Leishmaniose Cutanee

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LEISHMANIOSE

CUTANEO-MUQUEUSE
Dr KASSOUM Kadidia
Dermato-vénéorologue HNZ
PLAN
I. Définition
II. Epidémiologie
III. Classification
3-1. Lésion cutanée circonscrite
3-2. Leishmaniose cutanéo-muqueuse
3-3. Leishmaniose cutanée diffuse
IV. Aspects cliniques
4-1. TD: Le bouton d’orient
4-2. Formes cliniques
V. Diagnostic
5-1. Diagnostic positif
5-2. Diagnostic différentiel
5-3. Diagnostic étiologique
VI. Traitement
6-1. Traitement curatif
6-2. Surveillance
6-2. Traitement préventif
Objectifs

1. Définir la leishmaniose

2. Décrire les signes cliniques de la leishmaniose

3. Connaître les différentes formes cliniques

4. Décrire les éléments du diagnostic différentiel.

5. Assurer la prise en charge d’un cas de leishmaniose.


I. Définition
C’est une manifestation cutanée et muqueuse, ulcéro-nodulaire, due à des
protozoaires flagellés appartenant au genre Leishmania, transmis à l’ Homme
et à certains animaux par la piqûre des insectes appelés Phlébotomes.
II. Epidémiologie
Leishmanies, protozoaires flagellés, parasites du système réticulo-endothélial de
l’homme et de l’animal, transmises par des phlébotomes (la femelle, seule
hématophage, pique la nuit) moucherons déterminant deux maladies :
• Une maladie grave : le KALAAZAR due à Leishmania donovani ;
• Des maladies cutanées +/- bénignes : leishmanioses cutanées dues à Leishmania
tropica, Leishmania brasiliensis.

Les différents types de contaminations sont :


• Cycle court : homme malade/ homme sain ;
• Cycle moyen : homme malade/phlébotome/homme sain ;
• Cycle long : animal/phlébotome/animal/homme sain.
III. Classification
Trois types de leishmaniose :
1) Lésion cutanée circonscrite = bouton d’orient
 Forme la plus répandue, sévit dans l’ancien monde (Afrique), est due à Leishmania tropica ;
 Forme bénigne, guérison spontanée.
2) Leishmaniose cutanéo-muqueuse = espundia du nouveau monde (Amérique Latine,
Mexique, Brésil)
 Due à Leishmania brasiliensis ;
 Grave source de mutilation ;
 Pas de guérison spontanée
3 ) Leishmaniose cutanée diffuse = Pseudo-lépromateuse
Très rare, exclusivement en Ethiopie, Soudan, Continent indien.
IV. Aspects cliniques

4-1.Type de description : La forme sèche (ou urbaine) de la leishmaniose cutanée ou bouton


d’orient (ou bouton d’Alep ou clou de Biskra).

L’agent réservoir est l’homme ou le chien.

L’incubation est silencieuse et dure en moyenne 2 à 4 mois.

Début
• Il est marqué par l’apparition d’une lésion papuleuse prurigineuse rouge sombre, généralement
unique, siégeant sur une région découverte.
• Cette lésion augmente de taille pour devenir un nodule. Elle va se développer en surface tout en
s’infiltrant en profondeur.
IV. Aspects cliniques (suite)
Période d’état
• Après quelques semaines, apparait une petite ulcération centrée, indolore, recouverte de croûte.
Cette ulcération repose sur un nodule inflammatoire, mal limité, parfois prurigineux, de 2 à 3
cm de diamètre.
• Autour de la lésion, existe un halo légèrement dépigmenté, de couleur cuivrée (= halo de Faye).

Sièges: Les lésions sont localisées au niveau des zones découvertes : le visage, le cou, le cuir
chevelu, les mains, les avant bras, voire les bras.

 Evolution
• La guérison peut être spontanée dans un délai de quelques mois à deux (2) ans laissant une
cicatrice indélébile
• 5% environ évoluent vers la leishmaniose cutanée chronique avec possibilité
d’impétiginisation.
Volumineuse lésion papulo-
croûteuse entourée d'un
"bourrelet inflammatoire".
Il n'existe ni douleur ni
adénopathie associée.
4-2. Formes cliniques

a. La forme humide (ou rurale) de la leishmaniose cutanée :


L’agent causal est Leishmania major .

L’agent réservoir est les rongeurs ou les chiens.

