BIO210 Chap4 S10
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La culture cellulaire est une technique de laboratoire permettant de faire vivre in vitro des
cellules, de diverses natures et d'origines, d'en modifier les propriétés ou d'augmenter leur
nombre, afin d'en disposer en grande quantité pour ce qu'on veut en faire. La culture cellulaire
n'est pas une fin en soi, mais un outil indispensable à la biologie cellulaire eucaryote. En
biologie, la culture cellulaire désigne un ensemble de techniques utilisées pour faire croître des
cellules hors de leur organisme (e
in vitro ». Le principe consiste à obtenir un
type de cellules vivantes, de trouver un moyen de le faire survivre dans les conditions
artificielles du laboratoire, au mieux de la faire proliférer, tout en maintenant des conditions de
stress acceptable. Les conditions et les propriétés du milieu de culture sont pour cela capitales.
ituellement
intégrées dans les organismes complets.
I- HISTORIQUE
*La période des précurseurs (1885 à 1900). Cette période annonce la première méthode de
culture de tissus en dehors du corps, grâce au professeur ROSS Harrison qui a pu cultiver des
neuroblastes de grenouille dans un milieu de lymphe et ainsi franchit un premier pas vers la
recherche actuelle sur les cellules souches et leurs dérivées.
* La période de la culture des tissus (à partir de1902). Cette période est dominée par Alexis
Carrel qui oriente le développement de la culture de tissus suivant trois voies principales :
105
-
de se diviser in vitro.
On parle ainsi de «culture primaire ». Ces cellules ne peuvent habituellement pas être
maintenues en culture indéfiniment, notamment à cause de leur nombre limité de divisions
(limite de Hayflick) ;
- des cellules ayant une capacité de division non limitée (on parle « immortalité en
culture ») ; ce sont des lignées cellulaires. Les lignées sont soit des cellules cancéreuses, soit
des cellules en voie de cancérisation, soit des cellules saines rendues « immortelles »
artificiellement ;
1- La préparation du matériel
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- deux micros scalpels
- un pot de crème dessert rempli de liquide de Tyrode ;
On y déversera lentement le jaune de l
- un petit saladier de type (rince-doigts) ; on y rincera l embryon dans le liquide de tyrode
à l aide de la pêchette.
- une salière : à l embryon
dans du milieu de culture.
Les micro scalpels sont réalisés à partir d aiguille à coudre fines. Monter l aiguille sur le
porte aiguille et l aiguiser sur deux plans opposés à l aide d une pierre à huile. A l aide de la
face à gros grains, on dégrossit les deux plans du scalpel, puis on les affines avec la face à grains
fins, laquelle, par suite, servira également à entretenir l affûtage de la lame obtenue.
1.2. La verrerie
Pour la préparation des cuves à fond noir, faire fondre la paraffine et y ajouter une cuillère
à soupe de charbon animal en poudre bien mélanger, puis couler dans les boites de Pétri. La
couche de paraffine doit être assez épaisse (de façon qu on puisse facilement y planter les
épingles à insectes) mais sans excès, en sorte que le fond reste bien noir. Par la suite, il suffira
de repasser les cuves à l étuve après chaque utilisation pour les stériliser.
jusqu'à leur mise en incubation, soit trois jours avant la manipulation. Ils peuvent attendre
environ une semaine entre la livraison et le début de l incubation. Dans la nature, en effet, les
dans une petite étuve Jeulin, la même que celle qui sert à maintenir les flacons de culture de
37°C.
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beaucoup de neurones.
Sels inorganiques mg /l
Ca (NO3)2-4H2O 100
KCl 400
MgSO4-7H2O 100
NaCl 600
NaH2PO4-7H2O 1512
Autres composants mg /l
Glucose 2000
Glutathion 1,0
Hepes 5958
Rouge de phénol 5
Vitamines mg /l
Biotine 0,2
Pantothénate de calcium D 0,25
Acide folique 1
Chlorure de choline 3
Inositol 35
Nicotinamide 1
Acide para aminobenzoique 1
Pyrodoxine HCl 1
Riboflavine 0,2
Thiamine HCl 1
Vitamine B12 0,005
Acides aminés mg/l
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L-Arginine 200
L-Asparagine 50
Acide L-aspartique 20
L-Cystine 50
Acide L-Glutamique 20
L-Glutamine 300
Glycine 10
L-Histidine 15
L-Hydroxyproline 20
L-Isoleucine 50
L-Leucine 50
L-Lysine HCl 40
L-Méthionine 15
L-Phénylalanine 15
L-Proline 20
L-Sérine 30
L-Thréonine 20
L-Tryptophane 5
L-Tyrosine 20
L-Valine 20
Sérum de veau
Apporte des hormones (insuline) et des facteurs de croissance
a-
b- Laisser couler un peu de blanc dans un récipient à débris (un pot à yaourt en verre, par
stérile du type pot en verre pour crème dessert contenant de la solution de tyrode stérile
c-
ciseaux. Repérer la face ventrale de l
109
d-
récipient stérile (type "rince-doigt") rempli de solution de tyrode et bien éliminer le jaune résiduel
e- ryon dans une boîte de pétri à fond noir remplie de solution de tyrode.
