerf cochléaire, qui transmet les informations
Les nerfs crâniens peuvent être, selon leurs fonctions, relatives à l’audition.
moteurs, sensitifs/sensoriels ou mixtes. Pour certains - Le nerf vestibulaire, qui transmet les informations
s’additionnent des fibres neurovégétatives. relatives à l’équilibre,
Il emprunte le méat acoustique interne.
IX : nerf glosso-pharyngien
Nomenclature : Mixte, il innerve la musculature du pharynx, est sensoriel
pour le tiers postérieur de l’hémi-langue et intervient
I : nerf olfactif
dans la sécrétion parotidienne via un contingent de
Sensoriel, il transmet l’influx olfactif. Il emprunte les
neurofibres autonomes parasympathiques. Il emprunte
foramens de la lame criblée de l’ethmoïde.
le foramen jugulaire.
II : nerf optique
X : nerf vague
Sensoriel, il transmet l’influx visuel. Il emprunte le canal
Il devient le nerf pneumogastrique après son passage par
optique.
l’orifice supérieur du thorax.
III : nerf oculomoteur Mixte, il innerve la musculature de pharynx, du larynx, est
(syn : nerf moteur oculaire commun) sensitif pour la muqueuse pharyngolaryngée et le méat
Moteur, il innerve les muscles droit supérieur, droit acoustique externe, et innerve par sa portion végétative
médial, droit inférieur et oblique inférieur de l’œil. Il parasympathique le cœur, l’arbre trachéo-bronchique, le
traverse le sinus caverneux puis emprunte la fissure tractus digestif et les gonades. Il emprunte le foramen
orbitaire supérieure. Il possède un contingent de jugulaire.
neurofibres autonomes parasympathiques.
XI : nerf spinal
IV : nerf trochléaire (syn : nerf accessoire)
(syn : nerf pathétique) Moteur, il innerve le pharynx, le larynx et les muscles
Moteur, il innerve le muscle oblique supérieur de l’œil. Il trapèze et sterno-cléido-mastoïdien. Il emprunte le
traverse le sinus caverneux puis emprunte la fissure foramen jugulaire.
orbitaire supérieure.
XII : nerf hypoglosse
V : nerf trijumeau (syn : nerf grand hypoglosse)
Mixte, il est sensitif pour la face et innerve les muscles Moteur, il innerve tous les muscles de la langue à
masticateurs. Il est décrit en trois contingents : l’exception du palato-glosse. Il emprunte le canal de
- V1 : nerf ophtalmique (syn : nerf ophtalmique de l’hypoglosse.
Willis). Il traverse le sinus caverneux puis emprunte
la fissure orbitaire supérieure.
- V2 : nerf maxillaire (syn : nerf maxillaire supérieur ou Anatomie descriptive :
dentaire supérieur). Il emprunte le foramen rond.
- V3 : nerf mandibulaire (syn : nerf maxillaire inférieur - Origines d’un nerf crânien :
ou dentaire inférieur). Il emprunte le foramen Pour chaque nerf crânien on peut décrire deux origines :
ovale.
. Une origine réelle : il s’agit des noyaux à
VI : nerf Abducens l’origine du nerf au niveau du tronc cérébral
(syn : nerf moteur oculaire externe) (pédonculaires, pontiques ou bulbaires).
Moteur, il innerve le muscle droit latéral de l’œil. Il
traverse le sinus caverneux puis emprunte la fissure . Une origine apparente : il s’agit de
orbitaire supérieure. l’emplacement où le nerf sort du tronc cérébral.
A noter que les nerfs crâniens ont tous leur
VII : nerf facial origine apparente en avant du tronc cérébral à
et VII bis : nerf intermédiaire de Wrisberg l’exception du IV qui naît en arrière.
Mixte, il innerve les muscles de la face, est sensitif pour le
méat acoustique externe, sensoriel pour les deux tiers
antérieurs de l’hémi-langue et intervient dans la sécrétion
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- Trajet d’un nerf crânien : De la même façon, sont décrits pour les nerfs avec
un contingent neurovégétatif parasympathique des
. Intracrânien : les nerfs cheminent en partie à ganglions neurovégétatifs :
l’intérieur du crâne, au sein des citernes de . Le ganglion ciliaire (syn : ganglion ophtalmique).
l’espace subarachnoïdien. Ils sont tapissés par . Les ganglions ptérygo-palatin, submandibulaire
la pie-mère. et sublingual.
. Crânien : les nerfs sortent du crâne et de la face . Le ganglion otique.
via les orifices de la base du crâne.
Généralités sur la sémiologie des nerfs crâniens :
. Extracrânien.
Un nerf crânien peut être atteint par un processus
- Ganglions crâniens : vasculaire, inflammatoire, infectieux, tumoral,
traumatique… selon deux modalités distinctes :
Les noyaux sensitifs ne sont que des noyaux relais, - Une atteinte centrale : elle se localise au niveau du
contrairement aux noyaux moteurs dont les corps faisceau cortico-géniculé. Les manifestations cliniques
cellulaires se trouvent dans le tronc cérébral. Les sont controlatérales à la lésion.
nerfs crâniens sensitifs et sensoriels voient le corps - Une atteinte périphérique : elle se localise au niveau du
de leurs neurones siéger en dehors du tronc noyau tronculaire du nerf (ce n’est pas une atteinte
cérébral, au sein d’un ganglion intracrânien. centrale !) ou de son tronc nerveux, le long de son trajet
(portion intracrânienne, crânienne ou extracrânienne).
Sont décrits : Les manifestations cliniques sont homolatérales à la
. Le ganglion trigéminal (syn : ganglion de Gasser) lésion puisque les nerfs crâniens (à l’exception du IV) ne
pour le V. décussent pas.
. Le ganglion géniculé pour le VII. Les atteintes associées des voies longues du tronc cérébral se
. Les ganglions spiral et vestibulaire (syn : de traduisent par des syndromes alternes : un syndrome alterne
Scarpa) pour le VIII. se définit par la présence, du côté de la lésion, des signes
. Le ganglion supérieur (syn : d’Ehrenritter) et le d'atteinte d'un ou plusieurs nerfs crâniens, et du côté
controlatéral par des signes d'atteinte d'une voie longue,
ganglion inférieur (syn : d’Andersch) pour le IX.
pyramidale, sensitive ou cérébelleuse (définition du Collège des
. Les ganglions supérieurs (syn : jugulaire) et Enseignants en Neurologie).
inférieurs (syn : plexiforme) pour le X.

Les syndromes basilaires :


Correspondant à l’atteinte tronculaire de plusieurs nerfs crâniens, ils sont l’expression d’une lésion au voisinage de la base du
crâne. Trois grandes étiologies sont responsables de la majorité des syndromes basilaires :
- Les traumatismes crâniens.
- Les tumeurs méningées (méningiomes).
- Les tumeurs des autres structures voisines de la base du crâne (cancer du cavum, tumeur osseuse…).
Autres étiologies
Syndrome basilaire Nerfs crâniens atteints
(en plus des trois sus-citées)
Syndrome de la fissure orbitaire supérieure III, IV, VI et V1 Anévrisme carotidien interne
Syndrome de la paroi externe du sinus caverneux Tumeurs hypophysaires
III, IV, VI, V1 et V2
(syn : syndrome de Foix) Tumeurs vasculaires
Syndrome de l’apex orbitaire
III, IV, VI, V1 et II Tumeurs vasculaires
(syn : syndrome de Rollet)
Syndrome de la pointe du rocher
V1, V2, V3 et VI Ostéite de la pointe du rocher
(syn : syndrome de Gradenigo)
Syndrome acoustico-facial VII et VIII Neurinome du VIII
Syndrome de l’angle ponto-cérébelleux V, VII et VIII Neurinome du VIII
Syndrome du foramen jugulaire
IX, X et XI Thrombophlébite du sinus veineux latéral
(syn : syndrome de Vernet)
Syndrome condylo-déchiré postérieur Tumeurs nerveuses
IX, X, XI et XII
(syn : syndrome de Collet) Tumeurs du glomus jugulaire
Syndrome rétro stylien Adénopathies compressives
IX, X, XI, XII et sympathique
(syn : syndrome de Villaret) Tumeurs nerveuses
Syndrome de Garcin Ensemble des nerfs homolatéraux

48
I. Le nerf olfactif jusqu’aux bulbes olfactifs. Un bulbe repose dans la
gouttière olfactive de l’ethmoïde et est séparé de son
1. Définition homologue controlatéral par l’apophyse Crista Galli.
b. Deuxième neurone
Le nerf olfactif (I) est un nerf sensoriel qui véhicule de
façon centripète l’influx olfactif et est intimement lié au Au sein des bulbes se trouve le second relais de la voie
système limbique. olfactive, formée par les cellules mitrales. Ces cellules
quittent les bulbes en formant les bandelettes olfactives
Le I présente plusieurs caractéristiques intéressantes : (syn : tractus olfactif). Les bandelettes, longues d’environ
- Les neurones qui le constituent sont capables de se 35 mm, cheminent sous les lobes frontaux vers le
régénérer. rhinencéphale.
- C’est un des deux nerfs crâniens, avec le II, ne
naissant pas du tronc cérébral. c. Centres encéphaliques
- C’est le seul nerf à relier directement l'extérieur du Le centre intégrateur de l’odorat est le rhinencéphale.
corps (l'air de la cavité nasale) au système nerveux Une fois atteint, chaque bandelette olfactive se divise en
central. trois stries olfactives :
- Strie olfactive médiale : la plus importante, elle
2. Description rejoint les aires subcalleule, pré-commissurale et le
gyrus paraterminal.
a. Origine - Strie olfactive intermédiaire : inconstante, elle
Le I nait à la face inférieure des bulbes olfactifs (cf. infra). rejoint la substance perforée antérieure (en avant
de la commissure cérébrale).
b. Trajet - Strie olfactive latérale : elle rejoint les aires pré
prépiriforme (51, localisée sous le corps calleux),
Les fibres issues des bulbes cheminent caudalement dans
entorhinale (28, à la base du lobe temporal) ainsi
l’espace subarachnoïdien puis traversent les foramen de
que le corps amygdaloïde.
la lame criblée de l’ethmoïde.
c. Terminaison Physiologie de l’olfaction :

Les neurofibres du I s’épanouissent en filet au sein de la Une odeur correspond à l’association d’une ou
plusieurs molécules odorifères, qui doivent être
muqueuse olfactive, au niveau du toit des fosses nasales,
volatiles pour pouvoir atteindre les récepteurs olfactifs.
en deux ensembles : L’espèce humaine est capable de percevoir entre 4 000 à 10
- Les nerfs olfactifs latéraux, au niveau du cornet 000 (pour les odorats les plus exercés) odeurs différentes.
nasal supérieur. L’olfaction est un sens chimique, le plus ancien et le plus
- Les nerfs olfactifs médiaux, au niveau du septum primitif dans l’évolution des espèces. Cependant, il demeure
nasal. peu évolué chez l’Homme comparé aux autres espèces du
règne animal. Par exemple, les canidés perçoivent 100 fois
3. La muqueuse olfactive plus d’odeurs que l’Homme.

Sémiologie des voies olfactives :


La muqueuse olfactive occupe la portion moyenne du toit
L’étude de la fonction olfactive est basée principalement sur
de la fosse nasale, une partie du cornet supérieur et la l’olfactométrie subjective. Des substances odorantes
partie supérieure de la cloison nasale. standardisées, de différentes natures et de concentrations
Elle s’étale sur environ 10 cm2 chez l’Homme, et est progressives, sont présentées au patient les yeux fermés et
macroscopiquement de couleur jaunâtre (syn : tâche narine par narine, afin de déterminer son seuil olfactif, ses
jaune d’Eckardt). capacités discriminatives et tester sa mémoire olfactive.
Cette muqueuse est formée : Attention, certaines substances irritantes (éther, ammoniac)
- D’un épithélium olfactif, superficiel, où sont sont à éviter car elles risquent de stimuler d'autres
disposées des cellules neurosensorielle olfactives terminaisons nerveuses que celles du nerf olfactif, comme le
V. Les troubles de l’odorat représentent plusieurs entités :
(syn : cellules de Schultze). Les cellules olfactives se
- Anosmie : perte complète de la perception des odeurs.
prolongent par des cils baignant dans un mucus où - Hyposmie : perte partielle de la perception des odeurs.
se déposent les particules odorantes. - Cacosmie : sensation de percevoir de mauvaises
- D’une lamina propria, profonde, qui forme le tissu odeurs, réelles ou imaginaires.
de soutien. - Parosmie : modification de la qualité des odeurs.
- Phantosmie : perception d’odeurs inexistantes.
4. Voies olfactives - Hyperosmie : hyperréactivité aux odeurs, plutôt liée à
des perceptions trigéminales.
Le patient se plaint également le plus souvent d'une
a. Premier neurone
altération du goût des aliments, seule étant préservée la
Il est formé par les cellules neurosensorielles olfactives. sapidité (perception du sucré/salé/amer/acide).
Elles réceptionnent les molécules odorifères au sein de la
tache jaune, puis transmettent l’information nerveuse
49
ECNi – item 40 : Aménorrhée
Argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires
pertinents.
Le syndrome Kallmann de Morsier, ou dysplasie olfacto-génitale, est une maladie génétique du développement
embryonnaire caractérisée par l'association d'un hypogonadisme hypogonadotrope et d'une anosmie/hyposmie, par
aplasie/hypoplasie des bulbes olfactifs. Cette affection est due à un défaut du développement du système olfactif et de
la migration embryonnaire des neurones synthétisant la GnRH.

ECNi – item 103 : Epilepsie de l’enfant et de l’adulte


Diagnostiquer les principales formes d’épilepsie de l’enfant et de l’adulte. Identifier les situations d’urgence et
planifier leur prise en charge. Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient. Décrire les
principes de la prise en charge au long cours.
Les crises d’épilepsies partielles sensorielles olfactives induisent la perception erronée d’odeurs désagréables. Elles
surviennent lors de lésions du cortex temporal antérieur (uncus de l’hippocampe) ou du cortex frontal postérieur.

ECNi – item 104 : Maladie de Parkinson


Diagnostiquer une maladie de Parkinson. Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.
Décrire les principes de la prise en charge au long cours.
Un déficit de l’odorat peut précéder de plusieurs années l’apparition des signes moteurs de la maladie de Parkinson.

ECNi – item 145 : Infections naso-sinusiennes de l’enfant et de l’adulte


Connaître les différentes formes de sinusite et les explorations éventuellement nécessaires pour en étayer le
diagnostic. Connaître les arguments cliniques permettant de distinguer une sinusite maxillaire aiguë, d’une
rhinite ou d’une rhinopharyngite. Prescrire le traitement approprié, antibiotique et/ou symptomatique, à un
patient présentant une sinusite maxillaire aiguë, une rhinite, une rhinopharyngite. Diagnostiquer et connaître
les complications et les principes du traitement d’une ethmoïdite aiguë du nourrisson et de l’enfant.
Lors des sinusites maxillaires chroniques d’origine dentaire, par effraction de matériel d’odontologie (pâte dentaire) et
surinfection aspergillaire, une cacosmie accompagne habituellement les symptômes propres à la sinusite.

ECNi – item 296 : Tumeurs intra-crâniennes


Diagnostiquer une tumeur intracrânienne. Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge.
Des tumeurs à la base des lobes frontaux, ou bien un méningiome du jugum peuvent, de par leur localisation, comprimer
les bulbes et tractus olfactifs, entrainant ainsi des troubles de l’odorat. Ces symptômes sont le plus souvent associés à
une hypertension intra-crânienne.

