Droit Des Personnes Et de La Famille

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DROIT DES PERSONNES ET DE LA FAMILLE

PLAN DU COURS

PARTIE I: DROIT DES PERSONNES


CHAPITRE I. LA PERSONNE PHYSIQUE
SECTION 1: L 'EXISTENCE DE LA PERSONNE
PARAGRAPHE 1: L 'ACQUISITION DE LA PERSONNALITÉ
JURIDIQUE
A. LE PRINCIPE
B. LES EXCEPTIONS AU PRINCIPE
PARAGRAPHE 2: LA FIN DE LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE
PARAGRAPHE 3: LES INCERTITUDES SUR L 'EXISTENCE DE LA
PERSONNALITÉ JURIDIQUE
A. L 'ABSENCE
B. LA DISPARITION
SECTION 2: L 'INDIVIDUALISATION DE LA PERSONNE
PARAGRAPHE 1: LE NOM
A. LE NOM PATRONYMIQUE
B. LE PRÉNOM
C. LES ACCESSOIRES DU NOM
D. LA PROTECTION DU NOM
PARAGRAPHE 2: LE DOMICILE
A. LA DÉTERMINATION DU DOMICILE
B. LES CARACTÈRES DU DOMICILE

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PARAGRAPHE 3: L 'ÉTAT CIVIL


A. L 'ÉTABLISSEMENT DES ACTES D'ÉTAT CIVIL
B. LES FONCTIONS DES ACTES D'ÉTAT CIVIL
SECTION 3: LES DROITS DE LA PERSONNE
PARAGRAPHE 1: LE DROIT À L 'INTÉGRITÉ PHYSIQUE
A. LA COMMENCEMENT DE LA PROTECTION
B. LA FIN DE LA PROTECTION
C. LE CONTENU DE LA PROTECTION
PARAGRAPHE 2: LE DROIT AU RESPECT DE LA VIE PRIVÉE
A. LA NOTION DE VIE PRIVÉE
B. LA PROTECTION DE LA VIE PRIVÉ
PARAGRAPHE 3: LE DROIT À L 'IMAGE
PARAGRAPHE 4: LE DROIT À LA PRÉSOMPTION D'INNOCENCE
SECTION 4: L 'INCAPACITÉ DE LA PERSONNE
PARAGRAPHE 1: LE MINEUR
I. LA PROTECTION DU MINEUR
A. LA PROTECTION DE SA PERSONNE B.
LA PROTECTION DE SES BIENS
II. L 'INCAPACITÉ GÉNÉRALE D'EXERCICE DU MINEUR
A. LE MINEUR NON ÉMANCIPÉ
B. LE MINEUR ÉMANCIPÉ
PARAGRAPHE 3: LES MAJEURS INCAPABLES

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I. LES MAJEURS PROTÉGÉS


II. LE RÉGIME DE PROTECTION A. LA TUTELLE
B. LA CURATELLE

PARTIE II : LA PERSONNE MORALE


CHAPITRE 1 : LES TRAITS CARACTERISTIQUES DE LA
PERSONNE MORALE
SECTION 1 : LE PATRIMOINE
SECTION 2 : LA PERSONNE MORALE PEUT ESTER EN JUSTICE

CHAPITRE 2 : LA CLASSIFICATION DES PERSONNES


MORALES
SECTION 1 : LES PERSONNES MORALES DU DROIT PUBLIC
SECTION 2 : LES PERSONNES MORALES DU DROIT PRIVE
PARAGRAPHE 1 : LA PERSONNE MORALE, UN GROUPEMENT
DE PERSONNES
1. LES SOCIETES
2. LES ASSOCIATIONS
3. LES SYNDICATS PROFESSIONNELS
PARAGRAPHE 2 : LA PERSONNE MORALE DU DROIT PRIVE,
GROUPEMENT DES BIENS

CHAPITRE 3: LE RÉGIME JURIDIQUE DES PERSONNES


MORALES
SECTION 1 : LA CREATION DE LA PERSONNE MORALE

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SECTION 2 : LE FONCTIONNEMENT DE LA PERSONNE MORALE


SECTION 3 : LA FIN DE LA PERSONNE MORALE
PARAGRAPHE 1 : LA DISPARITION DE LA PERSONNE MORALE
PAR LA VOLONTE DE SES MEMBRES
PARAGRAPHE 2 : LA DISPARITION FORCEE

INTRODUCTION GÉNÉRALE
Le droit des personnes est une partie du droit civil. Il fait l'objet du premier
livre du code civil qui contient des dispositions concernant les droits civils,
les actes civils, le mariage, le divorce, la filiation, l'autorité parentale, la
minorité et la majorité. Une personne est une entité disposant de la
personnalité juridique. La personnalité juridique est l'aptitude à être

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titulaire de droits et être soumis à des obligations. Avoir la personnalité


juridique c'est être un sujet de droit. C'est-à-dire être sujet à l'application
du droit objectif. La notion de personnalité juridique a des implications
dans le sens où chaque personne va être responsable de ses actes, sur
l'ensemble de ses biens ou de son patrimoine. On distingue le sujet de droit
et l'objet de droit. Cette distinction permet de sauvegarder la dignité de la
personne. On peut vendre une chose ou la mettre en location, ce qui n'est
pas le cas pour les personnes. Cependant, avant l'abolition de l'esclavage,
certaines personnes étaient considérées comme des objets (dépourvus de
tout droit). Tous les hommes sont titulaires des mêmes droits, cette
distinction entre personnes et chosesest en train de s'estomper
(disparaître) dans la période contemporaine. On assiste à un phénomène de
réunification. On peut concevoir des contrats à titre gratuit en ce qui
concerne les éléments de la personne. Entre la personne et la chose on
trouve l'animal qui n'a pas de droit. Il est réduit à une chose, un bien
meuble selon l'article 524 du code civil. Selon cet article, le propriétaire est
responsable des dommages qu'il peut causer, qu'il soit sous sa garde ou que
l'animal se soit évadé. De nos jours l'animal n'est plus considéré comme une
simple chose, et cela est dû à un certain nombre de mesures de protection
des êtres vivants. Il existe par exemple une déclaration universelle des
droits des animaux. En droit français par exemple, quelques mesures
existent dans le code rural qui condamnent les mauvais traitements faits
aux animaux pendant l'élevage, l'abattage et les expériences scientifiques.
Le code pénal condamne également les mauvais traitements infligés aux
animaux. Il réprime également les actes de cruauté pratiqués envers les
animaux. En droit il existe aussi des personnes morales qui n'ont pas de
réalité biologique mais font partie intégrante de la vie juridique. Ces
groupements répondent à un phénomène d'association d'individus pour
défendre des objectifs et des intérêts collectifs. Le groupement constitue
une entité distincte des membres qui le composent. Les personnes morales
sont donc des êtres fictifs titulaires de droit. À ce titre elles disposent d'un
patrimoine propre et aussi desdroits extrapatrimoniaux.
CHAPITRE 1: LA PERSONNE PHYSIQUE
INTRODUCTION
Il s'agit dans ce chapitre d'examiner les conditions dans lesquelles
l'existence de la personne physique (section 1) et les règles qui permettent
de l'individualiser (section 2). Cette personne se verra alors reconnaître
des droits inhérents à sa personnalité (section 3) et si son âge ou ses

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facultés intellectuelles le nécessitent, elle fera l'objet de mesures


d'incapacité juridique (section 4).

SECTION 1: L'EXISTENCE DE LA PERSONNE PHYSIQUE.


