Mémento Sociétés Commerciales, 2022

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À jour au 1er août 2021


LA RÉDACTION DES ÉDITIONS FRANCIS LEFEBVRE

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Responsabilité éditoriale
Gaëlle Leduc

Rédacteurs
Quentin Abel
Sylvie Beauvais

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Marie-Béatrice Chicha
Sophie Claude-Fendt
Valérie Darbon
Pauline Fleury
Solenne Gilles
Benjamin Joret

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Sylvie Loyer
Marie-Anne Massiot
Valentine Oblin
Laure Paudrat
Chystel Quiney
Claire Ribreau
Frédéric Siac
Vanessa Vélin

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Arnaud Wurtz

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© Éd. Francis Lefebvre PRÉSENTATION ET MODE D'EMPLOI DU MÉMENTO

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Présentation etEST
modeEN VENTE
d'emploi
du Mémento

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À chaque étape de la vie d’une société, il faut tenir compte de règles
juridiques nombreuses, mouvantes et parfois complexes. Le Mémento
Sociétés commerciales expose l’ensemble de ces règles, tout en mettant
en perspective les aspects civils, fiscaux, sociaux et comptables.
L’ouvrage permet aux entreprises et à leurs conseils de réaliser en toute
sécurité les opérations concernant une société commerciale. Il se fonde
sur l’analyse de milliers de sources référencées et comporte de multiples

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prises de position sur les questions pratiques non tranchées par les tri-
bunaux.
Le Mémento fait une large place aux exemples d’application. Il comporte
de nombreux modèles proposés à titre indicatif, qui constituent une aide
précieuse à la rédaction et doivent être adaptés à chaque situation parti-
culière. Une liste des modèles figure no 99900.
La consultation du Mémento est facilitée par :
– des sommaires placés en tête de chaque chapitre, ainsi qu’un plan
général très détaillé et une table alphabétique figurant respectivement
en début et en fin d’ouvrage ;

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– l’emploi de paragraphes numérotés auxquels renvoient la table alpha-
bétique et le plan général (la numérotation est discontinue, de manière à
faciliter l’intégration de mesures nouvelles ou la création de nouveaux
développements) ;

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– un système de mots-repères en caractères gras.
Plus qu’un ouvrage, un service ! À jour au 1er août 2021, ce Mémento
est assorti d’une version numérique (pour web, tablette, mobile) mise à
jour en continu. Muni de votre code d’accès (directement transmis par
e-mail ou après activation de ce code sur le site www.efl.fr), il vous suffit
de télécharger l’application « iMémento » sur votre tablette/mobile ou de
vous rendre sur memento.efl.fr.

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Un cahier central met en lumière les principales nouveautés de l’édition
2022 avec un renvoi aux paragraphes correspondants.

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5
© Éd. Francis Lefebvre PLAN GÉNÉRAL

Plan général
Les chiffres renvoient aux paragraphes.

SECTION 3
STATUTS DE LA SOCIÉTÉ 1600
Qu’est-ce qu’une société commerciale ?
A. Établissement des statuts 1620
A. Différentes catégories de sociétés 10
B. Actes complétant les statuts 1670
B. Société et autres groupements 30

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C. Signature des statuts 1690
C. Cadre législatif et réglementaire
des sociétés commerciales 50 SECTION 4
D. Conditions de validité du contrat APPORTS 1900
de société 86 A. Différents apports d’un bien 1920
E. Une personne morale commerçante 150 B. Règles communes aux apports
F. Quel type de société choisir ? 180 d’un bien 2250
C. Apports en industrie 2400
SECTION 5
PARTIE 1 SOCIÉTÉ EN FORMATION 2500
Création d’une société A. Notion de société en formation 2500

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B. Période de formation 2550
CHAPITRE 1 C. Rapports entre les associés 2580
Qui peut participer à une société ? D. Actes passés pour le compte
A. Mineurs ou majeurs protégés 310 de la société 2660
B. Couples 450 SECTION 6
C. Membres d’une profession réglementée 580 RESPONSABILITÉ DES FONDATEURS 2930
D. Personnes morales 610 A. Cas de responsabilité 2930

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E. Étrangers 650 B. Mise en cause de la société 2980
F. Personnes soumises à une procédure SECTION 7
collective 710 PUBLICITÉ DE LA CONSTITUTION
DE LA SOCIÉTÉ 3040
CHAPITRE 2
A. Avis de constitution dans un support
Constitution d’une société
d’annonces légales 3060
SECTION 1 B. Immatriculation de la société au RCS 3100
CARACTÉRISTIQUES DE LA SOCIÉTÉ 850 C. Avis de constitution au Bodacc 3340
I. Objet social 850 D. Information sur les bénéficiaires
A. Détermination de l’objet social 860 effectifs 3350
B. Caractéristiques de l’objet social 890

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C. Sanctions des irrégularités 910 CHAPITRE 3

II. Raison d’être de la société 918 La société personne morale


III. Forme de la société 925 SECTION 1
PERSONNALITÉ MORALE DE LA SOCIÉTÉ 4005
IV. Durée de la société 950
A. Naissance de la personnalité morale 4005
V. Désignation de la société 1000
B. Capacité de la personne morale 4018
A. Choix de la dénomination sociale 1015
C. Autonomie de la personne morale 4025
B. Protection de la dénomination sociale 1100
D. Abus de la personnalité morale :
VI. Capital social 1150 la société fictive 4030
VII. Lieu d’activité de la société 1200 SECTION 2
VIII. Siège social 1300 DROITS DE LA SOCIÉTÉ 4060
A. Choix du siège social 1310 A. Droits patrimoniaux 4060
B. Siège social fictif 1360 B. Droits de la personnalité 4090
IX. Nationalité de la société 1400 C. Actions en justice 4200
SECTION 2 SECTION 3
POURPARLERS ET PROMESSE DE SOCIÉTÉ 1500 RESPONSABILITÉ DE LA SOCIÉTÉ 4520
A. Pourparlers 1500 A. Responsabilité civile 4520
B. Promesse de société 1550 B. Responsabilité pénale 4590
7
PLAN GÉNÉRAL © Éd. Francis Lefebvre

PARTIE 2 CHAPITRE 2
Choix des membres des organes
Les associés et les organes de gestion
de gestion
A. Mineur ou majeur protégé 11110
B. Couples 11140
TITRE I
C. Interdiction de gérer 11170
Les associés D. Fonctions incompatibles
avec un mandat social 11220
E. Dirigeants étrangers 11320

LEDIT OUVRAGE E
CHAPITRE 1
F. Dirigeants d’une société exerçant
Qualité d’associé
une activité réglementée 11350
A. Indivisaires 6010 G. Cumul de mandats sociaux 11400
B. Couples 6020
C. Usufruitier et nu-propriétaire 6100 CHAPITRE 3

D. Acquéreur de droits sociaux 6120 Cumul d’un contrat de travail


E. Locataire de droits sociaux 6130 et d’un mandat social
F. Croupier 6140

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SECTION 1
G. Prête-nom 6160 CONDITIONS DE VALIDITÉ DU CUMUL 11500
A. Fonctions techniques distinctes 11510
CHAPITRE 2
B. Rémunération distincte 11540
Consentement des associés C. État de subordination 11570
A. Existence du consentement 6500 D. Absence de fraude à la loi 11600

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B. Intégrité du consentement 6570 SECTION 2
PREUVE DU CUMUL 11680

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CHAPITRE 3 SECTION 3
Droits et obligations des associés CONSÉQUENCES DU CUMUL 11740
A. Exécution du contrat de travail 11750

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SECTION 1
PARTAGE DES BÉNÉFICES ET DES PERTES 7000 B. Cessation du contrat de travail 11830
C. Cessation du mandat social 11860
SECTION 2
ÉGALITÉ ENTRE ASSOCIÉS 7100 SECTION 4

