Compta Des Societes DIAK

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Université USIM UBA. Faculté des Sciences économique et de Gestion.

LII en ECONOMIE ET GESTION

UNIVERSITE USIM UBA


REPUBLIQUE DE GUINEE

Travail– Justice – Solidarité


FACULTE DES SCIENCES
ECOMIQUE ET GESTION

COURS DE COMPTABILITE DES SOCIETES. A.U OHADA REVISE


LICENCE II EN ECONOMIE ET FINANCE
Enseignant :
M.DIAKITE Mamadou Saliou
CONSULTANT FINACIER GERANT DU CABINET AMS CONSULTING

Cours de comptabilité des sociétés. Enseignant : M.DIAKITE 1


PROGRAMME DE LA COMPTABILITE DES SOCIETES COMMERCIALES
Introduction générale sur les sociétés commerciales

Chapitre 1 : Généralité sur les sociétés commerciales


Chapitre 2 : Types des sociétés Commerciale
Chapitre 3 : Les Aspects Comptables des Constitution des sociétés commerciales
Chapitre 4 : L’affectation du résultat

Chapitre 5 : Augmentation du Capital

Chapitre 6 : Amortissement et Réduction du Capital

Chapitre 7 : Dissolution et Liquidation des sociétés Commerciales

Chapitre 8 : L'évaluation des titres sociaux


Chapitre 9 : L'imposition des bénéfices des sociétés Commerciales

Chapitre 10 : Exercices proposés.


INTRODUCTION

Le cours de comptabilité des sociétés a pour objectif d’apprendre aux étudiants les
Différents mécanismes comptables inhérents à la vie des sociétés commerciales.
C’est-a-dire, leur constitution, leur croissance, leur apogée et leur disparition.
Comme tout être humain, l’entreprise suit le même cycle de vie c’est-a-dire elle nait,
Grandit, vieillit et meurt. La naissance d’une entreprise est appelée ≪ création ou
constitution ≫.
- Lorsque l’entreprise grandit, on parle de la croissance ;
- La vieillesse de l’entreprise est appelée déclin et est constatée au moment de la
Banqueroute qui conduit à la faillite ;
- La mort de l’entreprise est appelée ≪ dissolution ou liquidation. A la naissance, l
être humain a Un acte de naissance, Un nom, Une adresse et Une Nationalité.
- l acte de naissance de l entreprise c est l acte de constitution
- le nom de l’entreprise c’est la raison ou la dénomination sociale
- l adresse est le siège social
- la nationalité : Ex : belge, congolaise
Les opérations commerciales sont les mêmes dans une entreprise individuelle que
dans Les sociétés, on les impute de la même façon.
La comptabilité d’une société diffère de celle d’une entreprise individuelle sur
certains points lies au cycle de vie de la société :
1° La constitution du capital ;
2° Les opérations entre les associes et la société ;
3° L’affectation des résultats et paiement de certaines dettes ;
4° La modification du capital ;
5° L’absorption, la fusion, la scission et la liquidation.
Les sociétés commerciales sont des personnes morales régies par des textes de loi,
notamment, l’Acte Uniforme OHADA portant Droit des Sociétés Commerciales et
G.I.E.

Ces entités sont créées en application des dispositions juridiques, fiscales et


comptables. Personnes morales à but lucratif, les activités propres à chaque structure
génèrent à la fin de chaque exercice comptable, un résultat qui peut être une perte ou
un bénéfice, résultat qui sera affecté conformément à la loi et aux statuts. Dans le
cadre de leur financement et de leur restructuration, ces entreprises peuvent
procéder au cours de leur existence aux opérations d’augmentation du capital, de
réduction ou d’amortissement du capital, de fusion, scission ou d’apport partiel
d’actif.
CHAPITRE I :

GENERALITES SUR LES SOCIETES COMMERCIALES

Il s’agit d’examiner dans ce chapitre qui conditionne la bonne compréhension de la


suite du programme :

 la notion du contrat de société ou societ commerciale ;


 les conditions de constitution des sociétés commerciales ;
 la personnalité morale des sociétés commerciales ;
 le capital social ;

I. LE CONTRAT DE SOCIETE

A. Définition

Prévue dans les dispositions de l’article 4 de l’AU OHADA portant D.S et G.I.E, la
société commerciale est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
conviennent d’affecter à une activité, des biens en nature ou en numéraire dans le but
de partager les bénéfices ou de profiter de l’économie qui pourrait en résulter.

L’article 5 de l’AU OHADA portant D.S.C et G.I.E précise que la société commerciale
peut être également créée, dans les cas prévus par le présent Acte uniforme, par une
seule personne, dénommée " associé unique ", par un acte écrit.

L’article 6 de l’AU OHADA portant D.S.C et G.I.E ajoute que sont commerciales à
raison de leur forme et quel que soit leur objet, les sociétés en nom collectif, les
sociétés en commandite simple, les sociétés à responsabilité limitée, les sociétés
anonymes et les sociétés par action simplifiés.
La société commerciale est vue comme un contrat car elle nécessite l’existence d’au
moins deux personnes et comme un engagement unilatéral pour les sociétés
unipersonnelles.
B. Caractéristiques d’un contrat de société.

Le contrat de société se caractérise par des éléments spécifiques qui le distancent des
autres contrats. Ce sont :

 Les apports ;
 Le partage de bénéfice et la contribution aux pertes ;
 L’affectio societatis.

1. Les apports
Les apports en société diffèrent par leurs formes et par leur type de rémunération.

D’après leur forme

L’Article 40 de l’AU OHADA portant D.S.C et G.I.E distingue trois type d’apport :

 les apports en numéraire ;


 les apports en industrie ou de main d’œuvre ;
 les apports en nature : ce sont des apports des doits portant sur des biens en
nature, mobiliers ou immobiliers, corporels ou incorporels.

NB : Tout autre apport est interdit.

D’après leur type de rémunération

On distingue :
a. Les apports purs et simples
Ce sont les apports rémunérés par les droits sociaux représentatifs du capital.

b. Les apports à titre onéreux


Ce sont les apports rémunérés par les espèces ou les promesses de payer un passif du
montant équivalant.

Application.

Exemple 1 : Cas simple

A et B créent une société au capital de 3 000 000 F CFA reparti équitablement. A


apporte 1 500 000 F CFA en espèce. B apporte des marchandises pour 900 000 F CFA
et un mobilier évalué à 1 100 000 F CFA.
T.A.F

 Déterminer pour chaque associé, son apport pur et simple et son apport à titre
onéreux.
 Présenter le bilan d’ouverture de la nouvelle société sachant que les excédants
d’apports seront portés au crédit du compte courant associé.

Exemple 2 : Cas comportant des apports mixtes

X et Y créent le 2/01/N une société au capital de 3 000 000 F CFA reparti


équitablement. X apporte 1 000 000 F CFA en espèce et des marchandises évaluées à
900 000 F CFA. Y apporte son fonds de commerce arrêté au 31/12/N-1 et
comprenant des marchandises pour 2 500 000 F CFA, une machine coûtant 1
000 000 F CFA et des dettes envers les fournisseurs pour 1 800 000 F CFA.

La société X et Y reprend l’intégralité des biens et s’engage à payer la totalité du


passif exigible des associés.

T.A.F

Déterminer pour chaque associé, son apport pure et simple et son apport à titre
onéreux ;
Présenter le bilan d’ouverture de la nouvelle société sachant que les excédants
d’apports seront portés au crédit du compte courant associé.
Solution

a. Apport net de chaque associé.


Apports X Y
b. Apport pure et simple et son apport à titre onéreux de chaque associé

Associé X
Eléments Apport pur et Apport à
simple titre
onéreux
Participation au
capital Passif
équivalent
 Excédent d’apport

Associé Y
Eléments Apport pur et Apport à
simple titre
onéreux
Participation au
capital Passif
équivalent
 Dettes (fournisseurs)
 Excédent d’apport
TOTAUX

c. Bilan d’ouverture
ACT PASS
IF IF
Postes Montant Postes Montant
2. Le partage de bénéfice et la contribution aux pertes

Sauf clauses contraires des statuts, le partage de bénéfice et la contribution aux pertes doivent se faire
proportionnellement aux apports. Ainsi, toute clause léonine est interdite.

En droit commun des contrats, la clause léonine ou « part du lion » est une stipulation en vertu de laquelle des
droits sont attribués de façon disproportionnée à l'une des parties au contrat par rapport à ses obligations. La
clause léonine crée donc un déséquilibre significatif entre les cocontractants
.
2

3. L’affectio societatis

L’affectio societatis peut être défini comme l’intention


de s’associer, élément indispensable lors de la création
d’une société. Il traduit la volonté des associés de
collaborer ensemble à l’exploitation de l’activité. Si
cette notion ne figure pas expressément dans la
définition du contrat de société prévue à l’article 4 du
Code civil, la jurisprudence en a fait une
caractéristique essentielle au même titre que la mise en
commun des apports (pouvant se faire sous la forme
de somme d’argent, d’un travail intellectuel ou
physique, ou de biens immobiliers ou mobiliers tels
que des brevets, des outils) et la participation aux
bénéfices et pertes.

II. CONDITIONS DE CONSTITUTION DES SOCIETES


COMMERCIALES

Aspect juridiques :

II-1LE CADRE LEGAL DE LA CONSTITUTION D’UNE SOCIETE

Dans l’espace OHADA, la constitution d’une société est régie par un texte
supranational à côté duquel il faudrait ajouter les textes nationaux.
a)Au niveau supranational : l’acte uniforme
Le texte principal qui, en droit de l’OHADA régit la constitution d’une société
commerciale est l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique du 17 avril 1997 lequel a été révisé à
Ouagadougou le 30 janvier 2014 et publié au Journal Officiel de l’OHADA le 04
février 2014 ; il est entré en vigueur 90 jours après sa publication, soit le 06 mai 2014.
Composé de 920 articles, l’acte uniforme est subdivisé en quatre parties qui traitent
respectivement :
1) les dispositions générales sur les sociétés commerciales et les groupements
d’intérêt économique (art. 4 à 269) ;
2) des règles spécifiques à chaque forme de société (art. 270 à 885) ;
3) des infractions liées aux sociétés commerciales (art. 886 à 905),
4) Disposition Diverse, transitoire et finale (906 à 920).
Champ d’application de l’acte uniforme
Il convient de distinguer le champ d’application matériel du champ d’application
territorial.
Matériellement (EXCLUSION) : l’acte uniforme s’applique non seulement aux sociétés
commerciales et aux groupements d’intérêt économiques, mais aussi aux sociétés
soumises à un régime particulier sous réserve des dispositions législatives ou
règlementaires auxquelles elles sont assujetties. Cela voudrait dire que les entreprises
à régime particulier telles que les sociétés d’assurance et les sociétés d’économie
mixtes peuvent déroger aux dispositions de l’acte uniforme pour autant que les
clauses de leurs statuts qui sont contraires à l’acte uniforme soient prévues par le
régime particulier.
Sont exclus du champ d’application matériel de l’acte uniforme, les sociétés civiles et
les sociétés coopératives
Territorialement : l’acte uniforme s’applique à toute société commerciale et à tout
groupement d’intérêt économique dont le siège est situé sur le territoire de l’un des
États partie au traité de l’OHADA. C’est donc dire que les sociétés dont les sièges
sociaux sont établis en dehors de l’espace juridique OHADA ne devraient pas être
soumises à l’acte uniforme sous examen. Mais leurs succursales établis sur le
territoire de l’un des États parties sont soumis à l’acte uniforme relatif aux sociétés
commerciales.
b) Au niveau national
Au niveau national, les sociétés commerciales et les groupements d’intérêt économique peuvent être régis
par des lois internes ou des actes règlementaires, mais c’est seulement dans les cas où l’acte uniforme
renvoie expressément à une disposition nationale, ou lorsque ces dispositions nationales ne sont pas
contraires à l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales.
Il résulte de ce qui précède que compte tenu du fait que nombreux États membres de l’OHADA disposent
des législations spécifiques concernant les sociétés à capital public ou les sociétés d’économie mixte, il y a
lieu, dans certains cas, d’appliquer conjointement les règles de l’acte uniforme et celles des législations
nationales, sauf si ces dernières contreviennent à l’acte uniforme.

II-2-CONDITION DE CONSTITUTIONS :

La constitution d’uns société commerciale en guinée ne nécessite aucune autorisation


administrative (sauf quelques cas particuliers à l’exemple des banques). Cependant,
lorsqu’il existe parmi les associés un étranger, l’autorisation administrative est
exigée. On distingue les conditions de fonds et les conditions de forme.

A. Les conditions de fonds

Elles portent sur :

1. Le consentement
C’est la volonté de contracter qui doit exister chez tous les associés et être exempte de
tout vice.

2. L’objet
C’est le genre d’activité que la société se propose d’exercer. Il doit être mentionné
dans les statuts et doit être licite. Exemple : commerce général, prestation de service.

3. La capacité
Elle porte sur toute personne morale ou physique qui n’est pas frappée par une
interdiction, une incapacité, une incompatibilité pour être associé dans une société
commerciale. (Le cas des femmes mariées, des mineurs non émancipés, etc.)

4. La cause
Il s’agit de la raison pour laquelle les personnes s’associent. La cause consiste à la
réalisation de l’objet social. Elle doit exister et doit être licite et morale.
B. Conditions de forme

Elles portent sur :


1. Les statuts

Définition
Encore appelés actes sociaux, l’article 12 de l’AU OHADA portant D.S.C et G.I.E
précise que les statuts constituent soit le contrat de société, en cas de pluralité
d'associés, soit l'acte de volonté d'une seule personne, en cas d'associé unique.

Forme des statuts

L’Article 10 de l’AU OHADA portant D.S.C et G.I.E stipule que les statuts sont
établis par acte notarié ou par tout acte offrant des garanties d'authenticité.

L’article 11 précise : lorsque les statuts sont rédigés par acte sous seing privé, il est
dressé autant d'originaux qu'il est nécessaire pour le dépôt d'un exemplaire au siège
social. Un exemplaire des statuts établi sur papier libre doit être remis à chaque
associé. Toutefois, pour les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite
simple et les SARL, il doit être remis un exemplaire original à chaque associé.
L’article 13 précise les conditions de validités du contrat de société, dont en
particulier les statuts qui obligatoirement faire mention des éléments suivants :
1. La forme de la société ;
2. Sa dénomination;
3. La nature et le domaine son d’activité, qui forme son objet sociale ;
4. Son siège social ;
5. Sa durée ;
6. L’identification des apporteurs en numéraire, pour chacun d’eux le montant
apporté ;
7. L’identification des apporteurs en nature, pour chacun d’eux le montant apporté 
8. L’identification des apporteurs en industrie ; la nature et la durée de la prestation.
9. L’identification des bénéficiaires d’avantages particuliers et la nature de ceux-ci ;
10. Le montant du capital social ;
11. Le montant et valeur des titres sociaux émis, en distinguant, le cas échéant la
nature des titres crées ;
12. Les clauses relatives à la répartition du résultat et la constitution des réserves
13. Les modalités de son fonctionnement.
La publicité de l’acte

Il s’agit :

 de l’insertion d’un avis de l’acte dans un journal d’annonce légal ;


 du dépôt d’un exemplaire de l’acte au greffe du tribunal chargé des affaires
commerciales.

III. LA PERSONNALITE MORALE DES SOCIETES COMMERCIALES

La société commerciale acquière sa personnalité juridique à partir du jour de son


inscription au RCCM. La société doit donc se voir attribuer comme toutes autres
personnes physiques :

1. Un patrimoine.

Distinct de celui de ses associés, c’est l’ensemble de ses biens et de ses dettes.
2. Un nom

C’est la raison sociale pour les sociétés de personne et dénomination sociale1 pour les sociétés
anonymes et les SARL.
Toute société est désignée par une dénomination sociale qui est mentionné dans ses statuts.
Sauf disposition contraire de l’acte Uniforme, le nom d’un ou plusieurs associés ou ancien associés
peut être inclus dans la dénomination sociale.
Une société ne peut prendre la dénomination d’une autre société déjà immatriculé au RCCM.
La dénomination sociale doit figurer sur tous les documents de la société avec mention du capital
social, de son siège social et du numéro du RCCM.
La dénomination sociale peut être changée à tout moment, pour chaque forme de société, dans les
conditions prévues dans l’acte uniforme.