50
II. Le nerf optique - Le 3ème neurone correspond à une radiation
optique. Il s’étend des noyaux visuels au cortex
1. Définition occipital.
b. Rétine
Le nerf optique (II) est un nerf sensoriel qui véhicule
l’influx visuel. Long de 4 cm, il est tendu entre la rétine, Cf. section « Organes des sens », chapitre sur l’œil.
au pôle postérieur de l’œil, et le chiasma optique. Il c. Chiasma optique
appartient aux voies visuelles.
Formé par l’union des deux nerfs optiques, c’est une lame
2. Description de substance blanche situé juste au-dessus de la selle
turcique.
a. Origine
Il est en rapport avec :
Le nerf optique émerge du globe oculaire à sa face - En arrière, le V3 et la tige pituitaire.
postérieur, 3 mm en dedans et 1 mm en dessous du pôle - En avant, l’artère communicante antérieure.
postérieur. - Latéralement, les artères cérébrales postérieures,
les veines basilaires et les plexus caverneux.
b. Trajet
Le chiasma optique permet la décussation de 60 % des
Le long du trajet du nerf optique, quatre portions sont fibres formant la voie visuelle. Ainsi :
décrites : - Les afférences rétiniennes nasales deviennent
- Intra-oculaire : controlatérales.
Il s’agit d’une portion très courte, longue d’1 mm, - Les afférences rétiniennes temporales restent
où le II quitte le globe oculaire via la lame criblée de homolatérales.
la sclère. - Les afférences rétiniennes maculaires forment des
fibres directes homolatérales et croisées
- Intra-orbitaire : controlatérales.
Le II s’étend sur 20 à 30 mm, du globe oculaire
jusqu’au canal optique. Il forme l’axe du cône d. Bandelettes optiques
musculaire formé par les muscles droits. Le nerf Les bandelettes optiques (syn : tractus optique) émergent
optique y est entouré par les trois enveloppes à la face postérieure du chiasma optique. Au nombre de
méningées et est en rapport avec l’artère deux, elles suivent un trajet sur 3 cm vers l’arrière, et
ophtalmique. contournent les pédoncules cérébraux du mésencéphale
- Intra-canalaire : par leur face latérale.
Le II pénètre sur 5 mm le canal optique par son Elles divergent chacune en deux racines :
orifice antérieur et suit un trajet oblique en arrière, - Une racine latérale, qui s’abouche au niveau du
médialement et vers le haut. Il y est accompagné corps géniculé latéral. Elle comprend 80% des
par l’artère ophtalmique. neurofibres optiques et se projette ensuite vers le
cortex occipital.
- Intra-crânienne : - Une racine médiale, qui s’abouche au niveau du
Le II chemine sur 1 cm obliquement en arrière et colliculus supérieur et du noyau prétectal. Cette
médialement, au sein de la citerne chiasmatique, racine est essentielle à l’aboutissement du reflexe
vers le chiasma optique. Il est en rapport avec : pupillaire.
. En haut, l’artère cérébrale antérieure.
. En bas, le diaphragme sellaire et l’artère e. Radiations optiques
ophtalmique. Les radiations optiques (syn : radiations de Gratiolet) sont
. Latéralement, l’artère carotide interne. issues des corps genouillés latéraux. Ces tractus, formés
c. Terminaison de plusieurs millions de fibres, contournent latéralement
les ventricules latéraux puis se projettent sur le cortex
Les deux nerfs optiques viennent confluer au-dessus de la occipital au niveau du sillon calcarin.
région pré-sellaire pour former le chiasma optique.
f. Cortex occipital
3. Voies visuelles Les aires visuelles corticales impliquées dans
l’interprétation du signal visuel se classent en :
a. Généralités - Aire visuelle principale : il s’agit de l’aire 17 selon
Broadman. Elle se situe à la partie la plus
- Le 1er neurone de la voie visuelle est intra-rétinien.
postérieure du cortex occipitale et comprend le
- Le 2ème neurone correspond au neurone
sillon calcarin. Elle intervient dans le décryptage de
ganglionnaire rétinien. Il parcourt le nerf optique, le
l’information visuelle brute.
chiasma et la bandelette optique jusqu’aux noyaux
visuels.
51
- Aires visuelles accessoires : Il s’agit des aires 18 et frontal, d’intégrer et d’interpréter l’information
19 selon Broadman. Elles cernent l’aire 17 et sont visuelle brute avec les autres informations reçues
plus antérieures à celle-ci. Les aires accessoires ont par le système nerveux central mais aussi les
une fonction associative, c’est-à-dire qu’elles propres acquis de l’individu.
permettent, en étant en relation avec l’aire visuelle
primaire mais aussi le cortex temporal, pariétal et

ECNi – item 79 : Altération de la fonction visuelle


Argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires
pertinents et principes de traitement. Citer sur les particularités chez le sujet âgé.
Séméiologie des voies visuelles :
L’analyse précise du champ visuel d’un patient symptomatique permet souvent à elle seule de localiser le processus
lésionnel le long de la voie visuelle, sans préjuger de l’étiologie :
- Lésion complète du nerf optique : elle induit une cécité homolatérale associée à une perte du réflexe photomoteur
direct et consensuel. Elle est majoritairement due à un traumatisme.
- Lésion centrale du nerf optique : elle induit un scotome, qui est une lacune affectant le champ visuel central. Les
scotomes correspondent à des atteintes du faisceau maculaire et entraînent donc une baisse précoce et importante
de l'acuité visuelle, alors que la vision périphérique est relativement conservée. S’y associe également une
dyschromatopsie (trouble de la perception des couleurs) d’axe rouge/vert (différente de la dyschromatopsie des
atteintes rétiniennes, qui elle est d’axe bleu/jaune). L’alcool, le diabète, la sclérose en plaque et certains
médicaments (éthambutol surtout) sont de grands pourvoyeurs de lésions centrales du II.
- Lésion latérale du chiasma optique : elle induit une interruption des fibres visuelles temporale homolatérale. En
résulte une hémianopsie nasale homonyme homolatérale à la lésion (le terme d'hémianopsie désigne la perte de la
vision dans un hémichamp visuel).
- Lésion médiane du chiasma optique : elle induit une interruption des fibres visuelles nasales à droite et à gauche.
En résulte une hémianopsie bitemporale. Le processus lésionnel le plus typique de cette atteinte à l’adénome
hypophysaire (autres : méningiome de la selle turcique, craniopharyngiome, gliome du chiasma…) A noter qu’au
tout début, seule la partie inférieure du chiasma est comprimée, ce qui induit une quadranopsie bitemporale
supérieure.
- Lésion des bandelettes optiques : elle induit une interruption des fibres visuelles nasales homolatérales et
temporales controlatérales. En résulte une hémianopsie latérale homonyme (HLH) controlatérale à la lésion. Les
AVC sont de grands pourvoyeurs d’HLH.
- Lésion des radiations optiques : elle induit une interruption des fibres visuelles nasales homolatérales et
temporales controlatérales. En résulte une hémianopsie latérale homonyme (HLH) controlatérale à la lésion, mais
sans atteinte maculaire dans ce cas.
- Lésion de la partie supérieure des radiations optiques : elle induit une interruption des fibres visuelles associées
aux quadrants inférieurs nasal controlatéral et temporal homolatéral. En résulte une quadranopsie latérale
homonyme inférieure, controlatérale à la lésion.
- Lésion de la partie inférieure des radiations optiques : elle induit une interruption des fibres visuelles associées
aux quadrants supérieur nasal controlatéral et temporal homolatéral. En résulte une quadranopsie latérale
homonyme supérieure, controlatérale à la lésion.
- Atteinte du cortex occipital :
. Cécité corticale : il s'agit en fait d'une double hémianopsie à laquelle s'ajoute souvent une anosognosie. Le
réflexe photomoteur est conservé. Ce trouble se rencontre habituellement lors des lésions corticales bilatérales
(accident vasculaire cérébral postérieur bilatéral, tumeur, abcès…). Lorsque ce tableau s’associe une atteinte
des structures de la mémoire (par exemple extension des lésions ischémiques à des éléments du circuit
hippocampo-mamillo-thalamiques), l’ensemble constitue le syndrome de Dide et Botcazo.
. Agnosie visuelle : au cours de ce trouble, le malade ne reconnaît pas visuellement un objet qui lui est présenté.
En revanche il est capable de l'identifier par la palpation.

52
III. Le nerf oculomoteur b. Trajet
- Intracrânien :
1. Définition Le III chemine dans la citerne interpédonculaire,
latéralement et vers l’avant. Il passe latéralement
Le nerf oculomoteur (III ; syn : nerf moteur oculaire au processus clinoïde postérieur, surcroise la tente
commun), le plus volumineux des trois nerfs destiné à la du cervelet à son insertion antérieure et pénètre
motricité oculaire, est un nerf mixte. dans le sinus caverneux par son toit.
Il assure : Dans le sinus caverneux, le III se déporte
- L’oculomotricité extrinsèque via son contingent latéralement contre la paroi externe, se dirige en
moteur, en innervant les muscles droit supérieur, bas et en avant et se divise en une branche
droit interne, droit inférieur, petit oblique et supérieure et une branche inférieure.
releveur de la paupière supérieure.
- L’oculomotricité intrinsèque via son contingent - Crânien :
neurovégétatif, en innervant la musculature Le III sort du crâne par la fissure orbitaire
pupillaire et les muscles ciliaires, permettant ainsi le supérieure.
réflexe photomoteur et l’accommodation. - Extracrânien :
Les deux branches du III empruntent
2. Description immédiatement l’anneau tendineux commun (syn :
anneau de Zinn) et se retrouvent dans l’orbite.
a. Origine . La branche supérieure est plaquée à la face
- Réelle : inférieure du muscle droit supérieur qu’elle
Le III ne prend pas origine dans un seul noyau. En innerve, puis gagne le muscle releveur de la
effet, sont décrits : paupière supérieure.
. Un noyau moteur, lui-même subdivisé en cinq . La branche inférieure se rend au muscle droit
contingents (un pour chaque muscle). Il se situe médial, droit inférieur et oblique inférieur. Elle
dans la calotte pédonculaire, à hauteur du donne également un rameau portant le
colliculus supérieur, en avant et latéralement à contingent neurovégétatif du III, qui forme le
l’aqueduc de Sylvius. ganglion ophtalmique (syn : ganglion ciliaire).
. Un noyau neurovégétatif (syn : noyau Le ganglion ciliaire est situé contre la face
oculomoteur accessoire, noyau pupillaire, externe du II. Il reçoit des afférences du plexus
noyau d’Edinger-Westphal) juste en dedans du carotidien sympathique, du nerf naso-ciliaire
noyau moteur. Celui-ci assure l’innervation (branche du V), et du III moteur. Le ganglion
parasympathique des muscles intrinsèques de ciliaire assure la fonction d’accommodation et
l’œil. le réflexe photomoteur via les nerfs ciliaires
- Apparente : courts.
Les faisceaux de fibres issues des deux noyaux Séméiologie :
émergent en un seul nerf à l’étage
Le contingent neurovégétatif du III est
mésencéphalique, au niveau interpédonculaire, de
notamment responsable de la constriction de
part et d’autre de l’espace perforé postérieur, au- l’iris : le terme « myosis » désigne une diminution du
dessus de la protubérance et sous les corps diamètre de la pupille, le terme « mydriase » désigne une
mamillaires. Il est en rapport avec : dilatation. Le réflexe photomoteur (myosis lors d’une
. Médialement, le tronc basilaire. stimulation lumineuse) fait intervenir le II pour l’afférence
. Au-dessus, l’artère cérébrale postérieure. (perception du stimulus lumineux) et le III pour l’efférence.
. En dessous, l’artère cérébelleuse supérieure.

53
IV. Le nerf trochléaire Attention, le IV est le seul nerf crânien à émerger
dorsalement et à décusser !

1. Définition
b. Trajet
Le nerf trochléaire (IV) est un nerf moteur qui innerve le - Intracrânien :
muscle oblique supérieur de l’œil. C’est le plus grêle des Au niveau de l’étage postérieur, le IV chemine dans
nerfs crâniens. la citerne interpédonculaire. Il contourne le
pédoncule cérébral puis se dirige en avant, vers les
2. Description sinus caverneux. Il chemine ensuite au sein de la
paroi latérale du sinus caverneux.
a. Origine
- Crânien :
- Réelle : Le IV emprunte médialement la fissure orbitaire
Le noyau du IV est situé au niveau de la partie supérieure (syn : fente sphénoïdale), latéralement
inférieure de la calotte pédonculaire, en avant et et au-dessus de l’anneau de Zinn.
latéralement à l’aqueduc de Sylvius, juste en
dessous du noyau du III, et à hauteur du tubercule - Extracrânien :
quadrijumeau postérieur (syn :colliculus inférieur). Le IV chemine enfin dans l’orbite. Il est situé en
Les fibres issues des noyaux contournent l’aqueduc dehors du cône musculo-tendineux, passe au-
de Sylvius puis s’entrecroisent avec celles dessus du muscle releveur de la paupière
controlatérales supérieure et atteint le muscle oblique supérieur.

- Apparente :
Le IV émerge à la face postérieure du tronc cérébral,
de part et d‘autre du frein du voile médullaire
supérieur (syn : valvule de Vieussens).

