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Nations Département des affaires économiques et sociales

Unies

Manuel des systèmes


d’enregistrement des faits
d’état civil, de statistiques
de l’état civil et de gestion
de l’identité
Communication
pour le développement
ST/ESA/STAT/SER.F/121

Département des affaires économiques et sociales


Division de statistique

Études méthodologiques Série F, no 121

Manuel des systèmes


d’enregistrement des faits
d’état civil, de statistiques
de l’état civil et de gestion
de l’identité
Communication pour le développement

Nations Unies
New York, 2022
Département des affaires économiques et sociales

Le Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat de l’ONU assure un


rôle essentiel de liaison entre les politiques mondiales en matière économique, sociale et
environnementale et les initiatives engagées au niveau national. Il articule son action au-
tour de trois grands axes qui se recoupent : i) il compile, génère et analyse un large éventail
de données et informations économiques, sociales et environnementales dont se servent
les États Membres de l’Organisation pour examiner les problèmes communs et évaluer les
diverses options possibles; ii) il facilite les négociations entre les États Membres au sein
de nombreux organes intergouvernementaux sur les mesures communes à prendre pour
trouver une solution aux problèmes mondiaux, en cours ou émergents; et iii) il donne aux
gouvernements intéressés des avis sur les moyens utilisables pour traduire en programmes
nationaux les cadres politiques élaborés lors des conférences et des sommets des Nations
Unies et, à travers l’assistance technique, il contribue à renforcer les capacités nationales.

Note
Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y
figurent n’impliquent, de la part de l’Organisation des Nations Unies, aucune prise de
position quant au statut juridique des pays ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs
frontières ou limites. Le terme « pays » utilisé dans le texte renvoie aussi, s’il y a lieu, à des
territoires ou des régions. Les appellations des groupes de pays n’ont été utilisées qu’aux
fins de présentation des statistiques ou pour la commodité de l’analyse, et n’impliquent pas
nécessairement l’expression d’une opinion quant au niveau de développement des pays,
territoires ou régions. La mention de certains noms de société ou de certaines marques
commerciales ne signifie pas que l’Organisation des Nations Unies apporte sa caution
à ces sociétés et à ces marques. Les cotes des documents de l’Organisation des Nations
Unies se composent de lettres et de chiffres. La simple mention d’une cote renvoie à un
document de l’Organisation.

Remerciements : La traduction et la préparation de la présente publication ont été parrainées


par la Fondation CDC par l’intermédiaire de l’initiative Bloomberg Philanthropies Data
for Health.

ST/ESA/STAT/SER.F/121
Publication des Nations Unies
eISBN 978-92-1-001917-0
Copyright © Nations Unies 2022
Tous droits réservés
iii

Préface

Le présent Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état
civil et de gestion de l’identité : communication pour le développement fournit des conseils
et une assistance aux pays afin de les aider à concevoir et à réaliser de manière stratégique
des activités de communication pour le développement fondées sur des données probantes
et mesurables à l’appui d’un programme complet d’amélioration des systèmes d’enregistre-
ment des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité. Il s’agit
de la première révision du Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de
statistiques de l’état civil : élaboration de programmes d’information, d’éducation et de com-
munication, publié en 2000.
La révision reflète une restructuration du contenu qui est conceptuellement cohérente avec
les Principes et recommandations pour un système de statistiques de l’état civil, troisième
révision, adoptés par la Commission de statistique de l’Organisation des Nations Unies à
sa quarante-cinquième session en 2014. Elle intègre des approches contemporaines, des
bonnes pratiques, des leçons tirées et des développements récents dans le domaine de la
communication pour le développement, afin de soutenir la capacité des programmes à
changer les comportements et les normes sociales dans les sociétés concernées en vue
d’augmenter les niveaux d’enregistrement des principaux faits d’état civil.
Un programme de communication pour le développement a un rôle important à jouer
dans l’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de
l’état civil et de gestion de l’identité et devrait faire partie intégrante de la conception et
de la mise en œuvre d’un tel programme. Le présent Manuel fournit un guide étape par
étape aux organismes nationaux de statistique, aux autorités d’enregistrement de l’état
civil et de gestion de l’identité pour entreprendre une série d’actions, d’activités, de mé-
thodes et de techniques visant à mettre en place un programme de communication pour
le développement fructueux dans le cadre d’un programme d’amélioration des systèmes
d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’iden-
tité. Les actions et stratégies proposées dans le présent Manuel doivent être considérées
comme des lignes directrices pouvant être adaptées à une grande variété de conditions et
de circonstances dans les pays qui entreprennent un tel programme.
Le présent Manuel est conçu pour être utilisé avec les autres manuels de la série sur les sys-
tèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil, qui traitent des
divers aspects de l’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques
de l’état civil :
a) Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de
l’état civil : gestion, fonctionnement et tenue, première révision;
b) Lignes directrices sur le cadre juridique de l’enregistrement des faits d’état civil,
des statistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité.
Le présent Manuel fournit une combinaison de fondements théoriques et d’outils pra-
tiques à utiliser à tous les niveaux : national, régional et communautaire, afin d’encoura-
ger les autorités responsables et le grand public à comprendre, soutenir, agir et promouvoir
l’enregistrement civil des principaux événements de la vie.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
iv et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Définitions
Dans le contexte du présent Manuel, la différence entre la communication pour le dévelop-
pement et une simple stratégie de création de demande doit être expliquée dès le début.

Création de la demande Communication pour le développement


Elle vient du marketing et se réfère à la Elle combine la psychologie sociale et les
création d’une demande pour quelque principes du marketing, produisant un
chose qui n’existe pas ou dont on ne sait changement social et comportemental
pas si elle existe et qu’il faut tester pour le dans un groupe spécifique, assurant ainsi
découvrir. La création de la demande est un effet à long terme. Le cœur de l’ap-
une action unilatérale émanant du pres- proche est la participation plénière des
tataire de services. Elle n’envisage pas la « groupes cibles », appelés dans ce cas
pleine participation des « groupes cibles » participants à la stratégie, au processus de
au processus et prévoit une sensibilisation développement, de mise en œuvre, de suivi
au service et une promotion agressive. et d’évaluation de la stratégie. La communi-
Dans les programmes sociaux, elle est cation pour le développement se concentre
moins efficace et ne garantit pas la dura- sur les comportements indésirables
bilité de l’utilisation du service concerné. existants dans un certain groupe et vise à
produire un changement de ces comporte-
ments aux niveaux individuel et social.

L’introduction du présent Manuel décrit le contexte de la création du Groupe d’experts


des Nations Unies en identité juridique et, surtout, la définition de l’identité juridique.
Elle met l’accent sur les considérations théoriques à garder à l’esprit lorsqu’on s’engage
dans une programmation de communication pour le développement. Elle explique éga-
lement la nécessité d’un programme de communication continue à long terme pour le
développement (changement de comportement et changement social) afin de garantir que
les responsables politiques et les décideurs, les autorités régionales et locales, les dirigeants
communautaires formels et informels et la population dans son ensemble comprennent
la nécessité et s’engagent activement dans des interventions massives de changement de
comportement et de changement social visant à augmenter le taux d’enregistrement des
faits d’état civil aux niveaux communautaire, régional et national dans les pays cibles.
Le chapitre I donne des orientations sur les aspects organisationnels d’un programme
de communication pour le développement (changement de comportement et change-
ment social); il aborde la structure du bureau de la communication pour le développe-
ment, l’importance de la coordination, la création et les principales activités d’un comité
inter­organismes, l’intégration du programme de communication pour le développement
(changement de comportement et changement social) et du programme global d’amélio-
ration de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la gestion
de l’identité, ainsi que la démarche à suivre pour obtenir un soutien financier et politique.
Le chapitre II se concentre sur la recherche, les données et l’analyse comportementale
afin d’éclairer l’élaboration de stratégies et de plans, identifie les parties prenantes et les
groupes de population, analyse les déterminants d’un certain comportement indésirable
dans un certain groupe.
Le chapitre III aborde les principaux déterminants d’un certain comportement indési-
rable, la sélection des interventions les plus efficaces, l’élaboration de la stratégie, la plani-
fication de l’action ainsi que les messages et arguments à transmettre.
Le chapitre IV couvre la gestion de l’élaboration, de la mise en œuvre, du suivi et de l’éva-
luation de la stratégie, la mobilisation des ressources, le calendrier et les ressources né-
v

cessaires, l’affectation des acteurs responsables, l’identification et la mobilisation des res-


sources humaines nécessaires au programme de communication pour le développement.
Le chapitre V décrit le processus technique de lancement, de mise en œuvre, de suivi, de
recherche continue, d’évaluation et d’ajustement du programme de communication pour
le développement (changement de comportement et changement social).
Le chapitre VI contient des recommandations spécifiques visant à renforcer les systèmes
nationaux d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil.
Le présent Manuel est préparé en coopération et avec le soutien du Centre d’excellence
pour les systèmes d’enregistrement et de statistiques de l’état civil, hébergé par le Centre
de recherches pour le développement international à Ottawa, Canada. Le Centre a fourni
des ressources pour la rédaction et la révision du présent Manuel.
vii

Remerciements

La présente publication a été établie par la Division de statistique de l’Organisation des


Nations Unies, sous la direction de Stefan Schweinfest.
Nous tenons à remercier les personnes ci-après pour leur contribution.
Rédacteurs et éditeurs
Srdjan Mrkic, Division de statistique, rédacteur en chef
Dorina Andreev-Jitaru, Centre de recherches pour le développement international, Canada
Contributeurs
Maria Isabel Cobos, Division de statistique
Lin Zhuo, Division de statistique
Predrag Savić, Division de statistique
Réviseurs — Membres du Groupe d’experts
Tsholofelo Molobe, Botswana
Valérie Gaston, Canada
Alena Lukes, Canada
Juliet McCalla Smith, Jamaïque
Janet Mucheru, Kenya
Oscar Muhapi Muhapi, Namibie
Lorenza Sarria Garcia, Pérou
Vichian Chidchanognarth, Thaïlande
Chakkraphan Rattanasathian, Thaïlande
Francis Notzon, États-Unis d’Amérique
Risa Arai, Programme des Nations Unies pour le développement
Kristen Wenz, Fonds des Nations Unies pour l’enfance
Karen Carter, Fonds des Nations Unies pour l’enfance
Claudia Cappa, Fonds des Nations Unies pour l’enfance
Erin Elzo, Fonds des Nations Unies pour l’enfance
Remy Mwamba, Fonds des Nations Unies pour l’enfance
Romesh Silva, Fonds des Nations Unies pour la population
Mila Romanoff, Global Pulse
Irina-Valeria Dincu, Centre de recherches pour le développement international, Canada
Pedro Maunde, Save the Children International
Stephen Hamill, Vital Strategies
Bhaskar Mishra, Fonds des Nations Unies pour l’enfance
ix

Table des matières


page

Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iii
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vii
Communication pour le développement : pourquoi est-ce important ? . . . . . . . . . . . . 1
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
A. Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
B. Stratégie des Nations Unies pour une identité juridique pour tous . . . . . . . 6
1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2. Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3. Mise en œuvre — considérations générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4. Mise en œuvre — considérations spécifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
C. Objectif et aperçu du contenu du Manuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
D. Cadre théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1. Communication pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2. Modèle socioécologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3. Étapes d’élaboration et de mise en œuvre d’un programme
de communication stratégique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
E. Avantages de systèmes d’enregistrement des faits d’état civil,
de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité de qualité . . . . . . . . . 21
I. Aspects organisationnels de la communication pour le développement
pour des systèmes efficaces d’enregistrement des faits d’état civil,
de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
A. Organisation et gestion de la note conceptuelle de communication
pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Rôle dans les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil,
de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
B. Structure du bureau de la communication pour le développement . . . . . . . 33
C. Comité interorganismes et sous-comité de la communication
pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
D. Fixation des priorités et identification des buts et objectifs du programme
de communication pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
1. Identification des domaines problématiques et fixation des priorités . . 39
2. Développement des principaux buts et objectifs du programme
de communication pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
E. Principales activités des organes de coordination et de gestion . . . . . . . . . . 44
1. Formulation du concept préliminaire national de communication
pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2. Assurer l’appropriation et l’engagement du gouvernement concernant
des ressources suffisantes pour mettre en œuvre le programme . . . . . 45
3. Élaboration de la stratégie et du plan de mise en œuvre de la
communication pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
x et de gestion de l’identité : communication pour le développement

page

II. Premières étapes d’une stratégie efficace de communication


pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
A. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
B. Processus de planification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
C. Recherche formative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
1. Mesures à prendre pour planifier la recherche formative . . . . . . . . . . . . 56
2. Méthodes de collecte des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3. Analyse des causes et des déterminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
D. Analyse du programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
E. Identification des participants et de leur comportement . . . . . . . . . . . . . . . . 67
1. Identification des participants (modèle socioécologique) . . . . . . . . . . . 67
2. Analyse comportementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
F. Identification des partenaires potentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
G. Analyse du paysage de la communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
III. Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication
pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
A. Approches visant à traiter les principaux déterminants d’un comportement . . 92
1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
2. Communication pour le changement comportemental . . . . . . . . . . . . . 94
3. Communication pour le changement social et engagement
communautaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
4. Mobilisation sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
5. Sensibilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
6. Développement des capacités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
7. Engagement des médias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
B. Planification d’interventions efficaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
C. Sélection de canaux et d’outils pour différents groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
D. Messages et arguments : développement et test préalable . . . . . . . . . . . . . . . 114
IV. Ressources pour le programme de communication pour le développement . . . 119
A. Gestion de l’élaboration, de la mise en œuvre, du suivi
et de l’évaluation de la stratégie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
B. Calendrier et ressources nécessaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
C. Partenariats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
D. Identification et mobilisation des ressources humaines nécessaires . . . . . . 129
V. Mise en œuvre du programme de communication pour le développement . . . . 131
A. Lancement du programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
B. Suivi et évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
VI. Recommandations destinées à renforcer les systèmes nationaux
d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
et de gestion de l’identité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
xi

page

Annexes
1. Analyse des déterminants du non-enregistrement en Guinée :
données collectées dans les groupes de discussion et par observation . . . . . . . . . 143
2. Étapes d’élaboration d’une stratégie de communication pour le développement . . 151
3. Modèle d’ordre du jour pour l’atelier d’analyse de la situation et d’élaboration
de la stratégie de communication pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
4. Identification des principaux participants à la stratégie (publics) . . . . . . . . . . . . . 159
5. Analyse comportementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
6. Identification des messages et des arguments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
7. Planification des activités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
8. Questions génériques de test préalable pour divers prototypes de matériel
de communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
9. Ressources humaines minimales requises pour l’élaboration et la mise en œuvre
de la stratégie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
10. Descriptifs de poste des membres du personnel du bureau de la communication
pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
11. Catégories de coûts pour le budget de la stratégie de communication
pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
12. Communication pour le développement : plan de mise en œuvre chiffré
par activité, exécutant et coûts estimés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
13. Pratiques nationales réussies au Kenya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
14. Communication pour un impact comportemental au Kenya . . . . . . . . . . . . . . . . 179

Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
1

Communication pour le développement :


pourquoi est-ce important ?

Il est reconnu de longue date que tous les pays doivent disposer de systèmes d’enre-
gistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité
complets et efficaces. La plupart d’entre eux ont promulgué des lois à cet effet et mis
en place des systèmes d’enregistrement. Ils ont également adopté les définitions, clas-
sifications et plans de classement recommandés au niveau international. Dans tous les
pays développés et quelques pays en développement, les systèmes d’enregistrement
des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité sont effi-
caces et pleinement opérationnels. Toutefois, dans la majorité des pays en développe-
ment, ils sont encore incomplets et nécessitent des améliorations majeures. La non-
exhaustivité de l’enregistrement est un problème majeur, et les statistiques sont ni fiables
ni à jour.
Les sociétés actuelles, même les moins développées, se caractérisent par une grande com-
plexité dans les relations interpersonnelles et une bureaucratisation croissante dans les
rapports entre les individus et l’État. Il est donc important, pour assurer la certitude dans
les matières juridiques, de fournir aux individus des instruments probants qui leur per-
mettent de prouver, avec une certitude absolue, les faits relatifs à leur existence, leur iden-
tité et leur situation personnelle et familiale.
Par conséquent, dans le paradigme contemporain, l’enregistrement des faits d’état civil
permet à la fois la certification de l’identité d’un nouveau-né et l’entrée cruciale dans le
système de gestion de l’identité, que ce soit par le biais du registre de la population auto-
nome ou, dans le cas où les registres de la population sont intégrés au système de gestion de
l’identité, directement dans celui-ci. À l’autre extrémité du cycle de vie, l’enregistrement
des faits d’état civil joue également un rôle essentiel en notifiant les décès au registre de la
population et au système de gestion de l’identité, afin que les registres puissent être modi-
fiés en conséquence et que ces identités soient retirées ou marquées comme « décédées ».
L’objectif du présent Manuel est d’aider à concevoir et à réaliser des interventions de com-
munication pour le développement (changement de comportement et changement social)
autonomes, fondées sur des preuves et mesurables, afin de soutenir le programme d’amé-
lioration globale des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de
l’état civil et de gestion de l’identité d’un pays cible.
Une population bien informée n’est qu’un premier pas vers l’enregistrement exact et oppor-
tun des faits d’état civil à mesure qu’ils se produisent. La communication pour le dévelop-
pement (changement de comportement et changement social) va au-delà de l’information
et de la sensibilisation et s’attaque aux facteurs du non-enregistrement par le grand public.
Ceux-ci sont très peu liés au manque d’information, mais dépendent des normes sociales
existantes, du manque de confiance, des attitudes négatives, et des croyances sociales et
culturelles. Les croyances et les normes sociales influencent à la fois les prestataires et les
bénéficiaires de services et ont un impact direct sur l’offre et la demande. La révision du
Manuel établit un équilibre entre le recours à des interventions de sensibilisation et des
approches de changement comportemental et social, garantissant le changement de com-
portement des individus et des communautés. La communication pour le développement
commence par des interventions de plaidoyer au niveau national afin de persuader les
hauts fonctionnaires gouvernementaux de la nécessité de systèmes efficaces et efficients.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
2 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Les décideurs doivent comprendre les nombreux avantages qui en découlent et être prêts
à s’engager fermement à fournir ou réunir les ressources financières nécessaires au succès
des réformes des systèmes actuels.
Le présent Manuel donne, entre autres, des conseils sur la manière d’obtenir la coopération
et la participation de professionnels et groupes sociaux influents, tels que les prestataires
de services de santé et d’éducation, les sociétés médicales, les organisations nationales et
communautaires, les hauts fonctionnaires de l’état civil, des statistiques de l’état civil et
de la gestion de l’identité, les juristes, les chefs religieux et les chefs formels et informels.
Étant donné que dans de nombreux pays, l’enregistrement des faits d’état civil est assuré
de manière décentralisée, les officiers d’état civil aux niveaux des États, des provinces et
des régions devraient également être pleinement impliqués dans le programme de com-
munication pour le développement. Il est particulièrement important d’obtenir la coopé-
ration et l’assistance sans réserve des officiers d’état civil locaux dans toutes les régions
du pays. Leur aide est nécessaire pour que l’ensemble de la population participe au pro-
gramme de communication pour le développement, ce qui se traduit par des systèmes
d’enregistrement efficaces et performants.
Les actions et stratégies recommandées ne doivent en aucun cas être considérées comme
trop compliquées pour être utilisées dans les pays en développement. Elles ne sont que
des lignes directrices à adapter en fonction des situations et conditions réelles du pays
concerné. Bon nombre des actions recommandées nécessitent un rôle plus dynamique des
officiers d’état civil locaux, qui devraient entretenir de bonnes relations de travail avec la
communauté et avec les principaux utilisateurs des données et informations des systèmes
d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’iden-
tité. Un officier d’état civil local plus impliqué fera partie de la solution.
Le Manuel décrit les interventions les plus efficaces pour s’attaquer aux facteurs détermi-
nants du non-enregistrement au niveau du pays cible. Ainsi, le public connaîtra l’objectif,
les exigences et les avantages de l’enregistrement à l’état civil, et aura aussi les moyens de
produire des changements au niveau de sa famille, de son quartier et de sa communauté.
La communication pour les interventions de développement s’adressera à tous les niveaux
de la société : national, régional, communautaire (y compris la famille et l’individu). Une
attention particulière sera accordée aux plus vulnérables et aux plus défavorisés.
Il convient de noter que des questions telles que l’examen et la révision du cadre juridique
et des aspects administratifs des systèmes, ainsi que la rédaction, la préparation et la pro-
duction proprement dites de manuels d’instructions pour la formation des officiers locaux
de l’état civil et du personnel statistique relèvent de la responsabilité de l’administration/la
direction et ne sont donc pas couvertes par le présent Manuel. Cependant, le plaidoyer et
la communication administrative visant à changer les perceptions au niveau des officiers
locaux de l’état civil et des autorités responsables à tous les niveaux est l’un des objectifs
des interventions de la communication pour le développement.
Le présent Manuel s’adresse principalement à quatre catégories de fonctionnaires :
a) Les responsables politiques et décisionnels au niveau gouvernemental qui
promulguent les lois et règlements nécessaires pour activer les programmes
d’amélioration de l’enregistrement de l’état civil et allouent les fonds indis-
pensables à la mise en œuvre d’un programme efficace;
b) Les autorités locales décentralisées ayant une influence directe ou indirecte sur
l’enregistrement des faits d’état civil, les statistiques de l’état civil et la gestion de
l’identité (gouvernement local, santé, éducation, police, structures religieuses, etc.);
c) Les officiers de l’état civil au niveau du gouvernement central et provincial;
d) Les officiers de gestion de l’identité au niveau du gouvernement central et pro-
vincial.
Communication pour le développement : pourquoi est-ce important ?
3

Le présent Manuel décrit les éléments d’un programme de communication pour le déve-
loppement (changement comportemental et changement social) efficace à l’appui du pro-
gramme d’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques
de l’état civil et de gestion de l’identité et souligne son importance.
Le projet global d’amélioration de l’enregistrement devrait comprendre un programme
de communication pour le développement continu à long terme, en tant que partie inté-
grante du fonctionnement des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de gestion
de l’identité et des statistiques de l’état civil. Une population bien informée et engagée
favorise l’enregistrement opportun et exact des faits d’état civil à mesure qu’ils se pro-
duisent, de manière continue et permanente.
Il est recommandé que le programme de communication pour le développement suive
une stratégie de mise en œuvre progressive. Il doit y avoir un haut niveau de coordina-
tion et collaboration entre les organismes participant aux systèmes d’enregistrement des
faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité et les organismes
donateurs. Les producteurs et les principaux utilisateurs de données et d’informations
devraient également travailler de manière coordonnée et collaborative pour renforcer
ces systèmes importants qui sont si pertinents pour l’individu et la société, y compris les
interventions en matière de changement comportemental et social.
Un élément important du programme de communication pour le développement est l’as-
surance d’un véritable engagement de la part du gouvernement à maintenir la confidentia-
lité des données et informations des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de
statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité, sans quoi la collecte de données de-
viendrait très difficile. Un autre élément important est le caractère obligatoire de l’enregis-
trement des faits d’état civil. Comme indiqué dans les Principes et recommandations pour
un système de statistiques de l’état civil, troisième révision, le système d’enregistrement des
faits d’état civil d’un pays doit être obligatoire afin de garantir son bon fonctionnement et
son efficacité1. Les pays devraient identifier des mesures incitatives et/ou des dispositions 1 Principes et recommandations
juridiques permettant d’avoir recours à des motivations positives ou « négatives » pour pour un système de statistiques
assurer l’enregistrement obligatoire des faits d’état civil. de l’état civil, troisième révision
(2015). Disponible à l’adresse
Des systèmes performants, permanents et continus d’enregistrement des faits d’état civil, https://unstats.un.org/unsd/
de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité offrent d’importants avantages à demographic/standmeth/prin-
l’individu, à la nation qui les applique, aux régions et aux communautés du pays, ainsi qu’à ciples/M19Rev3fr.pdf.
la communauté mondiale.
Pour l’individu, le principal avantage est que l’enregistrement des naissances permet de
produire un certificat qui est la preuve légale de son identité, de son nom, de celui de ses
parents, de son sexe, et de ses lieu et date de naissance. Ce document juridique permanent
constitue pour l’intéressé une protection de ses droits fondamentaux et de ses droits civils
en tant que membre de la société.
À l’échelle de la nation, des systèmes efficaces d’enregistrement des faits d’état civil, de
statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité, qu’ils soient gérés dans le cadre d’un
système administratif centralisé ou décentralisé, sont essentiels pour la planification pré-
cise des programmes destinés à promouvoir le bien-être de la population nationale. Tel est
le cas notamment de l’analyse démographique des statistiques, qui est essentielle pour une
bonne planification du développement social, y compris la conception et la mise en œuvre
des mesures de santé publique, les soins maternels et infantiles, la planification familiale,
la sécurité sociale, l’éducation, le logement et le développement économique.
L’information doit être disponible jusqu’au niveau communautaire de façon permanente
et continue. Il est essentiel de suivre la croissance naturelle de la population dans les dif-
férentes circonscriptions administratives du pays, et c’est précisément ce que le système
d’enregistrement des faits d’état civil permet de faire.
Au niveau local, il est primordial de disposer d’informations précises pour planifier cor-
rectement les besoins de la communauté, notamment en matière de santé et d’éducation,
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
4 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

ainsi que pour le logement et l’évaluation des besoins en main-d’œuvre et l’emploi. Les
efforts de sensibilisation, tant au niveau local que national, ne peuvent être informés que
par des statistiques crédibles.
Un avantage important pour un pays qui entreprend un programme à long terme d’amélio-
ration de ses systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et
de gestion de l’identité est qu’en étant efficaces, ces systèmes peuvent en fait permettre de
réaliser des économies. Des programmes tels que l’immigration et la naturalisation, la ges-
tion de l’identité, le contrôle des passeports, les prestations sociales et de santé nationales,
les registres de population, l’éducation, la conscription, les services d’identification et les
2 Manuel des systèmes d’enregis- listes électorales peuvent comporter des exigences auxquelles l’état civil doit répondre2 .
trement des faits d’état civil On peut avancer l’argument irréfutable que si des informations précises ne sont pas dis-
et de statistiques de l’état civil :
ponibles pour les besoins de la planification gouvernementale, cela peut entraîner un
gestion, fonctionnement
et tenue, première révision gaspillage considérable des ressources financières du pays. Ainsi, le gouvernement peut
(à paraître). utiliser de précieuses ressources financières à la construction d’hôpitaux, d’écoles ou de
logements qui ne sont pas nécessaires. Il peut aussi devoir se lancer à grands frais dans la
construction accélérée de telles installations, dont le besoin n’avait pas été prévu à l’avance
faute de données démographiques fiables. Des fonds qui auraient pu aller utilement à
d’autres programmes indispensables se trouvent ainsi gaspillés. Si les informations re-
quises ne sont pas disponibles, le gouvernement peut également se trouver amené à or-
ganiser des enquêtes démographiques spéciales, qui sont très coûteuses et ne fournissent
des indicateurs qu’au niveau macroéconomique. En consacrant un montant relativement
modeste à l’amélioration de ses systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statis-
tiques de l’état civil et de gestion de l’identité, le gouvernement peut réaliser une économie
substantielle de fonds publics.
Les informations sur les avantages des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil,
de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité efficaces décrites en détail dans
le présent Manuel peuvent constituer un élément précieux du programme de commu-
nication pour le développement, et une bonne partie de ces informations devrait figurer
dans les manuels de formation, dépliants/brochures, communiqués de presse et supports
publicitaires de type commercial, en fonction du contexte du pays cible. Ces informations
peuvent être adaptées à divers groupes cibles, comme les fonctionnaires, les planificateurs
économiques et sociaux, les démographes, les statisticiens, les professionnels de la santé et
de la recherche médicale, ainsi que le personnel chargé de l’enregistrement des faits d’état
civil et des statistiques de l’état civil, les chefs religieux locaux, les dirigeants communau-
taires formels et informels et d’autres acteurs clés. Les messages et arguments de chaque
groupe engagé dans le programme de communication pour le développement seront iden-
tifiés de manière participative et assureront son adaptation et sa représentativité pour le
groupe social respectif.
Pour la communauté mondiale, il est capital de connaître avec précision l’évolution (aug-
mentation ou diminution) de la population d’un pays ou d’une région. Le signalement des
maladies infectieuses et chroniques, qui permet de mesurer la morbidité et la mortalité,
est essentielle pour identifier les régions qui pourraient avoir besoin de l’aide de la com-
munauté mondiale. Cela inclut l’aide à la recherche médicale qui est si essentielle à notre
époque de grande mobilité des populations.
5

Introduction

A. Contexte
1. Comme le soulignent les Principes et recommandations pour un système de statis-
tiques de l’état civil, troisième révision, l’objectif essentiel de l’enregistrement des faits
d’état civil est de fournir des instruments juridiques qui intéressent directement les per-
sonnes. Les sociétés actuelles, même les moins développées, se caractérisent par une
grande complexité dans les relations interpersonnelles et par une bureaucratisation crois-
sante dans les rapports entre les individus et l’État; il est donc important, pour assurer la
sécurité juridique, que l’individu dispose d’instruments probants spéciaux qui lui per-
mettent de prouver, avec une certitude absolue, les faits relatifs à son existence, son iden-
tité et sa situation personnelle et familiale3. 3 Voir https://unstats.un.org/
2. Comme mentionné dans le Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état ci- unsd/demographic/stand-
meth/principles/M19Rev3fr.pdf.
vil et de statistiques de l’état civil : gestion, fonctionnement et tenue, première révision, les
statistiques de l’état civil et l’enregistrement des faits d’état civil sont des entités distinctes,
mais il est essentiel qu’elles soient établies, maintenues et exploitées en tant que compo-
santes d’un système coordonné et cohérent d’enregistrement et de production de statis-
tiques de l’état civil. En outre, l’émergence de l’interconnexion entre les systèmes d’enre-
gistrement des faits d’état civil et de gestion de l’identité ajoute une dimension
supplémentaire à la structure du système d’enregistrement des faits d’état civil et des sta-
tistiques de l’état civil. L’enregistrement des faits d’état civil se définit comme l’enregistre-
ment continu/permanent, obligatoire et universel de l’existence et des caractéristiques des
faits d’état civil concernant la population, tel que prévu par décret ou règlement confor-
mément aux exigences légales de chaque pays. Il est important de souligner la qualité
d’universel par rapport au droit de la population à l’enregistrement des faits d’état civil. 4 Manuel des systèmes d’enregis-
L’état civil est également la source qui tient à jour les registres de la population et les listes trement des faits d’état civil
d’identité dans les pays où ils existent4. et de statistiques de l’état civil :
3. Comme les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état gestion, fonctionnement
civil et de gestion de l’identité (EEC/SEC/GI) sont basés sur les Principes et recommanda- et tenue, première révision
(à paraître).
tions, une nouvelle révision du document a été effectuée et formellement adoptée en 2014,
soit la plus récente d’une série de mises à jour des principes et recommandations pour un 5 Principes et recommandations
système de statistiques de l’état civil, publiés pour la première fois en 19535. La première pour un système de statistiques
révision a été publiée en 19736 , et la deuxième en 20017. Le dernier ensemble de principes de l’état civil (publication
et recommandations fournit des orientations sur la mise en place d’un système opération- des Nations Unies, n° de
vente 1953.XVII.8).
nel de collecte, de traitement et de diffusion des statistiques de l’état civil; l’amélioration
6
des sources de statistiques de l’état civil, principalement le fonctionnement du système Principes et recommandations
d’enregistrement des faits d’état civil et de ses composantes; et le rôle de sources complé- pour un système de statistiques
de l’état civil, première révision
mentaires de statistiques de l’état civil, telles que les recensements de la population, les
(publication des Nations Unies,
enquêtes sur les ménages et les registres de santé publique. n° de vente F.73.XVII.9).
4. Des systèmes efficaces assurent une couverture complète des naissances vivantes, 7 Principes et recommandations
morts fœtales, décès, mariages et divorces survenant dans une zone spécifique, confèrent pour un système de statistiques
une identité juridique à tous, et gèrent les différentes dimensions de l’identité juridique et de l’état civil, deuxième révision
des preuves de l’identité juridique. Ils fournissent des données et informations opportunes, (publication des Nations Unies,
exactes et complètes sur des faits d’état civil. Ils sont exempts d’omissions, d’enregistre- n° de vente F.01.XVII.10).
ments tardifs ou de doubles enregistrements d’un même événement, et offrent un service
rapide au public. Ils sont moins vulnérables à la mauvaise utilisation, à la contrefaçon et à
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
6 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

la falsification des registres d’état civil, qui ont une valeur juridique et économique pour
l’individu et la société.
5. Le présent Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques
de l’état civil et de gestion de l’identité : communication pour le développement remplace le
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil : éla-
boration de programmes d’information, d’éducation et de communication, paru en 2000, et
fournit un cadre théorique et des outils basés sur de nouvelles recherches dans le domaine
de la communication et de la psychologie sociale.
6. Un programme global d’amélioration de ces systèmes devrait comprendre au moins
trois composantes principales :
a) Le cadre juridique, y compris la législation et les règlements (pouvant inclure
des protocoles sur la divulgation d’informations);
b) Les procédures et l’organisation administratives, y compris la gestion, le fonc-
tionnement et la maintenance (pouvant inclure l’informatisation des systèmes
d’enregistrement, ou être une composante distincte du programme global);
c) La communication pour le développement (changement comportemental et
changement social).
7. Les systèmes d’enregistrement en place dans le pays devront être examinés de manière
approfondie bien avant la création du bureau de la communication pour le développement et
du comité interorganismes. Il faudra ainsi conduire une évaluation nationale approfondie de
l’état actuel de développement des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statis-
8
tiques de l’état civil et de gestion de l’identité du pays, ainsi qu’une étude de faisabilité pour
Déclaration universelle
lancer un programme global d’amélioration de ces systèmes.
des droits de l’homme (1948),
art. 6 et 15; Convention 8. Il y a une différence entre l’enregistrement des faits d’état civil et la gestion de l’identité.
relative au statut des réfugiés Les certificats de naissance et de décès et autres confirmations d’événements d’état civil sont
(1951), art. 25 et 27; Conven- une entrée dans le système de gestion de l’identité. Se concentrer uniquement sur le système
tion relative au statut des de gestion de l’identité portera préjudice au processus d’enregistrement des faits d’état civil
apatrides (1954), art. 25
en général. Dans certains pays, où l’accent a été mis sur l’émission d’une carte d’identité pour
et 27; Convention sur la
réduction des cas d’apatridie tous, en ignorant la composante de l’état civil, l’enregistrement des faits d’état civil et les sta-
(1961), art. 1 à 4; Convention tistiques de l’état civil en pâtiront à plus long terme, n’offrant pas de statistiques d’état civil
internationale sur l’élimina- correctes pour informer les politiques et contribuer à d’autres décisions cruciales dans le pays.
tion de toutes les formes de
9. La première priorité du programme d’amélioration serait d’assurer l’enregistrement
discrimination raciale (1965),
article 5, d, iii; Pacte interna- des naissances et des décès et, dans la mesure du possible, des mariages et des divorces.
tional relatif aux droits civils La deuxième priorité sera d’assurer le lien entre l’enregistrement des faits d’état civil et les
et politiques (1966), art. 24; statistiques de l’état civil. Enfin, la troisième priorité sera de veiller à ce que l’enregistrement
Convention sur l’élimination des faits d’état civil fournisse en temps utile des données appropriées au système de gestion
de toutes les formes de de l’identité (carte d’identité, carte d’électeur, permis de conduire, etc.). Toutes les personnes
discrimination à l’égard des impliquées dans les processus d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état
femmes (1979); Convention civil et de gestion de l’identité doivent comprendre que l’identité juridique d’une personne
relative aux droits de l’enfant
est établie par l’enregistrement de la naissance et retirée par l’enregistrement du décès.
(1989), art. 7 et 8; Conven-
tion internationale sur la
protection des droits de tous B. Stratégie des Nations Unies pour une identité
les travailleurs migrants et
des membres de leur famille juridique pour tous
(1990), art. 29; Convention
relative aux droits des per- 1. Introduction
sonnes handicapées (2006),
art. 18. 10. Toute personne a le droit d’être reconnue en tant que personne devant la loi, confor-
mément à l’article 6 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et à plusieurs
9 Principes et recommandations instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme8 .
pour un système de statistiques
de l’état civil, troisième révision 11. Comme l’enregistrement des faits d’état civil établit l’existence d’une personne au
(2015), par. 286. regard de la loi, il est le moyen fondamental d’accorder une identité juridique9. En outre,
Introduction
7

l’état civil est reconnu comme la source ultime pour la production de statistiques d’état
civil complètes, régulières et fiables10. 10 Ibid., par. 279.
12. Préoccupé par le fait que la couverture de l’enregistrement des faits d’état civil n’est
pas universelle et complète dans tous les pays du monde, le Programme de développement
durable à l’horizon 2030 a établi l’indicateur 17.19.2 — Proportion de pays ayant atteint
100 % d’enregistrement des naissances et 80 % d’enregistrement des décès.
13. Il est largement reconnu que l’identité juridique joue un rôle de catalyseur dans la
réalisation d’au moins douze des objectifs de développement durable. Les données géné-
rées par l’enregistrement de faits d’état civil et les registres de la population permettent de
mesurer plus de 60 indicateurs. Comme l’enregistrement des faits d’état civil établit l’exis-
tence d’une personne au regard de la loi, il a traditionnellement été le moyen fondamental
d’accorder une identité juridique. L’identité juridique a un rôle essentiel à jouer pour que
la communauté mondiale tienne sa promesse de ne laisser personne de côté, comme le
préconise le Programme 2030.
14. De manière tout aussi importante, la bonne gouvernance telle que promue par l’Or-
ganisation des Nations Unies et la Banque mondiale comprend invariablement la garantie
de l’enregistrement correct et universel de tous les faits d’état civil (naissances, décès, ma-
riages, divorces, etc.), la délivrance de certificats qui ont une valeur légale et introduisent
l’identité juridique à vie de l’individu, l’enregistrement qui se traduit par des statistiques
d’état civil complètes, régulières et fiables et qui représentent une entrée dans le système
de gestion de l’identité.
15. L’évaluation de la population adulte sans preuve valable d’identité juridique ainsi que
du nombre d’enfants non enregistrés — donc sans identité juridique — varie; mais elle est
certainement considérable. Par exemple, en ce qui concerne l’enregistrement pleinement
fonctionnel et universel des naissances et des décès (instruments essentiels pour respective-
ment conférer et retirer une identité juridique), il fait défaut dans près de la moitié des pays
du monde.

Programme des Nations Unies relatif à l’identité juridique : unité d’action des Nations Unies
Le Programme des Nations Unies relatif à l’identité juridique (2020-2030), soutenu par la Vice-
Secrétaire générale, a été lancé suivant le principe d’unité d’action des Nations Unies (avec le
Groupe de la Banque mondiale) pour aider les États Membres à mettre en place des systèmes
d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité
qui soient holistiques, durables et nationaux.
Objectifs clés :
– Accroître la visibilité des efforts des Nations Unies concernant la cible 16.9 en tant que
facteur de changement pour accélérer les progrès des États Membres dans la réalisation
des objectifs de développement durable;
– Sensibiliser aux impacts négatifs transversaux potentiels de l’absence d’identité juri-
dique (dès la naissance) dans les objectifs de développement durable.
Domaines d’intervention des organismes des Nations Unies en matière de communica-
tion et de sensibilisation
Les efforts se concentrent sur la réduction du fossé identitaire mondial — avec un objectif de
référence de plus de 300 millions d’ici 2025 — qui permettront de fournir aux États Membres
les statistiques d’état civil et informations démographiques nécessaires pour obtenir des
gains socioéconomiques, améliorer l’administration publique, la planification et le suivi.
– Objectif 1 : Pas de pauvreté
– Objectif 2 : Faim « Zéro »
– Objectif 3 : Bonne santé et bien-être (suite à la page suivante)
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
8 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

– Objectif 4 : Éducation de qualité


– Objectif 5 : Égalité entre les sexes
– Objectif 8 : Travail décent et croissance économique
– Objectif 9 : Industrie, innovation et infrastructure
– Objectif 10 : Inégalités réduites
– Objectif 11 : Villes et communautés durables
– Objectif 16 : Paix, justice et institutions efficaces
– Objectif 17 : Partenariats pour la réalisation des objectifs
Appels à l’action
Par le biais d’appels à l’action ciblés pour des engagements à des moments de grande visi-
bilité, les Nations Unies visent à sensibiliser et soutenir le Programme relatif à l’identité juri-
dique au sein de la communauté du développement ainsi qu’à appeler à des engagements
à s’unir au soutien aux États Membres pour atteindre cet objectif de référence via le Fonds
d’affectation spéciale multipartenaires.
Le futur Fonds d’affectation spéciale multipartenaires :
– Facilitera une approche cohérente dans l’ensemble du système des Nations Unies afin
de répondre aux demandes de soutien des États Membres pour le renforcement de
leur politique et programmation en matière d’identité juridique à tous les niveaux;
– Permettra aux principaux partenaires de financement et de développement qui sou-
tiennent les efforts déployés dans l’ensemble du système des Nations Unies de mettre
des ressources en commun et de maximiser les investissements.
Ces appels à l’action sont l’occasion de créer un climat favorable à un engagement politique
plus concret, de galvaniser l’action et de sensibiliser le public à la raison pour laquelle et la ma-
nière dont l’identité juridique est une question transversale qui peut être liée aux 17 objectifs
de développement durable, démontrant ainsi pourquoi nous risquons de ne pas réaliser le
Programme 2030 et de ne pas tenir notre promesse de ne laisser personne de côté si nous n’at-
teignons pas la cible 16.9.
Matériel de communication et de sensibilisation
Les matériels de communication et de sensibilisation à l’appui du Programme des Nations
Unies relatif à l’identité juridique qui peuvent être élaborés et/ou diffusés de manière coor-
donnée sont notamment les suivants :
• Demandes de politique de sensibilisation
• Points de discussion
• Communiqués de presse
• Contenu de médias sociaux
• Dossiers de sensibilisation
• Articles, tribunes libres, blogs
• Études de cas, histoires nationales, témoignages
• Messages vidéo en direct et enregistrés
• Autres matériels
Ces matériels fourniront à des groupes cibles et autres partenaires externes un contenu spéci-
fique qui pourra être utilisé et adapté, si nécessaire, aux contextes nationaux à des fins d’enga-
gement et de sensibilisation, en démontrant le rôle fondamental de l’identité juridique dans
chaque sujet respectif. En outre, une présentation standard (PowerPoint) et une boîte à outils
numérique ont été développés à l’usage des organismes membres du Groupe d’experts des
Nations Unies en identité juridique pour servir de base à la création de présentations ou à
la rédaction de messages clés/médias sociaux concernant le Programme des Nations Unies
relatif à l’identité juridique.
Introduction
9

Groupe d’experts des Nations Unies en identité juridique


Reconnaissant que la question de l’identité juridique pour tous est d’une importance capitale
pour la réalisation du Programme de développement durable, la Vice-Secrétaire générale de
l’Organisation des Nations Unies a lancé la création du Groupe d’experts des Nations Unies
en identité juridique en septembre 2018, coprésidé par le Département des affaires écono-
miques et sociales du Secrétariat de l’ONU, le Programme des Nations Unies pour le dévelop-
pement (PNUD) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
L’objectif essentiel du Groupe d’experts est de garantir une approche homogène, harmonisée
et coordonnée de tous les organismes et programmes des Nations Unies, ainsi que du Groupe
de la Banque mondiale, en fournissant des conseils et un soutien aux États Membres afin de
garantir une installation et un développement holistiques des systèmes d’enregistrement
des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité, en commençant
par l’élaboration d’une définition opérationnelle de l’identité juridique. Il veille donc à ce que
le système des Nations Unies et le Groupe de la Banque mondiale assurent la cohérence tant
au niveau des politiques que de la mise en œuvre lorsqu’il s’agit d’aider les pays à renforcer
les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion
de l’identité de manière holistique et interopérable.
Le Groupe d’experts fonctionne sous la responsabilité du Groupe chargé des résultats stra-
tégiques touchant à la mise en œuvre intégrée des objectifs de développement durable (qui
relève du Groupe des Nations Unies pour le développement durable) et s’articule autour de
quatre piliers : a) approche coordonnée à l’échelle du système pour la mise en œuvre de
l’identité juridique afin de faire progresser le Programme 2030; b) recherche et preuves pour
l’action au niveau des pays; c) communications et sensibilisation; et d) soutien technique et
financement de la mise en œuvre au niveau des pays.
Du point de vue normatif et du mandat, le Groupe d’experts se concentre sur l’élargissement
du cadre méthodologique international existant en matière d’enregistrement des faits d’état
civil et de statistiques de l’état civil afin de couvrir la gestion de l’identité dans un système
complet qui garantit l’identité légale de tous, de la naissance à la fin de la vie.

2. Définitions
16. Aux fins de la définition opérationnelle de l’Organisation des Nations Unies, l’iden-
tité juridique s’entend des caractéristiques de base de l’identité d’un individu, par exemple
le nom, le sexe, le lieu et la date de naissance conférés par l’enregistrement et la délivrance
d’un certificat par un service d’état civil autorisé à la suite d’une naissance. Si la naissance
n’a pas été enregistrée, l’identité juridique peut être conférée par une autorité habilitée à le
faire; le système doit être relié au système d’état civil de façon à garantir une gestion glo-
bale de l’identité juridique, de la naissance à la mort. L’identité juridique est retirée lorsque
l’autorité d’état civil enregistre le décès et délivre l’acte qui l’atteste.
17. Dans le cas des réfugiés, les États Membres sont principalement responsables de la
délivrance d’une preuve d’identité juridique. La délivrance d’une preuve d’identité juri-
dique aux réfugiés peut également être administrée par une autorité internationalement
reconnue et mandatée.
18. L’enregistrement des faits d’état civil se définit comme l’inscription continue, per-
manente, obligatoire et universelle de l’existence et des caractéristiques des faits d’état ci-
vil relatifs à la population, conformément aux dispositions législatives et réglementaires de
chaque pays. Il est effectué principalement dans le but d’établir les documents prévus par
la loi11. 11 Ibid.
19. La preuve de l’identité juridique est définie comme un justificatif, tel que l’acte
de naissance, la carte d’identité ou l’attestation d’identité numérique qui sont reconnus
comme preuve de l’identité juridique en vertu du droit national.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
10 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

12 Manuel des systèmes 20. Le registre de la population est défini12 comme « un système de données individua-
d’enregistrement des faits lisées, c’est-à-dire un mécanisme assurant l’enregistrement continu ou un système de
d’état civil et de statistiques confrontation de renseignements personnels concernant chaque membre de la population
de l’état civil : gestion,
résidente d’un pays, conçu de telle manière qu’à des intervalles de temps déterminés on
fonctionnement et tenue,
première révision (à paraître). puisse connaître avec précision la taille et les caractéristiques de cette population.
L’actualisation d’un tel registre est un processus continu dans le cadre duquel la notifica-
tion de certains événements enregistrés dans différents systèmes administratifs, comme
les registres civils, est automatiquement liée à un registre de population sur une base cou-
rante. La méthode et les sources de mise à jour doivent couvrir tous les changements afin
que les caractéristiques des personnes figurant dans le registre restent actuelles. En raison
de la nature d’un registre de population, son organisation, mais aussi son fonctionnement,
doivent avoir une base juridique.

21. Bien qu’il n’existe pas de définition internationalement reconnue de la gestion de


l’identité, ce terme désigne la délivrance d’une preuve d’identité juridique à chaque in-
dividu par une entité autorisée par le gouvernement et la maintenance de systèmes de
gestion des informations et des documents associés à cette identité.

22. Les statistiques de l’état civil représentent la collecte de données sur les faits d’état civil
intervenus du vivant d’un individu ainsi que les caractéristiques de ces faits eux-mêmes et des
personnes intéressées. Elles fournissent des informations cruciales sur la population du pays
13 Principes et recommandations considéré13.
pour un système de statistiques
de l’état civil, troisième révision
(2015), par. 1. 3. Mise en œuvre — considérations générales
23. Les États Membres devraient adopter et mettre en œuvre l’approche holistique de l’en-
registrement de tous les faits d’état civil, de la production de statistiques d’état civil, de l’éta-
blissement et de la tenue de registres de la population et de dispositifs de gestion de l’identité
de la naissance au décès, et il devrait y avoir une interopérabilité totale entre ces fonctions de
manière simultanée, conformément aux normes et recommandations internationales.

24. Dans leurs efforts visant à établir l’identité juridique de toutes les personnes se trou-
vant sur leur territoire, les États Membres devraient promouvoir l’inclusion des commu-
nautés marginalisées et pauvres et ne devraient pas les abandonner davantage, suivant le
principe essentiel d’enregistrement universel des faits d’état civil énoncé dans les normes
internationales.
14 Le HCR enregistre et fournit
une preuve d’identité juri- 25. Les États Membres ont la responsabilité de reconnaître toutes les personnes pré-
dique à un grand nombre sentes sur leur territoire en tant que personnes devant la loi, sans préjudice de leur
de réfugiés, personnes nationalité (ou de leur absence de nationalité), de leur statut juridique, de leur sexe ou
déplacées à l’intérieur de la durée de leur séjour, et dans le cas des personnes déplacées dont les documents
de leur pays et apatrides,
officiels peuvent avoir été perdus, détruits ou confisqués au cours d’un conflit humain
conformément au cadre
international pertinent, ou d’une catastrophe naturelle, d’honorer les titres temporaires délivrés par un orga-
notamment la Convention nisme intergouvernemental tel que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les
de 1951 relative au statut réfugiés (HCR), jusqu’à ce que l’identité juridique de la personne soit réaffirmée par le
des réfugiés, art. 25, 27 et 28; pays d’origine ou le pays de refuge14 .
les Principes directeurs
relatifs au déplacement de 26. La protection des données personnelles et les droits de l’individu à la vie privée de
personnes à l’intérieur de base et au consentement quant à la manière dont celles-ci sont traitées, gérées et consultées
leur propre pays, Principe 20;
par des organismes publics et privés sont d’une importance fondamentale. Tous les États
et la Déclaration de New
York pour les réfugiés et les Membres devraient adopter des lois globales sur la protection des données et la vie privée
migrants, Cadre d’action qui sécurisent les données d’identité des personnes détenues par les États et permettent
global pour les réfugiés, aux personnes de voir comment leurs données sont traitées et consultées par les orga-
paragraphe 5, d et f. nismes publics et privés et dans quel but.
Introduction
11

4. Mise en œuvre — considérations spécifiques


27. En mettant en œuvre l’approche holistique de l’enregistrement des faits d’état civil,
des statistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité, les États Membres doivent ga-
rantir l’enregistrement universel de tous les faits d’état civil se produisant dans le pays,
principalement les naissances et les décès. Il faut pour cela s’assurer que le réseau d’offi-
ciers de l’état civil couvre l’ensemble du pays et que les officiers de l’état civil, en tant que
fonctionnaires, fournissent les services d’enregistrement de manière continue, obligatoire
et confidentielle. Les deux principales composantes concernent le cadre juridique actua-
lisé de l’enregistrement des faits d’état civil et l’extension du réseau des officiers d’état civil
pour couvrir toutes les régions — toutes deux étant clairement identifiées comme étant
des fonctions et responsabilités gouvernementales.
28. L’établissement, le fonctionnement et la tenue d’un registre de la population fondé
sur un mandat légal non ambigu offrent le mécanisme nécessaire à un certain nombre
de fins administratives et statistiques. En pratique, un registre de la population ne peut
être décrit comme tel sans être lié à l’enregistrement de faits d’état civil, qui constituent
des informations fondamentales de mise à jour, avec les changements d’adresse. À cet
égard, les registres de la population sont une forme de recensement continu, englobant
la structure de la population à un moment donné, avec toutes les modifications qui s’y
produisent à chaque instant. Le principe essentiel des registres de la population et de leur
fonctionnement est que le système d’enregistrement de l’état civil est particulièrement
bien placé pour fournir des données fiables à introduire dans les registres de la population.
Plus précisément, les registres de population sont initialement constitués à partir d’un
inventaire d’informations sur les habitants d’une certaine zone (souvent des informations
de recensement) et de la mise à jour continue des faits de naissances, décès, adoptions,
légitimations, reconnaissances, mariages, divorces, annulations et séparations judiciaires,
changements de nom ou de sexe, et changements de résidence. Une connexion efficace
avec l’autorité chargée de l’enregistrement des faits d’état civil constitue donc un élément
fondamental pour le bon fonctionnement du registre de population.
29. Dans les pratiques récentes des pays et régions qui ont mis en place et tiennent à jour
des registres de population, celle consistant à attribuer un numéro d’identification unique,
souvent appelé numéro d’identification personnel, à chaque individu à sa naissance puis à
retirer ce numéro uniquement après le décès s’est avérée être un instrument essentiel pour
garantir la qualité des informations individuelles, relier les différents registres, prévenir
les doubles emplois et permettre un contrôle plus fiable de la qualité du contenu des re-
gistres. L’importance de ce numéro est encore plus grande dans les mécanismes de gestion
de l’identité en cours d’élaboration dans un nombre croissant de pays en vue de délivrer
une identification sécurisée à tous. Il existe également, par exemple en Thaïlande, un nu-
méro d’identification de la maison, qui permet aux autorités de produire des statistiques
adéquates sur les ménages.
30. S’agissant de la production de statistiques d’état civil régulières, précises, oppor-
tunes et fiables, la mise en place et le fonctionnement de registres de la population sont un
pas important dans la bonne direction. Comme indiqué plus haut, les registres de popula-
tion sont utilisés par le gouvernement à des fins administratives; cette approche se traduit
par des procédures systématiques dans lesquelles tous les protocoles et responsabilités de
toutes les institutions concernées (établissements de santé publics et privés, officiers de
l’état civil, agents des registres de population, offices des statistiques officiels) sont bien
développés et intégrés dans la routine quotidienne. Les registres de la population utilisés
comme source de statistiques de l’état civil garantissent un accès à jour aux informations
individuelles, ainsi que la possibilité de relier les informations individuelles à d’autres
sources de données, ce qui améliore la qualité des informations dans le processus.
31. Les informateurs (notifiants) jouent un rôle essentiel dans la collecte de la majeure
partie des informations. Par conséquent, un certain nombre de pays désignent spécifi-
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
12 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

quement (par le biais de la loi sur l’état civil) l’établissement de santé ou son responsable
comme étant chargé d’informer sur les naissances, morts fœtales et décès survenant dans
l’établissement. En pratique, c’est le personnel de l’établissement de santé qui collecte ef-
fectivement les informations et remplit le formulaire, qui peut être en version papier ou
électronique. Dans le cas d’un formulaire papier, une fois rempli, celui-ci est soumis au
bureau de l’état civil, où les informations indiquées sont vérifiées. L’officier d’état civil, en
tant que fonctionnaire de l’État, est habilité à demander des documents d’identification
aux parents et vérifie si le nom, la date de naissance et l’adresse correspondent à ceux
fournis dans le formulaire. En outre, il apporte toute information manquante dans le for-
mulaire en l’obtenant directement auprès des parents, ce qui garantit l’exhaustivité des
données recueillies.
32. Le processus par lequel les hôpitaux signalent les événements au bureau d’état civil
local peut être très efficace en termes de rapidité et de qualité de l’information. Toutefois,
la mesure dans laquelle les hôpitaux se conforment à l’obligation de transmettre les notifi-
cations au bureau d’état civil peut avoir une incidence sur ce point. Cela est particulière-
ment pertinent dans les pays où les soins de santé sont fournis par des institutions privées
et publiques, ou lorsque le secteur de la santé est fragmenté. Les procédures de certains
établissements de santé peuvent être plus strictes que d’autres. Cela souligne l’importance
de la définition des rôles et du partage des données entre les autorités sanitaires et d’en-
registrement (dans les deux sens) afin d’éviter des processus onéreux et décourageant la
réalisation de questions relatives à l’enregistrement.
33. Dans le cadre de la gestion de l’identité, l’objectif essentiel de l’enregistrement des
faits d’état civil est de fournir des instruments juridiques présentant un intérêt direct pour
les personnes. La raison principale de l’existence de l’état civil (son objectif fondamental
et qui doit être facilité par l’État) est de servir d’institution capable de divulguer des faits
relatifs à l’état civil sur la base de principes juridiques techniques, grâce auxquels les in-
dividus peuvent être assurés de la légitimité et de l’authenticité des faits relatifs à l’état
civil afin de les accréditer auprès d’autres individus ou de l’administration elle-même, au
moyen de documents d’enregistrement publics appelés certifications.
34. Par la suite, l’agence de gestion de l’identité ajoutera, en temps utile, des informa-
tions supplémentaires et pertinentes, comme le prévoit la loi, telles que des photographies,
empreintes digitales et autres éléments biométriques. La délivrance de cartes d’identité ou
autres justificatifs d’identité qui, à leur tour, donneront aux individus accès aux services
publics et privés, ainsi que d’autres documents, tels que permis de conduire, passeports,
cartes bancaires, incombera à l’autorité de l’agence de gestion de l’identité. Dans un certain
nombre de pays, l’intégration du système d’enregistrement de l’état civil et du système de
gestion de l’identité a été un facteur clé dans la création et la maintenance d’un système
de données démographiques sûr, efficace et interopérable. Cette intégration a été bénéfique
tant pour le gouvernement que pour les individus en termes d’accès aux droits sociaux, de
meilleur contrôle des dépenses publiques et d’amélioration de la qualité des données sous-
jacentes pour la production de statistiques de l’état civil.
35. Dans les pays où le système d’enregistrement de l’état civil a été négligé pendant de
longues périodes, l’agence de gestion de l’identité devra d’abord relever un défi particu-
lièrement important : délivrer des documents d’identité à des personnes vivantes, adultes
et enfants, dont la naissance n’a jamais été enregistrée ou qui n’ont jamais reçu leur cer-
tificat de naissance. Elle devra donc mettre au point des mécanismes pour garantir l’en-
registrement de chaque naissance — et de chaque décès — dans le pays, tout en délivrant
des documents d’identité à ceux qui n’en ont jamais eu. Cela concerne en particulier les
enregistrements tardifs de naissances, qui ne doivent pas être comptabilisés avec les évé-
nements actuels. Il est important d’avoir dans la loi des dispositions qui permettent l’enre-
gistrement des décès de personnes dont la naissance n’a jamais été enregistrée. Toutefois,
à terme, l’agence devrait transformer ses opérations en procédures de routine pour la dé-
livrance de certificats de naissance et de décès et de cartes d’identité.
Introduction
13

36. Un autre défi auquel est confrontée une agence de gestion de l’identité, en particu-
lier si elle a repris la fonction d’enregistrement de l’état civil, est d’assurer la production
de statistiques d’état civil régulières, précises et fiables. Toutes les informations concer-
nant la survenance de l’événement et les caractéristiques des parties prenantes concer-
nées, conformément aux normes statistiques internationales, doivent être intégrées dans
les protocoles et procédures de notification. L’établissement de canaux de communication
réguliers avec l’autorité statistique nationale est un autre élément essentiel de l’ensemble
du processus de mise en place d’un système holistique d’enregistrement des faits d’état
civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité au niveau national.

37. La figure 1 présente un modèle actuellement introduit et mis en œuvre dans un


certain nombre de pays qui développent des approches holistiques de ce processus en as-
sociant la fonction d’enregistrement des faits d’état civil, la gestion de l’identité et la fonc-
tion de statistiques de l’état civil. De par sa nature même, la fonction d’enregistrement
des faits d’état civil reste distincte en termes d’implications juridiques, car ses procédures
d’émission de documents légaux liés à l’état civil des personnes requièrent par définition
des protocoles adéquats et stricts. L’établissement et la tenue des registres de la population
vont dans ce modèle de pair avec la fonction d’enregistrement des faits d’état civil. La
fonction de statistiques de l’état civil reste du ressort de l’autorité statistique nationale, qui
est chargée de produire régulièrement des statistiques de l’état civil à partir des données
soumises par le registre de la population ou l’agence de l’état civil. La fonction de gestion
de l’identité est solidement intégrée en accédant aux registres de la population et en déli-
vrant des documents d’identité biométriques à différents moments de la vie d’un individu.

Figure 1
Système d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
et de gestion de l’identité

Naissances
vivantes Service de santé Sources
État civil Statistiques
Certification de complémentaires
d'état civil Statistiques
Décès la cause de décès et intermédiaires
Proches, 1. Obligatoire de l'état civil
2. Universel Compilation • Recensements
Morts sages-femmes
3. Continu/ Traitement de la population
fœtales
permanent Validation • Enquêtes Enregistrement
4. Confidentiel Contrôle qualité Informateurs des faits
Institutions d'état civil
Mariage autorisées Diffusion
Confère une
identité juridique Sources Gestion de
supplémentaires l’identité
Divorce • Légiste reg. pop.
Base de • Police
Annulations Base de
données données • Dossiers de santé
Cours
Séparation
judiciaire Flux simplifié

Institutions Registre de population


Adoptions judiciaires • Identifiant unique
• Protocoles d'accès Registres administratifs/fonctionnels Ce modèle représente une
Légitimation
Base de • Éducation approche holistique de l'enregis-
données • Emploi trement des faits d’état civil, des
Reconnaissance • Fiscalité statistiques de l'état civil et de la
• Assistance sociale
INFORMATEURS • Pensions
gestion de l'identité recommandée
Agence et services • Électeurs par l’ONU (voir Principes et
de gestion de l'identité • ... recommandations pour un système
• Passeports, cartes de statistiques de l’état civil des
d'identité
Nations Unies, révision 3); il peut
biométriques
• Capture (inscription) être adapté aux circonstances
• Identification nationales et aux structures de
• Vérification gouvernance si nécessaire.
• Services en ligne
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
14 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

38. Ce modèle holistique garantit l’établissement d’un mécanisme permettant de conférer


une identité juridique à tous de manière continue, universelle et inclusive, de la naissance
à la mort, ce qui permet également de s’appuyer sur l’interopérabilité du système en termes
d’accès à tous les services de manière efficace et égale et de développer d’autres registres à des
fins différentes en utilisant les mêmes définitions, classifications et méthodologie globale. Il
est conseillé aux pays d’adopter cette solution longitudinale de mise en place simultanée de
systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de
l’identité fondés sur des bases législatives uniques et une méthodologie globale.

C. Objectif et aperçu du contenu du Manuel


39. L’objectif du présent Manuel est d’aider à concevoir et à réaliser des interventions
de communication pour le développement (changement de comportement et changement
social) autonomes, fondées sur des preuves et mesurables, afin de soutenir le programme
d’amélioration globale des systèmes d’EEC/SEC/GI d’un pays cible. Il décrit les mesures
à prendre, étape par étape, pour développer des programmes de changement social et de
comportement efficaces.
40. Le Manuel a été restructuré pour être cohérent avec les Principes et recommandations
pour un système de statistiques de l’état civil, troisième révision, adoptés par la Commission
de statistique de l’Organisation des Nations Unies à sa quarante-cinquième session, en 2014.
41. Alors que le Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statis-
tiques de l’état civil : gestion, fonctionnement et tenue, première révision, met fortement
l’accent sur la coordination et la communication entre les systèmes d’enregistrement des
faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité, les Principes et re-
commandations, troisième révision, comportent des dispositions claires sur l’importance
de la communication et de la motivation effective du grand public à enregistrer les événe-
ments de sa vie : « Si [le public] n’est pas motivé pour faire enregistrer rapidement et avec
exactitude les faits d’état civil, les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et d’éta-
blissement des statistiques de l’état civil ne fonctionneront pas correctement. Aucun effort
ne doit être épargné pour faire comprendre au public la nécessité d’un enregistrement ra-
pide et exact, ses obligations à cet égard et la valeur que cette formalité représente pour lui
et pour la société. Le grand public doit savoir où, quand et comment faire enregistrer les
15 Principes et recommandations faits d’état civil et avoir conscience du bien-fondé d’une telle démarche »15. Le présent
pour un système de statistiques Manuel s’appuie donc sur les recommandations susmentionnées et applique les outils de
de l’état civil, troisième révision changement comportemental et social (communication pour le développement) en vue
(2015), par. 641. d’une programmation efficace. Il comprend de nouvelles approches fondées sur la re-
cherche dans le domaine; il intègre les bonnes pratiques et les enseignements tirés afin
d’aider les pays cibles à atteindre des taux élevés d’enregistrement des faits d’état civil.
42. Le chapitre I donne des orientations sur les aspects organisationnels d’un programme
de communication pour le développement (changement de comportement et changement
social); il comprend la structure du bureau de la communication pour le développement,
l’importance de la coordination, la création et les principales activités d’un comité inter­
organismes, l’intégration du programme de communication pour le développement (chan-
gement de comportement et changement social) et du programme global d’amélioration
de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la gestion de
l’identité, ainsi que la démarche à suivre pour obtenir un soutien financier et politique.
43. Le chapitre II se concentre sur la recherche, les données et l’analyse comportemen-
tale afin d’éclairer l’élaboration de stratégies et de plans, identifie les parties prenantes et
les groupes de population, et analyse les déterminants d’un comportement indésirable
dans un groupe donné.
44. Le chapitre III aborde les principaux déterminants d’un comportement indésirable,
la sélection des interventions les plus efficaces, l’élaboration de la stratégie, la planification
de l’action ainsi que les messages et arguments à transmettre.
Introduction
15

45. Le chapitre IV couvre la gestion de l’élaboration, de la mise en œuvre, du suivi et de


l’évaluation de la stratégie, la mobilisation des ressources, le calendrier et les ressources né-
cessaires, l’affectation des acteurs responsables, l’identification et la mobilisation des res-
sources humaines nécessaires au programme de communication pour le développement.
46. Le chapitre V décrit le processus technique de lancement, de mise en œuvre, de
suivi, de recherche continue, d’évaluation et d’ajustement du programme de communica-
tion pour le développement (changement de comportement et changement social).
47. Le chapitre VI contient des recommandations spécifiques visant à renforcer les sys-
tèmes nationaux d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de
gestion de l’identité.
48. Les annexes présentent en détail de nombreux éléments du programme de commu-
nication pour le développement et quelques bonnes pratiques ou exemples d’outils appli-
qués dans les pays.

D. Cadre théorique
1. Communication pour le développement
49. En 1996, l’Organisation des Nations Unies a adopté la définition de communication
pour le développement suivante : « L’Assemblée générale ... insiste sur la nécessité de soutenir
les systèmes de communication réciproque, qui facilitent le dialogue et permettent aux com-
munautés de prendre la parole, d’exprimer leurs aspirations et leurs préoccupations et de
participer aux décisions concernant leur développement »16. 16 Résolution 51/172
de l’Assemblée générale
50. En 2006, le Consensus de Rome issu du Congrès mondial sur la communication des Nations Unies, par. 6.
pour le développement17 a défini la communication pour le développement comme un
processus social basé sur le dialogue utilisant un large éventail d’outils et de méthodes. Il 17 World Congress on Commu-
s’agit également de rechercher le changement à différents niveaux, notamment en écou- nication for Development:
tant, en instaurant la confiance, en partageant les connaissances et les compétences, en Lessons, Challenges and the Way
élaborant des politiques, en débattant et en apprenant en vue d’un changement durable et Forward, Banque mondiale
significatif. Il ne s’agit pas de relations publiques ou de communication d’entreprise. (2007).
51. La communication pour le développement est une approche systématique, planifiée
et fondée sur des données probantes pour promouvoir un changement comportemental et
social positif et mesurable18 . Elle engage les communautés et les décideurs aux niveaux 18 Global Communication for
local, national et régional, dans un dialogue visant à promouvoir, développer et mettre en Development Strategy Guide
œuvre des politiques et des programmes qui améliorent la qualité de vie de tous, et utilise for Maternal, Newborn and
le dialogue et l’autonomisation comme outils pour faire participer les populations, en par- Child Health and Nutrition
Programs, UNICEF (2015).
ticulier celles qui sont marginalisées ou les plus exposées. Elle vise à renforcer la capacité
des communautés à identifier leurs propres besoins de développement, à évaluer les op-
tions et à prendre des mesures, et à évaluer l’impact de leurs actions afin de combler les
lacunes restantes.
52. Les stratégies de communication pour le développement qui favorisent le change-
ment comportemental et le changement social sont particulièrement pertinentes et, dans
de nombreux cas, essentielles pour les programmes de développement, car elles visent la
réalisation des objectifs de développement durable et, plus largement, le respect des droits
des enfants, des femmes et des hommes. Les stratégies et approches de communication
pour le développement sont nécessaires pour aider à fournir aux membres de la commu-
nauté les informations essentielles et à développer les compétences et la confiance en soi
dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées sur des questions qui concernent
leur vie et leur bien-être. Des politiques et une législation de soutien, des ressources et des
systèmes de prestation de services doivent être introduits et renforcés. Mais si l’engagement
et l’autonomisation de la population ne sont pas assurés, la réforme législative ainsi que les
efforts de service et d’approvisionnement auront, à eux seuls, un impact limité à long terme.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
16 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

53. Un changement de comportement et social durable n’est efficace que s’il s’associe à
des changements dans l’environnement socioéconomique plus large dans lequel vivent les
19 Document de position sur la familles et les communautés19. Il s’agit notamment d’aborder les facteurs sous-jacents et
communication pour le déve- contextuels tels que les politiques gouvernementales, les inégalités et les systèmes de repré-
loppement de l’UNICEF. sentation, ainsi que les questions liées à la pauvreté, à la discrimination et aux moyens de
Disponible à l’adresse subsistance durables. Dans un environnement favorable, les stratégies et programmes de
https://www.unicef.org/cbsc/
communication pour le développement peuvent contribuer à promouvoir des change-
files/C4D-Position-Paper.doc.
ments durables dans les valeurs et les pratiques; dans les croyances traditionnelles, cultu-
relles et religieuses; dans les attitudes et les perceptions; dans les relations entre les sexes;
et dans la dynamique du pouvoir au sein des communautés et entre elles. Ces change-
ments prennent souvent du temps, sont difficiles à mesurer et exigent des ressources et des
efforts soutenus. Leur nécessité est souvent sous-estimée par les gouvernements, les
agences de développement et les donateurs.
54. Auparavant connue sous le nom d’« information, éducation, communication », la
communication pour le développement utilise la recherche et les processus consultatifs
pour promouvoir les droits de l’homme, mobiliser les dirigeants et les sociétés, influencer
les attitudes et soutenir les comportements de ceux qui ont un impact sur le bien-être des
familles et des communautés concernées.
55. La réflexion actuelle sur la communication pour le développement, dans les milieux
universitaires et dans la pratique, s’appuie sur les principes clés des droits de l’homme
(participation, égalité, non-discrimination, indivisibilité et interdépendance). La contri-
bution des parties prenantes tout au long du processus stratégique de communication
pour le développement permet d’inclure les spécificités et les perspectives locales et cultu-
relles dans la conception, l’essai et la planification de stratégies de communication. Parmi
les nombreux modèles utilisés pour le changement de comportement et social, l’ONU a
adopté une approche qui intègre les meilleurs éléments de plusieurs modèles, tout en veil-
lant à ce que les principes clés des droits de l’homme, de l’égalité des sexes et des normes
axées sur les résultats soient pris en compte.
56. Dans cette perspective, les participants ne sont plus perçus comme des destinataires
passifs de l’information (public, groupe cible) mais comme des acteurs pertinents d’un
processus de communication visant à réaliser leurs droits. Toute la gamme des moyens
de communication (des médias de masse à la communication interpersonnelle, des tech-
nologies traditionnelles aux nouvelles technologies, de l’imprimé au numérique, etc.) est
considérée, combinée et utilisée en fonction de l’objectif spécifique d’une intervention tout
en respectant ces principes. L’application de ces principes nécessite également le dévelop-
pement de partenariats avec un large éventail de parties prenantes, l’utilisation d’éléments
probants pour éclairer la conception et le suivi de la mise en œuvre des programmes,
l’adoption de principes de gestion axée sur les résultats et le renforcement des capacités
des différents participants afin qu’ils puissent remplir leur rôle, en accordant une attention
particulière aux capacités, à l’auto-efficacité et à la confiance des femmes et des hommes.
57. La communication pour le développement utilise une combinaison de stratégies
comprenant la sensibilisation, la mobilisation sociale, la communication sur le change-
ment comportemental et le changement social, et un ensemble d’interventions centrées en
particulier sur la communauté et les ménages, pour faciliter le processus de changement
de comportement et de changement social. La communication pour le développement
facilitera le soutien politique nécessaire à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques
et garantira une allocation adéquate des ressources, en amplifiant les voix des communau-
tés et en les reliant à la promotion des politiques en amont; elle motivera et mobilisera la
société civile, les organisations communautaires, les chefs religieux et les réseaux sociaux
pour aider les groupes traditionnellement exclus à faire valoir leurs droits; et elle donnera
aux ménages et aux communautés les moyens de prendre les meilleures décisions dans
l’intérêt de leur bien-être et de celui de leur communauté.
Introduction
17

2. Modèle socioécologique
58. La communication pour le développement est un concept qui repose sur plusieurs
modèles théoriques. La principale théorie sous-jacente est liée au modèle socioécologique.
59. Le modèle socioécologique20 est un cadre théorique permettant de comprendre les 20 Global Communication for
niveaux d’influence sur un comportement individuel. Il montre clairement que les chan- Development Strategy Guide
gements aux niveaux individuel et social ne peuvent se produire que lorsque les cinq ni- for Maternal, Newborn and
veaux hiérarchiques sont impliqués et contribuent à ces changements. La figure 2 présente Child Health and Nutrition
Programs, UNICEF (2015).
les cinq niveaux : individuel, interpersonnel, communautaire, organisationnel et poli-
tique/environnement favorable.

