Cellulites
Cellulites
Cellulites
INTRODUCTION
Les cellulites d’origine dentaire sont des infections du tissu cellulo-adipeux de la face.
Le traitement : soit médicale, soit médicochirurgicale, voire, dans les formes graves, médico-chirurgico-
réanimatoire.
Epidémiologie
- fréquence :1/1000 habitants.
- âge moyen :35 ans.
- Le sex-ratio : 1,59 .
- Les molaires mandibulaires sont les dents les plus fréquemment en cause. Il s’agit d’un foyer dentaire le plus
souvent négligé.
Etiologies
Les nécroses pulpaires post-carie, les traitements endodontiques incomplets, les parodontopathies, les
mortifications pulpaires post-traumatiques ou post-chirurgicales (alvéolites post extraction dentaire).
Facteurs favorisants :
NB : Leur rôle délétère s’explique par le blocage de la dégradation de l’acide arachidonique cellulaire dans la voie
cyclooxygénase, s’opposant ainsi à la production de thromboxane A 2 et de prostaglandines. Les prostaglandines
jouent un rôle important dans le chimiotactisme cellulaire. La migration et l’activité phagocytaire des
polynucléaires et des macrophages sont diminuées, entraînant un phénomène d’abcédation.
Bactériologie
une tuméfaction ferme ,arrondie, mal limitée ,peu douloureuse , non fluctuant , recouverte d’une peau tendue,
lisse, rosée et chaude, comblant les sillons et effaçant les méplats
• vers la sédation, si le traitement associant antibiothérapie et traitement de la dent causale est correct ;
Signes fonctionnels :
Signes physiques
Examen exobuccal :
Soit vers des complications : locorégionales : (cellulite cervicofaciale, voire ostéites chroniques) ou générales
(thrombophlébites, septicémie)
- Rares, elles font suite à l’absence de traitement ou à un traitement inadapté, ayant décapité la symptomatologie.
- Tuméfaction indolore, dure, taille d’une noix , soit jugale, soit limitée autour de la dent causale, extraite ou non.
- Fixée sur la table externe du maxillaire dans la région apicale de la dent causale, par un cordon induré, non
dépressible, de consistance fibreuse, reliant la table du maxillaire au nodule celluleux.
- Peut évoluer vers la cellulite aigue séreuse
Formes topographiques
Cellulites péri mandibulaires
Ont un fort potentiel d’extension locorégionale, en particulier vers les voies aériennes et le médiastin
Cellulite labiomentonnière
L’examen exobuccal
L’examen endobuccal
atteinte conjointe des deux loges sus- et sous mylohyoïdiennes met en jeu le pronostic vital par asphyxie. On
observe un cou proconsulaire, une langue plaquée au palais, voire refoulée hors de la cavité buccale, et un
trismus très serré
L’examen endobuccal révèle une tuméfaction rouge en forme de massue qui comble la vestibule , limitée en
arrière par le masséter, en avant par le muscle triangulaire des lèvres, en haut par le buccinateur et en bas par le
rebord basilaire de la mandibule.
La pression de la tuméfaction génienne basse fait sourdre quelques gouttes de pus sous le capuchon
muqueux( C’est un signe pathognomonique)
L’évolution peut se faire vers la fistulisation muqueuse, voire une myosite massétérine pouvant aboutir à un
trismus permanent
s’effectue le long du tendon temporal. Cliniquement, la tuméfaction est sus- et sous-zygomatique, en forme de
sablier.
cellulite ptérygomandibulaire
entre la face profonde de la branche du ramus et la face superficielle du muscle ptérygoïdien médial.
Cellulite ptérygopharyngienne
en arrière et en dedans de la dent de sagesse inférieure, le long de la face profonde du muscle ptérygoïdien
médial. Elle intéresse la région amygdalienne
L’évolution classique de cette forme de cellulite est la fistulisation muqueuse en arrière de la dent de sagesse du
côté lingual.
cellulite péripharyngée
se développe entre le muscle constricteur supérieur du pharynx et la muqueuse pharyngée, qu’elle peut décoller
vers le bas, avec un risque de diffusion cervicale et médiastinale, au pronostic redoutable. La dysphagie est
particulièrement intense et les troubles asphyxiques précoces peuvent nécessiter une intubation ou une
trachéotomie.