54
V. Le nerf trijumeau pontique) du V. Il émet des fibres nerveuses
pour les muscles masticateurs, qui quittent la
1. Définition protubérance par une racine grêle avant de
rejoindre le nerf mandibulaire V3.
Le nerf trijumeau (V) est un nerf mixte, principalement . Noyau neuro-végétatif : les quelques fibres
sensitif pour la face, et qui assure l’innervation motrice sécrétrices parasympathiques qui empruntent
des muscles masticateurs. Il s’agit du plus volumineux des le V viennent de noyaux du VII et du IX :
nerfs crâniens. - Le noyau muco-lacrymo-nasal dont les fibres
Il se divise dans le crâne en trois branches terminales : sortent avec le VII.
- V1 : nerf ophtalmique (syn : ophtalmique de Willis). - Le noyau salivaire supérieur dont les fibres
- V2 : nerf maxillaire (syn : maxillaire supérieur). empruntent le VII bis.
- V3 : nerf mandibulaire (syn : maxillaire inférieur). - Le noyau salivaire inférieur dont les fibres
sont annexées au IX.
Séméiologie du nerf trijumeau :
D’autre part, les branches les branches du V
Symptômes sensitifs : reçoivent des rameaux sympathiques
- La névralgie trigéminale : cf encadré « ECNi » provenant de plexus péri-vasculaires.
- Des paresthésies ou une anesthésie de topographie
variable selon le siège de la lésion, à savoir une, deux - Apparente :
ou les trois branches du nerf. Quelle que soit l’atteinte,
l’angle de la mandibule est toujours respecté Le V émerge au niveau de la région antérolatérale
puisqu’innervé par le nerf grand auriculaire, issu des de la protubérance via deux racines :
racines spinales C2/C3. . Une sensitive, épaisse.
- Douleurs projetées dentaires. . Une motrice, beaucoup plus grêle, qui est
- Abolition du réflexe cornéen : à l’état physiologique, la située au-dessus et en dedans de la racine
stimulation cornéenne entraine la fermeture de la sensitive.
paupière via un arc entre le V, le VII et le III. En cas
d’atteinte du V1, la cornée est anesthésiée et le réflexe b. Trajet intracrânien
est aboli.
Le V chemine dans le crâne en traversant deux régions
Symptômes moteurs :
successives :
- Paralysie unilatérale du V : il se produit un déficit de la
contraction du masséter, ainsi que de la diduction - Fosse crânienne postérieure : les deux racines
(mouvement de latéralité de la mandibule se déplaçant (sensitive et motrice) du V traversent ensemble la
à gauche ou à droite). A l’inspection, la bouche est citerne ponto-cérébelleuse en s’orientant vers le
oblique ovalaire. Le reflexe massétérin (contraction du haut et l’avant, en direction de la fosse crânienne
masséter par percussion mentonnière) est aboli.
moyenne. Le V y est en rapport avec :
- Paralysie bilatérale du V : le patient ne peut pas ouvrir
la bouche. . Médialement : le tronc basilaire et le VI.
. Latéralement : le paquet acoustico-facial (nerfs
VII et VIII).
2. Description de la branche commune
. En haut : la tente du cervelet, l’artère
cérébelleuse supérieur et le IV.
a. Origine
. En bas : l’artère cérébelleuse moyenne.
- Réelle :
- Fosse crânienne moyenne : le V gagne le bord
. Noyaux sensitifs : les corps des protoneurones supérieur de la face antérieure du rocher. A ce
constituant la portion sensitive du V se situent niveau, il présente le ganglion trigéminal, logé dans
dans le ganglion trigéminal (syn : ganglion de le cavum trigéminal :
Gasser). Les fibres nerveuses pénètrent ensuite
. Le ganglion trigéminal (syn : ganglion de
le pont, où elles font relais avec le tractus
Gasser) est une formation semi-lunaire
cortico-géniculé via le noyau sensitif du V. Il
constituée des corps cellulaires des neurones
s’agit d’un volumineux ensemble parcourant
de la branches sensitive du V. Il repose sous le
l’ensemble du tronc cérébral de haut en bas et
lobe temporal. Les trois branches terminales du
formé de trois sous-noyaux :
V naissent de son bord antérieur :
- Le noyau mésencéphalique du V.
- Le nerf ophtalmique V1.
- Le noyau pontique du V (syn : noyau principal
- Le nerf maxillaire V2.
du V).
- Le nerf mandibulaire V3.
- Le noyau spinal du V, qui descend jusqu’au
A noter que la racine motrice du V se positionne
premier segment de moelle cervicale.
juste en dessous du ganglion trigéminal, puis
. Noyau moteur : le noyau moteur du V (syn : s’unit avec le nerf mandibulaire.
noyau masticateur) se situe à l’étage
. Le cavum trigéminal (syn : cavum de Meckel) est
protubérantiel, au-dessus du noyau du VII, et
un diverticule dure-mérien issu de la fosse
médialement au noyau sensitif principal (syn :
55
crânienne moyenne. Il engaine le ganglion chemine entre la masse latérale de
trigéminal et ses trois branches terminales l’ethmoïde et l’os frontal. Il traverse la lame
jusqu’à leurs foramens crâniens respectifs. criblée de l’ethmoïde et gagne la fosse
nasale où il se divise en une branche médiale
3. Nerf ophtalmique (V1) pour la partie antérieure de la cloison, et une
branche latérale pour la muqueuse de la
a. Définition paroi externe des fosses nasales.
- Nerf infratrochléaire (syn : nerf nasal
Le nerf ophtalmique est un nerf sensitif pour la face, au- latéral) : il poursuit le trajet du tronc
dessus du territoire du V2. principal du nerf nasal en se déportant
b. Description latéralement au muscle droit médial, puis
passe en dessous de la poulie du muscle
- Origine : il nait du ganglion trigéminal. oblique supérieur et se divise en rameaux
cutanés pour la partie interne des paupières
- Trajet : le V1 chemine vers l’avant le long de la paroi
supérieure et inférieure, pour la racine du
latérale du sinus caverneux. Il se divise en trois
nez, pour la muqueuse conjonctivale, pour
branches terminales (le nerf lacrymal, le nerf nasal
l’appareil lacrymal et pour la caroncule.
et le nerf frontal) juste avant d’émerger du crâne
par la fissure orbitaire supérieure. . Nerf frontal :
Après avoir franchi la fissure orbitaire
- Branches collatérales :
supérieure, il chemine dans l’orbite au-dessus
. Le nerf tentoriel (syn : nerf récurrent d’Arnold), du muscle releveur de la paupière supérieure
qui nait juste après l’individualisation du V1, puis se divise en deux branches :
s’infléchit vers l’arrière puis s’épanouit le long - Le nerf supra-orbitaire (syn : nerf frontal
de la tente du cervelet et de la faux du cerveau. latéral) : il s’épanouit en rameaux cutanés
. Des rameaux méningés. frontaux et palpébraux.
- Le nerf supratrochléaire (syn : nerf frontal
- Branches terminales : médial) : il croise le rebord supérieur de
. Nerf lacrymal : l’orbite à égale distance entre l’échancrure
Après avoir franchi la fissure orbitaire supra orbitaire et la poulie du muscle oblique
supérieure, il chemine entre le bord latéral du supérieur, puis s’épanouit en rameaux
muscle droit latéral et la paroi de l’orbite. Il se cutanés frontaux, nasaux et palpébraux.
divise ensuite en deux branches en arrière de la
glande lacrymale : 4. Nerf maxillaire (V2)
- Une branche médiale qui traverse et innerve
la glande lacrymale puis se termine en se a. Définition
distribuant au tiers latéral de la paupière Le nerf maxillaire est un nerf sensitif pour la partie
supérieure, à la conjonctive et à la peau de la moyenne de la face, entre les territoires du V1 et du V3.
région temporale.
- Une branche latérale qui s’anastomose avec b. Description
la branche orbitaire du nerf maxillaire et
forme une arcade d’où partent les nerfs - Origine : il est issu du ganglion trigéminal.
lacrymaux et temporo-malaire. - Trajet : il chemine vers l’avant dans la partie
. Nerf nasal : inférieure de la paroi latérale du sinus caverneux
Il émerge du crâne dans l’orbite par la fissure puis traverse la base du crâne par le foramen rond,
orbitaire supérieure, dans l’axe de l’anneau de débouche au niveau de la région postéro-
Zinn. Il chemine tout d’abord latéralement et supérieure de la fosse ptérygo-palatine, juste au-
au-dessus du nerf optique, puis le surcroise et dessus et en dehors du ganglion ptérygo-palatin
se place entre celui-ci et le muscle droit médial. (syn : ganglion sphéno-palatin).
Il donne des branches collatérales : le nerf Le V2 pénètre ensuite dans la région du plancher de
sphéno-ethmoïdal qui traverse le conduit l’orbite via la fissure orbitaire inférieure, suit le
ethmoïdal postérieur, la racine longue sensitive sillon infra-orbitaire puis plonge dans l’os du
du ganglion ciliaire (fibres sensitives plancher de l’orbite. Il se dirige vers l’avant dans un
cornéennes et irido-dilatatrice) ainsi que le nerf canal situé entre la cavité orbitaire et le sinus
ciliaire long qui vont au globe oculaire. maxillaire.
Il se termine par deux branches : Le nerf maxillaire émerge enfin de la face par le
- Nerf ethmoïdal antérieur (syn : nerf nasal foramen infra-orbitaire, en dessous du rebord de
l’orbite, formant le nerf infra orbitaire.
médial) : il nait au niveau du foramen
éthmoïdal antérieur, passe entre les muscles - Le ganglion ptérygo-palatin : il se situe dans la fosse
droit médial et oblique supérieur puis ptérygo-palatine, en avant du foramen rond. Il
56
reçoit des afférences du nerf maxillaire et du nerf Il donne des rameaux efférents sécréteurs et vaso-
facial via le nerf vidien. Ce ganglion porte un moteurs aux branches du tronc postérieur du nerf
contingent nerveux sensitif et neurovégétatif (pour mandibulaire.
la sécrétion glandulaire). Il donne de nombreuses
branches pour l’orbite, le palais dur, le palais mou, - Branches collatérales :
les gencives, la muqueuse des cornets nasaux et la . Un rameau méningé qui innerve la dure-mère
muqueuse du nasopharynx rétrotubaire. de la fosse crânienne moyenne.
. Des rameaux pour le ganglion otique.
- Branches collatérales : au cours de son trajet, le V2
. Le nerf massétérique.
donne :
. Les nerfs temporaux profonds qui innervent le
. Un rameau méningé, naissant avant le foramen muscle temporal.
rond, pour la dure mère de la fosse crânienne . Le nerf ptérygoïdien latéral.
moyenne. . Le nerf ptérygoïdien médial.
. Des rameaux pour le ganglion ptérygo-palatin. . Le nerf buccal qui innerve le muscle buccinateur
. Un rameau orbitaire qui diverge en deux et porte la sensibilité d’une partie de la
branches : muqueuse buccale ainsi que de la gencive.
- Une branche malaire. . Le nerf auriculo-temporal qui porte la
- Une branche lacrymo-palpébrale qui forme sensibilité de la région temporales par ses
une anastomose avec le nerf lacrymal. branches temporales superficielles. Au cours de
. Un rameau zygomatique. son trajet, il donne des branches pour le méat
. Des rameaux alvéolaires supérieurs, qui se acoustique externe, le tympan, la partie
ramifient en formant le plexus dentaire antérieure du pavillon de l’oreille, la parotide et
supérieur. le nerf VII.
- Branche terminale : le V2 s’achève par le nerf infra- - Branches terminales :
orbitaire qui innerve les téguments de la joue, de la
. Le nerf lingual :
face externe du nez, de la paupière inférieure et de
la lèvre supérieure. Orienté obliquement vers le bas et
médialement, il chemine entre les muscle
ptérygoïdiens médial et latéral, puis entre la
5. Nerf mandibulaire (V3)
face interne de la mandibule et le muscle
ptérygoïdien médial. Il reçoit à ce niveau la
a. Définition
corde du tympan, issue du VII.
Le nerf mandibulaire est un nerf mixte, associant un Arrivé dans la région sublinguale, il s’infléchit
contingent sensitif pour la face (sous le territoire du V2), vers le haut et l’avant, passant au-dessus de la
et un contingent moteur pour l’innervation des muscles glande submandibulaire. Il contourne le canal
masticateurs. submandibulaire (syn : canal de Wharton) par
une crosse longeant ses faces latérale,
b. Description inférieure puis médiale.
- Origine : le V3 est formé par l’union de la branche Il s’anastomose le long de son trajet avec le nerf
sensitive issue du ganglion trigéminal avec la racine XII, le nerf alvéolaire inférieur et envoie des
motrice du V. rameaux vers les glandes submandibulaire et
sublinguale, via le ganglion neurovégétatif
- Trajet : le V3 se dirige vers le bas en direction du submandibulaire et le ganglion sublingual.
foramen ovale qu’il traverse, pour déboucher dans Le nerf lingual s’épanouit enfin en de multiples
la région inter-ptérygoïdenne, entre les muscles branches pour la muqueuse du plancher buccal
tenseur du voile du palais et ptérygoïdien latéral. Il et pour la muqueuse linguale se situant en
présente alors, le long de son tronc, le ganglion avant du « V lingual ».
otique, puis se divise en deux branches terminales :
le nerf lingual et le nerf alvéolaire inférieur. . Le nerf alvéolaire inférieur (syn : nerf dentaire
inférieur) :
- Le ganglion otique : il s’agit d’un petit ganglion Il nait dans la région inter-ptérygoïdenne,
ovoïde plaqué à la face interne du tronc du nerf V3 descend verticalement entre les muscles
extra-crânien, avant sa division en ses deux ptérygoïdiens médial et latéral vers le foramen
branches terminales. Il est porteur d’un contingent mandibulaire. Avant d’y pénétrer, il laisse une
neurovégétatif et reçoit des afférences : branche collatérale, le nerf mylo-hyoïdien, à
. Du nerf petit pétreux superficiel, issu du VII. destination du muscle mylo-hyoïdien et du
. Le nerf petit pétreux profond, issu du IX. ventre antérieur du muscle digastrique.
. De rameaux du nerf V3. Le nerf alvéolaire inférieur pénètre ensuite
. De fibres sympathiques issues du plexus de dans la mandibule par le foramen mandibulaire
l’artère méningée moyenne. puis chemine dans le canal mandibulaire (syn :

57
canal dentaire). A ce niveau, il donne les
rameaux du plexus dentaire inférieur.
Il chemine enfin jusqu’au foramen mentonnier
où il émerge de l’os en nerf mentonnier, qui
innerve la lèvre inférieure et les téguments
mentonniers.

ECNi – item 98 : Céphalée aiguë et chronique chez l’adulte et l’enfant


Diagnostiquer une céphalée aigue et une céphalée chronique. Identifier les situations d’urgence et
planifier leur prise en charge. Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.
La névralgie trigéminale (syn : névralgie faciale) se manifeste par une douleur fulgurante, à type de décharges électriques
d'une intensité atroce, survenant en salves de quelques secondes. Ces douleurs peuvent être déclenchée par la parole,
la mastication, le brossage des dents ou le simple contact par effleurement d'une zone gâchette (« trigger-zone ») :
- Le sourcil pour le nerf ophtalmique (échancrure supra-orbitaire).
- Le pli naso-génien pour le nerf maxillaire (foramen infra-orbitaire).
- Le menton pour le nerf mandibulaire (foramen mentonnier).

ECNi – item 164 : Infection à herpès virus du sujet immunocompétent


Diagnostiquer un herpès cutané et muqueux, une varicelle, un zona chez le sujet immunocompétent. Connaître
la conduite à tenir devant un herpès cutané et muqueux, une varicelle, un zona et leurs complications les plus
fréquentes. Connaître les risques en cas d’infection chez la femme enceinte, le nouveau-né, le sujet atopique.
Le zona ophtalmique est une forme grave de zona (réactivation à l’âge adulte du virus de la varicelle resté latent au niveau
des ganglions sensitifs). Il se manifeste par une éruption vésiculeuse très douloureuse, unilatérale, limitée au territoire
d’une ou plusieurs branches terminales du nerf ophtalmique. Il peut mettre en jeu le pronostic fonctionnel.

58
VI. Le nerf abducens b. Trajets
- Intra-crânien :
1. Définition Dans l’étage postérieur, le VI se dirige vers le haut
et vers l’avant, dans les espaces arachnoïdiens de la
Le nerf abducens (VI) est un nerf moteur qui innerve le citerne ponto-cérébelleuse, passant au-dessus de
muscle droit latéral de l’œil. l’artère cérébelleuse moyenne. Il plonge ensuite
dans le sinus caverneux par la partie inférieure de
2. Description sa paroi postérieure, puis s’insinue entre les veines
du plexus caverneux et longe la portion horizontale
a. Origine de l’artère carotide interne.
- Réelle : - Crânien :
Son noyau est situé dans le plancher du 4ème Le VI sort du crâne en empruntant la fissure
ventricule, au niveau de l’eminentia teres (qui est orbitaire supérieure
formée par les fibres du VII).
- Extra-crânien :
- Apparente : Le VI atteint la partie latérale de l’anneau de Zinn
Le VI émerge au niveau du sillon bulbo- puis chemine le long de la face bulbaire du muscle
protubérantiel entre : droit latéral qu’il innerve.
. Le tronc basilaire médialement.
. Le VII, le VII bis et le VIII latéralement.

59
ECNi – item 50 : Strabisme de l’enfant
Argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires
pertinents.
ECNi – item 98 : Céphalée aigue et chronique chez l’adulte et l’enfant
Diagnostiquer une céphalée aigue et une céphalée chronique. Identifier les situations d’urgence et planifier
leur prise en charge. Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.
ECNi – item 100 : Diplopie
Argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.
Séméiologie de l’oculomotricité :
Les paralysies oculomotrices se manifestent par une diplopie, qui correspond à une vision dédoublée des objets. Cette
diplopie est qualifiée de binoculaire puisqu’elle disparait à la fermeture d’un œil, à la différence de la diplopie
monoculaire qui persiste à l’occlusion et signe plutôt une atteinte du globe oculaire (plaie de cornée…).
L’examen d’une ophtalmoplégie repose sur :
- L’interrogatoire, en faisant préciser dans quelle direction du regard le patient voit double, si les deux objets qu'il
perçoit sont côte à côte (diplopie horizontale : atteinte du VI) ou l'un au-dessus de l'autre (diplopie verticale ou
oblique : atteinte du III ou du IV, typiquement dans le regard vers le bas pour le IV).
- L’inspection : présence ou non d’une déviation oculaire (strabisme).
- Testing moteur : recherche d’une limitation de sa course lors de la commande volontaire ou de la poursuite
automatique du doigt de l'examinateur.
- Paraclinique : réalisation du test de Lancaster.
Séméiologie du nerf oculomoteur :
L'atteinte du noyau ou du tronc du III se manifeste par :
- Un strabisme externe, c’est-à-dire une déviation du globe oculaire en abduction (par perte du tonus musculaire du
droit interne).
- Une limitation, voire l’impossibilité, à réaliser des mouvements oculaires en adduction (muscle droit interne), vers
le haut (muscle droit supérieur) et vers le bas (muscle droit inférieur).
- Un ptosis, c’est-à-dire une chute de la paupière supérieure (par perte du tonus de son muscle élévateur).
- Une mydriase, c’est-à-dire une dilatation de la pupille. Comme le III, qui véhicule l’information parasympathique
responsable d’un myosis (rétrécissement pupillaire), est atteint, le contingent sympathique adjacent devient
majoritaire dans l’innervation de la musculature pupillaire, d’où une dilatation de la pupille.
L'atteinte du III peut être
- Complète : tous les signes sus-cités sont présents.
- Incomplète : c’est-à-dire dissociée, seulement extrinsèque ou seulement intrinsèque.
Le III peut être touché lors d’un anévrisme de l’artère communicante postérieure, qui va venir le comprimer. Le patient,
typiquement un homme jeune sans facteurs de risques cardiovasculaires, présentera une paralysie complète du III
associée à des céphalées homolatérales.
Le III est également atteint au cours du syndrome de Tolosa-Hunt. Il s’agit d’un syndrome d'ophtalmoplégie douloureuse,
atteignant tous les groupes d'âge, et caractérisé par des crises aiguës (quelques jours à quelques semaines) de douleurs
périorbitaires, une paralysie du nerf oculomoteur homolatéral, un ptosis, des mouvements désordonnés des yeux, une
vision floue. Le syndrome de Tolosa Hunt est secondaire à un processus inflammatoire non spécifique du sinus caverneux
ou de la fissure orbitaire supérieure. D’évolution imprévisible, son traitement consiste en une corticothérapie.
Séméiologie du nerf trochléaire :
L'atteinte du noyau ou du tronc du IV, beaucoup plus rare, se manifeste par :
- Une limitation des mouvements oculaires vers le bas lorsque l'œil est en adduction.
- Une inclinaison compensatoire de la tête vers l'épaule du côté sain, parfois douloureuse.
Séméiologie du nerf abducens :
L'atteinte du noyau ou du tronc du VI se manifeste par :
- Un strabisme interne, c’est-à-dire une déviation de l'œil en adduction.
- Une limitation, voire l’impossibilité, à réaliser des mouvements oculaires en abduction.
L’atteinte du VI peut se voir typiquement au cours de sclérose en plaque, ou alors lors des syndromes d’hypertension
intracrânienne. Dans ce cas, la paralysie du VI est bilatérale et n’a aucune valeur localisatrice.
Le syndrome un et demi de Fischer correspond à l’association d’une ophtalmoplégie internucléaire à une paralysie du VI
homolatéral.