Figure 2
Modèle socioécologique

Politique/environnement
favorable
(lois nationales, étatiques, locales)

Organisationnel
(organisations et
institutions sociales)

Communautaire
(relations entre
les organisations)

Interpersonnel
(familles, amis,
réseaux sociaux)

Individuel
(connaissances,
attitudes,
comportements)

60. Le niveau individuel fait référence aux caractéristiques d’un individu qui influencent
son comportement, notamment les connaissances, les attitudes, le comportement, l’auto-
efficacité, l’historique du développement, le sexe, l’âge, l’identité religieuse, l’identité raciale/
ethnique, l’orientation sexuelle, le statut économique, les ressources financières, les valeurs,
les objectifs, les attentes, l’alphabétisation, la stigmatisation et autres.
61. Le niveau interpersonnel se concentre sur les réseaux sociaux formels et informels
et les systèmes de soutien social qui peuvent influencer les comportements individuels,
y compris la famille, les amis, les pairs, les collègues de travail, les réseaux religieux, les
coutumes ou les traditions.
62. Le niveau communautaire comprend les relations entre les organisations, les insti-
tutions et les réseaux d’information dans des limites définies, y compris l’environnement
bâti (par ex., les parcs), les associations de village, les dirigeants communautaires, les en-
treprises et les transports. Bien que la communauté soit un concept complexe qui n’est pas
exclusivement ou nécessairement lié aux frontières géographiques (ex. les communautés
en ligne), le présent Manuel fait principalement référence à une communauté située dans
les limites géographiques d’une zone d’enregistrement primaire, à condition que le bureau
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
18 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

d’enregistrement soit accessible à chaque segment de la population de la zone. Toutefois,


il convient d’être attentif au fait que différentes communautés peuvent coexister au sein
d’une même zone géographique. Des approches spécifiques peuvent être nécessaires pour
chacune d’elles s’il existe des différences significatives dans leurs systèmes respectifs de
valeurs, croyances, normes, etc.
63. Le niveau organisationnel concerne les organisations ou les institutions sociales qui
ont des règles et règlements pour les opérations qui affectent, par exemple, la manière dont
les services d’enregistrement des faits d’état civil sont fournis à un individu ou à un groupe
ou la qualité de ces services.
64. Le niveau politique/environnement favorable couvre les lois et politiques locales,
étatiques, nationales et mondiales, y compris les politiques concernant l’allocation de res-
sources pour les systèmes d’EEC/SEC/GI et l’accès aux services d’état civil, les politiques
restrictives (par ex., des frais ou taxes élevés), ou l’absence de politiques qui lient l’enregis-
trement à l’accès à certains services.
65. Le modèle socioécologique met l’accent sur les interactions verticales et horizontales
et l’interdépendance des facteurs dans et à travers tous les niveaux d’un problème de déve-
loppement. Il est complété par un certain nombre de théories et modèles qui fournissent
des cadres analytiques et des indices pour l’action à chacun des niveaux.
66. Le lien entre les approches de communication pour le développement et le modèle
socioécologique est illustré à la figure 3.

Figure 3
Approches de la communication pour le développement et le modèle socioécologique

Politique/environnement
favorable
(lois nationales, étatiques, locales) Sensibilisation

Organisationnel
(organisations et
institutions sociales)
Mobilisation sociale
Communautaire
(relations entre les
organisations)
Communication sur
le changement social
Interpersonnel
(familles, amis,
réseaux sociaux)
Communication sur le changement
de comportement et communi-
cation sur le changement social
Individuel
(connaissances,
attitudes, Communication pour le changement
comportements) de comportement

67. En appliquant une combinaison de ces stratégies via un processus systématiquement


planifié et fondé sur des preuves, la communication pour le développement peut apporter
une contribution significative à des résultats mesurables dans des domaines tels que :
a) Une meilleure connaissance des avantages des systèmes d’EEC/SEC/GI et des
obligations qui y sont associées;
b) Une reconnaissance accrue de l’importance de l’enregistrement des faits
d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité pour le
respect des droits de l’homme ainsi que la gouvernance et l’amélioration des
attitudes à l’égard de l’enregistrement des faits d’état civil;
Introduction
19

c) L’augmentation de la demande et de l’utilisation des services d’état civil;


d) Le soutien accru à l’enregistrement des faits d’état civil par la famille, les amis,
les pairs, les réseaux religieux, etc.;
e) L’évolution vers des coutumes, traditions et normes sociales favorables, y
compris la conception de services et procédures adaptés à la culture;
f) L’engagement accru de la communauté dans le dialogue, la planification et
l’action pour l’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil;
g) Le renforcement de l’engagement, de la mobilisation et de la coordination de la
coalition des parties prenantes pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies
de communication visant à améliorer l’enregistrement des faits d’état civil;
h) Le renforcement des capacités à différents niveaux pour la planification, la
budgétisation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation d’un programme de
création de la demande visant à soutenir les systèmes d’EEC/SEC/GI, y com-
pris les attitudes, les compétences interpersonnelles et l’engagement de tra-
vailleurs de première ligne dans la promotion de l’enregistrement des faits
d’état civil;
i) Des politiques, plans et services pour l’enregistrement des faits d’état civil, les
statistiques de l’état civil et la gestion de l’identité répondant aux demandes
de la communauté, axés en particulier sur les groupes vulnérables et difficiles
à atteindre.
68. Un certain nombre de modèles théoriques de changement comportemental et social
sont utilisés par les professionnels de la communication pour le développement, tels que :
• Le modèle de croyance en santé;
• Le modèle (transthéorique) des étapes du changement;
• La théorie du comportement planifié au niveau individuel;
• La théorie sociale cognitive;
• Des théories des normes sociales;
• Des modèles de réseaux sociaux et de soutien social au niveau interpersonnel;
• Des modèles d’organisation communautaire et autres modèles participatifs;
• La théorie de la diffusion des innovations;
• La théorie de la communication;
• Des théories du marketing social et le réseau social;
• Des modèles de soutien social pour le niveau communautaire;
• Des théories du changement organisationnel, de l’organisation et du développe-
ment communautaires;
• Le mouvement social pour le niveau organisationnel; et la théorie de la définition
de l’agenda pour le niveau politique21. 21 Theory at a Glance, A Guide
for Health Promotion Practice.
Bien que ces théories et modèles ne soient pas décrits dans le présent Manuel, ils consti- Institut national du cancer,
tuent le fondement des orientations et approches qui y sont contenues. Les personnes im- Département de la santé et des
pliquées dans la recherche formative, l’analyse de la communication et la communication services sociaux des États-Unis
EEC/SEC/GI pour la programmation de la communication pour le développement à par- (2005); et Communication for
tir d’un rôle technique doivent connaître les théories et/ou compter sur l’aide d’experts ex- Development Strategic Vision
ternes pour une application sélective et appropriée de la théorie. Au minimum, le modèle and Policy Framework for Imple-
transthéorique et la théorie de la diffusion de l’innovation doivent être pris en compte lors mentation of UNICEF’s Strategic
Plan 2014-2017.
de l’élaboration d’une stratégie de communication pour le développement. L’utilisation de
modèles théoriques sera expliquée plus en détail dans ce Manuel.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
20 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

3. Étapes d’élaboration et de mise en œuvre


d’un programme de communication stratégique
69. Certaines composantes de base sont à prendre en compte lors de l’élaboration d’un
programme de communication pour le développement. La figure 4 résume les cinq étapes
22 Voir Global Communication qui composent la majorité des modèles de planification stratégique22 .
for Development Strategy
Guide for Maternal, Newborn Figure 4
and Child Health and Nutri- Étapes de la plupart des modèles de planification stratégique
tion Programs, UNICEF (2015).

Étape 1 :
Collecte
et
analyse des
données

Étape 5 :
Étape 2 :
Évaluation
Conception
et
Processus stratégique
replanification
de planification
de la communication
pour le
développement

Étape 4 : Étape 3 :
Mise en Développement et
œuvre test des messages
et suivi et du matériel

70. Outre ces cinq étapes, la mise en place de responsabilités de gestion et de méca-
nismes de coordination de la communication, de partenariats et de groupes de travail peut
être considérée comme une composante essentielle du processus.
71. Les partenariats et la coordination sont particulièrement pertinents dans le cas de
la communication pour le développement des systèmes d’enregistrement des faits d’état
civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité en raison des différents sys-
tèmes concernés, incluant non seulement ces systèmes, mais aussi un large éventail d’uti-
lisateurs et de contributeurs. Il est primordial pour le programme de communication pour
le développement de maximiser les atouts existants et de s’appuyer sur l’intégration avec
différents programmes existants, comme l’éducation à la santé, la protection de l’enfance
ou l’éducation aux droits de l’homme. C’est pourquoi le choix des partenaires et le bon
fonctionnement des mécanismes de coordination sont essentiels au succès du programme.
72. L’évaluation et la replanification devraient conduire à l’ajustement du programme
en cours ou à la conception de nouveaux programmes, et donc à un processus de réflexion
et d’action.
73. La participation et l’implication des parties prenantes, y compris la population cen-
sée utiliser les services d’enregistrement des faits d’état civil, à toutes les étapes du pro-
Introduction
21

cessus du programme sont importantes pour renforcer l’appropriation et la durabilité et


apporter différentes perspectives et capacités dans l’analyse, la planification et l’action.
74. Le présent Manuel donne des orientations détaillées sur les différentes actions à
entreprendre à chaque étape du processus.

E. Avantages de systèmes d’enregistrement


des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
et de gestion de l’identité de qualité
75. En Europe, de nombreux pays disposent de systèmes avancés d’enregistrement de la
population qui fournissent des statistiques pour les municipalités de toutes tailles. Ces sys-
tèmes sont particulièrement utiles pour identifier les personnes qui résident dans chaque
municipalité ou district et qui ont le droit de vote dans ces juridictions ou qui y sont assujet-
ties à l’impôt, ainsi que pour connaître la mobilité de la population. Les registres de la po-
pulation reçoivent un flux continu d’informations des systèmes d’enregistrement des faits
d’état civil, ce qui leur permet de mettre à jour leurs informations et de tenir les registres
de la population à jour, et permet également la mise à jour continue des listes électorales.
76. De nombreux pays dans le monde utilisent les informations de l’état civil comme
base d’un système d’identification national de leurs résidents/citoyens.
77. Ces informations sont extrêmement précieuses pour le système électoral, en four-
nissant des listes précises et actualisées de personnes habilitées à voter à différents niveaux
électoraux : pour le président, pour les membres du parlement au niveau national ou au
niveau des États ou des provinces, et pour les candidats aux fonctions municipales. En fait,
un système d’enregistrement de l’état civil qui fournit des informations exactes et précises
contribue grandement à l’exactitude des listes électorales ainsi qu’à l’organisation et au
contrôle efficaces des élections.
78. Au niveau international, des statistiques de l’état civil précises et complètes per-
mettent de comparer et d’évaluer les différences entre les pays et les régions, et de retracer
les étapes démographiques du progrès des conditions géographiques, sociales, politiques
et économiques dans le processus de développement social et économique.
79. Certains pays, comme le Chili, centralisent divers services publics sous leur admi-
nistration de l’état civil, notamment la délivrance de cartes d’identité dotées de caracté-
ristiques de sécurité avancées, y compris les empreintes digitales, et la délivrance de visas
et de passeports. Le numéro d’identification personnel de l’individu peut être lié à divers
programmes de prestations de sécurité sociale, y compris les pensions. Dans d’autres pays,
notamment en Europe de l’Est, le recours aux services religieux (baptêmes, mariages, fu-
nérailles, etc.) est subordonné à la présentation d’un certificat officiel d’état civil (nais-
sance, décès, etc.).
80. La centralisation des services d’enregistrement peut également inclure la délivrance
de documents et de visas de citoyenneté, d’immigration et d’émigration, pouvant se tra-
duire par des gains d’efficacité à moindre coût.
81. En général, les actes d’état civil sont principalement destinés à servir de documents
juridiques présentant un intérêt direct pour la personne concernée. Les dossiers indivi-
duels servent également de point de départ à un certain nombre de programmes opéra-
tionnels, notamment en matière de santé publique, de planification familiale, de recherche
médicale, de programmes de soins maternels et infantiles, de démographie historique,
d’études génétiques et épidémiologiques.
82. Les registres de décès sont particulièrement importants en matière de santé pu-
blique, car ils permettent de déterminer l’ampleur et la répartition des principaux pro-
blèmes liés aux maladies. Les données de ces registres constituent le point de départ des
études épidémiologiques concernant les maladies hautement infectieuses, telles que le
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
22 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

virus Ebola, le SIDA, la poliomyélite, le paludisme, etc. Dans le même temps, l’enregis-
trement des décès permet notamment aux gouvernements de mieux planifier les fonds de
pension ou d’ajuster la liste des électeurs.
83. Les informations sur les causes de décès sont essentielles pour la recherche médicale
sur des problèmes de santé majeurs tels que le cancer et les maladies cardiaques.
84. Les registres de décès sont souvent les premiers indicateurs de l’existence de mala-
dies épidémiques et infectieuses qui nécessitent des mesures de contrôle immédiates. Si
les registres sont codés géographiquement, y compris par municipalité, il est possible de
donner des informations sur les causes de décès dans une municipalité aux fonctionnaires
municipaux pour les aider à s’acquitter de leurs responsabilités.
85. Dans les régions où les grandes maladies épidémiques (telles que la variole, le palu-
disme, la fièvre jaune et la peste) ont été éradiquées, l’apparition de l’une de ces maladies
comme cause de décès doit immédiatement déclencher une action visant à immuniser
ou à traiter les personnes qui ont pu être en contact avec la personne malade pendant la
maladie ayant entraîné la mort. Dans ce cas, l’enregistrement des décès est non seulement
d’une importance statistique, mais aussi d’une importance individuelle vitale pour les
membres de la communauté dans la région respective.
86. Les registres de décès sont également utiles pour les programmes de sécurité pu-
blique et de prévention des accidents, ainsi que pour le tri des dossiers concernant la sécu-
rité sociale, les registres de morbidité, les listes électorales, la fiscalité et le service militaire.
Ils servent également à identifier le besoin de programmes de prévention de la mortalité
infantile et maternelle.
87. Les statistiques de mortalité fournissent des informations sur l’ampleur et la répar-
tition des principales maladies et problèmes de santé, et sont utiles pour planifier, mener
et évaluer les programmes de contrôle ou de prévention. Les statistiques sur les décès dus
à la consommation de drogues et de poisons sont cruciales pour obtenir l’adoption d’une
législation visant à protéger les personnes. Des centres de désintoxication et de contrôle
antipoisons ont été ouverts, et des programmes d’éducation publique ont été lancés pour
alerter le public sur ces dangers.
88. Les études sur la mortalité révèlent une différence croissante entre les sexes en ma-
tière d’espérance de vie dans les pays en développement, ce qui a des conséquences sur
l’augmentation du nombre de femmes chefs de famille. Les études sur la mortalité mater-
nelle et infantile nécessitent des données d’enregistrement de haute qualité. La recherche
sur la propagation du SIDA, y compris la transmission périnatale de cette maladie, dépend
de statistiques fiables sur les causes de décès. La disponibilité de données sur la mortalité
pour les petites subdivisions politiques a contribué à délimiter les problèmes de santé et à
formuler des politiques pertinentes. Les données infranationales sur les causes de décès
ont permis aux planificateurs de la santé de se concentrer sur les conditions spécifiques
de morbidité des différentes communautés et même des groupes ethniques. Les accidents
de la route, la violence et le suicide restent des causes importantes de décès chez les jeunes
adultes dans certains pays. Toutefois, l’évaluation de la gravité de la situation ne serait que
pure spéculation, à moins que les chiffres ne proviennent de systèmes d’enregistrement
des faits d’état civil.
89. À des fins administratives, les registres des naissances sont utilisés pour de nom-
breux programmes de santé publique, tels que la vaccination et l’immunisation.
90. Les registres des naissances peuvent également identifier les femmes qui ont eu plu-
sieurs enfants nés vivants et qui peuvent donc être éligibles pour les programmes de pla-
nification familiale.
91. Pour comprendre la dynamique de la fécondité, les données sur l’âge et l’éducation
de la mère, la taille et la composition de la famille ont une influence significative sur la
fécondité totale, et peuvent donc être utiles pour élaborer des politiques visant à limiter la
taille des familles.
Introduction
23

92. La croissance rapide de la population dans de nombreux pays est devenue un sujet
de grave préoccupation et a conduit à l’adoption de mesures de planification familiale, qui
nécessitent des données précises sur la fécondité.
93. Les études génétiques et les études approfondies sur la mortalité infantile et les an-
técédents familiaux en matière de procréation sont utiles pour la recherche lorsque les
registres des naissances sont liés à ceux de la mortalité infantile.
94. Les statistiques sur les naissances, les morts fœtales et les décès maternels et infan-
tiles sont les plus importantes pour les programmes de soins maternels et infantiles. Ces
données, classées par lieu d’occurrence (hôpital, domicile et zones rurales urbaines), poids
à la naissance, âge de gestation, parité et âge de la mère, fournissent des informations utiles
pour la planification, le fonctionnement et l’évaluation des services de prévention de la
mortalité maternelle et infantile.
95. Les registres des naissances sont le point de départ des programmes de soins de
santé publique pour les soins postnatals de la mère et de l’enfant. Ils servent de base aux
visites des infirmières de santé publique pour apprendre aux mères comment s’occuper de
leur nouveau-né, pour organiser des soins spéciaux pour les prématurés, pour les vaccina-
tions et l’immunisation, et pour l’identification des malformations congénitales et autres
conditions qui nécessitent une attention médicale.
96. Les registres des mariages et des divorces sont utilisés dans les études sociales et
démographiques pour évaluer la dynamique du progrès social et démographique au ni-
veau local, national ou régional. L’enregistrement du mariage et du divorce offrirait une
plus grande protection des droits des femmes dans le mariage et dans la procédure de
divorce. Cela contribuera à une meilleure protection des droits de l’enfant, en garantis-
sant la responsabilité des parents envers leurs enfants après le divorce. L’enregistrement
officiel des mariages, associé à un système punitif clair, pourrait empêcher le mariage des
enfants. Les statistiques collectées dans ce cas peuvent engendrer des changements dans
les dispositions légales et mesurer l’impact de divers programmes démographiques (par
ex., l’augmentation de l’âge du mariage chez les hommes et les femmes).
97. Dans le domaine démographique, les utilisations des données statistiques de l’état ci-
vil comprennent la préparation d’estimations et de projections démographiques et l’étude de
diverses caractéristiques de la population, ainsi que des études sur la mortalité, la fécondité
et la nuptialité. Ces données sont essentielles pour la construction de tables de survie et sont
utilisées pour la planification, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des programmes de
soins de santé maternelle et infantile, d’éducation, de logement et de sécurité sociale.
98. Les registres de l’état civil et l’enregistrement des faits d’état civil peuvent être uti-
lisés pour la recherche généalogique afin de retracer les lignées des personnes intéressées
par la documentation de leur arbre généalogique. Des certificats généalogiques spéciaux
peuvent être délivrés, ce qui générera des recettes supplémentaires.
99. Un bon système d’enregistrement des faits d’état civil/des statistiques de l’état ci-
vil peut fournir des informations inestimables pour aider à la conception et à la mise en
œuvre de programmes efficaces de lutte contre les inégalités entre les différents groupes
de population.
100. Les données de base pour le calcul des différents indices de mortalité sont obtenues
à partir de statistiques de l’état civil. À des fins de comparaison internationale, l’Organi-
sation mondiale de la Santé (OMS) a recommandé d’utiliser le taux de mortalité infantile,
l’espérance de vie à la naissance, le taux de mortalité brut et le taux de mortalité propor-
tionnel à l’âge de 50 ans et plus pour mesurer les niveaux de santé.
101. Des informations fiables provenant des registres des naissances et des décès sont uti-
lisées dans l’élaboration des politiques et des programmes publics, notamment en ce qui
concerne l’identification de sous-groupes de population ayant besoin de programmes médi-
caux, de santé et de nutrition, de planification familiale, de programmes de soins maternels
et infantiles et d’autres services. Il est entendu qu’à cette fin, l’enregistrement des décès doit
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
24 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

être effectué immédiatement, dans les 24 heures suivant sa survenance, afin que les infor-
mations soient rapidement traitées et mises à disposition. Des retards de trois, quatre ans ou
plus dans les registres des décès ne serviront pas à cette fin, et les statistiques sur les décès ne
seront utiles qu’à des fins historiques.
23 Voir « Uses of civil registration 102. D’après un rapport de 199323, l’utilisation des informations contenues dans les re-
records and vital statistics in gistres de l’état civil est très importante pour contrôler la réalisation des objectifs de la po-
population policy making litique démographique d’un pays. Ce rapport montrait que les données démographiques
and evaluation », document issues de l’enregistrement des faits d’état civil jouaient un rôle important dans l’élaboration
préparé par la Division des
des politiques et programmes d’un pays en matière de population, d’environnement et de
statistiques de la Commission
économique et sociale pour développement socioéconomique, ainsi que dans le suivi et l’évaluation de ces politiques.
l’Asie et le Pacifique (CESAP), 103. Il a été constaté que pour que ces politiques soient efficaces, le pays doit fixer des
présenté lors d’un atelier d’Asie objectifs pour les régions, les provinces et même les communautés. À cet égard, les statis-
de l’Est et du Sud sur l’accé- tiques de l’état civil obtenues à partir de l’enregistrement des faits d’état civil présentent
lération de l’amélioration des
systèmes d’enregistrement des
des avantages évidents par rapport aux données d’enquête, car elles permettent d’estimer
faits d’état civil et des statis- des séries chronologiques de la fécondité et de la mortalité aux niveaux national et infra-
tiques de l’état civil, national. En outre, l’enregistrement des faits d’état civil permet de mieux comprendre les
tenu à Beijing en 1993. tendances, telles que celles de la mortalité infantile, pour lesquelles les données peuvent
être classées par âge des nourrissons en jours, semaines et mois.
104. L’estimation de la population annuelle par âge et par sexe est nécessaire non seu-
lement pour servir de dénominateur au calcul des taux de fécondité et de mortalité
par âge, mais aussi pour d’autres aspects de la planification du développement, tels que
l’emploi et le logement, le transport et l’éducation, ainsi que pour le calcul du produit
national brut par habitant. Lorsque des statistiques d’état civil fiables sont disponibles
et que les migrations internationales sont mesurables, des estimations annuelles de la
population peuvent être obtenues à partir d’une simple équation utilisant les données
du recensement. En outre, comme la couverture du recensement de la population et
du système d’enregistrement de l’état civil est telle qu’ils fournissent des données au
niveau infranational et même communautaire, il est possible d’obtenir des estimations
raisonnables pour les localités et les communautés. Ces données sont aujourd’hui très
demandées par le secteur privé, alors que les urbanistes et les administrations locales
ont toujours recherché des données à ce niveau.
105. Au niveau international, des statistiques d’état civil précises et complètes permettent
de comparer et d’évaluer les différences entre les pays et les régions, et de retracer les
étapes démographiques du progrès des conditions géographiques, sociales, politiques et
économiques dans le processus de développement social et économique.
106. Pour contrôler la réalisation de cet objectif utile, il faut disposer d’informations pré-
cises provenant de systèmes complets et efficaces d’enregistrement des faits d’état civil, de
statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité.
107. L’enregistrement des naissances est essentiel, car il s’agit du droit inaliénable de
chaque enfant d’avoir une identité juridique. Ce principe est exprimé dans l’article 24 du
Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui stipule que tout enfant doit
être enregistré immédiatement après sa naissance et doit avoir un nom. Un autre pacte,
concernant le consentement au mariage, l’âge minimum du mariage et l’enregistrement
du mariage, proclame que tous les mariages doivent être enregistrés dans un registre offi-
ciel approprié par l’autorité compétente. Le lien entre les droits de l’homme et l’enregistre-
ment des faits d’état civil a été souligné dans le Plan d’action mondial sur la population
24 Voir http://www.un.org/en/ adopté en 197424.
development/desa/popula-
108. Le Plan d’action a recensé un certain nombre de domaines nécessitant des re-
tion/migration/generalassem-
bly/docs/globalcompact/E_ cherches afin de combler les lacunes existantes dans les connaissances, l’un d’entre eux
CONF.60_19_Plan.pdf. étant la collecte, l’analyse et la diffusion d’informations concernant les droits de l’homme
en rapport avec les questions de population, et la préparation d’études visant à clarifier,
systématiser et mettre en œuvre plus efficacement ces droits.
Introduction
25

109. Les droits de l’homme concernés étaient pour la plupart ceux énoncés dans la
Déclaration universelle des droits de l’homme, la Déclaration des droits de l’enfant, et les
deux traités internationaux connus sous le nom de Pacte international relatif aux droits éco-
nomiques, sociaux et culturels et de Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
110. Les Nations Unies ont également adopté la Convention internationale sur l’élimina- 25 Voir https://www.ohchr.org/
tion de toutes les formes de discrimination raciale25 et la Convention sur l’élimination de FR/ProfessionalInterest/Pages/
toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes26. CERD.aspx.
111. En 1976, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
26
et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques sont entrés en vigueur en tant http://www.un.org/
womenwatch/daw/cedaw/.
qu’instruments de droit international juridiquement contraignants.
112. Toutefois, en raison de l’inefficacité des systèmes d’enregistrement, dans de nom-
breux pays, un grand nombre de personnes sont privées du droit à une preuve de nais-
sance, mariage, divorce, décès, qui permettrait d’établir leur nom, leur âge, leur état civil,
etc. et leur éligibilité aux droits civils et humains. La sauvegarde du droit à l’enregistre-
ment à l’état civil est nécessaire pour protéger les droits de l’homme. En ce sens, pour les
femmes et les personnes appartenant à des minorités, des systèmes d’EEC/SEC/GI de qua-
lité sont essentiels pour déceler et résoudre les inégalités dans l’accès aux services et la
participation aux droits civiques. Le maintien de tels systèmes peut avoir des effets positifs
disproportionnés pour les femmes et les filles27. Un dossier juridique peut aider les femmes 27 http://www.data2x.org/
à conserver leur part d’actifs et d’autres protections en cas de divorce. Un certificat de partnerships/crvs/.
mariage peut constituer un soutien juridique pour une femme veuve dans l’exercice de ses
droits à l’héritage. L’enregistrement des filles à la naissance et l’enregistrement de leur
mariage peuvent révéler les mariages précoces et forcés et donner aux femmes la possibi-
lité d’un recours juridique. En effet, le fait d’avoir une identité juridique individuelle per-
met aux femmes d’exercer des droits et des responsabilités.
113. Le paragraphe 2 de l’article 10 du Pacte relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels prévoit qu’une protection spéciale doit être offerte aux mères pendant une pé-
riode de temps raisonnable avant et après la naissance des enfants. Si la naissance d’un
bébé n’est pas enregistrée immédiatement, aucun lien n’est établi avec l’unité de soins mé-
dicaux qui s’occupe des soins aux enfants et aux mères. À ce niveau, le non-enregistrement
pourrait priver la mère du droit à une telle « protection spéciale ».
114. Les données des registres de décès guident l’élaboration de programmes de santé
publique destinés à protéger et à améliorer la santé de l’ensemble de la population. Ces
programmes sont nécessaires pour que, comme il est prévu aux alinéas a et c du para-
graphe 2 de l’article 12 du Pacte, les États puissent prendre les mesures nécessaires pour
assurer le développement sain de l’enfant et la prévention, le traitement et le contrôle des
maladies épidémiques, endémiques, professionnelles et autres.
115. Les mariages d’enfants ont été interdits en vertu de la Déclaration universelle des
droits de l’homme, qui stipule que les hommes et les femmes ayant atteint l’âge nubile ont
le droit de se marier. Dans ce contexte, l’âge nubile complet signifie l’âge fixé par la loi du
pays où le mariage doit avoir lieu comme âge minimum pour le mariage, un minimum
destiné à interdire le mariage des enfants.
116. L’État peut déterminer si chaque futur époux est « majeur » pour se marier conformé-
ment aux lois du pays si la mariée et le marié sont tous deux tenus de produire des certificats
de naissance pour prouver qu’ils ont atteint l’âge requis pour contracter un mariage légal.
Comme il contient des informations sur la filiation parentale, l’acte de naissance peut éga-
lement fournir la preuve que les futurs époux ne sont pas liés par le sang à un degré qui leur
refuserait le droit de se marier sur la base de la consanguinité. Dans une société monogame,
si une partie à un projet de mariage a déjà été mariée, un certificat de décès pour le conjoint
précédent ou un certificat de divorce constituerait une preuve d’éligibilité au remariage.
117. Les autres avantages de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques de
l’état civil et de la gestion de l’identité comprennent leur importance pour les droits de
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
26 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

l’homme à une nationalité, au soutien familial et parental, à l’alimentation et à la nutri-


tion, à l’éducation, à l’emploi et aux droits de voter et de se présenter aux élections, de
posséder des biens et d’émigrer.
118. Les registres d’état civil constituent une force puissante dans l’exercice des droits de
l’homme, et tous devraient être sensibilisés à l’importance de ces registres dans leur vie.
119. En 2015, la communauté mondiale s’est engagée pour la période 2016-2030 à at-
teindre les objectifs de développement durable, qui visent à « mettre fin à toutes les formes
de pauvreté, à lutter contre les inégalités et contre les changements climatiques, tout en
veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte ». Le Programme 2030, énoncé dans
la résolution 70/1 (2015) de l’Assemblée générale des Nations Unies, intitulée « Transformer
notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 », contient 19 ob-
jectifs et 169 cibles. La liste finale des indicateurs proposés par le Groupe d’experts des
Nations Unies et de l’extérieur chargé des indicateurs relatifs aux objectifs de développe-
ment durable comprenait 230 indicateurs, dont 67 peuvent être mesurés efficacement en
utilisant des données provenant de systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de sta-
tistiques de l’état civil et de gestion de l’identité qui fonctionnent bien. Certains objectifs
et indicateurs sont directement liés à l’enregistrement des faits d’état civil, aux statistiques
de l’état civil et à la gestion de l’identité, comme la mesure de la « proportion d’enfants de
28 Samuel Mills et al., Civil Regis- moins de 5 ans dont la naissance a été enregistrée auprès d’une autorité civile »28 . Il existe
tration and Vital Statistics (CRVS) également une cible claire, 16.9, qui stipule « D’ici à 2030, garantir à tous une identité juri-
for Monitoring the Sustainable dique, notamment grâce à l’enregistrement des naissances »29.
Development Goals (SDGs).
120. On espère qu’en éduquant les gens sur le rôle que joue l’enregistrement des faits
Document élaboré pour le
cours d’apprentissage en ligne d’état civil et en engageant les personnes et les communautés dans la promotion de l’enre-
sur les systèmes d’enregistre- gistrement des faits d’état civil, on contribuera à le renforcer dans le monde entier, et aussi
ment des faits d’état civil et de à améliorer les statistiques de l’état civil qui en découlent. En outre, l’enregistrement des
statistiques de l’état civil (2017). faits d’état civil doit être considéré comme une institution nationale pour la promotion et
la protection des droits de l’homme.
29 Voir https://unstats.un.org/
unsd/demographic/crvs/Glo-
121. Un pays qui gère un registre de la population ou qui souhaite en établir un dépend
bal_CRVS_Docs/news/CRVS_ fortement des notifications des faits d’état civil consignés dans le système d’enregistre-
and_the_SDGs_2016.pdf. ment des faits d’état civil pour mettre à jour ses fichiers. Par conséquent, l’exactitude et la
fiabilité du registre de la population dépendent de la fiabilité des actes d’état civil.
122. Il ne faut pas confondre registre de la population et système d’enregistrement des
faits d’état civil. Ce dernier est un système de données individualisé utilisé pour enregis-
trer et/ou coordonner en permanence le couplage d’informations sélectionnées sur chaque
membre de la population résidente d’un pays ou d’une zone, permettant ainsi de déter-
miner des informations actuelles sur la taille et les caractéristiques de la population à des
intervalles de temps sélectionnés.
123. Un registre de la population contient un inventaire de la population résidente d’un
pays. Les caractéristiques enregistrées peuvent comprendre le nom, le sexe et l’âge de l’in-
dividu, ainsi que les faits de naissance, de mariage et de décès, d’adoption, de légitimation,
de divorce, de niveau d’éducation, de résidence et de profession.
124. L’actualisation d’un tel registre est un processus continu dans le cadre duquel la
notification de certains événements enregistrés dans différents systèmes administratifs,
comme les registres civils, est automatiquement liée à un registre de la population sur une
base courante.
125. Pour une liste détaillée des utilisations et des avantages des systèmes d’enregistre-
ment des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité, voir les
paragraphes 80 à 112 du manuel intitulé Handbook of Vital Statistics and Methods, vol. I,
Legal, Organizational and Technical Aspects (1991).
27

Chapitre I
Aspects organisationnels
de la communication pour le développement
pour des systèmes efficaces d’enregistrement
des faits d’état civil, de statistiques de l’état
civil et de gestion de l’identité
Aperçu
L’élaboration des plans initiaux et du cadre de base du programme de communication
pour le développement exige non seulement un degré élevé d’expertise dans un grand
nombre de domaines, mais aussi une certaine créativité et une réflexion originale. Il
convient de suivre les étapes suivantes :
a) Mise en place d’un bureau de la communication pour le développement;
b) Création d’un comité interorganismes et d’un sous-comité de la communication
pour le développement;
c) Identification des domaines problématiques, des obstacles sociaux et comportemen-
taux à l’enregistrement, des déterminants d’un processus d’enregistrement réussi;
d) Fixation des priorités;
e) Développement des objectifs d’impact;
f) Formulation d’un concept préliminaire national de communication pour le déve-
loppement;
g) Obtention de l’approbation du gouvernement et de l’engagement de ressources de
la part du gouvernement et des partenaires de développement;
h) Définition d’objectifs, de résultats et d’indicateurs spécifiques de changement
comportemental et social pour les différents groupes de participants aux différents
niveaux du modèle socioécologique;
i) Développement d’une approche stratégique globale pour le changement de com-
portement et le changement social, en tenant dûment compte des plus démunis et
des plus marginalisés;
j) Identification des meilleures interventions;
k) Élaboration de messages clés, d’informations de support, de matériel de communi-
cation et d’un plan de diffusion;
l) Élaboration du plan de mise en œuvre de la communication pour le développement;
i) Développement d’une vaste campagne médiatique, utilisant tous les médias et
autres outils de communication;
ii) Développement de matériel de formation, planification et organisation d’activi-
tés de renforcement des capacités;
iii) Mise en place et mise en œuvre de mécanismes de coordination aux niveaux
national, régional et communautaire;

(suite à la page suivante)


Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
28 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

iv) Identification et mobilisation des ressources humaines, en particulier la forma-


lisation des rôles et responsabilités des acteurs impliqués dans le programme
et la définition des mécanismes de responsabilisation et de supervision de sup-
port pour la communication et la participation communautaire;
v) Développement d’un cadre et d’outils de suivi et d’évaluation;
m) Collecte de données sur la mise en œuvre et d’informations sur l’impact, contrôle de
la mise en œuvre et correction du plan de mise en œuvre si nécessaire.

A. Organisation et gestion de la note conceptuelle


de communication pour le développement
Rôle dans les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil,
de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité
126. L’élaboration d’un programme de communication pour le développement efficace
est essentielle pour améliorer les systèmes d’EEC/SEC/GI d’un pays. L’organisation et la
création du bureau de la communication pour le développement devraient faire partie in-
tégrante de l’ensemble du processus, de la planification initiale à la finalisation d’un plan
d’action national. Si le gouvernement fait preuve d’hésitation, les partenaires de développe-
ment peuvent le soutenir pour atteindre les résultats prévus. Par exemple, au Mozambique,
les partenaires du développement ont aidé le gouvernement à engager des experts en com-
munication et à élaborer une stratégie de communication pour le développement.
127. Le programme de communication pour le développement devrait être conçu pour
augmenter les taux d’enregistrement des faits d’état civil parmi le public en général, et en
particulier parmi les personnes vivant dans des régions où l’on sait que les faits d’état civil
sont largement sous-déclarés; le programme encouragera la population à enregistrer ces
événements en temps voulu et à les accepter comme faisant partie intégrante de leur vie.
Il visera également à surmonter les obstacles qui empêchent l’enregistrement correct des
faits d’état civil en engageant et en habilitant les populations, les communautés, les autori-
tés d’EEC/SEC/GI, la société civile, les chefs religieux, formels et informels à promouvoir
activement l’enregistrement des faits d’état civil.
128. Les autres éléments d’un programme global d’amélioration de l’enregistrement
sont essentiellement de nature plus administrative/gestionnaire, ce qui entraîne des
changements dans les aspects juridiques, administratifs et techniques des systèmes
d’EEC/SEC/GI, qui sont traités dans le Manuel des systèmes d’enregistrement des faits
d’état civil et de statistiques de l’état civil : gestion, fonctionnement et tenue, première révi-
sion, et les Lignes directrices sur le cadre juridique de l’enregistrement des faits d’état civil,
des statistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité.
129. Toutefois, si les individus ne perçoivent pas l’enregistrement comme nécessaire et
n’en connaissent pas les avantages, n’ont pas la capacité ou la confiance en soi nécessaire
pour enregistrer efficacement les faits d’état civil, ne sont pas soutenus par leur famille,
leurs pairs et leurs communautés, et si les communautés n’ont pas la possibilité d’influen-
cer la prestation des services d’état civil et d’instaurer la confiance entre les utilisateurs et
les prestataires de services, alors tout changement administratif de l’état civil n’entraînera
pas en soi une amélioration significative en termes de couverture accrue. La création d’une
demande d’enregistrement doit être un processus continu et à long terme qui traite les
différents niveaux du modèle socioécologique et qui combine les médias et la promotion
directe avec des interventions de communication soutenues où le dialogue et la commu-
nication interpersonnelle jouent un rôle central. Au Pérou, un bon exemple de prise en
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
29

compte des besoins des populations locales a été employé, les autorités délivrant les certi-
ficats à la fois en espagnol et dans la langue locale.
130. Dans un programme de communication pour le développement, il y a deux éléments
essentiels : l’efficacité et l’efficience. Ils doivent être pris en considération à chaque étape du
processus de planification, de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation. L’efficacité signifie
faire les bonnes choses, se concentrer sur les résultats pour mesurer en permanence si les
résultats réels correspondent aux résultats prévus. Les implications pertinentes pour un
programme de communication pour le développement comprennent l’importance de sé-
lectionner des résultats spécifiques en matière de changement comportemental et social
sur la base d’une analyse fondée sur des preuves; de développer des cadres, mécanismes et
outils de suivi et d’évaluation qui peuvent réellement suivre les changements comporte-
mentaux et sociaux; et de prendre des mesures correctives si nécessaire sur la base de ces
informations. L’efficience signifie faire les choses correctement. Elle se concentre sur le pro-
cessus et vise à optimiser l’utilisation des ressources, ce qui signifie obtenir le maximum de
résultats avec le minimum de ressources. Dans le cas d’un programme de communication
pour le développement pour les systèmes d’EEC/SEC/GI, l’efficience fait particulièrement
appel au rôle essentiel de coordination des parties prenantes, à l’intégration du contenu
communicationnel et à l’interopérabilité des programmes. Un programme global basé sur
des approches de communication pour le développement nécessite des capacités concrètes
au niveau central et décentralisé. Il sera primordial de maximiser l’utilisation de tous les
actifs existants pour assurer le succès du programme.
131. La conception du programme de communication pour le développement doit re-
censer et s’appuyer sur les actifs, programmes et plateformes de prestation de services
existants pour la communication au sein et en dehors des systèmes d’EEC/SEC/GI et
(éventuellement) sur leurs utilisateurs et contributeurs. Chacun d’eux peut représenter
une valeur ajoutée spécifique en termes de connaissances et de preuves, de compétences
et de capacités, de portée et d’étendue, de relation de confiance avec la communauté, de
moyens de communication, d’activités en cours ou de capacité à s’attaquer aux facteurs
sous-jacents dans le cadre d’interventions de développement social plus holistiques. Par
exemple, dans un pays où l’enregistrement des naissances en temps voulu est affecté par
une coutume ou une pratique culturelle comme le fait de ne pas donner de nom à un
enfant avant son baptême, les systèmes d’EEC/SEC/GI peuvent opter pour l’adaptation
des procédures d’enregistrement à la norme existante. Ils peuvent avoir des capacités plus
limitées pour mettre en œuvre des interventions axées sur le changement comportemental
et social. Cependant, lorsqu’une stratégie de communication pour le développement est
élaborée au niveau national et que les personnes impliquées dans l’EEC/SEC/GI sont plei-
nement engagées dans la mise en œuvre de cette stratégie, la demande d’enregistrement
des faits d’état civil augmentera.
132. Le programme de communication pour le développement ne doit pas négliger l’ap-
proche systémique pour garantir que les stratégies et les plans seront mis en œuvre de ma-
nière efficace et efficiente. À cet égard, les Principes et recommandations pour un système
de statistiques de l’état civil, troisième révision, suggèrent de relier les interventions de
communication en matière d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état
civil à d’autres programmes de communication dans des domaines tels que la vaccination,
les soins de santé prénataux, la planification familiale et le rationnement alimentaire, afin
d’en maximiser l’effet et de réduire les coûts d’intervention.
133. Le chapitre I du Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de sta-
tistiques de l’état civil : gestion, fonctionnement et tenue, première révision, décrit les arran-
gements institutionnels possibles pour l’enregistrement des faits d’état civil et l’interface
avec le système de statistiques de l’état civil dans différents scénarios, y compris des orga-
nismes uniques et séparés pour l’administration de l’enregistrement des faits d’état civil et
des statistiques de l’état civil, et des structures centralisées et décentralisées. Il présente les
statistiques de l’état civil et l’enregistrement des faits d’état civil comme des entités dis-
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
30 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

tinctes, le but ultime étant d’établir, de maintenir et d’exploiter ces deux entités en tant que
composantes d’un système coordonné et cohérent d’enregistrement et de production de
statistiques de l’état civil. Il ajoute également un niveau à la structure du système dans le cas
des systèmes de gestion de l’identité qui sont interconnectés avec l’enregistrement des faits
30 Manuel des systèmes d’enregis- d’état civil30.
trement des faits d’état civil
134. L’organisation du programme de communication pour le développement doit ré-
et de statistiques de l’état civil :
gestion, fonctionnement et pondre à la structure existante des systèmes d’EEC/SEC/GI et s’appuyer sur les capacités
tenue, première révision disponibles en son sein. En outre, elle devrait également examiner le contexte plus large
(à paraître). des systèmes pour la mise en œuvre des approches de communication pour le dévelop-
pement, y compris les entités externes qui ne contribuent pas aux systèmes en termes de
collecte de données mais qui pourraient contribuer à des fins de communication. La mise
en place d’un mécanisme de coordination entre tous les acteurs à l’intérieur et à l’extérieur
du système d’EEC/SEC/GI, mais pouvant contribuer au bon développement et à la bonne
mise en œuvre du programme est fortement recommandée.
135. Le programme de communication pour le développement est un processus continu
à long terme. Il nécessite un processus de planification complexe, qui commence par l’éla-
boration d’une stratégie au niveau central et se poursuit par des plans opérationnels au
niveau des communautés, en ciblant les communautés dont le taux d’enregistrement est
faible. Idéalement, la responsabilité du programme de communication pour le développe-
ment devrait être confiée à l’autorité du gouvernement central responsable de l’enregistre-
ment des faits d’état civil (département du directeur général de l’état civil, département
de l’enregistrement des faits d’état civil, etc.) Dans certains cas, une seule autorité est res-
ponsable à la fois de l’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil.
Le responsable du bureau de la communication pour le développement rendra compte di-
rectement au responsable du département concerné. Le bureau de la communication pour
le développement est recommandé pour une mise en œuvre efficace des interventions de
changement social. Toutefois, si la création d’un bureau n’est pas possible, il faut alors
engager au moins une personne responsable. Dans les pays où les taux d’enregistrement
sont faibles, il faudrait cependant que des professionnels plus qualifiés se consacrent à
l’augmentation de la demande de services d’enregistrement des faits d’état civil.
136. Dans certains cas, le pays ne dispose pas d’un bureau national d’enregistrement habilité
à administrer effectivement le système d’enregistrement des faits d’état civil. Comme indiqué
dans le Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état
civil : gestion, fonctionnement et tenue, première révision, la production et la diffusion de
statistiques de l’état civil dans le cas d’une administration entièrement décentralisée de l’en-
registrement des faits d’état civil nécessite généralement au moins un organisme au niveau
national pour faire appliquer et normaliser le travail d’enregistrement des faits d’état civil et
31 Ibid. de statistiques de l’état civil31. Dans ce contexte, aux Philippines, l’autorité nationale des sta-
tistiques supervise techniquement les activités des bureaux d’enregistrement locaux, les offi-
ciers d’état civil locaux sont nommés par les villes et les municipalités, et leurs salaires sont
entièrement payés sur les fonds du gouvernement local — par conséquent, les deux fonctions,
l’enregistrement des faits d’état civil et la production de statistiques de l’état civil, sont exécu-
tées dans la même agence. Il serait donc nécessaire de créer un bureau de la communication
pour le développement, même s’il est réduit à une seule personne au niveau central. Ce bureau
sera responsable de la stratégie nationale de communication pour le développement et assu-
rera la participation de points focaux décentralisés de communication pour le
développement.
137. Les dispositions organisationnelles possibles d’un programme de communication
pour le développement dépendront de la structure des systèmes d’EEC/SEC/GI du pays
et des capacités disponibles en son sein. Dans tous les scénarios possibles, il est primor-
dial de garantir un niveau minimum de capacité spécialisée au niveau central qui soit
maintenu pendant toute la durée du programme, de l’analyse et de la conception au suivi
et à l’évaluation. Il faut également reconnaître que dans de nombreux pays en dévelop-
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
31

pement, l’autorité d’enregistrement des faits d’état civil n’est qu’un petit organe au sein
du Ministère de l’intérieur/Ministère de la justice, du bureau du Premier Ministre, etc.,
tandis que le système de statistiques d’état civil incombe à l’organisme national de sta-
tistique. Cependant, les services existants au sein de l’agence gouvernementale plus vaste
pourraient prendre l’initiative d’établir un programme de communication pour le déve-
loppement pour les systèmes d’EEC/SEC/GI. Dans un cas comme celui de la Jamaïque,
l’expérience et les capacités de mise en œuvre de programmes d’éducation à la santé se-
raient de solides atouts pour le programme de génération de la demande. S’il n’est pas
possible d’impliquer de telles unités, l’agence correspondante peut souhaiter lancer un
programme de communication pour le développement par le biais d’un groupe de travail
dont les membres peuvent être issus de différentes agences gouvernementales impliquées
dans les systèmes d’EEC/SEC/GI.
138. Bien que l’idéal soit de créer un bureau de la communication pour le développement
au sein d’un département d’état civil qui administre un système d’enregistrement natio-
nal normalisé dans tout le pays, il convient de souligner que les actions et les stratégies
décrites dans le présent Manuel sont conçues comme des lignes directrices à adapter uni-
quement si elles sont appropriées et pratiques dans le pays qui entreprend un programme
d’amélioration de l’enregistrement. Ces lignes directrices peuvent être adaptées et révisées
en fonction des circonstances dans le pays concerné, du personnel du bureau de la com-
munication pour le développement et de toutes les autres personnes impliquées dans ces
aspects d’un programme global d’amélioration de l’enregistrement.
139. Le bureau de la communication pour le développement sera chargé de diriger et
de suivre le programme de communication pour le développement à l’échelle nationale,
ainsi que de coordonner tous les partenaires/alliés concernés et les bureaux d’état civil
décentralisés tout au long du processus de programmation jusqu’au suivi et à l’évaluation.
Par la suite, il veillera à ce que les mesures pertinentes soient prises pour la mise en œuvre
des étapes décrites dans le présent Manuel, le cas échéant, et s’efforcera de mobiliser les
ressources et l’expertise technique nécessaires.
140. Au cours de la phase d’évaluation, d’analyse et de planification, le bureau de la
communication pour le développement doit assurer la collecte et l’analyse de toutes
les informations, ainsi que la préparation d’un atelier de développement de la stratégie
nationale menant à l’élaboration de la stratégie nationale de communication pour le
développement. Le bureau de la communication pour le développement devrait parti-
ciper aux réunions et aux processus relatifs au plan global d’amélioration des systèmes
d’EEC/SEC/GI. Il est bénéfique pour l’objectif global visant à parvenir à un enregistre-
ment universel et à une identité juridique pour tous que les points focaux de la commu-
nication pour le développement contribuent à l’analyse et à la planification des systèmes
d’EEC/SEC/GI. Les priorités et les objectifs généraux définiront ensuite la contribution
du programme de communication pour le développement. Le bureau de la communi-
cation pour le développement doit être en permanence conscient des éléments adminis-
tratifs/de gestion du programme global d’amélioration de l’enregistrement et de la ges-
tion de l’identité, car les changements apportés aux aspects juridiques, administratifs
et techniques des systèmes d’EEC/SEC/GI doivent se refléter dans les interventions de
communication. En outre, l’une des fonctions du programme de communication pour
le développement est d’obtenir des contributions des communautés pour façonner l’or-
ganisation des services et l’environnement juridique et politique.
141. Le bureau de la communication pour le développement fournit des conseils et des
ressources techniques au réseau des bureaux d’état civil infranationaux et locaux ainsi
qu’aux partenaires et alliés du programme de communication pour le développement.
Il devrait contribuer à façonner les fonctions de communication pour le développement
à différents niveaux par l’élaboration de descriptions de poste et de termes de référence,
fournir des lignes directrices et du matériel de formation, organiser des activités de forma-
tion, faciliter l’échange entre les opérateurs par des réunions et des moyens thématiques,
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
32 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

et faciliter la surveillance de la qualité par la supervision du travail de communication


des unités d’enregistrement locales. Au niveau national, le bureau de la communication
pour le développement organise directement des activités de communication telles que
des campagnes médiatiques, des réunions de sensibilisation ou des campagnes d’engage-
ment numériques.
142. Les actions décrites dans le présent Manuel s’appuient sur l’hypothèse qu’il existe un
bureau de la communication pour le développement au niveau central, même s’il ne s’agit
que d’une petite unité d’une ou deux personnes. Si ce n’est pas le cas, elles peuvent être
adaptées en fonction des réalités de la situation dans le pays.
143. Le bureau de la communication pour le développement sera responsable de l’élabo-
ration, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation de la stratégie nationale de com-
munication pour le développement. Il facilitera la mise en œuvre de la stratégie au niveau
régional et communautaire et sera responsable de la préparation des produits de com-
munication aux niveaux national, régional et local. Il développera et appliquera le cadre,
les mécanismes et les outils permettant de suivre et d’évaluer l’impact de la stratégie. Il
recueillera et analysera des données quantitatives et qualitatives, organisera des réunions
avec les partenaires pour évaluer les progrès et prendra des mesures correctives si néces-
saire. Il sera chargé de documenter et de diffuser les bonnes pratiques et les enseignements
tirés. Il développera un mécanisme de supervision de soutien à la communication et à
la participation communautaire, pour son utilisation avec le réseau des unités d’enregis-
trement décentralisées et, si nécessaire, aidera à la supervision des acteurs extérieurs au
système d’enregistrement des faits d’état civil.
144. Au cours du processus d’approbation, le bureau de la communication pour le déve-
loppement impliquera des fonctionnaires de haut niveau dans la promotion de la stratégie.
Ainsi, il veillera à ce que, de préférence, le chef de l’État/le Président/le Premier Ministre
ou le ministre compétent annonce le lancement de la stratégie comme l’un des domaines
d’intervention prioritaires de l’État.
145. Le bureau devrait également tenir des consultations approfondies avec les fonc-
tionnaires régionaux et de district et les fonctionnaires locaux afin d’identifier les mé-
dias locaux, les dirigeants communautaires, les porte-parole influents et les organisations
communautaires. Il préparera un manuel à utiliser lors des sessions de formation, dont
certaines seront organisées aux niveaux régional et local, à l’intention des responsables de
la communication/éducation et des principaux fonctionnaires et organisations.
146. L’élaboration des plans initiaux et du cadre de base du programme de communica-
tion pour le développement exige non seulement un degré élevé d’expertise dans un grand
nombre de domaines, mais aussi une certaine créativité et une réflexion originale, car ces
phases comprennent :
a) L’identification des domaines problématiques, des obstacles sociaux et com-
portementaux à l’enregistrement, et des déterminants d’un processus d’enre-
gistrement réussi;
b) La fixation des priorités;
c) Le développement des objectifs d’impact;
d) La formulation d’un concept préliminaire national de communication pour le
développement;
e) L’obtention de l’approbation du gouvernement et de l’engagement de ressources;
f) La définition d’objectifs, de résultats et d’indicateurs spécifiques de change-
ment comportemental et social pour les différents groupes de participants aux
différents niveaux du modèle socioécologique;
g) Le développement d’une approche stratégique globale pour le changement de
comportement et le changement social, en tenant dûment compte des plus
démunis et des plus marginalisés;
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
33

h) L’identification des meilleures interventions;


i) L’élaboration de messages clés, d’informations de support, de matériel de
communication et d’un plan de diffusion;
j) L’élaboration du plan de mise en œuvre de la communication pour le dévelop-
pement;
i) Le développement d’une vaste campagne médiatique, utilisant tous les mé-
dias et autres outils de communication;
ii) Le développement de matériel de formation, planification et organisation
d’activités de renforcement des capacités;
iii) La mise en place et la mise en œuvre de mécanismes de coordination aux
niveaux national, régional et communautaire;
iv) L’identification et la mobilisation des ressources humaines, en particulier la
formalisation des rôles et responsabilités des acteurs impliqués dans le pro-
gramme et la définition des mécanismes de responsabilisation et de supervi-
sion de support pour la communication et la participation communautaire;
v) Le développement d’un cadre et d’outils de suivi et d’évaluation.
k) La collecte de données sur la mise en œuvre et d’informations sur l’impact,
le contrôle de la mise en œuvre et assurer la correction du plan de mise en
œuvre, si nécessaire.
147. Toutes ces actions doivent être achevées bien avant le lancement effectif du pro-
gramme de communication pour le développement et sa mise en œuvre continue.

B. Structure du bureau de la communication


pour le développement
148. À titre d’exemple, il est proposé que le bureau de la communication pour le dévelop-
pement soit composé de quatre membres. Selon les circonstances de chaque pays, il peut y
avoir des membres du personnel du département du directeur général de l’état civil et/ou
des personnes prêtées ou détachées par les organismes gouvernementaux impliqués dans
les systèmes d’EEC/SEC/GI, y compris l’organisme national de statistique et l’agence de
gestion de l’identité. Il pourrait également compter des consultants, si les ressources le
permettent. Les postes proposés sont les suivants :
• Chef du bureau (Directeur)
• Assistant du Chef (Directeur adjoint)
• Agent chargé de la recherche et de la planification
• Secrétaire
149. Le chef du bureau de la communication pour le développement devrait être une per-
sonne ayant une expertise globale en matière de communication pour le développement,
qui rendrait directement compte au directeur général de l’état civil. La personne sélection-
née consulterait étroitement et fréquemment le personnel technique et obtiendrait l’aide
d’autres spécialistes de la communication du gouvernement, notamment ceux travaillant
dans la promotion de la santé et l’éducation.
150. Différentes approches doivent être envisagées dans le choix du directeur du bureau
de la communication pour le développement.
151. Une approche consisterait à détacher du service public existant un expert de haut ni-
veau en communication pour une période suffisante pour établir le cadre de l’ensemble du
programme, qui resterait jusqu’au lancement et au fonctionnement de ce dernier pendant
une courte période (par ex., un an et demi) et retournerait ensuite à son poste précédent.
Il peut s’agir d’un expert en communication de l’organisme national de statistique ayant
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
34 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

participé aux campagnes de communication du recensement ou travaillant au Ministère


de la santé et s’occupant de programmes de sensibilisation à la santé.
152. Un directeur adjoint pourrait être nommé lors de la création du bureau et prendrait
la relève en tant que directeur lorsque la personne détachée retrouvera son poste régulier.
153. Une personne au sein du service public existant pourrait être recrutée pour le poste
de directeur sur une base permanente.
154. Une autre option consisterait à sortir du service public et à sélectionner, soit à
court terme, soit à titre permanent, une personne ayant les qualifications et l’expérience
requises.
155. S’il est décidé d’obtenir, sur une base permanente, les services d’une personne qui
travaillera à la fois au développement de la campagne et à sa mise en œuvre à long terme, il
peut être utile d’engager des consultants externes pour aider aux étapes initiales.
156. Les actions décrites dans le présent Manuel peuvent être menées au niveau régio-
nal ou communautaire dans le cadre d’un système d’enregistrement décentralisé et bon
nombre des actions recommandées pourraient être mises en œuvre très efficacement par
les officiers d’état civil locaux, les autorités locales respectées et le personnel de santé, une
fois qu’ils auront reçu une formation adéquate.
157. On pourrait envisager d’employer une personne occupant un poste de haut niveau
au sein du gouvernement pour diriger le bureau de la communication pour le développe-
ment pendant la période de planification ainsi que pour le lancement et l’évaluation ini-
tiale du programme national. Ensuite, le poste pourrait être confié à une autre personne,
qui aurait un moindre degré d’expertise dans les aspects professionnels et techniques du
développement du programme, mais pourrait assurer une direction efficace à long terme
pour la mise en œuvre et la concrétisation du programme. Idéalement, cette personne
devrait travailler pendant un certain temps avec le directeur initial élaborant les plans
généraux avant de prendre la direction pour la période suivante.
158. Pour les pays qui souhaitent utiliser un tel organigramme pour le bureau, l’an-
nexe 10 décrit brièvement les types de qualifications et d’expérience requis du personnel
du bureau de la communication pour le développement.
159. En principe, le bureau de la communication pour le développement est la seule ins-
titution du système d’EEC/SEC/GI responsable du programme de communication pour
le développement.
160. Lors de la discussion sur la désignation des responsabilités et l’organisation de l’en-
registrement des faits d’état civil au niveau local, les Principes et recommandations pour
un système de statistiques de l’état civil, troisième révision, prévoient la responsabilité d’in-
former le public de la nécessité de l’enregistrement et des procédures et exigences corres-
32 Principes et recommandations pondantes, et de la valeur des statistiques de l’état civil32 . Les fonctions de l’officier d’état
pour un système de statistiques civil local doivent également englober les activités conçues par la direction du système
de l’état civil, troisième révision pour promouvoir l’efficacité du système, telles que la mise en œuvre de programmes de
(2015). communication ou l’obtention du soutien des dirigeants locaux pour informer les membres
de la communauté. Pour remplir ses fonctions, l’officier d’état civil est censé jouer un rôle
actif au niveau communautaire.
161. L’organisation du soutien nécessaire aux améliorations de l’EEC/SEC/GI et la coor-
dination de la participation des groupes techniques, professionnels et gouvernementaux
intéressés peuvent avoir lieu par l’intermédiaire des comités nationaux et régionaux de
33 Ibid. l’état civil et des statistiques de l’état civil33. Ces comités font partie des stratégies incluses
dans les Principes et recommandations pour un système de statistiques de l’état civil, troi-
sième révision. Dans un système décentralisé, ils sont fondamentaux pour la mise en
œuvre du programme de création de la demande. Ils devraient inclure la représentation de
toutes les entités sur le terrain qui sont pertinentes pour le programme de communication
pour le développement, sans nécessairement se limiter à celles qui sont incluses ou techni-
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
35

quement associées aux systèmes d’EEC/SEC/GI. L’éducation à la santé, l’éducation aux


droits de l’homme, l’hygiène, les programmes de protection de l’enfance ou les pro-
grammes de soutien aux femmes sont de bons exemples d’alliés potentiels qui devraient
être représentés dans les comités.
162. La coordination et l’établissement de comités de communication pour le dévelop-
pement interorganismes sont examinés plus en détail dans la section suivante et dans le
chapitre III du présent Manuel.