3. Un domicile

Il est distinct de celui de ces associés : c’est le siège social.

4. Une nationalité

La société a la nationalité du pays dans lequel elle est installée. Toutefois, une société
aura la nationalité étrangère en fonction de ses organes de contrôle.

5. Une capacité

C’est la capacité de jouissance et d’exercice. La société peut donc acheter, vendre,


contacter les emprunts, accorder les prêts, recevoir, donner.

L’article 61 révisé de l’AU portant D.S.C et G.I.E précise que toute société
commerciale doit avoir un capital qui est indiqué dans ses statuts. L’article 65 révisé
stipule que le montant du capital social est librement déterminé par les associés sans
toutefois être inférieur au minimum fixé par l’AU portant D.S.C et G.I.E en fonction
de la forme juridique ou de l’objet social.

L’article 66 révisé relève que si le montant du capital de la société en cours de


formation n’atteint pas le minimum fixé l’AU portant D.S.C et G.I.E, la société ne
peut être valablement constituée.
NOTONS BIENS QUE :

IV) IV) DENOMINATION SOCIAL1

Toute société est désignée par une dénomination sociale qui est mentionné dans ses statuts.
Sauf disposition contraire de l’acte Uniforme, le nom d’un ou plusieurs associés ou ancien associés
peut être inclus dans la dénomination sociale.
Une société ne peut prendre la dénomination d’une autre société déjà immatriculé au RCCM.
La dénomination sociale doit figurer sur tous les documents de la société avec mention du capital
social, de son siège social et du numéro du RCCM.
La dénomination sociale peut être changée à tout moment, pour chaque forme de société, dans les
conditions prévues dans l’acte uniforme.

V) OBJET SOCIAL
Toute société à un objet sociale, qui est constituée par l’activité qu’elle entreprend et qui doit être
déterminé et décrite dans les statuts.
Toute société doit avoir un objet licite.
Lorsque l’activité exercée par la société est règlementé, elle doit se conformer aux règles
particulaires aux quelles la dite activité est soumise.
L‘objet sociale peut être changée à tout moment, pour chaque forme de société, dans les conditions
prévues dans l’acte uniforme.

VI) DUREE ET PROROGATION


Toute société doit avoir une durée de vie qui doit être mentionné dans son statut.
La durée de vie d’une société ne peut excéder 99 ans.
Le point de départ est de la durée de la société est son immatriculation au RCCM, l’arrivée du terme
entraine dissolution en plein droit, à moins que sa prorogation ait été décidé dans les conditions
prévues aux articles 0 et suivants.
La durée peut être modifiée à tout moment, pour chaque forme de société, dans les conditions
prévues dans l’acte uniforme.
Chapitre II : LES TYPES DE SOCIETES COMMERCIALES
Ce sont les sociétés commerciales2 telles que définies par l’Acte Uniforme OHADA portant droit des
Sociétés commerciales et G.I.E. On distingue

:
1
Article 17 de l’AU OHADA portant D.S et G.I.E : la dénomination sociale doit figurer sur tous les actes et
documents émanant de la société et destinés aux tiers, notamment les lettres, les factures, les annonces et
publications diverses. Elle doit être précédée ou suivie immédiatement en caractères lisibles de l'indication de la
forme de la société, du montant de son capital social, de l'adresse de son siège social et de la mention de son
immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier.
2
L’Acte Uniforme OHADA portant droit des sociétés commerciales et G.I.E définit la société en son article 4
comme un contrat pour le cas des sociétés ayant plusieurs associés, et en son article 5 comme un écrit pour
les sociétés unipersonnelles.
A. Les sociétés de personnes3

Elles sont constituées entre les personnes qui se connaissent mutuellement, c'est-à-
dire en considération de la personne. Le capital social est divisé en parts sociales
de même valeur nominale.
On distingue :
1. Les SNC (Sociétés en Nom Collectif)4 dans lesquelles tous les associés
sont des commerçants. Ils sont dont solidairement et indéfiniment
responsables des dettes sociales.
2. Les SCS (Sociétés en Commandite Simple)5 dans lesquelles coexistent
deux types d’associés : les commandités qui sont des commerçants et
les commanditaires encore appelés associés en commandite qui ne
sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leur
apport.

B. La SARL (Société à Responsabilité Limitée). 6

C’est également une forme de société qui est constituée en considération de la


personne. Les associés qui ne sont pas des commerçants, ne sont responsables
des dettes sociales qu’en concurrence de leurs apports. L’article 311 de l’A.U révisé
précise que sauf disposition nationale contraire, le capital social doit être d’un million 7
(1 000 000) de francs CFA au moins. Il est divisé en parts sociales égales dont la
valeur nominale ne peut être inférieure à cinq mille (5 000) FCA.

C. La S.A (Société Anonyme)8

C’est une société dans laquelle les actionnaires ne sont responsables des dettes
sociales et dont les droits des actionnaires sont représentés par les actions. Elle est
constituée en considération des apports effectués par des personnes morales ou
physiques appelées actionnaires. Le capital minimum est fixé à dis millions
(10 000 000) de francs CFA.

3
Articles 270 et suivant de l’acte uniforme portant droit des sociétés commerciales et GIE.
4
Articles 270 à 292 de l’ de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sociétés commerciales et G.I.E
5
Articles 293 à 308 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sociétés commerciales et G.I.E.
6
Articles 309 à 384 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sociétés commerciales et G.I.E.
7
A Article 311 révisé de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sociétés commerciales et G.I.E.
8
Articles 385 à 852 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sociétés commerciales et G.I.E..
L’article 387 révisé de l’A.U relève que le capital est divisé en actions dont le montant
est librement fixé par les statuts. Le montant nominal du capital est exprimé en
nombre entier.

D. La SAS (Société par Actions Simplifiée)9

L'Acte Uniforme OHADA sur les sociétés commerciales du 17 avril 1997 a été révisé
par le Conseil des Ministres OHADA, qui en a adopté la dernière « mouture » le 30
janvier 2014 à Ouagadougou et entrera en vigueur 90 jours après cette publication,
soit le 05 mai 2014. Les sociétés et groupements existants auront deux ans à
compter de son entrée en vigueur pour mettre leurs statuts en harmonie avec le
nouvel Acte Uniforme.

L’une des principales innovations porte sur l'introduction de la Société par Actions
Simplifiée (SAS), nouveau type de société par actions (comme la SA) mais sans
capital minimum10 et sans nécessairement de Commissaires aux Comptes en
dessous de certains seuils. La SAS ne comprend pas obligatoirement de Conseil
d'Administration (contrairement aux SA de plus de trois actionnaires) et laisse aux
statuts le soin de définir les conditions dans lesquelles la société est dirigée par son
Président (qui a tous pouvoirs pour la représenter et l'engager vis-à-vis des tiers) et
ses éventuels Directeurs Généraux ou Directeurs Généraux Adjoints. Les statuts
peuvent néanmoins librement créer, si les associés le jugent utile, un organe
collégial de direction ou de surveillance (type comité exécutif ou comité de
surveillance) dont ils définissent les pouvoirs et le fonctionnement.
Les SA existantes qui le souhaitent pourront être transformées en SAS par un vote à
l'unanimité des actionnaires11.
.
La SAS est une société instituée par un ou plusieurs associés et dont les statuts
prévoient librement l’organisation et le fonctionnement de la société sous réserve des
règles impératives aux dispositions de l’article 353 de l’A.U. Les associés des S.A.S
ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports :

1. La société est désignée par une dénomination sociale qui doit


immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots
«Société par Actions Simplifiée » ou du sigle « SAS »
2. Lorsque cette société ne comporte qu’une seule personne, celle-ci est
désignée « associé unique. » La société est alors désignée par une

9
Article 853 de l’Acte Uniforme OHADA révisé portant droit des sociétés commerciales et G.I.E.
10
Voit article 853-5 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sociétés commerciales et G.I.E.
11
Voit article 853-6 de l’Acte Uniforme OHADA portant droit des sociétés commerciales et G.I.E.
Université USIM UBA. Faculté des Sciences économique et de Gestion.LII en ECONOMIE ET GESTION

dénomination sociale qui doit immédiatement précédée ou suivie en


caractères lisibles des mots «Société par Actions Simplifiée
Unipersonnelle » ou du sigle « SASU »

Dans l’ensemble, les règles applicables aux Sociétés Anonymes s’appliquent aux
SAS à l’exemption des dispositions particulières prévues dans les articles 387 al1 12,
41413 à 56114, 69015, 75116 à 753 de l’A.U.

12
13
Qui traite du montant du capital minimal
Qui traite du mode d’administration dans les SA
14
Qui traite des décisions prises par l’administrateur unique
15
Qui traite de la transformation des SA
1616
Qui traitent des droits d’attribution
Cours de comptabilité des sociétés. Enseignant : M.DIAKITE 12
Université de Douala. Faculté des Sciences Juridiques et de Politiques. Master II en Fiscalité Appliquée

CHAPITRE III

LES ASPECTS COMPTABLES DE CONSTITUTION DES SOCIETES COMMERCIALES

La constitution des sociétés commerciales entraîne des formalités juridiques et


fiscales. Ces différentes étapes doivent être matérialisées par des écritures
comptables sur la base des pièces justificatives. Après avoir examiné le cas
particulier du traitement des frais de constitution, nous examinerons dans ce
chapitre, les aspects comptables de constitution des :

 Sociétés en Nom Collectif (SNC) ;


 Société à responsabilité limitée (SARL) ;
 Société anonymes (S.A)

I. TRAITEMENT DES FRAIS DE CONSTITUTION

Les formalités de constitution des sociétés commerciales entraînent pour la nouvelle


société l’engagement de plusieurs frais tels que :

 les honoraires du notaire ;


 les frais de publicités ;
 les commissions bancaires ;
 etc.

A. Engagement des frais de constitution

Au moment de leur engagement, ces frais sont comptabilisés au débit des comptes
de charges par natures concernées par le crédit d’un compte de trésorerie ou de
tiers.

Exemple : Pour la constitution d’une SARL, il a été payé par chèque BICEC les frais
suivant au 01/01/N hors taxes :

 timbres papiers 25 000


 honoraires du notaire : 300 000
 frais d’insertion au journal 119 250
 commissions bancaires : 238 500
: Passez dans le journal de la société, les écritures relatives au paiement des
frais de constitution. (Les écritures d’engagement ne sont pas nécessaires)
Cours de comptabilité des sociétés. Enseignant : Claude KOMBOU 1
Journal au 1er janvier N

B. Traitement des frais de constitution a la clôture du premier exercice

En fonction des objectifs de l’entreprise et selon leur importance ainsi que la décision
de gestion de l’entreprise, ces frais seront :

 soit maintenus dans les comptes de charges et vont donc influencer le résultat
de premier exercice ;
 soit transférés au bilan pour être reparti sur plusieurs exercices.

C. Transfert des frais au bilan

Si la décision de gestion consiste à transférer les frais de constitution au bilan, ils


seront alors portés au débit du compte 2011 « frais de constitution », par le crédit du
compte 78 « transfert des charges » s’il s’agit des charges d’exploitation et
financières ou 848 « transfert des charges H.A.O »pour leur montant hors taxes.

Exemple : la SARL décide d’immobiliser les frais de constitution à la clôture de


l’exercice N.

T.A.F : Passer dans ces livres, les écritures comptables.

Journal au 31 décembre N
D. Amortissement des frais de constitution

L'étalement des frais d'établissement et charges à répartir sur plusieurs exercices se


fait à la clôture de chaque exercice concerné par amortissement direct suivant
l'écriture : débit 6811 « dotations aux amortissements des charges immobilisées »
par le crédit du compte 20 « charges immobilisées. » Les charges immobilisées
doivent être amorties le plus tôt possible : 2 à 5 ans, à l'exception des primes de
remboursement des obligations qui peuvent être réparties sur la durée de l'emprunt.

Aucune distribution de bénéfice ne peut intervenir avant amortissement complet des


frais d'établissement. Pour cette raison, il sera admis qu'en cas de bénéfices
suffisants, le plan d'amortissement initial ne soit pas mené à son terme et qu'à l'issue
d'un exercice la totalité des charges non encore amorties le soit globalement et
intégralement pour permettre la distribution de dividendes.

Exemple : la SARL décide d’amortir l les frais de constitution sur une durée de deux
ans.

: Passer dans ces livres, les écritures comptables au 31/12/N.

Journal au 31 décembre N

II. CONSTITUTION DES SNC

A. Rappel de quelques principes juridiques

1. La société en nom collectif est celle dans laquelle tous les associés sont
commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes
sociales17
2. Les créanciers de la société ne peuvent poursuivre le paiement des
dettes sociales contre un associé que 60 jours au moins après avoir
vainement mis en demeure la société par acte extrajudiciaire. Ce délai
peut être prorogé par ordonnance du président de la juridiction

17
Article 270 du l’A.U OHADA relatif aux D.S.C et G.I.E
Compétente statuant à bref délai sans que la prorogation puisse
excéder 30 jours18
3. La société en nom collectif est désignée par une dénomination sociale
qui doit être immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles
des mots : " société en nom collectif " ou du sigle : « S.N.C »19
4. Le capital social est divisé en parts sociales de même valeur nominale.
Les parts sociales ne peuvent être cédées qu'avec le consentement
unanime des associés. A défaut d'unanimité, la cession ne peut avoir
lieu, mais les statuts peuvent aménager une procédure de rachat pour
permettre le retrait de l'associé cédant20.

B. Aspects comptables

Compte tenu de l’intuitu personae dans les SNC, les comptes individuels sont
ouverts à chaque associé et en fonction de la nature de son apport. Les schémas
comptables comprennent deux étables :

 la promesse d’apport ;
 la réalisation des apports.

1. Promesse d’apport

Elle matérialise la créance de la société sur ses associés. On passera donc les
écritures suivantes :
4611 Associé X son apport en nature x
4412 Associé X son apport en numéraire x
1011 Capital de X x

2. La libération des apports.

C’est la constations effective des apports. On créditera les comptes 46. « Associé »
par le débit des éléments d’actif apportés.

18
19
Article 271 du l’A.U OHADA relatif aux D.S.C et G.I.E
Article 272 du l’A.U OHADA relatif aux D.S.C et G.I.E
20 20
Articles 273 et 174 du l’A.U OHADA relatif aux D.S.C et G.I.E
Exemple :

A et B créent le 01/01/N, une SNC au capital de 5 000 000 F CFA.

A apporte 2 000 000 F CFA en espèce qu’il dépose le 05/01/N à la banque au


compte ouvert par la société ;
B apporte sa situation active et passive arrêté ainsi qu’il suit au 31/12/N-1 :

ACTIF PASSIF

Immeuble 2 000 000 Capital 3 000 000

Marchandises 500 000 Fournisse 400 000

Clients 700 000 urs

Espèces 200 000

TOTAL ACTIF 3 400 000 3 400


000
TOTAL PASSIF

T.A.F : Passer les écritures de constitution et présenter le bilan d’ouverture de la


nouvelle société au 05/01/N.