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SORT DU CONTRAT DE TRAVAIL
SECTION 3 EN CAS DE NON-CUMUL 11940
AUGMENTATION DES ENGAGEMENTS
DES ASSOCIÉS 7200 A. Suspension pendant le mandat social 11950
B. Cessation du contrat de travail 11980
SECTION 4
C. Nullité du contrat de travail 12010
PARTICIPATION À LA VIE SOCIALE 7400

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SECTION 5
A. Droit d’information 7400 CONTRAT DE TRAVAIL SUCCÉDANT
B. Droit de participer aux décisions À UN MANDAT SOCIAL 12090

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collectives 7500
C. Droit de voter 7670 CHAPITRE 4

SECTION 5 Cessation des fonctions des dirigeants


RESPONSABILITÉ DES ASSOCIÉS 7850 SECTION 1
SECTION 6 CAS DE CESSATION DES FONCTIONS 12400
DROIT D’AGIR EN JUSTICE 7960 A. Arrivée du terme 12400
SECTION 7 B. Empêchement personnel 12440
EXCLUSION D’UN ASSOCIÉ 8070 C. Révocation 12480
SECTION 8 D. Démission 12620
DROIT DE SE RETIRER DE LA SOCIÉTÉ 8140 SECTION 2
CONSÉQUENCES DE LA CESSATION

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DES FONCTIONS 12760
TITRE II
CHAPITRE 5
Les organes de gestion
Publicité des nominations
et cessations de fonctions
CHAPITRE 1
des dirigeants 13000
Détermination des organes de gestion
A. Dirigeants de droit 10020 CHAPITRE 6

B. Dirigeant de fait 10100 Pouvoirs des organes de gestion


C. Mandataire apparent 10150 SECTION 1
D. Administrateur judiciaire CONDITIONS D’EXERCICE DES POUVOIRS
ou mandataire ad hoc 10200 DES ORGANES DE GESTION 13210
8
© Éd. Francis Lefebvre SOCIÉTÉ COMMERCIALE (DÉFINITION)

QU’EST-CE QU’UNE
SOCIÉTÉ
COMMERCIALE ?

SOMMAIRE

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A. Différentes catégories de sociétés 10 1. Conditions de droit commun 86
1. Sociétés à vocation générale 2. Conditions propres au contrat
et sociétés particulières 10 de société 100
2. Sociétés de personnes et sociétés a. Participation des associés aux résultats
de capitaux 19 de l’exploitation 105
b. Vocation des associés aux bénéfices
B. Société et autres groupements 30 et contribution aux pertes 115
C. Cadre législatif et réglementaire c. Affectio societatis 130
des sociétés commerciales 50 E. Une personne morale
D. Conditions de validité du contrat commerçante 150
de société 86 F. Quel type de société choisir ? 180

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LA SOCIÉTÉ : UNE NOTION À DOUBLE SENS
Le mot « société » désigne à la fois un acte et une structure juridiques. 1
La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat

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d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le béné-
fice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter. Elle peut être instituée, dans les cas
prévus par la loi, par l’acte de volonté d’une seule personne ( C. civ. art. 1832, al. 1 et 2).
La société a donc pour fondement un acte juridique constitutif qui peut être conventionnel 2
ou unilatéral.
Les parties au contrat de société peuvent décider délibérément d’en rester à ce stade en conve-
nant de ne pas immatriculer la société au RCS ; le contrat est alors qualifié de « société en parti-
cipation ». Elles peuvent aussi, sans en avoir pleinement conscience, se comporter comme des
associés et l’accord de volontés qui en résulte caractérise alors une « société créée de fait ».
Si l’ acte juridique initial est unilatéral, il obéit, en tant que de raison, pour sa validité et ses
effets, aux règles qui gouvernent les contrats ( C. civ. art. 1100-1). Cet acte peut donc recevoir

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la qualification de société. Celle-ci est alors soumise aux règles de la société en formation,
lorsque ces règles sont compatibles avec la présence d’un associé unique. En revanche,
contrairement aux parties au contrat de société, l’auteur de l’acte unilatéral de société est
tenu d’immatriculer celle-ci puisque l’EURL comme la Sasu, seules sociétés commerciales
unipersonnelles prévues par la loi, sont soumises à immatriculation.
Lorsque le ou les fondateurs décident d’immatriculer la société au RCS, cette formalité donne 3
naissance à une personne morale investie de la capacité juridique que le langage courant
désigne sous le terme « société ». L’acte juridique initial, conventionnel ou unilatéral, déposé à
cette occasion au greffe du tribunal de commerce, devient « les statuts » de la société. Celle-ci
fonctionne alors par application des règles légales et statutaires qui lui sont applicables.
Il est parfois affirmé que la société est une « institution » ( CA Paris 26-3-1966 : RTD com. 1966
p. 349 obs. R. Houin ; CA Reims 24-4-1989 : BRDA 18/89 p. 20 ; CA Paris 8-4-2021 no 19/12367 : RJDA 7/21
n o 480 ), cette expression ne tendant qu’à exprimer que la société est une structure juridique
organisée, soumise à l’ordre public de la loi. Il résulte de cette nature institutionnelle de la
société que, en cas de survenance d’une loi nouvelle, celle-ci est d’application immédiate,
sauf exception ( CA Paris 8-4-2021 no 19/12367 précité, infirmant le jugement d’un tribunal qui avait retenu que,
comme tout contrat, les statuts de la société étaient régis par la loi en vigueur au jour de leur conclusion ).

23
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© Éd. Francis Lefebvre PARTICIPATION À UNE SOCIÉTÉ

CHAPITRE 1
QUI PEUT PARTICIPER
À UNE SOCIÉTÉ ?

SOMMAIRE

A. Mineurs ou majeurs protégés 310 b. Société entre époux 490


2. Partenaires d’un Pacs 520

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1. Mineurs 310
a. Mineur émancipé 310 C. Membres d’une profession
b. Mineur non émancipé 320 réglementée 580
2. Majeurs protégés 360 D. Personnes morales 610

VENTE
B. Couples 450 E. Étrangers 650
1. Époux 450 F. Personnes soumises
a. Apport en société par l’un des époux 460 à une procédure collective 710

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La possibilité pour une personne de participer à une société dépend de sa capacité de
contracter. Pour autant, le défaut de capacité d’un associé ne peut être une cause de nullité de la
société que dans les SNC et dans les SCS.
300

Pour déterminer la capacité requise pour entrer dans une société, on doit, dans le silence de la loi sur
les sociétés commerciales, se référer aux règles du droit commun.
Par ailleurs, le droit de participer à une société peut être restreint dans certains cas (mariage, profes-
sion réglementée, etc.).

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A. Participation de mineurs ou majeurs protégés
à une société
1. PARTICIPATION D’UN MINEUR À UNE SOCIÉTÉ
a. Participation d’un mineur émancipé à une société

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Un mineur émancipé ( l’émancipation est possible à partir de l’âge de seize ans ; C. civ. art. 413-2, al. 1 ) ne 310
peut pas être associé dans une SNC, ou associé commandité dans une SCS ou une SCA,
sauf s’il a été autorisé à exercer le commerce par le juge des tutelles au moment de l’émanci-
pation ou par le président du tribunal judiciaire après l’émancipation, l’autorisation de ses
parents étant insuffisante. En effet, ces associés ont la qualité de commerçant et le mineur
émancipé ne peut pas avoir cette qualité sans autorisation du juge (art. L 121-2 et C. civ.
art. 413-8).