La personne physique a une existence limitée dans le temps : elle acquiert
la personnalité juridique (paragraphe 1) puis elle perd la personnalité
juridique (paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1: L'ACQUISITION DE LA PERSONNALITE


JURIDIQUE
Le droit protège la personne humaine et toute personne humaine a
nécessairement une personnalité juridique. Mais la question se pose de
savoir à quelmoment apparaît la personnalité juridique : à la naissance ou à
la conception ? À cet égard, le droit a posé un principe (A) en cas
d'incertitude quant au sort de l'enfant simplement conçu.

A. LE PRINCIPE
On enseigne traditionnellement que l'acquisition de la personnalité
juridique se produit à la naissance. La naissance marque le moment où
l'enfant accède à une vie autonome et indépendante de celle de sa mère : il
cesse d'être une part du corps de sa mère. La personnalité juridique
s'acquiert donc à cet instant. Cependant deux conditions sont posées pour
l'acquisition de la personnalité juridique de l'enfant.

x L’enfant doit être né vivant : Cela signifie que l'enfant doit avoirrespiré
ne serait-ce qu'un instant. À défaut de présence d'air dans les
poumons de l'enfant, l'enfant décédé ne sera pas considéré comme
une personne née puis décédée. Les enfants mort-nés n'ont jamais eu
de personnalité juridique. Cette condition est très importante.

x L’enfant doit être né viable : Cela signifie que l'enfant doit être doté
d'une certaine aptitude à la vie. Tel ne sera pas le cas lorsque l'enfant
est né avant le seuil de viabilité d'environ six mois de grossesse ou
qu'il était dépourvu d'un organe indispensable à la vie.

B. LES INCERTITUDES À L'ÉGARD DE L'ENFANT SIMPLEMENT


CONÇU

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Le principe selon lequel l'acquisition de la personnalité juridique a eu lieu à


la naissance suscite des interrogations quant au sort de l'enfant simplement
conçu. Il existe une continuité dans le mécanisme d'acquisition de la
personnalité juridique. x LA FICTION DU DROIT CIVIL :
Le principe selon lequel l'acquisition de la personnalité juridique
n'intervient qu'à la naissance peut préjudicier à l'enfant en particulier
lorsqu'un de ses deux parents décède avant sa naissance. Et si par exemple
l'enfant dont le père est mort pendant la grossesse de sa mère doit pouvoir
être juridiquement rattaché au père et hériter de lui. Aussi le droit civil a
toujours admis la possibilité de faire remonter l'acquisition de la
personnalité juridique au moment de la conception chaque fois qu'il va de
l'intérêt de l'enfant : "Infansconceptus pro natohebeturquoties de commo
des ejuragitur". L’enfant simplement conçu est considéré comme né chaque
fois qu'il y va de son intérêt.L’application de cette maxime est subordonnée
à deux conditions :

™ L’enfant doit être né vivant et viable.


™ L’acquisition de la personnalité juridique doit être rétroactive au jour
de la conception.

Elle doit servir à lui permettre d'acquérir des droits mais en aucun cas faire
naître à sa charge des obligations. On fera ainsi l'application de cette
maxime pour permettre à un enfant simplement conçu d'hériter d'un
proche décédé peu de temps avant sa naissance. Jusqu'à quel moment
peuton faire remonter la date d'acquisition de la personnalité juridique
sachant que la date précise de la conception est le plus souvent impossible à
déterminer avec précision. À cet égard la loi pose une présomption. En effet
l'article 311 du code civil indique : la loi présume que l'enfant a été conçu
pendant la période qui s'étend du 300e jour ==> 180e jour inclusivement
avant la date de naissance. La conception est présumée avoir eu lieu à un
moment quelconque de cette période. La preuve contraire est recevable
pour combattre ces présomptions.

x LES REALITES DU DROIT PENAL:


On pourrait aussi songer à faire remonter l'acquisition de la personnalité
juridique dès le moment de la conception sans recourir à une fiction. En ce
sens, la loi du 17 janvier 1975 relative à l'interruption de grossesse semble
nous y inviter. Elle dispose : <<la loi garantit le respect de tout être humain
dès le commencement de la vie>>. La question se pose en matière pénale de
savoir en cas de décès d'un fœtus qui avait une capacité à vivre et à se

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développer normalement jusqu'à la naissance et dont l'évolution a été


interrompue par l'intervention d'un tiers.Peut-on retenir les infractions
d'homicide volontaire ou involontaire, lesquels supposent une atteinte
mortelle sur une personne.

PARAGRAPHE 2: LA PERTE DE LA PERSONNALITE JURIDIQUE.


En principe la personnalité juridique ou la vie juridique cesse avec le décès.
Deux éléments viennent compliquer la fin de la vie juridique. Il y a d'abord
une survivance de la personnalité juridique au-delà de la mort. Ensuite il
existe des incertitudes quant au décès d'une personne.

A. LES SURVIVANCES DE LA PERSONNALITE JURIDIQUE AU


DELA DE LA MORT
La disparition de la personnalité juridique n'est pas absolue, la mort
physique d'un individu n'arrête pas sa vie juridique à moins que la
succession ne soit totalement liquidée. L’exécution des dernières volontés
du défunt consignées dans son testament constitue la forme la plus
évidente de la prolongation de la personnalité juridique. Ses héritiers sont
considérés comme les continuateurs de sa personne.

B. LES INCERTITUDES POUR LA VIE JURIDIQUE DE LA


PERSONNE
Dans cette situation on peut douter de l'existence de la personnalité
juridique d'un individu. La loi organise deux régimes pour les cas
d'incertitude surl'existence de la personne.

1. L 'ABSENCE
Au sens juridique du terme, l'absence est l'état d'une personne dont on ne
sait pas si elle est morte ou vivante. Le non présent est quant à lui, celui qui
n'est pas là mais dont l'existence est certainement vérifiable. L’acte de
déclarer une personne absente requiert une procédure échelonnée dans le
temps. Une fois déclarée, l'absence a des conséquences patrimoniales et
extrapatrimoniales. La première phase est celle de la présomption
d'absence. Elle débute lorsqu'une personne a cessé de paraître au lieu de

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son domicile ou de sa résidence sans que l'on ait eu de ses nouvelles. La


présomption doit être judiciairement déclarée. Toute personne qui justifie
d'un intérêt ou le ministère public peut saisir le juge. Ce dernier prend les
mesures nécessaires pour organiser l'administration des biens du présumé
absent. À cette fin, il désigne un membre de la famille ou un tiers qu'il
charge de la préservation de ses intérêts. Le ministère public est chargé de
veiller à la protection des intérêts du présumé absent. La période de
présomption d'absence prend fin avec le retour de l'intéressé ou par la
preuve par tout moyen d'un décès. Si aucun de ces événements ne se
produit, le juge prononce à l'issue d'une période de dix ans, un jugement
déclaratif d'absence qui constitue la deuxième phase de la procédure
d'absence. Le jugement déclaratifd'absence émane du tribunal de la
dernière résidence de l'absent. La requête en déclaration d'absence est
publiée afin que l'intéressé puisse être prévenu. Le jugement est prévu un
an après la publication de la requête. Le jugement déclaratif d'absence a la
même valeur qu'un acte de décès et en tient lieu. Ainsi les mesures
d'administration prévues pendant la période de présomption tombent et
les biens sont dévolus aux héritiers. En cas de réapparition de l'absent, le
jugement déclaratif peut être annulé à la demande du procureur de la
République ou de toute personne intéressée. L'absent réapparu reprend
alors possession de ses biens dans l'état où ils se trouvent. Néanmoins, dans
tous les cas le mariage de l'absent reste dissout. Le conjoint de l'absent
réapparu reste marié à son nouveau conjoint.