III. CONSTITUTION DES SARL

A. RAPPELS JURIDIQUES

1. La société à responsabilité limitée est une société dans laquelle les


associés ne sont responsables des dettes sociales qu'à
concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés
par des parts sociales. Elle peut être constituée par une personne
physique ou morale, ou entre deux ou plusieurs personnes
physiques ou morales21 ;
2. La société est désignée par une dénomination sociale qui doit être
immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots
: « société à responsabilité limitée » ou du sigle : « S.A.R.L 22 »
3. Les parts sociales doivent être intégralement souscrites par les
associés à la constitution et les apports en nature doivent

21
Article 309 du l’A.U OHADA relatif aux D.S.C et G.I.E
22
Article 310 du l’A.U OHADA relatif aux D.S.C et G.I.E
Université de Douala. Faculté des Sciences Juridiques et de Politiques. Master II en Fiscalité Appliquée

intégralement libérés. Les apports en numéraire doivent être


libérés lors de la souscription du capital de la moitié et le surplus
en une ou plusieurs fois dans un délai de deux (2) ans à compter
du jour de l’immatriculation au RCCM23
4. Les statuts doivent nécessairement contenir l'évaluation de chaque
apport en nature et des avantages particuliers stipulés. Cette évaluation
est faite par un commissaire aux apports choisi sur la liste des
commissaires aux comptes dès lors que la valeur de l'apport ou de
l'avantage considéré, ou que la valeur de l'ensemble des apports ou
avantages considérés, est supérieure à cinq millions (5.000.000) de
francs CFA24 ;
5. Les fonds provenant de la libération des parts sociales font l'objet d'un
dépôt immédiat par le fondateur en banque, contre récépissé, dans un
compte ouvert au nom de la société en formation, ou en l'étude d'un
notaire. Les fonds ainsi déposés sont indisponibles jusqu'au jour de
l'immatriculation de la société au registre du commerce et du crédit
mobilier. A compter de ce jour, ils sont mis à la disposition du ou des
gérants régulièrement nommés par les statuts ou par acte postérieur.
Dans le cas où la société ne serait pas immatriculée au registre du
commerce et du crédit mobilier dans le délai de six mois à compter du
premier dépôt des fonds en banque, dans tout autres établissements de
crédit ou de micro finance dument agréé, les apporteurs peuvent, soit
individuellement, soit par mandataire les représentant collectivement,
demander au président de la juridiction compétente l'autorisation de
retirer le montant de leurs apports.

B. ASPECTS COMPTABLES

Les écritures comptables sont identiques à celles des SNC. On distingue également deux
étapes :

 la promesse d’apport ;
 la réalisation des apports.

23
Article 311-1 révisé de l’A.U OHADA relatif aux D.S.C et G.I.E
24
Article 312 du l’A.U OHADA relatif aux D.S.C et G.I.E

Cours de comptabilité des sociétés. Enseignant : Claude KOMBOU 18


Université de Douala. Faculté des Sciences Juridiques et de Politiques. Master II en Fiscalité Appliquée

III. CONSTITUTION DES SOCIETES DE CAPITAUX

Nous traiterons ici exclusivement du cas des sociétés anonymes compte tenu de la
libre organisation des SAS.

A. Aspects juridiques

1. La société anonyme est une forme de société dans laquelle les


actionnaires ne sont responsables des dettes sociales qu'à concurrence de
leurs apports et dont les droits des actionnaires sont représentés par des
actions. La société anonyme et la SAS peuvent ne comprendre qu'un seul
actionnaire25.
2. Le capital social doit être entièrement souscrit avant la date de la signature
des statuts ou de la tenue de l'assemblée générale constitutive. Les
actions représentant des apports en numéraire sont libérées, lors de la
souscription du capital, d'un quart au moins de leur valeur nominale. La
libération du surplus intervient dans un délai qui ne peut excéder trois ans
à compter de l'immatriculation au RCCM. Tant que le capital n'est pas
entièrement libéré, la société ne peut ni augmenter son capital sauf si cette
augmentation de capital est réalisée par des apports en nature, ni émettre
des obligations.
3. Les apports en nature doivent être évalués par un commissaire aux
apports. Ils doivent être intégralement libérés à la souscription26.

B. Aspects comptables
Dans le cadre du traitement comptable de constitution des S.A, plusieurs cas sont de
figure sont envisagés. Toutefois, il convient de constater :

 la promesse d’apport ;
 la réalisation des apports

Cependant, plusieurs cas sont à envisager.

25
Article 385 du l’A.U OHADA relatif aux D.S.C et G.I.E
26
Article 400 du l’A.U OHADA relatif aux D.S.C et G.I.E
Cours de comptabilité des sociétés. Enseignant : Claude KOMBOU 19
Université de Douala. Faculté des Sciences Juridiques et de Politiques. Master II en Fiscalité Appliquée

1. Apports en numéraire libérés intégralement.


Le schéma comptable est le suivant :

La promesse des apports


4611 Actionnaire, apport en nature Montant des apports en
nature

4412 Actionnaire, apport en numéraire Montant des apports


en numéraire
101 Capital social Montant du
capital social

La réalisation des apports


On soldera les comptes 46 par le débit du compte des actifs concernés.

Application

La SOMECAM S.A est créée le 15 janvier N au capital de 20 000 000 F CFA (actions de
10 000 F CFA) donc 5 000 000 F CFA représentant les apports en nature. Les apports en
numéraire sont libérés intégralement à la constitution et les sommes sont disponibles le 20
janvier chez le notaire qui les verse le même jour au compte bancaire de la société.

: Passer les écritures de constitution de cette société.

2. Apports en numéraire libérés partiellement


Plusieurs étapes sont à envisager :

La promesse des apports


4611 Actionnaire, apport en nature Montant des apports
en nature
4413 Actionnaire, capital souscrit appelé non Fraction du
numéraire appelée
109 versé Actionnaire, capital souscrit et non
Fraction du numéraire
non appelée
appelé
Fraction du
1011 Capital souscrit, non appelé numéraire non
appelée

1012 Capital souscrit, appelé, non versé Apport en nature +


Fraction du
numéraire appelée

Réalisation des apports


On soldera les comptes 46 par le débit du compte des actifs concernés

Appel des autres fractions du capital

La société appellera les autres fractions du capital soit en un seul versement, soit en deux ou
trois versements. Les écritures comptables sont les suivantes :

Cours de comptabilité des sociétés. Enseignant : Claude KOMBOU 2


a. Appel du capital
Cette opération consiste en la diminution du compte 1011 de la fraction du capital
appelé.
1011 Capital souscrit, non appelé Montant du numéraire appelé

1012 Capital souscrit, appelé, non Montant du


numéraire
appelé
versé

b. Constatation de l’exigibilité
Cette opération consiste en la diminution du compte 109 de la fraction du capital
appelé.
467 Actionnaires, restant dû sur capital Montant du numéraire appelé

109 appelé Actionnaire, capital souscrit et Montant du


numéraire
appelé
non appelé

c. Réalisation des apports


Cette opération consiste à solder le compte 467 pour constater la libération effective
des actionnaires par le débit d’un compte de trésorerie.
52 Banque Montant du numéraire appelé

467 Actionnaires, restant dû sur capital appelé Montant du


numéraire
appelé

d. Organisation des comptes


Cette opération consiste à régulariser le compte 1012 pour constater la fraction du
capital effective libéré et non amorti.
1012 capital souscrit, appelé, non versé Montant total du capital libéré

1013 capital souscrit, appelé, versé, non amorti Montant total


du capital
libéré

Remarque

 lorsque le capital est intégralement libéré, les comptes 1011 et 1012 se


soldent. Il convient à cet effet de solder le compte 1013 par le crédit du
compte 101 « capital social » du montant total du capital ;
 le compte 109 est un compte soustractif du passif du bilan.
Application.

Une S.A est constitué le 1er janvier N au capital de 40 000 000 F CFA de valeur
nominale 10 000 F CFA dont 2 500 actions d’apport remises à M. BELO apporteur
de sa situation active et passive pour :

 Terrain 20 000 000


 Mobiliers 8 000 000
 Marchandises 3 500 000
 Fournisseurs 1 000 000
 Autres dettes 2 500 000

La S.A reprend l’intégralité des actifs de BELO en s’engage à payer son passif
exigible. Par ailleurs, l’excédant de son apport sera porté au crédit de son compte
courant.

Les apports en numéraire sont libérés du minimum légal chez le notaire Me EDIMO
le 03/01/N qui les verse le même jour au compte bancaire de la société compte tenu
des honoraires pour 500 000 F CFA.

1) Passer les écritures de constitution et présenter le bilan d’ouverture.


2) Le 15 décembre N, la société appelle le 2 e et le 3e quarts et tous les
actionnaires versent les sommes dues à la banque. Passer les
écritures comptables.
3) Le 15 avril N+1, la société appelle le solde et tous les actionnaires
versent les sommes dues à la banque. Passer les écritures
comptables.
Solution
3. Cas des versements anticipés.

La société ayant appelé une fraction du capital, il peut arriver que certains
actionnaires décident de se libérer intégralement. On dira qu’ils ont fait un versement
anticipé de leur fraction du capital non appelé par la société. Cette fraction du capital
versée par anticipation sera porté au crédit du compte 4616 « actionnaires,
versements anticipés » et fera l’objet d’un apurement lors des prochains appels . Ainsi
:

 les écritures d’appel sont les mêmes ;


 lors de la libération, on constatera la fraction de l’anticipation

52 ou Banque ou notaire Fraction appelée +


anticipation
4711
4613 Actionnaire, capital souscrit appelé non versé Fraction appelée

4616 actionnaires, versements anticipés Fraction anticipée

Exemple : Une S.A est créée le 1er mars N au capital de 50 000 000 F CFA de valeur
nominale 20 000 F CFA constitué exclusivement des apports en numéraires. La société
appelle les deux premiers quarts à la constituions et les actionnaires versent les sommes
dues à la BICEC. Toutefois, un actionnaire détenant 800 actions décide de se libérer
intégralement.

4) Passer les écritures de constitution.


5) Le 05 octobre N, la société appelle le 3e quarts et tous les actionnaires
versent les sommes dues à la banque. Passer les écritures comptables.
6) Le 12 mai N+1, la société appelle le solde et tous les actionnaires versent
les sommes dues à la banque. Passer les écritures comptables.

Solution
4. Cas de défaillance.
La société ayant appelé une fraction du capital, il peut arriver que certains actionnaires ne se
libèrent pas à la date limite fixée par la société. Ils seront alors considérés comme défaillant.
Leurs actions seront retirées et vendues aux nouveaux acquéreurs. Après imputation des
frais et intérêts de retard, leurs comptes seront soldés. Les écritures comptables sont les
suivantes.

4. Paiement s’il y a lieu des frais de protêt pour constater la défaillance


6324 Honoraires Montant des honoraires

52 ou 57 Banque ou caisse Montant des honoraires

5. Constatation de la défaillance
4617 Actionnaire défaillant Montant de la
défaillance

467 Actionnaires, restant dû sur capital appelé Montant de la défaillance

6. Vente des titres

52 Banque Prix de vente

4617 Actionnaire défaillant Prix de vente

7. Imputation des fais et intérêt

4617 Actionnaire défaillant Montant frais +


intérêts

77 Intérêts montant des intérêts

781 Transfert des charges d’exploitation montant frais


8. Solde du compte de l’actionnaire défaillant.

Application : DELO, souscripteur de 1 500 actions de 10 000 F CFA d’une S.A, n’a pas
répondu à l’appel du 3e quart. La société constate sa défaillance le 15 mars N et vend ses
titres comme libérés de moitié à 4 700 F CFA l’une. Le solde de son compte lui est versé le
30 avril N après imputation des honoraires payés par chèque pour 15 000 et des intérêts de
retard de 10 000

T.A.F

a. Ecritures relatives à l’actionnaire défaillant


b. Déterminer le résultat de cette opération

Solution

 Constatation de la défaillance
4617 Actionnaire défaillant. 10 000 x ¼ x 1 500 = 3 750 000

467 actionnaires, restant dû sur capital appelé 3 750 000

 Paiement s’il y a lieu des frais de protêt pour constater la défaillance


6324. Honoraires 10 000

52 Banque 10 000

 Vente des titres


52 Banque 1 500 x 4 700 = 7 050 000

4617 Actionnaire défaillant. (Prix de vente) 7 050 000

 Imputation des fais et intérêt


461 Actionnaire défaillant 25 000
7
781 Transfert des charges 15 000
d’exploitation
77 intérêts 10 000

Débit 4617 Actionnaire défaillant Crédit

3 750 000 7 050 000

25 000

Sc : 3 275 000

7 050 000 7 050 000


 Résultat

1ere méthode

Sommes versées : 2/4 x 10 000 x 1 500 = 7 500


000
Sommes perçues - 3 275
000

Pertes 4 225 000

2e méthode

(3/4 x 10 000 x ¾ - 4 700) x 1 500 + 25 000 = 4 225 000


CHAPITRE IV :
AFFECTATION DE RESULTAT

En respect des dispositions de l’article 137 de l’AU portant D.S.C et GIE, à la clôture
de chaque exercice, le gérant ou le conseil d’administration ou l’administrateur
général selon le cas, établit et arrête les états financiers de synthèse conformément
aux dispositions de l’A.U portant organisation et harmonisation des comptabilités.

Conformément aux dispositions de l’article 140, ces documents sont adressés dans
les S.A, les SAS et les SARL, aux commissaires aux comptes 45 jours au moins
avant la date de l’assemblé générale ordinaire qui doit obligatoirement se tenir 6
mois après la clôture de chaque exercice et statuant entre autre sur les modalités de
l’affectation du résultat. L'assemblée générale décide donc de l'affectation du résultat
de l’exercice (n-1) au cours de l’exercice (n) dans le respect des dispositions légales
et statutaires27. Nous examinerons dans ce chapitre :
 affectation de résultat dans les SNC
 affectation de résultat dans les SARL, les SA et SAS.

L'assemblée générale décide de l'affectation du résultat dans le respect des


dispositions légales et statutaires.

I. AFFECTATION DU RESULTAT DANS LES SOCIETES DE PERSONNES

Les sociétés de personnes sont celles dans lesquelles les associés sont
solidairement et indéfiniment responsables des dettes sociales à l’exception des
commanditaires des SCS. Ainsi, seuls les statuts prévoient les modalités
d’affectation du résultat. Dans les sociétés de personnes, il n’est pas prévu de
réserve obligatoire.

A. Aspects fiscaux

Conformément aux dispositions de l’article 3 (3) du CGI, les sociétés de personnes


sont des assujettis à l’I.S par option. Cependant, il convient de distinguer le cas des
SNC au cas particulier des SCS.

1. Le cas des SNC.

La SNC est une société fiscalement transparente. La part de bénéfice revenant à


chaque associé doit être imposée à l’IRPP. Toutefois, l’opacité fiscale s’applique

27
Article 142 du l’A.U OHADA relatif aux D.S.C et G.I.E
lorsque la SNC a choisi à être imposé au régime de l’impôt sur les sociétés
conformément aux dispositions de l’article 3 (3) du CGI.

2. Cas particulier des SCS

Dans les SCS :

 seuls les commandités ont le statut des associés des SNC du fait
de leur responsabilités solidaires et indéfinies des dettes sociales.
Sauf le cas d’option de la SCS, la part de bénéfice revenant à ces
associés est imposée à l’IRPP ;
 la fraction du bénéfice revenant au commanditaire est soumise à
l’opacité fiscale. C'est-à-dire imposée à l’I.S.

B. Aspects comptables

Par souci d’une bonne lisibilité fiscale et comptable, retenons le cas spécifique d’une SNC
n’ayant pas opté pour le régime de l’impôt sur les sociétés d’une part, et le cas d’une SNC
ayant optés pour le régime de l’impôt sur les sociétés

1. Cas d’une SNC n’ayant pas opte pour le régime de l’impôt sur
les sociétés

Le bénéfice réalisé par les SNC est imposé à l’IRPP, on dit alors que la SNC est fiscalement
transparente. Cette transparence fiscale veut que la part de bénéfice de chaque associé soit
imposée dans ses mains en sa qualité de personne physique, dans la catégorie de BAIC,
conformément aux dispositions de l’article 69 du CGI qui fixe le barème de calcul de l’IRPP.
La base d’imposition est ainsi constituée :

 Pour le gérant : de sa part de dividende (part d’intérêt), la somme de ces


rémunérations perçues au cours de l’exercice ;
 Pour les autres associés : la part de dividende.

