Morisset
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Morisset
Promotion : 2011-2012
Date du Jury : Octobre 2012
Thématique de la contamination du
thon par le mercure : validation des
plans d’échantillonnage et évaluation
du risque sanitaire
Etudiant
Typhaine MORISSET
Lieu de stage
LERCCo (UBO, Brest)
Référent professionnel
Alain-Claude ROUDOT
Référent pédagogique
Barbara LE BOT
Remerciements
Je tiens à remercier en premier lieu, mon référent professionnel, M. ROUDOT, qui m’a
permis de réaliser ce mémoire dans son laboratoire de recherche et m’a accompagnée
tout au long de ce stage. Merci également à Mme PARENT-MASSIN pour son accueil.
Je remercie aussi, Mme LE BOT, mon référent pédagogique, pour son suivi et ses
conseils ainsi que Mme ROUE-LE GALL pour son aide concernant les données de
contamination en mercure en France.
Merci à Nathalie WESOLEK, ingénieur de recherche, pour son aide relative à la validation
des plans d’échantillonnage et à la méthode probabiliste de l’évaluation de l’exposition.
Son accueil, sa bienveillance mais également sa patience pour la correction des rapports
ont été un appui précieux tout au long de ce mémoire.
Je remercie également, Anne-Sophie FICHEUX, doctorante en toxicologie, pour sa bonne
humeur et son soutien pendant ces quatre mois au sein du laboratoire.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Sommaire
Introduction ..................................................................................................................... 1
Chapitre 1 : Etat des connaissances la contamination des thons par le mercure ...... 2
3 Réglementation .......................................................................................................... 7
3.1 Dans l’environnement .......................................................................................... 7
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2.2 Etape 1 de la méthode : Adéquation des concentrations en mercure dans les lots
à une distribution théorique ..........................................................................................12
3 Discussion ................................................................................................................25
3.1 Résultats pour toutes les espèces de thon.........................................................25
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2 Etude de la relation dose-réponse ............................................................................ 30
2.1 Principe ............................................................................................................. 30
3.4.1 Choix des données de contamination des aliments à base de thon ............ 36
4 Caractérisation du risque.......................................................................................... 43
4.1 Principe ............................................................................................................. 43
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
4.3.3 Forts consommateurs de produits de la mer ...............................................44
5 Discussion ................................................................................................................44
5.1 Incertitudes ........................................................................................................44
Conclusion .....................................................................................................................50
Bibliographie ..................................................................................................................51
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Liste des sigles utilisés
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Hg22+ : ion mercureux
HgCl2 : chlorure mercurique
Hgt : mercure total
IFREMER : Institut Français de Recherche pour l’exploitation de la MER
INCA 2 : étude Individuelle Nationale sur les Consommations Alimentaires 2006-2007
INERIS : Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques
INRA : Institut National de la Recherche Agronomique
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
JECFA : Joint FAO/WHO Expert Committee on Food Additives
kg : kilogramme
Khi² : Khideux
Khi²obs : valeur du test Khideux observée
KS : Kolmogorov-Smirnov
L : litre
LERCCo : Laboratoire d’Evaluation des Risques Chimiques pour le Consommateur
LTAC : Laboratoire de Toxicologie Alimentaire et Cellulaire
MeHg : Méthylmercure
N : effectif d’un échantillon
NOAEL : No-Observed Adverse Effect Level
NHANES : National Health and Nutrition Examination Survey
OMS (WHO) : Organisation Mondiale de la Santé
P95 : 95ème percentile
Pa : Probabilité d’acceptation du lot
pc : poids corporel
PE : Plan d’Echantillonnage
pf : poids frais
PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement
ppm : partie par million (µg/g)
ps : poids sec
R² : coefficient de détermination
RIVM : Rijksinstituut voor Volksgezondheid en Milieu
SFAE : Syndicat Français des Aliments de l’Enfance
SNC : Système Nerveux Central
UBO : Université de Bretagne Occidentale
UE : Union Européenne
US EPA : United States Environment Protection Agency
VTR : Valeur Toxicologique de Référence
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Liste des tableaux
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Liste des figures
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Introduction
La toxicité du mercure (Hg) est une préoccupation réelle depuis déjà quelques décennies.
Son utilisation en thérapeutique dès l’Antiquité puis dans l’industrie a engendré une
contamination de l’environnement, et donc des aliments.
Depuis, les scientifiques ont pu démontrer que l’exposition de la population se faisait
essentiellement par voie alimentaire (Bensefa-Colas et al., 2011). En effet, plusieurs
épidémies liées à des aliments contaminés ont été recensées au Japon en 1953 et en
Irak en 1960 (Thibaud, 1971). Selon l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire
des Aliments), les principaux vecteurs d’exposition alimentaire sont les poissons non-
prédateurs (50 à 80% de l’exposition totale française) et les poissons prédateurs (requin,
thon, espadon,…) (20 à 40%) (AFSSA, 2004).
Ainsi, un intérêt plus particulier est régulièrement porté sur le thon. En effet, cette espèce
prédatrice, principalement consommée en France et l’une des plus contaminées,
contribue d’une manière non négligeable à l’exposition alimentaire due à ce contaminant.
Cette thématique basée sur la contamination des thons par le mercure a été choisie
comme axe de recherche par le Laboratoire d’Evaluation des Risques Chimiques pour le
Consommateur (LERCCo), anciennement LTAC (Laboratoire de Toxicologie Alimentaire
et Cellulaire). Cette unité est une ERCS (Equipe de Recherche reconnue par le Conseil
Scientifique), créée le 1er janvier 2012 et s’inscrivant dans de l’axe « Santé–Agro–
Matière » de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) de Brest (Finistère, France).
La première partie fait un état des lieux des connaissances de la filière thonière et de la
contamination des thons par le mercure. Dans un second temps, la validation des plans
d’échantillonnage de ces poissons sera étudiée. Enfin, une évaluation quantitative des
risques sanitaires (EQRS) sera menée pour l’exposition au mercure via l’ingestion de
thon.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 -1-
Chapitre 1 : Etat des connaissances la
contamination des thons par le mercure
1 Filière thonière
Il existe une dizaine d’espèces de thons dans le monde, mais seulement cinq constituent
l’essentiel des captures internationales (Annexe 1) : thon listao (Kastuwonus pelamis)
(58% des thons pêchés), thon jaune ou albacore (Thunnus albacares) (27%), thon obèse
(Thunnus obesus) (10%), thon germon (Thunnus alalunga) (5%) et thon rouge de
l’Atlantique (Thunnus thynnus) (1%).
A elles seules, elles représentent 4,4 millions de tonnes pêchées en 2009
(FranceAgrimer, 2011).
Pour les thons tropicaux (albacore, listao et patudo), les flottes françaises les capturent
dans l’Océan Atlantique et Indien (Orthongel, 2009 ; Aquablog, 2009). Ces espèces sont
donc majoritaires sur les étals des GMS (Grandes et Moyennes Surfaces). Des flottilles,
proches des côtes Françaises, pêchent également du thon germon (Océan Atlantique
Nord) et du thon rouge (Mer Méditerranée).
-2 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
1.3 Production
La flotte française, basée dans les Océans Atlantique et Indien, pêche essentiellement
des thons albacore et listao destinés aux conserveries des principaux pays producteurs
(Côtes d’Ivoire, Seychelles, Ile Maurice, Ghana, Turquie, Espagne, Italie et Madagascar).
Ces entreprises produisent essentiellement pour le marché communautaire (Orthongel,
2009).
En 2009, treize entreprises françaises transformaient le thon produisant plus de 177
millions de conserves. Les principales espèces retrouvées sous forme de conserve en
France sont le listao, l’albacore et le germon.
Le mercure élémentaire (Hg0) est la forme pure du mercure. Il s’agit d’un liquide
hydrophobe de couleur gris. A température ambiante, une faible partie de ce mercure
s’évapore en un gaz sans couleur ni odeur.
Il est retrouvé dans les thermomètres, les amalgames dentaires, certains appareils
électriques, etc.
Quand les ions Hg2+ et Hg22+ se combinent avec un atome de carbone, les composants
sont nommés « mercure organique ». Il existe un nombre important de molécules
organiques issues du mercure, mais la plus connue et importante dans l’environnement
est l’ion mono-méthylmercure (MeHg) de formule : CH3Hg+ (Cossa & Ficht, 1999). Le di-
méthylmercure (peu stable) et le phénylmercure sont utilisés comme désinfectants ou
références pour des tests chimiques (ATSDR, 2001).
2.2 Sources
Les sources naturelles de Hg0 gazeux sont multiples : volcans, dégazage des sols et des
eaux de surface, dégradation des minéraux et feux de forêt. Le mercure se retrouve
-4 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
également naturellement dans l’écorce terrestre à environ 0,5 ppm (partie par million)
(Poissant, 2002).
En 2009, plus de 5 000 tonnes rejetées dans l’atmosphère provenaient de sources
naturelles ayant pour origine les lacs et océans (56% des émissions), le sol et végétaux
(32%), la combustion de biomasse (13%) et les volcans (2%) (Marusczak, 2010).
Selon le CITEPA (Centre Interprofessionnel
Pourcentage des rejets de mercure liés à Technique d'Etudes de la Pollution
l'industrie manufacturière Atmosphérique), deux secteurs majoritaires
contribuent aux rejets anthropiques de
Industrie chimique mercure : l’industrie manufacturière avec
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 -5-
Cette méthylation s’opère grâce à des bactéries sulfato- ou ferri-réductrices en
anaérobiose (Kerin et al., 2006) ou par des processus naturels conditionnés par le pH, le
carbone organique dissous, la température et la présence de sulfide (Benoit et al., 2003).
Le mercure peut être déméthylé dans l’atmosphère par action de la lumière ou, plus
rarement, de bactéries dans l’eau et le sol (Thomassin et al., 2003).
Au niveau du sol, le Hg 0 et ses dérivés sont rapidement immobilisés dans les premiers
centimètres de terrain. Cependant, une remise en suspension dans l’atmosphère reste
possible du fait de la volatilité du mercure élémentaire et organique.
Ces molécules sont observées ensuite dans les océans, lacs ou rivières sous forme de
Hg0, Hg2+ et sous forme méthylée, en raison du drainage des sols.
Les poissons consomment donc, ensuite, des sédiments ou d’autres produits de la mer
retrouvés dans le milieu. L’absorption peut également se faire via les branchies lors de la
filtration de l’eau (Grangeon, 2011).
Les thons, poissons prédateurs, accumulent ainsi le MeHg et les sels de mercure
inorganiques dans leurs chairs. Il s’agit alors, dans ce cas, de bio-magnification puisqu’il
se produit un transfert des résidus chimiques tout au long de la chaine alimentaire
(USGS, 2011 ; Barbosa et al., 2003).
Le mercure se fixe au niveau des tissus musculaires par liaison aux protéines (70 à 89%
du mercure total). Ainsi, il se distribue, en général, de manière homogène dans les
muscles (Balshaw et al., 2008).
La faculté de bio-concentrer les polluants in vivo est évaluée à partir du facteur BCF
(BioConcentration Factor) (Tableau 1) (INERIS, 2010). Ce sont les invertébrés qui bio-
accumulent le plus le mercure sous ces deux formes. Aussi, le MeHg est majoritairement
bio-amplifié par les organismes vivants tels que les poissons. Du mercure inorganique
peut également être retrouvé dans les tissus par un apport direct ou par la déméthylation
in vivo du MeHg.
Tableau 1 : Facteurs de bioconcentration (BCF) du mercure inorganique et organique dans trois types
de produits de la mer
3 Réglementation
C’est donc suite à cet état des lieux que l’Union Européenne (UE) s’est dotée d’une
stratégie communautaire sur le mercure en 2005. En 2008, elle a adopté une position
commune afin d’interdire les exportations de mercure métallique et son stockage.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 -7-
Cependant, l’UE, par le Règlement n°1881/2006, a fixé le seuil de mercure total à 1µg/g
pf pour les espèces prédatrices en s’appuyant sur les recommandations du Codex
Alimentarius (Commission des Communautés Européennes, 2006 ; FAO/OMS, 1988).
A titre de comparaison, le Canada suit la même réglementation que l’UE hormis pour le
thon en conserve où la teneur maximale s’élève à 0,5 µg/g pf (Health Canada, 2011). Au
Japon, grand pays consommateur de thon, la limite en mercure total est de 0,4 µg/g et de
0,3 ppm pour le MeHg (Grosman, 2004 ; United Nations Environment Programme, 2010).
Les Etats-Unis, quant à eux, fixent un seuil d’action à 1 µg/g de MeHg dans la chair de
poissons (Ball, 2007).
-8 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Chapitre 2 : Validation des plans d’échantillonnage
1.1 Principe
Les Règlements n°178/2002, n°852/2004 et n°882/2004 du « paquet hygiène », relatifs
aux denrées alimentaires destinées à la consommation humaine, imposent aux
producteurs une obligation de résultats et non de moyens (Parlement Européen et
Conseil, 2002 ; 2004a ; 2004b). Ainsi, leur responsabilité est engagée quant à la garantie
de l’innocuité de leurs produits.