2. LA DISPARITION
La disparition est l'état d'une personne dont on a la quasi-certitude qu'elle
est morte. Son cadavre n'a cependant pas été retrouvé. Le disparu est donc
la personne dont on n’a pas de nouvelles et dont l'existence paraît
incertaine parce qu'elle a été soumise à certaines épreuves: tremblement
de terre, incendie, inondation, naufrage etc... Le code civil dispose que le
régime de la disparition s'applique à la personne disparue <<dans des
circonstances de nature à mettre sa vie en danger, lorsque son corps n'a pu
être retrouvé>>. Il s'agit de naufrage, catastrophenaturelle, accident
d'avion. Une requête est adressée par le procureur de la République ou

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toute personne intéressée au tribunal du lieu de la disparition en vue de


faire constater celle-ci. Après enquête, le tribunal rend un jugement
déclaratif de décès qui tient lieu d'acte de décès.

SECTION 2: L'INDIVIDUALISATION DE LA PERSONNE


Pour individualiser une personne, le droit fait appel à plusieurs supports :
l'appellation (paragraphe 1) et la localisation (paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1: L'INDIVIDUALISATION DE LA PERSONNE


Les personnes physiques sont ainsi individualisées par le nom
patronymique, généralement le nom de famille dans les communautés qui
en sont pourvues. Mais pour une individualisation plus personnalisée, l'on
est obligé de s'appuyer sur les accessoires du nom.

A. LE NOM
Le nom patronymique ou nom de famille consiste à une désignation
commune partagée par les membres d'une même famille et qui se transmet
de génération en génération. Dans le contexte Nigérien où lapratique du
nom de famille est exceptionnelle, le nom se ramène au prénom du père. Le
nom patronymique ainsi caractérisé est l'objet de transmission suivant
plusieurs procédés et fait l'objet d'une protection.

A. L’ACQUISITION ET LA TRANSMISSION DU NOM


Le nom s'acquiert d'abord par la filiation qui s'entend du lien de parenté
entre une personne et d'autres. C'est le mode le plus courant qui repose sur
la distinction entre filiation naturelle et filiation légitime. Étant la marque
d'une appartenance familiale, le nom est acquis systématiquement du seul
fait d'être né d'un membre de cette famille. C'est le cas dans les rapports de
filiation légitime. Dans les rapports de filiation naturelle, donc en cas de
naissance en dehors des liens du mariage, le nom ne s'acquiert que par la
reconnaissance du parent. Le nom s'acquiert également par la filiation
adoptive. L’enfant acquiert alors le nom de sa famille adoptive. Le nom
s'acquiert aussi par voie de décision administrative.C'est le cas des enfants
abandonnés ou trouvés qui, se voient attribuer un nom par l'officier d'État
civil.Le nom s'acquiert également par les mariages. En effet la femme
mariée prend le nom de son mari tout en conservant si elle le désire, le nom
de sa famille. En cas de divorce, sauf exception, elle perd l'usage du nom du
mari et reprend son nom de famille.

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B. NATURE ET CARACTERE DU NOM


1. LA NATURE DU NOM
En s'interrogeant sur la nature du nom deux thèses se présentent. Certains
considèrent que le titulaire du nom a un droit de propriété sur celui-ci.
Cette thèse est battue en brèche en faisant valoir que le nom est incessible.
Une autre thèse soutient que le nom n'est qu'un simple matricule imposé
par la société à chacun de ses membres pour le besoin de leur identification
et il ne s'agirait que donc d'une institution de police en ce qu'il permet à
l'administration de gérer les citoyens. Le nom est enfin considéré comme
un droit de la personne au même titre que le droit à la vie, le droit à la
dignité, ce qui explique que chacun a droit au nom.

2. LES CARACTERES DU NOM


Le nom est donc un droit mais aussi une obligation. Il présente plusieurs
caractères:

x Il est imprescriptible: il ne se perd pas par un non usage prolongé. x


Il est indisponible : c'est à dire que le nom ne peut se vendre ni être
cédé. x Il est immuable : il ne se change pas selon lavolonté de son
titulaire.
Une fois attribué, le nom est en principe définitif, le changement purement
volontaire indépendant d'une modification de l'état (changement dans le
statut familial par exemple) : mariage, divorce, adoption sont interdits.
C’est le principe de l'immutabilité auquel on ne peut déroger que par un
acte de puissance publique. Le nom est protégé par la loi: son titulaire
dispose des prérogatives qui lui permettent de s'opposer à toute usurpation
surtout lorsqu'il existe un risque de confusion, une action en contestation
du nom peut être engagée contre toute usurpation (dans un livre, dans un
film, ou dans une pièce théâtrale). Le nom se compose de deux éléments
essentiels à savoir le nom patronymique et le prénom. Le surnom, les titres
de noblesse ne sont que des accessoires exceptionnels du nom.

A. LE NOM PATRONYMIQUE
Le nom patronymique est une vielle tradition Européenne
consacréepourdésigner les enfants d'une même famille, il permet ainsi de
distinguer les familles, les unes des autres. Au Niger l'utilisation du nom de
famille est très peu répandue ou même inexistante. En effet au lieu d'un
nom patronymique l'enfant prend le nom de son ascendant immédiat. Il

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s'agit de savoir comment il est attribué et quels sontles effets juridiques


qu'il produit.

1. ATTRIBUTION DU NOM PATRONYMIQUE


En principe l'enfant acquiert le nom par la filiation. Le nom peut également
s'acquérir par le mariage. À côté il y a l'attribution par l'autorité
administrative.

A. L 'ACQUISITION DU NOM PAR LA FILIATION


Étant le signe d'une appartenance familiale, le nom est attribué par la loi en
conséquence d'un lien de famille. On distingue trois cas de filiation.

x La filiation légitime : L’enfant né d'un couple marié prend d'office, mis


à part le cas de désaveu, le nom de son père (conceptionpatriarcale
de la famille).
x la filiation naturelle : Il s'agit ici de la situation des enfants nés hors
mariage ; si dès la naissance, l'enfant est reconnu par son père il porte le
nom de celui-ci. Et dans le cas contraire il porte le nom de sa mère.
Lorsque le Nouveau-né n'est reconnu ni par la mère ni par le père, c'est
l'officier de l'État civil qui lui attribue une série de prénoms dont le
dernier servira de nom patronymique. Si plus tard l'enfant est reconnu,
il ajoute seulement le nom de celui qui l'a reconnu. x La filiation
adoptive : C'est la création d'une famille artificielle entre deux
personnes étrangères l'une de l'autre. On distingue deux sortes
d'adoption.

™ L’adoption plénière : l'enfant prend obligatoirement le nom de


l'adoptant et il perd absolument son nomoriginaire. En cas
d'adoption par deux époux, l'adopté prend le nom du mari.
™ L'adoption simple: En ce qui concerne l'adoption simple,
l'enfant ne doit pas cesser d'appartenir à sa famille d'origine
seulement il ajoute à son nom, le nom de l'adoptant.

B. ATTRIBUTION DU NOM PATRONYMIQUE APRES LE


MARIAGE
La Femme acquiert le nom du mari plus exactement, l'usage de ce nom. Mais
elle ne perd pas son nom de jeune fille, car tout en entrant par alliance dans
la famille du mari, elle conserve la situation qu'elle avait par la parenté
dans sa famille d'origine. Le port du nom marital qui est un Droit pour la

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femme n'est pas pour elle une obligation. Exemple : Le nom du mari peut
être peut choisi par la femme dans l'existence ménagère et le nom d'origine
dans l'exercice de sa profession. Le mari ne saurait se plaindre de l'abandon
de son nom comme un manquement à une obligation du mariage, cause de
divorce. Après le divorce, l'usage du nom du mari cesse, ce principe connait
toutefois des exceptions. Lorsque le divorce est prononcé pour rupture de
la vie commune, la femme peut continuer d'office à utiliser le nom de son ex
époux. Mais en dehors de cette situation, l'épouse divorcée peut continuer
par exception à porter le nom du mari. Soit par l'effet d'une convention
passée avec lui, soit en vertu d'une décision du tribunal fondée sur un
intérêtpersonnel (si la femme était professionnellement connue sous ce
nom).