Cellulites périmaxillaires
Abcès palatin
les racines courtes des molaires sont situées sous l’insertion supérieure du buccinateur
La joue est gonflée dans sa partie moyenne, la gouttière vestibulaire est effacée, avec la présence d’un
empâtement, plus ou moins fluctuant.
les prémolaires et la canine ont leurs racines au-dessus de l’insertion du muscle buccinateur. L’infection évolue
alors vers le tissu cellulaire sous-cutané.
une nécrose ou une péricoronarite de la dent de sagesse supérieure peuvent évoluer vers :
Examens paracliniques
Biologie
NFS , VS , CRP , hémoculture si pics fébriles
Examen bactériologique de pus
Imagerie
Panoramique : ne diagnostic pas la cellulite, mais confirme l’origine dentaire
TDM C+ :
Confirme le diagnostic
Apprécie l’extension
L’étiologie : dentaire, sinusienne, salivaire
Cherches les complications loco régionales : thrombophlébite des sinus caverneux, méningite, empyème ou abcès
cérébral)
Précis le caractère drainage ou pas avec choix de la voix d’abord
Denta scanner : précise l’origine dentaire
IRM : d’atteinte du plancher buccal, d’ostéite, de complication intracrânienne, rachidienne
Echo : différenciant la cellulite aiguë séreuse de l’abcès
Diagnostic différentiel
Atteinte osseuse :
- Ostéoradionécrose , ostéochimionécrose aux bisphonates
- Des péri-implantites au stade aigu ou chronique
- tumeur osseuse surinfectée
Atteinte des fascias, définissant la fasciste
est une dermohypodermite bactérienne nécrosante avec fasciste nécrosante : L’origine odontogénique semble
être la première cause
Conduite à tenir
Évaluer le stade évolutif (cellulite séreuse, abcédée ou diffuse), topographie
Chercher les signes de gravité clinique : dysphagie, dyspnée, trismus, crépitation, et biologique
cellulite abcèdée
Le choix de l’anesthésie locale ou régionale est fonction du terrain, de l’âge du patient, du volume de l’abcès et de
sa forme topographique
à développement endobuccale
les abcès vestibulaire et palatine
abcès de volume petit : sous AL
- incision à lame froide 15 ou 11 au point culminant de la collection , Halstead, introduite fermée, qui est ouverte
prudemment dans la collection
- prélèvement bactériologique
- lavage par sérum salé Bétadine ou eau oxygéné
NB : les abcès de Chompret-L’Hirondel sont incisés, depuis en regard des prémolaires jusqu’à 38 ou 48.
sont incisés près de la corticale mandibulaire, afin d’éviter (conduit submandibulaire, nerf lingual et veine
linguale).
La pince de Halstead longue suit la table médiale. Un drainage par lame de Delbet est mis en place.
Abcès massétérins
sont incisés comme précédemment, mais la pince se déploie le long de la corticale latérale du ramus
mandibulaire.
géniens bas
L’incision est médiane, sus-hyoïdienne, une pince de Kocher plonge dans la collection à travers les loges
submandibulaire et sublinguale
pour les abcès latéralisés du plancher buccal, l’incision est aussi latéralisée mais située dans le plan le plus médian
possible afin d’éviter les rameaux du nerf facial. La pince longe ensuite la corticale médiale, d’où provient la
suppuration.
Exobuccale cutanée, par une incision de 3 à 4 cm, suprazygomatique, au niveau de la fosse temporale, légèrement
oblique en haut et en avant
les collections supérieures et inférieures peuvent être rejointes par une lame de Delbet sous l’arcade
zygomatique, introduite depuis l’incision cutanée et sortant par l’incision endobuccale, par une longue pince
introduite par voie buccale récupérant la lame au niveau temporal.