Ainsi, les échantillons élémentaires prélevés au sein d’un lot doivent être représentatifs de
celui-ci.
Pour cela, des plans d’échantillonnage (PE) doivent être mis en place. Ils sont définis
comme étant des « instructions spécifiques qui indiquent la quantité d’unités
d’échantillonnage requis afin de prendre une décision d’inspection judicieuse (acceptation
ou rejet) au sujet d’un lot » (Agence Canadienne d'Inspection des Aliments, 2012).
Même si l’UE a publié des Règlements ou Directives relatifs aux PE, il est néanmoins
indispensable de vérifier si la représentativité de la contamination du lot est effective.
≥2 ≤ 10
10 ≥1
3 échantillons 5 échantillons échantillons échantillons
échantillons échantillon
élémentaires élémentaires élémentaires élémentaires
élémentaires élémentaire
(5% environ) (5% environ)
Figure 3 : Plans d'échantillonnage appliqués pour la recherche du mercure total dans le thon frais (A) et dans le thon
en conserve (B) (d'après la Commission Européenne (2011) et Blanc (2006))
Plusieurs groupes d’aliments ont été choisis afin de générer de nouvelles connaissances
sur l’échantillonnage vis-à-vis des contaminants microbiologiques et chimiques : produits
- 10 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
de la mer, œufs et ovo-produits, viandes, lait et dérivés et produits végétaux. Les résultats
obtenus seront traduits en recommandations à la Commission Européenne pour améliorer
la protection de la santé humaine en garantissant l’innocuité des denrées alimentaires.
Le LERCCo a déjà travaillé sur deux sujets dans le cadre du projet BASELINE : les
mycotoxines dans les pistaches et les phycotoxines dans les fruits de mer. L’unité de
recherche doit donc se charger d’un troisième axe portant sur la thématique de la
contamination des thons par le mercure.
Pour obtenir le ou les meilleurs PE en vue d’analyses chimiques, une validation de ceux-
ci doit être pratiquée selon une méthode statistique.
A B
Figure 4 : Exemple de lots avec un taux d’incidence de contamination faible (A) et élevé (B) (d'après
Blanc, 2006)
Généralement, les thons sont tous contaminés par le mercure à des teneurs du même
ordre de grandeur (µg/g de pf). L’incidence de la contamination est donc considérée
comme élevée. Ainsi, la méthode paraissant la plus adaptée est celle de Whitaker.
Cette dernière a également été appliquée par l’ingénieur de recherche du LERCCo pour
les phycotoxines dans les produits de la mer (Wesolek & Roudot, 2012). Les étapes
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 11 -
suivantes sont donc issues de ses travaux basés sur la méthode utilisée par Whitaker et
al. (2007) (Figure 5).
Cette validation statistique porte sur l’ajustement des concentrations dans un lot à une
distribution théorique (Etape 1) et sur l’étude de la variabilité totale en fonction de la
teneur en contaminant de plusieurs lots (Etape 2). Ces deux étapes amènent à calculer
les probabilités d’accepter un lot en fonction de sa teneur réelle en contaminant selon
différents PE (Etape 3).
Etape 1 Etape 2
• Obtention des concentrations en contaminant • Obtention des concentrations moyennes et des
de chaque individu pour plusieurs lots variances de la contamination de plusieurs lots
• Ajustement de la distribution observée à une • Etude de la relation entre la concentration en
distribution théorique pour chaque lot contaminant et la variance intra-lots
Etape 3
• Edition des courbes d'efficacité à partir de la distribution
théorique de la contamination (Etape 1) et l'équation de la courbe
de régression de la variance intra-lots (Etape2)
• Sélection du ou des PE les plus adéquats
Par souci de simplicité, seuls les résultats relatifs à l’albacore frais seront présentés dans
le corps du rapport afin de suivre le cheminement de la validation des plans
d’échantillonnage.
Concernant les autres espèces de thon frais et en conserve, les principaux résultats
seront intégrés dans les annexes et le choix des PE examiné dans la discussion.
2.2.1 Principe
- 12 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
2.2.2 Sélection des données
Il est nécessaire d’obtenir des teneurs en mercure pour chaque thon issu d’un lot.
L’objectif est de rassembler le plus de données possibles pour différents lots. Alors, la
puissance statistique de l’ajustement des données observées à une distribution théorique
est augmentée.
Normalement, un lot correspond à « une quantité identifiable […], qu’elle présente des
caractéristiques communes (telles que l’origine, la variété, […]). Dans le cas du poisson,
la taille de l’animal doit également être comparable » (Commission Européenne, 2011).
D’autre part, la date des prélèvements n’est pas un facteur discriminant. En effet, les
concentrations en mercure retrouvées dans les thons sur une même localisation à des
dates différentes ne sont pas significativement différentes (Métongo & Kouamenan, 1991 ;
Krapiel et al., 2003).
B) Choix de l’analyte
Même si l’étude des concentrations en MeHg, forme la plus toxique du mercure, eût été
plus intéressante, le nombre de données dans la littérature reste trop faible.
Par ailleurs, la réglementation européenne ne fixe qu’une limite pour le Hgt. Ainsi, cette
forme mercurielle a donc été choisie pour la validation des PE.
C) Choix de la matrice
La matrice retenue pour l’analyse du mercure est le muscle blanc, partie consommable
(Adams et al., 2003). En effet, le mercure se concentre à 99% de manière homogène
dans les muscles (Balshaw et al., 2008 ; European Food Safety Authority (EFSA), 2008).
Dans le cas où les concentrations en Hgt sont données en µg/g de poids sec (ps), la
relation suivante est utilisée pour obtenir la teneur en µg/g de pf (Annexe 1):
[ ] [ ]
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 13 -
D) Choix des espèces
Il a été choisi de traiter les cinq espèces commerciales et les trois types de thon en
conserve de manière indépendante. En effet, les origines et les concentrations en Hgt ne
sont pas identiques entre ces catégories. De plus, elles illustrent bien la réalité du marché
économique thonier français et européen.
Une méthode d’analyse unique doit être sélectionnée pour garantir une comparaison
correcte des résultats. Ainsi, la spectrométrie d’absorption atomique couplée, ou non, à
un procédé de vapeur froide (AAS ou AAS-CV) est retenue pour le reste de l’étude.
F) Publications utilisées
Finalement, les données utilisées pour l’ajustement des concentrations à une distribution
théorique pour chaque espèce sont détaillées en annexe 2.
Pour chaque lot, un histogramme de densité de probabilité est édité afin de visualiser
l’allure de la distribution et ainsi choisir les lois théoriques à ajuster.
30
25
20
15
10
5
0
Figure 6 : Allure de la distribution observée pour la contamination en mercure des thons albacore
(d'après les données de la FDA (2010) pour l’année 2004 et à partir d'un lot de 118 individus)
- 14 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
2.2.4 Tests statistiques d’ajustement à une distribution théorique
Deux tests d’ajustement sont utilisés selon leurs conditions d’application (Millot, 2009) :
- Test de Kolmogorov-Smirnov (KS) lorsque peu de valeurs sont répétées et quel que soit
l’effectif du lot
- Test du Khideux (Khi²) pour des échantillons d’effectif élevé (N≥30) avec de nombreuses
données répétées
Si les conditions d’application sont remplies, le test préférentiel est le KS, plus puissant
que le Khi².
Ainsi, sur douze lots de thon albacore, la distribution théorique la mieux ajustée à la
contamination en Hgt est celle de la loi Gamma puisque 75% des lots sont concernés et
qu’elle n’est rejetée par aucun des deux tests (Tableau 2).
Tableau 2: Résultats des tests Kolmogorov-Smirnov et Khi² pour douze lots de thon albacore
Test Kolmogorov-Smirnov
Effectif Dobs (Log-
Publications Dobs(Gamma) Dseuil Choix distribution
(N) Normale)
Lot 1 - Kumar et al. (2003) 24 0,2635 0,2024 0,2693 Gamma
Lot 2 - FDA (2010) Année 2007 8 0,1865 0,1419 0,4543 Gamma
Lot 3 - Kojadinovic et al. (2006) 20 0,1219 0,1621 0,2941 Log-Normale
Lot 4 - Kojadinovic et al. (2006) 16 0,1533 0,1115 0,3273 Gamma
Lot 5 - Lowenstein et al. (2010) 25 0,1154 0,1088 0,2640 Gamma
Lot 6 - Aldrin et al. (1971) 171 0,0861 0,0645 0,1038 Gamma
Lot 7 - Thibaud et al. (1971) 16 0,1881 0,1269 0,3273 Gamma
Lot 8 - Thomson and Lee (2009) 37 0,1217 0,1925 0,2101 Log-Normale
Test Khideux
Effectif Degrés de Choix
Publications Khi²obs (Log-Normale) Khi²obs (Gamma) Khi²seuil
(N) liberté (ddl) distribution
6,5228 - 3,8415 1
Lot 9 - FDA (2010) Année 2004 118 Gamma
- 1,9620 5,9915 2
Lot 10 - FDA (2010) Année 2005 67 0,9811 0,5421 7,8147 3 Gamma
Lot 11 - Adams (2004) 53 4,8547 5,3669 5,9915 2 Log-Normale
Lot 12- Métongo et Kouamenan
70 7,3014 4,1347 5,9915 2 Gamma
(1991)
Les résultats des tests KS ou Khi² et le choix de la distribution théorique pour toutes les
autres espèces de thon sont présentés en annexe 4.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 15 -
2.3 Etape 2 de la méthode : Etude de la variance intra-lots
2.3.1 Principe
Dans de nombreux cas, les erreurs induites par le sous-échantillonnage et l’analyse sont
négligeables par rapport à celle due à l’échantillonnage (Blanc, 2006). Cette hypothèse
doit donc être vérifiée avant de tracer les courbes de régression pour chaque espèce.
Pour l’ensemble des données récoltées, toutes espèces de thon frais confondues
(N=174) et de conserves (N=171), la moyenne des variances est de l’ordre de 4.10 -2 (µg
Hgt/g)².
La chair issue des conserves étant déjà homogénéisée lors des processus de fabrication
et de traitement de l’échantillon global, elle est alors considérée comme négligeable pour
le thon transformé.
Pour les thons frais, il a été démontré que la teneur en Hgt des différentes parties du
muscle blanc ne différait pas statistiquement. En effet, le mercure a tendance à se
concentrer uniformément dans ces muscles (Balshaw et al., 2008).
- 16 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
C) Pour la variance analytique
Pour étudier la variance analytique, il est nécessaire d’avoir des résultats en Hgt obtenus
sur plusieurs réplicats d’un même échantillon.
Pour le thon frais, seule la publication de Thomson and Lee (2009) étudie la variabilité
analytique pour l’albacore. Les auteurs ont réalisé des analyses en duplicats pour cinq
échantillons et en six réplicats pour un spécimen. Ainsi, une relation croissante est
observée entre la concentration en mercure total et le logarithme de la
variance (coefficient de détermination R² = 0,91). Cependant, elle ne correspond qu’à 5%
maximum de l’erreur engendrée par l’échantillonnage.
Pour le thon en conserve de listao et albacore, cette erreur est quant à elle comprise
entre 0 et 10-5 (µg Hgt/g)² (Cugurra & Maura, 1976 ; Thomson & Lee, 2009).
Pour le thon albacore, cinquante lots avec leurs moyennes et variances ont été identifiés
dans la bibliographie. Cependant, dix-sept lots ont été éliminés car ils ne correspondaient
pas aux paramètres spécifiés dans les parties §2.2.2 et §2.3.2.
La courbe de tendance ayant la meilleure adéquation avec le nuage de points est une
fonction de type polynomiale d’ordre 2. En effet, d’après le R², près de 71% des points
sont expliqués par cette équation. La variance intra-lots peut donc être calculée à partir de
l’équation suivante : [ ] [ ]
afin de l’utiliser dans l’étape 3 de la méthode de Whitaker.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 17 -
Courbe de régression de la variance totale en fonction de la concentration
moyenne de lots de thon albacore y = 0,2631x2 + 0,0297x + 0,0003
R² = 0,7074
0,14
0,12
Variance totale (µg/g)²
0,10
0,08
0,06
0,04
0,02
0,00
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5
Concentration en Hgt (µg/g)
Le résultat des régressions pour les autres espèces est explicité en annexe 5.
Pour le thon listao, il présente une variance totale constante quel que soit la concentration
en Hgt. Finalement, pour la suite de la méthode, la valeur de l’ordonnée à l’origine est
utilisée, soit une variance de 7,8 (ng/g)².
2.4.1 Principe
Cette étape rend possible le test de plusieurs plans d’échantillonnage en évaluant leurs
performances par des courbes d’efficacité (CE). Cette représentation graphique permet
de visualiser la probabilité d’accepter le lot. Cette dernière correspond à la probabilité que
les échantillons de laboratoire aient une teneur en Hgt inférieure ou égale au seuil
règlementaire en fonction de la concentration réelle du lot.