C. ATTRIBUTION DU NOM PATRONYMIQUE PAR VOIE


ADMINISTRATIVE
Dans le néant absolu des rapports de famille, le Droit utilise ce mode
d'attribution : une telle nécessité ne se rencontre que pour l'enfant trouvé
et l'enfant naturel déclaré à l'État civil sans indication du nom de sa mère.
L’officier de l'État civil attribue au nouveau-né anonyme une suite de trois
prénoms dont le dernier lui tiendra lui de nom patronymique.

2. LES EFFETS JURIDIQUES DU NOM PATRONYMIQUE


Il y a le simple usage du nom et ce que l'on est convenu d'appeler le Droit au
nom.

x L’usage du nom:
Faire usage du nom est pour l'individu en même temps un Droit et une
obligation. L’usage du nom est un Droit, c'est à dire que l'individu peut
user du nom qui lui est légalement attribué pour se designer et se faire
designer dans toutes les occasions de la vie. L’individu peut aussi user de
son nom pour figurer dans les actes juridiques et lessigner. L’obligation de
faire usage du seul nom légalement attribué est absolue à l'égard de l'État.
x Le Droit au nom:
Le nom est normalement la conséquence d'un rapport de famille. La
jurisprudence a souvent présenté le Droit au nom comme le plusénergique

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des Droits subjectifs, comme un véritable Droit de propriété, c'est le cas du


nom commercial, du nom patronymique sous lequel un commerçant exerce
sa profession. Le nom commercial par l'attrait qu'il a sur la clientèle
représente une valeur patrimoniale, et il est cessible (au même titre que le
fonds de commerce dont il est un des éléments). En dehors de cette
utilisation commerciale qui le transforme, le nom reste inséparable de la
personne et ne peut dès lors être approprié.

B. LES ACCESSOIRES DU NOM


À ce niveau on distingue deux groupes : Les accessoires
obligatoires(les prénoms) Les accessoires facultatifs(le surnom et le
pseudonyme) 1. LE PRENOM :
Si dans la désignation de la personne, le nom patronymique représente
l'appartenance familiale, le prénom est le discriminant individuel.
L’attribution des prénoms a un caractère volontaire et non légal. Le prénom
est librement choisi par les parents lors de la déclaration de naissance. Tout
enfant doit recevoir un prénom. Lorsqu'il en existe plusieurs, la loi exige
pour certains actes que les prénoms soient reproduits dans l'ordre de l'État
civil. Les prénoms peuvent être modifiés à toute époque par jugementdu
tribunal civil à la demande de celui qui le porte ou de son représentant légal
sur justification d'un intérêt légitime. Les prénoms sont en principe sans
conséquence juridique. Mais c'est en combinaison avec le nom
patronymique que le prénom produit ses effets ordinaires, qui sont les
effets de complémentarité. La personne a le Droit de faire usage des
prénoms que son acte de naissance lui attribue. Le prénom est protégé par
la loi contre toute usurpation.

2. LE PSEUDONYME ET LE SURNOM
Le pseudonymeest un faux nom que la personne se donne à elle-même (à la
différence du surnom) qui lui, est donné par le public, le pseudonyme est
choisi par l'intéressé comme un nom d'emprunt en vue de cacher sa propre
identité. C'est une pratique répandue dans le monde littéraire, artistique.
Le pseudonyme est protégé au même titre que le nom commercial. On peut
le défendre contre les tiers, il n'est pas transmissible par filiation mais son
titulaire peut décider de l'étendre à ses descendants. Le surnom quant à lui,
est une appellation donnée à une personne par le public et qui vient
s'ajouter au nom de famille, le surnom n'a aucune valeur juridique et ne fait

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pas partie de l'État civil, il peut toutefois être utilisé à titre de complément
dans les actes administratifs ou notariés précédé du mot <<dit>>.

3. LES TITRES DE NOBLESSE OU NOBILIAIRES


Ce sont des titres honorifiques :

x Prince x
Duc x
Marquis
Ils n'ont plus depuis 1789 la moindre valeur distinctive. Les ayant droit
peuvent en faire usage et en exiger la mention dans les actes d'État civil. La
dévolution du titre obéit aux règles de l'ancien Droit. Il se transmet de mâle
en mâle et par ordre de progéniture, il ne peut s'acquérir par l'usage.

PARAGRAPHE 2 : LE DOMICILE :
A. DISTINCTION ENTRE DOMICILE ET RESIDENCE.
Le domicile constitue un moyen d'identification de la personne au même
titre que le nom. Il est considéré comme le siège légal de la personne, il
présente des intérêts considérables. Il convient donc de le distinguer des
notions voisines. Le domicile c'est le lieu dans lequel une personne a son
principal établissement alors que la résidence est un lieu où on est censé
être effectivement physiquement présent, le domicile d'une personne est
donc le lieu où elle a son principal établissement.

B. L’IMPORTANCE JURIDIQUE DU DOMICILE


D'un point de vue juridique, le domicile présente des intérêts multiples :

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x Il détermine la conception des offices publics pour la rédaction de


certains actes juridiques par exemple, Le mariage est réalisé devant
l'officier de l'État civil du domicile de l'intéressé.
x La perception des impôts, l'inscription sur la liste électorale, se font au
domicile de l'intéressé.
x En cas de litige, le défendeur est en principe assigné devant le tribunal
de son domicile.
x La succession d'une personne s'ouvre à son domicile. x
La faillite d'un commerçant est déclarée à son domicile.

C. LES PRINCIPES DE DETERMINATION DU DOMICILE.


Le domicileétantunpoint d'attache juridique, tout individu a un domicile qui
est fixe, unique et intimement lié à sa personnalité. La personne peutfixer
son domicile au lieu de son choix, c'est alors l'endroit où elle a eu l'intérêt
de se fixer et où elle a établi le centre de ses activités. La liberté de
détermination du domicile connaît des limites, il existe par exemple des cas
où la loi fixe impérativement le domicile de certains individus: x La femme
mariée a pour domicile le domicile de son mari, x L’enfant mineur non
émancipé a pour domicile le domicile le domicile de son père ou de son
tuteur.

x Certains fonctionnaires nommés à vie ont pour domicile le lieu où ils


exercent leur fonction dans tous les cas on parle du domicile légal.

Très souvent pour faciliter les transactions les parties à un contrat peuvent
élire domicile chez un notaire. C'est-à-dire qu'en cas de litige c'est le
tribunal du domicile du notaire qui serait compétent pour connaître de
l'affaire, il s'agit dans ce cas du domicile élu.

x INTERETS QUI S’ATTACHENT A L’ETUDE DU DOMICILE


EN DROIT PUBLIC EN DROIT PRIVE

Répondre aux obligations Publicités des Centralisation Notification de


actes de la gestion certains actes
Politiques Fiscales sociales concernant des biens
l’Etat
Paiement.
Cotisations x Divorce x Tutelle. Réclamation.
Liquidation des

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Voter Impôts sociales et Filiation x Biens. Signification


assurance Mariage Succession. d’Actes.
Assignation : Elle
se fait au
domicile du
défendeur

x LES CARACTERES DU DOMICILE


Le domicile est caractérisé par sa fixité, son unicité et sa nécessité :

x Lafixité du domicile : moins absolue que la fixité du nom. Le


changement du domicile doit nécessairement être caractérisé par la
volonté de changer le lieu de son principal établissement, en d'autres
termes, il faut une intention réelle de changement de domicile de la
part de celui qui invoque ce changement.
x L’unicité du domicile : Ce principe voudrait qu'une personne ne
dispose que d'un seul domicile. Il est dérogé à ce principe pour des
nécessités de procédure. Ainsi par exemple on peut admettre qu'une
personne puisse élire domicile dans la ville où elle vient plaider pour
que les actes de procédure lui soient notifiés audit domicile élu ;

x La nécessité du domicile : Toute personne a l'obligation d'avoir un


domicile; à défaut, l'autorité compétente l'obligera à élire un domicile
sous peine de poursuite pour délit de vagabondage.