Application

La SNC A, B et C est constituée au capital de 1 000 000 F CFA divisé en parts sociales de
1 000 F CFA soit :

 Associé A : 500 parts


 Associé B : 300 parts
 Associé C : 200 parts
L’associé A est gérant et prélève mensuellement 250 000 FCFA à titre de sa
rémunération portée en charge.

D’ après les statuts, sur le bénéfice de l’exercice, après déduction d’une réserve
facultative de 10%, le solde sera reparti aux associés proportionnellement aux
apports.

Le résultat comptable de l’exercice 2012 s’élève à 10 500 000 et l’assemblé des


associés du 30 Avril 2013 a approuvé les comptes présentés par le gérant.

T.A.F

 Présenter le tableau de répartition de bénéfice ;


 Déterminer pour chaque associé sa base d’imposition à l’IRPP.

Solution

a. Tableau de répartition de bénéfice

Eléments Calcu Montant


ls
b. Base d’imposition à l’IRPP pour chaque associé

Elément à imposer Total Associé Associé A Associé A


A

NB : Les rémunérations mensuelles du gérant ont fait l’objet de la retenue à la source


mensuellement de l’IRPP au titre de revenus de salaires.

2. Cas des SNC ayant opte pour le régime de l’impôt sur les sociétés

L’option au régime de l’IS se traduit par les conséquences suivantes :

 la société devient fiscalement opaque, c’est à dire que la SNC devient


le redevable réel et supporte ainsi la charge fiscale ;
 la société s’acquitte d’IS dans les règles habituelles ;
 Il y a une double imposition fiscale : le bénéfice global est imposé à
l’IS au titre de l’impôt direct et supporté directement par l’entreprise
en sa qualité de personne imposable par option. Le dividende à payer
aux associés est imposé à l’IRCM dans le chapitre de l’IRPP et
retenu à la source par la société distributrice.
Application :

Reprenez l’exemple ci-dessus et :

 Présenter le tableau de répartition de bénéfice


 Passer les écritures de répartition en tenant compte de l’incidence fiscale.

Solution
a. Calcul du résultat net après impôt

Tableau de répartition de bénéfice


Elémen Calcu Montant
ts ls

b. Ecritures comptables
II. AFFECTATION DE RESULTAT DANS LES SARL, LES SA ET LES SAS

A la clôture d’un exercice, le résultat déterminé peut être une perte ou un bénéfice.
Ce qui nous permet d’examiner deux situations :

 affectation du résultat en cas de perte ;


 affectation du résultat en cas de bénéfice.

A. Affectation du résultat en cas de perte

Il s’agit dans ce cas de la perte comptable réalisée à la clôture de l’exercice et portée au


passif du bilan dans le compte 139 « résultat net : perte » précédé du signe moins qui vient
en diminution des capitaux propres. Au début de l’exercice suivant, cette perte est virée au
débit du compte 1309 « résultat net en instance d’affectation : perte. » par l’écriture
suivante :

13 Résultat net en instance d’affectation : Montant de la


perte
09
1 perte Résultat net : perte Montant de la
perte
3
9 Pour solde du compte crédité

L’AGO qui statue sur les modalités d’affectation du résultat peut décider de porter
cette perte à nouveau. On débitera le compte 1291 « perte nette à reporter » par le
crédit du compte 1309. La perte ainsi affectée sera déduite sur les résultats
bénéficiaires ultérieurs avant toute distribution conformément aux dispositions des
les articles 143 et 144 de l’AU portant droit des sociétés commerciales.

Application : Le résultat d’une SA est débiteur au 31/12/12 de 18 000 000 F CFA.


L’A.G.O des actionnaires réunie le 15/04/13 décide de porter ce résultat à nouveau.

T.A.F : Passer les écritures relatives à la clôture de l’exercice 2012, ainsi que celles
d’affectation du résultat.

Solution
B. Affectation du résultat en cas de bénéfice

Le bénéfice net après impôt de la société est porté en fin d’exercice au crédit du
compte 131 « résultat net : bénéfice. » Au début de l’exercice suivant, le solde de ce
compte est viré au crédit du compte 1301 « résultat en instance d’affectation :
bénéfice. »

L’AGO des actionnaires qui se réuni six mois au plus tard après la fin de l’exercice
au cours duquel ce bénéfice a été réalisé, statue sur les modalités de réparation du
bénéfice conformément aux dispositions des articles 143 et 144 de l’A.U OHADA.

1. Les réserves

Les réserves constituent la partie du bénéfice affectée durablement à l’entreprise soit


en respect des testes juridiques ou statutaires, soit par décision des organes
compétents. On distingue :

 les réserves obligatoires


 les autres réserves.

Les réserves obligatoires

Ce sont des réserves constituées en application des dispositions légales ou


statutaires. Il s’agit de la réserve légale et de la réserve statutaire.

La réserve légale

a. Définition

C’est un prélèvement effectué sur les bénéfices en vue de constituer un fonds de


réserve en application des dispositions légales. La réserve légale est le gage des
créanciers ; ainsi, les créanciers de la société sont garantis par ce patrimoine social.

b. L’assiette de prélèvement

La dotation à la réserve légale est de 10% au moins du bénéfice à repartir. La base


de calcul est le bénéfice à répartir (B.A.R) diminué le cas échéant des pertes
antérieures RAN. La base de calcul de la réserve légale est donc fonction du signe
du R.A.N antérieur :
 Cas du RAN antérieur est négatif ou débiteur : dans ce cas, la réserve
légale se calcule après déduction de la perte antérieure reportée à
nouveau. Réserve légale = (B.A.R – RAN déficitaire) x Taux de la
réserve légale ;
 Cas du RAN antérieur est positif ou créditeur : dans ce cas, la réserve
légale se calcule directement sur le montant du B.A.R. Réserve légale
= B.A.R x Taux de la réserve légale

c. Plafond de la réserve légale

Le prélèvement ou la dotation à la réserve légale cesse d’être obligatoire lorsque son


montant cumulé atteint 1/5 ou 20% du capital social.

Application
Une SA au capital de 50 000 000 F CFA dont 35 000 000 F CFA non appelé a
réalisé au 31/12/2012 un bénéfice net après impôt de 8 000 000 F CFA.

T.A.F : Calculer la réserve légale dans les trois cas suivants :

Solution

1er cas : Extrait du bilan arrêté au 31/12/2012

 Réserve légale 8 000 000 F CFA


 R.A.N créditeur 500 000 F CFA

2ième cas : Extrait du bilan arrêté au 31/12/2012 Solution

 Réserve légale 8 000 000 F CFA


 R.A.N débiteur - 500 000 F CFA

3ième cas : Extrait du bilan arrêté au 31/12/2012

 Réserve légale 9 300 000 F CFA


Solution
 R.A.N créditeur 500 000 F CFA
La réserve statutaire
C’est une réserve constituée en application des dispositions statutaires.

Les autres réserves


On peut citer : la réserve facultative, les réserves diverses, etc.

NB : Les réserves et les provisions réglementées font partie des ressources propres
de l’entreprise. La différence entre ces notions tient à leur forme :

 la dotation des provisions réglementées est effectuée à la clôture de l’exerce


sous la responsabilité du comptable ;
 la dotation des réserves résulte d’une délibération de l’AGO.
2. Le report à nouveau créditeur de l’exercice

Il s’agit d’une partie de bénéfice dont la distribution est différée par les organes
compétents statuant sur les comptes de l’exercice.

3. Le bénéfice distribuable

Il est constitué du bénéfice de l’exerce diminué des pertes antérieures (RAN


débiteur), de la réserve légale, statutaire et autres réserves, augmenté du RAN
antérieur créditeur.

B.A.D = B.A.R – R.A.N antérieurs débiteurs – les réserves + R.A.N antérieur


créditeur.

4. Le dividende

définition

Le dividende est le produit des actions ou des parts sociales (part d’intérêt) revenant
aux actionnaires ou aux associés en leur qualité d’actionnaire ou d’associé. C’est la
quotte part de bénéfice revenant à chaque associé ou actionnaire.

Le montant du dividende

Le dividende des actions comprend le premier dividende et second dividende

a. Le premier dividende
Encore appelé intérêt statutaire, c’est la rémunération du capital investi. Ainsi,
conformément aux dispositions de l’article 145 de l’AU, les statuts peuvent prévoir
l’attribution d’un premier dividende qui est calculé sur le montant du capital libéré et
non-amorti (remboursé) au taux fixé par les statuts.

b. Le second dividende
Encore appelé superdividende ou dividende complémentaire, c’est la rémunération
du risque que prend l’associé en investissant dans l’entreprise. Son montant est
identique pour toutes les actions ou parts, qu’elles soient totalement libérées ou non,
remboursées ou non.

Dividende = intérêt statutaire (premier dividende) + superdividende (second dividende)

Exemple :

Une SA est constitué le 15 mars 2011 au capital de 60 000 000 F CFA (actions de
10 000 F CFA) dont 2 000 actions d’apport. Les apports en numéraire sont libérés du
minimum légal à la souscription, du 2 ième quart le 1er Juillet 2012 et du 3ième quart le
1er octobre 2012.

T.A.T :

 déterminer pour l’exercice 2012, le montant de l’intérêt statutaire au taux de


5% ;
 déterminer pour l’exercice 2012, le montant du superdividende sachant que le
dividende par action est de 900 F CFA.

Solution

Calcul du 1er dividende

Calcul du 2e dividende
Incidence fiscale des dividendes

Au sens des dispositions de l’article 36 du CGI, les dividendes sont des produits des
actions. De ce fait, ils font l’objet à la retenue à la source d’IRCM au taux de 16,5%.
Au moment de leur paiement.

Le paiement des dividendes

Conformément aux dispositions de l’article 146 de l’AU, les modalités de paiement


des dividendes sont fixées par l’AGO. Ainsi, la mise en paiement des dividendes doit
avoir lieu dans un délai de maximum de neuf mois après la clôture de l’exercice.
Toutefois, la prolongation de ce délai peut être accordée par le président du tribunal
de la juridiction compétente.

5. Tableau de répartition et écritures comptables

Le tableau de répartition de bénéfice est un document qui retrace le processus de répartition


adopté par l’A.G.O. Le schéma est le suivant

Bénéfice net à affecter

- RAN antérieur débiteur


- Réserve légale au taux de 10%
- Réserves statutaires et Autres réserves
+ RAN antérieur créditeur

= Bénéfice distribuable

- Premiers dividendes
- Second dividende
= RAN de l’exercice

Le tableau de répartition consiste à envisager plusieurs situations :

 le RAN antérieur est négatif ;


 la réserve légale est complémentaire ;
 le capital est inégalement libéré ;
 il existe des actions amorties ;
 il existe des dividendes prioritaires ou privilégiés.
Le R.A.N antérieur est négatif

Le problème à résoudre dans ce cas est la base de calcul de la réserve légale. En


application des dispositions de l’article 346 de l’AU OHADA 28, la base de calcul de la
réserve légale est le bénéfice net diminué du montant des pertes antérieures.

Application

Le bénéfice net d’une S.A au 31/12/2012 est de 6 800 000 FCFA. Les statuts
prévoient que sur le bénéfice de l’exercice, il sera prélevé :

 une dotation à la réserve légale conformément à la loi ;


 un intérêt statutaire de 6% aux actions
 le surplus après dotation des fonds de réserves jugés utile par l’AGO
reviendra aux actionnaires à titre de superdividende. L’exercice antérieur
s’était soldé par une perte comptable de 800 000 F CFA reportée à nouveau.
:

 Etablir le tableau de répartition de bénéfice sachant qu’il a été décidé d’une


dotation de 2 700 000 F CFA à la réserve de prévoyance et 200 000 au report
à nouveau. Le capital social entièrement libéré et non amorti est de
20 000 000 F CFA (actions de 10 000 F CFA)
 Passer les écritures de répartition (tenir compte de l’incidence fiscale)

Solution

28
Article 346 : La répartition des bénéfices s'effectue conformément aux statuts, sous réserve des
dispositions impératives communes à toutes les sociétés. A peine de nullité de toute délibération
contraire, il est pratiqué sur le bénéfice de l'exercice diminué, le cas échéant, des pertes antérieures,
une dotation égale à un dixième au moins affectée à la formation d'un fonds de réserve dit " réserve
légale ". Cette dotation cesse d'être obligatoire lorsque la réserve atteint le cinquième du montant du
capital social.
La réserve légale est complémentaire : art 346 de l’AU
D’après les dispositions de l’article 346 de l’AU portant D.S.C et GIE, la dotation à la
réserve légale cesse d’être obligatoire lorsque son montant cumulé à atteint 1/5 ou
20% du capital social.

Application

L’extrait du bilan d’une SA présente au 31/12/N les soldes suivants

Capital social (actions de 10 000 F CFA) 200 000 000

Réserve légale 39 300 000

Autres réserves 30 000 000

R.A.N - 2 500 000

Résultat net après impôt 32 500 000

Extrait des statuts :

Il sera attribué sur le bénéfice de l’exercice un intérêt statutaire de 5% aux actions


libérées et non amorties.

Extrait du procès verbal de l’A.G.O du 15/06/N+1 :

 dotation d’un fonds réserve facultative pour un montant de 7 200 000 F CFA
 attribution aux actions d’un dividende brut par action multiple de 80
immédiatement inférieur et dotation d’un R.A.N possible.

: Etablir le tableau de répartition de bénéfice


Solution

CALCULS PRELIMINAIRES
1. réserve légale
Plafond : 200 000 000 x 20% = 40 000 000
Réserve légale : 30 000 000 x 10% = 3 000 000
Cumul : 3 000 000 + 39 300 000 = 42 300 000 > au
plafond
Dotation : 40 000 000 – 39 300 000 = 700 000

2. Dividende
Dividende théorique : 22 100 000
Dividende théorique par action : 22 100 000 / 20 000 1 105 F CFA

Multiple de 80 = 1 105 / 80 = 13,8125, soit 13


Dividende réel par action : 80 x 13 = 1 040
Dividende réel total : 1 040 x 20 000 = 20 800 000
R.A.N : 22 100 000 – 20 800 000 = 1 300 000
Intérêt statutaire :200 000 000 x 5% 10 000 000
SD : 20 800 000 – 10 000 000 = 10 800 000

Il existe des actions inégalement libérées

Le problème à résoudre est relatif au calcul des intérêts statutaires qui, par sa
définition est la rémunération du capital investi. On retient donc que :

 l’intérêt statutaire doit être calculé exclusivement sur la fraction du capital


libéré et non amorti ;
 les versements anticipés ne peuvent bénéficier de l’intérêt statutaire que si les
statuts ou une décision de l’A.G.O le permet ;
 le superdividende doit être identique pour toutes les actions, il est donc versé
à toutes les actions libérées ou non, amorties ou non.

Application
Au 31/12/N, le capital de la MITCAM SA est de 50 000 000 F CFA (actions de 10 000
F CFA) dont 2 000 actions d’apport. Les apports en numéraire ont été libérés du 1/4
depuis plus de deux ans, du 2 e quart le 1er mars de l’année N et du 3 e quart le 1er
octobre de l’année N ; à cette date, un actionnaire détenant 1 000 actions s’est libéré
intégralement. Par ailleurs, l’actionnaire BANG détenteur de 800 actions est déclaré
défaillant.