En théorie, le plan d’échantillonnage idéal conduirait à accepter tous les lots dont la
teneur en contaminant se situe au-dessous de la limite autorisée et de rejeter ceux dont la
concentration est non-conforme (Blanc, 2006) (Figure 8A).
En pratique, il est observé un décalage de la CE par rapport au seuil règlementaire où
deux types de risques distincts apparaissent (Figure 8B) :
- Le risque producteur si le lot, d’une concentration en Hgt conforme à la règlementation, est
refusé causant un risque économique pour le pêcheur ou le distributeur de thon
- Le risque consommateur lorsque le lot est accepté alors que sa concentration est non-
conforme et entrainant, ainsi, un risque pour sa santé
- 18 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Le but final est de sélectionner le meilleur PE entrainant un risque minimal, pour le
consommateur et le producteur, tout en garantissant une faisabilité technique et
économique.
A Courbe d'efficacité idéale pour la contamination B Courbe d'efficacité réelle pour la contamination des
des thons par le mercure thons par le mercure
1 1
Probabilité d'acceptation
Probabilité d'acceptation
0,8 0,8
0,6 0,6
Courbe d'efficacité Courbe d'efficacité
0,4 parfaite réelle
0,4
Limite Limite règlementaire
0,2 règlementaire 0,2
Risque producteur
0 0
0 0,5 1 1,5 2 0 0,5 1 1,5 2 Risque consommateur
Concentration en mercure (µg/g)
Concentration en mercure (µg/g)
Pour tracer les CE, une gamme de concentration en mercure est établie autour de la
limite règlementaire fixée à 1 µg Hgt/g pf. Ainsi, un pas de 0,1 µg/g est choisi
arbitrairement pour couvrir les valeurs de contaminations comprises entre 0 et 2 µg/g.
Les CE sont ensuite éditées à partir de la probabilité d’acceptation (P a) établie grâce aux
paramètres suivants :
- la distribution théorique définie préalablement pour la contamination des thons au sein d’un
lot (§2.2.5)
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 19 -
- la variance estimée calculée avec l’équation obtenue par la courbe de régression de la
variance intra-lots (§2.3.3) pour chaque point de la gamme de concentration
En fonction des trois catégories d’échantillonnage à tester, les calculs des Pa sont
différents pour la construction des CE.
Dans ce cas, le lot est accepté à la seule condition que tous les échantillons aient une
concentration en Hgt inférieure ou égale à la limite règlementaire.
Les Pa d’un lot de thons albacore sont obtenues en suivant la méthodologie suivante :
1. Calcul de la variance estimée (s²) pour chaque concentration en Hgt réelle (gamme de
concentration comprise entre 0 et 2 µg Hgt/g) à partir de l’équation de la courbe de
régression de la variance intra-lots (§ 2.3.3) :
[ ] [ ]
et
Où x est la concentration réelle du lot et s² la variance calculée par l’équation de la courbe de
régression
3. Calcul de la Pa d’un lot à partir de l’analyse chimique d’un seul thon pour chaque
concentration réelle du lot et avec la formule Excel : « loi.gamma (Valeur règlementaire
(1µg/g) ; α; β ; 1) »
Remarque : pour les espèces dont la distribution théorique suit la loi Log-Normale, les paramètres
Le tableau correspondant aux résultats pour le thon albacore et les CE sont détaillés
respectivement en annexe 6 et en figure 9.
- 20 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Courbes d'efficacité de plans d'échantillonnage composés d'un ou
plusieurs thons albacore
Figure 9 : Courbes d'efficacité pour les différents plans d'échantillonnage composés d'un ou plusieurs
thons albacore
Pour ce type de plan, le lot est accepté si, et seulement si, l’analyse du pool de plusieurs
thons permet d’obtenir une concentration en Hgt inférieure ou égale à la limite
règlementaire.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 21 -
Les Pa d’un lot sont ensuite calculées de la même manière que pour le plan
d’échantillonnage défini pour le prélèvement d’un thon.
Le tableau correspondant aux résultats pour le thon albacore et les CE sont détaillés
respectivement en annexe 6 et en figure 10.
0,8
Un pool de deux thons
0,6
Un pool de trois thons
0,4
Un pool de cinq thons
Figure 10: Courbes d'efficacité pour les différents plans d'échantillonnage d'un pool de plusieurs
thons albacore
Par comparaison avec le premier type d’échantillonnage, les pentes des CE, de part et
d’autre de la limite règlementaire, permettent d’accroître les probabilités d’accepter un
bon lot et de refuser un lot non-conforme.
En prélevant un nombre d’individus plus important au sein d’un pool, les risques
consommateur et producteur sont donc diminués.
Le meilleur plan d’échantillonnage se caractérise par l’analyse d’un pool de dix thons
rendant les deux types de risque minimaux tout en réalisant une seule analyse chimique.
Ici, le lot est accepté à la seule condition que les résultats en Hgt de chaque pool soient
inférieurs ou égaux à la limite règlementaire en mercure total.
Les Pa d’un lot sont calculées de la même manière que le point 2.4.3. A) sauf que la
variance est convertie par la formule suivante : et les Pa sont ajustées pour
- 22 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Où S²Nind est la variance de contamination en mercure au sein du pool de plusieurs thons,
S² est la variance calculée à partir de l’équation de régression intra-lots et Nind est le nombre de
thons au sein d’un pool et NP est le nombre de pool à analyser.
Le tableau correspondant aux résultats pour le thon albacore et les CE sont détaillés
respectivement en annexe 6 et en figure 11.
0,8
Deux pools de deux thons
0,6
Deux pools de trois thons
0,4 Trois pools de deux thons
Deux pools de cinq thons
0,2
Limite règlementaire
0
0 0,5 1 1,5
Concentration moyenne des échantillons d'un lot
Figure 11: Courbes d'efficacité pour les différents plans d'échantillonnage de plusieurs pools
composés de plusieurs thons albacore
Ce type d’échantillonnage permet de réunir les avantages de deux autres types étudiés
précédemment :
- Le risque d’accepter un lot non-conforme est faible (30% au maximum lorsque la
concentration réelle du lot est de 1µg Hgt/g)
- Le risque de refuser un lot conforme est faible (environ 0% de refus du lot pour des
concentrations en Hgt de 0 à 0,5 µg/g)
Ainsi, le meilleur plan d’échantillonnage se caractérise par l’analyse du mercure total sur
deux pools de cinq thons albacore.
Après avoir étudié l’allure des CE de chaque type de PE, la meilleure méthode doit être
choisie. Pour cela, les risques du producteur et du consommateur des différents PE vont
être comparés entre eux afin de conclure sur la meilleure méthode d’échantillonnage.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 23 -
Aussi, l’incertitude maximale de mesure tolérée par le Règlement Européen n°836/2011
(Commission Européenne, 2011) est utilisée pour comparer numériquement les risques.
√( ) √ (9)
Avec :
- Uf : incertitude maximale d’analyse tolérée
- LOD : limite de détection de la méthode d’analyse (LODmax trouvée dans lors de la
recherche bibliographie = 50 µg/kg)
- a : coefficient déterminé par le Règlement (a = 0,15)
- C : limite règlementaire pour le polluant (C= 1000 µg/kg)
Tableau 3 : Probabilités de rejet et d'acceptation d'un lot de thon albacore selon les différents plans
d'échantillonnage testés
2 2 3 2
1 pool 1 pool 1 pool 1 pool
1 2 3 5 10 pools pools pools pools
Risque Probabilités de 2 de 3 de 5 de 10
thon thons thons thons thons de 2 de 3 de 2 de 5
thons thons thons thons
thons thons thons thons
De rejet du lot à
Producteur 31% 53% 68% 85% 98% 29% 22% 26% 15% 49% 46% 59% 40%
0,85 µg/g
D’acceptation du
Consommateur 47% 22% 10% 2% 0% 41% 31% 37% 23% 17% 14% 3% 10%
lot à 1,15 µg/g
L’analyse chimique d’un pool de dix thons représente le meilleur PE limitant à la fois le
risque producteur et le risque consommateur. En effet, dans 15% des cas, un lot
conforme est refusé (risque producteur) et la probabilité d’accepter un lot non-conforme
se monte à 23% (risque consommateur).
En général, le risque producteur admis est de 5% alors que le risque consommateur
toléré s’élève à 10% (Codex alimentarius, 2004). Donc même si les risques obtenus
semblent important, il faut rappeler qu’il s’agit d’une validation mathématique afin
d’évaluer le meilleur PE parmi les autres testés.
Pour se faire une idée de la faisabilité économique, il est intéressant, pour les
gestionnaires du risque, de prendre en compte le coût de revient des analyses pour un
lot. Ainsi, le poids moyen et le prix au kilo sont recherchés afin d’obtenir le prix moyen
d’un thon. Le prix d’une analyse de mercure total sur matrice alimentaire est quant à lui
estimé à 80€ (Flett Research Ltd., 2012). Finalement, le coût complet de l’échantillonnage
est approximé par la formule suivante (Annexe 8):
(10).
- 24 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Lors de l’analyse d’un pool de dix thons albacore (meilleur PE), le prix de
l’échantillonnage revient à environ 2 500€ pour le prélèvement de thons de 50kg. Cette
valeur approximative dépend essentiellement de l’hypothèse de départ posée. En effet, il
est supposé qu’il s’agit d’un prélèvement destructif de thons entiers. Le coût est réduit
dans le cas d’une ponction d’une partie du muscle directement sur le bateau de pêche.
Cependant, diminuer le nombre de thons par pool, pour réduire les coûts, entraine une
augmentation du risque consommateur. Le gestionnaire du risque doit ensuite choisir le
PE en privilégiant soit le paramètre sanitaire soit le paramètre économique.
3 Discussion
Les résultats obtenus ont permis de différencier deux catégories de thons : les thons
légers (germon et listao) et ceux de grande taille (albacore, patudo et rouge).
En ce qui concerne le thon germon, le meilleur plan d’échantillonnage est le pool de dix
individus (risques consommateur de 2%). Contrairement à ce dernier, le thon listao
nécessite le prélèvement d’un pool de deux thons afin de rendre les risques producteur et
consommateur nuls. Ceci s’explique par la variance intra-lots constante quel que soit la
concentration en mercure.
Le meilleur plan d’échantillonnage pour les thons de grande taille se base sur l’analyse
chimique d’un pool de dix thons, avec cependant, un risque consommateur supérieur à
10% (valeur fixée par le Codex Alimentarius).
Quel que soit l’espèce, le choix des PE est en concordance avec ceux fixés par le
Règlement n°836/2011. Seulement, le prélèvement de dix thons peut devenir difficile à
réaliser pour un lot de poids faible. De ce fait, la représentativité de l’échantillonnage est
évaluée et présentée dans l’annexe 9.
Pour que les échantillons soient représentatifs de la contamination par l’application du
meilleur PE et de la production, le lot doit peser au minimum :
- dix tonnes pour les thons de grande taille,
- une tonne pour le thon germon,
- une demi-tonne pour le thon listao.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 25 -
Les flottilles prélèvent dans l’Océan Pacifique et Atlantique près de 150 tonnes par lot
(Goujon, 2012), divisibles en plusieurs sous-lots de 10 à 30 tonnes. Il est donc possible
pour les organismes de surveillance d’effectuer un échantillonnage de deux ou dix thons
par lot pour garantir la sécurité sanitaire du consommateur sans en faire pâtir l’activité
économique du producteur.
Les résultats des plans d’échantillonnage sont similaires pour chacune des espèces de
thon en conserve. Ainsi, dans tous les cas, la méthode la plus adaptée est l’analyse d’un
pool de dix conserves avec un risque maximum de 4% pour le consommateur et le
producteur. De plus, ce choix n’engendre que des coûts analytiques réduits comme
présentés à titre indicatif dans l’annexe 8.
Ce PE est également en concordance avec celui fixé par le Règlement n°836/2011, si, et
seulement si, une taille minimale du lot est fixée. Aussi, afin de garantir la représentativité
de la contamination et de la production, le lot doit être constitué d’au minimum 200 unités
(Annexe 9), fréquemment le cas dans les entreprises agro-alimentaires.
3.2 Incertitudes
La validation des plans d’échantillonnage par méthode statistique est soumise à de
nombreuses incertitudes telles que
- le choix de la méthode mathématique de validation,
- l’obtention des valeurs de contaminations et de variances,
- le choix de la distribution théorique et de la courbe de régression,
- la non-sélection des erreurs dues au sous-échantillonnage et à l’analyse.
- 26 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Chapitre 3 : Evaluation du risque sanitaire
1.1 Principe
Cette étape permet d’identifier les molécules d’intérêt pouvant provoquer des effets
néfastes sur la santé humaine. Les dangers associés sont détaillés au moyen d’études
bibliographiques, épidémiologiques et/ou toxicologiques.
1.3 Toxicologie
A) Absorption
L’absorption du mercure inorganique, par le système digestif, est d’environ 7% pour les
humains. Le transport de cette forme mercurique à travers la barrière intestinale dépend
essentiellement de la solubilité du composé.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 27 -
Le taux d’absorption du MeHg par voie orale est évalué à 95%. Cependant, cette valeur
peut diminuer à cause d’une possible association de cette molécule avec des protéines
ou acides aminés.