PARAGRAPHE3: L’ETAT DES PERSONNES


Une personne n'est pas individualisée seulement par son nom et son
domicile. Il faut tenir compte également de son<<état>>. L’état est un
élément d'individualisation permettant de connaître la situation exacte de
la personne par rapport à la société où elle vit, par rapport à la famille dont
elle dépend. C'est pour cela qu'on parle de l'état d'enfant légitime ou encore
de l'état de l’enfant naturel ou de l'enfant d'époux. L’expression qui sera
couramment utilisée est celle d'état civil.

A. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L'ETAT DES PERSONNES


On peut les classer en trois catégories :

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x Le premier élément est le lien de rattachement d'une personne à un


État donné : la nationalité. Celle-ci s'acquiert de deux manières : par
le lien d'origine, en raison de la naissance sur le sol d'un État ou en
raison d'un lien de filiation avec des personnes ayant déjà la
nationalité.
x Le deuxième élément est l'état familial. L’état familial s'entend du lien
de parenté dans sa diversité. Le lien de parenté peut être en ligne directe
ou en ligne collatérale. La ligne directe peut être ascendante ou
descendante. Il y a aussi la parenté tirée par alliance. x L’état physique
est essentiellement constitué par l'âge de la personne.
Cette situation renvoie à la problématique des incapacités juridiques.

B. LA NATURE DE L'ETAT DES PERSONNES


L’état des personnes revêt un certain nombre de caractères qui en font sa
nature. Il est d'abord hors du commerce en ce sens qu'il ne peut faire l'objet
d'une convention. Il est ensuite indisponible, imprescriptible et absolu
comme le droit de propriété. L’état des personnes peut être défendu en
justice. Enfin l'état des personnes confère des prérogatives dites
extrapatrimoniales.

C. LA PROTECTION DE L'ÉTAT DES PERSONNES


La protection de l'état des personnes, se réalise essentiellement par les
actions d'état. On entend par action d'état la procédure judiciaire qui
permet à une personne de revendiquer un état qu'elle n'a pas, ex : action en
recherche de paternité ou de contester un état établi, ex : action en désaveu
de paternité. Toutes ces actions ont un caractère déclaratif, c'est-à-dire
qu'elles n'ont pas pour objet de constater un état nouveau mais de le
déclarer existant ou préexistant, les actions déclaratives d'état s'opposent
aux actions constitutives dont la conséquence est de modifier l'état
lorsqu’elles aboutissent, ex : action en divorce ou action en nullité du
mariage. Les actions d'état lorsqu'elles aboutissent, elles peuvent conduire
à une modification de l'état civil. À cette fin, une action en rectification
d'état civil peut être introduite. Cette action peut également être introduite
pour réparer une erreur sur l'acte d'état civil.

D. LE REGIME PROCEDURAL DE L'ACTION D'ETAT


Les actions d'état relèvent de la compétence des juridictions civiles,
spécialement les tribunaux de grande instance. Cependant, il convient de
noter que bien que les juridictions civiles soient seules compétentes, il

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s'agit des questions qui peuvent être communicables au ministère public.


L’article 326 du code civil dispose que : <<les tribunaux civils seront seuls
compétents pour statuer sur les réclamations d'état>>. L 'autorité de la
chose jugée en matière d'état des personnes est relative, c'est-à-dire qu'elle
n'est pas opposable aux tiers.

E. LES ACTES D'ETAT CIVIL


Par opposition à l'état politique, l'état civil est la situation de la personne en
Droit privé entre la naissance et la mort ; dans un sens plus précis c'est la
situation de la famille telle qu'elle résulte de la filiation et du mariage. Les
actes d'état civil sont les écrits dans lesquels l'autorité publique constate
d'une manière authentique les principaux événements qui dépendent de
l'état des personnes tels qu'ils viennent d'être définis : les naissances, les
mariages et les décès. Le service public de l'état civil, est rattaché au service
public de la justice. L’officier d'état civil est le personnage central. Dans
chaque commune c'est le maire qui est en principe, l'officier de l'état civil.
Par suppléance du maire, en cas d'empêchement, un de ses adjoints dans
l'ordre de nomination fait office de responsable. Enfin, le maire peut
déléguer à des agents communaux le pouvoir de recevoir et de rédiger les
actes de l'état civil sauf les actes de mariage. Ces agents n'ont pas pour
autant la qualité d'officiers de l'état civil et c'est le maire seul, qui en
pareille circonstance signe les actes. Le matériel de service est constitué par
les registres de l'état civil qui restent entre les mains de l'administration et
du livret de famille qui est confié aux intéressés dans certains cas. Les actes
de l'état civil sont dotés d'une force probante particulière. Ils font foi
jusqu'à inscription de faux. Ils sont des actes authentiques. Les actes d'état
civil ne sont pas seulement des moyens de preuve mais des instruments de
publicité de l'état des personnes. Les irrégularités que commettent les
officiers d'état civil sont sanctionnées soit par les amandes civiles soit par
une responsabilité pénale. En principe, l'acte irrégulier ne peut être annulé
que si l'irrégularité est grave. Dans cette hypothèse, les tribunaux se
reconnaissent toujours un pouvoir pour prononcer ou non la nullité. Deux
sortes de jugements sont rendues en matière d'état civil :

x Les jugements rectificatifs : En cas d'erreur ou d'omission purement


matérielles par exemple une faute d'orthographe dans un prénom ou
dans un nom, une simple rectification administrative est possible.
Elle doit cependant être ordonnée par le procureur de la République.
Pour les autres rectifications, elles sont ordonnées par le président
du tribunal par requête présentée par toute personne intéressée. Le

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président prend alors une ordonnance prescrivant de mentionner sur


le registre de l'état civil, la rectification qui semblerait justifiée.
x Les jugements supplétifs: lorsqu’il n'a pas existé de registre, lorsque
ceux-ci ont été perdus ou brûlés la preuve de l'état civil peut être faite
par tous moyens. C'est un jugement qui suppléera l'absence d'acte
d'état civil. Lorsque les délais de déclaration sont passés, il sera établi
des jugements supplétifs tenant lieu d'actes d'état civils à la demande
des personnes intéressées (article 38 de l'ordonnance No 85 du 29
mars 1985 portant organisation et fonctionnement de l'état civil au
Niger).

SECTION 3 : CAPACITES ET INCAPACITES DES PERSONNES


PHYSIQUES
La personnalité juridique permet à tout individu d'être sujet actif et passif
de Droit. Lorsqu'aucune restriction n'est apportée à cette possibilité on dit
que la personne est capable, donc apte à jouir et à exercer ses droits. Ainsi,
de cette disposition découlent deux conséquences importantes :

x Une personne capable peut être ou devenir titulaire de Droits, elle a


donc la capacité de jouissance.

x Une personne peut aussi exercer le Droit dont elle est titulaire. On dit
qu'elle a la capacité d'exercice.

La capacité est en principe intimement liée à la vie juridique. Mais pour des
raisons diverses, des limitations totales ou partielles définitives ou
temporaires peuvent être apportées à cette possibilité; cela correspond à
l'incapacité. Il convient toutefois de préciser que l'incapacité ne peut
résulter que de la loi comme l'indique l'article 1123 du code civil : ‘’toute
personne peut contracter si elle n'en est pas déclarée incapable par la loi’’.
On distingue deux sortes d'incapacités.