Un mineur émancipé peut librement être membre de sociétés dans lesquelles les associés 315
n’ont pas la qualité de commerçant, puisqu’il a la même capacité qu’un majeur pour tous
les actes de la vie civile (C. civ. art. 413-6, al. 1 ) ; il peut donc être associé de SA, de SARL, de
SAS ou associé commanditaire dans une SCS ou une SCA.
Précisions a. Bien que la souscription d’actions soit qualifiée d’acte de commerce ( CA Paris
31-1-1908 : D. 1909 II p. 257 note Levillain), ce qui vaut aussi par analogie de solution pour la
souscription de parts sociales de SARL, cet acte de commerce isolé peut être accompli par
un mineur émancipé puisqu’il ne lui confère pas la qualité de commerçant, laquelle suppose
l’accomplissement d’actes de commerce à titre habituel.
b. Sur le cas du mineur émancipé sous habilitation familiale ou sous mandat de protection
future, voir n os 395 s.
51
CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ © Éd. Francis Lefebvre

CHAPITRE 2
CONSTITUTION
D’UNE SOCIÉTÉ

SOMMAIRE

SECTION 1 B. Règles communes aux apports


CARACTÉRISTIQUES DE LA SOCIÉTÉ 850 d’un bien 2250
I. Objet social 1. Rémunération des apports 2250

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850
A. Détermination de l’objet social 860
2. Apports fictifs 2260
3. Obligation de l’apporteur 2290
B. Caractéristiques de l’objet social 890 4. Droits des créanciers
C. Sanctions des irrégularités 910 de l’apporteur 2310

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II. Raison d’être de la société 918 5. Droits des ayants cause
de l’apporteur 2350
III. Forme de la société 925
C. Apports en industrie 2400
IV. Durée de la société 950
SECTION 5
V. Désignation de la société 1000 SOCIÉTÉ EN FORMATION 2500
A. Choix de la dénomination A. Notion de société en formation 2500
sociale 1015
B. Période de formation 2550
B. Protection de la dénomination
sociale 1100
C. Rapports entre les associés 2580
1. Conditions de la protection 1100 D. Actes passés pour le compte
2. Mise en œuvre de la protection 1120 de la société 2660
1. Conditions de reprise des actes 2675
VI. Capital social 1150

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2. Procédures de reprise des actes 2690
VII. Lieu d’activité de la société 1200 3. Preuve de la reprise des actes 2775
4. Effets de la reprise des actes 2790
VIII. Siège social 1300
5. Défaut de reprise des actes 2830
A. Choix du siège social 1310

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6. Fiscalité des actes passés
1. Domiciliation collective 1330 pour la société 2875
2. Domiciliation dans un local
d’habitation 1340 SECTION 6
RESPONSABILITÉ DES FONDATEURS 2930
B. Siège social fictif 1360
A. Cas de responsabilité 2930
IX. Nationalité de la société 1400
B. Mise en cause de la société 2980
SECTION 2
POURPARLERS ET PROMESSE SECTION 7
DE SOCIÉTÉ 1500 PUBLICITÉ DE LA CONSTITUTION
DE LA SOCIÉTÉ 3040
A. Pourparlers 1500
A. Avis dans un support
B. Promesse de société 1550
d’annonces légales 3060
SECTION 3 B. Immatriculation de la société
STATUTS DE LA SOCIÉTÉ 1600 au RCS 3100
A. Établissement des statuts 1620 1. Établissement de la demande 3135


B. Actes complétant les statuts 1670
2. Examen de la demande 3255
3. Contentieux de la demande 3265
C. Signature des statuts 1690
4. Effets de la demande 3295
1. Signataire 1700
2. Effets de la signature 1720 C. Avis de constitution au Bodacc 3340

❌N
D. Information sur les
SECTION 4 bénéficiaires effectifs 3350
APPORTS 1900 1. Détermination des bénéficiaires
A. Différents apports d’un bien 1920 effectifs 3353

O
1. Apports en numéraire 1920 2. Déclaration à déposer au greffe 3362
2. Apports en nature 1970 3. Communication des informations 3380

66
U
V
E
L
© Éd. Francis Lefebvre CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ

ÉTAPES DE LA CONSTITUTION D’UNE SOCIÉTÉ


Un intervalle de temps plus ou moins long sépare le moment où certaines personnes, appe- 800
lées « les fondateurs », ont l’idée de constituer une société et la date à laquelle ont été
effectuées toutes les formalités requises pour que cette société puisse fonctionner.
Cette période, pendant laquelle la société est en formation, peut schématiquement être divi-
sée en deux étapes :
– au cours de la première, qui commence par les pourparlers et s’achève par la signature
des statuts (ou la tenue de l’assemblée constitutive s’il s’agit de constituer une SA avec offre
de ses actions au public – autre que les offres exclues, mentionnées no 38450 ), les fondateurs,
après avoir déterminé les caractéristiques de la société, préparent le contrat de société,
c’est-à-dire les statuts, et effectuent toutes les démarches et formalités préalables à sa
signature (ou à la tenue de l’assemblée constitutive) ; parallèlement, ils accomplissent les
actes les plus urgents indispensables à la mise en route de l’exploitation sociale (bail des
locaux, éventuellement obtention des autorisations administratives, etc.) ;
– au cours de la seconde étape sont accomplies les diverses formalités nécessaires pour que
naisse la société en tant que personne morale et qu’elle soit connue des tiers (notamment
immatriculation au RCS).

LEDIT OUVRAGE EST EN


Les développements qui suivent sont consacrés aux règles générales de constitution des
sociétés. Les règles propres à chaque type de société sont précisées dans les développe-
ments qui leur sont consacrés.

VENTE
Principales opérations à accomplir 801
afin de constituer une société
Afin d’orienter au mieux les fondateurs dans leur démarche de création d’entreprise, nous
présentons ci-après, dans l’ordre chronologique, la liste des principales opérations à accomplir
jusqu’à la naissance de la société :
– détermination des principales caractéristiques de la société ( nos 850 s.) et, le cas échéant,
conclusion d’une promesse de société liant les fondateurs (nos 1550 s. ) ;

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– le cas échéant, recherche d’investisseurs intéressés par une prise de participation dans le
capital social et/ou recherche d’un financement auprès d’une banque ;
– en cas d’apport en nature, éventuelle désignation d’un commissaire aux apports (voir
n os 30161 s. pour les SARL, no 35615 pour les EURL, n os 37911 s. pour les SA, no 60130 pour les
SAS et n o 61007 pour les Sasu) ;
– recherche à l’Inpi sur la dénomination envisagée (nos 1015 s.) ;
– rédaction d’un projet de statuts reprenant les caractéristiques de la société (no 1615 ) ;
– accomplissement des actes destinés à préparer le commencement de l’activité (notam-
ment acquisition ou conclusion du bail des locaux d’activité, sauf s’il est envisagé d’installer le

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siège social au domicile du futur représentant légal de la société : nos 1340 s. ; achat de matériel ;
ouverture d’un compte bancaire au nom de la société : n o 2670 ; demande des autorisations
administratives nécessaires à l’exercice de l’activité projetée si celle-ci est soumise à une
réglementation particulière : n o 897 ), l’accomplissement de ces actes marquant le début de
la période de formation de la société (nos 2553 s.) ;
– libération totale ou partielle des apports (voir n o 21161 pour les SNC, no 26161 pour les
SCS, n o 30190 pour les SARL et nos 37890 s. pour les sociétés par actions) ;
– établissement (n os 1620 s.) et signature (nos 1690 s.) des statuts, auxquels est annexé, le cas
échéant, un état des actes accomplis pour le compte de la société en vue de leur reprise
par celle-ci (n os 2700 s.) ;
– désignation d’un mandataire chargé de passer un ou plusieurs actes déterminés pour le
compte de la société (n os 2715 s. ) s’il n’en a pas été désigné un dans les statuts ;

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– insertion d’un avis dans un support d’annonces légales (n os 3060 s.) ;
– dépôt du dossier d’immatriculation de la société ( nos 3100 s. ) et du document relatif à ses
bénéficiaires effectifs (n os 3350 s.) ;
– grâce au récépissé de création d’entreprise (no 3300), accomplissement des démarches néces-
saires à la délivrance du courrier par La Poste et demande d’ abonnement de la société au
téléphone et à l’électricité.