60
VII. Le nerf facial solitaire et de l’hypothalamus. Les fibres issues
de ce noyau suivent le VII bis jusqu’au ganglion
1. Définition géniculé. A ce niveau, deux contingents se
distinguent :
- Un contingent emprunte les nerfs pétreux
Le nerf facial (VII) est un nerf mixte. Il comprend une
superficiel puis vidien jusqu’au ganglion
volumineuse branche motrice qui assure l’innervation
sphénopalatin, pour assurer la sécrétion des
des muscles de la face, et une branche plus grêle, le VII
glandes lacrymales et des glandes de la
bis (syn : nerf intermédiaire de Wrisberg), qui assure
muqueuse nasale et palatine.
l’innervation sensitive de la conque du méat acoustique
- Un autre contingent de fibres poursuit le
externe et de la conque de l’oreille (zone de Ramsay-
trajet du canal facial, emprunte la corde du
Hunt), la sensibilité gustative des ⅔ antérieurs de l’hémi-
tympan jusqu’au nerf lingual et assure la
langue et le contrôle de la sécrétion des glandes
sécrétion des glandes salivaires sublinguales
lacrymales, nasales, salivaires submandibulaire et
et submandibulaires.
sublinguale.
- Apparente :
2. Description
VII et VII bis émergent individualisés l’un de l’autre
a. Origine au niveau du sillon bulbo-protubérantiel. Le VII est
situé médialement au VIII, et le VII bis entre le VII et
- Réelle : le VIII.
. Noyau moteur : il est situé profondément dans b. Trajet
la partie basse de la protubérance, au-dessus
du noyau ambigu (IX, X) et en dessous du noyau - Intracrânien :
masticateur (V). Ses fibres se dirigent vers le VII et le VII bis cheminent en avant et latéralement
plancher du 4ème ventricule pour contourner de au sein de la citerne ponto-cérébelleuse. Ils sont
dedans en dehors le noyau du VI, formant ainsi situés dans la gouttière formée par le nerf VIII,
une saillie, le colliculus facial (syn : Eminentia accompagnés de l’artère et de la veine auditives
Teres). Elles traversent ensuite vers l’avant internes.
toute l’épaisseur de la protubérance. VIII, VII et VII bis se réunissent au niveau du méat
A noter que les fibres afférentes au noyau acoustique interne pour former le pédicule
moteur du VII proviennent du tractus cortico- acoustico-facial du tronc cérébral.
géniculé controlatéral, mais également en - Crânien :
partie d’un tractus qui provient du noyau
moteur du VII controlatéral qui va croiser la Les éléments du pédicule acoustico-facial
ligne médiane. Ces fibres sont destinées à la s’introduisent dans le rocher par le méat acoustique
partie supérieure du noyau moteur du VII, qui interne, puis se désunissent. Les nerfs VII et VII bis
innerve la partie supérieure de la face. pénètrent le canal du nerf facial (syn : aqueduc de
Fallope). Creusé dans la partie pétreuse de l’os
. Noyau sensitivo-sensoriel : le corps cellulaire temporal, en forme de baïonnette, le canal facial
des neurones sensitifs est situé dans le ganglion comporte 3 portions séparées par deux virages :
géniculé.
- Pour la sensibilité cutanée de la zone de . Portion labyrinthique :
Ramsay-Hunt, du méat acoustique externe, Elle se dirige en avant et latéralement sur 4 mm,
de l’auricule et de la face externe du tympan, et est horizontale et perpendiculaire à l’axe du
les neurofibres sensitives font également rocher. Elle est en rapport avec le vestibule en
relais dans le noyau spinal du V (syn : noyau arrière et la cochlée en avant. Elle s’élargit
gélatineux). ensuite pour former une première angulation,
- Pour la sensibilité gustative des ⅔ antérieurs le genou du nerf facial. Dans cette angulation
de l’hémilangue, les neurofibres remontent repose le ganglion géniculé (qui comprend les
la corde du tympan puis gagnent la partie corps cellulaires des neurones sensitif du VII
supérieure du noyau du faisceau solitaire bis), qui émet les nerfs pétreux superficiels.
(syn : noyau gustatif de Nageotte) dans le
. Portion tympanique :
tronc cérébral.
Elle se dirige en arrière et latéralement sur 10
. Noyaux parasympathiques : l’action neuro- mm, chemine entre la fenêtre ovale en dessous
végétative du VII prend son origine dans la et le canal semi-circulaire latéral au-dessus,
partie antérieure du noyau salivaire supérieur imprimant ainsi une saillie sur la paroi médiale
(syn : noyau muco-lacrymo-nasal), qui se trouve de la caisse du tympan. A noter qu’à ce niveau
en dessous et en dehors du noyau moteur. Il est le canal osseux est très mince sur sa paroi
commandé par des afférences venant du noyau latérale, voire déhiscent. Le nerf facial est donc

61
souvent à nu sous la muqueuse de la caisse. La . Le nerf petit pétreux superficiel, plus fin,
portion tympanique s’achève en atteignant une émerge à la face antérieure du rocher par un
seconde angulation, le coude du nerf facial. hiatus accessoire, s’anastomose avec le petit
pétreux profond issu du IX et gagne le ganglion
. Portion mastoïdienne : otique.
Elle se dirige quasi verticalement sur 15 mm
dans un massif osseux très dense (syn : mur du - Au niveau de la portion mastoïdienne (de haut en
VII, massif de Gellé). bas) :
. Le nerf stapédien, qui innerve le muscle
Le nerf facial émerge enfin du crâne via le foramen stapédien (syn : muscle de l’étrier) et permet
stylo-mastoïdien. par sa contraction la protection de l’oreille
- Extracrânien : interne lors de stimulations auditives trop
importantes via le blocage relatif de la chaine
Le VII contourne initialement le versant latéral du ossiculaire.
processus styloïde puis, en suivant un court trajet . La corde du tympan, qui nait juste au-dessus du
oblique vers le bas, l’avant et le dehors, plonge dans foramen stylo-mastoïdien, suit un trajet
la loge parotidienne en traversant le rideau stylien, ascendant et traverse la cavité tympanique en
médialement au muscle digastrique. décrivant une courbe à concavité inférieure.
Dans la parotide, le VII se dirige vers l’avant et Elle se déporte ensuite contre la face interne de
latéralement, croisant la face latérale de la veine l’épine du sphénoïde puis se confond avec le
jugulaire externe. Il s’y divise en 2 branches : nerf lingual. La corde du tympan véhicule les
informations nerveuses relative à la perception
. Une branche supérieure temporo-faciale,
du goût et de la sécrétion des glandes sous
horizontale, donnant des rameaux temporaux,
frontaux, palpébraux, sous-orbitaires, buccaux maxillaires et sublinguales.
supérieurs et zygomatiques. - Au niveau de la région rétro parotidienne :
. Une branche inférieure cervico-faciale qui . Le rameau auriculaire postérieur, qui nait sous
descend presque verticalement vers l’angle le foramen stylo mastoïdien et se déporte en
mandibulaire et donne des rameaux buccaux arrière et en haut. Il assure l’innervation de la
inférieurs, mentonniers, et une branche conque de l’oreille externe (syn : zone de
cervicale (pour le platysma). Ramsay-Hunt), le tégument du méat acoustique
externe, l’auricule et la face externe du tympan.
A noter que toutes ces branches s’anastomosent
. Un rameau pour le muscle stylo-hyoïdien et le
pour former un plexus nerveux intraparotidien qui
ventre postérieur du digastrique.
scinde artificiellement la parotide en un lobe
. Un rameau pour les muscles stylo-glosse et
profond et un lobe superficiel.
palato-glosse.
Au sein de la parotide se font également de
. Des rameaux communicants avec le IX et le X.
nombreuses anastomoses avec le V et le plexus
cervical sympathique. Séméiologie :
c. Collatérales - En cas d’atteinte périphérique du VII : la
paralysie concerne la totalité de l’hémiface
Le nerf facial donne tout au long de son trajet un grand (territoires supérieur et inférieur). Les symptomes peuvent se
nombre de branches collatérales : voir spontanément ou en demandant au patient de sourire :
effacement des rides du front et du sillon naso-génien du côté
- Au niveau du conduit auditif interne, il existe une paralysé, déviation de la bouche du côté sain, chute de la
anastomose entre le VII et le VIII. commissure labiale du côté paralysé, occlusion palpébrale
incomplète et signe de Charles Bell, abolition du réflexe
- Au niveau du ganglion géniculé, le VII bis émet les cornéen et du clignement à la menace, et signe des cils de
nerfs pétreux superficiels : Souques dans les formes frustes.
. Le nerf grand pétreux superficiel chemine dans - En cas d’atteinte centrale du VII : on abserve une paralysie
le canal du nerf grand pétreux, passe au-dessus faciale prédominant sur le territoire inférieur (puisque le
de la cochlée et apparait au-dessus du rocher territoire supérieur reçoit aussi des fibres d’origine contro-
latérale) souvent associée à une dissociation automatico-
via le hiatus de Fallope, juste sous le ganglion
volontaire (le déficit est plus marqué sur les mouvements
trigéminal. Il reçoit le nerf grand pétreux volontaires) et des signes neurologiques centraux.
profond issu du IX, devient alors nerf vidien,
sort du crâne par le foramen déchiré et traverse
la base du processus ptérygoïde pour gagner le
ganglion ptérygo-palatin (syn : sphéno-palatin).

62
VIII. Le nerf cochléo-vestibulaire 3. Voies cochléaires

1. Définition a. Généralités
- Le 1er neurone de la voie cochléaire est le nerf VIII ;
Le nerf cochléo-vestibulaire (VIII) est un nerf sensoriel il se situe entre le récepteur des stimuli auditif,
formé de 2 contingents : l’organe de Corti, et les noyaux cochléaires du tronc.
- Le nerf cochléaire, qui véhicule les informations - Le 2ème neurone est tendu entre les noyaux du tronc
auditives et le thalamus, et forme le segment ponto-
- Le nerf vestibulaire, qui véhicule les informations. thalamique.
- Le 3ème neurone est tendu entre le thalamus et le
2. Description cortex auditif, formant le segment thalamo-cortical
(syn : radiations acoustiques).
a. Origine
b. Organe de Corti
- Réelle :
Cf. « organes des sens », chapitre sur l’oreille interne.
. Le contingent cochléaire du VIII se projette sur
les deux noyaux cochléaires (antérieur et c. Noyaux cochléaires
postérieur).
Ils sont au nombre de deux : le noyau cochléaire ventral
. Le contingent vestibulaire du VIII se projette sur et le noyau cochléaire dorsal. Ils se situent en regard du
les quatre noyaux vestibulaires (médial, latéral, pédoncule cérébelleux inférieur, à l’étage bulbo-
supérieur et inférieur). protubérantiel.

- Apparente : le VIII émerge du tronc cérébral au d. Tractus ponto-thalamiques


niveau de l’extrémité latérale du sillon bulbo- Ils sont formés par les axones des deuxièmes neurones de
protubérantiel, latéralement au VII. la voie auditive. Des noyaux du tronc partent deux voies :
b. Trajet - Une voie controlatérale : les fibres auditives
décussent puis empruntent le lemniscus latéral
- Intracrânien : (syn : ruban de Reil latéral), empruntent le colliculus
Le VIII chemine dans la citerne ponto-cérébelleuse, inférieur puis atteignent le corps genouillé médial
obliquement vers l’avant et en dehors. Il est lors de du thalamus.
son trajet accompagné par le VII, le VII bis et l’artère - Une voie homolatérale : les fibres auditives
auditive interne. Le VIII forme une gouttière à empruntent directement le lemniscus latéral
concavité supérieure dans laquelle se logent VII et ipsilatéral.
VII bis.
e. Tractus thalamo-corticaux
- Crânien :
Le VIII gagne le méat acoustique interne. Il Ils sont formés des axones des 3ème neurones et
s’individualise enfin en un nerf vestibulaire et un cheminent vers le cortex auditif en empruntant la capsule
nerf cochléaire peu après son entrée dans le rocher. interne.

c. Terminaison f. Cortex auditif

- Nerf vestibulaire : - Aire auditive principale :


Il présente au fond du méat acoustique interne un Il s’agit de l’aire 41 selon Brodmann. Située juste
ganglion, le ganglion vestibulaire (syn : de Scarpa). sous la scissure de Sylvius, au niveau de la 1ère
Le VIII vestibulaire se divise ensuite en nerf circonvolution temporale, elle intervient dans le
vestibulaire supérieur, qui donnera les nerfs décodage de l’information auditive brute.
sacculaire supérieur et utriculo-ampullaire, et en - Aire auditive accessoire :
nerf vestibulaire inférieur, qui donnera les nerfs Il s’agit de l’aire 42 selon Brodmann, périphérique à
sacculaire et ampullaire postérieur. l’aire 41. L’aire 42 appartient au cortex associatif.
- Nerf cochléaire :
Il se divise en plusieurs ensembles de fibres qui 4. Voies vestibulaires
pénètrent dans le modiolus de la cochlée en
s’enroulant sur elles-mêmes. Ces fibres aboutissent a. Généralités
ensuite aux ganglions spiraux de la cochlée, répartis
Hormis le premier neurone formant le nerf VIII, qui est
de façon étagée le long du modiolus. De ces
tendu entre les récepteurs vestibulaires (macule et crêtes
ganglions sont ensuite émis des fibres sensorielles à
ampullaires) et les noyaux vestibulaires du tronc, les voies
destination de l’organe de Corti.
vestibulaires n’ont pas d’individualité propre. Elles sont
essentiellement sous-corticales et sont interconnectées
avec un grand nombre de structures (voies visuelles,
63
cortex, cervelet, réticulée, moelle épinière…) qui toutes - Le cervelet, via le tractus vestibulo-cérébelleux et le
ensemble participent au maintien de l’équilibre. noyau fastigial. Il coordonne les oscillations lors du
mouvement.
b. Récepteurs vestibulaire - Les noyaux oculomoteurs, via le faisceau
Cf. « organes des sens », chapitre sur l’oreille interne. longitudinal médian, qui connecte les noyaux du III,
du IV et du VI, assurant ainsi la coordination des
c. Noyaux vestibulaires mouvements de la tête et des yeux.
- Le nerf vague (X), ce qui explique les manifestations
Ils sont au nombre de quatre : les noyaux vestibulaires
réflexes au cours des pathologies vestibulaires
médial, latéral, supérieur et inférieur. Ils sont situés au
(nausées, vomissements, pâleur…).
niveau du plancher du V4, dans la région bulbo
protubérantielle. Séméiologie :
d. Voies efférentes Une atteinte du VIII peut se traduire par des
troubles de l’audition (surdité ou hypoacousie de
Les noyaux vestibulaires se projettent sur : perception) ou un syndrome vestibulaire périphérique : forts
- Les noyaux vestibulaires controlatéraux. vertiges rotatoires, nystagmus (oscillation involontaire et
- La corne antérieure de la moelle, via le tractus saccadée du globe oculaire) horizonto-rotatoire dont la
secousse lente est dirigée vers le côté atteint, déviation des
vestibulo-spinal. Celui-ci participe au contrôle du
index du côté atteint, ataxie, signe de Romberg, …
tonus des muscles du cou, du tronc et des membres.