f-
-ci flotte librement
le et le transférer dans une salière
stérile remplie de milieu de culture.
g-
scalpels.
h- Avec la pipette compter environ 25 gouttes de milieu de culture, de façon à former au fond
du flacon de culture, tenu horizontalement, un film continu mais très mince (si le film est trop
épais, les morceaux flotteront dans le milieu et ne pourront adhérer au fond du flacon).
i- eur pour transférer dans le flacon de
culture. Veiller à ne pas ajouter trop de milieux dans le flacon au cours de cette opération. Visser
les bouchons.
j-
chacun
k- Le lendemain, lorsque les morceaux ont adhéré au fond du flacon, ajouter du milieu de
l- Tous les deux à trois jours, éliminer le tiers ou les deux tiers du milieu de culture et le
remplacer par du milieu neuf.
é au-dessous de la platine
porte-objet, on observe directement le fond des flacons de culture. Le contraste de phases nous
permet de distinguer parfaitement les contours et les contenus cellulaires sans recourir à une
coloration ou à une préparation spéciale. Grâce à ces deux techniques, les cellules sont
110
compromet en aucune façon leur développement ultérieur.
- ;
-
neurotransmetteurs ;
- ;
- Mouvements et prolifération de certains hôtes indésirables, les bactéries par exemple (1h).
lames de microscope. On peut observer pendant quelques instants les cellules vivantes dans leur
méthodes classiques.
(glucose), des acides aminés (ceux du code génétique, au nombre de 20) et des vitamines. Un
tampon HEPES maintient le PH et un indicateur coloré, le rouge de phénol, permet de contrôler
ce pH.
la stérilité du milieu.
111
A quoi correspond un facteur de croissance in vivo? Le PDGF (Platelet Derived Growth
Factor) est un facteur de croissance provenant des plaquettes sanguines qui est mitogène in
vitro. In vivo, ce facteur, contenu dans les granules des plaquettes, ne circule pas dans
couches, quelques fois). Ces cellules sont plus difficiles à obtenir en grand nombre que les
cellules poussant en suspension. Pour remédier à cet inconvénient, on utilise des perles micro
quantités de cellules.
les cellules Hela sont arrondies dans un milieu pauvre en sérum, mais présentent dans un milieu
riche en sérum la forme en fuseau aplati des fibroblastes.
On peut mettre en culture à partir de masses de tissus excisés qui prolifèrent. On peut
112
Les cellules sont en effet perméables et perdent certaines substances dans le milieu de culture.
Si celui-ci est trop abondant, les substances perdues sont trop diluées pour être récupérées et les
cellules meurent. Si le nombre de cellules est proportionnel au volume du milieu, les substances
perdues par les unes sont récupérées par les autres et les cellules survivent.
- Les cultures primaires : fraîchement prélevées sur un animal, ces cellules opèrent
quelques mitoses.
- Les cultures secondaires : on les obtient par transfert de cellules primaires. Elles se
multiplient, puis meurent. Elles se divisent de 20 à 40 fois chez le poulet, entre 50 et 100 fois
pour les cellules de la peau humaine. Ces chiffres correspondent au nombre normal de mitoses
3- L
- Les fibroblastes
correspondent pas seulement à des cellules du tissu conjonctif, mais sont également capables
de se différencier en cellules musculaires lisses, en adipocytes en cellules conjonctives, en
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cellules gliales, en chondrocytes ou en ostéocytes. Ce sont les signaux reçus du milieu extérieur
qui déterminent vers quel type de cellule le fibroblaste évoluera. La transformation en un type
; pa
fibroblaste en adipocyte est réversible.
- Les neurones : il en existe deux types : les neurones multipolaires et les neurones
bipolaires. Les neurones bipolaires ont un soma arrondi et ovale et possèdent deux neurites
or
croissance, le NGF. Quant aux neurones multipolaires ils ont un soma arrondi et lobé et de
nombreux neurites.
- Les cellules musculaires : elles forment de longs cordons contenant plusieurs noyaux
(syncytium). Elles résultent de mitoses sans cytodiérèse.
- Qualité du milieu
-
-10
certains types cellulaires peuvent proliférer en
culture (les cellules cutanées, par exemple)
114
- Colonisation de flacons de culture
rès
quelques jours de culture, on peut observer leur évolution.