C. Comité interorganismes et sous-comité


de la communication pour le développement
163. Le succès du changement social et comportemental pour les systèmes d’EEC/SEC/GI
dépend de la coordination efficace d’un groupe de travail chargé de l’analyse, de la pla-
nification, de la mise en œuvre et du suivi de la communication. Comme indiqué dans
la section précédente, une forte coordination est primordiale pour maximiser les atouts
existants, exploiter les opportunités offertes par d’autres programmes pertinents, et har-
moniser les messages et les approches.
164. La coordination des efforts de communication pour le développement liés aux sys-
tèmes d’EEC/SEC/GI est un facteur important pour un fonctionnement souple et efficace34, 34 Ibid.
comme l’indiquent les Principes et recommandations pour un système de statistiques de
l’état civil, troisième révision. Ce document recommande la création de comités de coordi-
nation interorganismes pour l’enregistrement des faits d’état civil, les statistiques de l’état
civil et la gestion de l’identité, composés de membres du personnel des organismes concer-
nés. Il est possible qu’un comité puisse répondre aux besoins des systèmes d’enregistrement
des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité.
165. Les Principes et recommandations incluent également la création de comités natio-
naux et régionaux d’enregistrement des faits d’état civil et d’établissement de statistiques
de l’état civil comme l’une des stratégies d’amélioration des systèmes d’enregistrement des
faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité. Les objectifs de ces
comités devraient être axés sur la participation active des groupes techniques, profession-
nels et gouvernementaux intéressés.
166. Le Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de
l’état civil : gestion, fonctionnement et tenue, première révision, décrit la coordination en
termes similaires et indique que les efforts de coordination doivent être aussi importants
que possible. Que la structure soit centralisée ou décentralisée, les processus de coordina-
tion et d’intégration doivent être intégrés dès le départ dans les systèmes d’enregistrement
des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil35. 35 Manuel des systèmes d’enregis-
trement des faits d’état civil
167. Après l’approbation officielle par le gouvernement du programme EEC/SEC/GI
et de statistiques de l’état civil :
proposé, le gouvernement nommera officiellement le comité interorganismes chargé de gestion, fonctionnement
superviser la planification et la mise en œuvre des programmes liés à l’enregistrement des et tenue, première révision
faits d’état civil, aux statistiques de l’état civil et à la gestion de l’identité. (à paraître).
168. Il est recommandé que des personnes ayant le statut de vice-ministre (ou équivalent)
soient nommées au comité interorganismes. Le cas échéant, elles pourraient déléguer un
subordonné approprié (par ex., un directeur de division) pour assister aux réunions et ef-
fectuer des missions. Le vice-ministre tiendrait le ministre informé des progrès et projets
du comité. Le directeur du bureau de la communication pour le développement serait
membre du comité interorganismes. Le comité peut inclure des programmes tels que la
santé maternelle et infantile, la planification familiale, les services sociaux, les registres de
population, les agences de gestion de l’identité, les listes électorales, l’immigration et la
naturalisation, la démographie et la dynamique des populations, et la police36. Le comité 36 Ibid.
comprendra également d’autres fonctionnaires gouvernementaux ayant une expertise/ex-
périence pertinente, ainsi que des démographes, statisticiens, épidémiologistes, entre
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
36 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

autres. Il serait dirigé par un administrateur de haut niveau ayant une expérience de la
planification gouvernementale à long terme et de la mise en œuvre de nouveaux pro-
grammes. Il est important que les bureaux de planification des départements concernés
(par ex., santé et éducation, développement social et économique) soient représentés par
de hauts fonctionnaires.
169. Selon le système d’enregistrement du pays, les fonctionnaires responsables de l’état
civil doivent être impliqués : les officiers d’état civil des juridictions provinciales des États,
ainsi que les officiers d’état civil locaux, qui dans certaines régions peuvent être des em-
ployés d’une municipalité ou un chef de village sans aucun lien organisationnel avec le
bureau du directeur général de l’état civil ou le personnel du Ministère de la santé.
170. En outre, des sous-comités ayant des fonctions spécialisées pourraient être envi-
sagés pour maintenir les aspects opérationnels de l’enregistrement et des statistiques de
l’état civil. L’un de ces sous-comités peut être chargé de gérer le programme de communi-
cation pour le développement.
171. Une forte coordination est une condition préalable pour que le programme de com-
munication pour le développement produise des résultats. Un mécanisme de coordination
de la communication pour le développement devrait rester fonctionnel tout au long du
processus de programmation, de la collecte et de l’analyse des données à l’évaluation du
programme. Des ressources suffisantes doivent être allouées pour son fonctionnement.
Idéalement, les membres devraient inclure des agences stratégiquement sélectionnées sur
la base de leur capacité institutionnelle à entreprendre et à gérer le changement de com-
portement et le changement social, la sensibilisation, la mobilisation sociale, l’engagement
communautaire, les relations avec les médias et la mobilisation des ressources. Cela in-
clut des entités qui ne font pas nécessairement partie des systèmes d’EEC/SEC/GI. Les
membres individuels doivent posséder principalement des connaissances techniques et
des compétences de gestion dans le processus de programmation de la communication,
ainsi qu’une expérience dans l’application de ces compétences dans des secteurs perti-
nents tels que la santé, l’éducation, la protection sociale. Il convient d’éviter la multiplica-
tion des structures de coordination, et un même mécanisme pourrait servir à des fins liées
à l’analyse de la communication, à la stratégie de communication pour le développement,
à la planification de l’action, à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation.
172. L’option idéale pour assurer une forte coordination des acteurs impliqués dans le
programme de communication pour le développement est d’établir un sous-comité de la
communication pour le développement qui fonctionne sur une base permanente et conti-
nue. Il fera partie du comité interorganismes, avec une représentation des acteurs concer-
nés de l’enregistrement des faits d’état civil, de la gestion de l’identité, des statistiques de
l’état civil et d’autres parties prenantes.
173. La composition du sous-comité de la communication pour le développement doit être
soigneusement étudiée et refléter la structure du comité de coordination interorganismes
dans son ensemble. Les membres comprendraient des représentants de divers ministères
et agences qui sont impliqués ou ont un intérêt dans les systèmes d’EEC/SEC/GI. En outre,
l’adhésion de tout autre acteur censé jouer un rôle majeur dans la mise en œuvre aura des
effets positifs en termes d’appropriation et d’enrichissement de l’analyse et des plans. Les
partenaires et alliés potentiels comprennent tous ceux qui ont des capacités en place pour
assurer une communication de qualité pour les interventions de développement, et qui
ont également des programmes où l’enregistrement de tout ou partie des faits d’état civil
peut être intégré de manière cohérente (éducation à la santé, protection sociale, éduca-
tion aux droits de l’homme, autonomisation des femmes, etc.) Afin d’identifier les entités
pertinentes, le bureau de la communication pour le développement devrait cartographier
les programmes existants qui peuvent servir de plateformes pour la réalisation d’inter-
ventions de communication, en reliant les priorités et les objectifs de chaque programme
aux différents faits d’état civil privilégiés dans le programme d’amélioration global et aux
avantages correspondants des systèmes d’EEC/SEC/GI. Le sous-comité devrait idéale-
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
37

ment comprendre des représentants des organisations de la société civile concernées, des
associations de femmes et de jeunes et/ou de la population qui bénéficiera du programme.
La participation du monde universitaire et des médias est également conseillée, qu’elle soit
régulière ou ponctuelle, ou en tant que personnes ressources.
174. En général, la participation d’entités (gouvernementales ou non) qui ne sont pas direc-
tement impliquées dans les systèmes d’EEC/SEC/GI peut nécessiter des efforts de sensibili-
sation et ne pas être possible dans les phases initiales. C’est pourquoi il convient de prévoir
une certaine souplesse pour pouvoir impliquer d’autres membres à des stades ultérieurs.
175. Une liste provisoire des membres du sous-comité de la communication pour le dé-
veloppement pourrait inclure :
a) L’agence responsable du système de statistiques de l’état civil, si elle est diffé-
rente de celle chargée de l’enregistrement des faits d’état civil;
b) L’agence chargée du système de gestion de l’identité;
c) L’agence chargée du registre de la population;
d) Le Ministère de la santé;
e) Le Ministère de l’éducation;
f) Le Ministère de la justice/Procureur général;
g) Le Ministère des services sociaux;
h) Le Ministère du développement social;
i) Le Ministère de la condition féminine;
j) Le Ministère de la planification et des finances;
k) Le(s) représentant(s) des organisations de la société civile;
l) Les représentants des communautés religieuses;
m) Les représentants des médias;
n) Les organismes des Nations Unies pouvant ultérieurement soutenir les pro-
grammes d’amélioration des systèmes d’EEC/SEC/GI;
o) Le(s) représentant(s) de la population générale et/ou des groupes défavorisés et
mal desservis.
176. D’autres acteurs, comme ceux énumérés ci-dessous, pourraient être invités à assister
à des réunions spécifiques pour apporter leur contribution :
a) Le Ministère de la culture/du patrimoine;
b) Le Ministère de l’intérieur ou ministère chargé de l’administration des ser-
vices publics au niveau de la région, de la province, de l’État ou du comté;
c) Le cabinet du Premier Ministre/Président;
d) Les agences centrales de planification du gouvernement;
e) Le Ministère de l’information et de la communication.
177. L’accent doit être mis sur les personnes qui ont une expérience en matière d’éduca-
tion/de sensibilisation, pouvant expliquer de nouveaux programmes et motiver les per-
sonnes à répondre aux exigences. C’est pourquoi il convient de faire appel à l’expertise
des personnes ayant participé à des campagnes réussies de promotion de programmes tels
que la vaccination/immunisation, les soins de santé maternelle et infantile, la nutrition
ou la planification familiale. Dans certains pays, des campagnes communautaires ont été
organisées avec succès pour moderniser les méthodes agricoles en vue d’une production
alimentaire accrue. Dans de tels cas, la ou les personnes ayant conçu et mis en œuvre ces
programmes doivent être consultées. Toutes les personnes décrites ci-dessus ne doivent
pas nécessairement être membres à part entière du sous-comité, mais être considérées
comme des personnes ressources clés, dont l’expertise aidera à l’élaboration et à la mise
en œuvre de la stratégie.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
38 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

178. Les chefs religieux aux niveaux national et communautaire devraient également
faire partie du comité interorganismes et, par la suite, du sous-comité de la communica-
tion pour le développement.
179. Après la nomination du sous-comité de la communication pour le développement
chargé de superviser les activités du bureau de la communication pour le développement,
les tâches suivantes seront effectuées :
a) Participation à l’évaluation et à l’analyse globales des systèmes actuels d’en-
registrement des faits d’état civil, de gestion de l’identité et de statistiques de
l’état civil du pays;
b) Définition des principaux buts et objectifs du programme de communication
pour le développement dans le cadre du plan plus large d’amélioration de l’en-
registrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de gestion de
l’identité;
c) Contribution au programme national de communication pour le développe-
ment et approbation de celui-ci;
d) Démarche auprès du gouvernement pour l’approbation des plans et l’engage-
ment de ressources suffisantes pour mettre en œuvre le programme de com-
munication pour le développement proposé;
e) Contribution et approbation de la stratégie et du plan d’action nationaux pour
la communication pour le développement, y compris le renforcement des ca-
pacités des principaux acteurs impliqués dans ce domaine.
180. L’élaboration et la mise en œuvre de plans d’action visant à améliorer l’enregistre-
ment des faits d’état civil, les statistiques de l’état civil et la gestion de l’identité est l’une
des stratégies prévues dans les Principes et recommandations. Elles doivent être fondées sur
une connaissance factuelle de la situation actuelle des systèmes d’enregistrement des faits
d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité, y compris des éléments
sur les déterminants sociaux et comportementaux qui affectent l’enregistrement. Pour en-
treprendre les activités initiales énumérées ci-dessus, les orientations du présent Manuel
reposent sur l’hypothèse que le développement du programme de communication pour
le développement fait partie intégrante d’un plan de travail global d’amélioration des sys-
tèmes d’EEC/SEC/GI, pour lequel un comité de coordination interorganismes a été créé.
181. Au cours de la phase d’évaluation, d’analyse et de planification, le sous-comité de
la communication pour le développement doit assurer la collecte et l’analyse de toutes les
informations, ainsi que la préparation d’un plan stratégique national pour le programme
de communication pour le développement à présenter au comité interorganismes. Il de-
vrait participer aux réunions et aux processus relatifs au plan global d’amélioration des
systèmes d’EEC/SEC/GI, en veillant à l’articulation appropriée entre la communication
pour le développement et les autres composantes du plan. Il est bénéfique pour l’objectif
global visant à parvenir à une couverture d’enregistrement totale que les points focaux
de la communication pour le développement contribuent à l’analyse et à la planification
des systèmes d’EEC/SEC/GI. Le sous-comité de la communication pour le développement
doit être en permanence conscient des éléments administratifs/de gestion du programme
global d’amélioration de l’enregistrement, car les changements apportés aux aspects juri-
diques, administratifs et techniques des systèmes d’EEC/SEC/GI doivent se refléter dans
les interventions de communication. En outre, l’une des fonctions du programme de com-
munication pour le développement est d’obtenir des contributions des communautés pour
façonner l’organisation des services et l’environnement juridique et politique.
182. Si le pays dispose d’un système d’enregistrement décentralisé, les actions recom-
mandées ici devront être adaptées aux circonstances.
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
39

D. Fixation des priorités et identification


des buts et objectifs du programme de
communication pour le développement

1. Identification des domaines problématiques


et fixation des priorités
183. Un programme efficace de communication pour le développement ne peut être conçu
sans une étude approfondie qui évalue l’adéquation des systèmes d’enregistrement des faits
d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité. Si le pays n’a pas encore
réalisé d’étude sur l’état actuel des systèmes ni d’étude socioanthropologique des facteurs
déterminants pour un enregistrement en temps voulu, il convient d’en réaliser pour fournir
des informations précises pour le programme national d’amélioration de l’enregistrement
des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité dans le cadre
duquel le programme de communication pour le développement sera conçu. Si ce n’est pas
encore le cas, le comité interorganismes pourrait souhaiter utiliser les lignes directrices
suivantes pour l’évaluation des systèmes : « Examen et évaluation des systèmes nationaux
d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil » et « Schéma pour la
préparation d’un rapport national sur l’état actuel des systèmes d’enregistrement des faits
d’état civil et de statistiques de l’état civil ». Elles devraient être disponibles en anglais, arabe,
chinois, espagnol, français et russe sur demande. Le comité interorganismes analysera les
résultats des études concernant les systèmes actuels, leurs faiblesses et leurs lacunes.
184. L’évaluation des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état
civil et de gestion de l’identité d’un pays doit tenir compte des normes générales ci-après :
a) Un système d’enregistrement des faits d’état civil efficace fournit des don-
nées et informations actuelles, exactes et complètes sur les faits d’état ci-
vil — naissances vivantes, décès, morts fœtales — et sur la situation matri-
moniale — mariages et divorces. Il est exempt d’omissions, d’enregistrements
tardifs, de doubles enregistrements d’un même événement; et il est moins vul-
nérable aux abus, à la contrefaçon et à la falsification des registres d’état civil.
Il assure des services rapides, présentant un intérêt juridique et économique
pour l’individu et la société;
b) Pour être considérée comme complète, la couverture de l’enregistrement des
faits d’état civil se produisant dans un pays doit être aussi proche que possible
de 100 %. Les dossiers sont enregistrés en temps utile, et les informations et
registres sont complets et précis. Les procédures de notification se déroulent
sans heurts;
c) L’enregistrement des faits d’état civil se définit comme l’inscription continue,
permanente et obligatoire de l’existence et des caractéristiques des faits d’état
civil conformément aux dispositions législatives et réglementaires de chaque
pays. Il est effectué principalement pour la valeur des documents juridiques;
d) Un système cohérent de statistiques de l’état civil comporte une analyse inté-
grée des données d’enregistrement de l’état civil et fournit des rapports précis,
permanents et basés sur les besoins pour différents secteurs du pays.
185. Une telle évaluation devrait permettre d’identifier les facteurs déterminants et les 37 Voir UNICEF, Enhanced
goulets d’étranglement37 d’un enregistrement complet et en temps utile et de la produc- Programming and Results
tion de statistiques de l’état civil. Les facteurs déterminants seraient regroupés selon leur Through Monitoring Results
nature et classés par ordre de priorité en vue d’une action dans les grandes catégories for Equity Systems (MoRES),
suivantes (voir tableau 1). note d’information (2013).
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
40 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Tableau 1
Déterminants par catégorie

Catégorie Facteur déterminant


Environnement Normes sociales
favorable Législation/politique
Budget/dépense
Gestion/coordination
Fourniture Disponibilité des matériaux et articles essentiels
Accès à des services, installations et informations
dotés d’un personnel suffisant
Demande Accès financier
Continuité d’utilisation
Pratiques sociales et culturelles
Qualité Qualité des services

186. Les principales questions suivantes peuvent ainsi être identifiées :


a) Problèmes structurels et administratifs, tels que l’absence d’agence chargée de
gérer l’enregistrement, le nombre insuffisant de bureaux d’enregistrement, des
bureaux d’enregistrement mal équipés et dotés d’un personnel insuffisant, la
rotation fréquente du personnel d’enregistrement, la mauvaise coordination
entre les agences participant à l’enregistrement et aux statistiques de l’état civil;
b) Procédures techniques non normalisées pour l’enregistrement et les statistiques
de l’état civil, inadéquation des délais d’enregistrement, manque d’orientation
pour l’enregistrement, problèmes de transmission vers et depuis les bureaux
d’enregistrement, etc.;
c) Perceptions et normes sociales, manque de connaissances, peurs, croyances,
pratiques traditionnelles, etc. Les groupes les plus fréquemment oubliés par le
système seraient également identifiés;
d) Cadre juridique déficient, lois trop anciennes/générales, responsabilités mal dé-
finies, chevauchement de fonctions avec d’autres agences gouvernementales, etc.
187. Que l’identification des domaines problématiques et des priorités se fasse sur la base
d’une évaluation nationale approfondie ou par d’autres moyens, le sous-comité national de
la communication pour le développement travaillera sous la direction du comité interorga-
nismes qui supervise le programme d’amélioration d’EEC/SEC/GI du pays. Ils travailleront
en étroite coordination et collaboration, et le sous-comité de la communication pour le dé-
veloppement devrait prendre la tête de la collecte et de l’analyse des données sur les déter-
minants sociaux et comportementaux de l’enregistrement et de la formulation des priorités
spécifiques à la communication pour le développement. Le sous-comité de la communica-
tion pour le développement ou le bureau de la communication pour le développement de-
vrait être représenté au sein du comité interorganismes et influencer la formulation d’autres
priorités en rapport avec le programme de communication pour le développement.
188. Les goulets d’étranglement doivent être soigneusement étudiés et analysés afin de
pouvoir apporter des corrections, si nécessaire. Par exemple, l’enregistrement actuel peut
ne couvrir qu’environ 50 % des naissances, 30 % des décès, etc.; la qualité des informations
peut être très faible; les dossiers peuvent contenir 40 % d’inexactitudes et les événements
ne pas être signalés au moment où ils se produisent, de sorte que les informations/statis-
tiques ne peuvent être produites en temps voulu pour être utiles à la planification gou-
vernementale. La couverture, l’exactitude et le caractère opportun peuvent varier d’une
région à l’autre du pays et, si tel est le cas, ces variations doivent également faire l’objet de
recherches. Les zones géographiques où 90 % de la couverture d’enregistrement des faits
d’état civil a été atteinte ne devraient pas être une préoccupation première. Ensuite, les
communications applicables aux interventions de développement seront identifiées pour
chaque goulet d’étranglement.
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
41

189. Il est également très important de mener une étude socioanthropologique au niveau
du pays pour pouvoir segmenter les populations cibles et identifier les facteurs sociaux et
comportementaux qui entravent le processus d’enregistrement. Dans certaines sociétés, le
décès ne doit pas être mentionné, les personnes ne veulent donc pas enregistrer un décès.
Il peut aussi y avoir des coutumes qui interdisent de nommer un enfant à la naissance,
ce qui empêcherait l’enregistrement de la naissance en temps voulu. Il peut y avoir une
résistance à l’inscription de l’illégitimité d’un enfant sur un acte de naissance, ou le ma-
riage peut n’être célébré que selon la coutume tribale, officié par une personne n’ayant
aucune connaissance/expérience de l’enregistrement de l’événement. Un programme de
communication pour le développement adapté à un pays particulier et à des groupes cibles
spécifiques devrait pouvoir résoudre ces problèmes.
190. L’analyse doit également déterminer si la quantité et la qualité des interventions
de communication sont suffisantes pour garantir une bonne connaissance des systèmes
d’EEC/SEC/GI au sein de la population. Néanmoins, la communication pour le dévelop-
pement peut contribuer à éliminer des obstacles de nature très différente, comme ceux liés
au cadre juridique (par des approches de sensibilisation), à la disponibilité et à la qualité
des services d’enregistrement (par des initiatives de mobilisation administrative), ou en-
core aux croyances religieuses, traditionnelles et culturelles ou aux normes sociales (par la
communication sur le changement comportemental et social).
191. Toutes les informations démographiques disponibles les plus récentes concernant la
population du pays doivent être examinées avec soin. Par exemple, les données de recen-
sement fourniraient une estimation de la population, et il se peut que des enquêtes auprès
des ménages ou des enquêtes ponctuelles fournissent ce type d’informations. En outre,
chaque pays prépare généralement ses propres estimations et projections démographiques.
192. En projetant ces facteurs sur la population estimée, il devrait être possible de par-
venir à des chiffres raisonnablement précis pour le nombre réel de naissances et de décès
qui surviennent. Ces chiffres doivent être comparés à l’enregistrement réel de ces événe-
ments par les régions et autres subdivisions administratives afin de révéler les zones où le
sous-enregistrement pose problème, de manière à orienter la conception du programme
de communication pour le développement.
193. En fonction de la disponibilité de ressources humaines qualifiées dans un pays
donné, les membres du comité interorganismes participeraient à l’analyse, en soulignant
les problèmes dans les systèmes actuels d’enregistrement des faits d’état civil, de statis-
tiques de l’état civil et de gestion de l’identité en énumérant les problèmes qui affectent
leurs départements/agences.
194. Par exemple, le Ministère de la santé peut se trouver dans l’impossibilité de planifier
avec précision la fourniture de services de santé, tels que les soins maternels/infantiles et la
vaccination. De plus, les décès peuvent être largement sous-déclarés. Si l’on ne dispose pas
d’informations précises sur les décès dus à des maladies infectieuses, il est impossible de
prendre les mesures adéquates pour immuniser les personnes ayant été en contact avec la
personne décédée. Dans le domaine de l’éducation, il faut disposer d’informations fiables
sur la future population scolaire afin de créer des infrastructures suffisantes et d’engager
des enseignants. La planification du logement, les besoins futurs en matière d’emploi et la
croissance économique seraient également affectés par le manque d’informations précises
pouvant être obtenues à partir de systèmes efficaces d’enregistrement des faits d’état civil,
de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité.
195. Lors de la première réunion du comité interorganismes, l’une des premières étapes
pour obtenir une vue d’ensemble des problèmes serait de donner à chaque membre la
mission de préparer une description des problèmes et de leurs sources telles qu’il les per-
çoit. Parmi les questions à examiner, on peut citer : Quel est le problème ? Quand et où
se produit-il ? Pourquoi et comment se produit-il ? Qui ou quel élément en est la cause ?
Quel est l’impact de ce problème sur la fourniture immédiate et à long terme de services
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
42 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

à la population par le gouvernement ? Comment le programme de communication pour


le développement peut-il contribuer à résoudre les problèmes ? Une recherche formative
pourrait être menée au préalable.
196. Dans les régions où les facteurs de dissuasion à l’enregistrement sont particulière-
ment sévères, comme les traditions culturelles, il peut être utile d’organiser des réunions
de groupes cibles pour connaître les problèmes spécifiques directement des représentants
des personnes concernées, qui peuvent fournir de bonnes suggestions sur les moyens les
plus efficaces de surmonter ces facteurs de dissuasion. Les dirigeants des communautés
locales doivent également être consultés.
197. Lorsque toutes les informations disponibles sur les problèmes sont obtenues,
chaque membre du sous-comité de la communication pour le développement doit
alors identifier les stratégies les plus appropriées pour corriger les problèmes. Chaque
membre du comité peut y parvenir en s’appuyant sur le modèle figurant dans les annexes
du présent Manuel. Il est conseillé de le faire au cours d’un atelier animé par un membre
expérimenté du comité, car cela permettra d’obtenir un document plus compact et plus
cohérent sur le plan interne. À ce stade, les stratégies proposées ne doivent pas être trop
spécifiques, mais doivent indiquer la direction générale qui doit être prise de l’avis du
comité. Un projet de document de travail identifiant les domaines problématiques et les
stratégies suggérées pourrait alors être produit par le directeur du bureau de la commu-
nication pour le développement sous la direction du directeur général de l’état civil (ou
équivalent) et présenté à la réunion suivante du sous-comité de la communication pour
le développement. Une fois le document approuvé, le comité doit étudier les domaines
problématiques et définir les priorités par ordre d’importance. Comme indiqué, selon
le contexte et le calendrier, la définition des priorités peut se faire soit dans le cadre des
travaux préparatoires aux processus qui permettront d’élaborer le plan global d’amélio-
ration des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de
gestion de l’identité, soit dans le cadre d’un travail intégré et coordonné avec le comité
interorganismes.

2. Développement des principaux buts et objectifs


du programme de communication pour le développement
198. On trouvera ci-après quelques exemples d’objectifs du programme global d’amé-
lioration qui aurait dû être préparés par le comité interorganismes désigné à cet effet, qui
fournit le cadre du programme de communication pour le développement.
199. L’objectif du programme est une déclaration générale qui décrit l’amélioration glo-
bale que l’on s’efforce d’atteindre pour la population visée, par exemple, « Augmenter les
taux d’enregistrement des faits d’état civil ». Chaque but sera assorti d’un ou de plusieurs
objectifs comportementaux décrivant plus précisément les résultats du programme.
200. Ces objectifs doivent être SMART, c’est-à-dire :
a) Spécifiques par rapport à une question (un comportement, une compétence, une
connaissance, des attitudes), un groupe bien précis et la situation géographique;
b) Mesurables de telle sorte que les changements de comportement des per-
sonnes puissent être mesurés, soit quantitativement, soit qualitativement;
c) Atteignables dans la mesure où les résultats comportementaux correspondent
à un objectif qui peut être atteint de manière réaliste;
d) Réalistes, de sorte que le(s) résultat(s) comportemental(aux) prévu(s) repré-
sente(nt) un jalon dans la chaîne des résultats;
e) Temporellement définis, en ce sens qu’un délai dans lequel le changement est
censé se produire a été fixé.
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
43

201. Différents types d’objectifs pourraient être envisagés, par exemple :


a) Des objectifs de renforcement des capacités institutionnelles (par ex., améliorer
les compétences pour mettre en œuvre un programme ou une composante spé-
cifique d’un programme comme l’évaluation);
b) Des objectifs de communication (par ex., changer les connaissances, attitudes,
compétences, comportements et normes sociales);
c) Des objectifs de sensibilisation (par ex., changer les politiques).
202. Chaque objectif nécessitera une série d’activités (par ex., formation, organisation
d’événements de théâtre mobile, campagne médiatique). Chaque objectif sera traduit
en indicateurs de programme et utilisé pour évaluer l’avancement du programme, de
la recherche de base à la recherche d’impact finale. La bonne pratique consiste à cibler
les objectifs du programme de communication pour le développement de manière à
ce que les activités et les indicateurs soient gérables. Les activités doivent contribuer à
atteindre les objectifs, et les objectifs à atteindre le but du programme.
203. Les questions suivantes aideront à élaborer des objectifs/résultats en matière de
comportement :
a) Qui doit changer de comportement pour atteindre le résultat social souhaité
(les mères, les pères, les voisins, les bénévoles, les travailleurs de la santé, les
chefs religieux, les enseignants, les politiciens) ?
b) Quels sont les comportements actuels ? Pourquoi les personnes agissent-elles
actuellement tout le temps, parfois ou pas du tout de la sorte ? Quels sont les
facteurs qui expliquent cette différence ?
c) Si elles ne le font pas maintenant, pourquoi ? Pratiquent-elles un comporte-
ment souhaité similaire ? Comment pouvez-vous influencer et soutenir au
mieux ce comportement ? Quels sont les obstacles au changement ?
d) Quels sont les facteurs (sociaux, culturels, économiques, environnementaux,
psychologiques, physiologiques, etc.) et qui, quoi, où sont les canaux les plus in-
fluents qui peuvent motiver le changement ou le maintien du comportement ?
e) Quelles sont les compétences et les ressources nécessaires pour que les groupes
concernés puissent adopter les comportements souhaités ?
204. Voici quelques exemples de buts :
a) Rendre l’enregistrement universel à l’échelle nationale (tous les groupes de la
population devraient être couverts; l’enregistrement ne devrait pas être vo-
lontaire pour certains groupes ethniques et tribaux car cela augmenterait la
probabilité que des faits d’état civil ne soient pas enregistrés);
b) Adopter un cadre commun pour régir toutes les questions relatives à l’enre-
gistrement des faits d’état civil, aux statistiques de l’état civil et à la gestion de
l’identité dans le pays;
c) Exiger des normes élevées en matière de données et d’informations;
d) Normaliser toutes les procédures d’enregistrement et les rapports statistiques
dans le pays et les faire appliquer;
e) Faire passer la couverture de l’enregistrement à au moins 90 %, une norme
internationale acceptable, et fournir des services rapides et efficaces aux
membres de la population;
f) Améliorer l’exactitude et l’exhaustivité des informations requises dans les re-
gistres d’état civil;
g) Améliorer l’opportunité, la quantité et la qualité des statistiques et autres in-
formations recueillies à partir des registres de l’état civil, des statistiques de
l’état civil et de la gestion de l’identité;
h) Améliorer l’accessibilité des installations d’enregistrement au public;
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
44 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

i) Rendre les certificats de naissance, de mariage et de décès plus facilement ac-


cessibles au public;
j) Garantir à tous une identité juridique.
205. Certains des objectifs suivants du programme d’amélioration de l’état civil pour-
raient être soutenus par le programme de communication pour le développement :
a) Pour les naissances, atteindre 90 % de couverture de l’enregistrement dans
les deux ans suivant le lancement de la stratégie de communication pour le
développement;
b) Pour les morts fœtales, atteindre 85 % de couverture dans les trois ans;
c) Pour les décès, atteindre 90 % de couverture d’enregistrement dans les trois ans;
d) Pour les mariages, atteindre 85 % de couverture dans les trois ans;
e) Pour les divorces, atteindre 90 % de couverture dans les trois ans;
f) Améliorer la précision des informations sur les actes, notamment en cas de
décès, pour atteindre un taux de 90% dans un délai de trois ans;
g) Améliorer l’opportunité des informations/statistiques provenant des re-
gistres/statistiques de l’état civil en les rendant disponibles (sous une forme
préliminaire) dans les six mois suivant la clôture de l’année (fiscale ou civile)
du gouvernement, et en ayant un rapport complet disponible dans les douze
mois suivant la clôture de l’année;
h) Dans trois ans à compter du lancement du programme de communication pour
le développement, faire en sorte que le grand public, en particulier les groupes
cibles, ait une perception positive et comprenne l’importance de l’enregistre-
ment des naissances, des morts fœtales, des décès, des mariages et des divorces;
i) Assurer la mise en place d’un bureau d’enregistrement au sein de chaque unité
administrative d’enregistrement telle que définie par l’administrateur du dis-
trict dans un délai de deux ans, ou lorsque cela n’est pas possible, veiller à ce
qu’un registraire adjoint se rende dans chaque région éloignée de certaines sub-
divisions des pays en développement une fois par mois (ou tous les deux mois);
j) Dans un délai de deux ans, mettre à disposition les certificats de naissance, de
mariage et de décès dans des lieux raisonnablement accessibles à la population
générale;
k) Dans un délai de trois ans, uniformiser la législation régissant les systèmes
d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion
de l’identité;
l) Dans un délai de quatre ans, normaliser la présentation des formulaires d’en-
registrement et des certificats;
m) Dans un délai de quatre ans, élaborer et mettre en œuvre des normes relatives
aux justificatifs de l’identité juridique.
206. Après avoir recueilli toutes les informations nécessaires, il convient de prioriser les
résultats comportementaux. Il est important que la liste soit courte : il est aussi néfaste
d’avoir trop d’attentes comportementales que de n’en avoir aucune.

E. Principales activités des organes de coordination


et de gestion
1. Formulation du concept préliminaire national
de communication pour le développement
207. La formulation du plan préliminaire national de communication pour le dévelop-
pement serait entreprise par le bureau de la communication pour le développement, sous
la direction du directeur général de l’état civil et du sous-comité de la communication
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
45

pour le développement. Il convient de noter que plus tard, après l’approbation du gouver-
nement, un plan d’action très détaillé sera élaboré. Le plan à formuler à ce stade, qui doit
être présenté au gouvernement, pourrait être de nature plus générale, en soulignant les
principales orientations stratégiques. Toutefois, le niveau de précision des plans à ce stade
dépendra surtout des données/preuves existantes et des ressources disponibles pour me-
ner des recherches supplémentaires et pour les consultations et les réunions.
208. Ce plan préliminaire pour le programme de communication pour le développement
doit définir les buts et objectifs généraux et contenir un aperçu de la stratégie au niveau na-
tional. Il convient également de formuler des recommandations généralisées concernant
les techniques efficaces pour atteindre non seulement le grand public, mais aussi les popu-
lations difficiles à atteindre, telles que les personnes analphabètes, les populations rurales
ou celles dont les traditions culturelles ou les normes sociales constituent des obstacles à
l’enregistrement. Il devrait au minimum comprendre une description des approches stra-
tégiques du programme proposé; de la structure du système pour la planification, la mise
en œuvre et le suivi des interventions du programme; des partenaires et alliés potentiels
et des mécanismes de coordination; et des mesures immédiates à prendre afin d’élaborer
une stratégie complète et un plan d’action détaillé.
209. L’identification des objectifs et des indicateurs de communication pour le pro-
gramme de communication pour le développement se fera après une analyse compor-
tementale approfondie, l’identification des groupes de participants et du plan de mise en
œuvre de la communication le plus efficace. Cela se fera normalement une fois que le
plan préliminaire aura été approuvé et que le gouvernement aura engagé des ressources
suffisantes. Des consultations seront organisées, si nécessaire, avec des entreprises ou des
experts professionnels dans les médias, la communication stratégique et la communica-
tion pour le développement.
210. Lors de l’élaboration du plan national préliminaire, il convient de souligner que,
dans la mesure du possible, il faut tirer parti des moyens de communication non commer-
ciaux, tels que les stations ou réseaux de radio et/ou de télévision appartenant au gouver-
nement, les programmes gratuits d’affaires publiques et d’événements communautaires,
les éditoriaux et les nouvelles dans la presse écrite et électronique, les bulletins d’informa-
tion communautaires/agricoles et les organisations telles que les associations de foyers et
scolaires/clubs de service. Les médias/réseaux sociaux gratuits offrent également d’impor-
tantes possibilités de diffusion de l’information et de communication bilatérale. Dans tous
les cas, le choix des interventions de communication sera basé sur leur accessibilité et sur
les habitudes de consommation de la population concernée.

2. Assurer l’appropriation et l’engagement du gouvernement


concernant des ressources suffisantes pour mettre en œuvre
le programme
211. Le sous-comité de la communication pour le développement, avec une contribu-
tion importante du bureau de la communication pour le développement, préparera des
plans détaillés à présenter au gouvernement pour l’approbation du programme proposé
et l’engagement de ressources suffisantes pour sa mise en œuvre. Le concept approuvé par
le gouvernement pourrait également être utilisé pour obtenir des fonds ou entamer des
discussions avec les partenaires de développement.
212. Ce premier document à présenter au gouvernement devrait mettre l’accent sur les
points évidents suivants :
a) Le projet global — l’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits
d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité est impor-
tante pour le pays et comporte des avantages significatifs (voir introduction);
b) Pour que le programme d’amélioration soit couronné de succès, il est essentiel
de disposer, entre autres, d’un programme de communication pour le déve-
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
46 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

loppement efficace. En effet, si les personnes ne sont pas informées de l’en-


registrement, du moment, du lieu et de la manière de le faire, ainsi que des
avantages qu’elles en retirent en tant qu’individus et pour leurs familles; si
elles n’ont pas la capacité ou la confiance en soi nécessaire pour enregistrer ef-
ficacement les faits d’état civil; si elles ne sont pas soutenues par leurs familles,
leurs pairs et leurs communautés; et si les communautés n’ont pas la possibilité
d’influencer la prestation des services d’état civil et d’instaurer la confiance
entre les utilisateurs et les prestataires de services, il sera très difficile de les
faire procéder à l’enregistrement en nombre suffisant et de rendre les systèmes
d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de ges-
tion de l’identité réellement efficaces;
c) Au niveau national, il est important que le gouvernement approuve sans ré-
serve le programme, se l’approprie et en assure la promotion auprès du public.
L’engagement du gouvernement sera facilement démontré en allouant des res-
sources suffisantes pour atteindre les résultats souhaités. L’approbation du gou-
vernement doit être connue au niveau national dans tous les médias. À d’autres
niveaux, des discours devraient être prononcés devant les groupes appropriés et
les communiqués de presse du gouvernement devraient être largement diffusés;
d) La présentation doit exposer les approches stratégiques du programme par
rapport aux participants identifiés aux différents niveaux du modèle socio­
écologique (voir section D, « Cadre théorique », de l’introduction de ce
Manuel), qui seront utilisées pour faire participer les individus, les commu-
nautés, les institutions, les politiciens et certains groupes influents, tels que les
sociétés juridiques et leurs membres, le pouvoir judiciaire, les professionnels
de la santé, les éducateurs, les groupes religieux, etc. Il est important que les
membres de groupes influents expriment leur soutien au programme;
e) La documentation doit également décrire les approches aux niveaux de la ré-
gion/de l’État/de la province/du comté (qui doivent être accompagnées par
exemple de discours prononcés par les dirigeants politiques, administratifs et
religieux de la région et d’autres niveaux). Si le pays dispose d’un système d’en-
registrement décentralisé, la documentation doit inclure des plans visant à
impliquer toutes les juridictions dans le projet d’amélioration global et à obte-
nir leur accord pour y participer. Le document doit également décrire les types
d’activités prévues au niveau de la communauté locale pour attirer l’attention
et l’intérêt des personnes sur place, et doit souligner comment le programme
fonctionnera pour atteindre des endroits généralement inaccessibles et les po-
pulations moins favorisées telles que les analphabètes ou les minorités ayant
peu de contact avec le gouvernement afin de les encourager à coopérer;
f) En ce qui concerne une éventuelle campagne médiatique, les détails seront for-
mulés ultérieurement dans le cadre de la stratégie et du plan d’action complets
du programme (voir les chapitres II et III), de sorte que les références à la cam-
pagne médiatique dans les documents présentés au gouvernement à ce moment
devraient être de nature générale. Le programme comprendra normalement
des campagnes dans les médias, mais il peut y avoir des situations particulières
où une campagne n’est pas nécessaire. L’analyse de la communication, les buts
et objectifs du programme et les approches stratégiques du programme déter-
minent la nécessité d’une campagne médiatique et son rôle.
213. La documentation doit également décrire la contribution au programme requise des
différents départements/agences impliqués dans les systèmes d’enregistrement de l’état
civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité. Par exemple, le matériel pour
l’élaboration d’une série de leçons à donner dans les écoles, ou le matériel utile pour l’en-
seignement aux élèves du secondaire ou aux étudiants, doit être préparé par une personne
relevant du Ministère de l’éducation. S’il existe une école de médecine, il faut alors prépa-
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
47

rer le matériel à inclure dans le cursus des futurs médecins. Le matériel doit être préparé
pour être inclus dans le programme de toute école de droit.
214. De même, le Ministère de la santé devrait pouvoir apporter des contributions au
matériel et aux recommandations pour les actions visant à encourager l’enregistrement
que l’on pourrait utiliser en relation avec les établissements de santé et les fonctions de
promotion de la santé, en particulier le matériel qui pourrait être utilisé par les écoles de
médecine, les infirmières et les sages-femmes, et en liaison avec les programmes de vacci-
nation, car il peut s’agir du premier point de contact entre la mère et le nouveau-né et les
services publics. Outre le fait d’atteindre la population avec des programmes d’éducation
à la santé pertinents, le système de santé doit être impliqué en raison de l’importance par-
ticulière du personnel de santé également pour l’enregistrement des décès; plus particuliè-
rement, lorsqu’un décès survient au niveau d’un établissement, le personnel a pour rôle de
le notifier et d’en indiquer les causes dans le système d’information de gestion de la santé.
215. La présentation comprendra un document de couverture/vue d’ensemble avec les
points forts de la proposition d’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits d’état
civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité, mettant en avant (en bref) :
a) Le besoin que le programme améliore les systèmes d’enregistrement des faits
d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité;
b) Les avantages de systèmes améliorés d’enregistrement des faits d’état civil, de
statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité;
c) La description des déficiences des systèmes actuels, avec un accent particulier
sur celles qui affectent la demande de services d’état civil, y compris le com-
portement et les facteurs sociaux;
d) La définition des buts;
e) La définition des objectifs;
f) La description du plan de mise en œuvre, en soulignant le rôle que la commu-
nication pour le développement jouera, et une note que cela est essentiel au
succès du programme.
216. Le deuxième document consistera en une description du plan national général de
communication pour le développement, qui sera une composante du plan de travail à long
terme susmentionné pour le projet d’amélioration globale et continue.
217. Le troisième document consistera en un budget estimatif global pour le programme
de communication pour le développement avec des détails pour les fonctions de plani-
fication. Il devrait inclure des estimations provisoires pour la production de matériel et
d’annonces dans les médias imprimés, de spots radio et télévisés, de communiqués de
presse, et le lancement de la campagne de communication sur l’éducation médicale, si
ceux-ci sont prévus par la stratégie. Il devrait également prévoir une mise en œuvre pour
une période spécifique, par exemple pour la première année, avec une autre estimation
distincte pour la deuxième année, un suivi et une évaluation continus et, le cas échéant,
un ajustement du programme. Le budget doit également inclure le personnel, les bureaux,
le téléphone, les fournitures, l’équipement et les déplacements. Il faudrait également pré-
voir une allocation budgétaire pour l’élaboration de matériel de formation et la mise en
œuvre d’activités de renforcement des capacités, pour les réunions avec des groupes pro-
fessionnels, tels que les sociétés médicales et juridiques, d’autres professionnels de la santé,
les éducateurs et les organisations religieuses. Cela comprend la rencontre avec les chefs
communautaires (organisée par les bureaux régionaux/de district), la rencontre avec les
personnes qui aideront à l’enregistrement, comme les employés municipaux qui font office
d’officiers d’état civil, les chefs formels et informels et les accoucheuses traditionnelles.
Le budget doit également prévoir, si nécessaire, des stands sur les marchés locaux, éven-
tuellement des représentations théâtrales lors de réunions communautaires, des kiosques
d’information, des panneaux et des affiches, ainsi que tout coût supplémentaire pour les
interventions destinées à des groupes cibles spécifiques.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
48 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

218. Il sera difficile de déterminer à ce stade ce qui constituerait des « ressources suffi-
santes » pour le programme de communication pour le développement. Il est difficile de
prévoir les ressources nécessaires; de nombreux facteurs influencent le programme et ne
seront déterminés qu’une fois que la stratégie et le plan d’action complets auront été éla-
borés sur la base de recherches, après avoir obtenu l’approbation du gouvernement. Des
détails sur les coûts potentiels à prendre en considération sont fournis au chapitre IV.
219. Certains éléments du budget de la communication pour le développement peuvent
être déterminés à l’avance. Au moment de la présentation au gouvernement, un budget
détaillé des dépenses prévues pour le bureau de la communication pour le développement
peut être établi, comprenant les salaires du personnel, les locaux, l’équipement, les four-
nitures et les déplacements. Il devrait y avoir une allocation pour les réunions du sous-
comité de la communication pour le développement et pour la consultation et les réunions
avec les fonctionnaires des régions, provinces, États et comtés et les dirigeants des com-
munautés locales. Les coûts de fonctionnement des comités de communication pour le
développement décentralisés devraient être pris en compte pour les zones géographiques
prioritaires pour le soutien du programme de communication pour le développement. Ce
point est particulièrement important si une approche ascendante est adoptée pour l’élabo-
ration du plan d’action et du budget.
220. La recherche formative destinée à éclairer l’ensemble de la stratégie et du plan d’ac-
tion nécessite des ressources qui peuvent être planifiées à ce stade également. Ces res-
sources peuvent inclure des consultants externes ou des sous-traitants. La conduite d’éva-
luations qualitatives rapides peut être une tâche interne du bureau de la communication
pour le développement ou, dans un système décentralisé, des fonctionnaires appropriés de
ces juridictions, à condition que des ressources adéquates soient allouées. Une recherche
scientifique plus poussée et des études quantitatives générales exigent un niveau d’exper-
tise plus élevé et un important investissement en temps. Le bureau de la communication
pour le développement devrait évaluer ses capacités internes par rapport aux besoins en
matière de recherche et prendre des décisions en conséquence. Les méthodes de collecte
des données et des informations sont examinées au chapitre II du présent Manuel. La
formulation de la stratégie et du plan d’action de la communication pour le développe-
ment entraîne des coûts, notamment ceux liés à l’organisation d’ateliers, à l’affectation du
temps du personnel et, éventuellement, aux consultants externes. Les consultants externes
peuvent jouer un rôle de facilitateur ou travailler directement à l’élaboration des plans.
Comme dans le cas de la recherche, dans la mesure où les compétences appropriées sont
disponibles, le bureau de la communication pour le développement peut opter pour l’exé-
cution directe des tâches ou engager un consultant ou une société externe.
221. Le programme de communication pour le développement exige un haut degré d’ex-
pertise et d’expérience, ainsi qu’une connaissance détaillée du paysage médiatique et de
communication du pays (sa couverture et son efficacité, notamment auprès des groupes
vulnérables et difficiles à atteindre) et de l’impact des stratégies et techniques de commu-
nication/éducation des adultes/engagement communautaire. Si des services de conseil de
haute qualité sont facilement disponibles, les conseils d’un consultant ayant une expé-
rience en communication pour le développement peuvent être précieux et aboutir à un
programme plus économique, plus efficace et plus performant. Dans ce cas, des disposi-
tions budgétaires doivent être prises pour prévoir un consultant.
222. Si une agence de publicité doit être impliquée dans la campagne médiatique, les
dispositions nécessaires doivent être prises. Le client, en l’occurrence le gouvernement par
l’intermédiaire du bureau de la communication pour le développement du département
du directeur général de l’état civil (ou une autorité gouvernementale décentralisée), serait
responsable de l’information complète de l’agence de publicité. L’information comprendra
l’objectif de la campagne médiatique, le(s) public(s) cible(s) qui doivent être atteints, la
date de diffusion du message, en tenant compte des conditions saisonnières, telles que les
périodes de récolte et la saison des moussons.
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
49

223. Il est recommandé de présenter au gouvernement un budget prévisionnel global.


Cette estimation devra être révisée et finalisée ultérieurement conformément au plan de
mise en œuvre spécifique.
224. Compte tenu de ce qui précède, le comité interorganismes communiquera au gou-
vernement un chiffre des dépenses estimées avec la présentation. Il est suggéré qu’il ras-
semble les estimations disponibles pour la création et le fonctionnement du bureau de la
communication pour le développement et du sous-comité de la communication pour le
développement et utilise des estimations provisoires pour le reste de la campagne globale.
Les estimations doivent répondre aux questions suivantes :
a) Combien devrait coûter un programme efficace ?
b) Quel montant le pays peut-il se permettre d’allouer au programme ?
c) Quel montant le comité estime-t-il que le gouvernement s’engagera fermement
à allouer au programme ?
225. Lors de la préparation du budget, l’importance de la communication interperson-
nelle ne doit pas être sous-estimée. Des ressources financières suffisantes devraient être
consacrées à la communication interpersonnelle avec les plus défavorisés : les pauvres, les
analphabètes, les personnes vivant dans des zones rurales reculées où la communication
est limitée, et d’autres groupes vulnérables. Il est important de réaliser que, dans les pays
en développement, le moyen de communication le plus efficace est le contact de personne
à personne avec une opinion respectée, les chefs de communauté, les organisations spi-
rituelles et religieuses, ainsi qu’avec les pairs, les responsables de la santé et de l’enregis-
trement dans les bureaux locaux, les hôpitaux et les cliniques, et par le biais des écoles
plutôt que par les médias commerciaux. L’utilisation de ces moyens de communication
nécessitera des interventions de renforcement des capacités axées à la fois sur les contenus
spécifiques pour l’enregistrement des faits d’état civil, les statistiques de l’état civil et la
gestion de l’identité et sur les compétences transversales en matière d’engagement inter-
personnel et communautaire.
226. Afin d’estimer le budget, le budget et la ventilation d’un récent programme de com-
munication pour le développement pourraient être considérés dans des domaines tels
que la vaccination, la nutrition ou la planification familiale. Le coût d’une campagne de
recensement de la population dans le pays, si elle a été récemment mise en œuvre, peut
également être pris en compte. À cette fin, il est important d’évaluer si les activités prévues
dans ces budgets sont en accord avec l’orientation stratégique du programme de com-
munication pour le développement des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de
statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité.
227. Une autre option serait d’utiliser un processus de budgétisation en deux étapes, la
première ne couvrant que la phase de planification préliminaire. Cette phase porterait no-
tamment sur la création et le fonctionnement du bureau de la communication pour le déve-
loppement, du comité interorganismes et du sous-comité de la communication pour le dé-
veloppement, ainsi que la planification du matériel de formation et des réunions nécessaires.
228. La deuxième phase couvrirait la mise en œuvre effective du programme, y compris
les coûts de suivi et d’évaluation, ainsi que les activités courantes du bureau de la commu-
nication pour le développement et du sous-comité de la communication pour le dévelop-
pement. Ce budget doit couvrir une période prolongée (par ex. de trois à dix ans) avec un
chiffre budgétaire fixé pour l’année initiale et pour chacune des années suivantes.
229. L’inconvénient de la procédure budgétaire en deux étapes est que le gouvernement
peut approuver la première étape, mais ensuite, une fois que la planification a été faite et
que la deuxième étape du budget a été préparée avec une estimation détaillée des coûts
du programme et de son fonctionnement en cours, il peut décider que le pays ne peut pas
se permettre le programme proposé ou qu’il doit réduire les coûts de sorte que la mise en
œuvre ne sera pas effective. Cette situation sera décourageante et risquerait d’arrêter tout
progrès dans l’amélioration des taux d’enregistrement des faits d’état civil.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
50 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

230. Il est essentiel de bien préparer la rencontre avec le gouvernement. La stratégie à


utiliser doit être planifiée à l’avance, en examinant soigneusement quelle approche serait
la plus efficace. Si possible, la réunion doit avoir lieu avec le Président/Premier Ministre et
soit l’ensemble du cabinet, soit au moins les ministres concernés par les systèmes d’enre-
gistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité. Le
porte-parole principal sera le chef du sous-comité de la communication pour le dévelop-
pement, assisté du directeur général de l’état civil, appuyé par le directeur du bureau de la
communication pour le développement. D’autres membres du sous-comité de la commu-
nication pour le développement assisteront à la réunion. Tous les participants doivent être
familiarisés avec les documents présentés au gouvernement et pouvoir répondre à toutes
les questions susceptibles d’être posées concernant leur ministère ou leur agence.
231. Tous les membres de la délégation de présentation devraient être très enthousiastes
et positifs à l’égard du programme, et bien au fait des avantages qui découleraient de
l’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état
civil et de gestion de l’identité. La présentation soulignera que le plan proposé a été bien
étudié, que les buts sont louables et que les objectifs sont raisonnables et peuvent être at-
teints. Le plan proposé est un plan pratique qui peut être réalisé avec succès; la stratégie et
le plan doivent être développés plus avant en s’appuyant sur la recherche. Des exemples de
réussite dans le pays ou à l’étranger seront présentés pour étayer les arguments en faveur
de l’allocation de ressources et de temps pour la recherche, l’élaboration d’une stratégie
complète, la planification complète, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation.
232. Il est essentiel d’assurer une promotion auprès des ministres et responsables influents
avant la réunion de présentation officielle. Il convient de souligner qu’un programme
d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de
gestion de l’identité ne pourra réussir sans de solides composantes pour la communication
pour le développement et que le gouvernement, en approuvant le plan et en allouant les res-
sources financières nécessaires, sera reconnu tant dans le pays qu’au niveau international.
233. La proposition se terminera par une demande d’approbation et d’engagement de
ressources financières suffisantes par le gouvernement, et la nomination des membres du
comité interorganismes.

3. Élaboration de la stratégie et du plan de mise en œuvre


de la communication pour le développement
234. Une fois que le plan de communication pour le développement préliminaire a été
approuvé par le gouvernement et que des ressources suffisantes ont été allouées, le sous-
comité de communication pour le développement partagerait avec le directeur général de
l’état civil (ou le responsable du département correspondant) et le comité interorganismes
la responsabilité de l’élaboration d’une stratégie complète à long terme et d’un plan de
mise en œuvre couvrant tous les aspects du programme de communication pour le dé-
veloppement. Ce dernier fera partie du programme global d’amélioration de l’enregistre-
ment, y compris la gestion, l’exploitation et la maintenance des systèmes d’enregistrement
des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité.
235. Afin d’accomplir cette tâche, le sous-comité de la communication pour le déve-
loppement veillera à ce qu’une analyse de la communication soit effectuée sur la base de
données et de preuves solides. Après examen des informations existantes dans le pays,
des dispositions doivent être prises pour mener/commander des recherches supplémen-
taires si nécessaire. En fonction des ressources disponibles et des besoins d’information,
le sous-comité de la communication pour le développement décidera de la portée de la
recherche et des méthodes à appliquer, ainsi que du recours à des consultants externes ou
à des instituts de recherche.
236. L’analyse de la communication comprend l’identification des groupes qui participe-
ront au programme (groupes cibles dans le jargon traditionnel de la communication), des
Aspects organisationnels de la communication pour le développement
51

déterminants qui affectent la demande d’enregistrement, des moyens de communication


les plus efficaces et des capacités de communication au sein des systèmes d’enregistrement
des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité. Le modèle socio­
écologique doit servir de base à l’analyse de la communication.
237. Des objectifs de communication spécifiques seront dérivés de l’analyse de la com-
munication. Les résultats escomptés doivent refléter les changements réels dans dif-
férentes dimensions comportementales et sociales aux différents niveaux du modèle
socioécologique, et des indicateurs doivent être sélectionnés ou développés pour suivre
ces changements.
238. Les approches stratégiques seront développées en examinant comment la combi-
naison de la communication pour le changement de comportement, la communication
pour le changement social et la participation communautaire, la mobilisation sociale, la
sensibilisation, le renforcement des capacités, etc. peuvent mieux contribuer à l’obtention
de résultats.
239. La conception de la stratégie permettra également de sélectionner les canaux/
moyens de communication, les activités, les partenaires et leurs rôles, ainsi que les élé-
ments créatifs pour l’élaboration des messages et du matériel.
240. Le sous-comité de la communication pour le développement complétera le cadre
du programme en élaborant les messages et les matériels de communication, ainsi que les
plans de mise en œuvre, de diffusion des matériels, de formation, de suivi et d’évaluation.
241. La participation de tous les acteurs concernés, y compris les représentants des orga-
nisations de la société civile, de la population et en particulier des groupes vulnérables à
toutes les étapes garantira l’appropriation du programme par ceux qui sont censés jouer un
rôle pertinent dans sa mise en œuvre. À cette fin, des processus participatifs peuvent être
appliqués pour analyser la situation, fixer des priorités et des objectifs, définir des stratégies
et planifier des actions. La participation aux réunions et ateliers d’analyse et de planifica-
tion pourrait être étendue au-delà des membres du sous-comité de la communication pour
le développement, où de solides compétences en matière d’animation sont requises.
242. En fonction du temps et des ressources disponibles avant l’approbation du plan pré-
liminaire par le gouvernement, certaines de ces mesures peuvent avoir été prises à l’avance.
Le plus important est que tout au long du processus, toutes les mesures nécessaires soient
prises pour produire une stratégie et un plan d’action complets conformément aux lignes
directrices fournies dans les chapitres II et III du présent Manuel.
243. La formulation d’une stratégie nationale comprendra un plan de mise en œuvre à
long terme, similaire au plan de mise en œuvre indicatif présenté dans l’annexe ci-après.
244. Le présent Manuel n’a pas pour objet de développer la révision du cadre juridique38 38 Voir Lignes directrices
ni de préparer des manuels administratifs et pédagogiques à l’usage des officiers d’état sur le cadre juridique de l’en-
civil locaux et autres membres du personnel des statistiques de l’état civil, y compris toutes registrement des faits d’état
les routines de traitement des données39, qui sont certainement des composantes du pro- civil, des statistiques
de l’état civil et de la gestion
gramme global d’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de sta-
de l’identité (à paraître).
tistiques de l’état civil et de gestion de l’identité.
39 Voir Manuel des systèmes
245. Le présent Manuel se fonde également sur l’hypothèse selon laquelle il existe une d’enregistrement des faits
direction générale de l’état civil chargée d’administrer le système. Dans les cas où il n’existe d’état civil et de statistiques
pas de service administratif, l’agence responsable de la gestion de l’identité peut lancer et de l’état civil : gestion, fonc-
diriger le programme de communication pour le développement, en coordination avec l’or- tionnement et tenue, première
ganisme national de statistique. révision (à paraître).

246. Dans tout programme d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil, des sta-
tistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité, il faut toutefois prévoir que la préparation/
modification du cadre juridique, en particulier la rédaction de la législation et l’obtention de
l’approbation législative, sera un processus long qui pourra prendre plusieurs années.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
52 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

247. Certaines améliorations administratives, organisationnelles et procédurales néces-


siteront une action législative/réglementaire. Par conséquent, les plans d’améliorations ad-
ministratives et organisationnelles globales, ainsi que la préparation des plans de gestion,
d’exploitation et de maintenance des systèmes d’enregistrement, devront être lancés bien
avant le début des travaux sur le cadre juridique.
248. L’étude de l’informatisation des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de
statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité devrait également être entreprise avant la
finalisation du cadre juridique, au cas où une approbation législative serait nécessaire pour
40 Ibid., chap. VII. la collecte et le stockage automatisés des données d’enregistrement40. Les travaux d’informa-
tisation des systèmes pourraient constituer une composante distincte du programme global,
ou être combinés à des améliorations administratives/de gestion/organisationnelles.
249. Les travaux sur le programme et les stratégies de communication pour le développe-
ment pourront commencer peu après le lancement des autres composantes du programme
d’amélioration de l’enregistrement mentionnées ci-dessus. Certains aspects de la stratégie
de communication pour le développement dépendront dans une certaine mesure de ces
autres éléments. La communication pour le développement doit toujours être transpa-
rente. La confiance entre les fournisseurs de systèmes d’enregistrement des faits d’état
civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité et les utilisateurs/la population
est primordiale pour motiver les individus à utiliser les systèmes. C’est pourquoi le pro-
gramme de communication pour le développement devrait éviter de surestimer les per-
formances de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la
gestion de l’identité, reconnaître les besoins d’amélioration lorsqu’ils existent et faire ap-
pel à l’engagement de chaque partie concernée pour obtenir des services d’enregistrement
des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité de haute qualité.
250. Le comité national du programme global d’amélioration des systèmes d’enregistre-
ment des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité peut
demander l’aide d’agences donatrices potentielles, d’organisations internationales, bila-
térales ou non gouvernementales pour coopérer avec le gouvernement dans un effort de
changement de comportement et de changement social visant à améliorer les systèmes
d’enregistrement en place.
251. La coordination avec les activités en cours du Fonds des Nations Unies pour la po-
pulation (FNUAP), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), d’organisa-
tions non gouvernementales (ONG) et autres serait bénéfique au programme d’amélio-
ration et au programme de communication pour le développement, car ils partagent un
intérêt pour des données de haute qualité permettant de suivre l’impact de leurs propres
programmes à orientation locale. Ils sont fréquemment membres des comités directeurs
nationaux pour l’enregistrement des faits d’état civil, les statistiques de l’état civil et la
gestion de l’identité et peuvent généralement apporter leur aide pour développer des stra-
tégies, plans et outils de communication pour le développement. En outre, il peut leur
être demandé, par exemple, d’imprimer des brochures, de fournir des bandes vidéo pour
encourager l’enregistrement ou de produire des affiches, bannières et guides pour les ac-
coucheuses, médecins et infirmières, et de compléter les efforts des gouvernements dans
les pays en développement.
53

Chapitre II
Premières étapes d’une stratégie efficace
de communication pour le développement
Aperçu
La clé de l’élaboration d’un programme complet de communication pour le dévelop-
pement est la recherche formative, l’analyse des déterminants du sous-enregistrement
et l’identification des participants au programme. Les mesures suivantes seront prises :
1. Collecte et analyse des informations disponibles.
2. Définition du besoin et du but de la recherche formative.
3. Identification des communautés et des participants visés.
4. Identification des questions de recherche.
5. Décision d’externalisation totale ou partielle de la recherche en fonction des capa-
cités du bureau de la communication pour le développement et du sous-comité de
la communication pour le développement.
6. Définition des sources des données secondaires.
7. Définition des sources des données primaires :
a) Définition de la population et des participants à l’étude;
b) Élaboration de la méthodologie (par ex., méthodes qualitatives, quantitatives,
mixtes);
c) Identification des sites de collecte de données;
d) Mise au point des instruments de collecte de données (guide de discussion des
groupes cibles, questionnaire d’enquête, etc.);
e) Test préalable des instruments.
8. Élaboration d’un plan de mise en œuvre de la recherche (y compris le calendrier, les
personnes responsables de tâches spécifiques et le budget).
9. Collecte des données de toutes les sources et implication de la population locale
dans la collecte des données, y compris des évaluations rapides.
10. Analyse de données provenant de toutes les sources.
11. Rédaction d’un rapport qui résume les principales conclusions et met en évidence
les éléments permettant de mettre en œuvre un programme ou un ensemble d’ac-
tivités spécifique.
12. Partage des résultats avec les parties prenantes ainsi qu’avec les communautés et
les groupes auprès desquels les données ont été collectées.
13. Sur la base des données collectées, identification des principaux groupes de parti-
cipants selon le modèle socioécologique.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
54 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

A. Introduction
252. L’élaboration d’une stratégie et d’un plan d’action de communication pour le dé-
veloppement exige une bonne compréhension des problèmes, des caractéristiques de la
population concernée et des facteurs comportementaux, sociaux et environnementaux
qui déterminent le degré d’utilisation et de demande des services d’enregistrement des
faits d’état civil. Pour ce faire, le bureau de la communication pour le développement et le
sous-comité de la communication pour le développement utiliseront des données ou des
preuves issues d’une analyse de situation, également appelée recherche formative.
253. La collecte et l’analyse des données doivent être guidées par le modèle socio­
écologique (voir section D, « Cadre théorique », de l’introduction du présent Manuel),
incluant donc les questions contextuelles et l’interaction complexe des facteurs à ses dif-
férents niveaux (individuel, interpersonnel, communautaire, organisationnel et politique/
environnement favorable).
254. Le présent chapitre porte sur la description des informations clés à collecter, la four-
niture d’un cadre d’analyse et l’identification des méthodes de collecte de données. Il n’est
pas réaliste de s’attendre à ce que chaque question soulevée au cours de cette phase d’ana-
lyse trouve une réponse dans tous les contextes. Cependant, il est toujours important de
garder à l’esprit le niveau de profondeur nécessaire pour comprendre la diversité complexe,
pluridimensionnelle et interconnectée des facteurs qui influencent les comportements des
personnes par rapport aux systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques
de l’état civil et de gestion de l’identité.
255. Pour effectuer une analyse de la situation, un examen des données secondaires exis-
tantes provenant des enquêtes, des études et des bases de données actuelles sera effectué. À
ce stade, toute hypothèse sur les facteurs affectant la demande relative à l’enregistrement
des faits d’état civil, aux statistiques de l’état civil et à la gestion de l’identité doit être véri-
fiée par rapport aux recherches existantes. Compte tenu des preuves disponibles, il convient
de déterminer les lacunes en matière de données afin d’éclairer les décisions relatives à
l’obtention de données primaires par le biais d’études supplémentaires commandées à un
cabinet de recherche ou à un consultant, qui doit appliquer les théories pertinentes le cas
échéant. Les méthodes de collecte des données sont examinées dans ce chapitre.
256. Les praticiens peuvent trouver un intérêt à utiliser un cadre d’analyse de causalité
comme moyen de documenter ce qui est déjà connu et ce qu’il reste à savoir, en s’assurant
que l’analyse est suffisamment approfondie pour examiner les causes immédiates et sous-
jacentes des problèmes et avoir une vue d’ensemble des conséquences. Une analyse limitée
induit souvent en erreur la détermination des objectifs et/ou des stratégies en se concen-
trant sur les effets plutôt que sur les causes fondamentales du problème principal, ou en
adoptant des hypothèses erronées à son sujet.
257. Bien que ce chapitre présente toutes les étapes de l’analyse, ce processus peut être divisé
en deux phases : avant et après l’approbation du programme initial et l’engagement des fonds
par le gouvernement. Plus les étapes d’une analyse complète visant à informer le programme
initial sont nombreuses, plus la stratégie, le plan et le budget ultérieur seront précis. Des
preuves solides et une analyse de qualité constitueront un appui plus solide pour le lobbying
en faveur des ressources. Néanmoins, comme nous l’avons vu au chapitre I, les chances de
réaliser une analyse complète et une planification plus précise avant l’engagement des fonds
dépendront des données déjà disponibles, des ressources existantes et du processus global
de développement du programme d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil,
des statistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité au sens large. Dans un contexte de
ressources très limitées, l’analyse peut au moins s’appuyer sur toute information existante
et sur des consultations avec les principales parties prenantes qui peuvent offrir différentes
perspectives, y compris des représentants de la population générale. Le cadre fourni par ce
chapitre doit être pris en compte dans la collecte et l’analyse des données qui auront lieu
avant l’élaboration du programme initial de communication pour le développement. Au mi-
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
55

nimum, l’analyse préliminaire du programme initial pour approbation par le gouvernement


pourrait inclure un énoncé du problème, une analyse du programme et l’identification des
principaux déterminants de l’enregistrement (voir les sections ci-après).
258. L’analyse de la situation doit tenir compte des particularités des différents événe-
ments vitaux, en particulier de ceux qui sont prioritaires dans le cadre du programme
global d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état
civil et de la gestion de l’identité. Si certains facteurs peuvent être communs à tous les faits
d’état civil dans un contexte donné (par ex., les attitudes discriminatoires des agents d’en-
registrement locaux à l’égard d’un groupe de population particulier), de nombreux autres
seront propres à un événement concret (par ex., les tabous liés à la mort). Une analyse doit
clairement identifier les facteurs qui affectent tous les faits d’état civil, et ceux qui sont
spécifiques à des événements particuliers.
259. Les orientations décrites dans ce chapitre peuvent être appliquées à l’analyse de
situation pour différents objectifs d’intervention, y compris à tous les niveaux géogra-
phiques et à des groupes de population spécifiques. Dans l’idéal, il faudrait veiller à ce
que le niveau local ait la capacité de faire un usage léger de ces approches pour informer
l’adaptation locale de la stratégie nationale.
260. L’analyse de la situation est un exercice de recherche rigoureux qui doit être régu-
lièrement revu en fonction du calendrier des évaluations prévu dans le programme global
d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de
la gestion de l’identité, ou chaque fois que les données de suivi reflètent des changements
significatifs de la situation.

B. Processus de planification
261. L’élaboration d’une stratégie de communication pour le développement n’est pas un
processus long et compliqué. Si l’approche participative et le mécanisme de coordination
décrits dans le chapitre I sont respectés, la planification se déroulera sans heurts. La sec-
tion D, « Cadre théorique », de l’introduction du présent Manuel donne des informations
sur le processus de planification, y compris les étapes nécessaires à suivre41. 41 Voir Global Communication
for Development Strategy
262. Lors de l’élaboration d’une stratégie de communication pour le développement, Guide for Maternal, Newborn
chaque étape doit être aussi participative que possible. La participation à toutes les étapes and Child Health and Nutri-
du processus permet aux représentants des communautés de contribuer au processus déci- tion Programs, UNICEF (2015).
sionnel, leur offre un sentiment d’appropriation et aide les communautés à être proactives.
263. Plusieurs étapes sont à prendre en compte dans un processus de planification.
264. La première étape est vaste et comprend l’organisation d’ateliers de planification,
la définition du but et des objectifs, la recherche formative, l’identification des princi-
paux acteurs, l’analyse du comportement et de la communication. À ce stade, un certain
nombre d’activités préparatoires sont mises en œuvre :
a) Planification de la recherche formative : analyse des points forts, des points
faibles, des possibilités et des risques (SWOT), analyse comportementale, éva-
luation de la communication, analyse des déterminants. Des informations
sur l’évaluation et l’analyse seront fournies dans les sections suivantes. La
recherche sera menée par le bureau de la communication pour le dévelop-
pement, décrit au chapitre I du présent Manuel, si les capacités pour mener
une telle recherche existent en interne. Un consultant externe peut être engagé
pour soutenir le bureau de la communication pour le développement;
b) Réunion de tous les acteurs de diverses structures dans le cadre d’un atelier de
planification d’une durée minimale de trois jours. L’atelier présentera les ré-
sultats de la recherche formative et les recommandations. Un modèle d’ordre
du jour pour l’atelier de planification est fourni en annexe;
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
56 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

c) Au cours de l’atelier de planification, les principales questions suivantes se-


ront abordées : Quels sont les résultats comportementaux attendus ? Quelles
sont les approches stratégiques et les principales interventions ? Quels sont
les principaux publics ? Quels sont les messages et les arguments ? Quels sont
les rôles des différentes parties prenantes ? Comment la stratégie de commu-
nication pour le développement sera-t-elle validée, financée, mise en œuvre,
contrôlée et évaluée ?
265. La deuxième étape concerne la conception stratégique. En fonction des résultats
comportementaux attendus et des résultats de l’atelier de planification, les interventions
prévues seront affinées. Les principales questions à poser pour assurer un plan de mise en
œuvre efficace sont les suivantes :
a) Quelles sont les interventions de communication à sélectionner ? Veuillez noter
qu’une combinaison de communication pour le changement de comportement,
de communication pour le changement social, d’engagement communautaire,
de mobilisation sociale, de renforcement des capacités et de sensibilisation doit
être planifiée pour garantir l’obtention de résultats comportementaux.
b) Qui seront les principaux partenaires de mise en œuvre ?
c) Quels sont les besoins de formation et pour qui doivent-ils être planifiés ?
d) Quels sont les principaux messages, arguments et produits de communica-
tion ? Comment seront diffusés les messages et le matériel de communication ?
e) Quelle combinaison de canaux de communication sera utilisée ?
f) Comment le suivi et l’évaluation de la stratégie seront-ils effectués ? Quels
sont les indicateurs et les moyens de vérification ?
g) Quel est le budget total ?
266. La troisième étape comprend le développement et le test des messages et du matériel.
Le test préalable et le test des messages et du matériel avec des groupes représentatifs sont
très importants pour le succès de la stratégie de communication pour le développement.
267. La quatrième étape concerne la mise en œuvre et le suivi du plan d’activité. Pendant
la mise en œuvre, le renforcement des capacités est essentiel, en particulier pour les com-
municateurs interpersonnels, tels que les animateurs, les pairs-éducateurs, les travailleurs
de la santé, les enseignants, les officiers d’état civil, les dirigeants locaux formels et infor-
mels, les chefs religieux, etc. Les journalistes devraient être cooptés en tant que partisans
de la stratégie et formés en conséquence. Les communautés seront mobilisées pour soute-
nir et mettre en œuvre la stratégie de communication pour le développement. Un système
de suivi sera mis en place, avec des indicateurs et un plan de suivi. Sur la base des données
de suivi, le plan d’activité et les interventions peuvent être adaptés.
268. La cinquième étape traite de l’évaluation et de la replanification. Sur la base des
résultats comportementaux attendus, les résultats et l’impact sont évalués, et les résultats
seront abordés avec les principales parties prenantes et les membres du sous-comité de
la communication pour le développement du comité interorganismes. La responsabilité
de l’évaluation incombe au bureau de la communication pour le développement. Après
l’évaluation, pour la période suivante, les interventions peuvent être replanifiées. Dans le
même temps, l’expérience sera partagée avec la communauté mondiale au sens large et les
résultats et les enseignements tirés seront rendus publics.

C. Recherche formative
1. Mesures à prendre pour planifier la recherche formative
42 Ibid. 269. Les étapes suivantes peuvent être suivies pour établir un plan de recherche formative42 :
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
57

Étapes de l’élaboration d’un plan de recherche formative


Afin d’élaborer un programme complet de communication pour le développement, la
recherche formative, l’analyse des déterminants du sous-enregistrement et l’identifica-
tion des participants sont essentiels. Les étapes suivantes devraient être suivies :
1. Collecte et analyse des informations disponibles.
2. Définition du besoin et du but de la recherche formative.
3. Identification des communautés et des participants visés.
4. Identification des questions de recherche.
5. Décision d’externalisation totale ou partielle de la recherche en fonction des capa-
cités du bureau de la communication pour le développement et du sous-comité de
la communication pour le développement.
6. Définition des sources des données secondaires.
7. Définition des sources des données primaires :
a) Définition de la population et des participants à l’étude.
b) Élaboration de la méthodologie (par ex., méthodes qualitatives, quantitatives,
mixtes).
c) Identification des sites de collecte de données.
d) Mise au point des instruments de collecte de données (guide de discussion des
groupes cibles, questionnaire d’enquête, etc.).
e) Test préalable des instruments.
8. Élaboration d’un plan de mise en œuvre de la recherche (y compris le calendrier, les
personnes responsables de tâches spécifiques et le budget).
9. Collecte des données de toutes les sources et implication de la population locale
dans la collecte des données, y compris des évaluations rapides.
10. Analyse de données provenant de toutes les sources.
11. Rédaction d’un rapport qui résume les principales conclusions et met en évidence
les éléments permettant de mettre en œuvre un programme ou un ensemble d’ac-
tivités spécifique.
12. Partage des résultats avec les parties prenantes ainsi qu’avec les communautés et
les groupes auprès desquels les données ont été collectées.

2. Méthodes de collecte des données


270. L’analyse doit être fondée sur des données recueillies auprès de diverses sources. Les
informations nécessaires à la réalisation de l’analyse de la situation sont souvent dispo-
nibles grâce aux données et recherches existantes dans les systèmes d’enregistrement des
faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité ou auprès d’autres
acteurs/sources. Avant d’envisager de procéder à la collecte de données primaires, le bu-
reau de la communication pour le développement doit d’abord examiner les sources exis-
tantes de données secondaires récentes, qui peuvent inclure :
a) Des données sociodémographiques issues des recensements de la population
et du logement, des enquêtes sur les ménages et des dossiers administratifs;
b) La révision de la littérature/méta-analyse des recherches pertinentes axées en-
tièrement ou partiellement sur la mise en œuvre des EEC/SEC/GI et sur les
facteurs pertinents qui l’affectent. Les rapports, revues et articles de recherche
socioanthropologique existants peuvent grandement faciliter la compréhen-
sion des caractéristiques et des dynamiques socioculturelles de groupes spéci-
fiques ou de la population dans son ensemble;
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
58 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

c) Les rapports des institutions gouvernementales (à commencer par les chiffres


officiels des enregistrements et les rapports de toute évaluation EEC/SEC/GI
disponible et des campagnes de recensement) ou des ONG (c’est-à-dire celles
qui travaillent sur l’enregistrement des naissances ou sur des questions qui
sont considérées comme des facteurs sous-jacents pertinents comme le sexe, la
santé, l’éducation, les traditions culturelles, les tabous, la demande de services
qui sont conditionnés à l’enregistrement/la preuve d’identité, etc.), y compris
les rapports aux pays donateurs et aux institutions multilatérales;
d) Des données provenant de programmes d’enquête internationaux ou d’organi-
sations comme les organismes des Nations Unies ou les ONG internationales.
Par exemple, l’enregistrement des naissances est une priorité pour des organi-
sations comme l’UNICEF et Plan International, qui développent souvent des
analyses de situation pouvant s’appliquer à la déclaration d’autres faits d’état
civil, en particulier lorsque la faible demande est liée à la performance globale
des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
et de gestion de l’identité ou à la perception qu’en a la population. Les prin-
cipaux programmes internationaux d’enquête sur les ménages qui recueillent
des données sur l’enregistrement des naissances sont les enquêtes démogra-
phiques et sanitaires (Demographic and Health Surveys — DHS) soutenues
par les États-Unis et les enquêtes en grappes à indicateurs multiples (Multiple
Indicator Cluster Surveys — MICS) soutenues par l’UNICEF. Ils peuvent four-
nir l’indicateur de référence pour le plus haut niveau de résultats en matière
d’enregistrement des naissances, de pourcentage d’enfants de moins de 5 ans
ayant un certificat de naissance ou dont la naissance a été déclarée comme
enregistrée auprès des autorités civiles au moment de l’enquête. Ces mêmes en-
quêtes fournissent des informations sur l’accès aux services de santé, qui seront
utiles pour comprendre la portée réelle du système de santé qui est appelé à être
l’une des principales passerelles de communication pour le développement. Les
MICS comprennent également des indicateurs sur l’utilisation des médias et
des technologies de l’information et des communications;
e) Les stratégies, plans, rapports d’avancement et évaluations. Il s’agit notam-
ment de programmes présentant des similitudes pertinentes avec la commu-
nication EEC/SEC/GI qui permettraient d’identifier les bonnes pratiques et
les enseignements tirés; ou de programmes dans lesquels l’enregistrement des
faits d’état civil pourrait être intégré (vaccination, nutrition, éducation juri-
dique du public, etc.), dont l’impact devrait être vérifié;
f) Les rapports d’audience des médias et l’analyse de la portée qui peuvent être
disponibles au niveau du secteur privé (sociétés de communication et de pu-
blicité), du département gouvernemental de l’information et de la communi-
cation ou des organisations qui mènent des campagnes de communication;
g) Les données financières des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil,
de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité pour comprendre les
ressources à allouer à la communication pour le développement aux niveaux
national et infranational/décentralisé;
h) Les audits de la structure des ressources humaines, les descriptions de poste,
les fiches de performance et les outils de supervision pour comprendre le ni-
veau d’institutionnalisation et d’affectation des ressources humaines pour la
communication;
i) Les audits des matériels d’information, d’éducation et de communication
sur les EEC/SEC/GI et des formulaires/procédures d’enregistrement des faits
d’état civil pour la population générale, afin d’évaluer leur adéquation aux
groupes de population pertinents, en particulier les plus vulnérables;
j) Les notes de réunions, d’ateliers ou de colloques de parties prenantes pertinentes.
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
59

271. En outre, d’autres parties prenantes peuvent avoir des plans pour mener toute re-
cherche qui pourrait être pertinente aux fins du programme de communication pour le
développement EEC/SEC/GI ou dans laquelle des questions de recherche pourraient être
ajoutées. Les pays mènent parfois des recherches centralisées et il est possible de négocier
l’inclusion de questions pertinentes liées à l’enregistrement des faits d’état civil.
272. Si les données secondaires sont inexistantes, incomplètes ou obsolètes, le bureau de
la communication pour le développement devra décider des méthodes appropriées pour
collecter directement les données primaires. Des outils de collecte de données distincts
doivent être développés pour les différents groupes de participants et les segments vul-
nérables de la population inclus dans l’analyse, sachant que la recherche peut conduire à
l’identification de groupes de participants supplémentaires, en particulier des segments
de la population générale identifiés comme ayant une forte influence sur les groupes pri-
maires. Par exemple, une enquête peut demander aux personnes interrogées des infor-
mations sur les personnes dont l’opinion est importante pour elles en matière d’état civil,
et les anciens de la famille peuvent apparaître comme un groupe pertinent méritant une
étude approfondie dans le cadre de l’étude.
273. La collecte de données primaires doit combiner approches quantitatives et quali-
tatives. Les méthodes quantitatives sont les plus utiles pour obtenir des taux d’adoption
de comportements, d’attitudes, de connaissances, etc. car elles fournissent des données
fiables et représentatives de la population concernée. Les données quantitatives sont éga-
lement importantes pour l’évaluation de la campagne et le suivi des progrès, par exemple,
le pourcentage de personnes qui conviennent que l’enregistrement est important avant
et après la campagne est un bon indicateur du succès de la campagne. Cependant, elles
nécessitent une certaine connaissance préalable du sujet de recherche et ne permettent pas
de réponses élaborées. La recherche qualitative ne doit pas être négligée, car elle permet-
tra d’obtenir des informations descriptives approfondies sur des questions telles que les
sentiments et les motivations des personnes, leurs préoccupations, la diversité des points
de vue, les processus de prise de décision et les facteurs sous-jacents. Les marqueurs qua-
litatifs seront quantifiés, car ils peuvent offrir une vision approfondie des problèmes exis-
tants. Cela peut fournir des indications pour la conception de la recherche quantitative et
expliquer ses résultats par la suite. Les données quantitatives se concentrent sur qui fait
quoi, quand, où et comment, tandis que les données qualitatives explorent le « pourquoi ».
274. Les principales sources d’information comprennent les enquêtes auprès de la popula-
tion, des ménages et des organisations, les entretiens approfondis, les discussions avec le
43
groupe cible, l’observation sur le terrain, les entretiens avec des experts et des informateurs Un important centre de
clés, la cartographie communautaire/sociale, l’analyse SWOT, les associations de premier ressources pour les méthodes
participatives, qui ne se limite
plan, les consultations publiques et l’analyse de contenu. Les enquêtes KAP (connaissances,
pas à la recherche, est hébergé
attitudes et pratiques) sont un instrument couramment utilisé dans la communication pour à l’Institute for Development
le développement. Toutefois, ces trois dimensions peuvent ne pas suffire et il peut être néces- Studies. Voir http://www.parti-
saire d’en ajouter d’autres pour répondre aux questions de l’analyse et sur la base des théories cipatorymethods.org.
et concepts sélectionnés pour encadrer l’analyse. Au cas où d’autres réponses plus approfon-
44
dies seraient nécessaires, des études anthropologiques devraient être menées. S’il existe des Des conseils sur la manière de
normes sociales affectant l’enregistrement des faits d’état civil ou si le programme utilise une rechercher, de suivre et d’éva-
luer la communication straté-
approche fondée sur les normes sociales (transformant l’enregistrement des faits d’état civil
gique figurent dans Essentials
en norme sociale), les enquêtes doivent inclure quelques catégories analytiques de base sup- for Excellence: Research, Moni-
plémentaires qui permettront de comprendre les attentes de la population/communauté. Les toring and Evaluating Strategic
techniques de recherche participative (qualitative ou quantitative) sont également recom- Communication for Behaviour
mandées, en particulier pour les recherches à petite échelle et les recherches auprès des and Social Change with Special
groupes les plus démunis et les plus mal desservis43. Reference to the Prevention and
Control of Avian Influenza and
275. La recherche peut être utilisée à différentes fins : recherche formative, évaluation des Pandemic Influenza, UNICEF
réactions immédiates ou tests préalables, processus de suivi, ou évaluation des résultats et de (2008). Disponible à l’adresse
l’impact44. À ce stade, le programme utilise la recherche formative pour effectuer l’analyse www.unicef.org/cbsc/files/
de la situation et établir les bases de référence du programme. Les possibilités de collecte de Essentials_for_excellence.pdf.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
60 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

données primaires et les méthodes concrètes à appliquer dépendent des ressources dispo-
nibles. Comme suggéré au chapitre I, le plan initial présenté au gouvernement pour appro-
bation et allocation de ressources suffisantes devrait inclure une ligne budgétaire pour la
recherche formative qui informera la stratégie complète. Mais s’il existe une possibilité de
mener des recherches avant l’approbation du gouvernement, il faut le faire.
276. Si la rareté des ressources limite la capacité à mener une recherche formative, il
convient de procéder au moins à un examen approfondi des données secondaires, à des
consultations avec les principaux informateurs et parties prenantes par le biais de groupes
de discussion et d’entretiens, et à une observation directe sur les sites d’enregistrement.
Les résultats pourraient être présentés lors d’une réunion participative des parties pre-
nantes à laquelle seraient conviés des experts et du personnel de terrain. La même réunion
servirait de forum pour élaborer les éléments de base d’une analyse commune de la situa-
tion en matière de communication, avec le soutien d’un facilitateur compétent. L’analyse
serait ensuite complétée par le bureau de la communication pour le développement avec
l’aide du facilitateur et/ou de la personne qui a mené la collecte de données qualitatives,
puis présentée au même groupe pour validation.