Il ressort du procès verbal de l’A.G.O du 15 mai N+1 qui délibère entre autre sur le
projet d’affectation du bénéfice de l’exercice écoulé arrêté à 12 000 000 F CFA net
d’impôt :

 dotation à la réserve légale conformément à la loi ;


 Intérêt statutaire de 6% aux actions libérées et non amorties ainsi qu’aux
versements reçus par anticipation ;
 Sur le solde, dotation d’une réserve facultative de 3 580 000 F CFA ;
 Le solde, après dotation d’un R.A.N, reviendra aux actionnaires à titre de
superdividende. Le dividende brut par action est fixé à 1 360 F CFA

: Etablir le tableau de répartition de bénéfice et passer les écritures


comptables (tenir compte de l’incidence fiscale)

Solution

CALCULS PRELIMINAIRES
1.Intérêts statutaires

Actions d’apport : 10 000 x 2000 x 6% = Apports en numéraires libérés
1 200 000
depuis

plus d’un an 10 000 x 1/4 x 3 000 x 6% =450 000

Apports en numéraires libérés depuis


10 mois 10 000 x 1/4 x 3 000 x 6% x 10/12 =375 000

Apports en numéraires libérés depuis


3 mois 10 000 x ¼ x (3 000 – 800) x 6% x 3/12 =82 500

Versements anticipés :
10 000 x ¼ x 1 000 x 6% x 3/12 =112 500

2 220 000

2.calcul du Superdividende
Intérêt statutaire par action : 10 000 x 6% = 600
SD part action : 1 360 – 600 = 760
SD total : 760 x 5 000 = 3 800 000

3.montant du R.A.N
R.A.N : 5 000 000 – 3 800 000 = 1 200 000
Il existe des actions amorties

L’amortissement du capital consiste à rembourser par anticipation le capital aux


actionnaires au moyen des réserves. Les actions ainsi complètement remboursé
sont appelées actions de jouissance. Ainsi, ces actions de jouissance perdent le droit
à l’intérêt statutaire mais conservent cependant le droit au superdividende.

Application

Le capital de 40 000 000 F CFA (actions de 40 000 F CFA) d’une SA est constitué
des actions suivantes :

 400 actions A amortis des ¾ ;


 300 actions B libérées et non amortis ;
 300 actions C émises le 01/04/N et libérées du minimum légal, le 2 ième quart
ayant été libéré le 01/07/N.
Les statuts prévoient l’attribution aux actions un intérêt statutaire annuel de 6% du
capital libéré et non amorti. L’AGO du 10 mai N+1 statuant sur l’affectation du
bénéfice de l’exercice clos le 31/12/N a notamment fixé le dividende des actions B à
5 000 F CFA.

: déterminer dans un tableau, le montant de dividende brut et net par action


de chaque catégorie de titre ainsi que le montant du dividende total à payer
par catégorie d’action.

Solution

dividende Actions A Actions B Actions


C
calcul montan calcul montan calcul montant
t t
Intérêt Stat ¼ (40 000 x 6 40 000 x 6% 2 400 40 000 X 6% X 4
6%) 0 9/12 5
0 0
40 000 x 6% X
6/12 3
0
0
7
5
0
SD : 5 000 – 40 000 x 6% 2 600 2 600 2 600

Dividende brut / action 3 200 5 000 3 350

IRCM 16,5% 528 825 552,


75
Dividende net / action 2 672 4 175 2
797,25
Nombre d’action 400 300 300
Dividende à verser 1 068 1 252
800 500
Il existe des dividendes prioritaires

Les statuts de certaines sociétés prévoient de servir un dividende prioritaire à des


actions privilégiées ou des actions sans droit de vote.

Les actions privilégiées ou actions de priorité

Ce sont celles qui confèrent à leur titulaire un ou plusieurs avantages par rapport aux
autres actions. Elles sont habituellement crées quant une société doit augmenter son
capital alors que sa situation financière n’est pas bonne. L’octroie des privilèges aux
actions nouvelles est un moyen qui permet de convaincre les souscripteurs qui
seraient insensibles par la perspective des bénéfices insuffisants ou inexistants.
L’avantage attribué aux actions privilégiées peut être le suivant :
 le droit à un dividende prioritaire c’est à dire un intérêt statutaire servi aux
actions privilégiées par préférence aux actions ordinaires qui peuvent se voir
priver du dividende si le bénéfice de l’exercice est insuffisant.
 l’octroie d’un dividende cumulatif si l’insuffisance du bénéfice de l’exercice ne
permet pas de verser l’intégralité de l’intérêt statutaire aux actions privilégiées,
le solde impayé leur sera versé sur les bénéfices des exercices suivants avant
toute distribution aux actions ordinaires.

Les actions à dividendes prioritaires sans droit de


vote

Les titulaires de ses actions jouissent d’une priorité par rapport à toutes les autres
actions (privilégiées ou ordinaires) pour la distribution des intérêts statutaires.

Ce dividende prioritaire est partiellement cumulatif. En effet, si le bénéfice d’un


exercice ne permet pas de leur verser intégralement, la fraction non payée est
reportée sur les exercices ultérieurs dans la limite de trois exercices suivants.

Le bénéfice distribuable d’un exercice est dont affecté en suivant l’ordre des priorités
suivantes :

 dividendes prioritaires des exercices N-3, N-2, N-1 qui resteraient encore à
verser ;
 dividende prioritaire au titre de l’exercice N ;
 1er dividende des actions privilégiées et des actions ordinaires s’il en reste
encore de bénéfice.
 dotation des réserves libres et ou des superdividendes de l’ensemble des
actions.
Les avantages cités ci – dessus sont la contre partie de la privation du droit de vote.
Ces dispositions permettent ainsi aux sociétés par action de renforcer leur fonds
propre sans compromettre le pouvoir des actionnaires.

Application : Le capital d’une SA est divisé en 800 actions ordinaires et 200 actions
à dividende prioritaire sans droit de vote.

La valeur nominale des actions est 10 000 F CFA. Les statuts attribuent aux actions
ordinaires un 1er dividende dont le taux est de 5% et aux actions prioritaires, un 1 er
dividende au taux de 7,5%.

L’exercice N-1 s’est soldé par une perte de 400 000 F CFA qui a été reportée à
nouveau et les dividendes prioritaires n’ont pas pu être servis. Le bénéfice net après
impôt de l’exercice N est de 2 400 000 F CFA.

L’AGO décide qu’après paiement du 1er dividende, il sera versé un superdividende


de 1 000 F CFA par action et d’affecter le reste au R.A.N

: présenter le tableau de répartition de bénéfice

Solution
CHAPITRE V :
AUGMENTATION DU CAPITAL

Les opérations d’augmentation du capital sont des mesures de financement ou de


restructuration des entreprises.

Dans les S.A et conformément aux dispositions de l’article 564 l’AU portant DSC et
CIE, l'assemblée générale extraordinaire (A.G.E) est seule compétente pour décider
ou, le cas échéant, autoriser une augmentation de capital, sur le rapport du conseil
d'administration ou de l'administrateur général, selon le cas, et sur le rapport du
commissaire aux comptes.
Dans les SARL, les modifications de statut sont décidées par les associés
représentant au moins les ¾ du capital social 29. Toutefois, une augmentation du
capital par incorporation est décidée par les associés représentant la moitié du
capital social30.

I. APPELS JURIDIQUES

Il s’agit des formalités juridiques qui s’imposent lors des opérations d’augmentation
du capital. Ce sont :

 réunion d’une assemblée générale extraordinaire qui délibère sur les


propositions du conseil d’administration ;
 dépôt au greffe du tribunal de la 1ère instance d’une copie du procès verbal
de la réunion ;
 Insertion d’un avis dans un journal d’annonce légale ;
 modification au RCCM et des statuts compte tenu du principe de fixité du
capital social.

II. ASPECTS FISCAUX

L’opération d’augmentation de capital entraîne les conséquences fiscales qui seront


développées dans le cours du droit d’enregistrement.

29
Article 358 de l’A.U révisée
30
Article 360 de l’A.U révisée
III. MODALITES PRATIQUES D’AUGMENTATION DU CAPITAL

Au sens de l’article 562 de l’AU portant DSC et CIE, le montant du capital peut être
augmenté soit par émission d'actions nouvelles, par majoration du montant nominal
des actions existantes, par compensation avec des créances certaines, liquides et
exigibles sur la société, par incorporation de réserves, bénéfices ou primes
d'émission, apport en nature. Nous examinerons sans ce chapitre, les opérations
d’augmentation de capital par :

 apports nouveaux en numéraire ou en nature ;


 incorporation des réserves ;
 Double augmentation du capital ;
 conversion des obligations en action ;
 Conversion des créances du fournisseur en action

A. Augmentation de capital par apports nouveaux


Il peut s’agir :

 des apports nouveaux en numéraire ;


 des apports nouveaux en nature.

1. Augmentation Du Capital Par Apports Nouveaux en Numéraire

Principes juridiques
C’est une opération qui répond aux problèmes de financement exprimés par
l’entreprise. Ainsi :

 le capital ancien doit être intégralement libéré (article 572 de l’AU OHADA) ;
 Dans les SA, les actions nouvelles en numéraire doivent obligatoirement être
libérées, lors de la souscription d’un quart au moins de leur valeur nominale.
La prime d’émission doit être intégralement libérée à la souscription (article
604 de l’AU OHADA). Dans les SARL, les apports en numéraire doivent être
libérés lors de la souscription au moins de moitié ;
 Dans les SA, la libération du capital restant dû doit intervenir en une ou
plusieurs fois sur appel du conseil d’administration ou de l’administrateur
unique dans un délai de trois ans à compter du jour où l’augmentation du
capital est réalisée (article 605 de l’AU OHADA). Dans les SARL, le capital
restant dû doit être libéré dans un délai de deux (2) ans à compter du jour où
Université de Douala. Faculté des Sciences Juridiques et de Politiques. Master II en Fiscalité Appliquée

l’opération d’augmentation du capital est devenue effective (article 361-1 de


l’AU OHADA révisé)

Prix et Prime d’émission


Conformément à l’article 563 du DSC, les actions nouvelles sont émises soit à la
valeur nominale, soit à la valeur nominale majorée d’une prime d’émission.

Lorsque les actions sont émises à leur valeur nominale, on dit qu’elles sont émises
au pair. Dans le second cas, on dira que les actions sont émises au prix d’émission.

Prix d’émission

Lorsque sont souscripteurs seuls les anciens actionnaires dans la proportion des
actions anciennes détenues par chacun, il n’y a pas de problème d’émettre les
actions au pair. Mais lorsqu’ interviennent les nouveaux actionnaires, ils auront droit
aux réserves antérieurement constituées en leur absence. Situation qui défavorise
les anciens actionnaires. Pour établir cet équilibre, les actions nouvelles doivent être
émises à un prix compris entre la valeur nominale et la valeur mathématique de
l’action avant augmentation du capital. C’est ce prix qui appelé « prix d’émission ou
prix de vente »

Conformément à l’article 588 du DSC, le prix d’émission doit être fixé par l’AGE sur
rapport du conseil d’administration. On retient donc l’encadrement suivant
correspondant à la limite extrême du prix d’émission :

Vo (Valeur nominale de l’action) < PE < ou = VM avant augmentation

Prime d’émission

Prime d’émission = Prix d’émission - Vo (Valeur nominale de l’action)

Cette prime d’émission est exigible en totalité à la souscription même si les versements sont
fractionnés. Ayant un caractère de réserve, elle appartient exclusivement aux actionnaires et
est portée au crédit du compte 1051 «Prime d’émission »

Exemple

Une S.A au capital de 10 000 000 F CFA (actions de 10 000 F CFA) augmente son capital
en émettant 500 actions nouvelles au prix de 12 000 F CFA l’une.

T.A.F : Déterminer le montant de la prime d’émission par action et globale


Cours de comptabilité des sociétés. Enseignant : Claude KOMBOU 48
Université de Douala. Faculté des Sciences Juridiques et de Politiques. Master II en Fiscalité Appliquée

Valeur comptable et valeur mathématique du titre

Valeur comptable de l’action (VC/action)

C’est la valeur bilancielle du titre à la clôture d’un exercice comptable. Elle est
déterminée à partir d’un bilan comptable.

Situation Nette Comptable (SNC)


VC/action =
Nombre d’action (N)

SNC = (Total actif – Actif fictif) – Passif exigibles


(Dettes à LMT + Dettes à CT)
SNC = Capitaux propres - Actif fictif (charges immobilisées)

Valeur Mathématique de l’action (VM/action)

C’est valeur du titre qui tient compte de la situation des valeurs des éléments d’actifs
et passif sur le marché.

Situation Nette Réelle (SNR)


VC/action =
Nombre d’action (N)

 SNR = (Total actif – Actif fictif) – Passif exigibles


(Dettes à LMT + Dettes à CT) + ou – value d’évaluation
 SNR = Capitaux propres - Actif fictif (charges immobilisées) + ou –
value d’évaluation.

Exemple : Le bilan d’une S.A se présente ainsi qu’il suit au 31/12N (actions de 10 000 F CFA):

 Frais 2 000 000  Capital 50 000 000


d’établissement
 Terrain 15 000 000  Réserves 9 000 000
 Bâtiment 30 000 000  R.A.N 7 500 000
 Titres de partic. 18 000 000  Dettes à LMT 16 000 000
 Matériel 25 000 000  Fournisseurs 12 000 000
 Stocks 10 000 000  Dettes sociales 3 000 000
 Créances 5 000 000  Dettes fiscales 4 500 000
 Trésorerie 3 500 000  Créditeurs divers 6 000 000

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108 000 000
108 000 0000

Cours de comptabilité des sociétés. Ens


Université de Douala. Faculté des Sciences Juridiques et de Politiques. Master II en Fiscalité Appliquée

Après expertise, le fonds de commerce est évalué à 10 000 000 F CFA, le bâtiment
à 35 000 000 F CFA et les créances à 3 500 000 F CFA.

T.A.F : Déterminer la valeur bilancielle et la VM de l’action.

Solution

a. Situation nette comptable

b. VC/action =

c. Situation nette Réelle

d. VM/Action =

Le droit préférentiel de souscription (D.P.S)

Conformément à l’article 573 du DSC, la loi accorde aux anciens actionnaires, le


droit de souscrire avant toute autre personne à l’émission des actions nouvelles. Ce
droit qui est attaché à chaque action ancienne et matérialisé par un coupon est
appelé droit préférentiel de souscription. L’article 574 de du DSC précise que ce droit
est négociable ou cessible.

Utilité du D.P.S

L’exercice du D.P.S permet à l’actionnaire ancien de compenser la perte sur les actions
anciennes du fait de la baisse de valeur de l’action après augmentation du capital : VM1 (VM
avant augmentation) – VM2 (VM après augmentation)

Calcul du nombre de droit

Le nombre de droit ou quotité représente le nombre d’actions anciennes qu’il faut disposer
pour souscrire légalement à une action nouvelle.

Cours de comptabilité des sociétés. Enseignant : Claude KOMBOU 5


Posons :
N
N = Nombre d’actions anciennes
Quotité =
N’ = Nombre d’actions nouvelles
N’

Exemple :

Une S.A au capital de 10 000 000 F CFA (actions de 10 000 F CFA) augmente son
capital en émettant 500 actions nouvelles au prix de 12 000 F CFA l’une.

T.A.F : Calculer le nombre de droit

Solution : Quotité 1 000 / 500 = 2 droits (dans le cadre de cette opération


d’augmentation du capital, il faut disposer de deux actions anciennes pour souscrire
à une action nouvelle)

Calcul du DPS

Cas simples

a. Position d’un ancien actionnaire

La valeur du DPS s’analyse comme la compensation de la perte sur les actions


anciennes. Ainsi, le DPS représente la différence entre la valeur maths avant
augmentation et la valeur maths après augmentation.

Posons :
VM1 = valeur maths avant augmentation

VM2 = valeur maths après augmentation DPS = VM1 – VM2

Exemple : Une SA au capital de 20 000 000 (actions de 10 000 F CFA) augmente


son capital en émettant 500 actions nouvelles au prix de 14 000 F CFA l’une. La
situation nette avant cette opération est de 34 000 000 F CFA.

: Déterminer le montant de la valeur théorique du DPS


 FORMULATION
Posons :

 C = valeur maths avant augmentation


 PE = prix d’émission
 N = nombre d’action ancienne
 N’ = nombre d’action nouvelle

N’ (C – PE)

DPS =

N + N’

Exemple

b. Position d’un nouvel actionnaire qui achète les


droits

La valeur du DPS est fonction de la quotité.