PARAGRAPHE 1 LA DISTINCTION ENTRE L'INCAPACITE DE


JOUISSANCE ET L'INCAPACITE D'EXERCICE
L’incapacité de jouissance empêche celui qu'elle frappe d'être titulaire de
Droits. Elle se justifie également par la méfiance qu'elle inspire. C'est ainsi
par exemple que <<les médecins et les ministres de cultequi auront traité
ou assisté une personne pendant la maladie, ne pourront profiter des

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dispositions testamentaires qu'elles auraient faites en leur faveur pendant


le cours de cette maladie>> article 90 du code civil. L’incapacité de
jouissance n'est jamais que spéciale. Elle équivaudrait en effet à la mort
civile qui a été supprimée puisque celui qui en sera frappé ne pouvait être
titulaire d'aucun droit, n'aurait plus d'existence juridique, ne serait plus un
sujet de droit.

L’incapacité d'exercice quant à elle, empêche celui qui en est l'objet


d'exercer les droits dont il est titulaire. Elle est destinée à le protéger. Elle
peut être générale mais elle suppose toujours que l'on trouve un moyen
technique pour que soient exercés les Droits qu'il a mais dont il ne peut
user lui-même; il convient notamment que son patrimoine soit géré
pendant le temps de son incapacité. Trois techniques peuvent être utilisées
à cette fin : la représentation, l'assistance et l'autorisation. L’incapacité se
présente sous forme de mesure de protection ou de sanction. Ceux contre
qui cette mesure est prise sont déclarés incapables.

PARAGRAPHE 2: LES INCAPABLES


L 'incapable c'est celui qui, en raison de son manque de discernement, de
son âge, d'une faute grave commise par lui, ne peut plus aux yeux de la loi
vivre une vie juridique pleine. La restriction qui le frappe peut porter sur la
jouissance ou l'exercice de certains droits. Mais il importe de rappeler que
l'incapacité de jouissance qui entraîne la privation de droits ne peut en
aucune manière être totale. On distingue deux catégories d'incapables : les
mineurs et les majeurs incapables.

A. LES MINEURS
Il est universellement admis qu'en dessous d'un certain âge, une personne
doit être frappée d'une incapacité d'exercice générale. La détermination
précise de cet âge varie d'une législation à l'autre. Le code civil applicable
au Niger fixe à 21 ans conformément à l'article 388 qui est ainsi rédigé : ‘’le
mineur est l'individu de l'un ou de l'autre sexe qui n'a point l'âge de 21 ans
accomplis’’. Il s'en suit pour les concernés des conséquences juridiques
énormes car ils ne peuvent en principe accomplir aucun acte juridique.
Mais à cet égard, le droit moderne prévoit des assouplissements puisque
l'incapacité d'exercice du mineur comporte deux degrés :

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x Le mineur non émancipé : Le mineur non émancipé est frappé d'une


incapacité générale d'exercice. Il est représenté dans la vie juridique
par son administrateur légal ou son tuteur. À partir de 16 ans l'enfant
peut signer un contrat de travail, il peut ouvrir un livret de caisse
d'épargne. Aussi par le biais de l'émancipation, l'enfant peut se
soustraire du champ d'application de l'incapacité. Cette disposition
est contenue dans l'article 481 du code civil qui dispose que : <<le
mineur émancipé est capable comme un majeur de tous les actes de la
vie civile>>. L’émancipation peut se définir comme étant l'acte
juridique par lequel un mineur acquiert la pleine capacité d'exercice
et se trouve assimilé à un majeur. Dans la loi, l'émancipation résulte
de plein droit du mariage du mineur article 476; en outre, le mineur
célibataire peut être émancipé. <<Même non marié le mineur peut
être émancipé par son père ou à défaut par sa mère lorsqu'il aura
atteint l'âge de 15 ans révolus>> article (476 du code civil). Cette
émancipation s'opère par la seule déclaration du père ou de la mère,
reçue par le juge assisté de son greffier(article 477 du code civil). Le
mineur sous tutelle pourra être émancipé à la demande du conseil de
famille. Dans la coutume l'émancipation semble découler de plein
droit du mariage.

B. LES MAJEURS INCAPABLES


Il s'agit d'une incapacité d'exercice tenant à l'état mental. En principe, le
majeur au sens de l'article 488 du code civil est capable d'exercer lui-même
tous ses droits. Lorsque ses facultés mentales sont altérées suite à une
maladie, au vieillissement ou lorsque l'individu s'avère trop prodigue la loi
préconise qu'il soit déclaré incapable, cette incapacité est prononcée par le
juge qui fixe son étendue en s'appuyant sur un certificat médical. On
distingue trois types de majeurs incapables:

x Les prodigues et les faibles d'esprit x Les interdits légaux (suite


à une sanction prévue par la loi) x Les interdits judiciaires
déclarés comme tels par un magistrat.
Lorsque pour une raison ou pour une autre, la loi frappe d'incapacité un
individu, elle organise également sa protection.

PARAGRAPHE 3 : LA PROTECTION DES INCAPABLES


Le système de protectiondépend de la faculté de discernement de
l'incapable ou du degré d'altération de ses facultés mentales

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A. LA PROTECTION DES MINEURS NON EMANCIPES


Les mineurs non émancipés sont en principe frappés d'incapacité totale
dans l'exercice de leurs droits. Ils ne peuvent exercer ces droits que par
l'intermédiaire de leurs représentants, on parle dans ce cas de
l'administration des biens de l'enfant. Cette tâche peut varier selon que
l'enfant est ou non avec ses parents

B. LA PROTECTION DES MAJEURS INCAPABLES


Tout majeur qui ne peut pas pourvoir à ses intérêts soit pour cause
d'altération mentale soit pour cause d'une trop grande prodigalité ou soit
suite à une sanction prévue par la loi peut être protégé par la loi en même
temps qu'elle le déclare incapable. Cette protection s'organise selon la
gravité du cas. Trois (3) cas de protection sont légalement prévus pour les
majeurs incapables : la tutelle, la curatelle et le placement sous la
sauvegarde de la justice.

1. LA TUTELLE
Elle s'ouvre à tous les majeurs dont les facultés mentales sont altérées par
une maladie ou une infirmité corporelle qui empêche l'expression de la
volonté.L’ouverture de la tutelle est prononcée par le juge sur avis attesté
par un médecin spécialisé commis à cet effet par le procureur de la
République. Le juge doit au préalable entendre personnellement la
personne dont la mise en tutelle est demandée, en se transportant en cas de
besoin auprès d'elle. La tutelle s'ouvre dans les mêmes conditions que chez
les mineurs. Sur la demande :

x De la personne en cause. x De son conjoint ou


d'un membre de sa famille x Le ministère public

Le juge peut d'office prononcer la tutelle;

Sa décision peut être déférée devant le juge d'appel. La tutelle consiste à


remplacer le majeur dans tous les actes de la vie civile. Cependant la tutelle
du majeur incapable connait des restrictions par le fait du juge des tutelles.
En effet il n'y a pas lieu d'ouvrir la tutelle si en cas de dévolution des biens
au conjoint il est suffisamment pourvu aux intérêts de la personne
protégée. L’époux est donc tuteur de son conjoint à moins que la
communauté de vie n'ait cessé entre eux. C'est le conjoint qui joue le rôle de
tuteur principal. Les autres tuteurs sont désignés par le conseil de famille.

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Parfois le juge de tutelle peut décider qui les gérera en qualité


d'administrateur légal. Le majeur incapable peut contracter un mariage sur
avis du conseil de famille ou lorsque les parents des deux conjoints donnent
un avis favorable. La tutelle prend fin avec la cause qui l'a déterminée. Le
juge de tutelle doit alors prononcer la main levée.