B) Distribution
Quant au MeHg, il se lie à l’hémoglobine des hématies et, plus minoritairement, aux
protéines plasmatiques. Il atteint ensuite le foie, le cerveau et les reins, tout en pouvant
traverser la barrière hémato-encéphalique et placentaire.
Le mercure organique et inorganique est retrouvé dans le lait maternel et les cheveux.
C) Métabolisme
Le chlorure mercurique est oxydé dans les hématies en ion mercurique par l’hydrogène
peroxydase. Une partie du mercure oxydé peut également être réduit en Hg 0 par la
glutathion réductase.
Le MeHg s’oxyde en ion Hg2+ par oxydo-réduction dans les tissus, par certaines bactéries
intestinales ou par le métabolisme des hématies. Cet ion se conjugue ensuite au
glutathion dans le foie afin d’améliorer sa solubilité, et donc, son excrétion.
D) Elimination
Le Hg est excrété à 80-90% dans les fèces et l’urine. Une faible part du mercure est
éliminée via la voie pulmonaire (après réduction du mercure en Hg0), les sécrétions
(salive, bile, sueur) et le lait maternel.
Le mercure suit un processus d’élimination bi-phasique. Les molécules en excès sont
éliminées rapidement, à la différence de celles stockées dans les tissus. Le mercure peut
donc s’accumuler dans l’organisme humain en cas d’exposition répétée. La durée de
demi-vie corporelle est relativement courte (45 jours pour l’HgCl 2 et 70 jours pour le
MeHg) (International Agency for Research on Cancer, 1993).
- 28 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Il est admis que les neurones sont plus sensibles car leur stock de glutathion endogène
est déjà fortement réduit.
Le MeHg et le HgCl2 agissent également sur le système nerveux central (SNC) par une
inhibition de la mitose et des mécanismes de transport dans les cellules en
développement du cerveau. Le MeHg s’accumule préférentiellement dans le cytoplasme
des cellules du SNC où il inhibe l’absorption du glutamate dans ces cellules et provoque
leur gonflement. Le dysfonctionnement neuronal est une conséquence secondaire de ces
perturbations (Aschner, 2000).
Pour le MeHg, l’intoxication aigüe est peu documentée. Cette molécule provoque des
diarrhées, irritations et brûlures du tractus gastro-intestinal.
Lors d’une exposition chronique par ingestion de HgCl2, une néphropathie et des troubles
du comportement (irritabilité et démence) sont observés.
L’exposition au MeHg par voie orale entraine des symptômes après un long temps de
latence. L’organe le plus touché est le cerveau, affectant alors les fonctions sensorielles
(vue et ouïe) et de coordination musculaire. Les symptômes neurologiques observés sont
multiples : fourmillements au niveau des extrémités, perte du goût, de l’odorat et de l’ouïe,
irritabilité, perte de mémoire, dépression,… Ces manifestations cliniques sont associées à
une dégénérescence neuronale.
B) Effets cancérigènes
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 29 -
cette molécule comme cancérigène alors que l’United States Environmental Protection
Agency (US EPA) l’a défini comme « Possible Human Carcinogen » (Catégorie C).
Concernant le méthylmercure, trois études menées vers la fin des années 1980 n’ont pas
pu mettre en évidence une relation entre cancers et exposition. Le CIRC et l’US EPA l’ont
classé respectivement dans la catégorie 2B (« Possibly carcinogenic to humans») et le
groupe C (« Possible Human Carcinogen »).
C) Effets génotoxiques
Le HgCl2 semble entrainer une génotoxicité chez l’animal : dommages sur l’ADN de
fibroblastes embryonnaires ce rongeurs. Cependant, aucune donnée n’est disponible pour
l’Homme. Ainsi, l’UE l’a classé dans la catégorie 3 « Effets mutagènes possibles chez
l’Homme».
Le MeHg n’a pas fait l’objet d’un examen par l’UE quant à sa génotoxicité.
Aucun effet néfaste sur la fertilité ne semble apparaître lors d’une exposition chronique au
mercure inorganique. Cependant, l’exposition de l’enfant in utero et post-natale induit une
toxicité neurologique et développementale. Le chlorure mercurique a été examiné mais
n’a pas été classé par l’UE.
2.1 Principe
L’étude de la relation dose-réponse permet d’identifier les concentrations engendrant, ou
non, des effets sur la santé humaine. Ce travail se fait à partir de données accidentelles
obtenues chez l’Homme ou d’études toxicologiques in vivo ou in vitro.
Le but est de sélectionner des Valeurs Toxicologiques de Référence (VTR) établies au
niveau international par des organismes tels que le JECFA (Joint FAO/WHO Expert
Committee on Food Additives) ou au niveau national ou régional avec l’ATSDR (Agency
- 30 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
for Toxic Substances and Disease Registry), l’US EPA ou le RIVM (National Institute for
Public Health and the Environment).
Le manque de données quant à la toxicité aigüe du MeHg n’a pas permis aux organismes
d’établir une VTR. L’étude du risque sanitaire lié au MeHg n’est donc pas réalisable.
L’ensemble des VTR et leur construction sont détaillés dans l’annexe 10.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 31 -
Dans le cadre de cette étude, la DHT (Dose Hebdomadaire Tolérable) est préférée à la
DJT du fait du caractère cumulatif du mercure et de la faible fréquence de consommation
de thons (WHO, 1985).
Pour le chlorure mercurique, la construction des VTR s’étant basée sur des études sub-
chroniques, la caractérisation du risque chronique ne peut donc pas être étudiée pour
cette molécule.
En ce qui concerne le MeHg, la VTR choisie pour caractériser le risque est celle de l’US
EPA à 0,1 µg.(kg pc.j)-1 (soit 0,7 µg.(kg pc.sem)-1). En effet, seul cet organisme se base
sur l’approche de la BMD (Benchmark Dose) utilisant une modélisation plus réaliste de la
relation dose-réponse. De plus, cette valeur est la plus protectrice parmi celles proposées
et est aussi choisie par l’INERIS (Institut national de l'environnement industriel et des
risques) (INERIS, 2010).
Pour le mercure total, la DHTP de 5 µg.(kg pc.sem)-1 est utilisée, même si sa construction
n’est pas expliquée dans la littérature et que l’OMS ait décidé de la retirer (JECFA/OMS,
2010). Cette unique valeur permet tout de même d’évaluer le risque pour l’ensemble du
mercure dans le thon, à titre indicatif et en attendant l’établissement d’une autre VTR.
3 Evaluation de l’exposition
3.1 Principe
Cette étape permet d’évaluer de manière quantitative l’apport probable du ou des
substances d’intérêt selon les voies et médias d’exposition.
- 32 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
La simulation de l’exposition s’effectue grâce à l’add-in @risk Version 5.7 fourni par
Palisade Corporation (Newfield, NY, Etats-Unis) compatible et utilisé avec Microsoft
Excel® 2003. Les paramètres comme la moyenne, l’écart-type, la médiane et le 95ème
percentile sont obtenus à partir de la distribution de l’exposition.
A) Enfants
Les enfants de 6 mois à 8 ans sont considérés comme faisant partie de la jeune enfance
selon les critères de l’OMS. Cette population est en pleine croissance cérébrale
nécessitant une bonne qualité environnementale (OMS, 2009). De plus, ils démarrent leur
diversification alimentaire, comme prévu par les recommandations de l’SFAE (Syndicat
Français des Aliments de l’Enfance) (Batarec, 2012). Ainsi, cette catégorie d’âge, très
sensible et sur laquelle la construction de la VTR en MeHg est basée, consomme
potentiellement du thon.
B) Adultes
L’exposition des adultes de 18 à 64 ans est évaluée sans être considérée comme
population « à risque ». Leur longue durée d’exposition entraine une forte contribution à
l’apport total en mercure « vie entière ».
Une sous-catégorie relative aux femmes en âge de procréer entre 18 et 44 ans, est
rajoutée pour étudier tout effet probable sur le fœtus et les nourrissons allaités.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 33 -
Les personnes âgées de plus de 65 ans sont également rajoutées pour le calcul de leur
exposition aigüe et sur « vie entière ».
Les forts consommateurs de produits de la mer sont également pris en compte du fait de
leur consommation importante, régulière et variée en poisson.
Seule l’ingestion de thon est étudiée dans ce mémoire. Ainsi, plusieurs aliments, dont le
choix s’est basé sur la nomenclature des aliments de l’INCA 2 (Etude individuelle
Nationale sur les Consommations Alimentaires 2006-2007), ont été retenus pour l’EQRS :
les conserves au naturel ou à l’huile, le thon frais cuit ou cru, les rillettes, les salades à
base de thon et les sandwichs au thon.
La quantité de lait maternel consommée par les nourrissons au cours des six premiers
mois de la vie provient du Child Exposure Factors Handbook (US EPA, 2011) et est
ajustée avec le poids des nourrissons français (Sempé et al., 1979) (Annexe 11.1).
Les données brutes de consommation en thon pour cette sous-population n’étant pas
disponibles, une approximation est réalisée de la manière suivante (Annexe 11.2) :
- Calcul de la consommation moyenne en thon (hors sandwichs et salades à base de thon)
à partir des données brutes de l’INCA 2 pour les enfants de 3 à 10 ans
- Calcul du pourcentage de thon mangé parmi la consommation moyenne en fruits de mer
(groupes d’aliments « poissons » et « crustacés ») des enfants de 3 à 10 ans (INCA 2)
- Estimation de la consommation des 0 à 2 ans en multipliant le pourcentage de thon et la
consommation en fruits de mer de l’étude alimentaire américaine NHANES (National
Health and Nutrition Examination Survey) réalisée entre 2003 et 2006 (US EPA, 2011)
La consommation moyenne approximée pour les 0,5 à 2 ans, sexe confondu, est de 1,9
g/semaine pour la population générale et de 10,9 g/semaine pour les consommateurs de
thon uniquement. Aucune distribution ne peut être appliquée du fait de l’indisponibilité des
données brutes.
- 34 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
3.3.3 Individus de 3 à 79 ans (Etude INCA 2)
L’étude INCA 2 a été réalisée par l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des
Aliments) en 2006 et 2007 auprès de 4 079 individus âgés de 3 à 79 ans. Elle fournit une
base de données très détaillée de la consommation alimentaire individuelle. Ces données
ont été récoltées sur une semaine grâce à un carnet alimentaire par pesée (AFSSA,
2009).
Les individus ayant sous-déclaré leur consommation et répondu à moins de six jours à
l’étude sont éliminés. Ce choix permet d’être un minima représentatif de la consommation
hebdomadaire réelle.
Pour les produits dérivés (salades, sandwichs et rillettes), le pourcentage de thon doit être
défini afin d’obtenir la quantité réelle de cet ingrédient dans les aliments. Aussi, la
recherche a été effectuée en magasin et sur les sites internet des enseignes de GMS
(Leclerc, Auchan, Carrefour,…) afin d’obtenir leur composition en thon.
Une distribution triangulaire définie par le pourcentage minimum, médian et maximal a été
appliquée pour chaque aliment (Annexe 13).
Les données de contaminations du thon ont été recueillies lors de la validation des plans
d’échantillonnage (chapitre 2). Le choix des contaminations à utiliser s’est porté sur celles
décrites dans le tableau 4.
Teneur
Type de Période de Nb Ecart-type Distribution
Espèce Publication Pays moyenne
thon prélèvement d’analyses (µg Hgt/g) théorique
(µg Hgt/g)
Albacore (FDA, 2011a) 2007-2009 54 0,185 0,208
Etats Log-
Conserve Listao (FDA, 2011b) 1991-2010 551 0,128 0,135
Unis Normale*
Germon (FDA, 2011b) 1991-2010 451 0,350 0,128
Toutes (AFSSA, Log-
Frais 1999-2005 France 346 0,370 0,393
espèces 2006) Normale**
* : Distribution théorique établie dans le chapitre 2
** : Distribution testée par un test Khi² à partir des données de l’AFSSA
A) Thon en conserve
Le test statistique de Mann et Whitney (comparaison de deux moyennes) est réalisé entre
le thon albacore et listao (Millot, 2009). La probabilité d’accepter l’hypothèse nulle H 0 : « Il
n’y a pas de différence significative entre les deux moyennes » est de 0,79. Cette valeur,
supérieure au seuil de 0,05, entraine l’acceptation de l’hypothèse H0. Ainsi, les deux
moyennes ne sont pas différentes d’un point de vue statistique au risque d’erreur de 5%.
La distribution de la contamination du thon listao, pour lequel le nombre d’analyses est
supérieur à celui de l’albacore, est choisie pour le calcul de l’exposition via la
consommation de thon en conserve.
Néanmoins, le test de Mann et Whitney a démontré que le thon germon avait une teneur
en Hgt statistiquement différente du listao et de l’albacore. Ainsi, si des individus ont
consommé du thon blanc et que cela est précisé dans les données, la distribution de la
contamination du thon germon est appliquée à la place de celle du thon listao.