(DPS) + PE = VM2

N’

Exemple

DPS et cas particulier


a. Influence des frais divers

Lorsque la VM2 tient compte des frais divers d’augmentation du capital, le calcul de
la valeur théorique du DPS en est influencé. La formule ci-dessus devient :

N’ (C – PE’)

DPS =

N + N’

Avec PE’ = PE – F (frais divers par action)

Reprendre l’exemple ci-dessus en retenant que les frais divers d’augmentation du


capital s’élèvent à 100 000 F CFA et calculer la valeur théorique du DPS.

Solution
PE’ = 14 000 – (100 000/500) = 13 800

500 (17 000 - 13 800)

Exemple : DPS = DPS = 640 F CFA

2 000 + 500

b. Il existe des actions émises sans droit au vote

Au sens des dispositions de l’article 586 de l’AU OHADA du DSC, l’AGE peut décider
de supprimer totalement ou partiellement le DPS sur la base des considérations
financières. Dans ce cas, la formule du DPS devient :

(N’-n) (C – PE’)

DPS = n = Nombre d’actions crées sans droit.

N + N’

Exemple : Une SA au capital de 20 000 000 (actions de 10 000 F CFA) augmente son
capital en émettant 500 actions nouvelles au prix de 14 000 F FA l’une dont 200 actions
émises sans droit. La situation nette avant cette opération est de 34 000 000 F CFA.
Souscription irréductible et réductible

A la souscription d’actions nouvelles, si tous les anciens actionnaires usent de leur


droit, les actions nouvelles sont souscrites à concurrence des actions anciennes, on
parle alors de souscription à titre irréductible.

Par contre, certains actionnaires peuvent refuser d’exercer leur droit, le reste d’action
à souscrire doit être partagé à ceux qui en veulent encore et qui en ont fait la
demande proportionnellement aux nombre d’action ancienne détenu par chacun, on
parle alors de souscription à titre réductible.

Aspect comptable dans les livres de la société émettrices.

A la souscription des actions nouvelles, les écritures comptables sont passées en


deux étapes :

a. Constatation de la promesse d’apport

1 « Actionnaire capital souscrit non appelé » (Cap. non appelé)


0
9
46 « Associé, versement reçu sur aug. Du capital » (Fraction appelé +
15 Pm)
10
11 « Capital souscrit non appelé » (cap. Non appelé)
10 « Capital souscrit non appelé » (Cap.
12 Appelé)

1051 « Prime d’émission » (Montant de la Pm)

b. Réalisation des apports

52 ou 57 « Trésorerie » (Montant reçu)

8311 « Frais d’augmentation »

4615 « Associé, versement reçu sur aug. Du capital » (Fraction appelé + Pm)

 Immobilisation s’il y a lieu des frais 20. par le crédit de 848 « transfert de charge
H.A.O
 Régularisation des comptes : 1012 par le crédit de 1013.
c. Appels ultérieurs

 Constatation de l’appel

1011 « Capital souscrit non appelé » (Fraction du capital appelé)

1012 « Capital souscrit non appelé » (Fraction du capital appelé)

 Constatation de l’exigibilité

467 « Actionnaire, Restant dû sur capital appelé »

109 « Actionnaire capital souscrit non appelé »

 Constatation de la libération

52 ou 57 « Trésorerie » (Montant reçu)

467 « Actionnaire, Restant dû sur capital appelé »

 Réorganisation des comptes

1012 « Capital souscrit non appelé »

1013 « Capital souscrit appelé, non amorti »

Application

L’AGE d’une SA au capital de 50 000 000 (actions de 10 000 F CFA) réunie en date
du 15/01/N décide d’augmenter le capital de la société en émettant 1000 actions
nouvelles au prix de 12 000 F FA l’une. La situation nette avant cette opération est
de 75 000 000 F CFA.

T.A.F

1. Passer les écritures d’augmentation du capital sachant qu’il a été décidé


d’appeler le minimum légal et les sommes sont disponibles au compte
bancaire de la société le 31/01/N compte tenu des frais d’augmentation qui se
sont élevés à 620 000 F CFA HT et 132 000 F CFA de TVA.
2. Le 01/11/N+1, le conseil d’administration appelle le 2e et le 3e quats et les
sommes sont disponibles le 02/12/N+1 au compte bancaire de la société.
Passer les écritures d’appel et libération correspondante.

Solution
Incidences comptables dans les livres de l’actionnaire qui participe à
l’augmentation du capital.

L’actionnaire qui souscrit aux opérations d’augmentation du capital reçoit en


contrepartie des actions qu’il doit inscrire au débit du compte :

 26 « titres de participation » lorsque le pourcentage de participation est


supérieur ou égal à 10% ;
 274 « titres immobilisés » lorsque le pourcentage de participation est
inférieur à 10% sans que l’actionnaire ait l’intention de céder ces titres ;
 502 « actions » lorsque le pourcentage de participation est inférieur à 10%
avec l’intention pour l’actionnaire de céder ces titres dans une brève
échéance.

NB : Le montant des versements restant à effectuer sur les actions non libérées sont
portés au crédit du compte 472 « versement restant à effectuer sur titres non-
libérés »

Valeur d’entrée des actions dans le patrimoine

Contrairement aux titres de placement qui entrent dans le patrimoine au prix d’achat,
les actions sont inscrites dans le bilan au coût d’achat, c’est à dire au prix d’achat
augmenté des frais sur achat.

Souscription des actions

Rappelons qu’il peut arriver qu’un actionnaire achète ou non, des droits lors de la
souscription des actions nouvelles.
a. L’actionnaire exerce exclusivement les droits
qu’il détient

Exemple N° : L’actionnaire BELLA a souscrit 5 000 actions lors de l’augmentation


du capital réalisée par la SA XCAM en utilisant uniquement ces droits attachés à
10 000 actions anciennes détenues et représentant 40% du capital de cette société
avant augmentation.

Les actions de nominales 15 000 F CFA sont émises à 18 000 F CFA par la SA
XCAM et sont libérées du minimum légal au compte bancaire de la société.

: Passer les écritures d’acquisition des titres chez l’actionnaire BELLA.

Solution
 Valeur des actions souscrit : 5 000 x 18 000 = 90 000 000
 Prime d’émission par action : 18 000 – 15 000 = 3 000
 Versement effectué (1/4 x 15 000 + 3 000) x 5 000 = 33 750 000 (ou) :

 Capital souscrit et libéré : 15 000 x ¼ x 5 000 = 18 750 000


 Prime d’émission versée : 5 000 x 3 000 = 15 000 000
 Versement effectué 33 750 000
 Versement restant à effectuer : ¾ x 15 000 x 5 000 = 56 250 000

26. Titres de participations 90 000 000


521 Banque 33 750 000
472VRE/TNL 56 250 000
Souscription de 5 000 actions

Exemple 2 : Reprendre l’application ci-dessus sachant que les frais de souscription


des actions nouvelles (marché financier) payés en espèce se sont élevés à
2 385 000 TTC

Solution

 Frais HT = 2 385 000 / 1.1925 = 2 000 000


 Coût d’achat des actions souscrit : 5 000 x 18 000 + 2 000 000 = 92 000 000

26. Titres de participations 92 000 000


4454 TVA/Sces 385 000
521 Banque 33 750 000
571 Caisse 2 385 000
472VRE/TNL 56 250 000
Souscription de 5 000 actions

b. Cas où l’actionnaire achète les droits de souscription.

C’est le cas le plus courant d’un nouvel actionnaire qui, pour souscrire à une action
nouvelle, doit acheter les droits à un ancien actionnaire qui refuse d’utiliser ses
droits.

Exemple : La SA YCAM au capital de 50 000 000 F CFA (actions de 10 000 F CFA)


augmente son capital en émettant 2 000 actions nouvelles au prix de 14 000 F CFA.
La VM1 est de 18 000 F CFA et les apports sont libérés des 2/4 à la souscription. Un
nouvel actionnaire DICO qui achète les droits, souscrit à 800 actions nouvelles.

: Passer les écritures comptables dans les livres de DIFO.

Solution :

1) Calcul de la VM2
 SN avant aug : 5 000 x 18 000 = 90 000 000
 Apports nouveaux : 2 000 x 14 000 = 28 000 000
 SN après aug : 118 000 000
 VM2 : 118 000 000 / (5 000 + 2 000) = 16 857 F CFA

2) DPS : 18 000 - 16 857 = 1 143 F CFA


3) Il faut 5 doits pour 2 actions nouvelles, soit une quotité de 5/2.
4) Nombre de droits nécessaires pour la souscription de 800 actions nouvelles :
5/2 x 800 = 2 000 droits
5) Valeur d’acquisition des droits : 2 000 x 1 143 F CFA = 2 286 000 F CFA
6) Valeur d’acquisition des titres : (800 x 14 000) + 2 286 000 = 13 486 000 F
CFA
7) Montant versé : (2/4 x 10 000 + 4 000) x 800 + 2 286 000 = 9 486 000
8) Capital restant : 2/4 x 10 000 x 800 = 4 000 000
9) Ecritures comptables

26. Titres de participations 13 486


000
521 Banque 9 486 000
472VRE/TNL 4 000 000
Souscription de 800 actions

Remarque
 Lorsqu’un actionnaire utilise ses droits détenus pour la souscription des titres
nouveaux, il ne les achète pas. Ainsi, la valeur de ces droits n’est pas prise en
compte pour la détermination du coût d’achat des titres.
 Par contre, lorsqu’un actionnaire achète des droits pour la souscription des
actions nouvelles, la valeur des doits d’acquisition est un élément du coût
d’achat des titres.

La vente des droits de souscription

L’actionnaire qui ne désire pas utiliser ses droits doit les céder. Selon le droit
comptable OHADA, la cession de ces droits s’assimile à la vente des titres. On
constatera dont :

 La sortie des droits : 816 / 26 ou 27 de la VNC


 La cession : 48 ou 57 ou 52 / 826.

2. Augmentation du capital par apport en nature

Aspect juridique
 Les actions d’apport sont libérées intégralement à la
souscription ;
 Respect des formalités de publicités d’augmentation du capital ;
 Modification des statuts et du RCCM.

Aspects Fiscaux : voir cours de droit d’enregistrement


Aspect comptable

 on procède à l’évaluation des biens apportés à leur valeur vénale ;


 Il est en suite déterminé la VM1 de la société absorbante ;
 on détermine le nombre d’action à émettre pour rémunérer les
apports de, ceci perme de déterminer la prime d’apport.
 les écritures comptables se passent également en deux étapes :
la promesse d’apport et la réalisation des apports.

Très souvent, l’augmentation du capital par apport en nature exclus l’existence du


DPS car on ne gagne rien et on ne perd rien.

Application : Une SA au capital de 75 000 000 F CFA (7 500 actions de 10 000 F


CFA) augmente son capital par apport en nature réalisée par les ETS MOL. La
situation nette avant cette opération est de 135 000 000 F CFA et les apports
nouveaux sont constitués :

 Brevet 6 000 000


 Constructions 12 000 000
 Mat et out. 28 000 000
 Mat . Prem. 5 000 000
 Produits finis 3 000 000

 Déterminer le nombre d’action à émettre ainsi que le montant de


l’augmentation du capital.
 Déterminer la valeur du DPS
 Passer les écritures d’augmentation du capital.

Solution

a. Nombre d’action à émettre ainsi que le montant de l’augmentation


du capital.
b. Calcul du DPS

c. Ecritures comptables
B. Augmentation du capital par incorporation des réserves

1. Aspects juridiques

Les réserves à incorporer

Il s’agit en particuliers de toutes les réserves qui appartiennent aux actionnaires y


compris les primes liées au capital et les écarts de réévaluation.

Distribution des actions gratuites aux anciens actionnaires


proportionnellement au nombre de droit détenu par chacun sur le capital
ancien. Ainsi, les actionnaires qui ne veulent pas des actions nouvelles
doivent céder leur droit.
L’opération consiste à incorporer les réserves dans la situation nette. Elle ne
modifie pas la SN de l’entreprise ni sa trésorerie, elle a pour conséquence,
l’augmentation du nombre d’action.

2. Le droit d’attribution (D.A)

définition

C’est la compensation de la perte de la valeur de l’action ancienne. Les actions


anciennes donnent chacune un droit d’attribution matérialisé par un coupon. Ces
droits peuvent être vendus par les actionnaires qui ne désirent pas recevoir des
actions nouvelles.

Calcul du droit d’attribution

a. Position d’un ancien actionnaire qui utilise tous ses


droits
 la valeur théorique du D.A = VM1 – VM2
 en formulant cette égalité :

N’C

DA =

N+ N’
b. Position d’un ancien actionnaire qui achète les
droits

N ’

DA = VM2

N’

Application

L’AGE d’une SA au capital de 60 000 000 F CFA (actions de 20 000 F CFA) dont la
Valeur mathématique est de 35 000 F CFA l’action décide le 01/05/N d’une
augmentation du capital par incorporation de réserve facultative en distribuant
gratuitement 1 000 actions.

: Déterminer de trois le montant du DA et passer les écritures comptables.

Solution

 Position d’un ancien actionnaire qui utilise tous ses droits

 Position d’un ancien actionnaire qui achète les droits

C. Double augmentation du capital

Il peut arriver que l’AGE d’une SA décide d’une augmentation combinée de son
capital en associant ainsi les apports en numéraire et l’incorporation des réserves.
Cette opération peut se faire de manière simultanée ou successive.
 Double augmentation successive du capital

Cette opération entraîne le calcul de trois valeurs mathématiques. Il peut s’agir des
apports nouveaux suivis d’incorporation de réserve ou l’inverse.

Apports nouveaux suivis d’incorporation de réserve

Dans ce cas, on calcule d’abord le DPS puis, le DA. Posons :

a. VM1 = Valeur mathématique avant toute opération d’augmentation ;


b. VM2 = Valeur mathématique après apports nouveaux mais avant
incorporation de réserve ;
c. VM3 = Valeur mathématique après incorporation de réserve.

 DPS = VM1 – VM2


 DA = VM2 – VM3

Incorporation de réserve suivis des apports nouveaux

Dans ce cas, on calcule d’abord le DA puis, le DPS. Posons :

a. VM1 = Valeur mathématique avant toute opération d’augmentation


b. VM2 = Valeur mathématique après incorporation de réserve mais avant
apports nouveaux ;
c. VM3 = Valeur mathématique après les apports nouveaux.

 DA = VM1 – VM2
 DPS = VM2 – VM3

2. Double augmentation simultanée du capital

On dit qu’il y a double augmentation simultanée du capital lorsque les deux


opérations se passent au même moment. Cette opération fait naître deux valeurs
mathématiques : celle avant l’augmentation et celle après l’augmentation.

a. Position de l’actionnaire ancien

DA + DPS = VM1 – VM2


b. Position de l’actionnaire nouveau

Posons :

 N = Nombre d’actions anciennes :


 N’ = Nombre d’actions émises de suite des apports nouveaux ;
 N’’ = Nombre d’actions distribuées de suite d’incorporation de réserve.

DPS + PE = VM2
N’

Et : DA + DPS = VM1 – VM2


N

DA = VM2
N’’

Application :

Une SA au capital de 500 000 000 F CFA (actions de 20 000 F CFA) dont la valeur
maths. est de 28 000 F CFA l’action augmente son capital en réalisant les opérations
suivantes :

Emission à 21 000 F CFA de 10 000 actions nouvelles et incorporation au capital


d’une réserve facultative en distribuant gratuitement 5 000 actions.

: Calculer la valeur du DPS et du DA dans les hypothèses suivantes :

1) 1). Apports nouveaux suivis d’incorporation de réserve


2) incorporation de réserve suivie des apports nouveaux
3) Augmentation simultanée.
Solution
D. Augmentation du capital par conversion des obligations en action

1. Aspect juridique

Il est permis aux sociétés par actions (S.A) l’émission d’obligations convertibles en
actions. La conversion a lieu soit dans les délais fixés lors de l’émission, soit à tout
moment.