64
IX. Le nerf glosso-pharyngien - Crânien :
Le nerf glosso-pharyngien quitte le crâne via le
1. Définition foramen jugulaire (syn : trou déchiré postérieur)
dont il occupe l’extrémité antérieure en compagnie
du sinus pétreux inférieur. Il est séparé du
Le nerf glosso-pharyngien est un nerf mixte. Il assure les
compartiment moyen qui livre passage au X et au XI
fonctions :
par une bandelette fibreuse : le ligament jugulaire.
- Motrice pour les muscles pharyngés : c’est donc un
acteur majeur de la déglutition. A noter qu’à ce niveau :
- Sensitive pour la muqueuse naso-pharyngée, la . Les troncs supérieur et inférieur du IX
caisse du tympan et l’oropharynx. fusionnent.
- Sensorielle pour la perception du goût au niveau du . Le IX présente deux ganglion : le ganglion
1
/3 postérieur de l’hémilangue. supérieur (syn : d’Ehrenritter), inconstant et
- Végétative pour le contrôle de la sécrétion salivaire situé juste avant l’entrée dans le foramen
parotidienne et la régulation de la tension artérielle. jugulaire, et le ganglion inférieur (syn :
d’Andersch), qui lui se trouve juste après la
2. Description sortie du crâne.
. Le nerf IX, jusque-là orienté horizontalement,
a. Origine se verticalise dès son émergence.
- Réelle : - Extracrânien :
Le nerf glosso-pharyngien chemine dans plusieurs
. Noyau moteur :
espaces successifs :
Il est situé à la partie supérieure du noyau
ambigu. . Dans l’espace rétro-stylien, le IX chemine à la
partie supéro-médiale de la région, descendant
. Noyaux sensitifs et sensoriels :
le long du muscle constricteur supérieur du
- Les fibres vectrices de l’information sensitive
pharynx dont il est séparé par l’artère carotide
se terminent dans la partie moyenne du
interne. Il est en rapport avec :
noyau du faisceau solitaire,
- En arrière, le X, le XI et le XII.
- Les fibres vectrices de la gustation font relais
- En arrière et latéralement, la veine jugulaire
dans la partie supérieure du faisceau
interne.
solitaire (syn : noyau gustatif de Nageotte).
- Médialement, l’artère carotide interne.
. Noyaux parasympathiques : - En avant et latéralement, l’artère carotide
- Le noyau salivaire inférieur, sous commande externe, la glande parotide et le nerf VII.
hypothalamique, émet des fibres qui Le IX quitte cette région en traversant le rideau
empruntent le nerf de Jacobson, le nerf petit stylien entre les muscles stylo-pharyngien
pétreux superficiel et s’abouchent dans le médialement et stylo-glosse latéralement. Il
ganglion otique. De ce ganglion sont émis longe ce dernier sur sa face médiale.
des fibres à destination de la glande
. Dans l’espace para-amygdalien (syn : espace
parotidienne.
para tonsillaire), le nerf glosso pharyngien est
- Le noyau dorsal sensitif du X reçoit les fibres
appliqué sur l’aponévrose péri-pharyngée. Il
provenant du sinus carotidien
croise l’aire amygdalienne et donne à ce niveau
- Apparente : le IX émerge du tronc cérébral au des rameaux musculaires et tonsillaires.
niveau du sillon collatéral postérieur du bulbe, juste Il quitte cette région avec le chef supérieur du
au-dessus de l’origine du X. Il apparait sous forme muscle stylo-glosse et le faisceau lingual du
de radicules qui s’unissent en deux troncs muscle constricteur supérieur du pharynx.
superposés : un tronc supérieur sensitif et un tronc Il passe entre les muscles constricteurs
inférieur moteur. supérieur et moyen du pharynx puis arrive au
niveau de la muqueuse du tiers postérieur de
b. Trajet l’hémilangue, au sein de laquelle il s’épanouit.
- Intracrânien : c. Branches collatérales
Le IX chemine orienté à l’horizontale, en avant et
latéralement dans la citerne ponto-cérébelleuse. Il Elles naissent toutes de la portion extra-crânienne du
croise l’artère cérébelleuse antéro-inférieure et est nerf. Il s’agit de :
en rapport :
- Le nerf tympanique (syn : nerf de Jacobson) :
. En haut avec le paquet acoustico-facial (VII, VII
Il nait du ganglion inférieur (syn : d’Andersch) juste
bis et VIII).
à son émergence du crâne. Il retourne ensuite dans
. En bas avec les nerfs X, XI et XII.
le crâne, cheminant entre la fosse jugulaire et
l’orifice du canal carotidien, puis s’abouche au

65
niveau du plancher de la caisse du tympan, sous la - Les nerfs pharyngiens :
muqueuse du promontoire, où il s’épanouit en six Ils innervent le muscle constricteur supérieur du pharynx
branches formant le plexus tympanique : et la muqueuse pharyngienne, et présentent une
. Une branche postérieure sensitive pour la anastomose avec le X et le sympathique.
muqueuse de la fenêtre de la cochlée (syn :
fenêtre ronde). - Un rameau pour le muscle stylo-pharyngien.
. Une branche postérieure sensitive pour la - Des rameaux tonsillaires pour la face latérale des
muqueuse de la fenêtre du vestibule (syn : amygdales.
fenêtre ovale).
. Une branche antérieure tubaire, sensitive, pour - Un rameau pour le muscle stylo-glosse.
la muqueuse de la trompe d’Eustache. Séméiologie :
. Une branche antérieure carotico-tympanique,
Une lésion du IX peut entrainer : une hypogueusie
qui perfore la paroi antérieure de la caisse du relative (et non une agueusie, la différenciation
tympan et s’anastomose avec le plexus salé/sucré étant assurée par le V), des fausses routes (liées à
sympathique péri-carotidien. la disparition de la sensation de passage des aliments dans le
. Le nerf petit pétreux profond (cf. nerf VII). pharynx), une diminution des sécrétions, …
. Le nerf grand pétreux profond (cf. nerf VII).
- Le nerf du sinus carotidien (syn : nerf de Hering) :
Il se dirige vers le glomus carotidien, régulateur de
la tension artérielle, au niveau de la division
carotidienne. Il s’anastomose avec des radicules
issues du X et du sympathique.

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X. Le nerf vague A ce niveau, le X présente son ganglion supérieur
(syn : ganglion jugulaire). A noter que, dès son
1. Définition émergence du crâne, le X présente son ganglion
inférieur (syn : ganglion plexiforme).
Le nerf vague est un nerf mixte ayant un territoire de - Extracrânien :
distribution s’étendant de la tête au pelvis.
Il assure des fonctions : . Région rétro-stylienne (syn : espace sous-
- Motrices, en commandant la mobilité des cordes parotidien postérieur) :
vocales et en participant à la déglutition. Le X descend verticalement en se plaçant juste
- Sensitives, au niveau de la muqueuse derrière l’artère carotide interne et la veine
pharyngolaryngée, du méat acoustique externe et jugulaire interne. Il est en rapport avec :
de la région rétro auriculaire. - En arrière : le XII et le ganglion cervical
- Neurovégétatives parasympathiques. Le X assure en supérieur sympathique.
effet le ralentissement de la fréquence cardiaque, la - En avant : le XI.
bronchoconstriction, le péristaltisme gastrique, . Région carotidienne (syn : trigone carotidien) :
grêlique et colique droit et les sécrétions Le X descend en arrière des gros vaisseaux au
glandulaires digestives (pancréas, estomac). niveau de l’angle dièdre postérieur formé par la
veine jugulaire interne latéralement et les
2. Description artères carotide interne puis carotide commune
médialement.
a. Origine
. Thorax :
- Réelle : Les deux nerfs X vont gagner les parois de
. Noyau moteur : l’œsophage par des trajets différents. Lors de
Il correspond à la partie moyenne du noyau leur entrée dans le thorax, ils prennent le nom
ambigu. de nerfs pneumogastriques.

. Noyau sensitif : - Le pneumogastrique droit : il passe derrière


Les corps cellulaire des neurones sensitifs sont la veine brachio-céphalique droite, en avant
situés dans le ganglion supérieur (syn : ganglion de l’artère subclavière, puis croise la face
jugulaire) et le ganglion inférieur (syn : ganglion latérale du tronc artériel brachio céphalique,
plexiforme). Les axones font ensuite relais au longe la face latérale droite de la trachée,
niveau de la portion inférieure du noyau du passe en arrière de la bronche droite et
faisceau solitaire, et dans une moindre mesure gagne la face postérieure de l’œsophage.
au niveau du noyau spinal du V. - Le pneumogastrique gauche : il descend
. Noyau neurovégétatif : jusqu’à la crosse de l’aorte le long de la face
Il correspond au noyau cardio-pneumo- latérale de la carotide primitive gauche,
entérique (syn : noyau dorsal du vague), situé passe au niveau de la face antéro-latérale de
en arrière du noyau du faisceau solitaire. la portion horizontale de la crosse aortique,
descend en arrière de la bronche gauche et
- Apparente : le X émerge par une dizaine de racines gagne la face antérieure de l’œsophage.
du sillon collatéral postérieur du bulbe, juste en
dessous de l’émergence du IX. Ces racines se Juste après avoir croisé les bronches, les nerfs X
réunissent pour former le X intracrânien. ne forment plus qu’un plexus unique péri-
œsophagien. Ils se reconstitueront ensuite pour
b. Trajet traverser l’orifice œsophagien du diaphragme.
- Intracrânien : . Abdomen :
Le X traverse la partie inférieure de la citerne ponto-
cérébelleuse. Il est en rapport avec : - Le X droit : il descend le long de la face
. Le paquet acoustico-facial au-dessus. postérieure de l’œsophage abdominal et
. Le XII, l’artère vertébrale et l’artère donne des branches terminales gastriques
cérébelleuse inférieure en dessous. postérieures et des rameaux pour le plexus
. L’amygdale cérébelleuse en arrière. cœliaque. Ce dernier envoie des neurofibres
autonomes parasympathiques vers le foie,
- Crânien : les voies biliaires, la rate, le grêle, le côlon
Le X quitte le crâne via le foramen jugulaire (syn : ascendant, les deux tiers droits du côlon
trou déchiré postérieur). Il passe en avant du transverse et les reins. (Cf. section sur
compartiment postérieur où le sinus latéral devient l’Abdomen, chapitre innervation).
veine jugulaire interne, et en arrière du
compartiment antérieur qui livre passage au IX. - Le X gauche : il est appliqué à la face
antérieure de l’œsophage abdominal puis
67
descend le long du bord droit du cardia. Il Il chemine dans l’angle oeso-trachéal,
donne des branches terminales hépatiques pénètre dans la loge thyroïdienne et se
et gastriques antérieures (syn : nerf de termine dans le cou de la même façon que le
Latarjet). récurrent droit.
c. Branches collatérales . Les nerfs trachéaux, qui agissent au niveau de la
sécrétion bronchique et de la broncho-
Au cours de son long trajet, le nerf X abandonne plusieurs constriction.
branches :
- Un rameau méningé, qui nait en intracrânien depuis . Les nerfs pulmonaires.
le ganglion supérieur (syn : ganglion jugulaire). Il - Des rameaux cardiaques qui cheminent vers le
innerve la dure-mère de la fosse crânienne plexus cardiaque et modulent la fréquence
postérieure. cardiaque en la ralentissant (action chronotrope
- Un rameau auriculaire cutané pour la face négative). On distingue :
postérieure du pavillon de l’oreille et la paroi
postéro-inférieure du conduit auditif externe. . Le nerf cardiaque supérieur, issu de la portion
cervicale du X.
- Des rameaux respiratoires : . Le nerf cardiaque moyen, issu de l’anse du nerf
. Le nerf laryngé supérieur : récurrent.
Leur trajet est identique à droite et à gauche. . Le nerf cardiaque inférieur, issu de la portion
Chacun naît du ganglion inférieur du X dans thoracique du X.
l’espace rétro-stylien, traverse la région bi- - Des rameaux digestifs :
carotidienne, longe la paroi latérale du pharynx
puis gagne la partie supérieure du larynx pour . Les nerfs pharyngiens naissent au-dessus du
donner deux branches terminales : ganglion inférieur du X, descendent le long des
- Une branche interne, sensitive, qui innerve artères carotides interne et externe et forment,
les muqueuses du larynx, du dos de la en s’unissant avec des rameaux du IX et du
langue, de l’épiglotte et des cordes vocales. tronc sympathique cervical, le plexus
- Une branche externe, mixte, qui est motrice pharyngien. Celui-ci innerve les muscles du
pour le muscle crico-thyroïdien, le muscle pharynx et tenseur du voile du palais, et
constricteur inférieur du pharynx et sensitive intervient dans le contrôle musculaire du temps
pour la muqueuse du larynx. pharyngien de la déglutition.

. Le nerf laryngé inférieur (syn : nerf récurrent) : . Les nerfs œsophagiens.


- Nerf laryngé inférieur droit : purement . Des nerfs pour les viscères abdominaux : ils
cervical, il nait en regard de l’origine de interviennent dans la régulation du
l’artère subclavière droite qu’il contourne péristaltisme gastrique, grêlique et colique, les
par le bas d’avant en arrière, pour ensuite sécrétions de l’estomac, du tube digestif et du
remonter dans le cou. Son anse est en pancréas.
rapport étroit avec le dôme pleural droit.
Il se déporte obliquement médialement en Séméiologie :
direction de la loge thyroïdienne qu’il Une atteinte unilatérale du X peut donner une
pénètre, passe sous le bord inférieur du dysphonie, une dysphagie, une diminution de la
muscle constricteur inférieur du pharynx et sensibilité pharyngo-laryngée, … On peut parfois observer
une atteinte du X dans des pathologies plus générales comme
se termine en nerf laryngé inférieur droit.
le syndrome de Collet-Sicard (syndrome de la fosse
Celui-ci donne des rameaux moteurs pour postérieure, atteinte des nerfs IX à XII) ou le syndrome de
tous les muscles laryngés à l’exception du Villaret (syndrome de l’espace sous-parotidien postérieur,
muscle crico-thyroïdien, et s’anastomose atteinte des nerfs IX à XII associée à une atteinte du
avec le nerf laryngé supérieur via l’anse de sympathique cervical). Ces tableaux cliniques peuvent être
Galien. causés par une tumeur de la base du crâne, un neurinome du
foramen jugulaire, une dissection carotidienne, un
- Nerf laryngé inférieur gauche : il est thoraco- traumatisme cervical, …
cervical. Il nait du nerf pneumogastrique On réalise parfois une « manœuvre vagale », c’est-à-dire une
gauche juste en dessous de son croisement stimulation du contingent parasympathique du X, par
avec la portion horizontale de la crosse exemple pour diminuer la fréquence cardiaque dans certains
aortique. cas de tachycardie (maladie de Bouveret).
Le récurrent gauche contourne d’avant en
arrière la face inférieure de la crosse de
l’aorte, puis monte dans le cou.

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XI. Le nerf accessoire Les deux racines s’unissent pour former le tronc du
nerf accessoire juste avant de sortir du crâne par le
1. Définition foramen jugulaire.
- Extracrânien :
Le nerf accessoire (XI ; syn : spinal) est un nerf moteur A la sortie du crâne, le XI se divise en deux
formé par l’union de deux racines : branches :
- Une racine accessoire bulbaire qui assure en partie . Une branche médiale, courte et fine, qui rejoint
la motricité pharyngolaryngée. le ganglion plexiforme appartenant au nerf X.
- Une racine accessoire médullaire qui innerve le Cette branche est formée des fibres nerveuses
muscle sterno-cléido-mastoïdien et le muscle du XI bulbaire.
trapèze, assurant ainsi la rotation de la tête autour . Une branche latérale, plus volumineuse,
de son axe vertical. constitué par les fibres provenant du XI
médullaire. Cette branche latérale chemine
2. Description ensuite dans l’espace rétro-stylien, s’orientant
en bas et latéralement.
a. Origine Le XI y est en rapport avec :
- Médialement : l’artère carotide interne et le
- Réelle :
tronc du nerf pneumogastrique.
. Le XI bulbaire se forme dans la partie inférieure - En avant : le tronc du IX.
du noyau ambigu. - En arrière : le tronc du XII et du sympathique.
. Le XI médullaire : son noyau situé dans la partie Le XI chemine ensuite à la face profonde du muscle
antéro-latérale de la corne ventrale s’étend du sterno-cléido-mastoïdien, puis le traverse à hauteur
1er au 6ème segment médullaire cervical. de l’angle de la mandibule. Il descend le long des
muscles splénius du cou et élévateurs de la scapula,
- Apparente : longe le trapèze et enfin s’achève au sein du creux
. Le XI médullaire émerge du cordon latéral de la sus-claviculaire.
moelle par cinq à six branches. c. Branches
. Le XI bulbaire émerge du sillon collatéral
postérieur du bulbe, sous l’émergence du X. Le XI reçoit deux anastomoses du plexus cervical :
- L’une provenant du 2ème nerf cervical (via l’anse de
b. Trajet Maubrac) pour le muscle sterno-cléido-mastoïdien.
- Intracrânien / intrarachidien : - L’autre venant des 3ème et 4ème nerfs cervicaux, pour
. Racine bulbaire : grêle, elle se dirige le muscle trapèze.
latéralement vers le foramen jugulaire. Les branches terminales du XI innervent le muscle sterno-
. Racine médullaire : elle suit un trajet ascendant, cléido-mastoïdien et le muscle trapèze.
cheminant dans le canal vertébral entre la
racine postérieure des nerfs spinaux en arrière Séméiologie :
et les ligaments dentelés en avant. Elle pénètre L’une des seules conséquences visibles d’une
dans le crâne via le foramen magnum puis se paralysie du XI est l’atteinte du muscle trapèze :
déporte latéralement vers le foramen jugulaire. on aura un défaut d’élévation de l’épaule du côté
pathologique et une bascule de l’épaule vers l’avant.
L’atteinte du SCM, elle, rendra impossible la rotation
controlatérale de la tête.