- 36 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Concernant les salades, sandwichs et rillettes, le thon listao est retenu. En effet, il est le
moins onéreux et donc le plus utilisé pour rentrer dans la composition des produits
dérivés.
De plus, pour les nourrissons de 6 mois à 2 ans, on valide cette même hypothèse. En
effet, il est plus probable que les enfants consomment uniquement du thon en conserve
tel quel ou dans des petits pots.
B) Thon frais
Les données de l’AFSSA sont retenues pour le thon frais car elles prennent en compte
toutes les espèces de thon consommées en France avec un grand nombre d’échantillons
testés sur une longue période.
A) Thon frais
Au total, sept études ont étudié la teneur en Hgt et en MeHg pour dix lots de thon frais
(germon, albacore et patudo) : Hisamichi et al. (2010), Voegborlo et al. (2006), Storelli et
al. (2002), Forsyth et al. (2004), Chen et al. (2011), Yamashita et al. (2005) et Duarte et
al. (2009).
Une distribution triangulaire, définie par le pourcentage en MeHg minimal de 70%,
médian de 78% et maximal à 100%, est multipliée à celle de la contamination en Hgt
(Annexe 13).
B) Thon en conserve
Seules trois études font état du pourcentage de MeHg vis-à-vis du Hgt dans douze lots :
Forsyth et al. (2004), Wang et al. (2012) et Sirot et al. (2008).
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 37 -
Comme pour le thon frais, une distribution triangulaire est utilisée et définie par les
paramètres suivants : pourcentage de MeHg minimal de 51%, une médiane à 59% et un
maximum de 67% (Annexe 13).
Pour le thon frais cuit, la cuisson peut entrainer une augmentation de la concentration en
polluant à cause d’une diminution de la teneur en eau dans le muscle.
En France, le thon frais est généralement grillé à la poêle ou cuit au four. N’ayant pas de
données pour ce dernier mode de cuisson, une distribution triangulaire sera utilisée pour
tenir compte de la variabilité de ce paramètre à partir des valeurs relatives au thon grillé.
Elle est définie par les paramètres suivants : pourcentage d’augmentation minimal de
1,04%, médian de 1,16% et maximal de 1,25% (Annexe 13).
En ce qui concerne les nourrissons de 6 mois à 2 ans, les données des enfants de 1 à 2
ans de l’étude de Tanguy et al. (2007) sont choisies. Une distribution log-normale est
appliquée avec comme paramètres la moyenne et l’écart-type des valeurs médianes.
La distribution est tronquée avant 7kg et après 25kg qui sont la valeur minimale et
maximale des 1 à 2 ans de l’étude utilisée (Annexe 13).
Le poids corporel individuel de la population de 3 à 79 ans est défini dans l’étude INCA 2.
Pour les adultes, la variabilité au cours du temps de ce paramètre étant faible, les valeurs
- 38 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
observées sont ajustées à une distribution théorique par l’add-in @risk avec le test Khi².
La distribution la plus adaptée statistiquement est utilisée pour effectuer le calcul de
l’exposition (Annexe 13).
Néanmoins, pour les enfants de 3 à 17 ans, les variations de ce facteur au cours du
temps étant trop élevées, l’exposition est calculée avec le poids individuel de chaque
enfant.
Avec :
EIi : Exposition individuelle due à l’aliment i (µg.(kg pc.portion)-1 ou µg.(kg pc.semaine)-1)
Qi : Consommation de l’aliment i (g/portion ou g/sem)
%T : Distribution triangulaire du pourcentage en thon dans l’aliment i (sans unité)
Ci : Distribution log-normale de la concentration en contaminant dans l’aliment i (µg/g)
Fc : Distribution triangulaire relatif à l’effet de la cuisson pour le thon cuit au four (sans unité)
Pc : Poids corporel (kg pc)
En fonction du type d’exposition et des données utilisées, des facteurs peuvent être
ajoutés à la formule. Dans ce cas, les nouveaux paramètres sont expliqués dans les
parties d’intérêt.
A) Postulats de départ
L’exposition aigüe peut seulement être évaluée pour les consommateurs de thon de 3 à
79 ans de l’étude INCA 2. En effet, les données brutes permettent d’obtenir la taille de la
portion de thon prise en une seule fois.
Il est également établi que les individus ne consomment qu’un seul aliment à base de
thon en un repas et un jour puisque ce produit n’est pas de consommation courante.
Afin de calculer l’exposition, l’EFSA a utilisé une distribution triangulaire définie par le
poids de portion minimum, médian et maximal à l’occasion d’une évaluation probabiliste
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 39 -
de l’exposition aigüe à l’acide domoïque (EFSA, 2009). Cette méthodologie est donc
appliquée car le nombre d’individus par aliment à base de thon est restreint. Il est alors
impossible d’ajuster la consommation observée à une distribution théorique.
Pour l’étude INCA 2, un facteur de pondération est ajouté pour redresser l’exposition de
chaque individu de la population d’enfants de 3 à 17 ans ou d’adultes de 18 et plus :
∑
∑
Avec :
DEi : Dose d’Exposition journalière ou hebdomadaire moyenne via l’ingestion de l’aliment i (µg.(kg
pc.portion)-1 ou µg.(kg pc.semaine)-1)
P : Facteur de pondération pour les individus de l’étude INCA 2 (sans unité)
Pi : Facteurs de pondération pour les individus de l’étude INCA 2 consommant l’aliment i (sans
unité)
Ce facteur est obtenu à partir de la macro CALMAR éditée par l’INSEE (Institut national
de la statistique et des études économiques) (INSEE, 2012). Les variables retenues par
l’AFSSA pour effectuer le redressement sont les suivantes : région, taille de
l’agglomération, taille du ménage, sexe, âge, profession du chef de famille et saison de
l’enquête.
Pour tous les aliments, l’exposition est de l’ordre de la centaine de ng.(kg pc.portion)-1
(Annexe 14.1). L’exposition la plus élevée est celle due aux conserves au naturel
atteignant 0,27 µg.(kg pc.portion)-1.
- 40 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
L’ensemble des résultats est présenté dans l’annexe 14.2.A. La courbe de distribution de
l’exposition au Hgt des adultes de 18 à 64 ans est présentée en figure 12. La valeur
médiane est de 0,047 µg.(kg pc.sem)-1 et le
P95 à 0,124 µg.(kg pc.sem)-1.
Les résultats obtenus pour le thon au cours de cette étude sont en général plus élevés
que ceux de l’EAT 2 (Etude de l’Alimentation Totale) définis pour la consommation totale
en poisson. Cependant, l’ordre de grandeur (dizaines de ng Hgt.(kg pc.sem) -1) est le
même. Cette différence est due aux choix des paramètres d’exposition (données de
contamination différentes, distribution pour le poids corporel des adultes et application
d’un facteur « cuisson »).
Afin d’obtenir l’exposition « vie entière » de la population générale, le calcul suivant est
effectué :
∑
Avec j les catégories d’âge, DE la durée d’exposition de la catégorie j et TP la durée totale
d’expositon (ici, 79 ans)
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 41 -
B) Exposition des consommateurs de thon uniquement
Tous les résultats chiffrés sont décrits dans l’annexe 14.2.B. La sous-population la plus
exposée au mercure total est celle des nouveau-nés de 0 à 6 mois avec une exposition
médiane de 1,58 µg.(kg pc.sem)-1 allant même jusqu’à plus de 2,44 µg.(kg pc.sem) -1 pour
5% d’entre eux.
L’exposition au Hgt la plus élevée est celle des femmes en âge de procréer avec un
risque potentiel pour leurs enfants ((0,243 µg.(kg pc.sem)-1 en médiane et un P95 de 0,651
µg.(kg pc.sem)-1)) (Annexe 14.2.C). Aussi, les nouveau-nés ont une exposition médiane
de 1,59 µg.(kg pc.sem)-1 et 5% d’entre eux dépassent 4,49 µg.(kg pc.sem)-1.
Dans l’étude CALIPSO, le thon contribue à 19,2% dans l’exposition totale via les produits
de la mer. En comparant les résultats de cette présente étude avec l’exposition totale de
- 42 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
CALIPSO (1,48 µg.(kg pc.sem)-1), le thon représente 18,1%. Ces valeurs peuvent ainsi
attester de la bonne adéquation du modèle de calcul utilisé afin d’évaluer l’exposition.
4 Caractérisation du risque
4.1 Principe
La caractérisation du risque consiste à comparer l’exposition aigüe à l’ARfD ou la DHE à
la DHT. Grâce à l’add-in @risk, la probabilité de dépassement de la VTR est obtenue à
partir des distributions d’exposition.
Seuls les nouveau-nés allaités présentent une probabilité de 3,5% de dépasser la DHTP
en MeHg. Cependant, la DHTP étant produite pour une exposition « vie entière », il n’est
pas possible de conclure sur leur risque réel alors que l’exposition est sub-chronique.
Pour toutes les autres sous-populations, aucune exposition (même « vie entière ») n’est
supérieure à la DHT de Hgt et MeHg.
Femmes en
Nouveau- Personnes
Nourrissons Enfants Enfants Adultes âge de
Populations nés âgées
6 mois-2 ans 3-8 ans 9-17 ans 18-64 ans procréer
0-6 mois > 64 ans
18-44 ans
% de dépassement de la DHTP
-1
100 0,2 2,3 0,6 0,7 0,1 0,3
en MeHg (0,7 µg.(kg pc.sem) )
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 43 -
La sous-population la plus à risque est celle des nouveau-nés dépassant tous la DHTP si
les mères consommatrices de thon uniquement sont prises en compte.
Par contre, pour l’exposition « vie entière », seulement 0,7% des individus peuvent
dépasser la VTR et potentiellement déclarer un effet neurotoxique.
Le dépassement de la VTR pour le Hgt est nul alors que celui relatif au MeHg est de 0,3%
pour tous les forts consommateurs de produits de la mer. Ces résultats sont en accord
avec ceux de l’EAT 2 précisant que moins d’1% des forts consommateurs de produits de
la mer dépasse la VTR.
Un risque étant avéré pour le MeHg, les probabilités de dépasser la VTR sont décrites
dans le tableau 6 pour les sous-populations de l’étude CALIPSO ainsi que pour des
nouveau-nés allaités par des femmes en âge de procréer issues de l’étude.
Pour les nouveau-nés, la probabilité d’excéder la VTR s’élève à 91%, bien au-delà des
autres sous-populations.
Chez les adultes, le risque le plus élevé concerne les femmes de 18 à 64 ans et donc
celles en âge de procréer (probabilité de dépassement supérieure à 1%).
5 Discussion
5.1 Incertitudes
L’évaluation du risque conduit forcément à de nombreuses incertitudes. Elles doivent être
correctement définies pour discuter du résultat final en prenant en compte des possibles
sur- ou sous-estimations (Annexe 16).
Le choix des molécules est l’une des premières incertitudes. En effet, il a été supposé que
le mercure total n’était que du MeHg et du HgCl 2 alors que d’autres formes mercurielles
peuvent être également présentes. Cependant, il semble aujourd’hui encore difficile pour
- 44 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
des raisons financières et techniques de mesurer la concentration en mercure
inorganique (ANSES, 2011).
De plus, seules quelques publications ont permis d’évaluer le pourcentage en MeHg et
donc en HgCl2. Le risque est donc sous-estimé si la teneur en MeHg a été incorrectement
évaluée.
Le choix des VTR induit également des interrogations quant à la fiabilité des résultats. En
effet, aucune VTR pour le MeHg, suite à une exposition aigüe, n’a été établie. Il est donc
impossible d’évaluer le risque réel de la population. De plus, l’absence de VTR pour
l’exposition chronique au HgCl2 ne permet pas d’attester d’un risque nul pour le mercure
inorganique.
Normalement, au vu de la génotoxicité probable du chlorure mercurique, une VTR sans
seuil aurait été plus appropriée mais n’était pas disponible.
La construction de la DHTP de MeHg est basée sur les effets neurologiques après une
exposition chronique prénatale et au cours de la jeune enfance. En effet, les organismes
proposant les VTR ont préféré utiliser la population la plus sensible. L’utilisation de cette
valeur n’est donc pas la plus adéquate pour évaluer les effets sur la population française
entrainant une surestimation du risque essentiellement pour les enfants de plus de 8 ans
et les adultes.
Une DHT pour le MeHg construite sur la base d’effets sub-chroniques aurait permis
d’évaluer plus précisément le risque encouru au cours de l’allaitement des nouveau-nés,
étant donné que le dépassement de la DHTP chronique est avéré.
Des effets neurologiques étant observés après une exposition au MeHg et HgCl 2, il serait
alors intéressant d’évaluer l’interaction entre ces deux molécules. Cependant, l’effet
toxique du chlorure mercurique étant basé sur une néphrotoxicité, cela empêche toute
évaluation de co-exposition pour un effet neurotoxique. Une sous-estimation du risque
sanitaire existe donc. Il faut finalement attendre l’établissement d’une VTR pour les
mêmes effets afin d’affiner l’EQRS.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 45 -
A) Contexte d’exposition
Dans l’étude, il n’a pas été possible de prendre en compte, par exemple, les personnes
souffrant d’une déficience de la peroxydase (plus sensibles en raison de leur difficulté à
métaboliser le mercure) ou les fœtus lors d’une exposition prénatale.
