Commission Ad Hoc 3 Synthèse
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Commission Ad Hoc 3 Synthèse
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Unité - Travail – Progrès
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Octobre 2022
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INTRODUCTION
1. Contexte et justification
Le Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) a tenu son pari de servir de cadre d’un large
débat pour la refondation de l’État tchadien. Au regard des multiples sujets longuement discutés
pendant les travaux en plénière par des Tchadiennes et Tchadiens dans toute leur diversité, l’on
peut convenir que ce Tchad nouveau est réellement voulu et attendu de tous. Mais avant de
servir à se projeter tous ensemble vers l’avenir, à travers le nouveau pacte social qu’on veut
créer, le DNIS a permis avant tout de faire de la rétrospection afin de corriger toutes les tares
de notre histoire commune dont l’une d’elles reste la non application des résolutions et
recommandations prises lors de ces assises. Le constat sur cet aspect révèle que la faible volonté
politique dans la mise en œuvre effective des résolutions issues des accords et/ou des assises de
ce genre qui ont eu lieu dans le passé, constitue une variable explicative réelle des rendez-vous
manqués de stabilité, de paix, de réconciliation nationale et du développement.
Tirant les leçons des échecs liés aux différents accords politiques signés, aux assises de la
Conférence Nationale Souveraine (CNS) de 1993 ou encore aux récents fora de 2018 et 2020,
le Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT) a signé le Décret n°2596/PR/2022 du
17 août 2022, portant souveraineté du Dialogue National Inclusif et consacrant le caractère
exécutoire des Résolutions et Recommandations qui en émaneront.
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2. Objectif global
3. Objectifs spécifiques
4. Résultats attendus
5. Méthodologie de travail
Pour ce qui est de la méthodologie retenue, la Commission a mis en place six (6) groupes de
travail dont cinq (5) chargés respectivement de recueillir, d’analyser et de classer les différentes
Résolutions et Recommandations issues des cinq (5) commissions thématiques afin de rédiger
le cahier de charges et le chronogramme de la Transition. Le sixième (6 ème) et dernier groupe
était chargé de proposer le mécanisme de suivi-évaluation et de mise en œuvre des Résolutions
et Recommandations du DNIS.
A la fin des travaux de groupes marqués par des échanges et discussions, les documents ont été
adoptés en plénière de la Commission.
Alors que le groupe 6 était appelé à faire un travail de conception, les 5 autres avaient besoin
d’une matrice permettant de prioriser les différentes Résolutions et Recommandations. Pour ce
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faire, le bureau de la Commission a conçu une matrice qui a servi à cet effet. Cet instrument est
une grille d’appréciation à trois colonnes qui analyse la Résolution/Recommandation, la classe
dans une échelle des valeurs de mise en œuvre à court, moyen et long termes. Ensuite, on y
trouve une colonne de commentaires qui justifie la hiérarchisation faite. Enfin, y figure la
colonne du chronogramme séquencé en semestres. En fonction de l’importance et/ou de
l’urgence de la Résolution/Recommandation, elle peut être mise en œuvre au 1er, 2ème, 3ème ou
4ème semestre. D’autres Résolutions/Recommandations considérées comme non urgentes sont
classées dans une case « au-delà » et seront prises en compte dans l’élaboration du 2 ème Plan
National de Développement (PND 2022-2026) et par le Gouvernement post-Transition.
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Les actions prioritaires prévues dans ce premier axe stratégique constituent la trame essentielle
pour la réussite globale de la transition post-DNIS. Il faut noter que toutes les activités
ordinaires et continues de l’État, doivent s’inscrire dans cette dynamique qui, d’une part garantit
la sécurité des citoyens et l’intégrité du territoire national et, d’autre part, concourt résolument
à l’établissement d’une paix durable et d’une réconciliation sincère entre tous les fil les et fils
du Tchad. D’ailleurs, la paix, la sécurité et la stabilité sur l’ensemble du territoire s ont une
condition sine qua non pour la mise en place d’un processus électoral démocratique, libre et
transparent.
De ce fait, depuis la CNS de 1993, la professionnalisation et la modernisation des FDS ont été
régulièrement réclamées, notamment lors des États Généraux des Armées du 20 avril 2005,
pendant les deux fora nationaux de 2018 et 2020 et actuellement au cours des assises du DNIS
de 2022. Les Résolutions et Recommandations prises, visent à faire des Forces de Défense et
de Sécurité, « un outil de production, en temps de paix et un rempart infranchissable de la
Nation, en temps de guerre ». D’où la nécessité d’engager la réforme fondamentale de l’armée
comme un moyen de consolider la paix, la cohésion sociale, la stabilité et de renforcer le
processus de réconciliation enclenché par les forces vives de la Nation.
D’une manière spécifique et conformément aux dispositions de l’Accord de Doha signé entre
les Mouvements Politico-Militaires et le Gouvernement, l’axe stratégique 1 traitera de toutes
les questions relatives au Désarmement, à la Démobilisation et à la Réintégration (DDR).
Aussi cet axe tiendra-t-il compte des préoccupations liées à la question de paix, de cohésion
sociale et de réconciliation nationale, rudement mises à l’épreuve par les conflits
intercommunautaires et les rebellions armées, rappelées dans les Résolutions et
Recommandations du DNIS.
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I.1.2. Axe stratégique 2 : Retour à l’ordre constitutionnel
La refondation de l’État passe nécessairement par la mise en œuvre de toutes les Résolutions et
Recommandations prises pendant ce DNIS pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel et
l’instauration des nouvelles institutions démocratiques. Il s’agira dans cet Axe d’élaborer la
nouvelle Constitution tenant compte des aspirations profondes du peuple tchadien et ce,
conformément aux Résolutions et Recommandations issues du DNIS. Cette Constitution
prendra en compte l’établissement de nouvelles Institutions fortes, capables de garantir la
justice, la paix et la démocratie et de créer des conditions de transparence et de crédibilité du
futur processus électoral.