- Crânien :

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XII. Le nerf hypoglosse latérale de l’artère carotide externe, juste sous
l’origine de l’artère occipitale.
1. Définition A ce niveau, le XII traverse l’aire d’un triangle de
repérage de la carotide externe : le triangle de
Farabeuf, délimité par :
Le nerf hypoglosse est un nerf purement moteur. Il
- En arrière : la veine jugulaire interne.
innerve tous les muscles de la langue à l’exception du
- En bas : le tronc veineux thyro-linguo-facial.
palato-glosse, et assure donc la mobilité de la langue.
- En haut et en avant : le muscle digastrique.
Ensuite, le XII croise la face profonde du tendon
2. Description
intermédiaire du muscle digastrique et pénètre
dans la région sous-maxillaire.
a. Origine
. Dans la région sous-maxillaire, le XII chemine
- Réelle :
dans la partie profonde de la région,
Le noyau du XII, très allongé de haut en bas, est
médialement à la glande sous-maxillaire, entre
situé dans la partie interne de l’aile blanche interne.
le muscle hyo-glosse médialement qui le sépare
Il forme une saillie visible dans le plancher du V4
de l’artère linguale, et le muscle digastrique
appelée trigone de l'hypoglosse. Latéralement à ce
latéralement.
trigone se trouvent, de haut en bas, les noyaux du
IX, du X, et du XI. L’ensemble forme le noyau . Dans la région sublinguale, le XII poursuit son
ambigu. trajet entre le muscle hyo-glosse médialement
et le muscle mylo-hyoïdien latéralement. Il est
- Apparente :
accompagné par le canal de Wharton et le
Une dizaine de filets nerveux émergent du sillon
prolongement médial de la glande sous
collatéral antérieur et se réunissent en un seul
maxillaire. Il se divise enfin en de multiples
tronc.
branches qui innervent les muscles de la langue.
b. Trajet
c. Branches collatérales
- Intracrânien :
- Dans l’espace rétro-stylien :
Au sein de l’étage postérieur du crâne, le XII
. Un rameau méningé qui retourne dans le crâne
chemine dans l’espace subarachnoïdien. Il est situé
via le canal condylien antérieur et innerve la
en dessous du paquet acoustico-facial et au-dessus
dure-mère de la fosse postérieure.
de l’artère vertébrale.
. Des anastomoses avec le ganglion plexiforme,
- Crânien : le ganglion cervical supérieur et le plexus
Le XII s’échappe du crâne par le canal condylien cervical profond.
antérieur (syn : canal du nerf hypoglosse). Il y est
- Dans la région bi-carotidienne naissent les nerfs des
accompagné par un rameau méningé récurrent, une
muscles sous-hyoïdiens :
artériole de l’artère pharyngienne ascendante et un
. La branche descendante du XII (syn : anse
plexus veineux.
cervicale) naît au niveau du passage du XII entre
- Extracrânien : l’artère carotide interne et la veine jugulaire
Le XII se dirige ensuite vers la langue en décrivant interne. Elle descend verticalement puis se
une courbe concave vers le haut et vers l’avant. Il courbe pour donner les nerfs des muscles omo-
traverse la région rétro-stylienne (syn : espace sous- hyoïdien, sterno-cléido-hyoïdien et sterno-
parotidien postérieur), la région bi-carotidienne, la thyroïdien. Elle forme une anastomose avec le
région sous-maxillaire et la région sublinguale. premier nerf cervical.
. Le nerf du muscle thyro-hyoïdien nait au niveau
. Dans l’espace rétro-stylien, le XII est d’abord du croisement de l’artère linguale et gagne son
situé dans la portion postérieure, supérieure et muscle en croisant la face latérale de la grande
médiale de la région. Il descend obliquement corne de l’os hyoïde.
vers le bas et latéralement, contourne par
l’arrière l’artère carotide interne ainsi que ses - Dans la région sous-maxillaire et la région
deux nerfs satellites (le tronc sympathique et le sublinguale :
nerf vague). Il débouche alors dans la région bi- . Les nerfs des muscles stylo-glosse, hyo-glosse
carotidienne. et génio-hyoïdien.
. Une anastomose avec le nerf lingual.
. Dans la région bi-carotidienne, le XII se
positionne entre l’artère carotide interne Séméiologie :
médialement et la veine jugulaire interne Une atteinte du XII donnera une paralysie de
latéralement. Le nerf hypoglosse émerge en l’hémi-langue homolatérale : en protraction, la
dessous du muscle digastrique et croise la face langue sera donc déviée du côté de la lésion.

70
Les syndromes alternes :
Un syndrome alterne se définit par la présence :
- De signes d’atteinte d’un ou plusieurs nerfs crâniens du côté de la lésion
- Et de signes d’atteinte d’une voie longue (pyramidale, sensitive ou cérebelleuse) du côté opposé à la lésion
- Infarctus bulbaire médian : il forme le syndrome interolivaire de Déjerine, qui associe une paralysie du XII homolatérale à une
hémiplégie controlatérale.
- Infarctus bulbaire latéral : il s’agit du syndrome de Wallenberg. C’est le plus fréquent des AVC touchant le tronc cérébral ; il résulte
de l’occlusion de l’artère de la fossette latérale du bulbe, branche de la PICA. Ses symptômes, néanmoins rarement tous présents,
forment un tableau pathognomonique :
. Atteinte du noyau du V : anesthésie hémifaciale.
. Atteinte du pédoncule cérébelleux inférieur : hémisyndrome cérébelleux.
. Atteinte des noyaux du IX et du X : paralysie de l’hémivoile, de l’hémipharynx (signe du rideau de Vernet), trouble de la
phonation et trouble de la déglutition.
. Atteinte du noyau du VIII : syndrome vestibulaire périphérique et nystagmus rotatoire.
. Atteinte du sympathique cervical : syndrome de Claude Bernard Horner.
. Atteinte du faisceau spino-thalamique : anesthésie thermoalgique de l’hémicorps controlatéral, épargnant la face.
- Infarctus protubérantiel unilatéral :
. Syndrome de Millard et Gubler : il associe une paralysie faciale périphérique homolatérale par atteinte du noyau du VII et une
hémiplégie controlatérale.
. Syndrome de Foville : il associe une paralysie de la latéralité du regard par atteinte du noyau du VI homolatéral et une
hémiplégie controlatérale.
- Infarctus protubérantiel bilatéral : il s’exprime par le Locked-in Syndrome, qui associe une tétraplégie à une paralysie facio(VII)-
oculo(IV, VI)-pharyngo-laryngée (IX, X, XI, XII). La conscience est normale, et le seul mouvement préservé est celui de la verticalité
du regard (III).
- Infarctus mésencéphalique :
. Syndrome de Weber : il associe une paralysie du III homolatérale à une hémiplégie controlatérale.
. Syndrome de Parinaud : il associe une paralysie de la verticalité du regard, de la convergence et une mydriase paralytique.
. Syndrome de Claude : il associe une paralysie du III homolatérale à un hémisyndrome cérébelleux controlatéral.
. Syndrome de Benedikt : il associe une paralysie du III homolatérale à des mouvements anormaux de type choréo-athétosiques
controlatéraux (par atteinte du Locus Niger).

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72
LES ORGANES DES SENS

I. L’olfaction avant. Elle est constituée par un squelette ostéo-


cartilagineux :
1. Les fosses nasales . La lame perpendiculaire de l’ethmoïde en haut
et en arrière.
Ce sont deux cavités situées au milieu du massif facial, . Le vomer en bas et en arrière : il s’étend de la
séparées par une cloison sagittale médiane, qui voute palatine osseuse en bas au corps du
possèdent deux fonctions principales : sphénoïde en haut et en arrière.
- Elles renferment l’organe de l’olfaction. . Le cartilage quadrangulaire ou septal en avant.
- Elles représentent la partie supérieure des voies
respiratoires. - La paroi inférieure :
En forme de gouttière horizontale, elle est séparée
En avant se situe la pyramide nasale.
de la bouche par la voute palatine.
En arrière, chaque cavité nasale débouche dans le cavum
par un orifice osseux appelé choane. - La paroi latérale :
Latéralement, les fosses nasales communiquent avec
d’autres cavités aériennes creusées dans le massif facial Elle joue un rôle important dans la physiologie
supérieur : les sinus. respiratoire.
Elle est constituée par un assemblage de pièces
a. La pyramide nasale osseuses qui forment sur l’os sec une paroi
Sa morphologie est très variable, globalement tourmentée par des reliefs importants et des
comparable à une pyramide triangulaire. On décrit : déhiscences, surtout dans sa région centrale. La
- Un sommet supérieur tronqué : la racine du nez. muqueuse en modifie l’aspect en atténuant les
- Une base inférieure composée des deux narines. reliefs et en obturant certaines déhiscences.
- Une face postérieure virtuelle limitée par un plan Le squelette osseux comprend un cadre et les
frontal tangent à l‘extrémité antérieure des cornets cornets :
inférieurs.
- Deux faces antéro-latérales qui se rejoignent sur la . Le cadre est formé par la face médiale du corps
ligne médiane où elles s’appuient sur la cloison de l’os maxillaire supérieur, élément central
nasale et l’épine nasale de l’os frontal crânialement. autour duquel se disposent cinq autres pièces :
- En avant la face médiale de l’apophyse
Chaque auvent nasal comporte deux étages : montante du maxillaire supérieur.
- Un étage supérieur osseux, formé en avant par l’os - En haut la face médiale de la masse latérale
propre du nez et en arrière par l’apophyse de l’ethmoïde (ou lame des cornets) et la
montante du maxillaire supérieur. partie inférieure de l’os lacrymal.
- Un étage inférieur, fibro cartilagineux, constitué de - En arrière la partie antérieure de la face
deux cartilages : médiale de l’aile interne du processus
. Le cartilage triangulaire, ou latéral supérieur, ptérygoïde et la face médiale de la lame
situé sous la partie osseuse, uni intimement à verticale de l’os palatin.
son homologue controlatéral et au cartilage
septal. . Les cornets :
. Le cartilage alaire, ou latéral inférieur, en forme Ce sont de minces lames osseuses enroulées sur
de fer à cheval avec deux branches réunies par elles-mêmes, auxquelles on distingue une
un dôme : une branche latérale qui chevauche extrémité antérieure (ou tête du cornet)
la face externe du bord inférieur du cartilage habituellement élargie, un corps fusiforme et
triangulaire, et une branche médiale qui une extrémité postérieure (ou queue) souvent
s’adosse à son homologue pour former la sous- effilée.
cloison en avant du cartilage de la cloison. Aux trois cornets inférieur, moyen et supérieur
Tout cet ensemble est revêtu par les muscles du nez et la qui sont constants, on peut parfois ajouter des
peau. Seuls les cartilages alaires sont relativement cornets rudimentaires inconstants.
mobiles. - Le cornet inférieur :
b. Parois des fosses nasales C’est le plus long, il mesure environ 4 cm. Il
s’étend de l’apophyse montante de l’os
- La cloison nasale : maxillaire supérieur à la lame verticale de
Elle sépare les deux fosses nasales dont elle forme l’os palatin, sur laquelle il prend appui. Il
la paroi médiale, et soutient la pyramide nasale en coupe en diagonale oblique en bas et en
arrière l’aire du hiatus maxillaire en donnant
3 apophyses : une apophyse lacrymale qui se
73
dirige vers le haut pour contribuer à former - On trouve dans les deux gouttières et au
le canal lacrymal, une apophyse maxillaire ou sommet du méat moyen les orifices de
auriculaire qui descend verticalement pour communications des sinus antérieurs :
combler la partie du hiatus, et une apophyse . L’ostium maxillaire se draine à la partie
ethmoïdale inconstante. inférieure du hiatus semi-lunaire.
. Les cellules du groupe unci-unguéal
- Le cornet moyen : s’abouchent à la partie supérieure du hiatus
Plus court mais plus haut que le cornet semi-lunaire.
inférieur, il prolonge en bas la lame des . Les cellules du méat moyen, au sommet du
cornets. méat, médialement au processus unciné.
- Le cornet supérieur : . Les cellules du groupe de la bulle, dans la
Beaucoup moins développé que le cornet gouttière rétrobullaire.
moyen, il est situé au-dessus et en arrière de . Le canal naso-frontal, qui s’abouche le plus
celui-ci. souvent dans la partie antéro-supérieure du
hiatus semi-lunaire.
. Les méats :
Cette région n’occupe que les 4/5èmes de la paroi
Chaque cornet délimite, avec la partie latérale des fosses nasales.
correspondante de la paroi latérale, une cavité En avant, au niveau de la tête du cornet moyen, la
appelée méat. Il en existe trois principaux : paroi est soulevée par une saillie arrondie (agger
nasi) qui correspond à une cellule éthmoïdale
- Le méat inférieur est considéré comme le
antérieure.
méat lacrymal. En forme d’entonnoir aplati
En arrière, au niveau de la queue du cornet
transversalement, son sommet antéro-
supérieur correspond à l’orifice inférieur du inférieur, se trouve le foramen sphéno-palatin.
canal lacrymal. - La paroi supérieure :
- Le méat moyen constitue un carrefour des C’est le plafond des fosses nasales. Elle représente
sinus antérieurs. C’est en effet à cet endroit une gouttière antéro-postérieure très étroite,
que s’ouvrent les sinus maxillaire et frontal formée d’avant en arrière par :
et les cellules ethmoïdales antérieures. . L’os frontal, au niveau de la partie médiale du
- Les orifices de communication de ces sinus sinus frontal et de l’épine frontale.
antérieurs siègent dans deux gouttières . La lame criblée de l‘éthmoïde et le processus
limitées par deux reliefs considérés comme ethmoïdal du sphénoïde.
des cornets rudimentaires : le processus . La partie médiale de la face antérieure du sinus
unciné et la bulle ethmoïdale : sphénoïdal.
. Le processus unciné s’implante par une c. Muqueuse des fosses nasales :
lame sagittale verticale dans l’éthmoïde
antérieur, descend obliquement en bas et en Elle tapisse presque toute la surface des fosses nasales et
arrière en s’enroulant sur lui-même et se ses différents reliefs, sauf à deux endroits :
termine en arrière par trois expansions vers - D’une part à la partie antérieure où il existe une
le cornet inférieur, le palatin et la bulle zone de transition entre la peau et la muqueuse
ethmoïdale. respiratoire.
. La bulle forme une saillie volumineuse - D’autre part au niveau du toit des fosses nasales,
amarrée par une cloison transversale caractérisé par la présence de la muqueuse
verticale dans l’éthmoïde antérieur, en olfactive.
arrière du processus unciné. d. Vascularisation des fosses nasales :
- Le processus unciné et la bulle barrent l’aire - L’irrigation artérielle est tributaire de deux
du hiatus maxillaire. Les muqueuses systèmes :
sinusienne et nasale recouvrent cette région . L’artère carotide externe, par l’intermédiaire de
et comblent en partie les espaces laissés l’artère sphéno-palatine : après avoir traversé
libres par les reliefs osseux en formant des le foramen sphéno-palatin, celle-ci donne une
fontanelles. Deux gouttières se trouvent branche latérale (l’artère des cornets) qui se
délimitées par ces apophyses : ramifie sur les cornets moyen et inférieur.
. La gouttière unci-bullaire, ou hiatus semi- . L’artère carotide interne, par l’intermédiaire de
lunaire, est situé entre le processus unciné et l’artère ophtalmique qui fournit les artères
la bulle ethmoïdale. ethmoïdales antérieure et postérieure. Ces
. La gouttière rétrobullaire est située derrière artères naissent dans l’orbite, cheminent au
la bulle ethmoïdale. niveau de la suture ethmoïdo-frontale et
gagnent la fosse nasale après un court trajet sur