3. Analyse des causes et des déterminants


277. Au cours de la recherche, l’énoncé du problème doit être développé et l’analyse cau-
sale sera effectuée. Celle-ci sera une première étape après la conduite d’une analyse des
déterminants. L’analyse causale et l’énoncé du problème qui en découle seront basés sur
les questions suivantes :
a) Où et pourquoi les personnes n’enregistrent pas leurs événements d’état civil
(naissance, décès, mariage, divorce, adoption, etc.) ?
b) Combien de personnes ne disposent pas de titres d’identité juridique ?
c) Quels sont les taux d’enregistrement dans les différentes régions ?
d) Quels sont les facteurs clés qui influencent les taux d’enregistrement ?
e) Quelles pratiques aux niveaux individuel, communautaire et politique incitent
les personnes à enregistrer les faits d’état civil les concernant ?
f) Quel est le contexte économique, social et culturel ?
g) Comment les services d’enregistrement sont-ils fournis ?
h) Quelles sont les lacunes les plus importantes dans la prestation de services ?
i) Les ressources humaines et les capacités sont-elles suffisantes ?
j) Quelle est la qualité de la promotion de l’enregistrement ?
k) Dans quelle mesure les services d’enregistrement sont-ils accessibles ?
l) Quelles sont les capacités de suivi et d’évaluation ?
m) Quels sont les principaux défis à relever aux niveaux individuel, familial, com-
munautaire, régional et national ?
n) Quels sont les comportements et les pratiques attendus pour résoudre le problème ?
o) Quels sont les canaux de communication et les mécanismes de dialogue com-
munautaire pour traiter le problème ?
p) Existe-t-il des ressources disponibles pour résoudre le problème ?
278. La communication pour le développement est l’une des composantes clés d’un pro-
gramme global d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques
de l’état civil et de la gestion de l’identité. L’analyse de la situation doit commencer par la
compréhension du problème à traiter dans le contexte général de l’enregistrement des faits
d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité, afin que les stratégies
et interventions de création de la demande puissent être alignées sur les buts et objectifs
du programme d’amélioration. Un énoncé de problème doit décrire de manière brève et
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
61

concise la nature, la portée, la gravité et les causes du ou des problèmes qui constituent le
cadre général du programme de communication pour le développement.
279. Une première analyse du problème consiste à répondre aux questions suivantes en
se basant sur l’examen de la littérature actuelle, des données existantes sur la couverture
de l’enregistrement des faits d’état civil, des données démographiques, des résultats d’en-
quêtes, des conclusions d’études et de toute autre information disponible sur le problème :
a) Une description du problème normalement exprimée en termes de faible cou-
verture de l’enregistrement des faits d’état civil. Elle doit être précise en ce qui
concerne les faits d’état civil concernés, et éventuellement toute différence signi-
ficative dans les taux de couverture entre les différents faits d’état civil;
b) L’identification de la population touchée par le problème, avec une attention
particulière à la cartographie des groupes les plus démunis et les plus mal
desservis : qui sont-ils, où et pourquoi ? Les données sur la couverture de l’en-
registrement des faits d’état civil ventilées par sexe, langue, niveau d’alphabé-
tisation, groupe ethnique, groupe religieux, division géographique/adminis-
trative ou autre doivent être étudiées à cette fin;
c) La description des effets du problème sur la population touchée. En principe,
cela serait lié aux manières dont une faible couverture empêche la population de
profiter des avantages concrets pertinents des systèmes d’enregistrement des faits
d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité de haute qualité;
d) Une analyse de causalité portant sur les causes immédiates et sous-jacentes
en référence aux données de toute enquête ou base de données existante. Il
peut aussi y avoir de la littérature académique sur les pratiques culturelles et
sociales qui affectent l’enregistrement des faits d’état civil, tels que les tabous
autour de la mort ou les traditions liées à la naissance et au mariage. Les dé-
terminants les plus pertinents identifiés pour l’enregistrement des faits d’état
civil à tous les niveaux du modèle socioécologique (individuel, interperson-
nel, communautaire, organisationnel et politique/environnement favorable)
doivent être reflétés ici. Les facteurs déterminants seront examinés plus en
détail lors de l’étape d’analyse du contexte, mais cette analyse du problème
devrait permettre de saisir ce que le programme a révélé jusque-là;
e) La description des mesures immédiates, à court et à long terme, prises pour ré-
soudre le problème, y compris dans les domaines des aspects juridiques, orga-
nisationnels et techniques des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de
statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité ainsi que de la communication;
f) Indication des changements nécessaires pour surmonter le(s) problème(s),
qui devraient en fait correspondre aux buts et objectifs clés fixés dans le plan
d’amélioration global de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques
de l’état civil et de la gestion de l’identité pour la contribution du programme
de création de la demande.
280. L’énoncé du problème qui en résulte doit faire apparaître ce que les individus font
ou ne font pas (comportements) et comment cela contribue à la faible couverture de l’en-
registrement des faits d’état civil. Cette composante comportementale sera l’objet concret
de la contribution du programme de création de la demande. L’énoncé du problème doit
indiquer si des recherches supplémentaires sont également nécessaires.
281. Au cours des premières étapes de l’organisation du programme de communication
pour le développement, avant l’approbation du programme et l’engagement des fonds par
le gouvernement, l’identification des domaines problématiques et des priorités pour le plan
global d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil
et de la gestion de l’identité est faite sur la base d’une évaluation nationale approfondie de
l’état actuel du développement des systèmes correspondants du pays ou par d’autres moyens.
Travaillant en coordination et en collaboration avec le comité national de coordination
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
62 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

interorganismes qui supervise le programme d’amélioration de l’enregistrement des faits


d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité du pays, le sous-co-
mité de la communication pour le développement devrait prendre la tête de la collecte de
données et de l’analyse des déterminants sociaux et comportementaux de l’enregistrement et
de la formulation des priorités spécifiques pour encourager l’enregistrement des faits d’état
civil. L’analyse des problèmes abordés dans le présent chapitre aurait en fait dû être réalisée
au cours de ce tout premier travail du sous-comité de la communication pour le développe-
ment pour l’identification des domaines problématiques et des priorités dans le cadre de la
préparation de la documentation préliminaire destinée au gouvernement.
45 Voir UNICEF, Enhanced Pro- 282. L’analyse des déterminants et des goulets d’étranglement45 d’un enregistrement
gramming and Results Through complet et en temps utile et de la production de statistiques de l’état civil est importante
Monitoring Results for Equity
pour éclairer l’élaboration de la stratégie. Les facteurs déterminants seraient regroupés
Systems (MoRES), note d’infor-
mation (2013). selon leur nature et classés par ordre de priorité en vue d’une action dans les grandes caté-
gories suivantes (voir tableau 2)46.
46 Voir Global Communication
283. Quelques exemples de déterminants recueillis au Burkina Faso lors d’un groupe de
Strategy Development Guide
for Maternal, Newborn, discussion avec les maires de Ouagadougou, liés aux mariages et aux divorces, sont pré-
and Child Health Programs, sentés au tableau 3.
UNICEF (2015). 284. Chacun des 10 déterminants se rapporte à un ou plusieurs niveaux du modèle
47 Ibid. socioécologique47.

Tableau 2
Description des facteurs déterminants par catégorie

Catégories Facteurs déterminants Description


Environnement favorable : Détermi- Normes sociales Des règles sociales de comporte-
nants sociaux, politiques, budgétaires ment largement suivies
et institutionnels nécessaires pour obtenir
Législation/politique Adéquation des lois
des résultats
et des politiques

Budget/dépense Allocation et distribution


des ressources nécessaires
Gestion/coordination Rôles et responsabilités/
coordination/partenariat
Fourniture : Capacité opérationnelle Disponibilité des articles/ Articles/intrants essentiels
réelle des instructions, des acteurs et des intrants essentiels nécessaires pour fournir
systèmes concernés responsables de la un service ou adopter une
fourniture de services, de la promotion pratique
des pratiques et des comportements
Accès à des informations, Accès physique (services,
infrastructures et services équipements/informations)
dotés d’un personnel
suffisant
Demande : Facteurs géographiques, Accès financier Coûts directs et indirects
financiers, sociaux et culturels qui facilitent pour les services/pratiques
ou empêchent la population cible de béné-
Pratiques et croyances Sensibilisation, comportements,
ficier des services, installations, systèmes
sociales et culturelles pratiques, attitudes et croyances
ou pratiques souhaités
des individus et des communautés
Calendrier Achèvement/continuité
et continuité d’usage du service, pratique
Qualité : Respect des normes minimales Qualité des soins Respect des normes de qualité
définies par les normes nationales ou inter- requises (normes nationales
nationales pour la couverture effective d’un ou internationales)
service, d’un système ou d’une pratique
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
63

Tableau 3
Burkina Faso : exemples de facteurs déterminants liés au mariage et au divorce

Catégories Facteurs déterminants Description


Environnement Normes sociales Le caractère festif du mariage peut ne pas inciter
favorable à envisager d’engager une procédure administrative.
Certaines catégories de personnes ont peur
du mariage à cause des questions d’héritage.
Les personnes du secteur informel et les paysans
ne se sentent pas concernés par le mariage civil
(le mariage coutumier est l’option préférée).
Législation/politique Procédure lente et longue qui nécessite de passer
par différents services (par ex., taxes pour obtenir un
document) : photocopies des cartes d’identité des
mariés et des témoins, document médical prénuptial,
document attestant de la résidence locale, certificats de
naissance et contrat de mariage à obtenir par le notaire.
Choix du régime matrimonial qui pose problème (poly-
gamie ou monogamie) : communauté ou séparation de
biens ou participation aux biens.
Budget/dépenses Problèmes d’infrastructure : les centres d’enregistre-
ment doivent attendre pour obtenir des tribunaux
des documents légalement marqués.
Les salles de mariage sont inadaptées et exiguës.
Les mariages peuvent être célébrés sans livret de famille
(la formation des agents n’est pas adéquate).
Gestion/coordination Non-disponibilité de ressources humaines qualifiées (for-
mation très courte, mairie où il y a une pluralité d’options).
Fourniture Disponibilité Absence de registres adéquats mis à disposition
des articles/intrants par les tribunaux (ce qui ralentit le processus).
essentiels
Accès à des informa- Distance considérable pour accéder à des services
tions, infrastructures et informations adéquats.
et services dotés d’un Manque d’infrastructure et d’information
personnel suffisant (pas de formation ou de matériel disponible).
L’analphabétisme complique l’accès à l’information.
Demande Accès financier La taxe de séjour (prix lié aux taxes et à la facture
d’eau et d’électricité) et le coût du mariage rendent
le coût du dossier inabordable.
Frais de transport élevés et plusieurs visites nécessaires
pour enregistrer un mariage.
Pratiques et croyances Primauté du mariage coutumier sur le mariage civil.
sociales et culturelles Mariages forcés par un arrangement familial
(dans la région du nord).
Pression des parents (des deux côtés, mais surtout
du père) qui poussent à ne pas faire de mariage civil.
Calendrier Rassembler tous les documents nécessaires et enregis-
et continuité d’usage trer un mariage prennent trop de temps.
Qualité Qualité des services La qualité des services est très faible, les formulaires
remplis ne sont pas toujours reconnus par les ambas-
sades étrangères.
L’exhaustivité de l’enregistrement n’est pas garantie.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
64 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Figure 6
Déterminants par niveau d’intervention

Normes sociales
Qualité des soins
Législation Sociétal/politique
Budget

Produits de base et informations


Services/
Services avec personnel
organisationnel
Normes sociales
Gestion
Pratiques et croyances
Délai et continuité
Communauté Qualité des soins
Budget
Délai et continuité
Accès financier
Normes sociales
Pratiques et croyances
Qualité des soins
Famille,
Délai et continuité
individu
Accès financier

285. D’une manière générale, il convient de souligner que le plus grand obstacle à l’enregis-
trement est le manque de sensibilisation ou l’indifférence par rapport à la nécessité de l’en-
registrement, ainsi que la réticence historique et les objections culturelles. L’enregistrement
n’est généralement pas considéré comme très important dans de nombreux pays en déve-
loppement, où de nombreuses personnes sont davantage préoccupées par leur survie. Le
programme de communication pour le développement devrait informer la population sur
les avantages et les exigences de l’enregistrement, la motiver et l’aider à prendre des mesures
concrètes (individuelles et collectives), permettre le dialogue autour de l’EEC/SEC/GI et
la participation au traitement des principaux déterminants des faibles taux d’enregistre-
ment, et faciliter les possibilités pour les communautés d’influencer la prestation des ser-
vices d’état civil et d’établir la confiance entre les utilisateurs et les prestataires de services.
Les facteurs suivants contribuent généralement à un faible niveau d’enregistrement, et in-
diquent une indifférence de la part de la population et l’inadéquation de nombreux sys-
tèmes d’EEC/SEC/GI en place :
a) Manque d’intérêt des parents et des parties à un mariage;
b) Ignorance de la loi qui impose l’enregistrement obligatoire des naissances, dé-
cès, mariages et divorces;
c) La coutume n’est pas d’enregistrer les faits d’état civil, surtout dans certaines
cultures;
d) La distance entre le lieu de l’événement et le centre d’enregistrement;
e) La croyance populaire qui veut que si un enfant est baptisé, sa naissance est
déjà enregistrée.
286. Les facteurs déterminants de l’inefficacité de l’enregistrement dans plusieurs pays
mentionnés ci-dessous illustrent le type de problèmes qui peuvent également se présen-
ter dans un pays donné. L’analyse des problèmes dans le cadre proposé dans ce chapitre
et l’identification des groupes de participants permettront de concevoir des stratégies de
communication pour le développement adaptées à ces groupes. La communication pour
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
65

le développement combinée à des mesures d’incitation serait la meilleure approche pour


inciter ces groupes de population à enregistrer les événements de la vie et d’état civil.
287. Parallèlement à des stratégies spécifiques, le gouvernement devrait accroître la de-
mande de certificats d’état civil (ou de copies d’actes d’état civil) et faire appliquer les lois
et les procédures de notification. Dans différentes cultures, on peut par exemple exiger des
certificats d’état civil officiels pour pouvoir utiliser divers services religieux, pour pouvoir
bénéficier de l’attribution de terres, de juridictions pour les établissements collectifs, ou pour
reconnaître la citoyenneté afin de permettre aux habitants de bénéficier de soins de santé et
d’accéder à un certain nombre d’autres services sociaux. Ainsi, à long terme, les contraintes
auront un effet décroissant sur l’exhaustivité du système et finiront par disparaître.
288. Les exemples décrits ci-après illustrent comment un large éventail de facteurs, no-
tamment les perceptions, les croyances et traditions culturelles ou les normes sociales,
affectent l’exhaustivité et l’opportunité de l’enregistrement au Botswana, en Indonésie, au
Kenya, en Malaisie, au Pérou, aux Philippines et au Zimbabwe. Ils illustrent également la
manière dont les facteurs sociocomportementaux interagissent avec l’environnement au
sens large et sont souvent influencés par celui-ci, y compris les aspects juridiques, admi-
nistratifs et techniques des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques
de l’état civil et de gestion de l’identité.
289. La résistance à l’enregistrement des naissances et des décès peut provenir d’inhi-
bitions culturelles profondément ancrées, à savoir les croyances et les pratiques associées
à la naissance d’un enfant ou au décès d’un membre de la famille. Toute question d’un
étranger relative à ces événements est considérée comme une intrusion dans les affaires
intimes de la famille et de la communauté. La mort, en particulier, étant un événement
triste, crée un état d’esprit dans lequel la nécessité d’enregistrer ou de donner les détails
du décès et du défunt peut difficilement apporter la consolation qu’une famille attendrait
à un tel moment, surtout si elle n’est pas communiquée conformément à la culture locale.
290. Plusieurs traditions influencent directement l’enregistrement des faits d’état civil.
Dans certains cas, le nom d’un enfant n’est donné qu’après une période de 7 jours, pendant
laquelle la mère a interdiction de sortir de la maison, et l’enfant n’est considéré comme
existant qu’après cette période de 7 jours et après la cérémonie de baptême. Aucun enre-
gistrement de l’enfant n’a donc lieu avant cette date.
291. Au Burkina Faso, on ne parle pas des défunts et leur nom n’est pas mentionné.
L’enterrement se fait généralement quelques heures après le décès. Souvent, les personnes
sont enterrées dans leur jardin ou près de la maison. Dans certaines régions, l’enterrement
de personnes sur une parcelle de terre donne à ses successeurs le droit d’utiliser cette terre.
292. Lors de l’examen de l’utilisation des registres de la population à des fins de statis-
tiques de l’état civil, les Principes et recommandations48 indiquent que le fait de collecter sur 48 Principes et recommandations
les individus, dans un système unique, un nombre considérable d’informations, y compris pour un système de statis-
des données médicales sensibles sur les morts fœtales et les causes des décès, fait craindre tiques de l’état civil, troisième
de voir divulguer aussi bien qu’acquérir un trop grand nombre de connaissances sur la vie révision (2015).
des individus. Dans les cas où les préoccupations relatives à l’intrusion dans la vie privée
des personnes et aux risques de confidentialité peuvent se répandre dans le public, il
convient de prendre des mesures pour démontrer les avantages du système. En outre, le
programme de création de la demande peut également soutenir les efforts de sensibilisation
pour que les pays mettent en place tous les règlements, systèmes et pratiques nécessaires
pour prévenir toute utilisation abusive de cette importante source statistique et s’assurer
que les autorités font preuve à tous moments de transparence dans l’utilisation du registre
de population.
293. D’autres exemples de facteurs déterminants d’un faible taux d’enregistrement
concernent les caractéristiques et les performances du service, par exemple la complexité
des procédures, la non-application de la gratuité de l’enregistrement des faits d’état civil
par les agents locaux, les pratiques discriminatoires ou d’autres aspects liés aux compé-
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
66 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

tences de communication interpersonnelle des acteurs du système. Par exemple, la discri-


mination à l’encontre d’une mère célibataire d’un enfant né hors mariage peut empêcher
l’enregistrement de la naissance. Le programme de communication pour le développe-
ment peut servir à renforcer la capacité de communication interpersonnelle des officiers
d’état civil locaux et d’autres acteurs chargés de faire la déclaration ou l’enregistrement
des faits d’état civil, et à mettre en place des mécanismes de feed-back des utilisateurs et
de responsabilité sociale pour que les individus et les communautés aient une plus grande
capacité à influencer la prestation des services.

D. Analyse du programme
294. Cette étape de l’élaboration de la stratégie doit analyser tout programme de commu-
nication EEC/SEC/GI existant déjà réalisé et/ou les interventions conçues pour répondre
au(x) point(s) décrit(s) dans l’énoncé du problème. L’analyse du programme commence
par un inventaire des programmes passés et actuels visant à accroître la demande d’en-
registrement des faits d’état civil, ainsi que des changements apportés à la prestation de
services ou au cadre politique qui ont pu être mis en œuvre pour remédier aux goulets
d’étranglement de la demande (par ex., révision des procédures de déclaration pour les
rendre plus conviviales). Toute la documentation disponible sera compilée et utilisée
pour déterminer leur impact et pour identifier les bonnes pratiques et les leçons tirées. Il
convient de déterminer dans quelle mesure le programme aborde les facteurs sociaux et
comportementaux décrits et couvre les populations et les lieux géographiques prioritaires
identifiés dans l’analyse des problèmes ci-dessus.
295. La structure et la capacité de communication pour le développement des systèmes
sont également analysées : existe-t-il un bureau ED/COM au sein des agences responsables
de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la gestion de
l’identité ? Quel est le degré de dévouement du personnel à la communication aux diffé-
rents niveaux des systèmes ? Les plans et programmes existants intègrent-ils la commu-
nication ? Les budgets prévoient-ils un budget pour le volet « création de la demande » ?
Quels sont les mécanismes de suivi et d’évaluation des données disponibles ?
296. La contribution réelle des différents partenaires et alliés est également décrite, no-
tamment les agences gouvernementales, les donateurs, les organisations de la société civile
et les ONG internationales, les organisations confessionnelles, les organisations multila-
térales, les médias et le secteur privé, qui sont des participants importants du programme
aux niveaux national, infranational et local. Il peut s’agir d’un inventaire des programmes
connexes et des agences qui en sont responsables, par exemple, les programmes d’éduca-
tion parentale ou d’éducation juridique publique pouvant inclure des éléments de promo-
tion de l’enregistrement des faits d’état civil. Tous les supports de communication pro-
duits jusqu’alors devraient également être compilés, ainsi qu’une discussion sur la manière
dont ils ont été utilisés et sur leur efficacité.
297. Un inventaire des politiques existantes est nécessaire pour identifier les para-
mètres du programme de création de la demande. Cela concerne à la fois les politiques
d’EEC/SEC/GI globales, ainsi que toute politique nationale existante liée à la communica-
tion pour le développement. Toute politique concernant l’EEC/SEC/GI qui nécessite des
changements devrait déjà avoir été identifiée par le programme d’amélioration global, qui
doit être pris en compte par la composante de communication pour le développement.
298. Lors de la discussion sur ce qui a été fait jusqu’alors, les changements pertinents en-
visagés par le programme d’amélioration de l’EEC/SEC/GI devraient être pris en compte.
Les mesures politiques, juridiques, administratives et techniques peuvent affecter la de-
mande et fournir des opportunités pour la mise en œuvre du programme de communica-
tion pour le développement.
299. À ce stade, une bonne évaluation de la qualité de la communication serait extrêmement
utile pour les pays où un programme de communication existe déjà. Une telle évaluation per-
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
67

mettrait d’éclairer le volet « renforcement des capacités » de la stratégie et du plan. Elle serait
axée sur un ensemble de sujets, ou sur une sélection de ceux-ci en fonction des besoins du pro-
gramme, notamment la planification et la conception fondées sur la théorie, la collecte et l’utili-
sation de données, la négociation et les partenariats stratégiques, l’élaboration de stratégies, la
mise en œuvre de stratégies de communication, le renforcement des compétences du personnel,
la structure de mise en œuvre, la supervision de la qualité de la prestation de services, la re-
cherche, les cadres et mécanismes de suivi et d’évaluation, l’utilisation de la recherche pour
évaluer l’impact, et l’utilisation et la communication des résultats. Les outils d’évaluation de la
qualité disponibles, notamment dans le domaine de la santé publique, peuvent être adaptés et/
ou appliqués aux programmes de communication pour le développement49. 49 Une ressource utile est l’outil
300. Comme mentionné au chapitre I, l’analyse du programme est l’une des étapes qui d’évaluation de la qualité de la
communication sur le change-
pourraient être facilement abordées dans le cadre de l’élaboration du concept de pro- ment social et comportemental
gramme de communication pour le développement qui sera présenté pour approbation et inclus dans le C-Change SBCC
engagement de fonds par le gouvernement. Toolkit, FHI 360 (2012). Il com-
prend trois versions : une pour
E. Identification des participants et de leur comportement les organisations, une pour une
utilisation avec les donateurs
301. Après l’analyse du programme, il est nécessaire d’analyser les participants et leur et les réseaux, et une pour
comportement. Alors que l’analyse de leur comportement est abordée ci-dessous, l’iden- les particuliers. Disponible à
tification des groupes de participants détermine les personnes à impliquer dans les acti- l’adresse https://c-changepro-
vités du programme afin d’atteindre les objectifs de communication, en fonction de leurs gram.org/resources/sbcc-capa-
city-assessment-tool.
caractéristiques, de leur influence actuelle sur le(s) problème(s) identifié(s) et/ou du rôle
qu’elles sont censées jouer, et des ressources auxquelles chacune d’elles peut accéder pour
augmenter et maintenir l’augmentation des taux d’enregistrement des faits d’état civil.
302. Dans la communication pour le développement, le concept de groupe cible, de pu-
blic ou d’acteur est remplacé par le concept de participants. Ainsi, le principe fondamental
de la communication pour le développement est la pleine participation de tous les groupes
cibles identifiés lors de l’élaboration, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation des
stratégies et programmes. Compte tenu de cela et du rôle central du dialogue et de la
participation dans la communication pour le développement, le jargon traditionnel des
« groupes cibles » est ici remplacé par celui des « groupes de participants ».
303. L’identification des groupes de participants est un élément essentiel de la commu-
nication pour le développement, car les stratégies, canaux, activités et contenus de com-
munication spécifiques dépendront de leurs caractéristiques et de leurs rôles, de leurs
connaissances, attitudes et pratiques, et de leur niveau de résistance au changement.
304. Ces groupes sont à la fois des publics cibles et des participants au programme de com-
munication pour le développement. Par exemple, les chefs religieux locaux peuvent être in-
vités à participer à un atelier pour discuter de l’importance et des avantages des systèmes
d’EEC/SEC/GI, de la cohérence de l’enregistrement des faits d’état civil avec les normes
religieuses et de la manière dont ils peuvent soutenir la promotion des services d’enregis-
trement des faits d’état civil. L’objectif est de les impliquer dans les activités de promotion,
et ils peuvent décider d’inclure le sujet dans les prières hebdomadaires, devenant ainsi des
participants actifs au programme. Par conséquent, on ne s’attend pas à ce que ces groupes
50
soient de simples destinataires d’informations, mais qu’ils prennent des mesures concrètes Centers for Disease Control
pour atteindre des objectifs comportementaux. and Prevention, The Social
Ecological Model: A Framework
for Prevention, disponible
1. Identification des participants (modèle socioécologique) à l’adresse www.cdc.gov/
305. Comme présenté dans l’introduction du présent Manuel, la communication pour le violenceprevention/about/
social-ecologicalmodel.html;
développement fonde ses approches sur le modèle socioécologique50, qui représente un cadre
et Global Communication
théorique permettant de comprendre les niveaux d’influence sur un certain comportement. Strategy Development Guide
Ce modèle se compose de cinq niveaux hiérarchiques : individuel, interpersonnel, commu- for Maternal, Newborn,
nautaire, organisationnel et politique/environnement favorable (figure 7). Le tableau 4 four- and Child Health Programs,
nit une brève description de chacun des niveaux du modèle. UNICEF (2015).
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
68 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Figure 7
Modèle socioécologique

Politique/environnement
favorable
(lois nationales, étatiques, locales)

Organisationnel
(organisations et
institutions sociales)

Communautaire
(relations entre
les organisations)

Interpersonnel
(familles, amis,
réseaux sociaux)

Individuel
(connaissances,
attitudes,
comportements)

Tableau 4
51
Voir Global Communication Description des niveaux du modèle socioécologique51
Strategy Development Guide
for Maternal, Newborn,
and Child Health Programs, Niveau du modèle
UNICEF (2015). socioécologique Description
Communautaire (micro)
Individuel (primaire) Caractéristiques d’un individu qui influencent le changement comportemental,
y compris les connaissances, les attitudes, le comportement, l’auto-efficacité,
l’historique du développement, le sexe, l’âge, l’identité religieuse, l’identité
raciale/ethnique/de caste, l’orientation sexuelle, le statut socioéconomique, les
ressources financières, les valeurs, les objectifs, les attentes, l’alphabétisation,
la stigmatisation et autres.
Interpersonnel Réseaux sociaux formels (et informels) et systèmes de soutien social
(secondaire) pouvant influencer les comportements individuels, y compris la famille,
les amis, les pairs, les collègues de travail, les réseaux religieux, les coutumes
ou les traditions.
Communauté (tertiaire) Relations entre les organisations, les institutions et les réseaux d’information
dans des limites définies, y compris l’environnement bâti (par ex., les parcs), les
associations de village, les dirigeants communautaires, les entreprises et les
transports.
Organisationnel (méso) Organisations ou institutions sociales ayant des règles et règlements pour
les opérations qui affectent, par exemple, la manière dont ou la qualité avec
laquelle des services d’enregistrement des faits d’état civil sont fournis à un
individu ou à un groupe.
Politique/environnement Lois et politiques locales, étatiques, nationales et mondiales, y compris les
favorable (macro) politiques concernant l’allocation de ressources et l’accès aux services, les poli-
tiques restrictives (par ex., frais ou taxes élevés pour les services), ou l’absence
de politiques.
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
69

306. Sur la base du modèle socioécologique, les participants seront identifiés pour chaque
niveau décrit ci-dessus. Les objectifs généraux du programme d’amélioration de l’enre-
gistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité,
en particulier ceux adoptés par le programme de communication pour le développement
comme base de sa stratégie de communication, et les informations tirées de l’analyse de
la situation devraient servir de fondement pour déterminer les participants dans le plan
de communication pour le développement. Comme indiqué plus haut, l’analyse de la si-
tuation se concentre sur la composante comportementale, c’est-à-dire sur ce que les indi-
vidus font ou ne font pas (comportements) et sur la manière dont cela contribue à la faible
couverture de l’enregistrement des faits d’état civil. Il s’agit maintenant d’identifier avec
précision les personnes qui adoptent de tels comportements. Dans les étapes suivantes, les
données permettront de déterminer dans quelle mesure la majorité de chaque groupe est
prête à changer de comportement.
307. Parfois, les stratégies de communication ciblent surtout les participants primaires.
Il s’agit par exemple, dans le cas de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques
de l’état civil et de la gestion de l’identité, des personnes qui doivent déclarer des faits
d’état civil pour leur enregistrement. Toutefois, une stratégie de communication pour le
développement nécessitera généralement des interventions spécifiquement conçues pour
les participants à d’autres niveaux afin de créer un environnement favorable à une forte
demande d’enregistrement à l’état civil.
308. Il y aura plusieurs groupes de participants selon le(s) niveau(x) du modèle socio­
écologique qui seront abordés. Des outils de collecte de données distincts devraient être dé-
veloppés pour chacun d’entre eux. Le présent Manuel part de l’hypothèse que les détermi-
nants d’un enregistrement efficace existent à tous les niveaux du modèle socioécologique.
309. Suivant le modèle socioécologique, les Principes et recommandations font référence
aux différents groupes de personnes impliquées d’une manière ou d’une autre dans les sys-
tèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de
l’identité, dont la compréhension et la coopération devraient être assurées via la commu-
nication. Ces groupes comprennent le grand public, les représentants des institutions, des
professions et des agences, les hauts fonctionnaires et le personnel travaillant directement
dans les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil ou de statistiques de l’état civil. Ils
sont présentés dans la section suivante afin de permettre une analyse et une planification
précises.
310. Afin de faciliter l’identification et la visualisation des groupes de participants et
de leurs interrelations dans une perspective socioécologique, il est courant de placer les
groupes dans cinq cercles concentriques, en mettant les participants primaires au centre
et les autres participants dans les cercles suivants (voir la figure 7).
311. Les participants primaires sont les personnes dont le comportement est le principal
indicateur de réussite du programme. Ils ne coïncident pas nécessairement avec les bénéfi-
ciaires de l’intervention. Par exemple, dans l’enregistrement des naissances, le bénéficiaire
est le nouveau-né, mais ce sont les mères/parents dont l’attitude et l’action sont essentielles
pour atteindre une couverture élevée d’enregistrement des naissances.
312. Les participants secondaires sont les personnes qui ont un contact avec les partici-
pants primaires et dont les actions influencent fortement leur comportement. Ils partagent
le même environnement culturel et social que les participants primaires et peuvent égale-
ment être directement touchés par le(s) problème(s). Cette catégorie comprend générale-
ment les grands-parents et autres parents, amis ou voisins.
313. Les participants tertiaires sont les membres de la communauté qui permettent cer-
taines activités et contrôlent les ressources, l’accès aux services, la demande et la qualité de
ces derniers : officiers d’état civil locaux, agents de santé communautaires, chefs religieux
locaux et organisations confessionnelles, médias locaux, comités de gestion de la santé,
enseignants, etc.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
70 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

314. Les participants du niveau méso (niveau organisationnel) représentent les personnes
qui seront directement impliquées dans la mise en œuvre du programme, soit les orga-
nisations responsables de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état
civil et de la gestion de l’identité, d’autres groupes professionnels qui peuvent contribuer à
l’obtention de résultats, les ONG et les médias au niveau régional, les organes exécutifs de
diverses autorités étatiques.
315. Les participants du niveau macro (politique et environnement favorable) sont les
personnes dont les actions influencent indirectement les comportements des participants
des autres cercles par leur pouvoir de prendre des décisions et de contrôler l’environne-
ment politique, social, culturel et économique ainsi que les canaux de communication au
sens large. Ils sont essentiels pour définir la politique et le cadre juridique des systèmes
d’EEC/SEC/GI, pour financer et institutionnaliser le programme de communication pour
le développement et pour mettre en œuvre d’autres composantes de l’amélioration de
l’EEC/SEC/GI. Cette catégorie peut inclure les décideurs politiques et les législateurs, les
chefs religieux nationaux, les associations professionnelles, les dirigeants d’ONG et d’or-
ganisations de la société civile et les médias nationaux.
316. Comme l’identification des groupes de participants concerne principalement des
personnes, on peut trouver des représentants des mêmes institutions dans les groupes mi-
cro et méso. Par exemple, une sage-femme travaillant dans un établissement de santé pu-
blique serait une participante de niveau tertiaire, tandis que le Ministre de la santé et les
hauts fonctionnaires du Ministère de la santé seraient des participants de niveau macro.
317. Il n’est pas rare de rencontrer des difficultés pour placer les acteurs au bon niveau.
Lors de l’analyse participative et de la planification de l’implication des parties prenantes,
en particulier, on passe beaucoup de temps à déterminer si un groupe de participants donné
doit être classé comme relevant du niveau primaire, secondaire, tertiaire, méso ou macro.
L’important est de saisir avec précision tous les acteurs concernés en termes de personnes
(et non d’institutions), de relations entre les groupes, et de les relier aux bonnes stratégies
dans la phase suivante. L’identification des groupes de participants doit être spécifique dans
la mesure du possible, en évitant les termes génériques tels que « parties prenantes » ou
« membres de la communauté ». Plus l’exercice de planification se déroule au niveau local/
micro, plus l’identification des groupes de participants peut et devrait être spécifique.
318. L’identification des groupes de participants doit tenir compte des questions d’équité
et de genre. À cette fin, les groupes mal desservis et les plus démunis peuvent nécessi-
ter une analyse distincte, ou au moins la prise en compte de groupes de participants qui
peuvent leur être exclusifs. Par exemple, la communication avec un groupe religieux mi-
noritaire comptera très probablement sur ses dirigeants locaux et nationaux, alors que les
facteurs religieux n’auront peut-être pas d’influence significative pour le reste de la po-
pulation. Un programme d’autonomisation sexospécifique peut également constituer un
excellent moyen de fournir aux femmes des informations et conseils sur l’enregistrement
des mariages et des divorces.
319. Une fois que tous les groupes de participants possibles ont été identifiés sur la base
de l’analyse des problèmes, le sous-comité de la communication pour le développement
et le bureau de la communication pour le développement doivent les classer par ordre de
priorité en fonction du plan d’action national global pour l’amélioration de l’enregistre-
ment des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité, qui
aura déterminé les domaines problématiques, les buts et objectifs, et les stratégies pour
atteindre les résultats souhaités. L’accent devrait être mis sur les participants des niveaux
tertiaire, méso et macro qui ont le plus d’influence sur les participants primaires, qui sont
plus accessibles au programme, qui répondraient bien au développement des capacités
et/ou qui sont déjà engagés dans des activités similaires.
320. Une liste exhaustive des groupes de participants et des membres individuels ainsi
que des dirigeants/chefs, y compris les coordonnées des personnes à contacter, devrait
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
71

être élaborée à un stade ultérieur, avant la mise en œuvre. En fait, certains d’entre eux
auront été identifiés lors de la création du sous-comité de la communication pour le dé-
veloppement. Après l’identification des groupes de participants, le programme de com-
munication pour le développement bénéficierait d’une mise à jour de la composition du
sous-comité, si nécessaire.
321. Les catégories de groupes cibles qui doivent être approchés pour leur coopération et
leur assistance sont décrites ci-dessous. Il est important d’adapter les activités de commu-
nication pour le développement à chaque groupe. L’identification de ces groupes est la pre-
mière étape de la conception de programmes de communication pour le développement
efficaces. Les plus grands groupes sont les suivants :
a) La population générale;
b) Le personnel d’enregistrement des faits d’état civil;
c) Le personnel des statistiques de l’état civil;
d) Le personnel de gestion de l’identité;
e) Les sociétés médicales/praticiens;
f) Les hôpitaux, dispensaires, hôpitaux de municipalité, postes de santé ruraux,
unités sanitaires mobiles, agents de santé publique, maisons de soins et foyers
pour personnes âgées;
g) Les médecins légistes (ou leurs équivalents);
h) Les sages-femmes, accoucheuses;
i) Les entrepreneurs de pompes funèbres (ou leurs équivalents);
j) Les autorités/groupes religieux/chefs spirituels;
k) Les personnes responsables des mariages religieux/traditionnels coutumiers;
l) Les officiers d’état civil responsables des mariages civils;
m) Les tribunaux, les barreaux et les responsables de l’enseignement juridique;
n) Les organisations concernées par les programmes et campagnes d’éducation/
promotion de la santé pertinents;
o) Les organisations concernées par les droits de l’homme;
p) Les institutions et groupes éducatifs appropriés;
q) Les faiseurs d’opinion publique, les chefs régionaux et communautaires, les
chefs tribaux et les anciens des villages;
r) Les groupes et associations de femmes;
s) Le gouvernement (chefs d’État, ministres et vice-ministres concernés, fonc-
tionnaires des administrations régionales et locales, etc.);
t) Les principaux utilisateurs des informations et des données de l’état civil et
des statistiques d’état civil (y compris les planificateurs, les décideurs poli-
tiques et les chercheurs).
322. Il s’agit des catégories de groupes de participants, mais pas des participants (per-
sonnes) proprement dits. Une même catégorie peut comprendre plusieurs personnes de
niveaux identiques ou différents. Par exemple, les autorités/groupes religieux/chefs spi-
rituels intègrent les chefs religieux locaux (participants tertiaires) et les chefs nationaux
du même groupe religieux (participants au niveau macro). En termes généraux, les divers
groupes de participants au sein d’une même catégorie doivent être analysés séparément
car ils peuvent être confrontés à des défis différents, être amenés à jouer des rôles différents
et donc à participer à des types d’activités différents et à recevoir des informations adap-
tées. La formation de groupes à des fins de planification ne serait possible que si l’analyse
de leurs comportements aboutit à des similitudes significatives.
323. Étant donné que les catégories énumérées ci-dessus joueront toutes un rôle impor-
tant dans la mise en œuvre réussie de systèmes d’EEC/SEC/GI améliorés, il est très impor-
tant que le bureau de la communication pour le développement identifie les dirigeants de
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
72 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

ces groupes et leurs membres influents afin que les activités de communication puissent
leur être adressées pour obtenir leur étroite coopération et participation à la planification
et à la mise en œuvre du programme global.
324. Le répertoire des participants potentiels sera créé, comme recommandé ci-dessus,
et certaines des personnes figurant dans le répertoire auront des responsabilités au niveau
national; d’autres seront impliquées au niveau régional, ou au niveau de la province/État/
comté; tandis que les intérêts des autres se situeront au niveau de la communauté locale. Si
un système d’enregistrement décentralisé est utilisé, les listes du répertoire doivent refléter
la structure organisationnelle réelle de l’enregistrement d’une manière qui non seulement
facilitera le contact avec des groupes professionnels ou d’intérêt spécifiques, mais qui per-
mettra également de les contacter par zones géographiques. En fait, il est fondamental que
la communication avec les groupes de participants se fasse horizontalement au niveau
géographique/administratif correspondant par le biais des dirigeants de la communica-
tion pour le développement, qui devraient disposer des listes pertinentes et peuvent cer-
tainement contribuer à les élaborer pour leur propre usage. En outre, dans de nombreux
cas, la communication verticale du niveau central/national vers les niveaux décentralisés
peut être mieux menée conjointement avec les responsables nationaux/chefs des groupes
correspondants, et ceux-ci peuvent choisir de soumettre des produits de communication
par l’intermédiaire de leurs propres structures. C’est pourquoi, afin d’optimiser l’utilisa-
tion des ressources, la nécessité d’élaborer un répertoire centralisé pour chaque groupe
devrait être discutée avant le début des opérations.
325. Le répertoire doit comprendre le nom, la fonction ou le titre, l’adresse postale,
l’adresse électronique et le numéro de téléphone (ainsi que le numéro de fax ou de télex)
de chaque dirigeant ou membre influent classé dans chacun des groupes cibles. La mise à
jour doit être un processus continu.
326. Certaines personnes figurant dans le répertoire seront listées dans deux catégories
(ou plus). Par exemple, un médecin peut être membre d’une société médicale (catégorie 3)
et peut également faire partie du personnel d’un hôpital (catégorie 4) ainsi que d’une or-
ganisation de défense des droits de l’homme (catégorie 13). Des dispositions doivent être
prises pour établir des références croisées entre ces listes multiples.
327. Pour le groupe de la population générale (catégorie 1), il sera pratique et utile de dres-
ser une liste (par leur situation géographique et leurs établissements ruraux) des groupes
mal desservis et les plus démunis, comme les personnes analphabètes, les nomades ou les
autochtones, dont les événements ne sont pas nécessairement enregistrés. Ces groupes de
population particuliers devraient être impliqués dans de nombreux aspects de l’améliora-
tion de l’enregistrement des EEC/SEC/GI et ciblés par le programme de communication
pour le développement. L’une des tâches les plus importantes du programme consisterait
à les faire participer à l’enregistrement des faits d’état civil.

a) Participants au niveau micro (communauté)


Participants primaires
328. Les participants primaires sont essentiellement ceux qui doivent demander l’enregis-
trement de leurs faits d’état civil (parents ou pères de l’enfant pour l’enregistrement d’une
naissance, proches parents du défunt pour l’enregistrement d’un décès, etc. selon le champ
d’application du programme). En fait, toute la population générale est concernée, puisque tous
les individus sont potentiellement touchés par l’ensemble des faits d’état civil qui devraient
être enregistrés et par la nécessité de disposer de documents d’identité juridique. Toutefois,
lors de la définition des interventions proprement dites, il convient d’identifier le groupe pré-
cis de personnes. Les particuliers ont un rôle important à jouer en fournissant des informa-
tions pour les formulaires de notification ou en déclarant directement les faits d’état civil.
En outre, leur demande active d’enregistrement des faits d’état civil, en tant que personnes
directement concernées par les avantages de l’enregistrement, devrait servir à responsabiliser
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
73

les prestataires pour la fourniture de services d’enregistrement de qualité, devenant ainsi un


important facteur de changement dans l’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits
d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité. C’est pourquoi on attend de
la population générale qu’elle comprenne la valeur de ces systèmes et exige l’enregistrement
des faits d’état civil comme un droit et une responsabilité.
329. Le grand public doit au moins être informé de manière continue et à long terme de
l’obligation d’enregistrement, de ses exigences et de ses avantages. Néanmoins, des ob-
jectifs et résultats supplémentaires peuvent être définis sur la base de l’analyse, comme
l’amélioration des attitudes, des croyances ou de l’auto-efficacité de groupes spécifiques.
330. Il n’est pas nécessaire de dresser une liste de la population générale du pays à partir
d’un recensement ou de listes électorales aux fins du programme. En matière d’informa-
tion, la meilleure stratégie consiste à atteindre la population générale par le biais des médias
et d’autres techniques de communication, avec des spots/articles informatifs sur ce qu’est
l’enregistrement, ses avantages et la manière d’y procéder afin de sensibiliser le grand pu-
blic. Une image de marque forte autour de l’idée que l’enregistrement des faits d’état civil,
les statistiques de l’état civil et la gestion de l’identité sont un service public et un outil
essentiel pour la réalisation des droits de l’homme et l’amélioration de la gouvernance peut
être une bonne option pour la communication avec la population générale. Il convient en-
suite d’accorder une attention appropriée aux groupes spécifiques dont le comportement
doit être modifié, en mettant particulièrement l’accent sur la communication interperson-
nelle, la mobilisation de la communauté et le renforcement des capacités.
331. Les Principes et recommandations présentent l’informateur ou la source d’informa-
tion approprié pour l’enregistrement des faits d’état civil et les remplaçants suggérés, par
ordre de préférence prioritaire pour les différents types d’événements, en considérant dif-
férents scénarios. La liste des informateurs appropriés pour les faits d’état civil prioritaires
fournit une base pour la segmentation de la population générale en groupes de partici-
pants concrets52 . 52 Principes et recommanda-
tions pour un système de
332. Naissance vivante et mort fœtale : le chef de l’institution (ou la personne désignée) si
statistiques de l’état civil,
l’événement s’est produit dans une institution, ou la mère, le père, la personne qui a assisté troisième révision (2015).
à l’accouchement, le plus proche parent de la mère, ou toute autre personne adulte ayant
connaissance des faits.
333. Décès infantile : le chef de l’institution (ou la personne désignée) si l’événement s’est
produit dans une institution, ou la mère, le père, le plus proche parent de la mère, ou toute
autre personne adulte ayant connaissance des faits.
334. Décès d’une personne adulte : le chef de l’institution (ou la personne désignée) si
l’événement s’est produit dans une institution, ou le plus proche parent du défunt, ou toute
autre personne adulte ayant connaissance des faits.
335. Mariage : la mariée et le marié.
336. Divorce : soit l’une des parties, soit la personne demandant le divorce.
337. Ensuite, les groupes de participants primaires concrets seraient les parents (naissance,
mort fœtale et mort infantile), le plus proche parent du défunt (décès d’une personne adulte),
la mariée et le marié (mariage), la personne demandant le divorce ou les parties au divorce.

Participants secondaires
338. Les parents les plus proches et autres personnes adultes ayant connaissance des faits
seront considérés comme des participants secondaires, car ils sont également des influen-
ceurs et des informateurs alternatifs. Les informations fournies à ce groupe doivent in-
clure un appel au rôle de ces informateurs alternatifs : par exemple, « si vous êtes le plus
proche parent d’un nouveau-né, assurez-vous que la naissance est enregistrée ». Ce type
de message fait appel à la fois à leur rôle d’informateurs potentiels et à celui d’influenceurs
des parents.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
74 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

339. D’autres groupes de participants parmi les parents les plus proches devront peut-être
être identifiés en fonction de la dynamique sociale et des normes culturelles spécifiques
au contexte. Par exemple, pour l’enregistrement des naissances, si les parents sont les par-
ticipants primaires, les participants secondaires peuvent être la grand-mère ou d’autres
femmes âgées de la famille, en fonction des normes culturelles qui peuvent définir une forte
influence de certains membres de la famille dans les pratiques parentales. Un autre exemple
est le cas des amis et des pairs. Pour l’enregistrement des naissances et des mariages, les
couples récemment mariés ou ayant eu un enfant peuvent être une source d’information
et d’opinion fiable et influente pour d’autres couples qui envisagent de se marier ou d’être
parents. En tant qu’utilisateurs satisfaits, les couples de jeunes mariés qui ont fait enregis-
trer leur mariage sont bien placés pour plaider en faveur de l’enregistrement, fournir des
conseils à leurs réseaux sociaux, contribuer à renforcer l’efficacité personnelle en guidant
les autres dans la procédure ou en dissipant les rumeurs négatives sur l’enregistrement des
faits d’état civil. On ne saurait trop insister sur l’importance de ce type de groupes de par-
ticipants, car les données issues des interventions de communication pour le changement
comportemental et social dans le domaine de la santé publique démontrent fréquemment
que le bouche-à-oreille est l’un des canaux de communication les plus importants et que les
proches, les amis et les pairs sont des sources d’information très pertinentes.

b) Participants classés aux niveaux tertiaire, méso et macro


Personnel d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
et de gestion de l’identité
340. Il est de la plus haute importance que tous les niveaux du personnel des systèmes
d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’iden-
tité soient pleinement impliqués dans tous les aspects du programme d’amélioration et
des activités de communication pour le développement. Les officiers d’état civil locaux,
et éventuellement d’autres membres du personnel des unités d’enregistrement locales, se-
raient les participants tertiaires concrets de cette catégorie. Le personnel des systèmes
d’enregistrement et des statistiques de l’état civil à d’autres niveaux serait inclus en tant
que participants de niveau méso ou macro. Étant donné que l’enregistrement des nais-
sances représente une entrée dans les systèmes de gestion de l’identité et que l’enregistre-
ment des décès représente une sortie de ces systèmes, le personnel de l’agence qui gère les
titres d’identité doit être pleinement intégré dans la stratégie de communication.
341. Les officiers d’état civil locaux ne sont pas seulement responsables de la prestation
directe des services d’enregistrement des faits d’état civil. Selon les Principes et recomman-
53 Ibid. dations53, les officiers de l’état civil locaux ont pour mission d’adopter les mesures néces-
saires pour permettre au public d’être informé de la nécessité, des procédures et des exi-
gences de l’enregistrement, ainsi que de la valeur des statistiques de l’état civil. On attend
également d’eux qu’ils entretiennent une relation constante et continue avec la
communauté.
342. Lors de l’élaboration de la stratégie du programme global d’amélioration de l’enre-
gistrement et de la stratégie de communication pour le développement, il convient d’en-
visager de récompenser les officiers d’état civil locaux pour la rapidité et l’exhaustivité de
l’enregistrement dans leur région par une reconnaissance publique de leur bon travail.
343. Si le pays dispose d’un système d’enregistrement centralisé, le bureau du directeur
général de l’état civil (ou équivalent) devrait être en mesure de fournir une liste complète
des officiers d’état civil locaux. Une liste du personnel chargé de l’enregistrement des faits
d’état civil convient également. Lors de l’établissement des listes du personnel local de
l’état civil, il faut se rappeler que dans de nombreux cas, le directeur général de l’état civil
d’un pays n’a pas de responsabilité directe à l’égard des personnes qui procèdent effective-
ment aux enregistrements. Dans de nombreux cas, les municipalités sont responsables de
nommer et de payer les officiers d’état civil locaux.
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
75

Sociétés médicales/praticiens
344. La coopération de la profession médicale est plus essentielle que celle de tout autre
groupe professionnel pour la mise en œuvre d’un programme d’amélioration de l’enregis-
trement et d’un plan de création de la demande réussis. Les médecins sont donc des par-
ticipants tertiaires, tandis que les représentants des sociétés médicales au niveau national
seraient inclus en tant que participants au niveau macro.
345. Les médecins doivent fournir des informations médicales sur les naissances et les
morts fœtales et autres décès. Les médecins qui ont assisté en dernier lieu une personne dé-
cédée doivent fournir et certifier des informations détaillées sur la cause spécifique du décès.
346. Les médecins sont des leaders d’opinion respectés. Ils ont le pouvoir d’influencer
l’attitude et le comportement d’autres personnes, et doivent donc être activement encou-
ragés à participer pleinement.
347. Les hôpitaux, dispensaires, hôpitaux municipaux, postes de santé ruraux, unités sa-
nitaires mobiles, agents de santé publique, maisons de soins et foyers pour personnes âgées
font partie des participants de niveau méso. Les établissements et le personnel de santé sont
les plus proches des populations de leur région, et à moins qu’ils ne surviennent dans des
zones rurales très éloignées, la plupart des naissances et de nombreux décès y ont lieu. Ils
mettent souvent en œuvre des activités d’éducation à la santé, généralement par le biais
de la sensibilisation des communautés, dans le cadre desquelles la demande et l’utilisation
de l’enregistrement à l’état civil peuvent être intégrées le cas échéant. Les centres de soins
prénataux sont les mieux placés pour informer les futures mères des conditions d’enregis-
trement des naissances et pour leur expliquer comment et quand les enregistrer.
348. Étant donné que la vaccination des enfants est désormais universelle, le personnel
des établissements de soins postnatals devrait exiger des certificats de naissance, et si la
naissance de l’enfant amené n’a pas encore été enregistrée, le(s) parent(s) doit (doivent)
être dirigé(s) vers l’unité d’enregistrement la plus proche. Dans de nombreux cas, il pour-
rait être possible de nommer un officier d’état civil adjoint dans un tel établissement, qui
pourrait effectuer l’ensemble du processus d’enregistrement des naissances sur place.
349. Dans quelques juridictions, un formulaire d’enregistrement de décès est utilisé pour
recueillir des informations à des fins statistiques et juridiques et doit contenir un certificat
médical attestant de la cause du décès conformément aux spécifications de la Classification
statistique internationale des maladies, traumatismes et causes de décès.
350. Dans d’autres juridictions, la certification de la cause du décès ne peut être indiquée
que sur le formulaire statistique. Cette dernière pratique est courante dans les pays qui
utilisent des livres pour enregistrer les faits d’état civil afin de se conformer aux exigences
légales, et qui remplissent en outre un formulaire distinct pour déclarer les décès à des fins
statistiques, comme la plupart des pays d’Amérique latine.

Médecins légistes (ou leurs équivalents)


351. Les médecins légistes fournissent des services essentiels pour déterminer la cause de
décès d’une personne inconnue dans leur juridiction. Par conséquent, ils doivent connaître
la nécessité d’enregistrer les décès et d’en certifier la cause, et être formés à cet effet.

Sages-femmes, accoucheuses, chefs de village, etc.


352. Les sages-femmes et les accoucheuses, ainsi que les responsables qui peuvent être
chargés de l’enregistrement des naissances dans leurs villages, doivent être pleinement im-
pliqués dans les activités de communication pour le développement. Il est important qu’ils
aient une bonne connaissance des raisons de l’enregistrement de la naissance d’un enfant
et du moment, du lieu et de la manière dont cela peut être fait. Ils devraient également
avoir les compétences nécessaires pour transmettre correctement ces informations aux
futures et nouvelles mères ainsi qu’aux nouveaux pères qui s’engagent finalement dans des
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
76 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

activités de conseil ou d’éducation à la santé, et pour engager avec eux un dialogue orienté
vers la résolution des problèmes si des éléments dissuasifs particuliers les empêchent de
prendre les mesures appropriées pour l’enregistrement des naissances. Si leurs rôles et res-
ponsabilités comprennent des sessions de groupe d’éducation à la santé (comme des cours
pour les nouvelles mères/nouveaux parents ou les futures mères/parents), les techniques
d’animation de groupe/dialogue devraient également faire partie des activités de renfor-
cement des capacités.
353. Les accoucheuses sont considérées dans les Principes et recommandations comme
des informateurs/sources d’information alternatifs pour les naissances et les morts fœ-
tales. C’est la raison pour laquelle leur rôle supplémentaire en tant que participants ter-
tiaires (déclaration du fait d’état civil) doit également être pris en compte à des fins d’ana-
lyse et de planification.
354. Pour dresser cette liste, il faut déterminer si la profession de sage-femme est reconnue
dans le pays. Si tel est le cas, il existe probablement une liste des personnes qualifiées ou une
association professionnelle disposant d’une liste de membres, ou les personnes sont peut-
être organisées au niveau d’une région, d’une province, de l’État ou d’un comté et doivent
être contactées en conséquence. Sinon, il sera nécessaire d’obtenir localement des listes de
sages-femmes et d’accoucheuses dans chaque communauté.
355. Pour les chefs de village, l’administration régionale, provinciale, d’État ou de comté
devrait être en mesure de fournir une liste ou pourrait être invitée à obtenir les noms
des chefs de communauté, ou des chefs tribaux pourraient fournir de telles informa-
tions. Cela dépend de la situation de chaque pays et de son degré de centralisation ou de
décentralisation.

Entrepreneurs de pompes funèbres (ou leurs équivalents)


356. Dans certains pays, les entrepreneurs de pompes funèbres (ou leurs équivalents)
sont chargés de remplir le formulaire d’enregistrement de décès, qui est généralement re-
quis avant la délivrance d’un permis d’inhumer ou d’incinérer. Ils doivent enregistrer avec
précision des informations telles que le nom de la personne décédée, son adresse, son sexe,
ses date et lieu de naissance et de décès, sa profession, le nom de ses parents, son état civil,
le nom de son conjoint (le cas échéant), etc. et remettre le formulaire rempli à la direction
générale de l’état civil ou aux fonctionnaires compétents. C’est une pratique courante au
Canada, aux États-Unis d’Amérique et dans certains États du Mexique.

Autorités/groupes religieux et chefs spirituels


357. Dans de nombreux pays, le mariage est célébré par une autorité religieuse confor-
mément aux pratiques et traditions de chaque groupe. Certaines religions ont également
le pouvoir d’accorder le divorce. Dans certains pays, comme l’Indonésie, la responsabilité
des mariages et des divorces musulmans relève d’un Ministère des affaires religieuses.
Trois autres ministères, en charge de la santé, de la justice et de l’intérieur, sont également
impliqués dans l’enregistrement des faits d’état civil.
358. Les autorités ecclésiastiques ou les chefs de ces organismes religieux (participants au
niveau macro) doivent être impliqués dans le projet d’amélioration global, plus particuliè-
rement parce qu’ils dirigeront les clercs, les prêtres, les imams, etc. (participants tertiaires)
qui célèbrent des mariages sur les raisons et les modalités de leur enregistrement officiel
auprès du gouvernement. L’autorité religieuse peut également accorder des divorces, qui
doivent être signalés aux autorités gouvernementales.
359. En plus de leurs éventuelles responsabilités spécifiques dans l’enregistrement des ma-
riages et divorces, les clercs, prêtres, imams locaux peuvent avoir une forte influence sur le
comportement des participants primaires ou même d’autres participants secondaires et ont
une position privilégiée pour s’engager avec eux lorsque des faits d’état civil prioritaires se
produisent : naissances, décès, mariages et divorces. Par conséquent, dans de nombreux
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
77

contextes, ils sont considérés comme des alliés clés dans les interventions de communi-
cation pour le changement comportemental et social. Leur rôle peut être encore plus im-
portant lorsque des facteurs déterminants de l’enregistrement sont de nature culturelle ou
sociale. Dans ces cas, ils jouent souvent un rôle central de protecteurs.
360. Pour les listes, il convient de vérifier si les groupes religieux et les chefs de ces or-
ganisations doivent être enregistrés auprès du gouvernement pour que leurs clercs/repré-
sentants soient autorisés à célébrer le mariage. Si tel est le cas, un bureau gouvernemen-
tal serait en mesure de fournir ces informations. Si les religions sont moins structurées,
d’autres moyens doivent être utilisés. Les administrations de la région/de la province/de
l’État/du comté devraient pouvoir fournir des informations. Consultez les annuaires télé-
phoniques/répertoires de villes.

Personnes responsables des mariages religieux/traditionnels coutumiers


361. Les mariages sont généralement célébrés par des personnes qui y sont autorisées par
leur groupe religieux et qui sont chargées de remplir correctement les formulaires officiels
d’enregistrement des mariages et de les transmettre aux fonctionnaires compétents. Elles
doivent connaître les conditions et les objectifs de l’enregistrement du mariage.
362. De plus, les représentants religieux étant impliqués dans tous les aspects de la vie fami-
liale, y compris les naissances et les décès, ils doivent avoir une connaissance approfondie des
exigences en matière d’enregistrement. En tant que dirigeants respectés de la communauté,
ils ont l’influence nécessaire pour motiver les individus à prendre des mesures positives en
matière d’enregistrement, de sorte que leurs services à cet égard devraient être sollicités pour
aider à la mise en œuvre d’un programme de création de demande réussi. Au Botswana et en
Namibie, par exemple, la loi sur le mariage a été révisée et désormais, les chefs religieux sont
autorisés par le Ministère de la justice (Namibie) et le Ministère de la défense, de la justice et
de la sécurité (Botswana) à enregistrer officiellement les mariages. Ils sont ensuite tenus de
soumettre des données aux autorités de l’État.
363. Pour rassembler les informations nécessaires à une inscription complète dans cette
catégorie du répertoire, il convient de vérifier d’abord si les groupes religieux doivent être
enregistrés auprès du gouvernement. Une liste des personnes autorisées à célébrer le ma-
riage au nom de chaque religion doit être disponible auprès de cette organisation religieuse,
si les noms ne figurent pas déjà dans les dossiers d’un bureau gouvernemental. Il appartien-
dra au bureau de la communication pour le développement d’obtenir les listes d’autres or-
ganisations religieuses moins importantes et d’obtenir de leur part les noms de leurs clercs
ou de leurs équivalents (voir la catégorie « Autorités/groupes religieux et chefs spirituels »).
Il peut être nécessaire de s’adresser au niveau de la région, de la province, de l’État ou du
comté pour obtenir ces informations. Dans certains cas, le rôle des officiers d’état civil
locaux et de leurs adjoints au niveau local devrait être élargi afin qu’ils soient chargés de
préparer les listes des personnes autorisées à célébrer des mariages dans leur localité. Cette
liste sera difficile à obtenir et à tenir à jour, aussi convient-il d’allouer suffisamment de res-
sources en personnel pour s’occuper de cette sous-catégorie.

Officiers d’état civil responsables des mariages civils


364. Dans de nombreux pays, les mariages civils représentent une proportion croissante
des mariages célébrés chaque année. Dans certains pays, le mariage civil est obligatoire et
doit être déclaré au gouvernement. Il peut être suivi ou non d’une cérémonie religieuse,
qui n’est consignée que dans les registres religieux.
365. En tout cas, il est important d’obtenir l’engagement des officiers d’état civil auto-
risés à célébrer des mariages civils afin qu’ils puissent être formés à toutes les exigences
de l’enregistrement des mariages en fonction des besoins et soutenir les efforts visant à
promouvoir la demande d’enregistrement des faits d’état civil.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
78 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

366. Ces fonctionnaires responsables des mariages civils seraient nommés par un certain
niveau de gouvernement, très probablement par le biais du Ministère de la justice/procureur
général ou du Ministère de l’intérieur, de sorte qu’une liste complète devrait être disponible
auprès du bureau gouvernemental national approprié. Dans de nombreux pays, les officiers
d’état civil locaux sont autorisés à célébrer et à enregistrer officiellement les mariages civils.
367. Si le pays fonctionne selon un système décentralisé, par exemple avec des États ou
des provinces autonomes, ces informations seront alors recueillies au niveau approprié.

Tribunaux, barreaux et responsables de l’enseignement juridique


368. Les divorces reconnus sont généralement prononcés par le biais du système judi-
ciaire, sauf s’il existe un système similaire à celui de l’Indonésie, où les mariages et les
divorces musulmans relèvent de la compétence du Ministère des affaires religieuses.
369. Les tribunaux, les fonctionnaires juridiques et les membres des barreaux peuvent
être identifiés comme des groupes de participants de niveau méso. Ils devraient tous être
au fait des lois du pays sur les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statis-
tiques de l’état civil, et de leur importance pour le bien-être de la nation, de la commu-
nauté et de l’individu. Les responsables de l’enseignement juridique devraient être encou-
ragés à veiller à ce qu’un cours sur l’enregistrement fasse partie du programme d’études de
toutes les écoles de droit et devraient recevoir une aide pour préparer le matériel approprié
à inclure dans les cours.
370. Pour préparer les listes dans le répertoire de cette catégorie, le Ministère de la jus-
tice/procureur général devrait être en mesure de fournir des listes des tribunaux et des
principaux fonctionnaires. Il existe probablement un barreau national qui pourrait four-
nir des listes de membres de toutes les personnes autorisées à pratiquer le droit, ou peut-
être y a-t-il des barreaux régionaux/provinciaux/étatiques.
371. Dans certains pays, il peut être nécessaire de réviser en profondeur le cadre juridique
des systèmes d’EEC/SEC/GI. Certaines lois peuvent être si anciennes qu’elles ne répondent
pas aux exigences d’une société moderne. Certaines lois sont trop générales et ne per-
mettent donc pas d’apporter le soutien solide dont ces systèmes ont besoin. Dans certains
pays, l’enregistrement reste obligatoire pour certains groupes de la population, tandis que
pour d’autres, il est volontaire. La coopération de ces groupes peut être très précieuse pour
le processus de rationalisation du cadre juridique. Si une nouvelle législation est nécessaire,
ces groupes peuvent exercer une influence en demandant que des mesures politiques soient
prises. À ces fins, les représentants au niveau national ou infranational ayant la capacité
d’influencer l’élaboration des politiques et des lois seraient classés comme participants de
niveau macro.

Principaux utilisateurs des informations et données de l’état civil et des statistiques


de l’état civil
372. Les principaux utilisateurs des informations et données d’EEC/SEC/GI incluent les
planificateurs, les décideurs, les partenaires de développement et les chercheurs. Ils ont un
intérêt significatif dans tout programme d’amélioration et peuvent être très influents pour
persuader le gouvernement d’engager des ressources suffisantes pour un projet à long terme
et devraient être impliqués dans tous les aspects de la planification et de la mise en œuvre.
Dans certains cas, ils correspond=ront à des groupes identifiés dans d’autres catégories,
qui auront également un rôle important à jouer dans la mise en œuvre du programme de
communication pour le développement et d’autres composantes du programme d’amélio-
ration. C’est le cas par exemple des fonctionnaires du Ministère de la santé. Toutefois, il
est utile de les considérer également comme des utilisateurs d’EEC/SEC, car cela ajoute un
niveau important à leur analyse comportementale. L’accent est mis ici sur leur intérêt pour
les données d’EEC/SEC/GI en tant que moteur de leur engagement, ainsi que sur leur rôle
potentiel dans la sensiblisation et la mobilisation.
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
79

373. Le gouvernement national devrait être contrôlé en premier lieu. Le bureau des statis-
tiques est un grand utilisateur de données. Les planificateurs gouvernementaux, en général
les démographes, les personnes qui doivent établir des prévisions sur la population future
et sur les besoins en matière d’établissements d’enseignement et d’enseignants, d’hôpitaux
et d’autres établissements de soins de santé, doivent être inclus, ainsi que les épidémiolo-
gistes, les médecins, les infirmières et autres professionnels de la santé; les spécialistes des
besoins en matière de logement; et les personnes qui participent à la prévision des besoins
budgétaires et des projections en matière d’emploi ainsi que du besoin de croissance éco-
nomique, y compris la production agricole/alimentaire, etc. Les bureaux des tribunaux
électoraux et les bureaux chargés des services d’identification et des registres de popula-
tion sont également les principaux utilisateurs d’informations et de données d’EEC/SEC.

374. Les universités seront des utilisateurs pour des projets de recherche, y compris la
recherche médicale. Dans le monde des affaires, les planificateurs doivent connaître les
tendances démographiques pour anticiper les marchés. Les ONG (nationales et inter-
nationales), les organisations de la société civile et les agences internationales seront les
plus intéressées par le suivi des questions de développement pour lesquelles les données
EEC/SEC/GI sont essentielles. Pour les gouvernements régionaux/provinciaux/étatiques/
de comté, ces informations sont également importantes à toutes fins de planification. Les
statisticiens qui élaborent les tables de survie, utilisées dans de nombreuses procédures
d’estimation démographique, doivent disposer de données précises et être inclus dans
cette catégorie du répertoire.

Organisations concernées par les programmes et campagnes


d’éducation et de promotion de la santé pertinents

375. Les organisations concernées par ces programmes comprennent des groupes de par-
ticipants très importants car ils s’occupent particulièrement des nouveau-nés et des jeunes
enfants et ont souvent de fortes capacités et une grande expérience s’agissant de la mise en
œuvre d’interventions visant le changement comportemental et social. Dans les régions où
un grand nombre ou la plupart des naissances ont lieu à domicile, la mère n’a parfois au-
cun contact avec le système d’enregistrement par l’intermédiaire des médecins, infirmières,
hôpitaux ou cliniques locales. Le personnel opérant au niveau local, tels que les agents de
santé communautaires, les vaccinateurs, les pairs-éducateurs bénévoles, peuvent être clas-
sés comme participants tertiaires, tandis que les représentants au niveau national seraient
un groupe de participants du niveau macro.

376. De nombreuses organisations s’occupent de la nutrition des nourrissons, y compris


de l’allaitement, et sont très bien placées pour demander si la naissance d’un enfant a été
officiellement enregistrée et, dans la négative, donner des informations sur la manière dont
l’enregistrement devrait être effectué et sur les avantages qu’en retirent l’enfant et sa famille.

377. D’autres organisations travaillant dans le domaine de la santé maternelle et néo-


natale peuvent mener des actions d’éducation à la santé pour préparer les parents à la
grossesse, à l’accouchement et aux soins postnataux. Des séances de conseil et d’éducation
peuvent être organisées pour des individus ou groupes, lors desquelles la promotion de
l’enregistrement des naissances pourrait être intégrée de manière cohérente.