2. LA CURATELLE
C'est une incapacité partielle qui frappe ceux qui ont besoin d'être
conseillés, contrôlés dans les actes de la vie civile. Elle est ouverte pour les
majeurs qui ne jouissent pas de l'équilibre mental au point de les empêcher
d'accomplir tous les actes de la vie civile. Les majeurs en curatelle sont
constitués des faibles d'esprit ou les personnes dont les facultés mentales
sont insuffisantes ou affaiblies par une infirmité ou par l'âge, les personnes
atteintes d'une infirmité physique qui les empêche d'exprimer leur volonté
et des prodigues. La curatelle s'ouvre et prend fin dans les mêmes
conditions que la tutelle des majeurs, elle comprend par contre un seul
organe, le curateur. Elle est légale, lorsqu'elle est assurée par le conjoint de
la personne protégée. Elle dure cinq ans au maximum. En général
l'incapable n'est pas représenté il peut accomplir certains actes
d'administration sans qu'il n'y ait besoin de l'intervention du curateur. Mais
pour les actes de disposition il doit être assisté de son curateur. Il ne peut
donc emprunter, aliéner un immeuble, un fonds de commerce, des meubles
précieux, des valeurs mobilières ; accepter ou renoncer à une succession. Si
l'incapable passe seul les actes sans l'assistance du curateur, celui-ci peut
demander l'annulation ; c'est une nullité de droit. L’action en nullité s'éteint
par la prescription de cinq ans. Sauf si le curateur approuve l'acte.

3. LE PLACEMENT SOUS LA SAUVEGARDE DE LA JUSTICE


Dans cette situation, le majeur n'est pas totalement déclaré incapable. Il
exerce lui-même toutes ses prérogatives. Ce placement intervient
généralement en cas de crise mentale passagère (les personnes dont les
facultés mentales sont affaiblies, une infirmité ou l'âge, le majeur
hospitalisé ou soigné à domicile). La procédure s'ouvre par l'envoi d'une
déclaration du médecin traitant de la personne protégée ou du procureur
de la République. Cette déclaration doit être accompagnée de l'avis
conforme du médecin spécialiste. Le juge saisi de la procédure de curatelle
peut pour la durée de l'instance placer sous la sauvegarde de la justice la
personne protégée par une décision transmise au procureur. Le majeur
protégé conserve l'exercice de ses droits. Cependant les biens sont

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administrés par un curateur s'ils sont dispersés. Les actes accomplis par le
majeur protégé ne sont pas nuls mais peuvent être rescindés pour lésion ou
réduits en cas d'espèce. L’action peut être exercée par tous ceux qui
auraient qualité pour demander l'ouverture de la curatelle et par ses
héritiers après sa mort. La sauvegarde de la justice prend fin par le retour à
la santé constaté par le juge qui procède au préalable à une expertise
médicale ou s'informe de l'état de santé du malade.

SECTION 3 : LES DROITS DE LA PERSONNALITE


Les droits de la personnalité sont les attributs de la personne physique
reposant sur l'idée que tous les êtres humains sont égaux et ont les mêmes
droits indépendamment de leurs activités. Ces droits sont ceux qui tiennent
compte de la double considération que l'homme est fait de corps et d'esprit.
De nous jours les droits ont connu une évolution, certains tendent à
protéger l'être humain contre les abus de l'État et d'autres régissent les
rapports entre les particuliers. En les prenant dans leur globalité on peut
distinguer les droits au respect de l'intégrité physique et morale de la
personne et les droits qui visent à assurer le respect de la dignité humaine.

PARAGRAPHE 1 LE DROIT AU RESPECT DE L'INTEGRITE


PHYSIQUE ET MORALE
Le corps étant la propriété de la personne, celle-ci a des droits sur son
corps, des droits que les autres se doivent de respecter. Mais ce droit de
propriété connait des limites. Aussi on considère par exemple que si la vie
humaine est sacrée, ce droit à la vie doit-il être absolu ? La réponse à cette
question renvoie simplement à des débats philosophiques, raison pour
laquelle elle varie d'un État à un autre voire au sein même d'un même État.
À côté du droit à la vie on traite également du droit à l'intégrité physique
dont la conséquence est que toute personne peut refuser de subir une
atteinte à son corps. Cela inclut le droit de refuser de se soumettre à un test
génétique ou sanguin. Le respect de l'intégrité physique a également pour
conséquence l'interdiction de procéder à un acte médical sans le
consentement du patient à moins qu'il soit inconscient ou qu'il y va de sa
vie. Autre conséquence, l'indisponibilité du corps humain. Il faut noter que
si l'on a un droit de propriété sur un corps, celui-ci ne peut être assimilé à
une chose dont on peut disposer à sa guise. Le corps humain dit-on est hors
du commerce juridique et ne peut par conséquent être l'objet de
convention. En d'autres termes, il n'est pas une composante du patrimoine.

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PARAGRAPHE 2 : LE DROIT AU RESPECT DE LA DIGNITE


HUMAINE
Ce droit recouvre des aspects divers mais on peut en retenir quatre en
raison de leur récurrence. Il s'agit du droit à la vie privée, droit à l'image,
droit à l'honneur, droit à la pensée. La question du droit à l'honneur
constitue également une préoccupation quotidienne notamment en raison
des abus dont se rendent coupables les médias.

A. LE DROIT AU RESPECT DE LA VIE PRIVEE


Ce droit s'entend surtout du droit au respect de la vie familiale. La vie
privée est perçue comme le domicile réservé de l'individu placé sous la
protection contre la connaissance d'autrui. C'est la sphère d'intimité
réservée par opposition à la vie publique. Dès lors le fait pour un tiers de
pénétrer dans cette sphère ou de relater un évènement relevant de celle-ci
sans le consentement de l'intéressé est perçu comme une atteinte à la vie
privée. Le débat au sujet de cette limite naît de la tendance des médias ou la
transgression conduit à la recherche d'une considération entre l'impératif
respect à la vie privée et un autre impératif, le droit à l'information dans
l'intérêt général.

B. LE DROIT A L'IMAGE
Le droit à l'image s'entend du droit de chacun à s'opposer à la tentation ou à
la reproduction de son image sans son consentement. En d'autres termes
l'image se révèle comme un bien que les autres ne peuvent utiliser sans le
consentement de son titulaire et c'est précisément à propos de
consentement que les plus grands débats ont eu lieu notamment lorsque
l'image est prise au cours de la participation d'une personne à un
évènement public.

C. LA PROTECTION DU DROIT A L'HONNEUR


La protection du droit à l'honneur est un impératif justifié par le fait que
l'être humain déshonoré perd en même temps sa dignité reconnue comme
une valeur fondamentale. C'est pourquoi l'injure, la diffamation, l'outrage
et les traitements dégradants sont prohibés et érigés au rang d'infractions
pénales. En outre ils peuvent donner lieu à des réparations pécuniaires. Le

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débat est également soulevé dans la vie courante à propos des caricatures
faites par la presse qui posent la question des limites aux atteintes à
l'honneur.

PARTIE 2: LA PERSONNE MORALE


La personnalité juridique étant l'aptitude à être titulaire de droit, on peut
être tenté de considérer que seuls les individus peuvent être dotés de
personnalité juridique, qu'il n'y a donc que des personnes physiques. Cette
coïncidence est contredite par le droit positif. Les systèmes juridiques
reconnaissent de diverses manières à des groupements d'individus, des
sociétés, des associations, l'aptitude à participer en tant que tels à la vie
juridique. Le droit considère ces groupements comme formant chacun une
unité, une entité dont l'existence est distincte des parties composantes. Il
les assimile aux individus. On dit qu'ils se comportent comme des êtres, des
êtres moraux. Ils sont à l'instar des hommes, comme des personnes qui
peuvent être titulaires de droit, contracter, acquérir, être débiteurs
d'obligation. Bref, ces êtres moraux sont des vrais sujets de droit.