- La locomotion du fibroblaste
lamellipodes et spicules dans les zones étirées. Les deux lamellipodes entrent alors en conflit.
Celui qui exerce la traction la moins forte se décolle de la surface et seul subsiste le lamellipode
le mieux ancré qui formera le bord avant de la cellule devenue polarisée. Si la surface de
déplacement est uniforme et plane, la direction du mouvement sera déterminée par le hasard ;
en revanche, si la surface comporte un gradient de molécules adhésives, les caractéristiques de
mission des lamellipodes et des spicules, qui se comporteront
alors comme des palpeurs.
- ;
- Ce bord se fixe à la surface ;
- Une fois fixé ce bord doit attirer à lui le reste de la cellule
: on parle
alors d
115
Les matrices extracellulaires telles que les lames basales, les os et les cartilages sont des
secrétions cellulaires disposés en strates complexes de collagènes, de glycosaminoglycannes,
protéoglycannes et de glycoprotéines. Cette matrice agit par rétroaction sur le comportement
de nombreux cellules quelle entoure, influant sur leur forme, leur position, leurs métabolismes,
leur état de différentiation et de leur division. Une des protéines les plus étudiées est la
les cellules cancéreuses ou certaines lignées cellulaires échappent à cette contrainte. La nature
de cette relation entre prolifération et adhérence demeure inconnue. On peut en proposer un
model spéculatif
interviennent : nutriments, facteurs de croissance, densité des cellules. Paradoxalement, lorsque
la cellule entre en mitose elle se décolle presque totalement de son substrat pour adopter une
support.
sont illustrées :
1.
La peau est constituée de différents types cellulaires dont les Kératinocytes, qui constituent
Les Kératinocytes sont obtenus en faisant agir de la trypsine sur une biopsie cutanée. On
parvient à cultiver ces Kératinocytes in vitro en les installant dans des flacons recouverts de
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fibroblastes de souris irradiés qui fournissent les protéines comme support et les facteurs
nécessaires à la prolifération de ces cellules. Seules 1 à 10% des cellules prélevées prolifèrent.
Après transfert de ces cellules dans de nouveaux flacons, 70% des colonies se développent
rapidement et on obtient ainsi une multiplication cellulaire beaucoup plus rapide que dans
ations.
2
. 50% des greffons reprennent peu à peu les catégories
épiderme cultivé, viennent le coloniser. On traite aussi avec ces
cultures les ulcères cutanés chroniques des jambes fréquents chez les personnes âgées
diabétiques ou atteintes de difficultés circulatoires.
La cult
en thérapeutique : interféron (substance antivirale), anticorps monoclonaux (inhibiteurs
spécifiques), urokinase (enzyme produite par les cellules rénales et dissolvant les caillots). Il
est intéressant de fabriquer industriellement des substances en grande quantité. Ces molécules
peuvent être obtenues par génie génétique, en transformant les bactéries ou des levures ;
jours possible. Il est alors intéressant
de récupérer ses substances en cultivant les cellules qui les produisent normalement. Les
bactéries et les levures sont les cellules les plus utilisées dans ce domaine. De petites tailles,
ulaire résistante, ayant des besoins alimentaires simples, on peut les
cultiver aisément en suspension dans des fermenteurs dont la capacité peut atteindre 200.000
litres. Naturellement, il en va tout autrement des cellules de Mammifères. Bien plus grandes,
nécessitant un support, fragile car limité par une simple membrane plasmique, ayant besoin
On peut cultiver en fermenteur des cellules issues de lignées capable de vivre en suspension
dans le milieu, mais tous les types cellulaires ne se prêtent pas à la culture en suspension. La
culture sur micro support (constitués de billes de dextrane, polymère naturel du glucose, sur les
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brassage, les collisions entre brilles tuent certaines cellules.
En revanche, les bioréacteurs à perfusion et à fibres creuses répondent à toutes les exigences de
la culture industrielle. Les cellules adhèrent aux aspérités des fibres creuses qui offrent une
CONCLUSION
Les organismes vivants pris dans leur totalité sont des structures très complexes et très
tissu voire une cellule selon les besoins. Les cultures ne sont pas la panacée pour le biologiste.
même une cellule constitue un système complexe hautement intégré
qui peut perturber le paramètre étudié. La découverte chez l'animal adulte de cellules souches
pouvant contribuer, de façon transitoire ou permanente, à la réparation de tissus comme ceux
du foie, du muscle, du pancréas et du cerveau est une avancée majeure. Si ces données étaient
transposables à l'homme, elles pourraient inaugurer un changement considérable dans notre
attitude thérapeutique pour nombre de pathologies face auxquelles nous sommes actuellement
démunis compte tenu des limites ou des impossibilités d'une transplantation d'organe. Il n'est
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