RÔLE DES FONDATEURS D’UNE SOCIÉTÉ


Avant la signature des statuts (ou la tenue de l’assemblée constitutive s’il s’agit de constituer 805
une SA avec offre de ses actions au public – autre que les offres exclues, mentionnées
n o 38450), des pourparlers, démarches et formalités sont nécessaires, qui sont l’œuvre des
fondateurs, dont la qualité « suppose un intérêt personnel et une volonté autonome de
67
CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ © Éd. Francis Lefebvre

d’objectifs chiffrés dans la clause sur la raison d’être est déconseillée car elle augmente le risque de
mise en cause des dirigeants (dans le même sens, A. Viandier, La raison d’être d’une société : BRDA 10/19 inf. 30
n o 53 ). Au contraire, il est recommandé d’assortir la raison d’être de réserves ou d’exceptions pour en
atténuer la portée (par exemple : « dans la mesure où l’environnement concurrentiel le permet » ou

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encore « sauf en cas de dégradation de la situation économique ou sanitaire »).
922 Si une société « cotée » réalise une opération financière (augmentation de capital, émission
obligataire, etc.) en la présentant comme destinée à contribuer à sa raison d’être alors que
le but poursuivi est sans rapport avec celle-ci, elle pourrait être sanctionnée par l’AMF pour

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manquement à la bonne information du marché (dans le même sens, I. Urbain-Parléani, La raison d’être
des sociétés dans le projet de loi Pacte du 19 juin 2018 : Rev. sociétés 2018 p. 629 no 31 ).

923 La société à mission


Soucieux de favoriser l’émergence d’un capitalisme responsable non centré sur la recherche
du seul profit, le législateur a consacré, aux articles L 210-10 à L 210-12, la notion de société
« à mission ».
Une société commerciale, quelle que soit sa forme, peut faire publiquement état de sa qualité
de société à mission si elle remplit les conditions suivantes : ses statuts précisent une raison
d’être, au sens de l’article 1835 du Code civil ; ils précisent aussi un ou plusieurs objectifs
sociaux et environnementaux que la société se donne pour mission de poursuivre, ainsi que
les modalités du suivi de l’exécution de cette mission ; la réalisation de ces objectifs doit faire
l’objet d’une vérification par un organisme tiers indépendant ; la société doit déclarer sa qualité
de société à mission au greffier du tribunal de commerce (art. L 210-10).
Un comité de mission, distinct des organes sociaux et devant comporter au moins un salarié
de la société, est chargé exclusivement du suivi de l’exécution de la mission et doit présenter
chaque année à l’assemblée d’approbation des comptes un rapport joint au rapport de gestion

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(art. L 210-10, 3 o).
Dans les sociétés employant moins de 50 salariés permanents au cours de l’exercice et dont les
statuts précisent une raison d’être et des objectifs à poursuivre, les statuts peuvent prévoir qu’un
« référent de mission » se substitue au comité de mission. Ce référent peut être un salarié de

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la société, à condition que son contrat de travail corresponde à un emploi effectif (art. L 210-12).
L’organisme tiers indépendant, chargé de vérifier, au moins tous les deux ans, l’exécution des
objectifs poursuivis par la société, est désigné par l’organe de gestion de la société pour une durée
initiale qui ne peut pas excéder six exercices (sauf clause contraire des statuts), cette désignation
étant renouvelable dans la limite de douze exercices. Il est soumis aux mêmes incompatibilités
que les commissaires aux comptes (art. R 210-21, I et II issus du décret 2020-1 du 2-1-2020).
Pour mener à bien sa mission, il peut avoir accès à l’ensemble des documents détenus par la société
utiles à la formation de son avis et il doit procéder à toute vérification utile (art. R 210-21, III issu du
décret 2020-1) : notamment, consultation du comité ou du référent de mission sur l’exécution des
objectifs ; consultation de l’organe de gestion sur la manière dont la société exécute ceux-ci
(art. A 210-1 issu de arrêté du 27-5-2021).
L’avis de l’organisme doit être joint au rapport du comité de mission (art. L 210-10, 4 o) et publié
sur le site internet de la société, où il doit demeurer accessible pendant au moins cinq ans
(art. R 210-21, IV issu du décret 2020-1).
Si l’une des conditions énoncées à l’article L 210-10 n’est pas respectée ou si l’avis de l’orga-
nisme tiers indépendant conclut qu’un ou plusieurs des objectifs poursuivis par la société ne
sont pas respectés, le ministère public ou toute personne intéressée peut saisir le président du
tribunal de commerce statuant en référé aux fins d’ enjoindre, le cas échéant sous astreinte,
au représentant légal de la société de supprimer la mention « société à mission » de tous les
actes, documents ou supports électroniques émanant de la société (art. L 210-11 ).

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III. FORME DE LA SOCIÉTÉ
925 Les fondateurs doivent arrêter la forme juridique la mieux appropriée au but de la société
en tenant compte des avantages et inconvénients des différentes possibilités offertes par la
législation. Dans certains cas, la liberté du choix sera restreinte : par exemple, si les capitaux
à investir et le nombre des futurs associés doivent être importants, ils seront conduits le plus
souvent à adopter la forme de SA ; de même, tel ou tel type de société leur sera interdit ou,
au contraire, imposé en raison de l’activité envisagée ; de même encore, des considérations
fiscales pourront déterminer le choix d’une société soumise au régime des sociétés de
capitaux ou inversement d’une société non soumise à ce régime ; enfin, le souci de limiter
72
© Éd. Francis Lefebvre CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ

la responsabilité des associés au montant de leur mise pourra conduire à écarter la forme
de SNC au profit d’une société par actions ou d’une SARL.
Pour une récapitulation des principales caractéristiques des différentes formes de société,
voir n os 200 s.

IV. DURÉE DE LA SOCIÉTÉ


OBLIGATION DE FIXER LA DURÉE DE LA SOCIÉTÉ
La durée de la société ne peut en aucun cas excéder 99 ans (art. L 210-2 ). Cette durée maxi- 950
male peut être valablement retenue quelle que soit la forme de la société.
La durée doit être déterminée dans les statuts (art. L 210-2 ).

LEDIT OUVRAGE EST EN


Si les statuts comportent une clause prévoyant une durée initiale supérieure à 99 ans, cette
clause est réputée non écrite ( C. civ. art. 1844-10, al. 2).
Si les statuts n’ont pas fixé la durée de la société, tout intéressé peut agir en régularisation
pour la faire préciser (art. L 210-7, al. 2). S’agissant d’une modification statutaire, cette durée

VENTE
doit alors être fixée selon les règles propres à chaque société.
Au cas où personne n’agirait en régularisation, on devrait considérer que la société est
constituée pour 99 ans, sauf lorsqu’elle a pour objet la réalisation d’une affaire de durée
limitée (une opération de construction immobilière, par exemple), auquel cas la société est
contractée pour le temps que doit durer cette affaire.