Elle diffère de la forme sèche par une lésion papulo-nodulaire plus inflammatoire,
de 3 à 6 cm de diamètre, une ulcération très creusante, couverte de croûtes
purulentes, dont la guérison est très longue, soit 5 à 12 semaines.
4-2. Formes cliniques (suite)
b. La leishmaniose cutanéo-muqueuse ou Espundia
Elle est causée par Leishmania braziliensis

L’inoculation se fait le plus souvent dans la région cervico-faciale.

Elle se distingue des précédentes par une ulcération plus extensive, plus profonde et d'évolution
plus torpide, par une propagation cutanée à distance, enfin et surtout par une atteinte des
muqueuses de la face souvent extrêmement mutilante.

Les lésions peuvent en effet conduire à une destruction étendue et défigurante des muqueuses
du nez, de la bouche et de la gorge.

L’évolution se fait le plus souvent vers la mort dans un tableau de broncho-pneumopathie et de


malnutrition.
4-2. Formes cliniques (suite)

c. La leishmaniose cutanée diffuse ou pseudo-lépromateuse


Elle est caractérisée par une infiltration en nappe ou des lésions nodulaires du
visage, des oreilles, des extrémités, pouvant se généraliser à tout le corps.
V. Diagnostic

5-1. Diagnostic positif


a. Clinique
Le diagnostic est évoqué à partir des caractéristiques cliniques de la lésion, de la
notion de séjour en zone d’endémie et de la résistance aux traitements antiseptiques
et antibiotiques.

b. Paraclinique
Recherche sur frottis fait à partir de fragment de tissu prélevé en périphérie de la
lésion, après avoir enlevé la croûte puis coloration selon May Grunwald-giemsa
(MGG) : dans les grands macrophages: observation de leishmanies ou corps de
leishman = petits corpuscules ronds ou ovalaires dépourvus de capsule dont le
cytoplasme est coloré en bleu et le noyau en rouge.
5. Diagnostic (suite)
5-2. Diagnostic différentiel
a. Ecthyma
Dû aux staphylocoques ou streptocoques, se manifeste par une ulcération douloureuse non indurée
à la base. L’étiologie bactérienne et l’amélioration sous ATB permettent de faire la différence.
b. Les gommes ulcérées de la tuberculose
La présence des signes généraux et l’étiologie (bacille de Koch) font la différence.
c. Les gommes ulcérées syphilitiques
Nodules dermo-hypodermiques qui peuvent se ramollir ou s’ulcérer. L’examen bactériologique et
la sérologie tréponémique font la différence.
d. Le botriomycome
Tumeur vasculaire, sessile ou pédiculée non épidermisée, indolore, saignant facilement au
moindre contact.
V. Diagnostic (suite)
5-3. Diagnostic étiologique
Repose sur la mise en évidence des leishmanies par un examen parasitologique
des prélèvements, réalisés au niveau des lésions.

Frottis sanguin avec coloration au MGG met en évidence les leishmanies en


position intra-cytoplasmique dans les cellules histiocytaires ou à l’état libre.
VI. Traitement
6-1. Curatif
a. Bouton d’orient
Traitement voie générale
• Glucantime (dérivé de l’Antimoine): : 0,10g/kg/jour ou tous les 2 jours, cure de 10 à 15 jours.
1, 2, 3 cures séparées par un intervalle de 4 à 6 semaines. C’est un produit toxique nécéssitant
le contrôle de la fonction rénale, fonction hépatique, fonction cardiaque (ECG) avant et après
chaque cure.
• Métronidazole : 40 mg/kg/j pendant 4 à 8 Semaines
• Kétoconazole : 200 à 400mg/j pendant 4 semaines.
Traitement local
• Injection intra-lésionnelle du glucantime : 1 à 2 mg tous les 10 jours.
• Exérèse chirurgicale
• Electrocoagulation
• Application locale de l’amphotéricine B.
VI. Traitement
b. les formes cutanéo-muqueuses
• Glucantime
• Amphotéricine B
• Kétoconazole
• Chirurgie réparatrice

c. Leishmaniose cutanée diffuse :


Elles sont très difficiles à traiter :
• On utilise le glucantime pendant des mois.
• Amphotéricine B
• Kétoconazole
6-2. Surveillance du traitement

Clinique : La régression de la taille de la lésion, le ramollissement des croûtes, la


diminution ou la disparition du prurit.

Paraclinique : NFS, fonction rénale et hépatique


6-3. Préventif
Les mesures prophylactiques efficaces consistent en:
 l'utilisation de moustiquaires imprégnées de pyréthrinoïdes rémanents, les
seules qui ne laissent pas passer les phlébotomes;
 L’application des topiques anti-moustiques.

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