Le Fonds de Commerce 06-2006
Le Fonds de Commerce 06-2006
Le Fonds de Commerce 06-2006
LA PROPRIETE INDUSTRIELLE
I - LE FONDS DE COMMERCE
A - DEFINITION
Le fonds de commerce est une institution très complexe et sa définition juridique est difficile
à donner. En effet la loi ne définit pas la notion de fonds de commerce mais précise seulement
quels éléments peuvent faire partie d’un fonds de commerce.
Le fonds de commerce ainsi composé forme un tout qui peut être vendu, loué ou nanti.
La clientèle
C’est l’ensemble des personnes qui sont disposées à entretenir des relations contractuelles
avec un commerçant. Elle doit appartenir au commerçant, lui être personnellement attachée.
Le nom commercial
Celui sous lequel le fonds est exploité et qui permet aux tiers de l’identifier.
Ce nom peut être celui du commerçant, attention en cas de divorce, le mari devra donner
l’autorisation à sa femme pour exploiter avec le nom marital.
Le nom commercial peut être fantaisiste (infragel, natalys..)
Mais le choix du nom ne doit pas être susceptible de créer une confusion entre un fonds déjà
existant et le nouveau, sinon concurrence déloyale, ni par la volonté de s’approprier
frauduleusement la notoriété acquise par un autre nom.
Le propriétaire du fonds ne peut pas choisir un nom qui induirait les tiers en erreur (par
exemple utiliser le nom société.. pour une entreprise individuelle) = DI.
Il faut faire une recherche à l’INPI en cas de doute.
Le commerçant peut s’approprie le nom par la protection à l’INPI que si le nom est
suffisamment distinctif et arbitraire. (voir exemple page 682)
L’acquisition du nom se fait par l’usage personnel et public du nom ie en concluant des
contrats avec ce nom par exemple. L’usage du nom doit être continu. L’acquisition du nom se
fait aussi avec l’acquisition du fonds de commerce.
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La protection du nom permet d’éviter une concurrence déloyale. L’usage d’un nom
commercial notoire peut être interdit, même pour désigner une activité différente, dans ce cas
on parle d’abus de droit quand un commerçant choisit un nom célèbre ou rare pour bénéficier
du prestige qui y est attaché.
Le droit au bail
Le droit au renouvellement du bail commercial fait partie du fonds de commerce et se trouve
cédé avec le fonds.
Le lien entre le droit au bail et le fonds de commerce est particulier. En effet la valeur
économique d’un fonds peut se réduire au droit au bail.
Le bail, tel qu’il est protégé par les statuts des baux commerciaux, constitue donc l’armature,
le seul élément stable d’un très grand nombre de fonds de commerce, de détail notamment.
La loi déclare nulle toutes clauses interdisant au locataire la cession de son bail commercial à
l’acquéreur de son fonds de commerce. Le bail commercial peut seulement limiter la cession
par exemple à l’acquéreur de son fonds de commerce.
Le bail commercial peut également être cédé sans le fonds de commerce (rare)
Les marchandises sont les biens qui, selon l’activité de l’entreprise, sont destinés à la vante en
l’état ou après transformation.
L’exploitation directe
C’est l’exploitation par le propriétaire du fonds de commerce. Elle peut se faire sous la forme
individuelle donc par une personne physique ou sous la forme sociale donc par une personne
morale. Dans ce cas cela peut résulter d’un apport de fonds de commerce par une PP à une
société existante ou créée à cet effet ou par un achat du fonds par la PM.
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- un gérant salarié qui dirige l’exploitation moyennant rémunération pour le compte et
au risque et périls du propriétaire (station service)
- un gérant libre appelé aussi locataire gérant, qui exploite le fonds à ses risques et pour
son compte moyennant le versement d’une redevance périodique, forfaitaire, fixe ou
variable (location gérance qui est un contrat de location)
- Le concessionnaire d’une marque en vertu d’un contrat de franchise
La vente
La vente du fonds de commerce est soumise à un régime juridique complexe, en particulier
quant à la rédaction des actes et quant à la publicité dont elle doit faire l’objet pour assurer la
protection des créanciers du vendeur.