MODALITÉS DE FIXATION DE LA DURÉE DE LA SOCIÉTÉ


La durée peut être déterminée dans les statuts par l’indication d’un nombre d’années chif- 955

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fré (30, 50, 99 ans, par exemple) ou celle d’une date précise à laquelle la société prendra
fin (le 31 décembre 2030, par exemple).
Il est également possible de déterminer la durée autrement, par exemple en fonction de
l’objet de la société ou d’un événement dont la date ne peut pas être fixée lors de la créa-
tion de celle-ci. Ont ainsi été jugées valables des clauses stipulant qu’une société était consti-
tuée « pour la durée de la guerre » (T. com. Seine 24-11-1916 : J. soc. 1917 p. 218).
Mais la durée n’est pas « déterminée » :

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– lorsque le terme fixé est hypothétique, ce qui est le cas d’une société constituée pour
l’exploitation d’une forêt aménagée en vingt coupes susceptibles de se renouveler périodi-
quement pendant un temps indéfini (CA Lyon 13-1-1943 : DC 1944 p. 34 note Pic ) ;
– lorsque le terme fixé est trop lointain, ce qui est le cas d’une société créée pour l’exploita-
tion d’une mine qui peut durer plusieurs siècles ( Cass. civ. 1-6-1859 : S. 1861 I p. 113 ).
Précisions Ces solutions, retenues sous l’empire des textes anciens, paraissent encore valables
aujourd’hui. À la lettre de l’article L 210-2, la loi exige une durée « déterminée », mais non une
durée « chiffrée ». On est donc en droit, semble-t-il, d’interpréter le terme « déterminée » comme
dans les autres cas où la loi l’emploie, notamment dans l’article 1591 du Code civil relatif au prix
de la vente (prix qui peut, sans être chiffré, résulter d’éléments définis au contrat, pourvu que
ceux-ci ne dépendent pas de la volonté des parties).

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DÉCOMPTE DE LA DURÉE DE LA SOCIÉTÉ
La durée de la société court du jour de l’immatriculation de celle-ci au RCS (art. R 210-2, al. 1 ). 960
En raison du principe de la non-rétroactivité des lois, cette règle ne s’applique pas, à notre
avis, aux sociétés constituées avant le 1er avril 1967, date d’entrée en vigueur de la réforme
des sociétés commerciales. La durée de ces sociétés doit être calculée à partir de la date fixée
dans les statuts ( en ce sens, CA Paris 22-2-2018 no 16/25208 : RJDA 5/18 no 423), qui correspond en
général à la date de signature des statuts.

CLAUSE DE DISSOLUTION ANTICIPÉE DE LA SOCIÉTÉ


Rien ne paraît s’opposer à ce que les statuts prévoient une durée de 99 ans avec faculté 965
pour chaque associé de demander la dissolution de la société à l’expiration d’une période
déterminée (par exemple, cinq ans) par application de l’article 1210, al. 2 du Code civil.
À noter que les statuts peuvent écarter la dissolution demandée par l’un des associés, au
moyen du rachat par les autres associés ou par des tiers des parts de l’associé qui désire se
retirer de la société (voir n o 86150).
Sur la faculté de prévoir une clause de prorogation, voir n o 20802.
73
CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ © Éd. Francis Lefebvre

V. DÉSIGNATION DE LA SOCIÉTÉ
NOM DE LA SOCIÉTÉ
1000 Dénomination sociale Comme les personnes physiques, les sociétés ont un nom qui
est leur « dénomination sociale ».
La dénomination sociale doit être mentionnée dans les statuts (art. L 210-2 ). Elle doit être
accompagnée ou suivie immédiatement de l’indication de la forme de la société concernée.
1001 La dénomination sociale revêt le plus souvent l’une des trois formes suivantes :
a. Dénomination tirée de l’objet de l’entreprise : la dénomination sociale peut constituer
un rappel de l’activité de l’entreprise (par exemple, Tréfileries du Nord, Conserveries de
l’Ouest, Compagnie des eaux).
b. Dénomination comportant un nom de personne : l’incorporation à la dénomination
sociale du nom d’un ou de plusieurs associés est valable (art. L 221-2 pour les SNC, L 222-3 pour les

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SCS, L 223-1 pour les SARL et L 224-1 pour les sociétés par actions, interdisant d’incorporer le nom des associés
commanditaires dans les SCA ) ; dès lors, les appellations suivantes sont régulières : Transports
Lambert, Dupont Sanitaire, Établissement Frémont, Maison Renaud, etc.

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A même été jugé licite la dénomination d’une SARL comportant le nom d’un associé suivi
des mots « et associés » dès lors que, suivie immédiatement des mots « société à responsa-
bilité limitée » et de l’énonciation du capital social, cette dénomination ne risquait pas d’être
confondue avec une société dont les associés seraient indéfiniment responsables du passif
social (CA Paris 30-9-1999 : RJDA 3/00 no 289). Cette solution est à notre avis transposable aux
sociétés par actions.
c. Dénomination de fantaisie : la dénomination sociale peut également être purement fan-
taisiste (Airmelec, Infragel, Electrostar, etc.) ; à cet égard, les associés disposent d’une
grande liberté quant au choix de la dénomination, sauf à prendre les précautions nécessaires
pour éviter des confusions.
1002 De nombreuses sociétés, surtout celles dont la dénomination sociale est longue, utilisent un
sigle. Ce sigle, qui peut être utilisé séparément de la dénomination sociale développée, est

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équivalent à cette dernière. Il bénéficie de la même protection qu’elle et doit faire l’objet des
mêmes formalités de publicité, à savoir une mention dans l’avis de constitution de la société
ainsi qu’au RCS (art. R 123-53 et R 210-4), même s’il n’est pas mentionné dans les statuts ( Avis
CCRCS 03-65 : Bull. RCS 25/2004 p. 15).

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Ainsi jugé que devaient bénéficier de la protection attachée à la dénomination sociale :
– le sigle « SAQAB », utilisé par la « Société anonyme du Quercy pour l’alimentation du
bétail », que le public risquait de confondre avec le sigle « SACAB » utilisé douze ans plus
tard par une société concurrente (dénommée « Société anonyme corrézienne d’aliments du
bétail »), ces deux sigles ayant la même consonance (Cass. com. 28-1-1980 : Bull. civ. IV no 40) ;
– le sigle « CEEPRA », utilisé par le « Cabinet européen d’enquêtes et de prévoyance de
risques d’assurances », compte tenu de l’antériorité dont celui-ci bénéficiait sous ce sigle par
rapport à la « Société d’analyses et de prévention des risques d’assurances », qui utilisait le
sigle « SAPRA » (Cass. com. 16-7-1991 n o 1107 : RJDA 11/91 no 922 ).

1003 Logo Les associés peuvent créer un logo à partir de la dénomination sociale en représentant
graphiquement, par exemple, les éléments qui la composent ou les lettres de son sigle d’une
façon particulière (agencement original des caractères, insertion de motifs visuels, etc.). Il est

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alors recommandé de déposer le logo à titre de marque pour protéger cette représentation
graphique contre les imitations.

1004 Enseigne L’enseigne ne se rapporte qu’à l’identification du fonds de commerce. Elle


peut changer sans que le nom de la société soit modifié et réciproquement (CA Paris 21-3-1921 :

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D. 1923 II p. 125).
Toutefois, lorsque l’enseigne est constituée par le nom d’un associé qui a consenti à l’emploi
de son nom pour le temps qu’il serait associé, la société ne peut plus se servir de ce nom du
jour où l’associé cesse d’en faire partie (sauf convention contraire) ; l’action en suppression
peut être exercée tant par les héritiers de l’associé que par les cessionnaires ou propriétaires
de ce nom (CA Aix 20-12-1949 : D. 1950 p. 220 ).

74
© Éd. Francis Lefebvre CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ

VI. CAPITAL SOCIAL


Les fondateurs déterminent le montant des capitaux à investir dans la société et, s’il y a lieu, 1150
recherchent les personnes susceptibles d’être intéressées par une prise de participation ou
un placement de capitaux. Dans la plupart des cas, même pour des sociétés importantes, les
futurs associés sont, au départ, peu nombreux afin de faciliter les opérations de constitution
de la société.
En outre, sauf pour les SA et les SCA, la loi autorise la constitution de société avec un capital
minimal symbolique. Toutefois, les fondateurs doivent s’assurer que le montant des capitaux
investis est suffisant pour l’activité envisagée.
Un capital faible risque d’entraîner, les premières années d’activité, l’obligation de reconsti-
tuer les capitaux propres de la société suivant la procédure applicable quand ceux-ci sont
devenus inférieurs à la moitié du capital social (art. L 223-42, al. 1 pour la SARL, art. L 225-248, al. 1
pour la SA et, sur renvoi des art. L 226-1, al. 2 et L 227-1, al. 3, pour la SCA et la SAS).
Précisions L’insuffisance des apports consentis à une société lors de sa constitution est

LEDIT OUVRAGE EST EN


imputable aux fondateurs. Elle ne constitue pas une faute de gestion susceptible d’engager la
responsabilité du dirigeant (Cass. com. 10-3-2015 n o 12-15.505 : RJDA 6/15 no 452).