378. Il convient de vérifier d’abord s’il existe des organisations nationales s’occupant de
nutrition et de vaccination; dans l’affirmative, obtenez les noms et adresses des respon-
sables/interlocuteurs appropriés. Si ces organisations sont administrativement décentrali-
sées, obtenez les informations requises aux niveaux appropriés. Faites tout votre possible
pour recueillir au niveau local les noms des personnes et des groupes concernés par ces
questions et faites-les participer pleinement.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
80 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Organisations concernées par les droits de l’homme


379. L’enregistrement officiel d’une personne dans le cadre des systèmes d’enregistre-
ment des faits d’état civil/de statistiques d’état civil d’un pays doit fournir des preuves
documentaires des droits civils et humains de cette personne, car il confère une identité
juridique aux nouveau-nés. Comme décrit dans l’introduction du présent Manuel lors de
l’examen des avantages de systèmes d’EEC/SEC/GI de qualité, la réalisation individuelle
des droits de l’homme dépend souvent de la disponibilité des documents délivrés par les
services d’enregistrement des faits d’état civil ou par le système de gestion de l’identité.
En outre, les statistiques officielles de l’état civil sont utilisées pour planifier les politiques
publiques visant à respecter les droits de l’homme, ainsi que pour suivre les progrès réa-
lisés, devenant ainsi un outil de bonne gouvernance essentiel. Par conséquent, toutes les
organisations concernées par ces droits importants ont intérêt à garantir l’efficacité de ces
systèmes et devraient être impliquées dans tous les programmes d’amélioration.
380. Ces organisations peuvent se concentrer sur les droits fondamentaux de groupes
vulnérables particuliers tels que les femmes, les personnes handicapées, les enfants, les fa-
milles et les enfants des rues, les populations autochtones, les réfugiés et les migrants. Les
organisations de défense des droits de l’enfant, par exemple, en particulier celles qui s’oc-
cupent de la protection de l’enfance, peuvent avoir tout intérêt à promouvoir l’enregistre-
ment des naissances et des mariages dans les pays où le mariage des enfants est pratiqué.
D’autres organisations peuvent dispenser une éducation juridique publique aux femmes
vulnérables ou aux groupes autochtones, ou plaider pour l’enregistrement civil des réfu-
giés et des migrants.
381. Le gouvernement national peut disposer d’un bureau chargé des droits de l’homme,
qui peut fournir des listes des différentes organisations et de leurs présidents ou autres
responsables (ou meilleures personnes de contact). Sinon, consultez une personne qui a
une connaissance générale des organisations de défense des droits de l’homme, ou les
groupes eux-mêmes peuvent avoir des listes d’autres organisations similaires. Il peut être
nécessaire de se renseigner au niveau régional/provincial/étatique.

Institutions et groupes de jeunesse éducatifs appropriés


382. Les enseignants sont des membres très respectés d’une communauté et jouent un
rôle de premier plan dans l’opinion publique. Ils sont en contact étroit avec les familles en
pleine croissance par l’intermédiaire de leurs jeunes élèves et peuvent donc transmettre
des informations sur l’enregistrement des faits d’état civil aux parents par l’intermédiaire
de leurs élèves; ils peuvent leur enseigner en classe la valeur et le but de l’enregistrement,
mais aussi quand, comment et où il doit être fait. À long terme, l’inclusion de l’enregis-
trement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil dans les programmes d’édu-
cation civique contribuera certainement à faire en sorte que les générations futures soient
pleinement engagées dans l’enregistrement des faits d’état civil.
383. Les éducateurs des établissements et groupes d’éducation pour adultes peuvent
également être identifiés comme des groupes de participants secondaires pertinents. Les
initiatives d’éducation des adultes s’adressent souvent à des groupes vulnérables, pour
lesquels l’enregistrement à l’état civil peut constituer une étape essentielle dans le pro-
cessus d’autonomisation juridique. En outre, les principes de l’éducation des adultes sont
pleinement compatibles avec les approches de communication pour le développement.
L’expertise et le savoir-faire des éducateurs pour adultes peuvent certainement changer la
donne dans la mise en œuvre d’activités de changement social et comportemental. Leur
participation aux activités de promotion de l’enregistrement des faits d’état civil auprès du
grand public ou au renforcement des capacités d’autres groupes directement chargés de la
mise en œuvre d’interventions de communication pour le développement peut avoir un
impact fortement positif sur la qualité de la mise en œuvre du programme.
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
81

384. Il est donc essentiel que les institutions et les groupes éducatifs, ainsi que les ensei-
gnants, soient impliqués. Vérifiez s’il existe un ou plusieurs établissements disposant d’une
école ou d’autres infrastructures pour la formation des enseignants. S’il existe, au sein du
Ministère de l’éducation et/ou des établissements de formation des enseignants, un service
qui élabore des programmes d’études avec des personnes expérimentées dans le développe-
ment de programmes d’études et de leçons réelles pour des étudiants de différents groupes
d’âge, ce groupe doit être inscrit dans le répertoire des groupes cibles.

Faiseurs d’opinion publique, chefs régionaux et communautaires,


chefs tribaux et anciens des villages

385. Bien que les médias de masse jouent un rôle important dans le programme de
communication pour le développement, en particulier pour informer les individus sur
l’enregistrement et les motiver à prendre des mesures positives, l’une des méthodes les
plus efficaces pour la communication sur le changement comportemental et social est la
communication interpersonnelle avec des leaders respectés au sein de leur communauté.
Outre l’élaboration de contenus communicationnels appropriés et la définition des ca-
naux de communication les plus efficaces, la participation de sources d’information fiables
est primordiale pour développer des attitudes positives vers un nouveau comportement.

386. Certaines personnes ont déjà été proposées comme participants tertiaires potentiels
en raison de leur rôle spécifique dans l’enregistrement des faits d’état civil, les statistiques
de l’état civil et la gestion de l’identité et de leur position de leaders d’opinion et influences
respectés. Il peut y avoir un chef de village élu, un chef traditionnel ou tribal, ou une per-
sonne respectée au sein de la communauté, un enseignant ou une infirmière, par exemple,
pouvant faire évoluer l’opinion publique en faveur d’un enregistrement opportun des
naissances, mariages et décès. Ce type de personne devrait être inclus dans cette catégorie
de participants tertiaires, en particulier dans les régions éloignées où l’analphabétisme et
les mauvaises communications ont longtemps été un obstacle à une couverture efficace
de l’enregistrement, ou dans les zones/groupes de population où les normes sociales ou
pratiques traditionnelles remettent en question l’enregistrement des faits d’état civil en
temps voulu.

387. Dans cette catégorie, il y aurait notamment des dirigeants élus, chefs de tribus et
anciens de villages, ainsi que des personnes considérées comme des leaders de l’opinion
publique dans divers domaines. Il y aurait également les leaders d’opinion des réseaux
sociaux et en ligne. L’identité de ces dirigeants doit être fondée sur des preuves, en prenant
comme référence les groupes spécifiques dont le programme tente de modifier le compor-
tement. Certains dirigeants locaux, par exemple, peuvent ne pas être respectés par un seg-
ment de la population qui pourrait être un groupe ethnique minoritaire considéré comme
prioritaire par le programme. Un leader d’opinion local sans position institutionnalisée
peut également avoir une influence plus forte qu’un leader officiellement reconnu. Dans
le pire des cas, le mauvais choix des dirigeants comme sources d’information peut même
être contreproductif en ce qu’il induirait un manque de confiance dans l’enregistrement
des faits d’état civil.

Journalistes et médias

388. Les personnalités de la culture populaire/du divertissement ne doivent pas être né-
gligées : par exemple, existe-t-il un animateur/animatrice d’émission-débat à la radio/
télévision qui soit influent, un artiste de variétés populaire ou un chanteur qui pourrait
composer une chanson thème ? Ces émissions et programmes sont plus susceptibles d’être
produits au niveau national, étatique ou régional. Dans ce cas, les personnes influentes
peuvent être classées comme des participants des niveaux méso et macro.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
82 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Groupes/associations de femmes, groupes de jeunes et d’enfants


389. Une attention particulière doit être accordée aux membres des groupes et organi-
sations de femmes dont la majorité des membres actifs sont des femmes, comme les as-
sociations sociales et scolaires (ou leurs équivalents). Une partie de la stratégie peut viser
en particulier les groupes/associations de mères, parce qu’elles doivent être informées
des avantages de l’enregistrement des naissances, décès et mariages et être encouragées
à prendre des mesures positives. En tant que groupes organisés, ils peuvent être amenés
à plaider pour l’enregistrement des faits d’état civil auprès de leurs pairs. Ce segment du
programme doit être mené en étroite collaboration avec les programmes de soins mater-
nels et postnataux, ainsi qu’avec les campagnes de vaccination, de planification familiale
et de nutrition. Les premières dames pourraient servir d’agents de changement et d’in-
fluenceuses pour les femmes du pays.
390. Les groupes de jeunes et d’enfants sont également essentiels dans leurs communau-
tés, car ils jouent un rôle clé dans le changement au sein de leurs communautés.

Gouvernement (à tous les niveaux)


391. Au niveau macro, les groupes sont dirigés par des agents gouvernementaux au plus
haut niveau, car le manque de connaissances et d’intérêt pour l’enregistrement prévaut
souvent parmi les autorités gouvernementales de haut niveau concernées par les systèmes
d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil. Par conséquent, l’ob-
tention de leur soutien est une étape fondamentale. Il est essentiel que les décideurs en me-
sure d’allouer des ressources au programme de création de la demande et d’institutionna-
liser les structures et les mécanismes de création de la demande soient inclus à ce niveau.
392. Comme mentionné ci-dessus, pour améliorer les systèmes d’enregistrement des
faits d’état civil/statistiques d’état civil d’un pays, il est nécessaire d’obtenir l’approbation
du gouvernement national et un engagement ferme de ressources suffisantes pour entre-
prendre un programme efficace à long terme, y compris sa composante de communication
pour le développement. Par conséquent, le chef d’État et les ministres concernés sont en
tête de liste. Les vice-ministres sont très influents dans la transmission des informations
et, plus important encore, dans la formulation de conseils sur l’approbation ou non d’un
programme gouvernemental proposé, de sorte qu’ils devraient faire partie du premier
groupe dont la coopération est sollicitée. De même, selon le degré de décentralisation
et/ou d’autonomie d’autres zones/juridictions au sein du gouvernement national/régio-
nal/étatique/provincial, les dirigeants et les fonctionnaires, ainsi que les représentants des
gouvernements locaux, doivent être impliqués pour leur soutien, leur coopération et leur
participation au programme d’amélioration de l’enregistrement.
393. On ne saurait trop insister sur l’importance de la participation enthousiaste des
dirigeants locaux. Ils ont été considérés ci-dessus comme des leaders d’opinion, donc
comme un groupe de participants tertiaires. Leur importance peut également être fondée
sur leur autonomie politique et leur capacité à décider de l’allocation des ressources. Par
la suite, ils pourraient être classés en tant que groupes de participants tertiaires, méso ou
macro. Le plus important est d’examiner les deux dimensions de leur rôle lors de l’analyse.
394. Commencez les listes pour le répertoire avec le chef de l’État, le Président ou le
Premier Ministre, puis une liste des membres du cabinet dont les ministres sont impli-
qués ou concernés par les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques
de l’état civil et de gestion de l’identité ou ont des programmes qui pourraient servir de
plateforme pour assurer des interventions de communication pour le développement en
lien avec l’EEC/SEC/GI.
395. Ensuite, obtenez une liste similaire de vice-ministres. La sous-catégorie suivante
sera une liste des chefs des bureaux appropriés des administrations régionales, d’État, de
comté ou de province.
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
83

396. La liste finale de cette catégorie générale est celle des fonctionnaires des administra-
tions locales. L’obtention de cette liste peut prendre plus de temps, mais il est extrêmement
important qu’elle soit exhaustive, car le succès global du programme de communication
pour le développement et du programme d’amélioration de l’enregistrement dans son en-
semble dépendra du soutien actif, de l’assistance et de la coopération des fonctionnaires
des administrations locales.

Autres groupes de participants secondaires


397. Les groupes de participants énumérés ci-dessus sont identifiés sur la base de leurs
rôles et responsabilités dans les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de sta-
tistiques de l’état civil et de gestion de l’identité, de l’expérience dans le domaine de la
communication pour le développement. Toutefois, chaque programme de communica-
tion pour le développement doit établir sa propre liste de groupes de participants en fonc-
tion des éléments dont il dispose. D’autres groupes prioritaires influents peuvent émerger
de la recherche et des consultations, comme les masseurs traditionnels pour les femmes
enceintes, les comités de santé communautaires ou les groupes communautaires puissants
concernés par des questions de développement plus larges qui peuvent avoir un lien avec
l’enregistrement. Le paysage peut être très différent d’une localité à l’autre dans un même
pays. C’est pourquoi, au moins dans les domaines prioritaires où des approches locales
seront mises en œuvre, un plan opérationnel sera élaboré en identifiant clairement les
participants pour cette région spécifique.

2. Analyse comportementale
398. Après l’identification des groupes de participants, une analyse des connaissances,
attitudes et comportements des participants identifiés doit être effectuée. Les étapes clés
pour guider cette analyse sont décrites ci-dessous. Un modèle pour la réalisation d’une
telle analyse est fourni en annexe.
399. Dans la plupart des cas, il peut y avoir plusieurs groupes de population visés selon
le(s) niveau(x) du modèle socioécologique que le programme abordera (par ex., les déci-
deurs politiques, les responsables gouvernementaux, les donateurs, les dirigeants com-
munautaires, les chefs religieux, les parents) et il faudrait développer des instruments
de collecte de données distincts pour chaque groupe. Ces données permettront de com-
prendre dans quelle mesure la majorité de la population visée est prête à modifier son
comportement.
400. Les résultats de cette analyse peuvent constituer la recherche de base, c’est-à-dire le
point de référence par rapport auquel on peut mesurer les progrès et l’impact final du
programme54 : 54 Voir Global Communication
for Development Strategy
• Identifier les défis sociaux, culturels, normatifs, géographiques, littéraires et éco-
Guide for Maternal, Newborn
nomiques de base liés au problème auquel sont confrontées les personnes que le and Child Health and Nutri-
programme souhaite atteindre; tion Programs, UNICEF (2015).
• Identifier les facteurs qui empêchent ou facilitent les changements souhaités;
• Identifier les connaissances, les attitudes, les croyances (notamment en ce qui
concerne les rumeurs concernant les interventions), les normes, le niveau d’effica-
cité, les aspirations, les perceptions, les motivations et les comportements actuels;
• Identifier les mots/la langue que la population visée utilise pour parler de l’enre-
gistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la gestion de
l’identité ainsi que de sujets connexes;
• Déterminer ce que la population concernée veut peut-être savoir, par exemple,
sur l’enregistrement des naissances ou des décès;
• Comprendre les réseaux sociaux de la population visée et les modes de partage
de l’information;
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
84 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

• Comprendre la dynamique de la communauté (par ex., qui sont les leaders d’opi-
nion pour des questions spécifiques);
• Déterminer l’utilisation et l’accès aux médias (de masse et sociaux) de la popu-
lation visée;
• Identifier les principales sources de communication (où ou qui) depuis lesquelles
la population visée préfère recevoir des informations en lien avec le problème.
401. Au sein d’un groupe de participants donné, les segments les plus défavorisés/mal
desservis doivent être identifiés. Par exemple, si la déclaration de mariage en temps voulu
à l’état civil est le comportement encouragé, les épouses et époux seraient les participants
primaires. Les données peuvent révéler un sous-enregistrement des mariages de couples
appartenant à un groupe religieux ou ethnique donné. Dans ce cas, les mariés appartenant
à ce groupe seraient identifiés pour une analyse ciblée qui pourrait montrer des différences
par rapport au reste de la population. C’est pourquoi, lorsque cela est possible et pertinent,
l’analyse des facteurs devrait utiliser des données ventilées en fonction de variables d’ini-
quité telles que l’âge, le genre, la richesse, l’alphabétisation ou la situation géographique.
402. Dans le cas des groupes de participants censés contribuer à la mise en œuvre du
programme (niveaux organisationnel et politique du modèle socioécologique), il est utile
de comprendre leur expérience antérieure avec les groupes les plus défavorisés/mal des-
servis identifiés. Par exemple, quelle est l’expérience des médecins, infirmières et sages-
femmes en matière de soins médicaux ou d’éducation à la santé des membres d’un groupe
ethnique minoritaire dont le taux d’enregistrement des naissances est le plus faible ?
403. L’étape suivante consiste à comprendre les connaissances, attitudes et pratiques ac-
tuelles du groupe de participants en ce qui concerne l’enregistrement à l’état civil et les
systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de
l’identité plus larges, et plus concrètement le principal résultat comportemental (déclaration/
demande d’enregistrement en temps utile). Les enquêtes relatives aux connaissances, atti-
tudes et pratiques sont un instrument très couramment utilisé dans la communication pour
le développement. Cependant, une approche complète inclurait d’autres dimensions comme
les croyances et les rumeurs, les perceptions, les motivations, les intérêts, les priorités, les as-
pirations, le sens de l’efficacité personnelle et les normes sociales. Dans le cas des participants
au niveau politique/national, il est utile de s’enquérir de leur agenda concernant les systèmes
d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité
et le programme d’amélioration. Il est important de noter que le terme « pratique » ne se
réfère pas au simple accomplissement de leurs responsabilités par les différents groupes
(prennent-ils les mesures appropriées pour l’enregistrement ou non ?), mais à une descrip-
tion de pratiques concrètes liées au fait d’état civil concerné pouvant empêcher les parti-
cipants de prendre des mesures pour assurer un enregistrement en temps utile. Il s’agit,
par exemple, de la pratique consistant à retarder la dénomination des enfants, ce qui va à
l’encontre de l’enregistrement des naissances en temps voulu.
404. Pour chaque groupe de participants, il faut également identifier le comportement clé
promu. Pour les participants primaires et les participants secondaires qui font partie des
systèmes d’EEC/SEC/GI, il peut être facilement guidé par le cadre juridique correspondant
qui définit les rôles et les responsabilités des différents acteurs. Les groupes de participants
primaires sont censés déclarer et/ou demander en temps voulu l’enregistrement des nais-
sances, décès, morts fœtales, mariages et divorces auprès des fonctionnaires compétents.
405. Le principal comportement promu pour les groupes de participants secondaires et
tertiaires est basé sur le rôle qu’ils sont censés jouer dans la promotion de la demande d’en-
registrement des faits d’état civil et dans le programme d’amélioration général. La section
précédente faisait référence aux rôles et responsabilités des différents groupes commu-
nément considérés dans la programmation de la communication EEC/SEC/GI. On peut
s’attendre à ce que certains participants tertiaires, comme les sages-femmes et les chefs
d’établissement, déclarent également des faits d’état civil. D’autres participants tertiaires,
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
85

à commencer par les officiers d’état civil locaux, sont censés enregistrer l’événement en
temps voulu et fournir des certificats. Comme nous l’avons vu dans la section précédente,
de nombreux participants tertiaires jouent un double rôle basé à la fois sur leurs fonc-
tions dans l’EEC/SEC/GI (selon le cadre juridique) et sur leur capacité à influencer les
participants primaires. Un chef religieux local peut être chargé de remplir correctement le
formulaire officiel d’enregistrement du mariage, et en même temps être censé user de son
influence pour encourager les gens à enregistrer tout événement d’état civil. Les deux rôles
doivent être pris en compte dans cette analyse. Le rôle de ces participants peut également
être lié à des fonctions telles que l’approbation des politiques, l’allocation des ressources,
le suivi, la planification, la coordination verticale et horizontale, la facilitation du dialogue
et des processus participatifs, le renforcement des capacités, la mise en œuvre d’activités
de communication et la fourniture d’une supervision de soutien.
406. L’analyse devrait faciliter la compréhension des changements d’attitudes et de pra-
tiques qui sont nécessaires pour corriger les inégalités identifiées dans l’enregistrement
des faits d’état civil en fonction du genre ou d’autres variables.
407. Ensuite, les principaux facteurs existants qui facilitent l’adoption par chaque groupe
du comportement attendu seront analysés. Ce segment commence par l’identification
des avantages de l’enregistrement des faits d’état civil et des systèmes d’EEC/SEC/GI de
haute qualité plus larges (voir l’introduction du présent Manuel), tels qu’ils s’appliquent
au contexte du pays. Idéalement, présenter l’EEC/SEC/GI comme un élément fondamen-
tal de la gouvernance, de la réalisation des droits de l’homme et du service aux citoyens
pourrait fonctionner comme une motivation globale pour tous les groupes. Néanmoins,
les avantages doivent être explorés du point de vue de la perception locale. Par exemple,
l’accès aux services de base qui sont conditionnés à la recherche d’identité n’est peut-être
pas pertinent si la population ne se fie pas à ces services ou ne cherche pas à les utiliser.
408. D’autres facteurs de facilitation peuvent exister notamment dans la politique, le
statut économique, les valeurs positives et les normes sociales, et l’accès aux ressources
(y compris les moyens de communication). Par exemple, les normes sociales fortes qui
existent en matière de protection de l’enfance faciliteraient l’enregistrement des naissances.
409. Outre ces facteurs, les obstacles à l’adoption du comportement correspondant par
chaque groupe de participants sont un élément central de l’analyse comportementale. Ils
peuvent coïncider avec les connaissances, attitudes et pratiques actuelles en matière d’en-
registrement des faits d’état civil et avec les systèmes d’EEC/SEC/GI plus larges, qui ont
déjà été analysés ci-dessus. À ce stade, l’analyse examine les obstacles à l’accomplissement
du rôle concret de chaque groupe. Les obstacles/iniquités en termes de genre et d’inclusion
sociale qui pourraient avoir un impact négatif ne doivent pas être négligés non plus.
410. Pour les participants tertiaires et ceux qui se trouvent aux niveaux organisationnel
et politique, l’analyse doit tenir compte des lacunes potentielles en matière de capacités qui
pourraient remettre en question leur capacité à s’engager efficacement dans la mise en
œuvre du programme de création de la demande. Des lacunes en matière de capacités
peuvent exister dans les domaines du leadership, de la responsabilité, de l’accès aux res-
sources et de leur contrôle, de la prise de décision fondée sur des preuves, des compétences
techniques, des partenariats et des réseaux de communication55. 55 Inspiré par le mode de pro-
grammation axé sur les droits
411. Enfin, une enquête sur les habitudes et les ressources de communication de la popu- de l’homme de l’UNICEF. Voir
lation complétera l’analyse. Alors que l’analyse du paysage de la communication donnera https://sites.unicef.org/policya-
une vue d’ensemble de la communication dans le pays en tenant compte de la population nalysis/rights.
générale, dans ce cas, l’accent est mis sur les particularités des groupes de participants sé-
lectionnés et des segments vulnérables de la population. Cette partie de l’analyse identifie
l’accès et l’utilisation des médias de masse, sociaux et de proximité/communautaires par
les groupes visés; les leaders d’opinion et les sources d’information de confiance (institu-
tions ou personnes) auprès desquelles un groupe spécifique de participants préfère rece-
voir des informations sur l’enregistrement des faits d’état civil, les systèmes d’EEC/SEC/GI
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
86 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

ou le programme d’amélioration; les moyens ou modèles de partage de l’information et


la dynamique des réseaux de communication/sociaux; et la langue locale utilisée pour se
référer à l’enregistrement et aux faits d’état civil.
412. Pour limiter la portée de l’analyse compte tenu du temps et des ressources dispo-
nibles, il convient de se concentrer sur un nombre limité de groupes les plus influents.
Les autres groupes de participants peuvent être abordés via des campagnes d’information
génériques et l’inclusion de contenus dans des formations techniques, en tenant compte
du rôle de chacun d’eux.
413. L’analyse doit prendre en considération les particularités de chaque fait d’état civil.
Si certains facteurs peuvent affecter l’ensemble des faits d’état civil (par ex., l’enregistre-
ment perçu comme un exercice étranger plutôt que comme un service public), d’autres
seront très spécifiques, comme la réticence à parler des défunts dans certaines cultures.

F. Identification des partenaires potentiels


414. L’identification des partenaires et alliés est primordiale pour le succès de tout pro-
gramme de communication pour le développement. Dans le cas de l’enregistrement des
faits d’état civil et des statistiques de l’état civil, cela est encore plus important, compte
tenu de sa grande portée et de la nécessité qui en découle d’utiliser les actifs et les capacités
existants. Au cours du processus de développement du programme, les partenaires les
plus pertinents ont été identifiés, initialement pour la mise en place du sous-comité de la
communication pour le développement, puis complétée sur la base de l’identification des
groupes de participants. Les institutions/organisations représentant les niveaux organisa-
tionnels et politiques du modèle socioécologique seraient des partenaires potentiels. Ainsi,
les conseils inclus dans la présente section peuvent être pris en compte dans les étapes
précédentes non seulement pour l’identification des partenaires en dehors des systèmes
d’EEC/SEC/GI, mais aussi pour comprendre le rôle potentiel des acteurs internes et ex-
ternes dans la mise en œuvre.
415. À ce stade, la liste des partenaires peut être conclue sur la base des résultats de
l’évaluation du paysage de la communication. Par exemple, si l’évaluation démontre que
l’utilisation de la radio est répandue dans le pays et qu’il existe un feuilleton populaire
suivi par la population concernée, le programme de communication pour l’enregistre-
ment des faits d’état civil et les statistiques de l’état civil, qui n’aura probablement pas
les ressources nécessaires pour produire et diffuser un feuilleton par lui-même, peut
décider d’obtenir la collaboration des producteurs pour présenter des personnes s’occu-
pant de l’enregistrement des faits d’état civil, en représentant des situations et solutions
basées sur les résultats de l’analyse de la situation. Le bureau de la communication pour
le développement travaillerait alors gratuitement avec les producteurs. Dans ce cas, les
producteurs devraient être considérés comme des partenaires potentiels.
416. Pour cette tâche, il convient de prendre en considération les personnes ou les
groupes qui peuvent contribuer à faciliter les changements recherchés par les objectifs du
programme de communication pour le développement. En outre, il convient d’inclure
également ceux qui pourraient ne pas être d’accord avec le programme ou certains de ses
éléments, et avec la capacité de bloquer le changement souhaité. Pour ces derniers, le pro-
gramme doit faire un effort pour obtenir leur coopération en leur donnant de la visibilité
ou en produisant certains avantages pour eux, en facilitant leur contribution à l’analyse,
l’expression de leurs préoccupations et de leurs intérêts, et en partageant des informations.
Le point de vue et la coopération des deux parties sont tout aussi importants.
417. Il est essentiel que les partenaires soient dignes de confiance et crédibles aux yeux du
ou des groupes de participants visés. En outre, la valeur ajoutée des partenaires peut être
fondée sur des facteurs tels que :
a) La capacité à mobiliser/partager les ressources pour atteindre les résultats;
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
87

b) La capacité à étendre la portée du programme de communication pour le


développement aux groupes de participants identifiés à tous les niveaux, des
groupes les plus démunis et les plus mal desservis aux décideurs politiques et
aux législateurs;

c) L’expertise pertinente pour l’élaboration et la mise en œuvre des approches du


programme de communication pour le développement, notamment dans les
domaines de la participation communautaire, de la sensibilisation et du ludo­
éducatif;

d) La disponibilité des informations et des données.

418. Outre les acteurs des systèmes d’EEC/SEC/GI et autres alliés naturels déjà évoqués,
le suivi de l’évaluation de la capacité de communication peut inclure les médias, les troupes
de théâtre ou les ONG ayant une expérience dans la facilitation de la participation com-
munautaire. Les programmes et les organisations travaillant dans des domaines tels que
la santé, les droits humains, les droits des femmes, la protection de l’enfance, la gouver-
nance qui sont présents dans les zones géographiques prioritaires ou qui travaillent avec
des groupes vulnérables, revêtent une importance particulière. Les universités peuvent
également être utiles si elles peuvent fournir des données et des analyses existantes sur
les questions sociocomportementales liées aux facteurs de dissuasion et de facilitation de
l’enregistrement des faits d’état civil.

419. Une communication et une coordination régulières doivent avoir lieu entre les par-
tenaires. Toutefois, le bureau de la communication pour le développement devrait être
stratégique dans la définition de la composition du sous-comité de la communication
pour le développement et établir des lignes de communication alternatives avec d’autres
partenaires et alliés.

420. Compte tenu du grand nombre de parties prenantes dans les systèmes d’EEC/SEC/GI
et de contributeurs potentiels au programme de communication pour le développement
ainsi que des interactions complexes entre les acteurs et les secteurs qui caractérisent les
processus décisionnels, le bureau de la communication pour le développement peut trou-
ver un intérêt à appliquer certains outils systématiques pour mieux comprendre les diffé-
rents acteurs, leurs rôles et leurs relations. À cette fin, la combinaison d’une analyse des
parties prenantes et d’une analyse des réseaux sociaux peut fournir un bon aperçu. Cela
serait particulièrement utile à des fins de sensibilisation. 56 Des conseils et outils pour
l’analyse et l’engagement
421. Une analyse des parties prenantes permettra d’évaluer les intérêts des groupes impli- des parties prenantes sont
qués dans l’EEC/SEC/GI et leur pouvoir pour soutenir ou bloquer le programme d’amélio- disponibles aux adresses
ration. Les parties prenantes sont généralement placées dans une matrice, où l’axe vertical www.thehealthcompass.org/
représente le pouvoir, et l’horizontal représente l’influence. Différentes options stratégiques filteredsearch/stakeholder; et
pour leur engagement seront discutées sur la base des résultats de l’analyse56. www.fsnnetwork.org/sites/
default/files/en-svmp-instru-
422. Une analyse des réseaux sociaux peut fournir un niveau d’informations supplémen- mente-akteuersanalyse.pdf.
taire en illustrant les relations formelles et informelles entre les différentes parties pre-
nantes57. Cela peut se faire en les reliant par des lignes ou des flèches codées pour identifier
57
la nature des relations qu’elles représentent. L’exercice fournit des informations sur le ni- Bien que conçu pour un
veau de centralisation et d’interconnexion du réseau, la position de chacun de ses membres, contexte différent, le manuel
les lignes de connexion manquantes entre les parties prenantes, et les parties prenantes qui intitulé Social Network Analysis
Handbook est un guide simple,
peuvent servir de pont entre des positions conflictuelles. pratique et convivial pour les
praticiens. Il est disponible
423. La collaboration avec les partenaires est un moyen d’éviter les doubles emplois et à l’adresse www.rescue.org/
d’améliorer le rapport coût-efficacité du programme. Les partenariats apporteront une sites/default/files/docu-
valeur ajoutée en donnant accès à l’expertise et aux données, en partageant les ressources ment/1263/socialnetworkana-
et en augmentant l’accès à la population visée. lysise-handbook.pdf.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
88 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

G. Analyse du paysage de la communication


424. Pour pouvoir planifier et mettre en œuvre correctement le programme, il convient
de procéder à une évaluation de la capacité de communication au sens large dans le pays.
Cela comprend la description du paysage médiatique et de communication du pays ainsi
que des capacités des acteurs pertinents dans ce paysage.
425. Le chapitre III ci-après présente les différentes approches et méthodes de commu-
nication pour le développement qui peuvent être utilisées dans le programme de création
de la demande, telles que les campagnes dans les médias, les techniques de relations pu-
bliques et d’information et la participation communautaire.
426. Une fois l’analyse de la situation terminée et les objectifs, résultats et approches du
programme définis, il sera possible d’élaborer les moyens de communication les plus ef-
ficaces avec chaque type de groupe de participants sur la base des informations et des
recommandations contenues dans le chapitre III et conformément aux situations et condi-
tions réelles dans le pays concerné. L’évaluation de la capacité de communication éclairera
les décisions concernant la sélection des canaux et des moyens de communication les plus
efficaces, en fonction de leur disponibilité et de leurs caractéristiques, des caractéristiques
de la population générale et/ou du groupe de participants correspondant, et de la tâche/de
l’objectif de communication spécifique. À ce stade, l’objectif est de s’assurer qu’il existe des
éléments permettant de justifier le choix des canaux de communication dans un contexte
concret. En outre, l’évaluation de la capacité de communication peut conduire à l’identi-
fication de partenaires et d’alliés supplémentaires ainsi que d’éventuels besoins de renfor-
cement des capacités de ces derniers.
427. Les principaux thèmes de l’évaluation de la capacité de communication sont les
suivants :
a) Portée et accessibilité des principaux canaux de communication (télévision,
radio nationale et communautaire, médias imprimés, téléphones portables,
Internet et médias sociaux) qui sont utilisés ou préférés par le(s) groupe(s) de
58 Voir Global Communication participants58;
for Development Strategy b) Pénétration et rôle des médias traditionnels (conteurs, chansons folkloriques,
Guide for Maternal, Newborn
spectacles de marionnettes, etc.), et leur utilisation actuelle dans des pro-
and Child Health and Nutri-
tion Programs, UNICEF (2015). grammes similaires de changement social et comportemental;
c) Mécanismes existants pour la participation communautaire comme les as-
semblées publiques, les comités de développement ou les comités de santé
communautaire;
d) Capacité et besoins des médias locaux, y compris pour les programmes d’af-
faires publiques et les programmes interactifs;
e) Capacité et besoins des prestataires locaux de services de communication pour
développer (et tester au préalable) du matériel/des produits de qualité.
428. La capacité et les compétences en matière de communication interpersonnelle
pour les situations individuelles et de groupe. Bien que les capacités au sein des sys-
tèmes d’EEC/SEC/GI aient déjà été analysées, cette étape devrait permettre d’identifier
les atouts en dehors des systèmes qui pourraient changer la donne pour atteindre les
communautés avec des interventions qui offrent des possibilités de dialogue, de résolu-
tion de problèmes et de participation. Comme déjà mentionné, l’intégration program-
matique avec les passerelles de communication existantes d’autres programmes est es-
sentielle au succès des plans de communication pour le développement EEC/SEC/GI.
L’enregistrement des faits d’état civil doit être intégré comme un élément important
dans les discussions portant notamment sur la santé, les droits humains, les droits des
femmes, la protection des enfants et la gouvernance.
429. Les paysages médiatiques sont souvent disponibles dans de nombreux pays, entre les
mains d’un ministère (comme le Ministère de l’information de la communication) ou du
Premières étapes d’une stratégie efficace de communication pour le développement
89

secteur privé, y compris des entreprises de communication et de publicité et des organisa-


tions à but non lucratif59. D’autres programmes pertinents, qui seraient en principe des 59 Les paysages médiatiques de
alliés de l’EEC/SEC/GI, en particulier dans le domaine de la santé publique, peuvent dis- BBC Media Action dans cer-
poser de données ou d’analyses similaires. Sinon, ces informations peuvent être recueillies tains pays en développement
par les mêmes méthodes et outils que ceux utilisés pour obtenir des informations pour peuvent également servir
d’exemple.
l’analyse comportementale, y compris les méthodes qualitatives et quantitatives. Par
exemple, les questions sur l’accès et l’utilisation des moyens de communication par les
répondants devraient être incluses dans toute enquête sur les connaissances, les attitudes
et les pratiques (KAP), à moins que les informations ne soient déjà disponibles.
91

Chapitre III
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre
du programme de communication pour le
développement

Aperçu
Après une analyse approfondie, les interventions de communication pour le développement
seront identifiées sur la base des domaines suivants :
Sensibilisation
• Se concentre sur l’environnement politique et cherche à développer ou à modifier les lois,
politiques et pratiques administratives
• Fonctionne par la création de coalitions, la mobilisation des communautés et la communi-
cation de justifications fondées sur des données probantes pour les programmes
Mobilisation sociale
• Se concentre sur l’unification des partenaires aux niveaux national et communautaire
dans un but commun
• Met l’accent sur l’efficacité collective et la responsabilisation pour créer un environne-
ment favorable
• Travaille par le dialogue, la création de coalitions, les activités de groupe/organisationnelles
Communication sur le changement social
• S’attache à permettre à des groupes d’individus de s’engager dans un processus partici-
patif pour définir leurs besoins, revendiquer leurs droits et collaborer à la transformation
de leur système social
• Met l’accent sur le dialogue public et privé pour changer les comportements à grande
échelle, y compris les normes et les inégalités structurelles
• Travaille par le biais de la communication interpersonnelle, du dialogue communautaire,
des médias de masse/sociaux
Communication pour le changement de comportement
• Se concentre sur les connaissances, les attitudes, les motivations, l’efficacité personnelle,
l’acquisition de compétences et le changement de comportement des individus
• Travaille par le biais de la communication interpersonnelle, de campagnes de médias de
masse/sociaux
Développement des capacités
• Identifie les lacunes en matière de capacités et renforce les capacités des prestataires de
services, des autorités nationales, régionales et locales, des dirigeants communautaires et
des bénéficiaires finaux
• Implique autant que possible un apprentissage horizontal
Engagement des médias
• Travaille avec les institutions médiatiques
• Implique autant que possible les journalistes et les personnes des médias en tant qu’in-
fluenceurs et agents de changement
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
92 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

A. Approches visant à traiter les principaux


60 Voir Global Communication
for Development Strategy
déterminants d’un comportement 60

Guide for Maternal, Newborn


and Child Health and Nutri- 1. Introduction
tion Programs, UNICEF (2015).
430. Toutes les stratégies efficaces de communication pour le développement sont ba-
sées sur des théories et modèles de communication qui expliquent ou représentent le
processus de changement social et comportemental. Les théories et modèles nous aident
à déterminer les domaines prioritaires d’un programme, à tracer les voies vers un chan-
gement positif et à orienter ce que nous mesurerons afin de savoir si les interventions du
programme ont conduit au changement souhaité. Les théories du changement sont une
base nécessaire pour toute intervention ou tout programme car elles créent une vision
commune des objectifs à long terme, de la manière dont ils seront atteints et de ce qui
sera utilisé pour mesurer les progrès en cours de route. Ces théories sont à la base de la
planification stratégique, de la prise de décision continue au niveau des programmes et
de l’évaluation.
431. Au cours des années 1950 et 1970, le paradigme ou l’exemple/modèle dominant était
un modèle linéaire hiérarchique, unidirectionnel et descendant de flux de messages pro-
venant d’une source autoritaire puissante (comme un gouvernement) vers un destinataire
passif (comme les membres de groupes cibles généralement défavorisés, ainsi que, dans
certains cas, la population générale) dans une relation de dépendance. Plus récemment, de
nouvelles théories de communication favorisent une approche de développement person-
nel et de résolution des problèmes, avec une activité initiée par l’utilisateur au niveau local,
impliquant une participation active des individus, au niveau communautaire : un flux de
communication à double sens.
432. Un tel concept de participation implique l’intégration d’un mélange approprié de
pratiques traditionnelles et modernes, d’idées anciennes et nouvelles. La communication
comprend l’utilisation de la culture locale et des médias populaires, tels que le théâtre, les
marionnettes, les danses, les chansons, le mime et les contes. Une participation significa-
tive de la population au niveau local pourrait être utilisée très efficacement pour définir
et planifier les stratégies d’un programme de communication pour le développement en
complément d’un programme d’amélioration de l’enregistrement.
433. Avant d’élaborer des mesures visant à contrecarrer les conditions qui découragent
l’enregistrement, et tout en menant des recherches pour identifier les croyances culturelles
et autres conditions qui découragent un enregistrement efficace, il convient d’organiser
des réunions communautaires dans tout le pays avec divers groupes cibles difficiles à at-
teindre, tels que les groupes ethniques culturels/traditionnels et les pauvres des zones ru-
rales. Les responsables de la mise en œuvre doivent s’assurer que les personnes présentes
sont réellement représentatives. Le plus important est que les femmes soient pleinement
intégrées, leurs préoccupations et leurs opinions guidant le processus d’enregistrement
universel des naissances et des décès, la production de statistiques de l’état civil et l’iden-
tité juridique pour tous, de la naissance au décès.
434. L’une des mesures incitatives visant à promouvoir l’enregistrement en temps voulu
des événements d’état civil serait de fournir un certificat gratuit lors de l’enregistrement
de l’événement. Un tel certificat prouverait, par exemple, l’éligibilité à recevoir des soins
de santé. La mère et l’enfant peuvent être ciblés pour des programmes de soins de santé,
y compris la planification familiale, la vaccination, l’immunisation et les rations alimen-
taires (le cas échéant). Il s’agit d’avantages directs pour la mère et l’enfant, qui peuvent
inciter à l’enregistrement. La mère comprendrait le bon côté de l’enregistrement pour elle-
même et pour son bébé.
435. La politique consistant à délivrer un certificat gratuit pour un événement d’état civil
qui a été enregistré en temps utile (par ex., dans les sept jours suivant l’événement) est très
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
93

importante. Elle ne devrait couvrir qu’un seul certificat gratuit. Après la délivrance du
premier certificat, une redevance doit être perçue pour tous les certificats ultérieurs afin
de générer des recettes pour aider à maintenir le bureau d’enregistrement.
436. Pour rendre l’enregistrement des naissances plus pertinent pour la population, il
faudrait lier l’enregistrement des naissances au droit aux services sociaux et augmenter la
demande de copies certifiées conformes. Par exemple, un certificat de naissance devrait
être obligatoire pour l’inscription d’un enfant à la maternelle et/ou en première année de
l’école primaire ou il faudrait travailler avec les écoles pour aider les parents à s’inscrire.
Lors de la première visite dans un établissement de soins postnatals ou à des fins de vac-
cination, le personnel doit demander si la naissance de l’enfant a été enregistrée et, si ce
n’est pas le cas, des instructions devraient être données sur la manière et le lieu où cela
peut être fait.
437. De plus, le Ministère de la santé peut décider d’utiliser une carte de santé pour enfant
afin d’enregistrer les détails d’un enfant qui a fréquenté une clinique de santé, tels que les
dates des différents types d’inoculation et de vaccination et d’autres informations médicales
et peut exiger de la mère qu’elle fournisse un certificat de naissance pour cet enfant.
438. Si une femme a été absente de son travail pendant son congé de maternité, la produc-
tion d’un certificat de naissance lui donnera la possibilité de prendre un congé motivé et
les entreprises devraient offrir des mesures d’incitation aux femmes qui reviennent au tra-
vail. En outre, si un parent déclare un enfant comme personne à charge à des fins du crédit
d’impôt, la production d’un certificat de naissance pour l’enfant devrait être obligatoire.
439. Un certificat de mariage pourrait également être exigé pour prouver le droit aux pres-
tations familiales, ou un certificat de décès pourrait être demandé si le décès d’un parent a
déclenché une demande de prestations de soutien au gouvernement. La stratégie doit viser à
rendre l’objectif et la raison de l’enregistrement pertinents pour la population. Les gouverne-
ments devraient trouver des mesures incitatives pour l’enregistrement des mariages.
440. Dans certains pays et régions, si la population a des rituels religieux spécifiques liés
à la naissance, au mariage et au décès, la présentation des certificats peut être rendue obli-
gatoire pour pouvoir accéder à ces services religieux.
441. Pour augmenter les taux d’enregistrement, comme mentionné dans les pages précé-
dentes, le modèle socioécologique sera utilisé. Chacun des niveaux du modèle respectif a un 61 D’après Global Communica-
ensemble de théories de communication correspondantes qui doivent être prises en compte tion for Development Strategy
lors de la conception des interventions du programme. Les approches de communication Guide for Maternal, Newborn
pour le développement sont interdépendantes et interactives et leur utilisation dans un pro- and Child Health and Nutri-
tion Programs, UNICEF (2015).
gramme bien planifié produit un effet de synergie. On trouvera au tableau 5 une description
de chacune des approches de communication pour le développement61.

Tableau 5
Description des approches de communication pour le développement

Approche de com- Caractéristiques principales Groupes de participants


munication pour
le développement
Sensibilisation • Se concentre sur l’environnement politique • Responsables politiques
et cherche à développer ou à modifier les lois, et décideurs
politiques et pratiques administratives • Planificateurs
• Fonctionne par la création de coalitions, la mo- de programmes
bilisation des communautés et la communica- • Responsables de la mise
tion de justifications fondées sur des données en œuvre du programme
probantes pour les programmes • Responsables
communautaires

(suite à la page suivante)


Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
94 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Approche de com- Caractéristiques principales Groupes de participants


munication pour
le développement
Mobilisation sociale • Se concentre sur l’unification des partenaires • Dirigeants nationaux
aux niveaux national et communautaire dans et communautaires
un but commun • Groupes/organismes
• Met l’accent sur l’efficacité collective communautaires
et la responsabilisation pour créer • Partenaires publics
un environnement favorable et privés
• Travaille par le dialogue, la création de coali-
tions, les activités de groupe/organisationnelles
Communication • S’attache à permettre à des groupes d’individus • Groupes d’individus
pour le changement de s’engager dans un processus participatif dans les communautés
social pour définir leurs besoins, revendiquer leurs
droits et collaborer à la transformation de leur
système social
• Met l’accent sur le dialogue public et privé
pour changer les comportements à grande
échelle, y compris les normes et les inégalités
structurelles
• Travaille par le biais de la communication
interpersonnelle, du dialogue communautaire,
des médias de masse/sociaux
Communication • Se concentre sur les connaissances, les atti- • Particuliers
pour le changement tudes, les motivations, l’efficacité personnelle, • Familles/ménages
de comportement l’acquisition de compétences et le changement • Petits groupes
de comportement des individus (par ex., groupe
• Travaille par le biais de la communication de soutien aux mères)
interpersonnelle, de campagnes de médias
de masse/sociaux

62 Ibid. 2. Communication pour le changement comportemental62


442. La communication pour le changement de comportement est l’utilisation straté-
gique de la communication pour promouvoir des résultats positifs. Elle est un processus
interactif, fondé sur la théorie et la recherche, visant à élaborer des messages et approches
sur mesure, en utilisant divers canaux de communication adaptés à la population, afin de
motiver des changements durables au niveau individuel et communautaire en matière de
connaissances, d’attitudes et de comportements.
443. L’utilisation de la communication pour le changement comportemental peut aider à :
a) Stimuler le dialogue communautaire et sensibiliser au problème;
b) Accroître les connaissances, par exemple, sur l’importance de l’enregistre-
ment des faits d’état civil;
c) Promouvoir un changement d’attitude, par exemple en ce qui concerne l’enre-
gistrement des décès;
d) Réduire la stigmatisation;
e) Créer une demande d’informations et de services;
f) Plaider auprès des décideurs politiques et des leaders d’opinion en faveur d’ap-
proches efficaces pour augmenter les taux d’enregistrement des faits d’état civil;
g) Promouvoir les services d’enregistrement de tous les événements vitaux;
h) Améliorer les compétences et le sentiment d’efficacité personnelle, par
exemple en apprenant aux femmes pourquoi enregistrer les divorces.
444. Avant que les individus et les communautés puissent modifier leurs comportements, ils
doivent d’abord comprendre les raisons essentielles pour lesquelles l’enregistrement à l’état
civil est nécessaire, adopter des attitudes clés, acquérir un ensemble de compétences (par ex.,
quand et comment enregistrer la naissance ou le décès) et avoir accès à des services appro-
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
95

priés. Ils doivent également percevoir leur environnement comme favorisant le changement
de comportement et le maintien des nouveaux comportements souhaités.
445. Pour soutenir le changement de comportement, divers événements et outils seront
utilisés. Les événements spéciaux, les stands d’information et les manifestations peuvent
également être liés aux types d’événements suivants afin de toucher un grand nombre de
personnes en un seul endroit :
• Les foires;
• Les festivités locales;
• Les événements sportifs;
• Les activités du centre communautaire;
• Les spectacles de théâtre amateur et de marionnettes;
• Les événements religieux ou tribaux.
446. Les foires et marchés locaux, le vendredi, le samedi ou le dimanche, lorsque la foule
est la plus dense, ainsi que les centres commerciaux et les grands magasins, sont parti-
culièrement importants. Il peut être intéressant d’inviter le public d’une communauté à
visiter le bureau d’état civil local. La presse peut également y être invitée ou participer à
une visite d’information distincte.

Unité d’enregistrement mobile — une solution pour augmenter les taux d’enregistrement
447. L’une des principales raisons du sous-enregistrement est que, dans de nombreuses
régions des pays en développement, la population ne dispose pas d’un accès pratique et
immédiat à un centre d’enregistrement. Dans certains cas, il peut être possible d’établir
une antenne du bureau d’enregistrement dans des régions éloignées, en plus du bureau
d’enregistrement local d’une municipalité, par exemple. Une alternative plus réalisable
dans de nombreux cas serait une unité d’enregistrement mobile qui se rendrait régulière-
ment dans les régions éloignées (par ex., chaque mois ou tous les deux mois) pour enregis-
trer les naissances, les morts fœtales, les autres décès et les mariages. Ce système d’enre-
gistrement proactif signifierait que les officiers de l’état civil rechercheraient les personnes
susceptibles d’effectuer un enregistrement, plutôt que d’attendre qu’elles se présentent au
bureau d’enregistrement d’un centre communautaire.
448. L’unité d’enregistrement mobile peut s’avérer très utile dans les zones rurales où
la population est dispersée et où les longues distances à parcourir pour se rendre aux
bureaux d’enregistrement, les problèmes de transport et de communication sont autant
de facteurs qui dissuadent la population de procéder aux enregistrements. Dans de telles
circonstances, ni un bureau d’enregistrement subsidiaire ni un fonctionnaire du gouver-
nement ne peuvent se justifier en raison du faible nombre d’événements d’état civil qu’il y
aurait à enregistrer quotidiennement.
449. Si le gouvernement décide d’adopter une politique d’utilisation d’unités d’enregistre-
ment mobiles, il doit fournir à l’officier d’état civil local de la subdivision administrative
à laquelle ces établissements ruraux appartiennent les moyens de se rendre à ces endroits.
Selon les circonstances du terrain, les moyens peuvent être une moto, un véhicule, un che-
val, etc. Il devrait également accorder à l’officier d’état civil local une indemnité de subsis-
tance journalière à cet effet. Sinon, même si la législation autorise les officiers d’état civil
locaux à jouer un rôle plus dynamique, ils risquent de ne pas être en mesure d’y parvenir.
450. Dans la mesure du possible, la visite de l’officier d’état civil local doit être annoncée au
préalable par des messages radio ou par une personne locale connue et respectée, afin que
les habitants de la région sachent à l’avance que l’officier d’état civil arrivera bientôt pour
enregistrer les naissances vivantes, les morts fœtales, les décès, les mariages et les divorces.
451. L’officier d’état civil peut également célébrer des mariages civils individuels ou col-
lectifs. Cela peut persuader les couples qui vivent en union coutumière ou consensuelle et
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
96 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

qui ont des enfants de légaliser leur union par des mariages civils célébrés dans leur propre
communauté.
452. Avec une unité d’enregistrement mobile, un volontaire tel qu’un chef tribal local, un
chef de village ou une accoucheuse traditionnelle pourrait être sollicité pour informer le
personnel de l’unité d’enregistrement mobile des événements d’état civil qui se sont pro-
duits dans la région et pour aider les populations locales à les signaler lors de la prochaine
visite de l’équipe d’enregistrement mobile.
453. Les chefs informels locaux et les accoucheuses traditionnelles seraient identifiés et
inscrits dans le répertoire des groupes cibles décrit au chapitre II ci-dessus. Leur forma-
tion à la communication pour le développement se ferait en conjonction avec une for-
mation aux aspects administratifs, organisationnels et juridiques du programme global
d’amélioration de l’EEC/SEC. L’organisation de ces séminaires/ateliers de formation serait
assurée par le sous-comité sur la communication pour le développement.
454. La formation des anciens du village et des chefs tribaux respectés peut être entre-
prise par les agents de communication du bureau de la communication pour le développe-
ment avec la participation de l’officier d’état civil local. Ces dirigeants locaux doivent être
informés des avantages de l’enregistrement à l’état civil pour les individus, leurs familles,
la communauté et le pays. Ils doivent être motivés à enregistrer rapidement les faits d’état
civil et informés sur la façon de transmettre des messages aux villageois lors de rassem-
blements locaux. Ils doivent également être formés à la gestion du pré-enregistrement de
certains faits d’état civil (si un système de notification est en place) et peuvent recevoir
des brochures séparées sur la manière dont les naissances vivantes, les morts fœtales et
autres décès sont enregistrés. La fonction du responsable de la communauté locale serait
principalement d’informer les résidents des avantages et des exigences en matière d’en-
registrement et de notifier aux officiers d’état civil locaux les événements d’état civil qui
se sont produits (ou qui sont sur le point de se produire) dans leur propre communauté.
455. Les accoucheuses traditionnelles seraient ciblées pour une formation sur la valeur
et les exigences de l’enregistrement des naissances et des morts fœtales. Elles peuvent éga-
lement recevoir des brochures spécifiques pour enregistrer les événements auxquels elles
assistent, qui seraient immédiatement communiqués à l’officier d’état civil local concerné
pour enregistrement. Elles devraient également demander à la mère/au père d’enregistrer
immédiatement leur bébé, même si l’enfant meurt peu après sa naissance ou est mort-né.
Elles devraient également être formées aux exigences légales de la procédure d’enregistre-
ment proprement dite pour obtenir des informations supplémentaires.

3. Communication pour le changement social


63 Ibid. et engagement communautaire63
456. La communication pour le changement social est un processus itératif et ciblé de
dialogue public et privé, de débat et de négociation qui permet à des groupes d’individus
ou à des communautés de définir leurs besoins, d’identifier leurs droits et de collaborer
pour transformer la manière dont leur système social est organisé, y compris la manière
dont le pouvoir est distribué au sein des institutions sociales et politiques. Ce processus
est généralement participatif et vise à changer les comportements à grande échelle, à éli-
miner les pratiques sociales et culturelles néfastes et à modifier les normes sociales et les
inégalités structurelles.
457. Alors que la mobilisation sociale se concentre sur la création et le maintien de par-
tenariats orientés vers l’action afin de créer un environnement propice à un changement
positif, la communication pour le changement social s’attache à susciter l’appropriation du
processus de changement parmi les individus et les communautés. Elle met l’accent sur la
création de communautés responsabilisées qui connaissent et revendiquent leurs droits et
deviennent leurs propres agents pour changer les normes sociales, les politiques, la culture
et l’environnement (par ex., les infrastructures de prestation de soins de santé).
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
97

458. Les interventions de communication multiformes (par ex., l’utilisation des médias
de masse, sociaux et traditionnels, les technologies de l’information et de la communica-
tion, etc.) visant à modifier le comportement individuel jouent un rôle important en tant
que fondement de la communication pour le changement social, en mettant l’accent sur
l’utilisation d’un contenu de communication local qui soit socialement et culturellement
adapté à la communauté. Les membres de la communauté contrôlent directement les outils
de communication, ce qui permet d’adapter les messages en conséquence. Ces interven-
tions doivent toutefois être renforcées par des activités qui encouragent le dialogue au sein
de la communauté afin de motiver les individus à s’orienter vers des croyances, normes et
pratiques sociales/communautaires souhaitables, et sont souvent combinées à des actions
de sensibilisation.
459. Une action collective de la communauté pour traiter le problème nécessite :
• Une évaluation claire de l’état actuel du problème et le développement d’une vi-
sion commune de ce que la communauté souhaite atteindre (par ex., augmenta-
tion des taux d’enregistrement des faits d’état civil);
• L’élaboration d’objectifs spécifiques et mesurables qui reflètent les attentes de la
communauté pour faire face au problème;
• La prise de décisions concernant des activités appropriées et raisonnables pour
motiver le changement (par ex., une représentation interactive de théâtre de rue
pour sensibiliser au problème);
• L’élaboration d’un plan d’action et de ressources (humaines et financières) pour
la mise en œuvre des activités;
• L’attribution de responsabilités aux participants de la communauté (et/ou aux
organisations au sein de la communauté) pour des tâches spécifiques;
• La mise en œuvre des activités du plan d’action;
• Le contrôle des apports (par ex., les ressources) et des activités pour s’assurer que
les activités sont mises en œuvre comme prévu;
• L’évaluation des résultats pour déterminer si les actions ont atteint les objectifs spéci-
fiés (l’évaluation doit être participative et impliquer les membres de la communauté);
• Le dialogue sur les résultats et les enseignements tirés (évaluation collective) et la
planification d’autres actions le cas échéant.
460. Les communautés qui s’engagent dans ce processus collectif de communication sur
le changement social sont susceptibles d’acquérir un sentiment d’efficacité collective, de se
sentir plus responsables de leurs actions et de leurs résultats, et de croire en leur capacité à
s’engager dans des projets similaires à l’avenir.
461. Le chapitre II ci-dessus décrit les étapes nécessaires pour identifier les groupes cibles
et leurs dirigeants, en particulier les groupes de femmes, les dirigeants régionaux et com-
munautaires et les organisations de défense des droits de l’homme. Il convient également
de recueillir des informations sur les associations sociales et scolaires, les groupes locaux
d’agriculture/de développement rural et urbain, les clubs de service et autres organisations
locales. Les groupes de femmes doivent être particulièrement ciblés pour informer et édu-
quer ces dernières sur les avantages de l’enregistrement des naissances et des mariages. Un
plan d’action devrait prévoir la tenue d’ateliers et d’autres réunions afin d’impliquer plei-
nement les groupes et les individus des communautés qui peuvent contribuer au processus
d’information, d’éducation et de communication.
462. En adressant les messages d’enregistrement aux femmes, il est important de ne pas
négliger le potentiel du marché rural comme moyen d’information, d’éducation et de
communication efficace. Si le pays a adopté un mois (ou une semaine ou un jour) de l’en-
registrement, il faut envisager d’avoir un stand d’information sur le marché local pour at-
teindre les nombreuses femmes qui vivent dans les zones rurales, pour lesquelles le jour du
marché pourrait bien être le seul contact avec le monde extérieur. Au cours de ce mois, les
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
98 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

stations de radio locales devraient diffuser des messages sur les exigences et les avantages
de l’enregistrement et annoncer où et quand des stands d’information seront installés. Il
convient de faire venir, si possible, un officier d’état civil local, afin que, par exemple, la
naissance récente d’un bébé puisse être enregistrée sur place.
463. Sur le stand, installez des banderoles pour attirer l’attention et distribuez du ma-
tériel approprié, comme des bandes dessinées ou de simples brochures, et demandez au
personnel de promouvoir ses produits (enregistrement) en promettant un certificat de
naissance gratuit pour chaque nouveau-né enregistré.
464. Bien que ce processus puisse être très intensif, il peut être extrêmement efficace pour
atteindre les femmes autochtones des zones rurales, ainsi que celles des zones urbaines
pauvres qui, par le passé, n’enregistraient pas les événements civils et d’état civil survenus
dans leur famille.
465. Une autre technique pour atteindre les femmes consiste à développer des programmes
d’information/éducation qui seront diffusés à des heures où une femme peut les écouter.
466. L’un des points de vue des stratégies de communication en matière de santé est
qu’elles devraient s’attacher à encourager le dialogue et l’analyse des problèmes de santé
par les agents communautaires et les agents de santé afin de développer des stratégies
d’action appropriées. Cette stratégie pourrait être adoptée pour améliorer les systèmes
d’état civil et d’enregistrement des faits d’état civil. Les établissements de santé devraient
développer des partenariats horizontaux avec les communautés et utiliser le personnel de
santé comme messager impliquant les communautés dans l’analyse des problèmes ainsi
que dans la planification, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes.
467. Les recherches dans les domaines de la communication et du changement social
soulignent la grande influence des normes de groupe sur le comportement individuel.
Voici quelques exemples de cas où le personnel de santé a travaillé dans le cadre d’un ré-
seau communautaire ou professionnel :
• En Inde et au Bangladesh, les responsables de réseaux de femmes ont formé
d’autres femmes à la nutrition des enfants;
• En Gambie, des imams, leaders musulmans, ont promu la santé infantile et la
planification familiale;
• Au Kenya, des employés de stations-service ont distribué des préservatifs et expli-
qué leur utilisation;
• Au Malawi, des groupes de femmes ont composé des chansons et danses sur les
bienfaits d’une bonne alimentation;
• En Équateur, des représentants des communautés rurales ont aidé à produire du
matériel radio et imprimé sur l’eau et l’assainissement;
• En République-Unie de Tanzanie et au Burkina Faso, un théâtre ouvert sur la
planification familiale et la santé infantile a été utilisé comme canal d’éducation
et de communication;
• En Tunisie, des jeux de groupe sur des thèmes liés à la santé infantile ont été
développés;
• Au Pérou, les femmes ont utilisé des livres à colorier pour marquer « leur vie »
tout en discutant de leurs problèmes et de leurs options.
468. Le type de théâtre « forum » peut constituer un moyen de communication particu-
lièrement efficace. Les acteurs présentent une pièce traitant de sujets sociaux et un modé-
rateur invite le public à participer à des discussions sur les sujets, à poser des questions
et à demander plus d’informations. Ce type de théâtre encourage les jeux de rôle dans
une atmosphère non menaçante. Il offre à tous la possibilité d’exprimer publiquement des
opinions qui ne sont généralement pas entendues, notamment dans un cadre visuel, et le
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
99

flux d’informations dans les deux sens peut contribuer à l’élaboration d’un programme
acceptable pour la communauté.
469. Un autre moyen de communication alternatif dans les populations rurales est le
journal mural utilisé dans certaines régions du Népal. Il est publié en très gros caractères
en batabaran, une langue népalaise simple, et utilise de nombreuses images et des élé-
ments graphiques. Le journal, publié et distribué par le Nepal Forum of Environmental
Journalists, est collé sur un mur dans un endroit très fréquenté, comme les chautaras (lieu
de rassemblement public) d’un village, une école ou un immeuble de bureaux, et est très
utile pour diffuser des informations.
470. Ces techniques ou des techniques similaires d’engagement communautaire peuvent
être adaptées pour le programme afin de motiver les personnes à enregistrer des événe-
ments civils et d’état civil. Le point à retenir est que la motivation d’apprendre augmente
lorsque le contenu des messages se rapporte à des croyances et expériences personnelles.
En général, il est plus efficace d’attirer l’attention sur le changement des normes compor-
tementales de la communauté en raison de l’influence significative que ces normes de
groupe ont sur les individus.
471. Dans la mesure du possible, faites appel aux réseaux et institutions des organisations
communautaires existantes. En Inde, par exemple, il existe un programme d’enfant à en-
fant pour former les enfants plus âgés, qui doivent souvent s’occuper de leurs jeunes frères
et sœurs, à des messages importants sur la santé.
472. Les enfants sont des communicateurs très efficaces lorsqu’on leur présente des infor-
mations qui sont significatives et importantes pour eux. Ils peuvent donc être d’une aide
précieuse pour informer leurs parents sur l’enregistrement et la manière dont il profitera
à la famille et à la communauté. Utilisez pleinement les écoles, en particulier celles qui se
consacrent à la formation des enseignants, en fournissant du matériel intéressant et pertinent.
473. Les enseignants ayant une attitude favorable sont les plus efficaces pour transmettre
des messages et ainsi sensibiliser le public. Il pourrait donc être utile de préparer un cours
sur l’enregistrement conçu comme un apprentissage participatif pour des enseignants sé-
lectionnés qui peuvent inspirer les enfants.
474. Il est important d’atteindre les élèves-enseignants, aussi le programme national de
communication pour le développement devrait-il inclure la préparation de matériel sur
l’enregistrement à utiliser dans les écoles de formation des enseignants. Ensuite, lorsqu’ils
deviendront enseignants, ils pourraient être très utiles pour s’assurer que la connaissance
de la nécessité de l’enregistrement des naissances, etc. est transmise à leurs élèves. La parti-
cipation communautaire devrait également inclure les groupes de femmes, les associations
sociales et scolaires (ou leurs équivalents), les clubs de services, les groupes d’agriculture/
de développement rural et autres organisations locales.

4. Mobilisation sociale64 64 Ibid.

475. La mobilisation sociale est un processus continu qui engage et motive divers par-
tenaires intersectoriels aux niveaux national et local afin de sensibiliser à un objectif de
développement particulier et de susciter une demande en ce sens. Ces partenaires peuvent
être des responsables politiques et des décideurs gouvernementaux, des leaders d’opinion
communautaires, des bureaucrates et des technocrates, des groupes professionnels, des
associations religieuses, des organisations non gouvernementales, des entités du sec-
teur privé, des communautés et des particuliers. Cette approche de la communication se
concentre sur les personnes et les communautés en tant qu’agents de leur propre change-
ment, met l’accent sur l’autonomisation des communautés, crée un environnement pro-
pice au changement et aide à renforcer les capacités des groupes dans le processus, afin
qu’ils soient capables de mobiliser des ressources et de planifier, mettre en œuvre et suivre
des activités avec la communauté.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
100 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

476. L’engagement se fait généralement par la communication interpersonnelle (c’est-à-dire


le dialogue en face à face) entre les partenaires en vue de modifier les normes sociales et les
structures de responsabilité, d’apporter des solutions durables et multiformes à de vastes
problèmes sociaux, et de créer une demande et une utilisation de services de qualité. D’autres
canaux et activités pour la mobilisation sociale peuvent inclure des campagnes de sensibili-
sation dans les médias, des actions de sensibilisation auprès des chefs communautaires afin
d’accroître leur engagement sur la question, et des activités qui favorisent un large dialogue
social sur les questions, telles que des émissions-débats à la télévision et à la radio nationales,
des réunions communautaires, des représentations théâtrales participatives traditionnelles,
des visites à domicile et des brochures. Les résultats sont généralement orientés vers le dé-
veloppement d’un environnement favorable à la prise de décision et à l’allocation des res-
sources afin de permettre aux communautés d’agir au niveau local. Le tableau 6 présente les
cinq phases habituelles du processus de mobilisation sociale.

Tableau 6
Cinq phases habituelles du processus de mobilisation sociale

Phase Description
É tablir un contact Les partenaires organisent des réunions et des activités pour se comprendre,
et partager les connaissances déterminer les points communs et partager les connaissances et les pers-
pectives concernant le problème qui sera traité.

 nalyse du problème
A Les partenaires réalisent des exercices pour analyser la nature du problème,
et plan d’action identifier et hiérarchiser les besoins, élaborer un énoncé commun du pro-
blème, des buts et des objectifs, et rédiger un plan d’action.

Développement Les partenaires mettent en place un comité, une coalition ou un groupe


de l’organisation de travail participatif, autonome, autogéré et autosuffisant via lequel les
ressources et les actions sont organisées.

Développement Les partenaires peuvent identifier les faiblesses de leur capacité à agir
des capacités et engager des experts ou des personnes ou groupes expérimentés pour
développer la capacité du comité ou de la coalition à les aider à atteindre
leurs buts et objectifs.
Action et durabilité Les partenaires doivent être impliqués de manière cohérente dans toutes
les phases du plan d’action. Il est important qu’il y ait une reconnaissance
commune de la mise en œuvre et du succès, de la transparence, de l’équité
et de la prise de décision conjointe.

477. La mobilisation sociale reconnaît qu’un changement social et comportemental du-


rable nécessite une collaboration à de multiples niveaux, de l’individu à la communauté
en passant par l’action politique et législative, et que les partenariats et la coordination
produisent des effets plus importants que des efforts isolés. Les stratégies clés de la mobi-
lisation sociale comprennent le recours à la sensibilisation pour mobiliser les ressources
et modifier les politiques inhibantes, aux médias et événements spéciaux pour sensibiliser
le public et créer des sphères de débat publiques, la construction et le renforcement des
partenariats et des réseaux, et la motivation de la participation communautaire.
65 Ibid. 5. Sensibilisation65
478. Le niveau politique/environnement favorable du modèle socioécologique comprend
la politique, la législation et d’autres domaines de leadership qui influencent la santé et
le développement. Une stratégie utilisée pour aborder ce niveau du système social est la
sensibilisation. Celle-ci est un effort organisé pour informer et motiver les dirigeants afin
de créer un environnement favorable à la réalisation des objectifs du programme et des
buts de développement. L’objectif de la sensibilisation est 1) de promouvoir le développe-
ment de nouvelles politiques, de changer les lois, politiques ou règles gouvernementales
ou organisationnelles existantes et/ou d’assurer la mise en œuvre adéquate des politiques
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
101

existantes, 2) de redéfinir les perceptions publiques, et les normes et procédures sociales,


3) de soutenir les protocoles qui bénéficient à des populations spécifiques affectées par la
législation, les normes et les procédures existantes, et/ou 4) d’influencer les décisions de
financement d’initiatives spécifiques.
479. Il existe trois types communs de sensibilisation :
• La sensibilisation politique, afin d’amener les responsables politiques et les dé-
cideurs à modifier les éléments législatifs, sociaux ou infrastructurels de l’envi-
ronnement, y compris le développement de programmes axés sur l’équité et les
allocations budgétaires correspondantes;
• La sensibilisation communautaire, afin de permettre aux communautés d’exiger des
changements politiques, sociaux ou infrastructurels dans leur environnement; et
• La sensibilisation des médias, pour mobiliser les médias afin de pousser les res-
ponsables politiques et les décideurs à changer l’environnement.
480. La sensibilisation comprend la motivation des différents niveaux de décideurs (po-
liticiens ou responsables politiques, par ex.) à discuter publiquement de questions impor-
tantes, à défendre de nouvelles idées ou politiques, et à engager des ressources pour agir.
Le processus de sensibilisation exige des efforts continus pour traduire les informations
pertinentes en arguments ou justifications convaincants et pour communiquer les argu-
ments de manière appropriée aux décideurs.
481. Dans le cadre des programmes d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état ci-
vil, des statistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité, les sujets suivants pourraient
faire l’objet d’une sensibilisation :
• Fonds dédiés aux programmes;
• Structures nationales, infranationales et locales de soutien à la communication
pour le développement;
• Soutien à la recherche;
• Soutien aux médias;
• Systèmes de surveillance standardisés;
• Développement de la capacité de la communauté;
• Soulever la question de l’enregistrement des faits d’état civil dans l’agenda politique;
• Appropriation de la communauté et soutien aux activités locales du programme
de communication pour le développement.
482. Les obstacles les plus courants pour amener les dirigeants à créer un environnement
propice à la programmation de la communication pour le développement peuvent inclure :
• L’instabilité politique ou institutionnelle (par ex., un taux de rotation élevé des
dirigeants et une restructuration) ou le manque de volonté politique;
• Un manque de données locales sur le coût global et la rentabilité du programme;
• Un manque de données fiables sur l’efficacité, l’efficience ou la valeur d’un programme;
• La dissension entre les dirigeants des différentes divisions d’un gouvernement;
• La faible capacité des prestataires de services;
• La résistance des organismes professionnels et/ou réglementaires;
• Les exigences des systèmes (ressources humaines ou produits, par ex.);
• Les politiques contradictoires;
• Les pratiques culturellement ancrées, les normes sociales et la résistance au chan-
gement; et
• Un manque de responsabilité sociale de la part des décideurs politiques.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
102 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

483. Les messages de sensibilisation sont un élément essentiel d’une stratégie de sensibi-
lisation. Les responsables politiques/décideurs à atteindre ont peu de temps à consacrer à
cette seule question. Il est donc important d’élaborer des messages clairs, concis et convain-
cants (c’est-à-dire, quelle est la proposition, pourquoi elle est importante, les avantages et les
impacts positifs du traitement de la question, et la demande d’action spécifique), de délivrer
les messages efficacement (c’est-à-dire que les messages doivent être faciles à comprendre
et se démarquer des messages concurrents), et de renforcer les messages pour s’assurer que
l’enregistrement des faits d’état civil reste à l’ordre du jour des dirigeants. Tous les messages
et outils de sensibilisation doivent être testés au préalable, et tous les efforts de sensibilisa-
tion doivent être suivis et évalués quant à leur impact et leurs résultats.