Les aliments choisis pour l’étude par ingestion ne sont pas exhaustifs et le choix s’est
porté sur la nomenclature de l’INCA 2. D’autres denrées alimentaires à base thon, tels
que les rillettes de poissons, n’ont pu être intégrées dans l’EQRS. Pour pallier à ce
manque, l’utilisation d’une base de données regroupant les ingrédients des différents
aliments complexes aurait été nécessaire.
A propos de l’exposition aigüe, les individus peuvent consommer deux aliments à base de
thon, ou plus, en un seul repas. Il y a donc une sous-estimation du risque lié au HgCl2.
B) Données de consommation
L’allaitement au cours des six premiers mois de vie sous-estime le risque pour des
enfants plus âgés. En effet, la co-exposition via la consommation de lait maternel et
d’aliments à base de thon n’a pas été prise en compte.
La consommation en thon dans l’étude INCA 2, établie sur une semaine, ne représente
pas la consommation sur le long terme de la population française. Des modèles
mathématiques (Nusser et al., 1992) sont utilisables pour estimer la consommation dans
la population en réduisant la variance interindividuelle mais nécessitent alors des logiciels
adaptés. Autrement, une comparaison entre les données de consommation de l’INCA 2
- 46 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
couplées à l’étude du panel SECODIP serait un bon compromis pour évaluer la
consommation sur le long terme et affiner l’EQRS.
Concernant la contamination du lait maternel, les résultats ne sont pas assez fiables pour
conclure précisément sur le risque des nouveau-nés. Il peut seulement être affirmé qu’un
focus sur cette population serait à mener après cette étude lors d’une exposition sub-
chronique.
L’effet de cuisson est, certes, à prendre en compte mais les valeurs choisies ne sont pas
adaptées à la cuisson au four. De plus, le nombre de publications relatant ce phénomène
sont peu nombreuses. Il est donc possible d’avoir une sur- ou sous-estimation de
l’exposition pour le thon cuit.
Concernant les consommateurs de thon, seul 0,1% de cette population encourt un risque
« vie entière » d’avoir une exposition supérieure à la DHTP en méthylmercure.
Cependant, cette approche « consommateurs de thon uniquement » suppose que les
individus mangent la même quantité pendant toute la durée d’exposition. Cette hypothèse
reste relativement improbable, comme démontrée dans l’étude CALIPSO. En effet, les
tendances diffèrent au cours du temps. Par exemple, les adultes consomment plus de
thon en conserve alors que les personnes âgées préfèrent le thon frais (Leblanc et al.,
2006).
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 47 -
De la même manière, les forts consommateurs de 18 à 79 ans ont également risque
sanitaire pour 0,3% d’entre eux.
Le risque d’excéder la DHTP en MeHg pour les nouveau-nés de 0 à 6 mois est élevé
mais se base sur une VTR « vie entière » ne permettant pas de conclure sur le risque
sub-chronique réel. Une étude relative à cette sous-population serait donc à mener dans
un second temps afin d’évaluer réellement leur risque.
Les individus de plus de 8 ans ont, en réalité, un risque moindre puisque la VTR utilisée
est basée sur la population la plus sensible, c'est-à-dire le fœtus et les jeunes enfants. Il
est indispensable d’attendre une réévaluation de la DHT à établir à partir d’étude sur la
population générale pour parfaire l’EQRS.
Même si l’absence de VTR aigüe pour le MeHg et d’une DHT chronique pour l’HgCl2 n’a
pas permis de caractériser le risque, la méthodologie décrite ci-après est utilisée à titre
indicatif.
Pour le risque aigu au MeHg, la DHT chronique a été utilisée en lui appliquant un facteur
10 (soit 1µg.(kg pc.j)-1). Dans ce cas, le thon au four semble être l’aliment le plus à risque
(51% de dépassement de la valeur indicative fixée) et cela concernerait essentiellement
les enfants de 3 à 8 ans (65% de dépassement).
Concernant le risque chronique au HgCl2 et de manière identique que précédemment, un
facteur de 0,1 est appliqué à la VTR sub-chronique de 2µg.(kg pc.j)-1, établie par l’OMS
(Annexe 10), soit 1,4 µg.(kg pc.sem)-1. Quel que soit la population d’étude, aucun
dépassement de cette valeur n’a été démontré.
Ces informations ne sont qu’informatives et attirent seulement l’attention sur le possible
risque encouru lors d’une exposition aigüe au MeHg. En effet, il semble que le risque
chronique au HgCl2 soit peu probable, nécessitant cependant, une vérification lorsqu’une
VTR chronique sera proposée.
5.3 Recommandations
En 2006, l’AFSSA a proposé de calculer la consommation maximale théorique (CMT)
d’aliments à partir de la formule suivante (AFSSA, 2006) :
- 48 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Les différentes CMT sont détaillées en annexe 17 pour le risque uniquement lié au MeHg
pour les consommateurs de thon seulement. Les aliments les plus concernés par ces
restrictions sont le thon en conserve et le thon frais cuit au four (§ 3.6.2).
Ainsi, la consommation maximale de thon ne doit pas dépasser 130g par semaine pour la
population de 3 à 79 ans.
Toutefois, la CMT la plus stricte, de 35g par semaine, est établie pour les nourrissons de
0,5 à 2 ans, alors que celle des jeunes enfants de 3 à 8 ans est de 50g.
Ces valeurs sont plus laxistes que celles définies par l’AFSSA préconisant 60g de
poissons prédateurs par semaine pour les nourrissons de moins de 3 ans et 150g par
semaine pour les femmes enceintes et allaitantes (AFSSA, 2004). Cependant, aucun
conseil de consommation n’est prévu vis-à-vis des enfants de 3 à 8 ans.
Pour les nouveau-nés, la consommation maximale de lait maternel devrait être de 6L par
semaine. Cependant, il est impossible d’en limiter l’apport, indispensable au
développement des bébés d’un point de vue nutritionnel et immunologique. Les mères
allaitantes doivent donc réduire leur consommation de thon ou même s’abstenir
totalement.
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 49 -
Conclusion
La contamination des thons par le mercure est effectivement réelle. Cependant, cette
étude a mis en évidence un faible pourcentage de poissons et de conserves dépassant le
seuil règlementaire, excepté pour le thon rouge.
Concernant l’EQRS, le risque sanitaire relatif au MeHg dû au thon est faible dans la
population générale, chez les consommateurs de thon uniquement et ceux ayant une
forte consommation de produits de la mer.
Les sous-populations les plus exposées sont les nouveau-nés et les jeunes enfants de 6
mois à 8 ans. Ainsi, une étude spécifique à ces individus serait intéressante à mener dans
le but d’évaluer leur risque au cours d’une exposition sub-chronique.
Enfin, les recommandations préconisées dans cette étude devraient être suivies
essentiellement pour les enfants de 0 à 8 ans et les femmes enceintes ou allaitantes.
L’évitement total du thon, essentiellement sous forme de poisson frais cuit et en conserve
au naturel, reste toutefois la meilleure solution pour réduire le risque sanitaire de ces
populations à risque.
En conclusion, une mise à jour des plans d’échantillonnage du thon pour la recherche du
mercure n’est pas pertinente. Des recommandations plus claires pour sensibiliser les
femmes enceintes ou allaitantes ainsi que les mères de jeunes enfants serait à mettre en
place afin d’optimiser la gestion du risque sanitaire lié au méthylmercure pour la
consommation de thon.
- 50 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
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- 66 - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Liste des annexes
Annexe 4 : Résultats des tests d’ajustement pour le thon frais et le thon en conserve ..... IV
Annexe 6 : Tableaux des calculs des P a du thon albacore selon les plans
d’échantillonnage testés ................................................................................................. VII
Annexe 13 : Paramètres utilisés pour les calculs des expositions ................................. XVII
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - 67 -
Annexe 1 : Caractéristiques des cinq espèces commerciales de thon
Pourcentage
Volume Rang des
Nom Illustration (Food Taille Poids Utilisations d’humidité
Espèce Origine pêché en poissons
commun University, 2010) (cm) (kg) commerciales dans le
2006 (t) pêchés
muscle
Eaux de
Thon listao Océans
surface 66%
Kastuwonus ou bonite à Atlantique, 2,5 ème
30-60 1-4 tropicales ou 3 Conserves (Khodabux et
pelamis ventre Pacifique et millions
subtropicales al., 2007)
rayé Indien
(20-30°C)
Eaux tropicales
Thon
Océans ou Conserves et frais
albacore 70%
Thunnus 30- Atlantique, subtropicales à ème (poissonneries et
ou à 20-65 1 million 10 (Khodabux et
albacares 170 Pacifique et 100m de restauration
nageoires al., 2007)
Indien profondeur (20- japonaise)
jaunes
24°C)
Océans Eaux de
Conserves et frais
Thon Atlantique, surface (thons 67%
Thunnus ème (poissonneries et
germon ou ND < 15 Pacifique et juvéniles) et 280 000 46 (Vlieg &
alalunga restauration
thon blanc Indien et Mer profondes Murray, 1988)
japonaise)
Méditerranée (thons adultes)
72%
Océan
Thon (Giménez-
Thunnus 30- Atlantique et
Eaux de Restauration
rouge de ND ND ND Casalduero &
thynnus 125 Mer surface japonaise
l'Atlantique Sanchez-
Méditerranée
Jerez, 2006)
Sources : ECOTAP (2003), FAO (2006), FranceAgrimer (2011), IFREMER (2001 ; 2011), Ministère de l'Agriculture et de la Pêche (2007) et Orthongel (2009).
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 -I-
Annexe 2 : Différentes publications utilisées pour l’ajustement de
la contamination à une distribution théorique
Type de Nb de lots
Espèces Publications
thon (nb d’unités)
Adams (2004), Al-Busaidi et al. (2011), Aldrin et al. (1973), Boush & Thieleke
(1983), Burger & Gochfeld (2011), Cai et al. (2007), Chang (2009), FDA (2010),
García-Hernández et al. (2007), Greig & Krzynowek (1979), Hisamichi et al.