VENTE
VII. LIEU D’ACTIVITÉ DE LA SOCIÉTÉ
CHOIX DU LIEU D’ACTIVITÉ DE LA SOCIÉTÉ
La décision d’exercer l’activité de la société dans tel ou tel lieu doit être prise en tenant 1200
compte de certains paramètres. Notamment, les fondateurs peuvent choisir de s’implanter
dans certaines régions en raison des avantages particuliers qui peuvent être obtenus au titre

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des mesures d’aide à l’expansion régionale ou locale : prime d’aménagement du territoire
(Décret 2007-809 du 11-5-2007 pour l’industrie et les services ; Décret 2007-1029 du 15-6-2007 pour la recherche,
le développement et l’innovation ; sur les modalités d’octroi de la prime, voir Arrêté du 3-3-2010), allégements
fiscaux, par exemple dans les zones franches urbaines, etc.
Par ailleurs, les fondateurs vont être confrontés à plusieurs problèmes liés au choix des 1201
locaux d’activité. Outre les aspects techniques (situation des locaux, dimensions, agence-
ments, etc.) et juridiques (conclusion du contrat d’achat ou de bail), ils auront à se préoccu-

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per, le cas échéant, de problèmes administratifs. Notamment :
1. La construction ou l’extension, en région parisienne, de locaux d’une certaine superficie
est, sauf certaines exceptions, soumise à l’agrément préalable du préfet de la région Île-de-
France (C. urb. art. L 510-1 et R 510-1 s.).
2. La création ou l’extension de magasins de commerce de détail d’une surface de vente
supérieure à 1 000 m2 est soumise à l’agrément préalable de la commission départementale
d’aménagement commercial (art. L 752-1).
3. En région Île-de-France, la construction, la reconstruction ou l’agrandissement des locaux
à usage de bureaux, des locaux commerciaux et des locaux de stockage entraînent le paie-
ment d’une taxe, sauf lorsque les bureaux font partie d’un local à usage d’habitation (C. urb.
art. L 520-1 s. et R 520-1 s.). Le simple usage de tels locaux donne également lieu au paiement

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d’une taxe annuelle par leurs propriétaires (CGI art. 231 ter ).
4. Dans les communes de plus de 200 000 habitants et dans les départements des Hauts-
de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, le changement d’usage des locaux
destinés à l’habitation est soumis à l’autorisation préalable du maire (CCH art. L 631-7 et
L 631-7-1).
En outre, le maire peut autoriser l’exercice d’une activité professionnelle, y compris commer-
ciale, dans une partie de l’habitation principale du demandeur pourvu qu’elle n’engendre ni
nuisance ni danger pour le voisinage et qu’elle ne conduise à aucun désordre pour le bâti
(CCH art. L 631-7-2 ). Une telle autorisation ne peut toutefois pas être accordée dans une partie
d’un logement HLM pour l’exercice d’une activité commerciale ( CCH art. L 631-7-5, I).
En tout état de cause, aucune autorisation n’est exigée pour l’exercice d’une activité profes-
sionnelle, y compris commerciale, dans une partie d’un local à usage d’habitation dès lors
qu’aucune stipulation du bail ou du règlement de copropriété ne s’y oppose, que l’activité
considérée n’est exercée que par le ou les occupants ayant leur résidence principale dans ce
81
CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ © Éd. Francis Lefebvre

local et que cette activité ne conduit à y recevoir ni clientèle ni marchandises. Cette disposi-

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tion est applicable aux représentants légaux des personnes morales (CCH art. L 631-7-3).
Enfin, l’exercice d’une activité professionnelle, y compris commerciale, est également pos-
sible sans autorisation dans une partie d’un local d’habitation situé en rez-de-chaussée pour-
vu que les conditions suivantes soient remplies (CCH art. L 631-7-4) :

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– comme dans le cas visé à l’article L 631-7-3, aucune stipulation du bail ou du règlement
de copropriété ne doit s’y opposer et l’activité ne doit être exercée que par le ou les occu-
pants ayant leur résidence principale dans le local ;
– l’activité ne doit engendrer ni nuisance ni danger pour le voisinage et ne doit conduire à
aucun désordre pour le bâti ; sous cette réserve, il est possible de recevoir de la clientèle.
Par dérogation, l’autorisation du maire reste nécessaire pour l’exercice d’une activité dans
une partie d’un logement HLM situé en rez-de-chaussée (CCH art. L 631-7-5, I).

SUCCURSALES DE LA SOCIÉTÉ
1230 Pour faciliter leurs relations avec les tiers, les sociétés ouvrent souvent, sur le territoire natio-
nal ou à l’étranger, des établissements permanents appelés succursales ou agences.
La loi contient des prescriptions relatives à ces établissements (notamment aux articles
L 141-18 et L 142-2, al. 4 sur la vente et le nantissement du fonds de commerce) mais n’en
donne aucune définition. Seul le texte réglementaire qui impose l’immatriculation des éta-
blissements secondaires au RCS les définit comme « tout établissement permanent, distinct
du siège social ou de l’établissement principal et dirigé par la personne tenue à l’immatricu-
lation, un préposé ou une personne ayant le pouvoir de lier des rapports juridiques avec les

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tiers » (art. R 123-40). Il en ressort que la succursale suppose un établissement autonome et
durable, une direction dotée d’une certaine liberté de gestion et des relations avec des tiers
(dans ce sens, CA Bordeaux 16-5-1923 : J. soc. 1924 p. 280 ; CA Riom 25-7-1931 : Gaz. Pal. 1931 II p. 454 ;
CA Agen 22-7-1935 : Gaz. Pal. 1935 II p. 695). Cette définition s’applique à tout établissement per-

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manent, distinct de l’établissement principal, même s’il n’est exploité que pour une durée
limitée. Tel est par exemple le cas d’un magasin ouvert au public pendant quelques mois
(Cass. crim. 28-3-2017 n o 16-81.944 F-PB : RJDA 8-9/17 n o 549 ). Cette analyse va dans le sens de la
solution retenue par le CCRCS, selon laquelle le caractère permanent se rapporte à l’établis-
sement envisagé dans sa réalité physique, dont la fixité s’oppose aux simples étals des com-
merçants non sédentaires, et non à la durée de son exploitation. Le CCRCS en a déduit que,
outre les boutiques « éphémères » (exploitées pour une durée variable : une journée, une
semaine, un mois ou plus), les bureaux de vente provisoires installés à proximité d’un chan-
tier pour assurer la commercialisation d’un immeuble en construction constituent des éta-
blissements secondaires qui doivent être inscrits au RCS (Avis CCRCS 2015-027 et 2015-028 du
27-11-2015 ).
Les trois éléments caractéristiques de la succursale sont repris par la jurisprudence euro-
péenne pour l’application des règles de compétence judiciaire et d’exécution des décisions
en matière civile et commerciale. Selon celle-ci, la notion de succursale ou d’agence implique
un centre d’opérations qui se manifeste d’une façon durable vers l’extérieur comme le pro-
longement d’une maison mère, pourvu d’une direction et matériellement équipé de façon
à pouvoir négocier des affaires avec des tiers, de façon telle que ceux-ci, tout en sachant
qu’un lien de droit éventuel s’établira avec la maison mère dont le siège est à l’étranger,
sont dispensés de s’adresser directement à celle-ci et peuvent conclure des affaires au centre
d’opérations qui en constitue le prolongement (CJCE 22-11-1978 : Rec. 2183 ; CJCE 6-4-1995 :