CHAPITRE 1: LES TRAITS CARACTERISTIQUES DE LA


PERSONNE MORALE
Trois éléments essentiels caractérisent la personne morale :

SECTION 1: LE PATRIMOINE

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La personne morale comme la personne physique a un patrimoine propre


distinct de celui des personnes physiques qui la composent. À l'actif du
patrimoine de la personne morale, correspondent les biens matériels et au
passif correspondent les dettes. Les personnes morales peuvent ainsi se
trouver en situation de créanciers ou de débiteurs. Dans la mesure où la
personne morale a un patrimoine autonome, il importe pour le besoin de sa
gestion qu'elle dispose de personnes physiques pour la représenter.

SECTION 2: LA PERSONNE MORALE PEUT ESTER EN JUSTICE


Dans la mesure où la personne morale dispose de droits et d'obligations qui
doivent être exercés, elle ne peut le faire que par le canal de ses
représentants attitrés. Ainsi les associations, les syndicats peuvent ester en
justice par le biais de leurs représentants.

SECTION 3: LES AUTRES CARACTERISTIQUES DE LA


PERSONNE MORALE
Comme les personnes physiques les personnes morales ont aussi un nom
qu'on appelle aussi raison sociale dans certains cas. La personne morale a
aussi un domicile. Il s'agit du lieu où est implanté son siège social. La
personne morale a aussi une nationalité.

CHAPITRE 2: LA CLASSIFICATION DES PERSONNES MORALES


On distingue deux types de personnes morales :

x Les personnes morales du droit public x


Les personnes morales de droit privé.

SECTION 1: LES PERSONNES MORALES DU DROIT PUBLIC


Il s'agit de l'État et de ses démembrements, les collectivités territoriales, les
établissements publics qui sont des services publics (nationaux, régionaux,
départementaux et communaux); érigés en entités autonomes et à cette fin
dotés d'un patrimoine et d'un budget propre. Exemple : les universités, les
hôpitaux etc...

SECTION 2: LES PERSONNES MORALES DE DROIT PRIVE


Ces personnes morales sont de deux ordres. Elles sont soit des groupements
d'individus, soit des groupements des biens.

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PARAGRAPHE 1: LA PERSONNE MORALE, UN GROUPEMENT


DE PERSONNES
Cette catégorie se divise en société et association. Selon que le but
collectivement poursuivi par les individus est un but lucratif ou un but
désintéressé. Quant aux syndicats, ce ne sont qu'une variété d'association
ayant reçu une condition juridique particulière.

1. LES SOCIETES
Ce sont des personnes morales dont les membres (associés) ont mis
quelque chose en commun (des biens leur appartenant ou leur travail) en
vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en
résulter (article 1832 du code civil).

2. LES ASSOCIATIONS
L’association est un groupement dont les membres (les sociétaires)
poursuivent en commun un but autre que celui de partager des bénéfices
notamment un but charitable ou culturel ou un but politique.

3. LES SYNDICATS PROFESSIONNELS


Ce sont des associations qui ont pour objet la défense des intérêts
professionnels.

PARAGRAPHE 2: LA PERSONNE MORALE DU DROIT PRIVE :


GROUPEMENT DES BIENS
Il s'agit essentiellement des fondations caractérisées par l'affectation d'une
masse de biens à la réalisation de certains objectifs sociaux. D'autres
personnes morales ont une personnalité mixte. En raison de ce qu'elles
sont régies, tantôt par le droit public tantôt par le droit privé. Elles sont
appelées sociétés d'économie mixtes.

CHAPITRE 3: LE REGIME JURIDIQUE DES PERSONNES


MORALES
Qui veut insister sur la comparaison biologique, parle nécessairement de la
naissance, de la vie et de la mort des personnes morales. Pour être plus
prudents nous parlerons de la constitution de la personne morale, de son
fonctionnement et de sa dissolution.

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DROIT DES PERSONNES ET DE LA FAMILLE

SECTION 1: LA CREATION DE LA PERSONNE MORALE


La création d'une personne morale exige généralement l'accomplissement
de certaines formalités. Dans une première phase, il y a la rédaction de
l'acte de naissance de la société appelé statut. Ces statuts doivent être
déposés auprès de l'autorité compétente accompagnés de l'ensemble des
pièces nécessaires à l'immatriculation de la société. Une seconde phase est
celle de l'intervention de l'État. Le groupement n'obtient la personnalité
juridique que quand l'État la lui en accorde. Enfin la création est toujours
accompagnée de mesures de publicité ayant pour objet de porter la
création de la personne morale à la connaissance du public. Ce qui rend
opposable son existence aux tiers.

SECTION 2: LE FONCTIONNEMENT DE LA PERSONNE MORALE


En règle générale, toutes les personnes morales fonctionnent suivant les
règles prédéfinies dans les textes qui les ont créées. Les personnes morales
sont strictement limitées par la règle de la spécialité. Les actes accomplis
par une personne morale ne sont valables que s'ils sont effectués
conformément à son objet social, c'est-à-dire au but pour lequel elle a été
constituée. La personne morale exerce ses droits par l'intermédiaire
d'organes qui la représentent. Ces organes sont généralement composés de
ses membres.

SECTION 3: LA FIN DE LA PERSONNE MORALE


Il existe plusieurs manières pour une personne morale de cesser d'exister.

PARAGRAPHE 1: LA DISPARITION DE LA PERSONNE MORALE


PAR LA VOLONTE DE SES MEMBRES
Les membres d'une personne morale peuvent décider de mettre fin à son
existence. Cette disposition peut être prévue au moment de la rédaction des
statuts en indiquant la durée de vie de la personne morale. Elle peut aussi
prendre fin par l'accomplissement de son objectif. Cette disparition
volontaire peut découler d'une décision de fusionner plusieurs personnes
morales déjà existantes ou de scinder une personne morale déjà créée.

PARAGRAPHE 2: LA DISPARITION FORCEE


Une personne morale peut être amenée à disparaitre indépendamment de
la volonté de ses membres. Elle peut être dissoute soit par voie
administrative soit par voie judiciaire. La dissolution des personnes

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DROIT DES PERSONNES ET DE LA FAMILLE

morales par voie administrative peut intervenir lorsque ses dirigeants ont
commis des fautes dont la sanction comporte entre autre la dissolution ou
encore le retrait de l'agrément. La disparition des personnes morales
notamment celle des personnes morales de droit privé peut intervenir sur
décision judiciaire. Cette dissolution peut intervenir à titre de sanction ou
encore pour certaines catégories de personnes morales qui ne sont pas en
mesure d'honorer leur engagement financiers vis-à-vis de leurs créanciers.
La dissolution des personnes morales comporte un certain nombre de
conséquences. La première conséquence est liée à la personnalité juridique.

C'est-à-dire que la personne morale cesse d'être considérée comme un


acteur de la vie juridique.En ce sens qu'elle ne peut plus contracter de
nouveaux engagements. Elle ne peut non plus ester en justice. Il faut noter
cependant que cette personnalité juridique ne disparaît pas dès le jour de
la dissolution. Elle survit pour le besoin des opérations de liquidation
jusqu'au terme desdites opérations. Sur le plan patrimonial, les biens de la
personne morale seront d'abord affectés au paiement de ses dettes si elle
en aet ce qui en reste recevra une destination en fonction de la nature de la
personne morale. Ainsi pour les personnes morales à but lucratif comme
les sociétés commerciales, ce sont les actionnaires ou les associés qui se
partageront le reste des biens liquidés. Pour les personnes morales à but
non lucratif, leur statut prévoit en général de céder les biens restants à une
organisation poursuivant les mêmes objectifs.

DOCTEURE ABARCHI BALKISSA

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