(2010)Kaneko & Ralston (2007), , Kojadinovic et al. (2006), Krapiel et al. (2003),
Albacore 33 (1888)
Kumar et al. (2003), Lowenstein et al. (2010), Matthews (1983), Menasveta &
Siriyong (1976), Medeiros et al. (2006), Métongo & Kouamenan (1991), Ordiano-
Flores et al. (2011), Ortega-García et al. (2009), Sompongchaiyakul et al. (2006),
Thomson & Lee (2009) et Storelli & Marcotrigiano (2004)
FDA (2010), Greig & Krzynowek (1979), Hisamichi et al. (2010), Kaneko & Ralston
Germon 12 (468) (2007), Kumar et al. (2003), Morrissey et al. (2004), Morrissey & Geise (2006),
Frais
Storelli et al. (2002) et Storelli & Marcotrigiano (2004)
Aldrin et al. (1973), Boush & Thieleke (1983), Chen et al. (2011), FDA (2006), FDA
Patudo 13 (557) (2010) , Kaneko & Ralston (2007), Kumar et al. (2003), Lowenstein et al. (2010),
Menasveta & Siriyong (1976), Yamashita et al. (2005) et Yamashita et al. (2011)
Al-Busaidi et al. (2011), Greig & Krzynowek (1979), Kaneko & Ralston (2007), ,
Listao 10 (232) Kojadinovic et al. (2006), Kumar et al. (2003), Sompongchaiyakul et al. (2006), et
Yamashita et al. (2011)
Burger & Gochfeld (2011), FDA (2006), Focardi (2012), Hardisson et al. (1999),
Thon
26 (646) Licata et al. (2005), Morales-Nin & Fortuno (1990), Ouedraogo & Amyot (2011),
rouge
Relini et al. (2007), Storelli et al. (2002), Thibaud (1971) et Yamashita et al. (2005)
Albacore 15 (158) FDA (2006), FDA (2010), Ruelas-Inzunza et al. (2011) et Zook et al. (1976)
Burger & Gochfeld (2004), Forsyth et al. (2004), FDA (2010), Food Department
Listao et
14 (1449) Agency (2003), Gerstenberger et al. (2010), Holloman & Newman (2010), Kumar
autres
Conserve et al. (2003) et Thomson & Lee (2009)
Burger & Gochfeld (2004), Burger & Gochfeld (2006), Forsyth et al. (2004), FDA
Germon 20 (1820) (2010), Food Department Agency (2003), Gerstenberger et al. (2010), Holloman &
Newman (2010), Kumar et al. (2003) et Rasmussen & Morrissey (2007)
- II - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Annexe 3 : Allure des distributions théoriques à tester
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - III -
Annexe 4 : Résultats des tests d’ajustement pour le thon frais et
le thon en conserve
1. Thon frais
Test Kolmogorov-Smirnov
Espèce Publications Effectif (N) Dobs(Normale) Dobs(Log-Normale) Dobs(Gamma) Dseuil Distribution théorique retenue
Test Khi²
Choix de la
Espèce Publications Effectif (N) Khi²obs (Normale) Khi²Obs (Log-Normale) Khi²obs (Gamma) Khi²seuil Nombre de ddl distribution
théorique
Lot 3 - Kumar et al. (2003) 31 2.6163 0.1986 0.3988 3.8415 ddl = 1 Log-Normale
Germon
Lot 4 - Morrissey et al. (2004) 77 0.0728 2.4495 71.0616 7.8147 ddl = 3 Normale
2. Thon en conserve
Test Kolmogorov-Smirnov
Effectif Distribution théorique
Espèce Publications Dobs(Normale) Dobs(Log-Normale) Dobs(Gamma) Dseuil
(N) retenue
Lot 1 - Dabeka et al. (2004) 5 - 0.3204 0.2881 0.5633 Gamma
Lot 2 - Wang et al. (2012) 13 - 0.1040 0.0872 0.3614 Gamma
Lot 3 - Thomson and Lee (2009) 40 - 0.1429 0.1758 0.2101 Log-Normale
Listao
Lot 4- FSA UK (2003) 46 - 0.1169 0.1445 0.1984 Log-Normale
Lot 5 - FDA (2010) Année 2004 131 - 0.0588 0.0787 0.1186 Log-Normale
Lot 6 - FDA (2010) Année 2005 17 - 0.2564 0.1926 0.3180 Gamma
Lot 1 - Dabeka et al. (2004) 11 - 0.2984 0.5262 0.3912 Log-Normale
Lot 2 - FDA (2010) Année 2007 10 - 0.4132 0.2559 0.4092 Gamma
Lot 3 - FDA (2010) Année 2008 14 - 0.3255 0.3396 0.3489 Log-Normale
Albacore
Lot 4 - FDA (2010) Année 2009 30 - 0.1506 0.1901 0.2417 Log-Normale
Lot 5 - FDA (2010) Année 2010 14 - 0.1620 0.2703 0.3489 Log-Normale
Lot 6 - Thomson and Lee (2009) 27 - 0.1817 0.2189 0.2417 Log-Normale
Lot 1 - Dabeka et al. (2004) 16 0.1387 0.1098 0.1183 0.3273 Log-Normale
Germon Lot 2 - FDA (2010) Année 2004 51 0.1309 0.1163 0.1180 0.1884 Log-Normale
Lot 3 - FDA (2010) Année 2005 24 0.1055 0.1603 0.1421 0.2640 Normale
- IV - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
3. Choix final des distributions théoriques retenues
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 -V-
Annexe 5 : Résultats des courbes de régression
1. Thon frais
2. Thon conserve
4 (Ecart-type
identique pour
chaque
Germon 25 20 Linéaire 0,2 -0,65 0,61 Variance = 0,0823 [Hgt] – 0,0134
analyse)
1 (Incertitude
espèce)
1 (Incertitude
Albacore 16 15 Linéaire 0 - 0,4 0,46 Variance = 0,0733 [Hgt] – 0,0008
protocole)
1 (Valeur
Listao 15 14 Logarithme 0 - 0,45 0,67 Variance = 0,0165 x Ln([Hgt]) + 0,0046
aberrante)
- VI - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Annexe 6 : Tableaux des calculs des Pa du thon albacore selon les plans d’échantillonnage testés
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - VII -
2. Prélèvements pour l’analyse chimique d’un pool de plusieurs thons
- VIII - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
3. Prélèvements pour l’analyse chimique de plusieurs pools de plusieurs thons
Concentration Variance 2 pools de 2 individus 2 pools de 3 individus 3 pools de 2 individus 2 pools de 5 individus 2 pools de 10 individus
(µg/g) calculée s² α β Pa s² α β Pa s² α β Pa s² α β Pa s² α β Pa
0.01 0.001 0.0003 0.321 0.031 1 0.0002 0.481 0.021 1 0.016 0.006 1.558 0.992 0.000 0.802 0.012 1 0.000 1.604 0.006 1
0.1 0.006 0.003 3.389 0.030 1 0.002 5.084 0.020 1 0.015 0.678 0.148 0.999 0.001 8.473 0.012 1 0.001 16.946 0.006 1
0.2 0.017 0.008 4.772 0.042 1 0.006 7.158 0.028 1 0.021 1.909 0.105 0.998 0.003 11.930 0.017 1 0.002 23.861 0.008 1
0.3 0.033 0.016 5.473 0.055 1 0.011 8.209 0.037 1 0.027 3.284 0.091 0.994 0.007 13.682 0.022 1.000 0.003 27.365 0.011 1
0.4 0.054 0.027 5.896 0.068 0.994 0.018 8.844 0.045 0.999 0.034 4.717 0.085 0.981 0.011 14.739 0.027 1.000 0.005 29.479 0.014 1
0.5 0.081 0.040 6.179 0.081 0.962 0.027 9.268 0.054 0.987 0.040 6.179 0.081 0.944 0.016 15.446 0.032 0.998 0.008 30.893 0.016 1
0.6 0.113 0.056 6.381 0.094 0.879 0.038 9.571 0.063 0.934 0.047 7.657 0.078 0.862 0.023 15.952 0.038 0.979 0.011 31.905 0.019 0.999
0.7 0.150 0.075 6.533 0.107 0.746 0.050 9.799 0.071 0.813 0.054 9.146 0.077 0.717 0.030 16.332 0.043 0.896 0.015 32.665 0.021 0.974
0.8 0.192 0.096 6.651 0.120 0.586 0.064 9.977 0.080 0.637 0.060 10.642 0.075 0.520 0.038 16.628 0.048 0.718 0.019 33.256 0.024 0.843
0.85 0.216 0.108 6.701 0.127 0.507 0.072 10.052 0.085 0.543 0.063 11.392 0.075 0.415 0.043 16.753 0.051 0.605 0.022 33.506 0.025 0.717
0.9 0.240 0.120 6.746 0.133 0.433 0.080 10.119 0.089 0.451 0.067 12.143 0.074 0.315 0.048 16.865 0.053 0.488 0.024 33.730 0.027 0.565
1 0.293 0.147 6.824 0.147 0.304 0.098 10.235 0.098 0.293 0.073 13.647 0.073 0.154 0.059 17.059 0.059 0.283 0.029 34.118 0.029 0.273
1.1 0.351 0.176 6.888 0.160 0.205 0.117 10.332 0.106 0.178 0.080 15.154 0.073 0.059 0.070 17.221 0.064 0.144 0.035 34.441 0.032 0.097
1.15 0.382 0.191 6.917 0.166 0.167 0.127 10.375 0.111 0.136 0.083 15.909 0.072 0.034 0.076 17.292 0.067 0.098 0.038 34.584 0.033 0.052
1.2 0.415 0.207 6.943 0.173 0.135 0.138 10.415 0.115 0.103 0.086 16.663 0.072 0.018 0.083 17.358 0.069 0.066 0.041 34.715 0.035 0.026
1.3 0.484 0.242 6.990 0.186 0.088 0.161 10.485 0.124 0.057 0.093 18.174 0.072 0.004 0.097 17.475 0.074 0.028 0.048 34.950 0.037 0.006
1.4 0.558 0.279 7.031 0.199 0.056 0.186 10.546 0.133 0.031 0.100 19.686 0.071 0.001 0.112 17.577 0.080 0.011 0.056 35.153 0.040 0.001
1.5 0.637 0.318 7.066 0.212 0.036 0.212 10.599 0.142 0.017 0.106 21.199 0.071 0.000 0.127 17.666 0.085 0.004 0.064 35.332 0.042 0.000
1.6 0.721 0.361 7.098 0.225 0.023 0.240 10.647 0.150 0.009 0.113 22.713 0.070 0.000 0.144 17.744 0.090 0.002 0.072 35.489 0.045 0.000
1.7 0.811 0.406 7.126 0.239 0.015 0.270 10.689 0.159 0.005 0.119 24.227 0.070 0.000 0.162 17.814 0.095 0.001 0.081 35.628 0.048 0.000
1.8 0.906 0.453 7.151 0.252 0.009 0.302 10.726 0.168 0.002 0.126 25.743 0.070 0.000 0.181 17.877 0.101 0.000 0.091 35.754 0.050 0.000
1.9 1.007 0.503 7.173 0.265 0.006 0.336 10.760 0.177 0.001 0.132 27.258 0.070 0.000 0.201 17.933 0.106 0.000 0.101 35.866 0.053 0.000
2 1.112 0.556 7.194 0.278 0.004 0.371 10.790 0.185 0.001 0.139 28.774 0.070 0.000 0.222 17.984 0.111 0.000 0.111 35.968 0.056 0.000
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - IX -
Annexe 7 : Risques des producteurs et consommateurs pour
l’ensemble des espèces et types de thon
1. Thon frais
P rejet à 0.85
31% 53% 68% 85% 98% 29% 26% 22% 15% 49% 46% 59% 40%
µg/g
Albacore
P acceptation à
47% 22% 10% 2% 0% 41% 37% 31% 23% 17% 14% 3% 10%
1.15 µg/g
P rejet à 0.85
30% 52% 66% 84% 97% 27% 24% 19% 12% 47% 42% 54% 35%
µg/g
Rouge
P acceptation à
44% 19% 8% 2% 0% 37% 33% 27% 18% 14% 11% 2% 7%
1.15 µg/g
P rejet à 0.85
28% 41% 62% 73% 93% 25% 22% 18% 11% 43% 39% 62% 33%
µg/g
Patudo
P acceptation à
46% 18% 10% 1% 0% 39% 35% 28% 19% 15% 12% 7% 8%
1.15 µg/g
P rejet à 0.85
3% 5% 8% 13% 24% 0% 0% 0% 0% 1% 0% 0% 0%
µg/g
Listao
P acceptation à
1% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%
1.15 µg/g
2. Thon en conserve
2
1 pool 1 pool 1 pool 1 pool 2 pools 2 pools 3 pools
1 2 3 5 10 pools
de 2 de 3 de 5 de 10 de 2 de 3 de 2
conserve cons. cons. cons. cons. de 5
cons. cons. cons. cons. cons. cons. cons.
cons.
P rejet à
23% 41% 55% 73% 93% 18% 14% 9% 3% 32% 26% 60% 16%
0.85 µg/g
Germon P
acceptation 33% 11% 3% 0% 0% 24% 18% 11% 4% 6% 3% 4% 1%
à 1.15 µg/g
P rejet à
24% 42% 56% 74% 93% 18% 15% 9% 4% 34% 27% 60% 18%
0.85 µg/g
Albacore P
acceptation 33% 11% 4% 0% 0% 24% 19% 12% 4% 6% 3% 4% 1%
à 1.15 µg/g
P rejet à
21% 38% 51% 70% 91% 15% 11% 6% 2% 28% 21% 59% 12%
0.85 µg/g
Listao P
acceptation 26% 7% 2% 0% 0% 17% 11% 6% 1% 3% 1% 3% 0%
à 1.15 µg/g
-X - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Annexe 8 : Approximation des coûts analytiques liés aux
différents plans d’échantillonnage
1. Thon frais
Germon 110 230 340 570 1140 150 180 250 420 300 360 440 500
Albacore 330 660 990 1650 3300 580 830 1330 2580 1160 1660 1740 2660
Rouge 530 1060 1590 2650 5300 980 1430 2330 4580 1960 2860 2940 4660
Patudo 290 580 870 1450 2900 500 710 1130 2180 1000 1420 1500 2260
Listao 90 180 280 460 930 110 120 140 210 210 240 320 290
2. Thon en conserve
Prix moyen
Prix moyen d’une conserve
au kilo Références
de 100g (€/100g)
(€/kg)
Germon 20 2
Albacore 15 1.5 Leclerc Drive (2012)
Listao 10 1
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - XI -
Annexe 9 : Représentativité des échantillons élémentaires au sein
d’un lot ou du sous-lot
1. Thon frais
Frais - Germon/Listao
Poids du lot Nombre de
Poids moyen d'un thon (kg) 1 2 3 5 10
(kg) thons par lot
25 4 28% 56% 84% 140% 280%
50 7 14% 28% 42% 70% 140%
100 14 7% 14% 21% 35% 70%
500 71 1% 3% 4% 7% 14%
7kg 1000 143 1% 1% 2% 4% 7%
5000 714 0% 0% 0% 1% 1%
10 000 1429 0% 0% 0% 0% 1%
15 000 2143 0% 0% 0% 0% 0%
30 000 4286 0% 0% 0% 0% 0%
2. Thon en conserve
Nb d'unités prélevées par lot
Nb unités par lot 1 2 3 5 10
10 10% 20% 30% 50% 100%
25 4% 8% 12% 20% 40%
50 2% 4% 6% 10% 20%
100 1% 2% 3% 5% 10%
200 1% 1% 2% 3% 5%
500 0% 0% 1% 1% 2%
1000 0% 0% 0% 1% 1%
- XII - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Annexe 10 : Description de la construction des VTR
1. Méthylmercure
Dose utilisée pour
Etudes utilisées Exposition Facteurs VTR
Organisme le calcul
Type Nombre d’incertitudes
Etudes Voie Durée Effet Sujet Doses Type Valeur Nom Valeur
d’étude d'individus
10 (3 pour le
Grandjean et al.