2. Aspect comptable

L’opération peut générer ou non une prime de conversion portée au crédit du compte
1054 « prime de conversion »

Les écritures comptables se passent en deux étapes :

 constatation de la promesse d’apport qui matérialise la convention de


conversion : On débitera le compte 4618 « associés, autres apports » du
montant des obligations converties, par le crédit du compte 1013 du montant
de l’augmentation du capital et du compte 1054 du montant de la prime de
conversion.
 la réalisation débitera le compte 1612 « emprunts obligataires convertibles »
par le crédit du compte 4618.

Exemple 1 : Durant le délai d’option fixé par la société, des obligataires porteurs de
4 500 obligations de 10 000 F CFA ont demandé la conversion la conversion de leur
titre en action de 10 000 F CFA.

T.A.F : Passer les écritures d’augmentation du capital.

Solution :

 Montant des obligations à convertir : 4 500 x 10 000 = 45 000 000


 Montant de l’augmentation du capital : 4 500 x 10 000 = 45 000 000

4618 « associés, autres apports » 45 000 000

1013 capital 45 000 000

Promesse d’apport
1612 « emprunts obligataires convertibles » 45 000 000

4618 « associés, autres apports » 45 000 000

Réalisation des apports

Exemple 2 :

Une SA procède à la conversion d’une obligation de 10 000 F CFA contre une action
de 10 000 F CFA. Ainsi, il a été procédé à la conversion de 500 obligations de
15 000 F CFA contre 500 actions de 10 000 F CFA.

T.A.F : Passer les écritures d’augmentation du capital.

Solution :

 Montant des obligations à convertir : 500 x 15 000 = 7 500 000


 Montant de l’augmentation du capital : 500 x 10 000 = 5 000 000
 Prime de conversion : 7 500 000 – 5 000 000 = 2 500 000

4618 « associés, autres apports » 7 500 000

1013 capital 45 000 000

1054 prime de conversion 2 500 000

Promesse d’apport

1612 « emprunts obligataires convertibles » 7 500 000


4618 « associés, autres apports » 7 500 000

Réalisation des apports

E. Conversion des créances du fournisseur en action


Exemple :
Les Fournisseurs d’une SA ont reçu 5 000 actions de 10 000 F CFA contre leur
créance qui s’élève à 64 000 000 F CFA.

: Passer les écritures d’augmentation du capital


 Montant créance à convertir : 64 000 000
 Montant de l’augmentation du capital : 5 000 x 10 000 = 50 0000 000
 Prime de conversion : 64 000 000 – 50 000 000 = 14 000 000

4618 « associés, autres apports » 64 000 000


1013 capital 50 000 000

1054 prime de conversion 14 000 000

Promesse d’apport

401 « Fournisseur » 46 000 000

4618 « associés, autres apports » 64 000 000

Réalisation des apports


CHAPITRE VI :

REDUCTION ET AMORTISSEMENT DU CAPITAL

I. REDUCTION DU CAPITAL

La réduction du capital trouve son fondement dans deux raisons principales :

Conformément aux dispositions de l’article 628 de l’A.U OHADA, la réduction du


capital est autorisée ou décidée par l'assemblée générale extraordinaire (A.G.E). La
réduction du capital trouve son fondement dans deux raisons principales :

 réduction du capital pour éponger les pertes ;


 réduction du capital trop élevé pour les besoins de la société.

A. Réduction du capital pour éponger les pertes

1. Utilité économique

En application des dispositions de l’article 664 de l’AU du DSC, si du fait de pertes


constatées dans les états financiers de synthèse, les capitaux propres de la société
deviennent inférieurs à la moitié du capital social, le conseil d’administration est tenu
dans les quatre (4) mois qui suivent l’approbation des comptes ayant fait apparaître
cette perte, de convoquer l’AGE à l’effet de décider si la dissolution anticipée de la
société a lieu.
Cette situation a pour conséquence immédiate la réduction de la surface financière
de l’entreprise dans ce sens qu’elle rend la valeur mathématique inférieure à la
valeur nominale de l’action ou de la part sociale, situation qui décourage le
souscripteur.
Exemple :
 Capital social : 10 000 000 (actions de 10 000 F CFA)
 Pertes comptables : - 8 000 000
 Situation nette 2 000 000

VM de l’action : 2 000 000 / 1 000 = 2 000 F CFA < 10 000 F CFA.

Au sens des dispositions de l’article 665 de l’AU du DSC, si la dissolution n’est pas
prononcée, la société est tenue, au plus tard à la clôture du deuxième exercice
suivant au cours duquel la constatation des pertes est intervenue, de réduire son
capital, d’un montant au moins égal à celui des pertes tout en respectant le minimum
du capital fixé dans les SARL et les SA. Raison pour laquelle cette opération doit
s’accompagner d’une augmentation du capital. Cette double opération est appelée
« Coup de l’accordéon »

2. Aspect comptable

La réduction du capital est opérée :

 soit par la réduction uniforme du nominal des actions ou parts sociales sans
descendre en deçà du minimum légal qui est de 5 000 F CFA dans les SARL ;
 soit par la réduction du nombre des actions qui a pour effet d’augmenter leur
valeur mathématique

Application : une SA qui a accumulé antérieurement les pertes décide le 01/03/N de


réduire son capital de 8 000 000 F CFA

T.A.F : Ecritures comptables

101 Capital social 8 000 000

129 RAN débiteur 8 000 000

Suivant décision de l’AGE du ….

3. Conséquence sur le bilan

Cette opération n’entraîne aucune variation de l’actif et du passif étant donné que
les pertes sont imputées sur le capital. Ainsi, les capitaux propres ne changent pas.

B. Réduction du capital trop élève pour les besoins de la société

Une société dont l’activité est réduite et rendant une partie de ses actifs superflus
peut décider de procéder à une réduction de son capital en remboursant
partiellement aux actionnaires leurs mises. Cette opération peut s’effectuer de deux
manières :
 soit par réduction de la valeur nominale du titre ;
 soit par réduction du nombre de titres.
1. Réduction de la valeur nominale du titre

Cette opération ne peut se réaliser qu’à condition qu’elle ne porte pas la valeur
nominale du titre en deçà du minimum légal. Comptablement, les écritures se
passent en deux étapes :

 La Réduction du capital avec l’engagement de remboursement aux associés


en débitant le compte 101 « capital social » par le crédit du compte 4619
« associés, capital à rembourser »
 Le remboursement effectif aux associés en débitant le compte 4619 par le
crédit d’un compte de trésorerie.
Pratiquement, plusieurs situations sont à envisager :

Le capital est entièrement libéré

Une SA dont le capital est constitué de 2 000 actions de 10 000 F CFA décide de
réduire son capital du ¼ en remboursant par chèque aux actionnaires 2 500 F CFA
par action.

: Ecritures comptables
 Montant de la réduction :

Les actions sont libérées d’une fraction égale pour tous

En respect des dispositions de l’article 896 de l’AU portant DSC 31 qui puni l’inégalité
entre les associés, le premier travail consiste à établir l’égalité des engagements et

31
Encourent une sanction pénale, les administrateurs, le président-directeur général, le directeur
général, l'administrateur général ou l'administrateur général adjoint qui, sciemment, auront procédé à
une réduction de capital :
1 ) sans respecter l'égalité des actionnaires ;
2 ) sans avoir communiqué le projet de réduction de capital aux commissaires aux comptes quarante-
cinq jours avant la tenue de l'assemblée générale appelée à statuer sur la réduction de capital.
les droits entre les actionnaires. Cette opération consiste à annuler soit en partie, soit
en intégralité selon le cas, les versements non encore effectués.

Application

Une SA au capital de 40 000 000 F CFA (actions de 10 000 F CFA) libéré des ¾,
décide de réduire son capital de moitié. Les remboursements sont centralisés à la
SGBC.

: Ecritures comptables

Solution
 Capital non libérer à annuler : 10 000 x ¼ x 4 000 = 10 000 000
 Montant de la réduction à opérer
 Total à réduire : ½ x 10 000 x 4 000 = 20 000 000
 Montant du remboursement à effectuer : 20 000 000 – 10 000 000 =
10 000 000

Réduction du capital avec engagement de remboursement aux associés


1011  Capital souscrit non appelé 10 000 000
1013  Capital souscrit, appelé, versé, non amorti 10 000 000
109  Actionnaire, capital souscrit non appelé 10 000 000
4619  associés, capital à rembourser 10 000 000
(Suivant décision de l’AGE)

Remboursement effectif

4619  Associés, capital à rembourser 10 000 000


521  Banque 10 000 000
(Remboursement du capital)
2. Réduction du Nombre de Titres32

Cette opération consiste à racheter les actions aux actionnaires proportionnellement


aux titres procédés, suivi de l’annulation de ces titres qui se traduit par la réduction
du capital. Cette opération peut être effectuée à un prix inférieur ou supérieur à la
valeur nominale des titres.

L’opération est effectuée à un prix supérieur à la valeur nominale des titres

Dans ce cas, la différence est portée au débit d’un compte de réserve distribuable.

Exemple : Une SA au capital de 20 000 000 F CFA (actions de 10 000 F CFA) le


réduit par rachat par chèque en bourse de 300 actions propres de 10 000 F CFA au
prix de 11 000. F CFA, la différence sera imputée sur les réserves facultatives.
.
T.A.F : Ecritures comptables
502  Actions 3 300
521  Banque 000 3 300
000
Achat des titres propres (300 x 11 000)

101  Capital social 3 000 000


118  RF 300 000
502  Actions 3 300
000
Achat des titres propres (300 x 11 000)

L’opération est effectuée à un prix inférieur à la valeur nominale des


titres

Dans ce cas, la différence est portée au crédit d’un compte de prime d’émission

Exemple : Une SA au capital de 20 000 000 F CFA (actions de 10 000 F CFA) le


réduit par rachat par chèque en bourse de 300 actions propres de 10 000 F CFA au
prix de 9 000. F CFA. La différence sera au crédit du compte prime d’émission.

32
Article 639 de l’A.U OHADA
: Ecritures comptables
502 actions 2 700 000
521 banque 2 700 000
(300 x 9 000)
Achat des titres propres

101 Capital social 3 000 000


502 actions 2 700 000

1051 PM 300 000

Suivant décisions de l’AGE

Remarques

 les différences constatées sur les opérations de rachat des titres peuvent être
considérées comme des gains ou des pertes réalisées sur les opérations de
titres et portées au débit du compte 678 pour les pertes ou 778 pour les gains.
 la réduction du capital par remboursement entraîne une conséquence sur le
bilan de l’entreprise qui se traduit par une diminution de la trésorerie et des
capitaux propres.

II. AMORTISSEMENT DU CAPITAL

A. Définition

C’est une opération qui consiste à rembourser sur un même pied d’égalité, à tous les
actionnaires, tout ou partie de la valeur nominale de leur action. Les sommes
remboursées sont prélevées sur les bénéfices ou sur les réserves distribuables et
non sur le capital lui – même. Ceci signifie que cette opération ne modifie pas le
montant du capital social.

Les actions amorties prennent le nom d’actions de jouissance tandis que les
actions non amorties sont appelées actions de capital.

B. Conséquences

Elles sont prévues par l’article 656 de l’AU portant DSC. Ainsi :
1. L’action amortie perd
 le droit aux intérêts statutaires ;
 le droit au remboursement futur du capital.

2. L’action de jouissance conserve :


 le droit de vote à l’assemblée ;
 le droit aux superdividendes ;
 le droit aux réserves et aux plus-values de liquidation ;
 le droit au boni de liquidation en cas de dissolution de la société.

C. Aspects comptables
Les écritures comptables se passent en trois étapes :

 l’engagement de remboursement aux actionnaires par prélèvement sur les


réserves ;
 le remboursement effectif ;
 le reclassement du compte capital social.

Application : une SA au capital de 20 000 000 F CFA (actions de 10 000 F CFA)


décide d’amortir ses actions du quart de la valeur nominale par prélèvement sur la
réserve facultative. Les remboursements se font par chèque.

T.A.F : Ecritures comptables.

118 réserves facultatives. 5 000 000

4619 « associés, capital à rembourser » 5 000 000

Mise en remboursement par prélèvement sur les RF

4619 « associés, capital à rembourser 5 000 000


»
521 banque 5 000 000

Remboursements effectifs

101 Capital social 20 000 000

1013 Capital souscrit, appelé, versé, non amorti 15 000 000


1014 Capital souscrit, appelé, versé, amorti 5 000 000
Reclassement du capital
Remarque :

 le capital à amortir doit être intégralement libéré car on ne peut rembourser


que ce qu’on a effectivement reçu ;
 le capital amorti est une réserve qui appartient à tous les actionnaires car le
remboursement a été effectué par prélèvement sur le bénéfice ou sur les
réserves qui sont les propriétés de tous les actionnaires ;
 le capital non-amorti appartient aux seuls actionnaires détenant des actions
non amorties.
CHAPITRE VI :

DISSOLUTION ET LIQUIDATION DES SOCIETES COMMERCIALES

Une société commerciale ainsi constituée, pourra être dissoute pour des causes
multiples et suivie d’une liquidation.

I. DISSOLUTION DES SOCIETES COMMERCIALES

A. Définition et causes de dissolution

La dissolution est l’acte par laquelle on constate de décès d’une entreprise. L’article
200 de l’AU portant DSC prévoit les causes de dissolution des sociétés
commerciales. Ainsi, la société prend fin :
1. par l'expiration du temps pour lequel elle a été constituée. Toutefois,
l’article 28 de l’A.U précise que toute société a une durée qui doit être
mentionnée dans ses statuts. Cette durée ne peut excéder quatre-vingt-
dix-neuf ans.
2. par la réalisation ou l'extinction de son objet.
3. par l'annulation du contrat de société.
4. par décision des associés aux conditions prévues pour modifier les
statuts.
5. par la dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente, à la
demande d'un associé pour justes motifs, notamment en cas
d'inexécution de ses obligations par un associé ou de mésentente entre
associés empêchant le fonctionnement normal de la société.
6. par l'effet d'un jugement ordonnant la liquidation des biens de la société.
7. pour toute autre cause prévue par les statuts.
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B. Les conséquences de la dissolution33

1. La dissolution de la société n'a d'effet à l'égard des tiers qu'à compter


de sa publication par avis inséré dans un journal habilité à recevoir
les annonces légales dans l’Etat partie du siège social.
2. La dissolution de la société pluripersonnelle entraîne de plein droit sa
mise en liquidation.
3. La personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la
liquidation et jusqu'à la clôture de celle-ci. Cependant, La mention "
société en liquidation " ainsi que le nom du ou des liquidateurs
doivent figurer sur tous les actes et documents émanant de la société
et destinés aux tiers, notamment sur toutes lettres, factures,
annonces et publications diverses34.
4. La dissolution d'une société dans laquelle tous les titres sont détenus
par un seul associé entraîne la transmission universelle du patrimoine
de la société à cet associé, sans qu'il y ait lieu à liquidation. Les
créanciers peuvent faire opposition à la dissolution, devant la
juridiction compétente, dans le délai de trente (30) jours à compter
de la publication de celle-ci. Le tribunal rejette l'opposition ou ordonne
soit le remboursement des créances, soit la constitution de garanties
si la société en offre et si elles sont jugées suffisantes. La
transmission du patrimoine n'est réalisée et il n'y a disparition de la
société qu'à l'issue du délai d'opposition ou, le cas échéant, lorsque
l'opposition a été rejetée ou que le remboursement des créances a
été effectué ou les garanties constituées.