6. Développement des capacités


484. Cet axe vise les capacités des acteurs impliqués pour assurer la qualité de la mise
en œuvre, du suivi et de l’évaluation des interventions. Tous les acteurs sont ici visés,
du niveau central au niveau régional et communautaire. De nombreuses approches de
communication sont développées par les acteurs, mais elles ne sont pas coordonnées et
unifiées. Il est nécessaire de renforcer l’harmonisation et la coordination des interventions
de communication. Il est également nécessaire de renforcer les capacités des acteurs de la
communication à tous les niveaux.
485. Pour le niveau central (national, fédéral) :
• Organisation de formations au niveau national pour mieux comprendre l’ap-
proche de la communication pour le développement et se concentrer sur les ré-
sultats et non sur les produits;
• Renforcer la capacité des acteurs au niveau central (par la formation, l’assistance
technique, le coaching) afin de planifier des stratégies de communication efficaces;
• Organiser une formation pour le sous-comité de la communication pour le déve-
loppement au niveau central afin de soutenir la mise en œuvre du programme de
communication pour le développement.
486. Pour le niveau intermédiaire (méso) :
• Conception et production de modules de formation en communication pour la
promotion de l’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état
civil et organisation de sessions de formation pour les fonctionnaires de district;
• Renforcement des capacités des points focaux de communication pour le déve-
loppement au niveau des districts sur l’utilisation des outils du programme, et
formation des formateurs et des superviseurs;
• Renforcement des capacités du personnel d’EEC/SEC/GI en matière de commu-
nication interpersonnelle;
• Renforcement des capacités des ONG en matière de communication pour le chan-
gement social et comportemental afin de mieux soutenir les communautés, d’im-
pliquer les autorités et les prestataires de services et de suivre leurs engagements;
• Renforcement de la capacité des acteurs de la mise en œuvre (par la formation,
l’assistance technique, la supervision formative) à former le personnel des mé-
dias, de l’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil et
autres, à faciliter la participation communautaire, à mettre en œuvre des change-
ments sociaux et comportementaux;
• Développement des capacités des parties prenantes en matière de suivi et d’évaluation.
487. Au niveau de la communauté (micro) :
• Développement des capacités des groupes d’initiative quant à leurs responsabili-
tés et leur rôle dans la mise en œuvre de cette stratégie;
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
103

• Renforcement des capacités des comités de village en matière de techniques de


communication interpersonnelle, de mobilisation communautaire et de promo-
tion de l’enregistrement à l’état civil;
• Renforcement des capacités des infirmières pour les impliquer dans la promotion
de l’enregistrement des faits d’état civil. L’objectif est de faire des accoucheuses
traditionnelles des partenaires sur lesquels s’appuyer;
• Renforcement des capacités des journalistes et des producteurs au niveau lo-
cal pour développer des produits médiatiques et de communication de qualité
technique appropriée, identifier les préoccupations des communautés, rechercher
des informations, accéder aux sources d’information, accéder aux dirigeants/
champions locaux et aux contacts clés, identifier les groupes les plus vulnérables
et créer les conditions de confiance pour leur participation aux médias;
• Soutien à la création de groupes d’animateurs communautaires et renforcement
de leurs capacités en matière de formation des formateurs en communication
pour le changement social et comportemental;
• Renforcement des capacités des travailleurs de la santé, des enseignants et du
personnel préscolaire et scolaire en matière de communication interpersonnelle,
de mobilisation des étudiants et d’enregistrement des faits d’état civil, de statis-
tiques de l’état civil et de gestion de l’identité;
• Soutien à la production radiophonique de magazines, de débats, de spots, de repor-
tages, de programmes interactifs et de débats publics dans les quartiers et villages;
• Renforcement des capacités en matière de communication interpersonnelle pour
le personnel de santé (par la formation, l’assistance technique, le coaching) dans le
but de promouvoir l’enregistrement à l’état civil des grands événements de la vie.
488. Les ateliers de formation des officiers d’état civil locaux et des autres personnes im-
pliquées dans l’enregistrement sur la communication pour le développement constituent
un segment extrêmement important du plan d’action. Les travaux sur les composantes de
communication de l’amélioration globale de l’enregistrement devraient commencer rapi-
dement. Dans la mesure du possible, des ateliers devraient être organisés en coopération
avec des séminaires de formation administrative, qui relèveraient de la compétence de la
direction. L’annexe 8 prévoit par exemple qu’un sous-comité spécial doit être créé pour
s’occuper de la formation en communication des principaux fonctionnaires, du personnel
chargé de l’enregistrement à tous les niveaux de l’administration, des anciens des villages/
tribus et des accoucheuses traditionnelles. La direction sera responsable de la formation
aux matières administratives du personnel de l’état civil et des statistiques de l’état civil
à tous les niveaux ainsi que des médecins, des infirmières, des entrepreneurs de pompes
funèbres et des personnes qui célèbrent des mariages.
489. Le sous-comité de la communication pour le développement devrait travailler en
coopération avec la direction pour organiser la formation des fonctionnaires concernés
par l’enregistrement et les améliorations des systèmes organisationnels, administratifs,
techniques et juridiques.
490. L’une des premières étapes du sous-comité de la communication pour le développe-
ment devrait consister à déterminer les ressources humaines nécessaires à l’organisation
de ces séminaires de formation, puis à concevoir et à produire le matériel de formation ap-
proprié. Les dates et les lieux des réunions seraient définis, et celles-ci seraient organisées
et tenues selon les besoins, dans des lieux pratiques, en coopération avec la direction de
l’état civil et des statistiques de l’état civil.
491. Selon la complexité de la formation requise, ces sessions de communication pour le
développement dureraient un ou deux jours.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
104 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

7. Engagement des médias


Publicité payante dans les médias
492. L’un des aspects les plus importants de la planification d’un plan de publicité/
communication/éducation consiste à effectuer d’abord des recherches sur les principaux
indicateurs sociaux, économiques et de communication et sur les caractéristiques des
personnes et des groupes auxquels la stratégie sera destinée, ainsi que sur les tendances
des médias. Les principaux indicateurs sociaux, économiques et de communication
comprennent le produit national brut par habitant, la population totale, la population
urbaine et rurale, la répartition des revenus, le taux d’alphabétisation des adultes, les
utilisateurs d’Internet, l’utilisation des médias sociaux, le pourcentage de récepteurs
de radio et de télévision, ainsi que des informations sur la diffusion des journaux, la
capacité des salles de cinéma et les tendances des médias. Il peut aussi y avoir des pu-
blications sur les tarifs et les données publicitaires du pays, ou un bureau qui vérifie la
diffusion et qui peut fournir des données sur le marketing et diverses considérations
relatives aux médias. Les données sur la circulation, les publics, les tarifs et le coût pour
mille devraient être facilement disponibles.
493. Pour développer un programme de communication pour le développement efficace,
il est essentiel de communiquer dans les langues locales et avec des images clairement
comprises par les publics cibles et reflétant leur caractère. Les messages publicitaires
doivent refléter les idées et les concepts locaux. Le pouvoir inhérent à la langue locale est
très grand, et la copie doit être rédigée dans la langue dans laquelle elle apparaîtra. Des
recherches indiquent que ce qui est montré est plus facile à mémoriser que ce qui est dit.
494. La communication se compose de six éléments :
a) Source : dans ce cas, le bureau du directeur général de l’état civil ou équivalent;
b) Encodage : organisation du message sous forme de symboles à l’intention du
public;
c) Message : ce qui est communiqué au moyen de mots et d’images. Pour les pu-
blics cibles en particulier, il doit refléter le caractère des personnes auxquelles
il s’adresse;
d) Moyen/support : c’est-à-dire comment le message est transmis. Cela comprend
les annonces commerciales payantes et le contenu rédactionnel des nouvelles. La
clé d’une stratégie réussie est de s’assurer que le message atteint le public cible;
e) Destinataire/décodeur : il s’agit de la personne qui reçoit le message, interprète
les mots et images, et détermine leur signification;
f) Feed-back : la suite donnée au message par la ou les personnes qui le reçoivent.
495. Dans le cas présent, un feed-back positif serait l’enregistrement par les destinataires
des naissances, mariages, divorces et décès, ce qui peut être vérifié en suivant toutes les
augmentations de l’enregistrement par zone géographique et d’autres caractéristiques dé-
mographiques et psychographiques.
496. Il n’est pas possible de parler de généralités, comme le fait qu’Internet, la télévision,
la radio ou la presse écrite sont les meilleurs canaux. La pénétration et les coûts des mé-
dias sont différents d’un pays à l’autre, d’une ville à l’autre et d’un marché à l’autre. Par
exemple, le coût de la télévision peut être très élevé dans une grande ville, mais faible dans
une zone rurale. Il peut donc être plus rentable d’utiliser la télévision locale dans les zones
rurales chaque fois que cela est possible. L’efficacité des médias est différente d’un public
démographique à l’autre. Dans les sociétés plus alphabétisées, la population peut dépendre
davantage de l’Internet ou de la télévision pour s’informer. Dans certaines régions, telles
que les régions pauvres d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes, les personnes
comptent sur la radio. De plus, dans certains pays en développement, il existe des stations/
réseaux de radio et de télévision appartenant au gouvernement qui diffusent leurs pro-
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
105

grammes dans les langues et dialectes locaux et qui sont très efficaces pour transmettre
des informations aux groupes cibles parmi les personnes défavorisées.
497. La planification médiatique consiste à concevoir des actions qui montrent comment
le temps et l’espace publicitaires seront utilisés pour atteindre les buts et les objectifs. Le
planificateur a besoin d’informations sur le « marché », en particulier pour atteindre des
groupes où il existe des obstacles traditionnels/culturels à l’enregistrement. Ces informa-
tions proviendraient des recherches effectuées comme indiqué dans les chapitres I et II.
Les décisions relatives aux médias suivent et dépendent du public. Le plan est élaboré sur la
base d’un jugement et d’objectifs médiatiques. Les facteurs suivants sont pris en compte :
a) Atteindre la proportion du public cible qui est exposée à au moins une pu-
blicité ou un reportage médiatique pendant une période spécifique (une ou
quatre semaines);
b) Fréquence : le nombre minimum ou moyen de fois qu’un individu des groupes
cibles est exposé au message pendant une période spécifique (une ou quatre
semaines);
c) Continuité : le schéma et le moment de diffusion des messages publicitaires
pendant toute la durée de la campagne;
d) Taille : les dimensions physiques d’une publicité imprimée ou sur Internet ou
la durée d’une publicité radiodiffusée ou télévisée.
498. Il convient de noter que, pour un même montant à dépenser, une augmentation de
la portée signifie une diminution de la fréquence et inversement. C’est pourquoi, lors de
la définition de la stratégie des budgets publicitaires, il faut généralement se contenter de
maximiser soit la portée, soit la fréquence, mais pas les deux.
499. Ce qu’il faut déterminer, c’est la combinaison de caractéristiques médiatiques néces-
saires pour obtenir une transmission efficace et efficiente du message. Quels que soient les
moyens de communication utilisés, assurez-vous que le message est cohérent. Développez
un ensemble d’outils de communication et utilisez-les pendant toute la durée de la cam-
pagne, en formant une stratégie intégrée de publicités payantes dans les médias et d’acti-
vités de relations publiques, telles que le placement d’actualités, de commentaires édito-
riaux, de promotions, d’événements et d’interactions individuelles.
500. Une question clé dans la planification de la campagne publicitaire dans les médias
consiste à savoir quels sont les médias les moins chers pour atteindre le public, tant général
que ciblé, et lui offrir la fréquence souhaitée.
501. Lors de la conception d’une campagne médiatique dans le cadre d’un programme
plus large de communication pour le développement, il faut tenir compte d’un certain
nombre de considérations fondamentales :
a) L’une des premières tâches est la conception d’un logo pour la campagne, car
il est très important d’assurer une apparence distinctive pour tout le matériel
à transmettre durant la campagne. Ce logo et ce style d’apparence distinctifs
doivent être utilisés dans tous les moyens de communication : panneaux pu-
blicitaires, affiches, dépliants et brochures. Ce sera l’identité du programme
de communication pour le développement;
b) Dirigez la publicité vers la personne que vous souhaitez cibler. Par exemple :
« Vous devriez enregistrer la naissance de votre bébé »;
c) Le ou les messages primaires doivent être forts et simples, et être utilisés de
manière cohérente tout au long de la campagne. Par exemple : « Enregistrer la
naissance de son bébé — une première étape importante »;
d) Lorsque vous rédigez des textes pour des annonces, communiqués de presse,
brochures, dépliants, etc., utilisez le langage quotidien du locuteur natif.
N’utilisez pas de jargon, de termes bureaucratiques ou techniques, tels que
« La recherche psychographique intensive sur les principales études démogra-
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
106 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

phiques et socioéconomiques de la mortalité et de la morbidité liées au sexe a


été détaillée en segments géographiques »;
e) Les concepts, les attraits et surtout les mots diffèrent d’une culture à l’autre.
Dans la mesure du possible, travaillez avec un groupe de discussion du public
cible pour vous assurer que le matériel de la campagne est approprié;
f) Le texte doit être clair, frais, mémorable et crédible. Le message et les images
doivent être pertinents pour le public cible et doivent faire passer un message
sur les avantages pour la personne et sa famille;
g) Dans la presse écrite, faites bon usage des titres, sous-titres et légendes des
illustrations. Utilisez le titre pour attirer l’attention du public et résumer ce
que vous voulez dire;
h) Faites en sorte que les illustrations et les vidéos soient aussi simples que pos-
sible. Une photographie fonctionne mieux qu’un dessin, car les personnes
s’identifient plus facilement. Une seule grande et puissante photo vaut mieux
que beaucoup de petites photos. Concentrez-vous sur une ou deux personnes.
Les femmes sont plus attirées par une photo de bébé;
i) La mise en page doit comporter beaucoup d’espace vide, car cela permet à l’œil
de parcourir facilement la page (ce qui est particulièrement important dans les
sociétés semi-alphabétisées);
j) Vérifiez soigneusement les quantités de matériel nécessaires. Si le nombre
d’exemplaires commandés initialement est correct, il n’y aura pas d’excédent
ou de pénurie nécessitant une réimpression.
502. La plupart des médias commerciaux, radio ou télévision, offrent un espace/temps
pour des événements communautaires/des messages de service public. En outre, la presse
écrite et audiovisuelle recourt aux actualités, éditoriaux, articles d’opinion et lettres à la ré-
daction qui peuvent être utilisés avec beaucoup d’avantages dans un programme de com-
munication pour le développement afin de promouvoir l’enregistrement des naissances,
mariages, divorces et décès. L’essentiel est d’établir de bonnes relations avec les médias
aux niveaux national, régional et local. L’intention n’est certainement pas de contrôler
le contenu de la programmation des médias; cependant, si un matériel intéressant sur
la campagne de promotion de l’enregistrement des faits d’état civil et de la gestion de
l’identité, y compris les avantages pour les individus et la communauté, est bien préparé et
proposé, les médias l’incluront très probablement dans leur programmation.

Travail avec les médias et les journalistes


503. Un élément des plus importants est qu’un programme efficace de relations avec
les médias puisse être réalisé à un coût minimal, car les médias eux-mêmes prennent en
charge les coûts de production et de distribution, contrairement aux dépenses importantes
qu’implique la publicité commerciale dans les médias.
504. L’efficacité des relations avec les médias d’information passe par le développement
de bonnes relations de travail avec les journalistes en mettant en place un programme de
relations d’information, composé de professionnels et bénéficiant du solide soutien de la
direction générale, qui devient partie intégrante du programme de communication pour
le développement.
66 Voir O’ Sullivan, G.A., et al., 505. Le fait de fournir des informations précises et dignes d’intérêt permet de renforcer
A Field Guide to Designing la crédibilité et la confiance, ce qui conduit à une meilleure couverture médiatique. Ce que
a Health Communication les personnes lisent, voient ou entendent dans la couverture médiatique permet de donner
Strategy (2003). Disponible de la crédibilité au sujet, ce qui peut conduire à une discussion et donc informer et éduquer
à l’adresse http://ccp.jhu. la population.
edu/documents/A%20
Field%20Guide%20to%20 506. D’après le Johns Hopkins Center for Communication Programs66 , le développement
Designing%20Health%20 de bonnes relations interpersonnelles entre le personnel d’information publique et les
Comm%20Strategy.pdf. journalistes se décline en « cinq F », comme suit :
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
107

a) Fast (rapide) : respecter les délais des journalistes. Si un journaliste téléphone


pour obtenir des informations, rappelez immédiatement, même si c’est après
les heures de bureau. Répondre à un message téléphonique le lendemain est
trop tard. D’ici là, l’histoire peut déjà avoir été diffusée ou imprimée;
b) Factual (factuel) : être factuel et rendre les faits intéressants. Les histoires sont
basées sur des faits. Les journalistes apprécient également une déclaration
dramatique, un slogan créatif ou une anecdote personnelle pour aider à illus-
trer votre point de vue. Indiquez la source des faits et des statistiques fournis;
c) Frank (franc) : soyez franc. Ne trompez jamais les journalistes. Soyez aussi
ouvert que possible et répondez franchement à leurs questions. Si une raison
est expliquée, la plupart des journalistes comprendront et respecteront une
source même si elle n’est pas capable de répondre à une question entièrement
voire pas du tout;
d) Fair (équitable) : les organisations doivent être équitables envers les journa-
listes si elles veulent que ceux-ci le soient envers elles. Par exemple, le fait de
privilégier systématiquement un organe d’information sapera la confiance
des autres;
e) Friendly (amical) : comme tout le monde, les journalistes apprécient la cour-
toisie. Souvenez-vous de leurs noms; lisez ce qu’ils écrivent; écoutez ce qu’ils
disent; connaissez leurs intérêts; remerciez-les lorsqu’ils couvrent vos intérêts
particuliers.
507. Un point important consiste à déterminer qui seront les meilleurs porte-parole au
sein des systèmes d’enregistrement et parmi les leaders d’opinion publique pour traiter
avec les médias, et à informer ces personnes sur la meilleure façon de répondre lors d’in-
terviews avec des journalistes de presse écrite, de radio et de télévision.
508. Fournissez du matériel aux médias avant le lancement du programme officiel de
communication pour le développement. Si possible, faites-le en personne et contactez la
ou les personnes qui, dans chaque média, s’occuperont de votre matériel.
509. Prenez des mesures pour que le personnel chargé de l’information publique soit
immédiatement et à tout moment disponible pour répondre aux journalistes ayant besoin
d’informations complémentaires.
510. Surveillez la couverture médiatique et évaluez son impact/efficacité. Ces activités
sont examinées au chapitre V ci-après.
511. Préparez des dossiers d’information spécialement destinés aux médias et contenant
du matériel pouvant être utilisé, avec les points forts du programme d’amélioration de
l’enregistrement, des photographies et illustrations, ainsi que de brefs messages pouvant
être utilisés par les médias de diffusion.
512. Les rédacteurs en chef veulent des informations qui ne nécessitent pas beaucoup de
réécriture et de révision. Il convient donc de préparer le matériel avec soin ainsi que de
s’assurer qu’il est exact et que l’orthographe et la grammaire sont correctes.
513. Voici quelques lignes directrices sur la manière de rédiger un communiqué de presse :
a) Indiquez la date de diffusion. Si le moment est important, inscrivez « Ne pas
diffuser avant le (date) ». Sinon, vous pouvez aussi écrire « Pour diffusion im-
médiate ». Assurez-vous que le nom et l’adresse du bureau de la communica-
tion pour le développement qui publie le communiqué figurent également sur
la première page;
b) Indiquez le nom d’au moins une personne de contact au bas du communiqué,
avec son adresse électronique et ses numéros de téléphone en journée;
c) Soyez bref. Limitez la publication à une page, deux au maximum;
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
108 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

d) Utilisez un titre qui énonce de façon factuelle le sujet de l’histoire. Les rédac-
teurs écrivent normalement leurs propres titres de toute façon, pour s’adapter
à l’espace disponible;
e) Les personnes actives dans les médias sont très occupées, captez donc leur
attention et donnez-leur rapidement les faits;
f) Toutes les informations importantes doivent figurer dans le premier para-
graphe, qui ne doit pas dépasser trois à cinq lignes;
g) Le premier paragraphe devrait également contenir les réponses aux questions
journalistiques classiques : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Pourquoi ? Comment ?
h) Les rédacteurs coupent généralement un article par le bas, donnez donc les
autres détails par ordre décroissant d’importance;
i) Faites des phrases courtes;
j) Ne généralisez pas et n’exagérez pas;
k) Limitez les adjectifs au minimum, en utilisant plutôt des faits et des chiffres.
Plutôt que de dire « l’enregistrement des faits d’état civil est obligatoire depuis
longtemps », dites « l’enregistrement des faits d’état civil, qui est obligatoire en
vertu de la loi depuis 1945, couvre maintenant 80 % de la population »;
l) Soyez précis. Les médias s’enorgueillissent de cette précision et le rédacteur
n’aura peut-être pas le temps de vérifier les faits de votre histoire. Veillez à
le faire. Des noms mal orthographiés, des dates erronées, des fautes d’ortho-
graphe ou d’autres erreurs peuvent signifier qu’ils n’utiliseront plus jamais
votre matériel. Faites relire le matériel par une personne autre que l’auteur;
m) Les communiqués doivent parvenir aux médias au moins un jour complet
avant la date limite.
514. Il est très important de choisir des porte-parole sachant bien communiquer et
connaissant les questions d’état civil.
515. Ne négligez pas la valeur médiatique d’événements spéciaux tels que des réunions
spéciales ou événements de lancement, auxquels le public et la presse sont invités. Ces
événements devraient renforcer et démontrer les intentions du programme.
516. Bien entendu, le lancement du programme de communication pour le développe-
ment serait un événement très spécial. Il peut également y avoir des réunions spéciales,
telles que des conférences annuelles, semestrielles ou trimestrielles, des ateliers, des cours
organisés pour les personnes impliquées dans le processus d’enregistrement des faits
d’état civil au niveau de la province/état/région ou à un niveau plus local. Saisissez ces
occasions pour diffuser l’information afin de sensibiliser le public et de motiver les ac-
tions visant à améliorer l’enregistrement. Après le lancement de la campagne, d’autres
événements spéciaux peuvent avoir lieu, comme des réunions avec des organisations et
groupes communautaires, des visites générales et/ou des visites de presse dans les bureaux
d’enregistrement locaux.
517. Pour que la couverture médiatique d’un événement soit réussie, élaborez un calen-
drier comme suit :
a) Envoyez des invitations aux médias une semaine avant l’événement;
b) Téléphonez aux personnes deux jours avant l’événement. Demandez-leur si
elles ont reçu l’invitation et si elles ont l’intention de participer;
c) Le jour de l’événement, prévoyez suffisamment de dossiers de presse pour tout
le monde. Accueillez la presse à son arrivée, identifiez-vous et demandez ce
que vous pouvez faire pour l’aider (réunir les participants pour une photo ou
désigner le porte-parole pour une interview, par ex.);
d) Si les médias couvrent votre événement, n’oubliez pas de les remercier. Appelez-
les ou laissez un message pour leur faire savoir que vous appréciez leur soutien.
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
109

B. Planification d’interventions efficaces


518. La stratégie de communication pour le développement est un cadre complexe pour
planifier les interventions de communication visant à soutenir l’enregistrement des faits
d’état civil, les statistiques de l’état civil et la gestion de l’identité. Le cadre propose la
création de plateformes et d’outils qui permettront d’atteindre différents objectifs liés au
sujet. Les plateformes créées pourraient également être utilisées pour promouvoir des
comportements qui ne sont pas inclus dans le cadre logique de la stratégie. La stratégie
vise, d’une part, à stimuler et à motiver les individus, les familles, la communauté, la so-
ciété en général, à produire des changements de comportement positifs et l’adoption de
normes sociales qui soutiennent l’enregistrement à l’état civil. D’autre part, elle contribue
à accroître la demande de services d’enregistrement des faits d’état civil de qualité qui
répondent à leurs besoins.
519. Ce double objectif sera atteint :
• En établissant des systèmes d’interaction et de dialogue avec les familles et les com-
munautés, ce qui influencera leurs connaissances et leurs pratiques coutumières;
• En renforçant l’interface entre les communautés et les services d’état civil, ce
qui permet une meilleure coordination entre les composantes de l’offre et de la
demande;
• En améliorant l’engagement des communautés, des groupes sociaux et des mé-
dias pour créer des plateformes viables de coopération et de changement social.
520. La mise en place d’un plan de communication pour le développement réalisable est
l’une des principales priorités pour :
• Disposer d’un document de référence stratégique en matière de communication
sur l’enregistrement des faits d’état civil et les statistiques de l’état civil;
• Coordonner les activités et les interventions dans le domaine de la communication;
• Renforcer la collaboration avec les médias locaux;
• Augmenter les ressources humaines qualifiées et compétentes en matière de
communication pour le changement social et comportemental;
• Augmenter la demande d’enregistrement de faits d’état civil et de statistiques de
l’état civil par la population;
• Augmenter les interventions de communication au niveau communautaire;
• Améliorer le financement des activités de communication pour l’enregistrement
des faits d’état civil;
• Promouvoir l’éducation des enfants et des futurs parents;
• Renforcer la communication avec les pères, les grands-mères, les accoucheuses
traditionnelles et les communicateurs traditionnels;
• Reproduire les expériences réussies;
• Impliquer les hommes dans les activités d’enregistrement des faits d’état civil;
• Promouvoir la participation de la communauté.
521. Pour les ateliers, les réunions de participation communautaire et l’enseignement à
des groupes tels que les accoucheuses traditionnelles, les anciens des villages et les groupes
de mères, envisagez sérieusement la production de matériel audiovisuel, au double impact
visuel et sonore. La vidéo et les films ont l’impact supplémentaire du mouvement.
522. Le support le moins coûteux est probablement la production d’un simple diapo-
rama, avec un texte enregistré et des images. Il pourrait y avoir un narrateur en personne
lisant un scénario et utilisant un simple projecteur à diapositives. On pourrait aussi uti-
liser des présentations vidéo enregistrées, avec une bande audio enregistrée ou un nar-
rateur en personne lisant du texte. Les présentations audiovisuelles sont un bon moyen
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
110 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

de communication auprès des publics ayant un faible niveau d’éducation et d’alphabéti-


sation/d’aptitude. Utilisez ce vaste potentiel pour communiquer avec des groupes cibles
difficiles à atteindre.
523. Envisagez sérieusement la production d’une vidéo de formation qui puisse être utili-
sée pour communiquer et éduquer un plus grand nombre de personnes que celui qui peut
être atteint par une interaction individuelle en face à face. Comme le coût de production
d’une vidéo de formation peut être relativement faible, il devrait être possible de produire
plusieurs vidéos différentes qui reflètent les différents contextes géographiques, attitudes,
comportements et groupes culturels et linguistiques d’un pays donné. Toute vidéo de for-
mation doit créer des situations réalistes et refléter les valeurs et attitudes des groupes
auxquels le message est destiné. Envisagez la production d’une série de vidéos interactives
pour communiquer la nécessité et l’obligation d’enregistrement, ses avantages et la ma-
nière d’enregistrer un événement.
524. Dans une vidéo interactive, le public doit être exposé à certaines informations pen-
dant une partie de la vidéo, qui est ensuite arrêtée pour permettre au public de discuter du
sujet et de demander plus d’informations à l’animateur. Ce processus interactif s’est révélé
particulièrement utile dans les zones rurales.
525. L’utilisation d’équipements audiovisuels implique de disposer d’une alimentation
électrique. Dans certains pays en développement, de nombreux villages n’ont pas l’électri-
cité et, dans certaines régions, les coupures de courant sont fréquentes.
526. Les tests préalables devraient faire partie intégrante du processus de communica-
tion et être effectués avant que le(s) scénario(s) et le(s) lieu(x) à représenter dans les sup-
ports de communication soient finalisés. Les groupes de discussion sont fréquemment
utilisés dans les tests préalables pour déterminer si les concepts sont présentés clairement
et s’ils sont attrayants et significatifs pour le public auquel ils s’adressent. Il est également
nécessaire de procéder à des tests préalables pour s’assurer que la langue et les paramètres
sont appropriés.

C. Sélection de canaux et d’outils pour différents groupes


527. L’efficacité d’un canal de communication (par ex., la communication interperson-
nelle, les médias, l’engagement communautaire) devrait être mesurée par sa capacité à
fournir le bon type d’information à la population visée, à amener les personnes à se sou-
venir de l’information, à motiver les gens à parler aux autres de cette information, et à
changer leur comportement ou les normes sociales et, à leur tour, le comportement des
autres dans leur système social, en fonction de l’information. Les messages diffusés par les
médias traditionnels ou les médias sociaux auront à eux seuls des effets limités sur le chan-
gement de comportement, mais les médias traditionnels ou médias sociaux qui stimulent
le dialogue et sont associés à la communication interpersonnelle créeront des synergies
qui augmenteront la probabilité d’un changement de comportement durable. Un canal de
communication doit fournir des informations en temps utile, être rentable pour atteindre
la population visée et stimuler des interactions significatives au sein de la population.
528. Chaque canal de communication possède un ensemble de caractéristiques qui
le rendent adapté à certains groupes de population et à l’obtention de résultats spéci-
fiques. Les canaux de communication devraient être choisis en fonction de la tâche de
communication.
529. Les différents canaux jouent des rôles différents. Par exemple, les spots publicitaires
à la télévision et à la radio fonctionnent bien pour sensibiliser à une question, tandis que
les articles écrits peuvent fournir des informations plus approfondies sur un sujet. Les
technologies de l’information et de la communication, y compris les médias sociaux, sont
efficaces pour diffuser des messages en temps réel aux membres de la population qui ont
accès aux moyens de recevoir les messages des médias sociaux, renforcer les messages,
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
111

améliorer la prestation de services et construire des réseaux sociaux qui peuvent être acti-
vés pour mobiliser les communautés.
530. Chaque type de canal de communication présente des avantages et des inconvé-
nients pour la transmission de certains types de messages à des populations spécifiques. Il
est important de réfléchir aux points suivants :
a) Quelle est la population que vous voulez atteindre ?
b) La population visée a-t-elle accès au canal ?
c) Le canal atteindra-t-il la population que vous visez ?
d) Le canal permet-il de recueillir un feed-back de la population ?
e) Les canaux sont-ils perçus comme des sources d’information fiables sur votre
question ?
f) Le canal est-il adapté au type de message que vous voulez faire passer (par ex.,
visuel, oral, simple, complexe) ?
g) Le canal couvre-t-il une zone suffisante pour exposer la population visée aux
messages ?
h) Le canal permet-il à la population visée de recevoir les messages quand elle le
souhaite (par ex., par SMS ou sur un site Web) ou selon un horaire fixe (par
ex., une publicité à la radio) ?
i) Le programme de communication pour le développement dispose-t-il des res-
sources nécessaires pour utiliser certains canaux ?
j) Quel est le rapport coût-efficacité du ou des canaux envisagés ?
k) Le canal renforce-t-il les messages pour d’autres activités du programme ?
l) Le canal encourage-t-il la population à dialoguer ?
m) Les messages incitent-ils la population à rechercher/demander des droits et
des services ?
531. L’utilisation de plusieurs canaux en même temps renforce et augmente l’impact des
messages de communication. Il est particulièrement important de combiner les canaux
médiatiques avec des activités de communication interactive et interpersonnelle afin de
stimuler le dialogue au sein de la population visée. Par exemple, les feuilletons télévisés
peuvent sensibiliser et promouvoir des normes sociales positives par le biais de modèles
de rôles positifs et négatifs utilisant les personnages des feuilletons. Les téléspectateurs
peuvent être invités à réagir au feuilleton par l’intermédiaire de groupes de téléspectateurs
qui se réunissent à des moments précis pour regarder le feuilleton et discuter des questions
et des événements qui s’y rapportent. Les médias de soutien (témoignages à la radio, pan-
neaux publicitaires, affiches, par ex.) peuvent être utilisés pour renforcer les messages clés
de la série télévisée.
532. Lorsqu’il s’agit de questions plus sensibles, les troupes de théâtre populaire peuvent
adapter des mises en scène interactives (ou des sketchs humoristiques) dans les langues/
dialectes locaux pour les questions que la population visée appréhende de discuter direc-
tement. Les artistes peuvent obtenir des réactions du public pendant la représentation et
demander une contribution au spectacle. Les représentations peuvent être suivies de dis-
cussions de groupe, de concours et de démonstrations qui invitent le public à participer et
à discuter des questions.
533. Le tableau 7 présente les caractéristiques de différents canaux de communication67. 67 UNICEF C4D Orientation
module (2009).
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
112 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Tableau 7
Caractéristiques des différents canaux de communication

Canal Couverture/portée Type d’information Niveau d’interaction Coût


Télévision • La télévision peut toucher beaucoup • Des messages simples • Peut être interactif • Coût de produc-
de gens rapidement et en même temps peuvent être transmis avec un public tion plus élevé
• La combinaison d’éléments audio par le biais d’annonces en studio ou si les que celui de la
et visuels a un impact important d’intérêt public téléspectateurs ap- radio
sur les spectateurs ou de messages lus pellent ou envoient • Coût du temps
• Nécessite de l’électricité et des téléviseurs, par un présentateur un message lors d’antenne plus
de sorte que l’accès peut être limité dans • Des messages com- d’une représenta- élevé que celui
les zones à faibles revenus plexes peuvent être tion en direct de la radio pour
• Les téléspectateurs ont tendance transmis par le biais de les programmes
à être plus urbains que ruraux programmes de fiction, sponsorisés
• La portée dépend du canal de distribution de pièces de théâtre,
(terrestre, satellite, câble) d’émissions-débats et
• Bien adapté à la communication d’info-divertissement
avec de grands groupes de population
• Atteint les communautés dont l’accès
physique est difficile ou impossible
Radio • Peut atteindre rapidement et simulta- • Des messages simples • Possibilité • Coûts de produc-
nément un grand nombre de personnes par le biais d’annonces d’un haut niveau tion inférieurs
dans toutes les catégories de revenus d’intérêt public ou d’interaction, pou- à ceux de la
• La plupart des postes de radio sont petits, de scénarios lus par vant passer par un télévision
légers et portables et peuvent fonction- un présentateur débat en direct ou • Des coûts de
ner sur piles s’il n’y a pas d’alimentation • Des messages plus par un programme temps d’antenne
électrique complexes peuvent être de discussion inférieurs à ceux
• Atteint les communautés dont l’accès transmis par le biais de avec un dispositif de la télévi-
physique est difficile ou impossible. Peut programmes de fiction, téléphonique ou de sion pour les
cibler les publics des petites communau- d’émissions-débats et de messagerie programmes
tés avec des informations d’intérêt local pièces de théâtre • Il est également sponsorisés
si des stations locales sont disponibles possible de lire
• Bien adapté aux sociétés orales et de répondre
• Moyen de communication facile aux lettres des
dans les langues locales auditeurs
DVD • La combinaison d’éléments audio • Peut transmettre • Peut être très • Coût de produc-
et visuels a un impact important des messages simples interactif s’il est uti- tion élevé
sur les spectateurs ou complexes lisé dans un cadre • Le coût de distri-
• S’appuie sur la distribution physique communautaire où bution dépend
des DVD il y a une discussion de la facilité d’ac-
• La couverture dépend du nombre de DVD ou des questions cès physique aux
pouvant être produits/distribués et réponses par la publics cibles
• Nécessite un lecteur de DVD ou un ordina- suite
teur alimenté en électricité pour être lu
• Peut être réalisé pour des publics cibles
généralisés ou spécifiques
Haut-parleurs • La couverture dépend de l’accès physique • Mieux adaptés aux mes- • Limité • Bon marché
• Bon pour cibler les groupes de population sages courts et simples • Pas de canal formel
à forte densité concentrés dans les grands • Peuvent adapter le pour un feed-back
villages, les zones urbaines ou les camps message et la langue à immédiat
• Les haut-parleurs peuvent être soit sta- chaque localité
tiques (par ex., sur un marché
ou dans une mosquée), soit mobiles
(mégaphone ou camionnette avec
haut-parleur)
• Ils peuvent transmettre les messages
directement au cœur de la communauté
• Ils atteignent les groupes de population
qui n’ont pas accès à la radio ou à la
télévision
• Messages faciles à diffuser
dans les langues locales

(suite aux pages suivantes)


Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
113

Canal Couverture/portée Type d’information Niveau d’interaction Coût


Journal • La distribution des copies papier dépend • Messages simples • Portée limitée, • Les publicités et
de l’accès physique et de l’existence ou complexes les journaux étant articles sponsori-
de canaux de distribution fonctionnels • Des illustrations visuelles distribués en sés peuvent être
• La version en ligne peut atteindre peuvent accompagner version papier coûteux, selon la
instantanément les personnes ayant le texte (images, bandes • Les lecteurs taille et le tirage
accès à l’Internet partout dessinées, illustrations, peuvent donner du journal
• Bien adapté pour communiquer avec par ex.) leur avis par • Les messages
de grands groupes de personnes alphabé- courrier peuvent être distri-
tisées dans les zones à forte densité • La version en ligne bués gratuitement
de population peut facilement s’ils sont publiés
• Difficile à distribuer dans les zones rurales permettre des sous la forme
• Le même texte peut être lu et relu par commentaires d’un reportage
de nombreuses personnes pendant un et mises à jour
certain temps d’informations,
photos et vidéos
de lecteurs ayant
accès à Internet
Brochure/dépliant • Peut être distribué de manière intensive • Peut être utilisé pour • Limité • Peu coûteux
dans des endroits ciblés transmettre des informa- à produire, mais
• L’accès physique à la communauté tions plus complexes long et potentiel-
cible est nécessaire pour la distribution • Peut combiner messages lement coûteux
• Impact limité sur les populations faiblement textuels avec des images, à distribuer
alphabétisées, à moins que le message ne diagrammes et bandes
soit transmis clairement en images dessinées
Panneau • Couverture élevée si le panneau d’affi- • Le message doit être • Aucun • Le coût dépend
d’affichage chage est bien situé, là où de nombreuses simple et avoir une de la taille et de
personnes du public cible le verront longue durée de vie l’emplacement
• Peut combiner le texte
avec des images
Affiche • La couverture peut être bonne si des • Bon pour les messages • Aucun • Relativement
affiches sont largement distribuées simples bon marché
et bien placées là où elles seront vues • Peut être adapté pour
par le public cible les populations illettrées
• La distribution dans les régions éloignées en utilisant des images/
prend beaucoup de temps diagrammes
• La distribution dépend de l’accès physique
Tableau • Couverture géographique limitée • Convient aussi bien • La communauté • Très bon marché
d’affichage • L’emplacement se trouve normalement aux messages simples peut afficher des
dans des zones restreintes telles que des que complexes messages de
camps, établissements ou petits villages • Peut utiliser du texte feed-back (sur un
• Un bon moyen de diffuser des informa- et des images tableau d’affichage
tions d’intérêt strictement local • Facile à mettre à jour ou dans une boîte
avec du nouveau maté- à suggestions qui
riel, mais exige beaucoup peut être jointe)
de travail
• Convient mieux aux com-
munautés où une grande
partie de la population
est alphabétisée
Envoi général • Large couverture • Le message doit être • Limité, sauf si les • Le coût dépend
de SMS • Rapide et facile simple et limité à moyens de ré- de la fréquence
• Nécessite une couverture de réseau 160 caractères pondre rapidement d’utilisation des
mobile, qui peut être limitée dans les • Ne convient pas aux infor- et efficacement à redevances préle-
zones isolées mations confidentielles un grand nombre vées par l’opéra-
• Nécessite la possession généralisée de réactions teur de réseau
de téléphones portables dans le groupe existent • Des messages
de population ciblé occasionnels
• Impact limité dans les sociétés de haute priorité
à faible niveau d’alphabétisation peuvent être of-
• Le gouvernement peut fermer le réseau ferts gratuitement
SMS en période de conflit ou de tension
politique
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
114 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Canal Couverture/portée Type d’information Niveau d’interaction Coût


SMS ciblés • Ciblé géographiquement • Le message doit • Possible si un • Le coût dépend
• Rapide et facile être simple et limité feed-back est du nombre de
• Liste des numéros de téléphone à 160 caractères demandé, mais destinataires et
des contacts ciblés requise cela n’est conseillé des frais de SMS
• Le gouvernement peut fermer que si vous avez locaux
le réseau SMS en période de conflit la capacité de ré- • Les coûts peuvent
ou de tension politique pondre rapidement être réduits si
et efficacement aux l’on travaille en
messages entrants partenariat avec
des sociétés de
téléphonie mobile
Numérique : • Nécessite un accès généralisé à l’Internet • Convient aussi bien • Peut être • Les sites Web sont
Courriel et des taux élevés d’utilisation en ligne aux messages simples très interactif rapides et faciles
Médias sociaux • S’appuie sur une infrastructure de télé- que complexes à créer et à mettre
Internet communications qui fonctionne • Intégration de vidéos, à jour, mais il peut
Whatsapp, • Les utilisateurs d’Internet sont principa- d’images et d’audio être nécessaire de
etc. lement des personnes instruites et à haut au texte faire appel à un
revenu vivant en zone urbaine grand nombre de
• Faible pénétration des groupes à faibles personnes quali-
revenus dans les zones rurales fiées pour créer le
• Ne convient pas à la communication contenu du site et
avec des groupes peu alphabétisés traiter les informa-
• Option d’information passive (sites Web) tions entrantes
• Option d’information proactive (courriel)
• Un bon moyen d’atteindre la diaspora
à l’étranger
Pairs- • Demande beaucoup de temps • Le face à face est la forme • Interactif avec • Peut coûter cher.
éducateurs, et de travail de communication la plus un feed-back • Les coûts peuvent
à base com- • Nécessite un grand nombre de personnes forte et la plus persuasive immédiat inclure la forma-
munautaire ayant un accès physique à la communauté • Bon pour l’échange tion, le transport,
travailleurs, cible d’informations complexes le matériel et les
bénévoles adaptées aux besoins salaires/mesures
individuels incitatives
• Fonctionne mieux
lorsque le communica-
teur est connu et respecté
par la communauté cible
• Risque de distorsion du
message dû au fait que
les communicateurs
sont mauvais ou ont des
intentions cachées
Théâtre, • Couverture géographique limitée • Bon pour des messages • Peut être très • Le coût dépend de
réunions com- • Bon pour les communautés difficiles simples et faciles à interactif si le pu- la taille du groupe
munautaires, à atteindre si cela est possible comprendre blic est autorisé à de représentation,
chansons, • Bon pour sensibiliser la participer pendant de la sophis-
danse, poésie communauté sur des ou à la fin de la tication de la
questions sensibles dans représentation production et des
un format divertissant distances parcou-
rues entre les lieux
de représentation

D. Messages et arguments :
développement et test préalable
534. Avant de lancer la stratégie, un thème et un logo doivent être créés pour lui donner
son identité. Ils doivent être utilisés de manière cohérente pendant la mise en œuvre sur
une longue période et regrouperont tous les éléments qui aideront les participants à la
stratégie (public cible) à prendre connaissance du message, à l’identifier et à être incités
à prendre des mesures positives. Il serait également utile d’avoir une chanson spéciale,
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
115

courte et percutante, écrite pour la radio et la télévision afin de créer une reconnaissance
audio tout au long de la campagne.
535. Si le thème de base de la campagne reste le même, à savoir que les naissances, les
mariages, les divorces et les décès doivent être enregistrés, le message peut varier quelque
peu en fonction du public cible auquel il s’adresse.
536. Une fois que la liste exhaustive des groupes et personnes cibles aura été établie selon
les catégories décrites au chapitre II, elle sera classée par ordre de priorité pour l’action.
Des plans préliminaires seront établis concernant les groupes cibles auxquels seront adres-
sées les informations sur le programme d’amélioration de l’enregistrement. Les types de
matériel qui seront utilisés pour les participants à la stratégie et le grand public, ainsi que
le matériel spécifique à un sujet pour les médecins, les sages-femmes, les entrepreneurs de
pompes funèbres et les personnes qui célèbrent des mariages, seront également développés.
537. Afin d’éliminer les cas d’événements d’état civil non enregistrés dans certains seg-
ments de la population, l’intervention persistante du gouvernement est d’une importance
capitale. En fait, ce dernier devrait jouer un rôle dynamique dans la promotion de l’amé-
lioration des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil.
Il a la responsabilité première d’éduquer la population afin qu’elle comprenne la nécessité
de disposer de systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
et de gestion de l’identité aussi complets que possible. Il devrait exiger que l’enregistre-
ment des faits d’état civil et l’accès aux titres d’identité juridique soient obligatoires dans
tout le pays. Si un pays a précédemment rendu l’enregistrement volontaire pour certains
groupes, cette pratique devrait être abolie.
538. Le programme de communication pour le développement comportera des messages
visant à exprimer les principales suggestions suivantes : informer, faire ressentir et faire agir.
539. Ce sont les trois composantes nécessaires à l’adoption d’un nouveau comportement.
Pour que la stratégie soit un succès, les membres du public cible (ou « participants ») doivent
disposer d’informations spécifiques sur ce qu’est l’enregistrement, pourquoi il doit être ef-
fectué (avantages, par ex.) et quand, comment et où agir pour enregistrer un événement.
La clé de l’élaboration et de l’exécution d’une stratégie de message efficace consiste à attirer
l’attention des gens et à les persuader de prendre les mesures préconisées dans le message.
540. Le message est transmis par étapes à différents groupes, après formation des princi-
paux responsables de la communication, de l’éducation et autres.
541. La première étape est le message à transmettre aux fonctionnaires (agents) de l’état
civil et des statistiques de l’état civil, y compris le message à transmettre à l’administra-
tion centrale de la direction générale de l’état civil et au personnel du siège, au personnel
régional/provincial et aux fonctionnaires (agents) du processus d’enregistrement, tels que
les officiers d’état civil locaux sur le terrain et leurs assistants (par ex., les accoucheuses tra-
ditionnelles, les enseignants, le personnel des hôpitaux et des cliniques, les chefs adjoints et
les anciens des tribus).
542. Si l’enregistrement du pays est administrativement décentralisé, le message doit être
transmis en fonction de la situation réelle.
543. La deuxième étape consiste à transmettre le message à la population en général, avec
des messages appropriés destinés à des groupes spécifiques, tels que les groupes de mères/
femmes, les organisations s’occupant des droits de l’homme et les dirigeants communau-
taires. Si le pays dispose d’un système d’enregistrement décentralisé, les plans et actions
seront adoptés conformément aux conditions existantes.
544. Dans les deux cas, il faut garder les buts et les objectifs en vue et veiller à ce que
le message soit cohérent avec eux. Au niveau régional ou communautaire, il peut être
plus efficace de transmettre le message aux chefs de communauté/village dans le cadre
de cours organisés d’une journée. Dans un deuxième temps, ces chefs de communauté/
village communiqueront le message aux résidents de leur communauté d’origine lors de
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
116 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

rassemblements communautaires conventionnels et de contacts personnels. Utilisez les


organisations sociales et scolaires, les clubs de service, les institutions religieuses et les
groupes de développement agricole ou rural.
545. Pour le grand public, le message doit être un argument clair, simple et fort en faveur
des avantages de l’enregistrement pour les individus et les familles. Personnalisez le mes-
sage, en signalant par exemple aux mères qu’enregistrer la naissance de leur enfant peut
les aider, elles et leur enfant, à bénéficier de soins au dispensaire local, obtenir des médi-
caments, recevoir des allocations familiales, permettre l’inscription à l’école, etc. Pour les
régions à fort taux d’analphabétisme ou de semi-alphabétisme, faites passer le message par
des illustrations fortes sur du matériel imprimé, comme un format de bande dessinée. Les
réunions en face à face pour faire passer le message seront importantes pour ces groupes.
Le cas échéant, utilisez la programmation radio et, si les fonds le permettent, la télévision.
Les bons messages sont particulièrement importants dans l’environnement de publicité et
de communication actuel, qui est coûteux et encombré. Ils doivent être mieux planifiés,
plus divertissants et plus gratifiants, ce qui exige une bonne stratégie créative.
546. Le message lui-même doit être simple, direct et significatif. Il doit souligner les avan-
tages de l’enregistrement et donner des raisons pour motiver une action positive. Il doit in-
diquer pourquoi, comment et où l’enregistrement est effectué. Tout d’abord, pensez aux in-
formations que vous souhaitez transmettre au grand public et aux groupes cibles. Reliez le
message à ce que vous voulez que les personnes fassent, par exemple enregistrer rapidement
la naissance de leur enfant. Simplifiez le message et répétez-le plusieurs fois lors de la même
présentation au public. N’oubliez pas que les méthodes de persuasion sont utilisées dans des
situations réactives et proactives. Les situations réactives sont celles où vous souhaitez chan-
ger ou neutraliser une opinion hostile, par exemple lorsque la culture ou les traditions sont un
facteur dissuasif pour l’enregistrement. Les situations proactives définissent des attitudes po-
sitives latentes chez les personnes et les motivent à agir et à renforcer les opinions favorables.
547. Les messages sont communiqués par des méthodes écrites et non écrites. Dans les so-
ciétés analphabètes ou semi-analphabètes, les secondes sont particulièrement efficaces. Elles
comprennent des images, symboles, discussions en petits groupes, contacts de personne à
personne et activités de sensibilisation par des groupes de confiance tels que les enseignants,
infirmières, médecins ou chefs de village et de tribu.
548. Communiquez le message via les canaux les plus appropriés au public cible. N’oubliez
pas que dans la plupart des régions du monde, les médias sont contrôlés et leurs messages
créés par les élites urbaines. Ils produisent fréquemment des messages qui ne sont pas ap-
propriés ni communiqués dans les langues ou dialectes régionaux de leur public souvent
analphabète/rural. Tous les efforts doivent être faits pour éviter un préjugé pro-alphabéti-
sation dans la création des messages. Le langage utilisé ne doit pas être inutilement com-
plexe ou technique. La réception d’un message provenant de plusieurs sources maximise
le rappel et la crédibilité du message. En d’autres termes, la technique de la saturation,
qui consiste à utiliser des méthodes pour envoyer le même message à un même groupe
de personnes, a un impact beaucoup plus important et efficace que l’utilisation d’un seul
support.
549. Pour rendre le message plus efficace, utilisez des mots d’action et écrivez à la voix
active plutôt que passive. Par exemple, « Enregistrez votre bébé juste après sa naissance
pour vous permettre, à vous et à votre enfant, de bénéficier de nombreux avantages » ou
« Protégez votre enfant ». « Enregistrez sa naissance auprès de la municipalité de votre dis-
trict », plutôt que « Trop peu de parents enregistrent leurs enfants immédiatement après
leur naissance ».
550. Utilisez des exemples pour clarifier la signification précise du message, comme « Un
certificat de naissance donne droit aux soins de santé, aux allocations familiales et à la
scolarisation de l’enfant ». N’incluez que les informations dont le public a besoin pour
prendre une décision. Évitez les longues explications.
Méthodes et outils à utiliser dans le cadre du programme de communication pour le développement
117

551. Assurez-vous que le matériel est facilement compréhensible en utilisant des phrases
courtes et des mots simples. Assurez-vous que le message n’accuse pas les personnes qui
n’ont pas enregistré les faits d’état civil dans leur famille. Le message doit soutenir le désir
des personnes de changer leur propre comportement.
552. Soyez cohérent. Toutes les activités de communication doivent contenir le même
message en utilisant un thème commun. La cohérence permet d’accréditer une idée gé-
nérale : chaque information en renforce une autre. Indiquez les points principaux en pre-
mier. Soulignez et répétez les points principaux du message. Les informations moins im-
portantes ne doivent pas occulter le message principal.
553. Soulignez les avantages. Mettez en évidence l’importance du message pour le public
cible. Pour que le message puisse ressortir des informations, il doit s’agir de quelque chose
que les membres du public veulent ou doivent savoir. Ils sont surtout intéressés par les
avantages et la manière dont le fait de réagir aux informations les aidera.
554. Attirez l’attention. Le matériel doit avoir un impact. Utilisez des illustrations, décla-
rations et éléments graphiques qui attirent l’attention. Un logo ou thème aidera le public à
se souvenir du message.
555. L’analyse de la situation doit être traduite dans les interventions/activités de com-
munication, y compris les messages et le matériel qui seront utilisés pour atteindre et faire
participer les populations visées. Les interventions/activités et les messages doivent être en
rapport avec chacun des objectifs du programme et créés avec la participation des princi-
pales parties prenantes, notamment les partenaires, les travailleurs communautaires, les
experts des médias et autres.
556. Certains facteurs sont à prendre en compte lors de l’élaboration de messages pour le
programme de communication pour le développement :
• Le ton du message (par ex., formel, informel, actif, autoritaire)
• Le type d’appel (par ex., émotionnel positif, peur, humour, persuasion unilatérale
ou bilatérale)
• La langue (par ex., langue dominante, dialecte local)
• La clarté (par ex., facile à comprendre comme prévu)
• La sensibilité aux normes culturelles et religieuses.
557. Les messages efficaces suscitent un intérêt (intellectuel et émotionnel) pour le sujet,
de sorte que les membres de la population visée sont motivés pour discuter des messages
avec d’autres et leur donner suite.
558. Les étapes de l’élaboration des messages et du matériel sont les suivantes :
a) Examinez le matériel existant afin de déterminer s’il en existe qui pourrait
être utilisé (ou éventuellement adapté) pour le programme. Les messages exis-
tants doivent être précis et pertinents du point de vue social et culturel pour la
population visée;
b) Mettez en place une équipe de professionnels créatifs, de professionnels de la
santé, de professionnels des études de marché et autres pour élaborer les mes-
sages. Assurez-vous que l’équipe a une bonne compréhension de la population,
du contexte, du but et des objectifs avant de réfléchir aux messages. Si vous
envisagez de faire appel à une agence de publicité ou de marketing, examinez
son portefeuille de travaux pour vous assurer que son style correspond à vos
besoins et fournissez-lui votre stratégie de communication pour l’aider à com-
prendre votre but et vos objectifs. Développez les messages clés, y compris la
promesse clé (c’est-à-dire l’avantage le plus important que vous voulez faire pas-
ser par votre message), ce que vous promouvez, pourquoi vous le promouvez,
qui vous voulez atteindre. Les messages doivent être clairs, concis, cohérents,
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
118 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

créer un lien émotionnel avec la population visée et toujours indiquer à celle-ci


ce que vous attendez exactement d’elle suite à son exposition au message;
c) Envisagez de donner au matériel une identité de marque (en créant par ex. un label
ou logo, une chanson thématique ou un slogan) afin de faciliter la reconnaissance
du programme par la population et de créer un lien émotionnel avec le programme;
d) Envisagez d’inclure des « marqueurs d’évaluation » dans le matériel;
e) Testez au préalable tous les messages et matériels avec des échantillons repré-
sentatifs de la population visée pour vous assurer des points suivants :
• Attrait : La population visée trouve-t-elle le message attrayant, captant l’at-
tention ? Aime-t-elle les couleurs, les photos et le langage ?
• Pertinence : A-t-elle le sentiment que le message lui est destiné ou qu’il
s’adresse à un autre public ?
• Compréhension : Le message est-il clairement compris ?
• Acceptabilité : Le message contient-il un élément offensant, désagréable,
ennuyeux ou faux aux yeux de la population visée ? Croit-elle au message ?
La source est-elle digne de confiance et crédible ?
• Persuasion : Le message motive-t-il la population visée à (vouloir) changer
son comportement ?
• Rappel : Les membres de la population visée peuvent-ils identifier le signal
d’action ? Reconnaissent-ils le ou les avantages offerts ?
f) Revoyez les messages et matériels en fonction des résultats des tests préalables et
testez-les à nouveau si nécessaire avant de finaliser et produire les matériels.
559. Afin d’évaluer l’efficacité probable des matériels, ceux-ci doivent faire l’objet de tests
préalables approfondis avant de recevoir l’approbation finale pour la production. Cela est
particulièrement vrai pour les messages et le matériel destinés à des groupes cibles spéci-
fiques qui n’étaient auparavant pas habitués à enregistrer les faits d’état civil les concernant.
560. Les tests préalables servent à déterminer la pertinence du message, de la langue,
du contexte, des situations et des concepts présentés. Ils permettent d’établir si les mes-
sages sont significatifs pour les publics cibles et susceptibles de les motiver à prendre des
mesures positives pour enregistrer les naissances, les morts fœtales et autres décès, les
mariages et les divorces. Ils sont généralement effectués en présentant le matériel à des
« groupes de discussion », habituellement composés d’une moyenne de 10 personnes re-
présentant le groupe cible, sous la conduite d’un animateur qui enregistre leurs commen-
taires et réactions. En règle générale, au moins deux groupes de discussion sont constitués
pour s’assurer que les réactions sont représentatives.
561. Dans les pays dont la population a des origines ethniques, linguistiques et cultu-
relles diverses, les groupes de discussion peuvent servir à donner à ces sous-groupes la
possibilité de discuter de leurs attitudes à l’égard de l’enregistrement. Ils encouragent les
participants à faire part de leurs préoccupations et réactions face aux messages présentés
dans le matériel proposé.
562. Lors de l’élaboration d’une session de groupe de discussion, veillez à instaurer une
atmosphère d’ouverture, dans laquelle les participants se sentent à l’aise pour faire part de
leurs remarques sans réserve, en toute franchise et en toute sincérité. L’animateur s’assurera
que les discussions sont ciblées et que les questions ne révèlent aucun préjugé de sa part.
563. Les sessions seront suivies par des représentants de divers groupes au sein de la com-
munauté. Les informations et connaissances acquises lors des tests préalables doivent être
prises en compte dans tout le matériel, et si des modifications sont apportées, elles doivent
de nouveau être soumises à des groupes de discussion avant l’obtention de l’approbation
finale et le début de la production proprement dite.
119

Chapitre IV
Ressources pour le programme
de communication pour le développement
Aperçu
Pour garantir une dotation en personnel adéquate et des ressources suffisantes, le calendrier
et les étapes ci-dessous peuvent être suivis :
a) Avant qu’un bureau de la communication pour le développement ne soit en activité,
il faudra consacrer du temps à la préparation d’un budget pour l’étape initiale de
pré-planification détaillée et de pré-mise en œuvre du bureau de la communication
pour le développement, ainsi que pour obtenir l’approbation du ministère et l’enga-
gement des ressources financières nécessaires pour la période précédant l’obtention
de l’approbation du programme global par le gouvernement (comité national) (durée
estimée : trois mois);
b) Mise en place, dotation en personnel et organisation du bureau de la communication
pour le développement (durée estimée : trois mois);
c) Les premières tâches du bureau devraient être d’identifier les domaines probléma-
tiques, de développer des objectifs et des buts, et de formuler un concept de commu-
nication pour le développement et de le présenter au gouvernement. La préparation
du plan proposé au gouvernement devrait pouvoir se faire dans les huit mois suivant
la mise en place du bureau de la communication pour le développement. Cela pourrait
toutefois prendre jusqu’à un an ou plus, selon l’aide disponible auprès d’autres minis-
tères et agences. De plus, le recours à des consultants externes pourrait raccourcir cette
phase (durée estimée : au moins huit mois);
d) Le calendrier global dépendra dans une certaine mesure des ressources disponibles.
Il convient de noter que le matériel à utiliser, tel que les panneaux d’affichage, les
affiches, les bannières, les brochures et les dépliants, doit être conçu, produit et mis
à disposition pendant plusieurs années, au moins jusqu’à ce que le taux d’enregistre-
ment devienne satisfaisant. On peut envisager d’autres sources de financement pour
assurer une mise en œuvre efficace, des sources non gouvernementales même pour
certaines composantes, ainsi que pour la durabilité ultérieure et le coût de la repro-
duction, de la transmission et de la diffusion (du moment où le bureau de la commu-
nication pour le développement est établi jusqu’au lancement de la campagne, durée
estimée d’au moins vingt-cinq mois);
e) Il faudra déterminer les ressources humaines et financières nécessaires au lancement
de la mise en œuvre, à son fonctionnement pendant une période déterminée (par ex.,
un an), ainsi qu’au suivi et à l’évaluation continus. Si des ajustements à la stratégie sont
jugés nécessaires, des ressources supplémentaires seraient requises pour atteindre les
objectifs et buts souhaités (durée estimée : au moins six mois);
f) Une formation sera nécessaire pour les responsables et le personnel de l’enregis-
trement, pour le personnel des statistiques de l’état civil à tous les niveaux, ainsi que
pour les principales parties prenantes telles que les médecins, les infirmières, les sages-
femmes, les religieux, toutes les personnes qui célèbrent des mariages, les entrepre-
neurs de pompes funèbres, les chefs de village, les responsables communautaires et
les dirigeants d’autres groupes cibles. Cette formation par la direction sera étroitement
coordonnée avec le programme de communication pour le développement.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
120 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

A. Gestion de l’élaboration, de la mise en œuvre,


du suivi et de l’évaluation de la stratégie
564. Comme le programme de communication pour le développement apporte un sou-
tien au programme global d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil, des sta-
tistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité, la présente section examine d’abord
diverses stratégies de gestion qui relèvent du programme national, ce qui a un impact
évident sur le programme de communication pour le développement. Deuxièmement, il
donne des orientations sur la stratégie de gestion du programme de communication pour
le développement proprement dit.
565. Il est nécessaire d’identifier la structure organisationnelle la plus efficace dans laquelle
les branches du gouvernement et les individus, entre autres, peuvent être regroupés et unis
pour obtenir les résultats souhaités et déterminer les stratégies permettant d’atteindre les
objectifs/buts souhaités. Ces stratégies ne doivent pas être élaborées pour le pays dans son
ensemble. Elles peuvent être viser des régions du pays ou des groupes cibles spécifiques,
plutôt que vers l’ensemble de la nation. Pour des informations sur la stratégie, y compris
des conseils sur la meilleure façon d’atteindre les buts et objectifs et sur les domaines dans
lesquels des efforts importants doivent être déployés, voir le chapitre III.
566. La stratégie de gestion initiale doit chercher à obtenir le soutien du gouvernement et
un engagement ferme pour un financement suffisant. Le manque d’appréciation parmi les
hauts responsables gouvernementaux de l’importance essentielle de l’enregistrement des
faits d’état civil et des statistiques de l’état civil a été mentionné comme l’un des obstacles
les plus importants identifiés par les responsables nationaux chargés de l’enregistrement
des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil.
567. Il est donc primordial d’élaborer un plan stratégique pour souligner la nécessité
cruciale d’un enregistrement fonctionnel et efficace et des statistiques qui en découlent,
pour mettre en évidence les lacunes des systèmes actuels et fournir une solution holistique
pour une amélioration globale.
568. Des stratégies seront nécessaires pour surmonter les problèmes liés à un terrain
géographique difficile, aux transports, à la répartition inégale de la population, à l’alpha-
bétisation et à des schémas culturels, sociaux et économiques profondément ancrés, qui
ne sont pas propices à un processus d’enregistrement efficace. La gestion du programme
d’amélioration global joue un rôle clé dans ces domaines, en étroite collaboration avec le
programme de communication pour le développement.
569. Les problèmes qui nécessitent des fonds sont liés à l’obtention d’un personnel adé-
quat, à la formation, aux formulaires et fournitures essentiels, à l’espace de bureau, aux
installations de stockage des documents, à l’équipement de reproduction des documents
et de traitement des données, et à l’impression. Parmi les autres problèmes à traiter fi-
gurent la rationalisation de la législation, les modifications structurelles et techniques des
systèmes de statistiques civiles et de l’état civil, la formation et l’orientation des officiers
d’état civil locaux, le renforcement de la coordination entre les différents organismes par-
ticipant aux systèmes et l’obtention du soutien budgétaire gouvernemental nécessaire au
fonctionnement efficace des systèmes. Pour de tels problèmes, il peut y avoir des intérêts
juridiques contradictoires et des conflits de compétence que la direction générale de l’en-
registrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil doit s’efforcer de résoudre.
570. Les stratégies de gestion peuvent inclure la participation des communautés locales à
la fois dans la discussion et l’analyse des problèmes d’enregistrement, et dans la planifica-
tion, la mise en œuvre et l’évaluation de programmes d’amélioration de l’enregistrement
qui sont mutuellement acceptables et durables à long terme.
571. Les stratégies doivent viser à accorder la priorité à la modification des normes com-
munautaires plutôt qu’au comportement individuel en raison de l’influence significative
que les normes de groupe ont sur les actions des individus au sein de la communauté.
Ressources pour le programme de communication pour le développement
121

572. L’enregistrement obligatoire et universel de toutes les naissances, ainsi que des ma-
riages, divorces, morts fœtales et décès est nécessaire pour produire des informations
précises en vue d’une planification globale de l’éducation, ce qui exige des données actua-
lisées sur les tendances et la répartition de la population, par sexe, groupes d’âge, caracté-
ristiques socioéconomiques des groupes et prévisions de fécondité et de mortalité par âge.

573. Le tableau 8 résume les activités que le programme de communication pour le déve-
loppement doit traiter. Son but est de fournir un exemple de liste de contrôle couvrant les
activités les plus importantes du programme de communication pour le développement.

Tableau 8
Résumé des activités à traiter par un programme de communication pour le développement

Numéro Activité Statut


Avant approbation du financement par le gouvernement
1 Créer le bureau de la communication pour le développement
2 Créer le comité interorganismes
3 Rassembler des informations sur les éléments dissuasifs d’un enregistrement efficace;
établir un ordre de priorité par importance et énumérer les solutions proposées
4 Déterminer les buts et objectifs initiaux
5 Préparer le concept national initial pour le programme de communication
pour le développement
6 Préparer la documentation, y compris le budget, et présenter au gouvernement
la demande de ressources financières suffisantes
7 Rencontrer le gouvernement et obtenir l’approbation du concept et l’engagement
de fournir des ressources suffisantes à long terme
8 Nommer un sous-comité de la communication pour le développement chargé
de superviser les futures activités de communication pour le développement
Après approbation du gouvernement
9 Étudier et analyser la documentation relative à l’évaluation de la situation actuelle des
systèmes d’enregistrement des faits d’état civil/des statistiques de l’état civil dans le
pays, leur efficacité et les domaines problématiques (si nécessaire, réaliser une étude de
faisabilité)
10 Déterminer les éléments dissuasifs de l’enregistrement en :
• Menant des recherches pour identifier les croyances culturelles, les traditions, etc.
qui font obstacle à un enregistrement efficace
• Considérant d’autres éléments dissuasifs, tels que des problèmes financiers,
administratifs et juridiques
11 Élaborer des mesures contrant ces éléments dissuasifs et encourager l’enregistrement
actuel en temps utile
12 Identifier les groupes cibles provisoires et leurs dirigeants ou plateformes par catégories
13 Organiser des ateliers participatifs de développement de stratégies avec une participa-
tion large et représentative de tous les acteurs concernés, et :
• Discuter de l’analyse de la situation, du comportement et de la communication
• Confirmer les buts
• Confirmer les objectifs
• Identifier les groupes de participants (public)
• Déterminer la stratégie globale
• Élaborer un plan d’intervention
• Déterminer les stratégies et méthodes et concevoir le message et la meilleure façon
de le transmettre. Élaborer le plan de sensibilisation pour obtenir le soutien de
hauts fonctionnaires, de leaders d’opinion, de chefs religieux et communautaires et
d’autres personnes influentes
14 Finaliser le plan d’action national général pour le programme de communication
pour le développement

(suite aux pages suivantes)


Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
122 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Numéro Activité Statut


15 Obtenir l’engagement de la société médicale et des médecins à apporter leur soutien
et coopération
16 Développer et produire un module de formation pour former les responsables
de la communication et d’autres fonctionnaires et organisations clés
17 Élaborer et produire une variété de manuels de formation appropriés. Nombre de ces
manuels devraient être spécifiques à la formation à la communication pour le déve-
loppement d’autres niveaux de formateurs du personnel de l’état civil et du personnel
des statistiques de l’état civil à tous les niveaux. La formation de certains groupes, tels
que les anciens des villages, les chefs tribaux, les accoucheuses traditionnelles, ceux qui
s’occupent des enterrements traditionnels, les personnes illettrées ou semi-illettrées et
celles qui vivent dans des zones rurales dotées de mauvais systèmes de communication,
fera appel à d’autres supports de formation, tels que les outils audiovisuels
18 Constituer deux équipes d’experts :
• Une équipe responsable de la formation en communication pour le développement.
Le premier niveau sera composé de dirigeants de ces catégories, de fonctionnaires et
d’organisations clés (voir chap. III pour plus de détails). La formation à la communica-
tion pour le développement doit être menée en cascade et doit atteindre le niveau
communautaire et des groupes cibles spécifiques. Le personnel de l’état civil et le
personnel des statistiques de l’état civil à tous les niveaux devraient recevoir une
formation à la communication pour le développement, qui devrait être réalisée en
coopération et, dans la mesure du possible, en coordination avec la formation admi-
nistrative/technique/juridique, qui relèverait de la direction
• Une équipe créative chargée de concevoir et mettre en œuvre une campagne
médiatique et générale (une agence de publicité peut être impliquée)
19 Déterminer :
• Les responsables de la communication pour le développement et autres fonction-
naires et organisations clés pour la formation
• La date et le lieu des séminaires de formation et organisation de ces réunions
20 Tenir des séminaires de formation pour les responsables la communication
pour le développement et les fonctionnaires et organisations clés
21 Organiser et réaliser la formation de groupes de publics cibles dans les régions,
et fournir les stagiaires et le matériel appropriés
22 Déterminer l’utilisation de différents outils de communication
23 Déterminer la campagne médiatique globale et produire (après test préalable) le maté-
riel nécessaire pour :
• La presse écrite
• La radio
• La télévision
• Les brochures et dépliants
• Les affiches
• Les panneaux d’affichage
• Internet et les réseaux sociaux
24 Déterminer l’utilisation des relations publiques, y compris les actualités, les éditoriaux,
les communiqués de presse et les événements spéciaux
25 Développer des techniques pour atteindre les groupes cibles spéciaux, tels que les
personnes analphabètes/qui vivent dans des zones rurales où la communication est
mauvaise,
la population autochtone, notamment :
• Des unités d’enregistrement mobiles
• L’éducation des anciens du village, chefs de tribu, et chefs spirituels et religieux
• La formation des accoucheuses traditionnelles
• Des visites périodiques dans les villages par les officiers d’état civil locaux
• Autres
Cette activité devrait être entreprise en conjonction avec l’amélioration des systèmes
administratifs/organisationnels/juridiques/techniques, et devrait inclure la formation
des officiers d’état civil locaux, ce qui incomberait à la direction du programme global
d’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de
l’état civil
26 Préparer un budget détaillé couvrant tous les aspects des dépenses prévues
27 Si nécessaire, revenir vers le gouvernement pour l’approbation de ce budget
Ressources pour le programme de communication pour le développement
123

Numéro Activité Statut


28 Si le gouvernement n’approuve qu’un montant inférieur à celui prévu dans le budget,
il faut revoir le plan de mise en œuvre en conséquence
29 Développer des stratégies d’organisation et de gestion
30 Identifier et mobiliser les ressources humaines nécessaires
31 Former les ressources humaines; si possible, assurer la coordination avec les activités
de formation des officiers d’état civil locaux, etc. de nature organisationnelle/administra-
tive, ce qui relèverait de la responsabilité de la direction du programme global d’amélio-
ration de l’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil
32 Concevoir un système permettant de contrôler efficacement l’impact/l’efficacité
de la stratégie et de procéder aux ajustements nécessaires, le cas échéant. Il convient
d’envisager un feed-back au responsable de projet du programme d’amélioration global
et au comité national
33 Fournir tout le matériel (affiches, brochures, etc.) aux endroits désignés
34 Identifier et signer des contrats avec les partenaires et les exécutants locaux
35 Mener des recherches sur l’impact/efficacité de la stratégie (activité permanente).
Il est important de noter que le suivi de l’avancement du programme de communication
pour le développement, bien qu’il soit étroitement lié à l’avancement et au fonctionne-
ment des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil,
ne doit pas être confondu avec le plan de suivi de l’enregistrement des faits d’état civil
et des statistiques de l’état civil
36 Évaluer/suivre la mise en œuvre à des intervalles déterminés, qui doivent également
refléter les indicateurs de progrès et les outils de vérification. Le calendrier de suivi
suivant en est un exemple :
• 3 mois après le lancement
• 6 mois après le lancement
• 12 mois (un an) après le lancement
• 18 mois après le lancement
• 24 mois après le lancement
• Chaque année par la suite
37 Faire des recommandations ou ajuster le plan initial si nécessaire
38 Rédiger un rapport au gouvernement sur l’impact/efficacité de la stratégie,
avec une liste de recommandations spécifiques
39 Présenter le rapport et les recommandations au gouvernement (à répéter chaque année)

574. La stratégie de communication pour le développement est programmée en trois


phases afin d’atteindre les résultats escomptés en matière de changement comportemen-
tal et social. Les approches stratégiques et les activités spécifiques pour les trois phases
doivent être détaillées dans le plan de travail de mise en œuvre. Les trois phases suggèrent
des étapes basées sur les résultats. Un suivi de près de la mise en œuvre et du comporte-
ment entre les phases permettra aux responsables du programme d’examiner les résultats
et, en conséquence, d’ajuster et de décider des activités pour la phase suivante.