Pour être valable, la vente du fonds doit satisfaire aux conditions de fond de validité des
contrats tels que précisé dans le code civil, ie la capacité des parties, le consentement exempt
de vices, l’objet et la cause licite et accord sur la chose vendue.
Mais le contrat de vente doit également satisfaire à des règles plus contraignantes instaurées
par la loi du 17 mars 1909. Ces textes visent à garantir au profit de l’acheteur la consistance
du bien vendu qui est par nature incertaine et mouvante et à assurer la protection des
créanciers du vendeur.
Pour se prémunir contre les risques d’annulation de la vente du fonds, les parties ont
fréquemment recours à un notaire, avocats ou agents d’affaires chargés de rédiger l’acte de
vente. Ces intervenants ont une obligation d’information et de conseil particulièrement stricte
en matière de vente de fonds de commerce.
La vente du fonds peut comme toute vente, valablement être conclue sans écrit.
Cependant les contrats de vente de fonds sont pratiquement tous écrit et il est de l’intérêt des
parties de le faire pour les raisons suivantes :
- si le prix n’est pas payé totalement le vendeur pour conserver son privilège doit
présenter un acte enregistré
- l’acte de vente doit comporter certaines informations légales obligatoires à peine de
nullité de l’acte de vente
- pour pouvoir immatriculer au RCS l’acheteur doit présenter un acte
- la transmission des biens soumis à publicité suppose un écrit.
Mentions obligatoires :
- origine de propriété
- état des inscriptions
- chiffres d’affaires et bénéfices des 3 dernières années
- conditions du bail
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- Enregistrement aux impôts, paiement des droits d’enregistrement qui donne une date
certaine à l’acte
- Publicité de la vente dans un JAL à la diligence de l’acquéreur, pour être publié l’acte
doit au préalable avoir été enregistré et doit être publié dans les 15 jours de sa date.
L’acheteur doit requérir du greffier du TC, dans les 15 jours de la publicité dans un
JAL la publication dans le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales. Ces
publicités font courir le droit d’opposition des créanciers au paiement du prix,
- Inscription au RCS. L’acheteur s’il n’a jamais été commerçant doit requérir son
immatriculation au RCS, ou une inscription secondaire ou modificative s’il a déjà été
commerçant.
- Autres formalités : si le fonds comprend des brevets, marques …
L’apport en société
L’apport en société d’un fonds de commerce peut représenter pour son propriétaire le moyen
le plus efficace de développer son affaire ou à l’inverse de limiter sa responsabilité, en
dissociant l’entreprise e sa personne.
Et il n’est pas rare en pratique que le fonds de commerce soit apporté par son propriétaire à
une société existante ou qui se constitue à cet effet.
L’apport en société du fonds de commerce obéit aux règles des apports en nature, l’apporteur
du fonds sera donc rémunéré par des actions ou des parts sociales (pas de l’argent comme
dans la vente) .
L’acte d’apport est obligatoirement écrit et doit reprendre les mêmes mentions obligatoires
qu’en cas de vente de fonds.
L’apport du fonds devra faire l’objet d’une publicité comme en cas de vente. (idem en cas de
fusion avec apport de fonds de commerce).
Le régime fiscal de l’apport est intéressant en ce qui concerne le droit d’enregistrement qui est
fixe (230 euros, 1500 F).
L’idée d’utiliser le fonds de commerce comme source de crédit est très ancienne.Dés que l’on
a commencé à donner une valeur particulière à la réunion des éléments d’exploitation, la
pratique a spontanément voulu faire du fonds de commerce un objet d’opérations juridiques
en tant que capital, c’est à dire :
- mise en exploitation par d’autres que le propriétaire en recourant à la gérance
- vente pour en tirer profit
- support de crédit.