II. LIQUIDATION DES SOCIETES COMMERCIALES

A. Nomination du liquidateur

Lorsque la liquidation est décidée par les associés, l’article 207 de l’A.U précise que
le liquidateur peut être choisi par les associés ou les tiers. Ainsi, l’article 206 de l’A.U
mentionne qu’un ou plusieurs liquidateurs sont nommés :

 dans les SNC à l’unanimité des associés ;

33
Article 201 de l’A.U OHADA
34 Article 204 de l’A.U OHADA
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 dans les SCS, à l’unanimité des commandités et à la moitié
en capital des commanditaires ;
 dans les SARL, à la moitié en capital des associés ;
 dans les sociétés de capitaux, aux conditions de quorum et
de majorité prévues pour les assemblées générales
extraordinaires.

Au sens de l’article 208 de l’A.U, si les associés n’ont pu nommer un liquidateur,


celui-ci est désigné par décision de justice à la demande de tout intéressé, dans les
conditions prévues dans aux 226 et 227 de l’A.U portant D.S.C et G.I.E.

L’article 209 de l’A.U relève qu’en cas de nomination de plusieurs liquidateurs, sauf
disposition contraire de l’acte de nomination, ceux-ci peuvent exercer leur fonction
séparément.

B. Les travaux de liquidation

1. Généralités
C’est une opération qui consiste après la dissolution de la société à :

 réaliser les éléments d’actif ;


 payer les créanciers sociaux ;
 procéder au partage entre les associés de l’actif net restant.

2. Délai des opérations de liquidation35

La clôture de la liquidation doit intervenir dans un délai de trois ans à compter de la


dissolution de la société. A défaut, le ministère public ou tout intéressé peut saisir la
juridiction compétente dans le ressort de laquelle est situé le siège de la société afin
qu'il soit procédé à la liquidation de la société ou, si celle-ci a été commencée, à son
achèvement.

3. Aspects juridiques
On distingue :

a. la liquidation judiciaire : c’est le régime prévu par la loi. Il


est encore appelée liquidation sur décision judiciaire ;
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b. le régime conventionnel : c’est une liquidation qui est


organisée par les associés conformément aux statuts ou
toutes autres conventions.

4. Les règles de liquidation

Règles impératives communes au régime légal et régime conventionnel

 Interdiction de nommer comme liquidateur, les personnes dont l’exercice de


la fonction de dirigeant de sociétés est interdit par la loi ;
 Responsabilité civile et pénale du liquidateur pour les fautes commises lors
de l’exercice de ses fonctions
 Publication de l’acte de nomination du liquidateur ;
 Interdiction de cession totale ou partielle de l’actif au liquidateur, à ses
employés ou à leurs conjoints, ascendant ou descendant 36 ;
 Convocation obligatoire des associés pour statuer sur les comptes définitifs et
constater la clôture de la liquidation.
 Publication de l’avis de clôture

NB : La dissolution n’entraîne pas de plein droit la résiliation des beaux en cours.

Règles propres à la liquidation légale.

 Cessation des fonctions des anciens organes de gestion et nomination


d’un liquidateur soit par les associés, soit par décision judiciaire ;
 Le rôle du liquidateur : Réaliser l'actif et payer le passif ;
 Les commissaires aux comptes : s’ils en existaient, continuent leur fonction
après la dissolution ;
 Réunion de l’assemblée des associés à l’ouverture de la liquidation dans
les 6 mois de la nomination du liquidateur. En fin, les associés doivent se
réunir pour constater la clôture de la liquidation.

36
Article 214 de l’A.U

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5. Obligations comptables

Afin d’assurer la protection des associés et d’informer les tiers, le DSC a prescrit au
liquidateur des l’entreprises, les documents comptables en fonction des régimes.

Régime conventionnel

La seule obligation comptable est la présentation des comptes à l’assemblée des


associés ayant compétence de suivre les opérations de la liquidation.

Régime Légal

Ouverture de la liquidation

Conformément aux dispositions de l’article 202 de l’A.U OHADA, la dissolution est


publiée par un avis dans un journal habilité à recevoir les annonces légales du lieu
du siège social, par dépôt au greffe des actes ou procès-verbaux décidant ou
constatant la dissolution et par la modification de l'inscription au registre du
commerce et du crédit mobilier.

Inventaire
Le liquidateur dès sa nomination, dresse une situation active et passive de
l’entreprise. Il se fait remettre à cette occasion, le livre d’inventaire. Il dresse un bilan
de liquidation qui servira de point de départ aux opérations de liquidations.

Convocation de l’assemblée des associés


Dans un délai de 6 mois de sa nomination, le liquidateur doit convoquer l’assemblée
des associés pour :

 faire un rapport sur la situation active et passive de la société ;


 faire le point sur la poursuite des opérations de liquidation et le délai
nécessaire pour terminer.

Clôture de la liquidation

Etablissement des comptes annuels


Le liquidateur doit établir dans un délai de trois mois après la clôture de chaque
exercice, les comptes annuels sur la base de l’inventaire des divers éléments de

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l’actif et du passif. Il se doit de produire un rapport écrit dans lequel il rend compte
des opérations de liquidation au cours de l’exercice écoulé. Les valeurs à prendre en
compte pour l’évaluation sont celles de la liquidation.

Tenue d’une assemblée annuelle

Le liquidateur doit convoquer au moins une fois par an et dans les six mois de la
clôture de l’exercice, l’assemblée des associés qui statue sur les comptes annuels.
Lorsque les opérations de liquidation sont terminées, le liquidateur convoque les
associés en assemblée pour qu’ils statuent sur les comptes définitifs de liquidation.

C. Aspects fiscaux de la liquidation

Les opérations de liquidation génèrent les impôts suivants :

1. La TVA

Il s’agit de :

La TVA facturée sur la vente des stocks


La TVA collectée sur le recouvrement des créances
lorsqu’il s’agit d’une entreprise de services
TVA à régulariser sur les biens meubles et immeubles
La TVA collectée éventuellement sur les biens meubles.

2. L’impôt sur les sociétés

En cas de dissolution des SARL et des SA, le résultat du dernier exercice est imposé
à l’impôt sur les sociétés. Par dernier exercice, il faut entendre « toute la période de
liquidation » C’est à dire la période sur laquelle s’étendent les opérations de
liquidation de la société.

Résultat imposable = Résultat comptable du dernier exercice + ou – Résultat de


la liquidation
3. IRPP

Le boni de liquidation des SNC et des SCS est un revenu des personnes physiques
et imposé à ce titre à l’IRPP dans le cadre d’une transparence fiscale.

4. IRCM
Pour les associés des SARL et les actionnaires des SA, le boni de liquidation et une
distribution de revenu et imposé à ce titre à l’IRCM.

D. Traitement comptable
On distingue :

 les écritures de réalisation des éléments d’actif ;


 les écritures d’apurement du passif et de paiement des frais de liquidation ;
 la détermination du résultat de liquidation ;
 l’établissement du bilan de liquidation ;
 les écritures de partage.

1. Ecritures de réalisation des éléments d’actif

Cette opération porte sur :

 la réalisation des immeubles


 la réalisation des meubles.
La réalisation des éléments de l’actif immobilisé

Il s’agit de la cession des éléments d’actif immobilisé. Cette opération doit intervenir
dans un délai de 3 mois suivant la décision de liquidation. On constate :
b. La sortie des immobilisations

81 VC des immobilisations cédée VNC

28. Amortissement des immobilisations Somme des amots.

2… immobilisation .... Vo

c. Cession des immobilisations

47. Liquidateur ou Prix de cession

5…. Trésorerie

82 Produit de cession Prix de


cession

Sortie et vente des stocks


a. Sortie de stock

603 Variation des stocks CSV

31 Stock de marchandises CSV

b. Vente de marchandises

411 Clients PV TTC

7 Vente des marchandises PV HT


0
1
4 TVA facturée TVA
4
3
Recouvrement des créances

52/57 Banque/caisse/ PV TTC

41 Clients PV
TTC

Application

Le Bilan de la SA XCAM se présente ainsi qu’il suit au 31/12/N

ACT PASS
IF IF
Matériel de transport 115 000 Capital 100 000

Amort du mat. de Transp - 35 000 Réserves 10 000

Stock de m/des 30 000 Provisions pour ch. Et 18 000


pertes
Créances 20 000 Provisions réglementées 12 000

Disponibilités 40 000 Dettes sociales 15 000

Dettes Fiscales 5 000

Fournisseurs 10 000

170 000 170 000

La dissolution de la SA XCAM est prononcée le 31/12/N et vous êtes nommés


liquidateur. Les valeurs de réalisation des éléments du bilan sons ainsi fixées :
 Matériel de transport : 107 325 F HA
 Marchandises 47 700 TTC
 Les autres éléments à leur valeur du bilan
 Les frais de liquidation se sont élevés à 10 000 F CFA HT
NB : Les sommes sont perçues par le liquidateur qui les verse à la fin des opérations
dans la caisse de l’entreprise.
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: Passer les écritures de réalisation de

l’actif 81 VC de cession

2845 Amort Mat. de Transport

245 Mat. de transport 115 000

Sortie de l’immobilisation

47111 Liquidateur

82 Produit de cession

Cession du mat. de Transport

6031 Var. Stock de M/ses

311 Stock de M/ses

Sortie en stock des M/ses

47111 Liquidateur

701 vente des M/ses

4432 TVA / M/ses

Vente des M/ses

47111 Liquidateur

4111 clients

Recouvrement des créances

571 Caisse

47111 Liquidateur

Solde du compte 17111

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1. Ecritures d’apurement du passif

Les différentes catégories d’ayants droit

Le véritable problème à résoudre par le liquidateur est l’ordre d’apurement des


créances qui concernent les salariés, les fournisseurs, l’Etat, les financiers, etc.

Les créances titulaires des privilèges généraux


Il s’agit :

 des dettes sociales (salaires)


 de certaines dettes fiscales ;
 des dettes de la sécurité sociale.

Exemple : Procéder à l’apurement du passif

a. Constatation des frais de liquidation

b. Paiement des dettes sociales

c. Paiement des dettes fiscales


 Paiement de la TVA due

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 Paiement de la TVA due

 Paiement des autres dettes fiscales inscrites au bilan

d. Paiement des fournisseurs

2. Détermination du résultat de liquidation

Ces écritures consistent à :

 rependre toutes les provisions inscrites au du bilan


 solder tous les comptes de charges et produits au profit du compte 13
« résultat »

Exemple : Déterminer le résultat de liquidation

a. Reprise des provisions inscrites au bilan


 Provision pour charges et pertes
19 Prov / pour charges et pertes

791 Reprise des prov d’exploitation

 Provisions réglementées
15 Prov Règl.

86 Reprise des prov. HAO


b. Ecritures de détermination du résultat de liquidation

82 Produit de cession

701 Vente des m/ses

86 Reprise des prov. HAO

791 Reprise des prov d’exploitation

831 charges HAO

81 VC de cession

6031 Var. Des stock

13011 Résultat de liquidation

c. Gestion fiscale du résultat de liquidation.


 Impôt sur les sociétés :
 Résultat net de liquidation :

3. Établissement du bilan de liquidation


Le résultat de liquidation peut être un bénéfice (Boni de liquidation) ou une perte
(Mali de liquidation.) Dans le second cas, il sera inscrit au passif du bilan précédé du
signe (-)

a. Situation de la caisse

DEBIT 571 « Caisse » CREDIT


b. Bilan de liquidation

ACTIF PASSIF

4. Les écritures de partage.


L’opération consiste à constater :

 la restitution des mises aux actionnaires ;


 la répartition du résultat de liquidation (boni ou mali) aux associés.

Cas d’un boni de liquidation

Restitution de la mise aux actionnaires

Il s’agit de solder le compte capital social par le crédit du compte 4619 « Associé,
capital à rembourser »

101 Capital social

4619 Associés, capital à rembourser

Solde du compte débité


Répartir le résultat de liquidation et réserves

118 Réserves

1301 Résultat de liquidation

4621 Associés, boni de liquidation

Retenue IRCM sur distribution

4621 Associés, boni de liquidation

447 IRCM retenu à la source

Paiement effectif des associés

46 Associés, boni de liquidation


21
46 Associés, capital à
19 rembourser
571 caisse

Solde des comptes débités

Paiement des dettes fiscales de liquidation

447 « IRCM retenu à la source »

441 « Etat, IS

571 caisse

Cas d’un mali de liquidation

On parle de mali de liquidation lorsque le résultat de liquidation est une perte. Ainsi,
deux situations méritent d’être examinées :

La perte est inférieure au capital, augmenté des réserves


Dans ce cas :

 les dettes sont entièrement payées ;


 les actionnaires vont être remboursés proportionnellement au montant de
leurs apports car les disponibilités en banque ou en caisse sont inférieures au
montant du capital social.

Exemple : Soit le bilan de liquidation suivant :

ACTIF PASSIF

Banque 40 000 Capital 50 000

Réserves 20 000

Résultat - 30 000

40 000 40 000

: Passer les écritures de partage

10 Capital social 50 000


1
11 Réserve 20 000
8

13911 Résultat de liquidation 30 000

4619 associés, capital à rembourser 40 000

Mise en évidence des droits

4619 associés, capital à rembourser 40 000

521 Banque 40 000

Paiement effectif
La perte est supérieure au capital, augmenté des réserves

Dans ce cas, il faut distinguer deux cas selon qu’il s’agit d’une SA ou SARL et selon qu’il
s’agit d’une société de personnes.

a. Cas où il s’agit d’une SARL ou d’une SA


Il faut retenir que :

 les dettes n’étant pas intégralement remboursées, les associés ou les


actionnaires ne sont responsables qu’à concurrence de leur apport ;
 les associés ou les actionnaires perdent l’intégralité de leur apport.

Exemple : Soit le bilan de liquidation suivant :

ACTIF PASSIF

Banque 0 Capital 50 000

Réserves 20 000

Résultat - 110 000

Fournisseurs 40 000

0 0

: Passer les écritures de partage

10 Capital social 50 000


1
11 Réserve 20 000
8
40 Fournisseurs 40 000
1

13911 Résultat de liquidation 110 000

Pour solde de tout compte


b. Cas où il s’agit d’une société de personnes (SNC)
Il convient de rappeler que :

 les associés sont solidairement et indéfiniment responsables des dettes


sociales ;
 les associés ne seront pas remboursés du montant de leur apport car il n’y a
pas de liquidité. Les dettes sont réglées proportionnellement aux apports

Exemple : Le bilan d’une SNC se présente ainsi qu’il suit

ACTIF PASSIF

Banque 0 Capital 50 000

Réserves 20 000

Résultat - 110 000

Fournisseurs 40 000

0 0

Les parts sont réparties entre deux associés A et B à concurrence de 60% et 40%.
Les statuts prévoyant que le bénéfice et la contribution aux pertes se font
proportionnellement aux apports.

: Passer les écritures de partage

Solution

 Répartition du passif social


 Associé A : 40 000 x 60% = 24 000
 Associé B : 40 000 x 40% = 16 000

 Constatation du versement effectué par les associés destinés au remboursement de


la dette
521 Banque 40 000

4621 Compte courant associé A 24 000

4621 Compte courant associé B 16 000

 Bilan de clôture

ACTIF PASSIF

Banque 40 000 Capital 50 000

Réserves 20 000

Résultat - 110 000

Fournisseurs 40 000

Compte courant associé A 24 000

Compte courant associé B 16 000

40 000 40 000

 Règlement des dettes

401 Fournisseurs 40 000

521 Banque 40 000

 Répartition des capitaux propres. Il convient d’ouvrir à ce niveau un compte de


liquidation à chaque associé :

101 Capital social 50 000

118 Réserves 20 000

46191 Compte de liquidation Associé 42 000 (50 000 + 20 000) x 60%


A
46192 Compte de liquidation Associé 28 000 (50 000 + 20 000) x 40%
B
 Répartition des pertes

46191 Compte de liquidation Associé A 66 (110 000 x 60%)


000
46192 Compte de liquidation Associé B 44 (110 000 x 40%)
000
139111 Perte de liquidation 110 000

 Solde de tout compte

4621 Compte courant associé 24


A 000
4621 Compte courant associé 16
B 000

46191 Compte de liquidation Associé A 24 000

46192 Compte de liquidation Associé B 16 000

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