1. Les résultats de la phase 1 seront axés sur :


• L’engagement du gouvernement exprimé au public par des déclarations
• La mise en place d’un mécanisme de coordination de la communication pour le
développement
• De nouvelles recherches entreprises et présentées au public, aux médias de masse
et aux médias sociaux
• Un renforcement du partenariat avec les télécommunications, les fournisseurs
d’accès à Internet, les médias sociaux et les organisations de médias
• Des activités de renforcement des capacités organisées pour divers groupes
• Le ciblage des populations des zones à faible couverture avec des sessions spéciales
• Le développement d’un environnement favorable au niveau communautaire
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
124 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

• La révision, l’adoption et la mise à jour des messages clés pour des canaux et des
supports de communication spécifiques
• La mise au point et l’expérimentation d’un protocole de suivi du comportement.

2. La phase 2 se concentre sur :


• L’intensification de l’engagement communautaire et de la mobilisation sociale
• La diffusion systématique de messages en faveur de l’enregistrement par les mé-
decins de famille, les communautés, les médias sociaux et de masse
• Le développement, le test préalable, l’impression et la diffusion d’autres outils et
matériels de communication visant à accroître la demande
• La réalisation du suivi du comportement.

3. La phase 3 se concentre sur :


• La poursuite de la diffusion de messages pro-enregistrement par le biais des mé-
dias sociaux et traditionnels, de la mobilisation communautaire et de la commu-
nication interpersonnelle
• L’intensification des efforts pour soutenir la demande d’enregistrement à tous les
niveaux
• Le rapport sur les résultats du suivi du comportement
• La réalisation d’un examen de fin de parcours.

B. Calendrier et ressources nécessaires


575. L’une des premières tâches du sous-comité de la communication pour le développement
est d’établir une coordination et une coopération étroites avec le comité national qui super-
vise le programme général d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil, des statis-
tiques de l’état civil et de la gestion de l’identité. Le plan d’action national global comprendrait
un plan de travail de communication pour le développement continu et à long terme.
576. Un programme de communication pour le développement ne peut être mené à bien
de manière indépendante si d’autres priorités et questions liées au cadre juridique et aux
éléments administratifs, y compris la gestion, le fonctionnement et la maintenance des
systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de la ges-
tion de l’identité, ne sont pas établies et mises en œuvre. La coordination et la coopération
sont essentielles.
577. Le programme serait donc mis en place conjointement avec l’organisme responsable
des améliorations de la gestion, du fonctionnement et de la maintenance des systèmes
d’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil, des modifications
législatives et d’autres améliorations de l’enregistrement.
578. Afin de définir le calendrier et les ressources nécessaires aux actions de planifica-
tion et de développement requises pour réaliser le programme de communication pour le
développement, les actions suivantes sont suggérées (une procédure similaire devrait être
suivie pour les activités requises pour le suivi, l’évaluation et la révision) :
a) Dresser une liste des principales tâches d’action de communication pour le
développement, par catégorie, pour lesquelles des plans doivent être établis;
b) Déterminer un calendrier provisoire et réaliste dans lequel ces tâches/événe-
ments de planification et de développement de la communication auront lieu;
c) Décider des ressources humaines qui seront nécessaires pour accomplir ces
tâches (cette mesure devrait être prise pratiquement en même temps que celle
qui figure au paragraphe 558, b, ci-dessus);
d) Dresser un inventaire des personnes disponibles et des tâches auxquelles elles
peuvent être affectées. Déterminer combien d’autres personnes seront néces-
Ressources pour le programme de communication pour le développement
125

saires, et quelles connaissances/formations/expériences seront requises pour


effectuer les tâches qui leur seront confiées;
e) Acquérir les ressources humaines supplémentaires nécessaires. La méthode
la plus économique serait de détacher des personnes dans les services publics
pour la durée requise;
f) Former toutes les personnes qui participeront à la réalisation du programme
de communication pour le développement.
579. La formation à la communication pour le développement doit être menée conjoin-
tement avec les améliorations des aspects administratifs/organisationnels/juridiques/
techniques du projet global d’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits d’état
civil et de statistiques de l’état civil.
580. La formation des officiers d’état civil locaux et du personnel des statistiques d’état
civil, des médecins, des infirmières, des sages-femmes, des entrepreneurs de pompes fu-
nèbres, des personnes qui célèbrent des mariages et prononcent des divorces, entre autres,
en matière administrative, juridique et technique sera du ressort de la direction des sys-
tèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil. La direction
sera responsable de la préparation et de la production de manuels de formation et d’autres
matériels pédagogiques sur la manière de remplir les formulaires d’enregistrement, les
procédures de rapport, etc. ainsi que du financement de tous ces aspects de la formation.
581. Le bureau de la communication pour le développement devrait être chargé de pro-
duire certaines formations spécifiques à des groupes particuliers, y compris des groupes
cibles difficiles à atteindre, tels que les personnes analphabètes qui vivent dans des régions
éloignées, les anciens des villages, les chefs tribaux, les chefs spirituels et religieux, les
accoucheuses traditionnelles et les dirigeants de groupes culturels/ethniques minoritaires
dans le pays. Le soutien de ces publics aidera à la mobilisation progressive de la commu-
nauté pour changer les normes sociales et soutenir l’enregistrement à l’état civil.
582. Dans la mesure du possible, les membres du personnel sélectionnés des systèmes
d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil ayant des compé-
tences particulières en communication seront formés au programme de communication
pour le développement et serviront de personnes ressources pendant la mise en œuvre
de la campagne ED/COM. La nécessité d’une coordination et d’une coopération entre les
deux types de formation est fortement encouragée. La formation des officiers d’état civil
locaux sera particulièrement utile en raison du rôle important qu’ils pourraient jouer au
niveau communautaire pour motiver la population à enregistrer officiellement les faits
d’état civil en temps utile.
583. Il est recommandé d’organiser des séminaires de formation pour les responsables de
l’enregistrement et le personnel des statistiques de l’état civil sur les sites locaux et de tenir
des réunions nationales chaque année ou chaque semestre. Dans certaines circonstances,
il peut être intéressant de faire venir le personnel d’enregistrement local dans une zone
urbaine centrale. D’autres méthodes de formation comprennent des tournées de présen-
tation itinérantes.
584. Parmi les autres activités couvertes par le présent Manuel figurent les outils et les
techniques permettant d’atteindre des groupes cibles particuliers et des populations moins
privilégiées, notamment les unités d’enregistrement mobiles, l’éducation des anciens des
villages, des chefs de tribus, des leaders spirituels et des accoucheuses traditionnelles, ainsi
que les visites périodiques dans les villages par les officiers d’état civil locaux. Dans cer-
taines circonstances, il peut être efficace de demander à un officier d’état civil local de
« s’installer » sur le marché local le jour le plus fréquenté de la semaine.
585. Des supports de formation spéciaux appropriés utilisant des éléments graphiques
devraient être préparés pour l’éducation des anciens des villages, des chefs tribaux et des
accoucheuses traditionnelles si le niveau d’alphabétisation de ces groupes est faible. La
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
126 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

préparation de ce matériel devrait être assurée sous la direction du bureau de la commu-


nication pour le développement.
586. Les actions requises bien avant qu’un plan de travail puisse être préparé pour amé-
liorer les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil se
composent de trois éléments principaux :
a) Le cadre juridique, y compris la législation et les règlements;
b) Les procédures administratives et organisationnelles, y compris la gestion, le
fonctionnement et la maintenance, ce qui pourrait aussi inclure l’informatisa-
tion des systèmes d’enregistrement;
c) Le programme de communication pour le développement pour un enregistre-
ment efficace.
Le travail de planification du programme de communication pour le développement de-
vrait commencer après le lancement des activités prévues aux points a et b ci-dessus, car
certains aspects de la communication dépendront en partie de ces autres composantes,
qui peuvent nécessiter jusqu’à deux ans de préparation (ou plus).
587. S’il n’existe pas de système national d’enregistrement des faits d’état civil standar-
disé dans le pays, l’organisme national de statistique ou son équivalent peut lancer un pro-
gramme global d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques
de l’état civil qui comprend un programme de communication pour le développement.
588. Un plan unifié de renforcement des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil
et de statistiques de l’état civil qui traite de chaque aspect des systèmes peut séparer ce qui
est possible maintenant de ce qui peut être reporté pour une action future afin que l’action
puisse être concentrée sur les problèmes et les solutions ayant le plus grand potentiel de
succès, selon ce qui est jugé nécessaire et les ressources financières disponibles. Des efforts
devraient être déployés pour mettre en œuvre un programme global et complet d’amé-
lioration de ces systèmes, y compris le programme de communication pour le développe-
ment, dans un délai précis avec les ressources disponibles.
589. Une équipe d’experts peut être organisée par le bureau de la communication pour
le développement pour entreprendre la tâche de lancement de la campagne : a) au niveau
national (ou dans les systèmes décentralisés de l’État ou de la province), b) au niveau régio-
nal, et c) au niveau local. Cette approche peut être reproduite autant de fois que nécessaire.
Un calendrier devrait être adopté. De même, tous les autres éléments de la stratégie de
communication pour le développement devraient être programmés et budgétisés.
590. Il peut être demandé à des agences et ONG internationales, régionales, bilatérales
d’accorder leur coopération financière au programme de communication pour le déve-
loppement afin de compléter les efforts du gouvernement. L’engagement à long terme en
faveur d’un programme de communication pour le développement ne peut être assuré que
par le gouvernement, car l’aide extérieure peut s’avérer temporaire.
591. Outre les experts en communication du bureau du directeur général de l’état civil
(ou équivalent), l’équipe doit comprendre des personnes ayant des compétences en ma-
tière de planification de programmes à long terme et de préparation de plans financiers/
budgétaires.
592. Le calendrier suggéré ci-dessous peut être ajusté si des circonstances imprévues sus-
ceptibles de retarder la mise en œuvre des activités se présentent. Le programme de com-
munication pour le développement devrait comprendre les éléments suivants :
a) Avant qu’un bureau de la communication pour le développement ne soit en
activité, il faudra consacrer du temps à la préparation d’un budget pour l’étape
initiale de pré-planification détaillée et de pré-mise en œuvre du bureau de la
communication pour le développement, ainsi que pour obtenir l’approbation
du ministère et l’engagement des ressources financières nécessaires pour la
Ressources pour le programme de communication pour le développement
127

période précédant l’obtention de l’approbation du programme global par le


gouvernement (comité national) (durée estimée : trois mois);
b) Mise en place, dotation en personnel et organisation du bureau de la commu-
nication pour le développement (durée estimée : trois mois);
c) Les premières tâches du bureau devraient être d’identifier les domaines pro-
blématiques, de développer des objectifs et des buts, et de formuler un concept
de communication pour le développement et de le présenter au gouvernement.
Un sous-comité de la communication pour le développement sera impliqué au
cours de cette phase. La présentation au gouvernement devrait inclure un plan
national et le programme d’amélioration global selon le budget proposé par
le comité national, ce qui demandera beaucoup de temps et de travail. Le ca-
lendrier dépend du travail déjà effectué par le bureau du directeur général de
l’état civil (ou équivalent) pour documenter notamment les systèmes actuels
et leurs lacunes ou les domaines problématiques. Si une étude approfondie a
déjà été menée pour déterminer l’état actuel des systèmes d’enregistrement
des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil du pays et que les problèmes
ont été identifiés, un délai plus court sera nécessaire. Un autre facteur consiste
à savoir si le pays a déjà réalisé une étude de faisabilité du type décrit par le
Programme international visant à accélérer l’amélioration des systèmes d’éta-
blissement des statistiques de l’état civil et d’enregistrement des faits d’état
civil afin d’aider les pays à concevoir et à mener des réformes autonomes. La
préparation du plan proposé au gouvernement devrait pouvoir se faire dans
les huit mois suivant la mise en place du bureau de la communication pour le
développement. Cela pourrait toutefois prendre jusqu’à un an ou plus, selon
l’aide disponible auprès d’autres ministères et agences. De plus, le recours à
des consultants externes pourrait raccourcir cette phase (durée estimée : au
moins huit mois);
d) Le calendrier global dépendra dans une certaine mesure des ressources dispo-
nibles. Par exemple, s’il est possible d’engager des consultants externes pour
donner des conseils sur la stratégie globale de communication pour le déve-
loppement et peut-être pour aider à la conception et à la production de cer-
tains matériels imprimés, ce segment de la phase de planification pourrait être
quelque peu raccourci, mais cette étape nécessiterait un temps et des ressources
financières et humaines considérables. Il faut prévoir au moins 15 mois, voire
plus, et si tout le travail doit être effectué « en service » par le personnel du
gouvernement, le délai peut être plus long. Entre le moment où le sous-comité
de la communication pour le développement est créé et le lancement de la mise
en œuvre de la stratégie, il faudra compter au moins 24 mois. Il convient de
noter que le matériel à utiliser, tel que les panneaux d’affichage, les affiches, les
bannières, les brochures et les dépliants, doit être conçu, produit et mis à dispo-
sition pendant plusieurs années, au moins jusqu’à ce que le taux d’enregistre-
ment devienne satisfaisant. On peut envisager d’autres sources de financement
pour assurer une mise en œuvre efficace, des sources non gouvernementales
même pour certaines composantes ainsi que pour la durabilité ultérieure et le
coût de la reproduction, de la transmission et de la diffusion;
e) Il faudra déterminer les ressources humaines et financières nécessaires au
lancement de la mise en œuvre, à son fonctionnement pendant une période
déterminée (par ex., un an), ainsi qu’au suivi et à l’évaluation continus. Si des
ajustements à la stratégie sont jugés nécessaires, des ressources supplémen-
taires seraient requises pour atteindre les objectifs et buts souhaités (durée
estimée : au moins six mois);
f) Une formation sera nécessaire pour les responsables et le personnel de l’enre-
gistrement, ainsi que pour le personnel des statistiques de l’état civil à tous les
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
128 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

niveaux, ainsi que pour les principales parties prenantes telles que les méde-
cins, les infirmières, les sages-femmes, les religieux, toutes les personnes qui cé-
lèbrent des mariages, les entrepreneurs de pompes funèbres, les chefs de village,
les responsables communautaires et les dirigeants d’autres groupes cibles. Elle
devrait comporter des améliorations administratives/juridiques/techniques de
l’enregistrement général, des systèmes et des manuels d’instruction spécifiques
à chaque sujet, préparés par la direction. La formation sera placée sous la juri-
diction de la direction, qui fournira les ressources financières nécessaires à ce
volet du programme. Cette formation par la direction sera étroitement coor-
donnée avec le programme de communication pour le développement.
593. Les annexes du présent Manuel comprennent un modèle de planification.

C. Partenariats
594. Afin de maximiser l’efficacité et l’efficience des systèmes d’enregistrement des faits
d’état civil et de statistiques de l’état civil et du programme de communication pour le
développement, il est important qu’ils soient coordonnés avec d’autres programmes entre-
pris dans le pays, tels que des programmes parrainés par le FNUAP, l’UNICEF, le PNUD,
l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’OMS ou des
ONG, ou des programmes s’occupant de planification familiale, de soins de santé mater-
nelle et infantile, d’immunisation et de nutrition. Il convient en outre d’obtenir la coopé-
ration d’organisations régionales s’occupant de développement social et économique, de
droits de l’homme et de développement durable.
595. Ces organisations/agences disposeront déjà d’infrastructures dans le pays et leur
coopération sera très précieuse. Elles peuvent contribuer en imprimant du matériel de
communication et d’éducation, tel que des brochures, dépliants et panneaux, et s’impli-
quer dans toutes les autres activités de la stratégie.
596. Le rôle des ONG peut être résumé comme suit :
a) Diverses ONG opérant au niveau national peuvent être importantes pour
l’éducation de la population, notamment les associations de planification fa-
miliale, les organisations de femmes, les associations d’éducation sexuelle, les
groupes de soutien environnemental, les organisations au service des jeunes,
les clubs civiques et les associations de chefs religieux;
b) Certaines de ces organisations peuvent être de précieuses sources d’informa-
tion pour la conception de la stratégie et des matériels;
c) Les organisations au service des jeunes peuvent bénéficier de la réception de
matériel élaboré pour les écoles et peuvent compléter ce matériel par des mes-
sages de soutien dans leur propre matériel. Cela permettra de renforcer le pro-
gramme scolaire;
d) Les clubs civiques, les associations de parents d’élèves et de professeurs, et les
groupes de chefs religieux doivent être sensibilisés à la raison pour laquelle des
contenus éducatifs spécifiques à la population sont proposés et doivent être
tenus informés de l’évolution des projets. Cela peut permettre le recours à ces
groupes pour obtenir le soutien communautaire lorsqu’un projet se heurte à
une opposition.
597. Des enseignants/éducateurs qualifiés sont essentiels à la réussite d’un programme
d’éducation à la vie familiale. Ils pourraient également avoir une influence majeure sur
l’enseignement de la nécessité et des raisons de l’enregistrement des faits d’état civil, ainsi
que sur les nombreux avantages qu’en retirent les individus, les familles, la communauté et
le pays. Une stratégie clé devrait garantir la participation de toutes ces organisations et des
professionnels intéressés/impliqués, tels que les médecins, les infirmières et les enseignants.
Ressources pour le programme de communication pour le développement
129

D. Identification et mobilisation des ressources


humaines nécessaires
598. Examinez les plans d’action proposés et classez les activités par catégories en dési-
gnant la ou les personnes les plus qualifiées pour étudier les documents traitant de l’éva-
luation de l’état actuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques
de l’état civil. Estimez le temps nécessaire pour effectuer une évaluation approfondie ainsi
que le temps dont le comité national aura besoin pour effectuer une évaluation approfon-
die de ces systèmes, le temps nécessaire pour accomplir les tâches suivantes, et les res-
sources humaines qui devront être impliquées :
a) Définition de buts et d’objectifs spécifiques et élaboration d’une stratégie globale;
b) Formulation d’un plan d’action national de communication pour le développement;
c) Obtention d’un engagement de soutien et de coopération de la société médicale/
des médecins.
Utilisez les modèles donnés en annexe comme guide pour l’identification et la mobilisa-
tion des ressources humaines nécessaires. Estimez les ressources humaines et le temps qui
seront nécessaires pour chacune des étapes.
599. Il est nécessaire de préparer un catalogue de toutes les ressources humaines dis-
ponibles et d’entamer le processus d’adéquation entre celles-ci et les tâches à accomplir.
Lorsqu’il y a une tâche mais personne pour l’accomplir, il faut trouver la ou les personnes
appropriées et fournir la formation et les ressources nécessaires pour effectuer le travail.
Le niveau le plus difficile auquel programmer les ressources humaines appropriées sera
celui de la communauté locale, mais il est crucial pour le succès de la stratégie de trouver
des communicateurs efficaces, qui peuvent en particulier transmettre le message de per-
sonne à personne et qui soient des personnes respectées au sein de cette communauté,
pour accomplir cette partie de la tâche.
600. La technique de communication la plus efficace dans les pays en développement
est généralement le contact de personne à personne. Des personnes respectées dans la
communauté ou leaders d’opinion locaux devraient être recrutés pour transmettre des
informations aux personnes de leur propre communauté, en particulier parmi les groupes
cibles composés d’analphabètes, de pauvres, de populations autochtones, et aux personnes
qui vivent dans des communautés rurales éloignées.
601. Toutes les tâches qui doivent être accomplies au niveau national/du siège doivent
être ventilées et classées en fonction de celles qui doivent être accomplies en collabora-
tion avec les niveaux d’administration régionaux, provinciaux ou étatiques, et enfin les
activités au niveau local/communautaire. Dans la mesure du possible, il est nécessaire de
dresser la liste des personnes qui seront responsables de chaque tâche.
602. Dans les cas où l’organisme national de statistique n’est pas responsable des statis-
tiques de l’état civil (tâche pouvant incomber au Ministère de la santé), il doit toujours être
invité à faire partie de l’équipe nationale qui dirige le programme d’amélioration, puisqu’il
est à la tête du système national des statistiques et qu’il a donc un intérêt direct dans des
statistiques de haute qualité. De plus, l’organisme national de statistique peut disposer,
outre son bureau central, de bureaux régionaux et de personnel qui pourraient être très
utiles au moment de mener le programme de communication pour le développement à ces
niveaux. Il faut également impliquer les autorités électorales, le registre de la population et
le service des identifications, s’ils sont établis dans le pays, car ils figurent également parmi
les principaux utilisateurs des données d’enregistrement. Dans certains pays, le système
judiciaire et le Ministère de l’intérieur jouent un rôle important dans l’enregistrement des
faits d’état civil. Il est donc important d’obtenir leur coopération.
603. La meilleure façon de mettre en œuvre la stratégie de communication pour le déve-
loppement consiste à faire appel à une équipe chargée de l’assurer en cascade, en commen-
çant par la capitale et en descendant vers les régions, les zones locales et, si nécessaire, les
individus ou des groupes cibles spécifiques.
131

Chapitre V
Mise en œuvre du programme
de communication pour le développement
Aperçu
Il est important de mettre en place un système de contrôle en amont, en conjonction avec
une stratégie, pour servir de mécanisme de mesure des changements dans le temps, qui peut
ensuite être attribué aux interventions de communication pour le développement. Le suivi
comportemental est une alternative innovante qui présente plusieurs atouts uniques :
• Il permet de suivre les comportements de tous les publics ou parties prenantes visés par
le biais d’indicateurs de substitution, et de mesurer l’efficacité des programmes de com-
munication pour le développement;
• Il est de nature participative et sert d’outil pour renforcer l’autonomie des populations
dans les communautés où des interventions de changement sont mises en œuvre;
• Un suivi répété et continu est intégré à la mise en œuvre du programme, ce qui permet de
mesurer les changements dans le temps;
• Le suivi comportemental participatif, tout en répondant aux questions « comment », four-
nit également un mécanisme permettant d’identifier les améliorations nécessaires dans
la conception et la mise en œuvre des programmes afin de former une boucle de feed-
back programmatique solide.
Les principaux indicateurs suivants doivent être mesurés :
• Nombre de parents et de personnes soignantes qui peuvent expliquer la procédure d’en-
registrement;
• Nombre de personnes soignantes qui peuvent citer un avantage de l’enregistrement des
faits d’état civil en temps voulu;
• Nombre de parents et de personnes soignantes qui changent d’avis et déclarent n’avoir au-
cune réserve ni objection à l’enregistrement de la naissance de leurs enfants;
• Nombre d’actes d’état civil enregistrés.
Avec les conseils d’un spécialiste du suivi des comportements, les exemples suivants d’indi-
cateurs intermédiaires de changement de comportement peuvent être suivis par rapport aux
données de base, intermédiaires et finales sur le changement de comportement :
• Pourcentage (ou proportion) de législateurs/décideurs politiques/chefs de village qui sont
publiquement favorables à l’enregistrement en temps voulu de tous les faits d’état civil;
• Pourcentage de ressources financières et humaines du programme d’amélioration de
l’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil qui sont disponibles
pour les activités de communication;
• Proportion de médias de masse/médias sociaux qui affichent régulièrement des argu-
ments probants en faveur de l’enregistrement pour contrer les sentiments défavorables à
l’enregistrement par le biais des médias de masse et plateformes en ligne;
• Pourcentage de personnes (ventilé par niveau d’éducation, richesse, âge, sexe, origine
ethnique/religieuse/minoritaire et handicap) qui connaissent les procédures d’enregistre-
ment et prennent les mesures/consacrent les ressources nécessaires pour enregistrer tous
les événements d’état civil dans la famille;

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Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
132 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

• Proportion de communautés ayant eu la possibilité de dialoguer avec un officier d’état


civil au cours des trois derniers mois;
• Proportion de la population définie qui estime pouvoir soumettre un feed-back et se
plaindre au prestataire de services et obtenir une réponse en temps utile;
• Proportion de la population ayant participé à une réunion publique en faveur de l’enre-
gistrement.

A. Lancement du programme
604. L’une des premières étapes de la phase de mise en œuvre du programme de commu-
nication pour le développement consiste à fixer une date pour le lancement le plus efficace
possible de la mise en œuvre de la stratégie. Dans un pays à forte population rurale/agri-
cole, il serait préférable de ne pas lancer le programme pendant les saisons de plantation
ou de récolte. En outre, lors du choix de la date la plus appropriée pour le lancement de la
campagne, il serait préférable d’éviter une campagne de recensement de la population ou
une période d’élections présidentielles/parlementaires.
605. Une autre approche consiste à choisir le mois où la législation la plus récente en
matière d’enregistrement des faits d’état civil a été promulguée (ou est entrée en vigueur).
Une stratégie efficace sera de désigner un mois donné « mois de l’enregistrement » sur une
base annuelle, comme cela se fait aux Philippines, où le mois de février a été ainsi désigné
par le Président. Avec le temps, le public en connaîtra l’existence, l’objectif et les avantages,
ainsi que le moment et la manière de procéder, ce qui sera très utile dans le cadre du pro-
gramme général d’amélioration de l’enregistrement.
606. Pour déterminer la date de lancement de la stratégie, il faut prévoir suffisamment
de temps pour la production de tout le matériel nécessaire, des sessions de formation du
personnel clé, y compris les officiers d’état civil locaux et les chefs communautaires, la
conception de la campagne médiatique globale et les segments de la stratégie relatifs aux
relations publiques. Il convient donc de se renseigner préalablement sur les horaires dans
les médias commerciaux et de faire des réservations provisoires.
607. Une fois le moment du lancement finalisé, il faut procéder aux réservations défini-
tives dans les médias commerciaux, ainsi qu’à la rédaction des communiqués de presse et
des dossiers d’information destinés aux médias. À ce stade, il est nécessaire de finaliser
les plans visant à utiliser les médias libres tels que les programmes d’affaires publiques,
les articles d’actualité, les avis d’événements communautaires, les spots radio et télévisés
du service public, les publications pour les groupes de femmes, les associations sociales et
scolaires, les clubs de service et les médias de développement agricole et, le cas échéant, le
journal du parti gouvernemental. Dans le même temps, l’Internet et les réseaux sociaux
devraient être utilisés et il convient donc d’y assurer également une large présence.
608. Des personnes appropriées doivent être désignées pour s’assurer que chaque tâche
est traitée et correctement réalisée, notamment en faisant appel à toutes les personnes
adéquates pour le lancement, telles que le chef de l’État, les ministres, les personnalités
politiques influentes au niveau régional/provincial/étatique et local et les dirigeants com-
munautaires/faiseurs d’opinion publique.

B. Suivi et évaluation
609. Il est prévu qu’un comité national global supervise tous les aspects du programme
d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil, des statistiques de l’état civil et de
gestion de l’identité, y compris les améliorations juridiques, administratives et de gestion,
ainsi qu’un sous-comité de la communication pour le développement qui travaillera en
étroite collaboration avec lui.
Mise en œuvre du programme de communication pour le développement
133

610. Le programme d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil et des statis-
tiques de l’état civil comprendra un plan de suivi et d’évaluation afin d’en suivre les pro-
grès, les opérations, l’impact et l’efficacité. Un autre plan devrait être élaboré pour suivre
le programme de communication pour le développement. Bien qu’ils soient étroitement
liés, le suivi du programme global ne doit pas être confondu avec le plan de suivi de la
communication pour le développement.
611. La responsabilité de l’établissement et de l’exécution des procédures de suivi et
d’évaluation primordiales pour chacun d’entre eux devrait être confiée à des autorités
désignées. Pour les aspects liés à la communication pour le développement du programme
d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil,
cette tâche pourrait être assignée à l’agent de recherche et de planification du bureau de la
communication pour le développement.
612. La responsabilité ultime du suivi et de l’évaluation de l’ensemble des systèmes d’en-
registrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil, ainsi que de la vigilance
constante visant à garantir que les procédures approuvées sont utilisées et, le cas échéant,
que des mesures correctives sont prises, est une fonction essentielle du bureau responsable
des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil, comme
le bureau du directeur général de l’état civil/bureau des statistiques de l’état civil.
613. Pour assurer un suivi efficace des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et
de statistiques de l’état civil ainsi que du programme spécifique de communication pour
le développement, il faut déterminer le type d’informations en retour requises, qui les
fournira, quand et à qui. La manière dont ces informations seront évaluées doit être déter-
minée avant la mise en œuvre, tout comme les critères d’ajustement.
614. Une méthode d’estimation de l’impact du programme de communication pour le
développement peut s’appuyer sur les coefficients d’enregistrement de divers événements
d’état civil dans différentes communautés ciblées par la stratégie.
615. Cette analyse et cette évaluation produiront des informations sur les taux passés de
couverture de l’enregistrement par type de fait d’état civil, et ce pour l’ensemble du pays et
par régions et localités géographiques, de préférence sur une base mensuelle. Les données
sur les enregistrements tardifs, en particulier les naissances et les décès, et sur la qualité
des informations devraient être incluses.
616. Il est nécessaire de déterminer une répartition géographique précise pour suivre
l’impact du programme d’amélioration. Les chiffres d’enregistrements passés devraient
ainsi être donnés sous forme de graphique et couvrir les trois années précédant le mois
de lancement, en indiquant les enregistrements réels sur une base mensuelle pour chaque
région. Pour les enregistrements tardifs, il est recommandé de procéder séparément des
enregistrements actuels. L’accent devrait être mis sur les zones géographiques connues
pour avoir des groupes cibles difficiles à atteindre, comme les personnes analphabètes qui
vivent loin des bureaux d’enregistrement et où les transports sont difficiles.
617. Afin de pouvoir évaluer les chiffres de l’enregistrement, la direction de l’état civil doit
s’assurer que la déclaration des faits d’état civil se fait sans heurts, qu’ils sont traités rapide-
ment et que les chiffres de l’enregistrement sont disponibles pour différents niveaux géo-
graphiques. Les officiers d’état civil locaux doivent être invités à transmettre rapidement au
bureau du directeur général de l’état civil des rapports sur le nombre d’enregistrements en
cours (et tardifs) de naissances vivantes, de morts fœtales et autres décès, de mariages et de
divorces.
618. L’objectif du processus de suivi est d’évaluer dans quelle mesure le programme
d’amélioration peut avoir contribué à accroître la couverture de l’enregistrement des faits
d’état civil. Toute augmentation des taux relatifs aux faits d’état civil actuellement enre-
gistrés pourrait être une indication de l’impact du programme. S’il n’y a pas eu d’augmen-
tation du nombre d’enregistrements, d’autres actions sont nécessaires en termes de ren-
forcement des activités de communication ou de réorientation de celles-ci. Une attention
particulière devrait être accordée aux zones où se trouvent des groupes ethniques et diffi-
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
134 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

ciles à atteindre, afin d’apprendre à quels égards les conditions traditionnelles/culturelles,


les manquements ou les déficiences dans le système d’enregistrement ont été des facteurs
dissuasifs pour l’enregistrement.
619. Le pourcentage d’événements, tels que les naissances et décès, qui sont enregistrés
par rapport au nombre total d’événements qui se sont effectivement produits est appelé
taux d’enregistrement et constitue une mesure très significative. L’objectif est que tout
événement survenant dans une juridiction soit enregistré à une date aussi proche que pos-
sible de celle où il s’est produit. Le programme de communication pour le développement
devrait s’efforcer de transmettre ce message à l’ensemble de la population du début à la fin
de la mise en œuvre.
620. Par exemple, le bureau compétent du directeur général de l’état civil et le bureau des
statistiques de l’état civil peuvent utiliser des techniques indirectes d’estimation démogra-
phique pour évaluer la performance générale des systèmes. Le système de double enregis-
trement est un outil précis permettant d’évaluer l’exhaustivité de l’enregistrement et de
déterminer les domaines dans lesquels l’enregistrement est insuffisant. Pour plus de dé-
tails sur la manière de procéder à une évaluation quantitative et qualitative par des mé-
thodes directes ou indirectes des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de sta-
tistiques de l’état civil, il convient de consulter le Manuel des systèmes d’enregistrement des
faits d’état civil et de statistiques de l’état civil : gestion, fonctionnement et tenue, première
68 Manuel des systèmes d’enre- révision68 . Le bureau de la communication pour le développement devrait travailler en
gistrement des faits d’état civil étroite coordination avec ces bureaux afin d’obtenir les indicateurs nécessaires pour éva-
et de statistiques de l’état civil : luer globalement l’impact de ces activités.
gestion, fonctionnement et
tenue, première révision 621. Par exemple, pour établir une estimation de la population, on se base sur les chiffres
(à paraître), chap. IV. du dernier recensement, en tenant compte des taux bruts de natalité et de mortalité obte-
nus auprès de l’office des statistiques du pays. Il pourrait y avoir 40 naissances et 12 décès
pour 1 000 habitants, ce qui donne un taux d’accroissement naturel d’environ 28 pour
1 000. Ce chiffre peut être révisé après application des taux nationaux de fécondité par âge
dans la population féminine en âge de procréer. Le taux actuel d’enregistrement des nais-
sances vivantes correspondrait donc au pourcentage de naissances qui ont été enregistrées
par rapport au nombre estimé de naissances qui auraient effectivement eu lieu.
622. Ces comparaisons entre les naissances et les décès estimés (attendus) et ceux qui ont
été enregistrés doivent être ventilées au niveau de petites zones, ce qui permet de zoomer
sur les districts et villages présentant les écarts les plus considérables. Il peut être efficace
de présenter les informations sur l’enregistrement obtenues sous forme de tableau, tant
pour l’ensemble du pays que par région et zone locale. Ces tableaux pourraient être le fruit
d’un effort combiné de l’équipe de suivi et de l’équipe d’évaluation.
623. Chacune des activités mises en œuvre dans le cadre de la communication pour le
développement doit faire l’objet d’un suivi attentif. Par exemple, en ce qui concerne l’im-
pact et l’efficacité du programme de relations publiques, il convient de mettre en place
un moyen systématique et continu d’étudier les nouvelles, principalement en coupant les
articles d’actualité et en suivant les programmes sur l’enregistrement et les bulletins d’in-
formation à la radio et à la télévision. Cela permettra à l’équipe de communication pour
le développement non seulement de suivre et de mesurer la couverture médiatique, mais
aussi de voir les possibilités d’obtenir une couverture future.
624. Le suivi des contributions de la communication pour atteindre les objectifs généraux
du programme est un défi et nécessite les conseils techniques d’un spécialiste du suivi et
de l’évaluation des comportements. Un système de suivi solide doit être mis en place avec
des ressources adéquates. Les praticiens de la communication comprennent l’importance
du suivi dans le cycle de programmation de la communication pour le développement
afin que l’on puisse procéder à l’attribution de la planification et de la replanification de
la communication fondée sur les faits. Un suivi rigoureux soutient également le processus
Mise en œuvre du programme de communication pour le développement
135

d’apprentissage, de sorte que des ajustements peuvent être apportés chaque année ou plus
fréquemment.
625. Il existe deux grands types de suivi de la communication pour lesquels il faut pré-
voir des indicateurs et des méthodes de mesure :
a) Le suivi de la mise en œuvre ou du processus permet de suivre la mise en
œuvre des activités et leurs résultats (par ex., les titres et le nombre de ma-
tériels produits, le nombre de formations organisées et de participants, ou le
nombre et le type de discussions communautaires organisées). Pour la com-
munication pour le développement, ce type de suivi mesure également la por-
tée, la satisfaction, la qualité, l’opportunité et la participation;
b) Le suivi et l’évaluation des comportements permettent de suivre les chan-
gements de comportement afin de mesurer les changements souhaités dans
les connaissances, attitudes et pratiques au fil du temps, qui peuvent ensuite
être attribués aux différentes modalités de mise en œuvre de la communica-
tion pour le développement. Le suivi des comportements permet de suivre les
changements dans les trois niveaux de comportement (le savoir, le sentiment
et l’action) parmi les groupes de participants ou parties prenantes visés en
utilisant des indicateurs de substitution.
626. Il est important de mettre en place un système de contrôle en amont, en conjonction
avec une stratégie. Cela sert de mécanisme pour mesurer les changements dans le temps,
qui peuvent ensuite être attribués aux interventions de communication pour le développe-
ment. Le suivi comportemental est une alternative innovante qui présente plusieurs atouts
uniques :
• Il permet de suivre les comportements de tous les publics ou parties prenantes vi-
sés par le biais d’indicateurs de substitution, ce qui permet de mesurer l’efficacité
des programmes de communication pour le développement;
• Il est de nature participative et sert donc d’outil pour renforcer l’autonomie des
populations dans les communautés où des interventions de changement sont
mises en œuvre;
• Un suivi répété et continu est intégré à la mise en œuvre du programme, ce qui
permet de mesurer les changements dans le temps;
• Le suivi comportemental participatif, tout en répondant aux questions « com-
ment », fournit également un mécanisme permettant d’identifier les améliora-
tions nécessaires dans la conception et la mise en œuvre des programmes afin de
former une boucle de feed-back programmatique solide.
627. En résumé, le suivi comportemental participatif permet de mesurer la mise en œuvre
du programme. Il permet à un programme de déterminer les résultats du programme plus
directement attribuables à l’intervention, et saisit spécifiquement les processus par les-
quels ces résultats sont atteints.
628. Il est essentiel de se mettre d’accord sur les résultats en matière de comportement
et sur les indicateurs permettant de les mesurer. En fonction des résultats prioritaires en
matière de comportement, des résultats liés au changement social, et des activités qui sont
approuvées chaque année par le comité et financées, le sous-comité de la communica-
tion pour le développement devrait décider d’un nombre gérable d’indicateurs prioritaires
pour le processus et pour le changement de comportement à suivre et à mesurer.
629. Les indicateurs fournissent des moyens simples et fiables de mesurer le changement.
Ils peuvent également être considérés comme des résultats comportementaux qui sont
réécrits en termes mesurables. À des fins de suivi, ils ne sont pas utilisés pour évaluer le
résultat final ou l’impact des interventions. Ils servent plutôt de « marqueurs de pro- 69 Behaviour Change Communi-
grès »69. Ils aident à déterminer si un changement de comportement et un changement cation in Emergencies: A UNICEF
social sont en cours, ainsi que la direction de ce changement. Ce sont ces informations qui Toolkit (2006).
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
136 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

détermineront si les activités, produits et résultats intermédiaires sont en voie d’atteindre


les objectifs du programme.
630. Pour des raisons pratiques et de gestion, il est important que le sous-comité de la
communication pour le développement convienne de quelques indicateurs de mise en
œuvre et de résultats comportementaux essentiels à mesurer et à rapporter périodique-
ment pour chaque catégorie.
631. Ensuite, un plan de suivi doit être élaboré, avec un accord sur les informations qui
seront collectées, les indicateurs à mesurer, la méthode et les outils à utiliser, à partir de
quelle(s) personne(s), par qui, quand et à quel coût.
632. Il est également nécessaire d’élaborer des formulaires de rapport faciles à utiliser, en
tenant compte du temps qu’il faudra à un superviseur pour lire les formulaires de suivi et
pour remplir le formulaire de rapport. Le suivi devrait être un processus participatif, al-
lant de la préparation des outils de collecte de données à l’analyse des données, en passant
par l’examen des rapports de suivi, l’étude de ceux-ci avec le personnel, les partenaires et
les autres parties prenantes, et la délégation de tâches pour traiter les questions qui néces-
sitent une attention immédiate et celles qui peuvent être traitées ultérieurement.
633. Les résultats des changements de comportement doivent être suivis, mesurés et
communiqués.
634. Le tableau 9 présente un exemple de résultats souhaités et d’indicateurs mesurables
pour la stratégie de communication pour le développement.

Tableau 9
Résultats comportementaux et indicateurs que la naissance d’un enfant est enregistrée

Les parents et les soignants remplissent l’enregistrement des naissances de leurs enfants
Résultat comportemental Expression de l’indicateur
Connaître le processus d’enregistrement Nombre de parents et de personnes soignantes
qui peuvent expliquer la procédure d’enregistrement
Nombre de parents et de personnes soignantes
dans la communauté
Pouvoir expliquer l’importance Nombre de soignants qui peuvent citer un avantage
de l’enregistrement des faits d’état civil de l’enregistrement des événements d’état civil en temps voulu
Nombre de parents et de personnes soignantes
dans la communauté
Surmonter les hésitations Nombre de parents et de personnes soignantes qui changent
en matière d’enregistrement de position et déclarent n’avoir aucune réserve ni aucune barrière
à l’enregistrement de la naissance de leurs enfants
Nombre de parents et de personnes soignantes dans la communauté
Accomplir l’enregistrement des faits Nombre de faits d’état civil enregistrés
d’état civil dans un délai d’un mois Nombre de faits d’état civil estimés dans une communauté
à compter de l’événement

635. L’obtention de ces résultats ou d’autres résultats en matière de comportement dépend


d’une hiérarchie de résultats intermédiaires. En matière de communication, le processus
est important pour obtenir des résultats à la fois ultimes et intermédiaires en matière de
changement de comportement. Un exemple d’indicateur de processus est le « pourcentage
de femmes participant à une réunion communautaire sur l’enregistrement des faits d’état
civil qui ont estimé que leur opinion contribuait à résoudre le problème ».
636. Avec les conseils d’un spécialiste du suivi des comportements, les exemples suivants
d’indicateurs intermédiaires de changement de comportement peuvent être suivis par rap-
port aux données de base, intermédiaires et finales sur le changement de comportement :
Mise en œuvre du programme de communication pour le développement
137

• Pourcentage (ou proportion) de législateurs/décideurs politiques/chefs de village


qui sont publiquement favorables à l’enregistrement en temps voulu de tous les
faits d’état civil;
• Pourcentage des ressources financières et humaines du programme d’améliora-
tion de l’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil qui
sont disponibles pour les activités de communication;
• Proportion des médias de masse et des médias sociaux qui affichent régulière-
ment des arguments probants en faveur de l’enregistrement pour contrer les sen-
timents défavorables à l’enregistrement par le biais des médias de masse et des
plateformes en ligne;
• Pourcentage de personnes (ventilé par niveau d’éducation, richesse, âge, sexe, ori-
gine ethnique/religieuse/minoritaire et handicap) qui connaissent les procédures
d’enregistrement et prennent les mesures nécessaires (ou consacrent les ressources
nécessaires) pour enregistrer tous les événements d’état civil dans la famille;
• Proportion de communautés ayant eu la possibilité de dialoguer avec un officier
d’état civil au cours des trois derniers mois;
• Proportion de la population définie qui estime pouvoir soumettre un feed-back
et se plaindre au prestataire de services et obtenir une réponse en temps utile;
• Proportion de la population ayant participé à une réunion publique en faveur de
l’enregistrement.
637. Un plan de suivi complet doit comprendre des données qualitatives et quantitatives.
638. Les données qualitatives sont valables lorsqu’elles ont été rigoureusement collectées,
analysées et acceptées par les parties prenantes. Nombre d’organisations et de gouverne-
ments éprouvent encore des difficultés à allouer des ressources suffisantes pour mettre en
place des mécanismes de suivi de la communication, qu’ils soient qualitatifs ou quantita-
tifs. Les méthodologies qualitatives reconnues suivantes pourraient être introduites :
• Changement le plus significatif
• Discussions de groupe (qui peuvent également être quantitatives)
• Conseils d’information communautaires
• Étude de cas
• Cartographie des résultats.
639. Les méthodologies quantitatives adaptées au suivi de la communication com-
prennent les enquêtes, les entretiens avec des informateurs clés et les discussions de groupe.
640. Le suivi, la recherche et l’évaluation commenceront, dans la mesure du possible, après
réception des rapports sur l’enregistrement pour le premier mois de mise en œuvre de la stra-
tégie de communication pour le développement et se poursuivront à long terme. Des recom-
mandations pour toute révision seront faites rapidement après les principales évaluations.
641. Les recommandations de révision/ajustement de la stratégie de communication
pour le développement seront examinées immédiatement par le bureau de la communica-
tion pour le développement créé à cet effet. L’ensemble des révisions/ajustements approu-
vés doivent être mis en œuvre le plus rapidement possible afin de rendre la stratégie aussi
rentable et efficace que possible. Le budget global de la stratégie devrait tenir compte des
éventuels coûts de révision et d’ajustement supplémentaires.
139

Chapitre VI
Recommandations destinées à renforcer
les systèmes nationaux d’enregistrement
des faits d’état civil, de statistiques de l’état
civil et de gestion de l’identité

642. L’enregistrement des faits d’état civil fournit un enregistrement légal d’un événe-
ment particulier de l’état civil ou de la vie, ainsi qu’une source précieuse et continue d’in-
formations statistiques opportunes et précises. Ces informations permettent une analyse
scientifique efficace de la relation entre les facteurs démographiques, économiques et so-
ciaux, qui est utile pour la planification, le fonctionnement et l’évaluation des programmes
de santé publique, d’éducation, et de développement social et économique.
643. Pour que ces avantages soient obtenus des systèmes d’enregistrement des faits d’état
civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité, la direction doit s’efforcer d’as-
surer comme il se doit leur organisation, leur fonctionnement et leur mise à jour. Pour les
pays qui n’ont pas encore atteint un niveau élevé de normes d’efficacité internationalement
reconnues dans leurs systèmes, le présent chapitre fournit plusieurs recommandations.
Elles sont basées sur l’objectif suivant : entre cinq et dix ans (selon la taille du pays) après le
lancement d’un programme d’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits d’état
civil et de statistiques de l’état civil, qui comprend un programme de communication
pour le développement bien conçu, le pays disposera de systèmes de gestion de l’enre-
gistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de l’identité
efficaces et performants. Il y aura une couverture complète (aussi proche que possible de
100 %), opportune et de haute qualité en matière d’enregistrement, ce qui permettra de
produire des statistiques d’état civil fiables et précises pour l’ensemble du pays et pour les
régions et districts du pays.
644. Il est recommandé que :
a) Un comité interorganismes composé de représentants de tous les ministères
et organismes concernés par l’enregistrement des faits d’état civil et les statis-
tiques de l’état civil soit créé au sein du gouvernement pour :
– Étudier les problèmes et lacunes des systèmes actuels d’enregistrement des
faits d’état civil et des statistiques de l’état civil
– Déterminer les actions nécessaires pour les surmonter
– Élaborer un plan pour un programme continu d’amélioration de l’enregistrement
– Justifier le projet sur la base des avantages de systèmes d’enregistrement effi-
caces, tant sur le plan social qu’économique
– Prendre toutes les mesures nécessaires pour obtenir l’approbation des res-
ponsables gouvernementaux, du chef de l’État et d’autres élus, pour un
programme d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil, des sta-
tistiques de l’état civil et de la gestion de l’identité à long terme et un enga-
gement définitif à fournir le financement requis;
b) Si les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état
civil et de gestion de l’identité sont décentralisés, l’organisme national de
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
140 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

coordination de l’enregistrement des faits d’état civil et l’autorité chargée des


statistiques de l’état civil soient situés dans le même ministère ou département
que le bureau central de statistique responsable de l’établissement des statis-
tiques nationales;
c) L’importance du développement de systèmes intégrés soit fortement soulignée
pour assurer la coordination et la normalisation souhaitables de l’enregistre-
ment et des statistiques;
d) Des systèmes de collecte de données, des systèmes de codification, des défini-
tions et des classifications standardisés qui permettront d’améliorer la compa-
rabilité des données aux niveaux national et international soit adoptés;
e) La coordination et la coopération soient également maintenues avec les au-
torités responsables des recensements, des enquêtes démographiques, des
registres de population, des statistiques d’immigration, sociales et sanitaires
ainsi qu’avec les agences/ministères impliqués dans la planification du déve-
loppement économique et social;
f) Au sein du comité interorganismes, des sous-comités soient créés pour déter-
miner et développer les aspects suivants afin de simplifier les systèmes d’enre-
gistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil et de gestion de
l’identité :
– Un cadre juridique pour les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil
et de statistiques de l’état civil, y compris la standardisation des formulaires
et des exigences en matière d’enregistrement
– Les procédures administratives, organisationnelles, opérationnelles, de ges-
tion et les aspects de la mise à jour des systèmes d’enregistrement des faits
d’état civil et de statistiques de l’état civil améliorés
– L’informatisation des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et des
statistiques de l’état civil ainsi que d’autres technologies modernes
– Un programme de communication pour le développement pour des sys-
tèmes d’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques d’état civil
efficaces
– Des protocoles sur la divulgation d’informations individuelles à partir de
l’enregistrement des faits d’état civil à des fins de recherche et d’utilisations
publiques;
g) Des efforts devraient être déployés pour mettre en œuvre le programme glo-
bal d’amélioration des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de
statistiques de l’état civil dans un délai précis, selon les ressources disponibles,
dont le programme de communication pour le développement devrait être
une composante importante;
h) Les services de personnes de haut niveau et très compétentes soient obtenus
pour concevoir, lancer, mettre en œuvre et faire fonctionner le programme
d’amélioration de l’enregistrement sur une base continue;
i) Le nouveau système devrait être conçu pour produire des statistiques d’état
civil continues sur les groupes sociaux et économiques importants du pays,
y compris les groupes urbains-ruraux, ethniques-culturels ou socioécono-
miques. La collecte et l’analyse des données doivent être effectuées en vue de
sauvegarder les droits de l’homme par rapport aux avantages civils et sociaux,
en particulier chez les enfants, les jeunes et les femmes;
j) Si le gouvernement du pays est décentralisé, avec des états/provinces auto-
nomes appliquant leurs propres systèmes d’enregistrement des faits d’état ci-
vil/statistiques de l’état civil, les exigences légales et procédurales de l’enregis-
trement, y compris la délivrance de certificats, doivent être standardisées;
Recommandations destinées à renforcer les systèmes nationaux d’enregistrement
141

k) La responsabilité de l’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de


l’état civil étant confiée à une ou plusieurs agences d’un gouvernement natio-
nal, l’attribution des fonctions d’enregistrement à tous les niveaux s’accom-
pagne d’une désignation claire des devoirs et des responsabilités en matière
d’enregistrement, de consignation, de conservation des dossiers, de présenta-
tion de rapports statistiques, de collecte, de compilation, d’analyse, de présen-
tation et de diffusion des données, et d’inspection et d’évaluation critiques du
système qui permettraient d’éviter les situations où l’enregistrement est une
fonction confiée à des employés d’un autre département ou autre niveau de
gouvernement ou de municipalité; le bureau national serait habilité à norma-
liser les formulaires, les procédures et les méthodes, et à coordonner, unifier,
superviser et promouvoir un enregistrement efficient et efficace;
l) Des dispositions soient prises pour que les bureaux d’enregistrement soient
facilement accessibles à chaque segment de la population et pour inclure des
unités d’enregistrement mobiles selon les besoins, avec un personnel adapté
au nombre d’événements se produisant dans les districts d’enregistrement;
m) L’enregistrement soit rendu légalement obligatoire pour tout fait d’état civil
survenant à l’intérieur des frontières du pays. Le système doit être complet et
impartial. Il devrait inclure tous les groupes et individus, indépendamment de
leur religion, langue, profession ou de tout autre contexte culturel ou social. Il
ne devrait y avoir aucun frais pour l’enregistrement en temps voulu (par ex.,
dans les sept jours) d’un événement d’état civil;
n) Les raisons de l’enregistrement et les incitants à la jouissance de privilèges et
de droits y afférents sous réserve d’une preuve d’enregistrement soient com-
muniquées au grand public et aux groupes cibles par le biais d’un programme
efficace de communication permanente pour le développement, qui devrait
inclure la désignation et le respect annuels d’un mois (ou d’une semaine ou
d’un jour) particulier comme mois (ou semaine ou jour) d’enregistrement;
o) La présence de certificats devrait conditionner la prestation de divers services,
y compris de services religieux liés à des faits d’état civil;
p) Il convient d’envisager la délivrance d’un certificat gratuit pour l’enregistre-
ment en temps voulu d’un fait d’état civil ou d’un événement de la vie pour
une période d’essai au début du programme de communication pour le dé-
veloppement afin de motiver le public à enregistrer les naissances, les morts
fœtales et autres décès, les mariages et les divorces;
q) La confidentialité des informations personnelles contenues dans les actes soit
préservée grâce à des protocoles stricts sur la divulgation des dossiers indi-
viduels d’enregistrement de faits d’état civil et de statistiques de l’état civil à
des fins de recherche et d’utilisation publique. La confidentialité devrait être
mentionnée dans toutes les interventions de communication;
r) Dans la mesure du possible, un système de couplage d’enregistrements soit
mis en place, de sorte que, par exemple, un enregistrement de naissance puisse
être lié à un enregistrement de mariage ou à l’enregistrement de naissance
des parents, à la naissance (ou à la mortinaissance) des enfants suivants, à un
divorce et, éventuellement, à un enregistrement de décès, afin de fournir des
informations inestimables sur les individus pour les antécédents génétiques et
reproductifs de la famille;
s) Le nouveau système soit capable de fournir des services satisfaisants au public,
en particulier la délivrance de certificats en temps utile, ainsi que de fournir
des statistiques fiables et en temps utile aux décideurs et aux responsables po-
litiques du gouvernement;
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
142 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

t) Les officiers d’état civil locaux soient formés à la prestation de services convi-
viaux et capables de faire preuve d’une attitude amicale dans la communica-
tion interpersonnelle avec les bénéficiaires;
u) Le nouveau système comprenne, dans la mesure du possible, l’utilisation de
moyens technologiques pour exploiter et maintenir une base de données dotée
d’un système de recherche efficace et d’installations adéquates pour la préser-
vation et la protection des documents contre les dommages et autres risques;
v) La priorité soit accordée à l’obtention du soutien et de la coopération des socié-
tés médicales/médecins, ainsi que d’autres professionnels médicaux, tels que
les infirmières, les sages-femmes et le personnel des hôpitaux et des dispen-
saires, afin de rationaliser la couverture, la rapidité et la qualité de l’enregis-
trement des naissances vivantes, des décès et des morts fœtales;
w) Tous les efforts soient faits pour éduquer et former les fonctionnaires chargés
de l’enregistrement, en particulier au niveau local, afin d’accroître leurs com-
pétences dans l’exercice des fonctions d’enregistrement. Tout le personnel des
statistiques de l’état civil devrait également être ciblé pour la formation;
x) L’implication et l’engagement des chefs tribaux, anciens des villages, chefs re-
ligieux/spirituels, accoucheuses traditionnelles, leaders communautaires/fai-
seurs d’opinion, groupes de femmes, politiciens à tous les niveaux, personnes
qui célèbrent les mariages, institutions éducatives, etc. soient obtenus afin de
contribuer au succès du programme d’amélioration de l’enregistrement, en
particulier au niveau communautaire;
y) Des outils innovants soient utilisés pour obtenir le changement de compor-
tement souhaité et s’attaquer aux normes sociales défavorables à l’enregistre-
ment (ludo­éducatif, médias sociaux, télécommunications, etc.);
z) Un mécanisme soit établi pour suivre et évaluer les résultats (ou les échecs) du
programme de communication pour le développement et du programme glo-
bal d’amélioration de l’enregistrement de l’état civil, des statistiques de l’état
civil et de gestion de l’identité et pour faire des recommandations en vue de
l’améliorer encore.
143

Annexe 1
Analyse des déterminants du non-
enregistrement en Guinée : données
collectées dans les groupes de discussion
et par observation

Environnement favorable
Normes sociales
Les normes sociales sont très fortes en Guinée. L’enregistrement des faits d’état civil est
généralement influencé par les normes sociales sur de nombreuses questions : naissances,
décès, mariages, relations de pouvoir au sein de la famille, importance des documents
d’État, rôle des autorités officielles et religieuses, attentes nouvelles.
En règle générale, les documents délivrés par les autorités de l’État sont considérés par
la majorité de la population comme n’étant d’aucune utilité, y compris l’acte de nais-
sance, qui peut être utilisé en réalité pour l’inscription scolaire et l’obtention d’une carte
d’identité et d’autres documents d’état civil. Il convient de mentionner que la pratique
générale est de célébrer religieusement les naissances et les mariages et d’organiser des
funérailles religieuses. Pour les musulmans, qui représentent la majorité de la population
en Guinée, les traditions religieuses liées à la naissance, au décès ou au mariage sont beau-
coup plus importantes que l’enregistrement à l’état civil. En outre, les mosquées tiennent
des registres de tous les faits d’état civil et certaines d’entre elles fournissent un document
confirmant cet événement. Ce document a une plus grande valeur émotionnelle que les
certificats délivrés par l’État.
Il n’y a pas de pression publique sur les habitants pour qu’ils enregistrent leurs faits d’état
civil. Les membres de la communauté, les travailleurs de la santé et même les officiers
d’état civil ne comprennent pas la nécessité de l’enregistrement. Plusieurs officiers d’état
civil ont confirmé qu’ils n’avaient pas enregistré leur propre mariage ou le décès de leurs
parents parce qu’ils ne voyaient pas pourquoi cela devait être fait.
Dans les quatre centres d’enregistrement de l’état civil visités au cours de la mission, les
taux d’enregistrement étaient très faibles. Bien que la situation de l’enregistrement des
naissances semble être élevée dans les recherches récentes [Multiple Indicator Cluster
Surveys (MICS), 2016], la situation est très différente sur le terrain.
Dans la commune de Mambia, dans la région de Kindia, le registre des naissances ne
comptait que 51 enfants depuis avril 2018. Selon les données du centre de santé, 630 nais-
sances ont eu lieu dans le centre et quelques centaines (nombre exact non disponible) dans
les dispensaires. Le taux d’enregistrement est donc inférieur à 10 % pour la commune
concernée. Pour le district urbain de Kindia, qui compte 171 000 habitants, au cours des
deux premiers mois de 2019, seules 144 naissances ont été enregistrées, avec un total de
10 000 naissances par an dans les établissements de santé (environ 2 000 au cours de la pé-
riode de référence de deux mois). Dans ce cas, le taux d’enregistrement est même inférieur
à 10 %. Dans la municipalité de Friguiagbe, au cours des deux années précédentes (2017-
2019), seules 103 naissances ont été enregistrées, avec un total d’environ 3 000 enfants
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
144 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

nés dans des établissements de santé au cours de la même période. Dans la municipalité
urbaine de Dixinn, le taux d’enregistrement des naissances est plus élevé (269 naissances
enregistrées entre le 1er janvier et le 14 février 2019). Le nombre total de naissances prévues
par an dans cette municipalité est d’environ 6 200, une couverture complète signifiera
environ 550 naissances enregistrées par mois. La différence entre ces données (non repré-
sentatives, mais importantes pour comprendre les tendances) et les données collectées lors
de recherches telles que MICS est une déclaration volontaire de certificat de naissance. Il
ressort des groupes de discussion que les personnes confondent souvent les certificats de
naissance avec les avis de naissance délivrés dans les établissements de santé immédiate-
ment après la naissance.
L’enregistrement des décès est à un niveau très bas. À Kindia, aucun décès n’a été enregis-
tré en 2019; à Dixinn, il n’y avait que trois décès enregistrés. À Mambia, sur une période
de huit ans, 100 décès ont été enregistrés. Il convient de mentionner qu’il y a une période
de trois jours pour l’enregistrement des décès, après laquelle tous les décès doivent être
déclarés au tribunal.
Les normes sociales généralisées sont les suivantes :
• Les cérémonies religieuses de naissance, décès et mariage prévalent sur toutes les
procédures civiles;
• L’enregistrement de décès ou de mariage est effectué par les personnes plus riches
et les fonctionnaires, étant lié aux questions d’héritage;
• Après la mort d’un être cher, les personnes devraient faire leur deuil et non être
occupées à obtenir des documents;
• Les enfants ont besoin du certificat de naissance pour aller à l’école, mais cela
peut être fait plus tard, on a le temps;
• Tout le monde reçoit un avis de naissance dans l’établissement de santé, un autre
document n’est pas nécessaire;
• Seul un homme peut aller enregistrer les faits d’état civil, les femmes ne savent
pas comment faire.

Législation/politique
Des politiques appropriées doivent être élaborées. Cependant, la compréhension des dis-
positions légales est très insuffisante. Il n’y a pas d’instruction pour les officiers d’état civil
locaux sur la lecture de la loi et sur leurs fonctions. La législation relative à l’état civil n’est
pas connue des employés d’autres secteurs, comme la santé.
Les procédures d’enregistrement de mariage sont très compliquées. Un grand nombre de
documents sont demandés : certificats de naissance des deux partenaires, certificat de
résidence, consentement parental, photo de chaque partenaire, demande manuscrite que
le destinataire adresse aux mairies pour annoncer le jour et la date du mariage. Tous ces
documents doivent être fournis au moins 10 jours à l’avance, l’annonce du mariage devant
être affichée dans un lieu public de la communauté pendant au moins 10 jours pour per-
mettre à quiconque s’y opposer. Le mariage ne peut être célébré officiellement que si au-
cune objection n’est reçue. Dans un pays où le taux d’alphabétisation est très faible, il n’est
pas logique de publier une annonce pour l’ensemble de la communauté, car les personnes
ne peuvent pas la lire. En même temps, si le mariage a déjà été célébré religieusement, il est
considéré comme valide sans procédure d’enregistrement compliquée.
L’enregistrement des décès est également un processus très difficile en termes de documents.
La procédure à suivre et le lieu où recevoir la confirmation du décès ne sont pas clairs. Même
les officiers d’état civil manquent d’informations claires sur ce qui doit être fait exactement
pour que le décès d’une personne soit enregistré correctement.
Une évaluation complète du cadre juridique doit être menée pour le mettre en confor-
mité avec d’autres politiques ainsi que pour détecter les incohérences et les obstacles à
Annexe 1 : Analyse des déterminants du non-enregistrement en Guinée
145

l’enregistrement des faits d’état civil. Les documents à fournir pour l’enregistrement des
décès et des mariages doivent être examinés pour faciliter le processus. Les coûts d’en-
registrement des faits d’état civil devraient être uniformes et bien moins élevés qu’au-
jourd’hui.

Budget/dépenses
Les fonds alloués à la direction nationale de l’état civil sont faibles. Le budget pour la mise
en œuvre de la Stratégie nationale de la réforme et de la modernisation de l’état civil en
Guinée 2018-2022 représente environ 25 millions de dollars des États-Unis, dont plus de la
moitié est consacrée au renforcement de la mobilisation sociale et de la sensibilisation pour
l’enregistrement des faits d’état civil. Bien que certains responsables affirment que celui-ci
est l’une des priorités du pays, d’autres priorités strictes sont envisagées aux niveaux régio-
nal et local. Lors des visites, dans deux communautés rurales, le rôle des officiers d’état civil
était assuré par des bénévoles, qui ont reçu une rémunération symbolique. Dans d’autres
communautés, les communes engageaient des personnes recevant un paiement mensuel de
440 000 francs (environ 50 dollars). En général, ces personnes n’ont aucune compétence ou
connaissance du processus. Les maires n’ont aucun intérêt à investir dans l’enregistrement
des faits d’état civil, ce qui est raisonnable lorsqu’il s’agit de résoudre des problèmes très
graves, comme l’eau et l’assainissement, la santé, l’éducation, etc.
Les bureaux d’enregistrement des faits d’état civil n’ont pas de moyens pour financer leurs
activités de sensibilisation et d’information. Les agents de santé communautaires dis-
posent d’une moto pour atteindre toutes les populations. En même temps, les officiers de
l’état civil n’ont pas de moyen de transport.

Gestion/coordination
Bien qu’il existe un mécanisme de coordination (Coordination intersectorielle de réforme
et de modernisation de l’état civil) devant se réunir tous les trimestres, certaines parties
prenantes travaillant dans le domaine ne sont pas informées de ces réunions. Désormais,
la stratégie de réforme et de modernisation de l’état civil ayant été validée par toutes les
parties prenantes, la direction nationale de l’état civil convoquera plus souvent le comité
de coordination et prévoit également de créer des mécanismes similaires au niveau régio-
nal. Cela assurera une meilleure coordination.
Toutefois, il convient de trouver des synergies et d’assurer la coordination de toutes les ac-
tivités liées à la création de la demande de services d’état civil. Dans certaines campagnes
organisées par différents acteurs, l’enregistrement des naissances est offert gratuitement.
Dans les groupes de discussion des zones rurales, certaines personnes ont confirmé que
les parents attendent généralement les campagnes d’enregistrement pour déclarer la nais-
sance de leurs enfants parce qu’ils ne veulent pas payer. Ainsi, de nombreux parents dé-
passent le délai d’enregistrement de la naissance et devraient faire l’objet d’un jugement
supplémentaire.
Les parties prenantes concernées n’ont pas de vision unique sur la manière d’aborder le
processus d’enregistrement des faits d’état civil, notamment en ce qui concerne la création
de la demande. De nombreuses normes sociales, pratiques socioculturelles et croyances ne
sont pas prises en compte lors de la conception des programmes de création de la demande.
La délivrance de certificats de naissance en grand nombre lors d’une campagne ponctuelle
n’augmente pas la valeur de l’enregistrement des faits d’état civil et perpétue l’idée géné-
ralisée selon laquelle « l’État et les projets internationaux en ont besoin ». Les populations
ne comprennent pas la nécessité d’enregistrer leurs événements d’état civil. Une stratégie
commune de changement social, dans laquelle chaque acteur concerné aura son rôle et ses
domaines d’intervention, est nécessaire pour changer les perceptions de la population en
général, mais aussi des personnes directement ou indirectement impliquées dans la fourni-
ture de services (officiers d’état civil, travailleurs de la santé, éducateurs, maires, chefs de
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
146 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

village, chefs de district, chefs religieux, ONG). Cette stratégie assurera la convergence de
toutes les activités et permettra d’atteindre les résultats escomptés dans la stratégie natio-
nale de réforme et de modernisation de l’enregistrement des faits d’état civil.

Fourniture
Disponibilité des apports/produits essentiels
Selon les observations de la mission, les bureaux d’état civil ne sont pas une priorité dans
les zones rurales. Ils devraient cependant être ouverts de 8 h 30 à 16 h 30 et disposer de re-
gistres et de tous les inventaires nécessaires, mais la situation est très différente. Dans tous
les cas, l’officier d’état civil devait être appelé et invité à la discussion, et le bureau n’était
pas fonctionnel dans deux cas sur quatre. Les registres étaient en très mauvais état, l’obli-
gation de fermer les registres à la fin de chaque année et d’en ouvrir un nouveau n’étant
pas respectée. Dans un cas, un registre des décès avait été signé et tamponné par le juge en
2012; dans un autre cas, les registres dataient de 2017 et 2018.
Pour être utilisés, les registres doivent être signés et tamponnés par le tribunal. La ré-
ception des journaux peut prendre environ deux semaines. Si le registre précédent a été
complété, aucune inscription n’est faite pendant ces deux semaines.
Bien que les nouveaux registres sécurisés soient déjà imprimés et distribués, ils ne sont
pas encore utilisés dans les quatre bureaux d’état civil visités. Il n’y a pas d’armoire pour
mettre les dossiers en sécurité. En outre, les extraits qui doivent généralement être envoyés
à la justice et aux statistiques ne sont pas complétés et envoyés. Dans la commune de
Dixinn, ces feuilles sont vides; dans d’autres communes, la feuille principale est également
vide, de sorte qu’aucune donnée sur la personne ayant obtenu le certificat de naissance
n’est enregistrée.
Les livres de village existent, mais ils ne sont pas utilisés et sont vides au bureau d’enre-
gistrement. Dans quatre communautés visitées, le système utilisant les livres de village ne
fonctionne pas.

Accès à des services, des installations et des informations dotés d’un personnel suffisant
L’accès géographique aux services d’état civil est limité aux populations vivant à proxi-
mité du bureau d’état civil. Il existe un projet de création de centres d’enregistrement de
l’état civil secondaires. Selon les autorités compétentes, il existe actuellement 342 centres
primaires et 6 centres secondaires. Cependant, comme l’extension des centres secondaires
n’est pas encore totalement mise en œuvre, les personnes se plaignent de la distance as-
sez longue pour se rendre au centre d’enregistrement de l’état civil. La distance moyenne
est évidemment différente selon les communautés. Dans la municipalité de Mambia, la
distance maximale jusqu’au centre d’enregistrement de l’état civil est d’environ 40 km. À
Kindia, cette distance était estimée à 7 km et à Dixinn, à environ 5 km. La distance est un
obstacle majeur à l’enregistrement des faits d’état civil, en particulier pour l’enregistrement
des naissances et des décès, lorsqu’il existe des pratiques culturelles fortes. Tout d’abord,
deux visites aux centres d’état civil sont nécessaires pour récupérer un certificat : la pre-
mière pour apporter tous les documents nécessaires et la deuxième dans un délai maxi-
mum de trois jours pour récupérer les extraits. Cela complique encore plus le processus.
Pour garantir l’accès aux services d’état civil, des informations doivent être fournies aux
membres de la communauté. Il est ressorti des discussions que les habitants ne savaient
pas qu’ils devaient enregistrer les décès, ni où et comment le faire. Pour l’enregistrement
d’une naissance, la déclaration de naissance remplace le certificat de naissance délivré
par le bureau de l’état civil. Les travailleurs de la santé n’informent pas les parents de la
procédure à suivre après réception de cette déclaration. Dans les communautés visitées,
l’enregistrement des décès était presque inexistant.
Annexe 1 : Analyse des déterminants du non-enregistrement en Guinée
147

L’interopérabilité entre les différents secteurs au niveau local n’existe pas, même s’ils sont
parfois géographiquement proches les uns des autres. L’information fait défaut à tous les
niveaux, en commençant par les informations de base destinées aux autorités locales res-
ponsables (situation matrimoniale, santé, éducation) et en terminant par la population en
général.
Les lacunes suivantes en matière d’information ont été identifiées :
• Les personnes travaillant dans les centres d’état civil (souvent des bénévoles ou
agents communautaires) n’ont pas d’informations de base sur le fonctionnement,
les dispositions légales relatives à leurs fonctions et la manière dont elles de-
vraient sensibiliser le public;
• Les maires manquent d’informations sur l’importance de l’enregistrement des
naissances, des décès et des mariages et ne disposent pas d’instructions écrites
claires sur leur rôle;
• Les acteurs communautaires (travailleurs de la santé, éducateurs, chefs com-
munautaires informels, chefs religieux, etc.) ne disposent pas des informations
de base ni des compétences en matière de communication pour encourager les
membres de la communauté à enregistrer leurs faits d’état civil. En outre, ils ont
des perceptions et stéréotypes erronés en ce qui concerne l’enregistrement des
faits d’état civil;
• La population générale ne reçoit aucune information sur la nécessité d’enregis-
trer les faits d’état civil. Lorsqu’ils reçoivent la déclaration de naissance, les tra-
vailleurs de la santé expliquent rarement aux parents ce qu’ils doivent en faire.
Concernant l’enregistrement des décès et des mariages, la connaissance de la
nécessité d’enregistrement est presque inexistante. Tous les participants aux
groupes de discussion ont confirmé qu’ils ne savaient pas vraiment qu’un certifi-
cat de décès et de mariage était nécessaire, notamment parce que des cérémonies
religieuses avaient déjà eu lieu et qu’il n’était pas nécessaire de participer à de
nouvelles cérémonies de documentation.