74
la lame criblée. Elles vascularisent la partie interne et sphéno-palatine, mais la plupart des
supérieure des fosses nasales. fibres passent par le plexus péri-carotidien
médial, gagnent le rameau carotidien du nerf
On trouve donc différent réseaux artériels
vidien et traversent le ganglion sphéno-palatin
anastomosés entre eux, notamment dans la
région antéro-inférieure de la cloison où le réseau pour rejoindre le nerf sphéno-palatin puis la
anastomotique constitue la tache vasculaire, qui est une fosse nasale.
source fréquente d’épistaxis.
. Le parasymapthique :
- Le drainage veineux est assuré par la veine Les protoneurones siègent dans le noyau muco-
ophtalmique, la veine faciale et le plexus maxillaire lacrymo-nasal. Les fibres suivent le VII, le
médial. ganglion géniculé, le nerf grand pétreux
superficiel et le nerf vidien. Les corps cellulaires
- Le drainage lymphatique se fait via les ganglions des deuto-neurones se groupent dans le
carotidiens, sous-digastriques et rétro-pharyngiens. ganglion sphéno-palatin. Ce ganglion de forme
e. Innervation des fosses nasales : conique se situe à la partie antérieure du canal
vidien, dans la région postéro-supérieure de
Elle comprend l’innervation sensorielle et sensitivo- l’arrière-fond ptérygo-maxillaire, à 5 mm en bas
végétative. Ces deux dernières modalités sont et en dedans du nerf maxillaire supérieur.
intimement intriquées au niveau des fosses nasales et
réalisent un véritable complexe trigémino-sympathique. 2. Les sinus de la face, annexes des fosses
- L’innervation sensorielle olfactive est traitée dans le
nasales
chapitre « nerfs crâniens ».
Les sinus de la face constituent un ensemble de cavités
- La sensibilité générale est tributaire du nerf pneumatiques dérivées des fosses nasales, creusées dans
trijumeau par deux troncs distincts : le nerf les structures osseuses para-nasales, à la périphérie des
ophtalmique et le nerf maxillaire supérieur. cavités orbitaires qu’elles peuvent encercler
complètement.
. Le nerf ophtalmique intervient par le nerf nasal
Grossièrement symétriques, les sinus sont aux nombre de
qui, après son passage par la fissure orbitaire
huit (quatre paires), de part et d’autre des fosses nasales
supérieure, se termine dans l’orbite près du
avec lesquelles ils sont en communication.
conduit ethmoïdal antérieur en :
La muqueuse des sinus prolonge celle des fosses nasales
- Nerf nasal latéral qui continue la direction du
et se distingue par sa minceur et sa fragilité ainsi que par
nerf nasal, sort par l’orbite et innerve les
sa vascularisation beaucoup moins développée.
téguments de la racine du nez.
- Nerf nasal médial qui chemine dans le a. Le sinus ethmoïdal ou labyrinthe ethmoïdal
conduit ethmoïdal antérieur et se termine à
la partie antéro-supérieure de la fosse nasale Il est constitué par un ensemble de cavités
et toute l’aile du nez. pneumatiques : les cellules ethmoïdales. Creusées dans
l’épaisseur de la masse latérale de l’ethmoïde, ces cellules
. Le nerf maxillaire supérieur, par le nerf sphéno- empiètent souvent sur les os voisins et s’ouvrent dans les
palatin, assure la majeure partie de fosses nasales au niveau des méats moyen et supérieur.
l’innervation nasale. Ce nerf se détache du nerf
maxillaire supérieur dans l’arrière-fond - La cellule ethmoïdale :
ptérygo-maxillaire, passe en avant du ganglion Elle constitue l’unité anatomique du sinus
sphéno-palatin auquel il adhère et se divise ethmoïdal. Elle a une forme polygonale avec des
rapidement en branches orbitaires, palatines et faces aplaties et des angles aigus, et s’abouche dans
nasales. Les branches nasales gagnent le un méat par un orifice situé en général au pôle
foramen sphéno-palatin et innervent la plus inférieur de la cellule. Le plus souvent au nombre de
grande partie des fosses nasales qui reçoivent 7 à 9 par labyrinthe, ces cellules ont un volume qui
aussi des branches du nerf palatin antérieur. varie de 2 à 3 mm3.
- L’innervation neuro-végétative : Il est possible de systématiser ces cellules par
rapport à la racine cloisonnante du cornet moyen,
. Le sympathique : ce qui permet de distinguer :
Les corps cellulaires des protoneurones siègent . L’éthmoïde antérieur, en avant de la racine
dans le tractus intermédio-latéral de la moelle, cloisonnante du cornet moyen. Toutes les
entre C6 et T2. Ses fibres rejoignent la chaine cellules de l’éthmoïde antérieur s’abouchent
sympathique thoracique par les rameaux dans le méat moyen.
communicants blancs. Les corps cellulaires des . L’ethmoïde postérieur, moins important, situé
deutoneurones sont situés dans le ganglion en arrière de la racine cloisonnante du cornet
cervical supérieur. Certaines fibres suivent la moyen. Ces cellules s’abouchent dans le méat
carotide externe puis les artères maxillaire supérieur.

75
- Rapports du sinus ethmoïdal : c. Le sinus maxillaire
. En haut, il répond au plancher du sinus frontal C’est une cavité pneumatique creusée dans le corps du
tout en avant et à l’étage antérieur de la base maxillaire supérieur. Lorsqu’il est très développé, ce sinus
du crâne sur tout le reste de son étendue. peut se prolonger dans les os voisins : latéralement dans
. Médialement, il répond à la moitié supérieure le malaire, en arrière et en haut dans l’apophyse orbitaire
de la fosse nasale. du palatin, en bas et médialement dans la voute palatine.
. Latéralement, il répond à la cavité orbitaire
Comparable à une pyramide triangulaire, on peut lui
dont il est séparé par l’éthmoïde.
décrire :
. En avant, il répond à l’apophyse montante du
maxillaire supérieur et à l’os lacrymal. - La paroi antérieure : à sa partie supérieure se situe
. En arrière, il répond à la face antérieure du le foramen sous-orbitaire d’où émerge le nerf sous-
corps du sphénoïde. orbitaire. A sa partie inférieure, le sinus répond au
vestibule buccal qui représente la voie d’abord
b. Le sinus frontal
chirurgicale habituelle du sinus maxillaire.
Les sinus frontaux sont deux cavités pneumatiques Cette paroi d’os compact, d’épaisseur variable mais
développées dans l’épaisseur de l’os frontal, à la jonction souvent mince au centre, est parcourue par des
de l’écaille et de la partie horizontale, et séparées l’une canalicules osseux pour les nerfs dentaire et les
de l’autre par une cloison. Chaque sinus frontal s’abouche artérioles, tout comme la paroi postérieure.
dans la fosse nasale correspondante par un canal naso-
frontal. - La paroi postérieure sépare le sinus maxillaire de la
région ptérygo-maxillaire où passent d’importants
Le développement des sinus frontaux varie d’un sujet à éléments vasculo-nerveux : l’artère maxillaire
l’autre, pouvant aller de l’agénésie d’un ou deux sinus interne, le nerf maxillaire supérieur, le ganglion
frontaux jusqu’aux énormes sinus dont le prolongement sphéno-palatin et le plexus veineux ptérygoïdien.
peut s’effectuer latéralement vers l’apophyse orbitaire
externe et même le malaire, et en arrière sur toute la - La paroi supérieure constitue une grande partie du
partie médiale de la voute orbitaire. plancher de l’orbite. Mince et fragile, cette paroi est
parcourue par la gouttière et le canal sous-
Un sinus de développement moyen adopte la forme orbitaires où chemine le pédicule vasculo-nerveux
d’une pyramide triangulaire avec : sous-orbitaire.
- En avant : une épaisse paroi osseuse sous-cutanée.
- En arrière : une mince lame d’os compact, parfois - Le plancher du sinus est disposé en rigole parfois
déhiscente, qui sépare le sinus de la dure-mère assez large pour représenter une véritable face.
frontale. Situé en dessous du niveau du plancher de la fosse
- Médialement : la paroi du sinus est représentée par nasale, il est marqué par les alvéoles dentaires qui y
la cloison inter-sinusienne, dans un plan antéro- font une saillie plus ou moins marquée. Les 1ère et
postérieur. Cette cloison est médiane en bas mais 2ème molaires et la 2ème prémolaire entrent ainsi en
souvent déviée en haut par la prédominance d’un rapport avec le sinus et sont dites dents
des deux sinus. sinusiennes.
- La paroi inférieure, ou plancher, comporte deux - La paroi médiale, ou cloison inter-sinuso-nasale,
segments : représente la moitié inférieure de la paroi latérale
. Un segment latéral ou orbitaire, séparé de la de la fosse nasale. La zone de jonction entre la paroi
partie antéro-médiale du toit de l’orbite par médiale et la paroi supérieure a un intérêt capital :
une mince paroi osseuse. c’est à cet endroit que siège l’ostium maxillaire qui
. Un segment médial ou éthmoïdo-nasal, en fait communiquer le sinus maxillaire avec la fosse
forme de gouttière transversale dont le fond nasale.
présente l’orifice supérieur du canal naso- En avant de l’ostium il n’existe quasiment aucune
frontal. zone de contact entre l’ethmoïde et le sinus
Les cellules ethmoïdales antérieures peuvent faire saillie maxillaire, alors qu’en arrière de l’ostium,
sur le plancher autour de l’orifice du canal naso-frontal et l’ethmoïde est en rapport direct avec le sinus
constituent les bulles frontales. maxillaire sur une surface qui s’élargit d’avant en
arrière pour former un triangle dont le sommet
Le canal naso-frontal assure le drainage et la ventilation correspond à l’ostium.
du sinus frontal. De forme et de longueur variables, ce
canal prend habituellement l’aspect d’un défilé aplati, d. Le sinus sphénoïdal
irrégulier, qui chemine à travers les cellules ethmoïdales Les sinus sphénoïdaux constituent deux cavités
antérieures et s’abouche à l’extrémité supérieure du pneumatiques symétriques développées dans le corps de
hiatus semi-lunaire. l’os sphénoïde, séparées l’une de l’autre par une mince
cloison et ouvertes dans la fosse nasale correspondante
au niveau de sa paroi postéro-supérieure.

76
Chaque sinus a une forme irrégulière due au 2. Les bourgeons du goût
développement asymétrique, mais l’ensemble des deux
sinus dessine grossièrement un cube : Ils sont situés essentiellement au fond des papilles
linguales, la zone la plus sensible étant la pointe et la
- La paroi antérieure ou nasale est très mince.
partie antérieure des bords latéraux de la langue.
- La paroi inférieure, épaisse, répond au cavum naso- Mais il existe aussi des bourgeons du gout disséminés sur
pharyngien. C’est sur cette face que s’étalent les toute la muqueuse buccale, sur les piliers du voile, le bord
deux ailes du bord supérieur du vomer. libre de l’épiglotte et même la paroi postérieure du
pharynx.
- La paroi postérieure répond à l’étage postérieur du
crâne dont elle est séparée par une lame de tissu Chaque bourgeon du goût est constitué d’une vingtaine
spongieux habituellement épaisse lorsque le sinus de cellules fusiformes disposées comme les douves d’un
n’est pas très développé. tonneau. Le pôle apical de ces cellules se prolonge par des
microvillosités dans une fossette qui s’ouvre à la surface
- La paroi latérale, très mince, répond en avant à la de l’épithélium par le pore gustatif.
loge du sinus caverneux, au canal optique avec le Entre ces cellules se ramifient les filets nerveux des nerfs
nerf optique et son artère, et à l’extrémité médiale gustatifs.
de la fente sphénoïdale.
Les cavités des deux sinus sphénoïdaux se moulent III. La vision
autour des canaux des nerfs et des vaisseaux de la base
du crâne. 1. Description générale du globe oculaire

II. La gustation Le globe oculaire a la forme d’une sphère d’environ 24


mm, le diamètre vertical étant légèrement inférieur aux
La langue ayant déjà été traitée dans la partie « Tête et diamètres sagittal et transversal.
cou » de ce polycopié, nous n’aborderons ici que les On peut lui décrire trois couches :
récepteurs gustatifs.
- Une enveloppe externe, composé en avant d’un
1. Les papilles linguales « hublot » transparent en forme de calotte
sphérique, la cornée, qui est enchâssée sur les ¾
Leur nombre est très variable d’un sujet à l’autre et d’une sphère opaque : la sclère.
diminue avec l’âge. On en distingue classiquement quatre - A l’intérieur de cette première enveloppe on trouve
types : un tissu particulièrement riche en vaisseaux : la
membrane uvéale, qui possède des fonctions
- Les papilles caliciformes, les plus volumineuses, nutritives, sécrétoires et optiques.
sont formées d’une saillie centrale séparée d’un - La couche la plus interne est représentée par le tissu
bourrelet circulaire par un sillon. Au nombre de 9 à noble de l’œil : la rétine, réceptrice des images.
11, elles sont situées sur la face dorsale de la langue
à l’union des ⅔ antérieurs et du ⅓ postérieur et sont Les images sont transmises à travers plusieurs structures
disposés suivant une ligne angulaire ouverte vers transparentes : les dioptres, qui ont pour rôle de les
l’avant constituant le V lingual. Elles contiennent de focaliser sur la rétine. La cornée constitue le dioptre
très nombreux bourgeons gustatifs. statique, s’associant dans cette fonction à un dioptre
variable : le cristallin, responsable de l’accommodation et
- Les papilles fongiformes, au nombre de 150 à 200, situé entre deux milieux liquides, l’humeur aqueuse et
sont composées d’une tête arrondie sur un pédicule l’humeur vitrée.
plus ou moins grêle. Elles sont essentiellement
disséminées sur les bords latéraux et la pointe de la 2. Les tuniques du globe oculaire
langue. Chacune d’elles contient quelques
bourgeons gustatifs. a. L’enveloppe externe
- Les papilles foliées (ou coralliformes) sont
constituées par une série de petits replis et sillons - La cornée :
verticaux. Elles sont localisées sur les bords de la C’est un disque transparent légèrement ovalaire à
langue, aux extrémités du V lingual. Elles grand axe horizontal, d’une épaisseur moyenne de
contiennent quelques bourgeons gustatifs. 0,5 à 0,6 mm. Elle représente grossièrement une
- Les papilles filiformes, sans fonction gustative, sont calotte sphérique mais il existe une accentuation du
recouvertes d’un épithélium corné. rayon de courbure dans le méridien vertical : on
parle d’astigmatisme.
Lorsque cet astigmatisme dépasse les normes
physiologiques, il en résulte un trouble important
de la vision qui nécessite une correction optique.
77
Sur le plan histologique, la cornée est formée de . Le muscle sphincter constricteur, d’origine
cinq couches superposées. Un tissu conjonctif mésodermique, situé dans le stroma juxta-
lamellaire représente l’essentiel de l’épaisseur et sa marginal, est formé par des fibres lisses
déshydratation conditionne sa transparence. Ce circulaires. Il est innervé par le système
tissu conjonctif est limité par deux basales qui parasympathique.
supportent à la face antérieure un épithélium et à la . Le muscle dilatateur radiaire, étalé sur toute la
face postérieure un endothélium. face postérieure du stroma, est d’origine neuro-
épithéliale. Il est innervé par le système
- La région frontière entre la cornée et la sclère sympathique.
constitue le limbe, reconnaissable à son aspect
blanc-bleuté : il marque le passage progressif de la Ces deux systèmes, sous l’influence des impulsions
cornée transparente à la sclère opaque. lumineuses ou de l’accommodation, fonctionnent
en interaction constante par des mécanismes de
- La sclère : feed-back :
Elle délimite les ¾ postérieurs du globe et son . La mydriase (dilatation) peut résulter d’une
épaisseur varie de 0,3 à 1,2 mm. Elle est paralysie parasympathique ou d’une excitation
particulièrement fragile aux points d’insertion du sympathique. Elle peut également être
musculaire et comporte divers orifices : provoquée par des substances para-
. Quelques-uns de petite dimension, qui sympatholytiques ou sympathomimétiques.
correspondent à la pénétration ou à la sortie . Le myosis (constriction) peut être provoqué soit
des artères et nerfs ciliaires ainsi que des veines par une paralysie sympathique, soit par une
vortiqueuses. excitation parasympathique, ou être provoqué
. Un autre, de taille beaucoup plus importante, par les parasympathomimétiques ou les
par où sortent les cylindraxes en provenance de sympatholytiques.
la rétine et qui constituent le nerf optique : c’est - Le corps ciliaire :
le canal scléral, de 1,5 mm de diamètre, où la
sclère est réduite à un fin grillage : la lame C’est un organe capital dans la physiologie oculaire.
criblée. L’orifice interne représente la papille Saillant à l’intérieur et triangulaire à la coupe, il a la
optique. forme d’un bourrelet circulaire et présente ainsi
trois faces :
b. La membrane uvéale . Une face périphérique, appliquée sur la sclère
Elle doit son nom à sa richesse en pigments (uvea= raisin depuis l’angle cilio-cornéen, soit un peu en
noir). Elle tapisse la face interne de la sclère, mais se arrière du limbe, jusqu’à l’ora serrata (zone de
détache de l’enveloppe externe au niveau du limbe pour jonction entre la rétine antérieure et la rétine
constituer un diaphragme à disposition frontale : l’iris, postérieure).
perforé en son centre par la pupille. Au contact de la . Une face antérieure où s’insère l’iris.
sclère c’est la choroïde, qui se renfle en avant pour former . Une face postérieure dont la partie postérieure,
le corps ciliaire. lisse, est appelée pars plana et est le siège d’une
importante adhérence avec le vitré. Sa partie
L’uvée comporte donc trois portions : l’iris, le corps antérieure émet quant à elle des
ciliaire et la choroïde. Ce tissu mésodermique à la trame prolongements radiaires au nombre de 80
lâche contient en son sein des plexus vasculaires d’une environ, appelés procès ciliaires : ils sont le
importante densité qui concentre la majorité du siège de la sécrétion de l’humeur aqueuse.
métabolisme du globe. Sur ces minces procès ciliaires prennent
insertion des microfilaments assurant la
- L’iris :
suspension du cristallin : c’est la zonule, dont la
Il est inséré en périphérie au corps ciliaire. Avec son tension est assurée par un muscle qui constitue
orifice central de calibre variable, la pupille, il la partie interne du corps ciliaire.
constitue le diaphragme du système optique. Ce muscle est formé de fibres longitudinales et
Cette membrane souple de 0,1 à 0,6 mm de fibres circulaires qui permettent le
d’épaisseur est formée par stroma conjonctif lâche, phénomène d’accommodation.
plus ou moins chargé de pigments, ce qui détermine
- La choroïde :
sa couleur variable selon les individus.
Le stroma est recouvert en arrière par une double Tapissant l’ensemble de la sclère en arrière du corps
couche d’épithélium pigmenté d’origine ciliaire, la choroïde enveloppe la rétine dont elle
neurodermique qui déborde la marge pupillaire représente le tissu nourricier essentiel.
pour former le liseré pigmenté. La vascularisation est assurée par le système des
La motilité pupillaire est déterminée par un double artères ciliaires courtes et des veines vortiqueuses.
système musculaire : Tout comme l’iris, la choroïde possède de
nombreuses cellules pigmentées.