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RJDA 8-9/95 no 1062). Une définition plus souple a été retenue pour l’application des règles
européennes sur la protection des données personnelles traitées par une personne respon-
sable d’un établissement situé dans l’Union européenne (autrefois Dir. 95/46 du 24-10-1995 ; désor-
mais Règl. 2016/679 du 27-4-2016, dit RGPD) : un établissement au sens de ce texte suppose seule-

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ment l’exercice effectif d’une activité au moyen d’une installation stable ; en cas
d’exploitation d’un site internet, la présence d’un seul représentant peut suffire (CJUE
1-10-2015 aff. 230/14 : RJDA 12/15 no 826).
1235 Quelle que soit l’autonomie dont elle jouit, la succursale n’a en aucun cas un patrimoine
propre, car elle n’a pas de personnalité autonome, distincte de celle de la société elle-même
(Cass. 1e civ. 20-2-1979 : JCP 1979 II no 19147 concl. Gulphe ; CA Dijon 23-4-2004 no 03-548 : RJDA 11/04
n o 1228 ).
1236 Toutefois, l’activité de la succursale française d’une société étrangère peut donner lieu à
l’ouverture en France d’une procédure collective contre la société et il a été jugé que la suc-
cursale a une existence autonome au regard des créanciers d’une société soumise à une
82
© Éd. Francis Lefebvre CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ

procédure collective dans différents États (CA Paris 15-6-1994 : Clunet 1994.1011 note Jacquemont ; sur
le régime applicable aux sociétés dont le centre des intérêts principaux est situé sur le territoire d’un État membre
de l’Union européenne, hors Danemark, voir le règlement européen 2015/848 du 20-5-2015 relatif aux procédures
d’insolvabilité ).

En application du principe de liberté d’établissement au sein de l’Union européenne, les 1237


autorités d’un État membre ne sauraient refuser l’immatriculation de la succursale d’une
société constituée dans un autre État membre dans lequel elle a son siège social mais n’y
exerce aucune activité, quand bien même cette société n’aurait été constituée à l’étranger
qu’afin d’échapper aux règles concernant le montant minimal et la libération du capital de
l’État dans lequel elle entend exercer son activité (CJCE 9-3-1999 : RJDA 7/99 n o 786).
En outre, lorsqu’une société constituée dans un État membre exerce exclusivement ou
presque exclusivement ses activités dans un autre État membre où elle a établi une succur-

LEDIT OUVRAGE EST EN


sale, ce dernier porte atteinte à la liberté d’établissement en la soumettant à des obligations
prévues par sa législation pour la constitution des sociétés (nécessité d’un capital minimal,
par exemple) ; en effet, une telle société ne saurait être privée du droit d’invoquer cette liber-
té sauf à établir au cas par cas l’existence d’un abus (CJCE 30-9-2003 aff. 167/01 : RJDA 1/04 n o 50).

VENTE
VIII. SIÈGE SOCIAL
DÉFINITION DU SIÈGE SOCIAL
Le siège social est le lieu où se trouve la direction effective de la société ( CA Paris 28-10-1992 : 1300

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RJDA 2/93 no 113), en pratique celui où fonctionnent les organes de direction et les principaux
services administratifs. Il ne correspond pas nécessairement au lieu d’exploitation (CA Paris
17-10-1980 : JCP G 1981 IV p. 374 ; CA Paris 28-9-1982 : BRDA 24/82 p. 17 ).
Toutes les sociétés doivent avoir un siège social, comme les personnes physiques un domi-
cile. L’immatriculation de la société au RCS ne peut être obtenue que si cette société prouve
qu’elle a la jouissance des locaux dans lesquels son siège est installé (n o 3220).
Le siège social doit avoir une réalité physique. Il en résulte qu’une boîte postale ne peut

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pas être considérée comme un lieu où il est possible d’installer une société ( CA Paris 5-12-2007
n o 06-19223 : RJDA 4/08 no 408 ).

PUBLICITÉ DU SIÈGE SOCIAL


Le siège social doit être mentionné dans les statuts (art. L 210-2 ) ainsi que sur les papiers 1302
d’affaires (factures, notes de commande, etc.) et le site internet de la société (art. R 123-237 ).

A. Choix du siège social

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LIBERTÉ DE CHOIX DU SIÈGE SOCIAL
En principe, les associés fixent librement le siège de leur société. Toutefois, le choix du siège 1310
social peut se trouver limité par les dispositions administratives réglementant dans la région
parisienne la construction, l’extension et le changement d’utilisation ou d’utilisateur de
locaux à usage industriel, commercial ou professionnel (sur toutes ces questions, voir
n os 1200 s.).

IMPORTANCE DU CHOIX DU SIÈGE SOCIAL


Le choix du siège social commande, pour une large part, le statut juridique de la société. 1320
C’est à partir du siège social que se déterminent notamment :
– la nationalité de la société et la loi applicable à celle-ci, la loi française étant applicable
aux sociétés dont le siège social est situé en territoire français (no 1420) ;
– les tribunaux compétents pour connaître des litiges concernant la société (nos 4240 s.) ou
pour ouvrir une procédure collective à l’encontre de la société (no 90970) ;
– le lieu où doivent être accomplies les formalités légales de publicité, où doivent être
déposés certains documents destinés à l’information des associés et où sont conservés les
procès-verbaux de consultation des associés.
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CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ © Éd. Francis Lefebvre

1. DOMICILIATION COLLECTIVE DE LA SOCIÉTÉ


1330 Le plus souvent, le siège social est fixé dans des locaux d’activité dont la société a la jouis-

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sance privative en tant que propriétaire, locataire ou sous-locataire.
Mais le siège social peut aussi être installé dans des locaux occupés en commun par d’autres
entreprises (art. L 123-11, al. 2 ). Tel est le cas des filiales dont le siège social est situé dans les
locaux de la société mère (ou inversement), des sociétés « hébergées » provisoirement par

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d’autres entreprises ou encore des sociétés qui font appel aux services d’une « entreprise de
domiciliation ».

CONDITIONS DE LA DOMICILIATION COLLECTIVE D’UNE SOCIÉTÉ


1331 La domiciliation collective est licite, mais elle doit faire l’objet d’un contrat de domiciliation
entre chaque entreprise domiciliée et le propriétaire ou le titulaire du bail des locaux (appelé
« domiciliataire »), sauf lorsqu’une société et ses filiales installent leur siège dans un local
dont l’une a la jouissance (art. R 123-167 et R 123-170).
Ce contrat – qui doit être mentionné au RCS avec l’indication de l’identité de l’entreprise
domiciliataire, c’est-à-dire son nom ou sa dénomination sociale et les références de son
immatriculation principale (art. R 123-169 ) – doit être établi par écrit dans les conditions fixées
par l’article R 123-168. Ces conditions sont notamment les suivantes :
– durée d’au moins trois mois renouvelable par tacite reconduction ;
– obligation pour le domiciliataire de mettre à la disposition de la société domiciliée des

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locaux dotés d’une pièce propre à assurer la confidentialité nécessaire au fonctionnement
des organes de gestion et permettant une réunion régulière de ces organes, les locaux
devant en outre permettre la tenue, la conservation et la consultation des livres, registres et