0,9 à 1,5 modèle toxico-
US EPA (1997), Budtz- 0,1 µg.(kg
SNC Homme 900/779/38 BMDL05 mg.(kg cinétique et 3 pour RfD
(2001) Jorgensen et al. -1 pc.j)-1
pc.j) l’incertitude
(1999)
globale du modèle)
4,5 (3 pour
l’utilisation de
Orale 1,3
ATSDR Davidson et al. Développement modèles et 1,5 pour 0,3 µg.(kg
Chronique Homme 700 NOAEL mg.(kg MRL
(1999) (1998) (ingestion neurologique ne pas avoir intégré pc.j)-1
Epidémiol (In utero + pc.j)-1
ND l'étude des îles
ogique de poisson allaitement +
Féroé)
alimentation)
contaminé) 1,3
RIVM Développement 10 (utilisation d’un 0,1 µg.(kg
ATSDR (1999) Homme 700 NOAEL mg.(kg TDI -1
(2001) neurologique modèle) pc.j)
pc.j)-1
6,4 (3,2 pour
Budtz-Jorgensen et
1,5 mg l’incertitude globale
OMS al. (1999), Rice et al. Développement DHT 1,6 µg.(kg
Homme 900/779/38 NOAEL .(kg du modèle et 2 pour
(2003) (2003) et ATSDR neurologique P pc.sem)-1
pc.j)-1 la variabilité
(1999)
interindividuelle)
Remarques :
- Les trois organismes se sont basés sur les trois mêmes études épidémiologiques d’exposition à long terme (Seychelles, îles Féroé et
Nouvelle-Zélande)
- Les NOAEL sont issues d’une approximation de la quantité de mercure ingérée à partir de la concentration dans le sang ou les cheveux
- Les facteurs d’incertitudes sont essentiellement basés sur les modèles de calculs utilisés :
o Variabilité interindividuelle relative à la concentration dans le sang approximée par celles des cheveux
o Utilisation d’un modèle pharmacocinétique (variabilité interindividuelle entre la quantité ingérée et la concentration dans le sang)
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - XIII -
2. Chlorure mercurique
Dose utilisée
Etudes utilisées Exposition VTR
Organisme pour le calcul Facteurs d’incertitudes
Type Nombre
Etudes Voie Durée Effet Sujet Doses Type Valeur Nom Valeur
d’étude d'individus
0/0,93/1,9/3,7/ 0,93
ATSDR Aigüe NOAE 7 µg.(kg
344 7,4/14,8 mg.(kg MRL
(2001) (14 jours) L pc.j)-1
mg.(kg pc.j)-1 pc.j)-1
0,23
ATSDR NOAE 100 (10 pour la variabilité 2 µg.(kg
mg.(kg MRL
(2001) L -1 pc.j)-1
pc.j) inter-espèce et 10 pour la
NTP (1993) Sub- Atteinte rénale
120 0/0,23/0,46/0, 0,23
RIVM Toxicologiq Chronique NOAE variabilité intra-espèce) 2 µg.(kg
93/1,9/3,7 mg.(kg TDI
(2000) ue – In vivo Orale (26 L pc.j)-1
Rat mg.(kg pc.j)-1 pc.j)-1
sur semaines)
0,23
OMS animaux NOAE 2 µg.(kg
mg.(kg TDI -1
(2008) L pc.j)
pc.j)-1
1000 (10 pour la variabilité
Sub- 0/0,1/0,5/0,5/1 0,23 inter-espèce, 10 pour 0,3
US EPA Bernaudin et al. Réaction auto-
Chronique (8 41 /2 mg.(kg LOAEL mg.(kg l’utilisation d’une étude RfD µg.(kg
(1995) (1979) immune (reins)
semaines) pc.j)-1 pc.j)-1 sub-chronique et 10 pour pc.j)-1
l’utilisation d’une LOAEL)
3. Mercure total
Organisme Date Voie Exposition Etudes utilisées Voie d'exposition VTR
-1
OMS 1972 Orale Chronique ND Ingestion DHTP 5 µg.(kg pc.sem)
L’OMS-JECFA a édité en 1972 une VTR pour le mercure total. Elle a été réaffirmée en 1978, 1989 et 1999 (AFSSET, 2004). Cependant, cette
valeur, bien que très souvent utilisée, n’est pas décrite dans la littérature.
- XIV - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Annexe 11 : Données de consommation
1. En lait maternel
Age Consommation moyenne Poids moyen (kg) Consommation Consommation
-1
(mois) (mL.(kg pc.j) ) (Sempé, 1979) moyenne (mL/j) moyenne (L/sem)
<1 150 3,3 495 3,5
1 150 4 600 4,2
2 144 5 720 5
3 127 5,5 699 4,9
4 112 6 672 4,7
5 100 6,8 680 4,8
6 101 7,4 747 5,2
Médiane 5
1. Etude NHANES des Etats-Unis issue du Child Exposure Factors Handbook (US
EPA, 2011) des enfants de 1 à 2 ans
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - XV -
Annexe 12 : Calcul de la concentration dans le lait maternel
Avec :
Cl : concentration en contaminant dans la phase lipidique du lait maternel (µg/L de lait)
Emère : exposition journalière de la mère via l’alimentation (µg.(kg pc.j)-1)
Abs : fraction absorbée par la mère en contaminant (sans unité) (95% pour le MeHg et 7% pour
l’HgCl2)
P : poids corporel de la mère (kg pc)
B : facteur de bio-transfert de la molécule dans les lipides du lait maternel (kg/j)
(US EPA, 1998)
Kow : coefficient de partage eau/huile de la molécule (sans unité) (3,3 pour l’HgCl2 et 1,7 pour le
MeHg) (Carmouze, et al., 2001)
T : taux de lipides du lait maternel (T = 45 g de lipides/L de lait = 0,045 kg/L) (FAO, 1995)
Avec :
Ca : concentration en contaminant dans la phase aqueuse du lait maternel (µg/L de lait)
Emère : exposition journalière de la mère via l’alimentation (µg.(kg pc.j)-1)
P : poids corporel de la mère (kg pc)
Abs : fraction absorbée par la mère en contaminant (sans unité) (95% pour le MeHg et 7% pour
l’HgCl2)
f pl : fraction du contaminant passant dans le compartiment plasmatique (sans unité)
fs : fraction du contaminant passant dans le sang (sans unité) (US EPA, 2000)
f p : fraction de plasma par rapport au poids corporel (0,55 kg plasma/kg pc) (The Franklin Institute,
2012)
Cp : coefficient de répartition du polluant entre les hématies et le plasma (sans unité) (valeur par
défaut : 1)
Pp : proportion entre le plasma et la phase aqueuse du lait maternel (valeur par défaut : 1)
kélim : constante d’élimination corporelle (j-1)
t1/2 : durée de demi-vie du contaminant dans le lait maternel (j) (45 j pour l’HgCl 2 et 75 j pour le
MeHg) (International Agency for Research on Cancer, 1993)
f p : Fraction de plasma sanguin (valeur par défaut : 0,046 kg plasma/kg pc)
Avec :
DHE : dose Hebdomadaire d’Exposition (µg.(kg pc.j)-1)
Cl : concentration en contaminant dans la phase lipidique du lait maternel (µg/kg)
T : taux de lipides du lait maternel (T = 45 g de lipides/L de lait = 0,045 kg/L) (FAO, 1995)
Ca : concentration en contaminant dans la phase aqueuse du lait maternel (µg/L de lait)
L : consommation en lait maternel par jour (kg/sem)
Pnn : poids corporel du nouveau-né (kg)
Abs : fraction absorbée par la mère en contaminant (sans unité) (95% pour le MeHg et 7% pour
HgCl2)
- XVI - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Annexe 13 : Paramètres utilisés pour les calculs des expositions
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - XVII -
Annexe 14 : Expositions au mercure via l’ingestion de thon
Rillettes 94
Sandwiches 98
Salades 166
Conserves au naturel 217
Thon au four 210
Thon cru 158
Conserves à l’huile 162
A. Population générale
Résultats de l’exposition
Exposition au Hgt
Exposition au Hgt (ng.(kg Exposition au MeHg via la consommation
-1 -1
Population d’étude Age (ans) pc.sem) ) (ng.(kg pc.sem) ) de poissons (EAT 2)
(ng.(kg pc.sem)-1)
Moyenne ± ET P50 P95 Moyenne ± ET P50 P95 Moyenne P95
Nouveau-nés 0 à 0,5 467 ± 115 448 688 458 ± 113 439 675 ND ND
Nourrissons 0,5 à 2 21 ± 24 14 64 13 ± 14 8 38 ND ND
Population générale 3 à 79 61 ± 40 50 132 44 ± 28 36 96 ND ND
Enfants 3 à 17 59 ± 42 48 134 39 ± 27 33 88 ND ND
Enfants 3à8 73 ± 55 59 167 49 ± 35 40 109 38 214
Adolescents 9 à 17 49 ± 37 40 113 34 ± 24 28 75 13 79
Adultes 18 à 64 56 ± 36 47 124 42 ± 27 35 92 17
Personnes âgées 65 et plus 31 ± 23 25 72 21 ± 15 17 48 13 81
Femmes en âge de procréer 18 à 44 68 ± 47 56 150 46 ± 31 39 103 17 94
Vie entière 0 à 79 54 ± 23 49 98 40 ± 17 36 72 ND ND
- XVIII - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
B. Consommateurs de thon seulement
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - XIX -
C. Forts consommateurs de produits de la mer
- XX - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Annexe 15 : Taux de consommateurs dans l’étude INCA 2
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - XXI -
Annexe 16 : Sur- ou sous-estimation du risque lié aux
incertitudes
- XXII - Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012
Annexe 17 : Consommations Maximales Théoriques
hebdomadaires relatives au risque lié au méthylmercure
Nouveau-nés 0 – 6 mois 5 6
Typhaine MORISSET - Mémoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique - 2012 - XXIII -
MORISSET Typhaine October of 2012
Sanitary Engineering
Promotion 2012
Abstract:
Tuna, affected specie by mercury contamination, is one of predatory fish the most
consumed in France. In relation to this thematic, this report is differentiated into two
issues :
- Is it a health benefit to establish a sampling plan validated in the European
Community?
- Can the French population have a health risk due to a mercury exposure
through consumption of tuna?
BASELINE, European project, based on the validation of sampling plans, chose tunas
and mercury as a research focus.
Thus, the statistical validation by Whitaker’s method was applied in three steps:
adjustment of the concentration data to a theoretical distribution, study of the total
variance and editing operating curves.
In general, the chemical analysis of a pool of ten tuna is the best sampling plan for the
majority of species (except skipjack tuna). This result is in agreement with the
European Regulation about sampling methods for mercury analysis.
A health risk assessment via the consumption of tuna has been conducted drawing on
four steps commonly used (identification of hazard, study of the dose-response,
exposure assessment and risk characterization). The three forms of mercury: total
mercury, methylmercury and mercuric chloride, are tested. Exposure was assessed by
probabilistic approach to be closest to reality values. Risk "whole life" has proven to
consumers of tuna only and high consumers of seafood.
Finally, a minimum lot size should be implemented to ensure the best mercury
contamination of the batch. Concerning the health risk assessment, recommendations
of tuna consumption should be followed by pregnant or lactating women and young
children aged 0 to 8.
Key words :
Mercury, tuna, sampling, Whitaker, health, risk, probabilistic
L'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions
émises dans les mémoires : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.
MORISSET Typhaine Octobre 2012
Résumé :
Le thon, espèce concernée par la contamination au mercure, est l’un des poissons
prédateurs le plus consommé en France. Par rapport à cette thématique, le mémoire
s’est différencié en deux problématiques :
- Y-a-t-il un intérêt sanitaire à mettre en place une méthode d’échantillonnage validée au niveau
européen ?
- La population française peut-elle craindre un risque pour sa santé lors d’une exposition au
mercure via la consommation de thon ?
Une évaluation des risques sanitaires liés à la consommation de thon a également été
menée en suivant les quatre étapes habituellement usitées (identification du danger,
étude de la relation dose-réponse, évaluation de l’exposition et caractérisation du
risque). Les trois formes de mercure testées sont le mercure total, le méthylmercure et
le chlorure mercurique. L’exposition a été évaluée par la méthode probabiliste
permettant d’être au plus proche de la réalité. Un risque « vie entière » est avéré pour
les consommateurs de thon uniquement et les forts consommateurs de produits de la
mer.
Au final, une taille de lot minimale devrait être mise en place afin d’assurer la meilleure
représentativité de la contamination du lot. Concernant le risque sanitaire, les
recommandations de consommation en thon devraient être suivies par les femmes
enceintes ou allaitantes et les jeunes enfants de 0 à 8 ans.
Mots clés :
Mercure, thon, échantillonnage, Whitaker, risque, sanitaire, probabiliste
L'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions
émises dans les mémoires : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.