78
c. La rétine postérieur du globe mais un peu médialement, du
coté nasal.
Appliqué sur la choroïde, le tissu rétinien est, sur le plan
embryologique et histologique, constitué de deux - La macula est située à 4,5 mm latéralement à la
feuillets séparés par un espace virtuel qui constitue un papille. Elle représente la zone de jonction visuelle
reliquat de la vésicule optique primitive. Cette dernière optimale dont le centre est appelé fovéa.
correspond à une émanation télencéphalique et non à
- Les vaisseaux rétiniens :
une formation nerveuse périphérique.
Le feuillet le plus antérieur présente une haute . L’artère centrale de la rétine émerge de la
papille pour se diviser en quatre branches :
différenciation nerveuse : c’est à ce niveau que
nasale, temporale, supérieure et inférieure.
s’effectuent les fonctions de réceptions et transmission.
Chacune de ces branches se divise sur le mode
On distingue dans ce feuillet trois couches cellulaires
dichotomique à plusieurs reprises ; le système
séparées par les axones qui assurent la transmission.
terminal n’est pas anastomotique.
Un épithélium pigmentaire recouvre la couche cellulaire
L’artère centrale de la rétine n’assure la
la plus périphérique, formée de cônes et de bâtonnets. Ce
vascularisation que du ⅓ interne de la rétine, les
sont les cellules sensorielles réceptrices des impulsions
⅔ externes étant nourris par imbibition par la
lumineuses :
choroïde à travers l’épithélium pigmentaire.
- Les cônes, localisés principalement dans la région
Ceci explique les altérations du tissu rétinien
maculaire, sont spécialisés dans la vision diurne et
lors d’un décollement de rétine prolongé.
la vision des couleurs.
- Les bâtonnets assurent la vision nocturne et sont . Le système veineux est calqué sur le système
responsables de la fonction d’adaptation à artériel ; il se termine par la veine centrale de la
l’obscurité. rétine qui pénètre la papille pour quitter le
Dans un œil emmétrope, c'est-à-dire ne globe.
présentant pas d’anomalie de la réfraction, les
rayons lumineux convergent sur la rétine et créent 3. Les milieux transparents du globe oculaire
ainsi une image nette. Lorsque l’image se forme en avant de
la rétine (réfraction trop importante par rapport à la a. Le cristallin
longueur de l’œil) on parle de myopie. Dans le cas inverse
(l’image se forme en arrière de la rétine en raison d’une C’est une lentille biconvexe qui assure la focalisation sur
insuffisance de réfraction ou d’un globe oculaire trop court) la rétine des images situées en avant de la cornée. Son
c’est l’hypermétropie. diamètre est de 9 à 10 mm pour une épaisseur moyenne
de 4 mm, variable en fonction de l’accommodation.
L’axone des cônes et des bâtonnets s’articule rapidement
avec le protoneurone appelé cellule bipolaire, puis l’influx On distingue trois éléments :
est transmis au deutoneurone constitué par la cellule - Une fine capsule appelée cristalloïde, qui enveloppe
ganglionnaire dont l’axone très long vient se terminer l’ensemble du cristallin.
dans le corps genouillé externe. Il est encore appelé, pour - Un épithélium unistratifié qui n’existe qu’à la face
cette raison, neurone rétino-diencéphalique. antérieure du cristallin.
- Les fibres cristalliennes.
Ces trois couches cellulaires sont maintenues par un
important tissu de soutien, la névroglie, au sein de La transparence du cristallin et surtout des fibres est liée
laquelle on trouve également de nombreux éléments à leur déshydratation.
d’association intercellulaire.
b. La chambre antérieure
Le feuillet postérieur est constitué par un feuillet
pigmentaire unicellulaire qui est l’équivalent de la plaque La chambre antérieure constitue l’espace situé entre la
noire du système photographique. cornée en avant et le rideau formé par l’iris et le cristallin
en arrière. La périphérie de cet espace se termine en
Toute déchirure du feuillet antérieur peut biseau arrondi : c’est l’angle irido-cornéen, élément
entrainer la séparation des deux feuillets : c’est le essentiel dans la physiologie du tonus oculaire.
décollement de rétine.
Cet espace est rempli par un liquide : l’humeur aqueuse.
La rétine est bien visible à l’examen du fond d’œil. Trois Sécrétée par les procès ciliaires, elle passe entre les fibres
points attirent particulièrement l’attention : la papille, la des zonules pour s’écouler entre l’iris et la capsule
macula et les vaisseaux : cristallienne dans la chambre antérieure.
- La papille représente le point d’arrivée des fibres La sécrétion de l’humeur aqueuse étant permanente, il
nerveuses dans le canal intrascléral. Elle forme un faut également une évacuation : celle-ci s’effectue au
disque ovalaire à grand axe vertical, d’aspect niveau de l’angle irido-cornéen à travers un filtre
jaunâtre. C’est également le lieu de pénétration des microscopique, le trabeculum, dont les mailles rejoignent
vaisseaux rétiniens. Elle n’est pas située au pôle un canal circulaire : le canal de Schlemm, qui assure son
évacuation vers le système veineux episcléral.

79
Le glaucome est une pathologie ophtalmique liée IV. L’audition et l’équilibre
à une élévation de la pression intraoculaire ; il en
existe 2 formes de physiopathologie totalement
différente. La forme chronique (ou glaucome à angle ouvert) 1. L’oreille externe et l’oreille moyenne
est due à une dégénérescence du trabeculum qui n’assure
plus correctement ses fonctions d’évacuation de l’humeur
aqueuse. Le glaucome aigu (ou glaucome par fermeture de En cours de rédaction.
l’angle) est quant à lui lié à un blocage mécanique du
trabeculum : c’est une urgence thérapeutique. Le diagnostic
se fait devant une élévation de la pression intraoculaire qui
peut être mesurée grâce à un appareil appelé tonomètre.
2. L’oreille interne
Dans la forme chronique l’acuite visuelle est initialement
conservée et on observe une excavation papillaire à l’examen Elle contient les éléments neurosensoriels de deux
du fond d’œil. La forme aigue se traduit essentiellement par organes :
une douleur intense et une baisse d’acuité visuelle brutale et - L’un destiné à l’audition : l’appareil cochléaire.
massive. - L’autre intervenant dans l’équilibre : l’appareil
vestibulaire.
c. L’espace vitréen
Ces organes sont situés à l’intérieur d’un ensemble de
L’espace vitréen constitue l’espace délimité par la face
cavités dont la très mince paroi constitue le labyrinthe
postérieure du cristallin et du corps ciliaire en avant, et la
membraneux. Celui-ci se loge dans une cavité osseuse
rétine en arrière. Il est comblé par le vitré, tissu fluide qui
protectrice : le labyrinthe osseux.
occupe les 6/10èmes du globe.
Un compartiment liquidien, la périlymphe, sépare les
Le vitré est entouré d’une enveloppe appelée hyaloïde
labyrinthes membraneux et osseux.
qui contracte des adhérences variables mais
particulièrement importantes avec la face postérieure du a. Le labyrinthe membraneux : généralités
cristallin, la face postérieure du corps ciliaire au niveau de
la pars plana, et enfin avec le pourtour de la papille. C’est un ensemble de cavités dont la paroi conjonctivo-
épithéliale supporte les éléments neuro-sensoriels de
4. Vascularisation du globe oculaire l’oreille interne. De fins tractus fibreux l’amarrent au
labyrinthe osseux.
L’orbite et le globe oculaire sont vascularisés par l’artère Ces cavités communiquent par de petits canaux et
ophtalmique, seule collatérale de l’artère carotide forment un système clos remplis d’endolymphe.
interne. Les branches destinées au globe oculaire sont La physiologie permet de diviser le labyrinthe en deux
respectivement : portions :
- L’artère centrale de la rétine, première branche de - Le labyrinthe antérieur représenté par le canal
l’artère ophtalmique, qui naît au niveau du cochléaire, destiné à l’audition.
croisement avec la face latérale du nerf optique. Elle - Le labyrinthe postérieur, destiné à l’équilibration. Il
pénètre très progressivement le nerf optique à 10 comprend les canaux semi-circulaires et le vestibule
mm du pôle postérieur, puis on la voit pénétrer le membraneux constitué de l’utricule et du saccule.
globe au niveau de la papille où elle se divise La paroi très mince et très fragile du labyrinthe
rapidement en ses 4 branches pour assurer la membraneux est formée de deux couches :
nutrition du ⅓ interne de la rétine. - Une couche conjonctive périphérique : la
- Les artères ciliaires longues, au nombre de deux en membrana propria.
général, se divisent en plusieurs branches avant de - Une couche épithéliale interne différenciée par
pénétrer le globe environ 4 mm latéralement au endroits en zones sensorielles, créant des reliefs sur
nerf optique. Elles cheminent à la face externe de la la face interne. Ces zones sensorielles ont dans
choroïde puis s’anastomosent aux artères ciliaires l’ensemble une structure identique comprenant :
antérieures pour former le grand cercle artériel de . Des cellules de soutien.
l’iris. . Des cellules sensorielles ciliées.
. Une membrane anhiste extra-cellulaire en
- Les artères ciliaires courtes postérieures, au rapport intime avec les cils des cellules
nombre de deux ou trois, restent accolées à la gaine sensorielles. Grace à cette membrane se trouve
du nerf optique et se divisent en une vingtaine de réalisée l’unité fonctionnelle de chaque zone
branches qui pénètrent la sclère le long de la gaine neuro-sensorielle.
du nerf optique. Elles s’épuisent principalement
dans la choroïde et donnent le cercle péri-papillaire Ces zones neuro-sensorielles sont représentées :
de Zinn-Haller. - Dans le labyrinthe antérieur, par l’organe de Corti.
- Dans le labyrinthe postérieur, par les macules au
niveau de l’utricule et du saccule, et par les crêtes
ampullaires au niveau des canaux semi-circulaires.

80
b. Le labyrinthe antérieur ou canal cochléaire - Les cellules médiales sont disposées sur une
seule rangée.
C’est un canal d’environ 30 mm de long, à section - Les cellules latérales forment trois rangées
triangulaire, situé à l’intérieur d’un canal osseux enroulé ou plus.
sur lui-même formant 2,5 tours de spire, appelé limaçon L’extrémité inférieure des cellules ciliées,
osseux. arrondie, repose dans les cupules créées par les
La cavité du limaçon osseux est cloisonnée par une cellules de soutien.
formation ostéo-membraneuse constituée par : Leur extrémité supérieure, encastrée dans la
. Une portion centrale osseuse : la lame spirale. membrane réticulaire, présente des cils.
. Une portion périphérique formée par une . Les membranes :
membrane très mince dont la constitution - La membrane réticulaire, véritable
conjonctive complexe a des propriétés substance cimentante homogène, est
mécaniques d’un grand intérêt physiologique : formée de fibrilles de collagènes. Elle réunit
la membrane basilaire. les pôles apicaux des cellules de Deiters et les
De plus, cette cavité limacéenne est tapissée par le cellules ciliées latérales.
périoste endo-labyrinthique, ou endoste, épaissi à la - La membrane tectoriale, épaisse, est faite de
partie périphérique du limaçon où il constitue le ligament substance amorphe gélatineuse de même
spiral. poids spécifique que l’endolymphe.
Solidement amarrée à la partie interne du
- Constitution du canal cochléaire : canal cochléaire, elle recouvre en dehors
l’organe de Corti.
Triangulaire à la coupe, il est formé de parois
conjonctives tapissées intérieurement par un c. Le labyrinthe postérieur
épithélium d’origine ectodermique. On lui décrit :
. Une paroi antérieure : c’est la membrane de - Le vestibule membraneux :
Reissner tendue entre la partie périphérique de Il est constitué de deux vésicules : l’utricule et le
la lame spirale et le limaçon spiral. saccule, qui sont logées dans la partie vestibulaire
. Une paroi externe : cette portion du ligament
du labyrinthe osseux.
spiral est très vascularisée, c’est la région de la . L’utricule, le plus volumineux, occupe les
strie vasculaire. parties supérieure et postérieure du vestibule
. Une paroi postérieure formée essentiellement
osseux. C’est dans cette cavité que s’abouchent
par la membrane basilaire. Cette paroi supporte tous les canaux semi-circulaires. L’utricule
sur sa face antérieure l’organe de Corti. communique également avec le système
- L’organe de Corti : endolymphatique par le canal utriculaire.
. Le saccule, grossièrement sphérique, est situé
C’est la partie sensorielle de l’organe auditif. Il en bas et en avant. Il communique d’une part
repose sur la membrane basilaire, dessinant une avec le canal cochléaire par le canal de Hensen
longue crête sur toute la longueur de la cochlée. Il ou ductus reuniens, et d’autre part avec le
est constitué par un épithélium très différencié système endolymphatique par le canal
comprenant : sacculaire.
. Les cellules de soutien, représentées par : Les éléments neurosensoriels de ces structures
- Les piliers : cellules de soutien de forme vestibulaires sont les macules :
pyramidale disposées en deux rangées . La macule utriculaire repose sur le plancher de
médiale et latérale. Distants à leur base, les l’utricule dans un plan horizontal.
piliers médiaux et latéraux se rejoignent à . La macule sacculaire est située sur la face
leur sommet et délimitent ainsi le canal ou profonde du saccule, dans un plan sagittal.
tunnel de Corti. - Les canaux semi-circulaires :
- Les cellules de Deiters, cellules de soutien
des cellules ciliées latérales. Situées Ils sont au nombre de trois : latéral, supérieur et
latéralement aux piliers, leur pôle supérieur postérieur :
crée entre eux des espaces libres en forme . Le canal latéral est situé dans un plan
de cupules ouvertes vers le haut pour horizontal.
recevoir les cellules ciliées. . Les canaux postérieur et supérieur sont dans
- Les cellules de soutien des cellules ciliées des plans verticaux et possèdent une portion
médiales, situées médialement aux piliers commune au niveau de leur portion non-
médiaux. ampullaire, formant ainsi le canal commun.
Chaque canal présente une portion dilatée ou
. Les cellules sensorielles : ce sont des cellules ampoule dans laquelle siège l’organe neuro-
ciliées disposées en deux groupes de part et sensoriel : la crête ampullaire, située sur un petit
d’autre des piliers : repli osseux à proximité de l’abouchement du canal
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dans l’utricule, perpendiculaire à l’axe du canal, de branche de l’artère cérébelleuse antéro-inférieure ou
telle sorte que les deux crêtes latérales soient dans moyenne qui se divise dans le conduit auditif interne en
le même plan et que la crête postérieure d’un côté trois branches pour des territoires distincts : artère
soit dans le même plan que la crête supérieure du cochléaire, artère vestibulaire et artère cochléo-
labyrinthe controlatéral. vestibulaire. De nombreuses variations ont été décrites.
L’excitation physiologique est l’accélération.
d. Vascularisation V. Le toucher
L’artère auditive médiale assure seule l’irrigation du
labyrinthe membraneux. Le plus souvent, c’est une En cours de rédaction.

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