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documents prescrits par les lois et règlements ;
– obligation pour la société d’utiliser les locaux mis à sa disposition et d’informer le domici-
liataire de toute modification concernant son activité et de tout changement relatif à sa
forme juridique, à son objet et à ses représentants légaux (changement de représentant ou
changement de domicile d’un représentant).
Lorsque la société domiciliée n’a pas pris connaissance de son courrier depuis trois mois, elle
s’expose à ce que le greffier, informé de cette négligence par le domiciliataire, fasse mention
de sa cessation d’activité au RCS (art. R 123-125, al. 2 ).
Précisions a. Une entreprise de domicilia- b. L’activité de domiciliataire, soumise à l’ob-
tion ne respecte pas les conditions de l’article tention d’un agrément administratif, ne peut
R 123-168 relatives aux locaux mis à disposition pas être exercée dans un local à usage d’habitation
dès lors qu’elle domicilie 58 sociétés dans des lo- ou à usage mixte professionnel (art. L 123-11-2 s.).
caux ne comportant qu’une seule pièce de 40 m2 c. Lorsque le domiciliataire est locataire des lo-
environ, au sein de laquelle est aménagé un petit caux où il héberge la société, la domiciliation
espace garni de mobilier de bureau (CA Paris nécessite l’ accord préalable du bailleur, faute
25-10-2002 no 02-7384 : RJDA 5/03 no 493). En re- de quoi le domiciliataire s’expose à la résiliation
vanche, les juges ont admis l’exercice de l’activité de son bail et à son expulsion ( CA Paris 8-1-1993 :
de domiciliation dans un bureau de 38 m2 dès lors Bull. Joly 1993 p. 474 note Reboul).
qu’il n’était pas démontré que l’entreprise de d. L’article R 123-169-1 punit d’une amende
domiciliation ne disposait pas dans ce bureau de 1 500 € les domiciliataires qui ne respectent

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d’installations permettant la réunion régulière pas l’ensemble des obligations mises à leur
des organes de direction, d’administration ou de charge ainsi que ceux qui ne s’assurent pas que
surveillance des sociétés domiciliées ( CA Paris les sociétés domiciliées respectent leurs propres
31-1-2003 no 02-7385 : RJDA 7/03 n o 723). obligations.

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2. DOMICILIATION DE LA SOCIÉTÉ DANS UN LOCAL
D’HABITATION
1340 Le représentant légal de la société est autorisé à installer de façon permanente le siège
social dans son logement sauf dispositions législatives ou stipulations contractuelles
contraires (art. L 123-11-1, al. 1 ). En présence de telles dispositions (voir notamment no 1201) ou
stipulations (par exemple, clause d’un bail, d’un règlement de copropriété ou d’un cahier
des charges de lotissement), le représentant légal peut également installer le siège social à
son domicile mais seulement à titre provisoire (art. L 123-11-1, al. 2).
1341 La domiciliation n’a pas pour effet ni ne permet de changer la destination du local ou de
permettre au locataire de bénéficier de la réglementation des baux commerciaux
(art. L 123-11-1, al. 5). Elle n’est admise que pour permettre au représentant légal d’assurer à
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© Éd. Francis Lefebvre CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ

son domicile les tâches administratives liées à la gestion sociale (réponse au courrier ou aux
appels téléphoniques, tenue de la comptabilité, etc.) et non pour y implanter une activité de
fabrication ou pour y recevoir la clientèle ( CA Paris 15-3-2002 n o 00-14235 : RJDA 12/02 n o 1273).
Pour justifier que la société a la jouissance privative d’une partie du logement, il suffit au
représentant légal de fournir comme pièces justificatives une convention de mise à disposi-
tion, par laquelle il consent gratuitement à ce que la société occupe une partie de ce local,
ainsi qu’un document établi à son nom lui permettant de justifier la jouissance de son domi-
cile (par exemple, facture de téléphone ou d’électricité, quittance de loyer ou copie du bail)
(Avis CCRCS 00-59 : Bull. RCS 14-15/2001 p. 49 ).

DOMICILIATION PERMANENTE DE LA SOCIÉTÉ DANS UN LOGEMENT


La domiciliation permanente est possible à condition qu’aucune règle légale ou contrac- 1345
tuelle ne s’y oppose (art. L 123-11-1, al. 1) : par exemple, lorsque les restrictions de l’article

LEDIT OUVRAGE EST EN


L 631-7 du Code de la construction et de l’habitation ne s’appliquent pas au logement en
cause ou, dans le cas contraire, lorsque le gérant bénéficie d’une autorisation ou d’une déro-
gation à ces restrictions (n o 1201). Rien n’interdit que le siège social soit transféré dans le
logement du représentant légal même après l’immatriculation de la société (transfert d’un

VENTE
siège social initialement installé dans des locaux d’activité ou transfert du siège d’un domi-
cile à un autre à la suite d’un déménagement).
Lorsque, en cas d’installation permanente du siège social au domicile du représentant légal,
cette domiciliation nécessite l’obtention d’une autorisation préfectorale ou d’un agrément,
il y a lieu de fournir la pièce justificative correspondante à l’appui de la demande d’immatri-
culation (Avis CCRCS 04-22 et 03-56 : Bull. RCS 28-29/2005 p. 17).

DOMICILIATION PROVISOIRE DE LA SOCIÉTÉ DANS UN LOGEMENT

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Ce mode de domiciliation, qui peut être mis en œuvre tant lors de la constitution de la socié- 1350
té qu’en cours de vie sociale, est soumis aux conditions suivantes ( art. L 123-11-1, al. 2 à 4 ) :
1. Lorsque le représentant légal est copropriétaire ou locataire, son intention d’installer la
société à son domicile doit être notifiée par écrit au syndicat de copropriété, au bailleur des
locaux ou au représentant de l’ensemble immobilier.
Cette notification doit intervenir préalablement au dépôt de la demande d’immatriculation
de la société ou d’inscription modificative au RCS (mais il n’est pas nécessaire d’en fournir

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une copie lors de ce dépôt).
2. La durée de la domiciliation ne peut ni excéder cinq ans à compter de la création de la 1351
société (c’est-à-dire son immatriculation), ni dépasser le terme légal, contractuel ou judiciaire
de l’occupation des locaux au cas où cette occupation devrait prendre fin dans moins de
cinq ans.
ATTENTION
Ce délai ne saurait courir avant la date de l’immatriculation puisque, jusqu’à cette date, la société
n’a pas de personnalité morale et ne peut donc pas avoir de siège social. Ce point de départ est
applicable même en cas de domiciliation décidée en cours de vie sociale. Il en résulte que le
transfert du siège au domicile du représentant légal n’est plus possible cinq ans après la création
de la société. Par exemple, lorsqu’une société immatriculée depuis trois ans a toujours été domici-

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liée dans le logement de son représentant légal, ce dernier, s’il emménage dans un nouveau
logement où l’installation d’une société est interdite, ne pourra domicilier la société à cette nouvelle
adresse que pendant deux ans ; si la société a plus de cinq ans d’existence, sa domiciliation
provisoire au domicile du représentant légal sera impossible.
Avant l’expiration de la période de domiciliation, la société doit transférer son siège social
dans de nouveaux locaux dont elle doit avoir la jouissance. Elle doit, sous peine de radiation
d’office, communiquer au greffier du tribunal de commerce les éléments justifiant son chan-
gement de situation. Même radiée d’office après l’expiration de cette durée, la société peut
démontrer au greffier qu’elle a régularisé sa situation et lui demander de rapporter sa radia-
tion (art. R 123-138 ).
Selon le ministère de la justice, le bénéfice de la domiciliation n’est admis que pendant cinq
ans. Le représentant légal ne dispose d’aucun recours pour maintenir le siège à son domi-
cile au-delà de ce délai s’il s’aperçoit par la suite qu’aucune disposition législative ou
contractuelle ne l’interdit (Rép. Fouché : Sén. 30-4-2009 n o 6003). Cette position nous paraît
contraire à l’article L 123-11-1, qui pose le principe de la domiciliation permanente et qui
présente la domiciliation provisoire comme une exception applicable seulement en présence
de « dispositions législatives ou stipulations contractuelles contraires » à ce principe. Comme
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