Les élections générales qui achèveront la période de transition, permettront d’installer le Tchad
dans une perspective durable de paix par une dévolution pacifique du pouvoir et contribueront
à la mise en œuvre des actions de consolidation de l’État de droit et de la démocratie.
Cet axe vise le renforcement de la gouvernance et la lutte contre la corruption par des actions
fortes et ciblées ainsi que la mise en œuvre des réformes dans les secteurs st ratégiques pour le
renforcement et la modernisation du fonctionnement des Institutions de l’État.
Entre temps, l’État n’a pas toujours su apporter à la population, des réponses adéquates et
adaptées en matière de justice, de gouvernance locale et d’accès aux services sociaux de base
(éducation, santé, eau, assainissement, énergie, assistance aux personnes vulnérables).
Il apparait donc urgent de songer à réunir les conditions afin de repenser la qualité et
l’accessibilité de l’offre des services publics à la population. La Transition, à travers les
différentes Résolutions et Recommandations issues du DNIS, offre une opportunité singulière
pour entreprendre des réformes hardies afin de refonder l’État à travers l’amélioration de la
qualité de la gouvernance publique, l’intensification des actions de contrôle administratif et
juridictionnel par les Institutions compétentes pour que chacun soit soumis à l’obligation de
rendre compte de sa gestion de la chose publique.
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À cet effet, la restauration de la confiance entre la population et les Institutions publiques, passe
par la mise en œuvre des Politiques Publiques Sectorielles, capables d’assurer l’équité, la justice
sociale de manière permanente, de garantir l’accès aux besoins basiques et la sauvegarde des
intérêts stratégiques de chacun, peu importe sa position sociale, politique ou géographique.
Le développement du Tchad tant souhaité passe aussi inévitablement par ce chemin, car il y a
un lien évident entre gouvernance, État de droit et développement socioéconomique. La crise
de gouvernance que connaît notre pays depuis des décennies a été décriée comme principal
goulot d’étranglement de l’essor économique et social du Tchad. C’est pourquoi, toutes les
réformes essentielles préconisées dans le domaine de la gouvernance politique, administrative,
économique, sociale, etc., doivent être opérées à ce stade pour l’atteinte des objectifs de la
Transition post-DNIS.
Toutes les actions prioritaires prévues dans les trois axes stratégiques précédents ne produiront
aucun résultat, tant qu’elles ne contribueront pas à améliorer les conditions de vie des
populations. En général, c’est là que résident toutes les sources des mécontentements qui
produisent les divisions dans la société. Or, l’amélioration des conditions de vie des populations
n’est possible que lorsque la machine économique est relancée.
Cette conjoncture a contribué à exacerber au niveau national, toutes les formes de crises
notamment alimentaire, énergétique, environnementale (détérioration du cadre de vie due aux
inondations récurrentes dans certaines parties du pays avec leurs corollaires de destruction des
moyens de production et la diminution de la résilience de la population).
À cet effet, il est nécessaire d’identifier des facteurs immédiats de relance de l’économie
nationale et de modernisation des finances publiques à travers les réformes économiques et
budgétaires permettant de consolider les bases de la croissance et de la diversification
économique, la promotion du Secteur privé, la transformation, la labélisation et l’exportation
des produits « made in Chad ». Toutes ces mesures doivent être orientées vers la promotion de
l’emploi et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages, particulièrement issus des couches
sociales défavorisées et en milieu rural.
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Il n’est pas superflu de rappeler que ces quatre étapes ne sont pas dissociées, mais elles sont
toutes imbriquées. C’est-à-dire que l’exécution de ce Cahier des Charges ne se fera pas axe
après axe. En fonction du temps et des moyens adéquats, certaines actions prioritaires peuvent
être accomplies de manière simultanée afin que les objectifs définis durant ces deux années de
Transition post-DNIS soient accomplis.
Dans le cadre de notre démarche, l’analyse faite dans la matrice d’appréciation des Résolutions
et Recommandations, a permis d’établir un ordre de priorité temporelle. Ainsi, en fonction de
l’importance et/ou de l’urgence de la Résolution/Recommandation, elle est suggérée comme
action prioritaire à réaliser au cours des quatre semestres consacrés à la Transition post-DNIS.
D’autres Résolutions/Recommandations non urgentes sont classées dans une case dite « au-
delà », et peuvent être prises en compte dans l’élaboration des activités du Deuxième Plan
National de Développement (PND 2022-2026) ou par le Gouvernement post-Transition.
La mise en œuvre des actions contenues dans chacun des quatre (4) Axes Stratégiques se fera
de façon progressive et réaliste, en tenant compte des capacités des structures concernées et de
la disponibilité des ressources, selon un mode opératoire précis et un ensemble de principes
directeurs qui seront déterminés par le Gouvernement de Transition.
La stratégie de mise en œuvre est basée sur la synergie entre les Résolutions et
Recommandations des assises du DNIS. Ainsi, le Cahier de charges est une déclinaison en
actions ou projets d’actions résultant des Résolutions et Recommandations formulées dans les
cinq (5) thématiques retenues par le CODNI. Il s’agit notamment de :
C’est ce principe qui a guidé les membres de la Commission à proposer un mécanisme composé
de cinq (5) principaux organes qui agiront en synergie, afin de s’assurer de l’effectivité de la
mise en œuvre des résolutions du DNIS.
Il s’agit de :
Le Président Le Rapporteur