Demande
Accès financier
Les services d’état civil ont un coût et le montant est fixé par le conseil de chaque mu-
nicipalité. Les coûts sont donc très différents. Les communautés rurales appliquent des
prix plus élevés pour les services d’enregistrement. Ainsi, l’enregistrement des naissances
commence à 3 000 francs et peut atteindre 10 000 francs. Dans les zones urbaines, comme
à Kindia et Dixinn (Conakry), le prix va de 3 000 à 5 000 francs. Dans les communautés
rurales (Mambia et Friguiagbe), le prix est de 10 000 francs.
L’enregistrement des décès coûte encore plus cher : de 5 000 à 20 000 francs. Ici, les coûts
supplémentaires sont liés à l’obtention de la confirmation du décès auprès d’un établis-
sement de santé ou d’un travailleur de la santé. Si vous invitez quelqu’un à confirmer le
décès, les frais supplémentaires peuvent atteindre 60 000 francs.
L’enregistrement du mariage est le plus coûteux : il coûte entre 30 000 et 50 000 francs dans
les zones urbaines, et environ 100 000 francs dans les zones rurales.
Il convient de mentionner que les cérémonies religieuses sont considérées comme plus im-
portantes que les cérémonies civiles et que, pour les cérémonies organisées dans les mos-
quées, par exemple, les personnes dépensent au moins 50 000 francs (baptême, mariage et
funérailles). Les frais d’enregistrement à l’état civil sont une charge supplémentaire pour les
familles, car elles ne remplaceront pas les cérémonies religieuses par des cérémonies civiles.
Lorsqu’on leur a demandé une estimation des frais de transport, la plupart des personnes
interrogées ont déclaré avoir besoin d’au moins 10 000 francs pour se rendre au bureau
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
148 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

d’enregistrement. Il convient de noter qu’au moins deux voyages sont nécessaires pour
compléter la procédure d’enregistrement à l’état civil.
Des efforts sont fournis pour rendre l’enregistrement à l’état civil gratuit pour tous et pour
employer des agents correctement formés et capables de fournir des services de manière
efficace.

Pratiques et croyances socioculturelles


La perception générale concernant l’enregistrement des faits d’état civil est qu’il n’a pas d’im-
portance pour les citoyens, c’est l’État qui en a besoin. De nombreuses pratiques et croyances
socioculturelles empêchent la population de demander des services d’enregistrement.
Les considérations religieuses sont très fortes. Tous les faits d’état civil sont liés à des céré-
monies spécifiques que les individus sont censés organiser dans les mosquées. La Guinée
compte une grande majorité de population musulmane et les traditions islamiques y pré-
valent. Jusqu’à présent, aucun accord formel n’a été conclu avec le Secrétariat général de la
Ligue islamique pour s’impliquer ou promouvoir l’enregistrement des faits d’état civil. Un
accord a été conclu avec l’Église catholique et, pour la célébration d’un mariage religieux,
les catholiques doivent apporter à l’église le certificat de mariage officiel.
Pratiques liées à la naissance : Après l’accouchement, les femmes restent généralement
dans un établissement de santé pendant environ six heures, puis sont suivies par une
femme plus âgée à domicile. Bien que la déclaration de naissance doive être faite à la nais-
sance dans l’établissement de santé, la mère ne connaît pas le nom de l’enfant avant le
baptême. En général, le père donne un nom à l’enfant et si le père n’est pas présent, cette
information est transmise à un parent de sexe masculin ou à un ami du père. Au retour de
l’hôpital, la déclaration de naissance reçue à l’établissement de santé est remise au père.
Les hommes de la famille s’occupent des documents, les conservent et se chargent gé-
néralement de l’enregistrement à l’état civil. Ceci est considéré comme une question de
contrôle. Pendant les sept jours qui suivent la naissance, l’enfant n’a pas de nom et la mère
n’est pas autorisée à quitter la maison. Ce n’est qu’après le baptême, le septième jour, que
l’enfant a un nom et que sa mère peut sortir. Si l’enfant ne survit pas à sa première semaine
de vie, il ne reçoit aucun nom et est enterré anonymement. Il n’y a donc pas d’enregistre-
ment de la naissance ni du décès.
L’enregistrement de la naissance est la décision de l’homme, parce qu’il a tous les docu-
ments et l’argent pour y procéder. Après discussion avec les bureaux d’enregistrement,
il s’avère que 95 % des personnes qui demandent des services d’enregistrement sont des
hommes. Le niveau d’alphabétisation des femmes est beaucoup plus faible et le rôle tradi-
tionnel de communication avec les autorités est attribué aux hommes.
Habituellement, la naissance est célébrée au moment du baptême, pendant la cérémonie
religieuse, et tous les invités apportent une petite contribution financière comme cadeau
pour le nouveau-né. Si la sensibilisation est bien assurée, une partie de cet argent pourrait
être consacrée à l’enregistrement à l’état civil. L’extension du délai d’enregistrement des
naissances à six mois est bénéfique dans ce cas.
Par le passé, une taxe par habitant était imposée en Guinée. Bien qu’elle soit maintenant
annulée, les citoyens craignent des paiements supplémentaires à l’État s’ils enregistrent
tous leurs enfants.
L’enregistrement des décès est beaucoup plus compliqué, car trop de pratiques et de
croyances culturelles y sont liées. L’enterrement après la mort doit avoir lieu entre deux
prières, de sorte qu’il ne faut généralement que quelques heures pour enterrer le défunt.
Pendant cette période, les membres de la famille souffrent et n’ont pas le temps d’obtenir
une confirmation de décès qui sera utilisée à des fins d’enregistrement. Le délai officiel
pour l’enregistrement du décès auprès des autorités de l’état civil est de trois jours, ce
qui rend l’enregistrement du décès encore plus compliqué. On considère que si un enfant
Annexe 1 : Analyse des déterminants du non-enregistrement en Guinée
149

meurt, il sera un intermédiaire entre ses parents et Dieu et pourra demander des faveurs
pour sa famille. Les parents et les proches ne doivent pas pleurer ou souffrir.
Certaines croyances sont également impliquées dans l’enregistrement des décès :
• On ne parle jamais du défunt après sa mort, on le laisse reposer en paix;
• Une demande de certificat de décès est un processus douloureux pour les proches
du défunt;
• Un certificat n’est pas nécessaire, sauf en cas de questions d’héritage ou de propriété;
• Le coût de l’enterrement au cimetière est d’environ 100 000 francs. De nom-
breuses personnes ont tendance à être enterrées près de leur maison;
• Il n’y a pas d’obligation d’inhumer dans des lieux spécifiques et aucun document
n’est exigé, même pour les enterrements dans les cimetières;
• L’enregistrement du décès n’est pas obligatoire.
Pour un enterrement dans un cimetière, il n’est pas nécessaire de fournir un certificat de
décès. Si la personne est décédée, il n’est pas nécessaire de revivre la douleur pendant tout
ce processus d’enregistrement des décès. Ne pas parler du défunt est l’une des manières de
faire le deuil d’un proche. En outre, le site d’enregistrement de l’état civil est très éloigné et
les personnes ne sont pas encouragées à enregistrer le décès, sauf s’il y a un problème d’hé-
ritage ou de partage des terres. Si un homme décède et que son décès n’est pas officiellement
enregistré, sa femme devient l’épouse de son frère. Si son décès est officiellement enregistré,
elle est libre de ses actes. Les traditions ne sont pas liées à l’enregistrement légal et les indi-
vidus prévoient de respecter l’une ou l’autre option, mais n’envisagent pas de les combiner.
D’autre part, les mariages sont célébrés très tôt dans les mosquées. La tradition consiste à
célébrer le mariage religieusement. En général, l’imam offre une confirmation de mariage
et les personnes ne voient pas la nécessité d’enregistrer officiellement le mariage. La plu-
part des personnes interrogées ne voient pas l’intérêt d’une cérémonie officielle. Dans les
centres d’état civil, le mariage est perçu comme une cérémonie en soi; il n’est pas possible
de venir simplement pour déclarer le mariage. Même après la cérémonie religieuse, les
conjoints doivent célébrer une cérémonie civile, et pas seulement pour l’enregistrement. Il
y a donc des frais supplémentaires.

Délai et continuité d'utilisation


De nombreuses personnes interrogées ont confirmé qu’elles ne demandaient pas de cer-
tificat de naissance pour tous les enfants. Lorsque le temps et d’autres circonstances le
permettent, elles enregistrent la naissance de certains enfants, mais d’autres ne le font pas.
Certains ont confirmé qu’ils attendent des campagnes où l’enregistrement est gratuit pour
enregistrer les naissances. L’enregistrement des décès est considéré comme un processus
inutile, tout comme l’enregistrement officiel du mariage.

Qualité
La qualité et l’exhaustivité de l’enregistrement de l’état civil ne sont pas garanties. Aucun
contrôle ni aucune inspection périodique n’a lieu. En 2012, dans certains centres d’état
civil, aucune inspection ni aucun contrôle n’était effectué pour garantir la qualité de l’en-
registrement. La confiance dans les documents délivrés par les autorités de l’état civil est
très faible. Des certificats d’état civil similaires sont vendus illégalement sur les marchés.
Certains préfèrent acheter ces documents plutôt que de fournir tous les efforts possibles
pour obtenir un document officiel, car il n’existe aucun mécanisme permettant de vérifier
si le certificat a été délivré légalement ou acheté illégalement. Même si des registres doivent
être tenus et que des feuilles séparées doivent être envoyées à la justice et aux statistiques,
ce système ne fonctionne pas. En outre, tous les registres ne sont pas bien remplis. Dans
certains cas, le certificat est délivré et remis à la personne qui en fait la demande, mais le
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
150 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

reste de la feuille n’est pas rempli, de sorte qu’il n’est pas possible de connaître l’identité de
la personne pour laquelle ce certificat a été délivré.
Dans deux des quatre centres visités, le personnel des centres d’état civil était presque anal-
phabète et l’exactitude des certificats manuscrits est douteuse. Pour les citoyens guinéens
qui souhaitent se rendre en Europe, ces certificats posent un gros problème. Il semble que
l’ambassade de France ne reconnaisse pas beaucoup de certificats de naissance ou de ma-
riage officiellement délivrés en raison du nombre considérable d’erreurs commises.
151

Annexe 2
Étapes d’élaboration d’une stratégie
de communication pour le développement *

L’élaboration d’une stratégie de communication visant à influencer le changement de


comportement ne doit pas prendre beaucoup de temps. Une stratégie est nécessaire pour
assurer un plus grand impact comportemental. Elle vous permet de tirer le meilleur parti
de votre budget, de mesurer les changements éventuels et de motiver les personnes à at-
teindre les résultats escomptés.
Lorsque vous élaborez une stratégie de communication pour le changement de comporte-
ment, concevez chaque étape de manière à ce qu’elle soit la plus participative possible. La
participation à toutes les étapes du processus permet aux représentants des communautés
de prendre part au processus décisionnel, offre un sentiment d’appropriation et aide les
communautés affectées à atteindre un sentiment de normalité dans un système perturbé.
Voici quelques étapes essentielles que vous pouvez suivre lorsque vous élaborez les détails
d’une stratégie de communication pour le développement :

Première étape
Rassemblez toutes les parties prenantes. Travaillez avec les différentes parties prenantes
(d’un programme donné ou de secteurs connexes à la fois, par exemple) du gouvernement,
des organismes des Nations Unies, des ONG et des représentants des communautés le plus
rapidement possible afin de déterminer les résultats en matière de comportement que votre
stratégie de communication pour ce programme ou ce secteur devrait permettre d’atteindre :
• Quels sont les rôles et les responsabilités des différents partenaires ?
• Comment le plan sera-t-il financé, mis en œuvre, contrôlé, documenté et com-
ment fera-t-il l’objet de rapports ?
• Comment les résultats du suivi seront-ils utilisés au cours des différentes phases
de la mise en œuvre ?

Deuxième étape
Planifiez et réalisez une rapide évaluation de la communication sur la base d’une combi-
naison appropriée d’outils.

Troisième étape
Déterminez vos publics (groupes de participants) et définissez des objectifs comporte-
mentaux et résultats SMART. Définissez les objectifs comportementaux spécifiques sou-
haités ou les résultats que vous voulez atteindre avec votre stratégie de communication.
Définissez les résultats comportementaux de manière à ce qu’ils soient :
• Spécifiques par rapport à une question (comportement, compétence, connais-
sance, attitudes), un groupe bien précis et la situation géographique;

* Behaviour Change Communication in Emergencies. A UNICEF Toolkit (2006).


Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
152 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

• Mesurables de sorte que les changements de comportement des personnes


puissent être mesurés du point de vue quantitatif ou qualitatif;
• Atteignables dans la mesure où les résultats comportementaux correspondent à
un objectif qui peut être atteint par les partenaires du programme et où toutes les
ressources nécessaires sont identifiées et budgétisées;
• Pertinents, de sorte que le(s) résultat(s) comportemental(aux) attendu(s) repré-
sente(nt) une étape importante dans la chaîne des résultats et contribuera(ont) à
la réalisation des engagements pour la réponse d’urgence;
• Temporellement définis, en ce sens qu’un délai dans lequel le changement est
censé se produire a été fixé.
N’oubliez pas que les résultats comportementaux doivent contribuer aux résultats glo-
baux, soit l’augmentation des taux d’enregistrement des faits d’état civil.

Quatrième étape
En fonction des résultats comportementaux spécifiques escomptés, déterminez les détails
de la stratégie de communication :
• Quelle combinaison de stratégies de communication utiliser : sensibilisation,
communication pour le changement de comportement, mobilisation sociale ?
• Quels sont les groupes de personnes à impliquer en tant que partenaires à mobi-
liser, à orienter ou à former ?
• Quels sont les besoins et orientations spécifiques en matière de formation requis,
pour quel(s) groupe(s), pour que le plan soit mis en œuvre rapidement ?
• Quelles sont les activités de communication, les principaux messages et maté-
riels ? Où pouvez-vous obtenir des exemples de messages et de matériel que vous
pouvez rapidement adapter ?
• Quelle combinaison de canaux de communication (par ex., médias, communica-
tion interpersonnelle, médias communautaires, etc.) ?
• Quel est le plan de diffusion du matériel et des messages de communication ?
• Quel est le calendrier des activités de communication ?
• Quel est le plan de suivi (y compris les indicateurs et les moyens de vérification),
d’évaluation, de documentation et d’élaboration de rapports ?
• Quel est le budget total ?

Cinquième étape
Lors de la mise en œuvre de la stratégie, gardez les points suivants à l’esprit :
• Testez au préalable les messages et le matériel avec des groupes représentatifs de
différentes communautés;
• Organisez la formation dès le début, qui peut inclure la formation des communi-
cateurs interpersonnels tels que les animateurs, les éducateurs pour les pairs, les
travailleurs de la santé, les enseignants et les jeunes;
• Orientez et impliquez les journalistes dans vos efforts;
• Mobilisez les partenaires et les communautés pour soutenir et exécuter le plan.

Sixième étape
Mettez en place un système de suivi. Gérez et contrôlez les activités de communication
dans le cadre de l’effort global de suivi du programme. Idéalement, utilisez les systèmes de
suivi communautaire parmi les groupes de population concernés. Sur la base des données
de suivi, ajustez les activités et le matériel en conséquence. Les données relatives aux pro-
Annexe 2 : Étapes d’élaboration d’une stratégie de communication pour le développement
153

grammes et aux prestations de services, telles que l’augmentation des taux d’enregistre-
ment des décès, servent également d’informations de suivi et devraient être utilisées pour
modifier les activités ou les messages de communication.

Septième étape
Évaluez et réexaminez le plan. En fonction des résultats comportementaux souhaités,
évaluez les résultats et si possible l’impact comportemental. Diffusez les résultats auprès
des partenaires, y compris aux membres de la communauté. Déterminez la nécessité d’un
suivi et d’un soutien continu pour façonner les comportements. Pour évaluer l’impact, les
contributions qui peuvent être liées aux efforts de communication devraient faire partie
intégrante d’une évaluation de programme plutôt que d’une évaluation distincte des ini-
tiatives de communication.
155

Annexe 3
Modèle d’ordre du jour pour l’atelier d’analyse
de la situation et d’élaboration de la stratégie
de communication pour le développement

Le tableau commence à la page suivante.


156
JOUR 1
Horaire Session Méthode de formation Responsable Documents
et outils nécessaires
8 h 30 – 9 h 15 Sessions d’ouverture, instructions logistiques Session plénière
9 h 15 – 10 h Présentation des participants Exercice
10 h – 11 h Présentation du programme national d’amélioration de l’enregistrement Présentation
des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil
11 h – 11 h 20 Pause café
11 h 20 – 11 h 50 Présentation de l’approche théorique de la communication pour le développement Présentation
Discussions Débat
11 h 50 – 12 h 20 La situation de l’état civil dans le pays Présentation
Discussions
12 h 20 – 12 h 40 Exercice interactif : cartographie des initiatives d’enregistrement des faits Exercice
d’état civil mises en œuvre dans le pays
Les participants/parties prenantes concernés doivent prendre part à l’exercice
12 h 40 – 13 h Analyse SWOT et causale Présentation plénière
13 h – 14 h Déjeuner
14 h – 15 h Travail de groupe : Exercice
G1. Analyse causale
G2. Analyse SWOT
15 h – 16 h Présentation et validation des travaux de groupe Discussions
Validation
16 h – 16 h 20 Pause café
16 h 20 – 16 h 50 Présentation sur la fixation des buts et objectifs Présentation
Discussions plénières : détermination des objectifs de la stratégie Discussions plénières
de communication pour le développement
et de gestion de l’identité : communication pour le développement

16 h 50 – 17 h 30 Travail de groupe : résultats et indicateurs pour la stratégie de communication Exercice


pour le développement basée sur les principes SMART, sources de vérification
17 h 30 – 18 h 15 Présentation du travail de groupe, discussions et validation Discussions plénières
18 h 15 – 18 h 30 Conclusions
JOUR 2
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil

Horaire Session Méthode de formation Responsable Documents et outils


nécessaires
9 h – 9 h 15 Rapport – Jour 1 Présentation
9 h 15 – 9 h 30 Approche théorique : identification des participants et du cercle d’influence Présentation
9 h 30 – 10 h 30 Plénière : identification des groupes de participants au niveau micro Discussions plénières
(personnel, familial, communautaire) Exercice
10 h 30 – 11 h 30 Travail de groupe : analyse des participants au niveau micro (personne, Exercice
famille et communauté) – comportements, obstacles, normes sociales
JOUR 2 (suite)
Horaire Session Méthode de formation Responsable Documents
et outils nécessaires
11 h 30 – 11 h 50 Pause café
11 h 50 – 13 h Travail de groupe : analyse des participants au niveau micro (personne, Exercice
famille et communauté) – comportements, obstacles, normes sociales
13 h – 14 h Déjeuner
14 h – 15 h Présentation plénière du travail de groupe, brainstorming, validation Discussions plénières
15 h – 15 h 10 Présentation théorique : cercle d’influence – niveaux méso et macro
15 h 10 – 16 h Travail de groupe : niveaux méso et macro – identification des participants Exercice
et des obstacles
16 h – 16 h 20 Pause café
16 h 20 – 17 h Travail de groupe : niveaux méso et macro – identification des participants Exercice
et des obstacles (suite)
17 h – 18 h Présentation plénière du travail de groupe, brainstorming, validation Discussions plénières
18 h – 18 h 15 Conclusions
JOUR 3
Horaire Session Méthode de formation Responsable Documents
et outils nécessaires
9 h – 9 h 15 Rapport – Jour 2
9 h 15 – 9 h 45 Présentation théorique : messages et arguments Présentation plénière
Discussions et discussions
9 h 45 – 10 h 15 Rappel : objectifs, participants et obstacles Présentation, discussions
10 h 15 – 11 h 30 Travail de groupe : pour chaque objectif, identifier les participants, Travail de groupe
les comportements existants, les comportements souhaités, les messages,
les arguments
11 h 30 – 11 h 50 Pause café
11 h 50 – 13 h Travail de groupe : pour chaque objectif, identifier les participants, Travail de groupe
Annexe 3 : Modèle d’ordre du jour pour l’atelier d’analyse de la situation

les comportements existants, les comportements souhaités, les messages,


les arguments
13 h – 14 h Déjeuner
14 h – 15 h Présentation plénière du travail de groupe, brainstorming, validation Discussions plénières
15 h – 16 h Travail de groupe : niveaux intermédiaire (méso) et national (macro) – Travail de groupe
messages et arguments en faveur du changement social et de la sensibilisation
16 h – 16 h 20 Pause café
16 h 20 – 17 h Travail de groupe : niveaux intermédiaire (méso) et national (macro) – Travail de groupe
messages et arguments en faveur du changement social et de la sensibilisation
(suite)
17 h – 18 h Présentation plénière du travail de groupe, brainstorming, validation Discussions plénières
157

18 h – 18 h 15 Conclusions
158
JOUR 4
Horaire Session Méthode de formation Responsable Documents
et outils nécessaires
8 h 45 – 9 h Rapport – Jour 3
9 h – 9 h 15 Rappel : Analyse SWOT Présentation
9 h 15 – 10 h Discussions plénières : plateformes et mécanismes de mise en œuvre Discussions plénières
pour tous les niveaux
10 h – 10 h 15 Présentation : différentes approches de la communication pour le développement Présentation
10 h 15 – 11 h 30 Élaboration du plan de mise en œuvre pour trois catégories de participants Travail de groupe
au niveau micro; activités de groupe par catégorie : changement de comporte-
ment, changement social, mobilisation de la communauté, médias, sensibilisation
11 h 30 – 11 h 50 Pause café
11 h 50 – 13 h Élaboration du plan de mise en œuvre pour trois catégories de participants Travail de groupe
au niveau micro; activités de groupe par catégorie : changement
de comportement, changement social, mobilisation de la communauté,
médias, sensibilisation
13 h – 14 h Déjeuner
14 h – 15 h 30 Présentation plénière du travail de groupe, brainstorming, validation Discussions plénières
15 h 30 – 15 h 45 Rappel : participants aux niveaux méso (intermédiaire) et macro (national) Présentation
Instructions pour le travail en groupe
15 h 45 – 16 h 30 Élaboration du plan de mise en œuvre pour les participants des niveaux méso Travail de groupe
et macro; activités de groupe par catégorie : changement social, renforcement
des capacités, sensibilisation
16 h 30 – 16 h 50 Pause café
16 h 50 – 17 h 30 Élaboration du plan de mise en œuvre pour les participants des niveaux méso Travail de groupe
et macro; activités de groupe par catégorie : changement social, renforcement
des capacités, sensibilisation
et de gestion de l’identité : communication pour le développement

17 h 30 – 18 h 30 Présentation plénière du travail de groupe, brainstorming, validation Discussions plénières


18 h 30 – 18 h 45 Conclusions
JOUR 5
Horaire Session Méthode de formation Responsable Documents
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil

et outils nécessaires
9 h – 9 h 15 Rapport – Jour 4
9 h 15 – 11 h Identification des organisations responsables de chaque intervention Discussions plénières
dans le plan de mise en œuvre
11 h – 11 h 20 Pause café
11 h 20 – 12 h Identification des organisations responsables de chaque intervention Discussions plénières
dans le plan de mise en œuvre
12 h – 12 h 40 Conclusions, recommandations et prochaines étapes Discussions plénières
12 h 40 – 13 h Remarques finales Discours de clôture
159

Annexe 4
Identification des principaux participants
à la stratégie (publics) *

Identification du problème
Objectifs généraux
Objectifs comportementaux
Objectifs de communication

Principaux groupes de participants


Au niveau communautaire
Participants primaires (individus) = de qui nous voulons changer le comportement
Participants secondaires (interpersonnels) = qui ont une influence sur les participants primaires au niveau de la famille
Participants tertiaires = qui ont une influence au niveau de la communauté : les dirigeants locaux, les chefs religieux, les enseignants, les médecins,
les leaders d’opinion, les associations locales, etc.
Au niveau intermédiaire
Qui sera responsable de la mise en œuvre de la stratégie : autorités, ONG, médias ?
Au niveau national/régional
Qui est responsable de l’élaboration des politiques, de l’attribution des ressources financières et de la mise en œuvre des politiques
nationales et internationales ?
Communautaire Individuel

Secondaire

Tertiaire

Intermédiaire

National/régional

* Voir Global Communication for Development Strategy Guide for Maternal, Newborn and Child
Health and Nutrition Programs, UNICEF (2015).
160

Annexe 5
Analyse comportementale*

Recenser les connaissances, attitudes et pratiques réelles

Participants Primaires Secondaires Tertiaires Niveau Niveau


intermédiaire national/
régional
Quelles sont les connaissances de chaque catégorie
de participants par rapport au problème ?
Quelles sont leurs attitudes ?
Quelles sont leurs pratiques ?

Changements souhaitables

Participants Primaires Secondaires Tertiaires Niveau Niveau


intermédiaire national/
régional
Quel est le comportement souhaité pour chaque
groupe de participants ?

Déterminants comportementaux : avantages et obstacles

Participants Primaires Secondaires Tertiaires Niveau Niveau


intermédiaire national/
régional
Quels sont les principaux avantages/intérêts
de l’adoption par ce groupe du comportement souhaité ?
Quels sont les obstacles à l’adoption
du comportement souhaitable ?

* Voir Global Communication for Development Strategy Guide for Maternal, Newborn and Child
Health and Nutrition Programs, UNICEF (2015).
161

Annexe 6
Identification des messages et des arguments*

Primaires Secondaires Tertiaires Niveau


Niveau national/
intermédiaire régional
Participants
Comportement souhaitable
Que diriez-vous à chaque groupe de participants pour
recommander ce comportement (message) ?
Quels arguments soumettriez-vous à ces groupes
pour qu’ils modifient leur comportement ou pour en
aider d’autres à adopter un nouveau comportement ?
Quels en seraient les avantages ?
Canaux d’information
Sources d’information

* Voir Global Communication for Development Strategy Guide for Maternal, Newborn and Child
Health and Nutrition Programs, UNICEF (2015).
162

Annexe 7
Planification des activités*

Après avoir effectué une analyse, fixé les objectifs, identifié les participants, les canaux et
les messages, vous devriez planifier votre activité. Pour atteindre les résultats comporte-
mentaux souhaités, il vous faudra au moins deux ans. Une fois que les éléments de concep-
tion stratégique (par ex., but, objectifs, approches, canaux de communication et activités)
sont décidés, ils doivent être énoncés dans un document de conception stratégique concis
qui comprend un plan de mise en œuvre.

Format de planification des activités à utiliser dans les exercices lors des ateliers de planification stratégique

Numéro Activité Canal Source Calendrier Responsable


Participants primaires

Numéro Activité Canal Source Calendrier Responsable


Participants secondaires

Numéro Activité Canal Source Calendrier Responsable


Participants tertiaires

Numéro Activité Canal Source Calendrier Responsable


Participants au niveau intermédiaire

Numéro Activité Canal Source Calendrier Responsable


Participants au niveau national/régional

* Voir Global Communication for Development Strategy Guide for Maternal, Newborn and Child
Health and Nutrition Programs, UNICEF (2015).
163

Annexe 8
Questions génériques de test préalable
pour divers prototypes de matériel
de communication*

Le tableau commence à la page suivante.

* Voir Effective Communication for Measles and Rubella Elimination in the African Region: Guidelines,
UNICEF (2015); Communication Pretesting, Media Monograph 6. Communication Laboratory,
Community and Family Study Center, Université de Chicago (1978); et Guy Scandlen, Pretesting:
A short handbook (2008).
164

Annonces radio et télévisées Films et vidéos Affiches Brochures/manuels


(Taille de l’échantillon 10 – 20 personnes) (Taille de l’échantillon 10 – 20 personnes) (Taille de l’échantillon 10 – 20 personnes) (Taille de l’échantillon 10 – 20 personnes)
Veuillez formuler en vos propres termes Selon la nature du contenu, posez l’une Je voudrais d’abord vous montrer ceci [photo/ Si vous êtes en train d’élaborer une brochure/
ce que l’annonce disait. ou les deux questions suivantes : image], que nous aimerions utiliser pour une un livret, suivez certaines de ces procédures :
affiche. Pouvez-vous en faire une description ?
A. S elon vous, quel est le message du film/ (question de suivi : quels sentiments évoque-t- Notre organisation réalise une brochure/un
vidéo ? Selon vous, qu’essayait de dire le elle, que vous dit-elle ?) livret au sujet de ________ pour les personnes
film/la vidéo ? de votre communauté. Nous aimerions avoir
votre avis sur la couverture. Voici trois modèles
B. S elon vous, quelle est la raison principale
[montrer les modèles A, B, C]. Lequel vous plaît
pour laquelle ce film/cette vidéo a été
le plus et pourquoi ?
réalisé(e) ?
Avez-vous eu l’impression que l’annonce vous • Pour divertir les personnes ? Je voudrais maintenant vous montrer l’affiche Quelles couleurs préférez-vous pour la page
demandait de faire quelque chose en particu- • Pour les informer de quelque chose ? entière. Pourriez-vous me dire en vos propres de couverture ? [montrer les options A, B, C]
lier ? Oui (O) – Non (N) – Je ne sais pas (NSP); • Pour les persuader de faire quelque chose ? termes quel est son message ? (question de
Si oui, quoi ? suivi : que vous dit-elle ?)
L’annonce a-t-elle dit quelque chose En général, pensez-vous qu’il soit une bonne Si les personnes ne savent pas lire, demandez : Voici les titres que nous envisageons : [montrer
que vous ne croyez pas vrai ? idée d’avoir un film/une vidéo sur ________ ? « En regardant la photo, que dit-elle selon les options A, B, C] Lequel préférez-vous ?
O – N – NSP; Si oui, de quoi s’agit-il ? En quoi cela est-il bon ou mauvais ? vous ? »
L’annonce a-t-elle dit quelque chose Le film/la vidéo a-t-il/elle dit quelque chose qui Avez-vous l’impression que l’affiche vous Voici les images/photos/illustrations
qui pourrait déranger ou offenser pourrait déranger ou offenser les personnes qui demande de faire quelque chose en particulier ? que nous envisageons d’utiliser. Selon vous,
et de gestion de l’identité : communication pour le développement

les personnes qui vivent à ________ ? vivent à ________ ? O – N – NSP; Si oui, quoi ? que disent-elles ?
O – N – NSP; Si oui, quoi ? O – N – NSP; Si oui, quoi ?
Pensez-vous que cette annonce s’adresse Pensez-vous que ce film/cette vidéo s’adresse L’affiche dit-elle quelque chose que vous Si la ou les personnes interrogées ne com-
à quelqu’un comme vous ou à d’autres per- à quelqu’un comme vous ou à d’autres per- ne croyez pas vrai ? prennent pas les images, dites : « En fait, ces
sonnes ? a) Comme moi; b) D’autres; c) NSP; sonnes ? a) Comme moi; b) D’autres; c) NSP; O – N – NSP; Si oui, de quoi s’agit-il ? images essaient de montrer ________. »
Si votre réponse est « D’autres », pourquoi ? Si votre réponse est « D’autres », pourquoi ? Comment pourrions-nous les améliorer ?
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil

Y a-t-il quelque chose que vous avez beaucoup Y a-t-il quelque chose que vous avez beaucoup Y a-t-il quelque chose dans cette affiche qui Si vous testez une brochure terminée,
aimé dans l’annonce ? aimé dans le film/la vidéo ? pourrait déranger ou offenser les personnes posez les questions suivantes :
O – N – NSP; Si oui, quoi ? O – N – NSP; Si oui, quoi ? qui vivent à ________ ?
J’aimerais vous montrer une brochure que nous
O – N – NSP; Si oui, quoi ?
préparons pour les personnes de votre com-
munauté. Comme vous le verrez, elle contient
des images et quelques phrases. Veuillez lire
les passages soulignés en rouge. Prenez votre
temps et nous en parlerons lorsque vous aurez
terminé.
Annonces radio et télévisées Films et vidéos Affiches Brochures/manuels
(Taille de l’échantillon 10 – 20 personnes) (Taille de l’échantillon 10 – 20 personnes) (Taille de l’échantillon 10 – 20 personnes) (Taille de l’échantillon 10 – 20 personnes)
Y a-t-il quelque chose que vous n’avez pas Y a-t-il quelque chose que vous n’avez pas S’il y a des personnes sur les photos, demandez : Je vais passer en revue toutes les phrases sou-
aimé ? O – N – NSP; Si oui, quoi ? aimé ? O – N – NSP; Si oui, quoi ? les personnes qui figurent sur cette affiche lignées en rouge et vous demander de me dire
vous rappellent-elles vos amis ou sont-elles en vos propres termes quelle est l’idée :
différentes de vos amis ? [Passez en revue chaque phrase]
• Comme mes amis
• Différentes de mes amis
• NSP
Si elles sont différentes : en quoi le sont-elles ?
Par rapport à d’autres annonces diffusées à la De manière générale, pensez-vous que le film/ Y a-t-il quelque chose en particulier Selon vous, que dit ou demande la brochure ?
radio ces jours-ci, comment évalueriez-vous la vidéo devrait être présenté(e) à d’autres que vous aimez beaucoup dans cette affiche ?
cette annonce ? personnes comme vous, ou serait-il préférable O – N – NSP; Si oui, quoi ? Y a-t-il selon vous dans la brochure
• Excellente d’en montrer un(e) autre ? quelque chose qui n’est PAS vrai ?
• Bonne O – N – NSP; Si oui, quoi ?
• Plutôt bonne
• Mauvaise Y a-t-il quelque chose dans la brochure
• Sans opinion qui pourrait déranger ou offenser les personnes
qui vivent à ________ ?
O – N – NSP; Si oui, quoi ?
Selon vous, que pourrait-on faire Y a-t-il quelque chose que vous n’aimez pas ? Les personnes que vous voyez sur les images
pour améliorer cette annonce ? O – N – NSP; Si oui, quoi ? vous rappellent-elles vos amis ou les membres
de votre communauté ?
• Comme les amis/membres de la communauté
• Différentes des amis/membres de la
communauté
• NSP
Si elles sont différentes, en quoi le sont-elles ?
Selon vous, que pourrait-on faire pour améliorer Y a-t-il une chose que vous avez particulièrement
cette affiche? appréciée ?
O – N – NSP; Si oui, quoi ?
Y a-t-il une chose que vous n’avez pas appréciée ?
O – N – NSP; Si oui, quoi ?
Annexe 8 : Questions génériques de test préalable pour divers prototypes de matériel de communication
165
166

Annexe 9
Ressources humaines minimales
requises pour l’élaboration et la mise
en œuvre de la stratégie

1. Directeur général de l’état civil de l’état civil (ou équivalent)


2. Responsable de l’agence chargée des statistiques de l’état civil (si l’enregistrement
de l’état civil et les statistiques de l’état civil ne sont pas combinés)
3. Responsable du bureau de la communication pour le développement
4. Directeur adjoint
5. Agent chargé de la recherche et de la planification
6. Secrétaire
7. Une personne chargée des déplacements, étant donné que ceux-ci pourraient être
nombreux, et selon les circonstances, un chauffeur
8. Fonctionnaires travaillant au sein du comité interorganismes
9. Sous-comité de la communication pour le développement
10. Responsable de la formation
11. Responsable des relations avec les médias
12. Il peut être souhaitable de désigner un directeur de projet pour superviser le pro-
gramme global d’amélioration de l’enregistrement (qui comprendrait la mise en
œuvre d’autres aspects tels que le cadre juridique, les améliorations administratives/
organisationnelles et l’automatisation des systèmes d’enregistrement)
13. D’autres membres du personnel détachés d’autres ministères/agences, selon les besoins
(en supposant que leur salaire continue à être versé par leur département d’origine)

Les ressources humaines énumérées ci-dessus ne sont qu’une ligne directrice et peuvent
être ajustées en fonction de la taille et de la complexité du pays qui entreprend un pro-
gramme de communication pour le développement dans le cadre du programme global
d’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil;
veuillez noter que les besoins en ressources humaines pour ce dernier ne sont pas couverts
par le présent Manuel car ils n’entrent pas dans son champ d’application.
167

Annexe 10
Descriptifs de poste des membres
du personnel du bureau de la communication
pour le développement

Personnel
Voici un bref descriptif des types de qualifications et d’expérience exigés :
Responsable de bureau : Ce poste requiert une personne de haut niveau, ayant des com-
pétences dans un grand nombre de domaines, tels que la communication en général, y
compris ses composantes éducatives, avec une grande expérience dans un autre bureau
gouvernemental, ainsi qu’un haut niveau de compétences organisationnelles, de connais-
sances et d’expérience dans la recherche et la rédaction de documents d’information des-
tinés aux fonctionnaires du gouvernement et dans la rédaction de discours. La personne
doit comprendre le fonctionnement du gouvernement et être capable de communiquer ef-
ficacement avec différents groupes tels que la profession médicale, les avocats et les agents
du gouvernement. Elle doit être capable d’élaborer des plans à long terme pour le suivi
et l’évaluation du programme, et avoir des connaissances en matière de communication
pour le développement, de changement social et comportemental, et de normes sociales.
La formation et l’expérience souhaitées comprennent un diplôme universitaire en com-
munication, en psychologie sociale, en administration publique ou dans une discipline
connexe, avec une grande expérience en matière de communication et d’éducation. Sûreté
de jugement et capacité d’agir de manière indépendante sont nécessaires.
Responsable de bureau adjoint : Ce poste requiert une personne ayant une expérience et
une expertise de la collaboration avec les médias du pays, une connaissance des médias les
plus efficaces dans chaque région et pour quels groupes cibles, et la capacité de rédiger des
communiqués de presse, des annonces radiophoniques/télévisées, des textes de diffusion,
des discours, etc. Cette personne serait l’assistant du responsable du bureau et aiderait à
élaborer et à mettre en œuvre la première stratégie de communication pour le développe-
ment à grande échelle. La formation et l’expérience souhaitées comprennent un diplôme
universitaire en communication, en journalisme ou dans une discipline connexe, avec une
expérience considérable en communication, publicité, relations publiques ou toute combi-
naison de formation et d’expérience équivalente. Une certaine expérience dans le domaine
des communications gouvernementales serait un atout.
Le/la responsable de bureau adjoint doit avoir une expérience de l’administration et un
haut degré de « compétences humaines » pour communiquer avec d’autres services publics
et des fonctionnaires au niveau régional/local. Cette personne serait responsable des ré-
servations proprement dites dans le cadre de campagnes médiatiques commerciales, ainsi
que de la coordination et du placement des annonces dans la presse écrite, les médias de
diffusion et autres médias, et devrait établir des budgets détaillés et approuver les factures
à payer aux médias commerciaux. De plus, le responsable de bureau adjoint coordonnerait
la participation à des émissions-débats et à des programmes d’affaires publiques.
Le/la responsable de bureau adjoint participerait également aux interventions de commu-
nication pour le développement au niveau régional et aux niveaux administratifs inférieurs
en fournissant le matériel approprié, en établissant des lignes directrices et, avec le res-
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
168 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

ponsable de bureau et l’administrateur des services publics régionaux, en déterminant les


méthodes les plus efficaces pour communiquer le message tant au niveau régional que lo-
cal, notamment aux groupes cibles moins privilégiés au sein de la population (par ex., les
personnes analphabètes, celles qui vivent dans des zones rurales où la communication est
médiocre et/ou où il peut y avoir des obstacles culturels ou traditionnels à l’enregistrement).
Agent chargé de la recherche et de la planification : La personne occupant ce poste ef-
fectuera un travail professionnel responsable dans la recherche et l’évaluation d’un large
éventail de sujets complexes et sera chargée d’analyser les résultats et de recommander des
actions à long terme aux hauts fonctionnaires du gouvernement. Les fonctions incluraient
la préparation de rapports et de recommandations détaillés et nécessiteraient la partici-
pation à des réunions avec un large éventail de fonctionnaires et de représentants de pro-
fessions et de métiers, ainsi que la préparation de soumissions au cabinet. Ces fonctions
doivent être exercées avec un degré élevé de spécialisation, d’action et de jugement indé-
pendants. La formation et l’expérience souhaitées comprennent un diplôme universitaire
en administration publique, en sciences sociales ou dans une discipline connexe, avec une
grande expérience en matière de planification et développement gouvernementaux, ou
toute combinaison de formation et d’expérience équivalente.
Appui administratif/services de secrétariat : La personne titulaire du poste, en plus d’as-
surer des services de secrétariat, aiderait au travail administratif. Les fonctions incluraient
la dactylographie et la production de correspondance, de rapports, de documents d’infor-
mation destinés à d’autres services, de textes de manuels de formation pour les fonction-
naires, de recommandations complexes et de matériel de campagne, tels que des textes
pour des annonces radio/télévisées, des messages d’intérêt public, des communiqués de
presse, des discours, etc. Une expérience en traitement de texte et en informatique serait
essentielle.
Une fois le programme approuvé par le gouvernement et un comité consultatif de haut ni-
veau nommé, il faudra probablement étoffer le personnel du bureau de la communication
pour le développement en y ajoutant des personnes ayant des compétences en rédaction et
en recherche pour élaborer le matériel approprié, tel que des leçons réelles à utiliser dans
les écoles à différents niveaux, du matériel pour les formations, des sessions d’information
avec des groupes spécifiques, et des projets de discours, ainsi que du matériel pour les bro-
chures, les annonces imprimées, les annonces de diffusion, les communiqués de presse,
etc. et un programme général de relations avec les médias.
En outre, il convient de prendre des mesures à un stade précoce pour obtenir les services
d’un(e) artiste/graphiste afin de travailler sur les exigences du matériel graphique; en com-
mençant par la création d’un logo distinctif pour identifier le programme et la commande
d’un morceau de musique qui sera utilisé de manière récurrente. Ces services seraient
requis à relativement court terme et obtenus de préférence par le biais de contrats.

Déplacements
Le personnel du bureau de la communication pour le développement peut être amené à se
déplacer dans tout le pays pour connaître de première main les conditions de chaque ré-
gion et les éléments dissuasifs à l’enregistrement, ainsi que pour rencontrer le responsable
local avant de formuler une stratégie globale. Par conséquent, dans ce cas, des dispositions
relatives au transport peuvent être incluses.
169

Annexe 11
Catégories de coûts pour le budget
de la stratégie de communication
pour le développement

Des dispositions budgétaires devraient être prévues pour les composantes suivantes du
programme de communication pour le développement :
1. Personnel :
• Directeur de projet
• Directeur du bureau de la communication pour le développement
• Directeur adjoint du bureau de la communication pour le développement
• Agent chargé de la recherche et de la planification
• Secrétaire
• Autres, y compris les membres du sous-comité
2. Dépenses opérationnelles :
• Bureaux
• Mobilier de bureau
• Matériel de bureau, y compris les ordinateurs et les imprimantes
• Papeterie/fournitures
• Téléphones/électricité
3. Recherche et planification, y compris les enquêtes
4. Déplacements, y compris dans le pays
5. Réunions et sessions de formation du personnel du bureau de la communication pour
le développement, du comité interorganismes et du sous-comité de la communication
pour le développement avec :
• La société médicale/les médecins
• Les agents/groupes/parties prenantes de l’enregistrement
• Le personnel chargé de l’enregistrement au niveau local
• Le grand public
• Les agents de l’éducation
• Les juristes
• Autres
6. Conception de tout le matériel, tel que les publicités payantes dans les médias, les mé-
dias non commerciaux non rémunérés, les brochures, les panneaux ou les affiches. Une
agence de publicité peut être impliquée dans ce travail; si tel est le cas, incluez les hono-
raires estimés pour les services, les matériels ainsi que le temps et l’espace publicitaires
commerciaux.
7. Test préalable du matériel ci-dessus
8. Production du matériel nécessaire
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
170 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

9. Dépenses pour les médias et les activités d’éducation et de communication en général


10. Suivi et évaluation de l’impact/efficacité du programme
Les composantes de la première étape du programme global d’amélioration de l’enre-
gistrement des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état
civil peuvent prendre environ deux ans; le budget initial devrait couvrir les dépenses es-
timées pour cette période. Un budget pour une période supplémentaire de trois ans afin
de couvrir le fonctionnement du bureau de la communication pour le développement et
du sous-comité de la communication pour le développement, ainsi que les campagnes
médiatiques en cours et les programmes de communication généraux devrait également
être préparé. Si nécessaire, il convient de préparer des budgets pour une période supplé-
mentaire de cinq ans.
171

Annexe 12
Communication pour le développement :
plan de mise en œuvre chiffré par activité,
exécutant et coûts estimés

Le tableau commence à la page suivante.


172
Détails
Calendrier Outils/ma- Estimation
Modalité de mise du budget Résultat
Activité Tâche Exécutant Canaux tériels de du coût
en œuvre (dollars escompté
2019 2020 2021 2022 soutien (dollars É.-U.)
É.-U.)

A. MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE

1.  lanification,
P
gestion et
coordination

1. Sous-total : Planification, gestion


0
et coordination

2. S ensibilisation
et partenariats

2. Sous-total : Sensibilisation
0
et partenariat

3.  enforcement
R
des capacités

3. Sous-total : Renforcement
0
des capacités
et de gestion de l’identité : communication pour le développement

4.  ommunication
C
individuelle
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil

4. Sous-total : Communication
0
individuelle

5. E ngagement des
communautés et
des groupes

5. Sous-total : Engagement
0
des communautés et des groupes
Détails
Calendrier Outils/ma- Estimation
Modalité de mise du budget Résultat
Activité Tâche Exécutant Canaux tériels de du coût
en œuvre (dollars escompté
2019 2020 2021 2022 soutien (dollars É.-U.)
É.-U.)

6.  édias
M
de masse
et médias
sociaux

6. Sous-total : Médias de masse


0
et médias sociaux

7.  obilisation
M
sociale des
partenaires
et des alliés

7. Sous-total : Mobilisation sociale 0

8. S uivi des
résultats

8. Sous-total : Suivi des résultats 0

SOUS-TOTAL POUR A : MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE


0
DE LA STRATÉGIE

B. APPUI TECHNIQUE/GESTION DES OPÉRATIONS

Nature de
Description
la dépense
Annexe 12 : Communication pour le développement – plan de mise en œuvre chiffré

9.  onsultants/
C
contractants
pour l’assistance
technique

10.  ontractants
C
pour la pro-
duction et les
distributions
173
174
Détails
Calendrier Outils/ma- Estimation
Modalité de mise du budget Résultat
Activité Tâche Exécutant Canaux tériels de du coût
en œuvre (dollars escompté
2019 2020 2021 2022 soutien (dollars É.-U.)
É.-U.)

11. F rais
administratifs

SOUS-TOTAL POUR B : APPUI TECHNIQUE/GESTION DES OPÉRATIONS 0

C. DÉVELOPPEMENT, TEST PRÉALABLE ET PRODUCTION DE MATÉRIELS DE COMMUNICATION/PRODUITS MÉDIATIQUES

12.  atériel
M
de communica-
tion/matériel
créatif

SOUS-TOTAL POUR C : MATÉRIEL DE COMMUNICATION 0

TOTAL GÉNÉRAL 0
et de gestion de l’identité : communication pour le développement
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
175

Annexe 13
Pratiques nationales réussies au Kenya

Enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques


Malgré les nombreux efforts déployés par le gouvernement pour améliorer l’enregistre-
ment des faits d’état civil, une grande partie de la population kényane reste sans papiers.
La deuxième réunion des ministres africains responsables de l’enregistrement des faits
d’état civil, qui s’est tenue à Durban, en Afrique du Sud, du 3 au 5 septembre 2013, a ap-
pelé les pays africains à procéder à une évaluation complète de leurs systèmes nationaux
respectifs d’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques d’état civil et à adopter
des plans d’action en vue de renforcer le système. Toutefois, pour développer une com-
préhension approfondie de la dynamique au niveau communautaire, une enquête sur les
connaissances, attitudes et pratiques est nécessaire. Une telle enquête vise à produire des
informations qualitatives sur l’enregistrement des faits d’état civil au niveau communau-
taire qui permettront aux systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques
de l’état civil de remédier à certains goulets d’étranglement identifiés dans le cadre d’in-
terventions spécifiques. L’enquête visait également à générer des informations et des don-
nées de base pour permettre aux parties prenantes de développer des stratégies efficaces et
efficientes afin d’accélérer l’amélioration et l’utilisation des systèmes d’enregistrement des
faits d’état civil et de statistiques de l’état civil au Kenya.
La nécessité d’un système d’enregistrement de l’état civil efficace dans un pays est fon-
damentale. Par exemple, l’enregistrement des nouveau-nés est un droit qui garantit que
les gouvernements élaborent des plans adéquats pour eux. Il s’agit de la première recon-
naissance de l’existence et du statut juridique de l’enfant. Les enfants non enregistrés sont
exposés à un certain nombre de risques, notamment ceux d’être victimes de la traite, d’être
recrutés par des groupes armés, d’être contraints à des formes dangereuses de travail et
de se marier avant l’âge légal. D’une part, un enregistrement civil efficace suppose que les
gouvernements soient en mesure de planifier les prestations de soins de santé sur la base de
données probantes et de prévoir des crédits budgétaires appropriés pour l’éducation ainsi
que d’autres programmes nationaux de développement sur la base des enfants enregistrés.
Avec d’autres organisations, l’UNICEF a lancé des efforts pour soutenir la mise en place de
systèmes d’enregistrement de l’état civil efficaces et performants. En tant que l’un des prin-
cipaux organismes des Nations Unies pour les droits de l’enfant, elle accorde une grande
priorité à l’enregistrement des naissances pour tous les enfants afin de faciliter leur enregis-
trement et certification universels. Pour que ces activités soient le plus profitable possible,
il est essentiel de disposer de systèmes d’enregistrement des naissances efficaces et rapides.
Il est important que chaque fait d’état civil soit enregistré. Cela est expressément reconnu
dans diverses conventions et chartes internationales, qui prévoient que tout enfant a droit
à une identité et à une nationalité. Parmi ces conventions figurent : i) la Convention de
1989 relative aux droits de l’enfant; ii) la Convention de 1961 sur la réduction des cas
d’apatridie; iii) le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966; et iv) la
Convention de 1979 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes. La Constitution du Kenya de 2010 accorde à ses citoyens des droits spécifiques
qui ne peuvent être pleinement réalisés que si chaque citoyen, y compris les nouveau-nés
et les personnes décédées, dispose des documents appropriés.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
176 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

De récents examens conjoints des défis que rencontre le Kenya en matière d’enregistre-
ment des faits d’état civil par divers partenaires gouvernementaux ont démontré que
les systèmes d’enregistrement sont faibles et comportent divers éléments dissuasifs. Les
facteurs de dissuasion signalés par les parents/tuteurs et/ou les agents d’enregistrement
sont principalement les suivants : les barrières sociales telles que les valeurs culturelles,
religieuses et communautaires; l’insuffisance des ressources humaines et financières; le
manque de suivi des agents d’enregistrement; dans certaines régions, l’insécurité consti-
tue un obstacle; l’absence de mesures d’incitation à l’enregistrement; les distances géogra-
phiques entre les points d’enregistrement.
Afin de remédier aux faiblesses identifiées, l’UNICEF a aidé le service de l’état civil à
planifier et à mettre en œuvre une enquête de base sur les connaissances, attitudes et pra-
tiques en matière d’enregistrement et de certification des enfants dans les comtés de Homa
Bay, Turkana et Kilifi.
Les enquêtes de base ont particulièrement cherché à déterminer :
• Le niveau de sensibilisation des agents d’enregistrement et des parents quant à l’im-
portance de l’enregistrement à l’état civil ainsi que leurs attitudes et pratiques; et
• L’efficacité du système d’enregistrement actuel pour garantir la fourniture en
temps utile des données d’enregistrement afin de permettre la production de sta-
tistiques de l’état civil à des fins de planification.
Un examen des goulets d’étranglement qui se produisent dans le processus d’enregistre-
ment, notamment les difficultés rencontrées par les jeunes parents/tuteurs pour obtenir
des certificats de naissance pour leurs enfants (en particulier lorsqu’ils n’ont pas de carte
d’identité nationale et que les parents de l’enfant sont inconnus); les difficultés rencontrées
par les mères sans conjoint ou qui choisissent de ne pas révéler l’identité du père des en-
fants pour des raisons personnelles, le caractère inadéquat des infrastructures, l’environ-
nement juridique ainsi que la distance devait également être envisagé.
L’objectif de l’enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques est de générer les infor-
mations nécessaires pour :
• Étudier les possibilités d’aider les parents à demander des certificats de naissance
et de décès sur le lieu de l’accouchement, par opposition à la pratique actuelle où
seules les déclarations de naissance peuvent y être obtenues;
• Renforcer les possibilités d’intégration de l’enregistrement des naissances et des dé-
cès avec d’autres secteurs (tels que la santé, l’éducation et la protection de l’enfance);
• Renforcer l’utilisation de la recherche fondée sur des preuves par le département
de l’état civil afin de soutenir la sensibilisation en faveur de l’allocation de res-
sources supplémentaires pour les activités d’enregistrement des naissances et des
décès;
• Contribuer au renforcement du cadre juridique et politique et modéliser des ap-
proches innovantes dans des régions sélectionnées dans le cadre de la production
de preuves sur « ce qui fonctionne bien »; et
• Générer des données pour contribuer au développement de moyens innovants
par le biais des systèmes informatiques existants dans le pays afin de renforcer
l’enregistrement des faits d’état civil et les utiliser comme points de référence
pour que le département de l’état civil améliore ses systèmes automatisés.

Conclusions de l’enquête
Les connaissances concernant l’enregistrement des naissances dans les trois comtés sont
élevées (75 % ont déclaré qu’un enfant né au Kenya devait être enregistré). Malgré cette
connaissance, la plupart des personnes ne déclarent pas la naissance de leurs enfants. Cela
est dû au fait que la plupart des enfants naissent à la maison. L’enquête a démontré qu’il
existe toujours un écart entre le niveau de notification des naissances et la certification des
Annexe 13 : Pratiques nationales réussies au Kenya
177

naissances. La naissance de davantage d’enfants a été notifiée, mais ils sont moins nom-
breux à avoir été plus loin dans le traitement de leur certificat de naissance.
D’autre part, l’enquête a révélé que les connaissances concernant l’enregistrement des décès
sont faibles par rapport à l’enregistrement des naissances; moins de personnes ont déclaré
avoir effectivement obtenu un permis d’inhumer avant inhumation. Les principales rai-
sons invoquées pour ne pas notifier ou suivre l’enregistrement jusqu’à la certification sont
le manque de connaissances et la proportion élevée d’enfants nés à la maison par rapport à
ceux nés dans des établissements de soins de santé. La distance, associée à un réseau routier
généralement médiocre, a également été identifiée comme un facteur influençant la notifi-
cation et la certification des naissances et des décès.
Attitudes : Il existe divers facteurs liés aux attitudes qui entravent l’enregistrement des
naissances dans ces comtés. Ils concernent principalement les connaissances relatives à
l’enregistrement des naissances et des décès et la distance dans les comtés de Homa Bay,
Turkana et Kilifi. Près de la moitié des personnes interrogées ont indiqué que la distance
était un facteur à Turkana. À Homa Bay, les enfants nés de femmes célibataires (surtout
adolescentes) sont confrontés au problème de l’identité. En raison de ce problème « d’ab-
sence d’identité », les mères ont du mal à déclarer la naissance de leurs enfants. Il existe
également des facteurs culturels, tels que le mode de vie nomade, qui exige des déplace-
ments constants avec les animaux à la recherche de pâturages et d’eau et qui empêche
l’enregistrement des enfants. Les croyances religieuses influencent également l’enregis-
trement des naissances. Ces mêmes raisons ont été évoquées comme facteurs ayant une
incidence sur la notification et la certification des décès. En ce qui concerne les décès, il
existe une perception largement répandue selon laquelle l’enregistrement des décès n’est
pas important car il ne peut pas changer ce qui s’est déjà produit. Certains ont fait valoir
que l’enregistrement des personnes décédées va à l’encontre des normes sociales.
Les pratiques communautaires dans ces comtés montrent clairement comment les forces
structurelles influencent l’enregistrement des naissances et des décès. La distance est un
facteur clé qui influence les pratiques communautaires. Cette situation, conjuguée à la
méconnaissance de l’enregistrement des naissances et des décès et à un mode de vie no-
made, contribue à réduire l’enregistrement au niveau communautaire. Les interventions
devraient donc se concentrer sur la manière de traiter ces obstacles structurels afin d’amé-
liorer la pratique.

Recommandations
L’enquête a permis de formuler les recommandations suivantes :
1. Le département de l’état civil devrait chercher des moyens d’intégrer les services d’en-
registrement afin de permettre aux utilisateurs d’accéder aux informations concer-
nant l’enregistrement des naissances et des décès ainsi que de s’informer sur le statut
de leur demande. Cela permettra d’économiser du temps et de l’argent pour les per-
sonnes qui cherchent des services d’enregistrement.
2. Le clergé devrait être associé aux efforts visant à améliorer la notification et la certifi-
cation des naissances et des décès. À Homa Bay, par exemple, certaines communautés
religieuses ont été identifiées comme des groupes qui n’encouragent pas activement
leurs membres à enregistrer la naissance d’un enfant. L’engagement avec le clergé en
tant que canal d’information entre le département de l’état civil et la communauté
devrait contribuer à améliorer l’enregistrement et la certification des naissances et des
décès.
3. L’utilisation des barazas (réunions publiques) pour transmettre des informations à
la communauté est un excellent moyen d’atteindre de nombreuses personnes. Cette
étude a toutefois démontré que la plupart des membres de la communauté ne fré-
quentent pas les barazas, tandis que ceux qui s’y rendent ont indiqué que les infor-
mations sur l’enregistrement des naissances et des décès ne sont pas communiquées.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
178 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Malgré cela, l’agent d’enregistrement reste une grande source d’information pour les
communautés. Le rôle des agents d’enregistrement devrait donc être soutenu en leur
fournissant des informations adéquates pour faciliter un dialogue significatif concer-
nant l’enregistrement des faits d’état civil au niveau communautaire.
4. L’utilisation de centres d’enregistrement mobiles contribuera à soutenir les efforts
d’enregistrement des naissances et des décès. À Homa Bay, cela a contribué à stimuler
l’enregistrement des naissances, car les services sont plus proches des utilisateurs. Les
chefs adjoints devraient en particulier aider ceux qui ne peuvent pas se rendre dans
les centres d’enregistrement en leur proposant de leur remettre des formulaires de
demande et de ramener les certificats de naissance lorsqu’ils sont prêts. Cela pourrait
être fait lors de leurs retours mensuels et ne devrait donc pas entraîner de frais supplé-
mentaires de la part des agents d’enregistrement. Cela a l’avantage de réduire les coûts
et de faire gagner du temps à ceux qui souhaitent que leurs documents soient traités.
5. La sensibilisation à l’enregistrement des naissances et des décès pourrait être renfor-
cée par des campagnes de sensibilisation intensives visant à informer la communauté
sur l’enregistrement en général, mais aussi, en particulier, sur l’enregistrement et la
certification des décès. Tous devraient connaître l’importance de l’enregistrement
des décès et les endroits où ils peuvent le faire. De même, il convient de mettre l’ac-
cent sur l’éducation de la population concernant les avantages d’un certificat de décès
pour tous.
6. La majorité des résidents du comté de Turkana ne déclarent pas ou n’enregistrent
pas la naissance d’enfants ou le décès d’individus au sein de leur ménage. Les don-
nées montrent que malgré les faibles niveaux de notification et de certification, les
individus pensent que d’autres notifient et enregistrent les naissances et les décès.
C’est l’occasion idéale de modifier les normes sociales au sein de la communauté
afin d’améliorer l’utilisation des services d’enregistrement de l’état civil. Cette étude
plaide donc en faveur d’une stratégie visant à aligner leurs perceptions sur ce qu’ils
croient que font les autres membres de la communauté. En faisant cela et en incitant
les individus à se conformer à ce qu’ils croient que les autres font, la notification et la
certification des naissances et des décès seront améliorées.
7. En raison des grandes distances que les personnes doivent parcourir pour obtenir
des certificats de naissance et de décès, la certification est généralement faible. En
collaboration avec les agents d’enregistrement des faits d’état civil, l’officier d’état
civil devrait envisager des moyens de rapprocher les services de la communauté en
s’y rendant régulièrement pour enregistrer les personnes et fournir des certificats de
naissance et de décès.
179

Annexe 14
Communication pour un impact
comportemental au Kenya

Introduction
Les professionnels de la santé et du développement social sont toujours confrontés à un
dilemme mondial : trouver des moyens efficaces d’encourager l’adoption et le maintien
de comportements qui améliorent la vie des gens, le défi essentiel étant de parvenir à un
impact sur les comportements. La méthodologie COMBI permet d’influencer et/ou de
renforcer une décision/un comportement/une norme sociale, et/ou de mobiliser divers
secteurs de la société pour agir sur un problème commun et créer un sentiment de res-
ponsabilité partagée. Elle est basée sur l’approche du secteur privé de la communication
marketing intégrée et offre une approche dynamique pour obtenir des résultats compor-
tementaux dans un développement social, et pas seulement des résultats en termes de sen-
sibilisation et de connaissances accrues.

Sa méthodologie intègre efficacement la sensibilisation et l’éducation du public, l’infor-


mation-éducation-communication, la mobilisation des communautés, les techniques de
communication avec les consommateurs et les études de marché, toutes orientées de ma-
nière précise et intelligente vers des résultats comportementaux spécifiques et précis.

Raison d’être de la communication pour un impact


comportemental
Les programmes classiques d’information-éducation-communication et de sensibili-
sation ont permis d’accroître la prise de conscience et les connaissances, mais n’ont pas
eu autant de succès en termes de résultats comportementaux. En effet, immédiatement
après la sensibilisation de la communauté, la formation des agents d’enregistrement et le
lancement officiel de l’enregistrement des faits d’état civil au niveau communautaire, les
chiffres de l’enregistrement dans la zone ciblée augmentent sans discontinuer, puis dimi-
nuent progressivement en peu de temps.

La performance après la formation n’a pas pu être maintenue pour deux raisons majeures :
premièrement, les nouvelles mères (non sensibilisées) entrent continuellement en âge de
procréer alors que celles qui ont déjà été formées quittent la cohorte en âge de procréer;
deuxièmement, la forte rotation des agents d’enregistrement (due à l’attrition naturelle,
aux transferts ou autres) entraînant l’arrivée de nouveaux employés (ne connaissant pas
l’importance de l’enregistrement à l’état civil) dans le système.

Il convient de noter que les comportements en matière d’enregistrement des faits d’état civil
dépendent de manière critique de la disponibilité des services et des produits. Cependant,
bien que les agents d’enregistrement soient répartis jusqu’au niveau administratif le plus
bas (sous-localisation) et dans tous les établissements de santé, la plupart des membres de
la communauté n’y avaient pas recours. On a donc appris que dans l’enregistrement de
l’état civil, l’objectif ultime est l’impact comportemental : quelqu’un fait quelque chose.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
180 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Le résultat comportemental visé dans les programmes d’enregistrement des faits d’état
civil ne sera atteint qu’avec une communication publique et personnelle efficace qui sur-
monte les obstacles dissuadant d’accepter le comportement recommandé.

Stratégie de mise en œuvre


Le programme visait les comtés de Kwale et de Kilifi. La stratégie suivante a été appliquée :
Formation : Des agents du bureau d’enregistrement des faits d’état civil principal et des
officiers d’état civil des sous-comtés de Kwale, Kinango, Kilifi et Malindi, ainsi que ceux
du partenaire de soutien (Plan International) ont suivi un programme de formation d’une
semaine, du 18 au 23 avril 2016. Le titre du programme était « Strategic communication
planning: communication for behavioral impact (COMBI) in health and social develop-
ment with special focus on birth registration ». La formation a été menée par le COMBI
Institute of Indiana University School of Liberal Arts Global Health Communication
Centre (GHCC), situé à Indianapolis (Indiana). L’objectif de la formation était de per-
mettre aux participants de développer des compétences dans l’application de l’approche
COMBI en 10 étapes pour concevoir un plan de communication stratégique pour l’impact
comportemental dans les programmes d’enregistrement des naissances et par conséquent
de compléter un projet partiel de plan COMBI d’enregistrement des naissances pour une
mise en œuvre réelle au Kenya.
Objectif général : fournir une identité légale aux enfants et disposer de statistiques de
l’état civil grâce à un enregistrement et une certification complets des naissances dans les
comtés de Kwale et Kilifi en augmentant la proportion de mères ou de pères qui déclarent
la naissance de leur nouveau-né dans une période de 0 à 6 mois après la naissance.
Objectif(s) comportemental(ux) : Faire en sorte que 65 % des mères qui accouchent dans
les comtés de Kilifi et de Kwale soient enregistrées dans les 6 mois.
Analyse situationnelle du marché : Elle a été réalisée dans le comté de Kwale. Il s’agis-
sait de rendre visite aux ménages/familles en organisant des entretiens et des discussions
afin de connaître leurs perceptions et de comprendre le(s) comportement(s) proposé(s)
grâce à des outils tels que TOMA (Top of the Mind Analysis) et DILO (Day in the Life
Of). Leur sens des coûts (temps, effort, argent) par rapport à leur perception de la valeur
du comportement pour leur vie a été exploré par un calcul du rapport coût/valeur. Elle a
également consisté à visiter un échantillon d’établissements de santé, parmi lesquels le
centre de santé de Diani et l’hôpital du sous-comté de Lunga Lunga, afin d’examiner où et
auprès de qui les personnes cherchent des informations et conseils sur les questions liées à
l’enregistrement des faits d’état civil et pourquoi elles utilisent ces sources d’information.

Domaines d’action en matière de communication


Les cinq domaines d’action intégrés en matière de communication ont été utilisés.
1. Relations publiques/sensibilisation/mobilisation administrative : des officiers
d’état civil de Kwale, Kinango et Kilifi ont organisé chacun deux émissions-débats
et des programmes de discussion sur Radio Maisha, une radio nationale, et Radio
Kaya, une radio vernaculaire destinée aux communautés côtières, pendant une pé-
riode de trois mois à compter du 25 janvier 2018. Des réunions et des discussions ont
été menées avec des chefs de départements gouvernementaux, des responsables du
gouvernement national, des agents administratifs des comtés de Kwale et de Kilifi
ainsi qu’avec des responsables d’établissements de santé du comté.
2. Mobilisation communautaire : lors du lancement, des certificats de naissance trai-
tés ont été délivrés aux propriétaires par le directeur de l’état civil et le gouverneur
du comté de Kwale. Des chansons et des danses culturelles en faveur du programme
d’enregistrement des faits d’état civil ont été interprétées ainsi que des tournées de
Annexe 14 : Communication pour un impact comportemental au Kenya
181

présentation sur les marchés où des affiches, des dépliants et des brochures ont été
distribués.
3. Publicité appropriée soutenue : des publicités continues sur l’enregistrement des
faits d’état civil ont été diffusées sur Radio Kaya.
4. Vente personnelle/communication interpersonnelle/conseil : des affiches ont
été exposées dans les établissements de santé et les bureaux des chefs adjoints ainsi
qu’au niveau des officiers d’état civil des comtés et des sous-comtés.
5. Promotion dans les points de service : des tournées de présentation informant la
communauté de l’endroit et du moment où l’on peut assurer les enregistrements ont
été organisées sur les marchés.

Stratégie d’enregistrement de la santé maternelle et infantile


Au fil des ans, le département de l’état civil a mené des campagnes de sensibilisation pour
augmenter la couverture de l’enregistrement, mais il n’a pas été possible de couvrir tout le
pays en raison d’un financement insuffisant. En 2013, les services d’enregistrement des faits
d’état civil ont élaboré un plan stratégique 2013-2017 avec le soutien de partenaires par l’in-
termédiaire du groupe de travail technique. Ce plan avait pour objectif d’enregistrer 100 %
des naissances et des décès avant 2017. Parmi les stratégies proposées dans le cadre du pre-
mier objectif d’enregistrement de toutes les naissances figure la mise en œuvre de la stra-
tégie d’enregistrement de la santé maternelle et infantile visant à accélérer l’enregistrement
des naissances. L’exploitation de l’enregistrement des faits d’état civil sur la plateforme de
santé maternelle et infantile, qui couvre 90 % du premier vaccin BCG contre la tuberculose,
permettra d’accélérer l’enregistrement des naissances dans le pays.
Le lancement de la stratégie de santé maternelle et infantile permet l’enregistrement des
naissances de tous les enfants non enregistrés nés à domicile et présentés à la vaccination.
Un protocole d’accord a été conclu avec le Ministère de la santé et une circulaire du di-
recteur des services médicaux a été envoyée à tous les directeurs de la santé des comtés
par l’intermédiaire des comités exécutifs des comtés pour mettre en œuvre cette stra-
tégie. Cependant, le personnel de santé a besoin d’ateliers de formation sur la façon de
mettre en œuvre la stratégie. Le département, avec le soutien de ses partenaires (OMS,
FNUAP, Centers for Disease Control and Prevention, MEASURE Evaluation, PLAN), a
pu mettre en œuvre la stratégie de santé maternelle et infantile dans les 17 comtés sui-
vants en organisant des ateliers de formation pour tous les agents d’enregistrement : Homa
Bay, Nakuru, Bungoma, Kilifi, Migori, Kwale, Kirinyaga, Siaya, Nairobi, Isiolo, Lamu,
Marsabit, Wajir, Kitui, Uasin Gishu, Turkana et Nyamira. En outre, grâce au soutien de la
Banque mondiale, le département a pu organiser des ateliers de sensibilisation aux équipes
de gestion de la santé dans les comtés suivants : West Pokot, Trans-Nzoia, Nandi, Elgeyo
Marakwet, Kakamega, Tana River, Taita Taveta, Mombasa, Machakos, Kajiado, Makueni,
Embu, Kiambu, Nyandarua, Tharaka, Meru Muranga, Nyeri, Mandera et Garissa.
La mise en œuvre de cette stratégie a permis une hausse de la couverture d’enregistrement
dans les comtés où elle a été lancée, ce qui a conduit à une augmentation de la couverture
au niveau national, passant de 58,4 % en 2013 à 67,8 % en 2014.
Le tableau 10 présente les performances de certains comtés avant et après le lancement de
la stratégie de santé maternelle et infantile. En 2016 et 2017, on a constaté une tendance
à la baisse de la couverture des naissances. Cette situation est attribuée à une fourniture
inadéquate de matériel d’enregistrement suite à des retards d’impression en 2016 et à des
grèves des travailleurs de la santé en 2017.
Manuel des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil, de statistiques de l’état civil
182 et de gestion de l’identité : communication pour le développement

Tableau 10
Kenya : couverture des naissances par comté

Comté Année de Couverture


lancement
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Kenya 54,8 55,3 58,4 67,8 65,9 64,1 60,9
Migori 2012 43,7 31,8 39,3 65,6 59,1 69,8 68,3
Homa Bay 2014 27,5 29,7 35,3 61,3 74,4 66,2 53,4
Siaya 2014 32,2 40,4 59,1 74,7 64,6 62,6 59,9
Kilifi 2012 46,4 51,9 55,9 75,1 73,3 63,7 53,9
Kwale 2014 39,1 37,3 42,4 68,4 56,1 56 46,5
Isiolo 2016 37,6 39,3 50,6 76,6 75,2 84,4 80,2
Wajir 2016 18,4 19,4 17,5 18,8 18,4 22,2 19
Marsabit 2016 33 36,8 38,9 64,9 77 84 52,8
Nakuru 2015 49,1 47,9 46,4 69,4 74,4 75,5 69,9
183

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21-18643

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