La prise de sûreté sur le fonds de commerce (loi de 1909) est soit accordée par la loi au
vendeur à crédit du fonds (le privilège du vendeur), soit librement contracté par le propriétaire
du fonds avec un préteur (le nantissement du fonds).
Cependant les sûretés sur fonds de commerce ne présentent pas la même solidité que
l’hypothèque sur un immeuble par exemple. En effet le fonds de commerce ne présente pas
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une valeur stable et sûre puisqu’elle est totalement dépendante de la qualité de l’exploitation,
de l’évolution du marché, de l’état de la concurrence…
Le privilège du vendeur
Ce privilège du vendeur est accordé par la loi au vendeur du fonds de commerce et il n’aura
lieur que s’il concerne une vente portant sur ledit fonds de commerce.
Ce privilège garanti au vendeur le paiement du prix de la vente en principal, intérêts et
accessoires.
LA PROPRIETE INDUSTRIELLE
La protection de la propriété industrielle a pour objet les brevets d’utilité, les dessins ou
modèles industriels, les marques de fabrique ou de commerce, le nom commercial,.., ainsi que
la répression de la concurrence déloyale.
La loi du 19 avril 1959 crée l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). C’est un
établissement public doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière, placé sous la
tutelle du ministère de l’industrie.
La tâche essentielle de l’INPI est d’assurer la délivrance des brevets, l’enregistrement des
marques et le dépôt des dessins et modèles.
Dans ce cas les fruits de la recherche sont gardés secrets et sont exploités par celui qui détient
le secret.
Qu’est ce qu’un secret ?
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Il sera plus facile de garder un secret de fabrication concernant par exemple certains procédés
de fabrication en matière chimique plutôt que des créations dans le domaine mécanique dont
la commercialisation révélera immédiatement la structure.
De manière générale il est possible de conserver sous forme de secret toute connaissance qui
constituera un secret de fabrique ou plus largement un savoir-faire.
Le secret de fabrique est « un procédé brevetable ou non qui n’est connu que d’un ou de fort
peu d’industriels » et qui n’étant pas connu de tous à une valeur marchande.
Autre définition : « tout moyen de fabrication qui offre un intérêt pratique ou commercial et
qui mis en usage dans une industrie est tenu caché au concurrent »
La notion de secret de fabrique recouvre donc des moyens industriels qui ont pour objet la
fabrication.
Code du travail : le fait par tout directeur ou salarié d’une entreprise ou il est salarié, de
révéler et de tenter de révéler un secret de fabrique est pénalement réprimé.
Le brevet d’invention est un titre délivré par les pouvoirs publics (INPI) conférant un
monopole temporaire d’exploitation sur une invention (20 ans) à celui qui la révéler, en
fournit une description suffisante et complète et en revendique le monopole.
La demande de brevet doit être déposée à l’INPI dans des termes suffisamment clair, l’INPI
assurera la publication au bulletin de la propriété industrielle.
L’INPI se prononcera sur la recevabilité totale ou partielle ou sur l’irrecevabilité de la
demande de brevet.
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- Inventions hors missions attribuables : ces inventions tout en ne relevant pas d’une
attribution spécifique prévue par le contrat de travail se rattachent à l’exploitation de
l’entreprise en raison des fonctions, du domaine d’activité ou des moyens techniques
de l’entreprise. Ces inventions appartiennent aux salariés mais l’employeur a le droit
des e faire attribuer la propriété ou la jouissance de tout ou partie des droits attachés au
brevet. L’employeur a 4 mois pour revendiquer son droit d’attribution. Le salarié doit
obtenir le juste prix, à défaut d’accord entre les parties le TGI le fixera.
- Inventions hors missions non attribuables : toutes les autres, elles appartiennent au
salarié.
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